Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-06-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 juin 1927 09 juin 1927
Description : 1927/06/09 (A28,N88). 1927/06/09 (A28,N88).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64510834
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-UUITIEME ANNEE. Ne 88
LE NUMERO : 30 CENTIMES
J El (JI SOIH, 9 JUIN 1927
Les Annales Coloniales
Lei annonces et ftletomes sont reçue, m
bureau du Journal.
DiMCTtUM : Marool RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Let Arkalbs Coloniales ne publient que dit arti-
cie. inédite, qui sont leur propriété exclusive.
JOIIIIIL aUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
m, im m MM-ifeaur
PARIS 0*0
TtlJPH. 1 LOUVmt 1MI
- PtICHKUCU 97-94
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Un an 6 Mois 3 Moij
France et
Colonies 120» 65 » 35 »
Etranger 180 » 100 » 50 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
LA COLLABORATION ENTRE L'ÉTAT
ET LES ENTREPRISES PRIVÉES POUR L'ÉXtCVTION
DES SERVICES D'INTÉRÊT GÉNÉRAL
Il pranil rtsean maritime colonial
11 y a longtemps que les Pouvoirs publics
et les sociétés ont pris l'habitude de colla-
borer pour mener à bien certaines entreprises
relevant à la fois de l'économie publique et
de l'économie privée.
Ces cas d'association sont aujourd'hui de
plus en plus fréquents et l'on a même vu
apparaltre, au cours de ces dernières années,
des formules nouvelles en la matière, à l'oc-
casion de la création des Offices nationaux
et de la modification de certains contrats de
travaux publics.
Ces diverses formes d'association de l'ac-
tivité de l'Etat et de celle des particuliers
ont été souvent l'objet de critiques de la part
de leurs détracteurs, et il faut bien reconnal.
tre, à ce sujet, qu'aucun des systèmes con-
nus jusqu'à ce jour n'est susceptible de don-
ner aux problèmes auxquels ils sont appli-
qùes la solution idéale que certains souhai-
teraient voir intervenir.
Mais il faut, toutefois, convenir que, lors-
que ces modes de collaboration entre les Pou-
voirs publics et les particuliers sont judi-
cieusement appliqués, ils peuvent donner des
résultats satisfaisants et' 1 on peut dire qu'ils
doivent, pour cette raison, retenir l'atten-
tion.
C'est ainsi que, mur illustrer cet exposé
par un exemple qui est d'actualité, je me
permettrai, en m'excusant de parler de cho-
ses qui sortent du cadre de mes articles ha-
bituels, de citer le cas de la collaboration de
l'Etat avec une Entreprise privée de trans-
ports maritimes qui .est à la base de toutes
nos relations extrême-orientales : les Mes-
sageries Maritimes.
La -- convention - qui existe - entre l'Etat -- et
les Messageries Maritimes affecte le type
d'un contrat de régie intéressée. La Société
des Services Contractuels des Messageries
Maritimes, qui fut créée en application de
cetté convention, assure les services mariti-
Ines postaux entre la France et ses colonies
d'au-delà de Suez (Etablissements français
de l'Inde, Indochine, Madagascar : Etablis-
sements français du Pacifique) et dessert éga-
lement plusieurs lignes de paquebots dans la
Méditerranée orientale.
La Société des Services Contractuels des
Messageries Maritimes partage ses bénéfices
et ses pertes avec l'Etat sans que, toutefois,
sa part dans les pertes puisse excéder le
montant de la prime de gestion qui lui est
attrilmée en fonction des résultats qu'elle
obtient dans son exploitation.
La Société des Services Contractuels des
Messageries Maritimes, dont l'Assemblée
Générale relative à l'exercice 1926 s'est te-
mue le 30 niai, vient d'obtenir des résultats
présentant une amélioration seQsible. par
rapport aux exercices antérieurs dont les
Annales Coloniales ont entretenu leurs lec-
teurs.
Avant d'examiner ces résultats, il convient,
pour permettre d'en apprécier exactement
l'intérêt, de rappeler que, lorsque la Société
des Services Contractuels des Messageries
Maritimes fut constituée, au lendemain de la
guerre, elle entra en possession de la flotte
de paquebots de la Compagnie des Messa-
geries Maritimes, flotte considérablement ré-
duite à la suite des événements dus aux hos-
tilités, dont elle avait eu à souffrir grave-
ment, puisque cette Compagnie perdit par
faits de guerre, 22 unités sur les 60 navires
ique sa flotte comprenait au icr août 1914.
Cette flotte, ainsi décimée, se trouvait ma-
mifestement insuffisante pour permettre de
desservir, dans des conditions normales, les
diverses régions sur lesquelles la Société des
Services Contractuels des Messageries Mari-
times devait assurer des services, en vertu de
la convention passée avec l'Etat et c'est pour
cette raison que cette Société fut conduite
à entreprendre, dès 1921, le renforcement
de la flotte de paquebots qui lui avait été
cédée.
Ce renforcement fut effectué, au mieux
des circonstances, en procédant, soit à des
achats de navires, soit à la construction
d'unités nouvelles. C'est dans ces conditions
que la Société des Services Contractuels des
Messageries Maritimes fut amenée à faire
construire une vingtaine de navires et à en
faire transformer autant. La flotte des Ser-
vices Contractuels représente, aujourd'hui,
un tonnage de 552.000 tonnes au total.
Cette réorganisation, achevée à l'heure
actuelle, et qui constituait, comme on le voit,
un très important programme, a permis à la
Société des Services Contractuels des Messa-
geries Maritimes d'assurer, conformément
aux clauses de la convention, les services ma-
ritimes prévus au cahier des charges de la
convention précitée.
Il est. facile de concevoir que la reconsti-
tùtion de la flotte de la Société des Services
Contractuels des Messageries Maritimes n'a
pu se réaliser que grâce à de puissants
moyens financiers. Les ressources indispen-
sables à l'exécution du programme dont nous
venons d'esquisser les grandes lignes ont été
obtenues au moyen d'emprunts obligataires,
dont l'importance fut d'autant plus grande
que la reconstitution de la flotte de cette So-
ciété a dû s'effectuer à une époque où le prix
tre. la construction des navires était fort
Ivé,
J1 en résulte que la Société des Services
Contractuels des Messageries Maritimes se
trouve avoir contracté des engagements dont
le montant global est important. Ces em-
prunts exigent, pour le service de leurs an-
nuités, des décaissements annuels qui consti-
tuent pour la Société des Services Contrac-
tuels des Messageries Maritimes des charges
financières relativement élevées.
Bien que cette Société, en raison de la né-
cessité dans laquelle elle se trouvait de réa-
liser la réorganisation de sa flotte, ait dû au
cours de ces dernières années se procurer, à
cet effet, des ressources croissantes, elle a
réussi, grâce au développement et à l'amé-
lioratiqp de son exploitation, à diminuer,
durant cette période, d'une manière cons-
tante et dans des proportions sensibles, te
solde débiteur de son compte d'exploitation.
C'est ainsi que la partie de ce solde débi-
teur qui, déduction faite des impôts payéa
par la Société à l'Etat, reste finalement à la
charge de ce dernier, s'élève, pour l'exercice
1926, à quelque 22 millions de francs -_ (1).
Mais dira-t-on, après avoir annoncé des ré-
sultats satisfaisants, on signale un déficit.
Il convient ici de bien remarquer que
l'exploitation des Services de paquebots, par
suite des règles auxquelles sont assujetties
ces lignes régulières a toujours, dans tous
les pays, été considérée comme nécessitant
une aide financière de l'Etat. Or, le compte
d'exploitation des Services Contractuels ne
comporte pas en recettes de subvention de
l'Etat. S'il en avait été inscrit une, elle se
serait certainement élevée à un montant su-
périeur à 22 millions de francs, compte tenu
de ce que l'Etat consacrait avant la guerre en
francs-or, comme subvention aux services
maritimes postaux dont il s'agit. La solde du
compte d'exploitation eut été bénéficiaire,
mais ce bénéfice aurait profité à la Société
seule, tandis que, grâce à la régie intéressée,
l'Etat a bénéficié de l'amélioration du trafic
qui lui a permis de réduire sa participation
financière.
Remarquons, en outre, que cette somme de
22 millions dont la dépense incombe à l'Etat
est très sensiblement inférieure aux charges
financières que la Société assume, du fait
de la reconstitution de sa flotte, charges
financières qui se sont élevées, pour l'exer-
cice 1926, à une somme représentant plus du
double du déficit.
Les résultats qui ont pu être ainsi obte-
nus, grâce à l'application de méthodes qui
sont le fruit d'une expérience réfléchie et de
la connaissance approfondie de l'industrie
complexe qui est celle des transports mari-
times, font le plus grand honneur aux diri-
geants de la Société des Services Contrac-
tuels des Messageries Maritimes. L'on peut
constater cômbien on est loin des déficits ca-
tastrophiques annoncés par certains, au mo-
ment du vote de la loi ratifiant la Conven-
tion.
S'il ressort de l'exemple oui vient d'être
cité que la collaboration de l'Etat et de
l'industrie privée est susceptible de donner
des résultats intéressants, encore ne faut-il
pas oublier que la formule destinée à régler
les modalités de cette collaboration doit être
déterminée avec le plus grand soin.
Il va de soi que les dispositions spéciales
commandées par la nature particulière des
entreprises, en faveur desquelles se manifeste
la collaboration dont il s'agit, doivent être
l'objet d'une étude approfondie. Lors de
l'élaboration de ces contrats, on se trouvera
ainsi en présence de cas d'espèces pour la
solution desquels il conviendra de s'inspirer
de l'avis de spécialistes. Toutefois, il est une
règle générale qui doit s'appliquer à tous les
contrats de collaboration entre l'Etat et les
paiticuliers, si l'on veut nue ces contrats
puissent jouer au mieux des intérêts des deux
parties en cause. Cette règle générale exige
que, d'une part, ces contrats respectent
l'unité de direction de l'Entreprise confiée
à l'initiative privée, et que, d'autre part, le
rôle de l'Etat, en la matière, se borne à un
contrôle qui devra, il va de soi, être vigilant
et bien assuré.
Ce sont là des conditions que doit néces-
sairement remplir toute formule de collabo-
Tation des Pouvoirs publics et de l'industrie
privée, collaboration qui, nous venons Vie le
voir, est susceptible de donner des résultats
dont on peut se déclarer satisfait.
Ernest Halidoq.
Sénateur de la Marne,
Vice-président de la Commission des Douanes.
ob
HOTEM DE LUXB
L'aviation et l'automobilisme ont révolu-
tionné si rapidement le transports des passa-
gers en Afrique Equatoriale, que le baron
Edouard Empain, le créateur de l'hôtel mu-
derne d'Héliopolis, près du Caire, s'est en-
tendu avec la Compagnie des Railways du
Congo Supérieur pour construire des nôtels
de luxe sur les bords des lacs Kiou, Albert,
Tanganyika et Edouard. - D'accord avec la
Compagnie des Kailways de Kenya et URan-
da, Mrs Thos. Cook and Son ont élaboré
des plans pour le tourisme équatorial de
Mombassa à Kilinsdini par Nairobi à la
source du vieux père Nil et aux chutes de
Ripon dans l'Uganda.
(1) Le solde débiteur du compte (l'exploita-
tion de l'exercice 1086 s'élève à S4.44t>.5W» rr.,
mais la Société participe à la liquidation du
compte en rapportant la prime de gestion
(5.200.219 fr.), qui figure en dépenses, ce qui
réduit la somme a verser pnr l'Etat à 20 mil-
lions 249-307 fr. En outre, nu cours de l'exer.
cice considéré, la Société a payé plus de 7 mil-
lions (t''¡r:nphts. lÀt charge qu'entraînent pour
l'Etat, les services maritimes postaux assurés
mr ln Société se trouve donc 1imttc à 22 mil-
lions de francs.
SAIGON
RECTIFIE.,
«♦«
Dans les Annales Coloniales "III"
3 janvier dernier, sous le titre :
« Que Varetme se méfie J, je met-
tais le Gouverneur General de VIndo-Chine
en garde contre les dangers de ce pays.
« A Saigon - écrivais-je éclosent,
a comme par enchantement, des groupements
« socialistes, des comités radicaux, des lo-
a ges maçonniques, des sections de la Ligue
« des Droits de l'Homme, sans lien aucun,
a comme bien l'on pense, avec les organis-
« mes européens correspondants. De tout
a cela, mon collègue Outrey pourrait, s'il le
« voulait, nous enseigner la manière de se
a servir. »
Il parait que ma montre retarde sur les
horloges indochinoises. Ce qui était vrai, il
y a peu de temps, ne correspond plus à la
vérité.
D'ailleurs, voici ce que me demande de
faire savoir la section de Cochinchine de la
Ligue des Droits de lilomme.
« Les affirmations du citoyen Goude, rela-
tives à la section cochinchinoise de la Li-
gue des Droits de l'Homme, doivent, à mon
avis, appeler inévitablement une rectification
ou, s vous préférez. une mise au point.
« 11 serait, en effet, mauvais de laisser le
public, métropolitain et colonial, dans ia.
croyance que notre Section est, comme l'a
écrit le citoyen Goude. « sans lien aucun avec
les organismes européens correspondants ».
Son autorité morale grandissante et le pres-
tige dont elle jouit parmi les républicains eu-
ropéens et la grande majorité de l'élite et de
la population annamites en seraient grave-
ment atteints
« Nous sommes en liaison constante avec
le Comité Central. auquel est adressée ré-
gulirement la part de nos cotisations qui
lui revient aux termes mêmes des statuts de
la Ligue. Nous versons une part importante
de nos ressources aux caisses centrales de
propagande. Beaucoup de nos adhérents sont
abonnés aux « Cahiers des Droits de l'Hom-
me ». Le Comité Central nous communique
fréquemment des dossiers à étudier et nous
tient au courant de ses interventions dans les
grandes affaires indochinoiscs. Voilà briève-
ment résumé, comment fonctionne une sec-
tion « sans lien aucun avec les organismes
européens correspondants JI. -
te L'action générale de la section? Mais elle
est strictement conforme aux principes direc-
teurs de la Ligue. Peut-être seule de tous
les groupements similaires de l'Indochine, la
section de Saïgon admet les Annamites, sur
le même pied d'égalité que les Européens, et
elle en compte plusieurs dizaines parmi ses
membres. Quatre fortes personnalités anna-
mites siègent à son Comité, actuellement at-
telé à l'étude des grands problèmes de la po.
litique indigène.
te La propagande républicaine n'est pas né-
Kligée. l'rois conférences ont été faites à Saï-
gon. depuis moins d'un an, sous les auspices
de la Ligue, dont une par M. Monet. au-
teur de « Français et Annamites ». Une autre
va suivre avant peu. Notre collègue Cancel-
lieri, avocat, y parlera de la Commune.
« Alors que la plupart des associations de
Cochinchine dites républicaines prenaient,
comme le fascisme naissant, une attitude hos-
tile, publique ou sournoise, à l'égard du Gou-
verneur Général Varenne, notre section pre-
nait crânement position par l'ordre du jour
suivant :
« La Section Cochinchinoise de la Ligue
Il des Droits de VHomme et du Citoyen réu-
« nie en assemblée générale le 15 avril 1926,
« assure le Gouverneur Général Varenne de
u son entier dévouement et lui fait confiance
« pour la continuation de sa politique répu-
cc blicaine et de rapprochement franco-anna-
« mite en Indochine. »
« Cet ordre du jour, transmis à M. le Gou-
verneur Général Varenne par télégramme et
publié à Saïgon, eut même les honneurs de
la presse métropolitaine. Le cartelliste Quo-
tidien, de Paris, l'inséra à la première co-
lonne de sa première page.
;< Ainsi donc la Section de Saïgon a, dès
la première heure, en pleine agitation fas-
ciste, soutenu la politique hardiment réfor-
matrice et humaine qui devait valoir, plus
tard, à M. le Gouverneur Général Varenne,
les félicitations du Comité Central de la Li-
crue.
ou Il Le citoyen Goude, mieux éclairé par ces
faits, pourrait-il encore, en toute bonne foi,
parler de méfiance à l'adresse de notre sec-
tion ? »
Voilà, reproduite loyalement et dès lors
en toute bonne foi, tout ce qu'on m'oppose
dans ce que mon correspondant appelle lui-
même une « mise au point ».
Mais je ne publie, à dessein, aujourd' hut,
qu'une partie du papier reçu. Je veux, en
effet, être beau joueur, et laisser aux lec-
teurs des Annales Coloniales, le temps de
se convaincre qu'il s'agit bien d'une rectifi-
cation.
Ils verront par la suite qu'il ss agit pure-
ment et simplement de la confirmation de ce
- que j'avais avancé.
E. Goude.
Député du Finistère
Membre de la Commission
des colonies
Nouvelles éteclioas à la Guadelt«pe
---(M)-
Lo Gouverneur de la Guadeloupe fait
connaître qUi', par suite de l'annulation par
le Confteil à Etat des Méritons munictpaies
de Saint-Clauile. le eollfafe électoral est con-
à nouveau pour le 19 juin.
(Pur dépftcho.)
8..
DANS LA LEfilOND'UON'NElT>
.o--
Ministère de la Guerre
8tt promus officiers :
f>s chers de bataillon : Gros-Langin, du bbé
bataillon indoehinois ; Pruvost, du ile mal-
gaches.
Est nommé chevalier :
Le lieutenant de Villcmandy de la Lesmièro,
u Ofe tirailleur? marocains.
EN ALGERIE
-&-
L'Institut Pasteur
remercie Charles Baron
––O-O––•
A l'occasion de sa dernière mission en
Afrique du Nord, notre ami Charles Baron,
député des Basses-Alpes, président de la
Commission des Mines de la Chambre, qui
esf en outre un savant chimiste, n'a pas man-
qué selon son habitude de faire une visite
prolongée à l'Institut Pasteur d'Algérie..
M. le docteur Sergent, directeur de cet Ins-
titut, a insisté auprès de notre grand ami
pour qu'en rentrant à Paris il use de son in-
fluence auprès du Gouvernement pour obte-
nir des tarifs plus réduits pour le transport
des jeunes veaux destinés aux expériences de
ses laboratoires.
Le député des Basses-Alpes vient d'avisei
le directeur de l'Institut que M. le Ministre
de l'Agriculture a pu enfin obtenjr de la Com-
pagnie de Navigation Mixte un sérieux abais-
sement de tarif.
C'est avec le plus vif plaisir que nous pu-
blions la lettre de remerciements que l'Ins-
.titut Pasteur a adressée à son éminent bien-
faiteur :
Mon cher Député et Ami,
le vous adresse tous mes meilleurs remer-
ciements pour Vintérêt que vous aves porté à
nos travaux, les économies qui pourront être
réalisées grâce aux résultats que vous aven
obtenus, vont se traduire immédiatement par
obienta, bilitè de taire quelques
la possibilité de faire quelques expériences
de plus sur les piroftasmetés bsvimei algé-
riennes. Vous en connaisses tMIIr l impor-
tance, ces maladies étant le principal obsta-
cle à l'élevage du boeuf dans notre pays.
Ainsi votre efficace intervention rend un ser-
vice direct non seulement à la science, mais
au développement agricole de l'Algérie et Par
là pourra augmenter les facilités de ravitail-
lement pour la France.
Encore une fois merci, mon cher ami, nous
ne saurons oublier cette aide que vous nous
fnAtes, pas plus que nous n'oublierons ja-
mais que vous avez été un des généreux bien,
faiteurs de l'Institut Pasteur, ni surtout que,
député. vous avez eu la pieuse pensée de pro-
poser à la Chambre de célébrer par quelques
minutes de recueillement le centenaire de no-
tre illustre mattre Pasteur.
Bien cordialement vItre,
Edmond SERGENT.
< 1.1
La santé de M. Steeg
–00–
M. Steeg, Résident Général, doit toujours
garder la chambre et le médecin a interdit
toute visite et même tonte communication de
dossiers.
(Par dépèche.)
1: A TANGER
L'enseignement du français
La statistique officielle de l'enseignement
primaire français à Tanger indique que onze
établissement scolaires instruisent 2.151 éle-
ves, dont 115 Français, 529 Espagnols, 238
indigènes musulmans, 1.100 israélites, 31 Ita-
liens et 48 élèves de nationalités diverses
'Pour l'enseignement secondaire, les lycées
Regnault et Saint-Aulaire totalisent 526 élè-
ves dont 146 Français, 6 Italiens, 76 Espa-
gnols, 13 indigènes musulmans, 233 israélites
et 52 de diverses nationalités.
L'AVIATION COLONIALE
04>--
, Au Maroc
Au camp Cnzoe, près de Rabat, l'eeca-
dril:le des « Goliath », envoyée au Mafoc au
début de l'attaque rifaine, a été remise au
378 d'aviation, au cours d'une prise d'ar-
mes et en présence de toutes les personna-
lités civiles et militaires. Le colonel Armen-
gaud, commandant l'aviation du Maroc,
après avoir lu la brillunte citation dont
l'eecadrille fut l'objet tout récemment, a re-
mie au lieutenant Campardon, chef de l'es-
cadrille, la rosette de là Légion d'honneur
et la croix de guerre des T.O.M.
Le champion de la distance sans escale
L'office des levé. géodésiques des Etats-
Unis a calculé que, dans sa randonnée
aérienne, l'aviateur Chamiberlin a couvert
6.283 kilomètres en ligne droite sans escale
de New-York à Eisloben,tandis que le capi-
taine Lindibergh avait parcouru 5.808 kilo-
mètres 50().
Beyrouth-Bagdad
On annonce la prochaine mise en ser-
vice d'une ligne aérienne Beyrouth-Alep-
Ragdad. La durée du trajet Beyrouth-Bag-
dad sera de sept heures.
Par les paquebots des Messageries Mari-
tirnes et la correspondance aérienne, la
capitale de t'trak sera donc à six jours de
landres.
A Il Cllllssllllies Dllas liStoil
-0 -
La Commission des Finances se réunira de-
main vendredi 10 juin 1927.
A l'ordre du jour figurent -
io Examen au fond du projet de loi, adopté
par la Chambre des députés,* tendant à la
gratification du décret du 28 décembre 1926
{portant annulation de crédits au titre du bud-
get de la Marine marchande. (N° 244. an-
née 1927.) 6
M. Rio, rapporteur.
1 - -- - - - -
20 Audition de M. Raymond pOincaré, pré-
sident du Conseil, ministre des Finances.
3° Examen au fond du projet de loi, adopté
par la Chambre des députés, relatif à l'Ex-
position Coloniale Internationale de Paris.
(N° 207, année 1027.)
M. Roustan. rapporteur.
A la rmissiM les mules ttSéni
0
IA Commission des Colonies du Sénat se
réunira demain vendredi 10 juin 1927, à
17 h. 30, salle Joles-Ménne (9* Bureau).
A l'ordre du jour figure le rapport de
M Charles Deloncle svr l'Exposition Co-
loniale.
Chez le caeuedll de la Mosquée
Interviewé par Paris-Soir au sujet des in-
cidents que nous avons relatés; le caouédji
de la Mosquée lui a répondu entr'autres :
Ici, me dit-il, ce n'est pas la Mosquée. C'est
un établissement cQlumrctar. Mes irais sont
énormes: je paie 171.00f» francs de location par
an 1 Il me fuut réaliser cette somme, car je ne
suis pas ici dans un but philanthropique. Je
suis un commerçant. L'islum lui-même évolue,
et il est peu de mes coreligionnaires s'ils sont
sincères qui n'admettraient pas que je puisse
servir des vins a ma clientèle européenne, chose
que je n'ai d'ailleurs jamais laite.
On ne voit pas très bien, en effet, en ceci,
ce qui pourrait offusquer des Mahométans.
Du fait que l'on réclame au tenancier de
la Mosquée, ajoute notre confrère, un loyet
aussi exorbitant, on est mal venu de vouloir
l'empêcher de conduire son affaire à sa guise,
puisqu'en définitive il est seul à en supporter
les déboires, s'il s'en produit.
Ce n'est que parce que les cc sidis » étaient
d'une saleté repoussante que Si Brahim a re-
fusé de les servir.
Somme toute, tout comme le charbonnier,
le caouédji est maître chez lui.
AU CONSEIL D'ÉTAT
.o--
GARDE INDIGENE DE LIN DO-CHINE
Cette haute juridiction a statué sur la
requête que M. Massobeuf, ex-inspecteur
de Isolasse de la garde indigène de l'indo-
Chine avait introduite aux fins d'obtenir
l'annulation d'un décret en date du 12 mai
1925, lui accordant une pension qu'il esti-
mait insuffisante.
Le requérant faisait valoir que, dans la
revision de su pension, il a été fait appli-
cation :\ tort, d'un arrêt du Gouverneur gé-
néral de l'Indo-Chine en date du 20 juin
1Û21, réorganisant la garde indigène.
En effet, retraité le ter juin 1910, M. Mas-
beuf ne pouvait pas être régi par les dis-
positions dudit arrêté la péréquation de
sa pension doit être calculée, disait-il, sur
le traitement de 10.000 fr. après trois ans
de grade pendant la période du 17 avril 1921
au 16 avril 1924 c'est-à-dire, suivant les
règles en vigueur au moment de sa mise à
la retraite.
Le Conseil d'Etat n'axas admis cette thè-
se et a rejeté la requête de M. Massebcuf
pour les motifs suivants ; nntérét qu'ils
offrent retiendra certainement l'attention
des intéressés..
Le Conseil, considérant que d'après
l'art. Ui de la loi du 1V avril 1924, les
pensions do retraite antérieurement concé-
dées sont révisées, d'après le décompte
des services établi. lors de la liquidation
initiale et sur la base des traitements et
soldes afférents, au jour de la promulga-
tion de la loi, aux grades et emplois occu-
q>és pendant les trois dernières années de
services de la carrière.
Considérunt, qu'en outre d'un arrêté du
Gouverneur général de l'Indochine du 10
juin littl, les inspecteur de lr0 classe de la
ijarde indigène, anicienne formation, avant
8 ans de grade, ont été assimilés à ceux de
la nouvelle formation ayant 3 ans de gra-
de ; que, conformément à cette dispositIOn,
pour la période où il. n'avait pas 8 ans de
grn.dot\ la solde moyenne servant de base
au calcul de ln pension de M. Massobeuf,
ex-inspecteur de lro classe de l'ancienne
formation, a été assimilée à celle d'un ins-
pecteur de la nouvelle formation avant
trois ans de grade ;
Qu'ainsi, il lui a été fait. une exacte
application de l'art. 94 de la loi du 14 avril
1924 ; dès !ors, le requérant n'est pas fon-
dé ii demander l'annulntion du décret atta-
qué.
Pour ces motifs, dérick, la requête do
M. Massebeuf est rejetée.
el..
A riMiitisiralloii Ceilrale
0 -o---
M. Pillias (Georges-Frédéric), chef de bu-
reau de première classe à l'Administration
centrale du ministère des Colonies, a été
promu sous-directeur à ladite Administration,
pour compter du 1er juillet 1027, en rempla-
cement de M. Vienot, placé dans la position
de service détaché.
M. Viénot (Alfred-Emile), chef de bureau
hors classe à l'Administration centrale du
ministère des Colonies, a été promu sous-
directeur à ladite Administration, pour comp
ter du Ier juillet 1927, en remplacement de
M. Joucla, placé dans la position de service
détaché.
M. Viénot a été placé, sur sa demande, et
pour une période de trois années, à compter
du 1er juillet 1927, dans la position de ser-
vice détaché.
Dans cette situation, M. Viénot a été ap-
pelé à servir à l'Agence Générale des Colo-
nies, en remplacement de M. Le Roux, admÏJ
à faire valoir ses droits à la retraite.
M. Joucla (Edmond-Antoine), sous-direc-
teur à l'Administration centrale du Ministère
des Colonies, est placé, sur sa demande, pour
une période de trois années, a compter du 1er
juillet 1927, dans la position de service déta-
ché pour exercer les fonctions de directeur de
l'Agence Générale des Colonies, en rempla-
cement de M. Ducet, admis a mire valoir
ses droits à la refaite. :
M. Leroux (AH red-Clun Kss-1 Icn , il. sous-di-
recteur à l'Administration centrale <.u Minis-
tère des Colonies, en service détache à
rAcncc Générale des Colonies, a évé admis
à faire valoir ses dioits à la retraite, à titre
d'ancienneté de services, pour compter du ill«
juillet 1927, date à laquelle cessera son déta-
chement.
M. Leroux a été nommé directeur honoraire
à l'Administration centrale du Ministère des
Colonies.
Par décret en date du R juin 1027 rendu sur
te rapport du ministre (1 e* Colonies :
le M. Ducet (Marie-Joseph), sous-directeur h
l'Administration centrale du Ministère des
Colonies, en service détaché, directeur de
l'Agence Générale des Colonies, a été admis
à faire valoir ses droits à la retraite, à titre
d'ancienneté de services, pour compter du
iw juillet 1927 date à laquelle cessera son dé-
tachement.
M. Ducet a été nommé directeur honoraire
à l'Administration centrale du Ministère des
Colonies.
UNE VISITE A L'INSTITUT LANNELONGUE
0
La préparation
des infirmières coloniales
par R. DE LAROMIGUIÈRE.
---0-0--
Le maréchal Lyautey (alors général) écrivait
Le mar é c h a l LyauÉ iî iéni :
un jour au général Galliéni :
Envoyez-moi quatre médecins et je vous
rends quatre compagnies.
C'était le point de vue militaire. Un admi-
nistrateur pourrait écrire avec autant de vérité :
- Envoyez-moi quatre médecins et en même
temps que je vous rends, de par la main-d' œu-
vre sauvegardée et même augmentée, des ton-
nes de matières prem ières, je vous garantis, si
je sais m'y prendre, la paix sociale et le pres-
tige français chez quelques milliers d'indigènes.
Le malheur est qu'il faut cinq ans pour faire
un médecin et un fort traitement pour l'inciter
à quitter les douceurs diverses de la mère-pa-
trie. Or, Je temps presse et, malgré les plus
louables efforts accomplis par les Gouverne-
ments coloniaux pour pouvoir payer à sa valeur
un diplôme de docteur, le chapitre du budget
consacré au service de Santé est presque tou-
jours inférieur à ce qu'exigeraient, en idéale
tutelle, les besoins des populations.
Dans la voie de l'assistance médicale col o-
niale, force est d'aller à la fois vite, bien et
économiquement. Les lecteurs des Annotes
Coloniales savent que nos gouverneurs ont
compris cette triple nécessité et qu ils essaient
d'y faire face au moyen des « auxiliaires », au
premier rang desquels il n'est que "uste de
citer les « infirmières sanitaires colonialjuste de
Comment forme-t-on ces infirmières, dont
l'action est déjà si bienfaisante et peut l'être
bien plus encore ? Nous sommes allés le de-
mander au lieu même où elles trouvent l'ensei-
gnement le meilleur du monde : à Vanves, à
P Institut Lannelongue.
Le meilleur du monde ? Oui, et ce n'est
pas là une façon d'écrire : l'Institut Lannelon-
gue d'hygiène sociale vient, internationalement,
en tête de tous les établissements similaires ;
seul, celui de Jumet, en Belgique, lui est com-
parable, sans toutefois l'égaler complètement.
L'Ecole de pratique sanitaire et l'Ecole des
infirmières et des infirmiers de t hstttut Lan-
nelongue sont administrées par un Comité de
direction composé notamment de MM. Paul
Strauss ef André F altières, ancien ministre et
ministre actuel de l'Hygiène ; le or Emile
Roux et le EY Albert Cabnette, directeur et
som-directeur de l'Institut Pasteur ; Léon Ber-
nard et Maurice Letulle, professeurs à la Fa-
culté de Médecine de Paris ; Hébrard de Vil.
leneuve, président honoraire du Conseil d'Etat,
etc. Elles sont effectivement dirigées par le
Dr Roux, l'illustre directeur de l'Institut Pas-
teur.
C'est dire l'organisation, la tenue de cette
institution. Sa primauté, répétons-fe, est uni-
versellement reconnue.
Quant tau personne) médical, il est tel que
pouvait le souhaiter Lannelongue lorsqu'il
fonda l' Etablissement et lui légua sa fortune.
A sa tête, le D1 Lafosse, sous-directeur, est
tout activité et tout dévouement.
C'est au Dr Lafosse que nous devons
d'avoir pu visiter les clairs et vastes bâtiments
de Vanves, où l'on éduque les futures « infir-
mières de. brousse ».
Lisez, nous dit notre hôte éminent (que
nous tenons à remercier ici de sa courtoisie et
de sa parfaite obligeance), lisez ce tableau
d' épreuves.
Et nous constatons que sept épreuves pra-
tiques, parmi lesquelles nous relevons : Soins
à un contagieux, organisation de mesures de
prophylaxie dans un foyer de contagion, opé-
ration réelle de désinfection à ejjectyet par des
moyens de fortune, soins d'urgence à un blessé
par des moyens de fortune, soins à une femme
enceinte, à une accouchée, à un nourrisson.
comptent pour 120 points, les épreuves écrites
ne -- comptant que pour 40, en - vue -- de l' obtention
du « diplôme d Etat d mnrmtères cotontates ».
Puis le Dr Lafosse, sortant de son oureau,
nous fait pour ainsi dire toucher du doigt la
méthode pratique qui règne dans l'école. C'est,
dans une salle voisine, une infirmière diplômée
qui donne à une douzaine d'élèves les quel-
ques notions indispensables sur le maniement
du chlore, avant de leur assigner un essai de
désinfection, lui-même suivi d'une tâche réelle
dans un quartier de Vanves, qui est sans doute
la ville la mieux soignée de la Terre.
C'est, plus Iloin, une - salle de consultations
ouverte à tout venant, où l' accueil est encore
féminin, souriant et doux ; puis un laboratoire
parfaitement outillé, où une infirmière évolue,
diligente et méthodique, parmi les tubes : tuber-
cul ose, diphtérie, réaction de Wasserman, etc.;
c'est, au dehors, un terrain réservé aux manoeu-
vres de chargement des blessés, au creusement
de feuillées, à la construction de fours inciné-
rateurs de campagne ; enhn, un poste de desin-
fection avec deux étuves, une laveuse méca-
nique et une machine à vadê'^t (te tout dirigé
aussi, malgré la force musculaire nécessitée, par
une femme) ; des magasi. contenant les sim-
ples matériaux (brancards, récipients de zinc,
tonneaux, pièges à rats, etc.) que l'on est à peu
près assuré de trouver dans une colonie, et jus-
qu'à un atelier de menuiserie auquel est adjoint..
dans un sous-sol. une petite forge portative.
De quoi vit donc, demandons-nous à
notre guide, un organisme - de cette -- importance >
Des revenus, nous répond-il, de la fon-
dation Lannelongue, avant tout. et accessoire-
ment d'une subvention de la ville de Vanves.
La fondation représente un capital considérable
malgré la dépréciation du franc, et, en tout cas,
la ville de Vanves se montre, en cas d'urgence,
extrêmement généreuse, sans même qu'il soit
besoin de la solliciter. Je dois ajouter qu'en
un moment où nos infirmières eurent à se dé-
penser beaucoup, n» di'es les appelèrent pu-
LE NUMERO : 30 CENTIMES
J El (JI SOIH, 9 JUIN 1927
Les Annales Coloniales
Lei annonces et ftletomes sont reçue, m
bureau du Journal.
DiMCTtUM : Marool RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Let Arkalbs Coloniales ne publient que dit arti-
cie. inédite, qui sont leur propriété exclusive.
JOIIIIIL aUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
m, im m MM-ifeaur
PARIS 0*0
TtlJPH. 1 LOUVmt 1MI
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avec le supplément illustré :
Un an 6 Mois 3 Moij
France et
Colonies 120» 65 » 35 »
Etranger 180 » 100 » 50 »
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tous les bureaux de poste.
LA COLLABORATION ENTRE L'ÉTAT
ET LES ENTREPRISES PRIVÉES POUR L'ÉXtCVTION
DES SERVICES D'INTÉRÊT GÉNÉRAL
Il pranil rtsean maritime colonial
11 y a longtemps que les Pouvoirs publics
et les sociétés ont pris l'habitude de colla-
borer pour mener à bien certaines entreprises
relevant à la fois de l'économie publique et
de l'économie privée.
Ces cas d'association sont aujourd'hui de
plus en plus fréquents et l'on a même vu
apparaltre, au cours de ces dernières années,
des formules nouvelles en la matière, à l'oc-
casion de la création des Offices nationaux
et de la modification de certains contrats de
travaux publics.
Ces diverses formes d'association de l'ac-
tivité de l'Etat et de celle des particuliers
ont été souvent l'objet de critiques de la part
de leurs détracteurs, et il faut bien reconnal.
tre, à ce sujet, qu'aucun des systèmes con-
nus jusqu'à ce jour n'est susceptible de don-
ner aux problèmes auxquels ils sont appli-
qùes la solution idéale que certains souhai-
teraient voir intervenir.
Mais il faut, toutefois, convenir que, lors-
que ces modes de collaboration entre les Pou-
voirs publics et les particuliers sont judi-
cieusement appliqués, ils peuvent donner des
résultats satisfaisants et' 1 on peut dire qu'ils
doivent, pour cette raison, retenir l'atten-
tion.
C'est ainsi que, mur illustrer cet exposé
par un exemple qui est d'actualité, je me
permettrai, en m'excusant de parler de cho-
ses qui sortent du cadre de mes articles ha-
bituels, de citer le cas de la collaboration de
l'Etat avec une Entreprise privée de trans-
ports maritimes qui .est à la base de toutes
nos relations extrême-orientales : les Mes-
sageries Maritimes.
La -- convention - qui existe - entre l'Etat -- et
les Messageries Maritimes affecte le type
d'un contrat de régie intéressée. La Société
des Services Contractuels des Messageries
Maritimes, qui fut créée en application de
cetté convention, assure les services mariti-
Ines postaux entre la France et ses colonies
d'au-delà de Suez (Etablissements français
de l'Inde, Indochine, Madagascar : Etablis-
sements français du Pacifique) et dessert éga-
lement plusieurs lignes de paquebots dans la
Méditerranée orientale.
La Société des Services Contractuels des
Messageries Maritimes partage ses bénéfices
et ses pertes avec l'Etat sans que, toutefois,
sa part dans les pertes puisse excéder le
montant de la prime de gestion qui lui est
attrilmée en fonction des résultats qu'elle
obtient dans son exploitation.
La Société des Services Contractuels des
Messageries Maritimes, dont l'Assemblée
Générale relative à l'exercice 1926 s'est te-
mue le 30 niai, vient d'obtenir des résultats
présentant une amélioration seQsible. par
rapport aux exercices antérieurs dont les
Annales Coloniales ont entretenu leurs lec-
teurs.
Avant d'examiner ces résultats, il convient,
pour permettre d'en apprécier exactement
l'intérêt, de rappeler que, lorsque la Société
des Services Contractuels des Messageries
Maritimes fut constituée, au lendemain de la
guerre, elle entra en possession de la flotte
de paquebots de la Compagnie des Messa-
geries Maritimes, flotte considérablement ré-
duite à la suite des événements dus aux hos-
tilités, dont elle avait eu à souffrir grave-
ment, puisque cette Compagnie perdit par
faits de guerre, 22 unités sur les 60 navires
ique sa flotte comprenait au icr août 1914.
Cette flotte, ainsi décimée, se trouvait ma-
mifestement insuffisante pour permettre de
desservir, dans des conditions normales, les
diverses régions sur lesquelles la Société des
Services Contractuels des Messageries Mari-
times devait assurer des services, en vertu de
la convention passée avec l'Etat et c'est pour
cette raison que cette Société fut conduite
à entreprendre, dès 1921, le renforcement
de la flotte de paquebots qui lui avait été
cédée.
Ce renforcement fut effectué, au mieux
des circonstances, en procédant, soit à des
achats de navires, soit à la construction
d'unités nouvelles. C'est dans ces conditions
que la Société des Services Contractuels des
Messageries Maritimes fut amenée à faire
construire une vingtaine de navires et à en
faire transformer autant. La flotte des Ser-
vices Contractuels représente, aujourd'hui,
un tonnage de 552.000 tonnes au total.
Cette réorganisation, achevée à l'heure
actuelle, et qui constituait, comme on le voit,
un très important programme, a permis à la
Société des Services Contractuels des Messa-
geries Maritimes d'assurer, conformément
aux clauses de la convention, les services ma-
ritimes prévus au cahier des charges de la
convention précitée.
Il est. facile de concevoir que la reconsti-
tùtion de la flotte de la Société des Services
Contractuels des Messageries Maritimes n'a
pu se réaliser que grâce à de puissants
moyens financiers. Les ressources indispen-
sables à l'exécution du programme dont nous
venons d'esquisser les grandes lignes ont été
obtenues au moyen d'emprunts obligataires,
dont l'importance fut d'autant plus grande
que la reconstitution de la flotte de cette So-
ciété a dû s'effectuer à une époque où le prix
tre. la construction des navires était fort
Ivé,
J1 en résulte que la Société des Services
Contractuels des Messageries Maritimes se
trouve avoir contracté des engagements dont
le montant global est important. Ces em-
prunts exigent, pour le service de leurs an-
nuités, des décaissements annuels qui consti-
tuent pour la Société des Services Contrac-
tuels des Messageries Maritimes des charges
financières relativement élevées.
Bien que cette Société, en raison de la né-
cessité dans laquelle elle se trouvait de réa-
liser la réorganisation de sa flotte, ait dû au
cours de ces dernières années se procurer, à
cet effet, des ressources croissantes, elle a
réussi, grâce au développement et à l'amé-
lioratiqp de son exploitation, à diminuer,
durant cette période, d'une manière cons-
tante et dans des proportions sensibles, te
solde débiteur de son compte d'exploitation.
C'est ainsi que la partie de ce solde débi-
teur qui, déduction faite des impôts payéa
par la Société à l'Etat, reste finalement à la
charge de ce dernier, s'élève, pour l'exercice
1926, à quelque 22 millions de francs -_ (1).
Mais dira-t-on, après avoir annoncé des ré-
sultats satisfaisants, on signale un déficit.
Il convient ici de bien remarquer que
l'exploitation des Services de paquebots, par
suite des règles auxquelles sont assujetties
ces lignes régulières a toujours, dans tous
les pays, été considérée comme nécessitant
une aide financière de l'Etat. Or, le compte
d'exploitation des Services Contractuels ne
comporte pas en recettes de subvention de
l'Etat. S'il en avait été inscrit une, elle se
serait certainement élevée à un montant su-
périeur à 22 millions de francs, compte tenu
de ce que l'Etat consacrait avant la guerre en
francs-or, comme subvention aux services
maritimes postaux dont il s'agit. La solde du
compte d'exploitation eut été bénéficiaire,
mais ce bénéfice aurait profité à la Société
seule, tandis que, grâce à la régie intéressée,
l'Etat a bénéficié de l'amélioration du trafic
qui lui a permis de réduire sa participation
financière.
Remarquons, en outre, que cette somme de
22 millions dont la dépense incombe à l'Etat
est très sensiblement inférieure aux charges
financières que la Société assume, du fait
de la reconstitution de sa flotte, charges
financières qui se sont élevées, pour l'exer-
cice 1926, à une somme représentant plus du
double du déficit.
Les résultats qui ont pu être ainsi obte-
nus, grâce à l'application de méthodes qui
sont le fruit d'une expérience réfléchie et de
la connaissance approfondie de l'industrie
complexe qui est celle des transports mari-
times, font le plus grand honneur aux diri-
geants de la Société des Services Contrac-
tuels des Messageries Maritimes. L'on peut
constater cômbien on est loin des déficits ca-
tastrophiques annoncés par certains, au mo-
ment du vote de la loi ratifiant la Conven-
tion.
S'il ressort de l'exemple oui vient d'être
cité que la collaboration de l'Etat et de
l'industrie privée est susceptible de donner
des résultats intéressants, encore ne faut-il
pas oublier que la formule destinée à régler
les modalités de cette collaboration doit être
déterminée avec le plus grand soin.
Il va de soi que les dispositions spéciales
commandées par la nature particulière des
entreprises, en faveur desquelles se manifeste
la collaboration dont il s'agit, doivent être
l'objet d'une étude approfondie. Lors de
l'élaboration de ces contrats, on se trouvera
ainsi en présence de cas d'espèces pour la
solution desquels il conviendra de s'inspirer
de l'avis de spécialistes. Toutefois, il est une
règle générale qui doit s'appliquer à tous les
contrats de collaboration entre l'Etat et les
paiticuliers, si l'on veut nue ces contrats
puissent jouer au mieux des intérêts des deux
parties en cause. Cette règle générale exige
que, d'une part, ces contrats respectent
l'unité de direction de l'Entreprise confiée
à l'initiative privée, et que, d'autre part, le
rôle de l'Etat, en la matière, se borne à un
contrôle qui devra, il va de soi, être vigilant
et bien assuré.
Ce sont là des conditions que doit néces-
sairement remplir toute formule de collabo-
Tation des Pouvoirs publics et de l'industrie
privée, collaboration qui, nous venons Vie le
voir, est susceptible de donner des résultats
dont on peut se déclarer satisfait.
Ernest Halidoq.
Sénateur de la Marne,
Vice-président de la Commission des Douanes.
ob
HOTEM DE LUXB
L'aviation et l'automobilisme ont révolu-
tionné si rapidement le transports des passa-
gers en Afrique Equatoriale, que le baron
Edouard Empain, le créateur de l'hôtel mu-
derne d'Héliopolis, près du Caire, s'est en-
tendu avec la Compagnie des Railways du
Congo Supérieur pour construire des nôtels
de luxe sur les bords des lacs Kiou, Albert,
Tanganyika et Edouard. - D'accord avec la
Compagnie des Kailways de Kenya et URan-
da, Mrs Thos. Cook and Son ont élaboré
des plans pour le tourisme équatorial de
Mombassa à Kilinsdini par Nairobi à la
source du vieux père Nil et aux chutes de
Ripon dans l'Uganda.
(1) Le solde débiteur du compte (l'exploita-
tion de l'exercice 1086 s'élève à S4.44t>.5W» rr.,
mais la Société participe à la liquidation du
compte en rapportant la prime de gestion
(5.200.219 fr.), qui figure en dépenses, ce qui
réduit la somme a verser pnr l'Etat à 20 mil-
lions 249-307 fr. En outre, nu cours de l'exer.
cice considéré, la Société a payé plus de 7 mil-
lions (t''¡r:nphts. lÀt charge qu'entraînent pour
l'Etat, les services maritimes postaux assurés
mr ln Société se trouve donc 1imttc à 22 mil-
lions de francs.
SAIGON
RECTIFIE.,
«♦«
Dans les Annales Coloniales "III"
3 janvier dernier, sous le titre :
« Que Varetme se méfie J, je met-
tais le Gouverneur General de VIndo-Chine
en garde contre les dangers de ce pays.
« A Saigon - écrivais-je éclosent,
a comme par enchantement, des groupements
« socialistes, des comités radicaux, des lo-
a ges maçonniques, des sections de la Ligue
« des Droits de l'Homme, sans lien aucun,
a comme bien l'on pense, avec les organis-
« mes européens correspondants. De tout
a cela, mon collègue Outrey pourrait, s'il le
« voulait, nous enseigner la manière de se
a servir. »
Il parait que ma montre retarde sur les
horloges indochinoises. Ce qui était vrai, il
y a peu de temps, ne correspond plus à la
vérité.
D'ailleurs, voici ce que me demande de
faire savoir la section de Cochinchine de la
Ligue des Droits de lilomme.
« Les affirmations du citoyen Goude, rela-
tives à la section cochinchinoise de la Li-
gue des Droits de l'Homme, doivent, à mon
avis, appeler inévitablement une rectification
ou, s vous préférez. une mise au point.
« 11 serait, en effet, mauvais de laisser le
public, métropolitain et colonial, dans ia.
croyance que notre Section est, comme l'a
écrit le citoyen Goude. « sans lien aucun avec
les organismes européens correspondants ».
Son autorité morale grandissante et le pres-
tige dont elle jouit parmi les républicains eu-
ropéens et la grande majorité de l'élite et de
la population annamites en seraient grave-
ment atteints
« Nous sommes en liaison constante avec
le Comité Central. auquel est adressée ré-
gulirement la part de nos cotisations qui
lui revient aux termes mêmes des statuts de
la Ligue. Nous versons une part importante
de nos ressources aux caisses centrales de
propagande. Beaucoup de nos adhérents sont
abonnés aux « Cahiers des Droits de l'Hom-
me ». Le Comité Central nous communique
fréquemment des dossiers à étudier et nous
tient au courant de ses interventions dans les
grandes affaires indochinoiscs. Voilà briève-
ment résumé, comment fonctionne une sec-
tion « sans lien aucun avec les organismes
européens correspondants JI. -
te L'action générale de la section? Mais elle
est strictement conforme aux principes direc-
teurs de la Ligue. Peut-être seule de tous
les groupements similaires de l'Indochine, la
section de Saïgon admet les Annamites, sur
le même pied d'égalité que les Européens, et
elle en compte plusieurs dizaines parmi ses
membres. Quatre fortes personnalités anna-
mites siègent à son Comité, actuellement at-
telé à l'étude des grands problèmes de la po.
litique indigène.
te La propagande républicaine n'est pas né-
Kligée. l'rois conférences ont été faites à Saï-
gon. depuis moins d'un an, sous les auspices
de la Ligue, dont une par M. Monet. au-
teur de « Français et Annamites ». Une autre
va suivre avant peu. Notre collègue Cancel-
lieri, avocat, y parlera de la Commune.
« Alors que la plupart des associations de
Cochinchine dites républicaines prenaient,
comme le fascisme naissant, une attitude hos-
tile, publique ou sournoise, à l'égard du Gou-
verneur Général Varenne, notre section pre-
nait crânement position par l'ordre du jour
suivant :
« La Section Cochinchinoise de la Ligue
Il des Droits de VHomme et du Citoyen réu-
« nie en assemblée générale le 15 avril 1926,
« assure le Gouverneur Général Varenne de
u son entier dévouement et lui fait confiance
« pour la continuation de sa politique répu-
cc blicaine et de rapprochement franco-anna-
« mite en Indochine. »
« Cet ordre du jour, transmis à M. le Gou-
verneur Général Varenne par télégramme et
publié à Saïgon, eut même les honneurs de
la presse métropolitaine. Le cartelliste Quo-
tidien, de Paris, l'inséra à la première co-
lonne de sa première page.
;< Ainsi donc la Section de Saïgon a, dès
la première heure, en pleine agitation fas-
ciste, soutenu la politique hardiment réfor-
matrice et humaine qui devait valoir, plus
tard, à M. le Gouverneur Général Varenne,
les félicitations du Comité Central de la Li-
crue.
ou Il Le citoyen Goude, mieux éclairé par ces
faits, pourrait-il encore, en toute bonne foi,
parler de méfiance à l'adresse de notre sec-
tion ? »
Voilà, reproduite loyalement et dès lors
en toute bonne foi, tout ce qu'on m'oppose
dans ce que mon correspondant appelle lui-
même une « mise au point ».
Mais je ne publie, à dessein, aujourd' hut,
qu'une partie du papier reçu. Je veux, en
effet, être beau joueur, et laisser aux lec-
teurs des Annales Coloniales, le temps de
se convaincre qu'il s'agit bien d'une rectifi-
cation.
Ils verront par la suite qu'il ss agit pure-
ment et simplement de la confirmation de ce
- que j'avais avancé.
E. Goude.
Député du Finistère
Membre de la Commission
des colonies
Nouvelles éteclioas à la Guadelt«pe
---(M)-
Lo Gouverneur de la Guadeloupe fait
connaître qUi', par suite de l'annulation par
le Confteil à Etat des Méritons munictpaies
de Saint-Clauile. le eollfafe électoral est con-
à nouveau pour le 19 juin.
(Pur dépftcho.)
8..
DANS LA LEfilOND'UON'NElT>
.o--
Ministère de la Guerre
8tt promus officiers :
f>s chers de bataillon : Gros-Langin, du bbé
bataillon indoehinois ; Pruvost, du ile mal-
gaches.
Est nommé chevalier :
Le lieutenant de Villcmandy de la Lesmièro,
u Ofe tirailleur? marocains.
EN ALGERIE
-&-
L'Institut Pasteur
remercie Charles Baron
––O-O––•
A l'occasion de sa dernière mission en
Afrique du Nord, notre ami Charles Baron,
député des Basses-Alpes, président de la
Commission des Mines de la Chambre, qui
esf en outre un savant chimiste, n'a pas man-
qué selon son habitude de faire une visite
prolongée à l'Institut Pasteur d'Algérie..
M. le docteur Sergent, directeur de cet Ins-
titut, a insisté auprès de notre grand ami
pour qu'en rentrant à Paris il use de son in-
fluence auprès du Gouvernement pour obte-
nir des tarifs plus réduits pour le transport
des jeunes veaux destinés aux expériences de
ses laboratoires.
Le député des Basses-Alpes vient d'avisei
le directeur de l'Institut que M. le Ministre
de l'Agriculture a pu enfin obtenjr de la Com-
pagnie de Navigation Mixte un sérieux abais-
sement de tarif.
C'est avec le plus vif plaisir que nous pu-
blions la lettre de remerciements que l'Ins-
.titut Pasteur a adressée à son éminent bien-
faiteur :
Mon cher Député et Ami,
le vous adresse tous mes meilleurs remer-
ciements pour Vintérêt que vous aves porté à
nos travaux, les économies qui pourront être
réalisées grâce aux résultats que vous aven
obtenus, vont se traduire immédiatement par
obienta, bilitè de taire quelques
la possibilité de faire quelques expériences
de plus sur les piroftasmetés bsvimei algé-
riennes. Vous en connaisses tMIIr l impor-
tance, ces maladies étant le principal obsta-
cle à l'élevage du boeuf dans notre pays.
Ainsi votre efficace intervention rend un ser-
vice direct non seulement à la science, mais
au développement agricole de l'Algérie et Par
là pourra augmenter les facilités de ravitail-
lement pour la France.
Encore une fois merci, mon cher ami, nous
ne saurons oublier cette aide que vous nous
fnAtes, pas plus que nous n'oublierons ja-
mais que vous avez été un des généreux bien,
faiteurs de l'Institut Pasteur, ni surtout que,
député. vous avez eu la pieuse pensée de pro-
poser à la Chambre de célébrer par quelques
minutes de recueillement le centenaire de no-
tre illustre mattre Pasteur.
Bien cordialement vItre,
Edmond SERGENT.
< 1.1
La santé de M. Steeg
–00–
M. Steeg, Résident Général, doit toujours
garder la chambre et le médecin a interdit
toute visite et même tonte communication de
dossiers.
(Par dépèche.)
1: A TANGER
L'enseignement du français
La statistique officielle de l'enseignement
primaire français à Tanger indique que onze
établissement scolaires instruisent 2.151 éle-
ves, dont 115 Français, 529 Espagnols, 238
indigènes musulmans, 1.100 israélites, 31 Ita-
liens et 48 élèves de nationalités diverses
'Pour l'enseignement secondaire, les lycées
Regnault et Saint-Aulaire totalisent 526 élè-
ves dont 146 Français, 6 Italiens, 76 Espa-
gnols, 13 indigènes musulmans, 233 israélites
et 52 de diverses nationalités.
L'AVIATION COLONIALE
04>--
, Au Maroc
Au camp Cnzoe, près de Rabat, l'eeca-
dril:le des « Goliath », envoyée au Mafoc au
début de l'attaque rifaine, a été remise au
378 d'aviation, au cours d'une prise d'ar-
mes et en présence de toutes les personna-
lités civiles et militaires. Le colonel Armen-
gaud, commandant l'aviation du Maroc,
après avoir lu la brillunte citation dont
l'eecadrille fut l'objet tout récemment, a re-
mie au lieutenant Campardon, chef de l'es-
cadrille, la rosette de là Légion d'honneur
et la croix de guerre des T.O.M.
Le champion de la distance sans escale
L'office des levé. géodésiques des Etats-
Unis a calculé que, dans sa randonnée
aérienne, l'aviateur Chamiberlin a couvert
6.283 kilomètres en ligne droite sans escale
de New-York à Eisloben,tandis que le capi-
taine Lindibergh avait parcouru 5.808 kilo-
mètres 50().
Beyrouth-Bagdad
On annonce la prochaine mise en ser-
vice d'une ligne aérienne Beyrouth-Alep-
Ragdad. La durée du trajet Beyrouth-Bag-
dad sera de sept heures.
Par les paquebots des Messageries Mari-
tirnes et la correspondance aérienne, la
capitale de t'trak sera donc à six jours de
landres.
A Il Cllllssllllies Dllas liStoil
-0 -
La Commission des Finances se réunira de-
main vendredi 10 juin 1927.
A l'ordre du jour figurent -
io Examen au fond du projet de loi, adopté
par la Chambre des députés,* tendant à la
gratification du décret du 28 décembre 1926
{portant annulation de crédits au titre du bud-
get de la Marine marchande. (N° 244. an-
née 1927.) 6
M. Rio, rapporteur.
1 - -- - - - -
20 Audition de M. Raymond pOincaré, pré-
sident du Conseil, ministre des Finances.
3° Examen au fond du projet de loi, adopté
par la Chambre des députés, relatif à l'Ex-
position Coloniale Internationale de Paris.
(N° 207, année 1027.)
M. Roustan. rapporteur.
A la rmissiM les mules ttSéni
0
IA Commission des Colonies du Sénat se
réunira demain vendredi 10 juin 1927, à
17 h. 30, salle Joles-Ménne (9* Bureau).
A l'ordre du jour figure le rapport de
M Charles Deloncle svr l'Exposition Co-
loniale.
Chez le caeuedll de la Mosquée
Interviewé par Paris-Soir au sujet des in-
cidents que nous avons relatés; le caouédji
de la Mosquée lui a répondu entr'autres :
Ici, me dit-il, ce n'est pas la Mosquée. C'est
un établissement cQlumrctar. Mes irais sont
énormes: je paie 171.00f» francs de location par
an 1 Il me fuut réaliser cette somme, car je ne
suis pas ici dans un but philanthropique. Je
suis un commerçant. L'islum lui-même évolue,
et il est peu de mes coreligionnaires s'ils sont
sincères qui n'admettraient pas que je puisse
servir des vins a ma clientèle européenne, chose
que je n'ai d'ailleurs jamais laite.
On ne voit pas très bien, en effet, en ceci,
ce qui pourrait offusquer des Mahométans.
Du fait que l'on réclame au tenancier de
la Mosquée, ajoute notre confrère, un loyet
aussi exorbitant, on est mal venu de vouloir
l'empêcher de conduire son affaire à sa guise,
puisqu'en définitive il est seul à en supporter
les déboires, s'il s'en produit.
Ce n'est que parce que les cc sidis » étaient
d'une saleté repoussante que Si Brahim a re-
fusé de les servir.
Somme toute, tout comme le charbonnier,
le caouédji est maître chez lui.
AU CONSEIL D'ÉTAT
.o--
GARDE INDIGENE DE LIN DO-CHINE
Cette haute juridiction a statué sur la
requête que M. Massobeuf, ex-inspecteur
de Isolasse de la garde indigène de l'indo-
Chine avait introduite aux fins d'obtenir
l'annulation d'un décret en date du 12 mai
1925, lui accordant une pension qu'il esti-
mait insuffisante.
Le requérant faisait valoir que, dans la
revision de su pension, il a été fait appli-
cation :\ tort, d'un arrêt du Gouverneur gé-
néral de l'Indo-Chine en date du 20 juin
1Û21, réorganisant la garde indigène.
En effet, retraité le ter juin 1910, M. Mas-
beuf ne pouvait pas être régi par les dis-
positions dudit arrêté la péréquation de
sa pension doit être calculée, disait-il, sur
le traitement de 10.000 fr. après trois ans
de grade pendant la période du 17 avril 1921
au 16 avril 1924 c'est-à-dire, suivant les
règles en vigueur au moment de sa mise à
la retraite.
Le Conseil d'Etat n'axas admis cette thè-
se et a rejeté la requête de M. Massebcuf
pour les motifs suivants ; nntérét qu'ils
offrent retiendra certainement l'attention
des intéressés..
Le Conseil, considérant que d'après
l'art. Ui de la loi du 1V avril 1924, les
pensions do retraite antérieurement concé-
dées sont révisées, d'après le décompte
des services établi. lors de la liquidation
initiale et sur la base des traitements et
soldes afférents, au jour de la promulga-
tion de la loi, aux grades et emplois occu-
q>és pendant les trois dernières années de
services de la carrière.
Considérunt, qu'en outre d'un arrêté du
Gouverneur général de l'Indochine du 10
juin littl, les inspecteur de lr0 classe de la
ijarde indigène, anicienne formation, avant
8 ans de grade, ont été assimilés à ceux de
la nouvelle formation ayant 3 ans de gra-
de ; que, conformément à cette dispositIOn,
pour la période où il. n'avait pas 8 ans de
grn.dot\ la solde moyenne servant de base
au calcul de ln pension de M. Massobeuf,
ex-inspecteur de lro classe de l'ancienne
formation, a été assimilée à celle d'un ins-
pecteur de la nouvelle formation avant
trois ans de grade ;
Qu'ainsi, il lui a été fait. une exacte
application de l'art. 94 de la loi du 14 avril
1924 ; dès !ors, le requérant n'est pas fon-
dé ii demander l'annulntion du décret atta-
qué.
Pour ces motifs, dérick, la requête do
M. Massebeuf est rejetée.
el..
A riMiitisiralloii Ceilrale
0 -o---
M. Pillias (Georges-Frédéric), chef de bu-
reau de première classe à l'Administration
centrale du ministère des Colonies, a été
promu sous-directeur à ladite Administration,
pour compter du 1er juillet 1027, en rempla-
cement de M. Vienot, placé dans la position
de service détaché.
M. Viénot (Alfred-Emile), chef de bureau
hors classe à l'Administration centrale du
ministère des Colonies, a été promu sous-
directeur à ladite Administration, pour comp
ter du Ier juillet 1927, en remplacement de
M. Joucla, placé dans la position de service
détaché.
M. Viénot a été placé, sur sa demande, et
pour une période de trois années, à compter
du 1er juillet 1927, dans la position de ser-
vice détaché.
Dans cette situation, M. Viénot a été ap-
pelé à servir à l'Agence Générale des Colo-
nies, en remplacement de M. Le Roux, admÏJ
à faire valoir ses droits à la retraite.
M. Joucla (Edmond-Antoine), sous-direc-
teur à l'Administration centrale du Ministère
des Colonies, est placé, sur sa demande, pour
une période de trois années, a compter du 1er
juillet 1927, dans la position de service déta-
ché pour exercer les fonctions de directeur de
l'Agence Générale des Colonies, en rempla-
cement de M. Ducet, admis a mire valoir
ses droits à la refaite. :
M. Leroux (AH red-Clun Kss-1 Icn , il. sous-di-
recteur à l'Administration centrale <.u Minis-
tère des Colonies, en service détache à
rAcncc Générale des Colonies, a évé admis
à faire valoir ses dioits à la retraite, à titre
d'ancienneté de services, pour compter du ill«
juillet 1927, date à laquelle cessera son déta-
chement.
M. Leroux a été nommé directeur honoraire
à l'Administration centrale du Ministère des
Colonies.
Par décret en date du R juin 1027 rendu sur
te rapport du ministre (1 e* Colonies :
le M. Ducet (Marie-Joseph), sous-directeur h
l'Administration centrale du Ministère des
Colonies, en service détaché, directeur de
l'Agence Générale des Colonies, a été admis
à faire valoir ses droits à la retraite, à titre
d'ancienneté de services, pour compter du
iw juillet 1927 date à laquelle cessera son dé-
tachement.
M. Ducet a été nommé directeur honoraire
à l'Administration centrale du Ministère des
Colonies.
UNE VISITE A L'INSTITUT LANNELONGUE
0
La préparation
des infirmières coloniales
par R. DE LAROMIGUIÈRE.
---0-0--
Le maréchal Lyautey (alors général) écrivait
Le mar é c h a l LyauÉ iî iéni :
un jour au général Galliéni :
Envoyez-moi quatre médecins et je vous
rends quatre compagnies.
C'était le point de vue militaire. Un admi-
nistrateur pourrait écrire avec autant de vérité :
- Envoyez-moi quatre médecins et en même
temps que je vous rends, de par la main-d' œu-
vre sauvegardée et même augmentée, des ton-
nes de matières prem ières, je vous garantis, si
je sais m'y prendre, la paix sociale et le pres-
tige français chez quelques milliers d'indigènes.
Le malheur est qu'il faut cinq ans pour faire
un médecin et un fort traitement pour l'inciter
à quitter les douceurs diverses de la mère-pa-
trie. Or, Je temps presse et, malgré les plus
louables efforts accomplis par les Gouverne-
ments coloniaux pour pouvoir payer à sa valeur
un diplôme de docteur, le chapitre du budget
consacré au service de Santé est presque tou-
jours inférieur à ce qu'exigeraient, en idéale
tutelle, les besoins des populations.
Dans la voie de l'assistance médicale col o-
niale, force est d'aller à la fois vite, bien et
économiquement. Les lecteurs des Annotes
Coloniales savent que nos gouverneurs ont
compris cette triple nécessité et qu ils essaient
d'y faire face au moyen des « auxiliaires », au
premier rang desquels il n'est que "uste de
citer les « infirmières sanitaires colonialjuste de
Comment forme-t-on ces infirmières, dont
l'action est déjà si bienfaisante et peut l'être
bien plus encore ? Nous sommes allés le de-
mander au lieu même où elles trouvent l'ensei-
gnement le meilleur du monde : à Vanves, à
P Institut Lannelongue.
Le meilleur du monde ? Oui, et ce n'est
pas là une façon d'écrire : l'Institut Lannelon-
gue d'hygiène sociale vient, internationalement,
en tête de tous les établissements similaires ;
seul, celui de Jumet, en Belgique, lui est com-
parable, sans toutefois l'égaler complètement.
L'Ecole de pratique sanitaire et l'Ecole des
infirmières et des infirmiers de t hstttut Lan-
nelongue sont administrées par un Comité de
direction composé notamment de MM. Paul
Strauss ef André F altières, ancien ministre et
ministre actuel de l'Hygiène ; le or Emile
Roux et le EY Albert Cabnette, directeur et
som-directeur de l'Institut Pasteur ; Léon Ber-
nard et Maurice Letulle, professeurs à la Fa-
culté de Médecine de Paris ; Hébrard de Vil.
leneuve, président honoraire du Conseil d'Etat,
etc. Elles sont effectivement dirigées par le
Dr Roux, l'illustre directeur de l'Institut Pas-
teur.
C'est dire l'organisation, la tenue de cette
institution. Sa primauté, répétons-fe, est uni-
versellement reconnue.
Quant tau personne) médical, il est tel que
pouvait le souhaiter Lannelongue lorsqu'il
fonda l' Etablissement et lui légua sa fortune.
A sa tête, le D1 Lafosse, sous-directeur, est
tout activité et tout dévouement.
C'est au Dr Lafosse que nous devons
d'avoir pu visiter les clairs et vastes bâtiments
de Vanves, où l'on éduque les futures « infir-
mières de. brousse ».
Lisez, nous dit notre hôte éminent (que
nous tenons à remercier ici de sa courtoisie et
de sa parfaite obligeance), lisez ce tableau
d' épreuves.
Et nous constatons que sept épreuves pra-
tiques, parmi lesquelles nous relevons : Soins
à un contagieux, organisation de mesures de
prophylaxie dans un foyer de contagion, opé-
ration réelle de désinfection à ejjectyet par des
moyens de fortune, soins d'urgence à un blessé
par des moyens de fortune, soins à une femme
enceinte, à une accouchée, à un nourrisson.
comptent pour 120 points, les épreuves écrites
ne -- comptant que pour 40, en - vue -- de l' obtention
du « diplôme d Etat d mnrmtères cotontates ».
Puis le Dr Lafosse, sortant de son oureau,
nous fait pour ainsi dire toucher du doigt la
méthode pratique qui règne dans l'école. C'est,
dans une salle voisine, une infirmière diplômée
qui donne à une douzaine d'élèves les quel-
ques notions indispensables sur le maniement
du chlore, avant de leur assigner un essai de
désinfection, lui-même suivi d'une tâche réelle
dans un quartier de Vanves, qui est sans doute
la ville la mieux soignée de la Terre.
C'est, plus Iloin, une - salle de consultations
ouverte à tout venant, où l' accueil est encore
féminin, souriant et doux ; puis un laboratoire
parfaitement outillé, où une infirmière évolue,
diligente et méthodique, parmi les tubes : tuber-
cul ose, diphtérie, réaction de Wasserman, etc.;
c'est, au dehors, un terrain réservé aux manoeu-
vres de chargement des blessés, au creusement
de feuillées, à la construction de fours inciné-
rateurs de campagne ; enhn, un poste de desin-
fection avec deux étuves, une laveuse méca-
nique et une machine à vadê'^t (te tout dirigé
aussi, malgré la force musculaire nécessitée, par
une femme) ; des magasi. contenant les sim-
ples matériaux (brancards, récipients de zinc,
tonneaux, pièges à rats, etc.) que l'on est à peu
près assuré de trouver dans une colonie, et jus-
qu'à un atelier de menuiserie auquel est adjoint..
dans un sous-sol. une petite forge portative.
De quoi vit donc, demandons-nous à
notre guide, un organisme - de cette -- importance >
Des revenus, nous répond-il, de la fon-
dation Lannelongue, avant tout. et accessoire-
ment d'une subvention de la ville de Vanves.
La fondation représente un capital considérable
malgré la dépréciation du franc, et, en tout cas,
la ville de Vanves se montre, en cas d'urgence,
extrêmement généreuse, sans même qu'il soit
besoin de la solliciter. Je dois ajouter qu'en
un moment où nos infirmières eurent à se dé-
penser beaucoup, n» di'es les appelèrent pu-
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