Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-02-14
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 février 1927 14 février 1927
Description : 1927/02/14 (A28,N25). 1927/02/14 (A28,N25).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451019z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. N° 25 LE NUMERO : 80 CENTIMES LUNDI SOIH 14 FRYiUbU 1027
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration:
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Les Annales Coloniales
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Les aMORCe. et réclames sont reçues -
bureau du Journal.
PiRBÇTsuits > Marcel RUEDEL et L.-Q. THÉBAULT
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État économique et social
de l'Afrique Occidentale Française
'1.
M. J. Cardé, gouverneur général de l'A.
O. F. a prononçé un important discours à
l'ouverture de la session du Conseil de
Gouvernement en décembre 1926. En ter-
mes excellents, il a exposé son programme
d'action pour 1927, programme de longue
haleine dont le but est l'outillage écono-
mique de la Colonie.
Le Gouverneur a justement constaté qu'à
ta période chaotique du début s'est heureu-
sement substituée une période de calme,
d'ordre et de travail. L'indigène a pu se
rendre compte de la valeur de notre action
par la satisfaction de besoins accrus, due
aux prix rémunérateurs tirés de la vente de
ses produits. Il assiste à la transformation
de l'outillage primitif, les entreprises s'élar-
gissent, les routes de toutes parts s'ouvrent
aux caravanes. La stabilité assurée de l'or-
tire politique a permis à l'A. O. F. de
consacrer ses efforts au développement de
l'ordre inoral et social. Toutefois si le panis-
lamisme n'a pas pénétré en force dans le
pays, il est bon de dire qu'il n'y est pas
tout à fait ignoré. Les événements qui se
sont passés dans l'Afrique du Nord ont eu
leur retentissement jusqu en Afrique occiden-
tale, à la Cote d'Ivoire et ailleurs. Cela n'a
pas empêché la conscription, de date récente
cependant, de s'exercer régulièrement. Ainsi
13.000 hommes ont pu être levés cette an-
née sans incidents sérieux malgré la sup-
pression de la prime d'incorporation.
La pacification de l'A. O. F. a permis
aux œuvres de paix de s'installer et de
se développer.
I*' Assistance médicale, en particulier, a
été l'objet de tous les soins du Gouver-
neur. Les mesures qu'il a prises à ce sujet
sont condensées dans ses instructions du
* 15 février 1926. Ces instructions font net-,
tement sortir l'assistance médicale indigène
du cadre étroit de l'action médicale, théra-
- PClIti.lue ou curative pratiquée dans lçs dis-
pensaires et les hôpitaux, pour la diriger
dans la voie infiniment plus féconde et plus
large de la médecine préventive et de 1 hy-
giène, capables seules de défendre les mas-
ses contre les maladies qui les déciment. Une
action vigoureuse est dirigée vers la sur-
veillance par l'hygiène, l'éducation prophy-
lactique des populations et le dépistage des
maladies épidémiques et sociales (variole,
peste, fièvre récurrente, fièvre jaune, tubercu-
lose, maladies vénériennes, etc.). Un corps
d'infirmiers sanitaires et d'infirmières visiteu-
ses a été créé. Le nombre des médecins, qui
était tombé à 92 en juillet 1025 s'est relevé
au chiffre de. 165. Le chiffre des consulta-
tions (le l'assistance médicale indigène est
monté à plus de 3 millions en 1925, et les
crédits consacrés à l'assistance indigène en
1927 atteindront 26 millions. La Guinée et
la Côte d'Ivoire y consacrent sur leur bud-
get local plus de 10 de leurs ressources.
11 faut espérer que grâce aux dispensaires,
infirmeries, maternités, on parviendra à res-
treindre la mortalité infantile. dont le taux
actuel est de 60 ! L'hygiène des travail-
leurs, d'autre part, n'est pas -- négligée sur
les chantiers. - - - - 1
1 .'Enseignement n'a pas été plus négligé
que l'assistance médicale. Les instructions
du ilT mai 1924 ont donné un bon résultat.
Apprendre la langue française le plus rapi-
dement possible aux indigènes pour leur
permettre de comprendre le génie de la
France et les bienfaits de la civilisation
européenne, voilà le but général. Le Lycée
de Saint-Louis et le cours secondaire de
Dakar sont en mesure d'assurer les bases
d'un bon enseignement secondaire, et peu-
vent fournir aux entreprises privées ou mux
services administratifs les éléments d'un
personnel instruit. D'autre part, les Etablis-
sements d'enseignement technique, les La-
boratoires de Biologie et l'Institut Pasteur
- recevront en 1927 une subvention sur le bud-
get de la Colonie de 2.330.000 francs.
Parallèlement, les conditions économiques
du pays se sont améliorées. L'année 1925 a
vu, pour la première fois, le commerce exté-
rieur dépasser le chiffre de 2 milliards de
francs, 1.115 millions à l'importation et
899 millions à l'exportation. Rien que le
tonnage des arachides est passé de 320.000
tonnes en 192.4 à 453.000 tonnes en 1925.
L'Afrique Occidentale française est mainte-
nant placée parmi les plus importants four-
nisseurs de la Métropole.
En dehors des oléagineux, qui constituent
actuellemént la - richesse de l'A. 0. F., le
commerce des bois de la Côte d Ivoire est
une autre source importante. La culture du
coton pour laquelle des travaux d'irrigation
sont indispensables à continuer, peut deve-
nir une richesse. Le programme d'aména-
gement est en pleine activité, en particulier
dans la vallée moyenne du Niger. Les agri-
culteurs indigènes ont étendu leur culture au
point d'atteindre une exportation coton-
nière de 4.500 tonnes. La certitude d'une
bonne rémunération accroîtrait encore ce
rendement. Seulement pour toute cette œu-
vre agricole il faut « soigner * la popula-
tion dont la main-d'œuvre est indispensable,
améliorer l'outil lace agricole, établir des
moyens de transport et créer le crédit agri-
cole. C'est par l'intermédiaire du crédit agri-
cole qu'on peut espérer voir se transformer
les procédés de culture primitifs des indi-
ènes. Cette transformation est d'autant plus
indispensable qu'on doit suppléer par la
machine aux faibles ressources en popula-
tion et main-d'œuvre du pavs. L'élevage du
mouton et de la chèvre d'Angora conduit
aux mêmes observations. La Chambre de
Commerce de Tourcoing s'v est intéressée.
Une charte concernant l'habitation et le ré-
gime de la propriété individuelle donne-
rait aux indigènes le goût de la propriété.
L'exécution de ce programme est commencée.
Mais ce qu'il ne faut pas oublier, c'est
que dans un pays qui a une superficie de
4.800.000 kilomètres carrés et une faible
population (13 millions d'habitants, soit
2,6 par kilom. carré) il n'est pas possible
d'accroître sa production de matières pre-
mières, assurer sa main-d'œuvre et accroître
son outillage dans des délais trop courts.
Toutefois, quand on sait que lés exportations
des produits du cru ont atteint -700.000
tonnes en 1925, dont 500.000 fournies par
l'agriculture, il est permis d'"«oérer qu'une
bonne organisation de la c..vnie favorisera
considérablement l'accroissement de la pro-
duction. Repeupler le pays, développer son
outillage et sa production, protéger la santé
et la force de l'indigène par de bonne,
conditions hygiéniques et alimentaires, mul-
tiplier les moyens de communication et amé-
nager le* ports (port de Dakar, port
tle Conakry, les wharfs maritimes de Vridi,
Port-Bouet et çou" etc), voilà le pro-
gramme urgent. La Colonie peut en enta-
mer la réalisation. Son budget général laisse
pour 1925, un excédent de recettes sur les
dépenses de près de 60 millions, et l'ensem-
ble des excédents budgétaires de l'Afrique
Occidentale atteint 83.700.000 francs. Les
charges sont lourdes, mais le bilan budgé-
taire, 62t.ooo.ooo de francs, aux recettes
et 531.000.000 de francs aux dépenses
(exercice 1926), permet de les assurer. La
méthode financière prudente employée par
le Gouvernement de la Colonie permet d'ins-
crire au budget général de 1027 un crédit
de 112.n3.000 pour les grands travaux.
On peut féliciter les Gouverneurs succes-
sifs de J'A.O.F. et en particulier le Gou-
verneur actuel M. J. Carde, de ces intéres-
sants résultats. A chaque jour sa tâche,
Carpe die m, cras tihi.
Charles Dabierrt,
Sénateur du Nord,
AfembM de la Commission
des Affaires étrangères.
8..
à l'Acdtlll des llli,,11111 il klln-bflm
––––
v
Les fouilles de Byblos
Il a été donné lecture d'un rapport de
M. Mautice Dussand sur la cinquième cam-
pagne de fouilles archéologiques qui s'est
poursuivie à Byblos de mars à juin 1926. Sub-
ventionnées par l'Académie et la Républi-
que Libanaise, ces fouilles ont donné de très
intéressants résultats. C'est ainsi qu'ont été
exhumés cent vingt bronzes archaïques et
une très belle statuette en serpentine repré-
sentant une femme assise tenant des deux
mains un rouleau de papyrus sur lequel M.
Dussand a lu : « Offrande royale à Hathor,
dame de Denderah. » Un grand nombre de
fragments d'inscriptions hiéroglyphiques at-
tribuées à la sixième dynastie ont été égale-
ment mis au jour. Enfin les restes de ce que
l'on croit être un sanctuaire du début de l'An-que
cien Empire furent dégagés et la nécropole a
été explorée en détail. 1
-– .a$*-
AU CONSEIL D'ÉTAT
Indemnité aux officiers de troupes
d'occupation du Maroc
Le Ministre de la Guerre ayant rejeté la
réclamation que M. GLriat, officier d'admi-
nistration au Maroc, lui avait, adressée au
sujet de l'ordre qui lui avait été donné de
reverser au Trésor, les indemnités per-
çues au titre Ct, remplacement d'ordonnan-
ce », cet officier introduisit une requête
au Conseil d'Etat aux uns d'obtenir l'annu-
lation de la décision ministérielle.
Appelée à statuer sur cette affaire, cette
haute jurisprudence a rejeté ladite requête
et ce pour les motifs suivants :
Attendu, que la décision ministérielle
du 10 juin 1916 qui a fixé les règles d'allo-
cation de cette indemnité, et le décret du
30 octobre 1919 qui a attribué un nouveau
régime de solde aux militaires de troupes
d'occupation du Maroc, ont exclu les offi-
cicrs en service de ce protectorat, du béné-
fice de l'indemnité susmentionnée. x
Si le commandant en chef des troupes
du Maroc, se méprenant sur la partie du
décret du' 10 juin 1921 avait par note du
11 avril 1921 donné des ordres pour le
payement de l'indemnité aux officiers qui
déclareraient renoncer aux services d'un
soldat d'ordonnance, le ministre avait
rappelé par circulaire du 9 septembre 1921
que le régime institué par les décrets du
9 juillet 1916 n'était pas applicable au
Maroc.
-
Le statut de Tanger
L'envoyé spécial à Paris de El Debate a,
aujourd'hui même, donné des 'détails sur
le mémorandum présenté par la délégation
espagnole à la conférence de Paris, qui étu-
die une modification du statut de Tanger
C'est un long document dont la lecture né-
cessite une heure et demie : il est divisé en
deux parties : la justification juridique des
demandes espagnoles et. l'exposé des faits
venant à leur appui.
Le mémorandum tend il démontrer que
les « onormalités n inhérentes à la position
de Tanger ont été aggravées par le statut
de 1923.
M. Ynngnaa. ministre des affaires étran-
gères, a déclaré à l'issue du conseil des mi-
nistres du Gouvernement ospngnol qu'il
étnit optimiste.
1
La question de Tanger
--0-0--
Non? Et fuis, quoi encore? Les
journaux étrangers publient~lettre de la Ligue Ariultlfste es-
pagnole à AI. Primo de Rivera. Les au-
leurs y résument, à défaut de l'incorpora-
tion de l'allger et de sa zone au protietorat
espagnol a seule solution entièrement satis-
faisante P, le programme minimum qui doit
servir de base aux très prochaines négocia-
tions. ,
En voici les principaux articles : dispari-
tion du Comité de Contrôle, déclaré impro-
pre à toutf sauf à entretenir un foyer de
discordes; désignation du nicndoub, pour
dix ans au moins, par le calife de Tétouan
et, en dernier ressort, par le sultan de Ra-
bat, ce fonctionnaire étant pris parmi deux
ou trois noms proposés par VEspagne; subs-
titution à Vadministrateur d'un autre fonc-
tionnaire dont le rôle serait, par rapport au
mnldoub, celui du consul administrateur au-
près duj>acha de la zone espagnole; substi-
tution à Vassemblée législative, devenue inu-
tile puisque le mendoub aurait le pouvoir lé-
gislatif, d'une assemblée municipale dans
laquelle les autres pays auraient un nombre
de représentants proportionnel à l'impor-
tance numérique de leurs ressortissanft. -
Continuons ; remplacement du tribunal
mixte par un tribunal espagnol, auquel les
puissances étrangères fourraient avoir des
délégués quand une des parties comparais-
sant devant le tribunal appartiendrait à
l'une de ces puissances; réduction de la zone
étrangère internatiotnale aux limites urbaines
du Tanger d'aujourd'hui et de demain, tout
le reste étant rattaché à la zone espagnole;
disparition de la gendarmerie autre que la
gendarmerie espagnole, le tabor numéro 2
se transformant en une gendarmerie com-
mandée Par des chefs et des officiers espa-
gnols; remplacement du régime douanier
far le paiement d'une taxe augmentée de la
fart qui correspond à la participation de
Tanger à l'amortissement des emprunts de
1904 et 1910, c'est-à-dire disparition du
contrôle de la dette.
Et avec ça, Monsieur? Avec ça « toutes
les conséquences naturelles » qui découlent
de ces modifications et transformations.
En revanche, l'Espagne observerait très
scrupuleusement le régime de neutralité
permanente dans la zone de Tauger, sauf en
ce qui concerne le droit des puissances
d'attacher à leurs consulats à Tanger un
officier chargé de les renseigner sur l'obser-
vation des obligations de caractère mili-
taire; interdirait les foyers de propagande
et d'agitation; garantirait la liberté des cul-
tes, le fonctionnement des écoles étrangères,
respecterait l'égalité économique entre les
nations et même (J générosité admirablef)
payerait, à titre d'avance rallboUrStlble, le
déficit qui fourrait se produire dans l'ad-
ministration de Tanger. Bien plus, comme
elle ne regarderait pas à la dépeme, elle
payerait les frais d'entretien du phare du
cap Spartel.
Et voilà comme on fait les bonnes
affaires! *
Mais, dira-t-on, la Ligue Africaniste es-
pagnole est une chose, et le gouvernement
espagnol en est une autre. la Ligue n'est
pas M. Primo de Rivera., La lettre n'en-
gage que les expéditeurs, elle n'engage en
rien le destinataire. l'ardon! Le destina-
taire a réPondu. Il a déclaré que le gouvcr-
nement de Sa JI ajcsté était - heureux de re-
cevoir l opinion émtnente d une association
illustre et compétente entre toutes, et cette
phraséologie du genre épistolaire officiel
ne comporte de toute évidence aucun enga-
gement; mais M. le président du Conseil a
bien voulu ajouter que cette opinion émi-
llfllte « coïncidait dans le fond avec la noie
qui avait servi de base aux instructions déjà
données aux négociateurs ». « Dans le
fond » on a bien compris. Mais pour cor-
riger les divergences de détail ou de forme,
M. Primo de Rivera déclare, en outre, que
la lettre de la Ligue allait être transmise
aux négociateurs espagnols « dans le cas où
une des solutions de détail qu'elle a propo-
sées pourrait les intéresser w.
Et, pour que mil n'en ignore, la réponse
dit gouvernement a été publiée dans les
journaux.
A Tanger Vémotion est grande, nous
j ffirme-t-on, dans la colonie espagnole. On
répète que l'Espagne est prête à dénoncer
l'accord de 1912, sous le prétexte qu'il a
établi un régime impossible à appliquer et
qui ne tient aucun compte des véritables in-
térêts espagnols. C'est bien cela : réouver-
ture de la question marocaine! Ils prennent-
bien leur temps 1 Jamais nous n'avons nié
qu'il faudrait fin jour ou l'autre apporter
au rime administratif de Tanger les amé-
liorations justes et nécessaires. Mais moins
que jamais la France ne saurait admettre
qu'on. parle de bouleverser, en .u" tourne-
main, les traités fondamentaux de 1912.
Le programme minimum publié par la
Ligue et approuvé par M. Primo de Rivera
n'est pas pour nous faire changer d'avis.
Je me rappelle l'anecdote souvent contée.
Un parlementaire éminllt, illustre, lompé-
tent, comme la Ligue Africaniste espagnole
elle-même, se voyait un jour assailli par les
demandes multiples et impudentes d'un de
ses collègues ; il ne trouva à opposer à l'ava-
lanche de ses réclamations qu'un geste et
qu'une phrase; il porta la main à la-poche
de son gilet et interrogea son interlocuteur :
« Est-ce que vous ne voudriez pas ainsi
ma montre ? »
Mario Aonafon, 1.
Sénateur de rWrfrowIl, ancte* mtatitre.
Vice-président de la Commission
MMlomil dss CotoNlM.
,;;. CRI D'ALARME
° -o--
v
Plusieurs personnalités du monde agricole
de l'Algérie viennent d'exprimer au. Gou-
verneur Général v par une lettre rendue pu*
blhaue, leur crainte d'une prochaine invasion
de sauterelles.
Les agriculteurs de la région de Sétif, no-
tamment, ont écrit au Gouverneur Général
que la lutte en 1927 devra être poursuivie
avec méthode et intensité car l'invasion s'an-
nonce formidable.
Il est signalé, d'après le rapport de l'ins-
rlecteur de la défense des cultures, que « la
utte poursuivie en 1926 n'a donné que des
resultats incomplets, faute d'organisation
préalable et d'unification de la méthode de
défense. Ceci nous a valu la grosse invasion
qui se prépare. Cette invasion outre les
normes déficits qu'elle fera subir à l'agri-
culture en 1927 sera portée au centuple
l'an prochain et ne fera qu'augmenter dans
les quatre ou cinq années qui suivront si
l'on ne parvient pas à anéantir le fléau com-
plètement ».
Et les agriculteurs demandent l'ouverture
d'un crédit de 500.000 francs pour subvenir
aux frais de ramassage et d'enfouissement
dep coques ovigères jusqu'au moment de
l'eclosion des criquets et l'envoi dans les
communes envahies d'administrateurs ad-
joints supplémentaires actifs dès le ier mars
au plus tard, même si elles en possèdent
déjà deux!
Voilà donc un fléau suspendu, non seule-
ment sur l'Algérie, mais sur la Tunisie,
iceinme l'observe M. François- Portelli dans
le Journal de Tunis.
« Il suffirait, écrit-il, d'un coup de vent
d'ouest pour que nous subissions, nous aussi,
les ravages des sauterelles (lue nous connais-
sons bien pour en avoir supporté les dom-
mages. »
11 est à présumer que les services compé-
tents du gouvernement général de l'Algérie,
sont d'ores et déjà fortement armés contre
Jes détestables insectes. Mais on aimerait
apprendre que le problème est étudié d'une
façon scientifique, avec la méthode même qui
préside, en temps de guerre ou de paix ar-
mée, à la préparation des massacres humains.
R. B. L.
Une inportaote manifestation économique
à Alger en octobre 1927
--0-0-
La Confédération Générale des Agricul-
teurs d'Algérie organise pour le mois d'oc-
tobre 1927, un « Congrès de l'eau » et une
« Journée du coton ».
Le Comité d'honneur de cette double ma-
nifestation est composé de MM. le Gouver-
neur Général de l'Algérie, le Résident Géné-
ral de la Tunisie, le Résident Général du
Maroc. les sénateurs et députés d'Alger,
Oran, Constantinc, les membres des Déléga-
tions Financières, le préfet du département
d'Alger, le préfet du département d'Oran,
le préfet du département de Constantine, les
conseillers généraux des départements d'Al-
ger, Oran, Constantine, le maire de la ville
d'Alger, le président de la Fédération des
Chambres de commerce d'Algérie, le prési-
dent de la Fédération des groupements com.
merciaux d'Algérie, les présidents des Cham-
bres mixtes d'agriculture et commerce du
Maroc, les présidents des Chambres d'agri-
culture d'Alger, Oran, Constantine, Tunis.
Le Congrès de l'eau étudiera : les ressour-
ces en eaux (eaux météoriques, eaux souter-
raines); les moyens d'augmenter les ressour-
ces en eaux; les besoins en eaux de la popu-
lation, du bétail, des cultures, la conserva-
tion et l'utilisation rationnelle des eaux ;
l'hygiène des eaux, leur utilisation agricole,
leur utilisation industrielle (électrificition des
(campagnes) ; le matériel pour recherche et
utilisation des eaux.
Au cours de la journée du coton seront
examinées les questions suivantes :
Etat actuel de la productior cotonnièrc
dans l'Afrique du Nord ; amélioration des
variétés de cotonnier; exécution des semis ;
écimage, recépage, fumure du cotonnier ;
protection des cultures de cotonnier contre
ics insectes 'et les maladies ; égrenage et
vente du coton.
Le Comité d'organisation est présidé par
M. Baubier, secrétaire général de la C.G.
A.A.
La forêt algérienne
0-0 -
On sait que la forêt nigérienne ne ressemble
guère à la fard francaise. On trouve en Algl-
rie une assez, notable quantité de bois de haute
futaie : c.hênes-libge, chênes verts, chênes zéons,
pins, flaires ; mais les immenses étendues
de tnillis semés (1., broussailles et de lentisques
n ont, pas droit nu nom de « forêt » qu'on leur
donne.
Cependant, les forêts algériennes présentent
des possibilités de production qui sont loin d'être
négligeables.
En effot. aux estimations des services des eaux
ot forêts, les chênes zéens et alfartss représente-
raient une superficie de 50.000 hectares, les cè-
dres 35.000, les pins d'Alep OO.O()O. les chênes
verts et kernées 550.000, les thuyas 100.000. Et
d'après les mêmes estimations en pourrait ex-
traire de ces forêts plus do 500.000 tonnes de
lv>is d'essence et 100.000 tonnes de charbon de
bois 1
-Parmi les ressources forestières algériennes,
fruno oes principales est la production du liftgc.
les chênes-liège sont principalement abondants
dans les KahyliM, les régions de Philippevilje et
de Cello. Le département de Constantine pos-
sède 230.000 hoelarcs de ohênes-liège, celui d'Al-
ger 37,500 ha. et celui d'Oran 7.350 hectares.
Si l'on tient compte de la superficie en chênes-
lièffe dans les forêts non domaniales on peut
estimer a un minimum de 450.000 hectares l'éten-
due globale occupée par cette essence.
D'ailleurs, les chiffres du commerce d'exporta-
tion sur la France ne sont pas sans intérêt.
En 19^5, il a été exporté d'Algérie, fi destina-
tion de la métropole, K.100 tonnes de bois com-
muns. représentant une valeur de 7.338.000 fr. ;
4.500 tonnes de bois exotiques, valant 9 millions
et demi, et près de 2.000 tonnes de liège ouvré,
représentant 10 millions de francs 1
Et ces chiffres pourraient être très largement
augmentés, si en premier lieu des votes de com-
munications spéciales étaient créées vers certains
massifs forestiers et si, d'autr>> part. on dirigeait
les exploitations selon des méthodes plus mo-
dernes.
L'AVIATION COLONIALE
00
Zurich-le-Cap
L'aviateur Mittelliolzer, parti do buden-
dorf, se propose de traverser l'Afrique. 11
atterri aujourd'hui à LourenzoMarquès.
Madagascar-Parll
Ainsi que nous l'avions annoncé, sous la
présidence de M. Georges Leygues, ministre
de la Marine, et M. Léon Pèrrier, ministre
des Colonies, la ligue maritime et colonialo
fêtait, samedi dernier, en Sorbonne, le lieu-
tenant de vaisseau Bernard et l'officier des
équipages Bougault, les héros du raid
France-Madagascar et retour.
Toutes les grandes associations mariti-
mes coloniales, aéronautiques étaient repré-
sentées par leurs dirigeants. Les ministres
ont rendu hommage aux qualités des vail-
lante aviateurs qui furent longuement accla-
més par une nombreuse assistance.
Le commandant Guilbaud
Le lieutenant de vaisseau Guilbaud, ac-
complissant son voyage de retour de Mada-
gascar est arrivé à Louqsor le 10 février.
Le Raid Pinedo
L'uvialeur italien de Pinedo, qui avait, il
y a quelques jours, amené son hydravion
Savoie 55 de esto-Calcllde, prés du lac
Majeur', à Elmas (Sardaigne), est parti d:j
cette dernière ville hier matin, accompagné
du capitaine Delprete, du mécanicien Zac-
clietti ainsi que du maréchal Innoccnti, qui
restera avec eux pendant les trois premières
étapes.
La première étape du roid s'est accomplie
dans d'excellentes conditions, et. à 15 h. &">,
de Pinedo amerrissait à Kenitra (Maroc),
devant la ville, où il fut l'objet d'ovations
chaleureuses de la part des colonies fran-
çaise et italienne. L'aviateur se rendit en-
suite a Habat où il fut n'c;u à la résidence
générale.
Le commandant de l*Lned«» est reparti ce
nuit.iu à tj heures, pour Yilla-CUmoros, à
1.500 kilomètres ; il ira ensuite à Moawo-
viu ù 1.5(JM Kilomètres : puis mercredi ten-
tera cnlill la travemV de l'Atlondique dans
la direction dô Une nos-A ires.
Il remontera ensuit** l'Amérique du Sud
pour se rendre à Sain-Francisco, Winnipeg,
Chicago, New-York. Saint-John, les Aço-
res, pour reveniir en Italie, en touchant
Lisbonne.
«t»
1 la Commission de l'Algérie,
dès Colonies et des Protectorats
La Commission de l'Algérie, des Colonies
rt fies Protectorats se réunira demain, mar-
di 15 février Ù 15 heures, local du 5* Bureau.
A l'ordre du jour figurent les statuts de la
Banque de l'A. o. IV (Projet 2731 sur le r-
nouvellement du privilège de la banque.
AU SEN..A.. T
DANS LES COMMISSIONS
La Conuuissiun des hommes se réunira
demain mardi 15 février lto?7, h ft h.
A l'ordre du jour ligure un problème qui
intéresse les coloniaux ': la question du pa-
pier.
L'aptitude au mariage
--()-o--
La scène, qui pourrait faire une scène de
revue, se passe chez des Pygmées qu'une
mission, américaine -- annonce La Liberté -
vient de découvrir en Nouvelle-Guinée hol-
landaise :
Ainsi, mon garçon, tu désires te ma-
rier ? demande le chef de la tribu au jeune
Pygmée venu lui confier sa tlamme.
- Oui, répond l'amoureux.
- Tu sais ce qui t'attend ?
Oui, répète l'aspirant mari avec une
mâle fermeté.
C'est bien, tu vas subir l'épreuve des
flèches.
Lors, la tribu est rassemblée, deux archers
bandent leurs armes, et, cependant que la
douce fiancée fait des vœux, le fiancé, placé
à bonne portée, surveille, avec une vigilance
décuplée par l'amour et l'instinct de con-
servation, la détente des arcs et saute et se
contorsionne comme carpillon en poêle, pour
éviter les flèches.
Quand il a congrument fait preuve d'agi-
lité, le chef met fin au jeu et dit au jeune
homme en lui remettant sa future épouse :
Tu peux supporter le mariage, puisque
tu as été assez courageux pour affronter les
flèches et assez adroit pour ne pas te lais-
ser atteindre.
Mais les explorateurs américains n'ont pas
dit si, l'union consommée. ces dames
Pygmées sont vraiment devant leurs maris
comme si elles étaient sans armes. On peut
cioire qu'au contraire, là-bas comme ail-
leurs. le plus fringant fiancé est tôt réduit
au rôle de Boubouroche.
lot*.
Contre l'impérialisme colonial
-o-(}- 1
Le Congrès île Bruxelles, dont nous avons
annoncé l'ouverture, poursuit ses travaux au
Palais d'Egmont, récemment acquis par la
Ville de Bruxelles. Il se clôturera demain.
Deux cents délégués de races et de couleurs
différentes assistent aux travaux.
La plus importante délégation est celle du
Gouvernement de Canton, comprenant vingt-
sept personnes. puis celles de l'Inde, de la
Corée, de l'Indochine, de 1" AIérie, de la
Tunisie, du Maroc, des Antilles françaises, de
la Syrie, de la Palestine.
De violents réquisitoires ont été prononcés
tour à tour contre l'impérialisme anglais, amé-
ricain, japonais, hollandais. français.
Magistrature coloniale
M. Cade, juge ii Haïphorig, a été nommé
Juge Président. ¡\ Hnch-Gia, (1* tour ré-
servé pouv la il' fois, 1er tour Tndochinc). en
remplacement (te M. Filatrinu, nommé Pro-
cureur de la République ;t Cantho.
La culture à la charrue
en Gainée Française
La propagation de la culture à la charrue
est plus lente dans la Basse-Guinée, pays
tiès boisé, où les produits naturels abondent
et où, en raison de la température tropi-
cale, le bétail est plus rare que dans l'inté-
rieur de la colonie.
En Moyenne-Guinée le nombre des culti-
vateurs à la charrue a sensiblement aug-
menté, principalement dans les subdivisions
de Mamou, Timbo, Tougué, Pita : de 301
en 1925, il est passé à 798 à la fin du 1"
semestre 1926 et les superficies cultivées ont
doublé sur l'année précédente. L'outillage
agricole est mieux entretenu par les indi-
gènes et leurs préférences vont encore à la
petite charrue c Africa a et à la a Liancour-
toise ». Bientôt, groupés en association syn-
dicale, les indigènes feront acheter eux-
mêmes, par leurs coopératives, les instru-
ments qu'ils voudront.
Dans la Haute-Guinée, le nombre des
cultivateurs à la charrue s'est accru propor-
tionnellement aux disponibilités du pavs en
bœufs de labour. Les animaux de 4 à 6 ans
coûtent de 600 à 800 francs par tête.
Comme les petits propriétaires n'ont pas
toujours 1.500 à 1.600 francs chez eux pour
se les procurer quand les marchands indi-
gènes les vendent, l'Administration locale
leur est venue eri aide en déléguant dans
les cercles les crédits nécessaires. C'est à
peu près ce qu'elle faisait les annees pré-
cédentes en achetant au Foutah, des ani-
maux de trait pour les céder aux cultiva-
leurs. L'institution prochaine du crédit
agricole facilitera ces opérations en permet-
tant aux indigènes d'acheter eux-mêmes le
cheptel dont ils auront besoin.
Plus prévoyants qu'on ne le pense, les
cultivateurs ne se contentent plus d'exploiter
à la charrue les plaines et les vallées. De-
puis trois ans et surtout en 1926, ils se sont
mis à cultiver les terres sèches des coteaux
ou des plateaux, en général assez peu boisés.
Malgré la présence de troncs d'arbres ou
de souches qu'ils ne peuvent pas tous arra-
cher la première année, ils réussissent à la-
bourer et à herser des superficies de 5 à 10
hectares pour les ensemencer soit en riz,
soit en fonio, arachides, maïs et parfois en
cotonniers. A la fin du iff semestre 1926,
les superficies cultivées à la charrue en ter-
rains boisés, représentaient environ un tiers
de la totalité des terres mises en valeur par
les indigènes. Bientôt, les plaines étant
entièrement exploitées, les cultures des ter-
res sèches s'étendront dans une proportion
illimitée. Ce sera à cette époque très pro-
chaine. un premier stade de la stabilisation
de l'indigène sur un terrain, devenu sa
propriété.
La propagation des méthodes administra-
tives s'est étendue jusque dans le cercle de
Hevla. Un centre agricole s'est créé à Ké«
rouané. rive droite du Milo, avec 57 culti-
vateurs possesseurs de bœufs de trait et dé-
sirant adopter la rharrue. Un moniteur a
été mis à leur disposition pour le dressage
des animaux avant l'arrivée du matériel.
Au 30 juin dernier, on comptait dans
l'ensemble des cercles de la Guinée Fran-
çaise, 1.184 cultivateurs utilisant la char-
rue et (06 adeptes qui n'avaient pas encore
employé leur materiet; 1.599 charrues,
1.046 herses et 4.383 Ixeufs ayant concouru
à la mise en culture de 6. ^^8 hectares. Au
31 décembre 19), on ne comptait que 910
mltivateurs, 1.275 charrues. 708 herses,
.').487) wifs et 5.351 hectares cultivés.
------ 4**
La s an agricole de Bingerville
el le potager de Dimbokro
Pendant le premier semestre 1926, les pal-
meraies de la station agricole de Bingerville
ont produit 64.000 kilos de régimes et 45.000
kilos de fruits de palme. Au cours de la même
période. 96.412 noix de palme provenant
du laboratoire de La Mé ont été semées en
pépinières de germination. Ces pépinières
comptaient, au 30 juin dernier, 33.000 pal-
miers en développement. De janvier à juin
1926, l'Administration a pu distribuer aux
planteurs 13.000 palmiers à huile. 11.575
plants de caféiers, 700 plants de cacaoyers et
2.834 kolatiers et arbres fruitiers.
Un terrain d'une superficie d'environ 2 hec-
tares a été débroussé et aménagé dans le cou-
rant du mois de mai. Des bananiers y ont été
plantés en ligne, à 4 mètres les uns des autres.
Ce terrain est destiné à recevoir en mai-juin
1927 les jeunes plants de cacaoyers sélection-
nés.
A la fin du premier semestre 1926, le pota-
ger général de Dimbokro situé à quelques cen-
taines de mètres de la ¡He, et en bordure de
la rivière N'zi avait en semis et repiquage plus
de 1.800 planches de 17 mètres v 1 m. 20.
comprenant des asperges, haricots blancs, sois-
sons, flageolets, carottes, tomates, choux, na-
vets, aubergines, pet-saï, persil, cerfeuil, etc..
le tout représentant I hectare et demi de cul-
ture.
Sauf peut-être en pleine saison sor he. la plu-
part des léumes d'E.urope se développent nor-
malement dans ce jardin potager.
La production devant être amenée progres-
sivement jusqu'à assurer l'alimentation de 5 à
600 personnes, l'Administration iocale a envi-
sagé la mise en culture de 5 ou 6 hectares et
l a fait procéder à des travaux qui permettront
l'irrigation des superficies cultivées.
.8t
TAUX DE LA FOUPIE
t/> ("iouvomenr d(\ r.taUissenvnt^ .'r^nrnte
ilnris r Truie vient de f;iii connaître nu Minis-
tre des i\>lenies qu'a la date du 12 fy-vx -t 1057,
̃e taux ofilciel de la roupie otnît s îr. 90.
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration:
34. rm «a ̃•it-ifemr
PARIS O")
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Les Annales Coloniales
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Les aMORCe. et réclames sont reçues -
bureau du Journal.
PiRBÇTsuits > Marcel RUEDEL et L.-Q. THÉBAULT
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On T IllHI - Ml dm
tMlM kumm «W potft
État économique et social
de l'Afrique Occidentale Française
'1.
M. J. Cardé, gouverneur général de l'A.
O. F. a prononçé un important discours à
l'ouverture de la session du Conseil de
Gouvernement en décembre 1926. En ter-
mes excellents, il a exposé son programme
d'action pour 1927, programme de longue
haleine dont le but est l'outillage écono-
mique de la Colonie.
Le Gouverneur a justement constaté qu'à
ta période chaotique du début s'est heureu-
sement substituée une période de calme,
d'ordre et de travail. L'indigène a pu se
rendre compte de la valeur de notre action
par la satisfaction de besoins accrus, due
aux prix rémunérateurs tirés de la vente de
ses produits. Il assiste à la transformation
de l'outillage primitif, les entreprises s'élar-
gissent, les routes de toutes parts s'ouvrent
aux caravanes. La stabilité assurée de l'or-
tire politique a permis à l'A. O. F. de
consacrer ses efforts au développement de
l'ordre inoral et social. Toutefois si le panis-
lamisme n'a pas pénétré en force dans le
pays, il est bon de dire qu'il n'y est pas
tout à fait ignoré. Les événements qui se
sont passés dans l'Afrique du Nord ont eu
leur retentissement jusqu en Afrique occiden-
tale, à la Cote d'Ivoire et ailleurs. Cela n'a
pas empêché la conscription, de date récente
cependant, de s'exercer régulièrement. Ainsi
13.000 hommes ont pu être levés cette an-
née sans incidents sérieux malgré la sup-
pression de la prime d'incorporation.
La pacification de l'A. O. F. a permis
aux œuvres de paix de s'installer et de
se développer.
I*' Assistance médicale, en particulier, a
été l'objet de tous les soins du Gouver-
neur. Les mesures qu'il a prises à ce sujet
sont condensées dans ses instructions du
* 15 février 1926. Ces instructions font net-,
tement sortir l'assistance médicale indigène
du cadre étroit de l'action médicale, théra-
- PClIti.lue ou curative pratiquée dans lçs dis-
pensaires et les hôpitaux, pour la diriger
dans la voie infiniment plus féconde et plus
large de la médecine préventive et de 1 hy-
giène, capables seules de défendre les mas-
ses contre les maladies qui les déciment. Une
action vigoureuse est dirigée vers la sur-
veillance par l'hygiène, l'éducation prophy-
lactique des populations et le dépistage des
maladies épidémiques et sociales (variole,
peste, fièvre récurrente, fièvre jaune, tubercu-
lose, maladies vénériennes, etc.). Un corps
d'infirmiers sanitaires et d'infirmières visiteu-
ses a été créé. Le nombre des médecins, qui
était tombé à 92 en juillet 1025 s'est relevé
au chiffre de. 165. Le chiffre des consulta-
tions (le l'assistance médicale indigène est
monté à plus de 3 millions en 1925, et les
crédits consacrés à l'assistance indigène en
1927 atteindront 26 millions. La Guinée et
la Côte d'Ivoire y consacrent sur leur bud-
get local plus de 10 de leurs ressources.
11 faut espérer que grâce aux dispensaires,
infirmeries, maternités, on parviendra à res-
treindre la mortalité infantile. dont le taux
actuel est de 60 ! L'hygiène des travail-
leurs, d'autre part, n'est pas -- négligée sur
les chantiers. - - - - 1
1 .'Enseignement n'a pas été plus négligé
que l'assistance médicale. Les instructions
du ilT mai 1924 ont donné un bon résultat.
Apprendre la langue française le plus rapi-
dement possible aux indigènes pour leur
permettre de comprendre le génie de la
France et les bienfaits de la civilisation
européenne, voilà le but général. Le Lycée
de Saint-Louis et le cours secondaire de
Dakar sont en mesure d'assurer les bases
d'un bon enseignement secondaire, et peu-
vent fournir aux entreprises privées ou mux
services administratifs les éléments d'un
personnel instruit. D'autre part, les Etablis-
sements d'enseignement technique, les La-
boratoires de Biologie et l'Institut Pasteur
- recevront en 1927 une subvention sur le bud-
get de la Colonie de 2.330.000 francs.
Parallèlement, les conditions économiques
du pays se sont améliorées. L'année 1925 a
vu, pour la première fois, le commerce exté-
rieur dépasser le chiffre de 2 milliards de
francs, 1.115 millions à l'importation et
899 millions à l'exportation. Rien que le
tonnage des arachides est passé de 320.000
tonnes en 192.4 à 453.000 tonnes en 1925.
L'Afrique Occidentale française est mainte-
nant placée parmi les plus importants four-
nisseurs de la Métropole.
En dehors des oléagineux, qui constituent
actuellemént la - richesse de l'A. 0. F., le
commerce des bois de la Côte d Ivoire est
une autre source importante. La culture du
coton pour laquelle des travaux d'irrigation
sont indispensables à continuer, peut deve-
nir une richesse. Le programme d'aména-
gement est en pleine activité, en particulier
dans la vallée moyenne du Niger. Les agri-
culteurs indigènes ont étendu leur culture au
point d'atteindre une exportation coton-
nière de 4.500 tonnes. La certitude d'une
bonne rémunération accroîtrait encore ce
rendement. Seulement pour toute cette œu-
vre agricole il faut « soigner * la popula-
tion dont la main-d'œuvre est indispensable,
améliorer l'outil lace agricole, établir des
moyens de transport et créer le crédit agri-
cole. C'est par l'intermédiaire du crédit agri-
cole qu'on peut espérer voir se transformer
les procédés de culture primitifs des indi-
ènes. Cette transformation est d'autant plus
indispensable qu'on doit suppléer par la
machine aux faibles ressources en popula-
tion et main-d'œuvre du pavs. L'élevage du
mouton et de la chèvre d'Angora conduit
aux mêmes observations. La Chambre de
Commerce de Tourcoing s'v est intéressée.
Une charte concernant l'habitation et le ré-
gime de la propriété individuelle donne-
rait aux indigènes le goût de la propriété.
L'exécution de ce programme est commencée.
Mais ce qu'il ne faut pas oublier, c'est
que dans un pays qui a une superficie de
4.800.000 kilomètres carrés et une faible
population (13 millions d'habitants, soit
2,6 par kilom. carré) il n'est pas possible
d'accroître sa production de matières pre-
mières, assurer sa main-d'œuvre et accroître
son outillage dans des délais trop courts.
Toutefois, quand on sait que lés exportations
des produits du cru ont atteint -700.000
tonnes en 1925, dont 500.000 fournies par
l'agriculture, il est permis d'"«oérer qu'une
bonne organisation de la c..vnie favorisera
considérablement l'accroissement de la pro-
duction. Repeupler le pays, développer son
outillage et sa production, protéger la santé
et la force de l'indigène par de bonne,
conditions hygiéniques et alimentaires, mul-
tiplier les moyens de communication et amé-
nager le* ports (port de Dakar, port
tle Conakry, les wharfs maritimes de Vridi,
Port-Bouet et çou" etc), voilà le pro-
gramme urgent. La Colonie peut en enta-
mer la réalisation. Son budget général laisse
pour 1925, un excédent de recettes sur les
dépenses de près de 60 millions, et l'ensem-
ble des excédents budgétaires de l'Afrique
Occidentale atteint 83.700.000 francs. Les
charges sont lourdes, mais le bilan budgé-
taire, 62t.ooo.ooo de francs, aux recettes
et 531.000.000 de francs aux dépenses
(exercice 1926), permet de les assurer. La
méthode financière prudente employée par
le Gouvernement de la Colonie permet d'ins-
crire au budget général de 1027 un crédit
de 112.n3.000 pour les grands travaux.
On peut féliciter les Gouverneurs succes-
sifs de J'A.O.F. et en particulier le Gou-
verneur actuel M. J. Carde, de ces intéres-
sants résultats. A chaque jour sa tâche,
Carpe die m, cras tihi.
Charles Dabierrt,
Sénateur du Nord,
AfembM de la Commission
des Affaires étrangères.
8..
à l'Acdtlll des llli,,11111 il klln-bflm
––
v
Les fouilles de Byblos
Il a été donné lecture d'un rapport de
M. Mautice Dussand sur la cinquième cam-
pagne de fouilles archéologiques qui s'est
poursuivie à Byblos de mars à juin 1926. Sub-
ventionnées par l'Académie et la Républi-
que Libanaise, ces fouilles ont donné de très
intéressants résultats. C'est ainsi qu'ont été
exhumés cent vingt bronzes archaïques et
une très belle statuette en serpentine repré-
sentant une femme assise tenant des deux
mains un rouleau de papyrus sur lequel M.
Dussand a lu : « Offrande royale à Hathor,
dame de Denderah. » Un grand nombre de
fragments d'inscriptions hiéroglyphiques at-
tribuées à la sixième dynastie ont été égale-
ment mis au jour. Enfin les restes de ce que
l'on croit être un sanctuaire du début de l'An-que
cien Empire furent dégagés et la nécropole a
été explorée en détail. 1
-– .a$*-
AU CONSEIL D'ÉTAT
Indemnité aux officiers de troupes
d'occupation du Maroc
Le Ministre de la Guerre ayant rejeté la
réclamation que M. GLriat, officier d'admi-
nistration au Maroc, lui avait, adressée au
sujet de l'ordre qui lui avait été donné de
reverser au Trésor, les indemnités per-
çues au titre Ct, remplacement d'ordonnan-
ce », cet officier introduisit une requête
au Conseil d'Etat aux uns d'obtenir l'annu-
lation de la décision ministérielle.
Appelée à statuer sur cette affaire, cette
haute jurisprudence a rejeté ladite requête
et ce pour les motifs suivants :
Attendu, que la décision ministérielle
du 10 juin 1916 qui a fixé les règles d'allo-
cation de cette indemnité, et le décret du
30 octobre 1919 qui a attribué un nouveau
régime de solde aux militaires de troupes
d'occupation du Maroc, ont exclu les offi-
cicrs en service de ce protectorat, du béné-
fice de l'indemnité susmentionnée. x
Si le commandant en chef des troupes
du Maroc, se méprenant sur la partie du
décret du' 10 juin 1921 avait par note du
11 avril 1921 donné des ordres pour le
payement de l'indemnité aux officiers qui
déclareraient renoncer aux services d'un
soldat d'ordonnance, le ministre avait
rappelé par circulaire du 9 septembre 1921
que le régime institué par les décrets du
9 juillet 1916 n'était pas applicable au
Maroc.
-
Le statut de Tanger
L'envoyé spécial à Paris de El Debate a,
aujourd'hui même, donné des 'détails sur
le mémorandum présenté par la délégation
espagnole à la conférence de Paris, qui étu-
die une modification du statut de Tanger
C'est un long document dont la lecture né-
cessite une heure et demie : il est divisé en
deux parties : la justification juridique des
demandes espagnoles et. l'exposé des faits
venant à leur appui.
Le mémorandum tend il démontrer que
les « onormalités n inhérentes à la position
de Tanger ont été aggravées par le statut
de 1923.
M. Ynngnaa. ministre des affaires étran-
gères, a déclaré à l'issue du conseil des mi-
nistres du Gouvernement ospngnol qu'il
étnit optimiste.
1
La question de Tanger
--0-0--
Non? Et fuis, quoi encore? Les
journaux étrangers publient~
pagnole à AI. Primo de Rivera. Les au-
leurs y résument, à défaut de l'incorpora-
tion de l'allger et de sa zone au protietorat
espagnol a seule solution entièrement satis-
faisante P, le programme minimum qui doit
servir de base aux très prochaines négocia-
tions. ,
En voici les principaux articles : dispari-
tion du Comité de Contrôle, déclaré impro-
pre à toutf sauf à entretenir un foyer de
discordes; désignation du nicndoub, pour
dix ans au moins, par le calife de Tétouan
et, en dernier ressort, par le sultan de Ra-
bat, ce fonctionnaire étant pris parmi deux
ou trois noms proposés par VEspagne; subs-
titution à Vadministrateur d'un autre fonc-
tionnaire dont le rôle serait, par rapport au
mnldoub, celui du consul administrateur au-
près duj>acha de la zone espagnole; substi-
tution à Vassemblée législative, devenue inu-
tile puisque le mendoub aurait le pouvoir lé-
gislatif, d'une assemblée municipale dans
laquelle les autres pays auraient un nombre
de représentants proportionnel à l'impor-
tance numérique de leurs ressortissanft. -
Continuons ; remplacement du tribunal
mixte par un tribunal espagnol, auquel les
puissances étrangères fourraient avoir des
délégués quand une des parties comparais-
sant devant le tribunal appartiendrait à
l'une de ces puissances; réduction de la zone
étrangère internatiotnale aux limites urbaines
du Tanger d'aujourd'hui et de demain, tout
le reste étant rattaché à la zone espagnole;
disparition de la gendarmerie autre que la
gendarmerie espagnole, le tabor numéro 2
se transformant en une gendarmerie com-
mandée Par des chefs et des officiers espa-
gnols; remplacement du régime douanier
far le paiement d'une taxe augmentée de la
fart qui correspond à la participation de
Tanger à l'amortissement des emprunts de
1904 et 1910, c'est-à-dire disparition du
contrôle de la dette.
Et avec ça, Monsieur? Avec ça « toutes
les conséquences naturelles » qui découlent
de ces modifications et transformations.
En revanche, l'Espagne observerait très
scrupuleusement le régime de neutralité
permanente dans la zone de Tauger, sauf en
ce qui concerne le droit des puissances
d'attacher à leurs consulats à Tanger un
officier chargé de les renseigner sur l'obser-
vation des obligations de caractère mili-
taire; interdirait les foyers de propagande
et d'agitation; garantirait la liberté des cul-
tes, le fonctionnement des écoles étrangères,
respecterait l'égalité économique entre les
nations et même (J générosité admirablef)
payerait, à titre d'avance rallboUrStlble, le
déficit qui fourrait se produire dans l'ad-
ministration de Tanger. Bien plus, comme
elle ne regarderait pas à la dépeme, elle
payerait les frais d'entretien du phare du
cap Spartel.
Et voilà comme on fait les bonnes
affaires! *
Mais, dira-t-on, la Ligue Africaniste es-
pagnole est une chose, et le gouvernement
espagnol en est une autre. la Ligue n'est
pas M. Primo de Rivera., La lettre n'en-
gage que les expéditeurs, elle n'engage en
rien le destinataire. l'ardon! Le destina-
taire a réPondu. Il a déclaré que le gouvcr-
nement de Sa JI ajcsté était - heureux de re-
cevoir l opinion émtnente d une association
illustre et compétente entre toutes, et cette
phraséologie du genre épistolaire officiel
ne comporte de toute évidence aucun enga-
gement; mais M. le président du Conseil a
bien voulu ajouter que cette opinion émi-
llfllte « coïncidait dans le fond avec la noie
qui avait servi de base aux instructions déjà
données aux négociateurs ». « Dans le
fond » on a bien compris. Mais pour cor-
riger les divergences de détail ou de forme,
M. Primo de Rivera déclare, en outre, que
la lettre de la Ligue allait être transmise
aux négociateurs espagnols « dans le cas où
une des solutions de détail qu'elle a propo-
sées pourrait les intéresser w.
Et, pour que mil n'en ignore, la réponse
dit gouvernement a été publiée dans les
journaux.
A Tanger Vémotion est grande, nous
j ffirme-t-on, dans la colonie espagnole. On
répète que l'Espagne est prête à dénoncer
l'accord de 1912, sous le prétexte qu'il a
établi un régime impossible à appliquer et
qui ne tient aucun compte des véritables in-
térêts espagnols. C'est bien cela : réouver-
ture de la question marocaine! Ils prennent-
bien leur temps 1 Jamais nous n'avons nié
qu'il faudrait fin jour ou l'autre apporter
au rime administratif de Tanger les amé-
liorations justes et nécessaires. Mais moins
que jamais la France ne saurait admettre
qu'on. parle de bouleverser, en .u" tourne-
main, les traités fondamentaux de 1912.
Le programme minimum publié par la
Ligue et approuvé par M. Primo de Rivera
n'est pas pour nous faire changer d'avis.
Je me rappelle l'anecdote souvent contée.
Un parlementaire éminllt, illustre, lompé-
tent, comme la Ligue Africaniste espagnole
elle-même, se voyait un jour assailli par les
demandes multiples et impudentes d'un de
ses collègues ; il ne trouva à opposer à l'ava-
lanche de ses réclamations qu'un geste et
qu'une phrase; il porta la main à la-poche
de son gilet et interrogea son interlocuteur :
« Est-ce que vous ne voudriez pas ainsi
ma montre ? »
Mario Aonafon, 1.
Sénateur de rWrfrowIl, ancte* mtatitre.
Vice-président de la Commission
MMlomil dss CotoNlM.
,;;. CRI D'ALARME
° -o--
v
Plusieurs personnalités du monde agricole
de l'Algérie viennent d'exprimer au. Gou-
verneur Général v par une lettre rendue pu*
blhaue, leur crainte d'une prochaine invasion
de sauterelles.
Les agriculteurs de la région de Sétif, no-
tamment, ont écrit au Gouverneur Général
que la lutte en 1927 devra être poursuivie
avec méthode et intensité car l'invasion s'an-
nonce formidable.
Il est signalé, d'après le rapport de l'ins-
rlecteur de la défense des cultures, que « la
utte poursuivie en 1926 n'a donné que des
resultats incomplets, faute d'organisation
préalable et d'unification de la méthode de
défense. Ceci nous a valu la grosse invasion
qui se prépare. Cette invasion outre les
normes déficits qu'elle fera subir à l'agri-
culture en 1927 sera portée au centuple
l'an prochain et ne fera qu'augmenter dans
les quatre ou cinq années qui suivront si
l'on ne parvient pas à anéantir le fléau com-
plètement ».
Et les agriculteurs demandent l'ouverture
d'un crédit de 500.000 francs pour subvenir
aux frais de ramassage et d'enfouissement
dep coques ovigères jusqu'au moment de
l'eclosion des criquets et l'envoi dans les
communes envahies d'administrateurs ad-
joints supplémentaires actifs dès le ier mars
au plus tard, même si elles en possèdent
déjà deux!
Voilà donc un fléau suspendu, non seule-
ment sur l'Algérie, mais sur la Tunisie,
iceinme l'observe M. François- Portelli dans
le Journal de Tunis.
« Il suffirait, écrit-il, d'un coup de vent
d'ouest pour que nous subissions, nous aussi,
les ravages des sauterelles (lue nous connais-
sons bien pour en avoir supporté les dom-
mages. »
11 est à présumer que les services compé-
tents du gouvernement général de l'Algérie,
sont d'ores et déjà fortement armés contre
Jes détestables insectes. Mais on aimerait
apprendre que le problème est étudié d'une
façon scientifique, avec la méthode même qui
préside, en temps de guerre ou de paix ar-
mée, à la préparation des massacres humains.
R. B. L.
Une inportaote manifestation économique
à Alger en octobre 1927
--0-0-
La Confédération Générale des Agricul-
teurs d'Algérie organise pour le mois d'oc-
tobre 1927, un « Congrès de l'eau » et une
« Journée du coton ».
Le Comité d'honneur de cette double ma-
nifestation est composé de MM. le Gouver-
neur Général de l'Algérie, le Résident Géné-
ral de la Tunisie, le Résident Général du
Maroc. les sénateurs et députés d'Alger,
Oran, Constantinc, les membres des Déléga-
tions Financières, le préfet du département
d'Alger, le préfet du département d'Oran,
le préfet du département de Constantine, les
conseillers généraux des départements d'Al-
ger, Oran, Constantine, le maire de la ville
d'Alger, le président de la Fédération des
Chambres de commerce d'Algérie, le prési-
dent de la Fédération des groupements com.
merciaux d'Algérie, les présidents des Cham-
bres mixtes d'agriculture et commerce du
Maroc, les présidents des Chambres d'agri-
culture d'Alger, Oran, Constantine, Tunis.
Le Congrès de l'eau étudiera : les ressour-
ces en eaux (eaux météoriques, eaux souter-
raines); les moyens d'augmenter les ressour-
ces en eaux; les besoins en eaux de la popu-
lation, du bétail, des cultures, la conserva-
tion et l'utilisation rationnelle des eaux ;
l'hygiène des eaux, leur utilisation agricole,
leur utilisation industrielle (électrificition des
(campagnes) ; le matériel pour recherche et
utilisation des eaux.
Au cours de la journée du coton seront
examinées les questions suivantes :
Etat actuel de la productior cotonnièrc
dans l'Afrique du Nord ; amélioration des
variétés de cotonnier; exécution des semis ;
écimage, recépage, fumure du cotonnier ;
protection des cultures de cotonnier contre
ics insectes 'et les maladies ; égrenage et
vente du coton.
Le Comité d'organisation est présidé par
M. Baubier, secrétaire général de la C.G.
A.A.
La forêt algérienne
0-0 -
On sait que la forêt nigérienne ne ressemble
guère à la fard francaise. On trouve en Algl-
rie une assez, notable quantité de bois de haute
futaie : c.hênes-libge, chênes verts, chênes zéons,
pins, flaires ; mais les immenses étendues
de tnillis semés (1., broussailles et de lentisques
n ont, pas droit nu nom de « forêt » qu'on leur
donne.
Cependant, les forêts algériennes présentent
des possibilités de production qui sont loin d'être
négligeables.
En effot. aux estimations des services des eaux
ot forêts, les chênes zéens et alfartss représente-
raient une superficie de 50.000 hectares, les cè-
dres 35.000, les pins d'Alep OO.O()O. les chênes
verts et kernées 550.000, les thuyas 100.000. Et
d'après les mêmes estimations en pourrait ex-
traire de ces forêts plus do 500.000 tonnes de
lv>is d'essence et 100.000 tonnes de charbon de
bois 1
-Parmi les ressources forestières algériennes,
fruno oes principales est la production du liftgc.
les chênes-liège sont principalement abondants
dans les KahyliM, les régions de Philippevilje et
de Cello. Le département de Constantine pos-
sède 230.000 hoelarcs de ohênes-liège, celui d'Al-
ger 37,500 ha. et celui d'Oran 7.350 hectares.
Si l'on tient compte de la superficie en chênes-
lièffe dans les forêts non domaniales on peut
estimer a un minimum de 450.000 hectares l'éten-
due globale occupée par cette essence.
D'ailleurs, les chiffres du commerce d'exporta-
tion sur la France ne sont pas sans intérêt.
En 19^5, il a été exporté d'Algérie, fi destina-
tion de la métropole, K.100 tonnes de bois com-
muns. représentant une valeur de 7.338.000 fr. ;
4.500 tonnes de bois exotiques, valant 9 millions
et demi, et près de 2.000 tonnes de liège ouvré,
représentant 10 millions de francs 1
Et ces chiffres pourraient être très largement
augmentés, si en premier lieu des votes de com-
munications spéciales étaient créées vers certains
massifs forestiers et si, d'autr>> part. on dirigeait
les exploitations selon des méthodes plus mo-
dernes.
L'AVIATION COLONIALE
00
Zurich-le-Cap
L'aviateur Mittelliolzer, parti do buden-
dorf, se propose de traverser l'Afrique. 11
atterri aujourd'hui à LourenzoMarquès.
Madagascar-Parll
Ainsi que nous l'avions annoncé, sous la
présidence de M. Georges Leygues, ministre
de la Marine, et M. Léon Pèrrier, ministre
des Colonies, la ligue maritime et colonialo
fêtait, samedi dernier, en Sorbonne, le lieu-
tenant de vaisseau Bernard et l'officier des
équipages Bougault, les héros du raid
France-Madagascar et retour.
Toutes les grandes associations mariti-
mes coloniales, aéronautiques étaient repré-
sentées par leurs dirigeants. Les ministres
ont rendu hommage aux qualités des vail-
lante aviateurs qui furent longuement accla-
més par une nombreuse assistance.
Le commandant Guilbaud
Le lieutenant de vaisseau Guilbaud, ac-
complissant son voyage de retour de Mada-
gascar est arrivé à Louqsor le 10 février.
Le Raid Pinedo
L'uvialeur italien de Pinedo, qui avait, il
y a quelques jours, amené son hydravion
Savoie 55 de esto-Calcllde, prés du lac
Majeur', à Elmas (Sardaigne), est parti d:j
cette dernière ville hier matin, accompagné
du capitaine Delprete, du mécanicien Zac-
clietti ainsi que du maréchal Innoccnti, qui
restera avec eux pendant les trois premières
étapes.
La première étape du roid s'est accomplie
dans d'excellentes conditions, et. à 15 h. &">,
de Pinedo amerrissait à Kenitra (Maroc),
devant la ville, où il fut l'objet d'ovations
chaleureuses de la part des colonies fran-
çaise et italienne. L'aviateur se rendit en-
suite a Habat où il fut n'c;u à la résidence
générale.
Le commandant de l*Lned«» est reparti ce
nuit.iu à tj heures, pour Yilla-CUmoros, à
1.500 kilomètres ; il ira ensuite à Moawo-
viu ù 1.5(JM Kilomètres : puis mercredi ten-
tera cnlill la travemV de l'Atlondique dans
la direction dô Une nos-A ires.
Il remontera ensuit** l'Amérique du Sud
pour se rendre à Sain-Francisco, Winnipeg,
Chicago, New-York. Saint-John, les Aço-
res, pour reveniir en Italie, en touchant
Lisbonne.
«t»
1 la Commission de l'Algérie,
dès Colonies et des Protectorats
La Commission de l'Algérie, des Colonies
rt fies Protectorats se réunira demain, mar-
di 15 février Ù 15 heures, local du 5* Bureau.
A l'ordre du jour figurent les statuts de la
Banque de l'A. o. IV (Projet 2731 sur le r-
nouvellement du privilège de la banque.
AU SEN..A.. T
DANS LES COMMISSIONS
La Conuuissiun des hommes se réunira
demain mardi 15 février lto?7, h ft h.
A l'ordre du jour ligure un problème qui
intéresse les coloniaux ': la question du pa-
pier.
L'aptitude au mariage
--()-o--
La scène, qui pourrait faire une scène de
revue, se passe chez des Pygmées qu'une
mission, américaine -- annonce La Liberté -
vient de découvrir en Nouvelle-Guinée hol-
landaise :
Ainsi, mon garçon, tu désires te ma-
rier ? demande le chef de la tribu au jeune
Pygmée venu lui confier sa tlamme.
- Oui, répond l'amoureux.
- Tu sais ce qui t'attend ?
Oui, répète l'aspirant mari avec une
mâle fermeté.
C'est bien, tu vas subir l'épreuve des
flèches.
Lors, la tribu est rassemblée, deux archers
bandent leurs armes, et, cependant que la
douce fiancée fait des vœux, le fiancé, placé
à bonne portée, surveille, avec une vigilance
décuplée par l'amour et l'instinct de con-
servation, la détente des arcs et saute et se
contorsionne comme carpillon en poêle, pour
éviter les flèches.
Quand il a congrument fait preuve d'agi-
lité, le chef met fin au jeu et dit au jeune
homme en lui remettant sa future épouse :
Tu peux supporter le mariage, puisque
tu as été assez courageux pour affronter les
flèches et assez adroit pour ne pas te lais-
ser atteindre.
Mais les explorateurs américains n'ont pas
dit si, l'union consommée. ces dames
Pygmées sont vraiment devant leurs maris
comme si elles étaient sans armes. On peut
cioire qu'au contraire, là-bas comme ail-
leurs. le plus fringant fiancé est tôt réduit
au rôle de Boubouroche.
lot*.
Contre l'impérialisme colonial
-o-(}- 1
Le Congrès île Bruxelles, dont nous avons
annoncé l'ouverture, poursuit ses travaux au
Palais d'Egmont, récemment acquis par la
Ville de Bruxelles. Il se clôturera demain.
Deux cents délégués de races et de couleurs
différentes assistent aux travaux.
La plus importante délégation est celle du
Gouvernement de Canton, comprenant vingt-
sept personnes. puis celles de l'Inde, de la
Corée, de l'Indochine, de 1" AIérie, de la
Tunisie, du Maroc, des Antilles françaises, de
la Syrie, de la Palestine.
De violents réquisitoires ont été prononcés
tour à tour contre l'impérialisme anglais, amé-
ricain, japonais, hollandais. français.
Magistrature coloniale
M. Cade, juge ii Haïphorig, a été nommé
Juge Président. ¡\ Hnch-Gia, (1* tour ré-
servé pouv la il' fois, 1er tour Tndochinc). en
remplacement (te M. Filatrinu, nommé Pro-
cureur de la République ;t Cantho.
La culture à la charrue
en Gainée Française
La propagation de la culture à la charrue
est plus lente dans la Basse-Guinée, pays
tiès boisé, où les produits naturels abondent
et où, en raison de la température tropi-
cale, le bétail est plus rare que dans l'inté-
rieur de la colonie.
En Moyenne-Guinée le nombre des culti-
vateurs à la charrue a sensiblement aug-
menté, principalement dans les subdivisions
de Mamou, Timbo, Tougué, Pita : de 301
en 1925, il est passé à 798 à la fin du 1"
semestre 1926 et les superficies cultivées ont
doublé sur l'année précédente. L'outillage
agricole est mieux entretenu par les indi-
gènes et leurs préférences vont encore à la
petite charrue c Africa a et à la a Liancour-
toise ». Bientôt, groupés en association syn-
dicale, les indigènes feront acheter eux-
mêmes, par leurs coopératives, les instru-
ments qu'ils voudront.
Dans la Haute-Guinée, le nombre des
cultivateurs à la charrue s'est accru propor-
tionnellement aux disponibilités du pavs en
bœufs de labour. Les animaux de 4 à 6 ans
coûtent de 600 à 800 francs par tête.
Comme les petits propriétaires n'ont pas
toujours 1.500 à 1.600 francs chez eux pour
se les procurer quand les marchands indi-
gènes les vendent, l'Administration locale
leur est venue eri aide en déléguant dans
les cercles les crédits nécessaires. C'est à
peu près ce qu'elle faisait les annees pré-
cédentes en achetant au Foutah, des ani-
maux de trait pour les céder aux cultiva-
leurs. L'institution prochaine du crédit
agricole facilitera ces opérations en permet-
tant aux indigènes d'acheter eux-mêmes le
cheptel dont ils auront besoin.
Plus prévoyants qu'on ne le pense, les
cultivateurs ne se contentent plus d'exploiter
à la charrue les plaines et les vallées. De-
puis trois ans et surtout en 1926, ils se sont
mis à cultiver les terres sèches des coteaux
ou des plateaux, en général assez peu boisés.
Malgré la présence de troncs d'arbres ou
de souches qu'ils ne peuvent pas tous arra-
cher la première année, ils réussissent à la-
bourer et à herser des superficies de 5 à 10
hectares pour les ensemencer soit en riz,
soit en fonio, arachides, maïs et parfois en
cotonniers. A la fin du iff semestre 1926,
les superficies cultivées à la charrue en ter-
rains boisés, représentaient environ un tiers
de la totalité des terres mises en valeur par
les indigènes. Bientôt, les plaines étant
entièrement exploitées, les cultures des ter-
res sèches s'étendront dans une proportion
illimitée. Ce sera à cette époque très pro-
chaine. un premier stade de la stabilisation
de l'indigène sur un terrain, devenu sa
propriété.
La propagation des méthodes administra-
tives s'est étendue jusque dans le cercle de
Hevla. Un centre agricole s'est créé à Ké«
rouané. rive droite du Milo, avec 57 culti-
vateurs possesseurs de bœufs de trait et dé-
sirant adopter la rharrue. Un moniteur a
été mis à leur disposition pour le dressage
des animaux avant l'arrivée du matériel.
Au 30 juin dernier, on comptait dans
l'ensemble des cercles de la Guinée Fran-
çaise, 1.184 cultivateurs utilisant la char-
rue et (06 adeptes qui n'avaient pas encore
employé leur materiet; 1.599 charrues,
1.046 herses et 4.383 Ixeufs ayant concouru
à la mise en culture de 6. ^^8 hectares. Au
31 décembre 19), on ne comptait que 910
mltivateurs, 1.275 charrues. 708 herses,
.').487) wifs et 5.351 hectares cultivés.
------ 4**
La s an agricole de Bingerville
el le potager de Dimbokro
Pendant le premier semestre 1926, les pal-
meraies de la station agricole de Bingerville
ont produit 64.000 kilos de régimes et 45.000
kilos de fruits de palme. Au cours de la même
période. 96.412 noix de palme provenant
du laboratoire de La Mé ont été semées en
pépinières de germination. Ces pépinières
comptaient, au 30 juin dernier, 33.000 pal-
miers en développement. De janvier à juin
1926, l'Administration a pu distribuer aux
planteurs 13.000 palmiers à huile. 11.575
plants de caféiers, 700 plants de cacaoyers et
2.834 kolatiers et arbres fruitiers.
Un terrain d'une superficie d'environ 2 hec-
tares a été débroussé et aménagé dans le cou-
rant du mois de mai. Des bananiers y ont été
plantés en ligne, à 4 mètres les uns des autres.
Ce terrain est destiné à recevoir en mai-juin
1927 les jeunes plants de cacaoyers sélection-
nés.
A la fin du premier semestre 1926, le pota-
ger général de Dimbokro situé à quelques cen-
taines de mètres de la ¡He, et en bordure de
la rivière N'zi avait en semis et repiquage plus
de 1.800 planches de 17 mètres v 1 m. 20.
comprenant des asperges, haricots blancs, sois-
sons, flageolets, carottes, tomates, choux, na-
vets, aubergines, pet-saï, persil, cerfeuil, etc..
le tout représentant I hectare et demi de cul-
ture.
Sauf peut-être en pleine saison sor he. la plu-
part des léumes d'E.urope se développent nor-
malement dans ce jardin potager.
La production devant être amenée progres-
sivement jusqu'à assurer l'alimentation de 5 à
600 personnes, l'Administration iocale a envi-
sagé la mise en culture de 5 ou 6 hectares et
l a fait procéder à des travaux qui permettront
l'irrigation des superficies cultivées.
.8t
TAUX DE LA FOUPIE
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ilnris r Truie vient de f;iii connaître nu Minis-
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