Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-02-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 février 1927 15 février 1927
Description : 1927/02/15 (A28,N26). 1927/02/15 (A28,N26).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451020m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. N° 26
LE NUMERO : 90 CENTIMES.
MARDI SOIR, 15 FEVRIER 1027
JOURNAL QUOTIDIEN
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Rédaction & Administration :
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PARIS 0"
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Les Annales Coloniales
Let annonce* et réclame* sont àf#ffls -
bureau du iournaL
DinuoireuRs s Maroel RUEDEL et L.-G. THèBAULT
Let ANKALU COLONIALES ne publient que de# OW&
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ABONNEMENTS
mu k supplément illustré :
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tout 1m bureaux de peut*.
La physionomie de notre domaine colonial en 1926
C'est un fait - qu'il nous est particu-
lièrement agréable d'enregistrer que l'an-
née 19.26 a été marquée par une progression
économique fortement caractérisée de nos
averses possessions d'outre-mer.
Mais avant de jeter un rapide coup d'oeil
sur la physionomie de chacun de nos grands
groupes coloniaux, au cours de cette pé-
riode, nous ne saurions passer sous silence
les deux événements politiques si importants
qui l'ont, pour ainsi dire, dominée et qui se
sont déroulés au Maroc et en Syrie.
Dans ces deux pays, notre prestige na-
tional était en jeu. Quels sacrifices ne dût-
on pas faire, tant en hommes qu'en matériel
et en argent, pour venir à bout de l'insur-
rection rifaine et de celle des Druses! Dé-
sormais, notre protectorat marocain est à
l'abri de toute nouvelle incursion de rebel-
les, tandis qu'en Syrie il ne nous reste plus,
semble-t-il, qu'à consolider notre situation
et notre organisation.
Tandis qu'au Maroc la guerre du RJf pre-
nait fin, l'agriculture, les exploitations mi-
nières accentuaient leur développement, le
réseau routier s'étendait, l'achèvement de
la voie ferrée Tanger-Fez était réalisé. Et
si le Maroc n'a pu nous envoyer de produits
que jusqu'à concurrence de lo4 millions de
francs, nous lui avons vendu pour i mil-
liard 200 millions d'articles divers.
• •
En Algérie et en Tunisie l'essor écono-
mique ne s'est pas ralenti au cours de 1926.
Les produits de l'élevage, des mines (zinc,
phosphates), ont considérablement augmenté.
De nouvelles lignes de chemins de fer et
des routes ont été construites. Enfin, les
chiffres du commerce, avec la Métropole, de
ces deux grandes possessions ont atteint
9 milliards, 55 millions, sur lesquels 5 mil-
liards 473 millions représentent les achats
(le marchandises effectués en France et 3
milliards 582 millions le montant des ventes.
m
• •
La tâche du nouveau Gouverneur Général
(le l'Indochine, M. Alexandre Varenne, a
été, depuis son arrivée, et continue d'être
fort malaisée. Les graves événements, dont
la Chine est actuellement encore le théâtre,
doivent, en effet, retenir toute son attention
et sa vigilance, en raison des répercussions
politiques dangereuses qu'ils pourraient
avoir sur la situation intérieure de notre
belle possession d'Extrênje-Orient.
Au point de vue économique, malgré une
situation financière difficile, grâce aux efforts
continus et tenaces du Gouverneur Général
et de ses collaborateurs, un vaste programme
de travaux (création et aménagement des
voies de communication, voies navigables,
chemins de fer, etc., travaux d'assainisse-
ment urbain, travaux d'hydraulique agri-
cole), a pu être établi en 1926. Et son exé-
cution rapide donnera un magnifique essor
à toute la colonie.
En ce qui concerne le mouvement com-
mercial, l'Indochine occupe toujours le se-
cond rang, sur l'ensemble de nos possessions.
Ses importations de France ont atteint 1 mil-
liard 587 millions, ses envois à la métropole,
841 millions; soit un trafic total de 2 mil-
liards 428 millions, contre 2 milliards 150
millions en 1925.
0
•V
Par suite du développement rapide et inin-
terrompu de l'activité économique et du vo-
lume des échanges, le commerce extérieur de
l'.4. O. F. avait dépassé, pour la première
fois, en 1925, 2 milliards - exactement
2 milliards 14 millions chiffre double de
celui de 1923. La progression s'est encore
accentuée en 1926, le trafic total ayant at-
teint 2 - milliards 55 millions.
La situation budgétaire, très florissante,
s'est soldée par un excédent de recettes de
90 millions. Grâce à l'aisance d'un budget
aussi robuste que prudent, l'éminent Gou-
verneur Général M. Carde, se propose, pour
la mise en valeur plus complète de la colonie,
de réaliser en cinq ans, par les seuls moyens
financiers dont disposera l'A. O. F., un
très important programme de travaux. €e
programme comprend en particulier :
1'-extension des ports de Dakar et de Co-
nakrv, la construction du wharf de Port-
Bouet, d'un second appontement au Da-
homey, l'aménagement de la voie ferrée
Kaye-Koulikoro, le prolongement des che-
mins de fer de la Côte d'Ivoire et du Da-
homey, etc. Il n'ést pas osé d'affirmer que
les résultats magnifiques déjà obtenus en
laissent prévoir d'autres plus tangibles, plus
magnifiques encore et à échéance plus pro-
chaine qu'on ne pourrait le croire.
000
En A. E. F., l'année 1926 a été princi-
palement marquée par la très vive impul-
sion donnée. à la construction du Brazza-
ville-Océan, dont l'achèvement, prévu pour
1931, va permettre la mise en valeur de
vastes étendues demeurées jusqu'ici impro-
ductives, faute des moyens de transport et
des voies d'accès indispensables.
D'autre part, au point de vue financier,
l'équilibre des budgets locaux a été obtenu,
des excédents de recettes ont été réalisés.
Si l'on ajoute que, depuis deux ans,
l'A. E. F. a réglé pour plus de 4 millions
de dettes antérieures et qu'au iw janvier
1927 les caisses de réserves possédaient
outre 2 millions de valeurs en portefeuille
une encaisse totalé de 16 millions, on se
rendra compte des sérieux progrès réalisés
dans la situation financière de la colonie au
œurs de 19,6. Est-il besoin de faire
observer que l'honneur en revient à la sage
et habile administration de M. le Gouver-
neur Général Antonetti.
Il faut noter, enfin, que le trafic de l'A.
E. F., y compris celui de nos « vieilles co-
lonies » (Réunion, Guyane, Guadeloupe,
Martinique, etc.), s'est élevé, en 1926, à
1 milliard 661 millions, en progression de
134 millions sur 1925. *
Les progrès constatés chaque année dans
l'évolution économique de Madagascar, se
sont confirmés en 1926. La banque d'émis-
sion, réclamée depuis si longtemps et à la
création, de laquelle nous sommes heureux
d'avoir nous-mêmes participé, en qualité de
Rapporteur du Projet de Loi autorisant sa
fondation, a été constituée, dès février 1926.
Sa succursale de Tananarive et ses six au-
tres agences sont en plein fonctionnement.
Le commerce, l'agriculture, les groupements
financiers jouissent, désormais, grâce à elle,
d'un crédit dont le taux peu élevé va aiguil-
lonner leur activité et aider ainsi très effi-
cacement à la mise en valeur de la Grande
Ile.
La production agricole, grâce aux tra-
vaux d'hydraulique exécutés, à l'améliora-
tion des voies de communication existantes
et à la construction de nouvelles routes, s'est
fortement accrue. Aussi le trafic avec la
métropole a-t-il atteint, en 1926, 859 mil-
lions.
D'autre part, le développement du réseau
ferroviaire - partie importante du plan de
grands travaux conçu par le prévoyant et
actif Gouverneur Général M. Olivier et en
cours de réalisation - s'est poursuivi dans
les meilleures conditions. On estime que,
dans un délai de six ans, la Grande Ile pos-
sédera les voies ferrées essentielles dont elle
a le plus urgent hesoin. Ici encore il faut
noter que Madagascar, comme l'A. O. F.,
se propose (le réaliser ce vaste programme
avec ses seules ressources, sans emprunts, et
sans le concours de la Métropole.
m
< w
En résumé, vie économique jfitense, pros-
périté croissante, telles apparaissent les ca-
ractéristiques de la physionomie générale de
notre domaine colonial au cours de 1926.
Les chiffres de son commerce extérieur n'en
sont-ils pas le meilleur témoignage? On
estime, en effet, qu'ils atteindront, pour
cette période, 28 milliards de francs. Sur ce
total, 16 milliards 61 millions représentent
le mouvement des échanges avec la Métro-
pole, soit une augmentation de 4 milliards
750 millions sur 1925.
Les résultats ne suffisent-ils pas, à eux
seuls, à mettre en pleine lumière la place
capitale prise par notre France d'outre-mer
dans l'économie générale du pays?
Henri Michel,
Député des Basses-Alpes, Vice-Prést'
dent de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et Protectorats, Vice-
Président de la Commission de la
Marine militaire.
Pour nos fonctionnaires
et officiers coloniaux
-----0-0-
Notre confrère, le journal des Coloniaux, a
inséré dans son numéro du 12 février une lettre
ouverte à l'adresse de notre ami Emile Mori-
naud, député de Constantine, le louant de ses
tenaces efforts pour faire réserver certains avan-
tages de carrière aux fonctionnaires anciens
combattants et lui demandant de penser aussi
« aux fonctionnaires et officiers 200 au maxi-
mum qui, combattants ou non, ont été, pour
des services exceptionnels rendus pendant les
hostilités et à leur occasion, cités à l'ordre du
pays par le Gouvernement ».
Nous ne pouvons que nous joindre à notre
aimable confrère dans sa démarche et dans le
vœu de justice qu'il formule en faveur de nos
officiers et fonctionnaires coloniaux. Nous som-
mes convaincus que le Gouvernement MM.
Poincaré, Painlevé et Perrier, notamment -
entendra cet appel, et que les nombreux amis
que comptent, au Parlement, notre armée colo-
niale et le corps d'élite que constituent les admi-
nistrateurs coloniaux, appuieront volontiers M.
Morinaud. Il serait équitable, en effet, de ré-
compenser spécialement 'ceux qui, « retenus
malgré eux aux colonies par leurs fonctions,
ont, au prix d'efforts héroïques, dans la brousse
inhospitalière, participé au recrutement diffi-
cile des tirailleurs indigènes et ont été indivi-
duellement cités à l'ordre de la Nation ».
La question se posera de savoir quelle nature
de récompenses il conviendrait de leur attri-
buer.
Il nous parait qu'une promotion dans la Lé-
gion d'honneur serait tout indiquée en faveur
des «.cités » ayant, depuis, quitté l'armée ou
l'administration, ou qui, se trouvant encore en
service, auraient aujourd'hui atteint le grade
et la classe supérieurs de leur corps.' Il est à
signaler que nombre d'officiers ou agents qui
firent partie de la mission de recrutement con-
fiée en 1917-1918, en Afrique, à M. le dé-
puté Diagne, reçurent la Légion d'honneur.
Pour ce qui est des « cités », encore en
fonctions et susceptibles d'avancements, il
nous semble que la récompense la plus normale
serait leur promotion au grade ou à la classe
supérieurs s'ils réunissent ou dès qu'ils réuni-
ront le minimum d'ancienneté exigé pour
l'avancement, et ce, quel que soit le mode
d'avancement (choix ou ancienneté) prévu par
les règlements organiques. La solution que
nous préconisons serait conforme à celle adop-
tée pour l'application, dans les diverses admi-
nistrations de l'Etat, de la loi du 7 avril 1923
sur l'entrée en iigne de compte, pour l'avan-
cement et pour la retraite, du temps de service
militaire obligatoire des fonctionnaires.
Secourons Je Gabon
-0.-0-
- 0 -
Nous voulons des médecins, des
routes, un bon port, écrivent aux
Annales Coloniales plusieurs cor-
respondants gabonais. Et ils ajoutent que
la famine, signalée Vannée dernière, semble
vouloir reprendre, les indigènes ayant en
grand ttoMbre abandonné les cultures vi-
vrières de leurs villages pour aller s'elitbau-
cher sur des chantiers d'exploitations tores-
tières ou sur ceux du Chemin de f er de nraz-
>zaville-Océan. Et alors que deviendra notre
fauvre Gabon 1 - - -. - »
Cette Colonie du grollpe f de l Afrique
Equatoriale française avait cependant, avec
ses 33.000 habitants, son sol fertile, sa forêt
dense, de bons atouts dans son jeu. Elle
continue donc à végéter tristement malgré
toute la bonne volonté d'une Administration
soucieuse de son avenir.
Situation qui n'avait pas échappé au Gou-
verneur Général Antonetti car, si nous nous
en souvenons bien, il gratifia le Gabon d'une
brève mais nécessaire inspection lors de son
premier voyage en A.E.F., inspection fur
laquelle nous avions fondé les plus belles
espérances. Mais ce geste, si fort apprécié,
ne fut qu'un geste, et nous voyons que la
situation n'a guère changé au Gabon à qui
cependant le projet Sarraut avait réservé un
chemin de fer à voie de o l". 60, de N a go s si
à Sindara (25 kilomètres) sur la N'Go'nté -
de Mayoumba à la lagune de Sellé-Cama
(110 kilomètres) - de la lagune d'iguéla
à celle de Feman-Vaz. Il était également
prévu dans ce projet, des tronçons de voies
reliant Libreville à Sibang fi à J'stni, per-
mettant de concentrer sur Libreville le trafic
de bois et de caoutchouc de la baie de Mon-
dait qui pénètre profondément dans les ter-
res.
Si nous envisageons les moyens a évacua-
tion des produits, nous trouvons en Libreville
et surtout en Port Gentil deux portes de sor-
tie. A la rade foraine de Libreville, les navi-
gateurs préfèrent de beaucoup Port Gentil
qu'il faut améliorer pour l'établissement de
phares, feux, balises, quai à charbon, terre-
pleins et quais et de tout un outillage d'ex-
ploitation. Car en attendant Vachèvement de
Pointe-Noire, il faut un port à V A.E.l'\
De Port Gentil, on peut assez facilement
remonter assez loin dans l'arrière pays par
l'Ogooll¿ et ses affluents la N'Golmié et
Vlvindo. Un chenal'analogue au canal des
Pangalanes de Madagascar peut fort bien
relier la lagune de Feman-Vaz à l'Ogooué
-- et Port Gentil.
Ces améliorations, ces travaux ont certes
leur justification dans les ressources de la
Colonie. Malgré se pénurie, le Gabon n'a-t-il
pas exporté en 1925, 200.000 tonnes de bois?
Il ne faut plus que nous entendions dire
et répéter par des colons qu'il n'y a ,.:n
à faire au Gabon; il y a beaucoup à faire,
et si aux efforts très louables des colons,
l'Administration suffisamment secondée m
haut lieu joint les siens, le Gabon en
sa qualité de berceau de notre Afrique Equa-
toriale rivalisera avec sa seeur aînée le Séné-
gal, berceau de notre Afrique Occidentale.
Erneêt Haado..
Sénateur de la Marna,
Vice-président de la Commission
des Douanes
La voie ferrée Tunisie-Algérie
---o-
Lu. liaison ferroviaire Tunisie-Algérie
entre Tébessu et lÚllàa-DJenla, deux ter-
milrus actuels, est décidée depuis l'agré-
ment des assemblées algériennes et tuni-
siennes. Le tronçon aura 58 km. de Ion,
gueur, dont 32 dans le département de Cons-
tantine et 26 en l'unisie. Mais on réalilté,
entre Tébessa et tes cisemonls de phos-
en,ti,,e et e la frontière tiiiii-
phores du Kouif, prés de la frontière tuni-
sienne ,24 km. soni exploités depuis une
quinzaine d'années. Il n'y aura donc que
8 km. à établir du côté de l'Algérie. Les
chantiers sont actuellement au travail. On
escompte l'achèvement complet de la ligne
pour 1 o courant de 1928.
L'Afrique à motocyclette
-o--
L'explorateur Rossion, qui a déjà. accom-
pli en Afrique plusieurs voyages a entrepris,
comme on isait, un raid à motocyclette vers
le Niger. Voici le télégramme qu'il vient
d'expédier d'In-Salah, le 13 février :
J'ai été arrêté plusieurs jours par une
tempête de sable à lIassi-El-lladjer et au
sud de llassi-FA-M'Flah. Puis un accident
stupide m'a immobilisé prés d'Aïn-Guet-
tara. Le trajet Ouargla-In-Salah fut très
dur, en raison de l'état du terrain et de la
situation atmosphérique. Je revise ma ma-
chine sérieusement. puis je repartirai vrs
le Iloggar. - ROSSION.
Le statut de Tanger
A la demande de M. Quinones de Léon,
chef de la délégation espagnole chargée
de négocier avec les repnéserrtants de la
France certaines modiflcajtione suscepti-
bles d'être éventuellement apportées an
statut de Tanger, la réunion qui devait
avoir lieu hier après-midi au Quai-d'Orsny
a été renvoyée a. ce matin. ,"
C'est au cours de cet échange de vues
que les négociateurs espagjiols remettront
à M. de Beaumarchais et à ses collègues
le volumineux mémorandum où sont con-
signées les aspirations et les revendica-
tions du Gouvernement de Madrid.
TAUX DE LA PIASTRE
-0-
Le gouverneur général de Hndochihe vWnt
de taire connaître au ministre des Colonies
qu'à la date du 13 février 1927 le taux officiel
de la piastre était de 12 fr. 95.
AU CONSEIL D'ÉTAT
Différend entre le Gouverneur Général de
l'Indochine et un commis d'ordre des
services civls. :.
.r Cette haute juridiction a rejeté la requête
que M. Hené Martin avait introduite ten-
dant à la revision d'une décision du 9 no-
vembre 1023, pur laquelle le Conseil d'gtal
a statué sur un litige survenu entre lui et
le gouvernement général de l'Indochine, re-
lativement à la réparation du préjudice qui
serait résulté pour ce fonctionnaire.
S'estimant lésé dans son avancement, M.
Martin Hellé, commis de première élusse
des services civils de l'Indochine, avait ob-
tenu du Conseil du Contentieux administra-
tif de l'lndoehinc, la condamnation du tiuu-
vernement de cette colonie ù lui payer une
indemnité de JOO.tXJO francs. ,
Appelé à statuer il nouveau sur cette af-
faire, le Conseil d'Ktat a ainsi qu'il c-t;l
dit plus haut - rejeté la requête dont
s'agit, et ce, pour les motifs suivants :
Le Conseil, considérant que M. Martin a
essayé de démontrer qu'ull fonctionnaire
des services civils doit être noté, pour êtro
porté sur les tableaux d'avancement, ce qwi
est inexact, l'inscription aux tableaux
d'avancement ayant lieu sur des proposi-
tions régulières indépendantes des notes.
Considérant que M. Martin n'allègue
pas que le mémoire égaré ait été retenu par
son adversaire, qu'il ne se trouvait pas dès
lors, au cas de se pourvoir en révision con-
tre ki dôcMion du Conseil d'Etat du 9 no-
vembre 1923, par applicicution de la rlispo-
sition susmentionnée du décret du 22 juil-
let 1806, qu'il suit de la que sa requête n'est
pas redevable.
L'AVIATION COLONIALE
--cH)--
Le Commandant Guilbaud
Le lieutenant de vaisseau Guilbaud est
arrivé il Aboukir le 13 février, à 11 heures,
après avoir parcouru 10.000 kilomètres,
depuis- Lokodija, au conlluent du Niger et
de la Renoué. Il avait quitté Lokodja, le
20 janvier dernier. Kn 23 jours, Guilbaud
a effectué trois étapes de 800 kilomètres
en itio Il est passé par Fort-Archain-
bault, Rutigui et Stanleyville, a fait es-
cale au lac Tchuo', au lac Victoria, puis a
redescendu la vallée du Nil.
On se rappelle que le lieutenant de vais-
seau Guilbaud était parti de lierre uvec le
lieute.nt de vaisseau Hernard, mais
qu'une avarie tle moteur l'avait contraint
de s'arrêter it Lokodja, où il est resté
deux mois et demi.
Pennant ce temps son appareil est resté
exposé aux dures conditions cliniotériques
des tropiques et la saison défavorable est
arrivée, faisant baisser lu hauteur d'eau
des rivières, les usséchant parfois et ré-
duisant dans de fortes proportions les sur-
faces d'eau où un hydravion peut se poser.
Le lieutenant de vaisseau Guilbaud a pu
(,'ominer ces obstacles et s'apprête à ren-
trer en France par Re.vrouth, Mukry,
Constantinople, Athènes. Malle et Rizerte.
Son arrivée a Saint-Haphaël est escomptée
vers le 1er mars.
Le raid de Pinedo
Poursuivant son raid transatlantique,
l'aviateur Pinedo a quitté Kénitra, hier
matin à 7 h. 30, en direction du cap Juby
et de Villa-Cisneros (Hia de Oro).
Son départ fut salué par la foule accou-
rue sur les bords de l'oued SdJQ\!. Il avait
franchi, hier, les t .GUO kilomètres, séparant
Cagliari (Sardaigne) de Kénitra, à la vi-
tesse moyenne de 200 kilomètres.
L'aviateur qui était passé «-au-dessus de
Rabat à 8 heures et de Ma/ngan à 9 heu-
res, a améri à 1ft heures près de Villa-
Cisneros, ayant couvert 1.000 kilomètres, h
la moyenne horaire de 100 kilomètres envi-
ion.
Ce n'est pas, ;i proprement parler, le
raid de l'Atlantique- que Pinedo se propose
de faire. Il n'en a pas l'intention d'ail-
leurs. Le matériel dont il dispose a été exé-
cuté pour un voyage et non pour un record.
11 ne pourrait lui faire tracer la gigantes-
que trajectoire de 0.000 kilomètres de New-
York à Lisbonne.
Pourtant les progrès accomplis en deux
ans dans la science de l'hydraviation lui
permettent cette année d'élever la moyen-
ne kilométrique de l'étape. En lH\ le
rayon d'action de son appareil ne dépas-
sait pas 1.500 kilomètres, Celui de l'hydra-
vion avec lequel il a quitté la Sardaigne, en
compagnie du navigateur del Prête et du
mécanicien Zucchctti est fi peu près du
double, 2.700 et 2.800 kilomètres.
D'ailleurs les distances maritimes qu'il
doit franchir sans escale n'excèdent pas le
maximum de vol de son appareil capable
d'emporter un maximum de 3.000 litres
d'essence. 2.300 kilomètres séparent Porto
Praya (lies du Cap Vert) de l'Ile Fernando
Noronha ; 1.900 kilomètres SainUlean-de-
Terre-Neuve des Ues Açores et 1.300 kilo-
mètres, les lies Açores de Lisbonne.
Pour ce voyage au long cours, Pinedo
dispose d'un hydravion bimoteur de 1.000
chevaux, muni de deux coques. faisant of-
fice de réservoirs d'esssence et placées
sous les moteurs, à égale distance de la
cabine centrale où se tient l'équipage.
La charge totale de l'appareil est de
3.500 kilos. On a prévu le montage d'une
voilure en cas de panne motrice, comme
les Allemands l'ont dé,jà fait a bord de
deurs hydravions.
Pinedo a baptisé son appareil du nom
de « San.ta-Maria », en souvenir d'une des
caravelles qui menèrent Christophe Colomb
d'Espagne aux Antilles.
La distance totale du voyage autour de
"Atlantiqiie est de M000 kilomètres envi-
ron. Pinedo espéré les franchir en moins
dj deux mois.
DANS LA LEGION DTiONNEUF
Ministère de Ilntérièur
EsA nommé Chevalier :
M. 1-fclo, capitaine commandant la Compa-
gnie des sopeurs-pompiers de Constnntinc,
f
Le droit sur les mélasses
Il a toujours été admis, pour des motifs
d'une légitimité hors de discussion, que les
produits des colonies françaises doivent rece-
voir en France le même traitement que les
produits similaires métropolitains; c'est un
fait acquis pour les sucres et pour les rhums
et tafias considérés comme eaux-de-vie de
bouche, lesquels ne supportent aucun droit
de douane à leur entrée, mais paient, bien
entendu, les mêmes taxes de consommation
que leurs similaires métropolitains. Aia con-
traite, une situation différente est faite aux
mélasses de nos colonies, par la loi doua-
nière de 1892.
Les mélasses destinées à la distillation sont
exemptes c'e droit de douane.
Les mélasses autres ont à supporter les
'droits du tarif minimum métropolitain, soit,
pour de la mélasse ayant en richesse saccha-
rine absolue :
Les ioo kilos
-
50 ou moins Fr. 19 50
Plus de 50 40 90
Ces taxes ne devaient pas, originairement,
être majorées de coefficients, mais la loi du
6 mai 1926 a rapporté cette disposition parti-
culière, de sorte qu'elles sont multipliées au-
jourd'hui par le coeffiicnt de 2,5, renforcé
lui-même des deux majorations de 30 cha-
cune instituées par la loi du 6 avril 1926 et
le décret-loi du 14 août 1926. Les droits de
douane ci-dessus de 19 fr. 50 et 40 fr. 90 sont
ainsi devenus respectivement 81 fr. 90 et
171 fr. 73 par 100 kilos.
- Nous - avons toujours demandé que toutes
les mélasses provenant des colonies françai-
ses soient exemptes de droits de douane,
quelle que soit leur utilisation.
On a objecté que si des mélasses de canne
entraient en France pour la préparation des
fourrages mélassés, elles pourraient, étant
donné leur bon goût, être détournées de leur
destination et être utilisées pour la consom-
mation humaine.
Le Syndicat général des Sucres et des
Rhums répond à cela que l'emploi des mélas-
ses étant suivi , par la régie, l'argument est
sans portée réelle ; au surplus, ce produit ne
serait même pas consommable tel quel et ne
pourrait le devenir que moyennant un travail
d'épuration coûteux et qui ne pourrait pas
être effectué clandestinement.
- -- ---
On a objecté aussi que les mélasses de bet-
teraves affectées à la préparation des. fourra-
ges étant frappées d'une taxe de consomma-
tion spéciale, relativement faible, il est vrai,
les mélasses coloniales seraient avantagées
par rapport à elles si le droit de douane qui
les atteint à leur entrée sur le territoire mé-
tropolitain était annulé purement et simple-
ment. Nous avons répondu à cela que les co-
loniaux ne demandent pas de faveurs ; tout
comme leurs sucres et rhums, après être en-
trés en franchise de douane, supportent en
France le même droit de consommation que
les sucres et caux-de-vie métropolitains, leurs
mélasses entrées en franchise de douane et
employées aux fourrages supporteraient la
taxe spéciale de consommation ou de surveil-
lance que subissent les mélasses indigènes
allant au même emploi.
aie
Les rizières de Cochinchine
Avant l'occupation française, la Cocliin-
rliine était déjù renommôe pour ses J'iziè-
Lvri. Cnpendüll t, k-s récoltcs suffisaient iL
peine aux besoins de la population, qui,
certaines années, souffrait de la disette.
Mais notre intervention a provoqué simul-
tanément ra\l\g.IIIl'I\J\.utioll de la population
indigène, le développement ininterrompu
des «ui laces cultivées, l'extension continue
des travaux pour la navigation intérieure
et pour les irrigations et l'accroissement
du réseau rouher.
La superficie des rizières dépasse actuel-
lement deux millions d'hectares (il y a
(rente ans, elle n'était que d'un million).
1 )l'IlIis 1UPJ, la moyenne annuelle de l'aug-
mentation des surfaces cultivées en riz
est de 52.000 hectares.
On a calculé que, d'ici une quarantaine
d'années, plus d'un million d'hectares de
terres pourront .encore être consacrées à
la riziculture en Cochinchine, qui arrivera
alors a la limito de son exploitation rizi-
cole, - indéipcndammenit, bien entendu, de
l'avenir iréservié a d'autres cultures,
comme celle du caoutchouc à laquelle sont
réservées toutes les terres rouges du Nord-
Est de la Colonie.
Le cours du riz
---0-0--
SAIGON, 11 février
(las 100 kilos rn piaslrcs)
Riz n° 1, 2") brisures 10 35 1
ttiz 11° 2, -iO brisures 0 50
Riz nO 2, 50 brisures 9 10
Rr.isurcs n08 1 et 2 .,..,. R o
nt-istn-osn'" 3 et i 7 30
Farines 2 00
Paddy Yinh-Long 6 05
*
Paddy Co-Cong <5 30
Paddy Rac-Lieu 0 05
Paddv Raixau n 10
Coprah ..,. , , , 1825
-600
En Afrique britannique
--0-0-
Le Typhus
Une tenible épidémie de typhus qui a fait
au moins 600.000 victimes traverse lentement
le continent africain de l'ouest à l'est, semant
la mort sur une ètendue de 5.000 kilomètres.
Le fléau s'est propagé dans l'Afrique britan-
nique, le Niger et la région du Tchad. Il fit
son apparition à Wadai, en 1921. Le chiffre
exact des victimes est inconnu, mais 50.000
personnes sont mortes du typhus à Borni, et
leur nombre serait encore plus grand à Kano
(Nigeria). Le fléau a gagné Darfour (Soudan
anglo-égyptiep) en septembre de l'année der-
nière, et il ravage actuellement les districts de
Zalingei. Nyala, Kebkebia. Le commissaire
régional de Zalingei signale 10.000 décès sur
une population de 45.000 âmes.
L'épidémie sévit aussi dans le centre du
Soudan. <
<
Le Haut économlme
--0-0--
L'AGAVE
par Louis Le Barbier
Il peut sembler, à première vue, assez éton-
nant de parier de la culture de l' Agave au
Maroc, dont on vante à juste titre la fertilité
du sol, puisque l'Agave vient surtout et de
préférence dans les terrains secs, arides, cail-
louteux, presque désertiques. Mais il ne faut
pas oublier que le Maroc est vaste, qu'à côté
des plaines fertiles se rencontrent des surfaces
considérables,. beaucoup moins avantagées par
la nature et dont on ne tire aucun parti actuel-
lement. C'est sur ces terres que pourraient
être faites des plantations d'Agave. Et comme
cette plante vient bien dans des pays à tempé-
rature équivalente à celle du Maroc, la Sicile,
par exemple, il est infiniment probable qu' elle
se comporterait bien au Maroc. En tout cas, il
en coûterait peu de faire un essai, qui serait
intéressant, pour le protectorat et pour la
France, - puisque, pour ce textile aussi, c cst-à-
dire comme pour le lin, le chanvre, le coton,
le jute, nous sommes presque entièrement tri-
butaires de étranger, notamment du Mexique.
Seule de toute nos possessions d'outre-mer,
l'Afrique Occidentale, aux environs de Kayes.
a commencé la culture et l'exploitation ration-
nelle de 1 Agave. Le succès a pleinement ré-
pondu à l'attente des' particuliers et sociétés
qui ont eu l'intelligente initiative de créer ces
plantations. Mais les besoins de la France sont
considérables, et ce que lui procure l'A.O.F
est pour ainsi dire insignifiant. Il v a donc en-
core de la place pour l'Agave dú Maroc.
On désigne sous le nom générique d'Agave
un certain nombre de plantes xérophiles de la
famille des Amaryllidacées, qui donnent une
fibre assez grossière mais résistante et rdative-
ment souple, qui est la base de l'industrie de
la sparterie. Les plantes de cette famille sont
caracterisees par dejf feuilles charnues. aqueu-
ses. d'une épaisseur qui peut atteindre une
i quinzaine de centimètres au talon. le DIUS sou-
vent armées d'une épine terminale et d'épines
latérales acérées. La plante ne fleurit qu'une
seule fois au cours de son existence ; elle émet
une longue hampe, qui atteint de trois à cinq
mètres de hauteur et s épanouit en une grappe
de petites fleurs variable, donnant des graines
très petites. Sur la hampe, apparaissent à l'ais-
selle des feuilles de petites dimensions, des
bourgeons ou bulbilles qui se détachent facile-
ment dès leur maturité et sont les agents les
plus sûrs en même temps que les plus rapides
de la reproduction de la plante.
L'apparition de la hampe marque la fin de
la vie de la plante. Elle a lieu après un nom-
bre variable d années, généralement de six à
huit.
Les fibres dites « d Agave » proviennent de
trois principaux genres : Agave, Fourcroya et
Sanseviera. L'Agave est originaire des régions
chaudes de l'Amérique et du Mexique. Le
Fourcroya et la Sansévièra seraientplutôt origi-
naires d Afriaue. Le premier donne une fibre
connue sous 1e nom de chanvre de Maurice,
car il est presque seul cultivé dans cette île ;
quant à la Sansévièra, c'est dans l'Afrique
Orientale qu'on en rencontre le plus grand
nombre d espèces ; malgré une grande finesse
de la fibre, la petite taille des feuilles, et par
conséquent la faible longueur de la fibre, sop-
posent à ce que sa culture prenne jamais un
développement comparable à celui de l' Aeave.
Actuellement, il semble que partout on soit
d'accord pour donner la préférence à l' Agave
rigida Miller, variété Sisallana ou Sisal. La
fibre en est plus fine, plus régulière. et aussi le
rendement plus élevé ; on tire, en effet, de
cette espèce, entre 3 et 3,8 '\, de fibre sèche.
contre seulement 2 à 2,5 pour le Fourcroya.
- - -
La culture de l'Agave est des plus simples.
et elle permet d'utiliser certains terrains secs
qui seraient mal adaptés à toute autre culture.
La plante se reprodyit par graines, drageons
ou bulbilles. En employant des bulbiltes, on
gagne un an sur la pratique du semis. Mis en
terre, les bulbilles prennent rapidement racine,
et on n'a plus guère à s'occuper de la planta-
tion que pour des nettoyages qui sont plus utiles
pour éviter la présence d'un couvert favorable
à la propagation des incendies que pour dé-
gager la plante qui se détend vite contre l'en-
vahissement de la brousse. On plante à 2 m. 50
ou 3 mètres entre les lignes, de façon à per-
mettre la récolte des feuilles, et à 1 m. 50 ou
1 m. 75 sur les lignes, même jusqu'à 2 mètres
pour les espèces à grand développement. De
distance en distance, on doit réserver de larges
allées non plantées pour servir de coupe-feu en
cas d'incendies.
Les plantes sont exploitables à partir de leur
troisième année. Les feuilles qui arrivent à
faire avec la verticale un angle de 45° sont
bonnes à couper. On les coupe avec une ser-
pette bien aiguisée pour faire une coupe nette.
et aussi près que possible du tronc. La pre-
mière récolte ne porte que sur quelques feuittes
par pied et correspond à peine à 200 kilos de
fibre sèche à l'hectare ; la seconde année, on
peut atteinte 500 kilos, et pour la troisième
on obtient généralement I 000 kilo,
L'extraction de la fibre se fait à la machine
et non par rouissage. Les machines employées
sont de deux sortes : les unes sont dérivées de
l' antique Raspador ou Banco da Solis, com-
posé d'un tambour d'un diamètre de 1 mètre
à 1 m. 50, garni sur son pourtour de battes en
fer cornière tournant en face d'une pièce fixe
jouant le rôle de rontre-bntteur ; la feuille,
introduite à la main entre le tambour et le
contre-batteur, est raclée par les battes qui en-
lèvent le parenchyme assez aqueux et laissent
les fibres à nu. La feuille, une fois dépouillée
d'un côté, est retirée et retournée, et il ne
reste entre les mains de l'ouvrier Q4' un faisceau
de fibres imprégnées du liquide, assez causti-
que de la feuille, qu'il n'y a plus qu'à rincer
et laisser sécher au soleil. De nombreux cons-
tructeurs se sont ingéniés à perfectionner cet
LE NUMERO : 90 CENTIMES.
MARDI SOIR, 15 FEVRIER 1027
JOURNAL QUOTIDIEN
«q- *'
Rédaction & Administration :
34. RM 11 HlM-TlaHr
PARIS 0"
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Les Annales Coloniales
Let annonce* et réclame* sont àf#ffls -
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DinuoireuRs s Maroel RUEDEL et L.-G. THèBAULT
Let ANKALU COLONIALES ne publient que de# OW&
cles inèdil.. qui sont leur propriété ezclu"
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tout 1m bureaux de peut*.
La physionomie de notre domaine colonial en 1926
C'est un fait - qu'il nous est particu-
lièrement agréable d'enregistrer que l'an-
née 19.26 a été marquée par une progression
économique fortement caractérisée de nos
averses possessions d'outre-mer.
Mais avant de jeter un rapide coup d'oeil
sur la physionomie de chacun de nos grands
groupes coloniaux, au cours de cette pé-
riode, nous ne saurions passer sous silence
les deux événements politiques si importants
qui l'ont, pour ainsi dire, dominée et qui se
sont déroulés au Maroc et en Syrie.
Dans ces deux pays, notre prestige na-
tional était en jeu. Quels sacrifices ne dût-
on pas faire, tant en hommes qu'en matériel
et en argent, pour venir à bout de l'insur-
rection rifaine et de celle des Druses! Dé-
sormais, notre protectorat marocain est à
l'abri de toute nouvelle incursion de rebel-
les, tandis qu'en Syrie il ne nous reste plus,
semble-t-il, qu'à consolider notre situation
et notre organisation.
Tandis qu'au Maroc la guerre du RJf pre-
nait fin, l'agriculture, les exploitations mi-
nières accentuaient leur développement, le
réseau routier s'étendait, l'achèvement de
la voie ferrée Tanger-Fez était réalisé. Et
si le Maroc n'a pu nous envoyer de produits
que jusqu'à concurrence de lo4 millions de
francs, nous lui avons vendu pour i mil-
liard 200 millions d'articles divers.
• •
En Algérie et en Tunisie l'essor écono-
mique ne s'est pas ralenti au cours de 1926.
Les produits de l'élevage, des mines (zinc,
phosphates), ont considérablement augmenté.
De nouvelles lignes de chemins de fer et
des routes ont été construites. Enfin, les
chiffres du commerce, avec la Métropole, de
ces deux grandes possessions ont atteint
9 milliards, 55 millions, sur lesquels 5 mil-
liards 473 millions représentent les achats
(le marchandises effectués en France et 3
milliards 582 millions le montant des ventes.
m
• •
La tâche du nouveau Gouverneur Général
(le l'Indochine, M. Alexandre Varenne, a
été, depuis son arrivée, et continue d'être
fort malaisée. Les graves événements, dont
la Chine est actuellement encore le théâtre,
doivent, en effet, retenir toute son attention
et sa vigilance, en raison des répercussions
politiques dangereuses qu'ils pourraient
avoir sur la situation intérieure de notre
belle possession d'Extrênje-Orient.
Au point de vue économique, malgré une
situation financière difficile, grâce aux efforts
continus et tenaces du Gouverneur Général
et de ses collaborateurs, un vaste programme
de travaux (création et aménagement des
voies de communication, voies navigables,
chemins de fer, etc., travaux d'assainisse-
ment urbain, travaux d'hydraulique agri-
cole), a pu être établi en 1926. Et son exé-
cution rapide donnera un magnifique essor
à toute la colonie.
En ce qui concerne le mouvement com-
mercial, l'Indochine occupe toujours le se-
cond rang, sur l'ensemble de nos possessions.
Ses importations de France ont atteint 1 mil-
liard 587 millions, ses envois à la métropole,
841 millions; soit un trafic total de 2 mil-
liards 428 millions, contre 2 milliards 150
millions en 1925.
0
•V
Par suite du développement rapide et inin-
terrompu de l'activité économique et du vo-
lume des échanges, le commerce extérieur de
l'.4. O. F. avait dépassé, pour la première
fois, en 1925, 2 milliards - exactement
2 milliards 14 millions chiffre double de
celui de 1923. La progression s'est encore
accentuée en 1926, le trafic total ayant at-
teint 2 - milliards 55 millions.
La situation budgétaire, très florissante,
s'est soldée par un excédent de recettes de
90 millions. Grâce à l'aisance d'un budget
aussi robuste que prudent, l'éminent Gou-
verneur Général M. Carde, se propose, pour
la mise en valeur plus complète de la colonie,
de réaliser en cinq ans, par les seuls moyens
financiers dont disposera l'A. O. F., un
très important programme de travaux. €e
programme comprend en particulier :
1'-extension des ports de Dakar et de Co-
nakrv, la construction du wharf de Port-
Bouet, d'un second appontement au Da-
homey, l'aménagement de la voie ferrée
Kaye-Koulikoro, le prolongement des che-
mins de fer de la Côte d'Ivoire et du Da-
homey, etc. Il n'ést pas osé d'affirmer que
les résultats magnifiques déjà obtenus en
laissent prévoir d'autres plus tangibles, plus
magnifiques encore et à échéance plus pro-
chaine qu'on ne pourrait le croire.
000
En A. E. F., l'année 1926 a été princi-
palement marquée par la très vive impul-
sion donnée. à la construction du Brazza-
ville-Océan, dont l'achèvement, prévu pour
1931, va permettre la mise en valeur de
vastes étendues demeurées jusqu'ici impro-
ductives, faute des moyens de transport et
des voies d'accès indispensables.
D'autre part, au point de vue financier,
l'équilibre des budgets locaux a été obtenu,
des excédents de recettes ont été réalisés.
Si l'on ajoute que, depuis deux ans,
l'A. E. F. a réglé pour plus de 4 millions
de dettes antérieures et qu'au iw janvier
1927 les caisses de réserves possédaient
outre 2 millions de valeurs en portefeuille
une encaisse totalé de 16 millions, on se
rendra compte des sérieux progrès réalisés
dans la situation financière de la colonie au
œurs de 19,6. Est-il besoin de faire
observer que l'honneur en revient à la sage
et habile administration de M. le Gouver-
neur Général Antonetti.
Il faut noter, enfin, que le trafic de l'A.
E. F., y compris celui de nos « vieilles co-
lonies » (Réunion, Guyane, Guadeloupe,
Martinique, etc.), s'est élevé, en 1926, à
1 milliard 661 millions, en progression de
134 millions sur 1925. *
Les progrès constatés chaque année dans
l'évolution économique de Madagascar, se
sont confirmés en 1926. La banque d'émis-
sion, réclamée depuis si longtemps et à la
création, de laquelle nous sommes heureux
d'avoir nous-mêmes participé, en qualité de
Rapporteur du Projet de Loi autorisant sa
fondation, a été constituée, dès février 1926.
Sa succursale de Tananarive et ses six au-
tres agences sont en plein fonctionnement.
Le commerce, l'agriculture, les groupements
financiers jouissent, désormais, grâce à elle,
d'un crédit dont le taux peu élevé va aiguil-
lonner leur activité et aider ainsi très effi-
cacement à la mise en valeur de la Grande
Ile.
La production agricole, grâce aux tra-
vaux d'hydraulique exécutés, à l'améliora-
tion des voies de communication existantes
et à la construction de nouvelles routes, s'est
fortement accrue. Aussi le trafic avec la
métropole a-t-il atteint, en 1926, 859 mil-
lions.
D'autre part, le développement du réseau
ferroviaire - partie importante du plan de
grands travaux conçu par le prévoyant et
actif Gouverneur Général M. Olivier et en
cours de réalisation - s'est poursuivi dans
les meilleures conditions. On estime que,
dans un délai de six ans, la Grande Ile pos-
sédera les voies ferrées essentielles dont elle
a le plus urgent hesoin. Ici encore il faut
noter que Madagascar, comme l'A. O. F.,
se propose (le réaliser ce vaste programme
avec ses seules ressources, sans emprunts, et
sans le concours de la Métropole.
m
< w
En résumé, vie économique jfitense, pros-
périté croissante, telles apparaissent les ca-
ractéristiques de la physionomie générale de
notre domaine colonial au cours de 1926.
Les chiffres de son commerce extérieur n'en
sont-ils pas le meilleur témoignage? On
estime, en effet, qu'ils atteindront, pour
cette période, 28 milliards de francs. Sur ce
total, 16 milliards 61 millions représentent
le mouvement des échanges avec la Métro-
pole, soit une augmentation de 4 milliards
750 millions sur 1925.
Les résultats ne suffisent-ils pas, à eux
seuls, à mettre en pleine lumière la place
capitale prise par notre France d'outre-mer
dans l'économie générale du pays?
Henri Michel,
Député des Basses-Alpes, Vice-Prést'
dent de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et Protectorats, Vice-
Président de la Commission de la
Marine militaire.
Pour nos fonctionnaires
et officiers coloniaux
-----0-0-
Notre confrère, le journal des Coloniaux, a
inséré dans son numéro du 12 février une lettre
ouverte à l'adresse de notre ami Emile Mori-
naud, député de Constantine, le louant de ses
tenaces efforts pour faire réserver certains avan-
tages de carrière aux fonctionnaires anciens
combattants et lui demandant de penser aussi
« aux fonctionnaires et officiers 200 au maxi-
mum qui, combattants ou non, ont été, pour
des services exceptionnels rendus pendant les
hostilités et à leur occasion, cités à l'ordre du
pays par le Gouvernement ».
Nous ne pouvons que nous joindre à notre
aimable confrère dans sa démarche et dans le
vœu de justice qu'il formule en faveur de nos
officiers et fonctionnaires coloniaux. Nous som-
mes convaincus que le Gouvernement MM.
Poincaré, Painlevé et Perrier, notamment -
entendra cet appel, et que les nombreux amis
que comptent, au Parlement, notre armée colo-
niale et le corps d'élite que constituent les admi-
nistrateurs coloniaux, appuieront volontiers M.
Morinaud. Il serait équitable, en effet, de ré-
compenser spécialement 'ceux qui, « retenus
malgré eux aux colonies par leurs fonctions,
ont, au prix d'efforts héroïques, dans la brousse
inhospitalière, participé au recrutement diffi-
cile des tirailleurs indigènes et ont été indivi-
duellement cités à l'ordre de la Nation ».
La question se posera de savoir quelle nature
de récompenses il conviendrait de leur attri-
buer.
Il nous parait qu'une promotion dans la Lé-
gion d'honneur serait tout indiquée en faveur
des «.cités » ayant, depuis, quitté l'armée ou
l'administration, ou qui, se trouvant encore en
service, auraient aujourd'hui atteint le grade
et la classe supérieurs de leur corps.' Il est à
signaler que nombre d'officiers ou agents qui
firent partie de la mission de recrutement con-
fiée en 1917-1918, en Afrique, à M. le dé-
puté Diagne, reçurent la Légion d'honneur.
Pour ce qui est des « cités », encore en
fonctions et susceptibles d'avancements, il
nous semble que la récompense la plus normale
serait leur promotion au grade ou à la classe
supérieurs s'ils réunissent ou dès qu'ils réuni-
ront le minimum d'ancienneté exigé pour
l'avancement, et ce, quel que soit le mode
d'avancement (choix ou ancienneté) prévu par
les règlements organiques. La solution que
nous préconisons serait conforme à celle adop-
tée pour l'application, dans les diverses admi-
nistrations de l'Etat, de la loi du 7 avril 1923
sur l'entrée en iigne de compte, pour l'avan-
cement et pour la retraite, du temps de service
militaire obligatoire des fonctionnaires.
Secourons Je Gabon
-0.-0-
- 0 -
Nous voulons des médecins, des
routes, un bon port, écrivent aux
Annales Coloniales plusieurs cor-
respondants gabonais. Et ils ajoutent que
la famine, signalée Vannée dernière, semble
vouloir reprendre, les indigènes ayant en
grand ttoMbre abandonné les cultures vi-
vrières de leurs villages pour aller s'elitbau-
cher sur des chantiers d'exploitations tores-
tières ou sur ceux du Chemin de f er de nraz-
>zaville-Océan. Et alors que deviendra notre
fauvre Gabon 1 - - -. - »
Cette Colonie du grollpe f de l Afrique
Equatoriale française avait cependant, avec
ses 33.000 habitants, son sol fertile, sa forêt
dense, de bons atouts dans son jeu. Elle
continue donc à végéter tristement malgré
toute la bonne volonté d'une Administration
soucieuse de son avenir.
Situation qui n'avait pas échappé au Gou-
verneur Général Antonetti car, si nous nous
en souvenons bien, il gratifia le Gabon d'une
brève mais nécessaire inspection lors de son
premier voyage en A.E.F., inspection fur
laquelle nous avions fondé les plus belles
espérances. Mais ce geste, si fort apprécié,
ne fut qu'un geste, et nous voyons que la
situation n'a guère changé au Gabon à qui
cependant le projet Sarraut avait réservé un
chemin de fer à voie de o l". 60, de N a go s si
à Sindara (25 kilomètres) sur la N'Go'nté -
de Mayoumba à la lagune de Sellé-Cama
(110 kilomètres) - de la lagune d'iguéla
à celle de Feman-Vaz. Il était également
prévu dans ce projet, des tronçons de voies
reliant Libreville à Sibang fi à J'stni, per-
mettant de concentrer sur Libreville le trafic
de bois et de caoutchouc de la baie de Mon-
dait qui pénètre profondément dans les ter-
res.
Si nous envisageons les moyens a évacua-
tion des produits, nous trouvons en Libreville
et surtout en Port Gentil deux portes de sor-
tie. A la rade foraine de Libreville, les navi-
gateurs préfèrent de beaucoup Port Gentil
qu'il faut améliorer pour l'établissement de
phares, feux, balises, quai à charbon, terre-
pleins et quais et de tout un outillage d'ex-
ploitation. Car en attendant Vachèvement de
Pointe-Noire, il faut un port à V A.E.l'\
De Port Gentil, on peut assez facilement
remonter assez loin dans l'arrière pays par
l'Ogooll¿ et ses affluents la N'Golmié et
Vlvindo. Un chenal'analogue au canal des
Pangalanes de Madagascar peut fort bien
relier la lagune de Feman-Vaz à l'Ogooué
-- et Port Gentil.
Ces améliorations, ces travaux ont certes
leur justification dans les ressources de la
Colonie. Malgré se pénurie, le Gabon n'a-t-il
pas exporté en 1925, 200.000 tonnes de bois?
Il ne faut plus que nous entendions dire
et répéter par des colons qu'il n'y a ,.:n
à faire au Gabon; il y a beaucoup à faire,
et si aux efforts très louables des colons,
l'Administration suffisamment secondée m
haut lieu joint les siens, le Gabon en
sa qualité de berceau de notre Afrique Equa-
toriale rivalisera avec sa seeur aînée le Séné-
gal, berceau de notre Afrique Occidentale.
Erneêt Haado..
Sénateur de la Marna,
Vice-président de la Commission
des Douanes
La voie ferrée Tunisie-Algérie
---o-
Lu. liaison ferroviaire Tunisie-Algérie
entre Tébessu et lÚllàa-DJenla, deux ter-
milrus actuels, est décidée depuis l'agré-
ment des assemblées algériennes et tuni-
siennes. Le tronçon aura 58 km. de Ion,
gueur, dont 32 dans le département de Cons-
tantine et 26 en l'unisie. Mais on réalilté,
entre Tébessa et tes cisemonls de phos-
en,ti,,e et e la frontière tiiiii-
phores du Kouif, prés de la frontière tuni-
sienne ,24 km. soni exploités depuis une
quinzaine d'années. Il n'y aura donc que
8 km. à établir du côté de l'Algérie. Les
chantiers sont actuellement au travail. On
escompte l'achèvement complet de la ligne
pour 1 o courant de 1928.
L'Afrique à motocyclette
-o--
L'explorateur Rossion, qui a déjà. accom-
pli en Afrique plusieurs voyages a entrepris,
comme on isait, un raid à motocyclette vers
le Niger. Voici le télégramme qu'il vient
d'expédier d'In-Salah, le 13 février :
J'ai été arrêté plusieurs jours par une
tempête de sable à lIassi-El-lladjer et au
sud de llassi-FA-M'Flah. Puis un accident
stupide m'a immobilisé prés d'Aïn-Guet-
tara. Le trajet Ouargla-In-Salah fut très
dur, en raison de l'état du terrain et de la
situation atmosphérique. Je revise ma ma-
chine sérieusement. puis je repartirai vrs
le Iloggar. - ROSSION.
Le statut de Tanger
A la demande de M. Quinones de Léon,
chef de la délégation espagnole chargée
de négocier avec les repnéserrtants de la
France certaines modiflcajtione suscepti-
bles d'être éventuellement apportées an
statut de Tanger, la réunion qui devait
avoir lieu hier après-midi au Quai-d'Orsny
a été renvoyée a. ce matin. ,"
C'est au cours de cet échange de vues
que les négociateurs espagjiols remettront
à M. de Beaumarchais et à ses collègues
le volumineux mémorandum où sont con-
signées les aspirations et les revendica-
tions du Gouvernement de Madrid.
TAUX DE LA PIASTRE
-0-
Le gouverneur général de Hndochihe vWnt
de taire connaître au ministre des Colonies
qu'à la date du 13 février 1927 le taux officiel
de la piastre était de 12 fr. 95.
AU CONSEIL D'ÉTAT
Différend entre le Gouverneur Général de
l'Indochine et un commis d'ordre des
services civls. :.
.r Cette haute juridiction a rejeté la requête
que M. Hené Martin avait introduite ten-
dant à la revision d'une décision du 9 no-
vembre 1023, pur laquelle le Conseil d'gtal
a statué sur un litige survenu entre lui et
le gouvernement général de l'Indochine, re-
lativement à la réparation du préjudice qui
serait résulté pour ce fonctionnaire.
S'estimant lésé dans son avancement, M.
Martin Hellé, commis de première élusse
des services civils de l'Indochine, avait ob-
tenu du Conseil du Contentieux administra-
tif de l'lndoehinc, la condamnation du tiuu-
vernement de cette colonie ù lui payer une
indemnité de JOO.tXJO francs. ,
Appelé à statuer il nouveau sur cette af-
faire, le Conseil d'Ktat a ainsi qu'il c-t;l
dit plus haut - rejeté la requête dont
s'agit, et ce, pour les motifs suivants :
Le Conseil, considérant que M. Martin a
essayé de démontrer qu'ull fonctionnaire
des services civils doit être noté, pour êtro
porté sur les tableaux d'avancement, ce qwi
est inexact, l'inscription aux tableaux
d'avancement ayant lieu sur des proposi-
tions régulières indépendantes des notes.
Considérant que M. Martin n'allègue
pas que le mémoire égaré ait été retenu par
son adversaire, qu'il ne se trouvait pas dès
lors, au cas de se pourvoir en révision con-
tre ki dôcMion du Conseil d'Etat du 9 no-
vembre 1923, par applicicution de la rlispo-
sition susmentionnée du décret du 22 juil-
let 1806, qu'il suit de la que sa requête n'est
pas redevable.
L'AVIATION COLONIALE
--cH)--
Le Commandant Guilbaud
Le lieutenant de vaisseau Guilbaud est
arrivé il Aboukir le 13 février, à 11 heures,
après avoir parcouru 10.000 kilomètres,
depuis- Lokodija, au conlluent du Niger et
de la Renoué. Il avait quitté Lokodja, le
20 janvier dernier. Kn 23 jours, Guilbaud
a effectué trois étapes de 800 kilomètres
en itio Il est passé par Fort-Archain-
bault, Rutigui et Stanleyville, a fait es-
cale au lac Tchuo', au lac Victoria, puis a
redescendu la vallée du Nil.
On se rappelle que le lieutenant de vais-
seau Guilbaud était parti de lierre uvec le
lieute.nt de vaisseau Hernard, mais
qu'une avarie tle moteur l'avait contraint
de s'arrêter it Lokodja, où il est resté
deux mois et demi.
Pennant ce temps son appareil est resté
exposé aux dures conditions cliniotériques
des tropiques et la saison défavorable est
arrivée, faisant baisser lu hauteur d'eau
des rivières, les usséchant parfois et ré-
duisant dans de fortes proportions les sur-
faces d'eau où un hydravion peut se poser.
Le lieutenant de vaisseau Guilbaud a pu
(,'ominer ces obstacles et s'apprête à ren-
trer en France par Re.vrouth, Mukry,
Constantinople, Athènes. Malle et Rizerte.
Son arrivée a Saint-Haphaël est escomptée
vers le 1er mars.
Le raid de Pinedo
Poursuivant son raid transatlantique,
l'aviateur Pinedo a quitté Kénitra, hier
matin à 7 h. 30, en direction du cap Juby
et de Villa-Cisneros (Hia de Oro).
Son départ fut salué par la foule accou-
rue sur les bords de l'oued SdJQ\!. Il avait
franchi, hier, les t .GUO kilomètres, séparant
Cagliari (Sardaigne) de Kénitra, à la vi-
tesse moyenne de 200 kilomètres.
L'aviateur qui était passé «-au-dessus de
Rabat à 8 heures et de Ma/ngan à 9 heu-
res, a améri à 1ft heures près de Villa-
Cisneros, ayant couvert 1.000 kilomètres, h
la moyenne horaire de 100 kilomètres envi-
ion.
Ce n'est pas, ;i proprement parler, le
raid de l'Atlantique- que Pinedo se propose
de faire. Il n'en a pas l'intention d'ail-
leurs. Le matériel dont il dispose a été exé-
cuté pour un voyage et non pour un record.
11 ne pourrait lui faire tracer la gigantes-
que trajectoire de 0.000 kilomètres de New-
York à Lisbonne.
Pourtant les progrès accomplis en deux
ans dans la science de l'hydraviation lui
permettent cette année d'élever la moyen-
ne kilométrique de l'étape. En lH\ le
rayon d'action de son appareil ne dépas-
sait pas 1.500 kilomètres, Celui de l'hydra-
vion avec lequel il a quitté la Sardaigne, en
compagnie du navigateur del Prête et du
mécanicien Zucchctti est fi peu près du
double, 2.700 et 2.800 kilomètres.
D'ailleurs les distances maritimes qu'il
doit franchir sans escale n'excèdent pas le
maximum de vol de son appareil capable
d'emporter un maximum de 3.000 litres
d'essence. 2.300 kilomètres séparent Porto
Praya (lies du Cap Vert) de l'Ile Fernando
Noronha ; 1.900 kilomètres SainUlean-de-
Terre-Neuve des Ues Açores et 1.300 kilo-
mètres, les lies Açores de Lisbonne.
Pour ce voyage au long cours, Pinedo
dispose d'un hydravion bimoteur de 1.000
chevaux, muni de deux coques. faisant of-
fice de réservoirs d'esssence et placées
sous les moteurs, à égale distance de la
cabine centrale où se tient l'équipage.
La charge totale de l'appareil est de
3.500 kilos. On a prévu le montage d'une
voilure en cas de panne motrice, comme
les Allemands l'ont dé,jà fait a bord de
deurs hydravions.
Pinedo a baptisé son appareil du nom
de « San.ta-Maria », en souvenir d'une des
caravelles qui menèrent Christophe Colomb
d'Espagne aux Antilles.
La distance totale du voyage autour de
"Atlantiqiie est de M000 kilomètres envi-
ron. Pinedo espéré les franchir en moins
dj deux mois.
DANS LA LEGION DTiONNEUF
Ministère de Ilntérièur
EsA nommé Chevalier :
M. 1-fclo, capitaine commandant la Compa-
gnie des sopeurs-pompiers de Constnntinc,
f
Le droit sur les mélasses
Il a toujours été admis, pour des motifs
d'une légitimité hors de discussion, que les
produits des colonies françaises doivent rece-
voir en France le même traitement que les
produits similaires métropolitains; c'est un
fait acquis pour les sucres et pour les rhums
et tafias considérés comme eaux-de-vie de
bouche, lesquels ne supportent aucun droit
de douane à leur entrée, mais paient, bien
entendu, les mêmes taxes de consommation
que leurs similaires métropolitains. Aia con-
traite, une situation différente est faite aux
mélasses de nos colonies, par la loi doua-
nière de 1892.
Les mélasses destinées à la distillation sont
exemptes c'e droit de douane.
Les mélasses autres ont à supporter les
'droits du tarif minimum métropolitain, soit,
pour de la mélasse ayant en richesse saccha-
rine absolue :
Les ioo kilos
-
50 ou moins Fr. 19 50
Plus de 50 40 90
Ces taxes ne devaient pas, originairement,
être majorées de coefficients, mais la loi du
6 mai 1926 a rapporté cette disposition parti-
culière, de sorte qu'elles sont multipliées au-
jourd'hui par le coeffiicnt de 2,5, renforcé
lui-même des deux majorations de 30 cha-
cune instituées par la loi du 6 avril 1926 et
le décret-loi du 14 août 1926. Les droits de
douane ci-dessus de 19 fr. 50 et 40 fr. 90 sont
ainsi devenus respectivement 81 fr. 90 et
171 fr. 73 par 100 kilos.
- Nous - avons toujours demandé que toutes
les mélasses provenant des colonies françai-
ses soient exemptes de droits de douane,
quelle que soit leur utilisation.
On a objecté que si des mélasses de canne
entraient en France pour la préparation des
fourrages mélassés, elles pourraient, étant
donné leur bon goût, être détournées de leur
destination et être utilisées pour la consom-
mation humaine.
Le Syndicat général des Sucres et des
Rhums répond à cela que l'emploi des mélas-
ses étant suivi , par la régie, l'argument est
sans portée réelle ; au surplus, ce produit ne
serait même pas consommable tel quel et ne
pourrait le devenir que moyennant un travail
d'épuration coûteux et qui ne pourrait pas
être effectué clandestinement.
- -- ---
On a objecté aussi que les mélasses de bet-
teraves affectées à la préparation des. fourra-
ges étant frappées d'une taxe de consomma-
tion spéciale, relativement faible, il est vrai,
les mélasses coloniales seraient avantagées
par rapport à elles si le droit de douane qui
les atteint à leur entrée sur le territoire mé-
tropolitain était annulé purement et simple-
ment. Nous avons répondu à cela que les co-
loniaux ne demandent pas de faveurs ; tout
comme leurs sucres et rhums, après être en-
trés en franchise de douane, supportent en
France le même droit de consommation que
les sucres et caux-de-vie métropolitains, leurs
mélasses entrées en franchise de douane et
employées aux fourrages supporteraient la
taxe spéciale de consommation ou de surveil-
lance que subissent les mélasses indigènes
allant au même emploi.
aie
Les rizières de Cochinchine
Avant l'occupation française, la Cocliin-
rliine était déjù renommôe pour ses J'iziè-
Lvri. Cnpendüll t, k-s récoltcs suffisaient iL
peine aux besoins de la population, qui,
certaines années, souffrait de la disette.
Mais notre intervention a provoqué simul-
tanément ra\l\g.IIIl'I\J\.utioll de la population
indigène, le développement ininterrompu
des «ui laces cultivées, l'extension continue
des travaux pour la navigation intérieure
et pour les irrigations et l'accroissement
du réseau rouher.
La superficie des rizières dépasse actuel-
lement deux millions d'hectares (il y a
(rente ans, elle n'était que d'un million).
1 )l'IlIis 1UPJ, la moyenne annuelle de l'aug-
mentation des surfaces cultivées en riz
est de 52.000 hectares.
On a calculé que, d'ici une quarantaine
d'années, plus d'un million d'hectares de
terres pourront .encore être consacrées à
la riziculture en Cochinchine, qui arrivera
alors a la limito de son exploitation rizi-
cole, - indéipcndammenit, bien entendu, de
l'avenir iréservié a d'autres cultures,
comme celle du caoutchouc à laquelle sont
réservées toutes les terres rouges du Nord-
Est de la Colonie.
Le cours du riz
---0-0--
SAIGON, 11 février
(las 100 kilos rn piaslrcs)
Riz n° 1, 2") brisures 10 35 1
ttiz 11° 2, -iO brisures 0 50
Riz nO 2, 50 brisures 9 10
Rr.isurcs n08 1 et 2 .,..,. R o
nt-istn-osn'" 3 et i 7 30
Farines 2 00
Paddy Yinh-Long 6 05
*
Paddy Co-Cong <5 30
Paddy Rac-Lieu 0 05
Paddv Raixau n 10
Coprah ..,. , , , 1825
-600
En Afrique britannique
--0-0-
Le Typhus
Une tenible épidémie de typhus qui a fait
au moins 600.000 victimes traverse lentement
le continent africain de l'ouest à l'est, semant
la mort sur une ètendue de 5.000 kilomètres.
Le fléau s'est propagé dans l'Afrique britan-
nique, le Niger et la région du Tchad. Il fit
son apparition à Wadai, en 1921. Le chiffre
exact des victimes est inconnu, mais 50.000
personnes sont mortes du typhus à Borni, et
leur nombre serait encore plus grand à Kano
(Nigeria). Le fléau a gagné Darfour (Soudan
anglo-égyptiep) en septembre de l'année der-
nière, et il ravage actuellement les districts de
Zalingei. Nyala, Kebkebia. Le commissaire
régional de Zalingei signale 10.000 décès sur
une population de 45.000 âmes.
L'épidémie sévit aussi dans le centre du
Soudan. <
<
Le Haut économlme
--0-0--
L'AGAVE
par Louis Le Barbier
Il peut sembler, à première vue, assez éton-
nant de parier de la culture de l' Agave au
Maroc, dont on vante à juste titre la fertilité
du sol, puisque l'Agave vient surtout et de
préférence dans les terrains secs, arides, cail-
louteux, presque désertiques. Mais il ne faut
pas oublier que le Maroc est vaste, qu'à côté
des plaines fertiles se rencontrent des surfaces
considérables,. beaucoup moins avantagées par
la nature et dont on ne tire aucun parti actuel-
lement. C'est sur ces terres que pourraient
être faites des plantations d'Agave. Et comme
cette plante vient bien dans des pays à tempé-
rature équivalente à celle du Maroc, la Sicile,
par exemple, il est infiniment probable qu' elle
se comporterait bien au Maroc. En tout cas, il
en coûterait peu de faire un essai, qui serait
intéressant, pour le protectorat et pour la
France, - puisque, pour ce textile aussi, c cst-à-
dire comme pour le lin, le chanvre, le coton,
le jute, nous sommes presque entièrement tri-
butaires de étranger, notamment du Mexique.
Seule de toute nos possessions d'outre-mer,
l'Afrique Occidentale, aux environs de Kayes.
a commencé la culture et l'exploitation ration-
nelle de 1 Agave. Le succès a pleinement ré-
pondu à l'attente des' particuliers et sociétés
qui ont eu l'intelligente initiative de créer ces
plantations. Mais les besoins de la France sont
considérables, et ce que lui procure l'A.O.F
est pour ainsi dire insignifiant. Il v a donc en-
core de la place pour l'Agave dú Maroc.
On désigne sous le nom générique d'Agave
un certain nombre de plantes xérophiles de la
famille des Amaryllidacées, qui donnent une
fibre assez grossière mais résistante et rdative-
ment souple, qui est la base de l'industrie de
la sparterie. Les plantes de cette famille sont
caracterisees par dejf feuilles charnues. aqueu-
ses. d'une épaisseur qui peut atteindre une
i quinzaine de centimètres au talon. le DIUS sou-
vent armées d'une épine terminale et d'épines
latérales acérées. La plante ne fleurit qu'une
seule fois au cours de son existence ; elle émet
une longue hampe, qui atteint de trois à cinq
mètres de hauteur et s épanouit en une grappe
de petites fleurs variable, donnant des graines
très petites. Sur la hampe, apparaissent à l'ais-
selle des feuilles de petites dimensions, des
bourgeons ou bulbilles qui se détachent facile-
ment dès leur maturité et sont les agents les
plus sûrs en même temps que les plus rapides
de la reproduction de la plante.
L'apparition de la hampe marque la fin de
la vie de la plante. Elle a lieu après un nom-
bre variable d années, généralement de six à
huit.
Les fibres dites « d Agave » proviennent de
trois principaux genres : Agave, Fourcroya et
Sanseviera. L'Agave est originaire des régions
chaudes de l'Amérique et du Mexique. Le
Fourcroya et la Sansévièra seraientplutôt origi-
naires d Afriaue. Le premier donne une fibre
connue sous 1e nom de chanvre de Maurice,
car il est presque seul cultivé dans cette île ;
quant à la Sansévièra, c'est dans l'Afrique
Orientale qu'on en rencontre le plus grand
nombre d espèces ; malgré une grande finesse
de la fibre, la petite taille des feuilles, et par
conséquent la faible longueur de la fibre, sop-
posent à ce que sa culture prenne jamais un
développement comparable à celui de l' Aeave.
Actuellement, il semble que partout on soit
d'accord pour donner la préférence à l' Agave
rigida Miller, variété Sisallana ou Sisal. La
fibre en est plus fine, plus régulière. et aussi le
rendement plus élevé ; on tire, en effet, de
cette espèce, entre 3 et 3,8 '\, de fibre sèche.
contre seulement 2 à 2,5 pour le Fourcroya.
- - -
La culture de l'Agave est des plus simples.
et elle permet d'utiliser certains terrains secs
qui seraient mal adaptés à toute autre culture.
La plante se reprodyit par graines, drageons
ou bulbilles. En employant des bulbiltes, on
gagne un an sur la pratique du semis. Mis en
terre, les bulbilles prennent rapidement racine,
et on n'a plus guère à s'occuper de la planta-
tion que pour des nettoyages qui sont plus utiles
pour éviter la présence d'un couvert favorable
à la propagation des incendies que pour dé-
gager la plante qui se détend vite contre l'en-
vahissement de la brousse. On plante à 2 m. 50
ou 3 mètres entre les lignes, de façon à per-
mettre la récolte des feuilles, et à 1 m. 50 ou
1 m. 75 sur les lignes, même jusqu'à 2 mètres
pour les espèces à grand développement. De
distance en distance, on doit réserver de larges
allées non plantées pour servir de coupe-feu en
cas d'incendies.
Les plantes sont exploitables à partir de leur
troisième année. Les feuilles qui arrivent à
faire avec la verticale un angle de 45° sont
bonnes à couper. On les coupe avec une ser-
pette bien aiguisée pour faire une coupe nette.
et aussi près que possible du tronc. La pre-
mière récolte ne porte que sur quelques feuittes
par pied et correspond à peine à 200 kilos de
fibre sèche à l'hectare ; la seconde année, on
peut atteinte 500 kilos, et pour la troisième
on obtient généralement I 000 kilo,
L'extraction de la fibre se fait à la machine
et non par rouissage. Les machines employées
sont de deux sortes : les unes sont dérivées de
l' antique Raspador ou Banco da Solis, com-
posé d'un tambour d'un diamètre de 1 mètre
à 1 m. 50, garni sur son pourtour de battes en
fer cornière tournant en face d'une pièce fixe
jouant le rôle de rontre-bntteur ; la feuille,
introduite à la main entre le tambour et le
contre-batteur, est raclée par les battes qui en-
lèvent le parenchyme assez aqueux et laissent
les fibres à nu. La feuille, une fois dépouillée
d'un côté, est retirée et retournée, et il ne
reste entre les mains de l'ouvrier Q4' un faisceau
de fibres imprégnées du liquide, assez causti-
que de la feuille, qu'il n'y a plus qu'à rincer
et laisser sécher au soleil. De nombreux cons-
tructeurs se sont ingéniés à perfectionner cet
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