Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-02-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 février 1927 07 février 1927
Description : 1927/02/07 (A28,N21). 1927/02/07 (A28,N21).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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LUNDI SOM, 7 FEVRIER 1027
JOURNAL QUOTIDIEN
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Les Annales Coloniales
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Un champ de bataille international
t Pour être un champ de bataille moins
vaste et une proie moins tentante que la
Chine, la Perse n'en excite pas moins de-
puis de longues années les convoitises des
grands Etats européens et, notamment, des
deux antagonistes qui s'affrontent directe-
ment ou par personne interposée sur les
tards du Yang-Tsé : l'Angleterre et la
Russie.
La Perse ne possède pas des ressources
qui soient en rapport avec son étendue qui
égalé trois fois celle de la France. Son
agriculture est dans un état de demi-som-
meil. Une très petite partie du sol est sus-
ceptible d'être cultivée.
Les richesses minières sont plus impor-
tantes et pourront donner lieu quand elles
seront exploitées à des industries florissantes.
Le fer, le charbon, le cuivre, le plomb et le
pétrole paraissent abondants. On trouve
surtout du pétrole dans la partie occidentale
du pays sur une longueur de plus de 160
kilomètres et sur une partie de la frontière
septentrionale, dans la région du lac
d'Ouroniah. Depuis plusieurs années, les
Anglais les connaissent et l'Anglo-Persian
Oïl s'est fait donner une concession qui
comprend le territoire de plusieurs provin-
ces et couvre une superficie d'environ
250.000 kilomètres carrés, c'est-à-dire pres-
que la moitié de la France. Accordé en
J901 le privilège d'exploiter le pétrole sur
cet immense territoire va jisqu'en 1961.
Toutes les actions de la compagnie n'appar-
tiennent pas à la (îr.mde-Bretagne, mais
elle en détient cinq millions sur 8.828.000,
qui ont été émises, de sorte qu'elle a une
voix prépondérante dans cette, affaire. C'est
là, pour les Anglais, un élément de puis-
sance incontestable.
Mais la l'erse n'est pas seulement un pays
susceptible de devenir dans un laps de temps
me/, bref une puissance industrielle notable,
elle est, malgré les énormes difficultés de
son rdicf, une voie de passage fort impor-
tante et fort disputée. Regardez une carte
et vous saisirez sans effort que le pays qui
est situé entre le Turkestan et le golfe Per-
slque, qui domine la Mésopotamie d'une
part et de l'autre, par l'Afghanistan et le
Baloutchistan, ses prolongements, la Vallée
de l'Indus, est une manière de boulevard
de l'Inde, en même temps ou'il est le che-
min naturel des Russes désireux d'atteindre
les mers du Sud. Qu'une rivalité entre la
Russie et l'Angleterre ait éclaté à ce sujet,
rien de plus naturel.
il y a quelque quarante ans, elle était
à ce point aiguë que certains publicistcs et
hommes politiques français prévoyaient
pour une date toute proche un violent con-
flit entre ces deux pays pour l'hégémonie sur
l'Iran et particulièrement en Perse. Comme
il arrive fréquemment, ces prévisions ne se
réalisèrent pas. Le conflit s'atténua, des
moyens d'entente furent cherchés et après
des incidente multiples, des périodes de
tension suivies de moments d'accalmie, on
arriva en 1907 où, grâce à Kdouard VII,
fut signé un accord qui partageait le pays
en deux zones d'influence russe et britan-
nique. La l'erse restait indépendante, mais
ici les mots ne traduisaient pas et il s'en
fallait de beaucoup la réalité. Des trou-
bles se produisent qui favorisent l'interven-
tion étrangère et à la faveur de l'entente de
1907, une sorte de condominium russo-
britannique s'est établi sur l'empire iranien.
t La guerre raffermit d'abord le statu quo.
Mais en 1917 l'effondrement de la Russie
favorise l'Angleterre. Les troupes anglo-
indiennes pénètrent en Perse en venant de
la vallée de l'Indus et de la Mésopotamie
et s'y installent en 1918. Au moment de
l'armistice l'opération est terminée.
Lord Curzon avait réalisé son rêve de do-
mination asiatique. « Maîtresse du Caucase,
solidement installée en Mésopotamie, l'An-
gleterre n'avait plus qu'à ranger la Perse
sous sa loi, pour que la fameuse route des
Indes s'élargit du golfe Persique à la
Caspienne. » Un envoyé anglais proposa au
gouvernement de Téhéran un traité de pro-
tectorat, pendant que l'armée et les finan-
ces passaient sous la direction d'agents
britanniques. La partie anglaise semblait
gagnée, mais l'éveil russe se produisit plus
tôt qu'on ne l'attendait. Dès 1920 il se ma-
nifeste et peu à peu les Anglais sont obligés
d'abandonner quelques-unes de leurs posi-
tions, leurs garnisons se replient sur l'Inde
et sur l'Irak. Cependant, ils conservaient la
banque et les concessions de pétrole. Mais
la direction des finances revient aux Améri-
cains.
A ce moment, paraît un officier audacieux
Reza Khan - qui s'empare du pouvoir,
devient président du Conseil. Il se fait at-
tribuer une sorte de dictature et essaye de
donner à son pays l'indépendance qu'il a,
en fait, perdue. En octobre 1925, Reza
Khan est devenu, à la suite de la destitution
de la dynastie des Kadjars, le roi Pahlavi.
Quels sont les desseins de ce souverain
en politique étrangère et en politique inté-
rieure, ce n'est pas ce que nous nous pro-
posons de rechercher ici en détail. Il a dé-
claré aux voyageurs qui l'interrogeaient sur
ses intentions qu'il voulait secouer à la fois
la tutelle russe et la tutelle anglaise, en
même temps qu'il travaillerait au dévelop-
pement économique et suitoul indusliiel de
son pays et qu'il donnerait au pouvoir cen-
tral une action qui lui faisait défaut. -
Mais ce sont là propos habituels aux chcts
d'Etat qui aiment à parler un langage pro-
pre à frapper l'esprit des peuples et à leur
valoir un grand prestige. En réalité les
choses se passent d'une façon un peu dif-
férente et M. Maurice Pernot nous raconte
dans un récent numéro de la Revue des
Deux-Mondes que le souverain est attentif
à tenir la bafance égale entre Londres et
Moscou et que le choix des ministres est beau-
coup moin) déterminé par des considéra-
tions parlementaires que par le souci de ne
déplaire à aucun de ces deux puissants
Etats.
Car la révolution politique de 1925 n'a,
évidemment, pas mis lin à la rivalité anglo-
russe. Elle se manifeste en mille occasions
et à propos de nombreuses questions, mais
surtout au sujet des chemins de fer. Les
Russes abordent la Perse par l'ouest avec
le Transcaucasien qui s'avance jusqu'à Tau-
ris et à l'est par le Transcaspien et ses pro-
longements. Ils voudraient que le gouverne-
ment construisit une voie de Meched au
golfe Persique
Les Anglais, de leur côté, proposent un
tracé qui, partant de Bagdad, franchirait
la frontière vers Khanikine et par Kerman-
chah, Hamadan, d'où un embranchement
se dirigerait sur Téhéran, traverserait l'em-
pire d'Ouest en Est. De Hamadan le rail
descendrait sur Ispahan par Koum-Kachan
et se dirigerait vers Douzdab où il rejoin-
drait le grand réseau des chemins de l'Inde.
Ainsi la grande route d'Asie aboutirait à
la Méditerranée. Et, déjà, quelques Anglais
voient le rail reliant la Méditerranée à Can-
ton. En tout cas, la Perse serait en partie
soustraite à l'influence russe.
Il est certain que le tracé anglais ne donne
pas satisfaction aux Soviets, mais discrets,
leurs agents évitent de faire connaître leurs
sent iments. M. Pernot a interrogé vainement
l'an dernier leur représentant à Téhéran sur
ce point.
Les Américains préférer lient une ligne
Tauris-Erzeroum-Trébizomle, Mais le gou-
vernement persan vient de donner son avis.
Il a déposé un projet qui comporte la créa-
tion de huit voies ferrées, dont la principale
part de la Caspienne et par Téhéran ga-
gne le golfe Persique,
C'est un succès pour la politique russe.
La Russie, d'ailleurs, poursuit ses avanta-
ges et son commerce avec la Perse aug-
mente sensiblement tous les ans. Elle s'ef-
force de lui imposer un traité de commerce
avantageux et agit à son égard comme le
lit un certain temps l'Autriche-Hongric en-
vers la Serbie. Ce qui tend à montrer que
les procédés diplomatiques ne varient pas
beaucoup avec les gouvernements.
Les Allemands ont, eux aussi, fait des
progrès. Depuis 1923, le chiffre de leurs
importations a doublé. Leur influence est
inférieure à celle des Américains qui ont la
direction des finances royales, dans lesquel-
les ils ont mis de l'ordre. Les Anglais ne
sont pas hostile à cette influence qui est une
barrière devant celle des Moscovites.
Les Français exercent une action d'un
autre ordre. Notre langue est la plus ré-
pandue et la mieux connue parmi les clau-
ses cultivées. Les étrangers qui font des
conférences dans le monde sont obligés
d'emprunter le français. Ce résultat est dû
à l'action de nos écoles qui s'exerce de-
puis déjà un nombre considérable d'années.
Nous jouissons aussi d'un grand prestige
scientifique qui est la conséquence de l'am-
vre remarquable de nos savants dont les
travaux ont fait revivre l'histoire de la Perse
ancienne. Nous avons même le monopole
des fouilles, mais le gouvernement persan
nous invite à étudier les modalités qui con-
cilieront nos droits avec les intérêts et les
désirs des savants étrangers.
Nous possédons en Perse des sympathies
nombreuses, profondes, notre influence in-
tellectuelle est incontestable. Elle peut en-
core s'accroître. Le gouvernement actuel pa-
raît disposé à en favoriser les progrès.
Mais au point de vue commercial nous ve-
nons au cinquième rang après l'Angleterre,
la Russie, l'Amérique et la Turquie.
Henry lontanier,
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies
Secrétaire de la Commission
des Allaires Etrangères.
Le realle douanier des vins lonisieiis
La Commission des Vins tunisiens, présidée
par M. Queuille, s'est réunie au Ministère des
Affaires étrangères samedi après-midi.
Elle s'est trouvée en présence de trois pro-
positions relatives au contingentement perma-
nent des vins tunisiens à autoriser à entrer en
franchise dans la métropole - tous les ans. - - -
Les viticulteurs tunisiens demandent 650.000
hectolitres, chiffre sensiblement égal à la pro-
duction du vignoble de la' Régence, étant bien
entendu qu'aucune plantation nouvelle ne sera
faite en Tunisie, ce qui est décidé d' un com-
mun accord. Les viticulteurs du Midi propo-
sent de réduire le contingent à 350.000 hec-
tolitres, chiffre très inférieur à celui de l' an
dernier, et aux besoins tunisiens.
M. Auguste Brunet, député de la Réunion,
a proposé 500.000 hectos.
La - Commission n'a pas conclu, laissant le
soin au Gouvernement de fixer le chiffre défi-
nitif dans un avenir très prochain. M. Lucien
Saint a défendu avec autorité les droits de nos
compatriote? installés en Tunisie.
À la mémoire de Paul Lapie
_.o-
Une cérémonie à la mémoire du recteur
Paul Lapie aura lieu au grand amphi-
théâtre de la Sorbonne, le 10 février à 15
heures, en présence du ministre de l'Ins-
tqywtion publique.
Les huiles de bois
a Il ne faut nous hypnotiser sur
quelques-unes des productions co-
loniales, mais au contraire étudier
toutes celles qui sont rémunératrices, les
produire pour notre prop-e consommation
et en exporter si possible. - Tel est le sage
conseil que nous donne M. Emile P et rot,
directeur de l'Office national des matières
végétales, dans son étude sur les Aleurites,
producteurs d'huiles siccatives dites c huiles
de bois 9.
Celte dénomination est, du reste, impro-
pre, car ces huiles proviennent, comme bien
l'on pense, dit traitement de graines et non
décorces de divers arbres d'Extrême-Orient.
Un de ces arbres producteurs croît spon-
tanément en Indochine, c'est l'ABRASIN
(aleurites montana). On le nomme Cay-
trau au Tonkin, Cay-day-son en Armant et
Doeum-chorrtue, au Cambodge.
La distribution géographique de cette es-
pèce en Indochine, écrit le botaniste lcma-
rié a été faite par Gagne pain ions le titre
erroné de Aleurites cordata R. Br. Cette
confusion a été reconnue depuis par Vauteur
qui nous a confirmé i identification de V ar-
bre Indochinois rapporté par lui à l'Aleu-
rites Vernicia, synonyme de l'aleurites mon-
tana Wilson.
Cet arbre se rencontre dans toutes les ré-
gions chaudes et humides du sud et du sud-
ouest de la Chine, à Formose et dans toute
VIndochine, sauf, semble f il, dans les hauts
plateaux du TonlHn, de l'Annam et du
Laos. Une autre sorte d'Aleurites, l'Alcu-
rites Fordii (TONG) est plus résistant et
plus répandu et peut supporter la tempéra-
ture extrême de –6°, mais il a besoin d'une
grande humidité. Gagnepain Va signale au
l'onkin et en Annam dans la province de
Bien-lloa.
Bien que les meilleures conditions de
culture des arbres, le choix des régions,
Vépoque de récolte et les procédés d'extrac-
tion n'aient pas encore été mis exactement
au point, il est certain que la substitution
des méthodes industrielles modernes aux
procédés primitifs des Chinois fourniront en
plus grande quantité des huiles de qualité
supérieure.
L'huile d'Abrasin du Tonkin (Aleurites
montana) a fourni les chiffres suivants à
l'analyse :
Poids spécifique à + 150, 0.9397 ; poids
de solidification des corps gras, + 310 ;
indice d'iode, 132 ; glycérine, 8.72
Les indigènes s'en servent pour polir et
imperméabiliser le bois, IcT étoffes, les om-
brelles en papier et les paniers de bambou.
M ê lange es à la laque, les huiles de lois,
l'huile d'Abrasin on l'huile de Tong donne
du brillallt au produit qui sert à protéger
les plus belles jonques.
L'huile de Tong rentre surtout dans la
composition des vernis, des émaux, des
peintures, du linoléum et même dans les
succédants du caoutckotlf à la façon de
l'huile de lin.
Signalons aussi que les films préparés
avec l'une de ces huiles de bois ont les mê-
mes qualités que celles obtenues avec l'huile
de lin.
Et M. le professeur Perrot d'ajouter
on s'explique aisément l'énorme importance
commerciale des huiles de bois (de Tong et
d'Abrasin).
Les Chinois en achètent au Tonkin une
certaine quantité qui est dirigée sur Hong-
Kong et revient ail marché de Londres sous
le nom d'huile de bois de Chine.
La dépréciation subie pendant ces der-
nières années par l'huile indochinoise est
due à la mauvaise préparation et à son im-
pureté, c'est pourquoi dans leur étude des
Aleurites, M. le professeur Emile Perrot et
sa collaboratrice Mme Yv. KllOUville, con-
seillent aux colons -de s'astreindre à n'en-
voyer sous le nom d'huile de Tong ou
d'Abrasin, qu'un produit tiré des seules
graines d'Abrasin sans mélange.
Les qualités et les nombreuses applica-
tions de l'huile d'Abrasin nous montrent
qu'elle peut remplacer presque totalement
l'huile de lin dans les industries de la pein-
ture, des vernis, des linoléums et des films.
En 1925, nous avons importé de l'étran-
ger en France pour 300 millions de francs
de grainôs de lin et pour 50 millions de
francs d'huile de lin.
La culture des Aleurites peut et doit ré-
duire considérablement ce tribut payé à
l'étranger.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Marne,
Vice-président de la Commission
des Douanes
4..
LA PAIX AU MAROC
Chez les Espagnols
T.c mauvais tempe retarde le déclenche-
ment de l'opération que les Espagnols
entreprendront dans la région de Chc-
chaouen,
Une section espagnole, commandée par
un officier, opérant cher, les Djebala, serait
tombée dans une embuscade et aurait élé
fresque entièrement anéantie.
4<»
go Syrie
1 Accident d'auto
Le capitaine Touche, du servie0, des rensef.
gnements, a trouvé la mort hier dans un acci-
dent d'automobile, sa voilure étant entrée en
collision avec une autre.
M.du Paty de Clam fonctionnaire au haut com-
missariat, (ils du colonel, a été sérieusement
blessé, mais ses iours ne paraissent pas en dan-
ger.
(Par dépêche.)
AU CONSEIL D'ÉTAT
0-0
Annulation d'un arrêté
du Conseil du contentieux administratif
de l'Indochine
Cette haute juridiction avait à statuer sur
la requête et le mémoire ampliatif présentés
pour le protectorat du Tonkin et, en tant
que de besoin, pour le Gouvernement géné-
ral de l'Indochine, représentés par le kési-
dent supérieur et le Gouverneur général en
exercice, aux fins d'annulation d'un arrêté,
en date du 11 avril 1921, par lequel le Con.
seil du contentieux administratif de l'Indo-
chine avait condamné le protectorat du Ton-
kin à payer à M. Agostini, ingénieur des
Travaux publics, la somme représentant le
montant de la solde coloniale acquise par ce
fonctionnaire du 13 décembre 1917 au 31 jan-
vier 1919.
Le Conseil d'Etat a annulé l'arrêté susrvisé
du Conseil du contentieux administratif de
l'Indochine et ce pour les motifs ci-après :
« I.e Conseil,
« Considérant que, par décision du Gou-
verneur général de l'Indochine en date du
2 novembre 19!7, M. Agostini, ingénieur
des Ponts et Chaussées, détaché dans le ca-
dre du personnel des Travaux publics de
l'Indochine, a été remis à la disposition du
ministre des Colonies, en vue de sa réinté-
gration dans le cadre métropolitain et a reçu
l'ordre de quitter la colonie par le premier
paquebot en partance après le 20 novembre
5917 ; le Gouverneur général a fait connaître
à M. Agostini qu'il cesserait de faire partie
du personnel en exercice dans la colonie à
dater du départ de ce paquebot, M. Agos-
tini, désobéissant aux ordres donnés par ses
chefs, a refusé de s'embarquer à bord du
courrier quittant llaïphong le 13 décembre
1917.
« Considérant qu'en l'état des mesures
dont M. Agostini a été l'objet, ce fonction-
naire ne se trouvait, à partir du 13 décem-
bre 1917, dans aucune des positions qui lui
eussent permis de toucher, au titre du décret
du 2 mars 1910, une solde payée sur les fonds
de la colonie ; dès lors, le protectorat du
Tonkin est fondé à soutenir que c'est à tort
que le Conseil du contentieux administratif
a reconnu le droit de continuer à percevoir
sa solde après le 13 décembre 1(117 et jus-
qu'au jour où il a, de son plein gré, regagné
la métropole..
Il Décide :
« L'arrêté du Conseil administratif de l'In-
dochine en date du Il avril 1921 est an-
nulé. n
Elections du douar de Tiffit
Cette haute juridiction vient de statuer sur
la requête présentée par les membres de la
djcmaa du douar de Tiffit, commune mixte
de Saïda (Algérie), à l'effet d'annuler un
arrêté en date du 2 novembre 1925, par le-
quel le Conseil de préfecture d'Oran, sta-
tuant sur la protestation formulée par plu-
sieurs habitants contre les opérations électo-
rales du 16 avril 1920, dans le douar de Tif-
fit pour le renouvellement de la djemaa, a
annulé lesdites opérations.
Le Conseil d'Etat a déclaré ciue cette re-
quête n'était pas recevable pour le motif que
le sieur Chekkal ne pouvait justifier du man-
dat que lui auraient donné des membres de
la djemaa du douar de Tiffit pour se pour-
voir en leur nom.
Le commerce de la France
avec l'Algérie
–0-0–
Depuis longtemps, lWlgério s'efforce de
se soustraire aux risques économiques que
comporte une production presque exclusi-
vement agricole, sous un climat inégal.
Elle apporte toujours plus de perfection-
nement et plus de variété dans les cul-
tures, pilua de puissance dans son maté-
l'iel, et elle ajuste de mieux en mieux son
équipement aux progrès acquis et à ceux
qu'olle tend à réaliser. Un vaste pro-
gramme de travaux putblics trace les ca-
dres dans lesquels l'initiative des colons
et des indigènes aura à s'exercer au profit
de l'intérêt générall.
Cette politique de prévoyance porte indé-
niablement des fruits. C'est ainsi que mal-
gré deux graves déficits enregistrés l'un
dans la récolte des céréales et l'autre dans
colle des vins et la diminution des expé-
ditions de minerais de fer et de phospha-
tes, le commerce de l'Algérie, en 192C, non
seulement n'a pas fléchi, mais ill a encore
pris un développement dont les statisti-
ques récemment publiées par la Direction
des douanes attestent l'importance.
En 1925, les échanges se chiffraient par
5 milliards 679 millions, En lM6, ils attei-
gnent 6 milliards 002 millions, soit une
augmentai ion de 983 millions. Les importa-
tions de l'année écoulée se sont élevées à
3 milliards 533 millions, supérieures de 308
m^iions à celles de 1925. Les exportations
se traduisent par 3 milliards 129 millions,
on augmentation de Gtt mitHions sur celles
de 19s». Cette a.nnée-là, l'écart entre les
importations et les exportations était de
872 millions, en 1926, il s'abaisse à 4H
millions au profit du compte des produits
importés.
La part de la France dans cet énorme
trafic est de 80 Le surplus représente
le commerce de l'Algé,rie avec l'étranger,
les colonies françaises et nos pays de pro-
tectorat. On peut l'affirmer, les relations
commerciales franco-algôt iennes ont un
caractère national qui n'est nulle part
égalé. L'Algérie est pour la mélropolc une
do ses meilleures et plus fidèles clientes.
Dans le commerce mondial, elle se place
nu cinquième rang des puissances avec
lesquelles la France entretient des rap-
ports économiques.
Un heureux équilibre s'est établi entre
les importations et les exportations. L'Al-
gérie achète à la France pour plus de 2
milliards d'objets fabriqués et lui vend à
peu près autant de produits d'origine vé-
gétale, avec cette caractéristique qiw la
métropole se les procure à bien meilleur
marché qu'à l'étranger et se libère, dans
une certaine mesure, du joug économique
des nations à chnngos élevés. Quant h
l'Algérie, elle retire de la France, qui est
un marché largement ouvert à ses portrs,
des avantages de premier ordre.
Le chanvre au Maroc
4..
Noua achetons un tonnage important de cette
plante textile à l'étranger, notamment en Ita-
lie. C'est le chanvre avec lequel on fait de la
toile, des cordages et de la ficelle.
Le chanvre peut pousser parfaitement au Ma-
roc. Avant la guerre, une firme allemande en-
voya des tiges de chanvre poussé et récolté au
Maroc, à Naples ou elle les fit rouir et teil-
ler. La filasse obtenue fut vendue sous
le nom de chanvre de Naples (extrissimo) et
les filateurs qui l'achetèrent, ne perçurent à
l' usage, aucune différence entre ce produit et
ce qu'ils avaient cru acheter. En un mot la
filasse obtenue avec ce chanvre du Maroc se
comporta en filature et au tissage, aussi bien
que l'await pu faire un chanvre de Naples de
bonne qualité. 't
Il est regrettable que jusqu'à ce jour, on n ait
rien fait au Maroc pour étudier d'abord, pour
intensifier ensuite cette culture textile.
Le chanvre demande un sol profond, plutôt
que léger. Il aime les terres argilo-calcaires, et
les alluvions. Il se développe sous la plupart
des climats, bien que sensible au froid et en
Europe aux gelées de printemps. Il redoute les
grands vents du sud qui dessèchent la plante et
rendent la fibre cassante. Comme assolement on
le fait généralement revenir sur le même terrain
tous les quatre ans, par exemple après verdure,
blé et avoine ou orge : ou betteraves, blé et
avoine.
La terre destinée au chanvre doit être dé-
chaumée, passée au scarificateur, et labourée
profondément de 25 centimètres au moins.
Après avoir été laissée quelque temps soumise
à l'influence de la température, la terre est her
sée et roulée. Ce travail pourra se faire au Ma-
roc après la récolte précédente. A ce moment
on répand les engrais qui sont enterrés ; par un
nouveau labour suivi d' un hersage en tous sens,
et d'un Crosskillage. Avant de semer, vers dé-
cembre, on fera un second labour moins pro-
fond, on répandra les autres engrais et on her-
sera de nouveau.
On admet qu une récolte de chanvre en lève
au sol, 114 kgs d'azote, 95 kgs d' acide phos-
phorique, 148 kgs de portasse et 345 kgs de
chaux. Qn devra donc employer comme en-
rais. lors -du premier labour, des phosphates
(de i 400 à 600 kgs) et chauler a raison de 10 à
de
15 hectolitres. Au second labour on incorpo-
rera 400 kgs de superphosphates de chaux et
200 kgs de nitrate de soude. Enfin on ajoutera
comme engrais potassiques 250 kgs de chlorure
de potassitxn, et 5 à 600 kgs de kaïnite. On
peut établir le rôle de ces différents engrais en
disant que les engrais azotés forment la partie
herbeuse de la plante, ceux phosphatés aident
à la formation et à la résistance des fibres, et
que les potassiques augmentent la résistance des
tiges et augmentent la qualité de la filasse..
En France, on sème de mi-avril à début de
juin, et on récolte commencement d août. C'est
donc une plante à pousse rapide. Au Maroc on
sèmera début de décembre et on récoltera cou-
rant avril.
Comme graines nous conseillons celles du
Piémont, ou à défaut, celles de la vallée de
la Loire. Il faut surtout veiller à la pureté de
ces graines et à la quailité germinative. Pour
avoir de très fine filasse, on sèmera 250 litres
à l'hectare, et pour une qualité moyenne 200
kilos. Si on voulait seulement obtenir de la
graine. 140 litres suffiraient. Le chanvre est
une plante qui pousse vite et qui étouffe les
mauvaises herbes : le sarclage indispensable
pour le lin peut donc être évité. Cette culture
a l' avantage de nettoyer parfaitement le sol sur
lequel elle a été faite.
En Italie, pays ou on récolte les plus belles
qualités de chanvre, on a grand soin de sépa-
rer au moment de la récolte les pieds mâles
qui mûrissent plus vite - des pieds femelles.
Il serait peut être inutile de se livrer à ce tra-
vail de sélection, assez délicat et long, tout au
moins au début. On aurait en somme» une ré-
colte comparable à celle de France, ou nos
paysans Sarthois ou de la Loire ne se donnent
pas tant de mal ; et ce serait suffisant pour un
début.
L'arrachage se fait à la main en prenant 15
ou 20 brins à la fois : ces brins sont passés à un
second ouvrier qui les assemble pour faire des
javelles de 20 centimètres de diamètre environ ;
et ces javelles sont à leur tour réunies en bottes
de 1 mètre de circonférence. Ces bottes sont
placées debout en chaînes en appuyant sur le
sol les racines, et le vent et le soleil opèrent la
dessication, qui sera rapide au Maroc.
Sur les pieds femelles lorsqu'ils sont bien
secs, on récolte la graine. On sépare celle-ci
des tiges soit en les frappant avec une petite
batte, soit en étalant les tiges sur une bache et
en employant un fléau léger, soit encore en pas-
sant les tiges les uns contre les autres au-des-
sus d'un récipient quelconque. Les graines sont
ensuite exposées au soleil pour achever leur des-
sèchement. Elles ont une valeur moyenne de
250 à 350 francs aux cent kiJogs. La vente de
ces graines constituera la première rentrée de
fonds pour le cultivateur.
Le rouissage se fait soit en routoir. soit en
eau courante. Il dure une semaine environ. Le
chanvre est ensuite broyé après avoir été chauffé
au-dessus d'un fourneau à coke ; opération qui
sera inutile au Maroc en faisant l' opération en
été. Il est ensuite teillé ; mis en cordons ou
poignées et vendu. Comme il n'existe pas en-
core au Maroc d'installation pour travailler in-
dustriellement le chanvre, '- et comme on ne
pourra songer à en installer qu' après avoir fait
les essais dont nous parlons en ce moment, on
fera ce broyage et ce teillage, soit à la main,
soit en s'adressant à r une des usines à lin qui
existent et qui pourront facilement faire ce tra-
vail.
Quand la démonstration de la qualité mar-
chande du chanvre marocain aura été ainsi ob-
tenue, on pourra soit monter une usine pour le
travailler, soit faire comme en France ou le pay-
san. à l'aide de machines peu coûteuses et fa-
ciles à conduire fait lui-même sa iflasse. Tout
cela est facile à organiser.
L'essentiel quant à présent est d'avoir une
base bien étudiée. Pour notre part nous
sommes convaincus que l'on doit avoir au mi-
nimum des chanvres égaux comme qualité à
ceux de France, et très probablement supé-
rieurs. Or ces chanvres de France sont d'une
vente courante et très témunératrice. Au Maroc
où la main-d'œuvre coûte moins cher, où la
terre ne représente l'immobilisation de capitaux
que l'on doit calculer en France, l'opération
doit être encore plus avantageuse.
On pourrait ainsi réduire la quantité et la va-
leur des achats faits par nos industriels à l'étran-
ger. Ce serait pour le colon marocain un asso-
lement nouveau venant s'adjoindre à ceux qu'il
a déjà.
Pour tous ces motifs nous voudrions voir faire
un essai, non pas portant sur des dizaines d'hec-
tares, mais sur quelques terres bien choisies et
sous la surveillance de sages conseillers. Il en
existe heureusement au Maroc, soit dans les ser-
vices de l'agriculture soit chez certaines gran-
des firmes agricoles déjà installées.
Louis Le Barbier.
Les cultures industrielles
au Niger
---(H)---
Les cultures industrielles, dont le déve-
loppement est intéressant pour la colonie du
Niger, sont celles de l'arachide et du co-
'on.
Ces deux produits, oulie leur utilisation
locale, trouvent en Nigeria un écoulement
facile et d'autant pius icmunéiateur que leur
transport occaSIOnnc: peu de frais grâce aux
nombreuses bètes de somme dont disposent
les indigènes ; aussi, l'Administration a-t-
elle incité depuis quelques années les pro-
ducteurs à intensifier ce genre de cultures.
L'arachide est employée par les indigènes
pour la fabrication de l'huile, mais elle est
surtout l'objet d'un commerce important
d'exportation. Des fonds ont été répartis en-
tre les circonscriptions situées en bordure de
la frontière nigérienne dans le but d'acheter
des semences d'arachides et de les distri-
buer aux cultivateurs qui, disposant de ter-
rains favorables et stimulés par l'intérêt,
pourront ainsi étendre leurs ensemencements.
Les grandes vallées qui sillonnent le cercle
de Niamey du nord au sud sont particuliè-
rement propices à cette culture qui va être
considérablement augmentée.
C'est dans la région du Dallol Bosso et de
la vallée de Najia que les indigènes obtien-
nent, en général, la meilleure qualité de co-
ton; ils utilisent des graines sélectionnées
d'une espèce apparentée à l'Allen de Nigé-
ria et déjà acclimatée. Des efforts seront ten-
tés en vue de propager cette espèce dans
les subdivisions de - Niamey, Gaya, Maradi,
Tessaoua.
Les indigènes s'intéressent de plus en plus
cette culture, car elle leur permet de sup-
pléer par le tissage local aux besoins d'im-
portation dont le coût Pst toujours très
élevé.
Concurremment, avec le coton, ils cultivent
l'indigo.
Enfin doit-on signaler la culture du tabac,
dont la production tend à remplacer la même
denrée importée de Nigéria.
M. Lucien Saint reiolnf son poste
-()-o--
M. Lucien Saint. Résident Général de
France à Tunis, quittera demain soir Paris
pour rejoindre son poste.
PHILATÉLIE
00
«
Guinée
Kn l'.H^, alors qu'une nouvelle série spé-
eiale à la colonie était m préparation, lo
tdork ivslant drs émissions antérieure»
(tMl)^ et l'JD-îj fui surchargé 05 et lo cen-
times.
La série de 1802 donna les timbres
ci-aprés :
lir> sur 2 c. tirage Ti.tHM) valeur •> f. env.
lui tsur i e. livage IVHUXN) valeur 0.75 env.
05 sur 15 e. tirage I livaleur 1.50 env.
05 sur X?0 e. tirage 51.000 valeur :i.5<> env.
i>5 sur 30 c. tirage valeur C>.«»0 env.
10 sur 40 c. tirage (>S.7 env.
10 sur 75 e. tirage x)(,).00() valeur 8.00 env.
La série de lool- fournit les valeurs sui-
vantes :
t>5 sur '2 e. tirage .'V^.5.000 valeur 0.50 env.
05 sur 4 c. tirage 175.000 valeur 0.75 env.
05 sur 15 c. tirage 200.000 valeur O.c.0 cnv.
05 sur 20 e. tirage !oo valeur 1.50 env.
05 sur 25 e. tirage 7(>.<)oo valeur 2,50 env.
05 sur 30 e. lira,40 Ctii.ooo valeur 3.00 onv.
10 sur 44) c. tirage
10 sur 50 e. tirage 47.000 valeur 5,00 env.
On connaît le 10 e. «ur 75 avec double
surcharge renversée. Valeur environ (H) fr.
Enlln, tous les timbres ainsi «uivhargés
existent avec « chiffres espacés x. Valeur
de 5 fi 8 fois le prix d'un timbre avec sur-
charge normale. Toutefois, le 10 e. sur 30
de la série 1802 est. colé 100 franes en sur-
charge espacé»», s»til prés de 20 fois la ente
de la surcharge normale, ultu'a «pie le 10 e.
sur 75 e. de la mémo série, ave,: jin tirage
inférieur de 3.0i)0 au tolal, <^st colé 45 fr.
en surcharge normal»*. (Vesl 1»\ une ano-
malie qui ne peut s'expliquer que par le
jeu d'»s stocks constitués.
D1ÎPAKT
-().()--
M. Marcel Olivier, Gouverneur Général de
Madagascar, quittera Paris mercredi prochain
à 20 h. 5 par la gare de Lyon. Il se rend
dans le Gard, où il passera quelques jours au-
près de sa mèrn avant de rejoindre son poste à
Madagascar. Il s' embarquera le 17 f (Hier à
Marseille sur Y Exploraicm-Grandidicr.
LUNDI SOM, 7 FEVRIER 1027
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & A dministratim t
14, III M Mut-mur
PARIS 0*0
TiLira. : LOUTU 1M)
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Les Annales Coloniales
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On I UOMS RM FMLA 4MM
in 118 èurwe db va"
Un champ de bataille international
t Pour être un champ de bataille moins
vaste et une proie moins tentante que la
Chine, la Perse n'en excite pas moins de-
puis de longues années les convoitises des
grands Etats européens et, notamment, des
deux antagonistes qui s'affrontent directe-
ment ou par personne interposée sur les
tards du Yang-Tsé : l'Angleterre et la
Russie.
La Perse ne possède pas des ressources
qui soient en rapport avec son étendue qui
égalé trois fois celle de la France. Son
agriculture est dans un état de demi-som-
meil. Une très petite partie du sol est sus-
ceptible d'être cultivée.
Les richesses minières sont plus impor-
tantes et pourront donner lieu quand elles
seront exploitées à des industries florissantes.
Le fer, le charbon, le cuivre, le plomb et le
pétrole paraissent abondants. On trouve
surtout du pétrole dans la partie occidentale
du pays sur une longueur de plus de 160
kilomètres et sur une partie de la frontière
septentrionale, dans la région du lac
d'Ouroniah. Depuis plusieurs années, les
Anglais les connaissent et l'Anglo-Persian
Oïl s'est fait donner une concession qui
comprend le territoire de plusieurs provin-
ces et couvre une superficie d'environ
250.000 kilomètres carrés, c'est-à-dire pres-
que la moitié de la France. Accordé en
J901 le privilège d'exploiter le pétrole sur
cet immense territoire va jisqu'en 1961.
Toutes les actions de la compagnie n'appar-
tiennent pas à la (îr.mde-Bretagne, mais
elle en détient cinq millions sur 8.828.000,
qui ont été émises, de sorte qu'elle a une
voix prépondérante dans cette, affaire. C'est
là, pour les Anglais, un élément de puis-
sance incontestable.
Mais la l'erse n'est pas seulement un pays
susceptible de devenir dans un laps de temps
me/, bref une puissance industrielle notable,
elle est, malgré les énormes difficultés de
son rdicf, une voie de passage fort impor-
tante et fort disputée. Regardez une carte
et vous saisirez sans effort que le pays qui
est situé entre le Turkestan et le golfe Per-
slque, qui domine la Mésopotamie d'une
part et de l'autre, par l'Afghanistan et le
Baloutchistan, ses prolongements, la Vallée
de l'Indus, est une manière de boulevard
de l'Inde, en même temps ou'il est le che-
min naturel des Russes désireux d'atteindre
les mers du Sud. Qu'une rivalité entre la
Russie et l'Angleterre ait éclaté à ce sujet,
rien de plus naturel.
il y a quelque quarante ans, elle était
à ce point aiguë que certains publicistcs et
hommes politiques français prévoyaient
pour une date toute proche un violent con-
flit entre ces deux pays pour l'hégémonie sur
l'Iran et particulièrement en Perse. Comme
il arrive fréquemment, ces prévisions ne se
réalisèrent pas. Le conflit s'atténua, des
moyens d'entente furent cherchés et après
des incidente multiples, des périodes de
tension suivies de moments d'accalmie, on
arriva en 1907 où, grâce à Kdouard VII,
fut signé un accord qui partageait le pays
en deux zones d'influence russe et britan-
nique. La l'erse restait indépendante, mais
ici les mots ne traduisaient pas et il s'en
fallait de beaucoup la réalité. Des trou-
bles se produisent qui favorisent l'interven-
tion étrangère et à la faveur de l'entente de
1907, une sorte de condominium russo-
britannique s'est établi sur l'empire iranien.
t La guerre raffermit d'abord le statu quo.
Mais en 1917 l'effondrement de la Russie
favorise l'Angleterre. Les troupes anglo-
indiennes pénètrent en Perse en venant de
la vallée de l'Indus et de la Mésopotamie
et s'y installent en 1918. Au moment de
l'armistice l'opération est terminée.
Lord Curzon avait réalisé son rêve de do-
mination asiatique. « Maîtresse du Caucase,
solidement installée en Mésopotamie, l'An-
gleterre n'avait plus qu'à ranger la Perse
sous sa loi, pour que la fameuse route des
Indes s'élargit du golfe Persique à la
Caspienne. » Un envoyé anglais proposa au
gouvernement de Téhéran un traité de pro-
tectorat, pendant que l'armée et les finan-
ces passaient sous la direction d'agents
britanniques. La partie anglaise semblait
gagnée, mais l'éveil russe se produisit plus
tôt qu'on ne l'attendait. Dès 1920 il se ma-
nifeste et peu à peu les Anglais sont obligés
d'abandonner quelques-unes de leurs posi-
tions, leurs garnisons se replient sur l'Inde
et sur l'Irak. Cependant, ils conservaient la
banque et les concessions de pétrole. Mais
la direction des finances revient aux Améri-
cains.
A ce moment, paraît un officier audacieux
Reza Khan - qui s'empare du pouvoir,
devient président du Conseil. Il se fait at-
tribuer une sorte de dictature et essaye de
donner à son pays l'indépendance qu'il a,
en fait, perdue. En octobre 1925, Reza
Khan est devenu, à la suite de la destitution
de la dynastie des Kadjars, le roi Pahlavi.
Quels sont les desseins de ce souverain
en politique étrangère et en politique inté-
rieure, ce n'est pas ce que nous nous pro-
posons de rechercher ici en détail. Il a dé-
claré aux voyageurs qui l'interrogeaient sur
ses intentions qu'il voulait secouer à la fois
la tutelle russe et la tutelle anglaise, en
même temps qu'il travaillerait au dévelop-
pement économique et suitoul indusliiel de
son pays et qu'il donnerait au pouvoir cen-
tral une action qui lui faisait défaut. -
Mais ce sont là propos habituels aux chcts
d'Etat qui aiment à parler un langage pro-
pre à frapper l'esprit des peuples et à leur
valoir un grand prestige. En réalité les
choses se passent d'une façon un peu dif-
férente et M. Maurice Pernot nous raconte
dans un récent numéro de la Revue des
Deux-Mondes que le souverain est attentif
à tenir la bafance égale entre Londres et
Moscou et que le choix des ministres est beau-
coup moin) déterminé par des considéra-
tions parlementaires que par le souci de ne
déplaire à aucun de ces deux puissants
Etats.
Car la révolution politique de 1925 n'a,
évidemment, pas mis lin à la rivalité anglo-
russe. Elle se manifeste en mille occasions
et à propos de nombreuses questions, mais
surtout au sujet des chemins de fer. Les
Russes abordent la Perse par l'ouest avec
le Transcaucasien qui s'avance jusqu'à Tau-
ris et à l'est par le Transcaspien et ses pro-
longements. Ils voudraient que le gouverne-
ment construisit une voie de Meched au
golfe Persique
Les Anglais, de leur côté, proposent un
tracé qui, partant de Bagdad, franchirait
la frontière vers Khanikine et par Kerman-
chah, Hamadan, d'où un embranchement
se dirigerait sur Téhéran, traverserait l'em-
pire d'Ouest en Est. De Hamadan le rail
descendrait sur Ispahan par Koum-Kachan
et se dirigerait vers Douzdab où il rejoin-
drait le grand réseau des chemins de l'Inde.
Ainsi la grande route d'Asie aboutirait à
la Méditerranée. Et, déjà, quelques Anglais
voient le rail reliant la Méditerranée à Can-
ton. En tout cas, la Perse serait en partie
soustraite à l'influence russe.
Il est certain que le tracé anglais ne donne
pas satisfaction aux Soviets, mais discrets,
leurs agents évitent de faire connaître leurs
sent iments. M. Pernot a interrogé vainement
l'an dernier leur représentant à Téhéran sur
ce point.
Les Américains préférer lient une ligne
Tauris-Erzeroum-Trébizomle, Mais le gou-
vernement persan vient de donner son avis.
Il a déposé un projet qui comporte la créa-
tion de huit voies ferrées, dont la principale
part de la Caspienne et par Téhéran ga-
gne le golfe Persique,
C'est un succès pour la politique russe.
La Russie, d'ailleurs, poursuit ses avanta-
ges et son commerce avec la Perse aug-
mente sensiblement tous les ans. Elle s'ef-
force de lui imposer un traité de commerce
avantageux et agit à son égard comme le
lit un certain temps l'Autriche-Hongric en-
vers la Serbie. Ce qui tend à montrer que
les procédés diplomatiques ne varient pas
beaucoup avec les gouvernements.
Les Allemands ont, eux aussi, fait des
progrès. Depuis 1923, le chiffre de leurs
importations a doublé. Leur influence est
inférieure à celle des Américains qui ont la
direction des finances royales, dans lesquel-
les ils ont mis de l'ordre. Les Anglais ne
sont pas hostile à cette influence qui est une
barrière devant celle des Moscovites.
Les Français exercent une action d'un
autre ordre. Notre langue est la plus ré-
pandue et la mieux connue parmi les clau-
ses cultivées. Les étrangers qui font des
conférences dans le monde sont obligés
d'emprunter le français. Ce résultat est dû
à l'action de nos écoles qui s'exerce de-
puis déjà un nombre considérable d'années.
Nous jouissons aussi d'un grand prestige
scientifique qui est la conséquence de l'am-
vre remarquable de nos savants dont les
travaux ont fait revivre l'histoire de la Perse
ancienne. Nous avons même le monopole
des fouilles, mais le gouvernement persan
nous invite à étudier les modalités qui con-
cilieront nos droits avec les intérêts et les
désirs des savants étrangers.
Nous possédons en Perse des sympathies
nombreuses, profondes, notre influence in-
tellectuelle est incontestable. Elle peut en-
core s'accroître. Le gouvernement actuel pa-
raît disposé à en favoriser les progrès.
Mais au point de vue commercial nous ve-
nons au cinquième rang après l'Angleterre,
la Russie, l'Amérique et la Turquie.
Henry lontanier,
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies
Secrétaire de la Commission
des Allaires Etrangères.
Le realle douanier des vins lonisieiis
La Commission des Vins tunisiens, présidée
par M. Queuille, s'est réunie au Ministère des
Affaires étrangères samedi après-midi.
Elle s'est trouvée en présence de trois pro-
positions relatives au contingentement perma-
nent des vins tunisiens à autoriser à entrer en
franchise dans la métropole - tous les ans. - - -
Les viticulteurs tunisiens demandent 650.000
hectolitres, chiffre sensiblement égal à la pro-
duction du vignoble de la' Régence, étant bien
entendu qu'aucune plantation nouvelle ne sera
faite en Tunisie, ce qui est décidé d' un com-
mun accord. Les viticulteurs du Midi propo-
sent de réduire le contingent à 350.000 hec-
tolitres, chiffre très inférieur à celui de l' an
dernier, et aux besoins tunisiens.
M. Auguste Brunet, député de la Réunion,
a proposé 500.000 hectos.
La - Commission n'a pas conclu, laissant le
soin au Gouvernement de fixer le chiffre défi-
nitif dans un avenir très prochain. M. Lucien
Saint a défendu avec autorité les droits de nos
compatriote? installés en Tunisie.
À la mémoire de Paul Lapie
_.o-
Une cérémonie à la mémoire du recteur
Paul Lapie aura lieu au grand amphi-
théâtre de la Sorbonne, le 10 février à 15
heures, en présence du ministre de l'Ins-
tqywtion publique.
Les huiles de bois
a Il ne faut nous hypnotiser sur
quelques-unes des productions co-
loniales, mais au contraire étudier
toutes celles qui sont rémunératrices, les
produire pour notre prop-e consommation
et en exporter si possible. - Tel est le sage
conseil que nous donne M. Emile P et rot,
directeur de l'Office national des matières
végétales, dans son étude sur les Aleurites,
producteurs d'huiles siccatives dites c huiles
de bois 9.
Celte dénomination est, du reste, impro-
pre, car ces huiles proviennent, comme bien
l'on pense, dit traitement de graines et non
décorces de divers arbres d'Extrême-Orient.
Un de ces arbres producteurs croît spon-
tanément en Indochine, c'est l'ABRASIN
(aleurites montana). On le nomme Cay-
trau au Tonkin, Cay-day-son en Armant et
Doeum-chorrtue, au Cambodge.
La distribution géographique de cette es-
pèce en Indochine, écrit le botaniste lcma-
rié a été faite par Gagne pain ions le titre
erroné de Aleurites cordata R. Br. Cette
confusion a été reconnue depuis par Vauteur
qui nous a confirmé i identification de V ar-
bre Indochinois rapporté par lui à l'Aleu-
rites Vernicia, synonyme de l'aleurites mon-
tana Wilson.
Cet arbre se rencontre dans toutes les ré-
gions chaudes et humides du sud et du sud-
ouest de la Chine, à Formose et dans toute
VIndochine, sauf, semble f il, dans les hauts
plateaux du TonlHn, de l'Annam et du
Laos. Une autre sorte d'Aleurites, l'Alcu-
rites Fordii (TONG) est plus résistant et
plus répandu et peut supporter la tempéra-
ture extrême de –6°, mais il a besoin d'une
grande humidité. Gagnepain Va signale au
l'onkin et en Annam dans la province de
Bien-lloa.
Bien que les meilleures conditions de
culture des arbres, le choix des régions,
Vépoque de récolte et les procédés d'extrac-
tion n'aient pas encore été mis exactement
au point, il est certain que la substitution
des méthodes industrielles modernes aux
procédés primitifs des Chinois fourniront en
plus grande quantité des huiles de qualité
supérieure.
L'huile d'Abrasin du Tonkin (Aleurites
montana) a fourni les chiffres suivants à
l'analyse :
Poids spécifique à + 150, 0.9397 ; poids
de solidification des corps gras, + 310 ;
indice d'iode, 132 ; glycérine, 8.72
Les indigènes s'en servent pour polir et
imperméabiliser le bois, IcT étoffes, les om-
brelles en papier et les paniers de bambou.
M ê lange es à la laque, les huiles de lois,
l'huile d'Abrasin on l'huile de Tong donne
du brillallt au produit qui sert à protéger
les plus belles jonques.
L'huile de Tong rentre surtout dans la
composition des vernis, des émaux, des
peintures, du linoléum et même dans les
succédants du caoutckotlf à la façon de
l'huile de lin.
Signalons aussi que les films préparés
avec l'une de ces huiles de bois ont les mê-
mes qualités que celles obtenues avec l'huile
de lin.
Et M. le professeur Perrot d'ajouter
on s'explique aisément l'énorme importance
commerciale des huiles de bois (de Tong et
d'Abrasin).
Les Chinois en achètent au Tonkin une
certaine quantité qui est dirigée sur Hong-
Kong et revient ail marché de Londres sous
le nom d'huile de bois de Chine.
La dépréciation subie pendant ces der-
nières années par l'huile indochinoise est
due à la mauvaise préparation et à son im-
pureté, c'est pourquoi dans leur étude des
Aleurites, M. le professeur Emile Perrot et
sa collaboratrice Mme Yv. KllOUville, con-
seillent aux colons -de s'astreindre à n'en-
voyer sous le nom d'huile de Tong ou
d'Abrasin, qu'un produit tiré des seules
graines d'Abrasin sans mélange.
Les qualités et les nombreuses applica-
tions de l'huile d'Abrasin nous montrent
qu'elle peut remplacer presque totalement
l'huile de lin dans les industries de la pein-
ture, des vernis, des linoléums et des films.
En 1925, nous avons importé de l'étran-
ger en France pour 300 millions de francs
de grainôs de lin et pour 50 millions de
francs d'huile de lin.
La culture des Aleurites peut et doit ré-
duire considérablement ce tribut payé à
l'étranger.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Marne,
Vice-président de la Commission
des Douanes
4..
LA PAIX AU MAROC
Chez les Espagnols
T.c mauvais tempe retarde le déclenche-
ment de l'opération que les Espagnols
entreprendront dans la région de Chc-
chaouen,
Une section espagnole, commandée par
un officier, opérant cher, les Djebala, serait
tombée dans une embuscade et aurait élé
fresque entièrement anéantie.
4<»
go Syrie
1 Accident d'auto
Le capitaine Touche, du servie0, des rensef.
gnements, a trouvé la mort hier dans un acci-
dent d'automobile, sa voilure étant entrée en
collision avec une autre.
M.du Paty de Clam fonctionnaire au haut com-
missariat, (ils du colonel, a été sérieusement
blessé, mais ses iours ne paraissent pas en dan-
ger.
(Par dépêche.)
AU CONSEIL D'ÉTAT
0-0
Annulation d'un arrêté
du Conseil du contentieux administratif
de l'Indochine
Cette haute juridiction avait à statuer sur
la requête et le mémoire ampliatif présentés
pour le protectorat du Tonkin et, en tant
que de besoin, pour le Gouvernement géné-
ral de l'Indochine, représentés par le kési-
dent supérieur et le Gouverneur général en
exercice, aux fins d'annulation d'un arrêté,
en date du 11 avril 1921, par lequel le Con.
seil du contentieux administratif de l'Indo-
chine avait condamné le protectorat du Ton-
kin à payer à M. Agostini, ingénieur des
Travaux publics, la somme représentant le
montant de la solde coloniale acquise par ce
fonctionnaire du 13 décembre 1917 au 31 jan-
vier 1919.
Le Conseil d'Etat a annulé l'arrêté susrvisé
du Conseil du contentieux administratif de
l'Indochine et ce pour les motifs ci-après :
« I.e Conseil,
« Considérant que, par décision du Gou-
verneur général de l'Indochine en date du
2 novembre 19!7, M. Agostini, ingénieur
des Ponts et Chaussées, détaché dans le ca-
dre du personnel des Travaux publics de
l'Indochine, a été remis à la disposition du
ministre des Colonies, en vue de sa réinté-
gration dans le cadre métropolitain et a reçu
l'ordre de quitter la colonie par le premier
paquebot en partance après le 20 novembre
5917 ; le Gouverneur général a fait connaître
à M. Agostini qu'il cesserait de faire partie
du personnel en exercice dans la colonie à
dater du départ de ce paquebot, M. Agos-
tini, désobéissant aux ordres donnés par ses
chefs, a refusé de s'embarquer à bord du
courrier quittant llaïphong le 13 décembre
1917.
« Considérant qu'en l'état des mesures
dont M. Agostini a été l'objet, ce fonction-
naire ne se trouvait, à partir du 13 décem-
bre 1917, dans aucune des positions qui lui
eussent permis de toucher, au titre du décret
du 2 mars 1910, une solde payée sur les fonds
de la colonie ; dès lors, le protectorat du
Tonkin est fondé à soutenir que c'est à tort
que le Conseil du contentieux administratif
a reconnu le droit de continuer à percevoir
sa solde après le 13 décembre 1(117 et jus-
qu'au jour où il a, de son plein gré, regagné
la métropole..
Il Décide :
« L'arrêté du Conseil administratif de l'In-
dochine en date du Il avril 1921 est an-
nulé. n
Elections du douar de Tiffit
Cette haute juridiction vient de statuer sur
la requête présentée par les membres de la
djcmaa du douar de Tiffit, commune mixte
de Saïda (Algérie), à l'effet d'annuler un
arrêté en date du 2 novembre 1925, par le-
quel le Conseil de préfecture d'Oran, sta-
tuant sur la protestation formulée par plu-
sieurs habitants contre les opérations électo-
rales du 16 avril 1920, dans le douar de Tif-
fit pour le renouvellement de la djemaa, a
annulé lesdites opérations.
Le Conseil d'Etat a déclaré ciue cette re-
quête n'était pas recevable pour le motif que
le sieur Chekkal ne pouvait justifier du man-
dat que lui auraient donné des membres de
la djemaa du douar de Tiffit pour se pour-
voir en leur nom.
Le commerce de la France
avec l'Algérie
–0-0–
Depuis longtemps, lWlgério s'efforce de
se soustraire aux risques économiques que
comporte une production presque exclusi-
vement agricole, sous un climat inégal.
Elle apporte toujours plus de perfection-
nement et plus de variété dans les cul-
tures, pilua de puissance dans son maté-
l'iel, et elle ajuste de mieux en mieux son
équipement aux progrès acquis et à ceux
qu'olle tend à réaliser. Un vaste pro-
gramme de travaux putblics trace les ca-
dres dans lesquels l'initiative des colons
et des indigènes aura à s'exercer au profit
de l'intérêt générall.
Cette politique de prévoyance porte indé-
niablement des fruits. C'est ainsi que mal-
gré deux graves déficits enregistrés l'un
dans la récolte des céréales et l'autre dans
colle des vins et la diminution des expé-
ditions de minerais de fer et de phospha-
tes, le commerce de l'Algérie, en 192C, non
seulement n'a pas fléchi, mais ill a encore
pris un développement dont les statisti-
ques récemment publiées par la Direction
des douanes attestent l'importance.
En 1925, les échanges se chiffraient par
5 milliards 679 millions, En lM6, ils attei-
gnent 6 milliards 002 millions, soit une
augmentai ion de 983 millions. Les importa-
tions de l'année écoulée se sont élevées à
3 milliards 533 millions, supérieures de 308
m^iions à celles de 1925. Les exportations
se traduisent par 3 milliards 129 millions,
on augmentation de Gtt mitHions sur celles
de 19s». Cette a.nnée-là, l'écart entre les
importations et les exportations était de
872 millions, en 1926, il s'abaisse à 4H
millions au profit du compte des produits
importés.
La part de la France dans cet énorme
trafic est de 80 Le surplus représente
le commerce de l'Algé,rie avec l'étranger,
les colonies françaises et nos pays de pro-
tectorat. On peut l'affirmer, les relations
commerciales franco-algôt iennes ont un
caractère national qui n'est nulle part
égalé. L'Algérie est pour la mélropolc une
do ses meilleures et plus fidèles clientes.
Dans le commerce mondial, elle se place
nu cinquième rang des puissances avec
lesquelles la France entretient des rap-
ports économiques.
Un heureux équilibre s'est établi entre
les importations et les exportations. L'Al-
gérie achète à la France pour plus de 2
milliards d'objets fabriqués et lui vend à
peu près autant de produits d'origine vé-
gétale, avec cette caractéristique qiw la
métropole se les procure à bien meilleur
marché qu'à l'étranger et se libère, dans
une certaine mesure, du joug économique
des nations à chnngos élevés. Quant h
l'Algérie, elle retire de la France, qui est
un marché largement ouvert à ses portrs,
des avantages de premier ordre.
Le chanvre au Maroc
4..
Noua achetons un tonnage important de cette
plante textile à l'étranger, notamment en Ita-
lie. C'est le chanvre avec lequel on fait de la
toile, des cordages et de la ficelle.
Le chanvre peut pousser parfaitement au Ma-
roc. Avant la guerre, une firme allemande en-
voya des tiges de chanvre poussé et récolté au
Maroc, à Naples ou elle les fit rouir et teil-
ler. La filasse obtenue fut vendue sous
le nom de chanvre de Naples (extrissimo) et
les filateurs qui l'achetèrent, ne perçurent à
l' usage, aucune différence entre ce produit et
ce qu'ils avaient cru acheter. En un mot la
filasse obtenue avec ce chanvre du Maroc se
comporta en filature et au tissage, aussi bien
que l'await pu faire un chanvre de Naples de
bonne qualité. 't
Il est regrettable que jusqu'à ce jour, on n ait
rien fait au Maroc pour étudier d'abord, pour
intensifier ensuite cette culture textile.
Le chanvre demande un sol profond, plutôt
que léger. Il aime les terres argilo-calcaires, et
les alluvions. Il se développe sous la plupart
des climats, bien que sensible au froid et en
Europe aux gelées de printemps. Il redoute les
grands vents du sud qui dessèchent la plante et
rendent la fibre cassante. Comme assolement on
le fait généralement revenir sur le même terrain
tous les quatre ans, par exemple après verdure,
blé et avoine ou orge : ou betteraves, blé et
avoine.
La terre destinée au chanvre doit être dé-
chaumée, passée au scarificateur, et labourée
profondément de 25 centimètres au moins.
Après avoir été laissée quelque temps soumise
à l'influence de la température, la terre est her
sée et roulée. Ce travail pourra se faire au Ma-
roc après la récolte précédente. A ce moment
on répand les engrais qui sont enterrés ; par un
nouveau labour suivi d' un hersage en tous sens,
et d'un Crosskillage. Avant de semer, vers dé-
cembre, on fera un second labour moins pro-
fond, on répandra les autres engrais et on her-
sera de nouveau.
On admet qu une récolte de chanvre en lève
au sol, 114 kgs d'azote, 95 kgs d' acide phos-
phorique, 148 kgs de portasse et 345 kgs de
chaux. Qn devra donc employer comme en-
rais. lors -du premier labour, des phosphates
(de i 400 à 600 kgs) et chauler a raison de 10 à
de
15 hectolitres. Au second labour on incorpo-
rera 400 kgs de superphosphates de chaux et
200 kgs de nitrate de soude. Enfin on ajoutera
comme engrais potassiques 250 kgs de chlorure
de potassitxn, et 5 à 600 kgs de kaïnite. On
peut établir le rôle de ces différents engrais en
disant que les engrais azotés forment la partie
herbeuse de la plante, ceux phosphatés aident
à la formation et à la résistance des fibres, et
que les potassiques augmentent la résistance des
tiges et augmentent la qualité de la filasse..
En France, on sème de mi-avril à début de
juin, et on récolte commencement d août. C'est
donc une plante à pousse rapide. Au Maroc on
sèmera début de décembre et on récoltera cou-
rant avril.
Comme graines nous conseillons celles du
Piémont, ou à défaut, celles de la vallée de
la Loire. Il faut surtout veiller à la pureté de
ces graines et à la quailité germinative. Pour
avoir de très fine filasse, on sèmera 250 litres
à l'hectare, et pour une qualité moyenne 200
kilos. Si on voulait seulement obtenir de la
graine. 140 litres suffiraient. Le chanvre est
une plante qui pousse vite et qui étouffe les
mauvaises herbes : le sarclage indispensable
pour le lin peut donc être évité. Cette culture
a l' avantage de nettoyer parfaitement le sol sur
lequel elle a été faite.
En Italie, pays ou on récolte les plus belles
qualités de chanvre, on a grand soin de sépa-
rer au moment de la récolte les pieds mâles
qui mûrissent plus vite - des pieds femelles.
Il serait peut être inutile de se livrer à ce tra-
vail de sélection, assez délicat et long, tout au
moins au début. On aurait en somme» une ré-
colte comparable à celle de France, ou nos
paysans Sarthois ou de la Loire ne se donnent
pas tant de mal ; et ce serait suffisant pour un
début.
L'arrachage se fait à la main en prenant 15
ou 20 brins à la fois : ces brins sont passés à un
second ouvrier qui les assemble pour faire des
javelles de 20 centimètres de diamètre environ ;
et ces javelles sont à leur tour réunies en bottes
de 1 mètre de circonférence. Ces bottes sont
placées debout en chaînes en appuyant sur le
sol les racines, et le vent et le soleil opèrent la
dessication, qui sera rapide au Maroc.
Sur les pieds femelles lorsqu'ils sont bien
secs, on récolte la graine. On sépare celle-ci
des tiges soit en les frappant avec une petite
batte, soit en étalant les tiges sur une bache et
en employant un fléau léger, soit encore en pas-
sant les tiges les uns contre les autres au-des-
sus d'un récipient quelconque. Les graines sont
ensuite exposées au soleil pour achever leur des-
sèchement. Elles ont une valeur moyenne de
250 à 350 francs aux cent kiJogs. La vente de
ces graines constituera la première rentrée de
fonds pour le cultivateur.
Le rouissage se fait soit en routoir. soit en
eau courante. Il dure une semaine environ. Le
chanvre est ensuite broyé après avoir été chauffé
au-dessus d'un fourneau à coke ; opération qui
sera inutile au Maroc en faisant l' opération en
été. Il est ensuite teillé ; mis en cordons ou
poignées et vendu. Comme il n'existe pas en-
core au Maroc d'installation pour travailler in-
dustriellement le chanvre, '- et comme on ne
pourra songer à en installer qu' après avoir fait
les essais dont nous parlons en ce moment, on
fera ce broyage et ce teillage, soit à la main,
soit en s'adressant à r une des usines à lin qui
existent et qui pourront facilement faire ce tra-
vail.
Quand la démonstration de la qualité mar-
chande du chanvre marocain aura été ainsi ob-
tenue, on pourra soit monter une usine pour le
travailler, soit faire comme en France ou le pay-
san. à l'aide de machines peu coûteuses et fa-
ciles à conduire fait lui-même sa iflasse. Tout
cela est facile à organiser.
L'essentiel quant à présent est d'avoir une
base bien étudiée. Pour notre part nous
sommes convaincus que l'on doit avoir au mi-
nimum des chanvres égaux comme qualité à
ceux de France, et très probablement supé-
rieurs. Or ces chanvres de France sont d'une
vente courante et très témunératrice. Au Maroc
où la main-d'œuvre coûte moins cher, où la
terre ne représente l'immobilisation de capitaux
que l'on doit calculer en France, l'opération
doit être encore plus avantageuse.
On pourrait ainsi réduire la quantité et la va-
leur des achats faits par nos industriels à l'étran-
ger. Ce serait pour le colon marocain un asso-
lement nouveau venant s'adjoindre à ceux qu'il
a déjà.
Pour tous ces motifs nous voudrions voir faire
un essai, non pas portant sur des dizaines d'hec-
tares, mais sur quelques terres bien choisies et
sous la surveillance de sages conseillers. Il en
existe heureusement au Maroc, soit dans les ser-
vices de l'agriculture soit chez certaines gran-
des firmes agricoles déjà installées.
Louis Le Barbier.
Les cultures industrielles
au Niger
---(H)---
Les cultures industrielles, dont le déve-
loppement est intéressant pour la colonie du
Niger, sont celles de l'arachide et du co-
'on.
Ces deux produits, oulie leur utilisation
locale, trouvent en Nigeria un écoulement
facile et d'autant pius icmunéiateur que leur
transport occaSIOnnc: peu de frais grâce aux
nombreuses bètes de somme dont disposent
les indigènes ; aussi, l'Administration a-t-
elle incité depuis quelques années les pro-
ducteurs à intensifier ce genre de cultures.
L'arachide est employée par les indigènes
pour la fabrication de l'huile, mais elle est
surtout l'objet d'un commerce important
d'exportation. Des fonds ont été répartis en-
tre les circonscriptions situées en bordure de
la frontière nigérienne dans le but d'acheter
des semences d'arachides et de les distri-
buer aux cultivateurs qui, disposant de ter-
rains favorables et stimulés par l'intérêt,
pourront ainsi étendre leurs ensemencements.
Les grandes vallées qui sillonnent le cercle
de Niamey du nord au sud sont particuliè-
rement propices à cette culture qui va être
considérablement augmentée.
C'est dans la région du Dallol Bosso et de
la vallée de Najia que les indigènes obtien-
nent, en général, la meilleure qualité de co-
ton; ils utilisent des graines sélectionnées
d'une espèce apparentée à l'Allen de Nigé-
ria et déjà acclimatée. Des efforts seront ten-
tés en vue de propager cette espèce dans
les subdivisions de - Niamey, Gaya, Maradi,
Tessaoua.
Les indigènes s'intéressent de plus en plus
cette culture, car elle leur permet de sup-
pléer par le tissage local aux besoins d'im-
portation dont le coût Pst toujours très
élevé.
Concurremment, avec le coton, ils cultivent
l'indigo.
Enfin doit-on signaler la culture du tabac,
dont la production tend à remplacer la même
denrée importée de Nigéria.
M. Lucien Saint reiolnf son poste
-()-o--
M. Lucien Saint. Résident Général de
France à Tunis, quittera demain soir Paris
pour rejoindre son poste.
PHILATÉLIE
00
«
Guinée
Kn l'.H^, alors qu'une nouvelle série spé-
eiale à la colonie était m préparation, lo
tdork ivslant drs émissions antérieure»
(tMl)^ et l'JD-îj fui surchargé 05 et lo cen-
times.
La série de 1802 donna les timbres
ci-aprés :
lir> sur 2 c. tirage Ti.tHM) valeur •> f. env.
lui tsur i e. livage IVHUXN) valeur 0.75 env.
05 sur 15 e. tirage I livaleur 1.50 env.
05 sur X?0 e. tirage 51.000 valeur :i.5<> env.
i>5 sur 30 c. tirage valeur C>.«»0 env.
10 sur 40 c. tirage (>S.7
10 sur 75 e. tirage x)(,).00() valeur 8.00 env.
La série de lool- fournit les valeurs sui-
vantes :
t>5 sur '2 e. tirage .'V^.5.000 valeur 0.50 env.
05 sur 4 c. tirage 175.000 valeur 0.75 env.
05 sur 15 c. tirage 200.000 valeur O.c.0 cnv.
05 sur 20 e. tirage !oo valeur 1.50 env.
05 sur 25 e. tirage 7(>.<)oo valeur 2,50 env.
05 sur 30 e. lira,40 Ctii.ooo valeur 3.00 onv.
10 sur 44) c. tirage
10 sur 50 e. tirage 47.000 valeur 5,00 env.
On connaît le 10 e. «ur 75 avec double
surcharge renversée. Valeur environ (H) fr.
Enlln, tous les timbres ainsi «uivhargés
existent avec « chiffres espacés x. Valeur
de 5 fi 8 fois le prix d'un timbre avec sur-
charge normale. Toutefois, le 10 e. sur 30
de la série 1802 est. colé 100 franes en sur-
charge espacé»», s»til prés de 20 fois la ente
de la surcharge normale, ultu'a «pie le 10 e.
sur 75 e. de la mémo série, ave,: jin tirage
inférieur de 3.0i)0 au tolal, <^st colé 45 fr.
en surcharge normal»*. (Vesl 1»\ une ano-
malie qui ne peut s'expliquer que par le
jeu d'»s stocks constitués.
D1ÎPAKT
-().()--
M. Marcel Olivier, Gouverneur Général de
Madagascar, quittera Paris mercredi prochain
à 20 h. 5 par la gare de Lyon. Il se rend
dans le Gard, où il passera quelques jours au-
près de sa mèrn avant de rejoindre son poste à
Madagascar. Il s' embarquera le 17 f (Hier à
Marseille sur Y Exploraicm-Grandidicr.
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