Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-02-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 février 1927 10 février 1927
Description : 1927/02/10 (A28,N23). 1927/02/10 (A28,N23).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64510174
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUn IEME ANNEB. N* 23 LE NUMERO : 30 CENTIMES 1J.I'r.:.nln 11'1 t,' 1 L"II III".
l Kl tu sa u P 1 n i4 ! L'u un*
JOURNAL QUOTIDIEN
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Les Annales Coloniales
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des inédite, qui sont leur propriété exdurtwo.
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France et
Wenles - - Il§ Io 6S » Ii.
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Le problème monétaire aux colonies
Dans le discours, prononcé le 2 décembre
dernier, par M. le Gouverneur Général Carde,
devant le Conseil de Gouvernement de l'A.
O. on trouve un remarquable exposé
du plan de mise en valeur de notre grand
Gouvernement général africain, pour les cinq
années prochaines. Ports et rades, voies fer-
rées, irrigations en fournissent la matière.
Malgré tout l'intérêt de cet exposé je n'en
veux retenir, aujourd'hui, que la conclusion
que je reproduis, textuellement, à dessein :
« J'hésite, dit le Gouverneur Général, à
vous donner un chiffre d'estimation de la
dépense en raison des fluctuations des prix
Ce que je puis avancer, c'est nue si les condi-
tions économiques ne sont pas bouleversées,
et si, surtout, les prestations en nature inter-
viennent dans une proportion qui ne dépas-
sera d'ailleurs pas 30 du coût total, le
programme peut et doit s'exécuter. 1
l'ar ailleurs, dans le discours prononce
par M. le Gouverneur Général Antonetti, à
l'ouverture de tu session de décembre du
Conseil de Gouvernement de l'A. E. F., je re-
lève, à la fin de l'exposé financier, des obser-
vations qu'il me parait utile de rapprocher
îles précédentes.
M. Antonetti, après avoir montré les grands
j> ogrès réalisés dans le domaine financier,
tjui lui permettent de dire, avec quelque
orgueil, très justifié : « Ainsi, non seulement
le budget général s" tquilibrera sans subven-
tion, mais, pour la première fois, il pourra
terser à la Métropole, l'impôt afférent à
ses emprunts, soit 1.674.790 fr. 90, et com-
mencer à rembourser les avances reçues anté-
rieurement. »
Mais, hélas, tout comme M. Car(le, M. An-
tonetti doit terminer son exposé par tle pru-
dentes réserves :
Malgré les résultats déjà acquis, dit-il,
je n'oserais affirmer que nous soyons déga-
gés de tous nos embarras financiers. Dans
une période comme celle que nous traversons,
il y a place pour bien des surprises, provo-
quées aussi bien par une forte revalorisation
du franc qui, faisant baisser les frix des pro-
duits exportés, pourrait amener une réduction
de la production, que par une dévalorisation
fui augmenterait nos ¡¿penses.
Ainsi se trouvent mis en valeur, dans ces
documents officiels, tous les inconvénients de
l'instabilité monétaire de la Métropole, pour
nos deux grandes possessions africaines, et
c'est à nouveau toute la question de l'auto-
nomie ou de l'assimilation monétaire, dans
nos colonies, qui est posée.
L'économiste belge, M. de Launay, qui le
premier, je crois, a montré comment le pro-
blème s'est posé à la suite de la guerre, en
a indiqué les termes avec la plus parfaite
netteté :
c En renonçant, dit cet auteur, à imposer
à ses colonies son papier monnaie, la mé-
tropole leur évite les dommages d'un change
déprimé, elle leur laisse la possibilité de
compléter leur outillage if des conditions fa-
vorables, elle leur permet de tirer parti de
la position privilégiée qu'occupe toujours en
péiiode de crise monétaire générale un pays
qui a des excédents d'exportations. »
Les faits actuels, concernant l'A.O.F. et
t'A.E.F. me paraissent illustrer, de façon
saisissante, ces principes généraux, en'met-
tant en valeur tous les inconvénients d'une
trop complète assimilation monétaire entre
la métropole et les colonies.
Pourtant la doctrine de l'assimilation con-
tinue à garder la faveur courante, dans nos
milieux coloniaux.
Certains faits récents poirraient laisser
croire le contraire. Mais il sont trompeurs.
Ainsi la création de la banque d'émission
de Madagascar, comme l'installation, au
cours de l'année 1926, de la banque de
l'Afrique occidentale en A.E.F., paraissent
marquer une tendance nette vers le régime
de l'autonomie. On a pu rapatrier, ainsi, des
sommes qu'on dit très importantes de billets
de la Banque de France
Mais, en même temps qu'on prenait ces
mesures d'émancipation apparentes, on s'ef-
forçait de rattacher étroitement les institu-
tions nouvelles à l'économie monétaire métro-
politaine. Ainsi, la banque de Madagascar
peut émettre des billets au porteur et à vue.
Le montant des billets en circulation doit
tou jours être représenté, pour le tiers au
moins, par une encaisse. Mais cet honunage
étant rendu aux principes, les statuts s'em-
pressent d'ajouter que l'encaisse consistera
« soit en or sur la base de la définition mo-
nétaire du franc, soit en devises étrangères
convertibles en or au taux de parité, soit en
Bionnaies métalliques ayant force libératoire
en France, soit en un crédit dans un compte
spécial au Trésor sans intérêt. » Le soutien
de la circulation par l'encaisse devient pure-
ment fictif, puisqu'il peut dépendre soit de
ta valeur réelle des monnaies métalliques,
Ayant force libératoire en France, soit d'un
simple crédit au Trésor. -
Mais on est allé plus loin : les billets émis
par la Banque de Madagascar bénéficieront
du cours forcé aussi longtemps que les bil-
lets de la Banque de France en bénéficie-
tont eux-mêmes.
D'autre part, un compte courant est éta-
bli entre la Banque de Madagascar et le Tré-
sor. Tant que ce compte fonctionnera, la
Banque devra effectuer, de la colonie dans
ta métropole, ou inversement, au pair et sans
aucune limitation, tous transferts postaux ou
télégraphiques. Enfin, pendant toute cette
période, les billets de la Banque de Mada-
gascar pourront être échangés, par les par-
ticuliers, aux guichets de la Banque, contre
un transfert sur France remboursable en bil-
lfets de la Banque de France, au pair.
On le voit, l'indépendance monétaire de
la banque est purement nominale. Les bil-
lets de la nouvelle banque augmentent sim-
plement le volume de la circulation fidu-
ciaire rattachée, directement ou indirecte-
ment, au système métropolitain : les billets
de la Banque de France rapatriés de Ma
dagascar ont été remplacés par d'autres qui
n'ont pas, au fond, un autre soutien.
On pourra en dire autant des 16 millions
de billets de la Banque de l'Afrique Occi-
dentale mis en circulation en 1926, dans
l'A. E. F., quand la Banque de rA, O. F.
aura été soumise au même régime que la
Banque de Madagascar.
Le régime monétaire colonial français
constitué ainsi au hasard des circonstances,
paraît donc tendre vers quatre types profon-
dément différents :
Celui des 4 vieilles colonies qui repose,
théoriquement, sur le principe de l'autono-
mie, mais qui, en fait, est lié à celui de la
métropole, depuis le décret du 4 août 1914,
approuvé par la loi du 12 août 1919, qui a
établi le cours forcé et supprimé, en fait,
toute couverture de l'émission par l'encaisse;
Celui de la Banque de l'Indochine qui
constitue un institut d'émission vraiment in-
dépendant;
Celui de l'Algérie, Tunisie, Maroc,
A. O. F. et Madagascar très étroitement rat-
taché au système métropolitain;
Enfin, celui des colonies comme la Nou-
vel le-Calé* Ion ie, l'Océanie, Saint-Pierre et
Miquelon qui n' ont point de régime moné-
taire propre et qui sont, purement et sim-
plement, soumis au régime de la métro-
pole.
Mais cette division n'a aucun fondement
économique. Peut-être pourrait-on y mettre
un peu d'ordre en partant d'une idée sim-
ple comme cette-ci : Le régime d'autonomie
monétaire convient aux colonies dont le dé-
veloppement doit se faire, normalement, en
dehors du cadre de l'économie métropoli-
taine; et celui de l'assimilation aux autres.
On rangerait alors, dans la première caté-
gorie. les colonies comme l'Indochine, Ma-
dagascar, les Antilles, les colonies d'Océa-
nie ; dans la seconde, l'Afrique Mineure.
L'A. O. F. et l'A. E. F. pourraient être
rangées dans l'une ou l'autre catégorie sui-
vant la conception que l'on se ferait de leur
avenir économique prochain. Pour ma part,
je les classerais, pour une longue période
encore, dans Ja première catégorie.
Etimnnm Antonmlli,
Député de la Haute-Savoie, protêt'
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
DÉPARTS
M. Lucien Saint. Résident Général de
France à Tunis, s' est embarqua hter. à Mar-
seille. à bord du Gouocrneur-ùénéral-Grévy,
pour rejoindre son poste.
♦
• ♦
Ainsi ue nous l' avons annoncé, M. Marcel
Olivier, Gouverneur Général de Madagascar,
a quitté Paris hier soir à 8 h. 05, se rendant
à Monoblet (Gard) avec Mme Ollivier et leurs
deux enfants. Un grand nombre de personnali-
tés coloniales s'étaient rendues à la gare de
Lyon pour saluer le Gouverneur Général et sa
famille. *-
Rappelons que M. Marcel Olivier doit
s'embarquer le 17 février à Marseille sur
| Explorateur-G ranJiJier.
Le Gouverneur Général aurait l'intention de
faire escale à Lourenço-Marqués (chef-lieu du
Mozambique portugais) avant de gagner la
Grande lie, pour essayer d'obtenir du Gou-
verneur l'autorisation de recruter, en Mozam-
bique, de la main-d' œuvre indigène à destina-
tion de Madagascar.
Les Etats-Unis veulent acquérir
les Antilles françaises et anglaises
00
M. Fish, membre du Congrès, dans un
discours qu'il a prononcé le 9 février cou-
rant, a proposé l'acquisition par les Etats-
Unis de toutes les possessions françaises et
britanniques dans la mer des Antilles. L'ai-
gent provenant de cette opération serait con-
sacré à couvrir les dettes françaises et an-
glaises envers l'Amérique.
M. Fish assure que ce serait là un déve.
loppement logique de la doctrine de Monroe.
Depuis l'armistice de 1918 les Etats-Unis
n'ont cessé de manifester leur désir d'ac-
Suérir les Antilles françaises. Des hommes
d'affaires d'abord ont fait une véritable cam-
pagne dans la presse pour les revendiquer et
quelques hommes politiques ensuite se sont
faits l'écho de ces suggestions. Cette fois,
c'est un membre du Congrès de Washington
qui propose ouvertement la cession. Nous
'n'avons pas qualité pour préjuger de l'opi-
nion de l'Angleterre sur cette proposition.
Mais l'opinion française n'a cesse de se pro-
noncer contre toute cession, les colonies
françaises n'étant as à vendre, comme la
déclaration en a été faite plusieurs fois à
la tribune du parlement.
A la Société des Nations
Commission des mandats
Au coure de la session qui s'ouvrira tt
Genève le 7 mars prochain, le Conseil
prendra connaissance du rapport de la
Commission des mandats sur sa situation
en novembre 1926. A cette session, il
aura à s'occuper de l'audition éventuelle
dos auteurs de pétitions par la Commisaifm
des mandats.
Justes doléances
-+0--
Le chemin de fer Tananarive
côte Est est toujours l'objet de cri-
tiques. Les Chambres de Commerce
de' Tananarive et de lantetave- ont encore -?
récemment formulé lekrs doléances à l'Ad-
ministration qui a dit reconnaître que ce ser-
vice subit une crise qui porte un sérieux pré-
judice à la grande (le. Cette crise se traduit
par des retards exagérés :,les marchandises
qui devraient descendre à la Cote en 10 jours
mettent plus de 30 jours pour y parvenir.
Le débit du chemin de fer est nettement in-
suffisant. Puis il y a le manque de maté-
riel et surtout de locomotives.
Ces faits regrettables proviennent des re-
tards dans l'exécutiopt des commandeï de
matériel faites en France, puis certaines
caisses contenant les différents organes d une
même machine arrivent les unes sans les
autres, certaines pièces importantes man-
quent, pas mémede plans de montage. L'ou-
tillage des gares aussi est notoirement insu f-
fisant car les crédits manquent dans ce ser-
vice et des mesures radicales et définitives
ne peuvent y être prises.
Il y a aussi une crise de personnel. Les
agents européens sont seulement recrutés à
la dernière classe, avec des soldes insuffi-
sanies, aussi VAdministration n'enregistre
pas une seule candidature. Quant au person-
nel indigène il ne donne guère satistiction
et le chef de service n'a malheureusement
pas le pouvoir de sanctionner les fautes.
/t' dois ajouter qu'il existe aussi une ques-
tion de budget : quand les recettes (.nt ali-
menté suivant un taux fixé les fonds de
roulement et le fonds spécial destini aux
travaux et au matériel, l'excédent rtt versé
à la caisse des réserves de la Colonie. Il se
trouve donc perdu pour le service du che-
min de fer, dont les agents arrivent à se
désintéresser des résultats. C'est ainsi que
mécaniciens et chauffeurs eux-mêmes ne
perçoivent aucune prime de bon rendement.
Toutes ces raisons prouvent la nccessiîé
d'une réorganisation complète de ce ser-
via. Les Chambres de commerce demandent
notamment qu'il jouisse d'un budget auto-
nome et que le chef de service du personnel,
apte à recruter les agcII/s, puisse les muter
et sanctionner les fautes commises.
Maurice Souilloux-Lafont
Député au Finistère.
Vocu-PrtitUo« de la Chambre,
1 la CmmIssIm it l'Algérie,
des totales et des Fr olecUrats
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Pays de Protectorat s'est réunie au-
jourd'hui, à 15 heures.
A l'ordre du jour figurent :
1 ° Désignatioi de rapporteurs pour avis:
Pour lf projet 3816 ayant pour objet :
IOle rachat de voies ferrées d'intérêt local
de l'Algérie; 20 le classement de voies fer-
rées d'intérêt local dans le réseau des che-
mins de fer d'intérêt général de la Colonie ;
Pour le projet 3817 relatif aú rachat de
la ligne d'intérêt général secondaire de Bône
à Aïn-Mokra (département de Constantine).
20 Affaires diverses.
t'A. VIATION COLONIALE
Le réseau aérien Latécoère
L'activité du réseau aérien des lignes aé-
riennes Lutécoèro ne s'est pus ralentie au
cours de l'année écoulée, ainsi qu'il est fa-
cile d'en jueex par la lecture (les statisti-
ques de llfejubg.er par la lecture uea statisti-
Voici comment se résume l'activité du tra-
fic de ce réseau pendant l'année 1920 :
2.158.570 kilomètres parcourus ; 5.426 passa-
gers transportés, ainsi que 6.149.489 corres-
pondances aériennes, d'un poids total de
110 tonnes ; enlln, 145 tonnes de message-
ries.
Par ces chiffres, on peut juger de l'impor-
tance et de la place de tout premier plan
qu'occupent les lignes Latécoère dans les
relations de la France avec l'Algérie, le Ma-
roc et l'Afrique Occidentale; Française.
Depuis le début de leur exploitation jus-
qu'à ce jour, les avions de cette Compa-
gnie ont parcouru 11.150.000 kilomètres et
ont transporté près de 23 millions de let-
tres.
Lepcommandant Guilbaud
Le lieutenant de vaisseau Guilbaud, qui
participait au raid France-Madagascar avec
le lieutenant de vaisseau Bernard, et qui
avait dû* s'arrêter dans la région des Grands
Lacs nfricains, est arrivé à Khartoum le 8
février à 13 heures à bord de son hydra-
vion.
Le lieutenant de vaisseau est reparti de
Khartoum pour Dongola.
Un cdblogramme reçu au Ministère des
Colonies confirme que le lieutenant de vais-
seau Guilbaud a amerri le 24 janvier à
Ban qui, le 28 il parvenait à Stanleyville
(Congo belge), d'où il est reparti le 30 jan-
vier pour Kildu à 400 kilomètres au sud de
Stanleyville.
Tunis-Antibes
L'hydravion assurant la liaison entre la
France et l'Afrique du Nord, parti hier
de Tunis, à 8 heures, à destination d An-
tibes, ayant à bord passagers et poste, a
dû se réfugier, par suite du mauvais temps,
sur 11's côtes de Coree.
A 12 h. 20, on signalait son amerrissage,
qui s'est effectué sans incident, malgré la
tempête, au cap Ronifacio. L'hydravion re-
partira dès que le temps le permettra.
uiKctiiiRkKxrfirktikMe
Le Renavy ayant à bord le duc et la dù-
chesse d'York, est arrivé près ile Nuhuhiva
aux ifcs Marquises.
(Par dépêche.)
Le Président de la République
en Algérie en 1930
--Q-O-
Les représentants de t Atgérie ont été reçus
hier matin par M. Gaston LJomergue. prési-
dent de la République, auquel-ils ont fait paît
du désir de la population qu'ils représentent
de voir le Président de la République se ren-
dre, en 1930, en Algérie.
Cette visite donnera lieu à de très impor-
tantes manifestations destinées à célébrer le
centenaire de la prise d'Alger et de l'arrivée
des Français de l'autre côté de la Méditerra-
née.
M. Gaston Doumergue a répondu favora-
ablement à cette invitation.
Les produits importés d'Algérie
- .o--
M. Raymond Poincaré, président du Con-
seil, a' reçu hier matin les parlementaires
d'Algérie, qui lui ont communiqué les pro-
testations unanimes des Chambres de Com-
merce, des Chambres d'Agriculture et des
Associations commerciales agricoles d'Algé-
rie, au sujet de l'application en France aux
produits importés * d'Algérie, qui payent
déjà la taxe à l'importation de 2 %, d'une
autre taxe de même taux sur le chiffre d'af-
faires.
Le président du Conseil a donné aux dé-
légués l'assurance que leur réclamation sè-
rait examinée par le gouvernement avec le-
vif désir de donner satisfaction aux Algé-
riens, à l'occasion du budget de 1928, l'équi-
-libre de celui de 1927 ne pouvant être, dans
là pensée du gouvernement, l'objet d'aucune
révision
LA ce MISE EN VALEUR"
–0-0–
M. Poincaré, président du Conseil, inau-
gurant la quatrième session du Conseil na-
tional économique, a signalé dans son dis-
cours divers, rapports qu'il avait lus avec
un vif intérêt ; il a indiqué, notamment,
ceux de MM. Million, Boucherot, Gaston
Lévy et Megglé sur la mise en valeur des
colonies et sur les. marchés coloniaux.
Danger de mort!
–0-0–
Une camionnette-automobile vient d'être
attaquée dans l'Extrême-Sud algérien, par
une bande de pillards. Le fait, parait-il, ne
serait pas unique. C'est pourquoi la Direc-
tion des Territoires du Sud public le com-
muniqué suivant :
« De ce que le lieutenant Estienne a tra-
versé le Sahara avec une automobile de
6 CV, on a conclu que ce voyage était à la
portée de tout le monde. C'est méconnaître
complètement la réalité, pour des touristes
isoles, que d'entreprendre en auto un voyage
transsaharien ou même saharien au sud
d'Ouargla, de Ghardaïa ou de Beni-Abbès.
C'est risquer danger de mort. »
Mantille et l'Afrique du Nord
-()-o-
Les trois principuux pays qui ont entre-
tenu, ii 11 point de vue du tonnage, le plus
de relut ions mûrit inies avec Marseille sont
In (it-iiiide-itrettigiie, l'Algéiie et les Indes
britanniques. On u enregistré l'année der-
nière, comme chaque aimée dopuis la guer-
re, une diminution sensible du trnfic de la
plupart des marines marchandes étrangè-
res avec Marseille. Heureusement, les n,p-
dilicntions constatées pour divers puvillons
étrangers ont été plus que compensées par
les progrès remnrquahles de notre propre
marine et de notre développement culonial,
surtout en Afrique du Nord. Celle-ci ap-
porte chaque année ù Marseille de nou-
veaux éléments de trafic.
Notre grand port méditerranéen compte
donc surtout sur l'activité de notre flotte
l'oinnicrriale et sur notre expansion colo-
niale,– notamment sur notre expansion
africaine pour maintenir son rang actuel
vis-j't-vis des autres ports français et étran-
gers.
A noleir qu'il est entré il Marseille en 10536
un peu plus de (i.700 navires. Le nombre
de passagers embarqués a été de 787.000.
Les Joyeux" au Maroc
--()-Q-
En 1025, le bataillon d'Infanterie lôyère dAfri-
que participant aux opérations du Maroc a !
subi de nombreuses portes, En li),26, dans les
débuts de juin, une fraction de « joyeux » a été
désignée ù deux reprises différentes pour oceu-
per la nuit par surprise une position à l'est de
Tendonla, pour permettre le passage des trou-
pes. Objectif atteint sans un coup de feu. A par-
tir du 14 juin, la même unité enlève le poste de
Tendoula et prend place parmi les éléments de
la 12841 D. 1. Opérations des postes llallona, Ball-
Bihaine et Bub-Hessi. Le haut commandement
désigne les « joyeux » pour la construction de
ces postes, estimant que ceux-ci sont Idoine:,
et que le corps est un « entrepreneur gpÓda-
liste de ces genres de travaux n,
Pour satisfaire les chefs, cadres et ff joyeux »
sont à la tfiche, très rude en nuson de la cha-
leur tropicale et pendant les mois d'octobre et
fiovembrc à l'intempérie. YmU cl pluies lorrcn-
ioltes.
Malgré ces inconvénients, qui causent un cer-
tain retard, les travaux continuent pour se gar-
der en toute sécurité contre une attaque pré-
maturée en zone dissidente.
D'autre port, les autres corps sont rentrés il
t hivernage, au repos et couverts de gloire. Les
récompenses sont accordées d'une façon très
: largo,-non seulement à des sous-ofliciers jeu-
ncs nu Maroc, mais encore A des soldats.
Aux" Joyeux », rien, l'oyhli absolu, Et ce
pendant, bien que composés de tètes folles,
aventureuses, mais souvent, courageuses, les ba-
taillons de fe zéphirs n, de jadis ont contribué
ponr une large part à la conquête de notie
Afrique du Nord.
Quand demain après midi, le drapeau de Ma-
zagran entrera aux Invalides, en même temps
que V « Aigle » du Ier régiment de la (iarde Im-
périale, on se souviendra que ce drapeau de
Mazagran est celui du 1er bataillon d'infanterie
légère d'Afrique du « tl'r zéphir », dont deux
compagnies commandées par mièvre résistèrent
victorieusement en 1&W) à 15.000 Arabes pendant
6 jours.
Il faut que nos « Joyeux » du Maroc, dignes
successeurs des « Zéphirs » de Mazagran, soient
h l'honneur comme leurs camarades de com-
bat des autres régiments du Maroc.
Eugène Devaux
Le régime douanier
des vins tunisiens
Les Annales Coloniales ont signalé la réu-
nion au ministère des Affaires étrangères
d'une commission piésidée par le ministre
de l'Agriculture en vue de régler le diffé-
rend élevé depuis de longues années entre
les viticulteurs tunisiens et ceux du midi de
ta France sur les quantités de vins qui doi-
vent ou ne doivent pas être admises en fran-
chise dans la métropole. La question est
d'importance et sans doute même est-ce tout
le problème du régime douanier avec les co-
lonies qui est inclus dans la querelle pré-
sente.
La Commission, écrivions-nous le 7 fé-
vrier, n'a pas conclu, laissant le soin au
gouvernement de fixer le chiffre définitif
dans un avenir très prochain.
Elle avait bien, en effet, dans ses premiè-
ces réunions posé quelques principes, mais
il avait été impossible de s'entendre sur le
nombre d'hectolitres de vins à admettre en
France. Ce chiffre, jusqu'ici fixé à 500.000
hectolitres devait, sur la demande de nos
vignerons du Midi, se trouver diminué mal-
gré la progression du vignoble tunisien. Les
Tunisiens avaient cependant accepté de voir
légalement limiter au point où elle en est
leur culture de la vigne. Le sacrifice était
d'autant plus cruel que ces colons ayant, sur
la foi de la loi de 1890, planté - - a
se voyaient après tant d'efforts pour la mise
au point de leur vignoble, invités à s'occu-
per d'autre chose. L'accord n'ayant pu se
faire, le ministre de l'Agriculture et le Ré-
sident Général à Tunis ont cherché à arbi-
trer l'affaire en sMnspirant des formules ac-
ceptées sauf les chiffres - par la com-
mission.
L'esprit de conciliation des deux interlo-
cuteurs a permis d'arriver à l'entente qui
se traduira par un projet de loi à soumet-
trp, à la commission des douanes et au Par-
lement.
Comme contre-partie de l'engagement pris
par le gouvernement tunisien de limiter
étroitement les plantations nouvelles de vi-
gne, on admettra annuellement en France
550.000 hectolitres de vins titrant jusqu'à
15 degrés. En outre, seront admi s 12.000
hectolitres d'alcool de vin qui étaient jus-
qu'ici radicalement prohibés au même titre
que l'alcool étranger, ces 12.000 hectolitres
d'alcool correspondant à 100.000 hectolitres
de vin tunisien, ce (jui permettra, aussi long-
temps que la Tunisie 4i'aura pas les moyens
matériels de distiller cet alcool, d'introduire
leur quantité correspondante en vins.
Enfin, pour encourager, à défaut de la vi-
gne prohibée, des cultures complénwntaircs,
les fruits secs, les primeurs et le coton (en
période d'essai) entreront en franchise en
France.
Cet accord réglera ne varictur le régime
douanier franco-tunisien sur ces produits. Il
mettra fin à une situation qui avait ceci de
grave qu'elle décourageait les initiatives
françaises aux colonies à l'heure justement
où la France attend de la mise en exploita-
tion de son domaine d'outre-mer une amélio-
ration de son économie dans le présent et
une totale indépendance industrielle et ali-
mentaire dans l'avenir.
Les viticulteurs tunisiens et .ceux du midi
de la France vont-ils être également mécon-
tents de l'accord si péniblement réglé? D'au-
cuns disent, non sans bon sens, que cette
unanime mauvaise humeur serait le signe
certain que le problème est résolu selon la
plus stricte justice. Dans un procès, en effet,
que les parties soient également mécontentes
ou également satisfaites, c'est même chose,
du point de vue élevé où doit se placer
Thémis.
Nous ne citerons donc que pour mémoire
un vécu de la Chambre syndicale des Négo-
ciants en boissons de la Loire tendant à ce
que le le contingent des vins tunisiens admis
à l'importation soit doublé au lieu d'être
diminué ». « C'est, ajoutait ce vceu, le seul
moyen, la récoite étant déficitaire, d'abaisser
le prix du vin sans risques pour les produc-
teurs français. »
Cela, c'était llir point de vue d,l consom-
mateur.
P. S. Mais une réconfortante nouvelle
nous parvient : hier, la Commission de sur-
veillance des prix s'est réunie à la préfec-
ture de police, sous la présidence de M. Mo-
rain et a entendu un rapport, entre autres,
de M. Lavayssé sur les causes de la hausse
considérable intervenue sur le vin.
M. Gourdault, président de la Chambre
syndicale du Commerce en gros des vins,
prenant la parole à ce propos, a suggère
quelques mesures propres à amener la
baisse : suppression de la taxe d'importa-
tion des vins d'Algérie ; augmentation du
contingent d'importation des vins de Tunisie
et des vins de Grèce ; développement de
l'importation des vins d'Espagne.
11 y a tout lieu de croire que le Conseil
des ministres, lorsqu'il prendra sa décision
relative aux vins de Tunisie, s'inspirera par-
tiellement de l'esprit de ce vou, qui est ce-
lui de tous les consommateurs.
A l'Académie des Sciences
--0-0-
La foudre en boule
Etant donné les dangereux effets de lo
foudre en Afrique Equatoriale, il n'est pas
sans intérêt de signaler les résultats du tra-
vail que M. Mathias vient de piéscnter a
l'Académie des Sciences, sur la foudre en
boule.
On a observé que certains éclairs globu-
laires s'évanouissent sans bruit, tandis que
d'autres se décomposent avec explosion. M.
Mathias rapproche ce phénomène de celui
des pièces d'artifice, dont les unes fusent
doucement, tandis que les autres détonent
avec violence, selon la rapidité de la com-
bustion. Il montre, en appliquant les lois
des chaleurs spécifiques et de la pression
électrostatique, que les globes es plus dan-
gereux sont ceux de couloir rouge, les glo-
bés de couleur jaune, dont la température
est plus élevée, étant au contraire moins
à redouter.
––-–
AUX IIKKR1DHS
On annonce de Port-Vila (Nouvelles-Hé-
brides) d'importantes secousses sismiques.
L'exportation du cheptel
du Soudan Français en 1926
-0-0--
Le nombre des animaux exportés du Sou-
dan français est de plus en plus important.
Les gios clients de l'année i-kl < nt été les
colonies anglaises limitrophes qui hénéfi-
cialent de la hausse de la tnrc. La colonie
du Sénégal dont la population indigène con-
somme beaucoup plus de viandv que celle
des autres colonies parce que Je nombre des
salariés ou évolues y est plus grand qu'ail-
leurs, figure également en bonnt place au
rang des importateurs. Les animaux qui lui
sont destinés proviennent en grande partie
des cercles de Nioro et de Nara et aussi de
Bamako où les animaux de la région de Ma-
cina Est viennent transhumer. Ajoutons que
le Cheptel mauritanien assure aussi la con-
sommation de viande au Sénégal.
Les colonies anglaises sont surtout ravi-
taillées par les achats faits dans l's cercles
de Mopti, du Iacina et de Gao. Du cet de
de Mopti sont sortis, pendant le lU semestre
tf)26, 12.450 bœufs visités au départ ; le
chiffre des animaux non \"io;ih<; ert évidem-
ment important. De Gao, on compte en
moyenne 200 bœufs par mois et i.'xo mou-
tons et chèvres. Par Kayes le nombre des
animaux visités avant le départ au Sénégal
a diminué du quart ; il est probable que
beaucoup passent directement en Mauritanie,
pour rejoindre ensuite la rou'e '_ara\'anièrc
qui suit le fleuve t< Sénégal Il jusqu'à Podor
où elle le franchit pour continuer sur 1 ouga.
Mais un autre procédé d'évai u.ition com-
mence à être employé : c'est celui de la voie
ferrée dont le prix de transport n'e-t plus
prohibitif depuis que la valeur des animaux
a considérablement augmcDté. Il n'ft pas
rare que les îxiufs achetés à KayC'!- » t à Ba-
mako où les prix sont infricur" à ceux de
Kayes soient payés au Sénégal de (lO à 1.000
francs. De nombreux traitants intérêts par
les gains possibles s'adonnent maintenant au
commerce des bovidts.
Dépêches de l'Indochine
Relus de payer l'imptt
llleil
rhinchine et ijmuju's en c'rcl's pnliiiqiws
sans f,."¡,"f'! légale, ri obéissant au Kiruo-
wiiujluny, (tnl refusé d'acquitter leur impôt
perso n net.
Le statut de Tanger
0
Arrivés avenl-hier soir, les délégués es-
pagnole ont été l'el;lI nu Ijuui d'Ursuy avec
leurs collègues fronçais, par M. Mruuid,
Ministre des Affaires étrangères et par M.
Burllaelul, secrétaire général du nnn stère
des Affairée étrangères. M. liriand a sou-
haité la bienvenue aux déiégiies espagnols.
Il u ouvert officiellement lu Confér» ii ministre ne prend pas part à ces négocia-
tions. M. (JiiiP.onès de Léon, ambassadeur
d'Espagne à Paris cl chef de la délégation
espagnole a répondu mi salut de M. Hrinnd.
A l'issue de cette séance qui a été de pure
forme, M. Itriand a olfert. le thé aux mem-
bres dets deux délégations. Aujourd'hui, HU-
ra lieu une première prise de contact entre
M. de Beaumarchais, directeur des affaires
politiques, et M. d<- f.niver, dirullaiies marocaines au ministère 1 spagnol.
C'est seulement lundi que la délégation es-
pagnole remetIrii 1111 mémoire où seront ex-
son
gouvernement. Ainsi cnminencinint les vé-
ritables pourparlers. <>n croit qu'ils durc-
ront assez longtemps comme d'ailleurs
ceux de l!r.?:l, car ils porteront souvent sur
îles questions technique nécessitant des
éclaircissements ;i prendre siùl .1 Madrid,
soit à Tanger.
M. llriand. interrogé par les journalistes,
il exprimé l'espoir que les conv- rsations
pourront aboutir à un accord dans /«• cadre
"Hcs Imités et conventions en vigueur.
Cette expression correspond exactement
la Ihèse française.
Ce matin, M. de Beaumarchais, Je IWU-
veau directeur politique, a eu un entretien
préliminaire avec le chef de Iii délégation
espagnole, M. Aginrre de Caivrc : lundi
prochain, les délégués espagnols remettront
à la délégation française des îm-moranda
expliquant les vieux et revend;eatie!is du
gouvernement de Madrid. Alors, la négo-
ciation proprement dite s'engagera.
Il serait donc téméraire de se prononcer
aujourd'hui sur t.'s intentions de îTVpagne.
A Ranger
–o–
Le budget (Il- la zone internationale
1.'administration de la zone de langer
précise que, de tous les pomis du nord
marocain placés en dehors de !a :one tran-
eaise, Tanger e.sl le seul où l'ordre n'ait
jamais subi de troubles. Kn ce qui < uneerne
le budget, l'administration fait, ressortir
des excédents considérables.
L'excédent de 1 '.♦V,» est de francs ;
l'excédent de ll.'2() de i- millions : le nudget
de 1927 se présente sous le même aspect,
sans aucune luxation supplémentaire.
Le budget de Tanger e.st considéré par-
I lout comme en équilibre, quoique les îminYls
| soient, restés légers.
:
Congrès international
contre l'impérialisme colonial
l e enn^ivs international contre j pression
coloniale et l'impérialisme se lien.i'-; >c.i Palais
d'Kiniioiie. à Bruxelles, du 10 an !.'• curant.
l'ordre du jour :
I. 1 politique impérialiste c,dutiiaïe et ses
eon^eqnen-es ;
I e mouvement de 1:S ration te - peuples
opprimés et l'aide < i u mouvement oinri-r dans
les pays impérialistes :
J. la coordination des mouvements natio-
naux de lilx'Tation et du mouvement. r.ii\ricr
dans les pays coloniaux et impérialistes :
V. I a création d'une organisation mondiale
permanente contre l'oppression coloniale et l'im-
périalisme. en vue de la concentration «1rs for-
ces le^ mouvements nationaux de bivration el
du mouvement ouvrier dans tous les pv»;
l Kl tu sa u P 1 n i4 ! L'u un*
JOURNAL QUOTIDIEN
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U supplément illustré i
Ub m 9 Utiê IM«U
France et
Wenles - - Il§ Io 6S » Ii.
Étrtofer 110 » 100 » a a
On l'UotM au» frais Omm
tons ta§ auwni de Pute.
Le problème monétaire aux colonies
Dans le discours, prononcé le 2 décembre
dernier, par M. le Gouverneur Général Carde,
devant le Conseil de Gouvernement de l'A.
O. on trouve un remarquable exposé
du plan de mise en valeur de notre grand
Gouvernement général africain, pour les cinq
années prochaines. Ports et rades, voies fer-
rées, irrigations en fournissent la matière.
Malgré tout l'intérêt de cet exposé je n'en
veux retenir, aujourd'hui, que la conclusion
que je reproduis, textuellement, à dessein :
« J'hésite, dit le Gouverneur Général, à
vous donner un chiffre d'estimation de la
dépense en raison des fluctuations des prix
Ce que je puis avancer, c'est nue si les condi-
tions économiques ne sont pas bouleversées,
et si, surtout, les prestations en nature inter-
viennent dans une proportion qui ne dépas-
sera d'ailleurs pas 30 du coût total, le
programme peut et doit s'exécuter. 1
l'ar ailleurs, dans le discours prononce
par M. le Gouverneur Général Antonetti, à
l'ouverture de tu session de décembre du
Conseil de Gouvernement de l'A. E. F., je re-
lève, à la fin de l'exposé financier, des obser-
vations qu'il me parait utile de rapprocher
îles précédentes.
M. Antonetti, après avoir montré les grands
j> ogrès réalisés dans le domaine financier,
tjui lui permettent de dire, avec quelque
orgueil, très justifié : « Ainsi, non seulement
le budget général s" tquilibrera sans subven-
tion, mais, pour la première fois, il pourra
terser à la Métropole, l'impôt afférent à
ses emprunts, soit 1.674.790 fr. 90, et com-
mencer à rembourser les avances reçues anté-
rieurement. »
Mais, hélas, tout comme M. Car(le, M. An-
tonetti doit terminer son exposé par tle pru-
dentes réserves :
Malgré les résultats déjà acquis, dit-il,
je n'oserais affirmer que nous soyons déga-
gés de tous nos embarras financiers. Dans
une période comme celle que nous traversons,
il y a place pour bien des surprises, provo-
quées aussi bien par une forte revalorisation
du franc qui, faisant baisser les frix des pro-
duits exportés, pourrait amener une réduction
de la production, que par une dévalorisation
fui augmenterait nos ¡¿penses.
Ainsi se trouvent mis en valeur, dans ces
documents officiels, tous les inconvénients de
l'instabilité monétaire de la Métropole, pour
nos deux grandes possessions africaines, et
c'est à nouveau toute la question de l'auto-
nomie ou de l'assimilation monétaire, dans
nos colonies, qui est posée.
L'économiste belge, M. de Launay, qui le
premier, je crois, a montré comment le pro-
blème s'est posé à la suite de la guerre, en
a indiqué les termes avec la plus parfaite
netteté :
c En renonçant, dit cet auteur, à imposer
à ses colonies son papier monnaie, la mé-
tropole leur évite les dommages d'un change
déprimé, elle leur laisse la possibilité de
compléter leur outillage if des conditions fa-
vorables, elle leur permet de tirer parti de
la position privilégiée qu'occupe toujours en
péiiode de crise monétaire générale un pays
qui a des excédents d'exportations. »
Les faits actuels, concernant l'A.O.F. et
t'A.E.F. me paraissent illustrer, de façon
saisissante, ces principes généraux, en'met-
tant en valeur tous les inconvénients d'une
trop complète assimilation monétaire entre
la métropole et les colonies.
Pourtant la doctrine de l'assimilation con-
tinue à garder la faveur courante, dans nos
milieux coloniaux.
Certains faits récents poirraient laisser
croire le contraire. Mais il sont trompeurs.
Ainsi la création de la banque d'émission
de Madagascar, comme l'installation, au
cours de l'année 1926, de la banque de
l'Afrique occidentale en A.E.F., paraissent
marquer une tendance nette vers le régime
de l'autonomie. On a pu rapatrier, ainsi, des
sommes qu'on dit très importantes de billets
de la Banque de France
Mais, en même temps qu'on prenait ces
mesures d'émancipation apparentes, on s'ef-
forçait de rattacher étroitement les institu-
tions nouvelles à l'économie monétaire métro-
politaine. Ainsi, la banque de Madagascar
peut émettre des billets au porteur et à vue.
Le montant des billets en circulation doit
tou jours être représenté, pour le tiers au
moins, par une encaisse. Mais cet honunage
étant rendu aux principes, les statuts s'em-
pressent d'ajouter que l'encaisse consistera
« soit en or sur la base de la définition mo-
nétaire du franc, soit en devises étrangères
convertibles en or au taux de parité, soit en
Bionnaies métalliques ayant force libératoire
en France, soit en un crédit dans un compte
spécial au Trésor sans intérêt. » Le soutien
de la circulation par l'encaisse devient pure-
ment fictif, puisqu'il peut dépendre soit de
ta valeur réelle des monnaies métalliques,
Ayant force libératoire en France, soit d'un
simple crédit au Trésor. -
Mais on est allé plus loin : les billets émis
par la Banque de Madagascar bénéficieront
du cours forcé aussi longtemps que les bil-
lets de la Banque de France en bénéficie-
tont eux-mêmes.
D'autre part, un compte courant est éta-
bli entre la Banque de Madagascar et le Tré-
sor. Tant que ce compte fonctionnera, la
Banque devra effectuer, de la colonie dans
ta métropole, ou inversement, au pair et sans
aucune limitation, tous transferts postaux ou
télégraphiques. Enfin, pendant toute cette
période, les billets de la Banque de Mada-
gascar pourront être échangés, par les par-
ticuliers, aux guichets de la Banque, contre
un transfert sur France remboursable en bil-
lfets de la Banque de France, au pair.
On le voit, l'indépendance monétaire de
la banque est purement nominale. Les bil-
lets de la nouvelle banque augmentent sim-
plement le volume de la circulation fidu-
ciaire rattachée, directement ou indirecte-
ment, au système métropolitain : les billets
de la Banque de France rapatriés de Ma
dagascar ont été remplacés par d'autres qui
n'ont pas, au fond, un autre soutien.
On pourra en dire autant des 16 millions
de billets de la Banque de l'Afrique Occi-
dentale mis en circulation en 1926, dans
l'A. E. F., quand la Banque de rA, O. F.
aura été soumise au même régime que la
Banque de Madagascar.
Le régime monétaire colonial français
constitué ainsi au hasard des circonstances,
paraît donc tendre vers quatre types profon-
dément différents :
Celui des 4 vieilles colonies qui repose,
théoriquement, sur le principe de l'autono-
mie, mais qui, en fait, est lié à celui de la
métropole, depuis le décret du 4 août 1914,
approuvé par la loi du 12 août 1919, qui a
établi le cours forcé et supprimé, en fait,
toute couverture de l'émission par l'encaisse;
Celui de la Banque de l'Indochine qui
constitue un institut d'émission vraiment in-
dépendant;
Celui de l'Algérie, Tunisie, Maroc,
A. O. F. et Madagascar très étroitement rat-
taché au système métropolitain;
Enfin, celui des colonies comme la Nou-
vel le-Calé* Ion ie, l'Océanie, Saint-Pierre et
Miquelon qui n' ont point de régime moné-
taire propre et qui sont, purement et sim-
plement, soumis au régime de la métro-
pole.
Mais cette division n'a aucun fondement
économique. Peut-être pourrait-on y mettre
un peu d'ordre en partant d'une idée sim-
ple comme cette-ci : Le régime d'autonomie
monétaire convient aux colonies dont le dé-
veloppement doit se faire, normalement, en
dehors du cadre de l'économie métropoli-
taine; et celui de l'assimilation aux autres.
On rangerait alors, dans la première caté-
gorie. les colonies comme l'Indochine, Ma-
dagascar, les Antilles, les colonies d'Océa-
nie ; dans la seconde, l'Afrique Mineure.
L'A. O. F. et l'A. E. F. pourraient être
rangées dans l'une ou l'autre catégorie sui-
vant la conception que l'on se ferait de leur
avenir économique prochain. Pour ma part,
je les classerais, pour une longue période
encore, dans Ja première catégorie.
Etimnnm Antonmlli,
Député de la Haute-Savoie, protêt'
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
DÉPARTS
M. Lucien Saint. Résident Général de
France à Tunis, s' est embarqua hter. à Mar-
seille. à bord du Gouocrneur-ùénéral-Grévy,
pour rejoindre son poste.
♦
• ♦
Ainsi ue nous l' avons annoncé, M. Marcel
Olivier, Gouverneur Général de Madagascar,
a quitté Paris hier soir à 8 h. 05, se rendant
à Monoblet (Gard) avec Mme Ollivier et leurs
deux enfants. Un grand nombre de personnali-
tés coloniales s'étaient rendues à la gare de
Lyon pour saluer le Gouverneur Général et sa
famille. *-
Rappelons que M. Marcel Olivier doit
s'embarquer le 17 février à Marseille sur
| Explorateur-G ranJiJier.
Le Gouverneur Général aurait l'intention de
faire escale à Lourenço-Marqués (chef-lieu du
Mozambique portugais) avant de gagner la
Grande lie, pour essayer d'obtenir du Gou-
verneur l'autorisation de recruter, en Mozam-
bique, de la main-d' œuvre indigène à destina-
tion de Madagascar.
Les Etats-Unis veulent acquérir
les Antilles françaises et anglaises
00
M. Fish, membre du Congrès, dans un
discours qu'il a prononcé le 9 février cou-
rant, a proposé l'acquisition par les Etats-
Unis de toutes les possessions françaises et
britanniques dans la mer des Antilles. L'ai-
gent provenant de cette opération serait con-
sacré à couvrir les dettes françaises et an-
glaises envers l'Amérique.
M. Fish assure que ce serait là un déve.
loppement logique de la doctrine de Monroe.
Depuis l'armistice de 1918 les Etats-Unis
n'ont cessé de manifester leur désir d'ac-
Suérir les Antilles françaises. Des hommes
d'affaires d'abord ont fait une véritable cam-
pagne dans la presse pour les revendiquer et
quelques hommes politiques ensuite se sont
faits l'écho de ces suggestions. Cette fois,
c'est un membre du Congrès de Washington
qui propose ouvertement la cession. Nous
'n'avons pas qualité pour préjuger de l'opi-
nion de l'Angleterre sur cette proposition.
Mais l'opinion française n'a cesse de se pro-
noncer contre toute cession, les colonies
françaises n'étant as à vendre, comme la
déclaration en a été faite plusieurs fois à
la tribune du parlement.
A la Société des Nations
Commission des mandats
Au coure de la session qui s'ouvrira tt
Genève le 7 mars prochain, le Conseil
prendra connaissance du rapport de la
Commission des mandats sur sa situation
en novembre 1926. A cette session, il
aura à s'occuper de l'audition éventuelle
dos auteurs de pétitions par la Commisaifm
des mandats.
Justes doléances
-+0--
Le chemin de fer Tananarive
côte Est est toujours l'objet de cri-
tiques. Les Chambres de Commerce
de' Tananarive et de lantetave- ont encore -?
récemment formulé lekrs doléances à l'Ad-
ministration qui a dit reconnaître que ce ser-
vice subit une crise qui porte un sérieux pré-
judice à la grande (le. Cette crise se traduit
par des retards exagérés :,les marchandises
qui devraient descendre à la Cote en 10 jours
mettent plus de 30 jours pour y parvenir.
Le débit du chemin de fer est nettement in-
suffisant. Puis il y a le manque de maté-
riel et surtout de locomotives.
Ces faits regrettables proviennent des re-
tards dans l'exécutiopt des commandeï de
matériel faites en France, puis certaines
caisses contenant les différents organes d une
même machine arrivent les unes sans les
autres, certaines pièces importantes man-
quent, pas mémede plans de montage. L'ou-
tillage des gares aussi est notoirement insu f-
fisant car les crédits manquent dans ce ser-
vice et des mesures radicales et définitives
ne peuvent y être prises.
Il y a aussi une crise de personnel. Les
agents européens sont seulement recrutés à
la dernière classe, avec des soldes insuffi-
sanies, aussi VAdministration n'enregistre
pas une seule candidature. Quant au person-
nel indigène il ne donne guère satistiction
et le chef de service n'a malheureusement
pas le pouvoir de sanctionner les fautes.
/t' dois ajouter qu'il existe aussi une ques-
tion de budget : quand les recettes (.nt ali-
menté suivant un taux fixé les fonds de
roulement et le fonds spécial destini aux
travaux et au matériel, l'excédent rtt versé
à la caisse des réserves de la Colonie. Il se
trouve donc perdu pour le service du che-
min de fer, dont les agents arrivent à se
désintéresser des résultats. C'est ainsi que
mécaniciens et chauffeurs eux-mêmes ne
perçoivent aucune prime de bon rendement.
Toutes ces raisons prouvent la nccessiîé
d'une réorganisation complète de ce ser-
via. Les Chambres de commerce demandent
notamment qu'il jouisse d'un budget auto-
nome et que le chef de service du personnel,
apte à recruter les agcII/s, puisse les muter
et sanctionner les fautes commises.
Maurice Souilloux-Lafont
Député au Finistère.
Vocu-PrtitUo« de la Chambre,
1 la CmmIssIm it l'Algérie,
des totales et des Fr olecUrats
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Pays de Protectorat s'est réunie au-
jourd'hui, à 15 heures.
A l'ordre du jour figurent :
1 ° Désignatioi de rapporteurs pour avis:
Pour lf projet 3816 ayant pour objet :
IOle rachat de voies ferrées d'intérêt local
de l'Algérie; 20 le classement de voies fer-
rées d'intérêt local dans le réseau des che-
mins de fer d'intérêt général de la Colonie ;
Pour le projet 3817 relatif aú rachat de
la ligne d'intérêt général secondaire de Bône
à Aïn-Mokra (département de Constantine).
20 Affaires diverses.
t'A. VIATION COLONIALE
Le réseau aérien Latécoère
L'activité du réseau aérien des lignes aé-
riennes Lutécoèro ne s'est pus ralentie au
cours de l'année écoulée, ainsi qu'il est fa-
cile d'en jueex par la lecture (les statisti-
ques de llfejubg.er par la lecture uea statisti-
Voici comment se résume l'activité du tra-
fic de ce réseau pendant l'année 1920 :
2.158.570 kilomètres parcourus ; 5.426 passa-
gers transportés, ainsi que 6.149.489 corres-
pondances aériennes, d'un poids total de
110 tonnes ; enlln, 145 tonnes de message-
ries.
Par ces chiffres, on peut juger de l'impor-
tance et de la place de tout premier plan
qu'occupent les lignes Latécoère dans les
relations de la France avec l'Algérie, le Ma-
roc et l'Afrique Occidentale; Française.
Depuis le début de leur exploitation jus-
qu'à ce jour, les avions de cette Compa-
gnie ont parcouru 11.150.000 kilomètres et
ont transporté près de 23 millions de let-
tres.
Lepcommandant Guilbaud
Le lieutenant de vaisseau Guilbaud, qui
participait au raid France-Madagascar avec
le lieutenant de vaisseau Bernard, et qui
avait dû* s'arrêter dans la région des Grands
Lacs nfricains, est arrivé à Khartoum le 8
février à 13 heures à bord de son hydra-
vion.
Le lieutenant de vaisseau est reparti de
Khartoum pour Dongola.
Un cdblogramme reçu au Ministère des
Colonies confirme que le lieutenant de vais-
seau Guilbaud a amerri le 24 janvier à
Ban qui, le 28 il parvenait à Stanleyville
(Congo belge), d'où il est reparti le 30 jan-
vier pour Kildu à 400 kilomètres au sud de
Stanleyville.
Tunis-Antibes
L'hydravion assurant la liaison entre la
France et l'Afrique du Nord, parti hier
de Tunis, à 8 heures, à destination d An-
tibes, ayant à bord passagers et poste, a
dû se réfugier, par suite du mauvais temps,
sur 11's côtes de Coree.
A 12 h. 20, on signalait son amerrissage,
qui s'est effectué sans incident, malgré la
tempête, au cap Ronifacio. L'hydravion re-
partira dès que le temps le permettra.
uiKctiiiRkKxrfirktikMe
Le Renavy ayant à bord le duc et la dù-
chesse d'York, est arrivé près ile Nuhuhiva
aux ifcs Marquises.
(Par dépêche.)
Le Président de la République
en Algérie en 1930
--Q-O-
Les représentants de t Atgérie ont été reçus
hier matin par M. Gaston LJomergue. prési-
dent de la République, auquel-ils ont fait paît
du désir de la population qu'ils représentent
de voir le Président de la République se ren-
dre, en 1930, en Algérie.
Cette visite donnera lieu à de très impor-
tantes manifestations destinées à célébrer le
centenaire de la prise d'Alger et de l'arrivée
des Français de l'autre côté de la Méditerra-
née.
M. Gaston Doumergue a répondu favora-
ablement à cette invitation.
Les produits importés d'Algérie
- .o--
M. Raymond Poincaré, président du Con-
seil, a' reçu hier matin les parlementaires
d'Algérie, qui lui ont communiqué les pro-
testations unanimes des Chambres de Com-
merce, des Chambres d'Agriculture et des
Associations commerciales agricoles d'Algé-
rie, au sujet de l'application en France aux
produits importés * d'Algérie, qui payent
déjà la taxe à l'importation de 2 %, d'une
autre taxe de même taux sur le chiffre d'af-
faires.
Le président du Conseil a donné aux dé-
légués l'assurance que leur réclamation sè-
rait examinée par le gouvernement avec le-
vif désir de donner satisfaction aux Algé-
riens, à l'occasion du budget de 1928, l'équi-
-libre de celui de 1927 ne pouvant être, dans
là pensée du gouvernement, l'objet d'aucune
révision
LA ce MISE EN VALEUR"
–0-0–
M. Poincaré, président du Conseil, inau-
gurant la quatrième session du Conseil na-
tional économique, a signalé dans son dis-
cours divers, rapports qu'il avait lus avec
un vif intérêt ; il a indiqué, notamment,
ceux de MM. Million, Boucherot, Gaston
Lévy et Megglé sur la mise en valeur des
colonies et sur les. marchés coloniaux.
Danger de mort!
–0-0–
Une camionnette-automobile vient d'être
attaquée dans l'Extrême-Sud algérien, par
une bande de pillards. Le fait, parait-il, ne
serait pas unique. C'est pourquoi la Direc-
tion des Territoires du Sud public le com-
muniqué suivant :
« De ce que le lieutenant Estienne a tra-
versé le Sahara avec une automobile de
6 CV, on a conclu que ce voyage était à la
portée de tout le monde. C'est méconnaître
complètement la réalité, pour des touristes
isoles, que d'entreprendre en auto un voyage
transsaharien ou même saharien au sud
d'Ouargla, de Ghardaïa ou de Beni-Abbès.
C'est risquer danger de mort. »
Mantille et l'Afrique du Nord
-()-o-
Les trois principuux pays qui ont entre-
tenu, ii 11 point de vue du tonnage, le plus
de relut ions mûrit inies avec Marseille sont
In (it-iiiide-itrettigiie, l'Algéiie et les Indes
britanniques. On u enregistré l'année der-
nière, comme chaque aimée dopuis la guer-
re, une diminution sensible du trnfic de la
plupart des marines marchandes étrangè-
res avec Marseille. Heureusement, les n,p-
dilicntions constatées pour divers puvillons
étrangers ont été plus que compensées par
les progrès remnrquahles de notre propre
marine et de notre développement culonial,
surtout en Afrique du Nord. Celle-ci ap-
porte chaque année ù Marseille de nou-
veaux éléments de trafic.
Notre grand port méditerranéen compte
donc surtout sur l'activité de notre flotte
l'oinnicrriale et sur notre expansion colo-
niale,– notamment sur notre expansion
africaine pour maintenir son rang actuel
vis-j't-vis des autres ports français et étran-
gers.
A noleir qu'il est entré il Marseille en 10536
un peu plus de (i.700 navires. Le nombre
de passagers embarqués a été de 787.000.
Les Joyeux" au Maroc
--()-Q-
En 1025, le bataillon d'Infanterie lôyère dAfri-
que participant aux opérations du Maroc a !
subi de nombreuses portes, En li),26, dans les
débuts de juin, une fraction de « joyeux » a été
désignée ù deux reprises différentes pour oceu-
per la nuit par surprise une position à l'est de
Tendonla, pour permettre le passage des trou-
pes. Objectif atteint sans un coup de feu. A par-
tir du 14 juin, la même unité enlève le poste de
Tendoula et prend place parmi les éléments de
la 12841 D. 1. Opérations des postes llallona, Ball-
Bihaine et Bub-Hessi. Le haut commandement
désigne les « joyeux » pour la construction de
ces postes, estimant que ceux-ci sont Idoine:,
et que le corps est un « entrepreneur gpÓda-
liste de ces genres de travaux n,
Pour satisfaire les chefs, cadres et ff joyeux »
sont à la tfiche, très rude en nuson de la cha-
leur tropicale et pendant les mois d'octobre et
fiovembrc à l'intempérie. YmU cl pluies lorrcn-
ioltes.
Malgré ces inconvénients, qui causent un cer-
tain retard, les travaux continuent pour se gar-
der en toute sécurité contre une attaque pré-
maturée en zone dissidente.
D'autre port, les autres corps sont rentrés il
t hivernage, au repos et couverts de gloire. Les
récompenses sont accordées d'une façon très
: largo,-non seulement à des sous-ofliciers jeu-
ncs nu Maroc, mais encore A des soldats.
Aux" Joyeux », rien, l'oyhli absolu, Et ce
pendant, bien que composés de tètes folles,
aventureuses, mais souvent, courageuses, les ba-
taillons de fe zéphirs n, de jadis ont contribué
ponr une large part à la conquête de notie
Afrique du Nord.
Quand demain après midi, le drapeau de Ma-
zagran entrera aux Invalides, en même temps
que V « Aigle » du Ier régiment de la (iarde Im-
périale, on se souviendra que ce drapeau de
Mazagran est celui du 1er bataillon d'infanterie
légère d'Afrique du « tl'r zéphir », dont deux
compagnies commandées par mièvre résistèrent
victorieusement en 1&W) à 15.000 Arabes pendant
6 jours.
Il faut que nos « Joyeux » du Maroc, dignes
successeurs des « Zéphirs » de Mazagran, soient
h l'honneur comme leurs camarades de com-
bat des autres régiments du Maroc.
Eugène Devaux
Le régime douanier
des vins tunisiens
Les Annales Coloniales ont signalé la réu-
nion au ministère des Affaires étrangères
d'une commission piésidée par le ministre
de l'Agriculture en vue de régler le diffé-
rend élevé depuis de longues années entre
les viticulteurs tunisiens et ceux du midi de
ta France sur les quantités de vins qui doi-
vent ou ne doivent pas être admises en fran-
chise dans la métropole. La question est
d'importance et sans doute même est-ce tout
le problème du régime douanier avec les co-
lonies qui est inclus dans la querelle pré-
sente.
La Commission, écrivions-nous le 7 fé-
vrier, n'a pas conclu, laissant le soin au
gouvernement de fixer le chiffre définitif
dans un avenir très prochain.
Elle avait bien, en effet, dans ses premiè-
ces réunions posé quelques principes, mais
il avait été impossible de s'entendre sur le
nombre d'hectolitres de vins à admettre en
France. Ce chiffre, jusqu'ici fixé à 500.000
hectolitres devait, sur la demande de nos
vignerons du Midi, se trouver diminué mal-
gré la progression du vignoble tunisien. Les
Tunisiens avaient cependant accepté de voir
légalement limiter au point où elle en est
leur culture de la vigne. Le sacrifice était
d'autant plus cruel que ces colons ayant, sur
la foi de la loi de 1890, planté - - a
se voyaient après tant d'efforts pour la mise
au point de leur vignoble, invités à s'occu-
per d'autre chose. L'accord n'ayant pu se
faire, le ministre de l'Agriculture et le Ré-
sident Général à Tunis ont cherché à arbi-
trer l'affaire en sMnspirant des formules ac-
ceptées sauf les chiffres - par la com-
mission.
L'esprit de conciliation des deux interlo-
cuteurs a permis d'arriver à l'entente qui
se traduira par un projet de loi à soumet-
trp, à la commission des douanes et au Par-
lement.
Comme contre-partie de l'engagement pris
par le gouvernement tunisien de limiter
étroitement les plantations nouvelles de vi-
gne, on admettra annuellement en France
550.000 hectolitres de vins titrant jusqu'à
15 degrés. En outre, seront admi s 12.000
hectolitres d'alcool de vin qui étaient jus-
qu'ici radicalement prohibés au même titre
que l'alcool étranger, ces 12.000 hectolitres
d'alcool correspondant à 100.000 hectolitres
de vin tunisien, ce (jui permettra, aussi long-
temps que la Tunisie 4i'aura pas les moyens
matériels de distiller cet alcool, d'introduire
leur quantité correspondante en vins.
Enfin, pour encourager, à défaut de la vi-
gne prohibée, des cultures complénwntaircs,
les fruits secs, les primeurs et le coton (en
période d'essai) entreront en franchise en
France.
Cet accord réglera ne varictur le régime
douanier franco-tunisien sur ces produits. Il
mettra fin à une situation qui avait ceci de
grave qu'elle décourageait les initiatives
françaises aux colonies à l'heure justement
où la France attend de la mise en exploita-
tion de son domaine d'outre-mer une amélio-
ration de son économie dans le présent et
une totale indépendance industrielle et ali-
mentaire dans l'avenir.
Les viticulteurs tunisiens et .ceux du midi
de la France vont-ils être également mécon-
tents de l'accord si péniblement réglé? D'au-
cuns disent, non sans bon sens, que cette
unanime mauvaise humeur serait le signe
certain que le problème est résolu selon la
plus stricte justice. Dans un procès, en effet,
que les parties soient également mécontentes
ou également satisfaites, c'est même chose,
du point de vue élevé où doit se placer
Thémis.
Nous ne citerons donc que pour mémoire
un vécu de la Chambre syndicale des Négo-
ciants en boissons de la Loire tendant à ce
que le le contingent des vins tunisiens admis
à l'importation soit doublé au lieu d'être
diminué ». « C'est, ajoutait ce vceu, le seul
moyen, la récoite étant déficitaire, d'abaisser
le prix du vin sans risques pour les produc-
teurs français. »
Cela, c'était llir point de vue d,l consom-
mateur.
P. S. Mais une réconfortante nouvelle
nous parvient : hier, la Commission de sur-
veillance des prix s'est réunie à la préfec-
ture de police, sous la présidence de M. Mo-
rain et a entendu un rapport, entre autres,
de M. Lavayssé sur les causes de la hausse
considérable intervenue sur le vin.
M. Gourdault, président de la Chambre
syndicale du Commerce en gros des vins,
prenant la parole à ce propos, a suggère
quelques mesures propres à amener la
baisse : suppression de la taxe d'importa-
tion des vins d'Algérie ; augmentation du
contingent d'importation des vins de Tunisie
et des vins de Grèce ; développement de
l'importation des vins d'Espagne.
11 y a tout lieu de croire que le Conseil
des ministres, lorsqu'il prendra sa décision
relative aux vins de Tunisie, s'inspirera par-
tiellement de l'esprit de ce vou, qui est ce-
lui de tous les consommateurs.
A l'Académie des Sciences
--0-0-
La foudre en boule
Etant donné les dangereux effets de lo
foudre en Afrique Equatoriale, il n'est pas
sans intérêt de signaler les résultats du tra-
vail que M. Mathias vient de piéscnter a
l'Académie des Sciences, sur la foudre en
boule.
On a observé que certains éclairs globu-
laires s'évanouissent sans bruit, tandis que
d'autres se décomposent avec explosion. M.
Mathias rapproche ce phénomène de celui
des pièces d'artifice, dont les unes fusent
doucement, tandis que les autres détonent
avec violence, selon la rapidité de la com-
bustion. Il montre, en appliquant les lois
des chaleurs spécifiques et de la pression
électrostatique, que les globes es plus dan-
gereux sont ceux de couloir rouge, les glo-
bés de couleur jaune, dont la température
est plus élevée, étant au contraire moins
à redouter.
––-–
AUX IIKKR1DHS
On annonce de Port-Vila (Nouvelles-Hé-
brides) d'importantes secousses sismiques.
L'exportation du cheptel
du Soudan Français en 1926
-0-0--
Le nombre des animaux exportés du Sou-
dan français est de plus en plus important.
Les gios clients de l'année i-kl < nt été les
colonies anglaises limitrophes qui hénéfi-
cialent de la hausse de la tnrc. La colonie
du Sénégal dont la population indigène con-
somme beaucoup plus de viandv que celle
des autres colonies parce que Je nombre des
salariés ou évolues y est plus grand qu'ail-
leurs, figure également en bonnt place au
rang des importateurs. Les animaux qui lui
sont destinés proviennent en grande partie
des cercles de Nioro et de Nara et aussi de
Bamako où les animaux de la région de Ma-
cina Est viennent transhumer. Ajoutons que
le Cheptel mauritanien assure aussi la con-
sommation de viande au Sénégal.
Les colonies anglaises sont surtout ravi-
taillées par les achats faits dans l's cercles
de Mopti, du Iacina et de Gao. Du cet de
de Mopti sont sortis, pendant le lU semestre
tf)26, 12.450 bœufs visités au départ ; le
chiffre des animaux non \"io;ih<; ert évidem-
ment important. De Gao, on compte en
moyenne 200 bœufs par mois et i.'xo mou-
tons et chèvres. Par Kayes le nombre des
animaux visités avant le départ au Sénégal
a diminué du quart ; il est probable que
beaucoup passent directement en Mauritanie,
pour rejoindre ensuite la rou'e '_ara\'anièrc
qui suit le fleuve t< Sénégal Il jusqu'à Podor
où elle le franchit pour continuer sur 1 ouga.
Mais un autre procédé d'évai u.ition com-
mence à être employé : c'est celui de la voie
ferrée dont le prix de transport n'e-t plus
prohibitif depuis que la valeur des animaux
a considérablement augmcDté. Il n'ft pas
rare que les îxiufs achetés à KayC'!- » t à Ba-
mako où les prix sont infricur" à ceux de
Kayes soient payés au Sénégal de (lO à 1.000
francs. De nombreux traitants intérêts par
les gains possibles s'adonnent maintenant au
commerce des bovidts.
Dépêches de l'Indochine
Relus de payer l'imptt
llleil
rhinchine et ijmuju's en c'rcl's pnliiiqiws
sans f,."¡,"f'! légale, ri obéissant au Kiruo-
wiiujluny, (tnl refusé d'acquitter leur impôt
perso n net.
Le statut de Tanger
0
Arrivés avenl-hier soir, les délégués es-
pagnole ont été l'el;lI nu Ijuui d'Ursuy avec
leurs collègues fronçais, par M. Mruuid,
Ministre des Affaires étrangères et par M.
Burllaelul, secrétaire général du nnn stère
des Affairée étrangères. M. liriand a sou-
haité la bienvenue aux déiégiies espagnols.
Il u ouvert officiellement lu Confér» ii
tions. M. (JiiiP.onès de Léon, ambassadeur
d'Espagne à Paris cl chef de la délégation
espagnole a répondu mi salut de M. Hrinnd.
A l'issue de cette séance qui a été de pure
forme, M. Itriand a olfert. le thé aux mem-
bres dets deux délégations. Aujourd'hui, HU-
ra lieu une première prise de contact entre
M. de Beaumarchais, directeur des affaires
politiques, et M. d<- f.niver, dir
C'est seulement lundi que la délégation es-
pagnole remetIrii 1111 mémoire où seront ex-
son
gouvernement. Ainsi cnminencinint les vé-
ritables pourparlers. <>n croit qu'ils durc-
ront assez longtemps comme d'ailleurs
ceux de l!r.?:l, car ils porteront souvent sur
îles questions technique nécessitant des
éclaircissements ;i prendre siùl .1 Madrid,
soit à Tanger.
M. llriand. interrogé par les journalistes,
il exprimé l'espoir que les conv- rsations
pourront aboutir à un accord dans /«• cadre
"Hcs Imités et conventions en vigueur.
Cette expression correspond exactement
la Ihèse française.
Ce matin, M. de Beaumarchais, Je IWU-
veau directeur politique, a eu un entretien
préliminaire avec le chef de Iii délégation
espagnole, M. Aginrre de Caivrc : lundi
prochain, les délégués espagnols remettront
à la délégation française des îm-moranda
expliquant les vieux et revend;eatie!is du
gouvernement de Madrid. Alors, la négo-
ciation proprement dite s'engagera.
Il serait donc téméraire de se prononcer
aujourd'hui sur t.'s intentions de îTVpagne.
A Ranger
–o–
Le budget (Il- la zone internationale
1.'administration de la zone de langer
précise que, de tous les pomis du nord
marocain placés en dehors de !a :one tran-
eaise, Tanger e.sl le seul où l'ordre n'ait
jamais subi de troubles. Kn ce qui < uneerne
le budget, l'administration fait, ressortir
des excédents considérables.
L'excédent de 1 '.♦V,» est de francs ;
l'excédent de ll.'2() de i- millions : le nudget
de 1927 se présente sous le même aspect,
sans aucune luxation supplémentaire.
Le budget de Tanger e.st considéré par-
I lout comme en équilibre, quoique les îminYls
| soient, restés légers.
:
Congrès international
contre l'impérialisme colonial
l e enn^ivs international contre j pression
coloniale et l'impérialisme se lien.i'-; >c.i Palais
d'Kiniioiie. à Bruxelles, du 10 an !.'• curant.
l'ordre du jour :
I. 1 politique impérialiste c,dutiiaïe et ses
eon^eqnen-es ;
I e mouvement de 1:S ration te - peuples
opprimés et l'aide < i u mouvement oinri-r dans
les pays impérialistes :
J. la coordination des mouvements natio-
naux de lilx'Tation et du mouvement. r.ii\ricr
dans les pays coloniaux et impérialistes :
V. I a création d'une organisation mondiale
permanente contre l'oppression coloniale et l'im-
périalisme. en vue de la concentration «1rs for-
ces le^ mouvements nationaux de bivration el
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