Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-07-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 juillet 1927 11 juillet 1927
Description : 1927/07/11 (A28,N106). 1927/07/11 (A28,N106).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451101m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. - N* 101
- ES NUMERO : «0 ONTIMn
LUNDI SOIR, Il JUILLET Mi
Les Anna/es Coloniales
Les annonces et réclames tont reçues au
bureau du tournai.
DIII.CT.un t Marotl RUE DEL «t L.-G. THfeBAULT
Lu Ahnalka Coloniales ne publient que des arti-
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
joulut eloTiolER -
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PARIS (S-)
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LE VOYAGE AU CONGO
If.
M. André Gide a fait, il y a quelque deux
ans, un voyage au Congo. Il a une
i M M 9 me
partie du cours du fleuve, une partie de celui
de l'Oubangui. Il a ensuite réalisé dans l'im-
mense région qui s'étend entre l'Oubangui
moyen et le Chari une grande randonnée en
automobile, puis, de retour à Bangui, il a
exécuté une longue marche à travers la forêt
et la savane par Boda. Bambio, Camot, Ba-
boua, Bouar, Barka jusqu'à Fort-Archambault,
d'où il a descendu le Chari jusau au Tchad.
Au retour, il a emprunté pendant quelque
temps la voie du Logone, et ensuite par Men-
dif, Rei-Bouba, N'Gaoundéré, Tibati, Yoko,
Yaoundé, a a Daoula où il s est embar-
qué pour la France.
- M. -- Gide a - donc - visité toutes les zones qui.
-. -- - .,.
du Sud au Nord, forment notre Atnque raua-
toriale ; il en a parcouru avec quelques dé-
tails certaines partiet-. tandis qu'il ne faisait
qu'en traverser certaines autres. Le voyage en
terre africaine a duré environ sept mois. C'est
beaucoup et c'est peu aussi, pour parcourir un
pays qui a plusieurs fois l'étendue de la
France, où les communications : voies Bu-
viales. voie ferrée, routes, pistes sont parfois
difficiles et lentes, et où l' on ne peut guère
s'écarter des itinéraires habituels.
En réalité, avec les moyens dont on dispose
en ce moment, le voyageur ne voit qu'assez peu
de choses, et s'il n arrivait dans le pays, déjà
lesté de connaissances puisées dans la lecture
des ouvrages déjà assez nombreux sur cette
partie du continent noir. il risquera de n'avoir
de l' ensemble de la colonie qu' une idée frag-
mentaire. Mais avec M. André Gide, nous ne
courons pas un pareil danger. Il a lu ce qui
a été publié et il peut ainsi faire des compa-
raisons fort utiles, et pour le géographe et pour
le sociologue.
On assiste, grâce à lui, à une évolution des
formes de la végétation ou de la vie sociale,
car tout évolue, même au Congo.
M. Gide a vu beaucoup de choses. Il s'est
intéressé à tout ce qu'il a rencontré. Sa curio-
sité s'est étendue aussi bien à la vie des habi-
tants, aux méthodes de notre Administration,
à l'action des puissantes sociétés concession-
naires qu'au spectacle de la nature.
On trouve dans son livre des réflexions, des
observations de tout ordre. Les détails con-
cernant la politique ne sont pas moins dignes
d'intérêt que les descriptions du relief ou de
la végétation, ou les traits de la vie sociale.
Nous aurons l'occasion d'examiner sous peu
les constatations qu'a faites l'honorable voya-
geur sur la façon dont la colonisation est pra-
tiquée. M. Gide a vu certaines choses qui sont
particulières et qui ne sauraient manquer
d'attirer l'attention du Parlement et des Pou-
voirs publics.
Nous n avons pas encore la relation com-
plète de son voyage. Toute la partie qui con-
cerne la traversée du Cameroun n'a pas en-
core paru. Mais le volume que nous avons
sous les yeux mérite que nous nous y arrêtions
quelques instants. L'auteur a cru, d'ailleurs,
devoir en tirer les scènes d'un film dont on ne
saurait contester la valeur instructive, et qui
représente plusieurs aspects de la vie naturelle
et quelques scènes de la vie sociale. Nous
aurions cependant aimé, pour notre part, que
des vues de la forêt équatoriale, dont on a
quelque peine à se représenter la puissance
luxuriante, fussent intercalées entre les ta-
bleaux qui nous donnent un coin de la savane
ou certaines parties du Congo, du Chari ou
du Logoue.
Cette critique s'applique à toute la partie
descriptive de l'ouvrage. M. Gide a sans
doute voulu éviter de tomber dans le travers
de ces voyageurs qui nous font avec une gran-
diloquence soutenue le tableau de tout ce
qu'ils ont vu, qui ne savent pas discerner entre
ce qui mérite d'être rapporté et ce qui peut,
uns inconvénient, être laissé de côté. Pas de
ces chapitres où l'auteur accumule les épi-
tliètes laudatives avec le dessein de provoquer
une admiration aussi forte que peu raisonnée.
Les descriptions de M. Gide sont un peu
sèches. Je sais bien que son livre n'est, en
somme, qu'un çarnet de route, qu'il a voulu
qu'il en fût ainsi. Mais nous pensons qu'il
aurait pu, qu'il aurait - dû y introduire quelques
développements qui en auraient rendu la lec-
ture non pas plus agréable car, personnel-
lement, j'aime bien ce genre de notations per-
sonnelles mais plus profitable au grand pu-
blic qui ignore - tout ou presque tout des pays
exotiques, et n a d autres ressources pour s en
instruire que le commerce d'ouvrages comme
celui qui fait l'objet de cet article.
Il aurait été également désirable que quel-
ques photographies, bien choisies et M.
Gide en a rapporté de fort intéressantes
vinssent apporter au texte un secours dont par-
fois il a besoin. Mais ce sont là des lacunes
qu'il est extrêmement facile de réparer, et
nous espérons qu'une seconde édition donnera
satisfaction aux exigences de ce genre.
Il convient cependant de ne pas exagérer,
et l'on pourrait facilement faire avec des
extraits judicieusement choisis un tableau ins-
tructif des différentes formes de la vie végé-
tale ou de la vie sociale des pays qui ont été
visités.
Voici, par exemple, le réveil sur le Stanley
Pool :
Au réoeil, le spectacle le plus magnifique.
Le soleil se lève. Sur Vimmense é largissement
de la nappe d'eau, pas une ride, pas mime m
froissement léger qui puisse en ternir un peu la
sutjace. C'at mie écaille intacte oè rit le tris
pur reflet de ciel pur. A fOrient. quelques
nuages longs que le soleil empourpre. Vers
l'Ouest, ciel et lac sont d'une même couleur
de perle, un gris tune délicatesse attendrie,
nacre exquise oè tous les tons mêlés dament
encore, mais oè, déjà, frémit la pwnmiw de
la riche dkpme du jour. Au loin, quelques
îlots tris bas flottent impondérablement sur
uni matière fluide* L'mthanisment de ce
paysage mystique ne dure que quelques ins-
tants ; bientôt, les contours s'affirment, les
lignes se précisent. L'air, parfois, souffle si
léger, si suave et voluptueusement doux qu'on
croit respirer du bien-être.
Par ailleurs, c'est la description du plateau
de très faible altitude qui s'étend au nord de
l'Oubangui moyen et que traverse - la route
presque - parallèle au cours d eau qui va de
Fort-Sibut à Bambari et à Bangassou. C'est
sur un parcours de 50 kilomètres une « suite
« presque ininterrompue de villages et de cul-
« tures des plus variées : cearas, riz, mil; mais,
« ricin, manioc, coton (lequel réussit fort
« bien), sésame, café, taro, palmiers à huile et
u bananier. Des deux côtés, = de citron-
« nelles, la route semble une allée de parc.
« Et. cachée à demi dans le feuillage. tous
« les trente mètres environ, une hutte de ro-
« seaux en forme de casque à pointe. Ces
« cités- jardins, étalées le long de la route,
« forment un décor sans épaisseur. La race
« qui les habite et les surpeuple n'est pas très
« belle ; soumise depuis deux ans seulement,
« elle vivait éparse dans la brousse ; les vieux
<( demeurent farouches ; accroupis à la manière
« des macaques, c'est à peine s'ils regardent
« passer la voiture, et l'on n'obtient d'eux au-
« cun salut. Par contre, les femmes accourent,
« secouant et brinquebalant leurs balloches ;
k le sexe ras, parfois caché par un bouquet
« de feuilles dont la tige ramenée en arrière
Il et pincée entre les fesses, est rattachée à la
« ceinture, puis retombe ou se dresse en for-
et mant une sorte de queue ridicule. »
M. Gide s'intéresse aux scènes de la vie
des peuples qu'il visite et vers lesquels il se
sent attiré. Les tams-tams parfois ahurissants
retiennent son attention, et il nous les décrit
en quelques phrases brèves et suggestives.
Tams-tams-danses sont les distractions de ces
peuplades peu civilisées. Voici une danse
observée près de Bambari et l'une des plus
curieuses panni celles dont on trouve la des-
cription dans l'ouvrage : « Vingt-huit petits
danseurs de 8 à 13 ans, badigeonnés de blanc
de la tête aux pieds, coiffés d'une sorte de
casque que hérissent une quarantaine de dards
noirs et rouges ; sur le front, une frange de
petits anneaux de métal. Chacun tient à la
main un fouet fait en joncs et en cordes tres-
sées. Certains ont les yeux encerclés d'un ma-
quillage en damier noir et rouge. Une courte
jupe en fibre de rafia complète cet accoutre-
ment fantastique. Ils dansent en file indienne,
gravement, aux sons de vingt-trois trompes de
terre ou de bois d'inégales longueurs (de
0 m. 30 à f m. 50) dont chacune ne peut don-
ner qu'une note. Une autre bande de douze
jeunes gens, plus âgés, ceux-ci tout noirs, dé-
roule ses évolutions en sens inverse de la pre-
mière. Une douzaine de femmes se mêlent
bientôt à la danse. Chaque danseur avance à
petits pas saccadés qui font tinter les bracelets
de ses chevilles. Les joueurs de trompe font
cercle ; au - milieu d'eux, une vieille femme bat
la mesure avec un plumeau de crins noirs. A
ses pieds, un grand démon noir se tord dans
la poussière, en proie à de feintes convulsions,
sans cesser de souffler dans sa trompe. Le va-
carme est assourdissant, car, dominant le beu-
glement des trompes, tous, à la seule excep-
tion des petits danseurs blancs, chantent, hur-
lent à tue-tête, inlassablement, un air éttange.»
La mission Citroën qui avait assisté à ce spec-
tacle lui attribuait un sens religieux. M. Gide
n'est pas de cet avis et il donne des raisons
qui emportent la conviction.
- Cette scène n'est pas unique, et l'on en
trouve quantités d'autres décrites avec un
bon heur semblable.
-- -- - -
Le genre de vie des habitants, les différentes 1
formes de civilisation qu'il a vues, et dont la
répartition est certainement en rapport avec les
diverses zones de climat et avec la végétation,
l'influence des religions pratiquées, celle no-
tamment de l'Islam, tout cela est rapporté par
un homme que rien ne laisse indifférent et sait
noter le trait saisissant, caractéristique d'un
pays ou d'une société.
- Certes, - on ne saurait, avec cet ouvrage, pos- -
séder une description suffisante de l'immense
territoire qu'est notre Afrique Equatoriale,
mais que de détails que l'on ne trouve pas
ailleurs.
Enfin, et c'est pour nous l'un des mérites
du récit, c'est à chaque instant qu'apparaissent
le vif désir de comprendre les formes de civili-
sation rencontrées et la sympathie Que ne cesse
de manifester l'auteur pour ces peuples arrié-
rés, meilleurs qu'on ne le dit souvent, et pour
les malheurs et les souffrances desquels il se
sent pris d'une grande et profonde pitié. Cest
un livre humain dans le vrai sens du mot, et-
c'est pourquoi M. Gide a été amené à - appor-
ter sur certaines fautes, sur certains abus de
notre Administration et des Sociétés conces-
sionnaires des jugements qui sont peut-être sé-
vères, mais sont justes. Mais ceci est une autre
affaire, et nous ne tarderons pas à y revenir
un peu plus longuement.
Henry Fontanier.
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies,
Secrétaire de la Commission
des Affaires étrangères.
L* Aviation Coloniale
--0-0--
Un hydravion repêché
Hier est arrivé à Naples le vapeur Pet-
legra, venant de Rotterdam. Il avait h
hord
legra, l'hydravion F-37, des lignes aériennes
du eervice postal Alicante-Oran.
L'équipage de cet hydravion avait été re.
cueilli .par un torpilleur français, L'hydra-
vion a été recueilli à qoatre-vinate milles au
large de la ligne Gibraltar-Naples.
0 0%
Cultures vivrières
et cultures industrielles
os »
LI8 880. - .,.
DEVELOPPEES DANS N08 COLONIES
SANS PREJUDICE POUR LES PREMIERES 7
- 0
Telle est la question qu'a posée,
ces jours-ci, sous une forme un peu
différente. un oreane de tubliciti
coloniale. , U
Nous allons essayer de répondre.
Vimplantation et le développement, par
l'indigène, autant que par le colon europeen,
de cultures industrielles sont incontestable-
ment désirables dans nos colonies. Nous di-
rons même qu'ils sont un des buts essentiels
de notre occupation. Seules, en effet, ces
cultures peuvent fournir un aliment à l'ex-
portation et, par là, rendre possible les
échanges entre la Métropole et ses posses-
sions coloniales. La vente des produits ré-
coltés procure à l'indigène le numéraire né-
cessaire à l'achat des denrées ou articles qui
lui font défaut et que met à sa portée le
commerce européen.
On peut dire aussi que les cultures indus-
trielles sont à la base du développement
économique d'une Colonie. Commerce, outil-
lage, puis ultérieurement industries traitant
en tout ou partie les matières premières four-
nies, tout résulte de leur production.
L'intérêt des cultures industrielles aux Co-
lonies est d'autant plus considérable que les
cultures entreprises peuvent répondre à des
besoins essentiels de la Métropole. Coton,
caoutchouc, café, corps gras divers, sont par
exemple indispensables à la France. Celle-ci
peut en trouver autre part, c'est entendu,
mais il lui faut décaisser pour les obtenir,
des sommes excessivement élevées; enfin, les
pays fournisseurs étrangers peuvent lui refu-
ser ou lui rendre difficiles, pour des raisons
| multiples, les approvisionnements dont elle
a besoin.
Personne ne songe donc à discuter la né-
cessité pour une nation de pousser, dans ses
colonies, à la production de denrées desti-
nées à l'exportation.
Il doit être bien entendu toutefois que ces
productions ne doivent pas être obtenues au
détriment des productions vivrières, lesquelles
sont indispensables à Valimentation des po-
pulations autochtones. Trop souvent, déjà,
par suite de sécheresses prolongées, notam-
ment, ces productions vivrières sont insuffi-
sentes. C'est même là, un.: des principales
causes de la grande mortalité chez les races
noires.
Comment exiger de ces populations, dans
ces conditions, un effort plus considérable
qui ne tendra pas surtout à leur procurer une
nourriture plus abondante ?
« La politique à suivre en A.O. F., disait
M. le Gouverneur Général Carde dans un de
ses derniers discours d'ouverture du Conseil
de Gouvernement à Dakar, est avant tout
une politique d'alimentation de l'indigène;
car c'est par une bonne nourriture que nous
recréerons dans ce pays des races fortes et
obtiendrons un accroissement de la popula-
tion, accroissement auquel est subordonné
l'abondance de la main-d'oeuvre et, par con-
séquent, le développement des productions
industrielles. »
Ce qui est vrai pour l'A,O .F. l'est pour
la plupart de nos colonies.
Les deux questions; productions industriel-
les et productions vivrières, se tiennent
comme on le voit. Mais les secondes doivent
primer les premières. Or, dans bien des cas,
en A.O.F., plus peut-être qu'ailleurs, on n'a
pas toujours tenu un compte suffisant de ce
précepte. Soit excès de zèle de certains admi-
nistrateurs, soit orientation mal étudiée de)
services techniques, on a souvent engagé les
noirs à cultiver intensivement, au détriment
des productions vivrières, certaines denrées
qu'ils n'avaient pas toujours la satisfaction,
lorsque par hasard les semis étaient suivis
de récolte, de pouvoir réaliser à un prix qui
ne fût pas dérisoire. Combien de mécomptes
de ce genre pourraient être signalés et dont
les conséquences ont été graves, à la fois
pour notre prestige et par le préjudice subi
par les populations.
Donc, cultures vivrières d abord; cultures
industrielles ensuite, en commençant très
prudemment et uniquement par les régions
desservies par des voies de communication,
c'est-à-dire par celles où l'indigène peut
tirer le meilleur parti de ses produits, celles
aussi où il sera plus facile, en cas de mau-
vaises récoltes vivrières, d'assurer un ravi-
taillement en denrées d'importation et de
conjurer une disette. - - - - - -
Il ri*y a pas à sortir de là. Toute politique
de mise en valeur qui négligerait dans nos
colonies les productions vivrières est vouée
d'avance à un échec.
Pierre Valude,
Député du Cher,
Ancien ministre.
u. exptsilfefl à Oraa et 1928
Un Comité, composé d'industriels, de com-
merçants et d'artistes, vient de se fonder à
Paris et à Oran en vue d'organiser une foire-
exposition qui aurait lieu à Oran en avril-
mai 1938.
Ainsi que l'a constaté le général Girod,
député président de la Commission de l'Ar-
mée, dans son enquête sur les moyens de
défense de l'Afrique du Nord, « l'Algérie
n'est pas outillée économiquement pour sup-
porter l'isolement de la métropole n.
- C'est donc pour développer les relations
économiques entre la France et l'Algérie que
ce Comité s'est fondé.
, -..- 1.1
TAUX PB LA V1A91HB
--0-
à A la date du 11 juillet, le taux de la piastre
à Saigon était de 12 80.
rElpllitil1 allilll il taies
de 1090
A la sotte des notes émis par la Commission
Fhmco du Sénat. nota croyons savoir
,¡Ii Mr drtr/eT Ângoolvant, député des Eta-
blissements français de l' Inde, donne aujour-
d'hui, dans un geste qui lui fait honneur, sa
démission de Commissaire Général de l'Expo-
sition pour ne pas empêcher la réussite de cette
grande manifestation internationale. Nous esti-
mons, nous aui avons suiv. les débats de » ette
importante LommlSlion. que pour digne que
doit le geste de M. Angouloant qui était de-
venu Commissaire Général de l'Exposition, il
? a sept ans, au lendemain d'un important sé-
jour QUi lui avait valu les félicitations les plus
chaleureuses du Gouvernement et la Cravate
de Commandeur de la Légion d'honneur à
46 ans, cette démission ne résoud pas le con-
flit entre le Gouvernement et le Sénat au sujet
de l'Exposition Coloniale de Vincennu. Le
problème de l'incompatibilité entre les man-
dats parlementaires et les fonctions de Com-
missaire Général non rétribué de l'Exposition
n'est au'un petit côté de la question des incom-
patibilités, et nous sommes un peu surpris que
la Commission des Finances du Sénat ait
abordé J'une façon aussi oblique un problème
aussi général qui vise à la fois le Président de
la Commission des Réparations les présidents
de la Caisse d'amortissements. les Ambassa-
deurs, les Gouverneurs et Résidents Généraux,
etc;:. etc. Mais ,.,
En réalité c'est sur la question des 8 mil-
lions accordés aux oeuvres de presse, qui doi-
vent figurer dans la loi de Finances, c'est
sur la collaboration avec la Ville de Paris,
c'est sur tout un ensemble de textes que le con-
flit subsiste, et ce n'est pas le geste, si géné-
reux qu'il soit, de M. Angoulvant. qui le ré-
souJra.
En outre, a l'Hôtel de Ville, le méconten-
tement de voir que les accords pris en vue de
VExposition Canoniale sont indéfiniment ajour-
nés et non ratifiés par le Parlement. est tel
qu'il est possible que le concours de la Ville
fasse en définitive défaut. tout au moins sur les
bases envisagées. -
D'autre part. nous sommes persuadés que
le Sénat, pour ne pas avoir l'air d'avoir fait
un geste se bornant uniquement à une question
de personnes, restera sur ses positions. Le pro-
jet modifié une fois voté par la Haute Assem-
blée, reviendra devant la Chambre qui, elle,
fera aussi les modifications qu'elle estimera
bonnes, et T Exposition coloniale sera lessivée
dans ces navettes.
Si nous ajoutons à cela que l émission pré-
vue de bons à lots pour assurer la bonne marche
financière de l'Exposition ne pourra dire com-
mencée qu'à la fin d'octobre qu'il n'y aura pas
d'argent avant décembre qu'aucune - adjudica-
tion ne pourra avoir lieu avant que les fonds
soient versés, qu'il faudrait vingt mois pour
construire le Musée permanent des Colonies, il
semble bien que dès maintenant le succès de
l'Exposition Coloniale de Paris de 1929 est
à peu près irrémédiablement compromis. Etait-
ce le but cherché ?
VAngély
P.-S. MM. Barthélemy Robaglia et
Ernest Outrey, Commissaires généraux adjoints
de l'Exposition, étaient déjà, depuis quelques
semaines, virtuellement démissionnaires, du ti-
tre honorifique qui leur avait été donné.
Haro sur le baudet
s»
Il est d'ores et déjà certain que l'impôt sur
le revenu, récemment institué dans notre colo-
nie de Madagascar, donnera, cette année du
moins, certains mécomptes sur les prévisions
de l'Administration de la Grande Ile. Si, - de
la part des Européens, on est fondé à croire
que les déclarations complètement sincères se-
ront en minorité, les Asiatiques, eux, parais-
sent décidés à ne déclarer que des revenus
illusoires, et l'Administration est désarmée à
l'égard de ces commerçants qui ne tiennent
pas de comptabilité régulière. Devant une pa-
reille situation, certains de nos correspondants
nous signalent combien leur sont pénibles l'in-
• 1 r\< • i ré-
sistance que met la direction des finances à
suspecter à l'avance les déclarations des fonc-
tionnaires et les nombreux télégrammes où il
leur est enjoint de faire cette déclaration avec
précision. Cette insistance paraît aux intéres-
sés d'autant plus déplacée que l'Administra-
tion locale a eu en main toute facilité pour
les vérifier. Et ainsi apparaît là-bas ce qui est
connu en France depuis l'institution de l'impôt
sur le revenu : en face des obligations fiscales,
Iii y aura deux catégories de contribuables :
celle qui paie dur et recta et qui comprend
tous les salariés celle qui paie peu ou pas
du tout et qui comprend tous les autres.
Il faudrait à Madagascar un personnel
nombreux de vérificateurs que la colonie hési-
tera sans doute à créer d'ici longtemps. En
outre, ces vérifications, nous l'avons dit, ne
pourront être faites à l'égard des Asiatiques
et de certains commerçants grecs qui ne tien-
nent pas de livres de comptabilité. En outre,
comment connaître les revenus des capitaux
placés hors de la colonie ?
Peut-être la presse locale a en partie raison
de considérer cette innovation comme préma-
turée dans notre colonie de l'Océan Indien.
Y avait-il des formules plus simples à trouver ?
Je n'en suis pas certain. Notons, d'ailleurs,
que ni les Administrations provinciales, ni
les Chambres de Commerce n'ont donné leur
avis sur cette mesure. En réalité, les jpssources
données par les impôts existants étaient suf-
fisantes pour couvrir les besoins du budget de
la colonie. Si l'impôt sur le revenu est ino-
pérant, il restera à ces - assemblées de faire des
propositions que I Administration examinera.
Ce aera conforme à la politique de coopéra-
tion que l'éminent Gouverneur Général, M.
Marcel Olivier, préconise, et dont son retour
à Tananarive hater. certainement la réalisa-
tion. 1
Les deux faces
du cinéma colonial
--0-0--
Nous considérons, ici, le cinéma colonial
comme un instrument de progrès extrême-
ment efncaco. et à un double, point de vue-
« Cinéma colonial » peut en effet, s'en-
tendre de deux façons : au sens prise de vues
coloniales, pour une diffusion mondiale des
mille aspects de nos possessions, et au sens
projection d'images quelconques sur les
écrans coloniaux.
C'est la première de ces acceptions aui
va nous occuper au cours de ces prochains
jours et que nous traiterons sous la forme
d'entretiens avec nos grands « cinéastes >».
Mais je voudrais dire aujourd'hui un mot
personnel sur les services que pourrait ren-
dre I( l'écran colonial » à la cause de la civi-
lisation.
11 y a quelques années, je dirigeais une
uuvre de propagande instructive et éduca-
tive, le « Cinéma à la campagne ». De Pa-
ris, j'envoyais en province des camions auto-
mobiles, montés par un conducteur-mécani-
cien, un opérateur et un conférencier, et
chargés de tout le matériel tilms, écran, ap-
pareil de projection, groupe électrogène) né-
cessaire à l'organisation quasi instantanée
de spectacles dans les villages. Le but était
de répandre des notions d'hygiène, des pro-
cédés scientifiques de culture (dans la me-
sure, malheureusement faible, où il existait
des films agricoles) et aussi d'apporter jus-
que dans les hameaux une saine diversion
à l'ennui qui est le principal agent de l'exode
vers les villes. ,
Cette œuvre, qui avait pour principaux
animateurs, avec M. Paul Kestner, son fon-
dateur, alors président de la Société de chi-
mie industrielle, M. J.-H. Ricard, ministre
de l'Agriculture, MM. le général Pau, Tis-
serand, de Vogue, Brancher, Henry Defert,
Hitier, (ieorges Lecomte, Lindet. cette iru-
vre était, dans son principe, simplement ad-
mirable (j'eus d'ailleurs la joie de voir le
Conseil d'Etat lui reconnaître la qualité
d'établissement d'utilité publique) et si elle
ne prit pas, malgré le succès éclatant de la
plupart de ses tournées, le développement
qu'on en pouvait attendre, c'est qu'il était
impossible qu'elle vécût par des dons parti-
culiers, sans une large subvention de l'Etat.
De l'Etat qui, le pauvre.
Mais je - pose aujçurd hui la question de
savoir si ce qui était utile dans la métropole
ne devrait pas être considéré comme indis-
pensable dans nos colonies. On l'a dit sou-
vent : le cinéma est la langue universelle.
Suis-je dans l'erreur en avançant que cette
langue serait immédiatement comprise par
l'indigène et d'une éloquence très rapide-
ment féconde, si elle était employée jusque
dans la brousse, partout où peuvent r péné-
trer des camions semblables à ceux que j'ex-
pédiais naguère dans nos départements ?
Des bienfaits de l'HYGIÈNE à ceux de la
charrue, des créations françaises (ports, vil-
les, chemins de fer, fermes-écoles, barrages)
sur le sol colonial aux grandes visions qu'of-
fre le sol métropolitain longuement modelé
par notre vieille race, tout pourrait frapper
utilement l'esprit des indigènes, pour peu
qu'un interprète, en quelques mofs (je songe
à mes conférenciers du Cinéma à la campa-
gne") commentât les images projetées.
Je n'ai voulu, pour l'instant, que lancer
une idée dans la circulation, espérant qu'elle
germera. Je dirai par la suite comment elle
pourrait être réalisée, d'après les expérien-
ces que j'ai faites. - -
Demain, j'aborderai la question des prises
de vue aux colonies, en relatant ce que
m'en a dit M. de naroncelli, revenu ces
jours derniers du Sud-Algérien.
R. B de Laromiguière
A LA CHAMBRE
La Réforme électorale
Au cours du déliât sur l'urticle 2, M.
Le Moyne défend un amendement tendant à
cxchnc les étrangers du calcul de la popu-
lation.
Otte thèse est combattue par M. Mal-
larmé, député d'Alger. Le premier argument
de M. Le Moy'ue, dit-il, c'est la crainte des
remplaçants. Je réponds que toujours, lors-
qu'il s'est a^i d'établir l'arrondissement,
c'est sur la population totale qu'ont été éta-
blies les listes électorales.
11 s'agit, d'ailleurs, ici, d'une question de
principe et de nécessité. Quand la Com-
mission veut compter lce étrangers dans la
population elle n'a 'l,llllement l'intention de
leur accorder des droits politiques. Si on se
place au point de vue sentimental, il peut
paraître choquant en effet que des députés
représentent ici des étrangers. Mais le prin-
cipe de la représentation nationale est très
nef. : les députés représentent ici la nation
tout entière, et non telle ou telle partie du
territoire.
De quoi s'agit-il ? Il faut que les députés
puissent s'occuper de leurs circonscriptions
et., alors, lorsqu'ils y ont des étrangers,
n'ont-ils pas à faire pour eux ce qu'ils font
pour leurs autres électeurs ? Par coné-
qucnt, ilSi doivent être élus en tenant compte
de ceux-ci. Les étrangers dont il est ques-
tion: ne sont d'ailleurs pas des étrangers de
passage : ce sont tre sol, qui 'y marient, qui sont dôlés ii la
vûî quotidienne de la France, (Mouv. div.).
Hier, le Sénat votait une loi sur la natura-
lisation : les étrangers qu'elle vise vont de-
venir demain (l'es Français. Pourquoi ne
compteraient-ils pas dans la population pour
déterminer le nombre des députés ?
Je demande, er. terminant, a la Chambre,
an nom de la Commission, de voter son
texte. (Appl.)
» :
La santé de Moulay Youssef
Des informations do sr-urcc étrangère ont
fait connaître que le sultan du Maroc au-
rait eu récemment une attaque d'apoplexie.
Présentée sous cette forme, l'information
est inexacte. L'état de santé du sultan a
donné et donne encore de sérieuses inquié-
tudes à son entourage. Ces jours deirniers,
il eut une crise cardiaque qui amena de
sérieuses complications et à la suite de la-
quelle une enignée dut être pratiquée. Le
sultan est aujourd'hui en meilleure forme ;
mais, h la vérité, tca docteufs, quoi qu'en
aient dit certains communiqués, ne peuvent
dire encore qu'il soit hors de danger.
N. PASSER EH FRANCE
---0-0--
M. Pierre Pasquier a débarqué samedi m*
fin ci Marseille au «/'Aitagnan, courrier des
Messageries t Maritimes.
L'éminent Résident Supérieur en Annam a.
comme on sait, rempli pendant huit mois las
fonctions de Gouverneur Général et remis à
M. Varenne, à son arrivée à Hanoi, un pays
parfaitement tranquille.
Quelle est, a demandé à M. Pasquier
notre représentant à Marseille, la situation po-
litique de l'Indochine ?
La - situation politique de f Indochine,
répondit M. Pasquier, est excellente. La ma-
jorité de la population est lasse de l'agitatkm
que certains s'efforcent d'entretenir. Il y a Je
l'agitation hors de l'Indochine. et notre colo-
nie ressent le contre-coup des graves éoéne-
ments qui troublent la Chine, c'est certain.
mais rien de cela n'est sérieux. Quand je sais
parti en A nnam pour ne parler que de ce pays
qu'on représente comme si troublé. les impôts
étaient déjà rentrés entièrement. Ça c'ut un
critérium. Quant à l'affaire du Yunnan, elle
est purement locale et n'a aucune répercussion
chez nous.
Le communisme ? demandons-nous.
Rien à redouter de ce côté, nous fut-il
répondu, si nous savons pratiquer une politique
libérale mais ferme.
Quelle a été sur la population annamite
la répercussion de la propagande de M. Do-
riot ?
- M. Doriot est entré en relation avec les
réfugiés annamites de Canton qui ne sont pas è
proprement parler des communistes. Il a fait
un appel à la révolte. N'Guyerr Ai Quoc, qui
se targue d'être en Indochine le représentant
de la Ille Internationale et qui est en relation
avec Borodine, a répondu à M. Doriot qu'il
n'était pas d'accord avec lui.
Les indigènes ont-ils eu connaissance des
appels de M. Doriot ?
Oui, mais cela ne les a guère troublb.
En ce qui concerne la situation économique
et financière, M. Pasquier a parlé avec enthou-
siasme de la merveilleuse prospérité du paysi
du -- redressement - financier qui -- s'est opéré si
heureusement.
Nous sommes arrivés, nous dit il, à met-
tre la situation budgétaire en harmonie avec la
situation économique.
A cette question :
Quel effet a produit en Indochine l'ar-
rivée de la mission d'enquête ?
A son arrivée, a répondu M. Pasquier,
la Commission a été accueillie sans satisfaction
aucune, mais cette impression première s'est
atténuée quand on a vu à l' œuvre les hommes
éminents qui la composaient.
« Je dois dire. ajouta le Résident Supé-
rieur, que ces hommes ont éprouvé une surprise
et un émerveillement devant l' œuore accom-
plie par les colons en Indochine. Ils ne la
croyaient pas aussi belle ni aussi puissante, n
M. André Benac
Grand Officier de la Légion d'Honneur
M. André Bénac, directeur général hono-
raire au ministère des Finances, est promu à
la dignité de Grand-Officier de la Légion
d' honneur.
Les Annales Coloniales sont heureuses de
lui présenter leurs cordiales félicitations.
M. André Bénac, qui est aussi vice-prési-
dent du Conseil Général du Finistère, où il
joue un rôle important, a rempli dans le monde
des grandes affaires et de la finance une car-
rière particulièrement brillante et bien rem-
plie.
Vice-président de la Compagnie des Che-
mins de fer de Paris à Orléans, administrateur
de la Banque de Paris et des Pays-Bas et de la
Société Générale, président de ta Compagnie
Parisienne de Distribution d'électricité, M.
André Bénac s' est aussi attaché à la réalisa-
tion d' œuvTes importantes dans - nos colonies :
il est notamment président de la Société inter-
nationale de Régie co-intéressée des Tabacs
au Maroc, dont la bonne administration rap-
porte chaque année des participations au
Gouvernement chérifien, représentant plusieurs
dizaines de millions (75 ", des bénéfices).
AU StNAT
DANS LES COMMISSIONS
La nouvelle Commission des Finances
La Commission a constitué son bureau.
Ont été réélus à l'unanimité : vicc-nrési-
dents, MM. Hnilwrli et Joannoney ; secré-
taires, MM. Chastcnet et Milan ; rappor-
teur général, M. Hourv Cheron.
Les rapports particuliers ont été aussitôt
répartis.
\1. Albert Lebrun, ancien ministre des
Colonies, Président (le la Caisse d'amortis-
sement, a été chargé des rapports sur les
budgets spéciaux des Colonies et le chemin
de fer de la Réunion ; M. Ilervey, du rap-
port sur l'Algérie.
Le désarmement naval
--0-0-
La nuit dernière, M* Rridgoman. promier
lord de l'imirâutô britannique, a demandé l'a-
journement. «le la séance plt\ml'>rn de la confé-
rence navale, nui devait avoir lieu nujourd hui.
M. Gihson. IIt\lt\gur, américain, ne voulut pas
prendre pareille _responsat-M]itrt, Jnqii.^le, ité-
cla.r:î-t.il. incombait à \1 nriti¡Jl'mfin. Itii avait
lui-m^me, d'accord avec les Japonais, convo-
qué la réunion plnire.
Devant, cette attitude tr?>s nette de 1.1 déléga-
tion américaine, M. Rridffeman, avec i'nsscn-
tinient des délégués japonais, décida de réu-
nir la délégation britannique pour oo matin, *
avant de prendre une décision définitive.
A Washington, te département d'Elnl, laisse
entendre qu'il considère toujours inutile la ai-
gnature fi Genève d'un traité par lequef" les
Etats-Unis accepteraient le tonnage élevé pro-
pose. par la Grande-Bretagne pour les croiseurt.
De toute façon, qp pense que si ;m aorart
Mt impossible aujourd'hui, ïes trois nattom
devront se mettre d'accord à une autre confé-
rence plus ou moins prochaine.
- ES NUMERO : «0 ONTIMn
LUNDI SOIR, Il JUILLET Mi
Les Anna/es Coloniales
Les annonces et réclames tont reçues au
bureau du tournai.
DIII.CT.un t Marotl RUE DEL «t L.-G. THfeBAULT
Lu Ahnalka Coloniales ne publient que des arti-
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
joulut eloTiolER -
Rédaction & Administration 1
14, m M BtH-THHr
PARIS (S-)
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Étranger 1801 100 1 M »
On s'abonne sans frai* dans
tous les bureaux de poste.
LE VOYAGE AU CONGO
If.
M. André Gide a fait, il y a quelque deux
ans, un voyage au Congo. Il a une
i M M 9 me
partie du cours du fleuve, une partie de celui
de l'Oubangui. Il a ensuite réalisé dans l'im-
mense région qui s'étend entre l'Oubangui
moyen et le Chari une grande randonnée en
automobile, puis, de retour à Bangui, il a
exécuté une longue marche à travers la forêt
et la savane par Boda. Bambio, Camot, Ba-
boua, Bouar, Barka jusqu'à Fort-Archambault,
d'où il a descendu le Chari jusau au Tchad.
Au retour, il a emprunté pendant quelque
temps la voie du Logone, et ensuite par Men-
dif, Rei-Bouba, N'Gaoundéré, Tibati, Yoko,
Yaoundé, a a Daoula où il s est embar-
qué pour la France.
- M. -- Gide a - donc - visité toutes les zones qui.
-. -- - .,.
du Sud au Nord, forment notre Atnque raua-
toriale ; il en a parcouru avec quelques dé-
tails certaines partiet-. tandis qu'il ne faisait
qu'en traverser certaines autres. Le voyage en
terre africaine a duré environ sept mois. C'est
beaucoup et c'est peu aussi, pour parcourir un
pays qui a plusieurs fois l'étendue de la
France, où les communications : voies Bu-
viales. voie ferrée, routes, pistes sont parfois
difficiles et lentes, et où l' on ne peut guère
s'écarter des itinéraires habituels.
En réalité, avec les moyens dont on dispose
en ce moment, le voyageur ne voit qu'assez peu
de choses, et s'il n arrivait dans le pays, déjà
lesté de connaissances puisées dans la lecture
des ouvrages déjà assez nombreux sur cette
partie du continent noir. il risquera de n'avoir
de l' ensemble de la colonie qu' une idée frag-
mentaire. Mais avec M. André Gide, nous ne
courons pas un pareil danger. Il a lu ce qui
a été publié et il peut ainsi faire des compa-
raisons fort utiles, et pour le géographe et pour
le sociologue.
On assiste, grâce à lui, à une évolution des
formes de la végétation ou de la vie sociale,
car tout évolue, même au Congo.
M. Gide a vu beaucoup de choses. Il s'est
intéressé à tout ce qu'il a rencontré. Sa curio-
sité s'est étendue aussi bien à la vie des habi-
tants, aux méthodes de notre Administration,
à l'action des puissantes sociétés concession-
naires qu'au spectacle de la nature.
On trouve dans son livre des réflexions, des
observations de tout ordre. Les détails con-
cernant la politique ne sont pas moins dignes
d'intérêt que les descriptions du relief ou de
la végétation, ou les traits de la vie sociale.
Nous aurons l'occasion d'examiner sous peu
les constatations qu'a faites l'honorable voya-
geur sur la façon dont la colonisation est pra-
tiquée. M. Gide a vu certaines choses qui sont
particulières et qui ne sauraient manquer
d'attirer l'attention du Parlement et des Pou-
voirs publics.
Nous n avons pas encore la relation com-
plète de son voyage. Toute la partie qui con-
cerne la traversée du Cameroun n'a pas en-
core paru. Mais le volume que nous avons
sous les yeux mérite que nous nous y arrêtions
quelques instants. L'auteur a cru, d'ailleurs,
devoir en tirer les scènes d'un film dont on ne
saurait contester la valeur instructive, et qui
représente plusieurs aspects de la vie naturelle
et quelques scènes de la vie sociale. Nous
aurions cependant aimé, pour notre part, que
des vues de la forêt équatoriale, dont on a
quelque peine à se représenter la puissance
luxuriante, fussent intercalées entre les ta-
bleaux qui nous donnent un coin de la savane
ou certaines parties du Congo, du Chari ou
du Logoue.
Cette critique s'applique à toute la partie
descriptive de l'ouvrage. M. Gide a sans
doute voulu éviter de tomber dans le travers
de ces voyageurs qui nous font avec une gran-
diloquence soutenue le tableau de tout ce
qu'ils ont vu, qui ne savent pas discerner entre
ce qui mérite d'être rapporté et ce qui peut,
uns inconvénient, être laissé de côté. Pas de
ces chapitres où l'auteur accumule les épi-
tliètes laudatives avec le dessein de provoquer
une admiration aussi forte que peu raisonnée.
Les descriptions de M. Gide sont un peu
sèches. Je sais bien que son livre n'est, en
somme, qu'un çarnet de route, qu'il a voulu
qu'il en fût ainsi. Mais nous pensons qu'il
aurait pu, qu'il aurait - dû y introduire quelques
développements qui en auraient rendu la lec-
ture non pas plus agréable car, personnel-
lement, j'aime bien ce genre de notations per-
sonnelles mais plus profitable au grand pu-
blic qui ignore - tout ou presque tout des pays
exotiques, et n a d autres ressources pour s en
instruire que le commerce d'ouvrages comme
celui qui fait l'objet de cet article.
Il aurait été également désirable que quel-
ques photographies, bien choisies et M.
Gide en a rapporté de fort intéressantes
vinssent apporter au texte un secours dont par-
fois il a besoin. Mais ce sont là des lacunes
qu'il est extrêmement facile de réparer, et
nous espérons qu'une seconde édition donnera
satisfaction aux exigences de ce genre.
Il convient cependant de ne pas exagérer,
et l'on pourrait facilement faire avec des
extraits judicieusement choisis un tableau ins-
tructif des différentes formes de la vie végé-
tale ou de la vie sociale des pays qui ont été
visités.
Voici, par exemple, le réveil sur le Stanley
Pool :
Au réoeil, le spectacle le plus magnifique.
Le soleil se lève. Sur Vimmense é largissement
de la nappe d'eau, pas une ride, pas mime m
froissement léger qui puisse en ternir un peu la
sutjace. C'at mie écaille intacte oè rit le tris
pur reflet de ciel pur. A fOrient. quelques
nuages longs que le soleil empourpre. Vers
l'Ouest, ciel et lac sont d'une même couleur
de perle, un gris tune délicatesse attendrie,
nacre exquise oè tous les tons mêlés dament
encore, mais oè, déjà, frémit la pwnmiw de
la riche dkpme du jour. Au loin, quelques
îlots tris bas flottent impondérablement sur
uni matière fluide* L'mthanisment de ce
paysage mystique ne dure que quelques ins-
tants ; bientôt, les contours s'affirment, les
lignes se précisent. L'air, parfois, souffle si
léger, si suave et voluptueusement doux qu'on
croit respirer du bien-être.
Par ailleurs, c'est la description du plateau
de très faible altitude qui s'étend au nord de
l'Oubangui moyen et que traverse - la route
presque - parallèle au cours d eau qui va de
Fort-Sibut à Bambari et à Bangassou. C'est
sur un parcours de 50 kilomètres une « suite
« presque ininterrompue de villages et de cul-
« tures des plus variées : cearas, riz, mil; mais,
« ricin, manioc, coton (lequel réussit fort
« bien), sésame, café, taro, palmiers à huile et
u bananier. Des deux côtés, = de citron-
« nelles, la route semble une allée de parc.
« Et. cachée à demi dans le feuillage. tous
« les trente mètres environ, une hutte de ro-
« seaux en forme de casque à pointe. Ces
« cités- jardins, étalées le long de la route,
« forment un décor sans épaisseur. La race
« qui les habite et les surpeuple n'est pas très
« belle ; soumise depuis deux ans seulement,
« elle vivait éparse dans la brousse ; les vieux
<( demeurent farouches ; accroupis à la manière
« des macaques, c'est à peine s'ils regardent
« passer la voiture, et l'on n'obtient d'eux au-
« cun salut. Par contre, les femmes accourent,
« secouant et brinquebalant leurs balloches ;
k le sexe ras, parfois caché par un bouquet
« de feuilles dont la tige ramenée en arrière
Il et pincée entre les fesses, est rattachée à la
« ceinture, puis retombe ou se dresse en for-
et mant une sorte de queue ridicule. »
M. Gide s'intéresse aux scènes de la vie
des peuples qu'il visite et vers lesquels il se
sent attiré. Les tams-tams parfois ahurissants
retiennent son attention, et il nous les décrit
en quelques phrases brèves et suggestives.
Tams-tams-danses sont les distractions de ces
peuplades peu civilisées. Voici une danse
observée près de Bambari et l'une des plus
curieuses panni celles dont on trouve la des-
cription dans l'ouvrage : « Vingt-huit petits
danseurs de 8 à 13 ans, badigeonnés de blanc
de la tête aux pieds, coiffés d'une sorte de
casque que hérissent une quarantaine de dards
noirs et rouges ; sur le front, une frange de
petits anneaux de métal. Chacun tient à la
main un fouet fait en joncs et en cordes tres-
sées. Certains ont les yeux encerclés d'un ma-
quillage en damier noir et rouge. Une courte
jupe en fibre de rafia complète cet accoutre-
ment fantastique. Ils dansent en file indienne,
gravement, aux sons de vingt-trois trompes de
terre ou de bois d'inégales longueurs (de
0 m. 30 à f m. 50) dont chacune ne peut don-
ner qu'une note. Une autre bande de douze
jeunes gens, plus âgés, ceux-ci tout noirs, dé-
roule ses évolutions en sens inverse de la pre-
mière. Une douzaine de femmes se mêlent
bientôt à la danse. Chaque danseur avance à
petits pas saccadés qui font tinter les bracelets
de ses chevilles. Les joueurs de trompe font
cercle ; au - milieu d'eux, une vieille femme bat
la mesure avec un plumeau de crins noirs. A
ses pieds, un grand démon noir se tord dans
la poussière, en proie à de feintes convulsions,
sans cesser de souffler dans sa trompe. Le va-
carme est assourdissant, car, dominant le beu-
glement des trompes, tous, à la seule excep-
tion des petits danseurs blancs, chantent, hur-
lent à tue-tête, inlassablement, un air éttange.»
La mission Citroën qui avait assisté à ce spec-
tacle lui attribuait un sens religieux. M. Gide
n'est pas de cet avis et il donne des raisons
qui emportent la conviction.
- Cette scène n'est pas unique, et l'on en
trouve quantités d'autres décrites avec un
bon heur semblable.
-- -- - -
Le genre de vie des habitants, les différentes 1
formes de civilisation qu'il a vues, et dont la
répartition est certainement en rapport avec les
diverses zones de climat et avec la végétation,
l'influence des religions pratiquées, celle no-
tamment de l'Islam, tout cela est rapporté par
un homme que rien ne laisse indifférent et sait
noter le trait saisissant, caractéristique d'un
pays ou d'une société.
- Certes, - on ne saurait, avec cet ouvrage, pos- -
séder une description suffisante de l'immense
territoire qu'est notre Afrique Equatoriale,
mais que de détails que l'on ne trouve pas
ailleurs.
Enfin, et c'est pour nous l'un des mérites
du récit, c'est à chaque instant qu'apparaissent
le vif désir de comprendre les formes de civili-
sation rencontrées et la sympathie Que ne cesse
de manifester l'auteur pour ces peuples arrié-
rés, meilleurs qu'on ne le dit souvent, et pour
les malheurs et les souffrances desquels il se
sent pris d'une grande et profonde pitié. Cest
un livre humain dans le vrai sens du mot, et-
c'est pourquoi M. Gide a été amené à - appor-
ter sur certaines fautes, sur certains abus de
notre Administration et des Sociétés conces-
sionnaires des jugements qui sont peut-être sé-
vères, mais sont justes. Mais ceci est une autre
affaire, et nous ne tarderons pas à y revenir
un peu plus longuement.
Henry Fontanier.
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies,
Secrétaire de la Commission
des Affaires étrangères.
L* Aviation Coloniale
--0-0--
Un hydravion repêché
Hier est arrivé à Naples le vapeur Pet-
legra, venant de Rotterdam. Il avait h
hord
legra, l'hydravion F-37, des lignes aériennes
du eervice postal Alicante-Oran.
L'équipage de cet hydravion avait été re.
cueilli .par un torpilleur français, L'hydra-
vion a été recueilli à qoatre-vinate milles au
large de la ligne Gibraltar-Naples.
0 0%
Cultures vivrières
et cultures industrielles
os »
LI8 880. - .,.
DEVELOPPEES DANS N08 COLONIES
SANS PREJUDICE POUR LES PREMIERES 7
- 0
Telle est la question qu'a posée,
ces jours-ci, sous une forme un peu
différente. un oreane de tubliciti
coloniale. , U
Nous allons essayer de répondre.
Vimplantation et le développement, par
l'indigène, autant que par le colon europeen,
de cultures industrielles sont incontestable-
ment désirables dans nos colonies. Nous di-
rons même qu'ils sont un des buts essentiels
de notre occupation. Seules, en effet, ces
cultures peuvent fournir un aliment à l'ex-
portation et, par là, rendre possible les
échanges entre la Métropole et ses posses-
sions coloniales. La vente des produits ré-
coltés procure à l'indigène le numéraire né-
cessaire à l'achat des denrées ou articles qui
lui font défaut et que met à sa portée le
commerce européen.
On peut dire aussi que les cultures indus-
trielles sont à la base du développement
économique d'une Colonie. Commerce, outil-
lage, puis ultérieurement industries traitant
en tout ou partie les matières premières four-
nies, tout résulte de leur production.
L'intérêt des cultures industrielles aux Co-
lonies est d'autant plus considérable que les
cultures entreprises peuvent répondre à des
besoins essentiels de la Métropole. Coton,
caoutchouc, café, corps gras divers, sont par
exemple indispensables à la France. Celle-ci
peut en trouver autre part, c'est entendu,
mais il lui faut décaisser pour les obtenir,
des sommes excessivement élevées; enfin, les
pays fournisseurs étrangers peuvent lui refu-
ser ou lui rendre difficiles, pour des raisons
| multiples, les approvisionnements dont elle
a besoin.
Personne ne songe donc à discuter la né-
cessité pour une nation de pousser, dans ses
colonies, à la production de denrées desti-
nées à l'exportation.
Il doit être bien entendu toutefois que ces
productions ne doivent pas être obtenues au
détriment des productions vivrières, lesquelles
sont indispensables à Valimentation des po-
pulations autochtones. Trop souvent, déjà,
par suite de sécheresses prolongées, notam-
ment, ces productions vivrières sont insuffi-
sentes. C'est même là, un.: des principales
causes de la grande mortalité chez les races
noires.
Comment exiger de ces populations, dans
ces conditions, un effort plus considérable
qui ne tendra pas surtout à leur procurer une
nourriture plus abondante ?
« La politique à suivre en A.O. F., disait
M. le Gouverneur Général Carde dans un de
ses derniers discours d'ouverture du Conseil
de Gouvernement à Dakar, est avant tout
une politique d'alimentation de l'indigène;
car c'est par une bonne nourriture que nous
recréerons dans ce pays des races fortes et
obtiendrons un accroissement de la popula-
tion, accroissement auquel est subordonné
l'abondance de la main-d'oeuvre et, par con-
séquent, le développement des productions
industrielles. »
Ce qui est vrai pour l'A,O .F. l'est pour
la plupart de nos colonies.
Les deux questions; productions industriel-
les et productions vivrières, se tiennent
comme on le voit. Mais les secondes doivent
primer les premières. Or, dans bien des cas,
en A.O.F., plus peut-être qu'ailleurs, on n'a
pas toujours tenu un compte suffisant de ce
précepte. Soit excès de zèle de certains admi-
nistrateurs, soit orientation mal étudiée de)
services techniques, on a souvent engagé les
noirs à cultiver intensivement, au détriment
des productions vivrières, certaines denrées
qu'ils n'avaient pas toujours la satisfaction,
lorsque par hasard les semis étaient suivis
de récolte, de pouvoir réaliser à un prix qui
ne fût pas dérisoire. Combien de mécomptes
de ce genre pourraient être signalés et dont
les conséquences ont été graves, à la fois
pour notre prestige et par le préjudice subi
par les populations.
Donc, cultures vivrières d abord; cultures
industrielles ensuite, en commençant très
prudemment et uniquement par les régions
desservies par des voies de communication,
c'est-à-dire par celles où l'indigène peut
tirer le meilleur parti de ses produits, celles
aussi où il sera plus facile, en cas de mau-
vaises récoltes vivrières, d'assurer un ravi-
taillement en denrées d'importation et de
conjurer une disette. - - - - - -
Il ri*y a pas à sortir de là. Toute politique
de mise en valeur qui négligerait dans nos
colonies les productions vivrières est vouée
d'avance à un échec.
Pierre Valude,
Député du Cher,
Ancien ministre.
u. exptsilfefl à Oraa et 1928
Un Comité, composé d'industriels, de com-
merçants et d'artistes, vient de se fonder à
Paris et à Oran en vue d'organiser une foire-
exposition qui aurait lieu à Oran en avril-
mai 1938.
Ainsi que l'a constaté le général Girod,
député président de la Commission de l'Ar-
mée, dans son enquête sur les moyens de
défense de l'Afrique du Nord, « l'Algérie
n'est pas outillée économiquement pour sup-
porter l'isolement de la métropole n.
- C'est donc pour développer les relations
économiques entre la France et l'Algérie que
ce Comité s'est fondé.
, -..- 1.1
TAUX PB LA V1A91HB
--0-
à A la date du 11 juillet, le taux de la piastre
à Saigon était de 12 80.
rElpllitil1 allilll il taies
de 1090
A la sotte des notes émis par la Commission
Fhmco du Sénat. nota croyons savoir
,¡Ii Mr drtr/eT Ângoolvant, député des Eta-
blissements français de l' Inde, donne aujour-
d'hui, dans un geste qui lui fait honneur, sa
démission de Commissaire Général de l'Expo-
sition pour ne pas empêcher la réussite de cette
grande manifestation internationale. Nous esti-
mons, nous aui avons suiv. les débats de » ette
importante LommlSlion. que pour digne que
doit le geste de M. Angouloant qui était de-
venu Commissaire Général de l'Exposition, il
? a sept ans, au lendemain d'un important sé-
jour QUi lui avait valu les félicitations les plus
chaleureuses du Gouvernement et la Cravate
de Commandeur de la Légion d'honneur à
46 ans, cette démission ne résoud pas le con-
flit entre le Gouvernement et le Sénat au sujet
de l'Exposition Coloniale de Vincennu. Le
problème de l'incompatibilité entre les man-
dats parlementaires et les fonctions de Com-
missaire Général non rétribué de l'Exposition
n'est au'un petit côté de la question des incom-
patibilités, et nous sommes un peu surpris que
la Commission des Finances du Sénat ait
abordé J'une façon aussi oblique un problème
aussi général qui vise à la fois le Président de
la Commission des Réparations les présidents
de la Caisse d'amortissements. les Ambassa-
deurs, les Gouverneurs et Résidents Généraux,
etc;:. etc. Mais ,.,
En réalité c'est sur la question des 8 mil-
lions accordés aux oeuvres de presse, qui doi-
vent figurer dans la loi de Finances, c'est
sur la collaboration avec la Ville de Paris,
c'est sur tout un ensemble de textes que le con-
flit subsiste, et ce n'est pas le geste, si géné-
reux qu'il soit, de M. Angoulvant. qui le ré-
souJra.
En outre, a l'Hôtel de Ville, le méconten-
tement de voir que les accords pris en vue de
VExposition Canoniale sont indéfiniment ajour-
nés et non ratifiés par le Parlement. est tel
qu'il est possible que le concours de la Ville
fasse en définitive défaut. tout au moins sur les
bases envisagées. -
D'autre part. nous sommes persuadés que
le Sénat, pour ne pas avoir l'air d'avoir fait
un geste se bornant uniquement à une question
de personnes, restera sur ses positions. Le pro-
jet modifié une fois voté par la Haute Assem-
blée, reviendra devant la Chambre qui, elle,
fera aussi les modifications qu'elle estimera
bonnes, et T Exposition coloniale sera lessivée
dans ces navettes.
Si nous ajoutons à cela que l émission pré-
vue de bons à lots pour assurer la bonne marche
financière de l'Exposition ne pourra dire com-
mencée qu'à la fin d'octobre qu'il n'y aura pas
d'argent avant décembre qu'aucune - adjudica-
tion ne pourra avoir lieu avant que les fonds
soient versés, qu'il faudrait vingt mois pour
construire le Musée permanent des Colonies, il
semble bien que dès maintenant le succès de
l'Exposition Coloniale de Paris de 1929 est
à peu près irrémédiablement compromis. Etait-
ce le but cherché ?
VAngély
P.-S. MM. Barthélemy Robaglia et
Ernest Outrey, Commissaires généraux adjoints
de l'Exposition, étaient déjà, depuis quelques
semaines, virtuellement démissionnaires, du ti-
tre honorifique qui leur avait été donné.
Haro sur le baudet
s»
Il est d'ores et déjà certain que l'impôt sur
le revenu, récemment institué dans notre colo-
nie de Madagascar, donnera, cette année du
moins, certains mécomptes sur les prévisions
de l'Administration de la Grande Ile. Si, - de
la part des Européens, on est fondé à croire
que les déclarations complètement sincères se-
ront en minorité, les Asiatiques, eux, parais-
sent décidés à ne déclarer que des revenus
illusoires, et l'Administration est désarmée à
l'égard de ces commerçants qui ne tiennent
pas de comptabilité régulière. Devant une pa-
reille situation, certains de nos correspondants
nous signalent combien leur sont pénibles l'in-
• 1 r\< • i ré-
sistance que met la direction des finances à
suspecter à l'avance les déclarations des fonc-
tionnaires et les nombreux télégrammes où il
leur est enjoint de faire cette déclaration avec
précision. Cette insistance paraît aux intéres-
sés d'autant plus déplacée que l'Administra-
tion locale a eu en main toute facilité pour
les vérifier. Et ainsi apparaît là-bas ce qui est
connu en France depuis l'institution de l'impôt
sur le revenu : en face des obligations fiscales,
Iii y aura deux catégories de contribuables :
celle qui paie dur et recta et qui comprend
tous les salariés celle qui paie peu ou pas
du tout et qui comprend tous les autres.
Il faudrait à Madagascar un personnel
nombreux de vérificateurs que la colonie hési-
tera sans doute à créer d'ici longtemps. En
outre, ces vérifications, nous l'avons dit, ne
pourront être faites à l'égard des Asiatiques
et de certains commerçants grecs qui ne tien-
nent pas de livres de comptabilité. En outre,
comment connaître les revenus des capitaux
placés hors de la colonie ?
Peut-être la presse locale a en partie raison
de considérer cette innovation comme préma-
turée dans notre colonie de l'Océan Indien.
Y avait-il des formules plus simples à trouver ?
Je n'en suis pas certain. Notons, d'ailleurs,
que ni les Administrations provinciales, ni
les Chambres de Commerce n'ont donné leur
avis sur cette mesure. En réalité, les jpssources
données par les impôts existants étaient suf-
fisantes pour couvrir les besoins du budget de
la colonie. Si l'impôt sur le revenu est ino-
pérant, il restera à ces - assemblées de faire des
propositions que I Administration examinera.
Ce aera conforme à la politique de coopéra-
tion que l'éminent Gouverneur Général, M.
Marcel Olivier, préconise, et dont son retour
à Tananarive hater. certainement la réalisa-
tion. 1
Les deux faces
du cinéma colonial
--0-0--
Nous considérons, ici, le cinéma colonial
comme un instrument de progrès extrême-
ment efncaco. et à un double, point de vue-
« Cinéma colonial » peut en effet, s'en-
tendre de deux façons : au sens prise de vues
coloniales, pour une diffusion mondiale des
mille aspects de nos possessions, et au sens
projection d'images quelconques sur les
écrans coloniaux.
C'est la première de ces acceptions aui
va nous occuper au cours de ces prochains
jours et que nous traiterons sous la forme
d'entretiens avec nos grands « cinéastes >».
Mais je voudrais dire aujourd'hui un mot
personnel sur les services que pourrait ren-
dre I( l'écran colonial » à la cause de la civi-
lisation.
11 y a quelques années, je dirigeais une
uuvre de propagande instructive et éduca-
tive, le « Cinéma à la campagne ». De Pa-
ris, j'envoyais en province des camions auto-
mobiles, montés par un conducteur-mécani-
cien, un opérateur et un conférencier, et
chargés de tout le matériel tilms, écran, ap-
pareil de projection, groupe électrogène) né-
cessaire à l'organisation quasi instantanée
de spectacles dans les villages. Le but était
de répandre des notions d'hygiène, des pro-
cédés scientifiques de culture (dans la me-
sure, malheureusement faible, où il existait
des films agricoles) et aussi d'apporter jus-
que dans les hameaux une saine diversion
à l'ennui qui est le principal agent de l'exode
vers les villes. ,
Cette œuvre, qui avait pour principaux
animateurs, avec M. Paul Kestner, son fon-
dateur, alors président de la Société de chi-
mie industrielle, M. J.-H. Ricard, ministre
de l'Agriculture, MM. le général Pau, Tis-
serand, de Vogue, Brancher, Henry Defert,
Hitier, (ieorges Lecomte, Lindet. cette iru-
vre était, dans son principe, simplement ad-
mirable (j'eus d'ailleurs la joie de voir le
Conseil d'Etat lui reconnaître la qualité
d'établissement d'utilité publique) et si elle
ne prit pas, malgré le succès éclatant de la
plupart de ses tournées, le développement
qu'on en pouvait attendre, c'est qu'il était
impossible qu'elle vécût par des dons parti-
culiers, sans une large subvention de l'Etat.
De l'Etat qui, le pauvre.
Mais je - pose aujçurd hui la question de
savoir si ce qui était utile dans la métropole
ne devrait pas être considéré comme indis-
pensable dans nos colonies. On l'a dit sou-
vent : le cinéma est la langue universelle.
Suis-je dans l'erreur en avançant que cette
langue serait immédiatement comprise par
l'indigène et d'une éloquence très rapide-
ment féconde, si elle était employée jusque
dans la brousse, partout où peuvent r péné-
trer des camions semblables à ceux que j'ex-
pédiais naguère dans nos départements ?
Des bienfaits de l'HYGIÈNE à ceux de la
charrue, des créations françaises (ports, vil-
les, chemins de fer, fermes-écoles, barrages)
sur le sol colonial aux grandes visions qu'of-
fre le sol métropolitain longuement modelé
par notre vieille race, tout pourrait frapper
utilement l'esprit des indigènes, pour peu
qu'un interprète, en quelques mofs (je songe
à mes conférenciers du Cinéma à la campa-
gne") commentât les images projetées.
Je n'ai voulu, pour l'instant, que lancer
une idée dans la circulation, espérant qu'elle
germera. Je dirai par la suite comment elle
pourrait être réalisée, d'après les expérien-
ces que j'ai faites. - -
Demain, j'aborderai la question des prises
de vue aux colonies, en relatant ce que
m'en a dit M. de naroncelli, revenu ces
jours derniers du Sud-Algérien.
R. B de Laromiguière
A LA CHAMBRE
La Réforme électorale
Au cours du déliât sur l'urticle 2, M.
Le Moyne défend un amendement tendant à
cxchnc les étrangers du calcul de la popu-
lation.
Otte thèse est combattue par M. Mal-
larmé, député d'Alger. Le premier argument
de M. Le Moy'ue, dit-il, c'est la crainte des
remplaçants. Je réponds que toujours, lors-
qu'il s'est a^i d'établir l'arrondissement,
c'est sur la population totale qu'ont été éta-
blies les listes électorales.
11 s'agit, d'ailleurs, ici, d'une question de
principe et de nécessité. Quand la Com-
mission veut compter lce étrangers dans la
population elle n'a 'l,llllement l'intention de
leur accorder des droits politiques. Si on se
place au point de vue sentimental, il peut
paraître choquant en effet que des députés
représentent ici des étrangers. Mais le prin-
cipe de la représentation nationale est très
nef. : les députés représentent ici la nation
tout entière, et non telle ou telle partie du
territoire.
De quoi s'agit-il ? Il faut que les députés
puissent s'occuper de leurs circonscriptions
et., alors, lorsqu'ils y ont des étrangers,
n'ont-ils pas à faire pour eux ce qu'ils font
pour leurs autres électeurs ? Par coné-
qucnt, ilSi doivent être élus en tenant compte
de ceux-ci. Les étrangers dont il est ques-
tion: ne sont d'ailleurs pas des étrangers de
passage : ce sont
vûî quotidienne de la France, (Mouv. div.).
Hier, le Sénat votait une loi sur la natura-
lisation : les étrangers qu'elle vise vont de-
venir demain (l'es Français. Pourquoi ne
compteraient-ils pas dans la population pour
déterminer le nombre des députés ?
Je demande, er. terminant, a la Chambre,
an nom de la Commission, de voter son
texte. (Appl.)
» :
La santé de Moulay Youssef
Des informations do sr-urcc étrangère ont
fait connaître que le sultan du Maroc au-
rait eu récemment une attaque d'apoplexie.
Présentée sous cette forme, l'information
est inexacte. L'état de santé du sultan a
donné et donne encore de sérieuses inquié-
tudes à son entourage. Ces jours deirniers,
il eut une crise cardiaque qui amena de
sérieuses complications et à la suite de la-
quelle une enignée dut être pratiquée. Le
sultan est aujourd'hui en meilleure forme ;
mais, h la vérité, tca docteufs, quoi qu'en
aient dit certains communiqués, ne peuvent
dire encore qu'il soit hors de danger.
N. PASSER EH FRANCE
---0-0--
M. Pierre Pasquier a débarqué samedi m*
fin ci Marseille au «/'Aitagnan, courrier des
Messageries t Maritimes.
L'éminent Résident Supérieur en Annam a.
comme on sait, rempli pendant huit mois las
fonctions de Gouverneur Général et remis à
M. Varenne, à son arrivée à Hanoi, un pays
parfaitement tranquille.
Quelle est, a demandé à M. Pasquier
notre représentant à Marseille, la situation po-
litique de l'Indochine ?
La - situation politique de f Indochine,
répondit M. Pasquier, est excellente. La ma-
jorité de la population est lasse de l'agitatkm
que certains s'efforcent d'entretenir. Il y a Je
l'agitation hors de l'Indochine. et notre colo-
nie ressent le contre-coup des graves éoéne-
ments qui troublent la Chine, c'est certain.
mais rien de cela n'est sérieux. Quand je sais
parti en A nnam pour ne parler que de ce pays
qu'on représente comme si troublé. les impôts
étaient déjà rentrés entièrement. Ça c'ut un
critérium. Quant à l'affaire du Yunnan, elle
est purement locale et n'a aucune répercussion
chez nous.
Le communisme ? demandons-nous.
Rien à redouter de ce côté, nous fut-il
répondu, si nous savons pratiquer une politique
libérale mais ferme.
Quelle a été sur la population annamite
la répercussion de la propagande de M. Do-
riot ?
- M. Doriot est entré en relation avec les
réfugiés annamites de Canton qui ne sont pas è
proprement parler des communistes. Il a fait
un appel à la révolte. N'Guyerr Ai Quoc, qui
se targue d'être en Indochine le représentant
de la Ille Internationale et qui est en relation
avec Borodine, a répondu à M. Doriot qu'il
n'était pas d'accord avec lui.
Les indigènes ont-ils eu connaissance des
appels de M. Doriot ?
Oui, mais cela ne les a guère troublb.
En ce qui concerne la situation économique
et financière, M. Pasquier a parlé avec enthou-
siasme de la merveilleuse prospérité du paysi
du -- redressement - financier qui -- s'est opéré si
heureusement.
Nous sommes arrivés, nous dit il, à met-
tre la situation budgétaire en harmonie avec la
situation économique.
A cette question :
Quel effet a produit en Indochine l'ar-
rivée de la mission d'enquête ?
A son arrivée, a répondu M. Pasquier,
la Commission a été accueillie sans satisfaction
aucune, mais cette impression première s'est
atténuée quand on a vu à l' œuvre les hommes
éminents qui la composaient.
« Je dois dire. ajouta le Résident Supé-
rieur, que ces hommes ont éprouvé une surprise
et un émerveillement devant l' œuore accom-
plie par les colons en Indochine. Ils ne la
croyaient pas aussi belle ni aussi puissante, n
M. André Benac
Grand Officier de la Légion d'Honneur
M. André Bénac, directeur général hono-
raire au ministère des Finances, est promu à
la dignité de Grand-Officier de la Légion
d' honneur.
Les Annales Coloniales sont heureuses de
lui présenter leurs cordiales félicitations.
M. André Bénac, qui est aussi vice-prési-
dent du Conseil Général du Finistère, où il
joue un rôle important, a rempli dans le monde
des grandes affaires et de la finance une car-
rière particulièrement brillante et bien rem-
plie.
Vice-président de la Compagnie des Che-
mins de fer de Paris à Orléans, administrateur
de la Banque de Paris et des Pays-Bas et de la
Société Générale, président de ta Compagnie
Parisienne de Distribution d'électricité, M.
André Bénac s' est aussi attaché à la réalisa-
tion d' œuvTes importantes dans - nos colonies :
il est notamment président de la Société inter-
nationale de Régie co-intéressée des Tabacs
au Maroc, dont la bonne administration rap-
porte chaque année des participations au
Gouvernement chérifien, représentant plusieurs
dizaines de millions (75 ", des bénéfices).
AU StNAT
DANS LES COMMISSIONS
La nouvelle Commission des Finances
La Commission a constitué son bureau.
Ont été réélus à l'unanimité : vicc-nrési-
dents, MM. Hnilwrli et Joannoney ; secré-
taires, MM. Chastcnet et Milan ; rappor-
teur général, M. Hourv Cheron.
Les rapports particuliers ont été aussitôt
répartis.
\1. Albert Lebrun, ancien ministre des
Colonies, Président (le la Caisse d'amortis-
sement, a été chargé des rapports sur les
budgets spéciaux des Colonies et le chemin
de fer de la Réunion ; M. Ilervey, du rap-
port sur l'Algérie.
Le désarmement naval
--0-0-
La nuit dernière, M* Rridgoman. promier
lord de l'imirâutô britannique, a demandé l'a-
journement. «le la séance plt\ml'>rn de la confé-
rence navale, nui devait avoir lieu nujourd hui.
M. Gihson. IIt\lt\gur, américain, ne voulut pas
prendre pareille _responsat-M]itrt, Jnqii.^le, ité-
cla.r:î-t.il. incombait à \1 nriti¡Jl'mfin. Itii avait
lui-m^me, d'accord avec les Japonais, convo-
qué la réunion plnire.
Devant, cette attitude tr?>s nette de 1.1 déléga-
tion américaine, M. Rridffeman, avec i'nsscn-
tinient des délégués japonais, décida de réu-
nir la délégation britannique pour oo matin, *
avant de prendre une décision définitive.
A Washington, te département d'Elnl, laisse
entendre qu'il considère toujours inutile la ai-
gnature fi Genève d'un traité par lequef" les
Etats-Unis accepteraient le tonnage élevé pro-
pose. par la Grande-Bretagne pour les croiseurt.
De toute façon, qp pense que si ;m aorart
Mt impossible aujourd'hui, ïes trois nattom
devront se mettre d'accord à une autre confé-
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