Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-02-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 12 février 1927 12 février 1927
Description : 1927/02/12 (A28,N24). 1927/02/12 (A28,N24).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451018j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. N° 24
LE NUMERO : 30 CENTIMES
SAM Kl» I som, 12 FEVRIER 192?
mmiwmm
Rédaction & Administration :
M.ttmwMt-tttttf
PARIS CM
filtra. : LOU." 1M7
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues CItI
bureau du fourrual.
DiRiCTiuns 1 Marool RUEDEL et L.-O. THÉBAULT
LeS ARHALB8 CoMtHAua ne publient que
des inédits, qui sont leur propriété excluttoe.
ABONNEMENTS
mu b supplément illustré :
Vu m • Mate llbb
France et
Manies WW Mt Wt
Étraqer 180 » 100 > M »
On l'tbom «ans frai» 4MM
tom la bulffim de Vmte.
Les ressources agricoles de la Guyane
m
Nous possédons un immense domaine colo-
niai, le second pour la superficie après celui
de l t Angteterre, et nous ne sommes pas en-
core au courant de toutes ses ressources. Ré-
cemment, dans ce même journal, nous signa-
lions la lettre que M. Messimy avait adressée
à M. le Ministre de l' Instruction publique
pour se plaindre de ce que l'on n' enseignait
pas la géographie coloniale. En dépit de quel-
ques exagérations et de quelques erreurs, au
demeurant peu graves. M. Messimy a raison
La preuve serait assez facile à faire. Il suf-
firait de comparer ce que donnent sur telle ou
telle colonie certains ouvrages mis entre les
mains des enfants, et ce que sont réellement
les pays dont on prétend retracer la physiono-
mie. Aussi est-il utile que les différentes colo-
nies portent par des publications particulières
à la connaissance du public les ressources qui
se trouvent sur leur sol.
Ces réflexions me venaient à l'esprit en
feuilletant certaines de ces brochures que pu-
blient à date à peu près régulière nos posses-
sions d' outre-mer. Elles fournissent sous une
forme brève et même un peu sèche une foule
de renseignements qu'on ne trouve guère ail-
leurs, ou bien qu'on ne trouve qu'au prix
d' assez longues recherches à travers les revues
et les journaux.
De toutes nos possessions, la Guyane est
bien l'une de celles qui ont le plus d'avan-
tages à retirer de la publication périodique
d'études sur leurs richesses minières, agricoles,
forestières. C'est bien l'une de nos colonies les
moins connues. L'éloignement de la métro-
pole, le mauvais renom qui, fatalement, s'at-
tache à un pays où l'on a établi un péniten-
cier, sont les causes essentielles de 1 indiffé-
rence dans laquelle elle est tenue. Elle est
représentée au Parlement, et parfois fort bril-
lamment comme c'est le cas en ce mo-
ment mais cela ne suffit à attirer sur elle les
regards des pouvoirs publics.
La Guyane, cependant, est un pays riche.
Nous avons eu l'occasion, il y a quelques mois,
d'entretenir nos lecteurs de ses mines d'or.
Mais ce qu' on ignore davantage, ce sont ses
ressources agricoles. ---- - -
Le climat, constamment chaud, mais sans
atteindre les hautes températures tropicales,
hwnide - il tombe plus de 2 mètres d'eau
par an - favori se une végétation luxuriante.
Le sol est sur d'immenses étendues propice aux
cultures. La plaine littorale alluvionnaire. les
vallées formées par rapport des cours d'eau,
et même le sol des plateaux légèrement incli-
nés vers la mer, et dont l'altitude ne dépasse
w jamais 800 mètres, donnent des terres faciles à
travailler et où viennent les cultures tropicales.
Le climat et le soi se prêtent donc à une acti-
vité agricole susceptible des meilleurs résultats.
Mais la situation actuelle est loin d'être ce
qu'une étude des conditions atmosphériques et
des terrains laisserait supposer. A vrai dire, les
surfaces cultivées ne représentent pas 4.000
hectares sur un territoire dont la superficie est
supérieure à 86.000 kilomètres carrés. Or, rien
que dans la zone littorale, 25.000 kilomètres
carrés pourraient être consacrés aux entreprises
apièoles. Ces chiffres nous montrent les pro-
grès à réaliser si l'on veut tirer de la colonie
ce qu' elle peut donner, et ils nous - font entre-
voir des possibilités considérables de dévelop-
pement économique.
La Guyane fut autrefois plus prospère. Au
début du siècle dernier, le seul domaine de la
Gabrielle, à proximité de Cayenne, exportait
annuellement pour 400.000 francs de clous de
girofle.
La vallée inférieure de l'Approuague était
le centre d'une active production de sucre et
de rhum. Sur les bords de la Mana, on plan-
tait des rizières. Des établissements très pros-
pères se rencontraient dans les environs de
Kourou, de Sinnamary, d lcoubou.
L' élevage était en plein développement. La
colonie entretenait de 12 à ! 4.000 têtes de
bétail et en exportait aux Antilles, qui s'ap-
provisionnaient uniquement là. Certes, il y
avait bien d'immenses territoires qui restaient
en friche, mais les résultats étaient fort appré-
ciabl, surtout si on les examine en les com-
ciables, à l'état présent : à côté de la décadence
parant
d' aujourd'hui, c'était presque la prospérité.
Les causes de ce recul sont faciles à indi-
quer : la première, c'est la suppression de
1 esclavage en 1848 qui priva let propriétaires
d'une ruist-doeuvre sûre. La seconde réside
dans l'attrait inévitable que les mines d'or se
mirent à exercer sur les travailleurs libres.
D'autres considérations sont, par la suite, in-
tervenues, mais celles-là sont les deux princi-
oal et.
La liste des cultures qui pourraient être pra-
tiquées en Guyane est extrêmement looaue,
Dans ces pays tropicaux où l'abondance des
pluies et la chaleur s'unissent pour faire nattre
une végétation puissante et riche, les possibi-
lités agricoles sont infiniment pl.., grandes que
dans les pays tempérés. Elles y sont, pour-
fait-on dire, illimitées, surtout lorsque les dif-
férences de relief peuvent déterminer des zones
de végétation et de cultures assez nettement
caractérisées.
Le bananier, la patate, ripame, le mais,
le riz. le manioc, les arbres fruitiers sans nom-
bre (manguier, prunier, abricotier, cerisier,
goyavier, grenadier, avocatier, châtaignier, jac.
(J'11er" etc.. etc.), le cacaoyer, le caféier, la
vanille. la canne à sucre, le muadier. le giro-
aier, le poivrier, l'hévéa, le citronnier, le co-
cotier, etc., etc., telles sont les cultures ou les
plantes qui viennent fort bien en Guyane.
Il ne saurait être question de les examiner
toutes en détail ; ce serait dépasser le cadre
relativement restreint de cet article. Mais il est
quelques cultures qui méritent de retenir un
instant notre attention.
En premier lieu, il y a les cultures vivrières
comme la banane, la patate, l'igname, qui sont
tombées dans un tel état de déca d ence qu'il
faut en importer de cettaines quantités. Il y a
là un effort à faire, et immédiat, facile, du
reste, car le 501 s'y prête d'une façon remar-
quable. C'est le cas pour te bananier qui peut
prospérer à peu près partout et qui peut don-
ner deux récoltes et même trois dans les bon-
nes années. Le produit que fournit cette cul-
ture n'est pas négligeable. Un hectare planté
en bananiers donne de 7 à 12.000 francs de
revenus par an. La patate est un peu plus dif-
ficile. Les terrains secs seuls lui conviennent.
On peut faire trois récoltes par an, ce qui
donne 45.000 kilos de tubercules par hectare
se vendant à peu près 1 fr. 60 le kilo. La cul-
ture de l'igname n'est pu moins productive.
L'espèce cultivée à la Guyane est l'une des
plus nutritives. Le rendement à l'hectare est
de 12 à 15.000 kilos. Un kilo d'igname se
vend environ 1 fr. 40. De même que pour la
patate, ce sont des prix encourageants.
Mais il est d'autres cultures qui peuvent non
seulement alimenter la consommation locale,
mais encore une exportation assez importante.
C'est le cas du cacao, du café, du coton, de
la canne à sucre, du caoutchouc pour ne citer
que les plus intéressantes. Le cacaoyer, qui
aime les terres riches et les climats chauds et
humides trouve en Guyane son lieu de prédi-
lection. Les soins à donner ne sont pas diffi-
ciles, et le rendement à l'hectare est élevé,
puisque le bénéfice net n'est pas évalué à
moins de 6.000 francs par an.
La Guyane convient parfaitement au café,
auquel conviennent les pluies, les températures
oscillant entre 180 et 25", et les terrains meu-
bles et légèrement inclinés. L'espèce cultivée
est très appréciée. Malheureusement, cette cul-
ture est délaissée en dépit des beaux bénéfices
qu'elle procure.
On pourrait émettre des considérations ana-
logues en ce qui concerne la canne à sucre et
le cotonnier. La Guyane est susceptible, de
par son sol et son climat, de produire en très
Srande abondance le sucre et le coton. La pro-
uction de ce dernier est particulièrement int)"
ressante à une époque où les pays de grande
industrie textile cherchent à tirer de leurs ter-
ritoires coloniaux la fibre qui est indispensable
à leurs usines. Les sols alluvionnaires et chaud s
de la Guyane pourraient devenir des champs
de coton, comme le sont devenues certaines
vallées de l'Inde ou certaines plaines littorales
du Brésil.
On pourrait allonger cet examen, mais nous
avons voulu nous en tenir à quelques cultures
essentielles.
Que dire de l'élevage, qui est en compl e
décadence ? Il existe cependant, vers ! im
rieur, d'immenses savanes, qui sont des pâh
rages naturels s'étendant à perte de vue. Q
évalue de façon approximative, il est vrai, leur
superficie à plus de 300-000 hectares. On
pourrait y élever plusieurs centaines de mille
têtes r!e Détail. Mais on n'y en rencontre que
quelques milliers : 300 chevaux, 5.500 boeufs,
4.000 porcs et 2 à 300 ânes et moutons. C'est
insignifiant. Ces animaux vivent à l'état sau-
vage. On voit ce qu'il serait possible de faire
dans ces domaines, alors que la production
animale est insuffisante et que la colonie est
tributaire du Venezuela et des Antilles an-
srlaises.
- Des possibilités économiques considérables
s'offrent rien que dans le domaine agricole.
Mais les difficultés sont au moins égales aux
perspectives de développement.
La Guyane souffre de l'absence de deux
choses : le manque de capitaux et le manque
de main-d'oeuvre. Les exploitations aurifères
absorbent la plupart des capitaux qui se diri-
gent vers cette colonie, mais il serait possible
d'en trouver d'autres. Quant à la pénurie de
la main-d'œuvre, elle nest pas sans remède,
mais il sera néanmoins un peu - difficile de trou-
ver une solution. Certains préconisent I immi-
gration chinoise ou japonaise. C'est à voir.
Mais quand on aura trouvé les capitaux et
les travailleurs chinois, indiens ou autres, il
restera à créer des voies de communication.
Des efforts sont fait en vue de donner à la
colonie un certain outillage économique. On
imite les Hollandais et surtout les Anglais.
Certains résultats sont atteints ou en voie d'être
obtenus. Mais ne nous payons pas d'illusion.
Pour faire de ce pays naturellement riche un
pays prospère, il faudra du temps et de longs
efforts.
Henry fontanier,
Député du Cantal
Vice-présidcnl de la Commission
des Colonies
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères.
Inspection générale
des travaux publics en A. 0. F.
w février 1927, rendu sur
k ministre des Colonies,
M. Oonieur en chef de l1* classe
du cadre général des Travaux publies et
des mines des colonies, en service en Afri-
que occidentale françaiae, a été nommé ins-
pecteur général des Travaux publice de
l'Afrique occidentale française, a compter
du 7 février 1927, en remplacement de M.
Thomassct, affecté au service du contrôle
du Chemin de fer Franco-Ethiopien en qua-
lité d'ingénieur en chef du contrôle.
nSPANT
00 –-
M. P. Bonnecarrèrc, Gouverneur des colo-
nies, Commissaire de la République au Togo,
s'embarquera le mardi 15 février à Bordeaux,
à bord de l'Amérique (ex-Altt), des Char-
geurs Réunis pour rejoindre son poste.
ARRiVa-
̃1 IOO ̃11
M. Juvanon, Gouverneur de la Guyane, est
arrivé le 9 février à Cayenne,
Le café et les colonies1
0-0
J'ai étudié autrefois avec quelle
rapidité « la liqueur de cajfé »
avait rapidement conauis la e«tntd. -
Je rappelle que la première « maison de
caffé a s'ouvre à Marseille, en 1654. Un
Marseillais, Jean de la Roque (166 £ -1745),
d' humeur voyageuse et assez lettré, publiait
un « Voyage dans VArabie Heureuse »
(1708-1710) et le faisait suivre d'lin. Traité
Historique sur l'origine et les progrès du
caffé, tatU dans l'Asie que dans VEurope 1;
on y trouve ces vers, traduits du poète turc
Belighi par Gallattd :
A Damas, à Dalep, au Grand Caire
Il s'est promené tour à tour,
Ce doux fruit qui fournit une boisson si chère,
Avant que de venir triompher à la Cour:
Là, ce séditieux, perturbateur du monde,
A, par sa vertu sans seconde,
Supplanté tous les vins depuis cet heureux
(jour,
S'il n'a pas supplanté tous les vins, le
café a triomphé en France d'une façon écla-
tante. Mais quel progrès depuis 16541
En 1924, d'après une statistique récente,
nous avons importé dans notre pays 1 mil-
lion 709.070 quintaux de café en fèves et
en pellicules, représentant une valeur de
I-342 l35-°°° francs; en 1925 1.681.180
quintaux, représentant une valeur de 1 mil-
liard 732.041.000 francs. Il faudrait ajouter
à ces chiffres 45 quintaux de café torréfié
et moulu importés en 1924, et 117 quintau*
en *9-5/ soit, d'une fart, 71.000 francs,
et, de l'autre, 299.000 francs.
Sur cet quantités dont Vimpcttancc est
réellement considérable, nos colonies nous ont
fourni en 1924 : 36.070 quintaux; en 1925 :
52.431 quintaux; soit, d'une part 32.689.00o.
francs, et, de l'autu, 60.2^4.000 francs.
Madagascar y figure avec 16.752 et 23.501
quintaux; VIndochine avec 5.595 et 5.932
quintaux; les autres colonies avec 13.723 et
22.998 quintaux. Nous avons payé à Mada-
gascar 13.648.000 et 24.762.000 francs; u
VIndochine 5.386.000 et 6.957.000 francs;
aux autres colonies 13.655.000 et 28.535.000
francs.
Oui, mais quel tribut avons-nous payé,
d'autre part, au Brésil, à Haïti, aux Indes
Néerlandaises, air Venezuela, au Nicaragua,
aux Indes Anglaises, à Sali Salvador, aux
Elats-Unis, à la Colombie, il la Grande-Bre-
tagne, aux autres pays producteur si Les im-
portations fetefr* de nos minttit-s sou/, nous
L'avons dit, de 52.431 quintaux en 1925 : le
Brésil seul nous envoie 1.131.848 quintaux,
Haïti 188.175 quintaux, les Indes Néerlan-
daises 126.400 quimaux, et'
Breft la part de nos provinces lointaines
dans les importations de café par rapport au
chiffre total s'élève à 3,12 en 1925. Il est
vrai qu'elle ne s'élevait qu'à 2,28 en 1923,
et à 2,11 en 1924. Le progrès est donc
réel, mais vraiment il est si minime qu'on
se demande si c'est bien la peine d'en parler.
Oui, cependantf cela vaut la peine. Ce sont
des sommes formidables que nous avons à
payer aux nations étrangères. Songez que,
pour le café, le mmbre indice des prix de
gros était de 596 et de 672 pour les deux
derniers trimestres de 1925; il est passé à
740, 897,1049 pour les trois premiers trimes-
tres de 1926. Il ne s'agit pas de nous battre
les flancs (j'allais écrire : de nous monter le
cou), et nous ne sommes pas de ceux qui se
vantent sottement de vouloir expulser, tôt
ou tard, les cafés brésiliens de notre marché
et de nous délivrer de tout tribut à l'égard
d'II aiti et du Venezuela. Il y a les cruels
va-t-en guerre du nationalisme économique
qui entonnent l'hymne à la production colo-
niale comme un chant belliqueux à l'adresse
de nos fountisseurs. Nous les trouvons ridi-
cules et dangereux, et nous ne le leur nl-
voyons pas dire. Nous croyons, au contraire,
que l'intérêt de notre pays est de recruter des
clients parmi nos fournisseurs; ce n'est pas
un tribut que nous payons, ce sont des
échanges commerciaux que nous faisons avec
le Brésil, si ce peuple importateur de cafés
en France s'approvisionne, chez nous, de
produits manufacturés, de vins, d'articles de
luxe, etc.
Mais c'est un devoir immédiat, urgent,
pour nous, de prendre toutes les mesures pour
que les régions de la plus grande France qui
se prêtent à la culture du caféier, soient
exploitées méthodiquement et intensivement.
Nous n'oublions pas que les difficultés de
toutes sortes sont très grandes, et que dans
notre Afrique Noire, notamment, le problème
de la main-rd'œuvre ne se résoudra pas du
premier coup. Nous savons aussi qu'on doit
attendre sept ou huit ans avant qu'une plan-
tation de caféiers soit en plein rapport, au-
tant que pour le cacao. Tout cela ne nous
échappe pas, mais, en présence dei chiffres
que nous avons reproduits, nous répétons
qu'il faut se mettre à la besogne avec plus
d'ardeur qu'on ne Va fait jusqu'ici, continuer
les efforts déjà déployés, les multiplier par
d'autres, ne reculer devant aucun sacrifice
nécessaire. Il y en a un dont les Français
de la Métropole sont incapables : c'est de
se passer
de la liqueur ati poète plus chère,
lui manquait à Virgile et qu'adorait Voltaire.
C'est une « Itqueur » nationale : ne pas
tout tenter pour diminuer ici la part des
importations étrangères serait, ma foi, un peu
fort.,, de café.
Mario Rouit an,
Sénateur de gluéftute, ancien ministre
Vice-prênidmt de la Commission
léMloml* des CoIMIIt.,
TAUX DE LA PlAâlftE
.0-
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaître Au ministre des Colonies
qu'à la date du 11 février 1927 le taux officiel
de la piastre à Saïgon était de 13 fr. 2b.
Michelin en Indochine
00
Les établissements qui sont les plus gros
consommateurs de caoutchouc de France vont
créer des plantations d'hévéas en Indochine.
Déjà. M. Ancké Michelin a une première
concession à 40 kilomètres de Saigon où la
plantation des hévéas commence cette année ;
une autre concession à 80 kilomètres de la
capitale de la Cochinchine est sur le point
d'être plantée également.
C'est un premier effort c'est surtout un
geste car actuellement la production totale
du caoutchouc de liane et du caoutchouc de
plantation des Colonies françaises ne repré-
sente pas le tiers des besoins de la grosse
usine de Clermont-F errand.
- -00-
Dépêches de l'Indochine
Institution d une foire
Pur arrêté du Gouverneur de la Cochin-
chine on date du 7 février lWl7 est instituer
à SUtqon, une foire périodique qui se tien
dra pour ta première fois en décembre
1927. 1-e (louverneur de la Cochinchine Il
désiqné un comité chargé de l'organisation
de cette manifestation économique.
Création d'un laboratoire
Un laboratoire, de physiologie sera crée
à l'Ecole de Médecine et de Pharmacie de
llanoï.
La circulation fiduciaire
Un arrêté du Gouverneur général en date
du le' février fire la limite de la circulation
fiduciaire, émise par la Banque de l'Indo-
chine, à quatre fois 'I! montant de l'en-
caisse métallique dans les succursales indo-
chinoises de cet établissement. sans que la
circulation excède toutefois 150 millions de
piastres.
Le Têt
Les Fêtes du Nouvel An annamite se
sont déroulées du 2 au 5 février dans tous
les pays annamites de l'Indochine ainsi que
sur le territoire de Kouang Tchëou Wan.
aie
M. Varenoe inspecte n centre indochinois
no
M. Alexandre Varenne, Gouverneur Géné-
ral de l'Indochine, vient d'inspecteur à lrrc-
jus un centre de transition pour Indochinois,
commandé par le colonel Lame.Après une ins-
pection de la garde et de la compagnie d'hon-
neur, un sergent indochinois a adressé une
allocution au Gouverneur et en excellent
fr"4". Pareil fait s'est produit au camp de
CalS où l'adjudant élevé au grade d'officier
indigène Dang prit il parole rappelant les
bienfaits trouvés en Frame i'.- L" "moa-
triotes, et qui leur font apprécier la civilisa-
tion occidentale. Le Gouverneur répondit que
la grandeur de sa mission résidait dans la
compréhension de ses devoirs, se faire aimer
de nos protégés et leur assurer la paix exté-
rieure et l'ordre intérieur.
Au moment de quitter Fréjus, M. Varenne
a déclaré aux représentants de la presse :
« Je suis enchanté de mon inspection qui
dépasse favorablement mes prévisions. Les
Indochinois se trouvent dans le pays au cli-
mat le plus doux. Je ne suis pas partisan de
l'éparpillement de ces indigènes, mais, au
contraire de leur groupement sur la Côte
d'Azur. Aucun pays ne peut leur assurer au-
tant d'avantages. Le colonel Lame est un
apôtre convaincu et l'organisation ne peut
être confiée à de meilleures mains. »
-000-
Pour l'Indochine
-<>-0--
Le paquebot Athos II est arrivé à Mar-
seille, venant de Bordeaux et précédemment
des chantiers allemands qui Vont construit
au titre des réparations. C'est un beau na-
vire de 20.000 tonnes que la Compagnie des
Messageries Maritimes "Jll affecter à sa li-
gne d Extréme-Orient.
L'AVIATION COLONIALE
Observations d'aviateurs
Dans un cercle d'amis, Bernard et Bou-
gault, les héroe du raid France*Madagas-
car content les détails de leur voyage.
Et nous cueillons ces quelques anecdotes
savoureuses :
Les réceptions spontanées faites par les
colons français le furent dans d'innoma-
bles huttes en torchis. Les Allemands pos-
sèdent de confortables maisons en bois et
les Anglais des bungalows en ciment armé.
On trouve du Champagne chez les colons
français. On n'y trouve pas de l'eau fraî-
che.
Lorsqu'on suit, en vol, les grands fleuves
africains, on ne voit aucun bateau français,
môme sur notre territoire national. En re-
vanche, on voit flotter, sur de nombreuses
chaloupes, le pavillon britannique.
Majunga possède un port, mais il n'y a
ni slip, ni wharf. Il y a une grue, mais
on n'y peut toucher qu'avec l'autorisation
des travaux publics, qui siègent à Tanana-
rive.. C'est-à-dire à sept jours do là.
Cyrano ajoute que le Gouverneur de Ma-
j\Wgn. mettons plus modestement l'admi-
nistrateur qui est un créole de la Marti-
nique ignore qu'en France on ne fait pas
de distinction entre un pilote et un méca-
nicien, qui ont couru les mêmes risques
pour la même gloire nationale. Il a logé
Bernard à la résidence et Bougault à la
caserne.
Le Bourget-Tananarive
Le commandant aviateur Dagnaux, qui
se trouvait 11 MaJunga, on nord de Mada-
gascar, cal arrive le 10 février à Tanami-
rive, où il a été l'objet d'une réception
ftmtihousinstç de la part des autorités et de
la population.
Le raid Pinedo
L'aviateur de Pincdo est attendu à Koni-
tra. 11 se propose de se rendre sans escale
de Rome à l'oued Soibou, où il amerrira.
L'aviso Dtt-Couédic est arrivé pour atten-
dre l'hydravion italien,
L'ALCOOL
dans nos colonies africaines
--0-0---
La question de l'alcool aux colonies a préoc-
cupé de tout temps ceux qui ont eu charge
c ame, c'est-à-dire le soin de gouverner et
d'administrer nos possessions.
Déjà, des efforts ont été faits bien avant la
guerre pour enrayer ce terrible Héau, et ce sera
1 honneur des Annales Coloniales d'avoir, il y
a vingt ans déjà, jeté le premier cri d'alarme
et denoncé les premiers les horreurs qui étaient
vendues aux colonies sous le dénominatit d'al-
cool. Le problème de l'alcool aux colonies se
présente sous un double aspect : consomma-
tion indigène, consommation européenne.
On a facilement, trop tacitement, hélas !
donné à la presque unanimité des indigènes le
goût de l'alcool. Et quel alcool 1 Pour certains
alcools produits aux colonies dans des condi-
tions de distillation aussi partaites que dans la
métropole, si d'aucuns peuvent en regretter
l'usage et tous en condamner l'abus, il n'y a
vraiment rien à dire, et les méfaits de la prohi-
bition totale américaine, si funeste en son hypo-
crisie, sont bien venus pour démontrer l'ineifi-
cacité de telles mesures.
Mais il y a d' autres alcools qui, eux, ne
sont pas produits et consommés sur place, mais
sont importés.
Avant la guerre, une très grosse firme qui
avait alors presque le monopole bien déchu
aujourd'hui du commerce sur la Côte
d'Afrique, importait de Hambourg, en A.
O. F. et vendait aux indigènes un alcool qu'on
aurait pu dire fabriqué dans des tinettes et qui
revenait à un sou le litre, laissant de beaux
bénéfices, même revendu seulement un franc
aux indigènes. Seule, la santé des malheureux
y restait au bout de peu de temps d'un pareil
regime.
La France a pris l'initiative d'une guerre
sévère contre l'alcoolisme aux colonies, et
souhaitons que les autres membres de la So-
ciété des Nations, notamment l'Angleterre et
la Belgique, qu' elle a entraînées dans cette
voie, suivent aussi rigoureusement qu'elle la
politique préconisée par notre pays et adoptée
à Genève par tous. Cependant, il y a des fis-
sures, on nous signale de divers côtés que la
drogue fait des ravages/et nous sommes saisis,
comme l'Union coloniale, de cas précis et du
danger qui se développe.
Nous publions ci-dessous la lettre d'un de
nos correspondants, elle est à plus d'un point
de vue suggestive.
rv «
uanar, il janvier.
Momieur le Rédacteur,
J'ai de nombreuses années de séjour dans
tout ci rpn. rnfnw"' A» 1'àf*s
avec ma famille, femme et enfants, qui m'ont
toujours suiois, et plusieurs de mes enfants sont
nés à la colonie. Mes rentrées en France ont
été rares, et, malgré cela, nous nous sommes
toujours admirablement portés, les miens et
moi. Je tiens à Oous dire que j'attribue leur bon
état de santé et le mien à mon abstinence de
tout alcool. Au grand regret de nombre d'amis,
d'ailleurs, car, de ma table était exclu tout
alcool, seuls les bons vins de France y figu-
raient.
Je déplore, d'ailleurs, pour mes compatriotes
ces traditions noms plus ou
Je déplore, d'apéritifs aux noms plus ou
moins alléchants, dont la renommée a établi les
profits considérables.
Eh bien, l'habitude fâcheuse est de prendre
avant chaque repas au moins un, deux ou trois
apéritifs au gré des consommateurs qui se réu-
nissent, en général, pour les déguster et
après le repas, un choix encore plus Carié
d'eau-de-vie de liqueurs se multiplient sur les
tables et - se consomment nombreuses les - fa-
milles même suivent ce régime.
Ces camarades, hélas 1 vont ensuite, par des
températures sénégaliennes, accomplir leur la-
beur. Vous pouvez juger si l'état dans lequel
ils se trouvent leur permet de résister longtemps
aux chaleurs de 40 dqgrés à l'ombre, et au
bout de quelques années, combien d'eux peu-
vent supporter la colonie. Ils s'étiolent ou s'hy-
pertrophient. -
Les indigènes, eux aussi. imitent les Euro-
péens, mais on semble craindre qu'il y ait trop
de main-d' œuvre, alors eux sont bien traités par
certaines maisons qui, avec un grand profit, leur
vendent de l'alcool de traite.
Mais tout cela nécessiterait de longues co-
lonnes, et vous saurez mieux que qui que ce
soit. Monsieur le Rédacteur, si vous le jugez
à propos, mener une utile campagne.
UN VIEIL AFRICAIN.
Pourquoi pas ?
VAngély
Alix HEBHIDIÎS
–0-0-–
C'est à partir du 24 janvier que de fortes
secousses sismiques ont Hé ressenties à Port-
Vila (Nouvelles-Hébrides). Après une accal-
mie relative, du 28 janvier au 5 février, les
secousses continuèrent, notamment dans la
nuit du 5 au 6 février pendant laquelle elles
se succédèrent à quelques minutes d'inter-
vallẽ, accompagnées de fortes détonations
souterraines. On ne donne aucune précision
sur l'activité des volcans Ambrym et Tanna,
Il n'est signale aucun accident de person-
nes. Les dégâts, purement matériels sont peu
importants.
A L'OF-ICIE-l
I.e Journal officid du 11 février* 1927 publie
le Move nos produits dorifjino ot do nrovonnnce
tunisiennes imports en France ou en Alaérie
pendant la troisième décade du mois do jan-
vier lv?7.
*'0'sortir notamment qu'a in date
du 31 jnnvier, les quantités totales imputées fi
1 arrivée sur les crédits on cours étaient les sui-
vantes : 11
Pour les huiles d'olives et do 'gvifinoiu, 1G.629
quintaux sur un crédit de 300.000.
P,itir tu, 9,V>5S quintaux sur un crédit
de 200.000.
Pour les tapis, 515 inq. sur un crédit de 15.000.
AU CONSEIL D'ÉTAT
--0-0--
Administrateur contre ministre
M. Joulia, administrateur en chef de ln
classe des Colonies, faisant fonction alors de
secrétaire général de la Côte Française des
Somalis, a été mis à la retraite le 25 mars 1924
sans autre forme de procès. Il s'est pourvu de-
vant le Conseil d'Etat qui lui a donné gain de
cause par l'arrêt suivant :
Le Conseil d Etat, statuant au Contentieux
(Section du Contentieux) ;
Sur le rapport du 2e Comité d'Instruction
de la Section du Contentieux ;
Vu la requête et le mémoire ampliatif pré-
sentés pour le sieur Joulia, administrateur en
chef de lr* classe des Colonies et tendant à ce
qu'il plaise au Conseil annuler, pour excès de
pouvoir :
1 0 Un décret en date du 25 mars 1924
l'ayant admis à faire valoir ses droits à une
pension de retraite ;
2° Un décret de même date ayant supprimé
te poste de Secrétaire Général du Gouverne-
ment de la Côte françai se des Somalis ;
Ouï M. Gélinet, auditeur, en son rapport;
Oui -- M0 -- Aubert, avocat - du - sieur Joulia, en --
ses observations ,
Oui M. Ripert, maître des Requêtes, com-
missaire du Gouvernement, en ses conclusions;
Sur la légalité du décret du 25 mars 1924,
admettant d'office et à titre d'ancienneté de
services le sieur Joulia à faire valotr ses droits
à la retraite :
Considérant qu'il résulte du c&blogramme
ci-dessus visé du ministre des Colonies que
l' admission à la retraite d'office du sieur Joulia
a constitué une mesure disciplinaire contre ce
fonctionnaire ; que celui-ci avait, dès lors, et
par application de l' article 65 de la loi du
22 avril 1905, droit à la communication de
son dossier ; qu'il est, par suite, fondé à sou-
tenir que la décision attaquée est entachée
d'excès de pouvoir ;
Sur la légalité du décret du 25 mars 1924.
supprimant les fonctions de Secrétaire Général
du Gouvernement de la Côte Française des
Somalis :
Considérant que le requérant ne conteste pas
le droit pour le Gouvernement de modifier par
décret 1 organisation administrative de ladite
Colonie, fixée par un décret antérieur ; qu'il
se borne à soutenir que le décret attaqué n'a
eu d'autre objet que de porter atteinte à sa si-
tuation personnelle ;
Considérant qu'il résulte des énonciations
même du rapport du ministre des Colonies qui
précède ledit décret, qu'il a été édicté dans
un but de bonne administration ; qu'il n'appar-
tient pas au sieur Joulia d'en discuter devant
le Conseil dL::..! 1 opportunité ; que, dès lors,
le requérant n est pas h-Hé à en demander
l'annulation ;
Décide :
Article Premier
Le décret du 25 mars 1924 admettant d'of-
fice le sieur Joulia à faire valoir ses droits à
la retraite est annulé.
Article 2
Le surplus des conclusions de la requête est
rejeté.
41»
Le statut de Tanger
Une première prise de contact entre M.
de Beaumarchais, directeur des Affaires
t.olilillllêS au ministère fies Affaires étran-
gères et M. de Carcer, directeur des Affai-
res marocaines au ministère des Affaires
étrangères espagnol, a. eu lieu avant-hier.
Cette première entrevue avait un caractère
officieux. MM. do Beaumarchais et de Car-
<.er ont surtout examiné les questions de
iiii'i'iniii;*
C'est seulement lundi que la délégation
espagnole remettra un mémoire ou seront
exposées les revendications officielles de
son gouvernement. Ainsi commenceront
les véritables pourparlers.
Les conversations techniques porteront
sur le fonctionnement du régime de Tanger
tel qu'il est institué par la Convention de
Paris, laquelle est en vigueur depuis près
de quatre ans. On sait qu'alors que la
France n'est pas mécontente des résultats
obtenus grftce à cette convention, l'Espa-
gne, au contraire, s'en montre très peu
satisfaite. On examinera en second lieu
dans quelle mesure les changements envi-
sagés sont compatibles avec la souverai-
neté du sultan.
-- .- -. - 0..0" -
A Tanger
Un groupe italien a acheté à Tanger le
palais de l'ancien sultan Moulay Halid, ceci
prouve l'intérêt que le (îouvernement ita-
lien porte il l'avenir de Tanger. De plus,
une école italienne y sera ouverte sous peu,
ainsi qu'un hApitai et plusieurs autres ins-
iitutions italiennes.
4".
LA PAIX AU MAROC
Les récompenses
La iourragère des lihecUres d'opérations
extérieurs a été conférée, nu l"r bataillon
du t:*1' régiment de tirailleurs algéi'.ens, et
au ao bataillon du 2° régiment étranger,
iroupes d'élite dont la bravoure «4 1 entraî-
nement ont provoqué la soumission bus rebelles et profondément guerrières du
Hir.
Le haut commandement
Le lieutenant-colonel .T'!\-. chef d'ètnt-
major de la division marocaine, est nommé
< tief il état-major de la région de Ta/a.
Le lieutenaïut-eolonel Arnould, de l'état-
nifijor du conîma.iii., ment supérieur des
Iroupes de la eole 'Maroc\ est affecté à
''état-major de la subdivision de Casa-
blanca ;
Le lieutrnuiU olonel Grise), sous-ehet
d'état-major du commandement supérieur
des troiioes du Maroc, est nom nié p)'t'nu':-r
sous-eher dudit état-major.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
SAM Kl» I som, 12 FEVRIER 192?
mmiwmm
Rédaction & Administration :
M.ttmwMt-tttttf
PARIS CM
filtra. : LOU." 1M7
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues CItI
bureau du fourrual.
DiRiCTiuns 1 Marool RUEDEL et L.-O. THÉBAULT
LeS ARHALB8 CoMtHAua ne publient que
des inédits, qui sont leur propriété excluttoe.
ABONNEMENTS
mu b supplément illustré :
Vu m • Mate llbb
France et
Manies WW Mt Wt
Étraqer 180 » 100 > M »
On l'tbom «ans frai» 4MM
tom la bulffim de Vmte.
Les ressources agricoles de la Guyane
m
Nous possédons un immense domaine colo-
niai, le second pour la superficie après celui
de l t Angteterre, et nous ne sommes pas en-
core au courant de toutes ses ressources. Ré-
cemment, dans ce même journal, nous signa-
lions la lettre que M. Messimy avait adressée
à M. le Ministre de l' Instruction publique
pour se plaindre de ce que l'on n' enseignait
pas la géographie coloniale. En dépit de quel-
ques exagérations et de quelques erreurs, au
demeurant peu graves. M. Messimy a raison
La preuve serait assez facile à faire. Il suf-
firait de comparer ce que donnent sur telle ou
telle colonie certains ouvrages mis entre les
mains des enfants, et ce que sont réellement
les pays dont on prétend retracer la physiono-
mie. Aussi est-il utile que les différentes colo-
nies portent par des publications particulières
à la connaissance du public les ressources qui
se trouvent sur leur sol.
Ces réflexions me venaient à l'esprit en
feuilletant certaines de ces brochures que pu-
blient à date à peu près régulière nos posses-
sions d' outre-mer. Elles fournissent sous une
forme brève et même un peu sèche une foule
de renseignements qu'on ne trouve guère ail-
leurs, ou bien qu'on ne trouve qu'au prix
d' assez longues recherches à travers les revues
et les journaux.
De toutes nos possessions, la Guyane est
bien l'une de celles qui ont le plus d'avan-
tages à retirer de la publication périodique
d'études sur leurs richesses minières, agricoles,
forestières. C'est bien l'une de nos colonies les
moins connues. L'éloignement de la métro-
pole, le mauvais renom qui, fatalement, s'at-
tache à un pays où l'on a établi un péniten-
cier, sont les causes essentielles de 1 indiffé-
rence dans laquelle elle est tenue. Elle est
représentée au Parlement, et parfois fort bril-
lamment comme c'est le cas en ce mo-
ment mais cela ne suffit à attirer sur elle les
regards des pouvoirs publics.
La Guyane, cependant, est un pays riche.
Nous avons eu l'occasion, il y a quelques mois,
d'entretenir nos lecteurs de ses mines d'or.
Mais ce qu' on ignore davantage, ce sont ses
ressources agricoles. ---- - -
Le climat, constamment chaud, mais sans
atteindre les hautes températures tropicales,
hwnide - il tombe plus de 2 mètres d'eau
par an - favori se une végétation luxuriante.
Le sol est sur d'immenses étendues propice aux
cultures. La plaine littorale alluvionnaire. les
vallées formées par rapport des cours d'eau,
et même le sol des plateaux légèrement incli-
nés vers la mer, et dont l'altitude ne dépasse
w jamais 800 mètres, donnent des terres faciles à
travailler et où viennent les cultures tropicales.
Le climat et le soi se prêtent donc à une acti-
vité agricole susceptible des meilleurs résultats.
Mais la situation actuelle est loin d'être ce
qu'une étude des conditions atmosphériques et
des terrains laisserait supposer. A vrai dire, les
surfaces cultivées ne représentent pas 4.000
hectares sur un territoire dont la superficie est
supérieure à 86.000 kilomètres carrés. Or, rien
que dans la zone littorale, 25.000 kilomètres
carrés pourraient être consacrés aux entreprises
apièoles. Ces chiffres nous montrent les pro-
grès à réaliser si l'on veut tirer de la colonie
ce qu' elle peut donner, et ils nous - font entre-
voir des possibilités considérables de dévelop-
pement économique.
La Guyane fut autrefois plus prospère. Au
début du siècle dernier, le seul domaine de la
Gabrielle, à proximité de Cayenne, exportait
annuellement pour 400.000 francs de clous de
girofle.
La vallée inférieure de l'Approuague était
le centre d'une active production de sucre et
de rhum. Sur les bords de la Mana, on plan-
tait des rizières. Des établissements très pros-
pères se rencontraient dans les environs de
Kourou, de Sinnamary, d lcoubou.
L' élevage était en plein développement. La
colonie entretenait de 12 à ! 4.000 têtes de
bétail et en exportait aux Antilles, qui s'ap-
provisionnaient uniquement là. Certes, il y
avait bien d'immenses territoires qui restaient
en friche, mais les résultats étaient fort appré-
ciabl, surtout si on les examine en les com-
ciables, à l'état présent : à côté de la décadence
parant
d' aujourd'hui, c'était presque la prospérité.
Les causes de ce recul sont faciles à indi-
quer : la première, c'est la suppression de
1 esclavage en 1848 qui priva let propriétaires
d'une ruist-doeuvre sûre. La seconde réside
dans l'attrait inévitable que les mines d'or se
mirent à exercer sur les travailleurs libres.
D'autres considérations sont, par la suite, in-
tervenues, mais celles-là sont les deux princi-
oal et.
La liste des cultures qui pourraient être pra-
tiquées en Guyane est extrêmement looaue,
Dans ces pays tropicaux où l'abondance des
pluies et la chaleur s'unissent pour faire nattre
une végétation puissante et riche, les possibi-
lités agricoles sont infiniment pl.., grandes que
dans les pays tempérés. Elles y sont, pour-
fait-on dire, illimitées, surtout lorsque les dif-
férences de relief peuvent déterminer des zones
de végétation et de cultures assez nettement
caractérisées.
Le bananier, la patate, ripame, le mais,
le riz. le manioc, les arbres fruitiers sans nom-
bre (manguier, prunier, abricotier, cerisier,
goyavier, grenadier, avocatier, châtaignier, jac.
(J'11er" etc.. etc.), le cacaoyer, le caféier, la
vanille. la canne à sucre, le muadier. le giro-
aier, le poivrier, l'hévéa, le citronnier, le co-
cotier, etc., etc., telles sont les cultures ou les
plantes qui viennent fort bien en Guyane.
Il ne saurait être question de les examiner
toutes en détail ; ce serait dépasser le cadre
relativement restreint de cet article. Mais il est
quelques cultures qui méritent de retenir un
instant notre attention.
En premier lieu, il y a les cultures vivrières
comme la banane, la patate, l'igname, qui sont
tombées dans un tel état de déca d ence qu'il
faut en importer de cettaines quantités. Il y a
là un effort à faire, et immédiat, facile, du
reste, car le 501 s'y prête d'une façon remar-
quable. C'est le cas pour te bananier qui peut
prospérer à peu près partout et qui peut don-
ner deux récoltes et même trois dans les bon-
nes années. Le produit que fournit cette cul-
ture n'est pas négligeable. Un hectare planté
en bananiers donne de 7 à 12.000 francs de
revenus par an. La patate est un peu plus dif-
ficile. Les terrains secs seuls lui conviennent.
On peut faire trois récoltes par an, ce qui
donne 45.000 kilos de tubercules par hectare
se vendant à peu près 1 fr. 60 le kilo. La cul-
ture de l'igname n'est pu moins productive.
L'espèce cultivée à la Guyane est l'une des
plus nutritives. Le rendement à l'hectare est
de 12 à 15.000 kilos. Un kilo d'igname se
vend environ 1 fr. 40. De même que pour la
patate, ce sont des prix encourageants.
Mais il est d'autres cultures qui peuvent non
seulement alimenter la consommation locale,
mais encore une exportation assez importante.
C'est le cas du cacao, du café, du coton, de
la canne à sucre, du caoutchouc pour ne citer
que les plus intéressantes. Le cacaoyer, qui
aime les terres riches et les climats chauds et
humides trouve en Guyane son lieu de prédi-
lection. Les soins à donner ne sont pas diffi-
ciles, et le rendement à l'hectare est élevé,
puisque le bénéfice net n'est pas évalué à
moins de 6.000 francs par an.
La Guyane convient parfaitement au café,
auquel conviennent les pluies, les températures
oscillant entre 180 et 25", et les terrains meu-
bles et légèrement inclinés. L'espèce cultivée
est très appréciée. Malheureusement, cette cul-
ture est délaissée en dépit des beaux bénéfices
qu'elle procure.
On pourrait émettre des considérations ana-
logues en ce qui concerne la canne à sucre et
le cotonnier. La Guyane est susceptible, de
par son sol et son climat, de produire en très
Srande abondance le sucre et le coton. La pro-
uction de ce dernier est particulièrement int)"
ressante à une époque où les pays de grande
industrie textile cherchent à tirer de leurs ter-
ritoires coloniaux la fibre qui est indispensable
à leurs usines. Les sols alluvionnaires et chaud s
de la Guyane pourraient devenir des champs
de coton, comme le sont devenues certaines
vallées de l'Inde ou certaines plaines littorales
du Brésil.
On pourrait allonger cet examen, mais nous
avons voulu nous en tenir à quelques cultures
essentielles.
Que dire de l'élevage, qui est en compl e
décadence ? Il existe cependant, vers ! im
rieur, d'immenses savanes, qui sont des pâh
rages naturels s'étendant à perte de vue. Q
évalue de façon approximative, il est vrai, leur
superficie à plus de 300-000 hectares. On
pourrait y élever plusieurs centaines de mille
têtes r!e Détail. Mais on n'y en rencontre que
quelques milliers : 300 chevaux, 5.500 boeufs,
4.000 porcs et 2 à 300 ânes et moutons. C'est
insignifiant. Ces animaux vivent à l'état sau-
vage. On voit ce qu'il serait possible de faire
dans ces domaines, alors que la production
animale est insuffisante et que la colonie est
tributaire du Venezuela et des Antilles an-
srlaises.
- Des possibilités économiques considérables
s'offrent rien que dans le domaine agricole.
Mais les difficultés sont au moins égales aux
perspectives de développement.
La Guyane souffre de l'absence de deux
choses : le manque de capitaux et le manque
de main-d'oeuvre. Les exploitations aurifères
absorbent la plupart des capitaux qui se diri-
gent vers cette colonie, mais il serait possible
d'en trouver d'autres. Quant à la pénurie de
la main-d'œuvre, elle nest pas sans remède,
mais il sera néanmoins un peu - difficile de trou-
ver une solution. Certains préconisent I immi-
gration chinoise ou japonaise. C'est à voir.
Mais quand on aura trouvé les capitaux et
les travailleurs chinois, indiens ou autres, il
restera à créer des voies de communication.
Des efforts sont fait en vue de donner à la
colonie un certain outillage économique. On
imite les Hollandais et surtout les Anglais.
Certains résultats sont atteints ou en voie d'être
obtenus. Mais ne nous payons pas d'illusion.
Pour faire de ce pays naturellement riche un
pays prospère, il faudra du temps et de longs
efforts.
Henry fontanier,
Député du Cantal
Vice-présidcnl de la Commission
des Colonies
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères.
Inspection générale
des travaux publics en A. 0. F.
w février 1927, rendu sur
k ministre des Colonies,
M. Oonieur en chef de l1* classe
du cadre général des Travaux publies et
des mines des colonies, en service en Afri-
que occidentale françaiae, a été nommé ins-
pecteur général des Travaux publice de
l'Afrique occidentale française, a compter
du 7 février 1927, en remplacement de M.
Thomassct, affecté au service du contrôle
du Chemin de fer Franco-Ethiopien en qua-
lité d'ingénieur en chef du contrôle.
nSPANT
00 –-
M. P. Bonnecarrèrc, Gouverneur des colo-
nies, Commissaire de la République au Togo,
s'embarquera le mardi 15 février à Bordeaux,
à bord de l'Amérique (ex-Altt), des Char-
geurs Réunis pour rejoindre son poste.
ARRiVa-
̃1 IOO ̃11
M. Juvanon, Gouverneur de la Guyane, est
arrivé le 9 février à Cayenne,
Le café et les colonies1
0-0
J'ai étudié autrefois avec quelle
rapidité « la liqueur de cajfé »
avait rapidement conauis la e«tntd. -
Je rappelle que la première « maison de
caffé a s'ouvre à Marseille, en 1654. Un
Marseillais, Jean de la Roque (166 £ -1745),
d' humeur voyageuse et assez lettré, publiait
un « Voyage dans VArabie Heureuse »
(1708-1710) et le faisait suivre d'lin. Traité
Historique sur l'origine et les progrès du
caffé, tatU dans l'Asie que dans VEurope 1;
on y trouve ces vers, traduits du poète turc
Belighi par Gallattd :
A Damas, à Dalep, au Grand Caire
Il s'est promené tour à tour,
Ce doux fruit qui fournit une boisson si chère,
Avant que de venir triompher à la Cour:
Là, ce séditieux, perturbateur du monde,
A, par sa vertu sans seconde,
Supplanté tous les vins depuis cet heureux
(jour,
S'il n'a pas supplanté tous les vins, le
café a triomphé en France d'une façon écla-
tante. Mais quel progrès depuis 16541
En 1924, d'après une statistique récente,
nous avons importé dans notre pays 1 mil-
lion 709.070 quintaux de café en fèves et
en pellicules, représentant une valeur de
I-342 l35-°°° francs; en 1925 1.681.180
quintaux, représentant une valeur de 1 mil-
liard 732.041.000 francs. Il faudrait ajouter
à ces chiffres 45 quintaux de café torréfié
et moulu importés en 1924, et 117 quintau*
en *9-5/ soit, d'une fart, 71.000 francs,
et, de l'autre, 299.000 francs.
Sur cet quantités dont Vimpcttancc est
réellement considérable, nos colonies nous ont
fourni en 1924 : 36.070 quintaux; en 1925 :
52.431 quintaux; soit, d'une part 32.689.00o.
francs, et, de l'autu, 60.2^4.000 francs.
Madagascar y figure avec 16.752 et 23.501
quintaux; VIndochine avec 5.595 et 5.932
quintaux; les autres colonies avec 13.723 et
22.998 quintaux. Nous avons payé à Mada-
gascar 13.648.000 et 24.762.000 francs; u
VIndochine 5.386.000 et 6.957.000 francs;
aux autres colonies 13.655.000 et 28.535.000
francs.
Oui, mais quel tribut avons-nous payé,
d'autre part, au Brésil, à Haïti, aux Indes
Néerlandaises, air Venezuela, au Nicaragua,
aux Indes Anglaises, à Sali Salvador, aux
Elats-Unis, à la Colombie, il la Grande-Bre-
tagne, aux autres pays producteur si Les im-
portations fetefr* de nos minttit-s sou/, nous
L'avons dit, de 52.431 quintaux en 1925 : le
Brésil seul nous envoie 1.131.848 quintaux,
Haïti 188.175 quintaux, les Indes Néerlan-
daises 126.400 quimaux, et'
Breft la part de nos provinces lointaines
dans les importations de café par rapport au
chiffre total s'élève à 3,12 en 1925. Il est
vrai qu'elle ne s'élevait qu'à 2,28 en 1923,
et à 2,11 en 1924. Le progrès est donc
réel, mais vraiment il est si minime qu'on
se demande si c'est bien la peine d'en parler.
Oui, cependantf cela vaut la peine. Ce sont
des sommes formidables que nous avons à
payer aux nations étrangères. Songez que,
pour le café, le mmbre indice des prix de
gros était de 596 et de 672 pour les deux
derniers trimestres de 1925; il est passé à
740, 897,1049 pour les trois premiers trimes-
tres de 1926. Il ne s'agit pas de nous battre
les flancs (j'allais écrire : de nous monter le
cou), et nous ne sommes pas de ceux qui se
vantent sottement de vouloir expulser, tôt
ou tard, les cafés brésiliens de notre marché
et de nous délivrer de tout tribut à l'égard
d'II aiti et du Venezuela. Il y a les cruels
va-t-en guerre du nationalisme économique
qui entonnent l'hymne à la production colo-
niale comme un chant belliqueux à l'adresse
de nos fountisseurs. Nous les trouvons ridi-
cules et dangereux, et nous ne le leur nl-
voyons pas dire. Nous croyons, au contraire,
que l'intérêt de notre pays est de recruter des
clients parmi nos fournisseurs; ce n'est pas
un tribut que nous payons, ce sont des
échanges commerciaux que nous faisons avec
le Brésil, si ce peuple importateur de cafés
en France s'approvisionne, chez nous, de
produits manufacturés, de vins, d'articles de
luxe, etc.
Mais c'est un devoir immédiat, urgent,
pour nous, de prendre toutes les mesures pour
que les régions de la plus grande France qui
se prêtent à la culture du caféier, soient
exploitées méthodiquement et intensivement.
Nous n'oublions pas que les difficultés de
toutes sortes sont très grandes, et que dans
notre Afrique Noire, notamment, le problème
de la main-rd'œuvre ne se résoudra pas du
premier coup. Nous savons aussi qu'on doit
attendre sept ou huit ans avant qu'une plan-
tation de caféiers soit en plein rapport, au-
tant que pour le cacao. Tout cela ne nous
échappe pas, mais, en présence dei chiffres
que nous avons reproduits, nous répétons
qu'il faut se mettre à la besogne avec plus
d'ardeur qu'on ne Va fait jusqu'ici, continuer
les efforts déjà déployés, les multiplier par
d'autres, ne reculer devant aucun sacrifice
nécessaire. Il y en a un dont les Français
de la Métropole sont incapables : c'est de
se passer
de la liqueur ati poète plus chère,
lui manquait à Virgile et qu'adorait Voltaire.
C'est une « Itqueur » nationale : ne pas
tout tenter pour diminuer ici la part des
importations étrangères serait, ma foi, un peu
fort.,, de café.
Mario Rouit an,
Sénateur de gluéftute, ancien ministre
Vice-prênidmt de la Commission
léMloml* des CoIMIIt.,
TAUX DE LA PlAâlftE
.0-
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaître Au ministre des Colonies
qu'à la date du 11 février 1927 le taux officiel
de la piastre à Saïgon était de 13 fr. 2b.
Michelin en Indochine
00
Les établissements qui sont les plus gros
consommateurs de caoutchouc de France vont
créer des plantations d'hévéas en Indochine.
Déjà. M. Ancké Michelin a une première
concession à 40 kilomètres de Saigon où la
plantation des hévéas commence cette année ;
une autre concession à 80 kilomètres de la
capitale de la Cochinchine est sur le point
d'être plantée également.
C'est un premier effort c'est surtout un
geste car actuellement la production totale
du caoutchouc de liane et du caoutchouc de
plantation des Colonies françaises ne repré-
sente pas le tiers des besoins de la grosse
usine de Clermont-F errand.
- -00-
Dépêches de l'Indochine
Institution d une foire
Pur arrêté du Gouverneur de la Cochin-
chine on date du 7 février lWl7 est instituer
à SUtqon, une foire périodique qui se tien
dra pour ta première fois en décembre
1927. 1-e (louverneur de la Cochinchine Il
désiqné un comité chargé de l'organisation
de cette manifestation économique.
Création d'un laboratoire
Un laboratoire, de physiologie sera crée
à l'Ecole de Médecine et de Pharmacie de
llanoï.
La circulation fiduciaire
Un arrêté du Gouverneur général en date
du le' février fire la limite de la circulation
fiduciaire, émise par la Banque de l'Indo-
chine, à quatre fois 'I! montant de l'en-
caisse métallique dans les succursales indo-
chinoises de cet établissement. sans que la
circulation excède toutefois 150 millions de
piastres.
Le Têt
Les Fêtes du Nouvel An annamite se
sont déroulées du 2 au 5 février dans tous
les pays annamites de l'Indochine ainsi que
sur le territoire de Kouang Tchëou Wan.
aie
M. Varenoe inspecte n centre indochinois
no
M. Alexandre Varenne, Gouverneur Géné-
ral de l'Indochine, vient d'inspecteur à lrrc-
jus un centre de transition pour Indochinois,
commandé par le colonel Lame.Après une ins-
pection de la garde et de la compagnie d'hon-
neur, un sergent indochinois a adressé une
allocution au Gouverneur et en excellent
fr"4". Pareil fait s'est produit au camp de
CalS où l'adjudant élevé au grade d'officier
indigène Dang prit il parole rappelant les
bienfaits trouvés en Frame i'.- L" "moa-
triotes, et qui leur font apprécier la civilisa-
tion occidentale. Le Gouverneur répondit que
la grandeur de sa mission résidait dans la
compréhension de ses devoirs, se faire aimer
de nos protégés et leur assurer la paix exté-
rieure et l'ordre intérieur.
Au moment de quitter Fréjus, M. Varenne
a déclaré aux représentants de la presse :
« Je suis enchanté de mon inspection qui
dépasse favorablement mes prévisions. Les
Indochinois se trouvent dans le pays au cli-
mat le plus doux. Je ne suis pas partisan de
l'éparpillement de ces indigènes, mais, au
contraire de leur groupement sur la Côte
d'Azur. Aucun pays ne peut leur assurer au-
tant d'avantages. Le colonel Lame est un
apôtre convaincu et l'organisation ne peut
être confiée à de meilleures mains. »
-000-
Pour l'Indochine
-<>-0--
Le paquebot Athos II est arrivé à Mar-
seille, venant de Bordeaux et précédemment
des chantiers allemands qui Vont construit
au titre des réparations. C'est un beau na-
vire de 20.000 tonnes que la Compagnie des
Messageries Maritimes "Jll affecter à sa li-
gne d Extréme-Orient.
L'AVIATION COLONIALE
Observations d'aviateurs
Dans un cercle d'amis, Bernard et Bou-
gault, les héroe du raid France*Madagas-
car content les détails de leur voyage.
Et nous cueillons ces quelques anecdotes
savoureuses :
Les réceptions spontanées faites par les
colons français le furent dans d'innoma-
bles huttes en torchis. Les Allemands pos-
sèdent de confortables maisons en bois et
les Anglais des bungalows en ciment armé.
On trouve du Champagne chez les colons
français. On n'y trouve pas de l'eau fraî-
che.
Lorsqu'on suit, en vol, les grands fleuves
africains, on ne voit aucun bateau français,
môme sur notre territoire national. En re-
vanche, on voit flotter, sur de nombreuses
chaloupes, le pavillon britannique.
Majunga possède un port, mais il n'y a
ni slip, ni wharf. Il y a une grue, mais
on n'y peut toucher qu'avec l'autorisation
des travaux publics, qui siègent à Tanana-
rive.. C'est-à-dire à sept jours do là.
Cyrano ajoute que le Gouverneur de Ma-
j\Wgn. mettons plus modestement l'admi-
nistrateur qui est un créole de la Marti-
nique ignore qu'en France on ne fait pas
de distinction entre un pilote et un méca-
nicien, qui ont couru les mêmes risques
pour la même gloire nationale. Il a logé
Bernard à la résidence et Bougault à la
caserne.
Le Bourget-Tananarive
Le commandant aviateur Dagnaux, qui
se trouvait 11 MaJunga, on nord de Mada-
gascar, cal arrive le 10 février à Tanami-
rive, où il a été l'objet d'une réception
ftmtihousinstç de la part des autorités et de
la population.
Le raid Pinedo
L'aviateur de Pincdo est attendu à Koni-
tra. 11 se propose de se rendre sans escale
de Rome à l'oued Soibou, où il amerrira.
L'aviso Dtt-Couédic est arrivé pour atten-
dre l'hydravion italien,
L'ALCOOL
dans nos colonies africaines
--0-0---
La question de l'alcool aux colonies a préoc-
cupé de tout temps ceux qui ont eu charge
c ame, c'est-à-dire le soin de gouverner et
d'administrer nos possessions.
Déjà, des efforts ont été faits bien avant la
guerre pour enrayer ce terrible Héau, et ce sera
1 honneur des Annales Coloniales d'avoir, il y
a vingt ans déjà, jeté le premier cri d'alarme
et denoncé les premiers les horreurs qui étaient
vendues aux colonies sous le dénominatit d'al-
cool. Le problème de l'alcool aux colonies se
présente sous un double aspect : consomma-
tion indigène, consommation européenne.
On a facilement, trop tacitement, hélas !
donné à la presque unanimité des indigènes le
goût de l'alcool. Et quel alcool 1 Pour certains
alcools produits aux colonies dans des condi-
tions de distillation aussi partaites que dans la
métropole, si d'aucuns peuvent en regretter
l'usage et tous en condamner l'abus, il n'y a
vraiment rien à dire, et les méfaits de la prohi-
bition totale américaine, si funeste en son hypo-
crisie, sont bien venus pour démontrer l'ineifi-
cacité de telles mesures.
Mais il y a d' autres alcools qui, eux, ne
sont pas produits et consommés sur place, mais
sont importés.
Avant la guerre, une très grosse firme qui
avait alors presque le monopole bien déchu
aujourd'hui du commerce sur la Côte
d'Afrique, importait de Hambourg, en A.
O. F. et vendait aux indigènes un alcool qu'on
aurait pu dire fabriqué dans des tinettes et qui
revenait à un sou le litre, laissant de beaux
bénéfices, même revendu seulement un franc
aux indigènes. Seule, la santé des malheureux
y restait au bout de peu de temps d'un pareil
regime.
La France a pris l'initiative d'une guerre
sévère contre l'alcoolisme aux colonies, et
souhaitons que les autres membres de la So-
ciété des Nations, notamment l'Angleterre et
la Belgique, qu' elle a entraînées dans cette
voie, suivent aussi rigoureusement qu'elle la
politique préconisée par notre pays et adoptée
à Genève par tous. Cependant, il y a des fis-
sures, on nous signale de divers côtés que la
drogue fait des ravages/et nous sommes saisis,
comme l'Union coloniale, de cas précis et du
danger qui se développe.
Nous publions ci-dessous la lettre d'un de
nos correspondants, elle est à plus d'un point
de vue suggestive.
rv «
uanar, il janvier.
Momieur le Rédacteur,
J'ai de nombreuses années de séjour dans
tout ci rpn. rnfnw"' A» 1'àf*s
avec ma famille, femme et enfants, qui m'ont
toujours suiois, et plusieurs de mes enfants sont
nés à la colonie. Mes rentrées en France ont
été rares, et, malgré cela, nous nous sommes
toujours admirablement portés, les miens et
moi. Je tiens à Oous dire que j'attribue leur bon
état de santé et le mien à mon abstinence de
tout alcool. Au grand regret de nombre d'amis,
d'ailleurs, car, de ma table était exclu tout
alcool, seuls les bons vins de France y figu-
raient.
Je déplore, d'ailleurs, pour mes compatriotes
ces traditions noms plus ou
Je déplore, d'apéritifs aux noms plus ou
moins alléchants, dont la renommée a établi les
profits considérables.
Eh bien, l'habitude fâcheuse est de prendre
avant chaque repas au moins un, deux ou trois
apéritifs au gré des consommateurs qui se réu-
nissent, en général, pour les déguster et
après le repas, un choix encore plus Carié
d'eau-de-vie de liqueurs se multiplient sur les
tables et - se consomment nombreuses les - fa-
milles même suivent ce régime.
Ces camarades, hélas 1 vont ensuite, par des
températures sénégaliennes, accomplir leur la-
beur. Vous pouvez juger si l'état dans lequel
ils se trouvent leur permet de résister longtemps
aux chaleurs de 40 dqgrés à l'ombre, et au
bout de quelques années, combien d'eux peu-
vent supporter la colonie. Ils s'étiolent ou s'hy-
pertrophient. -
Les indigènes, eux aussi. imitent les Euro-
péens, mais on semble craindre qu'il y ait trop
de main-d' œuvre, alors eux sont bien traités par
certaines maisons qui, avec un grand profit, leur
vendent de l'alcool de traite.
Mais tout cela nécessiterait de longues co-
lonnes, et vous saurez mieux que qui que ce
soit. Monsieur le Rédacteur, si vous le jugez
à propos, mener une utile campagne.
UN VIEIL AFRICAIN.
Pourquoi pas ?
VAngély
Alix HEBHIDIÎS
–0-0-–
C'est à partir du 24 janvier que de fortes
secousses sismiques ont Hé ressenties à Port-
Vila (Nouvelles-Hébrides). Après une accal-
mie relative, du 28 janvier au 5 février, les
secousses continuèrent, notamment dans la
nuit du 5 au 6 février pendant laquelle elles
se succédèrent à quelques minutes d'inter-
vallẽ, accompagnées de fortes détonations
souterraines. On ne donne aucune précision
sur l'activité des volcans Ambrym et Tanna,
Il n'est signale aucun accident de person-
nes. Les dégâts, purement matériels sont peu
importants.
A L'OF-ICIE-l
I.e Journal officid du 11 février* 1927 publie
le Move nos produits dorifjino ot do nrovonnnce
tunisiennes imports en France ou en Alaérie
pendant la troisième décade du mois do jan-
vier lv?7.
*'0'sortir notamment qu'a in date
du 31 jnnvier, les quantités totales imputées fi
1 arrivée sur les crédits on cours étaient les sui-
vantes : 11
Pour les huiles d'olives et do 'gvifinoiu, 1G.629
quintaux sur un crédit de 300.000.
P,itir tu, 9,V>5S quintaux sur un crédit
de 200.000.
Pour les tapis, 515 inq. sur un crédit de 15.000.
AU CONSEIL D'ÉTAT
--0-0--
Administrateur contre ministre
M. Joulia, administrateur en chef de ln
classe des Colonies, faisant fonction alors de
secrétaire général de la Côte Française des
Somalis, a été mis à la retraite le 25 mars 1924
sans autre forme de procès. Il s'est pourvu de-
vant le Conseil d'Etat qui lui a donné gain de
cause par l'arrêt suivant :
Le Conseil d Etat, statuant au Contentieux
(Section du Contentieux) ;
Sur le rapport du 2e Comité d'Instruction
de la Section du Contentieux ;
Vu la requête et le mémoire ampliatif pré-
sentés pour le sieur Joulia, administrateur en
chef de lr* classe des Colonies et tendant à ce
qu'il plaise au Conseil annuler, pour excès de
pouvoir :
1 0 Un décret en date du 25 mars 1924
l'ayant admis à faire valoir ses droits à une
pension de retraite ;
2° Un décret de même date ayant supprimé
te poste de Secrétaire Général du Gouverne-
ment de la Côte françai se des Somalis ;
Ouï M. Gélinet, auditeur, en son rapport;
Oui -- M0 -- Aubert, avocat - du - sieur Joulia, en --
ses observations ,
Oui M. Ripert, maître des Requêtes, com-
missaire du Gouvernement, en ses conclusions;
Sur la légalité du décret du 25 mars 1924,
admettant d'office et à titre d'ancienneté de
services le sieur Joulia à faire valotr ses droits
à la retraite :
Considérant qu'il résulte du c&blogramme
ci-dessus visé du ministre des Colonies que
l' admission à la retraite d'office du sieur Joulia
a constitué une mesure disciplinaire contre ce
fonctionnaire ; que celui-ci avait, dès lors, et
par application de l' article 65 de la loi du
22 avril 1905, droit à la communication de
son dossier ; qu'il est, par suite, fondé à sou-
tenir que la décision attaquée est entachée
d'excès de pouvoir ;
Sur la légalité du décret du 25 mars 1924.
supprimant les fonctions de Secrétaire Général
du Gouvernement de la Côte Française des
Somalis :
Considérant que le requérant ne conteste pas
le droit pour le Gouvernement de modifier par
décret 1 organisation administrative de ladite
Colonie, fixée par un décret antérieur ; qu'il
se borne à soutenir que le décret attaqué n'a
eu d'autre objet que de porter atteinte à sa si-
tuation personnelle ;
Considérant qu'il résulte des énonciations
même du rapport du ministre des Colonies qui
précède ledit décret, qu'il a été édicté dans
un but de bonne administration ; qu'il n'appar-
tient pas au sieur Joulia d'en discuter devant
le Conseil dL::..! 1 opportunité ; que, dès lors,
le requérant n est pas h-Hé à en demander
l'annulation ;
Décide :
Article Premier
Le décret du 25 mars 1924 admettant d'of-
fice le sieur Joulia à faire valoir ses droits à
la retraite est annulé.
Article 2
Le surplus des conclusions de la requête est
rejeté.
41»
Le statut de Tanger
Une première prise de contact entre M.
de Beaumarchais, directeur des Affaires
t.olilillllêS au ministère fies Affaires étran-
gères et M. de Carcer, directeur des Affai-
res marocaines au ministère des Affaires
étrangères espagnol, a. eu lieu avant-hier.
Cette première entrevue avait un caractère
officieux. MM. do Beaumarchais et de Car-
<.er ont surtout examiné les questions de
iiii'i'iniii;*
C'est seulement lundi que la délégation
espagnole remettra un mémoire ou seront
exposées les revendications officielles de
son gouvernement. Ainsi commenceront
les véritables pourparlers.
Les conversations techniques porteront
sur le fonctionnement du régime de Tanger
tel qu'il est institué par la Convention de
Paris, laquelle est en vigueur depuis près
de quatre ans. On sait qu'alors que la
France n'est pas mécontente des résultats
obtenus grftce à cette convention, l'Espa-
gne, au contraire, s'en montre très peu
satisfaite. On examinera en second lieu
dans quelle mesure les changements envi-
sagés sont compatibles avec la souverai-
neté du sultan.
-- .- -. - 0..0" -
A Tanger
Un groupe italien a acheté à Tanger le
palais de l'ancien sultan Moulay Halid, ceci
prouve l'intérêt que le (îouvernement ita-
lien porte il l'avenir de Tanger. De plus,
une école italienne y sera ouverte sous peu,
ainsi qu'un hApitai et plusieurs autres ins-
iitutions italiennes.
4".
LA PAIX AU MAROC
Les récompenses
La iourragère des lihecUres d'opérations
extérieurs a été conférée, nu l"r bataillon
du t:*1' régiment de tirailleurs algéi'.ens, et
au ao bataillon du 2° régiment étranger,
iroupes d'élite dont la bravoure «4 1 entraî-
nement ont provoqué la soumission bus rebelles et profondément guerrières du
Hir.
Le haut commandement
Le lieutenant-colonel .T'!\-. chef d'ètnt-
major de la division marocaine, est nommé
< tief il état-major de la région de Ta/a.
Le lieutenaïut-eolonel Arnould, de l'état-
nifijor du conîma.iii., ment supérieur des
Iroupes de la eole 'Maroc\ est affecté à
''état-major de la subdivision de Casa-
blanca ;
Le lieutrnuiU olonel Grise), sous-ehet
d'état-major du commandement supérieur
des troiioes du Maroc, est nom nié p)'t'nu':-r
sous-eher dudit état-major.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 59.94%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 59.94%.
- Auteurs similaires Agence économique des territoires africains sous mandat Agence économique des territoires africains sous mandat /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Agence économique des territoires africains sous mandat" or dc.contributor adj "Agence économique des territoires africains sous mandat")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6451018j/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6451018j/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6451018j/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6451018j
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6451018j
Facebook
Twitter