Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-05-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 mai 1927 07 mai 1927
Description : 1927/05/07 (A28,N71). 1927/05/07 (A28,N71).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451066m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les Annales Coloniales
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Dwktmm 1 M. RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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Les AHSALKS CoLONIALES ne publient que des arti-
cles inédits, gui sont leur propriété exclusive.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Un ta 8 Moi* 3 mode
Franc* et
Colonies 120 • 85 9 U e
Étranrp 180 » too. 6t »
On s'abonne sans frais daaa
toua les bureau de part*.
Toujours à propos du Traassaharien
---- ..1
Je reviens encore une fois sur cette
question. J'ai omis, dans l'étude pu-
bliée dans l'un des d jerniers numéros
des Annales Coloniales, de signaler les
difficultés de la construction d'un ré-
seau transsahariec, et ce point est assez
important pour mériter une étude com-
nlémentaire.
.-------- -- - -
Les promoteurs du Transsaharien
ont-ils réftéchi, en effet, aux conditions
de réalisation des travaux nécessaires
de construction ? Quelle main-d'œuvre
comptent-ils employer à ces travaux !
Je veux bien croire que l'Algérie four-
nira les travailleurs pour les SOO ou 600
premiers kilomètres. Mais une fois
atteint le désert, dépassées les dernières
oasis, par quels moyens atteindra-t-on,
d'une part le centre de la Boucle du
Niger ; d'autre part, le Tchad et l'Ou-
banehi ?
On a mis quinze années à construire
la ligne du Thiès-Kayes, dont la lon-
gueur n'est cependant que de 650 kilo-
mètres. Pourtant, l'on a'disposé en per-
manence des équipes de manoeuvres né-
cessaires et le pays traversé, à peine
plus accidenté que le Sahara, offrait
presque partout des vivres et de l'eau,
en quantités restreintes parfois ; mais
néanmoins suffisantes pour l'alimenta-
tion des travailleurs. Les transports
d'eau destinés à compléter, à certains
endroits, les ressources locales, ont été
relativement insimifiants.
Qu'on juge des difficultés à surmon-1
ter pour alimenter en vivres et surtout
en eau les chantiers se trouvant en zone
absolument désertique, à des centaines,
voire même des milliers de kilomètres
des points de ravitaillement. Mais ce
n'est pas là que réside la principale dif-
ficulté. 11 s'agit, comme je l'ai dit, de
savoir où l'on prendra la main-d'œuvre
nécessaire aux travaux. Pour construire
les lignes prévues au projet de M. de
Warren (3.000 kilomètres au moins
pour le tracé Algérie-Soudan, plus
3.000 à 3.500 kilomètres pour l'embran-
chement Tchad-Oubanghi, soit, au to-
tal, plus de 6.000 kilomètres), il faudra
des milliers d'ouvriers pendant une pé-
riode qu'il n'est pas exagéré peut-être
de fixer à une quarantaine d'années et
à condition, encore, de pouvoir mener
les travaux sur différents - points, ce qui
nécessitera le transport préalable de ma-
tériel coulant à pied d'oeuvre, opération
déjà assez compliquée, puisque ce ma-
tériel, pour voie normale" ne pourra
emprunter, à moins d'être démonté, les
lignes construites dans nos colonies
d'Afrique.
L'A. E. F. ne pourra certainement
rien fournir comme travailleurs pour les
sections situées au nord du lac Tchad ;•
la colonie du Niger n'a pas la popula-
tion nécessaire pour offrir un appoint
appréciable ; quant aux diverses autres
colonies de r A. O. F., à l'exception de
la Haute-Volta, elles se plaignent tou-
tes déjà actuellement de l'insuffisance
de la main-d'œuvre pour leurs propres
travaux de mise en valeur. La Haute-
Volta est sollicitée de touttes pMts;
--- 1:L - 6. , faire tou-
la colonie n'arrive pas à satisfaire tou-
tes les demandes qui, à cet égard, lui
sont adressées. L'indigène du Mossi,
s'il n'est pas paresseux, répugne du
reste au travail réglementé ; - il naime
pas se lier par des contrats. Toute in-
tervention administratif toute pres-
sion excessive exercées en vue de faci-
liter les enrôlements de travailleurs se
traduisent par des exodes de ceux-ci
sur la Gola-Coast. où les Moisis, ins-
tallés à demeure, au nombre de plus de
100.000 déjà, trouvent chez leurs con-
génères, planteurs de cacaoyers, des
conditions de travail plus avantageuses
et surtout mieux à leur convenance que
Sellés offertes par l'Administration, les
colons ou exploitants européens de
l'Afrique occidentale.
La levée au Mossi de forts contin-
gents de travailleurs, pendant des an-
nées et des années, pour la construction
du Transaharien, né irsquerait-elle pua
de détacher complètement de nous ces
populations et de les faite -
vos la toimk voideup -
La construction du Tranasaharien,
de même que son exploitation, présen-
tera donc de très grandes difficultés.
Si cette mnnuuioi était vraiment jus-
tifiée par la mne en valeur possible des
temtoues liamsés ou même des terri-
toires terminus des bcuest ou si elle
Correspondait amplement à une néces-
sité vitale pour la Défense aatwmaK on
pourrait radmettre. Mais, nous l'avons
idite ni au premier de ces points de vue,
ni an seoond, In lignes transsaharien-
nes ne paraissent léeuement utiles pour
rmstent Dis ton, jwwuuui puniiaitiu
Ile telles chMm. Que l'en place donc
la capitaux frimeass, s'il en «M de d»-
de Pou-
,t r8 (1 - tue-
coup à faire dans cet ordre d'idées) et
dans celle de l'outillage, notamment
des ports, de nos colonies. Notre sécu-
rité n'y perdra rien ; notre industrie
et notre commerce y trouveront des
avantages autrement intéressants que
dans la traversée du Sahara par des
voies ferrées.
Tous les coloniaux véritables pensent
avec moi qu'en parlant du transsaha-
rien avant d'avoir outillé complètement
l'A. 0. F. et l'A. E. F., on met la char-
rue avant les bœufs.
A moins qu'on ne sache trop bien
ce qu'on veut faire !!!
Pierre Valacle,
Ancien ministre
Député du Cher,
f mtm
Croisière de la Jeanne d'Are
M. Georses Ley, ministre de la Ma-
rine. vient de fixer le programme de la pro-
chaine croisière de la Jearme-d' Arc, crqiseur-
école d'application des enseignes de vaisseau.
L'itinéraire est le suivant : Toulon, départ le
13 mai, Ajaccio du 14 au 18. Bizerte du 20
au 25. Bôft du 26 au 28, Alger du 29 mai
au 4 juin, Casablanca du 7 au 13, Vigo du
*16 au 20. Quiberon du 25 juin au 5 juillet.
Arrivée à Brest le 6 juillet.
1 .1'
LI MM j!tn!-
M. Lucien Saint, résident général, a quitté
Tunis vendredi se reniant à Alger, où il est
arrivé ce matin, Pour prendre part à la con-
férence nord-africaine des réstdents et fore-
verneurs généraux, Il est accompagné de
plusieurs membres de son cabinet civil et mili-
taire et, entre autres de MM. Créancier,
directeur général aux Finances. Ristelhueber,
de VIntérieur, Lescurc, de VAgriculture, et
Mourgnot, des Travaux Publics. (Par dépê-
che. )
L'AVIATION COLONIALE
00
flaint-Raphaél-âmérique du lad
L'avion Paris-Amérique latine, ayant à
bord le capitaine de vaisseau Mouneyres et
le mécanicien Petit, a décollé hier matin à
7 h. 15 (heure de Greenwich) du terrain
d'aviation de Saint-Louis, après avoir roulé
seulement pendant 280 mètres. Il était ap-
provisionné de 4.250 litres d'essence, pour
un vol de 26 h. 30 et un rayon d'action de
3.900 kilomètres.
Avant le départ pour Pernambouc, les
aviateurs avaient reçu le souhait de bon
voyage du colonel Renaud, commandant la
garnison. L'appareil avait été veillé la nuit
par une garde de tirailleurs.
A 11 h. 38 (heure de Greenwldt), l'équi-
page, qui possède la T.S.F. à bord, signa-
lait que tout allait bien.
La distance de Saint-Louis à Pernambouc
est de 3.200 kilomètres environ.
Les dernières dépéebes reçues par l'Ital-
cable de Rio-de-Janeiro et de Pernambouc,
jusqu'à ce matin 9 heures, s'accordent à
dire qu'on est sans aucune nouvelle du car
pitaine de SainURoman et du lieutenant
Mounayrea.
Lee dépêches ajoutent que l'inquiétude
croit au Brésil sur le sort des aviateurs
français.
Paris-Madagascar
Parmi lea raids en perspective, on annon-
ce que le commandant Giriar et le tieute-
nant Do, anciena recordmen du
monde de la distance, tenteront un voyage
particulièrement remarquable, s'ils le réali-
sent selon leur dessein : il s'agit de voler
de Paris à Madagascar en quatre étapes
seulement pour 11.100 kilomètres. Ils pilote-
ront un Bréoueft-Lorraine.
Le commandant Girier quittera Le Bour-
gs sur renseignements météorologiques,
au début de la pleine lune, (:'eaWrdiie après
le 14 nuL
Son itinéraire longtemps discuté par
l'Aéronautique passera par la Turquie, la
Syrie, l'te avec Khartotimr'la région
des Omn - Kissanga et Madagascar,
La croisière aérienne en Corse
Les deux hydravions pilotés par les deux
aviateurs Ponce et Corauge, ayant à bord
Mme Bokanowski et dm personnalités de
l'AéroOub de Fraoce, après avoir quitté
Marseille hier matin a 10 II. 30 et 10 h. 62.
ont amerri en rade d?Ajaccio à 11 h. 30 et
11 h. 40.
Casablanca-Valence
A Valcmce (llsPMM), on est une nou-
velles des deux (hydravions partis jeudi
matin de Casablanca pour valence. On
craint sérieusement qu'ils aient été victi-
mes d*un accident.
L'épilogue de la randonnée africaine
L'adjudant iRossi, qui, paru pour le Cen-
tre-Afrique, en compagnie du capitaine
Dévê, a était arrêté à Casablanca, a quitté
cette ville hier matin à 6 h. 30.
cette
Après un voyage, qui dura Il h. 45, et fut
renuu pénible par le mauvais temps sur
toute la traversée de rEepagne. tea deux
aviateurs ont atterri sans incident sur l aé-
rodrome de ViMacouNay.
t 1 ̃̃ ̃̃
A LA MEMOIRE
tm mmymnm (Mral
Mardi 10 mai, à 16 h. 30. de
Ht.'arttiJspnà
mmo*nnum il" à la .1.. * - B Aw
StSSÏÏ iaZiZiiZs
T;c I I;? C1.:(ILM
Coawil Généarl ds Ver et Gaïaïaay C*-
̃énl ds l'Aklfe, wT«t leu
it" «
BOISSONS
COLONIALES
es
Le Théisme n'est pas ce qu'àtn 1
vain peuple pense. Il ne constitue
pas un Rousseauismc revu, com-
plété et modifié à l'usage de ttos généra-
tions incroyantes. Le Théisme, malgré son
apparence religieuse, est un mot qui signi-
fie : l'abus du thé. De temps à autre, la mé-
decine et les médecins partent en guerre con-
tre un produit. Il faut bien passer le temps.
On tire des coups de pistolet en l'air, Les
badauds sont ravis et ne demandent même
pas si le même pistolet >t'a pas servi plu-
sieurs fois au même usage.
En ce moment, le thé passe un mauvais
quart d'heure. Aux colonies, il est cltargé
de nombreux méfaits. Les tireurs les plus
modérés font une distinction entre les thés
verts et rouges de mauvaise qualité et les
bons, ceux qui ne sont pas nocif s. D'autres
condamnent tout pèle et mêle ; ils tirent dans
le tas et sauve qui peut! On dénonce des
intoxications collectives dont le récit cause
un réel effroi; en tout cas, les désordres
physiologiques sont fréquents, nous dit-on,
chez les indigènes : affaiblissement rapide
et souvent mortel, désordres affrru:; de la
circulation, troubles inquiétants dc la vue,
diminution de la natalité d'autant plus sen-
sible que la consommation s'accroît.
Puis, comme la littérature médicale fait
succéder à un chapitre de physiologie un
chapitre d'économie politique et sociale, on
reproche au thé, vert ou rouge, d'amener la
diminution du rendement des travailleurs,
l'excitation malsaine, la fin de l'esprit
d'épargne, le développement de la paresse et
du golit de la rapine. Réquisitoire terrible.
Mais, dira-t-on, la sagesse consiste à ne flé-
trir que les abus. Il y a fatalement abus, ré-
plique le ministère public, quand on se livre
au théisme. A cette passion, il faut tout ou
rien. C'est comme pour l'absinthe -
j'ajoute : et pour l'eau minérale!
Un de mes voisins, qui regarde avec joie
sa vigne refleurir, m'a demandé : « Que ne
boit-on du vin aux coloniesî * Et il m'a
communiqué un article du Corriere Vinicolo
d'Italie où le docteur Dell' Orto éttumère
les mérites du vin comme boisson salutaire
et moyen thérapeutifue, surtout dans les cli-
mats où sévit le paludisme.
Tous Iss gens de mon âge connaissent la
chanson du vin de Marsala. Ce cru fameux
vient d'ajouter un fleuron à sa couronne
princière. Dans une clinique de Marsala, où
les paludéens sont en majorité, on a traité
20 malades par le vin excellent de Sicile. Ils
ont trouvé le régime délicieux. Songes que
le Marsala pesait 16 degrés et qu'on leur en
versait jusqu'à 200 grammest Les malades
voisins, nés sous une étoile défavorable, ont
été privés de ce réconfort. Eh bien! les doc-
teurs de la Croix Rouge d'Italie ont constaté
que, tandis que les seconds étaient secoués
par des crises de fièvre paludéenne tré-
quentes, ne goûtaient pas les douceurs du
sommeil et ne trouvaient pas la guérison, les
premiers n'avaient que des accès de fièvre de
plus en plus rares, subissaient beaucoup
mieux l'action de la quinine et arrivaient à
la guérison par les voies les plus douces.
Il y a 28 ans que le 'docteur Dell' Orto
expérimente les bienfaits du vin dans les cas
d'infection, de gastrite, de paludisme. « Une
goutte d'alcool, écrit-il, paralyse les mouve-
ments du bacille du typlms (et de bien
fi' autres), le vin contient du fer et du tanin,
utiles pour les canaux artériels, il apporte
au foie les calories nécessaires. »
a Vous le voyes, m a dit triomphalement
mon vigneron, le vin est la boisson coloniale
par excellence : vous devriez bien faire un
article là-dessus : vous abaissez le thé, vous
élevez le vin, vous rendez service à la plus
grande France. J'ai secoué la tète et j'ai
ajouté : « Et je me fais honnir par d'au-
tres médecins qui me convainquent d'igno-
rance et me décernent un bonnet d'âne au
nom We la Faculté. C'est dommage, a-t-il
ripostél Pavais rèvè d'un beau sstjet de
peinture pour le prix de Rome et le lauréat
aurait fu exposer son œuvre à l'Exposition
Coloniale. Peut-on savoir lequel t Vo-
lontiers : Bacchus aide Esculap e à terrasser
les maladies dans la plus grande France. »
Mario Rouit an >
Sénateur de tHéroult, ancien ministre
Vice-vréHdent de la Commission
sénatoriale des colonies.
- ..a
0a spectacle aatilais à Paris
---0-0-- à
Dans quelques jours, la Compagnie des
Jonchets, désireuse de faire connaître au
public parisien les manifestations artistiques
malheureusement trop peu connues de la
France d'Outre-mer, consacrera une partie
de son prochain spectacle aux « Danses,
chants et musique des Antilles., et, grAce
elle, flottera un instant, dans l'atmosphère
lourde de Paris, un peu du parfum des Iles
du Vent. Elle présentera en effet, les 21 et
28 mai, en soirée, 4, square Rapp, un spec-
tacle que, sur son initiative, des Guadelou-
péens et des Martiniquais de Paris ont orga-
nisé avec le concours d'un orchestre et de
danseurs créoles. Ca biguine, la danse bien
connue des Antillais, sera, naturellement, du
programma. - - - --
Au début de là soirée, la Compagnie des
Jonchets jouera, ainsi que les journaux l'ont
annoncé, Le Souffle sur la Flamme, pièce
en trois tECtel de Léon Lemonnier.
dbpart
–«M>–
M. Maurice Viollette, Gouverneur Général
de P Algérie, anivé jeudi matin à Marseille,
a pris paSMae sur le uswebol Gometmem-Cé-
nérei'ChmS, à destination d' Alger, - il e*
«rivé fcier à P®.
Après la Catastrophe
La castastrophe qui aboutit à la destruction
de Tamatave pose à nouveau le problème de
l» «réation d'un grand port dans cette ville. EU
cette préoccupation est fort vive si nous eu
jugeons par les correspondances qu elle nous
vaut. A vrai dire, elles émanent surtout des
commerçants de Tamatave que l' avenir in-
quiète. Mais partie dans cette affaire, ils font
intervenir et cela se comprend leurs
intérêts personnels. Or, la question posée est
beaucoup plus haute, et hs intérêts privés ne
doivent pas venir, une fois de plus, fausser la
solution.
Je causais justement de cela avec le com-
mandant d'ime de nos grosses unités navales
marchandes qui fréquentent régulièrement Ma-
dagascar. Il y a vingt ans, ce marin était sim-
ple matelot et naviguait déjà sur les côtes de
i Grande-Ile. On ne saurait donc lui refuser
une compétence spéciale en matière maritime
touchant notre colonie de l'Océan Indien. Et
voici ce qu'il me dit :
Dans toutes questions, il y a des solutions
de bon sens que seuls les techniciens - ou la
politique peuûenl ou modifier ou fausser.
Voyez la carte. Vous constaterez que les na-
vires venant de France touchent en premier lieu
le port de Majunga et qu'il leur faut encore
cinq ou six jours de navigation pour se rendre
à rfamatave. Puis, que la distance Majunga-
Tamatave est sensiblement la même que celle
Tnmatave-Tananarive. Dès lors. il est indiqué
que les voyageurs et les marchandises prove
nant d'Europe à destination de l'intérieur. et
vice versa, débarqueront ou iront à Majunga si
une voie de transit leur est offerte sur la capi-
tale. Si ce trafic se fait depuis trente ans par
Tamatave, c'est qu'on l'a détourné artificielle-
ment par le moyen du chemin de fer de Tana-
narive-Côte-Est de sa voie régulière. On sait
que cette voie - ferrée - fut construite sur - la pres-
sion des parlementaires de La Réunion. Ne
récriminons pas elle était nécessaire. Mais
la faute fut de ne pas continuer amsitôt sur
Majunga. Or, non sommes en train de vou-
loir en commettre une seconde : la construction
d'un grand port à Tamatave qui ne coûtera pas
moins de 100 millions. La catastrophe qui a
détruit cette ville ouvrira-t-elle les yeux de
ceux qui ne veulent pas voir. Combien de fois,
en rade de Tamatave. n'ai-je pas fait remar-
quer à certains de mes passagers la folie d'avoir
accumulé sur la pointe Tanio - cette lagune
à peine plus élevée que le rivage toutes les
installations du port, de la douane, du chemin
de fer. Il était évident que le moindre raz de
marée devait avoir raison de tout cela. Je l' ai
souvent dit, hélas ! Eh bien un grand port
creusé dans le rivage sera également à la merci
du prochain raz de marée qu'on doit prévoir.
Les ouvrages de protection seront démolis -
les navires à quai gravement avariés - les ins-
tallations détruites tout comme hier. Va-t on
persister ? La Réunion a eu satisfaction, le
chemin de fer existe. Qu'on se contente de
rendre la tenue des navires sur rade plus facile
en fermant l'entrée des récifs à la grosse houle
du large. Il n'y faudra que quelques millions ;
qu'on reconstruise douanes et gare de chemin
de fer en un autre endroit, en tenant compte de
la leçon de la catastrophe. Ce sera suffisant.
Avec les 100 millions préous pour le port, on
construira le chemin de fer sur Majunga au
moins jusqu'à Ambato. De là. Voyageurs et
bagages iront au terminus par auto et les mar-
chandises par voie fluvicle. Et l'amélioration
préoue de ce port suffira au trafic pour quel -
ques années.
- Ainsi s'exprima notre vieux loup de mer.
Le problème posé est, en effet, très grave pour
Madagascar. Nous retenons surtout cet argu-
ment : Tamatave est sur la route des grands
cyclones. Il est donc constamment menacé dans
son existence. Dès lors, est-il logique de per-
sister à en faire le plus grand port de la Grande
Ile ?
X. Y. Z.
t ^1^
Le statut de Tanger
-(H)--
A la suite do la conversation qu'a eue
avant-hier M. Quinonies de Léon avec M.
Aristide Briand, le Conseit des ministres a
examiné hier !a marche des pourparlers
engagés au sujet du statut de Tanger. Des
informations d'allure officieuse disent
qu'une parenthèse a été ouverte, pendant
laquelile les délégués des deux nations pro-
tectrices ont observé une attitude expec-
tante en attendant les insu'uctioI18 du Gou-
vernement de Madrid du fait de nouvelles
modalités dans ?a manière d'envisaiger la
question. « Toutefois, spécifient les mêmes
informations, cette parenthèse n'a nulle-
ment été une suspension de pourparlers,
comme on aurait pu le penser. »
Dernièrement, par L'intermédiaire de ses
délégués, le Gouvernement français a
remis un nouveau mémorandum aux négo-
ciateurs espagnols, qui l'ont transmis à
Madrid. Les conversations continuent,. sans
que leur lenteur ouïssent être une cause de
surprise.puisque le Gouvernement espagnol
avait laissé entrevoir qu'il en serait ainsi
au moment même où les délégations fran-
çaise et espagnole prirent contact.
Le général Primo de Rivera a d'ailleurs
déclare que les deux délégations travaillent
dans une atmosphère de complète harmo-
nie ; la nature du problème, a-t-il ajouté,
ne permet pas une plus grande célérité
pour aboutir à un accord final.
1 4»
A Tanger
00
Une centaine de savants portugais et es-
pagnole, de retour du congrès de Cadix,
arriveront le 9 mai à Tanger.
!– ,..
&r 811 mm Il mh**
04>--
L'Académie des inscriptions a élu mem-
bre titulaire M. William Marçais, direc-
teur de l'enseignement indigène en Tunisie,
professeur au Collèga de France.
La lutte contre les criquets
à Madagascar
M. Zolotarewski, chargé par le Gouverne-
ment Général de Madagascar et Dépendances
d étudier les meilleures méthodes à employer
pour la destruction des sauterelles qui causent
de grandes pertes à la colonisation dans la
Grande lie depuis deux ans, est sur te point
de terminer ses travaux. Il a successivement
effectué un voyage d'études dans le nord et le
nord-ouest de l île, atin d étudier ces insectes
mal faisans, et a reconnu que l'espèce était la
même que celle que l'on rencontre en Afrique
du Sud. Interviewé par les colons de ces ré-
gions, M. Zolotarewski préconise pour détruire
les criquets les appâts à base d'acide arsénieux
déjà employés en Algérie et Tunisie. Ur, au
sujet de ces ingrédients, la notice publiée par
la Direction générale de l'Agriculture, du
Commerce et de la Colonisation de la Régence
de I unis consacrée au criquet pèlerin, s' expri-
me comme sutt : « Les préparations à base
d arsenic ont l'inconvénient d'être dangereux
pour l'homme, les animaux et même les plan-
tes : leur emploi nécessite de grandes précau-
tions et un personnel très prudent. »
Un voit de suite le danger qu il y aurait à
mettre de telles préparations entre les mains
d'indigènes. Sans oublier les mauvaises inten-
tions que les autorités administratives peuvent
suspecter, n'oublions pas également que la
moindre erreur ou imprudence dans l'emploi de
ces produits pourrait causer de graves accidents.
En France, ils sont soumis, d'ailleurs, à des
mesures très sévères de surveillance.
Il faut également envisager que lorsque la
population indigène connaîtra le danger que
présente l'emploi de l'arsenic, et surtout si
quelques animaux d'élevage périssent de façon
suspecte, il ne sera plus possible de compter
sur sa collaboration déjà bien précaire actuel-
lement.
Enfin, il faut signaler un autre réel danger.
Dans les régions peuplées, la population ra-
masse volontiers les criquets et les sauterelles
qui ont pu être atteints par le feu. Mis en sacs,
ces insectes sont portés suj "les marchés et ven-
dus pour 1 engraissement des porcs. Si bien
qu'un colon de l' Imerina pouvait récemment
dire que les porcs actuellement étaient essen-
tiellement de l'essence de criquets. Lorsque
partie de ces acridiens seront détruits par les
appâts à base d'acide arsénieux, pourra-t-on
empêcher leur ramassage et leur vente ? On
voit, par ces quelques aperçus de la question,
combien la mesure proposée est grosse de dan-
gers.
Resterons-nous désarmés devant le criquet.
plaie de Ja Grande lie ?
} -----
Recrues pour le Muséum
Par le Bentardin-dc-Sainl-l'ierrc, cuuuiei
île l'Océan Indien, sont arrives à Marseille
deux lions et divers animaux sauvages desti-
nés au Muséum d'histoire naturelle de Paris,
qui va ainsi enrichir sa ménagerie pour
laquelle il réclame des fonds. Les locaux et
les bâtiments, tout le matériel en un mot,
exigent de grandes et urgentes réparations,
que le manque de crédits fait retarder sans
cesse en compromettant gravement l'avenir
de notre jardin zoologique. N'y aura-t-il pas
un mécène français ami des bètes et de
1 histoire naturelle pour doter le Muséum
d'une forte somme avec laquelle les grillages
seront réparés, le sol des cages bitumé et
l'alimentation des animaux largement assurée.
Grâce au lèle et au dévouement du personnel,
fort restreint, les animaux sont fort bien
soignés et il serait regrettable que notre
appel ne soit pas entendu et nos vœux
exaucés.
: "; E. D.
*♦«.
Les aaimall exotiques arrivent.
mais pour Hambourg
0-0
Le paquebot Chantilly, courrier d' Indo-
chine, est arrivé hier matin à Marseille. Il y
avait à bord, venant de Saïgon, une véritable
ménagerie : 8 jeunes éléphants de 1 m. 50 de
haut, un gros éléphant de près de 3 mètres,
pesant 3.500 kilos, 1 chat-tigre, de nombreux
serpents, 1 petit ours, 1 série de singes, 1 cro-
codile. Le tout est destiné à une maison de
Hambourg.
Notre correspondant de Marseille nous in-
forme que le premier destinataire est M. de
Basilewski, à Cros-de-Cagjne (Alpes-Mariti-
mes), qui serait l'intermédiaire entre les pour-
voyeurs indochinois et le marché de Hambourg.
C'est justement ce que déplore la direction
du Muséum de Paris. La désaffection des
Français pour les animaux exotiques est ainsi
démontrée une fois de plus, et cependant per-
sonne ne mettra en doute combien il serait pré-
férable que cet enseignement vivant, fourni par
des animaux de nos colonies, soit fait dans
notre Muséwn d'Histoire Naturelle. Ajoutons
aussi qu'il serait préférable que le commerce
des fauves, qui semble très rémunérateur,
s'exerce au profit de notre Trésor plutôt qu'au
profit du trésor allemand.
Au Comité consultatif
du contentieux des colonies
e-o
Par arrêté du ministre des Cotonie. parti
a VOfficiel du 6 mai, est acceptée la démis-
sion de membre et de président du Comité
consultatif du Contentieux des Colonies, pré-
sentée par M. Michel Tardit, président de
section au Conseil d'Etat.
M. J.-L. Deloncle, conseiller 'ri''Et:\t, mem-
bre du Comité consultatif du Contentieux
des Colonies, est nommé président durlit
Comité, en remplacement de M. Michel Tar-
dit, démissionnaire.
£ -
TAUX DE LA PIASTRE
A
A la date du 2 mai. le taux de la piastre était
de tl fr. UK;
LE MAROC ÉCONOMIQUE
L'OI^IVIEW
par Louis Le Barbier
La patrie primitive de l olivier semble avoir
été la côte méridionale de l Asie-Mineure. Les
Carthaginois I implantèrent en Afrique du
Nord. Au Maroc, les deux principaux centres
où il est cultivé sont : la région de Fez et celle
d'un bout à l'autre du pays. Le nombre de
pieds, qui était seulement de 1.760.191, dépasse aujourd hui 3.500.000. C'est
une culture des plus intéressantes, très rému-
nératrice, et qui doit se développer encore. On
sait que l' olivier, qui commence à rapporter
vers sa dixième année, est en plein rapport
lorsqu'il compte vingt ans d'âge, et qu'il peut
devenir plusieurs fois centenaire.
L'olivier peut se reproduire soit par semis,
mais c'est do beaucoup la plus lente et la plus
ingrate façon de procéder, soit par éclat, c est-
à-dire en enlevant à l'aide d'une hemiinette
sur le tronc ou les branches des vieux arbres
une lame d écorce, ou les loupes qui s' y déve-
loppent, en mettant ces éclats en pépinière
(l'opération doit se faire vers avril). Vers octo-
bre de l'année suivante, après avoir élagué les
pousses les plus faibles, on en garde une qui
devient la souche du nouvel arbre. Cette façon
de procéder a l'avantage de reproduire exacte-
ment la variété de laquelle l'éclat est issu, à
la seule condition de prélever cet éclat au-
dessus du point de soudure de la greffe sur le
sujet duquel on a extrait l'éclat, s'il s'agit de
plants greffés. On peut aussi procéder en uti-
lisant les rejetons qui poussent au pied des
arbres adultes. Mais cette laçon de procéder
offre cette infériorité sur la reproduction par
« éclat J) que l'on n'obtient que des plants su-
iets, qu'il faut greffer eux-mêmes.
Quant à la bouture souvent employée
également c'est un fragment de 30 à 35
centimètres d'un rameau demi-ignifié, prélevé
sur un sujet vigoureux. Llle aussi reproduit
exactement le sujet sur lequel elle a été picle-
vée. Mais on a reconnu que les plantes ainsi
obtenues résistent moins bien à la sécheresse.
Lites doivent, de plus, rester de trois à quatre
ans en pépinière et être enlevées, en motte,
pour être mises en place. C'est une opération
assez coûteuse et délicate.
Reste enfin le Souquet. Ce mode de propa.,
gation consiste à prélever sur de vieux sujets
des blocs de bois recouverts sur une de leurs
faces d'une lame d'écorce et qu'on met en
terre. On recommande de donner à ces blocs
de bois une forme parallélipipédique aussi ré-
gulière que possible et de les faire d un poids
de 0 k. 500 au moins et parfois de 3 à 4 kilos.
Ils ne doivent être composés que de bois abso-
lument sain. On peut également les préiever
sur les racines principales. La végétation se
manitesto d'abord sur la lace couverte
d écorce, sous la torme de bourgeons et de pe-
tites branches. Les racines ne viennent
qu'après. On a dit non sans raison que le sou-
quet tonctionne à la laçon d un tubcrcuie de
pomme de terre. On s accorde à reconnaître
que, partout où l'emploi de ces souquets est
possible. c' est-à-dire sur les terrains où pous-
sent déjà de vieux oliviers, c'est de beaucoup
le meilleur moyen de reproduction.
Au Maroc, les olivettes indigènes sont toutes
mal entretenues. Ce n' est que dans les planta
tions créées ou dirigées par les Luropéens que
l'on pratique le greffage et la taille. Ur, tous
deux sont pour auisi due indispensables si l'on
veut obtenir un rendement vraiment commer-
cial et industriel.
tO -
Le greffage, qui se tait de différentes façons,
comme nous le verrons ci-après, est nécessaire
pour avoir de beaux fruits. On s'en sert soit
pour régénérer des plants adultes, soit pour
obtenir de jeunes arbres donnant de belles
olives, à petits noyaux et à chair ferme et
épaisse. Pour les jeunes plants, le gretfage
peut, soit être pratiqué sur place, les sujets
ayant été plantés un an ou deux d'avance, soit
être faits sur des sujets en pépinière, que l'on
met en place une fois greffés.
Les greffes les plus communément employées
tont la greffe en fente, celle en écusson et celle
en cuname.
La greffe en écusson est peut-être la meil-
leure de toutes, parce que c'est la moins sen-
sible à l'évaporation et que la partie végéta-
tive (l'oeil) ne se développe qu'au fur et à me-
sure de la mise en contact et de l' union des
tissus du sujet et du greffon.
Celle en fente, de mémo que celle en ra..
meau, que l'on emploie aussi quelquefois, offre
cet inconvénient que la reprise est plus diffi-
cile, à cause de l'évaporation active du rameau
sectionné du sujet, qui se produit souvent avant
que le contact soit suffisamment établi entre le
I iuiet et le RTeflon.
Enfin, la greffe en cuname est h culc indi-
quée pour la régénération d' arbres déjà vieux,
mais encore susceptibles de fournir une jeune
charpente ayant une végétation nouvelle.
Le greffage est indiqué dans les peuplements
normaux, c'est-à-dire ayant à l'hectare un nom.
bre d'arbres justifiant une exploitation ration-
nelle, si les arbres sont forts et vigoureux et si
le terrain est assez bon pour que les soins cultu-
raux aient leur influence.
Les arbres greffés commencent à produire
vers la quatrième année après leur greffe.
Quant à la taille, qui peut se faire tous les deux
ans après la récolte des fruits, elle est pour
l'olivier ce qu'elle est pour tous les arbres frui-
tiers. Llle dirige sa croissance, élimine 1e2
branches improduct i ves et augmenta la pro-
duction des autres. Elte permet enfin dans les
plantations créées d'avoir des arbres de belle
allure et de forte vitalité. Diiis les anciennes,
elle permet de redresser les meilleurs sujets et
de leur donner une charpente pratique.
Dans une plantation bien comprise, il faut
compter, selon le pays, de 25 arbres à l'hec-
tare, iusqu'à 100 ou mt.", 150, mais ce der.
nier chiffre est exagéré. î .es arbres trop serrés
souffrent : leur récolte s l'n ressent en quantité
et qualité ; un bon chiffre est 75 à 80. On
JMNAlJMTlMtR
Réduction & Administration:
M, IN ftM-IMHr
P.811 tr)
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Les Annales Coloniales
tm mmtmtt et rMmmtt Mi fwçwe -
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Dwktmm 1 M. RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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Les AHSALKS CoLONIALES ne publient que des arti-
cles inédits, gui sont leur propriété exclusive.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Un ta 8 Moi* 3 mode
Franc* et
Colonies 120 • 85 9 U e
Étranrp 180 » too. 6t »
On s'abonne sans frais daaa
toua les bureau de part*.
Toujours à propos du Traassaharien
---- ..1
Je reviens encore une fois sur cette
question. J'ai omis, dans l'étude pu-
bliée dans l'un des d jerniers numéros
des Annales Coloniales, de signaler les
difficultés de la construction d'un ré-
seau transsahariec, et ce point est assez
important pour mériter une étude com-
nlémentaire.
.-------- -- - -
Les promoteurs du Transsaharien
ont-ils réftéchi, en effet, aux conditions
de réalisation des travaux nécessaires
de construction ? Quelle main-d'œuvre
comptent-ils employer à ces travaux !
Je veux bien croire que l'Algérie four-
nira les travailleurs pour les SOO ou 600
premiers kilomètres. Mais une fois
atteint le désert, dépassées les dernières
oasis, par quels moyens atteindra-t-on,
d'une part le centre de la Boucle du
Niger ; d'autre part, le Tchad et l'Ou-
banehi ?
On a mis quinze années à construire
la ligne du Thiès-Kayes, dont la lon-
gueur n'est cependant que de 650 kilo-
mètres. Pourtant, l'on a'disposé en per-
manence des équipes de manoeuvres né-
cessaires et le pays traversé, à peine
plus accidenté que le Sahara, offrait
presque partout des vivres et de l'eau,
en quantités restreintes parfois ; mais
néanmoins suffisantes pour l'alimenta-
tion des travailleurs. Les transports
d'eau destinés à compléter, à certains
endroits, les ressources locales, ont été
relativement insimifiants.
Qu'on juge des difficultés à surmon-1
ter pour alimenter en vivres et surtout
en eau les chantiers se trouvant en zone
absolument désertique, à des centaines,
voire même des milliers de kilomètres
des points de ravitaillement. Mais ce
n'est pas là que réside la principale dif-
ficulté. 11 s'agit, comme je l'ai dit, de
savoir où l'on prendra la main-d'œuvre
nécessaire aux travaux. Pour construire
les lignes prévues au projet de M. de
Warren (3.000 kilomètres au moins
pour le tracé Algérie-Soudan, plus
3.000 à 3.500 kilomètres pour l'embran-
chement Tchad-Oubanghi, soit, au to-
tal, plus de 6.000 kilomètres), il faudra
des milliers d'ouvriers pendant une pé-
riode qu'il n'est pas exagéré peut-être
de fixer à une quarantaine d'années et
à condition, encore, de pouvoir mener
les travaux sur différents - points, ce qui
nécessitera le transport préalable de ma-
tériel coulant à pied d'oeuvre, opération
déjà assez compliquée, puisque ce ma-
tériel, pour voie normale" ne pourra
emprunter, à moins d'être démonté, les
lignes construites dans nos colonies
d'Afrique.
L'A. E. F. ne pourra certainement
rien fournir comme travailleurs pour les
sections situées au nord du lac Tchad ;•
la colonie du Niger n'a pas la popula-
tion nécessaire pour offrir un appoint
appréciable ; quant aux diverses autres
colonies de r A. O. F., à l'exception de
la Haute-Volta, elles se plaignent tou-
tes déjà actuellement de l'insuffisance
de la main-d'œuvre pour leurs propres
travaux de mise en valeur. La Haute-
Volta est sollicitée de touttes pMts;
--- 1:L - 6. , faire tou-
la colonie n'arrive pas à satisfaire tou-
tes les demandes qui, à cet égard, lui
sont adressées. L'indigène du Mossi,
s'il n'est pas paresseux, répugne du
reste au travail réglementé ; - il naime
pas se lier par des contrats. Toute in-
tervention administratif toute pres-
sion excessive exercées en vue de faci-
liter les enrôlements de travailleurs se
traduisent par des exodes de ceux-ci
sur la Gola-Coast. où les Moisis, ins-
tallés à demeure, au nombre de plus de
100.000 déjà, trouvent chez leurs con-
génères, planteurs de cacaoyers, des
conditions de travail plus avantageuses
et surtout mieux à leur convenance que
Sellés offertes par l'Administration, les
colons ou exploitants européens de
l'Afrique occidentale.
La levée au Mossi de forts contin-
gents de travailleurs, pendant des an-
nées et des années, pour la construction
du Transaharien, né irsquerait-elle pua
de détacher complètement de nous ces
populations et de les faite -
vos la toimk voideup -
La construction du Tranasaharien,
de même que son exploitation, présen-
tera donc de très grandes difficultés.
Si cette mnnuuioi était vraiment jus-
tifiée par la mne en valeur possible des
temtoues liamsés ou même des terri-
toires terminus des bcuest ou si elle
Correspondait amplement à une néces-
sité vitale pour la Défense aatwmaK on
pourrait radmettre. Mais, nous l'avons
idite ni au premier de ces points de vue,
ni an seoond, In lignes transsaharien-
nes ne paraissent léeuement utiles pour
rmstent Dis ton, jwwuuui puniiaitiu
Ile telles chMm. Que l'en place donc
la capitaux frimeass, s'il en «M de d»-
de Pou-
,t r8 (1 - tue-
coup à faire dans cet ordre d'idées) et
dans celle de l'outillage, notamment
des ports, de nos colonies. Notre sécu-
rité n'y perdra rien ; notre industrie
et notre commerce y trouveront des
avantages autrement intéressants que
dans la traversée du Sahara par des
voies ferrées.
Tous les coloniaux véritables pensent
avec moi qu'en parlant du transsaha-
rien avant d'avoir outillé complètement
l'A. 0. F. et l'A. E. F., on met la char-
rue avant les bœufs.
A moins qu'on ne sache trop bien
ce qu'on veut faire !!!
Pierre Valacle,
Ancien ministre
Député du Cher,
f mtm
Croisière de la Jeanne d'Are
M. Georses Ley, ministre de la Ma-
rine. vient de fixer le programme de la pro-
chaine croisière de la Jearme-d' Arc, crqiseur-
école d'application des enseignes de vaisseau.
L'itinéraire est le suivant : Toulon, départ le
13 mai, Ajaccio du 14 au 18. Bizerte du 20
au 25. Bôft du 26 au 28, Alger du 29 mai
au 4 juin, Casablanca du 7 au 13, Vigo du
*16 au 20. Quiberon du 25 juin au 5 juillet.
Arrivée à Brest le 6 juillet.
1 .1'
LI MM j!tn!-
M. Lucien Saint, résident général, a quitté
Tunis vendredi se reniant à Alger, où il est
arrivé ce matin, Pour prendre part à la con-
férence nord-africaine des réstdents et fore-
verneurs généraux, Il est accompagné de
plusieurs membres de son cabinet civil et mili-
taire et, entre autres de MM. Créancier,
directeur général aux Finances. Ristelhueber,
de VIntérieur, Lescurc, de VAgriculture, et
Mourgnot, des Travaux Publics. (Par dépê-
che. )
L'AVIATION COLONIALE
00
flaint-Raphaél-âmérique du lad
L'avion Paris-Amérique latine, ayant à
bord le capitaine de vaisseau Mouneyres et
le mécanicien Petit, a décollé hier matin à
7 h. 15 (heure de Greenwich) du terrain
d'aviation de Saint-Louis, après avoir roulé
seulement pendant 280 mètres. Il était ap-
provisionné de 4.250 litres d'essence, pour
un vol de 26 h. 30 et un rayon d'action de
3.900 kilomètres.
Avant le départ pour Pernambouc, les
aviateurs avaient reçu le souhait de bon
voyage du colonel Renaud, commandant la
garnison. L'appareil avait été veillé la nuit
par une garde de tirailleurs.
A 11 h. 38 (heure de Greenwldt), l'équi-
page, qui possède la T.S.F. à bord, signa-
lait que tout allait bien.
La distance de Saint-Louis à Pernambouc
est de 3.200 kilomètres environ.
Les dernières dépéebes reçues par l'Ital-
cable de Rio-de-Janeiro et de Pernambouc,
jusqu'à ce matin 9 heures, s'accordent à
dire qu'on est sans aucune nouvelle du car
pitaine de SainURoman et du lieutenant
Mounayrea.
Lee dépêches ajoutent que l'inquiétude
croit au Brésil sur le sort des aviateurs
français.
Paris-Madagascar
Parmi lea raids en perspective, on annon-
ce que le commandant Giriar et le tieute-
nant Do, anciena recordmen du
monde de la distance, tenteront un voyage
particulièrement remarquable, s'ils le réali-
sent selon leur dessein : il s'agit de voler
de Paris à Madagascar en quatre étapes
seulement pour 11.100 kilomètres. Ils pilote-
ront un Bréoueft-Lorraine.
Le commandant Girier quittera Le Bour-
gs sur renseignements météorologiques,
au début de la pleine lune, (:'eaWrdiie après
le 14 nuL
Son itinéraire longtemps discuté par
l'Aéronautique passera par la Turquie, la
Syrie, l'te avec Khartotimr'la région
des Omn - Kissanga et Madagascar,
La croisière aérienne en Corse
Les deux hydravions pilotés par les deux
aviateurs Ponce et Corauge, ayant à bord
Mme Bokanowski et dm personnalités de
l'AéroOub de Fraoce, après avoir quitté
Marseille hier matin a 10 II. 30 et 10 h. 62.
ont amerri en rade d?Ajaccio à 11 h. 30 et
11 h. 40.
Casablanca-Valence
A Valcmce (llsPMM), on est une nou-
velles des deux (hydravions partis jeudi
matin de Casablanca pour valence. On
craint sérieusement qu'ils aient été victi-
mes d*un accident.
L'épilogue de la randonnée africaine
L'adjudant iRossi, qui, paru pour le Cen-
tre-Afrique, en compagnie du capitaine
Dévê, a était arrêté à Casablanca, a quitté
cette ville hier matin à 6 h. 30.
cette
Après un voyage, qui dura Il h. 45, et fut
renuu pénible par le mauvais temps sur
toute la traversée de rEepagne. tea deux
aviateurs ont atterri sans incident sur l aé-
rodrome de ViMacouNay.
t 1 ̃̃ ̃̃
A LA MEMOIRE
tm mmymnm (Mral
Mardi 10 mai, à 16 h. 30. de
Ht.'arttiJspnà
mmo*nnum il" à la .1.. * - B Aw
StSSÏÏ iaZiZiiZs
T;c I I;? C1.:(ILM
Coawil Généarl ds Ver et Gaïaïaay C*-
̃énl ds l'Aklfe, wT«t leu
it" «
BOISSONS
COLONIALES
es
Le Théisme n'est pas ce qu'àtn 1
vain peuple pense. Il ne constitue
pas un Rousseauismc revu, com-
plété et modifié à l'usage de ttos généra-
tions incroyantes. Le Théisme, malgré son
apparence religieuse, est un mot qui signi-
fie : l'abus du thé. De temps à autre, la mé-
decine et les médecins partent en guerre con-
tre un produit. Il faut bien passer le temps.
On tire des coups de pistolet en l'air, Les
badauds sont ravis et ne demandent même
pas si le même pistolet >t'a pas servi plu-
sieurs fois au même usage.
En ce moment, le thé passe un mauvais
quart d'heure. Aux colonies, il est cltargé
de nombreux méfaits. Les tireurs les plus
modérés font une distinction entre les thés
verts et rouges de mauvaise qualité et les
bons, ceux qui ne sont pas nocif s. D'autres
condamnent tout pèle et mêle ; ils tirent dans
le tas et sauve qui peut! On dénonce des
intoxications collectives dont le récit cause
un réel effroi; en tout cas, les désordres
physiologiques sont fréquents, nous dit-on,
chez les indigènes : affaiblissement rapide
et souvent mortel, désordres affrru:; de la
circulation, troubles inquiétants dc la vue,
diminution de la natalité d'autant plus sen-
sible que la consommation s'accroît.
Puis, comme la littérature médicale fait
succéder à un chapitre de physiologie un
chapitre d'économie politique et sociale, on
reproche au thé, vert ou rouge, d'amener la
diminution du rendement des travailleurs,
l'excitation malsaine, la fin de l'esprit
d'épargne, le développement de la paresse et
du golit de la rapine. Réquisitoire terrible.
Mais, dira-t-on, la sagesse consiste à ne flé-
trir que les abus. Il y a fatalement abus, ré-
plique le ministère public, quand on se livre
au théisme. A cette passion, il faut tout ou
rien. C'est comme pour l'absinthe -
j'ajoute : et pour l'eau minérale!
Un de mes voisins, qui regarde avec joie
sa vigne refleurir, m'a demandé : « Que ne
boit-on du vin aux coloniesî * Et il m'a
communiqué un article du Corriere Vinicolo
d'Italie où le docteur Dell' Orto éttumère
les mérites du vin comme boisson salutaire
et moyen thérapeutifue, surtout dans les cli-
mats où sévit le paludisme.
Tous Iss gens de mon âge connaissent la
chanson du vin de Marsala. Ce cru fameux
vient d'ajouter un fleuron à sa couronne
princière. Dans une clinique de Marsala, où
les paludéens sont en majorité, on a traité
20 malades par le vin excellent de Sicile. Ils
ont trouvé le régime délicieux. Songes que
le Marsala pesait 16 degrés et qu'on leur en
versait jusqu'à 200 grammest Les malades
voisins, nés sous une étoile défavorable, ont
été privés de ce réconfort. Eh bien! les doc-
teurs de la Croix Rouge d'Italie ont constaté
que, tandis que les seconds étaient secoués
par des crises de fièvre paludéenne tré-
quentes, ne goûtaient pas les douceurs du
sommeil et ne trouvaient pas la guérison, les
premiers n'avaient que des accès de fièvre de
plus en plus rares, subissaient beaucoup
mieux l'action de la quinine et arrivaient à
la guérison par les voies les plus douces.
Il y a 28 ans que le 'docteur Dell' Orto
expérimente les bienfaits du vin dans les cas
d'infection, de gastrite, de paludisme. « Une
goutte d'alcool, écrit-il, paralyse les mouve-
ments du bacille du typlms (et de bien
fi' autres), le vin contient du fer et du tanin,
utiles pour les canaux artériels, il apporte
au foie les calories nécessaires. »
a Vous le voyes, m a dit triomphalement
mon vigneron, le vin est la boisson coloniale
par excellence : vous devriez bien faire un
article là-dessus : vous abaissez le thé, vous
élevez le vin, vous rendez service à la plus
grande France. J'ai secoué la tète et j'ai
ajouté : « Et je me fais honnir par d'au-
tres médecins qui me convainquent d'igno-
rance et me décernent un bonnet d'âne au
nom We la Faculté. C'est dommage, a-t-il
ripostél Pavais rèvè d'un beau sstjet de
peinture pour le prix de Rome et le lauréat
aurait fu exposer son œuvre à l'Exposition
Coloniale. Peut-on savoir lequel t Vo-
lontiers : Bacchus aide Esculap e à terrasser
les maladies dans la plus grande France. »
Mario Rouit an >
Sénateur de tHéroult, ancien ministre
Vice-vréHdent de la Commission
sénatoriale des colonies.
- ..a
0a spectacle aatilais à Paris
---0-0-- à
Dans quelques jours, la Compagnie des
Jonchets, désireuse de faire connaître au
public parisien les manifestations artistiques
malheureusement trop peu connues de la
France d'Outre-mer, consacrera une partie
de son prochain spectacle aux « Danses,
chants et musique des Antilles., et, grAce
elle, flottera un instant, dans l'atmosphère
lourde de Paris, un peu du parfum des Iles
du Vent. Elle présentera en effet, les 21 et
28 mai, en soirée, 4, square Rapp, un spec-
tacle que, sur son initiative, des Guadelou-
péens et des Martiniquais de Paris ont orga-
nisé avec le concours d'un orchestre et de
danseurs créoles. Ca biguine, la danse bien
connue des Antillais, sera, naturellement, du
programma. - - - --
Au début de là soirée, la Compagnie des
Jonchets jouera, ainsi que les journaux l'ont
annoncé, Le Souffle sur la Flamme, pièce
en trois tECtel de Léon Lemonnier.
dbpart
–«M>–
M. Maurice Viollette, Gouverneur Général
de P Algérie, anivé jeudi matin à Marseille,
a pris paSMae sur le uswebol Gometmem-Cé-
nérei'ChmS, à destination d' Alger, - il e*
«rivé fcier à P®.
Après la Catastrophe
La castastrophe qui aboutit à la destruction
de Tamatave pose à nouveau le problème de
l» «réation d'un grand port dans cette ville. EU
cette préoccupation est fort vive si nous eu
jugeons par les correspondances qu elle nous
vaut. A vrai dire, elles émanent surtout des
commerçants de Tamatave que l' avenir in-
quiète. Mais partie dans cette affaire, ils font
intervenir et cela se comprend leurs
intérêts personnels. Or, la question posée est
beaucoup plus haute, et hs intérêts privés ne
doivent pas venir, une fois de plus, fausser la
solution.
Je causais justement de cela avec le com-
mandant d'ime de nos grosses unités navales
marchandes qui fréquentent régulièrement Ma-
dagascar. Il y a vingt ans, ce marin était sim-
ple matelot et naviguait déjà sur les côtes de
i Grande-Ile. On ne saurait donc lui refuser
une compétence spéciale en matière maritime
touchant notre colonie de l'Océan Indien. Et
voici ce qu'il me dit :
Dans toutes questions, il y a des solutions
de bon sens que seuls les techniciens - ou la
politique peuûenl ou modifier ou fausser.
Voyez la carte. Vous constaterez que les na-
vires venant de France touchent en premier lieu
le port de Majunga et qu'il leur faut encore
cinq ou six jours de navigation pour se rendre
à rfamatave. Puis, que la distance Majunga-
Tamatave est sensiblement la même que celle
Tnmatave-Tananarive. Dès lors. il est indiqué
que les voyageurs et les marchandises prove
nant d'Europe à destination de l'intérieur. et
vice versa, débarqueront ou iront à Majunga si
une voie de transit leur est offerte sur la capi-
tale. Si ce trafic se fait depuis trente ans par
Tamatave, c'est qu'on l'a détourné artificielle-
ment par le moyen du chemin de fer de Tana-
narive-Côte-Est de sa voie régulière. On sait
que cette voie - ferrée - fut construite sur - la pres-
sion des parlementaires de La Réunion. Ne
récriminons pas elle était nécessaire. Mais
la faute fut de ne pas continuer amsitôt sur
Majunga. Or, non sommes en train de vou-
loir en commettre une seconde : la construction
d'un grand port à Tamatave qui ne coûtera pas
moins de 100 millions. La catastrophe qui a
détruit cette ville ouvrira-t-elle les yeux de
ceux qui ne veulent pas voir. Combien de fois,
en rade de Tamatave. n'ai-je pas fait remar-
quer à certains de mes passagers la folie d'avoir
accumulé sur la pointe Tanio - cette lagune
à peine plus élevée que le rivage toutes les
installations du port, de la douane, du chemin
de fer. Il était évident que le moindre raz de
marée devait avoir raison de tout cela. Je l' ai
souvent dit, hélas ! Eh bien un grand port
creusé dans le rivage sera également à la merci
du prochain raz de marée qu'on doit prévoir.
Les ouvrages de protection seront démolis -
les navires à quai gravement avariés - les ins-
tallations détruites tout comme hier. Va-t on
persister ? La Réunion a eu satisfaction, le
chemin de fer existe. Qu'on se contente de
rendre la tenue des navires sur rade plus facile
en fermant l'entrée des récifs à la grosse houle
du large. Il n'y faudra que quelques millions ;
qu'on reconstruise douanes et gare de chemin
de fer en un autre endroit, en tenant compte de
la leçon de la catastrophe. Ce sera suffisant.
Avec les 100 millions préous pour le port, on
construira le chemin de fer sur Majunga au
moins jusqu'à Ambato. De là. Voyageurs et
bagages iront au terminus par auto et les mar-
chandises par voie fluvicle. Et l'amélioration
préoue de ce port suffira au trafic pour quel -
ques années.
- Ainsi s'exprima notre vieux loup de mer.
Le problème posé est, en effet, très grave pour
Madagascar. Nous retenons surtout cet argu-
ment : Tamatave est sur la route des grands
cyclones. Il est donc constamment menacé dans
son existence. Dès lors, est-il logique de per-
sister à en faire le plus grand port de la Grande
Ile ?
X. Y. Z.
t ^1^
Le statut de Tanger
-(H)--
A la suite do la conversation qu'a eue
avant-hier M. Quinonies de Léon avec M.
Aristide Briand, le Conseit des ministres a
examiné hier !a marche des pourparlers
engagés au sujet du statut de Tanger. Des
informations d'allure officieuse disent
qu'une parenthèse a été ouverte, pendant
laquelile les délégués des deux nations pro-
tectrices ont observé une attitude expec-
tante en attendant les insu'uctioI18 du Gou-
vernement de Madrid du fait de nouvelles
modalités dans ?a manière d'envisaiger la
question. « Toutefois, spécifient les mêmes
informations, cette parenthèse n'a nulle-
ment été une suspension de pourparlers,
comme on aurait pu le penser. »
Dernièrement, par L'intermédiaire de ses
délégués, le Gouvernement français a
remis un nouveau mémorandum aux négo-
ciateurs espagnols, qui l'ont transmis à
Madrid. Les conversations continuent,. sans
que leur lenteur ouïssent être une cause de
surprise.puisque le Gouvernement espagnol
avait laissé entrevoir qu'il en serait ainsi
au moment même où les délégations fran-
çaise et espagnole prirent contact.
Le général Primo de Rivera a d'ailleurs
déclare que les deux délégations travaillent
dans une atmosphère de complète harmo-
nie ; la nature du problème, a-t-il ajouté,
ne permet pas une plus grande célérité
pour aboutir à un accord final.
1 4»
A Tanger
00
Une centaine de savants portugais et es-
pagnole, de retour du congrès de Cadix,
arriveront le 9 mai à Tanger.
!– ,..
&r 811 mm Il mh**
04>--
L'Académie des inscriptions a élu mem-
bre titulaire M. William Marçais, direc-
teur de l'enseignement indigène en Tunisie,
professeur au Collèga de France.
La lutte contre les criquets
à Madagascar
M. Zolotarewski, chargé par le Gouverne-
ment Général de Madagascar et Dépendances
d étudier les meilleures méthodes à employer
pour la destruction des sauterelles qui causent
de grandes pertes à la colonisation dans la
Grande lie depuis deux ans, est sur te point
de terminer ses travaux. Il a successivement
effectué un voyage d'études dans le nord et le
nord-ouest de l île, atin d étudier ces insectes
mal faisans, et a reconnu que l'espèce était la
même que celle que l'on rencontre en Afrique
du Sud. Interviewé par les colons de ces ré-
gions, M. Zolotarewski préconise pour détruire
les criquets les appâts à base d'acide arsénieux
déjà employés en Algérie et Tunisie. Ur, au
sujet de ces ingrédients, la notice publiée par
la Direction générale de l'Agriculture, du
Commerce et de la Colonisation de la Régence
de I unis consacrée au criquet pèlerin, s' expri-
me comme sutt : « Les préparations à base
d arsenic ont l'inconvénient d'être dangereux
pour l'homme, les animaux et même les plan-
tes : leur emploi nécessite de grandes précau-
tions et un personnel très prudent. »
Un voit de suite le danger qu il y aurait à
mettre de telles préparations entre les mains
d'indigènes. Sans oublier les mauvaises inten-
tions que les autorités administratives peuvent
suspecter, n'oublions pas également que la
moindre erreur ou imprudence dans l'emploi de
ces produits pourrait causer de graves accidents.
En France, ils sont soumis, d'ailleurs, à des
mesures très sévères de surveillance.
Il faut également envisager que lorsque la
population indigène connaîtra le danger que
présente l'emploi de l'arsenic, et surtout si
quelques animaux d'élevage périssent de façon
suspecte, il ne sera plus possible de compter
sur sa collaboration déjà bien précaire actuel-
lement.
Enfin, il faut signaler un autre réel danger.
Dans les régions peuplées, la population ra-
masse volontiers les criquets et les sauterelles
qui ont pu être atteints par le feu. Mis en sacs,
ces insectes sont portés suj "les marchés et ven-
dus pour 1 engraissement des porcs. Si bien
qu'un colon de l' Imerina pouvait récemment
dire que les porcs actuellement étaient essen-
tiellement de l'essence de criquets. Lorsque
partie de ces acridiens seront détruits par les
appâts à base d'acide arsénieux, pourra-t-on
empêcher leur ramassage et leur vente ? On
voit, par ces quelques aperçus de la question,
combien la mesure proposée est grosse de dan-
gers.
Resterons-nous désarmés devant le criquet.
plaie de Ja Grande lie ?
} -----
Recrues pour le Muséum
Par le Bentardin-dc-Sainl-l'ierrc, cuuuiei
île l'Océan Indien, sont arrives à Marseille
deux lions et divers animaux sauvages desti-
nés au Muséum d'histoire naturelle de Paris,
qui va ainsi enrichir sa ménagerie pour
laquelle il réclame des fonds. Les locaux et
les bâtiments, tout le matériel en un mot,
exigent de grandes et urgentes réparations,
que le manque de crédits fait retarder sans
cesse en compromettant gravement l'avenir
de notre jardin zoologique. N'y aura-t-il pas
un mécène français ami des bètes et de
1 histoire naturelle pour doter le Muséum
d'une forte somme avec laquelle les grillages
seront réparés, le sol des cages bitumé et
l'alimentation des animaux largement assurée.
Grâce au lèle et au dévouement du personnel,
fort restreint, les animaux sont fort bien
soignés et il serait regrettable que notre
appel ne soit pas entendu et nos vœux
exaucés.
: "; E. D.
*♦«.
Les aaimall exotiques arrivent.
mais pour Hambourg
0-0
Le paquebot Chantilly, courrier d' Indo-
chine, est arrivé hier matin à Marseille. Il y
avait à bord, venant de Saïgon, une véritable
ménagerie : 8 jeunes éléphants de 1 m. 50 de
haut, un gros éléphant de près de 3 mètres,
pesant 3.500 kilos, 1 chat-tigre, de nombreux
serpents, 1 petit ours, 1 série de singes, 1 cro-
codile. Le tout est destiné à une maison de
Hambourg.
Notre correspondant de Marseille nous in-
forme que le premier destinataire est M. de
Basilewski, à Cros-de-Cagjne (Alpes-Mariti-
mes), qui serait l'intermédiaire entre les pour-
voyeurs indochinois et le marché de Hambourg.
C'est justement ce que déplore la direction
du Muséum de Paris. La désaffection des
Français pour les animaux exotiques est ainsi
démontrée une fois de plus, et cependant per-
sonne ne mettra en doute combien il serait pré-
férable que cet enseignement vivant, fourni par
des animaux de nos colonies, soit fait dans
notre Muséwn d'Histoire Naturelle. Ajoutons
aussi qu'il serait préférable que le commerce
des fauves, qui semble très rémunérateur,
s'exerce au profit de notre Trésor plutôt qu'au
profit du trésor allemand.
Au Comité consultatif
du contentieux des colonies
e-o
Par arrêté du ministre des Cotonie. parti
a VOfficiel du 6 mai, est acceptée la démis-
sion de membre et de président du Comité
consultatif du Contentieux des Colonies, pré-
sentée par M. Michel Tardit, président de
section au Conseil d'Etat.
M. J.-L. Deloncle, conseiller 'ri''Et:\t, mem-
bre du Comité consultatif du Contentieux
des Colonies, est nommé président durlit
Comité, en remplacement de M. Michel Tar-
dit, démissionnaire.
£ -
TAUX DE LA PIASTRE
A
A la date du 2 mai. le taux de la piastre était
de tl fr. UK;
LE MAROC ÉCONOMIQUE
L'OI^IVIEW
par Louis Le Barbier
La patrie primitive de l olivier semble avoir
été la côte méridionale de l Asie-Mineure. Les
Carthaginois I implantèrent en Afrique du
Nord. Au Maroc, les deux principaux centres
où il est cultivé sont : la région de Fez et celle
pieds, qui était seulement de 1.760.
une culture des plus intéressantes, très rému-
nératrice, et qui doit se développer encore. On
sait que l' olivier, qui commence à rapporter
vers sa dixième année, est en plein rapport
lorsqu'il compte vingt ans d'âge, et qu'il peut
devenir plusieurs fois centenaire.
L'olivier peut se reproduire soit par semis,
mais c'est do beaucoup la plus lente et la plus
ingrate façon de procéder, soit par éclat, c est-
à-dire en enlevant à l'aide d'une hemiinette
sur le tronc ou les branches des vieux arbres
une lame d écorce, ou les loupes qui s' y déve-
loppent, en mettant ces éclats en pépinière
(l'opération doit se faire vers avril). Vers octo-
bre de l'année suivante, après avoir élagué les
pousses les plus faibles, on en garde une qui
devient la souche du nouvel arbre. Cette façon
de procéder a l'avantage de reproduire exacte-
ment la variété de laquelle l'éclat est issu, à
la seule condition de prélever cet éclat au-
dessus du point de soudure de la greffe sur le
sujet duquel on a extrait l'éclat, s'il s'agit de
plants greffés. On peut aussi procéder en uti-
lisant les rejetons qui poussent au pied des
arbres adultes. Mais cette laçon de procéder
offre cette infériorité sur la reproduction par
« éclat J) que l'on n'obtient que des plants su-
iets, qu'il faut greffer eux-mêmes.
Quant à la bouture souvent employée
également c'est un fragment de 30 à 35
centimètres d'un rameau demi-ignifié, prélevé
sur un sujet vigoureux. Llle aussi reproduit
exactement le sujet sur lequel elle a été picle-
vée. Mais on a reconnu que les plantes ainsi
obtenues résistent moins bien à la sécheresse.
Lites doivent, de plus, rester de trois à quatre
ans en pépinière et être enlevées, en motte,
pour être mises en place. C'est une opération
assez coûteuse et délicate.
Reste enfin le Souquet. Ce mode de propa.,
gation consiste à prélever sur de vieux sujets
des blocs de bois recouverts sur une de leurs
faces d'une lame d'écorce et qu'on met en
terre. On recommande de donner à ces blocs
de bois une forme parallélipipédique aussi ré-
gulière que possible et de les faire d un poids
de 0 k. 500 au moins et parfois de 3 à 4 kilos.
Ils ne doivent être composés que de bois abso-
lument sain. On peut également les préiever
sur les racines principales. La végétation se
manitesto d'abord sur la lace couverte
d écorce, sous la torme de bourgeons et de pe-
tites branches. Les racines ne viennent
qu'après. On a dit non sans raison que le sou-
quet tonctionne à la laçon d un tubcrcuie de
pomme de terre. On s accorde à reconnaître
que, partout où l'emploi de ces souquets est
possible. c' est-à-dire sur les terrains où pous-
sent déjà de vieux oliviers, c'est de beaucoup
le meilleur moyen de reproduction.
Au Maroc, les olivettes indigènes sont toutes
mal entretenues. Ce n' est que dans les planta
tions créées ou dirigées par les Luropéens que
l'on pratique le greffage et la taille. Ur, tous
deux sont pour auisi due indispensables si l'on
veut obtenir un rendement vraiment commer-
cial et industriel.
tO -
Le greffage, qui se tait de différentes façons,
comme nous le verrons ci-après, est nécessaire
pour avoir de beaux fruits. On s'en sert soit
pour régénérer des plants adultes, soit pour
obtenir de jeunes arbres donnant de belles
olives, à petits noyaux et à chair ferme et
épaisse. Pour les jeunes plants, le gretfage
peut, soit être pratiqué sur place, les sujets
ayant été plantés un an ou deux d'avance, soit
être faits sur des sujets en pépinière, que l'on
met en place une fois greffés.
Les greffes les plus communément employées
tont la greffe en fente, celle en écusson et celle
en cuname.
La greffe en écusson est peut-être la meil-
leure de toutes, parce que c'est la moins sen-
sible à l'évaporation et que la partie végéta-
tive (l'oeil) ne se développe qu'au fur et à me-
sure de la mise en contact et de l' union des
tissus du sujet et du greffon.
Celle en fente, de mémo que celle en ra..
meau, que l'on emploie aussi quelquefois, offre
cet inconvénient que la reprise est plus diffi-
cile, à cause de l'évaporation active du rameau
sectionné du sujet, qui se produit souvent avant
que le contact soit suffisamment établi entre le
I iuiet et le RTeflon.
Enfin, la greffe en cuname est h culc indi-
quée pour la régénération d' arbres déjà vieux,
mais encore susceptibles de fournir une jeune
charpente ayant une végétation nouvelle.
Le greffage est indiqué dans les peuplements
normaux, c'est-à-dire ayant à l'hectare un nom.
bre d'arbres justifiant une exploitation ration-
nelle, si les arbres sont forts et vigoureux et si
le terrain est assez bon pour que les soins cultu-
raux aient leur influence.
Les arbres greffés commencent à produire
vers la quatrième année après leur greffe.
Quant à la taille, qui peut se faire tous les deux
ans après la récolte des fruits, elle est pour
l'olivier ce qu'elle est pour tous les arbres frui-
tiers. Llle dirige sa croissance, élimine 1e2
branches improduct i ves et augmenta la pro-
duction des autres. Elte permet enfin dans les
plantations créées d'avoir des arbres de belle
allure et de forte vitalité. Diiis les anciennes,
elle permet de redresser les meilleurs sujets et
de leur donner une charpente pratique.
Dans une plantation bien comprise, il faut
compter, selon le pays, de 25 arbres à l'hec-
tare, iusqu'à 100 ou mt.", 150, mais ce der.
nier chiffre est exagéré. î .es arbres trop serrés
souffrent : leur récolte s l'n ressent en quantité
et qualité ; un bon chiffre est 75 à 80. On
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