Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-03-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 mars 1927 26 mars 1927
Description : 1927/03/26 (A28,N48). 1927/03/26 (A28,N48).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64510441
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANND. Ne M LE NUMERO : ao CENTIMES SAMKDI SOIn, 26 MARS 1327
JOUfMALjQUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
14, m m HHi-Tfeafeir
PARIS (M
▼ÉLÉPH. x LOUVRE 19-97
- RICHELIEU W-94
Les Annales Coloniales
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Les ANKALES COLONIALES ne publient que des arti-
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
ABONNEMENTS
1. «m» U supplément UUutré :
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On l'abonna mpâ frti» 9mm
Wma 1m wtfw déport».
, La main-d'œuvre coloniale
, .11 1 -
Au coun de sa dernière session, le Conseil
économique s'est préoccupé des rapports des
colonies avec la métropole, des échanges pos-
sibles- entre elles et de la manière dont on
pourrait non seulement organiser, mais encore
augmenter leur prod uction. Il fut naturellement
amené à examiner la question de la main-d oeu-
vre coloniale. Est-elle suffisante, et auel est
son sort au double ooint de vue des salaires et
de l'hygiène ?
La se à ces auestions n est pas aussi.
commode qu'on peut e penser. Déjà difficile
6mulil s'agit des travailleurs européens, elle
devient tout à fait délicate lorsqu'elle regarde
les ouviers de nos possessions d'outre-mer.
Certes, pour celles au on appelle les vieilles
colonies, nous possédons des renseignements
assez nombreux, mais notre documentation est
moins abondante lorsque nous abordons l'Afri-
que du Nord, l Indochine, et surtout les im-
menses territoires qui forment r A. O. F. et
l'A. E. F., ou bien Madagascar.
Le Ministère des Colonies rendrait un reel
service à ceux qui suivent avec quelque atten-
tion les affaires coloniales en leur procurant les
moyens d'en étudier un des aspects les plus
intéressants, et j'ajouterai les plus nouveaux,
puisque je ne sache pas qu'on s en soit guère
préoccupé jusqu'ici.
Les grandes colonies publient régulièrement
des bulletins où abondent les renseignements
relatifs à la production, aux échanges, mais
elles ne jugent pas à propos d y insérer une ru-
brique relative à la main-d'oeuvre. Peut-être
mrtiraient-elles ainsi du cadre dans lequel elles
se meuvent, mais elles feraient incontestable-
ment oeuvre utile.
Aussi le rapporteur de cette question n avait -
il pas à sa disposition tous les éléments dont
il aurait eu besoin. Il le regrette au cours de
son travail, et il a parfaitement raison de le
faire.
Mais il ne faudrait pas que ces considéra-
tions amènent un lecteur à l'esprit trop prompt
à conclure que le rapport dont je parle est sans
intérêt. Rien ne aefait plus contraire à la vé-
rité. On y trouve quantités de renseignements
et de réflexions du plus grand intérêt.
C'est que son auteur, M. Million, secré-
taire-adjoint de la C. G, T., connait à fond
les questions ouvrières, et ayant visité certaines
colanies, sou expérience personnelle lui a
permis d'interpréter avec bonheur et de rendre
vivants des documents qui, pour d autres, ne
sont guère que des morceaux de papier quel-
conques.
M. Million commence , par nous donner Un
tableau succinct, mais sujhsant, de la produc-
tion des différentes colonies, et en particulier
rl» IUM arandes oossessions : Afrique du Nord,
r' - --- - -'
Indochine, Madagascar. A. O. F., A. E. F.
Cet exposé de la vie économique lui permet
d'examiner s'il est possible ou non d en aug-
menter l'intensité et de lui donner une plus
grande extension. Mais c'est évidemment le
sort de la main-d' ceime qui retient principale.
ment top attention, et à ce sujet il est conduit
à étudier le problème de la colonisation.
M. Million rappelle l'axiome courant « que
le cultivateur français a horreur de traverser la
mer, et qu'il est presque impossible de le déra-
ciner du sol où ont vécu ses ancêtres. »
Mais s'il cite ce que d'aucuns tiennent pour
« £ r;» £ kanalo--- rW oour immédiatement
montrer qu'elle est très contestable. Il se de-
mande notamment si la petite colonisation a
été encouragée en Afrique du Nord et « si les
cultivateurs, transplantée dans un milieu entiè-
rement nouveau pour eux, et quelquefois hos-
tile, n'ont pas été souvent rebutés par les diffi-
cultés insurmontables qu'ils rencontraient sous
leurs pas en même temps qu'ils se trouvaient
paralysés par l'absence de crédit ». L auteur
ne donne pas de réponse formelle à cette ques-
tion mais l'ensemble de ce passage laisse
furilMnent - deviner son sentiment. Il ne croit
pas, d'aillews, que les colons manquent au-
tant qu'on a l'habitude de le proclamer. Ce
sont plutôt les lots qui font défaut, et il rap-
pelle à ce propos une note de l'Agence Havas
relative au Maroc : « La Direction générale
de l' Agriculture du Maroc, dit ce texte, avait
eu à examiner 1.500 demandes pour 183 lots.
Sur 1.500 pétitionnaires, plus de mille étaient
venus à Rabat, colons du Maroc où d'Algé-
rie, cultivateurs de France. » L'exemple ne
nous autorise pas à généraliser d'une façon
abusive ; il nous permet tout au moins de re-
marquer que dans certains cas, il y a des de-
mandes de terres supérieures aux disponibilités.
M. Million aoorécie. chemin faisant, les
procédés agricoles employés en Afrique du
Nord et en particulier au Maroc, où il a sé-
joumé. Il les trouve bien primitifs et d un ren-
dement médiocre. « La production actuelle des
céréales dans ce pays, écrit-il, pourrait être
quadruplée si, à la place des instruments agri-
coles utilisés encore comme aux temps lointains
du moyen-Age, la terre africaine connaissait à
son tour les bienfaits de la culture intensive
par l'emploi généralisé des machines agrico-
les. »
Mais la machine ne supplée pas absolument
à tout travail humain, et y a-t-il assez de main-
d'oeum dans l'Afrique du Nord ? S'appuyant
sur une enquête menée a des organisa-
tions ouvrières et de personnes ayant fait un
Ion séjour dans la région, le secrétaire de la
C.G.T. n'hésite pas à répondre affirmative-
ment : « La main-d'œuvTe indigène, déclare-
t-il, est largement suffisante pour faire face aux
besoins de l'agriculture et de l'industrie en
Algérie, en Tunisie, au Maroc, »
Possible, diront certain" seulement ces
travailleurs émigrent en masse à destination de
la France, et leurs bras manquent à la colonie.
- - - _a - -
M. Million n ignore pas ce côté capital de la
question* Bien plus, il l'étude en détail et
nous dit : « Oui, la main-d'œuvre émigré, mais
pourquoi quitte-t-elle son pays d'origine pour
venir travailler dans la ? Est-ce par
août, est-ce parce qu'ayant connu la France
durant la guerre, elle en a conservé comme la
nostalgie ? Pas le moins du monde. Ce ne
sont pas des raisons sentimentales qui déter-
minent l'Arabe à franchir la mer, mais le be-
roin, le désir de gagner des salaires plus éle-
soin, A l'heure actuelle, les salaires des journa-
v é s.
liers indigènes en Afrique du Nord varient
entre 6 et 12 francs, alors que ces ouvriers
savent fort bien qu'en France, ils gagne
raient 20, 25 francs par jour. « Ne pouvant
vivre convenablement, en raison du coût élevé
des produits en Algérie, menant une existenct.
lamentable, en travaillant, l'indigène s'expa.
trie. Il va vers cette France un peu plus hos-
pitalière que son pays natal. » Même obser.
vation en ce qui regarde la Tunisie et aussi le
Maroc. _.h. u..
M. Million, qui a vu à I œuvre rouvrÍe.
indigène, déclare qu'il possède de grandes
aptitudes pour les métiers les plus divers, et
il donne des exemples curieux, et que nous ne
pouvons citer ici, afin de ne pas donner à cet
article des proportions excessives. Aussi vou-
drait-il qu'on leur accordât une rémunération
analogue à celle des ouvriers européens. Mais
cette exigence n'est pas satisfaite, et voilà.
ajoute-t-il, « la raison principale de l'instabilité
des travailleurs indigènes qui, mécontents,
changent facilement d'entreprises ».
« Il est un préjugé, continue M. Million,
qu'il faut combattre et détruire, c'est celui qui
« consiste à considérer que le Musulman a des
besoins de consommation inférieurs à ceux d'un
ouvrier européen. » Cela a pu être vrai de
l'indigène qui ne fournissait pas un travail sou-
tenu, pouvant s'adonner à de longues siestes et
se contenter ainsi d' une ous-alimentation.
« Mais s'il lui faut accomplir un travail muscu-
laire régulier, il a besoin, lui aussi, d'une ali-
mentation égale à celle du travailleur d'Eu-
rope. Il M. Million demande encore pour
l' ouvrier indigène qu on exécute le contrat de
travail passé entre l'employeur et lui.
Le secrétaire - de la C. G. T., tout - en - re-
connaissant que des enorts ont été faits en ce
sens, considère « qu'il y a toute une oeuvre
considérable d'hygiène, d'assistance médicale
et d'enseignement à accomplir pour donner à
cette population dont la brillante civilisation a
été seulement retardée, la santé physique et
la culture morale qui lui sont nécessaires. » Il
résume de la façon suivante ses considérations
sur l'Afrique du Nord : « Il ne semble pas.
dit-il, que même avec une production intensi-
fiée, il existe une crise de main-d' œuvre dans
l'Afrique du Nord, rmis il y a nécessité d'une
transformation progressive des méthodes em-
ployées : développement des facilités accor-
dées à la petite colonisation, rétribution conve-
nable de la main-d' œuvre indigène, emploi
d'un outillage approprié pour la culture à grand
rendement. »
M. Million est beaucoup plus bref lorsqu'il
arrive à l'Indochine et à Madagascar. Il n'a
pas sur ces pays de renseignements personnels,
et ceux qu'on a pu lui fournir ne lui ont pas
paru de nature à donner lieu à des développe-
ments un peu précis : Il cite un passage fort
connu du roman de M. Dorgelès: Sur la route
mcmdarine, où l' auteur nous fait un tableau très
vivant et malheureusement très réel de la vie
des ouvriers mineurs annamites. Il y a là une
lacune. Nous la regrettons d'autant plus qu' elle
n'est pas uniquement imputable à l'auteur du
rapport, lequel n'a pu qu'utiliser les matériaux
assez rares mis à sa disposition.
Il est beaucoup plus complet au sujet de
l'Afrique : Afrique Occidentale et Afrique
Equatoriale. Il s'élève contre la façon dont
sont traités les travailleurs sur la ligne en cons-
truction Brazzaville-Océan.
Il félicite le Gouverneur de l'Afrique Occi-
dentale pour les deux décrets pris en 1925 et
en 1926, par lesquels sont réglementées les
conditions de travail de la main-d' œuvre. Il
est parfaitement vrai que ces dispositions sont
de nature à constituer une sérieuse protection
pour l'ouvrier indigène. Mais les lois ou les
décisions administratives ne valent que par
l'esprit dans lequel elles sont appliquées. Il
n'y a pas en Afrique Occidentale d'inspec-
teurs du travail, mais les administrateurs ont
mission de veiller à l'exécution de ces décrets.
M. Million souhaite qu'ils soient vigilants et
fermes. « Dans les - colonies, écrit-il, plus
qu'ailleurs, il faut un œil vigilant qui surveille
sur place l'exécution des clauses tendant à ga-
rantir aux indigènes l'usage des moyens de dé-
fense bien maigres qui sont mis à leur disposi-
tion par des textes de lois ou des décrets. »
C'est aussi notre avis.
Tel est cet exposé un peu bref, mais inté-
ressant. Si nous disions à M. Million qu'il n'y
a rien à y ajouter, il serait le premier à pro-
tester. Nous sommes persuadés qu'il s' attachera
à nous fournir pour la prochaine réunion du
Conseil économique un travail où il mettra en
reliet des points sur lesquels, taute de docu-
mentation, il a dû passer rapidement. Il sera
ainsi utile non seulement aux ouvriers qui ont
placé en lui leur confiance, mais aussi à tous
ceux qui s'intéressent à la matière.
Henry Fontanier.
Député du Cantal
Vice-président de ta Commission
des colonies
Secrétaire de la Commission
des Altntres bi ..angères.
Dépêche de l'Indochine
Les marins hollandais à Saïgon
Les canonnières hollandaises Soemba ét
Flores ont quitté Saigon le 23 mars. De bril-
lantes réceptions ont été organisées en leur
honneur.
-$Ob
Pour les sinistrés de Tama'ave
Le Gouvernement de l'île Maurice a voté
200.000 francs pour les sinistrés de Tamatave.
Des souscriptions publiques sont OUftItes,
La marine marchande
-0
« Notre Marine marchande »,
pourrait-on dire, car c'est bien
sous ce dernier titre que mon col.
lègue et ami, M. Ch. Daniélou, mon fJré-
décesseur rue du Boccador, aurait dû publier
l'ouvrage qu'il vient de faire paraître chez
FigUÍère, ouvrage précieux à plus d'un titre,
et dont l'un des principaux mérites est peut-
être de mettre à notre portée tout ce qui a
été accompli par le Gouvernement et le Par-
lement, depuis la guerre, pour rénover notre
marine marchande et en faire Vinstrument
commercial qui soit digne de notre pays.
C'est en vain, en effet, que l'on peut cher-
cher en librairie ou dans une bibliothèque
un recueil ou traité où seraient codifiés, en
quelque sorte, tous les actes concernant, en
France, la navigation maritime. Cette la.
cune, M. Daniélou l'a comblée et, s'il n'a
pas prétendu faire de son livre un exposé ou
un résumé aride de tous les textes existant
sur la matière, il a fait mieux en commen-
tant les plus importants. à la préparation
desquels lui-même a pris, du reste, une très
large part.
L'auteur -- a, d'autre part, ajouté en an-
nexes l'énumération des lignes françaises de
navigation qui desservent tous les pays du
globe, ayant par mer des relations commer-
ciales avec le nôtre, lignes que, à l'excep-
tion des principales, la majorité des Fran-
çais ignorent, et que feraient bien de signa-
ler nos manuels de géograpltie. Cette nm-
mération n'a qu'un défaut : c'est de ne pas
être complètement à jour. Elle (ompulld. en
effet. les services assurés jusqu'en 1922 par
la Compagnie des Affréteurs Réunis, et
qui ont disparu depuis la mise en faillite de
cette importante société; elle contient éga-
lement quelques omissions en ce qui con-
cerne les lignes de la côl' occidentale d'Alri.
que et les escales desservies par certaines
lignes de la Mer Noire. M. Daniélou m'ex-
cusera d'aulant plus (le faire cette légère re-
marque, que les annexes de son livre sont
en contradiction. à ce point de vue, avec le
texte, cc qui suffit à démontrer que les er-
reurs signalées m lui sont pas personnelle-
ment imputables.
Il ne nous reste qu'à souhaiter que de
nombreuses éditions de cet ouvrage précieux
mettent périodiquement le public au courant
des choses de la mer.
Ce n'est pas dans ce trop court article que
je puis avoir la prétention d'allalysu cet
ouvrage. Qu'il me suffise de dire que M.
Damélou s'est attaché à faire ressortir le
rôle important joué par notre marine mar-
chande pendant la guerre, à exposer com-
ment le Gouvernement a été amené à créer,
puis à liquider, lorsque l'objet qu'elle pour-
suivait a été atteint, ce qu on a appelé la
« Flotte d'Etat », enfin à étudier, d'une fa-
çon générale, tous les problèmes qui se rat-
tachent à l'évolution et au développement
de notre marine marchande, rapports entre
armateurs et personnel, arbitrage des con-
flits, durée et conditions du travail à bord
des navires, situation des principales com-
pagnies françaises de navigation, question
des subventions à allouer pour le maintien
de certaines lignes, monopole du pavillon en-
tre l'Algérie et la Métropole, surveillance et
protection des pêches, crédit maritime, as-
surances mutuelles, etc. Jr- passe les titres
de nombreux chapitres et je m'en excuse. Et
je terminerai en reprenant, à mon compte, la
conclusion.
Notre flotte marchande était, en 1914, de
2.500.000 tonnes. Au lendemain de la guer-
re, après les torpillages subis, elle n'était
plus que de 1.900.000 tonnes. Elle défiasse
aujourd'hui 3,500.000 tonner
Malgré toutes les difficultés rencontrées,
difficultés qui sont dues, tant à la recons-
truction trop rapide de la flotte mondiale,
qu'au déséquilibre de notre change, notre
flotte marchande lutte courageusement sur
toutes les grandes lignes de navigation; un
grand esprit d'émulation l'anime; jamais
notre personnel navigant n'a fait preuve
d'une bonne volonté plus grande, de plus
de discipline et d'une compréhension plus
avertie de l'intérêt national; jamais, peut-
être aussi, le pays - ne - s'est rendu mieux
compte de l'importance d'avoir une grande
flotte marchande pour la liaison entre la
Métropole et ses colonies. C'est là un ensem-
ble de facteurs qui nous permet de. nous
tourner avec confiance vers notre avenir ma-
ritime, et d'exprimer notre reconnaissance à
tous ceux qui ont été nos prédécesseurs à la
Marine Marchande, à M. Daniélou, notam-
ment, et qui furent les bons artisans de la
reconstruction de l'Armemem français.
Pierre Valude,
Député du Cher,
Ancien sous-secrêtairc d'Etat
à la Marine marchande.
MM. Léon Perrier et Varenne
chez M. Poincaré
-0-0--
Le Président du Conseil a reçu hier matin
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
qu'accompagnait M. Alexandre Varenne,
Gouverneur de l't Indochine.
Aucune déclaration n'a été faite à l'issue
de cette entrevue qui s'est prolongée pendanl
près d'une heure.
Ces conférences se rapportent à la constitu-
tion et au prochain départ de la Commission
des Concessions. Le Gouvernement est en
plein accord à ce sujet avec le Gouverneur
Général. -
D autre part, le Gouvernement n'a pas en-
core officiellement désigné le conseiller d'Etat
qui doit présider la Commission d'enquête et
partir pour l'Indochine le 8 avril prochain par
le même courrier que M. Alexandre Varenne.
Notons à ce sujet que M. Tirman, conseil-
ler d'Etat, a eu hier après-midi de lonp entre.
tiens 40 Ministère des Colonies.
La cherté de la vie
en Océanie française
--0-0--
Depuis l'époque, déjà relativement loin-
taine, où la piastre chilienne a cessé d'être
Monnaie icourante dans nos Etablisse-
ments d'Océanie, le prix de la vie n'a cessô
de croître dans cette malheureuse petite
colonie du Pacifique. Les difficultés de
l'existence, surtout pour les employée de
rang modeste, n'ont pas été étrangères aux
troubles qui ont agité Tahiti, il y a cinq
ans environ,
lin pratique, en raison de la proximité
th l'Amérique et du voisinage immédiat
des possessions britanniques, la véritable
monnaie, diuid ks lies lrançaises, est la
livre et le dollar. Lorsque les changes ont
connu les cours les plus élevés, en juillet
19i, les maisons de commerce de Papeete,
seules 'importatrices, ont augmenté tous
leurs prix de vingt pour cent. Sans doute,
les taux de la livre et du dollar se sont
abaissés jusque vers le milieu de décem-
bre, mais les commerçants n'ont pas di-
minué leurs prix. Bien au contraire, protl
tant de ce que certaines murchandises,
telles que les matériaux de construction, le
ciment en particulier, ont à peu près man-
que sur place pendant quelques semaines,
ils ont encore augmenté les prix de ces
produits.
!>euls, les commerçants chinois ont ré-
les Chinois ne font que détailler ce qu'ils
achètent en gros dans les plus importantes
maisons de Papeete ; pour qu'ils exercent
une influence réelle sur les cours, il fau-
drait qu'ils aient, en France, des commis-
sionnaires leur expédiant directement la
mufiére de leurs transactions. Si, en même
temps, les cOHllHunicatIons avec la France
étaient plus fréquentes et plus régulières,
les habitants de la colonie consommeraient
des produits français en plus grande abon-
dance et à meilleur murché.
Du reste, nos Etablissements d'Océanie
jouent vraiment de malheur. Au moment
où la réduction des changes leuir permettait
d'espérer une amélioration des prix actuels,
réeUe-meuit excessifs, des circonstances
toutes spéciales viennent de nouveau faire
empiler leur tuiste situation.
On attendait impatiemment, vers la Un
de décembre wtü, l'Andromède, des Mes-
sageries Maritimes, Ce paquebot a cassé
son arbre de couche, à peu de dislance de
l'ort-de-l'iunce, lorsqu'il se dirigeait vers
Colon. Il a dû revenir à la Martinique et y
rester plus d'uji mois pour s'y faire répa-
rer. Ces dépenses, qui constituent des ava-
ries communes, augmentent de 30 le
prix des marchandises qu'ils transportent,
et, bien entendu, tous les commerçants,
même ceux qui n'attendaient rien de
VAndromède, mettent leurs prix à l'unis-
son.
D'autre port, les conséquences du cyclone
qui a ravagé l'Océanie française au début
de janvier WiO, se font cruellement sentir à
l'heure actuelle ; et il en sera ainsi au
moins jusqu'il la lin. de l'année courante. Il
fnul au moins deux ans pour que les plan-
tations détruites recommencent A produi-
re ; heureux les indigènes qui, en atten-
dant que les cocotiers, les vanillers, les ar-
bres à pain, leur fournissent de nouveau
les précieuses récoltes d'autrefois ont eu la
sagesse de luire des amures vénères.
Ceux de Hora-Uora nolllmment, l'ont eue,
mais ta pratique n'a pas été g(mÚl'ue; et
s'il 5eI'tÜt exagéré de parler de disette pour
les indigènes, il n'en est pas moins vrai
qu'ils devront se contenter die rations ré-
duites. L'an dernier, les récoltes lde coprah
et de vanilles ont donc été moins abondan-
les, surtout aux 1 les- soli s-le-V c-nt et à Moo-
réo, et pour comblie d'infortune, les prix
de ces deux principaux produits d'exporta-
tion sont tombée sur les marchés. Le
-. ,. 1"
commerce, en gênerai, en aUDIt aeja les
effets.
Dalls le courant de 11)26, les Chinois ont
continué de prendre à crédit dans les mai-
sons de gros, espérant payer avec les den-
rées qu'eux-mêmes achèteraient aux indi-
gènes. Ceux-ci, de leur côté, ont continué de
vivre sur les marchandises prises il crédit
chez les Chinois, pensant payer au moyen
des mêmes produits. Il est facile de prévoir
ce nui va arriver. La grande maison pour-
suivra le Chinois, qui se retournera contre
l'indigène. Celui-ci, ne pouvant payer, sera
sans doute exproprié par le Chinois et l'on
comprend les dangers éventuels de cette
expropriation. Il est de l'intérét général
qu'une entente intervienne entre créanciers
et débiteurs en vue d'éviter les solutions
judiciaires.
Toute ia colonie va donc traverser une
période d'années de vaches maigres. Ceux
qui sont surtout à plaindre, ce sont les Eu-
ropéens employés de commerce ou d'admi-
nistration. Ils ne reçoivent pas tous de
gros appointements. Lorsqu'ils sont mariés,
qu'ils ont des enfants, le problème de l'exis-
tence devient singulièrement difficile à ré-
soudre.
il ne faut pas seulement se nourrir et se
vêtir à grands frais, il faut se loger. Les
maisons à louer sont introuvables et les
lovera ont iolus que diouiblé dans }e courant
de 1926. Sans doute, la municipalité a établi
un beau projet d'extension die la viltle entre
les anciens remparts et l'avenue de la Fan-
tana ; mais tant que le ciment dépassera
le dhiffro de 200 francs la barrique et que
le bois se vendra dans les mêmes coruti-
tions, il ne se construira pas de maison
nouvelte. Enfin, une femme européenne ne
peut pas se livrer à Tahiti à tous les tra-
vaux d'une femme de ménage ; et s'il a
toujours été très difficile d'y trouver des
domestiques, il l'est encore beaucoup plus
dopaiis IA fin de la grande guerre.
En attendant les moutons d'Algérie
L'importation du mouton de Hollande sc-
raîtf dit-on, menacée d'une augmentation
des droits de douane, qui passeraient de 50
à 150 francs par cent kilos. N'y aurait-il pas
lieu de retarder cette augmentation jusqu'à
l'arrivée des moutons d'Algérie, c'est-à-dire
jusqu'en juin?
En attendant, le préfet de la Seine décide
que de la viande réfrigérée, c'est-à-dire ra-
rafehie au-dessus de o degré et dont les mé-
rites sont égaux à ceux de la viande fraîche,
sera vendue sur des étaux-témoins.
L'AVIATION COLONIALE
Le raid Pinedo
L'aviateur italien de Piuedo est arrive à
Johnstowu venant de Paramaribo Guinée
hollandaise ).
Les Uruguayens
feront une nouvelle tentative
Le Gouvernement de t Uruguay vient de
câbler à l'aviateur Laiie llolges et à ses
compagnons de rentrer ii Montcvldo, Ils de-
vront s'embarquer à Ténéritfe à bord de la
Reine-Victoria.
Le plus rapidement possible, ils recommen-
ceront leur tentative de la traversée de
l'Atlantique. Pour couvrir les frais de cette
nouvelle expédition, une souscription publi-
uue a été ouverte.
Guilbaud oiiicier de la Légion d'honneur
Le capitaine de corvette (juilbuud vient
d'être fait oiticier de la Légion d'honneur
avec la citation suivante :
Chef de la formation aérienne chargée du
voyage d'études Frat,ce-M adagascar, a bril-
lamment dirigé cette expédition jusqu'au
Centre africalt., où il a été arrêté par un in-
cident de matériel.
A eu le mérite de donner à son coéquipier,
le lieutenant de vaisseau Bernard, toutes les
chances d'arriver avec succès à Madagascar.
Après réparation du matériel, a poursuivi
son voyage transafricain par les grands lacs,
le Nil, la Méditerranée orientale et la
France, à une allure de record et étant seul
pilote à bord.
Le raid portugais
L'aviateur portugais commandant Beircs a
déclaré hier qu'il espérait arriver a Kio-de-
Janeiro vers le 6 avril prochain.
U compte se rendre a Montevideo, puis à
Buenos-Ayres, et, après avoir fait procéder
à la vérification de l'appareil et des moteurs,
poursuivre son vol en direction des Etats-
Unis en suivant à peu près le même itiné-
raire que celui emprunté par de Pinedo.
La liaison Paris-Amérique latine
D'ici une quinzaine de jours, doit être tenté
un voyage aérien France-Amérique du Sud.
L'étape la plus longue comporterait un par-
cours de 2.400 kilomètres environ au-dessus
de l'Atlantique.
Hier après-midi, à l'aérodrome Farman,
on a baptisé l'avion, qui sera transformé, du
reste en hydravion avant son départ. Mme
Alvarez de Toledo, femme du ministre d ar-
gentine- à Paris, en qualité de marraine du
11 Paris-Amérique latine », un Goliatli-Far-
man bi-moteur Lorraine de 450 CV, est venue
briser une bouteille de champagne sur le fu-
selage de l'appareil. Le comte brésilien Da
Silva Ramos était le parrain.
Le départ n'aura pas lieu avant une quin-
zaine de jours.
Les Américains
Les aviateurs américains, qui effectuent ac-
tuellement une randonnée aérienne autour du
continent sud-américain, sont arrivés hier à
Cayenne.
Des avions pontificaux ?
Le Pape envisage, dit-on, la possibilité
d'utiliser les avions pour notamment faci-
liter les voyages à Rome des évêques, et
transporter des missionnaires en certains en-
droits éloignés.
--
Cinéma colonial
Le Roi Lépreux
C'est à la fin du mois que le réalisateur du
Roi Lépreux, Jacques Feyder, sera de retour
en France. Dès son retour, Jacques Feyder
choisira ses interprètes. Pour qui connaît déjà
le dernier roman de Pierre Benoit, cette tâche
apparaît comme singulièrement délicate, et
Feyder n' aura pas trop de toute sa maîtrise
pour la mener à bien. Puis les prises de vues
commenceront au studio, car il ne saurait être
question de tourner les extérieurs en Indochine
pendant la saison d'été. C'est en octobre que
la troupe d'Indochine-Films repartira pour
Angkor, et c'est alors que commenceront, dans
les sites admirabies, des maintenant sélection-
nés, les prises de vues les plus pittoresques
qu'ait jamais enregistrées un objectif.
Les « documentaires n
Dans un des films d'Afrique que va pré-
senter le Synchronisme Cinématique, on verra
les nègres de la tribu des Sorères effectuer des
sorties en barque et franchir la redoutable
« barre » qui défend le littoral africain, ou
chavirer dans son déferlement.
-0".
Les concessions en Indochine
h' ,) -
Comme suite à la décision prise samedi
dernier par le Conseil des Ministres, nous
croyons savoir que M. le Gouverneur Gé-
néral p. i. Pastplier a suspendu toutes les
concessions en voie d'attribution sous quel-
que forme que ce soit, dans toute l'étendue
de la colonie.
C:>I.
A PROPOS DU DARLAC
Il avait été indiqué à la tribune de la Cham-
bre, au cours du récent débat sur l'Indochine,
qu'avant 1912 la province de Darlac avait été
en proie à d'incessantes révoltes.
M. Groslier, administrateur des services de
l'Indochine en retraite, qui fut pendant plus de
deux années Résident de France dans la pro-
vince de Darlac, vient d'adresser à ce propos
à notre confrère le Temps une lettre dont nous
extrayons le passage suivant :
(( A aucune époque, depuis l'installation en
1908 d'un poste français dans ce pays, et jus-
qu'en janvier 1912, 1 ordre le plus complet, la
tranquillité la plus absolue n'ont cesfé d'y ré-
gner. Pas un seul des rapports mensuels adres-
sés par mes prédécesseurs et par moi au Rési-
dent Supérieur de l'Annam n'a eu à faire men-
tion du moindre trouble, de la moindre révolte.
TAUX DE LA PIASTRE
A la dnle du 24 mars, lo Inux île la pinslrc h
Saigon était de 12 fr. 90.
AU SENAT
--00-- ,
DEBATS
Le chemin de ter et le port de la Réunion
Le projet de crédits supplémentaires est
revenu jeudi après-midi au Sénat.
Lu Ch.uuhie ifuyunt pas accepté sur la
question du en-dit intéressant l'Ile de la
B('union la manière de voir du Sénat, la
C.Hinmissioii des t-'iunn'ca de In Haute As-
semblée a cru devoir maintenir sa posi-
tion.
Au chapitre 36 bis du Ministère des Co-
lonies. dit le rapporteur générul, lu Com-
mission propose de substituer l'intitulé
suivant : « Avance sans intérêt et il titre
exceptionnel au budget du eheiniu de fer
et port de la Héunion n à l'intitulé urirni-
tif : « Subvention extraordinaire au budget
annexe du chemin de fer et port de la Héu-
nion au titre de fonds de concours. JI
« Le crédit prévu est de 1.100.000 francs. »
M. ilioit Perrier, ministre des Colonies,
prit lu parole.
Je demande au Sénat, dit-il, de muinte.
nir le libellé du Gouvernement.
« C'est une subvention et non une Ilvance
que nous sollicitons du Parlement en fa-
veur du budget dont il s'agit.
Il Il y a quelques années, un cyclone a
dévasté le port de La Réunion et détruit
sa jetée. Il en est résulté un envasement
et des portes très considérables, t'ne sub-
vention est donc justifiée.
« Si j ajoute; que le réeent cyclone qui a
sévi sur Madagascar a égarement causé
des ravages La Héunion. le Sénat com-
prendra à quel point cette colonie a be-
soin qu'on lui vienne en aide. »
M. \11ber. Je prie instamment le Sénat
pour les raisons que vient d'indiquer M. le
Ministre, d'accorder, a titiv de subvention,
le crédit sollicité Héunion qui vient
de subir des pertes immenses.
Au nom de la Commission des Finances,
M. Chéron insiste pour que son texte soit
l'établi.
Le régime du chemin de fer de La Réu-
nion, dit-il, est régi par la loi de l!h?n qui
ne prévoit l'octroi au budget annexe que
d'avances remboursables eu quinze ans par
la Colonie. Nous avions dévidé, a litre ex-
ceptionnel en tenant compte des (onside-
rations que M. le Ministre et M. Aul>er ont
fait valoir, que cette avance ne porterait
pas d'intérêt.
le Aujourd'hui, on nous demande de la
transformer en "une subvention pure et
simple, La Commission ne croit pas pou-
voir aller si loin.
Il Ce serait d'abord créer un précédent
dangereux.
« En outre, après avoir estimé la situa-
tion financière de la Colonie, nous avons
pensé qu'elle était en situation de faire face
au remboursement du capital avancé.
Nous défendons en cela les intérêts du
Trésor.
« Nous avons le regret d'insister près du
Sénat pour qu'il adopte le texte que nous
lui proposons. Il
De son cAté, M. Léon Perrier insista pour
que le crédit fut voté sous forme de sub-
vention.
Mais M. Clémenfel ayant fait observer
que la décision de la Commission avait été
prise ti l'unanimité, le Sénat ne crut. pas
devoir passer outre et il se refusa à céder
aux instances du Ministre des Colonies.
Le texte de la Commission fut, en consé-
quence, adopté.
L'ELECTION DE L INDE
Le rapport de M. Mauger
Le Sénat sera appelé mardi prochain à se
prononcer sur les conclusions du rapport
de M. Mauger, au nom du neuvième bu-
reau, sur l'élection «énatorial^ du 10 janvier
lt?ï, dans l'Inde française.
Le rapporteur rappelle d'abord dans quel-
les conditions cette élection a eu lieu.
La isll' des électeurs sénatoriaux (ornpor-
tait loi. électeurs inscrits, la liste d'émar-
gement comprend loi noms. Le tableau des
délégués et des suppléants comporte JS
noms.
Le nombre des inscrits a été l'amené à
10U par .suile du décès de M. Cllilncmoll-
ga t'l", , conseiller local de Chunderuugor.
Quatre électeurs n'ont pas pris part au
vote. MM. Augoulvant, député ; Holslein,
Lci'auchcux et Lehureaux.
Le procès-verbal constate qu'il y a eu
volanlis. que l-a majorité absolue était de 50,
que M. Paul Rluvsen a obtenu 50 voix, que
\1 lo \l. m'iiic n obtenu .1.0 vniv
.,..- .--"\- -." '-' -. "'-..,. &., '-
Ln conséquence, M. Paul lnuyen a été
proclamé sénateur comme ayant réuni un
nombre do voix égal à la majorité absolue
des suffrages et supérieur au quart des élec-
teurs inscrits.
Aucune protestation ne ligure au procès-
verbal de l'élection.
Après l'élection, le neuvième bureau du
Sénat chargé do l'examen du dossier élec-
toral a été' saisi de trois dossiers de protes-
tation émanant de MM. Le Moignic, Bluy-
6enet. Mattei.
La sous-commission du neuvième bureau
a fait savoir qu'avant tout examen une
question so pllsail. celle de savoir si M.
y 1 - - -- - 1 1.. u 1. 1 ,. 11: ,- l - _:
t'ouuuu, conseiller locai ue fonuicnery, si-
gnalé. par M. Le Moignic comme exerçant
les fonctions d'agent salarié de la distillerie
coloniale de l'Inde, était ou non habilité à
voter.
r, le résultat de l'élection
pouvait se trouver de ce fait modifié.
Il Li sous-commission, dit M. Mauger,
n çut mandat du bureau de faiie connaître
il .NI. le ministre des Colonies, que l'habilité
à voter de M- Poulain, conseiller local de
Pondichéry élait contestée, en le priant de
lui faire connaître : 1° les textes qui régis-
saient. la matière ; 2n quelle était la situa-
tion réelle administration de M. Poulain ».
Après avoir pris connaissance des docu-
ments fournis «ur ces questions par M. lo
ministre des Colonies, et des mémoires dé-
posés sur ce point par MM. Le Moignic,
Rluvsen et Mattei. le bureau décida de
passer ji l'examen des dossiers dont. il était
saisi, la question de l'habilité à voter de
M. Poulain, conseiller Incal, résultant de sa
fonction et étant de la compétence exclusive,
de l'assemblée i\ laquelle il appartient.
Une à une, toutes les pièces composant
les dossiers déposés .par M. Le Moignic et
Paul Bluysen furent lues au bureau par
JOUfMALjQUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
14, m m HHi-Tfeafeir
PARIS (M
▼ÉLÉPH. x LOUVRE 19-97
- RICHELIEU W-94
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du journal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÊBAUL T
Les ANKALES COLONIALES ne publient que des arti-
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
ABONNEMENTS
1. «m» U supplément UUutré :
u. • IFATE
Frasat «I
C«MttM..UWt Wt M*
* Itrauftr. * fil. 100 > M »
On l'abonna mpâ frti» 9mm
Wma 1m wtfw déport».
, La main-d'œuvre coloniale
, .11 1 -
Au coun de sa dernière session, le Conseil
économique s'est préoccupé des rapports des
colonies avec la métropole, des échanges pos-
sibles- entre elles et de la manière dont on
pourrait non seulement organiser, mais encore
augmenter leur prod uction. Il fut naturellement
amené à examiner la question de la main-d oeu-
vre coloniale. Est-elle suffisante, et auel est
son sort au double ooint de vue des salaires et
de l'hygiène ?
La se à ces auestions n est pas aussi.
commode qu'on peut e penser. Déjà difficile
6mulil s'agit des travailleurs européens, elle
devient tout à fait délicate lorsqu'elle regarde
les ouviers de nos possessions d'outre-mer.
Certes, pour celles au on appelle les vieilles
colonies, nous possédons des renseignements
assez nombreux, mais notre documentation est
moins abondante lorsque nous abordons l'Afri-
que du Nord, l Indochine, et surtout les im-
menses territoires qui forment r A. O. F. et
l'A. E. F., ou bien Madagascar.
Le Ministère des Colonies rendrait un reel
service à ceux qui suivent avec quelque atten-
tion les affaires coloniales en leur procurant les
moyens d'en étudier un des aspects les plus
intéressants, et j'ajouterai les plus nouveaux,
puisque je ne sache pas qu'on s en soit guère
préoccupé jusqu'ici.
Les grandes colonies publient régulièrement
des bulletins où abondent les renseignements
relatifs à la production, aux échanges, mais
elles ne jugent pas à propos d y insérer une ru-
brique relative à la main-d'oeuvre. Peut-être
mrtiraient-elles ainsi du cadre dans lequel elles
se meuvent, mais elles feraient incontestable-
ment oeuvre utile.
Aussi le rapporteur de cette question n avait -
il pas à sa disposition tous les éléments dont
il aurait eu besoin. Il le regrette au cours de
son travail, et il a parfaitement raison de le
faire.
Mais il ne faudrait pas que ces considéra-
tions amènent un lecteur à l'esprit trop prompt
à conclure que le rapport dont je parle est sans
intérêt. Rien ne aefait plus contraire à la vé-
rité. On y trouve quantités de renseignements
et de réflexions du plus grand intérêt.
C'est que son auteur, M. Million, secré-
taire-adjoint de la C. G, T., connait à fond
les questions ouvrières, et ayant visité certaines
colanies, sou expérience personnelle lui a
permis d'interpréter avec bonheur et de rendre
vivants des documents qui, pour d autres, ne
sont guère que des morceaux de papier quel-
conques.
M. Million commence , par nous donner Un
tableau succinct, mais sujhsant, de la produc-
tion des différentes colonies, et en particulier
rl» IUM arandes oossessions : Afrique du Nord,
r' - --- - -'
Indochine, Madagascar. A. O. F., A. E. F.
Cet exposé de la vie économique lui permet
d'examiner s'il est possible ou non d en aug-
menter l'intensité et de lui donner une plus
grande extension. Mais c'est évidemment le
sort de la main-d' ceime qui retient principale.
ment top attention, et à ce sujet il est conduit
à étudier le problème de la colonisation.
M. Million rappelle l'axiome courant « que
le cultivateur français a horreur de traverser la
mer, et qu'il est presque impossible de le déra-
ciner du sol où ont vécu ses ancêtres. »
Mais s'il cite ce que d'aucuns tiennent pour
« £ r;» £ kanalo--- rW oour immédiatement
montrer qu'elle est très contestable. Il se de-
mande notamment si la petite colonisation a
été encouragée en Afrique du Nord et « si les
cultivateurs, transplantée dans un milieu entiè-
rement nouveau pour eux, et quelquefois hos-
tile, n'ont pas été souvent rebutés par les diffi-
cultés insurmontables qu'ils rencontraient sous
leurs pas en même temps qu'ils se trouvaient
paralysés par l'absence de crédit ». L auteur
ne donne pas de réponse formelle à cette ques-
tion mais l'ensemble de ce passage laisse
furilMnent - deviner son sentiment. Il ne croit
pas, d'aillews, que les colons manquent au-
tant qu'on a l'habitude de le proclamer. Ce
sont plutôt les lots qui font défaut, et il rap-
pelle à ce propos une note de l'Agence Havas
relative au Maroc : « La Direction générale
de l' Agriculture du Maroc, dit ce texte, avait
eu à examiner 1.500 demandes pour 183 lots.
Sur 1.500 pétitionnaires, plus de mille étaient
venus à Rabat, colons du Maroc où d'Algé-
rie, cultivateurs de France. » L'exemple ne
nous autorise pas à généraliser d'une façon
abusive ; il nous permet tout au moins de re-
marquer que dans certains cas, il y a des de-
mandes de terres supérieures aux disponibilités.
M. Million aoorécie. chemin faisant, les
procédés agricoles employés en Afrique du
Nord et en particulier au Maroc, où il a sé-
joumé. Il les trouve bien primitifs et d un ren-
dement médiocre. « La production actuelle des
céréales dans ce pays, écrit-il, pourrait être
quadruplée si, à la place des instruments agri-
coles utilisés encore comme aux temps lointains
du moyen-Age, la terre africaine connaissait à
son tour les bienfaits de la culture intensive
par l'emploi généralisé des machines agrico-
les. »
Mais la machine ne supplée pas absolument
à tout travail humain, et y a-t-il assez de main-
d'oeum dans l'Afrique du Nord ? S'appuyant
sur une enquête menée a des organisa-
tions ouvrières et de personnes ayant fait un
Ion séjour dans la région, le secrétaire de la
C.G.T. n'hésite pas à répondre affirmative-
ment : « La main-d'œuvTe indigène, déclare-
t-il, est largement suffisante pour faire face aux
besoins de l'agriculture et de l'industrie en
Algérie, en Tunisie, au Maroc, »
Possible, diront certain" seulement ces
travailleurs émigrent en masse à destination de
la France, et leurs bras manquent à la colonie.
- - - _a - -
M. Million n ignore pas ce côté capital de la
question* Bien plus, il l'étude en détail et
nous dit : « Oui, la main-d'œuvre émigré, mais
pourquoi quitte-t-elle son pays d'origine pour
venir travailler dans la ? Est-ce par
août, est-ce parce qu'ayant connu la France
durant la guerre, elle en a conservé comme la
nostalgie ? Pas le moins du monde. Ce ne
sont pas des raisons sentimentales qui déter-
minent l'Arabe à franchir la mer, mais le be-
roin, le désir de gagner des salaires plus éle-
soin, A l'heure actuelle, les salaires des journa-
v é s.
liers indigènes en Afrique du Nord varient
entre 6 et 12 francs, alors que ces ouvriers
savent fort bien qu'en France, ils gagne
raient 20, 25 francs par jour. « Ne pouvant
vivre convenablement, en raison du coût élevé
des produits en Algérie, menant une existenct.
lamentable, en travaillant, l'indigène s'expa.
trie. Il va vers cette France un peu plus hos-
pitalière que son pays natal. » Même obser.
vation en ce qui regarde la Tunisie et aussi le
Maroc. _.h. u..
M. Million, qui a vu à I œuvre rouvrÍe.
indigène, déclare qu'il possède de grandes
aptitudes pour les métiers les plus divers, et
il donne des exemples curieux, et que nous ne
pouvons citer ici, afin de ne pas donner à cet
article des proportions excessives. Aussi vou-
drait-il qu'on leur accordât une rémunération
analogue à celle des ouvriers européens. Mais
cette exigence n'est pas satisfaite, et voilà.
ajoute-t-il, « la raison principale de l'instabilité
des travailleurs indigènes qui, mécontents,
changent facilement d'entreprises ».
« Il est un préjugé, continue M. Million,
qu'il faut combattre et détruire, c'est celui qui
« consiste à considérer que le Musulman a des
besoins de consommation inférieurs à ceux d'un
ouvrier européen. » Cela a pu être vrai de
l'indigène qui ne fournissait pas un travail sou-
tenu, pouvant s'adonner à de longues siestes et
se contenter ainsi d' une ous-alimentation.
« Mais s'il lui faut accomplir un travail muscu-
laire régulier, il a besoin, lui aussi, d'une ali-
mentation égale à celle du travailleur d'Eu-
rope. Il M. Million demande encore pour
l' ouvrier indigène qu on exécute le contrat de
travail passé entre l'employeur et lui.
Le secrétaire - de la C. G. T., tout - en - re-
connaissant que des enorts ont été faits en ce
sens, considère « qu'il y a toute une oeuvre
considérable d'hygiène, d'assistance médicale
et d'enseignement à accomplir pour donner à
cette population dont la brillante civilisation a
été seulement retardée, la santé physique et
la culture morale qui lui sont nécessaires. » Il
résume de la façon suivante ses considérations
sur l'Afrique du Nord : « Il ne semble pas.
dit-il, que même avec une production intensi-
fiée, il existe une crise de main-d' œuvre dans
l'Afrique du Nord, rmis il y a nécessité d'une
transformation progressive des méthodes em-
ployées : développement des facilités accor-
dées à la petite colonisation, rétribution conve-
nable de la main-d' œuvre indigène, emploi
d'un outillage approprié pour la culture à grand
rendement. »
M. Million est beaucoup plus bref lorsqu'il
arrive à l'Indochine et à Madagascar. Il n'a
pas sur ces pays de renseignements personnels,
et ceux qu'on a pu lui fournir ne lui ont pas
paru de nature à donner lieu à des développe-
ments un peu précis : Il cite un passage fort
connu du roman de M. Dorgelès: Sur la route
mcmdarine, où l' auteur nous fait un tableau très
vivant et malheureusement très réel de la vie
des ouvriers mineurs annamites. Il y a là une
lacune. Nous la regrettons d'autant plus qu' elle
n'est pas uniquement imputable à l'auteur du
rapport, lequel n'a pu qu'utiliser les matériaux
assez rares mis à sa disposition.
Il est beaucoup plus complet au sujet de
l'Afrique : Afrique Occidentale et Afrique
Equatoriale. Il s'élève contre la façon dont
sont traités les travailleurs sur la ligne en cons-
truction Brazzaville-Océan.
Il félicite le Gouverneur de l'Afrique Occi-
dentale pour les deux décrets pris en 1925 et
en 1926, par lesquels sont réglementées les
conditions de travail de la main-d' œuvre. Il
est parfaitement vrai que ces dispositions sont
de nature à constituer une sérieuse protection
pour l'ouvrier indigène. Mais les lois ou les
décisions administratives ne valent que par
l'esprit dans lequel elles sont appliquées. Il
n'y a pas en Afrique Occidentale d'inspec-
teurs du travail, mais les administrateurs ont
mission de veiller à l'exécution de ces décrets.
M. Million souhaite qu'ils soient vigilants et
fermes. « Dans les - colonies, écrit-il, plus
qu'ailleurs, il faut un œil vigilant qui surveille
sur place l'exécution des clauses tendant à ga-
rantir aux indigènes l'usage des moyens de dé-
fense bien maigres qui sont mis à leur disposi-
tion par des textes de lois ou des décrets. »
C'est aussi notre avis.
Tel est cet exposé un peu bref, mais inté-
ressant. Si nous disions à M. Million qu'il n'y
a rien à y ajouter, il serait le premier à pro-
tester. Nous sommes persuadés qu'il s' attachera
à nous fournir pour la prochaine réunion du
Conseil économique un travail où il mettra en
reliet des points sur lesquels, taute de docu-
mentation, il a dû passer rapidement. Il sera
ainsi utile non seulement aux ouvriers qui ont
placé en lui leur confiance, mais aussi à tous
ceux qui s'intéressent à la matière.
Henry Fontanier.
Député du Cantal
Vice-président de ta Commission
des colonies
Secrétaire de la Commission
des Altntres bi ..angères.
Dépêche de l'Indochine
Les marins hollandais à Saïgon
Les canonnières hollandaises Soemba ét
Flores ont quitté Saigon le 23 mars. De bril-
lantes réceptions ont été organisées en leur
honneur.
-$Ob
Pour les sinistrés de Tama'ave
Le Gouvernement de l'île Maurice a voté
200.000 francs pour les sinistrés de Tamatave.
Des souscriptions publiques sont OUftItes,
La marine marchande
-0
« Notre Marine marchande »,
pourrait-on dire, car c'est bien
sous ce dernier titre que mon col.
lègue et ami, M. Ch. Daniélou, mon fJré-
décesseur rue du Boccador, aurait dû publier
l'ouvrage qu'il vient de faire paraître chez
FigUÍère, ouvrage précieux à plus d'un titre,
et dont l'un des principaux mérites est peut-
être de mettre à notre portée tout ce qui a
été accompli par le Gouvernement et le Par-
lement, depuis la guerre, pour rénover notre
marine marchande et en faire Vinstrument
commercial qui soit digne de notre pays.
C'est en vain, en effet, que l'on peut cher-
cher en librairie ou dans une bibliothèque
un recueil ou traité où seraient codifiés, en
quelque sorte, tous les actes concernant, en
France, la navigation maritime. Cette la.
cune, M. Daniélou l'a comblée et, s'il n'a
pas prétendu faire de son livre un exposé ou
un résumé aride de tous les textes existant
sur la matière, il a fait mieux en commen-
tant les plus importants. à la préparation
desquels lui-même a pris, du reste, une très
large part.
L'auteur -- a, d'autre part, ajouté en an-
nexes l'énumération des lignes françaises de
navigation qui desservent tous les pays du
globe, ayant par mer des relations commer-
ciales avec le nôtre, lignes que, à l'excep-
tion des principales, la majorité des Fran-
çais ignorent, et que feraient bien de signa-
ler nos manuels de géograpltie. Cette nm-
mération n'a qu'un défaut : c'est de ne pas
être complètement à jour. Elle (ompulld. en
effet. les services assurés jusqu'en 1922 par
la Compagnie des Affréteurs Réunis, et
qui ont disparu depuis la mise en faillite de
cette importante société; elle contient éga-
lement quelques omissions en ce qui con-
cerne les lignes de la côl' occidentale d'Alri.
que et les escales desservies par certaines
lignes de la Mer Noire. M. Daniélou m'ex-
cusera d'aulant plus (le faire cette légère re-
marque, que les annexes de son livre sont
en contradiction. à ce point de vue, avec le
texte, cc qui suffit à démontrer que les er-
reurs signalées m lui sont pas personnelle-
ment imputables.
Il ne nous reste qu'à souhaiter que de
nombreuses éditions de cet ouvrage précieux
mettent périodiquement le public au courant
des choses de la mer.
Ce n'est pas dans ce trop court article que
je puis avoir la prétention d'allalysu cet
ouvrage. Qu'il me suffise de dire que M.
Damélou s'est attaché à faire ressortir le
rôle important joué par notre marine mar-
chande pendant la guerre, à exposer com-
ment le Gouvernement a été amené à créer,
puis à liquider, lorsque l'objet qu'elle pour-
suivait a été atteint, ce qu on a appelé la
« Flotte d'Etat », enfin à étudier, d'une fa-
çon générale, tous les problèmes qui se rat-
tachent à l'évolution et au développement
de notre marine marchande, rapports entre
armateurs et personnel, arbitrage des con-
flits, durée et conditions du travail à bord
des navires, situation des principales com-
pagnies françaises de navigation, question
des subventions à allouer pour le maintien
de certaines lignes, monopole du pavillon en-
tre l'Algérie et la Métropole, surveillance et
protection des pêches, crédit maritime, as-
surances mutuelles, etc. Jr- passe les titres
de nombreux chapitres et je m'en excuse. Et
je terminerai en reprenant, à mon compte, la
conclusion.
Notre flotte marchande était, en 1914, de
2.500.000 tonnes. Au lendemain de la guer-
re, après les torpillages subis, elle n'était
plus que de 1.900.000 tonnes. Elle défiasse
aujourd'hui 3,500.000 tonner
Malgré toutes les difficultés rencontrées,
difficultés qui sont dues, tant à la recons-
truction trop rapide de la flotte mondiale,
qu'au déséquilibre de notre change, notre
flotte marchande lutte courageusement sur
toutes les grandes lignes de navigation; un
grand esprit d'émulation l'anime; jamais
notre personnel navigant n'a fait preuve
d'une bonne volonté plus grande, de plus
de discipline et d'une compréhension plus
avertie de l'intérêt national; jamais, peut-
être aussi, le pays - ne - s'est rendu mieux
compte de l'importance d'avoir une grande
flotte marchande pour la liaison entre la
Métropole et ses colonies. C'est là un ensem-
ble de facteurs qui nous permet de. nous
tourner avec confiance vers notre avenir ma-
ritime, et d'exprimer notre reconnaissance à
tous ceux qui ont été nos prédécesseurs à la
Marine Marchande, à M. Daniélou, notam-
ment, et qui furent les bons artisans de la
reconstruction de l'Armemem français.
Pierre Valude,
Député du Cher,
Ancien sous-secrêtairc d'Etat
à la Marine marchande.
MM. Léon Perrier et Varenne
chez M. Poincaré
-0-0--
Le Président du Conseil a reçu hier matin
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
qu'accompagnait M. Alexandre Varenne,
Gouverneur de l't Indochine.
Aucune déclaration n'a été faite à l'issue
de cette entrevue qui s'est prolongée pendanl
près d'une heure.
Ces conférences se rapportent à la constitu-
tion et au prochain départ de la Commission
des Concessions. Le Gouvernement est en
plein accord à ce sujet avec le Gouverneur
Général. -
D autre part, le Gouvernement n'a pas en-
core officiellement désigné le conseiller d'Etat
qui doit présider la Commission d'enquête et
partir pour l'Indochine le 8 avril prochain par
le même courrier que M. Alexandre Varenne.
Notons à ce sujet que M. Tirman, conseil-
ler d'Etat, a eu hier après-midi de lonp entre.
tiens 40 Ministère des Colonies.
La cherté de la vie
en Océanie française
--0-0--
Depuis l'époque, déjà relativement loin-
taine, où la piastre chilienne a cessé d'être
Monnaie icourante dans nos Etablisse-
ments d'Océanie, le prix de la vie n'a cessô
de croître dans cette malheureuse petite
colonie du Pacifique. Les difficultés de
l'existence, surtout pour les employée de
rang modeste, n'ont pas été étrangères aux
troubles qui ont agité Tahiti, il y a cinq
ans environ,
lin pratique, en raison de la proximité
th l'Amérique et du voisinage immédiat
des possessions britanniques, la véritable
monnaie, diuid ks lies lrançaises, est la
livre et le dollar. Lorsque les changes ont
connu les cours les plus élevés, en juillet
19i, les maisons de commerce de Papeete,
seules 'importatrices, ont augmenté tous
leurs prix de vingt pour cent. Sans doute,
les taux de la livre et du dollar se sont
abaissés jusque vers le milieu de décem-
bre, mais les commerçants n'ont pas di-
minué leurs prix. Bien au contraire, protl
tant de ce que certaines murchandises,
telles que les matériaux de construction, le
ciment en particulier, ont à peu près man-
que sur place pendant quelques semaines,
ils ont encore augmenté les prix de ces
produits.
!>euls, les commerçants chinois ont ré-
achètent en gros dans les plus importantes
maisons de Papeete ; pour qu'ils exercent
une influence réelle sur les cours, il fau-
drait qu'ils aient, en France, des commis-
sionnaires leur expédiant directement la
mufiére de leurs transactions. Si, en même
temps, les cOHllHunicatIons avec la France
étaient plus fréquentes et plus régulières,
les habitants de la colonie consommeraient
des produits français en plus grande abon-
dance et à meilleur murché.
Du reste, nos Etablissements d'Océanie
jouent vraiment de malheur. Au moment
où la réduction des changes leuir permettait
d'espérer une amélioration des prix actuels,
réeUe-meuit excessifs, des circonstances
toutes spéciales viennent de nouveau faire
empiler leur tuiste situation.
On attendait impatiemment, vers la Un
de décembre wtü, l'Andromède, des Mes-
sageries Maritimes, Ce paquebot a cassé
son arbre de couche, à peu de dislance de
l'ort-de-l'iunce, lorsqu'il se dirigeait vers
Colon. Il a dû revenir à la Martinique et y
rester plus d'uji mois pour s'y faire répa-
rer. Ces dépenses, qui constituent des ava-
ries communes, augmentent de 30 le
prix des marchandises qu'ils transportent,
et, bien entendu, tous les commerçants,
même ceux qui n'attendaient rien de
VAndromède, mettent leurs prix à l'unis-
son.
D'autre port, les conséquences du cyclone
qui a ravagé l'Océanie française au début
de janvier WiO, se font cruellement sentir à
l'heure actuelle ; et il en sera ainsi au
moins jusqu'il la lin. de l'année courante. Il
fnul au moins deux ans pour que les plan-
tations détruites recommencent A produi-
re ; heureux les indigènes qui, en atten-
dant que les cocotiers, les vanillers, les ar-
bres à pain, leur fournissent de nouveau
les précieuses récoltes d'autrefois ont eu la
sagesse de luire des amures vénères.
Ceux de Hora-Uora nolllmment, l'ont eue,
mais ta pratique n'a pas été g(mÚl'ue; et
s'il 5eI'tÜt exagéré de parler de disette pour
les indigènes, il n'en est pas moins vrai
qu'ils devront se contenter die rations ré-
duites. L'an dernier, les récoltes lde coprah
et de vanilles ont donc été moins abondan-
les, surtout aux 1 les- soli s-le-V c-nt et à Moo-
réo, et pour comblie d'infortune, les prix
de ces deux principaux produits d'exporta-
tion sont tombée sur les marchés. Le
-. ,. 1"
commerce, en gênerai, en aUDIt aeja les
effets.
Dalls le courant de 11)26, les Chinois ont
continué de prendre à crédit dans les mai-
sons de gros, espérant payer avec les den-
rées qu'eux-mêmes achèteraient aux indi-
gènes. Ceux-ci, de leur côté, ont continué de
vivre sur les marchandises prises il crédit
chez les Chinois, pensant payer au moyen
des mêmes produits. Il est facile de prévoir
ce nui va arriver. La grande maison pour-
suivra le Chinois, qui se retournera contre
l'indigène. Celui-ci, ne pouvant payer, sera
sans doute exproprié par le Chinois et l'on
comprend les dangers éventuels de cette
expropriation. Il est de l'intérét général
qu'une entente intervienne entre créanciers
et débiteurs en vue d'éviter les solutions
judiciaires.
Toute ia colonie va donc traverser une
période d'années de vaches maigres. Ceux
qui sont surtout à plaindre, ce sont les Eu-
ropéens employés de commerce ou d'admi-
nistration. Ils ne reçoivent pas tous de
gros appointements. Lorsqu'ils sont mariés,
qu'ils ont des enfants, le problème de l'exis-
tence devient singulièrement difficile à ré-
soudre.
il ne faut pas seulement se nourrir et se
vêtir à grands frais, il faut se loger. Les
maisons à louer sont introuvables et les
lovera ont iolus que diouiblé dans }e courant
de 1926. Sans doute, la municipalité a établi
un beau projet d'extension die la viltle entre
les anciens remparts et l'avenue de la Fan-
tana ; mais tant que le ciment dépassera
le dhiffro de 200 francs la barrique et que
le bois se vendra dans les mêmes coruti-
tions, il ne se construira pas de maison
nouvelte. Enfin, une femme européenne ne
peut pas se livrer à Tahiti à tous les tra-
vaux d'une femme de ménage ; et s'il a
toujours été très difficile d'y trouver des
domestiques, il l'est encore beaucoup plus
dopaiis IA fin de la grande guerre.
En attendant les moutons d'Algérie
L'importation du mouton de Hollande sc-
raîtf dit-on, menacée d'une augmentation
des droits de douane, qui passeraient de 50
à 150 francs par cent kilos. N'y aurait-il pas
lieu de retarder cette augmentation jusqu'à
l'arrivée des moutons d'Algérie, c'est-à-dire
jusqu'en juin?
En attendant, le préfet de la Seine décide
que de la viande réfrigérée, c'est-à-dire ra-
rafehie au-dessus de o degré et dont les mé-
rites sont égaux à ceux de la viande fraîche,
sera vendue sur des étaux-témoins.
L'AVIATION COLONIALE
Le raid Pinedo
L'aviateur italien de Piuedo est arrive à
Johnstowu venant de Paramaribo Guinée
hollandaise ).
Les Uruguayens
feront une nouvelle tentative
Le Gouvernement de t Uruguay vient de
câbler à l'aviateur Laiie llolges et à ses
compagnons de rentrer ii Montcvldo, Ils de-
vront s'embarquer à Ténéritfe à bord de la
Reine-Victoria.
Le plus rapidement possible, ils recommen-
ceront leur tentative de la traversée de
l'Atlantique. Pour couvrir les frais de cette
nouvelle expédition, une souscription publi-
uue a été ouverte.
Guilbaud oiiicier de la Légion d'honneur
Le capitaine de corvette (juilbuud vient
d'être fait oiticier de la Légion d'honneur
avec la citation suivante :
Chef de la formation aérienne chargée du
voyage d'études Frat,ce-M adagascar, a bril-
lamment dirigé cette expédition jusqu'au
Centre africalt., où il a été arrêté par un in-
cident de matériel.
A eu le mérite de donner à son coéquipier,
le lieutenant de vaisseau Bernard, toutes les
chances d'arriver avec succès à Madagascar.
Après réparation du matériel, a poursuivi
son voyage transafricain par les grands lacs,
le Nil, la Méditerranée orientale et la
France, à une allure de record et étant seul
pilote à bord.
Le raid portugais
L'aviateur portugais commandant Beircs a
déclaré hier qu'il espérait arriver a Kio-de-
Janeiro vers le 6 avril prochain.
U compte se rendre a Montevideo, puis à
Buenos-Ayres, et, après avoir fait procéder
à la vérification de l'appareil et des moteurs,
poursuivre son vol en direction des Etats-
Unis en suivant à peu près le même itiné-
raire que celui emprunté par de Pinedo.
La liaison Paris-Amérique latine
D'ici une quinzaine de jours, doit être tenté
un voyage aérien France-Amérique du Sud.
L'étape la plus longue comporterait un par-
cours de 2.400 kilomètres environ au-dessus
de l'Atlantique.
Hier après-midi, à l'aérodrome Farman,
on a baptisé l'avion, qui sera transformé, du
reste en hydravion avant son départ. Mme
Alvarez de Toledo, femme du ministre d ar-
gentine- à Paris, en qualité de marraine du
11 Paris-Amérique latine », un Goliatli-Far-
man bi-moteur Lorraine de 450 CV, est venue
briser une bouteille de champagne sur le fu-
selage de l'appareil. Le comte brésilien Da
Silva Ramos était le parrain.
Le départ n'aura pas lieu avant une quin-
zaine de jours.
Les Américains
Les aviateurs américains, qui effectuent ac-
tuellement une randonnée aérienne autour du
continent sud-américain, sont arrivés hier à
Cayenne.
Des avions pontificaux ?
Le Pape envisage, dit-on, la possibilité
d'utiliser les avions pour notamment faci-
liter les voyages à Rome des évêques, et
transporter des missionnaires en certains en-
droits éloignés.
--
Cinéma colonial
Le Roi Lépreux
C'est à la fin du mois que le réalisateur du
Roi Lépreux, Jacques Feyder, sera de retour
en France. Dès son retour, Jacques Feyder
choisira ses interprètes. Pour qui connaît déjà
le dernier roman de Pierre Benoit, cette tâche
apparaît comme singulièrement délicate, et
Feyder n' aura pas trop de toute sa maîtrise
pour la mener à bien. Puis les prises de vues
commenceront au studio, car il ne saurait être
question de tourner les extérieurs en Indochine
pendant la saison d'été. C'est en octobre que
la troupe d'Indochine-Films repartira pour
Angkor, et c'est alors que commenceront, dans
les sites admirabies, des maintenant sélection-
nés, les prises de vues les plus pittoresques
qu'ait jamais enregistrées un objectif.
Les « documentaires n
Dans un des films d'Afrique que va pré-
senter le Synchronisme Cinématique, on verra
les nègres de la tribu des Sorères effectuer des
sorties en barque et franchir la redoutable
« barre » qui défend le littoral africain, ou
chavirer dans son déferlement.
-0".
Les concessions en Indochine
h' ,) -
Comme suite à la décision prise samedi
dernier par le Conseil des Ministres, nous
croyons savoir que M. le Gouverneur Gé-
néral p. i. Pastplier a suspendu toutes les
concessions en voie d'attribution sous quel-
que forme que ce soit, dans toute l'étendue
de la colonie.
C:>I.
A PROPOS DU DARLAC
Il avait été indiqué à la tribune de la Cham-
bre, au cours du récent débat sur l'Indochine,
qu'avant 1912 la province de Darlac avait été
en proie à d'incessantes révoltes.
M. Groslier, administrateur des services de
l'Indochine en retraite, qui fut pendant plus de
deux années Résident de France dans la pro-
vince de Darlac, vient d'adresser à ce propos
à notre confrère le Temps une lettre dont nous
extrayons le passage suivant :
(( A aucune époque, depuis l'installation en
1908 d'un poste français dans ce pays, et jus-
qu'en janvier 1912, 1 ordre le plus complet, la
tranquillité la plus absolue n'ont cesfé d'y ré-
gner. Pas un seul des rapports mensuels adres-
sés par mes prédécesseurs et par moi au Rési-
dent Supérieur de l'Annam n'a eu à faire men-
tion du moindre trouble, de la moindre révolte.
TAUX DE LA PIASTRE
A la dnle du 24 mars, lo Inux île la pinslrc h
Saigon était de 12 fr. 90.
AU SENAT
--00-- ,
DEBATS
Le chemin de ter et le port de la Réunion
Le projet de crédits supplémentaires est
revenu jeudi après-midi au Sénat.
Lu Ch.uuhie ifuyunt pas accepté sur la
question du en-dit intéressant l'Ile de la
B('union la manière de voir du Sénat, la
C.Hinmissioii des t-'iunn'ca de In Haute As-
semblée a cru devoir maintenir sa posi-
tion.
Au chapitre 36 bis du Ministère des Co-
lonies. dit le rapporteur générul, lu Com-
mission propose de substituer l'intitulé
suivant : « Avance sans intérêt et il titre
exceptionnel au budget du eheiniu de fer
et port de la Héunion n à l'intitulé urirni-
tif : « Subvention extraordinaire au budget
annexe du chemin de fer et port de la Héu-
nion au titre de fonds de concours. JI
« Le crédit prévu est de 1.100.000 francs. »
M. ilioit Perrier, ministre des Colonies,
prit lu parole.
Je demande au Sénat, dit-il, de muinte.
nir le libellé du Gouvernement.
« C'est une subvention et non une Ilvance
que nous sollicitons du Parlement en fa-
veur du budget dont il s'agit.
Il Il y a quelques années, un cyclone a
dévasté le port de La Réunion et détruit
sa jetée. Il en est résulté un envasement
et des portes très considérables, t'ne sub-
vention est donc justifiée.
« Si j ajoute; que le réeent cyclone qui a
sévi sur Madagascar a égarement causé
des ravages La Héunion. le Sénat com-
prendra à quel point cette colonie a be-
soin qu'on lui vienne en aide. »
M. \11ber. Je prie instamment le Sénat
pour les raisons que vient d'indiquer M. le
Ministre, d'accorder, a titiv de subvention,
le crédit sollicité Héunion qui vient
de subir des pertes immenses.
Au nom de la Commission des Finances,
M. Chéron insiste pour que son texte soit
l'établi.
Le régime du chemin de fer de La Réu-
nion, dit-il, est régi par la loi de l!h?n qui
ne prévoit l'octroi au budget annexe que
d'avances remboursables eu quinze ans par
la Colonie. Nous avions dévidé, a litre ex-
ceptionnel en tenant compte des (onside-
rations que M. le Ministre et M. Aul>er ont
fait valoir, que cette avance ne porterait
pas d'intérêt.
le Aujourd'hui, on nous demande de la
transformer en "une subvention pure et
simple, La Commission ne croit pas pou-
voir aller si loin.
Il Ce serait d'abord créer un précédent
dangereux.
« En outre, après avoir estimé la situa-
tion financière de la Colonie, nous avons
pensé qu'elle était en situation de faire face
au remboursement du capital avancé.
Nous défendons en cela les intérêts du
Trésor.
« Nous avons le regret d'insister près du
Sénat pour qu'il adopte le texte que nous
lui proposons. Il
De son cAté, M. Léon Perrier insista pour
que le crédit fut voté sous forme de sub-
vention.
Mais M. Clémenfel ayant fait observer
que la décision de la Commission avait été
prise ti l'unanimité, le Sénat ne crut. pas
devoir passer outre et il se refusa à céder
aux instances du Ministre des Colonies.
Le texte de la Commission fut, en consé-
quence, adopté.
L'ELECTION DE L INDE
Le rapport de M. Mauger
Le Sénat sera appelé mardi prochain à se
prononcer sur les conclusions du rapport
de M. Mauger, au nom du neuvième bu-
reau, sur l'élection «énatorial^ du 10 janvier
lt?ï, dans l'Inde française.
Le rapporteur rappelle d'abord dans quel-
les conditions cette élection a eu lieu.
La isll' des électeurs sénatoriaux (ornpor-
tait loi. électeurs inscrits, la liste d'émar-
gement comprend loi noms. Le tableau des
délégués et des suppléants comporte JS
noms.
Le nombre des inscrits a été l'amené à
10U par .suile du décès de M. Cllilncmoll-
ga t'l", , conseiller local de Chunderuugor.
Quatre électeurs n'ont pas pris part au
vote. MM. Augoulvant, député ; Holslein,
Lci'auchcux et Lehureaux.
Le procès-verbal constate qu'il y a eu
volanlis. que l-a majorité absolue était de 50,
que M. Paul Rluvsen a obtenu 50 voix, que
\1 lo \l. m'iiic n obtenu .1.0 vniv
.,..- .--"\- -." '-' -. "'-..,. &., '-
Ln conséquence, M. Paul lnuyen a été
proclamé sénateur comme ayant réuni un
nombre do voix égal à la majorité absolue
des suffrages et supérieur au quart des élec-
teurs inscrits.
Aucune protestation ne ligure au procès-
verbal de l'élection.
Après l'élection, le neuvième bureau du
Sénat chargé do l'examen du dossier élec-
toral a été' saisi de trois dossiers de protes-
tation émanant de MM. Le Moignic, Bluy-
6enet. Mattei.
La sous-commission du neuvième bureau
a fait savoir qu'avant tout examen une
question so pllsail. celle de savoir si M.
y 1 - - -- - 1 1.. u 1. 1 ,. 11: ,- l - _:
t'ouuuu, conseiller locai ue fonuicnery, si-
gnalé. par M. Le Moignic comme exerçant
les fonctions d'agent salarié de la distillerie
coloniale de l'Inde, était ou non habilité à
voter.
r, le résultat de l'élection
pouvait se trouver de ce fait modifié.
Il Li sous-commission, dit M. Mauger,
n çut mandat du bureau de faiie connaître
il .NI. le ministre des Colonies, que l'habilité
à voter de M- Poulain, conseiller local de
Pondichéry élait contestée, en le priant de
lui faire connaître : 1° les textes qui régis-
saient. la matière ; 2n quelle était la situa-
tion réelle administration de M. Poulain ».
Après avoir pris connaissance des docu-
ments fournis «ur ces questions par M. lo
ministre des Colonies, et des mémoires dé-
posés sur ce point par MM. Le Moignic,
Rluvsen et Mattei. le bureau décida de
passer ji l'examen des dossiers dont. il était
saisi, la question de l'habilité à voter de
M. Poulain, conseiller Incal, résultant de sa
fonction et étant de la compétence exclusive,
de l'assemblée i\ laquelle il appartient.
Une à une, toutes les pièces composant
les dossiers déposés .par M. Le Moignic et
Paul Bluysen furent lues au bureau par
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