Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-06-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 juin 1927 11 juin 1927
Description : 1927/06/11 (A28,N89). 1927/06/11 (A28,N89).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451084j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEMB ANNa. - N8 89.
LE NUMERO : 80 CENTIMES
samedi soin, il juin iny7
Les Annales Coloniales
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Dwmtium i Mamo RUtDtL et L.-G. THÉBAULT
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tIt. mldit., qui sont Leur propriété exclusive.
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ABONNEMENTS
tIHe le supplément illustré :
Un «a 6 Moi. 3 Moi*
Francs et
Colonies 120» 65 » 35 o
Étranger 180 > 100 > 50 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
Le CTUBfleiteaeBl des phosphates
Cette affaire honni soit qui mal y
pense mérite d'être surveillée de près.
La t - f, - - - , m owd-afrkmine, réunie
à Twris; avait, le 23 mars 1926, adopté la
résolution suivante : 8 Considérant l'intérêt
primordial que présente pour la France et
les trois gouvernements de l'Afrique du
Nord le développement de la production des
phosphates naturels, la Conférence émet
l'avis qu'aient lieu périodiquement (en prin-
cipe, deux fois par ah, au printemps et à
l'automne) des réunions des services inté-
ressés des trois gouvernements de l'Afrique
du Nord, à l'effet d'examiner la situation
d'ensemble de cette industrie, de procéder à
des échanges de vues sur le marché mondial
des phosphates, de prendre chacun, en ce
qui le concerne, les mesures nécessaires pour
satisfaire dans tous les cas aux besoins de
la consommation en assurant, dans la me-
sure du possible, la bonne marche des entre-
prises productives. Les oonféreRts. pourront,
s'ils le jugent utile, appeler auprès d'eux,
pour être entendus, les exploitants de chacun
des pays ou leurs délégués. »
Le procès-verbal officiel de la 4* Confé-
rence nord-africaine, réunie à Alger du 7 au
zo mai 1927, ne fait aucune allusion à la
question du contingentement, mais M. Lu-
, dea Saint, Résident Général de Tunisie,
dans une interview accordée à la Dépêche
Tunisienne a déclaré :
« Cette année-ci pour ne citer que les
principales ont été examinées : la ques-
tion des phosphates où, une fois de plus,
s'est affirmée la bonne entente entre les trois
pays pour une exploitation rationnelle et
utile de leurs gisements respectifs, qui ne
peut que leur être profitable à tous les
trois.
Et nous pouvons nous poser la question :
pourquoi ce silence discret à Alger et ces
confidences à Tunis?
Nous trouverons la réponse ou les priDci-
paux éléments techniques de la réponse dans
un très remarquable rapport présenté par
notre ami Charles Baron, Président de la
Commission des Mines et où se trouve traitée
la question avec une clarté et une science
qu'on ne pouvait attendre que de ce chimiste
compétent entre tous.
Suivons donc, avec Charles Baron, l'his-
toire des phosphates nord-africains.
Les années d'avant-guerre furent, pour les
entreprises phosphatières tunisiennes, des an-
nées d'incroyable prospérité. De 1910 à 1913
la consommation européenne augmente, en
moyenne, de 278.000 tonnes par an. Elle
atteint, en 1913. 4.385.000 tonnes. La Tu-
nisie fournit 1.985.000 tonnes soit 45,30
de cette consommation. Déduction faite du
pris du fret, le prix de vente, ports tuni-
siens, oscillait entre 20 et 28 francs la tonne,
pour un prix en Europe de 3°. à 36 francs
la tonna.
Depuis la guerre, on constate, après une
diminution sensible, au cours des années
1915-1919, une progression modérée de la
consommation européenne qui passe de
4.249.000 de tonnes en 1923, à 4.789.000 en
1924 et 5.191.000 en 1925. Le prix de
vente n'a augmenté que dans des proportions
relativement faibles, atteignant, actuelle-
ment, 78 francs environ par tonne, franco
bord, port d'embarquement..
La production des gisements tunisiens"-
si l'on en croit les statistiques officielles -
a dépassé l'exportation au cours de ces der-
nières années, très légèrement. En 1925,
pour une production de 2.691.000 tonnes,
l'exportation a été de 2.579.000 tonnes.
On peut penser que les grandes sociétés
phosphatières tunisiennes s'accommoderaient,
asse% volontiers, de la situation actuelle, si
elles ne se trouvaient àous la double menace
de concurrences particulièrement redoutables.
Voici d'abord le Maroc et son c Office
Chérifien b. Nous lisons dans le rapport de
Charles Baron :
a Le phosphate 58/63 d'où provient le
superphosphate à 14 d'acide phosphori-
que, le plus employé, s'est vendu, en 1926,
à raison de o fr. 80 l'unité franco-bord
ports tunisiens, soit à 48 à 50 francs la
tonne pour une teneur moyenne voisine de
60 Le phosphate marocain 75177 a
été livré franco-bord Casablanca sur la base
de 1 fr. 75 l'unité, soit environ 130 francs
la tonne. Une telle disproportion dans la
valeur respective de deux produits qui su-
bissent les mêmes charges d'exploitation, de
manutention et de transport, sans distinc-
tion de qualité, handicape totalement l'in-
dustrie des phosphates à bas titre. »
L'explication est parfaitement claire. Il
est parfaitement inutile d'y rien ajouter. Nul
ne s'étonnera que, de 80.000 tonnes en 1922,
la production de l'Office Chérifien se soit
élevée à 900.000 environ, en 1926.
Mais ce n'est pas tout. L'Algérie a émis
la prétention de mettre en adjudication les
gisements du Diebel Onk et du BIed-Hadba,
en Imposant l'obligation à l'adjudicataire
bemuel, après construction à ses frais d'un
embranchement à voie large de 115 kilomè.
tres reliant les gisements à Tebessa, de pro-
duire, au minimum, 400.000 tonnes en 1933,
800.000 tonnes en 1934, 1.200.000 tonnes,
en 1935
Enfin, la Tunisie possède, elle-même, de
nombreux gisements de phosphates doma-
niaux prospectés et prêts à être mis en ad-
JudicatioD.
On comprend que les grandes sociétés
phosphatières tunisiennes se IOIent émues et
a- su intéresser à leur cause les Pouvoirs
pnMics.
Le go juillet 19*6, à la suite de longs
pourparlers, une uunféicme avait Heu, à
Paris, sous la présidence de M. Queuille,
ministre de l'Agriculture, à laquelle assis-
taient des représentants du Parlement, le
directeur des mines au ministère des Tra-
vaux publics, le directeur des services scien-
tifiques au ministère de l'Agriculture, ur
conseiller d'Ambassade représentant les Af-
faires étrangères, les directeurs généraux des
Travaux publics des trois colonies et protec-
torats et les représentants des exploitants
intéressés.
Le projet élaboré, au cours de cette réu-
nion, comportait deux catégories de disposi-
tions principales :
Les gouvernements tunisien et algérien
s'engageaient à verser à une caisse de propa-
gande pour l'emploi des engrais phosphatés
d'origine africaine une contribution de
1 franc par tonne exportée des ports tuni-
siens et algériens. Les industriels intéressés
s'engageaient à verser une contribution
égale. L'Office Chérifien des phosphates lui-
même s'immolant sur l'autel de la
concorde - s'inscrivait pour une contribu-
tion égale à celle de ses concurrents.
Moyennant quoi « sous le haut arbitrage
du Gouvernement français, sans gêner le
Maroc dans l'extension normale de sa pro-
duction et en tenant compte des droits légi-
times acquis par les exploitations doyennes
d'Algérie et de Tunisie, l'entente sur une
répartition des ventes de phosphates entre
les trois colonies devait être réalisée. »
Le contingentement se ferait, en principe,
sur les bases de la répartition actuelle de la
production telle qu'elle ressort du tableau
suivant :
1923 1924 1925
6 8 01 nI 8 01
Tunisie 56,28% 53,13% 52,81%
Algérie 14,36 17,52 14,79
MarOc - - - - 4,78 9,53 14,55
Etats - Unis
et divers. 24,58 - 19,82 17,85
Mais voici qu'en Algérie de véhémentes
protestations s'élèvent.
On rappelle au Gouverneur Général les
déclarations qu'il faisait, le 15 juin 1926,
devant les délégations financières :
a Lorsque j'ai connu les conclusions de
cette conférence (réunie à Paris), j'ai fait
les réserves les plus expresses : on paraissait
ne pas admettre que l'Algérie put augmenter
la production de phosphates et j'ai estimé
qu'il fallait, de toute nécessité, réserver les
possibilités d'exploitation du Djebel-Onk.
Il est indispensable que l'Algérie reçoive
l'assurance formelle qu'elle aura, et pour sa
production actuelle, et pour sa production
future, les mêmes apaisements que demande
très légitimement le Maroc. »
On parle du a scandale du Djebel Onk,
du « mystère 9 du Djebel Onk.
Bien entendu, je me garde de prendre
parti dans cette querelle entre ces 8 étouf-
feurs » et ces 8 inventeurs ib.
Je crois, pour ma part, après avoir lu
l'étude objective de Charles Baron, que la
production phosphatière doit être, suivant
ses propres expressions « disciplinée, coor-
'donnée ». dans l'intérêt de la consomma-
tion d'abord et des phosphatiers ensuite seu-
lement.
Mais nous avons le droit de nous méfier.
Les phosphatiers sont riches et puissants. On
nous annonce que les producteurs de super-
phosphates de tous les pays y compris
ceux de France viennent de se réunir, ces
jours-ci, à Berlin, pour 1 discipliner et
coordonner. la défense de leurs intérêts.
Les Pouvoirs publics par la régie ché-
rifieonf: du Maroc, par les richesses encore
en puissance du Djebel Onk sont armés
pour défendre les intérêts de la collectivité
et des consommateurs. Qu'ils veillent! et
pour les aider, veillons 1
fiffaiiM Antonêlh,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomte politique A la Faculté de Droit
de Lyon.
Emmar de limite de Mr Yaancf
M. Pierre Godin, président du Conseil mu-
nkipal, a fait hommage hier au Résident de
la République du premier exemplaire de l'ou-
waae de M. René Weiss publié par le conseil
municipal relatant la léoeption solennelle à
1 Hôtel de Ville de S. M. Moulay Youssef,
sultan du Maroc, et l'inauguration de l'Institut
musulman et de la mosquée.
L'AVIATION mLONIAU
Le capitaine Pelletier Doisy vient de ter-
miner à Villaooubïav la mise au point de
son appareil 700 CV. de grand raid. 11
compte prendre le départ lundi matin de
1 aérodrome du Bourget, en compagnie du
capitaine Gonin, à destination de Saigon,
CJQ Il se propose d'atteindre en deux étapes.
u amènera ce soir son appareil au 34* ré-
giment d'aviation, au Bourget.
La Combe" MM Qmrz AM
"o.
Cette nuit a eu lieu. saHe Wagram, le bal
traditionnel des Qut'E arts, oè la mode et le
•Me cambodgiens éteint de ligueur. Mail dès
fa fin de I qwle midi d'hilr, Isa élèiea des
Beau-Arts, pmoimjufmt iiififi 01à de-
mj-vêtm, s'éteint promenés sor lep quais, dans
Moaftpamaata, Miahialiu et le quartier Latin.
AIIIIÏ avoir îmmmi bangnaftâ, ils se lemfi-
NIl pov biMSB à |«r bal pm-
longea him l am,
La colonie du Niger
-
Le colonel Maurice Abadie vient
de faire paraître à la Société dfEdi-
tions géographiques, maritimet et
coloniales sur la colonie - dit Niger, un très
important ouvrage qui complète très Mllrell-
seille., pour l'A.O .F., la série inaugurée en
1911-1912, sous la direction du Gouverneur
Clozel par Vadministrateur en chef Dela-
fosse (« Le Soudan : le pays, les peuples,
l'histoire, les civilisations. ib) et par VIn-
tendant des troufes coloniales facqhes Me-
niaud (c Géographie économique du Haut-
Sénégal-Niger 9).
Le livre du colonel Abadie est en effet
très complet. Il contient des indications très
détaillées sur la géographie du pays, sur la
géologie, V orographie, V hydrographie et la
climatologie ; il donne l'historique et la ré-
partition des populations, examine les diffé-
rentes races ou tribus installées entre le
fleuve Niger et le massif du Tibesti, donne
un aperçu des langues, de la littérature, des
arts, des sports, des institutions, des mœurs
et coutumes, des religions, etc. Enfin, il
traite des productions, de la ILore, de la
faune, de l'agriculture et de l' élevage, de
rindustrie et du commerce. Un dernier cha-
pitre, qui expose Vorganisation administra-
tive de la colonie, débute tar un historique
des explorations en Afrique centrale, résume
les conditions de la conquête et de l'occu-
pation française et se termine par des vues
sur la mise en valeur et Vavenir économique
de cette possession.
De cette dernière gues/ioll, nous dirons
nous-mêmes quelques mots. Nous sommes
tout à fait d'accord avec Vauteur pour re-
connaître que la situation géographique très
défavorisée de la colonie du Niger interdit
en fait, sauf pour la région du fleuve, tout
développement agricole pour V exportation
des produits sur VEurope. Mais nous serons
plus affirmatifs que lui sur nombre de
points. Il n'y a actuellement, dans l'inté-
rieur de la colonie, aucun moyen pratique de
communication; en Installerait-on que les
prix de transport, vu la distance qui sépare
la colonie de la mer, seraient fatalement
prohibitifs pour la majeure partie des pro-
duits à transporter.
La région de Zinder seule pourrait du
reste présenter un léger intérêt économique
parce que relativement peuplée (200.000 J'a-
bitants environ). Cette région est toutefois
nettement dans l'hinterland de la Nigéria
anglaise; elle ne peut se développer que par
et au profit de cette dernière colollie. La
zone du Tchad, pas plus que celles de
Tahoua, de VAir, de Bilma ou du Tibesti
ne présentent que des 'i°ssibilith de déve-
loppement extrêmement faibles, sinon nulles,
et ce n'est pas le passage éventuel d'un
transsaharien qui pourra modifier l'état de
choses existant. Habitants très clairsemés,
pluies très insuffisantes, eau rare dans le
sous-sol, tout concourt au maintien et même
au ralentissement d'une production déjà
excessivement faible, insuffisante pour assu-
rer une alimentation normale des popula-
tions,
La région de Niamey, nous l'avons dit,
doit être mise à part. Encore convient-il de
ne pas trop se faire d'illusions à son sujet,
car là aussi les pluies sont très peu abon-
dantes et ne permettent que des cultures dé-
terminées. La population de cette région at-
teint près de 500.000 habitants et bien que la
qualité de la main-d'auvre laisse beaucoup
à désirer, l'agriculture pourrait y prendre
un certain essor si le chemin de fer du Daho-
mey était prolongé jusqu'à Gaya. Des tra-
vaux d'irrigation, si l'utilité réelle en est dé-
montrée, c'est-à-dire s'ils peuvent aider elfi-
cacement à l'implantation de cultures nou-
velles, peuvent également exercer une in-
fluence heureuse sur ce pays. Mais tout ceci
est à échéance très lointaine et n'est guère
basé que sur des hypothèses.
En résumé, les possibilités économiques
immédiates ou prochaines de la colonie du
Niger sont extrêmement réduites et les possi-
bilités d'avenir ne sont guère plus considé-
rables. Ce tut une erreur que d'avoir érigé
l'ancien Territoire Militaire en colonie auto-
nome. On a grevé le pays de frais d'admi-
nistration ."elalive",ent très élevés, eu égard
à ses facultés contributives et Von ne voit
pas très bien quels avantages l'indigène peut
retirer des transformations réalisées.
Félicitons néanmoins bien vivement le co-
lonel Abadie d'avoir étudié avec tant d'at-
tention, et sous tous ses aspects, la colonie
qui fait l'objet de son livre. La documenta-
tion qu'il met à la portée de notre main peut
nous être infiniment précieuse.
Ptorr m VmhuU,
Député du Cher,
ancien ministre.
Dépêches de l'iadoclaiae
Port de Ralphong
Les mouvements du port de Haiphong en
mai 1927 se répartissent ainsi : entrées : 20
navires, d'une jauge totale brute de 91. 483
tonnes ; sorties : 35, fatige totale brute,
107.372 tonnes, savoir ;
Iimportations : Français 17, tonnes en
marchandises tO.M5 ; anglais 6, tonnes en
marchandises 2.324 ; japonais 5, tonnas en
marchandises 2.932 ; américain 1, tonnes en
marchandises 2.351 ; chinois 1, tonnes en
marchandises 187.
Exportations t Français 21, tonnes en
marchandises 14.505 ; anglais 5, tonnes en
marchandises 5.288 ; américain 1, tonnes erf
marchandises 1827 ; chinois 5, tonnes en
marchandises 5.80t.
Iradopaclft.
Cinéma colonial
: 0
Le bon factionnaire
Au cours des prises de vues du Duel, Jac-
ques de Baroncelli avait posté un Arabe en
action devant un camp. La scène tournée, il
"D fat, oubliant la sentinelle.
Le lendemain, passant par là, il vit son
Arabe, le fusil à la main, qui faisait de vi-
sibles efforts pour ne pas tomber de som-
meil.
Qu'est-ce'que tu fais là? demanda Ba-
roncelli.
- Missié, lui dit l'Arabe avec des yeux
candides, toi m'as dit attendre et pas bou.
ger. Moi attendre et bouge pas!
Une prime bien méritée récompensa le
zèle de ce fidèle gardien.
Erudition et Cinéma
Les réalisateurs du film Sous le ciel
d'Orient ont été guidés en Afrique du Nord
par Ch. Roger Dessort, ancien directeur de
la Reinte tunisienne et auteur de l'Histoire
de la Ville de Tunis.
A une connaissance complète de l'Algérie
et de la Tunisie, Roger Dessort joint d'in-
contestables dong artistiques; il en a donné
la mesure en mettant en scène, en 1921, le
beau film Marouf le savetier. Roger Dessort
compte réaliser prochainement un film
d'après un scénario qu'il a écrit récemment.
« Voyage au Congo »
Le théâtre du Vieux-Colombier donne en
exclusivité à Paris, jusqu'au 23 juin, la pri-
meur du Voyage ait Congo, film d André
Gide et Marc Allegret.
Ce voyage a coûté aux réalisateurs d'im-
menses fatigues. Ils en sont payés par la
faveur que montre le public aux documen-
taires de ce genre, mais on ne dira jamais
ttop la difficulté des prises de vues dans
certaines régions encore fort peu connues de
notre empire colonial.
« Voyage en Indochine »
Lundi prochain 13 juin, au Colisée, à
15 heures, a lieu la présentation du film
« Le Voyage en Indochine du prince et de
la princesse Achille Murat >», au bénéfice du
Dispensaire antituberculeux de Marennes.
*
Une exposition
coloniale et missionnaire
---()-o--
Cette après-midi a eu lieu à la salle Jouf-
froy, 70, rue Jouffioy, sous la présidence de
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, l'inau-
guration de l'exposition coloniale organisée par
ta Société des Missions Eyangéliques. C,, ,, , ,,
En remerciant le ministre des Colonies
d'avoir bien voulu inaugurer cette manifesta-
tion coloniale. M. Couve, directeur de la So-
ciété a attiré son attention sur la présence à cha-
cun des stands de missionnaires ayant vécu dans
le:t contrées dont les produits sont exposés, ce
qui permet aux visiteurs d'être exactement ren-
seignés. (Il n'en était hélas 1 pas de même à
l'exposition de caoutchouc aux stands des quel-
ques agences économiques qui étaient tenus par
un garçon de bureau.)
Les collections ethnologiques sont particuliè-
rement intéressantes. Nous devons signaler des
tableaux statistiaues pour chaque mission évan-
gélique. Pour Madagascar nous avons relevé 11
stations. 829 éRlises. un personnel européen de
33 membres, 291 ouvriers indigènes, 19.000 ca-
téchumènes, 130 écoles primaires avec 9.000
élèves, 15.000 enfants éduqués. 1 écol e nor-
male d'instituteurs, 1 école supérieure de com-
merce, 1 école industrielle et la léproserie de
Manan Kavary. Le stand de Madagascar est
en conséquence un des mieux achalandés. Les
peintures sur étoffe sont très originales.
Le Sénégal, la Côte-d Ivoire, le Cameroun,
la Nouvelle-Calédonie, Tahiti ont des exposi-
tions de vanerie, sparterie, d'armes fort curieu-
ses. Le Cameroun possède à lui seul deux so-
ciétés missionnaires évangéliques : la mission
française fondée par le missionnaire anglais
Saker qui comprend 4 stations. 436 églises et
8.950 catéchumènes et la mission sud-américai-
ne avec 6 stations et 47.000 catéchumènes.
Ainsi que cela aura lieu jusqu'au 26 juin,
pendant la durée de l'exposition, des films ci-
nématographiques et des projections fixes ont
été présentés aux visiteurs par le colonel Rol-
land de la section cinématographigue de l'ar-
mée, organisateur de séances cinématographi-
ques aux foyers du soldat en France et au Ma-
roc. Le film sur l'artisanat au Maroc qui a ou-
vert la série de ces projections était déroulé
sur le poste portatif d'enseignement « Pathé »
avec un générateur de lumière de 12 volts 2
ampères qui permet de s'installer n'importe où,
ce qui est un réel progrès dans l'art cinémato-
graphique. Organisée par M. Périer, cette
exposition est une très heureuse vulgarisation
des choses coloniales et elle remportera certai-
nement le même succès qu'à Marseille, Nîmes,
Montpellier, Le Havre, Strasbourg, Nancy
auprès des Parisiens qui s'intéressent de plus
en plus aux mœurs, coutumes, arts, religions
des populations de notre vaste empire colonial.
0.
AU SENAT
L M
A LA ON DES COLONIES
Le chemin de Kayes au Niger
La commission sénatoriale des Colonies
n'pet réunie hier après-midi, eous la prési-
dence du général Messimy.
Elle a désigné M. Maurice Ordinaire
comme rapporteur, pour avis, du projet
concernant le chemin de fer de Kayes au
Niger.
L Expotitton Coloniale
M. Charles Oetoncle, rapporteur pour
avis du projet d'Exposition Coloniale, a
donné lecture de son rapport. Colonialep, our
Après uri échange de vues et examen de
certaines critiques apportées au projet, la
commission a décidé d'attendre que la
Commission des finances ait statué sur le
rapport de M. Mario Roustan avant de se
prononcer définitivement elle-même sur les
conclusions du rapport de M. Charles De-
loncle, auxquelles d'ailleurs elle s'est mon-
loncle, dès Mer, entièrement favorable.
trée,
A la Mosquée de Paris j
00 :
L'Aïd el Kébir
La cérémonie de l'Aïd El Kébir a été ce-
lébrée hier matin à la mosquée de l)ars,
avec le concours d'une grande affluence de
musulmans de l'Afrique du Nord et de tous
les pays d'Orient.
Le ministre de Perse, Assad Bahador, pré-
sidait la fête religieuse avec, à ses côtés, le
ministre d'Egypte, le ministre d'Afghanis-
tan et le personnel des diverses légntion
musulmanes à Paris.
Pendant la cérémonie, les serviteurs de la
mosquée dressaient, dans la salle des confé-
rences de l'Institut musulman, les guéri.
dons bas autour desquels allaient s'accrou-
pir les convJves de la diffa subséquente ; les
uns s'empressaient autour d'une armée de
carafes en verre colorié, faisant le plein de
citronnade et chargeaient de pâtisseries
feuilletées ou saupoudrées de sucre fin dei
rilats en faïence bleue et verte. D'autres, à
a cuisine, surveillaient le couscouss mijo-
tant sur la braise rose. -
Le mouton embaumé, épicé, cuit à point,
avant qu'on ne l'eût mis à mort ; entendez
que ce n'est pas le même : te sacrifice est
un geste symbolique et la bête qui va ser-
vir au repas est tuée de la veille..
C'est dans le grand patio de marbre blanc
que le meurtre fut accompli : au sortir du
lermon, l'innocente victime attendait, les
deux oreilles allongées sur les yeux, sans
défiance : on la prit à deux poings par les
quatre pattes, on la coucha, le col offert, au
bord de la fontaine, tandis que l'iman,
tourn é vers la foule des notables cherchait
à qui remettre un couteau long, large et lui-
sant. Nous n'avons pas cru nécessaire d'en
voir davantage.
Trois moutons y passèrent et quand ce fut
fini, les donateurs se rendirent à la salle à
manger pour veiller à ce que les convives
ne manquassent de rien : une joie frater-
nelle éclairait tous les visages, on se bai-
sait l'épaule amicalement; les serviteurs
couraient, portant des cassolettes d'où la
myrthe exhalait une fumée tourbillonnante
et brandissaient à la rencontre des arrivants
l'aspersoir d'argent qui distille l'eau df
fleurs d'oranger sur les visages et les vête-
ments honorables.
Après la cérémonie, les ministres musul-
mans ont été salués au nom de l'Institut
musulman par son secrétaire général, M.
Rober-Raynaud. Le ministre de Perse a ré-
pondu en se félicitant de voir les musut-
mans du monde entier accueillis dans la ca-
pitale française où ils ont la joie de pou-
voir satisfaire aux règles de leur fol.
A la mémoire de la mission
Foureau - Lamy
En accord complet avec les héroïques
survivants de la mission Foureau-Lamy,
noire confrère Lo Mutin a décidé de faire
graver dans le marbre l'exploit et les noum
de ceux qui l'accomplirent.
La plaque qui commémorera la premièru
traversée du Sahara sera donc, en ces
jours prochains, apposée sur l'une des mu-
railles des Invalides.
Le Malin a pensé, en effet, que ce mar-
bre dédicacé a la vaillance ferait volontiers
corps avec la pierre historique qui abrite
dans son éternel sommeil le conquérant
prodigieux.
Non loin du tombeau où repose celui
qui forgea un empire éblouissant et éphé-
mère, une inscription pourra, sans dispa-
rate, rappeler l'œuvre de ceux qui, modes-
tement et au seul sacrifice de leurs propres
vies, ont su donner A la France son im-
mense et durable empire d'Afrique cen-
trale.
1 8.8
Les danois au Sahara
00
La seconde mission danoise composée du
professeur Olllfscll de Copenhague, du bo-
taniste Olaf Hagerup et du zoologue Il arr y
Madsen, dont nous ai-oiis annoncé le départ
pour le centre africain en mars dernier, est
arrivée à Tombouctoll.
8.
AU CONSEIL D'ÉTAT
Requête d'un ingénieur agronome du Cam.
bodge, M. Bui-Quang-Chieu.
Estimant que le Gouverneur général de
l'Indochine avait excédé ses pouvoirs en
prononçant son déplacement d'office en ver-
tu d'une décision en date du 10 décembre
1924, M. Bui-Quang-Chieu, ingénieur agro-
nome, inspecteur de 2e classe des services
agricoles au Cambodge, avait introduit une
requête au Conseil d Etat, aux fins d'obte-
iiir l'annulation de ladite décision.
Le requérant faisait remarquer que cer-
taines pièces de son dossier, étant surchar-
gées, on pouvait supposer la disparition (k
documents. il faisait également remar-
quer, qu'aucune nécessité de service
n'avant été invoquée dar.s l'arrête attaqué
pour motiver sa mutation, ledit arrêté était
donc entaché de vice de forme et de dé-
tournement de pouvoir et partant annule.
Cependant le Conseil d'Etat a rejeté la
requête de M. Bui-Quang-Chieu pour les
motifs ci-après :
.le numérotage des pièces qui, depuis
le début de la constitution du dossier, a subi
des modifications, n'est pas de nature à
entacher d'irrégularité la communication
qui a été donnée au requérant de son dos-
sier.
aucune disposition de loi ni de règle-
ment n'obligeait le Gouverneur général de
l'Indochine a motiver l'arrêté portant muta-
tion du requérant : .il n'est pas justifié
que cet arrêté ait été pris dans un but an-
tre que celui d'assurer le bon fonctionne-
ment du service.
Dès lors, M. Bui-Quang-Chieu n'est pas
fondé A soutenir que l'arrêté attaqué est
entaché de vice de forme, et de détourne-
1 ment de pouvoir.
.il s'ensuit que sa requête doit être re-
jotée.
TAUX DE LA PIASTRE
--0-
Le Gouverneur C.nrn\ de l'Indochine vient
de faire connaître mi ministre des Colonies qu'ft
la date du 9 juin 1027 le tnnx officiel de la pias-
tre était de 12 fr, 70.
BROUSSES
& BROUTILLES
--00--
Cigognes empoisonnées
Les cigognes ont regagné leurs toits d'Al-
sace. Depuis quelques années, leurs tribus
t'éclaircissaient. De ces figurantes à long
bec, il manque, cette année, un plus grand
nombre que jamais au décor charmant que
notre enfance aima dans les images du bon
Hansi et que notre âge mûr a vu pavoiser
aux couleurs françaises.
Les cigognes, dit-on, meurent empoison-
nées, loisqu'elles prennent leurs quartiers
d'hiver en Afrique, par les criquets dont
l'arsénic a fait des hecatomhes. Ces protec-
tiices de l'agriculture succombent victimes
de leur devoir, qui est de chasser l'acridien
et quelques autres agents de la « divine l'ro.
vidence ». Et c'est par la faute de l'homme.
D'autre part, l'assèchement des marais,
tant en Europe qu'en Afrique, réduit de \>lus
en plus l'habitat de ces sympathiques échus-
siers. Et là encore, l'homme, dans sa lutte
contre les forces mauvaises, tombe de Cha.-
tybde en Scylla.
Un de nos confrères conseille de << laisset
à la disposition des cigognes certaines ré-
gions marécageuses où elles peuvent chasser
le gibier qui leur sert de nourriture », et,
surtout, de découvrir fI un autre moyen de
combattre les criquets ».
Le premier remède est à étudier: des ré-
serves alimentaires pour échassier. aux-
quels des flèches indicatrices, suspendues à
mille mètres en l'air, épargneraient de fas-
tidieuses recherches, seraient une oeuvre
louable.
Mais le second nous parait préférable : il
faudrait employer contre les criquets d'au-
ties armes que le poison. Il cl vraiment
curieux que l'ingéniosité des inventeurs, ja-
mais à court lorsqu'il s'agit de détruire 1 es-
pèce humaine, soit si indigente par ailleurs.
Toqué, Dingo et Cie
L'un de mes collègues des Annales Lolo-
nulles annonce dans ce numéro que l'Algérie
possède désormais un asile d'aliénés
« Une lacune infiniment regrettable fst
donc comblée », qu'il dit
C'est a voir.
Evidemment, M Maurice Viollctte n'a
fait que son devoii en instituant < n Algérie
une forme d'assistance que tout pays civilisé
juge indispensable.
Mais il est toujours affligeant (l'enregistrer
une conquête de lot froide raison sut..- tous
ses contraires.
Jadis, et naguère encore, tout le monde, en
Afrique du Nord (comme en Afrique nuire)
devait aide et secours aux fous, considéiés
comme inspirés de l'esprit cl* Al 1 » h.
Maintenant, l'aide et le secours seront ad-
ministratifs.
Souhaitons du moins que le diu-cteur de
l'asile de Blida tienne à ses pensionnait es,
en les accueillant, un discours de ce genre :
« O-vous-qui-n'ètes- pas-comme-tout-le mon-
de, toqués, mabouls, dingos et autres fièies
des poètes, des génies, des chemineaux in-
dociles à tout collier, des pécheurs de lune,
je suis bien obligé, de vous ravir votre li-
berté. Vos délires, certes, sont S;I\ 1I:', mais
parfois redoutables. Nous, les sensés, si or-
gueilleux de nos actes et de nos paroles, nous
vous devons hommage, car nous savons que
par votre bouche, Allah babille mieux. Et je
vous promets que, dans toute la nu-sure pos-
sible, la prison vous sera douce. n
Audion
Amoi r, amour.
--0-0--
Une jeune Anglaise, faisant partie d'un cir-
que en tournée, vient d'épouser l'émir Shalan,
un che. jédouin, connu et redouté dans toute
la région de Damas.
Le consul britannique croyant à un enlève-
ment faisait rechercher la jeune femme et ce
fut cette dernière qui lui annonça son mariage
avec le cheik.
» ..a
La divette et les gavroches
o--
L'autre soir, près de la porte Maillot, une
jeune femme au teint. foncé apprenait à con-
duire une torpédo.
C'est-y pour retourner au Soudan ? de-
mande un gavroche. *
Faut pas vous faire des idées noires, ma-
demoiselle ! conseille un autre.
- On dirait Joséphine Baker ! risque une
« arpète ».
C'était elle, d' ailleurs, qui enlevait, avec le
brio dont elle est coutumière, son permis de
conduire.
Le café et la religion
00
Quelques planteurs du district de Kyambu
du Kenya avaient envoyé à Londres, pour
être vendus au bénéfice de leur petite église,
15 cwt de café. Quand la cause de cette vente
aux enchères fut connue des acheteurs de
Mineng Lave, ils surélevèrent leurs prix a
un taux tout à fait inconnu et une somme de
plus de 200 £ fut atteinte pour permettre
l'agrandissement de la petite église de pierre
des hautes terres à café de la colonie de
Kenya.
41»
16 Les artistes coloniaux
---0-0-
Bourses dé voyage
Le jury mixte de la Société des Artistes
français,de la Société nationale et de la
Société coloniale des artistes a attribué
les lx>urses de voyage suivantes : Pour
Madagascar, Mlle Chnot. slatuaire : pour
l'Indochine, M. Yinie, peintre ; poiir VAfri-
que. OCcidruflllr, M. Moniep, statuaire,
pour l'Afrique Kquatoriale, M. Tondu,
peintre : pour le Maroc, M. Géniwt. pein-
tre : pour VAhjSrie (prix DlImonlin\ M. lau-
don peintre ; M. Musset, peintre ; M. ik>rga.
graveur : M. Géo Fournier et Mlle de Bour-
gade, peintres.
LIRE EN SECONDE PAGE :
DFRATS DE TA rilAMHHE
LE NUMERO : 80 CENTIMES
samedi soin, il juin iny7
Les Annales Coloniales
Ut IRT"'qff. m
luim jy ggMWflL
Dwmtium i Mamo RUtDtL et L.-G. THÉBAULT
im AntlM COLORIALBS ne pMfrfenf qu Ùl Orll*
tIt. mldit., qui sont Leur propriété exclusive.
jmuijHMTiini
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rame t7
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- 8..--"
ABONNEMENTS
tIHe le supplément illustré :
Un «a 6 Moi. 3 Moi*
Francs et
Colonies 120» 65 » 35 o
Étranger 180 > 100 > 50 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
Le CTUBfleiteaeBl des phosphates
Cette affaire honni soit qui mal y
pense mérite d'être surveillée de près.
La t - f, - - - , m owd-afrkmine, réunie
à Twris; avait, le 23 mars 1926, adopté la
résolution suivante : 8 Considérant l'intérêt
primordial que présente pour la France et
les trois gouvernements de l'Afrique du
Nord le développement de la production des
phosphates naturels, la Conférence émet
l'avis qu'aient lieu périodiquement (en prin-
cipe, deux fois par ah, au printemps et à
l'automne) des réunions des services inté-
ressés des trois gouvernements de l'Afrique
du Nord, à l'effet d'examiner la situation
d'ensemble de cette industrie, de procéder à
des échanges de vues sur le marché mondial
des phosphates, de prendre chacun, en ce
qui le concerne, les mesures nécessaires pour
satisfaire dans tous les cas aux besoins de
la consommation en assurant, dans la me-
sure du possible, la bonne marche des entre-
prises productives. Les oonféreRts. pourront,
s'ils le jugent utile, appeler auprès d'eux,
pour être entendus, les exploitants de chacun
des pays ou leurs délégués. »
Le procès-verbal officiel de la 4* Confé-
rence nord-africaine, réunie à Alger du 7 au
zo mai 1927, ne fait aucune allusion à la
question du contingentement, mais M. Lu-
, dea Saint, Résident Général de Tunisie,
dans une interview accordée à la Dépêche
Tunisienne a déclaré :
« Cette année-ci pour ne citer que les
principales ont été examinées : la ques-
tion des phosphates où, une fois de plus,
s'est affirmée la bonne entente entre les trois
pays pour une exploitation rationnelle et
utile de leurs gisements respectifs, qui ne
peut que leur être profitable à tous les
trois.
Et nous pouvons nous poser la question :
pourquoi ce silence discret à Alger et ces
confidences à Tunis?
Nous trouverons la réponse ou les priDci-
paux éléments techniques de la réponse dans
un très remarquable rapport présenté par
notre ami Charles Baron, Président de la
Commission des Mines et où se trouve traitée
la question avec une clarté et une science
qu'on ne pouvait attendre que de ce chimiste
compétent entre tous.
Suivons donc, avec Charles Baron, l'his-
toire des phosphates nord-africains.
Les années d'avant-guerre furent, pour les
entreprises phosphatières tunisiennes, des an-
nées d'incroyable prospérité. De 1910 à 1913
la consommation européenne augmente, en
moyenne, de 278.000 tonnes par an. Elle
atteint, en 1913. 4.385.000 tonnes. La Tu-
nisie fournit 1.985.000 tonnes soit 45,30
de cette consommation. Déduction faite du
pris du fret, le prix de vente, ports tuni-
siens, oscillait entre 20 et 28 francs la tonne,
pour un prix en Europe de 3°. à 36 francs
la tonna.
Depuis la guerre, on constate, après une
diminution sensible, au cours des années
1915-1919, une progression modérée de la
consommation européenne qui passe de
4.249.000 de tonnes en 1923, à 4.789.000 en
1924 et 5.191.000 en 1925. Le prix de
vente n'a augmenté que dans des proportions
relativement faibles, atteignant, actuelle-
ment, 78 francs environ par tonne, franco
bord, port d'embarquement..
La production des gisements tunisiens"-
si l'on en croit les statistiques officielles -
a dépassé l'exportation au cours de ces der-
nières années, très légèrement. En 1925,
pour une production de 2.691.000 tonnes,
l'exportation a été de 2.579.000 tonnes.
On peut penser que les grandes sociétés
phosphatières tunisiennes s'accommoderaient,
asse% volontiers, de la situation actuelle, si
elles ne se trouvaient àous la double menace
de concurrences particulièrement redoutables.
Voici d'abord le Maroc et son c Office
Chérifien b. Nous lisons dans le rapport de
Charles Baron :
a Le phosphate 58/63 d'où provient le
superphosphate à 14 d'acide phosphori-
que, le plus employé, s'est vendu, en 1926,
à raison de o fr. 80 l'unité franco-bord
ports tunisiens, soit à 48 à 50 francs la
tonne pour une teneur moyenne voisine de
60 Le phosphate marocain 75177 a
été livré franco-bord Casablanca sur la base
de 1 fr. 75 l'unité, soit environ 130 francs
la tonne. Une telle disproportion dans la
valeur respective de deux produits qui su-
bissent les mêmes charges d'exploitation, de
manutention et de transport, sans distinc-
tion de qualité, handicape totalement l'in-
dustrie des phosphates à bas titre. »
L'explication est parfaitement claire. Il
est parfaitement inutile d'y rien ajouter. Nul
ne s'étonnera que, de 80.000 tonnes en 1922,
la production de l'Office Chérifien se soit
élevée à 900.000 environ, en 1926.
Mais ce n'est pas tout. L'Algérie a émis
la prétention de mettre en adjudication les
gisements du Diebel Onk et du BIed-Hadba,
en Imposant l'obligation à l'adjudicataire
bemuel, après construction à ses frais d'un
embranchement à voie large de 115 kilomè.
tres reliant les gisements à Tebessa, de pro-
duire, au minimum, 400.000 tonnes en 1933,
800.000 tonnes en 1934, 1.200.000 tonnes,
en 1935
Enfin, la Tunisie possède, elle-même, de
nombreux gisements de phosphates doma-
niaux prospectés et prêts à être mis en ad-
JudicatioD.
On comprend que les grandes sociétés
phosphatières tunisiennes se IOIent émues et
a- su intéresser à leur cause les Pouvoirs
pnMics.
Le go juillet 19*6, à la suite de longs
pourparlers, une uunféicme avait Heu, à
Paris, sous la présidence de M. Queuille,
ministre de l'Agriculture, à laquelle assis-
taient des représentants du Parlement, le
directeur des mines au ministère des Tra-
vaux publics, le directeur des services scien-
tifiques au ministère de l'Agriculture, ur
conseiller d'Ambassade représentant les Af-
faires étrangères, les directeurs généraux des
Travaux publics des trois colonies et protec-
torats et les représentants des exploitants
intéressés.
Le projet élaboré, au cours de cette réu-
nion, comportait deux catégories de disposi-
tions principales :
Les gouvernements tunisien et algérien
s'engageaient à verser à une caisse de propa-
gande pour l'emploi des engrais phosphatés
d'origine africaine une contribution de
1 franc par tonne exportée des ports tuni-
siens et algériens. Les industriels intéressés
s'engageaient à verser une contribution
égale. L'Office Chérifien des phosphates lui-
même s'immolant sur l'autel de la
concorde - s'inscrivait pour une contribu-
tion égale à celle de ses concurrents.
Moyennant quoi « sous le haut arbitrage
du Gouvernement français, sans gêner le
Maroc dans l'extension normale de sa pro-
duction et en tenant compte des droits légi-
times acquis par les exploitations doyennes
d'Algérie et de Tunisie, l'entente sur une
répartition des ventes de phosphates entre
les trois colonies devait être réalisée. »
Le contingentement se ferait, en principe,
sur les bases de la répartition actuelle de la
production telle qu'elle ressort du tableau
suivant :
1923 1924 1925
6 8 01 nI 8 01
Tunisie 56,28% 53,13% 52,81%
Algérie 14,36 17,52 14,79
MarOc - - - - 4,78 9,53 14,55
Etats - Unis
et divers. 24,58 - 19,82 17,85
Mais voici qu'en Algérie de véhémentes
protestations s'élèvent.
On rappelle au Gouverneur Général les
déclarations qu'il faisait, le 15 juin 1926,
devant les délégations financières :
a Lorsque j'ai connu les conclusions de
cette conférence (réunie à Paris), j'ai fait
les réserves les plus expresses : on paraissait
ne pas admettre que l'Algérie put augmenter
la production de phosphates et j'ai estimé
qu'il fallait, de toute nécessité, réserver les
possibilités d'exploitation du Djebel-Onk.
Il est indispensable que l'Algérie reçoive
l'assurance formelle qu'elle aura, et pour sa
production actuelle, et pour sa production
future, les mêmes apaisements que demande
très légitimement le Maroc. »
On parle du a scandale du Djebel Onk,
du « mystère 9 du Djebel Onk.
Bien entendu, je me garde de prendre
parti dans cette querelle entre ces 8 étouf-
feurs » et ces 8 inventeurs ib.
Je crois, pour ma part, après avoir lu
l'étude objective de Charles Baron, que la
production phosphatière doit être, suivant
ses propres expressions « disciplinée, coor-
'donnée ». dans l'intérêt de la consomma-
tion d'abord et des phosphatiers ensuite seu-
lement.
Mais nous avons le droit de nous méfier.
Les phosphatiers sont riches et puissants. On
nous annonce que les producteurs de super-
phosphates de tous les pays y compris
ceux de France viennent de se réunir, ces
jours-ci, à Berlin, pour 1 discipliner et
coordonner. la défense de leurs intérêts.
Les Pouvoirs publics par la régie ché-
rifieonf: du Maroc, par les richesses encore
en puissance du Djebel Onk sont armés
pour défendre les intérêts de la collectivité
et des consommateurs. Qu'ils veillent! et
pour les aider, veillons 1
fiffaiiM Antonêlh,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomte politique A la Faculté de Droit
de Lyon.
Emmar de limite de Mr Yaancf
M. Pierre Godin, président du Conseil mu-
nkipal, a fait hommage hier au Résident de
la République du premier exemplaire de l'ou-
waae de M. René Weiss publié par le conseil
municipal relatant la léoeption solennelle à
1 Hôtel de Ville de S. M. Moulay Youssef,
sultan du Maroc, et l'inauguration de l'Institut
musulman et de la mosquée.
L'AVIATION mLONIAU
Le capitaine Pelletier Doisy vient de ter-
miner à Villaooubïav la mise au point de
son appareil 700 CV. de grand raid. 11
compte prendre le départ lundi matin de
1 aérodrome du Bourget, en compagnie du
capitaine Gonin, à destination de Saigon,
CJQ Il se propose d'atteindre en deux étapes.
u amènera ce soir son appareil au 34* ré-
giment d'aviation, au Bourget.
La Combe" MM Qmrz AM
"o.
Cette nuit a eu lieu. saHe Wagram, le bal
traditionnel des Qut'E arts, oè la mode et le
•Me cambodgiens éteint de ligueur. Mail dès
fa fin de I qwle midi d'hilr, Isa élèiea des
Beau-Arts, pmoimjufmt iiififi 01à de-
mj-vêtm, s'éteint promenés sor lep quais, dans
Moaftpamaata, Miahialiu et le quartier Latin.
AIIIIÏ avoir îmmmi bangnaftâ, ils se lemfi-
NIl pov biMSB à |«r bal pm-
longea him l am,
La colonie du Niger
-
Le colonel Maurice Abadie vient
de faire paraître à la Société dfEdi-
tions géographiques, maritimet et
coloniales sur la colonie - dit Niger, un très
important ouvrage qui complète très Mllrell-
seille., pour l'A.O .F., la série inaugurée en
1911-1912, sous la direction du Gouverneur
Clozel par Vadministrateur en chef Dela-
fosse (« Le Soudan : le pays, les peuples,
l'histoire, les civilisations. ib) et par VIn-
tendant des troufes coloniales facqhes Me-
niaud (c Géographie économique du Haut-
Sénégal-Niger 9).
Le livre du colonel Abadie est en effet
très complet. Il contient des indications très
détaillées sur la géographie du pays, sur la
géologie, V orographie, V hydrographie et la
climatologie ; il donne l'historique et la ré-
partition des populations, examine les diffé-
rentes races ou tribus installées entre le
fleuve Niger et le massif du Tibesti, donne
un aperçu des langues, de la littérature, des
arts, des sports, des institutions, des mœurs
et coutumes, des religions, etc. Enfin, il
traite des productions, de la ILore, de la
faune, de l'agriculture et de l' élevage, de
rindustrie et du commerce. Un dernier cha-
pitre, qui expose Vorganisation administra-
tive de la colonie, débute tar un historique
des explorations en Afrique centrale, résume
les conditions de la conquête et de l'occu-
pation française et se termine par des vues
sur la mise en valeur et Vavenir économique
de cette possession.
De cette dernière gues/ioll, nous dirons
nous-mêmes quelques mots. Nous sommes
tout à fait d'accord avec Vauteur pour re-
connaître que la situation géographique très
défavorisée de la colonie du Niger interdit
en fait, sauf pour la région du fleuve, tout
développement agricole pour V exportation
des produits sur VEurope. Mais nous serons
plus affirmatifs que lui sur nombre de
points. Il n'y a actuellement, dans l'inté-
rieur de la colonie, aucun moyen pratique de
communication; en Installerait-on que les
prix de transport, vu la distance qui sépare
la colonie de la mer, seraient fatalement
prohibitifs pour la majeure partie des pro-
duits à transporter.
La région de Zinder seule pourrait du
reste présenter un léger intérêt économique
parce que relativement peuplée (200.000 J'a-
bitants environ). Cette région est toutefois
nettement dans l'hinterland de la Nigéria
anglaise; elle ne peut se développer que par
et au profit de cette dernière colollie. La
zone du Tchad, pas plus que celles de
Tahoua, de VAir, de Bilma ou du Tibesti
ne présentent que des 'i°ssibilith de déve-
loppement extrêmement faibles, sinon nulles,
et ce n'est pas le passage éventuel d'un
transsaharien qui pourra modifier l'état de
choses existant. Habitants très clairsemés,
pluies très insuffisantes, eau rare dans le
sous-sol, tout concourt au maintien et même
au ralentissement d'une production déjà
excessivement faible, insuffisante pour assu-
rer une alimentation normale des popula-
tions,
La région de Niamey, nous l'avons dit,
doit être mise à part. Encore convient-il de
ne pas trop se faire d'illusions à son sujet,
car là aussi les pluies sont très peu abon-
dantes et ne permettent que des cultures dé-
terminées. La population de cette région at-
teint près de 500.000 habitants et bien que la
qualité de la main-d'auvre laisse beaucoup
à désirer, l'agriculture pourrait y prendre
un certain essor si le chemin de fer du Daho-
mey était prolongé jusqu'à Gaya. Des tra-
vaux d'irrigation, si l'utilité réelle en est dé-
montrée, c'est-à-dire s'ils peuvent aider elfi-
cacement à l'implantation de cultures nou-
velles, peuvent également exercer une in-
fluence heureuse sur ce pays. Mais tout ceci
est à échéance très lointaine et n'est guère
basé que sur des hypothèses.
En résumé, les possibilités économiques
immédiates ou prochaines de la colonie du
Niger sont extrêmement réduites et les possi-
bilités d'avenir ne sont guère plus considé-
rables. Ce tut une erreur que d'avoir érigé
l'ancien Territoire Militaire en colonie auto-
nome. On a grevé le pays de frais d'admi-
nistration ."elalive",ent très élevés, eu égard
à ses facultés contributives et Von ne voit
pas très bien quels avantages l'indigène peut
retirer des transformations réalisées.
Félicitons néanmoins bien vivement le co-
lonel Abadie d'avoir étudié avec tant d'at-
tention, et sous tous ses aspects, la colonie
qui fait l'objet de son livre. La documenta-
tion qu'il met à la portée de notre main peut
nous être infiniment précieuse.
Ptorr m VmhuU,
Député du Cher,
ancien ministre.
Dépêches de l'iadoclaiae
Port de Ralphong
Les mouvements du port de Haiphong en
mai 1927 se répartissent ainsi : entrées : 20
navires, d'une jauge totale brute de 91. 483
tonnes ; sorties : 35, fatige totale brute,
107.372 tonnes, savoir ;
Iimportations : Français 17, tonnes en
marchandises tO.M5 ; anglais 6, tonnes en
marchandises 2.324 ; japonais 5, tonnas en
marchandises 2.932 ; américain 1, tonnes en
marchandises 2.351 ; chinois 1, tonnes en
marchandises 187.
Exportations t Français 21, tonnes en
marchandises 14.505 ; anglais 5, tonnes en
marchandises 5.288 ; américain 1, tonnes erf
marchandises 1827 ; chinois 5, tonnes en
marchandises 5.80t.
Iradopaclft.
Cinéma colonial
: 0
Le bon factionnaire
Au cours des prises de vues du Duel, Jac-
ques de Baroncelli avait posté un Arabe en
action devant un camp. La scène tournée, il
"D fat, oubliant la sentinelle.
Le lendemain, passant par là, il vit son
Arabe, le fusil à la main, qui faisait de vi-
sibles efforts pour ne pas tomber de som-
meil.
Qu'est-ce'que tu fais là? demanda Ba-
roncelli.
- Missié, lui dit l'Arabe avec des yeux
candides, toi m'as dit attendre et pas bou.
ger. Moi attendre et bouge pas!
Une prime bien méritée récompensa le
zèle de ce fidèle gardien.
Erudition et Cinéma
Les réalisateurs du film Sous le ciel
d'Orient ont été guidés en Afrique du Nord
par Ch. Roger Dessort, ancien directeur de
la Reinte tunisienne et auteur de l'Histoire
de la Ville de Tunis.
A une connaissance complète de l'Algérie
et de la Tunisie, Roger Dessort joint d'in-
contestables dong artistiques; il en a donné
la mesure en mettant en scène, en 1921, le
beau film Marouf le savetier. Roger Dessort
compte réaliser prochainement un film
d'après un scénario qu'il a écrit récemment.
« Voyage au Congo »
Le théâtre du Vieux-Colombier donne en
exclusivité à Paris, jusqu'au 23 juin, la pri-
meur du Voyage ait Congo, film d André
Gide et Marc Allegret.
Ce voyage a coûté aux réalisateurs d'im-
menses fatigues. Ils en sont payés par la
faveur que montre le public aux documen-
taires de ce genre, mais on ne dira jamais
ttop la difficulté des prises de vues dans
certaines régions encore fort peu connues de
notre empire colonial.
« Voyage en Indochine »
Lundi prochain 13 juin, au Colisée, à
15 heures, a lieu la présentation du film
« Le Voyage en Indochine du prince et de
la princesse Achille Murat >», au bénéfice du
Dispensaire antituberculeux de Marennes.
*
Une exposition
coloniale et missionnaire
---()-o--
Cette après-midi a eu lieu à la salle Jouf-
froy, 70, rue Jouffioy, sous la présidence de
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, l'inau-
guration de l'exposition coloniale organisée par
ta Société des Missions Eyangéliques. C,, ,, , ,,
En remerciant le ministre des Colonies
d'avoir bien voulu inaugurer cette manifesta-
tion coloniale. M. Couve, directeur de la So-
ciété a attiré son attention sur la présence à cha-
cun des stands de missionnaires ayant vécu dans
le:t contrées dont les produits sont exposés, ce
qui permet aux visiteurs d'être exactement ren-
seignés. (Il n'en était hélas 1 pas de même à
l'exposition de caoutchouc aux stands des quel-
ques agences économiques qui étaient tenus par
un garçon de bureau.)
Les collections ethnologiques sont particuliè-
rement intéressantes. Nous devons signaler des
tableaux statistiaues pour chaque mission évan-
gélique. Pour Madagascar nous avons relevé 11
stations. 829 éRlises. un personnel européen de
33 membres, 291 ouvriers indigènes, 19.000 ca-
téchumènes, 130 écoles primaires avec 9.000
élèves, 15.000 enfants éduqués. 1 écol e nor-
male d'instituteurs, 1 école supérieure de com-
merce, 1 école industrielle et la léproserie de
Manan Kavary. Le stand de Madagascar est
en conséquence un des mieux achalandés. Les
peintures sur étoffe sont très originales.
Le Sénégal, la Côte-d Ivoire, le Cameroun,
la Nouvelle-Calédonie, Tahiti ont des exposi-
tions de vanerie, sparterie, d'armes fort curieu-
ses. Le Cameroun possède à lui seul deux so-
ciétés missionnaires évangéliques : la mission
française fondée par le missionnaire anglais
Saker qui comprend 4 stations. 436 églises et
8.950 catéchumènes et la mission sud-américai-
ne avec 6 stations et 47.000 catéchumènes.
Ainsi que cela aura lieu jusqu'au 26 juin,
pendant la durée de l'exposition, des films ci-
nématographiques et des projections fixes ont
été présentés aux visiteurs par le colonel Rol-
land de la section cinématographigue de l'ar-
mée, organisateur de séances cinématographi-
ques aux foyers du soldat en France et au Ma-
roc. Le film sur l'artisanat au Maroc qui a ou-
vert la série de ces projections était déroulé
sur le poste portatif d'enseignement « Pathé »
avec un générateur de lumière de 12 volts 2
ampères qui permet de s'installer n'importe où,
ce qui est un réel progrès dans l'art cinémato-
graphique. Organisée par M. Périer, cette
exposition est une très heureuse vulgarisation
des choses coloniales et elle remportera certai-
nement le même succès qu'à Marseille, Nîmes,
Montpellier, Le Havre, Strasbourg, Nancy
auprès des Parisiens qui s'intéressent de plus
en plus aux mœurs, coutumes, arts, religions
des populations de notre vaste empire colonial.
0.
AU SENAT
L M
A LA ON DES COLONIES
Le chemin de Kayes au Niger
La commission sénatoriale des Colonies
n'pet réunie hier après-midi, eous la prési-
dence du général Messimy.
Elle a désigné M. Maurice Ordinaire
comme rapporteur, pour avis, du projet
concernant le chemin de fer de Kayes au
Niger.
L Expotitton Coloniale
M. Charles Oetoncle, rapporteur pour
avis du projet d'Exposition Coloniale, a
donné lecture de son rapport. Colonialep, our
Après uri échange de vues et examen de
certaines critiques apportées au projet, la
commission a décidé d'attendre que la
Commission des finances ait statué sur le
rapport de M. Mario Roustan avant de se
prononcer définitivement elle-même sur les
conclusions du rapport de M. Charles De-
loncle, auxquelles d'ailleurs elle s'est mon-
loncle, dès Mer, entièrement favorable.
trée,
A la Mosquée de Paris j
00 :
L'Aïd el Kébir
La cérémonie de l'Aïd El Kébir a été ce-
lébrée hier matin à la mosquée de l)ars,
avec le concours d'une grande affluence de
musulmans de l'Afrique du Nord et de tous
les pays d'Orient.
Le ministre de Perse, Assad Bahador, pré-
sidait la fête religieuse avec, à ses côtés, le
ministre d'Egypte, le ministre d'Afghanis-
tan et le personnel des diverses légntion
musulmanes à Paris.
Pendant la cérémonie, les serviteurs de la
mosquée dressaient, dans la salle des confé-
rences de l'Institut musulman, les guéri.
dons bas autour desquels allaient s'accrou-
pir les convJves de la diffa subséquente ; les
uns s'empressaient autour d'une armée de
carafes en verre colorié, faisant le plein de
citronnade et chargeaient de pâtisseries
feuilletées ou saupoudrées de sucre fin dei
rilats en faïence bleue et verte. D'autres, à
a cuisine, surveillaient le couscouss mijo-
tant sur la braise rose. -
Le mouton embaumé, épicé, cuit à point,
avant qu'on ne l'eût mis à mort ; entendez
que ce n'est pas le même : te sacrifice est
un geste symbolique et la bête qui va ser-
vir au repas est tuée de la veille..
C'est dans le grand patio de marbre blanc
que le meurtre fut accompli : au sortir du
lermon, l'innocente victime attendait, les
deux oreilles allongées sur les yeux, sans
défiance : on la prit à deux poings par les
quatre pattes, on la coucha, le col offert, au
bord de la fontaine, tandis que l'iman,
tourn é vers la foule des notables cherchait
à qui remettre un couteau long, large et lui-
sant. Nous n'avons pas cru nécessaire d'en
voir davantage.
Trois moutons y passèrent et quand ce fut
fini, les donateurs se rendirent à la salle à
manger pour veiller à ce que les convives
ne manquassent de rien : une joie frater-
nelle éclairait tous les visages, on se bai-
sait l'épaule amicalement; les serviteurs
couraient, portant des cassolettes d'où la
myrthe exhalait une fumée tourbillonnante
et brandissaient à la rencontre des arrivants
l'aspersoir d'argent qui distille l'eau df
fleurs d'oranger sur les visages et les vête-
ments honorables.
Après la cérémonie, les ministres musul-
mans ont été salués au nom de l'Institut
musulman par son secrétaire général, M.
Rober-Raynaud. Le ministre de Perse a ré-
pondu en se félicitant de voir les musut-
mans du monde entier accueillis dans la ca-
pitale française où ils ont la joie de pou-
voir satisfaire aux règles de leur fol.
A la mémoire de la mission
Foureau - Lamy
En accord complet avec les héroïques
survivants de la mission Foureau-Lamy,
noire confrère Lo Mutin a décidé de faire
graver dans le marbre l'exploit et les noum
de ceux qui l'accomplirent.
La plaque qui commémorera la premièru
traversée du Sahara sera donc, en ces
jours prochains, apposée sur l'une des mu-
railles des Invalides.
Le Malin a pensé, en effet, que ce mar-
bre dédicacé a la vaillance ferait volontiers
corps avec la pierre historique qui abrite
dans son éternel sommeil le conquérant
prodigieux.
Non loin du tombeau où repose celui
qui forgea un empire éblouissant et éphé-
mère, une inscription pourra, sans dispa-
rate, rappeler l'œuvre de ceux qui, modes-
tement et au seul sacrifice de leurs propres
vies, ont su donner A la France son im-
mense et durable empire d'Afrique cen-
trale.
1 8.8
Les danois au Sahara
00
La seconde mission danoise composée du
professeur Olllfscll de Copenhague, du bo-
taniste Olaf Hagerup et du zoologue Il arr y
Madsen, dont nous ai-oiis annoncé le départ
pour le centre africain en mars dernier, est
arrivée à Tombouctoll.
8.
AU CONSEIL D'ÉTAT
Requête d'un ingénieur agronome du Cam.
bodge, M. Bui-Quang-Chieu.
Estimant que le Gouverneur général de
l'Indochine avait excédé ses pouvoirs en
prononçant son déplacement d'office en ver-
tu d'une décision en date du 10 décembre
1924, M. Bui-Quang-Chieu, ingénieur agro-
nome, inspecteur de 2e classe des services
agricoles au Cambodge, avait introduit une
requête au Conseil d Etat, aux fins d'obte-
iiir l'annulation de ladite décision.
Le requérant faisait remarquer que cer-
taines pièces de son dossier, étant surchar-
gées, on pouvait supposer la disparition (k
documents. il faisait également remar-
quer, qu'aucune nécessité de service
n'avant été invoquée dar.s l'arrête attaqué
pour motiver sa mutation, ledit arrêté était
donc entaché de vice de forme et de dé-
tournement de pouvoir et partant annule.
Cependant le Conseil d'Etat a rejeté la
requête de M. Bui-Quang-Chieu pour les
motifs ci-après :
.le numérotage des pièces qui, depuis
le début de la constitution du dossier, a subi
des modifications, n'est pas de nature à
entacher d'irrégularité la communication
qui a été donnée au requérant de son dos-
sier.
aucune disposition de loi ni de règle-
ment n'obligeait le Gouverneur général de
l'Indochine a motiver l'arrêté portant muta-
tion du requérant : .il n'est pas justifié
que cet arrêté ait été pris dans un but an-
tre que celui d'assurer le bon fonctionne-
ment du service.
Dès lors, M. Bui-Quang-Chieu n'est pas
fondé A soutenir que l'arrêté attaqué est
entaché de vice de forme, et de détourne-
1 ment de pouvoir.
.il s'ensuit que sa requête doit être re-
jotée.
TAUX DE LA PIASTRE
--0-
Le Gouverneur C.nrn\ de l'Indochine vient
de faire connaître mi ministre des Colonies qu'ft
la date du 9 juin 1027 le tnnx officiel de la pias-
tre était de 12 fr, 70.
BROUSSES
& BROUTILLES
--00--
Cigognes empoisonnées
Les cigognes ont regagné leurs toits d'Al-
sace. Depuis quelques années, leurs tribus
t'éclaircissaient. De ces figurantes à long
bec, il manque, cette année, un plus grand
nombre que jamais au décor charmant que
notre enfance aima dans les images du bon
Hansi et que notre âge mûr a vu pavoiser
aux couleurs françaises.
Les cigognes, dit-on, meurent empoison-
nées, loisqu'elles prennent leurs quartiers
d'hiver en Afrique, par les criquets dont
l'arsénic a fait des hecatomhes. Ces protec-
tiices de l'agriculture succombent victimes
de leur devoir, qui est de chasser l'acridien
et quelques autres agents de la « divine l'ro.
vidence ». Et c'est par la faute de l'homme.
D'autre part, l'assèchement des marais,
tant en Europe qu'en Afrique, réduit de \>lus
en plus l'habitat de ces sympathiques échus-
siers. Et là encore, l'homme, dans sa lutte
contre les forces mauvaises, tombe de Cha.-
tybde en Scylla.
Un de nos confrères conseille de << laisset
à la disposition des cigognes certaines ré-
gions marécageuses où elles peuvent chasser
le gibier qui leur sert de nourriture », et,
surtout, de découvrir fI un autre moyen de
combattre les criquets ».
Le premier remède est à étudier: des ré-
serves alimentaires pour échassier. aux-
quels des flèches indicatrices, suspendues à
mille mètres en l'air, épargneraient de fas-
tidieuses recherches, seraient une oeuvre
louable.
Mais le second nous parait préférable : il
faudrait employer contre les criquets d'au-
ties armes que le poison. Il cl vraiment
curieux que l'ingéniosité des inventeurs, ja-
mais à court lorsqu'il s'agit de détruire 1 es-
pèce humaine, soit si indigente par ailleurs.
Toqué, Dingo et Cie
L'un de mes collègues des Annales Lolo-
nulles annonce dans ce numéro que l'Algérie
possède désormais un asile d'aliénés
« Une lacune infiniment regrettable fst
donc comblée », qu'il dit
C'est a voir.
Evidemment, M Maurice Viollctte n'a
fait que son devoii en instituant < n Algérie
une forme d'assistance que tout pays civilisé
juge indispensable.
Mais il est toujours affligeant (l'enregistrer
une conquête de lot froide raison sut..- tous
ses contraires.
Jadis, et naguère encore, tout le monde, en
Afrique du Nord (comme en Afrique nuire)
devait aide et secours aux fous, considéiés
comme inspirés de l'esprit cl* Al 1 » h.
Maintenant, l'aide et le secours seront ad-
ministratifs.
Souhaitons du moins que le diu-cteur de
l'asile de Blida tienne à ses pensionnait es,
en les accueillant, un discours de ce genre :
« O-vous-qui-n'ètes- pas-comme-tout-le mon-
de, toqués, mabouls, dingos et autres fièies
des poètes, des génies, des chemineaux in-
dociles à tout collier, des pécheurs de lune,
je suis bien obligé, de vous ravir votre li-
berté. Vos délires, certes, sont S;I\ 1I:', mais
parfois redoutables. Nous, les sensés, si or-
gueilleux de nos actes et de nos paroles, nous
vous devons hommage, car nous savons que
par votre bouche, Allah babille mieux. Et je
vous promets que, dans toute la nu-sure pos-
sible, la prison vous sera douce. n
Audion
Amoi r, amour.
--0-0--
Une jeune Anglaise, faisant partie d'un cir-
que en tournée, vient d'épouser l'émir Shalan,
un che. jédouin, connu et redouté dans toute
la région de Damas.
Le consul britannique croyant à un enlève-
ment faisait rechercher la jeune femme et ce
fut cette dernière qui lui annonça son mariage
avec le cheik.
» ..a
La divette et les gavroches
o--
L'autre soir, près de la porte Maillot, une
jeune femme au teint. foncé apprenait à con-
duire une torpédo.
C'est-y pour retourner au Soudan ? de-
mande un gavroche. *
Faut pas vous faire des idées noires, ma-
demoiselle ! conseille un autre.
- On dirait Joséphine Baker ! risque une
« arpète ».
C'était elle, d' ailleurs, qui enlevait, avec le
brio dont elle est coutumière, son permis de
conduire.
Le café et la religion
00
Quelques planteurs du district de Kyambu
du Kenya avaient envoyé à Londres, pour
être vendus au bénéfice de leur petite église,
15 cwt de café. Quand la cause de cette vente
aux enchères fut connue des acheteurs de
Mineng Lave, ils surélevèrent leurs prix a
un taux tout à fait inconnu et une somme de
plus de 200 £ fut atteinte pour permettre
l'agrandissement de la petite église de pierre
des hautes terres à café de la colonie de
Kenya.
41»
16 Les artistes coloniaux
---0-0-
Bourses dé voyage
Le jury mixte de la Société des Artistes
français,de la Société nationale et de la
Société coloniale des artistes a attribué
les lx>urses de voyage suivantes : Pour
Madagascar, Mlle Chnot. slatuaire : pour
l'Indochine, M. Yinie, peintre ; poiir VAfri-
que. OCcidruflllr, M. Moniep, statuaire,
pour l'Afrique Kquatoriale, M. Tondu,
peintre : pour le Maroc, M. Géniwt. pein-
tre : pour VAhjSrie (prix DlImonlin\ M. lau-
don peintre ; M. Musset, peintre ; M. ik>rga.
graveur : M. Géo Fournier et Mlle de Bour-
gade, peintres.
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DFRATS DE TA rilAMHHE
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