VINGT-HUITIEME ANNEE. - N* 50 LE NUMERO : 30 CENTIMES
MARDI SOIn, 29 MARS IWT
JOIMAL JWTIDIEV
Rédaction & Administration t
M, RM AI mu-mur
PARIS 0")
vtwbnf. 1 Louvm is-n
- IYICHKLIKU «7-M
0
Les Annales Coloniales
Ùt annonce» et ,. sont rqm -
bureau du journal.
- ---- - --.
DIRECTEURS Maroe' RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
Le» Ammalmm COLONIALES ne publient tue êee «rtt-
afct inédite, qui sont leur proprtêUewàkittoê.
IIORIEIEHTS
emet le supplément MusM :
Ui m 4" OMM
F.
(MMIM no • m 9 u 9
tu. IN » t. t N »
on I 'UMUM - tnlo tua
lu@ im IONHI •§ porta,
1
Les œuvres sociales en A. O. F.
Parmi les œuvres sociales qui composent
l'un des éléments essentiels de notre politi-
que indigène, une des plus importantes ré-
side dans l'enseignement. Répandre, chez les
populations qui se sont confiées à sa bien-
veillante tutelle, les bienfaits de l'instruc-
tion et de l'éducation, telle est, en effet, la
caractéristique de la méthode coloniale de la
France et sa préoccupation généreuse, dès
l'instant où son pavillon flotte sur une terre
nouvelle.
Ce devoir fondamental de l'instruction pu-
blique a été merveilleusement compris et mé-
thodiquement appliqué par tous les Gouver-
neurs Généraux successivement placés à la
tête de l'A. O. F., depuis l'époque de la
fondation de nos premières écoles au Sénégal.
Après Faidherbe et Gnlliéni au Soudan, le
Gouverneur Général Roume, en 1903, réalisa
la première organisation générale de l'ensei-
gnement en A. O. F., dans un admirable
programme où était posé le principe essentiel
de la division de l'enseignement en degrés.
En 1912, des arrêtés locaux furent pris
par le Gouverneur Général Ponty, lesquels,
s'inspirant de la règlement t ion de 1903,
S'adaptaient plus complètent nt aux besoins
et au niveau scolaires de cha. jiie colonie du
groupe.
En 1918. l'unification paraissant achevée,
le Gouverneur Général Angoulvant, aujour-
d'hui mon collègue à la Chambre, pour tenir
compte des nécessités nouvelles créées par
la guerre, instituait une réglementation ap-
plicable aux écoles de toutes les colonies et
ayant pour objet principal la formation
d'une nombreuse élite intellectuelle indigène
dans des écoles centralisées à Dakar et
çorée,
Mais, en raison des divers inconvénients
qui résultèrent, pour le niveau des études.
de cette organisation et spécialement de la
concentration excessive des élèves dans les
seuls établissements scolaires de la capitale
(1e l'A. O. F., M. le Gouverneur Général
Merlin fut amené, en 1921, à envisager une
nouvelle réorganisation de ces écoles, mieux
adaptée aux progrès réalisés et aux nécessités
CJu moment.
Développer l'intelligence, former le ca-
tactère. tel doit être le but de l'enseignement.
Mais, comme l'a écrit admirablement M.
Albert Sarraut : « Il est un principe qui ènit
« former la base commune et fondamentale
« de l'œuvre scolaire aux irolonics : c'est que
a l'enseignement indigène, généralisé en lan-
« gue française, doit avoir, avant tout, un
« caractère pratique et réaliste.. La réform.
apportée par M. le Gouverneur Général
Carde, le lU mai 1924, procède de ce prin-
cipe.
L'enseignement primaire élémentaire cons-
titue la base de la nouvelle organisation. Son
principal objet est d'apprendre, le plus rapi-
dement possible, le français aux écoliers in-
digenes, de donner souvent, par les dictées,
par les entretiens, par les rédactions, etc., des
notions d'hygiène, d'agriculture, de moralité.
de faire connaître et aimer la France en met-
tant en lumière son rôle bienfaisant et civi-
lisateur, de dégager de l'enseignement élé-
mentaire une élite que l'on dirigera vers les
écoles primaires supérieures ou profession-
nelles, de fournir ainsi aux services publics
et entreprises privées un personnel soigneuse-
ment préparé.
Le seul obstacle rencontré par la réforme
de 1924, réside dans une crise de personne].
Si la presque totalité des maîtres de l'ensei-
gnement secondaire nécessaires ainsi que des
instituteurs a pu être recrutée en Fran e, il
n'en est pas de même, en effet, des maîtres
indigènes, tentés par les situations avanta-
geuses offertes par le commerce.
Malgré cette gêne - momentanée, il faut
l'espérer - le nombre des établissements
scolaires de tous ordres est en progression.
En 1903 et 1913, l'A. O. F. comptait seule-
ment 70 et 212 écoles comprenant respecti-
vement 2.500 et 13.600 élèves. A la fin de
l'année scolaire, en juillet 1926, le nombre
des écoles atteignait 587, avec un effectif
de 31.500 élèves.
A ces chiffres, s'ajoutent 142 cours
d'adultes fréquentés par près de 6.000 au-
diteurs. Quant au nombre des maîtres divers
donnant l'enseignement, il approche 800
unités.
L'enseignement technique et professionnel
complète l'enseignement primaire. Il est
Adonné dans des école# particulières ainsi que
dans des sections manuelles annexées aux
«écoles primaires supérieures.
D'autre part, un enseignement technique
spécial est assuré à ceux des élèves des écoles
primaires supérieures, futurs agents indigè-
nes des cadres généraux, dans des écoles
créées à Dakar. C'est ainsi que l'école Pcnty
forme des instituteurs et des candidats à
-- a
récole de médecine : l'école de médecine
prépare des médecins, des pharmaciens, des
sages-femmes auxiliaires. Une section de
.ette école, fonctionnant à Bamako, prépare
..de! vétérinaires auxiliaires, etc.
En ce qui concerne l'enseignement secon-
daire, les résultats obtenus à la dernière ses-
sion du baccalauréat ont été nettement satis-
faisants. La proportion des élèves admis a
atteint 50 %, dépassant ainsi sensiblement
•celle enregistrée dans la métropole. On ne
saurait nier, pourtant, les difficultés nue ren-
contre cet enseignement, du fait qu il était
donné, jusqu'à l'an dernier, par un seul éta-
blissement, le lycée Faidherbe de Saint-
Louis, qui, fondé en 1920, compte actuelle-
ment Il professeurs et plus de 200 élèves.
Un cours secondaire vient d'être créé à Da-
kar, le nombre des élèves inscrits dépasse la
centaine.
Fnfin, pour compléter la grande oeuvre
d'instruction publique dont les décrets de
1924 forment, en quelque sorte, la charte la
mieux adaptée aux nécessités nouvelles, M.
le Gouverneur Général Carde a rédigé, à
l'usage des maîtres, un véritable manuel de
pédagogie sur les matières à enseigner et la
manière de les enseigner, qui constitue une
œuvre sérieuse et vraiment digne d'attention.
En résumé, les heureux résultats obtenus
en A. O. F., depuis la mise en application
de la réforme de 1924, montrent nettement
que cette réorganisation, passée depuis deux
ans dans le domaine des faits, est arrivée à
son heure. D'autre part, les progrès réalisés
au point de vue du niveau intellectuel com-
mencent à se manifester d'une façon sensible.
Nous pouvons donc être certains que cet
ensemble de réformes, développant chez
l'enfant indigène les facultés intellectuelles
et morales en même temps que ses aptitudes
physiques ne sauront manquer d'atteindre
les deux grandes fins du problème de l'ensei-
gnement vers lesquelles tendent tous les
efforts de l'éipinent Gouverneur Glnéral :
l'instruction de la masse et la formation
d'une élite.
Henri Michel,
s Député des liasses-Alpes, vice-président
de la Commission de l'Algérie, des
Colonies et des Pays de Protectorat;
vire-président de la Commission de la
Marine Militaire.
.,.
La commission d'enquête
en Indochine
0
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a
eu hier soir un long entretien avec le président
du Conseil, relatif aux traitements des gouver-
neurs des colonies.
Ajoutons que le choix du conseiller d'Etat
qui doit présider la commission d'enquête en
Indochine, sera vraisemblablement arrêté au-
jourd'hui.
M. Colson, président du Conseil d'Etat, qui
a consulté ses collaborateurs, doit indiquer au-
jourd'hui à M. Léon Perrier les conseillers
el. Etat susceptibles d' accepter la mission et le
ministre des Colonies fixera aussitôt son choix.
deee-
LE NOUVEAU RÉGIME DOUANIER
PO
Un vœu de la Chambre de Commerce
de Strasboura
La Chambre du Commerce do Strasbourg
vient du prendre une délibération au sujet
du projet de loi portnnt révision du turif
général des douunes. Elle a ('Hua, l'ntre uu-
tn's, le vœu euivunt :
Considérant qu'il ressort de l'expusé des
motifs que le gouvernement entend sou-
mettre les (produits étrangers timportés
dans les colonies assimilées aux mêmes
droits (lue s'ils étaient importés en Fruncc.
La C hambre de Commerce émet le vœu
que. pour plus de précision, le premier ali-1
néa « in fine » de l'article 19 soit formulé
de la manière suivante : Il Sont soumis
aux droits auxquels ila seraient assujettis
à leur entrée en Frunce ou en Algérie ».
«31»
Le ctraeru de la IMie CitéMe en 1926
---0-0--
On possède des indications générales sur
l'année commerciale de la Nouvelle-Calédonie
qui s'est terminée le 31 décembre 1926.
': La valeur de nos exportations totales aurait
atteint 90.000.000 de francs. Quant aux im-
portations, la valeur des trois premiers trimes-
tres atteignait 106.514.158 francs.
On peut donc dire que le total général du
mouvement commercial de l'année 1926 dé-
passera largement 200 000.000 de francs.
L'AVIATION COLONIALE
-0-0--'
Le raid de Pinedo
L'aviateur de Pinedo, venant de Haïti, est
ai rivé hier à 14 heures, à la Havane. Il a
été reçu par les autorités civiles et mili-
taires.
En quatre jours, il a parcouru les étapes
suivantes :
25 mars. Para-Georgetown (Guyane
anglaise).
26 mars. - Georgetown-Pointe-à-Pitre
(Guadeloupe).
27 mais. Poin te-à- P itre-Port-av-P rince
(Haïti).
28 mars. - Port-au-Prince-la Havane
(Cuba).
Ces quatre étapes représentent un par-
cours de 4.000 kilomètres, avec une moyenne
quotidienne de 1.000 kilomètres.
Les Américains
Les aviateurs américains, qui viennent
d'effectuer une randonnée aérienne à travers
l'Amérique centrale et le continent sud-amé-
ricain et dont nous avons signalé le passage
à Cayenne, sont arrivés hier à Port-d'Espa-
gne (île de la Trinité).
Toulouse-Dakar
L'équipage d'un avion de la marine, déta-
ché à l'aviation marocaine et chargé de re-
lever par photographies les plans de la côte
de Mauritanie et de procéder à des expé-
riences de T. S. F., alerta le poste d'Agadir
auquel il fit savoir qu'il était en panne au
sud du cap Mirik, à environ 300 kilomètres
sud de Port-Etienne. 11 demandait du se-
cours.
Prévenu aussitôt, le directeur à Casa-
blanca des lignes aériennes Latécoère alerta
à son tour les postes de Port-Etienne et de
1 Dabt,
Le chef de la statkn de Port-Etienne,
M. Collet, prit "place à bord d'un avion, em-
portant des vivres et de l'eau. Il fut asseï
1ieuirelil MUT séetnirir'l'étjuipage, qui Tejya-
en a Casablanca par les avions des lignes La.
técoère.
Nos colonies
et les prestations en nature
–0-0– q,
A
Nous avons tous écrit un article 1
sur les prestations en nature et , les 1
colonies. C'est toujours - le -- même -1
d'ailleurs, ou à peu près. Quand on a mon-
tré la nécessité de réduira les livraisons de
VAllemagne en matières premières, et d'aug-
menter les fournitures d'outillage et les
prestations au titre de travaux publics, on
énumère les provinces lointaines auxquelles
ces apports de matériel et ces travaux d'en-
treprise donneraient la vie : la conclusion
suit, logique, évidente.
Mais il y a des objections. le ne parle pas
de celles qui viennent des industriels Irfm-
çais. A la réflexion, les craintes de ces der-
niers se sont dissipées, ou, en tout cas, se
sorti considérablement amoindries. Je parle
des objections financières, c'est-à-dire de
celles qui sont présentées par la rue de Ri-
voli, et qui méritent d'être examinées.
La première est la suivante : quand l'Al.
lemagne fournit à la France, conformément
au plan Doives, des matières premières, telles
que coke, lignite, bois, engrais, sucre, pu
fiert matières colorantes, produits pharma-
ceutiques, le bénéfice de Vopération est très
clair ; ce sont des marchandises qui ont une
valeur-or, et pour lesquelles nous ne sotttm< s
pas obligés d'acquérir des devises étrangères.
Le Gouvernement français les revend, l'ache-
teur passe à la catsse, l'opération est finie.
Au contraire, elle est beaucoup plus com-
plexe si, au lieu de ces matières premières,
ce sont des travaux d'entre prise et du maté-
riel d'outillage que nous demandons à l'Al-
lemagne. Il faut alors que le Gouvernement
français fasse des avances aux coloniesy qui
payeront sans doute, mais plus tard, pas
aujourd'hui.
Un tiens vaut. se dit on.
A quoi on répond que let fait d'attendre
de l'étranger tant et tant de matières pre-
mières trous crée une servitude pour Vavenir,
qu'on doit s'efforcer d'y é.:lt'lpper dès
l'heure présente, que le plan Dawes n'est
signé que pour une période déterminée, qu'il
aura de funestes effets pour la balance
commerciale des années futures s'ij nous
habitue au moindre effort. s'il nous dé-
tourne de produire' nous-mêmes ces matières
premières que nous nous contentons de faire
transporter pour nos besoins. Réponse à côté,
dira t-on. Elle n'en tsl pas moins digne
d'être retenue. -
Mats, si l'on veuf une réponse plus directe"
te bon sens ne suffit-il pas à nous la four-
l!ir' Ces travaux indispensables, cet outillage
nécessaire à la mise en valeur de nos colonies,
qui en fera les frais? L'Etat? Ilélasl il est
dans la période des vaches maigres. Les en-
treprises privées? Elles ne risqueront large-
ment des capitaux que lorsque précisément
tes travaux seront achevés, cet outillage sera
lItallé. Ces avances, il est hors de doute
que l'Etat ne doit pas les consentir si elles
ne doivent pas être remboursées et au delà
par les colonies. Or, de l'aveu de tous, les
colonies les rembourseront au centuple, si les
richesses qu'elles renferment peuvent enfin
être exploitées, non seulement parce que nos
provinces lointaines rendront l'argtnt, mais
parce qu'elles contribueront puissamment à
la prospérité de la mère patrie.
-- - a a
Enfin, parlons chiffres, si vous le voulez
bien. A 1 heure présente, les matières pre-
mières fournies au titre du plan Dawes,
atteignent le 65 des livraisons totales de
l'Allemagne. le reste est représenté par les
marks versés au compte de l'armée d'occu-
pation, de réparations résultant du Recovery
Act. Il ne s'agit pas de supprimer la fourni-
ture des matières premières, il s'agit d'en di-
minuer le pourcentage. Et cela, au moment
où le plan Dawes va rapporter 800 millions
de plus par an (à partir de février 1928) et,
on me permettra d.'ajouter, à la veille du
jour où le compte de l'armée d'occupation va
aller en diminuant.
C'est là l'objection principale et on voit
qu'elle appelle elle-même la ré futation. le
tiens pour beaucoup moins forte celle qui
consiste à dire : c'est très beau, mais si ail
milieu de l'exécution VAllemagne, soit vo-
lontairement, soit inrolontairementti vient à
suspendre ses livraisons, que ftret-vous pour
les achever et avec quel argent les pousserez-
vous jusqu'à leur fin? Je ne prétends pas
que V hypothèse est invraisemblable et je
songe que, si elle se réalisait, nous serions
dans de beaux draps. Mais je suis persuadé
que ce sont les livraisons aue VAllemagne
continuera le plus volontiers : il est trop fa-
cile de faire voir pourquoi elle préfère four-
nir de l'outillage que des matières premières ;
pourquoi cet outillage, une fois commencé,
il lui stra fort difficile d'en interrompre la
fabrication, pourquoi, enfin, des accords
conclus entre industriels allemands et indus-
triels français à ce sujet créeront une colla-
boration qui liera les uns et les autres pour
V avenir.
- - ., - 89 ,
Mats, pour qu H en son ainsi, n jaui une
politique des prestations. intelligintc et har-
die. On nous l'annonce dans une série de no-
tes officieuses. Nous l'attendons.
Mario Rouatan,
fSMMtAUT fflt "",.",u,ra. nnrtrn ",ftafltt,,
Vic*-rrfi*idmt de 14 ComrafMlow
ténntorml* rfJlfMlfft.,
L'agence économique
des territoires sous mandat
--()-
Los bureaux do l'Agence économique des
territoires anus mandat (Togo et Came-
roun) seront transférés le 1er avril ipro-
chain, 27, boulevard des Italiens, dans les
locaux abandonnés par l'Agence Economi-
que de r,,,, O. F.
Le voyage de 1. vioiieite dans l'Aurts
-()-o--
M. Maurice Viollette, revenant de son
voyage dans l'Aurès, est rentré à Alger.
Le Gouverneur Général a donné des ins-
tructions pour que les travaux de barrages
de Thiranne Baniane et de Foum-EI-Kherza
soient activés, et pour que le développement
des cultures d'oliviers soit encouragé sur
tout ce territoire. Il a constaté que le déve-
loppement des pistes routières permettait
aux touristes de parcourir les si pittoresques
régions montagneuses.
M. Maurice Viollette a décidé que le vil-
lage berbère de Roufy qui avait été détruit
par nos troupes, lors de l'insurrection de
(879, serait reconstruit.
-
Le météorite et les deux méthodes
---- 0 - 0 --
Il est donné aux Algérois, ces jours-ci, de
contempler un météorite de 750 kilos amené
par camion automobile de Tamentit (Touat)
au musée des antiquités de Mustapha-Supé-
rieur.
« Ce météorite, rappelle Y Echo d'Alger,
est tombé au treizième siècle de notre ère.
Depuis ce temps, il a été un objet de vénéra-
tion religieuse, un peu comme la fameuse
pierre noire de la Kaaba, à la Mecque. De-
puis sept siècles, une foule de femmes toua-
tiennes, désireuses d'avoir un enfant, se sont
assises sur la pierre sacrée. »
Au bout de 700 ans, elles ont éprouvé que
pour satisfaire à ce louable désir, il valait
peut-être mieux ne pas s'asseoir.
Et c'est pourquoi les habitants de Tamen-
tit ont consenti à vendre leur fétiche.
Audion
me 0 el
Dans le Sud- Tunisien
Le séjour à Sfux de M. Lucien
Suint, qui vient de regagner Tunis,
a été exclusivement mnisucru ti l'étude
des lM.\snims et I.gpil'Ut.ious des p(q) u-
lutions du sud. D'importuute® déci-
sions ont pu ainsi être prises, ngUunment
aux points de vue d« l'extension d>u réseau
Kiuticir, diii développement de l'instruction
dos indigènes et des services d'hygiène et
d'useiâtance.
Lu .grande féto de nuit organisée pur les
Sfa.viens Il été l'occasion d'imposantes ma-
nifestations de gratitude. Un évalue à
80.000 le nombre des indigènes qui ont h::-
clanié le Hésidcnt Général et Mme Lucien
Saint.
Bizarre épilogue
d'une randonnée saharienne
Le lieutenant Philippe de Kerviler, du 1er
régiment d'infanterie coloniale, a pu, ainsi que
nous l' avons relaté, traverser de part en part
le Sahara avec sa petite voiturette, une Ci-
troën 10 CV, fabriquée en série, du type le
plus commun. La voiture, qui stationnait au
ong d'un quai, a tenté des voleurs.
Trois matelots évadés de la prison maritime,
où ils étaient en prévention de conseil de
guerre, l'avaient volée.
Les gendarmes les arrêtèrent sur un pont de
rEure, à Boudeville. Ils ont comparu devant
le premier conseil de guerre à Cherbourg.
L'un, Thomas, a été acquitté. Le deuxième,
Luguet, condamné à un an de prison, ce qui
représente le minimum ; le troisième, Viart, à
deux ans de la même peine.
–,–
Pauvres vanneaux
Cet oiseau semi-aquatique et échassier dont
la chair est peu estimée en raison de son
goût de vase (comme celle de la plupart des
oiseaux aquatiques), vient d'être la cause à
Tanger d'un conflit diplomatique.
Pour avoir tué un vanneau dans un champ,
M. Abel, citoyen français, vient d'être tra-
duit par le consul général d'Angleterre de-
vant le tribunal de Tanger.
Des complications internationales sérieu-
ses sont soulevées, car le sultan du Maroc
avait concédé, il y a plus de cinquante ans,
au corps diplomatique étranger, le droit ex-
clusif de faire des sports sur une vaste su-
perfide actuellement englobée dans la zone
internationale et dans les limites de laquelle
le vanneau fut tué. Or, il n'y a plus de corps
diplomatique à Tanger : les puissances n'y
ont plus qu'une représentation consulaire, et
c'est d'ailfturs comme président temporaire
du Sporting-Club de Tanger que le consul
d'Angleterre a intenté le procès. Seuls les
Etats-Unis et l'Italie, qui n'ont pas reconnu
le statut de Tanger, y ont maintenu des mi-
nistres ; mais ces deux puissances ne recon-
naissent pas davantage les tribunaux devant
lesquels M. Abel est traduit.
On ne peut guère s'expliquer cette protec-
tion exagérée des vanneaux qu'en supposant
que le consul d'Angleterre est originaire
d'Ecosse où le vanneau est tabou.
-
La médaille du Maroc
0-0
Le droit fi la médaille coloniale, avec l'agrale
du modèle actuel, mnis en vermeil, et compor-
tant l'inseription « Manoe-1925-1920» », est ac-
quis :
V Au personnel de l'armée de mer, européen
ou indigène, remplissant los conditions prévues
oar le Mer,.t du 2") juin 1tV2f>, l'agrafe 1}2;).1t'lij
"pmplnl:nnt l'agrafe en vermeil « Maroc W25 «
dèià nooordèo nn titre du décret précité ;
2" Au personnel de l'armée de mer, euro-
péen ou indigène l'ai,nié(, (le mer, eurn-
n) Embarqué, entre le 1er jnnvier et le 1er juil-
let ir5C. sur les bâtiments ayant, effectivement
eombnttu ou effectué des patrouilles de surveil-
lance dnns la 70110 située au sud de ln ligne
cap Négro-can Tres-Forcas. et dont la liste sera
arrêtée par le ministre de la Marine sur la
pro-nesition du commandant de la force navale :
h) Avant romhntlll, entre le 1er janvier et le
10 octobre !<)•?<>, dans ln zone détermnée, pour
l'armée de terre, pnr le décret (guerre) du 30
décembre 19W.
«
TAUX DE LA PIASTRE
--0--
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient de
faire connaître nu ministre des Colonies qu'a
la diite du 28 mars 1fl?7, le taux officiel de la
piastre était de 12 fr. U5
Cartographie congolaise
---()-o-
Le Comité spécial du Katanga vient d'éditer
la feuille de l'assemblage dressé par M. H.
Droogmans de la région de ses concessions.
Cette feuille, « Elisabethville », est comme
les précédentes, en deux planches : planche
des terrains superficiels et planche topographi-
que.
Le levé des terrains superficiels de la feuille
EJisabethville a été effectué par M.' Van den
Brande, chef de section du Service Géogra-
phique et Géologique ; M. Gathy, ingénieur
forestier détaché au S. G. G., et M. Klecs-
kowski, topographe. MM. Prinz et Massart
ont collaboré au levé de la zone N. W. de la
feuille. "1
Dans la feuille Elisabethvilte, il existe de
traces très altérées et déprimées de l' ancienne
pénéplaine katanguienne. Ces plages se locali-
sent dans la bande où se trouve la ligne de
partage des eaux entre le bassin de la Lufira
et celui du Zambèze. Dans toute cette zone
bien caractérisée, la carte montre l' extension de
terrains pauvres à végétation peu vigoureuse.
Le même phénomène, mais moins marqué,
se présente à la zone frontière située entre le
bassin de la Kafwe et celui du Luapula. On
trouve ici des restes moins altérés d'ancienne
pénéplaine, celle-ci est fortement désagrégée,
surtout sur le versant katanguien. Du côté rho-
désien, le plateau est un peu mieux conservé.
Dans la région du N. W., on trouve figurées
des plaines basses à alluvions anciennes. Ce
sont des extensions de la plaine lufirienne. Les
alluvions anciennes que 1 on y trouve ont été
lavées, dégradées, appauvries et en partie enle-
vées.
Tout le reste de la feuille est recouvert de
terrains superficiels dont les caractères sont liés
à ceux des roches du sous-sol, aux affleure-
ments des différentes couches et aux plisse-
ments qui les affectent. Les bandes des ter-
rains superficiels s'allongent du S. E. au
lN'. W., suivant ainsi de manière remarquable
alignement des plis.
Les couches de schistes arileux et cal-
schistes donnent des terrains de valeur moyenne;
quant au conglomérat, sa pâte désagrégée four-
nit des sols riches. à
Dans les zones où affleurent les couches du
système ichisto-dolomitique-cherteux, on trouve
des bandes dont le sol a des valeurs variables.
Dans la planche Elisabethville, ces terrains
sont plutôt de bonne qualité.
Là où affleurent le conglomérat, le grès
fel dspathique et les horizons cherteux du sys-
tème dolomitique s' alignent des rel iefs. Lors-
que les pentes de ces rel iefs sont assez pro-
noncées, les eaux de ruissellement y enlèvent
les terrains superficiels et vont les accumuler
dans le voisinage. On trouve ainsi dans la carte
des bandes à sol pauvre superposées aux ali-
gnements en relief. Ces bandes pauvres sont,
d'ailleurs, bordées de lisérés à sol riche, cor-
respondant aux zones d' accumulation des ter-
rains par le ruissellement.
Un phénomène du même ordre i* est produit
sur le pourtour des dépressions effondrées de
la zone ouest. Les bords des zones déprimées
présentent des pentes marquées où l'érosion et
le ruissellement sont intenses ; les sols superfi-
ciels y font défaut ou sont peu épais.
La régularité des bandes de terrains superfi-
ciels dans les zones S. de la carte est remar-
ciuable.
Les synclinaux de Kapembe, d'Elisabeth-
ville et de Luano-Ruashi sont occupés par de
longues plages de terrains pauvres et moyens
entre lesquels s'intercalent les terrains moyens
riches superposés aux anticlinaux. Dans ces
dernières bandes, se dessinent les lignes de
relief à sol d'épaisseur faible ou nulle.
Au N. l'auréole de sol pauvre des pentes
qui entourent la dépression de la Basurqba se
dessine, elle aussi, de façon très nette.
Dans toute la région du N.-E., on ne trouve
guère que des terrains de peu de valeur, l'in-
Ruence de l' ancienne pénéplaine y est très
marauée
La planche topographique couvre une sur-
face de 1 degré carré comprise entre les 27*
et 28p de loiig;tt.de Est de Greenwich et entre
les 118 et 12" de latitude Sud.
Une liste des points repérés avec leurs coor-
données géographiques et leur altitude est pu-
bliée dans la notice accompagnant cette plan-
che. Le relief, lisons-nous dan cette notice,
est figuré par des courbes à une équidistance
de 50 mètres accentuées de 250 mètres en 250
mètres. Nous aurions aimé voir indiqué un
plus grand nombre d' altitudes. C'est le seul
petit défaut de cette carte, par ailleurs très
rlaire. très bien dessinée, et dont la publica-
tion complète le très beau travail documentaire
du Comité spécial du Katanga.
Ajoutons que les cartes géographiques de
tous les atlas français sont malheureusement
aussi très pauvres en altitudes.
E. D
LE CYCLONE DE NftDMASCM
-–- OO --
Un câblogranune adressé ce matin au mi-
nistre des Colonies par le Gouverneur Général
de Madagascar signale que les dégâts privés
causés par le cyclone atteignent au moins 190
millions. Les pertes administratives s'élèvent à
plus de 20 millions.
ailb
ËVA 1:> £ 3
,- --{)-ü-
On câble de Cayenne que le forçat Dieu-
donné qui appartint jadis à la fameuse bande
Bonnot s' est évadé du pénitentier de Saint-
Laurent-du-Maroni.
AGENCE ECONOMIQUE DE L'A. O. F.
ô
M. Curasson (Georges), vétérinaire en
chef de 2e classe, n été déconomique de l'Afrique occidentale fran-
çaise, à Paris.
Lois, Décrets, Arrêtés
80
Décret portant perception d'une taxe sur
les cartes d'identité autres que celles des
étrangers au profit des communes de
l'Algérie.
Aux h'rm's dl' ce décret, la \lg"I'il', par l'autorité administrative, de tou-
tes les cuites d'idontité, mitres que colles des
1 tranjjer-. donnent lien a la perception, au
protil des communes, d'Ullt 1'1" uniforme de
) franc.-;.
Scfonl t'veiupli s de t'l'Itl' taxe les dirteS
d'id'utit' visées à l'article *2 d,' la décision de
l'n,,,,,'IIII,I, e plémcrc de dcl. ^al .us lituuicière.*
du 1:\ ))<')th)'c ID:!!), homologuée par décret
du 1:\ février 1I:!i,
! n ai rélé du ( ionveriieiir ^encrai de l'Al-
gérie déterminera l< s modalité., de perception
de lu taxe.
Les dispositions qui précédent sont appli-
cables aux territoires du Sud.
Décret modifiant le décret du 12 juin 1926
fixant les traitements du personnel de
l'agence générale des colonies.
\u\ ternies de ce décret, l'article premier du
décret du 12 juin tIJ26 est modifié et complété
ainsi qu'il suit
Article prcmii r ,.,.",.",.,.,
1' Personnel administrai!! permanent.
Directeur 1 i'. 51.UU0
Sous-direcleur et chef du -ervi e administra-
tif I r. fI:! ,1100
37.rKX>
:lJ ,000
Chef de section, chef du >er\ice intérieur,
sous-chef du .1'\ i vuleur du musée .,.., J'r. :\,I'II'J
- .< i00
lit.000
17.000
Rédacteurs, secrétaire de la direction, areln-
visle bibliothécaire l r. 1.">.000
13.700
12.500
11.300
10.100
".t.OOl»
Rédacteurs stagiaires "",., t>.)00
2° Personnel technique du seruc?
udminislralif
Ingénieur en chef du cadre permanent :\(;'01)(,
33.000
30.000
l.ea nuuvtvtux traitements lixo par le pr6
seul décret se!'ollt attribués à chaque fonction-
naire suivunt su dusse respective. L'attribu-
tion de ces nouveaux traileiiients e.-t exclu-
sse de la majoration provisoire do 12 lixéo
par les décrets des 20 août et 10 septembre
1020, sauf en ce qui concerne les rédacteurs,
secl'euil'e de la direction et l'archiviste bi-
bliothécaire, j>oiir lesquels cette majoration est
maintenue ; elle ne sera pas con>idéi'( e ¡IOmme
un avancement et chaque fonctionnaire con-
servera, dans sa dusse, l'ancienneté qu'il y a
acquise.
Les dispositions du prêtent- décret auront
leur effet pour compter du lor août 11126.
Décret étendant au régime intérieur postal
de l'Indochine le bénéfices des articles 46
et 47 de la loi du 8 avril 1910 et de l'ar-
ticle 9 de la loi du 12 août 1919.
Décret approuvant le mode d'assiette et let
règles de perception des taxes postalea
en Indochine établies par les arrêtés du
21 décembre 1926 et de l' « addendum »
du 21 décembre 1926 à l'arrêté du 20 août
1926.
Décret fixant à 2.800 tonnes pour 1927 le
contingent de glucoses de l'Indochine à
admettre en France aux conditions pré-
vues à l'article 3 de la loi du 19 avril
1924.
Décret nommant M. Motais de Narbonne
conseiller privé honoraire du gouverne-
ment de la Réunion.
(J. 0. du 29 mars 1927.)
CO MURDE L'AL
--000--
LA VIE ECONOMIQUE
L'exportation des ferrailles
A dater du 1er avril, l'exportation des fer.
railles d'Azérie sur la Belgique, l'Angle-
terre et l'Italie sera de nouveau assujettie
au régime des autorisations préalables dé-
livrées par l'Administration aux expurla-
teurs intéressés. Seuls seront admis à
exporter les négociants en métaux inscrits
à ce titre au Registre du Commerce.
Le rendement des impôts
Le détail des recouvrements budgétaires
de l'Algérie pendant l'année vient seu-
lement d'être publié, ltappeloiis que les
imj)(M« (.t. taxes de toute nature ont fourni
un excédent de 127 millions sur lll^ô, au-
quel ou doit ajouter millions de recettes
exceptionnelles : an total, l'excédent sur
les prévisions budgétaires de HJ2G est su-
périeur ii 156 millions.
Il y n donc cu, l'année dernière, 662 mil-
lions de recettes ordinaires, {dus 2 ctplionnolloH, au total millions,
Kh .:!ti, les droits dViiregustroment ont
j roauu en Algérie prés de UJ millions, soit
28 millions d'augmentation sur l'année
précédente. On a également noté une plus-
value de li millions sur les droits de doua-
ne, de plus de S millions sur les tabaca.
de pli:ès de U) millions sut' les alcools et
spiritueux, l.e nouvcuu droit sur le £ essen-
ces et carburants et sur le« bandages
•caoutchoutas des automobiles a produit
prés de Il millions. Les recettes forestières
ont atteint ,'H millions, contre 18 millions,
en ll*2,>, soit une plus-value de 16 millions.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Drame conjugal
Merabel Mohamed hell AJi a tué, d'un
coup de revolver à Aïn M'Iila, son épouse
Hebihn lient Aminar et blessé grièvement
ramant de celle-ci, Meiabet Merzoug »>en
Saïd.
Le crime a él•• commis soiis la tente
même du meurtrier où les deux victimes
sél.iient donné rendez-vous. Le mari
meurtrier ;i dtei-Uné avoir voulu venger son
honneur outragé.
Une discussion qui finit mat
Au coins d'une discussion au sujet du
travail entre Djilali Ali b Az.doud MaA.mar lx-n Mohamed, journn.
liers à nouaomki, les deux adversaires en
vinrent aux coups.
A un moment donné, lijilalii Ali s'arrnant
d'une pioche dont il se servait pour tra-
vailler, en asséna un coup violent sur la
tète d'z(loud MaAmar qui itomtoa, le crAne
fraeassé.
Le blessé, dont l'état esl grave, n été
conduit à l'hôpital de C.oléa.
, Djilali a été arrété et mis à la dispositioa
de la justice.
MARDI SOIn, 29 MARS IWT
JOIMAL JWTIDIEV
Rédaction & Administration t
M, RM AI mu-mur
PARIS 0")
vtwbnf. 1 Louvm is-n
- IYICHKLIKU «7-M
0
Les Annales Coloniales
Ùt annonce» et ,. sont rqm -
bureau du journal.
- ---- - --.
DIRECTEURS Maroe' RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
Le» Ammalmm COLONIALES ne publient tue êee «rtt-
afct inédite, qui sont leur proprtêUewàkittoê.
IIORIEIEHTS
emet le supplément MusM :
Ui m 4" OMM
F.
(MMIM no • m 9 u 9
tu. IN » t. t N »
on I 'UMUM - tnlo tua
lu@ im IONHI •§ porta,
1
Les œuvres sociales en A. O. F.
Parmi les œuvres sociales qui composent
l'un des éléments essentiels de notre politi-
que indigène, une des plus importantes ré-
side dans l'enseignement. Répandre, chez les
populations qui se sont confiées à sa bien-
veillante tutelle, les bienfaits de l'instruc-
tion et de l'éducation, telle est, en effet, la
caractéristique de la méthode coloniale de la
France et sa préoccupation généreuse, dès
l'instant où son pavillon flotte sur une terre
nouvelle.
Ce devoir fondamental de l'instruction pu-
blique a été merveilleusement compris et mé-
thodiquement appliqué par tous les Gouver-
neurs Généraux successivement placés à la
tête de l'A. O. F., depuis l'époque de la
fondation de nos premières écoles au Sénégal.
Après Faidherbe et Gnlliéni au Soudan, le
Gouverneur Général Roume, en 1903, réalisa
la première organisation générale de l'ensei-
gnement en A. O. F., dans un admirable
programme où était posé le principe essentiel
de la division de l'enseignement en degrés.
En 1912, des arrêtés locaux furent pris
par le Gouverneur Général Ponty, lesquels,
s'inspirant de la règlement t ion de 1903,
S'adaptaient plus complètent nt aux besoins
et au niveau scolaires de cha. jiie colonie du
groupe.
En 1918. l'unification paraissant achevée,
le Gouverneur Général Angoulvant, aujour-
d'hui mon collègue à la Chambre, pour tenir
compte des nécessités nouvelles créées par
la guerre, instituait une réglementation ap-
plicable aux écoles de toutes les colonies et
ayant pour objet principal la formation
d'une nombreuse élite intellectuelle indigène
dans des écoles centralisées à Dakar et
çorée,
Mais, en raison des divers inconvénients
qui résultèrent, pour le niveau des études.
de cette organisation et spécialement de la
concentration excessive des élèves dans les
seuls établissements scolaires de la capitale
(1e l'A. O. F., M. le Gouverneur Général
Merlin fut amené, en 1921, à envisager une
nouvelle réorganisation de ces écoles, mieux
adaptée aux progrès réalisés et aux nécessités
CJu moment.
Développer l'intelligence, former le ca-
tactère. tel doit être le but de l'enseignement.
Mais, comme l'a écrit admirablement M.
Albert Sarraut : « Il est un principe qui ènit
« former la base commune et fondamentale
« de l'œuvre scolaire aux irolonics : c'est que
a l'enseignement indigène, généralisé en lan-
« gue française, doit avoir, avant tout, un
« caractère pratique et réaliste.. La réform.
apportée par M. le Gouverneur Général
Carde, le lU mai 1924, procède de ce prin-
cipe.
L'enseignement primaire élémentaire cons-
titue la base de la nouvelle organisation. Son
principal objet est d'apprendre, le plus rapi-
dement possible, le français aux écoliers in-
digenes, de donner souvent, par les dictées,
par les entretiens, par les rédactions, etc., des
notions d'hygiène, d'agriculture, de moralité.
de faire connaître et aimer la France en met-
tant en lumière son rôle bienfaisant et civi-
lisateur, de dégager de l'enseignement élé-
mentaire une élite que l'on dirigera vers les
écoles primaires supérieures ou profession-
nelles, de fournir ainsi aux services publics
et entreprises privées un personnel soigneuse-
ment préparé.
Le seul obstacle rencontré par la réforme
de 1924, réside dans une crise de personne].
Si la presque totalité des maîtres de l'ensei-
gnement secondaire nécessaires ainsi que des
instituteurs a pu être recrutée en Fran e, il
n'en est pas de même, en effet, des maîtres
indigènes, tentés par les situations avanta-
geuses offertes par le commerce.
Malgré cette gêne - momentanée, il faut
l'espérer - le nombre des établissements
scolaires de tous ordres est en progression.
En 1903 et 1913, l'A. O. F. comptait seule-
ment 70 et 212 écoles comprenant respecti-
vement 2.500 et 13.600 élèves. A la fin de
l'année scolaire, en juillet 1926, le nombre
des écoles atteignait 587, avec un effectif
de 31.500 élèves.
A ces chiffres, s'ajoutent 142 cours
d'adultes fréquentés par près de 6.000 au-
diteurs. Quant au nombre des maîtres divers
donnant l'enseignement, il approche 800
unités.
L'enseignement technique et professionnel
complète l'enseignement primaire. Il est
Adonné dans des école# particulières ainsi que
dans des sections manuelles annexées aux
«écoles primaires supérieures.
D'autre part, un enseignement technique
spécial est assuré à ceux des élèves des écoles
primaires supérieures, futurs agents indigè-
nes des cadres généraux, dans des écoles
créées à Dakar. C'est ainsi que l'école Pcnty
forme des instituteurs et des candidats à
-- a
récole de médecine : l'école de médecine
prépare des médecins, des pharmaciens, des
sages-femmes auxiliaires. Une section de
.ette école, fonctionnant à Bamako, prépare
..de! vétérinaires auxiliaires, etc.
En ce qui concerne l'enseignement secon-
daire, les résultats obtenus à la dernière ses-
sion du baccalauréat ont été nettement satis-
faisants. La proportion des élèves admis a
atteint 50 %, dépassant ainsi sensiblement
•celle enregistrée dans la métropole. On ne
saurait nier, pourtant, les difficultés nue ren-
contre cet enseignement, du fait qu il était
donné, jusqu'à l'an dernier, par un seul éta-
blissement, le lycée Faidherbe de Saint-
Louis, qui, fondé en 1920, compte actuelle-
ment Il professeurs et plus de 200 élèves.
Un cours secondaire vient d'être créé à Da-
kar, le nombre des élèves inscrits dépasse la
centaine.
Fnfin, pour compléter la grande oeuvre
d'instruction publique dont les décrets de
1924 forment, en quelque sorte, la charte la
mieux adaptée aux nécessités nouvelles, M.
le Gouverneur Général Carde a rédigé, à
l'usage des maîtres, un véritable manuel de
pédagogie sur les matières à enseigner et la
manière de les enseigner, qui constitue une
œuvre sérieuse et vraiment digne d'attention.
En résumé, les heureux résultats obtenus
en A. O. F., depuis la mise en application
de la réforme de 1924, montrent nettement
que cette réorganisation, passée depuis deux
ans dans le domaine des faits, est arrivée à
son heure. D'autre part, les progrès réalisés
au point de vue du niveau intellectuel com-
mencent à se manifester d'une façon sensible.
Nous pouvons donc être certains que cet
ensemble de réformes, développant chez
l'enfant indigène les facultés intellectuelles
et morales en même temps que ses aptitudes
physiques ne sauront manquer d'atteindre
les deux grandes fins du problème de l'ensei-
gnement vers lesquelles tendent tous les
efforts de l'éipinent Gouverneur Glnéral :
l'instruction de la masse et la formation
d'une élite.
Henri Michel,
s Député des liasses-Alpes, vice-président
de la Commission de l'Algérie, des
Colonies et des Pays de Protectorat;
vire-président de la Commission de la
Marine Militaire.
.,.
La commission d'enquête
en Indochine
0
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a
eu hier soir un long entretien avec le président
du Conseil, relatif aux traitements des gouver-
neurs des colonies.
Ajoutons que le choix du conseiller d'Etat
qui doit présider la commission d'enquête en
Indochine, sera vraisemblablement arrêté au-
jourd'hui.
M. Colson, président du Conseil d'Etat, qui
a consulté ses collaborateurs, doit indiquer au-
jourd'hui à M. Léon Perrier les conseillers
el. Etat susceptibles d' accepter la mission et le
ministre des Colonies fixera aussitôt son choix.
deee-
LE NOUVEAU RÉGIME DOUANIER
PO
Un vœu de la Chambre de Commerce
de Strasboura
La Chambre du Commerce do Strasbourg
vient du prendre une délibération au sujet
du projet de loi portnnt révision du turif
général des douunes. Elle a ('Hua, l'ntre uu-
tn's, le vœu euivunt :
Considérant qu'il ressort de l'expusé des
motifs que le gouvernement entend sou-
mettre les (produits étrangers timportés
dans les colonies assimilées aux mêmes
droits (lue s'ils étaient importés en Fruncc.
La C hambre de Commerce émet le vœu
que. pour plus de précision, le premier ali-1
néa « in fine » de l'article 19 soit formulé
de la manière suivante : Il Sont soumis
aux droits auxquels ila seraient assujettis
à leur entrée en Frunce ou en Algérie ».
«31»
Le ctraeru de la IMie CitéMe en 1926
---0-0--
On possède des indications générales sur
l'année commerciale de la Nouvelle-Calédonie
qui s'est terminée le 31 décembre 1926.
': La valeur de nos exportations totales aurait
atteint 90.000.000 de francs. Quant aux im-
portations, la valeur des trois premiers trimes-
tres atteignait 106.514.158 francs.
On peut donc dire que le total général du
mouvement commercial de l'année 1926 dé-
passera largement 200 000.000 de francs.
L'AVIATION COLONIALE
-0-0--'
Le raid de Pinedo
L'aviateur de Pinedo, venant de Haïti, est
ai rivé hier à 14 heures, à la Havane. Il a
été reçu par les autorités civiles et mili-
taires.
En quatre jours, il a parcouru les étapes
suivantes :
25 mars. Para-Georgetown (Guyane
anglaise).
26 mars. - Georgetown-Pointe-à-Pitre
(Guadeloupe).
27 mais. Poin te-à- P itre-Port-av-P rince
(Haïti).
28 mars. - Port-au-Prince-la Havane
(Cuba).
Ces quatre étapes représentent un par-
cours de 4.000 kilomètres, avec une moyenne
quotidienne de 1.000 kilomètres.
Les Américains
Les aviateurs américains, qui viennent
d'effectuer une randonnée aérienne à travers
l'Amérique centrale et le continent sud-amé-
ricain et dont nous avons signalé le passage
à Cayenne, sont arrivés hier à Port-d'Espa-
gne (île de la Trinité).
Toulouse-Dakar
L'équipage d'un avion de la marine, déta-
ché à l'aviation marocaine et chargé de re-
lever par photographies les plans de la côte
de Mauritanie et de procéder à des expé-
riences de T. S. F., alerta le poste d'Agadir
auquel il fit savoir qu'il était en panne au
sud du cap Mirik, à environ 300 kilomètres
sud de Port-Etienne. 11 demandait du se-
cours.
Prévenu aussitôt, le directeur à Casa-
blanca des lignes aériennes Latécoère alerta
à son tour les postes de Port-Etienne et de
1 Dabt,
Le chef de la statkn de Port-Etienne,
M. Collet, prit "place à bord d'un avion, em-
portant des vivres et de l'eau. Il fut asseï
1ieuirelil MUT séetnirir'l'étjuipage, qui Tejya-
en a Casablanca par les avions des lignes La.
técoère.
Nos colonies
et les prestations en nature
–0-0– q,
A
Nous avons tous écrit un article 1
sur les prestations en nature et , les 1
colonies. C'est toujours - le -- même -1
d'ailleurs, ou à peu près. Quand on a mon-
tré la nécessité de réduira les livraisons de
VAllemagne en matières premières, et d'aug-
menter les fournitures d'outillage et les
prestations au titre de travaux publics, on
énumère les provinces lointaines auxquelles
ces apports de matériel et ces travaux d'en-
treprise donneraient la vie : la conclusion
suit, logique, évidente.
Mais il y a des objections. le ne parle pas
de celles qui viennent des industriels Irfm-
çais. A la réflexion, les craintes de ces der-
niers se sont dissipées, ou, en tout cas, se
sorti considérablement amoindries. Je parle
des objections financières, c'est-à-dire de
celles qui sont présentées par la rue de Ri-
voli, et qui méritent d'être examinées.
La première est la suivante : quand l'Al.
lemagne fournit à la France, conformément
au plan Doives, des matières premières, telles
que coke, lignite, bois, engrais, sucre, pu
fiert matières colorantes, produits pharma-
ceutiques, le bénéfice de Vopération est très
clair ; ce sont des marchandises qui ont une
valeur-or, et pour lesquelles nous ne sotttm< s
pas obligés d'acquérir des devises étrangères.
Le Gouvernement français les revend, l'ache-
teur passe à la catsse, l'opération est finie.
Au contraire, elle est beaucoup plus com-
plexe si, au lieu de ces matières premières,
ce sont des travaux d'entre prise et du maté-
riel d'outillage que nous demandons à l'Al-
lemagne. Il faut alors que le Gouvernement
français fasse des avances aux coloniesy qui
payeront sans doute, mais plus tard, pas
aujourd'hui.
Un tiens vaut. se dit on.
A quoi on répond que let fait d'attendre
de l'étranger tant et tant de matières pre-
mières trous crée une servitude pour Vavenir,
qu'on doit s'efforcer d'y é.:lt'lpper dès
l'heure présente, que le plan Dawes n'est
signé que pour une période déterminée, qu'il
aura de funestes effets pour la balance
commerciale des années futures s'ij nous
habitue au moindre effort. s'il nous dé-
tourne de produire' nous-mêmes ces matières
premières que nous nous contentons de faire
transporter pour nos besoins. Réponse à côté,
dira t-on. Elle n'en tsl pas moins digne
d'être retenue. -
Mats, si l'on veuf une réponse plus directe"
te bon sens ne suffit-il pas à nous la four-
l!ir' Ces travaux indispensables, cet outillage
nécessaire à la mise en valeur de nos colonies,
qui en fera les frais? L'Etat? Ilélasl il est
dans la période des vaches maigres. Les en-
treprises privées? Elles ne risqueront large-
ment des capitaux que lorsque précisément
tes travaux seront achevés, cet outillage sera
lItallé. Ces avances, il est hors de doute
que l'Etat ne doit pas les consentir si elles
ne doivent pas être remboursées et au delà
par les colonies. Or, de l'aveu de tous, les
colonies les rembourseront au centuple, si les
richesses qu'elles renferment peuvent enfin
être exploitées, non seulement parce que nos
provinces lointaines rendront l'argtnt, mais
parce qu'elles contribueront puissamment à
la prospérité de la mère patrie.
-- - a a
Enfin, parlons chiffres, si vous le voulez
bien. A 1 heure présente, les matières pre-
mières fournies au titre du plan Dawes,
atteignent le 65 des livraisons totales de
l'Allemagne. le reste est représenté par les
marks versés au compte de l'armée d'occu-
pation, de réparations résultant du Recovery
Act. Il ne s'agit pas de supprimer la fourni-
ture des matières premières, il s'agit d'en di-
minuer le pourcentage. Et cela, au moment
où le plan Dawes va rapporter 800 millions
de plus par an (à partir de février 1928) et,
on me permettra d.'ajouter, à la veille du
jour où le compte de l'armée d'occupation va
aller en diminuant.
C'est là l'objection principale et on voit
qu'elle appelle elle-même la ré futation. le
tiens pour beaucoup moins forte celle qui
consiste à dire : c'est très beau, mais si ail
milieu de l'exécution VAllemagne, soit vo-
lontairement, soit inrolontairementti vient à
suspendre ses livraisons, que ftret-vous pour
les achever et avec quel argent les pousserez-
vous jusqu'à leur fin? Je ne prétends pas
que V hypothèse est invraisemblable et je
songe que, si elle se réalisait, nous serions
dans de beaux draps. Mais je suis persuadé
que ce sont les livraisons aue VAllemagne
continuera le plus volontiers : il est trop fa-
cile de faire voir pourquoi elle préfère four-
nir de l'outillage que des matières premières ;
pourquoi cet outillage, une fois commencé,
il lui stra fort difficile d'en interrompre la
fabrication, pourquoi, enfin, des accords
conclus entre industriels allemands et indus-
triels français à ce sujet créeront une colla-
boration qui liera les uns et les autres pour
V avenir.
- - ., - 89 ,
Mats, pour qu H en son ainsi, n jaui une
politique des prestations. intelligintc et har-
die. On nous l'annonce dans une série de no-
tes officieuses. Nous l'attendons.
Mario Rouatan,
fSMMtAUT fflt "",.",u,ra. nnrtrn ",ftafltt,,
Vic*-rrfi*idmt de 14 ComrafMlow
ténntorml* rfJlfMlfft.,
L'agence économique
des territoires sous mandat
--()-
Los bureaux do l'Agence économique des
territoires anus mandat (Togo et Came-
roun) seront transférés le 1er avril ipro-
chain, 27, boulevard des Italiens, dans les
locaux abandonnés par l'Agence Economi-
que de r,,,, O. F.
Le voyage de 1. vioiieite dans l'Aurts
-()-o--
M. Maurice Viollette, revenant de son
voyage dans l'Aurès, est rentré à Alger.
Le Gouverneur Général a donné des ins-
tructions pour que les travaux de barrages
de Thiranne Baniane et de Foum-EI-Kherza
soient activés, et pour que le développement
des cultures d'oliviers soit encouragé sur
tout ce territoire. Il a constaté que le déve-
loppement des pistes routières permettait
aux touristes de parcourir les si pittoresques
régions montagneuses.
M. Maurice Viollette a décidé que le vil-
lage berbère de Roufy qui avait été détruit
par nos troupes, lors de l'insurrection de
(879, serait reconstruit.
-
Le météorite et les deux méthodes
---- 0 - 0 --
Il est donné aux Algérois, ces jours-ci, de
contempler un météorite de 750 kilos amené
par camion automobile de Tamentit (Touat)
au musée des antiquités de Mustapha-Supé-
rieur.
« Ce météorite, rappelle Y Echo d'Alger,
est tombé au treizième siècle de notre ère.
Depuis ce temps, il a été un objet de vénéra-
tion religieuse, un peu comme la fameuse
pierre noire de la Kaaba, à la Mecque. De-
puis sept siècles, une foule de femmes toua-
tiennes, désireuses d'avoir un enfant, se sont
assises sur la pierre sacrée. »
Au bout de 700 ans, elles ont éprouvé que
pour satisfaire à ce louable désir, il valait
peut-être mieux ne pas s'asseoir.
Et c'est pourquoi les habitants de Tamen-
tit ont consenti à vendre leur fétiche.
Audion
me 0 el
Dans le Sud- Tunisien
Le séjour à Sfux de M. Lucien
Suint, qui vient de regagner Tunis,
a été exclusivement mnisucru ti l'étude
des lM.\snims et I.gpil'Ut.ious des p(q) u-
lutions du sud. D'importuute® déci-
sions ont pu ainsi être prises, ngUunment
aux points de vue d« l'extension d>u réseau
Kiuticir, diii développement de l'instruction
dos indigènes et des services d'hygiène et
d'useiâtance.
Lu .grande féto de nuit organisée pur les
Sfa.viens Il été l'occasion d'imposantes ma-
nifestations de gratitude. Un évalue à
80.000 le nombre des indigènes qui ont h::-
clanié le Hésidcnt Général et Mme Lucien
Saint.
Bizarre épilogue
d'une randonnée saharienne
Le lieutenant Philippe de Kerviler, du 1er
régiment d'infanterie coloniale, a pu, ainsi que
nous l' avons relaté, traverser de part en part
le Sahara avec sa petite voiturette, une Ci-
troën 10 CV, fabriquée en série, du type le
plus commun. La voiture, qui stationnait au
ong d'un quai, a tenté des voleurs.
Trois matelots évadés de la prison maritime,
où ils étaient en prévention de conseil de
guerre, l'avaient volée.
Les gendarmes les arrêtèrent sur un pont de
rEure, à Boudeville. Ils ont comparu devant
le premier conseil de guerre à Cherbourg.
L'un, Thomas, a été acquitté. Le deuxième,
Luguet, condamné à un an de prison, ce qui
représente le minimum ; le troisième, Viart, à
deux ans de la même peine.
–,–
Pauvres vanneaux
Cet oiseau semi-aquatique et échassier dont
la chair est peu estimée en raison de son
goût de vase (comme celle de la plupart des
oiseaux aquatiques), vient d'être la cause à
Tanger d'un conflit diplomatique.
Pour avoir tué un vanneau dans un champ,
M. Abel, citoyen français, vient d'être tra-
duit par le consul général d'Angleterre de-
vant le tribunal de Tanger.
Des complications internationales sérieu-
ses sont soulevées, car le sultan du Maroc
avait concédé, il y a plus de cinquante ans,
au corps diplomatique étranger, le droit ex-
clusif de faire des sports sur une vaste su-
perfide actuellement englobée dans la zone
internationale et dans les limites de laquelle
le vanneau fut tué. Or, il n'y a plus de corps
diplomatique à Tanger : les puissances n'y
ont plus qu'une représentation consulaire, et
c'est d'ailfturs comme président temporaire
du Sporting-Club de Tanger que le consul
d'Angleterre a intenté le procès. Seuls les
Etats-Unis et l'Italie, qui n'ont pas reconnu
le statut de Tanger, y ont maintenu des mi-
nistres ; mais ces deux puissances ne recon-
naissent pas davantage les tribunaux devant
lesquels M. Abel est traduit.
On ne peut guère s'expliquer cette protec-
tion exagérée des vanneaux qu'en supposant
que le consul d'Angleterre est originaire
d'Ecosse où le vanneau est tabou.
-
La médaille du Maroc
0-0
Le droit fi la médaille coloniale, avec l'agrale
du modèle actuel, mnis en vermeil, et compor-
tant l'inseription « Manoe-1925-1920» », est ac-
quis :
V Au personnel de l'armée de mer, européen
ou indigène, remplissant los conditions prévues
oar le Mer,.t du 2") juin 1tV2f>, l'agrafe 1}2;).1t'lij
"pmplnl:nnt l'agrafe en vermeil « Maroc W25 «
dèià nooordèo nn titre du décret précité ;
2" Au personnel de l'armée de mer, euro-
péen ou indigène l'ai,nié(, (le mer, eurn-
n) Embarqué, entre le 1er jnnvier et le 1er juil-
let ir5C. sur les bâtiments ayant, effectivement
eombnttu ou effectué des patrouilles de surveil-
lance dnns la 70110 située au sud de ln ligne
cap Négro-can Tres-Forcas. et dont la liste sera
arrêtée par le ministre de la Marine sur la
pro-nesition du commandant de la force navale :
h) Avant romhntlll, entre le 1er janvier et le
10 octobre !<)•?<>, dans ln zone détermnée, pour
l'armée de terre, pnr le décret (guerre) du 30
décembre 19W.
«
TAUX DE LA PIASTRE
--0--
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient de
faire connaître nu ministre des Colonies qu'a
la diite du 28 mars 1fl?7, le taux officiel de la
piastre était de 12 fr. U5
Cartographie congolaise
---()-o-
Le Comité spécial du Katanga vient d'éditer
la feuille de l'assemblage dressé par M. H.
Droogmans de la région de ses concessions.
Cette feuille, « Elisabethville », est comme
les précédentes, en deux planches : planche
des terrains superficiels et planche topographi-
que.
Le levé des terrains superficiels de la feuille
EJisabethville a été effectué par M.' Van den
Brande, chef de section du Service Géogra-
phique et Géologique ; M. Gathy, ingénieur
forestier détaché au S. G. G., et M. Klecs-
kowski, topographe. MM. Prinz et Massart
ont collaboré au levé de la zone N. W. de la
feuille. "1
Dans la feuille Elisabethvilte, il existe de
traces très altérées et déprimées de l' ancienne
pénéplaine katanguienne. Ces plages se locali-
sent dans la bande où se trouve la ligne de
partage des eaux entre le bassin de la Lufira
et celui du Zambèze. Dans toute cette zone
bien caractérisée, la carte montre l' extension de
terrains pauvres à végétation peu vigoureuse.
Le même phénomène, mais moins marqué,
se présente à la zone frontière située entre le
bassin de la Kafwe et celui du Luapula. On
trouve ici des restes moins altérés d'ancienne
pénéplaine, celle-ci est fortement désagrégée,
surtout sur le versant katanguien. Du côté rho-
désien, le plateau est un peu mieux conservé.
Dans la région du N. W., on trouve figurées
des plaines basses à alluvions anciennes. Ce
sont des extensions de la plaine lufirienne. Les
alluvions anciennes que 1 on y trouve ont été
lavées, dégradées, appauvries et en partie enle-
vées.
Tout le reste de la feuille est recouvert de
terrains superficiels dont les caractères sont liés
à ceux des roches du sous-sol, aux affleure-
ments des différentes couches et aux plisse-
ments qui les affectent. Les bandes des ter-
rains superficiels s'allongent du S. E. au
lN'. W., suivant ainsi de manière remarquable
alignement des plis.
Les couches de schistes arileux et cal-
schistes donnent des terrains de valeur moyenne;
quant au conglomérat, sa pâte désagrégée four-
nit des sols riches. à
Dans les zones où affleurent les couches du
système ichisto-dolomitique-cherteux, on trouve
des bandes dont le sol a des valeurs variables.
Dans la planche Elisabethville, ces terrains
sont plutôt de bonne qualité.
Là où affleurent le conglomérat, le grès
fel dspathique et les horizons cherteux du sys-
tème dolomitique s' alignent des rel iefs. Lors-
que les pentes de ces rel iefs sont assez pro-
noncées, les eaux de ruissellement y enlèvent
les terrains superficiels et vont les accumuler
dans le voisinage. On trouve ainsi dans la carte
des bandes à sol pauvre superposées aux ali-
gnements en relief. Ces bandes pauvres sont,
d'ailleurs, bordées de lisérés à sol riche, cor-
respondant aux zones d' accumulation des ter-
rains par le ruissellement.
Un phénomène du même ordre i* est produit
sur le pourtour des dépressions effondrées de
la zone ouest. Les bords des zones déprimées
présentent des pentes marquées où l'érosion et
le ruissellement sont intenses ; les sols superfi-
ciels y font défaut ou sont peu épais.
La régularité des bandes de terrains superfi-
ciels dans les zones S. de la carte est remar-
ciuable.
Les synclinaux de Kapembe, d'Elisabeth-
ville et de Luano-Ruashi sont occupés par de
longues plages de terrains pauvres et moyens
entre lesquels s'intercalent les terrains moyens
riches superposés aux anticlinaux. Dans ces
dernières bandes, se dessinent les lignes de
relief à sol d'épaisseur faible ou nulle.
Au N. l'auréole de sol pauvre des pentes
qui entourent la dépression de la Basurqba se
dessine, elle aussi, de façon très nette.
Dans toute la région du N.-E., on ne trouve
guère que des terrains de peu de valeur, l'in-
Ruence de l' ancienne pénéplaine y est très
marauée
La planche topographique couvre une sur-
face de 1 degré carré comprise entre les 27*
et 28p de loiig;tt.de Est de Greenwich et entre
les 118 et 12" de latitude Sud.
Une liste des points repérés avec leurs coor-
données géographiques et leur altitude est pu-
bliée dans la notice accompagnant cette plan-
che. Le relief, lisons-nous dan cette notice,
est figuré par des courbes à une équidistance
de 50 mètres accentuées de 250 mètres en 250
mètres. Nous aurions aimé voir indiqué un
plus grand nombre d' altitudes. C'est le seul
petit défaut de cette carte, par ailleurs très
rlaire. très bien dessinée, et dont la publica-
tion complète le très beau travail documentaire
du Comité spécial du Katanga.
Ajoutons que les cartes géographiques de
tous les atlas français sont malheureusement
aussi très pauvres en altitudes.
E. D
LE CYCLONE DE NftDMASCM
-–- OO --
Un câblogranune adressé ce matin au mi-
nistre des Colonies par le Gouverneur Général
de Madagascar signale que les dégâts privés
causés par le cyclone atteignent au moins 190
millions. Les pertes administratives s'élèvent à
plus de 20 millions.
ailb
ËVA 1:> £ 3
,- --{)-ü-
On câble de Cayenne que le forçat Dieu-
donné qui appartint jadis à la fameuse bande
Bonnot s' est évadé du pénitentier de Saint-
Laurent-du-Maroni.
AGENCE ECONOMIQUE DE L'A. O. F.
ô
M. Curasson (Georges), vétérinaire en
chef de 2e classe, n été d
çaise, à Paris.
Lois, Décrets, Arrêtés
80
Décret portant perception d'une taxe sur
les cartes d'identité autres que celles des
étrangers au profit des communes de
l'Algérie.
Aux h'rm's dl' ce décret, la \lg"I'il', par l'autorité administrative, de tou-
tes les cuites d'idontité, mitres que colles des
1 tranjjer-. donnent lien a la perception, au
protil des communes, d'Ullt 1'1" uniforme de
) franc.-;.
Scfonl t'veiupli s de t'l'Itl' taxe les dirteS
d'id'utit' visées à l'article *2 d,' la décision de
l'n,,,,,'IIII,I, e plémcrc de dcl. ^al .us lituuicière.*
du 1:\ ))<')th)'c ID:!!), homologuée par décret
du 1:\ février 1I:!i,
! n ai rélé du ( ionveriieiir ^encrai de l'Al-
gérie déterminera l< s modalité., de perception
de lu taxe.
Les dispositions qui précédent sont appli-
cables aux territoires du Sud.
Décret modifiant le décret du 12 juin 1926
fixant les traitements du personnel de
l'agence générale des colonies.
\u\ ternies de ce décret, l'article premier du
décret du 12 juin tIJ26 est modifié et complété
ainsi qu'il suit
Article prcmii r ,.,.",.",.,.,
1' Personnel administrai!! permanent.
Directeur 1 i'. 51.UU0
Sous-direcleur et chef du -ervi e administra-
tif I r. fI:! ,1100
37.rKX>
:lJ ,000
Chef de section, chef du >er\ice intérieur,
sous-chef du .1'\ i
- .< i00
lit.000
17.000
Rédacteurs, secrétaire de la direction, areln-
visle bibliothécaire l r. 1.">.000
13.700
12.500
11.300
10.100
".t.OOl»
Rédacteurs stagiaires "",., t>.)00
2° Personnel technique du seruc?
udminislralif
Ingénieur en chef du cadre permanent :\(;'01)(,
33.000
30.000
l.ea nuuvtvtux traitements lixo par le pr6
seul décret se!'ollt attribués à chaque fonction-
naire suivunt su dusse respective. L'attribu-
tion de ces nouveaux traileiiients e.-t exclu-
sse de la majoration provisoire do 12 lixéo
par les décrets des 20 août et 10 septembre
1020, sauf en ce qui concerne les rédacteurs,
secl'euil'e de la direction et l'archiviste bi-
bliothécaire, j>oiir lesquels cette majoration est
maintenue ; elle ne sera pas con>idéi'( e ¡IOmme
un avancement et chaque fonctionnaire con-
servera, dans sa dusse, l'ancienneté qu'il y a
acquise.
Les dispositions du prêtent- décret auront
leur effet pour compter du lor août 11126.
Décret étendant au régime intérieur postal
de l'Indochine le bénéfices des articles 46
et 47 de la loi du 8 avril 1910 et de l'ar-
ticle 9 de la loi du 12 août 1919.
Décret approuvant le mode d'assiette et let
règles de perception des taxes postalea
en Indochine établies par les arrêtés du
21 décembre 1926 et de l' « addendum »
du 21 décembre 1926 à l'arrêté du 20 août
1926.
Décret fixant à 2.800 tonnes pour 1927 le
contingent de glucoses de l'Indochine à
admettre en France aux conditions pré-
vues à l'article 3 de la loi du 19 avril
1924.
Décret nommant M. Motais de Narbonne
conseiller privé honoraire du gouverne-
ment de la Réunion.
(J. 0. du 29 mars 1927.)
CO MURDE L'AL
--000--
LA VIE ECONOMIQUE
L'exportation des ferrailles
A dater du 1er avril, l'exportation des fer.
railles d'Azérie sur la Belgique, l'Angle-
terre et l'Italie sera de nouveau assujettie
au régime des autorisations préalables dé-
livrées par l'Administration aux expurla-
teurs intéressés. Seuls seront admis à
exporter les négociants en métaux inscrits
à ce titre au Registre du Commerce.
Le rendement des impôts
Le détail des recouvrements budgétaires
de l'Algérie pendant l'année vient seu-
lement d'être publié, ltappeloiis que les
imj)(M« (.t. taxes de toute nature ont fourni
un excédent de 127 millions sur lll^ô, au-
quel ou doit ajouter millions de recettes
exceptionnelles : an total, l'excédent sur
les prévisions budgétaires de HJ2G est su-
périeur ii 156 millions.
Il y n donc cu, l'année dernière, 662 mil-
lions de recettes ordinaires, {dus 2
Kh .:!ti, les droits dViiregustroment ont
j roauu en Algérie prés de UJ millions, soit
28 millions d'augmentation sur l'année
précédente. On a également noté une plus-
value de li millions sur les droits de doua-
ne, de plus de S millions sur les tabaca.
de pli:ès de U) millions sut' les alcools et
spiritueux, l.e nouvcuu droit sur le £ essen-
ces et carburants et sur le« bandages
•caoutchoutas des automobiles a produit
prés de Il millions. Les recettes forestières
ont atteint ,'H millions, contre 18 millions,
en ll*2,>, soit une plus-value de 16 millions.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Drame conjugal
Merabel Mohamed hell AJi a tué, d'un
coup de revolver à Aïn M'Iila, son épouse
Hebihn lient Aminar et blessé grièvement
ramant de celle-ci, Meiabet Merzoug »>en
Saïd.
Le crime a él•• commis soiis la tente
même du meurtrier où les deux victimes
sél.iient donné rendez-vous. Le mari
meurtrier ;i dtei-Uné avoir voulu venger son
honneur outragé.
Une discussion qui finit mat
Au coins d'une discussion au sujet du
travail entre Djilali Ali b
liers à nouaomki, les deux adversaires en
vinrent aux coups.
A un moment donné, lijilalii Ali s'arrnant
d'une pioche dont il se servait pour tra-
vailler, en asséna un coup violent sur la
tète d'z(loud MaAmar qui itomtoa, le crAne
fraeassé.
Le blessé, dont l'état esl grave, n été
conduit à l'hôpital de C.oléa.
, Djilali a été arrété et mis à la dispositioa
de la justice.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 65.01%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 65.01%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6451046v/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6451046v/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6451046v/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6451046v
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6451046v