Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-08-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 août 1926 09 août 1926
Description : 1926/08/09 (A27,N122). 1926/08/09 (A27,N122).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397169x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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VINGT-SEPTIEME ANNEE. - N* 122 LE NLJMt&HO; r Êt GlOWUUttl LUNDI JsOin, 9 AOLT 1926
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Les Annales Coloniales
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DIRECTEURS s MARCEL RMBOÉL T L.-G. THÊBAULT
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PiirihwwtoHwlwBwiMifcH^uldbMlwprhrinyillbrihw
EES FRANÇAIS EN TUNISIE
- ,II" - -, ,
J'ai signalé le livre du professeur 4?ré-
dério iSénab intitulé. : « Considérations
sur la situation économique de la Tuni-
sie » et j'ai indiqué .qu'il renfermait une
Joule de considérations assez inquiétan-
tes. Il me suffirait de cueillir çà et là,
une poignée d'aphorismes de ce genre :
« En Tunisie, il vaut mieux vendre que
produire, il semble que la spéculation y
trouve un champ d'élection. En Tuni-
sie, il vaut mieux vendre que fabriquer.
Les fortunes sont souvent commerciales.
Elles ont commencé à se former pen-
dant la guerre et à cause de la guerre. »
Des statistiques, que Tautéur aillrme
avoir soumises a une critique attentive
et avoir vérifiées par des recoupements
et des contrôles, se dégage un ensemble
de conclusions qui ne sont pas laites
pour diminuer notre anxiété.
Je voudrais m'en tenir à la partie qui
porte ce titre : « Le lot de la population
française M. Que les Français aient vu
leur situation économique s'affaiblir en
Tunisie, cela résulte d'une étude de l'ali-
mentation en viande, en corps gras ali-
mentaires, et aussi d'études sur les au-
tres objets consommés par les Français,
depuis les bonbons et les sirops jus-
qu'aux chapeaux de feutre et aux vins
de liqueur. Mmes constatations quand
l'auteur examine la circulation sur les
chemins de 1er, la proportion des non-
Français qui voyagent a de beaucoup
augmenté. Mais le recul se traduit par
des "faits plus graves encore.
Les Français vendent de grands do-
maines aux indigffîiès et aux italiens, ou
uux Israélites tunisiens qui exploitent
tes terrains agricoles soit directement,
'oli en association..Dans le commerce,
leô-non-mofoilisés se substituent peu a
peu aux négociants français, grCLce &
de £ ,-aptitudes naturelles remarquables,
à une saVallte organisation de refoule-
ment, à< uiie très souple adaptation aux
uôMHitftis locales, AJoùte: a cela l'es-
fpitjl'entoute ethniqud traditionnel, il
y à même :;un plan » (faction général,
moins, innocent, qui révèle plus d'ambi-
tion que de reconnaissance : l'étendue
de la ligue judoo-musulmane qui fut
faite àprès la guerre, par exemple. » Le
petit et le moyen commerces italiens,
bien soutenus par une bonne organisa-
tion bancaire, se développent.
En règle généralè, les classes moyen-
îles françaises reculent, les classes
moyennes non françaises progressent.
Les.. tableaux comparatifs des immeu-
bles, de leur valeur locative, de leur
nombre, nous font constater les progrès
rapides des Français et des Italiens jus-
qu'à la guerre ; depuis, les Italiens
seuls multiplient leur avance. La valeur
locative des immeubles anglo-maltais,
Israélites, musulmans s'est accrue dans
des proportions considérables ; ce sont
les Français qui construisent, à crédit
des maisons à bon marché, pendant que
les autres abandonnent les demeures
modestes pour des immeubles plus
luxueux Qu'ils occupent ou qu'ils amé-
nagent.
« En 1923, les Français ne tiennent
,plus le premier rang dans la construc-
tion. On peut dire que les Français
s'appauvrissent quand, grâce à eux,
tout le monde prospère autour d'eux. »
il y a bien le procédé qui consiste à
donner une étiquette française à ces
fortunes nouvelles ; mais ce n'est pas un
remède, cest une duperie.
La proportion des agriculteurs pa-
trons à augmenté de la moitié seulement
de cèlle des étrangers ; le nombre des
ouvriers agricoles, a diminue, mais sur-
tout chez les non-Français devenus pro-
priétaires, le -- nombre des non-Fran-
çais commerçants s'est accru, et celui
de leurs employés à augmenté dans une'
proportion double de celui des employés
des maisons françaises ; le nombre des
industriels, patrons a diminué, celui
des oiïvriers croît chez les Français et
diminue chez les non-Français ; fTést-à-,
dire que nous assistons à un phénomè-
ne de .concentration industrielle et au
rejet des petits patrons dans lès rangs
des salariés : 209 patrons français de
plus et 304 en moins, soit un déficit de
14 ; '1.1.00 ouvriers en plus et 117 en
moins, soit un gain de 900 : 1(( Ceci con-
firme tous les indices - d'appauvrisse-
ment "que nous avons notés au milieu
de l'enrichissement général. »
L exairiên de la colonisation est des
plus intéressants. De 1911 à 1901, les
statistiques accusent une diminution de
117 ouvriers et une augmentation de 231
patrons ; en 1931, 1.505 agriculteurs
français occupent 867 de leurs compa-
triotes. La colonisation privée vendait
ses terres à des étrangers et surtout à
des indigènes ; les cotons installés par
le gouvernement parfoiâ suivent cet
exemple ; 436 propriété^ tarâtes pas-
sent ainsi entre les mains de non-Ptan.-
s.. parmi lesquels.270 indigènes. Sans
dmJte, à côté des détenteurs du sui" il
y a les colons fidèles, et, eii face des
défaillances de la colonisation libre, il
y a la ténacité de Celle, que le Gou-
vernement encourage. Dans l'ensem-
blé, on peut dire que J'il n'y a pas créa-
tion générale de fortune il y a dumoins
création de valeurs par le travail : mais
cela renforce la signification des statis-
tiques qui marquent l'appauvrissement
de l'ensemble : il y a des Français qui
proportionnellement perdent plus en-
core qu'il ne paraît.
Voici enfin un indice qui ne trompe
pas : de 1913 à 1924 l'augmentation de
la population scolaire du Lycée de Tu-
nis se traduit ainsi : Musulmans 142 %;
Israélites, 120 ; Français 13
Dans l'enseignement secondaire, de
1913 à 1924, lès Musulmans augmentent
de 146 %, les Israélites de 114 %, les
Français de 31 ; dans l'enseignement
primaire supérieur de 19*13 à 19(24, les
Musulmans augmentent de 263 %, les
Israélites de 623 %, les 'Français de
1132
Dans cette période, la population de
souche française a crû de 12;000 unités ;
ajoutons 8.000 naturalisations, cela fait
20.000 Français, soit une augmentation
de plus de 40 ; d'un autre côté, si l'ef-
fectif des Italiens, Maltais et autres
étrangers n'a pas suivi la progression
générale, c'est a cause des naturalisa-
tions et parce qu'ils ont été incorporés
dans leur nouvelle cafêgorie ; si donc
on élimine les naturalisés, la population
française des établissements secondai-
res augmentant de al %, le pourcen-
tage est nettement inférieur il celui de
l'accroisseriîent de la population.
Indications concordantes fournies par
les statistiques du baccalauréat : en
1W3, sur. 100 admis, 38 non Français,
dont 17 Israélites ; en 1924, sur 100 ad-
mis, 62 bon Français dont 46 Israélites.
.Mlnes indications quand on regarde la
répartition dans les proférions libéra2
le8,*-bos -Français sé déclassent, les
non-Français se surclasbent.
Sujet de réflexions attristées. « Cer-
tes, il ne faut pas regretter les progrés
réalisés dans tous les domaines que
nous leur avons ouverts par les popula-
tions qui se sont mises à notre école, il
faut se féliciter que dans la création éco-
nomique aussi bien que dans le dordat-
ne scientifique elles récoltent le fruit
des efforts que nous avons voulu- faire
pour elles. La fierté outrecuidante ou
les desseins suspects qui remplacent
parfois la rconnaissance dans le cœur
des bénéficiaires ne nous autorisent
pas à juger inopportun le bien que nous
avons su leur faire : l'ingratitude atteste
le mérite de ceux qui en pâtissent, si
elle ne manifeste pas la moralité de
ceux qui la pratiquent. »
Ce recul, nous dit M. le professeur
Sénat, aurait d<* être évité, 11 est injuste
et l'auteur prétend qu'il est t )œuvre mé-
thodique et qu'il faut croire inconsciente
de quelques Français, designés vague-
ment en termes sybillins. Il ne nous ap-
partient pas de prononcer ainsi des ré-
quisitoires, suivis de condamnations.
Maisi comme nous l'avons souvent ré-
pété à cette place : il faut veiller. La
brochure porte cette épigraphe : i« Dans
une Tunisie qu'il fait prospérer, le
Français s'appauvrit » et cet avertisse-
ment liminaire : « J'ai dédié éette es-
quisse à tous ceux qui veulent que la
Tunisie prospère dans l'harmonie et
dans la justice par le travail. » Tous
ceux-là veulent que le Français devien-
ne plus prospère dans la Tunisie qu'il
fait prospérer : Espérons.
4 Mario Rouetcm.,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre.
Sénaieu Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Les voies terrées m Congo (elfe
–«M>–
La construction dU chemin de fer du Bas-
Congo au Katanga, qui doit avoir une Ion-
gueur de 1.100 kilomètres, se poursuit avec
activité. Dans le tronçon sud, qui part de
Boukatna, le rail est posé sur 372 kilomè-
tres, les terrassements terminés sur 550
kilomètres. Sur le tronçon nord, qui part
de ïlebo, le rail est posé jusqu'au kilomè-
tre 125, et les terrassements finis jusqu'au
kilomètre 320. De plus, un pont de 250 mè-
tres a été construit sur le Congo à Bou-
kama, - où il opère la jonction entre cette
voie ferrée et celle du Katanga.
En Guinée Espagnole
al
A la suite de Toctroi d'un crédit de
vingt-deux millions de pesetas concédé &
la colonie de la Guinée espagnole, voisine
de notre A, E. F. et 1\ laquelle est annexée
rue de Fernando Po, les colone de cette
colonie ont décidé, en témoignage de gra-
titude, d'êlèver un monument an toi Al-
phonse XIU. Ce monument fiera placé vrai-
semblablement à Santa-Tsabel de Fer-
nando Pc.
LûptûduCtion
cotonnière * coloniale
00
J'ai fréquemment signalé la né-
cessité d'intensifier la production
cotonnière de nos possessions d'où-
tre-mer.
M. le Gouverneur Général Carde, avec sd
haute autorité, poursuit en A. O. F. une
ardente campagne de propagande, et l'ap-
plication de son programme a déjà produit
des résultats.
Au cours de la récente assemblée géné-
rale de l'Association Cotonnière Coloniale,
des chiffres intéressants ont été fournis par
l'actif directeur général, M. Noguer.
Les voici brièvement résumés :
Au Soudan, cinq usines, à San, Ségou,
Koutiala, Sikasso et Bougàuni; en Hautc-
Volta, deux usines, à Bobo-Dioulasso 1 et
Ouagadougou; en Côte d'Ivoire, deux usi-
nes, à Bouaké et Korhôgo; au Dahomey,
deux usines, à Bohicon et Parakou ; au
Togo, une usine, à Lomé.
Il ne reste plus à terminer que l'usine de
Koutoussà, en Guinée, cette di Sigullll, én
Côte d'Ivoire, et celle de la Kara, au Togo.
Lorsqu'elles seront achevées, nous aurons
15 usines dont l'uutillage comprendra 30
égreneuses représentant 2.000 scies. -
Si on compte comme rendement minimum
en fibre une quantité de 1 k. 200 par scie-
heure, la capacité de production des usines
sera au total de 24.000 kilos de fibre par
journée de dix heures, et pour Vensemble
de la saison d'égrenage 2.600 tonnes de fi-
bre environ. *
En 1923,. les usines installées ont égrené
840 tonnes de coton brut, ayant .donné 185
tonnés de fibrè.
En 1924, elles ont égrené 955 tonnes dé
coton brut, ayant donné 210 tonnes de fibre.
En 1925» elles ont égrené 2.905 tonnes de
coton brut, ayant doniié 691 tonnes de fibre,.
En. 1926, le tonnage atteint en 1925 sera
sensiblement dépassé, et Von estime qoe lA,
O. F. pourra diriger sur le Havre 40.000
balles de eàton. '-,
• Si V on songe que des plantations ont été
faites dans ces dçftùttes année$au M a;'
au Cameroun, èt. Madagascar ; eh Nouvelle-
%u» ^o$*velUt -M^ bridei^t prit #
concevoir de fusiis espoirs qui spfit suivis
avec une attention partitulikre par les indus-
triels français, -
, Charleê Debiérrc,
Sénateur du Nord.
Membre de la commission
des Affaires étrangères
"̃ ̃ o» ̃ -
E Varane en Cochinchine
-0-0--
M. Alexandre Varennc. vient d'accomplir
ainsi que nous l'avons annoncé, une tour-
née dans les provinces ouest de la Cochin-
chine.
Le gouverneur général, prenant la «parole
au cours des réceptions- organisées en son
honneur, s'est, plu à magnifier les résultats
dùs à l'initiative et aux méthodes françaises,
£ 1 la ténacité et au labeur dies Annamites
dans le développement agricole de ces pro-
vinces inculpes il y a encore vingt ans. Il a
constaté que de tels résultats sont le gage
certain d'une entente de plus en plus étroite
entre Français et Annamites:--
Au cours de son voyage, le Gouverneur
général a posé les premières pierres des
sièges sociaux des syndicats et des caisses
de Crédit agricole de Soctrang, Baclieu et
Cantho.
A Cantho, il a présidé un banquet qui lui
était offert par les quinze syndicats agri-
coles de la Cochinchine.
Ces syndicats, créés à la faveur d'une lé-
gislation purement française, simplement
adaptée aux circonstances locales, sont-de
fondation récente, ne comptant que cinq ou
six années d'existence.
Cependant, ils groupent déjà 5.000 adhé-
remts et ont réalisé l'année dernière parés de
cinq millions de piastres de prêts. Leur for-
tune totale s'élève à 500.000 piastres.
M. Alexandre Varenne a tenu à enregis-
trer ces chiffres, témoignage des bienfaits
que les institutions françaises ont déjà pro-
curés et procureront en Indochine.
Le Gouverneur général a annoncé son in-
tention d'instaurer très prochainement,
dans, les autres pays de l'Union indochinoi-
se, le crédit agricole, avec l'aide du Gouver-
nement général.
M. Varenne, qu'accompagnait Mme Va-
renne, a reçu, des habitants européens et
indigènes des provinces qu'il a visitées, un
accueil cordial et déférent.
.a
Le cours du riz
---04)-
A IIAIGOM
(Les 100 kilogs en piastres)
Ri" no 1, 25 0/0 brisures 11 n
Riz ne 2, 40 oyo brisures 10 40
Riz nO 2, 50 0./0 brisures 9 â
Brisures no 1 et 2 ",. SfiU
Brisures no 3 et 4 7 25
Farines q 2 tK)
Paddy Vinh-Long 6 4t)
Paddy Co-Cong 6 (iO
Paddy Baixau 6 fÍ)
Paddy Bac-Lteu 675
Goprah , , , , , , 18
Lt TAUX PE LA PIASTRE
---
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître ata ministre des colonies qu'à
la date du 4 août IK6, le taux officiel de la
piastre était de 180 fr. 50. de 20 fr. le 5, de 18fr.-90
te fi et de 19 fr, 50 le 7 du même mois.
ftU SENAT
:. ;" DEBATS
Les émissions de la Banque de l'Algérie
Le Sénat vient d'être appelé à statuer
sur le projet voté par la Chambre portant
élévation du chiffre maximufil, des émis-
sions de la Banque de l'Algérie.
Rapporteur de la Commission des Finan-
ces, M. Hervey a exposé l'économie du pro-
jet qui portait de 1.700 millions à 2.100 mil-
lions les émissions de cette Banque.
Il a rappelé que lia circulation monétaire
est passée en Algérie de 1.ÎJOO. millions fin
mars, a 1.612 millions à la date du 5 août,
soit 272 millions d'augmentation, alors que,
du 4 décembre à Ja fin de mars, il n'y avait
que 40 millions d'augmentation.
C'est que, dit le rapporteur, Jes achats et les
ventes entre l'Algérie et la métropole sont tout
il fait variables avec, les saisons et que les ventes
en France sont extrêmement fictives a partir de
la récolte des primeurs et du battage des pre-
mières ccreates.
il n'y a eu aucune avance d'aucune sorte faite
par la Banque au Gouvernement de l'Aluérie.
Il convient de rappeler qu'a côté de l'ac-
tivité commerciale des crédits de campa-
gne a alimenter, il y a une cause générale.
%, M. HefVeij, .L, lia richesse de l'Algérie sè dé-
veloppe chaque année, la population, malgré la
guerre, a augmenté de 5 pour 100 de 1915 à 1920;
guerre, tout lieu de croire qu'elle a augmenté en-
il y a
core plus de 1920 a 1920. Et surtout se volume
des crédits s'augmente en proportion de la déva-
lorisation du franc avec une rapidité que nous
connaissons.
- Pourquoi, demande le rapporteur, le
portefeuille de la Banque d'Algérie com-
prend-il 793 millions de Bons de la Défense
Nationale ? Pourquoi la Banque ne récla-
me-t-elle pas le remboursement de cet)
Bons à leur échéance ?
Pour répondre à cette question, il faut se
reporter a la situation faite a l'Algérie par
les lois en vigueur.
M. Ilrrvcy. - On n voulu qu'il y ait une mon-
naie particulière en Algérie et, d autre t-urt. on
n'a jamais autorisé l'Algérie a avoir une mon-
naie CI indépendante » de celle cle la métropole.
Les signes monétaires sont différents, mais ils
ont leurs valeurs liées.
Gertes, si la Banque d'Algérie était purement
algérienne, elle aurait pu avoir une encaisse ff é-
taUique, acheter des devises -et alors il y aurait
eu changé entre elle et la métropole - elle ven-
drait ses créances sur la France aux taux do ce
1 change et rapatrierait ses avoirs : mais elle n'a
pas ce drCJit. Si l'or oirculait, elle pourrait le
faire revenir en Algérie; Mais l'or- ne circule pas
jet elle ne- raut, faire rentrer- les' billets de la
ttdnqtuv dffcFwince'qui lm-.i$Pbattitmtimlt' puis*
qu'ils ne cifçutant .pas en Algérie .et alors elle
les place en France.
Il faut saVoir,. en effet, que los Bons de
la Défenisc en possession de la Banque de
l'Algérie ne. sont pas autre chose que le
placement do ses avojrs en dranca fran-
çais, des. payements perçus pour son
compte par la Banque de France et cré-
ditée il son compte courant.
Ces Bons n'ont pas été achetés avec un
seul billet de la Banque d'Algérie mais uni-
quement avec des crédits de son compte
courant en France. Ne pouvant faire reve-
nir les bialets de la Banque de France à
Alger, puisque les billets français n'y ont
pas cours, elle les emploie comme n'im-
porte quel capitaliste en un placement ré-
munérateur et à court terme.
Le rapporteur expose comment avaient
varié depuis l'an dernier les placements
en Bons de la Banque d'Algérie.
Sit la balance des comptes courants con-
tinuait à jouer dans le même sens, les 400
millions que l'on demande aux Chambres
pourraient, en quelques mois, se transfor-
mer en francs français et être de nouveau
transformés en valeurs françaises.
Cette situation ne saurait durer. Les dé
légations financières seraient utilement
consultées sur l'avenir prochain des échan-
ges. Maie il faut que la Banque d'Algérie
serve aux besoins de l'Algérie.
Le rapporteur ajoute que les difficultés
d'interprétation en ce qui concerne le Cré-
dit Agricole en Algérie sont apaisées et
que le conflit entre la banque et la colonie
a pris fin. La Banque d'Algérie ouvre dé-
sormais pour le Crédit Agricole à court
terme aux caisses régionales, une- fiche de
réescompte qui vient d'être portée de 75 à
100 millions. Elle assure ce Crédit Agricole
dans les mêmes conditions que la Banque
de France, avec deux renouvellements.
Il faudra une loi spéciale pour entériner
ce prêt. Elle ne pourra intervenir que lors-
que dans leur session de novembre, les
assemblées algériennes auront ratifié les
accords intervenus avec le Gouverneur
Général.
M. Hervey. - Il appartiendra alors Tux Délé-
gations liriancières de décider la créntion de
l'Ornee de répartitions, soit qu'il s'agisse d'une
caisse de crédit immobilier, comme en Tunisie
et au Maroc, soit, qu'il s'agisse d'un office ad-
ministratif analogue à ceux qui dans la mé-
tropole assurent le crédit, agricole a long
terme.
La discussion immédiate fut ordonnée et
le projet fut adopté à mains levées.
Renouvellement de privilège de Banquet
Au cours de fa, séance de vendredi après-
midi, le Sénat a adopté le projet suspen-
dant l'application des dispositions de l'ar-
ticle 4 au paragraphe VII de la loi du 21
mars 1810 portant renouvellement du pri-
vilège des- banques de la Martinique, de
la Guadeloupe, de la Guyane, de la Réu-
mion et modifiant l'article 4 paragraphe 1OT,
de ladite loi.
t m»
Intérim
go-
M. Prouteaux (Georges-David), adminis-
trateur en chef des Colonies, a été chargé,
par intérim, des fonctions de Lieutenant-
Gcruvernenr de TOuibangni-Chari pendant
l'absonce de M. le Gouverneur Lamblin qui
rentre en France.
f
UnéjentreyteTmtorique
Le sultan du Maroc se rencontre avec
le bey de Tunis à Marseille
(De notre correspondant particulier).
S. iM. Mouilay Youssef, sutian du Maroc, ter-
minant son voyage en France, est arrivé sa-
medi dernier a Marseille. La. gare Saint-
Charles pour recevoir cet hôte éminent,
avait été pompeusement parée. Des tapis
rouges jonchaient le sol;, partout des plan-
tes vertes, des drapeaux tapissent les murs,
la musique du 141e d'infonterie prend place
et le drapeau s'arrête avec sa gande au
milieu de l'Esplanade de la Gare. Toutes
les autorités el notabilités sont présentes.
MM. Deilini, préfet des Bouelle&du-Rhô-
ne ; Delpoux d Froment, chefs de Cabinet :
Martv, secrétaire général : Flaissières, sé-
nateur, maire de Marseille ; amiraux Fatou,
Picot et Olmi ; généraux Mangin comman-
dant le 15° corps d'armée, Douce ; MM. Sur-
jous et Boycr, directeurs des offices tunisien
ut marocain, ainsi que le jeune fils du grand
vizill' Et Mokri. Le train arrive à 8 h. 17,
»e cunvoi marche lentement et le wagon du
sultun s'arrête juste en face de la sortie,
toute pavoisée.
Le sultan apparaît et sa gandoura de fine
sole jette Ulie note de blancheur éclatante
parmi les nuances des uniformes des per-
sonnatites militaires et -des grandes tenues
des hauts fonctionnaires, Moulay Youssef
debout à côté de Si Kaddour Ben Chalbrit
écoute les mesures de la Muvseillaise et do
l'Hymne chërifien. Les troupes présentent
les. armes, le sultan passe devant el11es len-
tement s'inclinant devant le drapeau. Les
applaudissements sympathiques d'un public
assez compact de curieux sont la première
manifestation de bon accueil de Marseille n
son hôte. 1
Les autos sont avancées. La voiture du
sultan est précédée d'un peloton de gendar-
Incs à cheval qui solenntee comme il sied le
bref trajet de lia gare au Splendid-Hôtel.
Tandis que la foule acclame le souverain,
un détachement du 220 colonial avec musi-
que est rangé aux abords où des apparte-
ments ont été rctonus pour le sultan et les
personnages de sa suite. La Marseillaise
̃retontit de nouveau et aussi l'Hymne chéri-
fien. Aussitôt après- leur exécution qui a fait
s'éveiller des têtes curieuses à bien des mai-
sons du boulevard d'Athènes, le sultan pé-
nètre dans il'hôtel suivi des personnages qui
raccompagnent durant eon voyage.
Puis surgit tout à coup une gracieuse apr
pdfitiOn : les pôtis-ftls du..sultan arrivent
accompagnés par un serviteur qui leur don-
ne la main ; ce sont en riche gandoura de
nuance verte, de mignons enfants aux yeux
émerveillés de tout ce qu'ils ont vu durant
ce voyage et ce qu'ils verront de beau à
Marseille dorée de soleil. Le sultan s'est rc-
posé, puis a déjeuné avec ses intimes. A 4
cures, une réception grandiose a eu lieu
fi la préfecture. Le sultan et le bey de Tunis.
se sont rencontrés. Ce. dernier était arrivé
avant-hier soir et avait visité l'orifice tuni-
sien.
Le sultun du Maroc accompagné de M.
Deilini prend place dans une luxueuse au-
tomobile avec le grand vizir El Mokri et Si
Kaddour bon Ghubrit ; de longs applaudis-
sements, des cris sympathiques accueillent
le souverain sur son passage et ces démons-
trations s'accentuent, lorsqu'il arrive sur
l'Esplanade devant laquelle s'élève l'hôtel
préfectoral, les autres autos occupées par
les fils du. suiltan 'et les hauts dignitaires de
sa maison, ainsi que par le général" 'Mougin,
chef du Cabinet militaire du résident géné-
ral et M. Marty, secrétaire (général de la
préfecture ne tardent pas à franchir à leur
tour le seuil de la préfecture. Aux accents
de VHymne chêrilicn exécuté par la musi-
que du 141° do ligne, le sdltan gravit le
grand escalier d'honneur orné de plantes
vertes et pénètre dans un des grands sa-
lons où une nombreuse et brillante assis-
tance est réunie.
Le sultan qui a revêtu pour la circons-
tance une gandoura de luxe ne cesse de
sourire, en réponse aux hommages qui lui
sont adressés. Assis dans un grand fau-
teuil et ayant auprès de lui S. Kaddour
ben Ghabrit, interprète fidèle, il accueille
successivement M. le maire, le générai
Mangin, M. Rastoin, président de la
Chambre de Commerce et d'autres person-
nalités.
M. le maire félicite le souverain sur sa
bonne santé. « M. Flaissièrcs est « docteur
en médecine », ajoute finement Ben Crha-
brit "voulant exprimer que ce * compliment
sur la bonne mine du sultunt n'en est que
plus autorisée ; le sultan a un aimable sou-
rire d'approbation et tend la main a M. le
maire.
iM. Rastoin remet à Sa Majesté une
grande médaille d'or en souvenir de la
Chambre de Commerce de Marscille, le
sultan se montre très touché de ce présent
et, par l'intermédiaire de ben Ghabrit, il
répond au président de notre grande as-
semblée consulaire, qu'il sait les très an-
ciens rapports de la Chambre de Commerce
de Marseille avec l'empire chérifien,
Un quart d'heure après l'arrivée du
sultan (i la préfecture. Son Altesse le bey
de Tunis, au milieu des applaudissements
de la foule, arrive à son tour fa. l'hôtel du
représentant du gouvernement à Mar-
seille ; M. Delfhii se porte à sa rencontre
et reçoit au bas du grand escalier" d'hon-
neur le bey, de physionomie très fine, qui
porte avec une grande distinction son uni-
forme de gala constellé de décorations. La
musique du Hf fait entendre Y Hymne
Betllical. L'instant est solennel, le sultan
va se rencontrer pour la première fois. avec
le bey. entrevue qu'il n'est pas excessif
de qualifier d'historique.
Sa Majesté le sultan quitte lentement le
fauteuil où il avait pris l'attitude très di-
gne d'un souverain qui attend une visite
qui lui est précieuse et faisant quelques
pas, il va. tout souriant au-devant de Son
Altesse, lui faisant un bon geste d'accueil.
Les deux souverains se donnent l'accolade,
des'applaudissements éclatent dans l'assis-
tance. Cette .minute est pathétique dans sa
simplicité. Le bey, qui était accompagné
de M. Cucien Saint, Résident Général et
des hauts dignitaires, présente ceux-ci au
sultan qui reçoit leur hommage. A son
tour, Sa Majesté chériflenne présente à Son
NLLese le bey les personnages de sort
entourage et ce sont de nouvelles mani-
festations respectueuses pleines d'une im-
pressionnante sincérité.
Les deux souverains s'entretiennent
ensuite très cordialement durant quelques
minutes, puis ils font le tour des salons
d'honneur : on les conduit ensuite dans
une pièce de moins d'ampleur, mais tout
aussi luxueuse, où un the leur est offert.
Le sultan prend place à la table ayant à
sa droite, M. Lucien Saint et a sa gauche,
M. le préfet. Le bey est entouré d'El Mokri
et de son premier ministre et des person-
nages officiels.
£ - -
Après le thé le sultan et le bey se lèvent
et on leur fait visiter les appartements
d'honneur de la préfecture et notamment
la chambre dite « de l'empereur Il. Les
deux souverains reviennent alors dans les
salons où se tiennent les assistants.
Le sultan et le bey se tiennent par la
main en cette lente promenade avant de se
séparer, ils se donnent encore une cordiale
accolade.
Cette entrevue digne des deux souve-
rains, umis loyaux et protégés de la
France, se terminait vers six heures, le
bey d'abord, puis le sultan, quittent la
préfecture après avoir exprimé au préfet
combien ils avaient été touchés de cette
réception.
Fernand Guy'
Départ de Moulay Youssef
0-0
Le sultan du Maroc n'a pas voulu quit-
ter Marseille sans rendre un pieux hom-
mage aux morts pour la patrie et il est
allé, hier matin, il 0 heures, déposer une
gerbe fleurie sur le monument des volon-
taires français et alliés élevé au cimetière
Saint-Pierre.
A 3 heuree, "Moulay Youssoï a été con-
duit au quai des DeLges, où l'attendait une
vedette de la marine pour le trunsporter
jusqu'au cuirassé Paris, qui le ramène au
Maroc.
Avant de quitter Marseille, le sultan du
Maroc a envoyé à M. Doumergue le télé-
gramme suivant :
Sa. Ma lesté le sultun du Maroc à Monsieur le
président de la RépubUUB. Paris,
Après un séjour de ,ptè d'un mois en France
et au moment où je (juitte à regret 'Votre beau
pays, je tiens ù vous adresser, monsieur le pré-
sident, l'expression sincère de toutf ma gratitude
particulière ipour la bienveillante -..)'lrIpntJtie dont
Votre Excelmnee a entouré mou \"uyagl et pour
le concours si empressé qu'y 0111. pn lù ff's mem-
bres du gouvernement. Ma visite ajix champs sa-
crés de Verdun, mon passage dil:l les grandes
villes de France, les paysoges admirables que
j'y ai contemiplés, l'intérêt qu'ont provoqué en
moi vos grandes industries, vos usines, vos fa-
brications, laisseront dans ma mémoire un im-
périssable souvenir. Je serais 1'-connaissant à
Votre Excellence de Taire parvenir également
mes remerciements aux autorités civiles, militai-
res et maritimes qui loutes. (Il'-' plus hautes
aux iplus modestes, ont contribue a faire réus.
str mon voyage et iL le rendre aussi agréable que
possible.
J'ai été touché de l'accueil si ",ponlant". si
cordial que m'ont réservé les populations de
toutes les villes et localités où j'.n clrt I.f-.(:u et
Je me fais un devoir de les en remercier. Ce
voyage constituera un nouveau lion dl l'amitié
si étroite qui unit nos deux pays l't. je ne puis
titie m'en réjouir jWÕtonrdl'ml'nt..I( vous prie
d'agréer, monsieur le ¡president, tous les vœux
que je forme du fond du cœur pour votre non-
heur personnel çt pour la grainû-ur et, la pros-
périté de la France.
D'autre part, le sultan a fait parvenir le
télégramme suivant à M. le Résident Gé-
néral Steeg :
Nous vous remercions Ibien vivt ment pour la
largo part que vous avez prise à la réussite de
notre voyage en France. J'en conserverai un im-
périssable souvenir"
Avant de quitter iMni-seilln pout 1 entrer au
Maroc, je liens à vous renonvc)"r l'expression
de mon inaltérable amilM.
Le Président (10 la République a répondu
en cee, termes :
- Je remercie votre Majesté du témoignage de
gratitude et de sympathie qu'elle a bien voulu
m'adresscr, ainsi qu'aux: membres du gouver-
nementale la Héipuibliquc, au moment, de quitter
le territoire français.
Le ipeuiple de France gardera, lai aussi, le
souvenir ému du séjour de Votro Majesté. Il a
hautement apprécié l'hommage, rendu à ses
morts 'pal' la visite de Votre Majesté a Verdun,
ainsi que l'intérêt qu'elle a bien voulu prendre à
"toutes les manifestations de l'activité nationale.
Je me rÓjouis, comme Votre Maiesté, de ce
qu'aux liens déjà si étroits entre nas deux pays,
qui ont été consacrés sur les champs de bataille
pour la défense d'une rouvre, commune, soient
venus s'ajouter ceux d'une mutuelle compré-
hension intellectuelle et morale dont l'influence
ne pourra que faciliter l'oiiivrr que s'est assi-
gnée la France en Afrique du Nnnl.
Aussi est-ce du fond du co-ur pie je forme
pour le bonheur personnel de YoCro Mujesté et
a ,prop('J'ité du peuple marocain, leq vœux les
plus sincères.
Vingt et un coups de canon tirés par Chll
que cuirassé de l'escadre et sept cria de
« hourra ! » poussés par plus de deux mille
matelots, saluèrent l'arrivé du souverain
lt bord du Pam.
Les amiraux Violette, commandant en
chef l'escadre de la République eu Médi-
tcrranéo, et Olmi, se tenaient tiiii, le pont
arrière.
Le sultan passa aussitôt !fqui.pnc en
revue.
Une fois encore Monla:y Youssef, A cha-
3ne hommage qui" lui était adressé, rÕpon-
dit en évoquant les merveilles de son
voyage et l'accueil qu'on lui réservé
Puis les passerelles furent remontées.
Debout, prés du pavillon tricolore, le snT-
- tnn salua une dernière fois la terre de
France.
1 -
0
VINGT-SEPTIEME ANNEE. - N* 122 LE NLJMt&HO; r Êt GlOWUUttl LUNDI JsOin, 9 AOLT 1926
J -
Les Annales Coloniales
., ': -. '-:. JOURNAL QUOTIDIEN -.
iES ARTICLES PUBLIÉS PAR HLBS AMflAlJttQObOIIIAUS" SON? LA PIIOPIIItrt
- EXCLUSIVE PU JOimWAL --
̃̃̃ fhrri wi étfmmtlêléÊmimAgaimétPutÈkÊi
DIRECTEURS s MARCEL RMBOÉL T L.-G. THÊBAULT
ww« H kÂMiMkWhmi M Rue du MorfÙThpDoiP, PÀRIS-1" - Têhkm t LOOTRI 19-17
Va u I Mil - ô Mob --
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.- VSSi ( Etranger 1X0 > «6 i S8 •
PiirihwwtoHwlwBwiMifcH^uldbMlwprhrinyillbrihw
EES FRANÇAIS EN TUNISIE
- ,II" - -, ,
J'ai signalé le livre du professeur 4?ré-
dério iSénab intitulé. : « Considérations
sur la situation économique de la Tuni-
sie » et j'ai indiqué .qu'il renfermait une
Joule de considérations assez inquiétan-
tes. Il me suffirait de cueillir çà et là,
une poignée d'aphorismes de ce genre :
« En Tunisie, il vaut mieux vendre que
produire, il semble que la spéculation y
trouve un champ d'élection. En Tuni-
sie, il vaut mieux vendre que fabriquer.
Les fortunes sont souvent commerciales.
Elles ont commencé à se former pen-
dant la guerre et à cause de la guerre. »
Des statistiques, que Tautéur aillrme
avoir soumises a une critique attentive
et avoir vérifiées par des recoupements
et des contrôles, se dégage un ensemble
de conclusions qui ne sont pas laites
pour diminuer notre anxiété.
Je voudrais m'en tenir à la partie qui
porte ce titre : « Le lot de la population
française M. Que les Français aient vu
leur situation économique s'affaiblir en
Tunisie, cela résulte d'une étude de l'ali-
mentation en viande, en corps gras ali-
mentaires, et aussi d'études sur les au-
tres objets consommés par les Français,
depuis les bonbons et les sirops jus-
qu'aux chapeaux de feutre et aux vins
de liqueur. Mmes constatations quand
l'auteur examine la circulation sur les
chemins de 1er, la proportion des non-
Français qui voyagent a de beaucoup
augmenté. Mais le recul se traduit par
des "faits plus graves encore.
Les Français vendent de grands do-
maines aux indigffîiès et aux italiens, ou
uux Israélites tunisiens qui exploitent
tes terrains agricoles soit directement,
'oli en association..Dans le commerce,
leô-non-mofoilisés se substituent peu a
peu aux négociants français, grCLce &
de £ ,-aptitudes naturelles remarquables,
à une saVallte organisation de refoule-
ment, à< uiie très souple adaptation aux
uôMHitftis locales, AJoùte: a cela l'es-
fpitjl'entoute ethniqud traditionnel, il
y à même :;un plan » (faction général,
moins, innocent, qui révèle plus d'ambi-
tion que de reconnaissance : l'étendue
de la ligue judoo-musulmane qui fut
faite àprès la guerre, par exemple. » Le
petit et le moyen commerces italiens,
bien soutenus par une bonne organisa-
tion bancaire, se développent.
En règle généralè, les classes moyen-
îles françaises reculent, les classes
moyennes non françaises progressent.
Les.. tableaux comparatifs des immeu-
bles, de leur valeur locative, de leur
nombre, nous font constater les progrès
rapides des Français et des Italiens jus-
qu'à la guerre ; depuis, les Italiens
seuls multiplient leur avance. La valeur
locative des immeubles anglo-maltais,
Israélites, musulmans s'est accrue dans
des proportions considérables ; ce sont
les Français qui construisent, à crédit
des maisons à bon marché, pendant que
les autres abandonnent les demeures
modestes pour des immeubles plus
luxueux Qu'ils occupent ou qu'ils amé-
nagent.
« En 1923, les Français ne tiennent
,plus le premier rang dans la construc-
tion. On peut dire que les Français
s'appauvrissent quand, grâce à eux,
tout le monde prospère autour d'eux. »
il y a bien le procédé qui consiste à
donner une étiquette française à ces
fortunes nouvelles ; mais ce n'est pas un
remède, cest une duperie.
La proportion des agriculteurs pa-
trons à augmenté de la moitié seulement
de cèlle des étrangers ; le nombre des
ouvriers agricoles, a diminue, mais sur-
tout chez les non-Français devenus pro-
priétaires, le -- nombre des non-Fran-
çais commerçants s'est accru, et celui
de leurs employés à augmenté dans une'
proportion double de celui des employés
des maisons françaises ; le nombre des
industriels, patrons a diminué, celui
des oiïvriers croît chez les Français et
diminue chez les non-Français ; fTést-à-,
dire que nous assistons à un phénomè-
ne de .concentration industrielle et au
rejet des petits patrons dans lès rangs
des salariés : 209 patrons français de
plus et 304 en moins, soit un déficit de
14 ; '1.1.00 ouvriers en plus et 117 en
moins, soit un gain de 900 : 1(( Ceci con-
firme tous les indices - d'appauvrisse-
ment "que nous avons notés au milieu
de l'enrichissement général. »
L exairiên de la colonisation est des
plus intéressants. De 1911 à 1901, les
statistiques accusent une diminution de
117 ouvriers et une augmentation de 231
patrons ; en 1931, 1.505 agriculteurs
français occupent 867 de leurs compa-
triotes. La colonisation privée vendait
ses terres à des étrangers et surtout à
des indigènes ; les cotons installés par
le gouvernement parfoiâ suivent cet
exemple ; 436 propriété^ tarâtes pas-
sent ainsi entre les mains de non-Ptan.-
s.. parmi lesquels.270 indigènes. Sans
dmJte, à côté des détenteurs du sui" il
y a les colons fidèles, et, eii face des
défaillances de la colonisation libre, il
y a la ténacité de Celle, que le Gou-
vernement encourage. Dans l'ensem-
blé, on peut dire que J'il n'y a pas créa-
tion générale de fortune il y a dumoins
création de valeurs par le travail : mais
cela renforce la signification des statis-
tiques qui marquent l'appauvrissement
de l'ensemble : il y a des Français qui
proportionnellement perdent plus en-
core qu'il ne paraît.
Voici enfin un indice qui ne trompe
pas : de 1913 à 1924 l'augmentation de
la population scolaire du Lycée de Tu-
nis se traduit ainsi : Musulmans 142 %;
Israélites, 120 ; Français 13
Dans l'enseignement secondaire, de
1913 à 1924, lès Musulmans augmentent
de 146 %, les Israélites de 114 %, les
Français de 31 ; dans l'enseignement
primaire supérieur de 19*13 à 19(24, les
Musulmans augmentent de 263 %, les
Israélites de 623 %, les 'Français de
1132
Dans cette période, la population de
souche française a crû de 12;000 unités ;
ajoutons 8.000 naturalisations, cela fait
20.000 Français, soit une augmentation
de plus de 40 ; d'un autre côté, si l'ef-
fectif des Italiens, Maltais et autres
étrangers n'a pas suivi la progression
générale, c'est a cause des naturalisa-
tions et parce qu'ils ont été incorporés
dans leur nouvelle cafêgorie ; si donc
on élimine les naturalisés, la population
française des établissements secondai-
res augmentant de al %, le pourcen-
tage est nettement inférieur il celui de
l'accroisseriîent de la population.
Indications concordantes fournies par
les statistiques du baccalauréat : en
1W3, sur. 100 admis, 38 non Français,
dont 17 Israélites ; en 1924, sur 100 ad-
mis, 62 bon Français dont 46 Israélites.
.Mlnes indications quand on regarde la
répartition dans les proférions libéra2
le8,*-bos -Français sé déclassent, les
non-Français se surclasbent.
Sujet de réflexions attristées. « Cer-
tes, il ne faut pas regretter les progrés
réalisés dans tous les domaines que
nous leur avons ouverts par les popula-
tions qui se sont mises à notre école, il
faut se féliciter que dans la création éco-
nomique aussi bien que dans le dordat-
ne scientifique elles récoltent le fruit
des efforts que nous avons voulu- faire
pour elles. La fierté outrecuidante ou
les desseins suspects qui remplacent
parfois la rconnaissance dans le cœur
des bénéficiaires ne nous autorisent
pas à juger inopportun le bien que nous
avons su leur faire : l'ingratitude atteste
le mérite de ceux qui en pâtissent, si
elle ne manifeste pas la moralité de
ceux qui la pratiquent. »
Ce recul, nous dit M. le professeur
Sénat, aurait d<* être évité, 11 est injuste
et l'auteur prétend qu'il est t )œuvre mé-
thodique et qu'il faut croire inconsciente
de quelques Français, designés vague-
ment en termes sybillins. Il ne nous ap-
partient pas de prononcer ainsi des ré-
quisitoires, suivis de condamnations.
Maisi comme nous l'avons souvent ré-
pété à cette place : il faut veiller. La
brochure porte cette épigraphe : i« Dans
une Tunisie qu'il fait prospérer, le
Français s'appauvrit » et cet avertisse-
ment liminaire : « J'ai dédié éette es-
quisse à tous ceux qui veulent que la
Tunisie prospère dans l'harmonie et
dans la justice par le travail. » Tous
ceux-là veulent que le Français devien-
ne plus prospère dans la Tunisie qu'il
fait prospérer : Espérons.
4 Mario Rouetcm.,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre.
Sénaieu Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Les voies terrées m Congo (elfe
–«M>–
La construction dU chemin de fer du Bas-
Congo au Katanga, qui doit avoir une Ion-
gueur de 1.100 kilomètres, se poursuit avec
activité. Dans le tronçon sud, qui part de
Boukatna, le rail est posé sur 372 kilomè-
tres, les terrassements terminés sur 550
kilomètres. Sur le tronçon nord, qui part
de ïlebo, le rail est posé jusqu'au kilomè-
tre 125, et les terrassements finis jusqu'au
kilomètre 320. De plus, un pont de 250 mè-
tres a été construit sur le Congo à Bou-
kama, - où il opère la jonction entre cette
voie ferrée et celle du Katanga.
En Guinée Espagnole
al
A la suite de Toctroi d'un crédit de
vingt-deux millions de pesetas concédé &
la colonie de la Guinée espagnole, voisine
de notre A, E. F. et 1\ laquelle est annexée
rue de Fernando Po, les colone de cette
colonie ont décidé, en témoignage de gra-
titude, d'êlèver un monument an toi Al-
phonse XIU. Ce monument fiera placé vrai-
semblablement à Santa-Tsabel de Fer-
nando Pc.
LûptûduCtion
cotonnière * coloniale
00
J'ai fréquemment signalé la né-
cessité d'intensifier la production
cotonnière de nos possessions d'où-
tre-mer.
M. le Gouverneur Général Carde, avec sd
haute autorité, poursuit en A. O. F. une
ardente campagne de propagande, et l'ap-
plication de son programme a déjà produit
des résultats.
Au cours de la récente assemblée géné-
rale de l'Association Cotonnière Coloniale,
des chiffres intéressants ont été fournis par
l'actif directeur général, M. Noguer.
Les voici brièvement résumés :
Au Soudan, cinq usines, à San, Ségou,
Koutiala, Sikasso et Bougàuni; en Hautc-
Volta, deux usines, à Bobo-Dioulasso 1 et
Ouagadougou; en Côte d'Ivoire, deux usi-
nes, à Bouaké et Korhôgo; au Dahomey,
deux usines, à Bohicon et Parakou ; au
Togo, une usine, à Lomé.
Il ne reste plus à terminer que l'usine de
Koutoussà, en Guinée, cette di Sigullll, én
Côte d'Ivoire, et celle de la Kara, au Togo.
Lorsqu'elles seront achevées, nous aurons
15 usines dont l'uutillage comprendra 30
égreneuses représentant 2.000 scies. -
Si on compte comme rendement minimum
en fibre une quantité de 1 k. 200 par scie-
heure, la capacité de production des usines
sera au total de 24.000 kilos de fibre par
journée de dix heures, et pour Vensemble
de la saison d'égrenage 2.600 tonnes de fi-
bre environ. *
En 1923,. les usines installées ont égrené
840 tonnes de coton brut, ayant .donné 185
tonnés de fibrè.
En 1924, elles ont égrené 955 tonnes dé
coton brut, ayant donné 210 tonnes de fibre.
En 1925» elles ont égrené 2.905 tonnes de
coton brut, ayant doniié 691 tonnes de fibre,.
En. 1926, le tonnage atteint en 1925 sera
sensiblement dépassé, et Von estime qoe lA,
O. F. pourra diriger sur le Havre 40.000
balles de eàton. '-,
• Si V on songe que des plantations ont été
faites dans ces dçftùttes année$au M a;'
au Cameroun, èt. Madagascar ; eh Nouvelle-
%u» ^o$*velUt -M^ bridei^t prit #
concevoir de fusiis espoirs qui spfit suivis
avec une attention partitulikre par les indus-
triels français, -
, Charleê Debiérrc,
Sénateur du Nord.
Membre de la commission
des Affaires étrangères
"̃ ̃ o» ̃ -
E Varane en Cochinchine
-0-0--
M. Alexandre Varennc. vient d'accomplir
ainsi que nous l'avons annoncé, une tour-
née dans les provinces ouest de la Cochin-
chine.
Le gouverneur général, prenant la «parole
au cours des réceptions- organisées en son
honneur, s'est, plu à magnifier les résultats
dùs à l'initiative et aux méthodes françaises,
£ 1 la ténacité et au labeur dies Annamites
dans le développement agricole de ces pro-
vinces inculpes il y a encore vingt ans. Il a
constaté que de tels résultats sont le gage
certain d'une entente de plus en plus étroite
entre Français et Annamites:--
Au cours de son voyage, le Gouverneur
général a posé les premières pierres des
sièges sociaux des syndicats et des caisses
de Crédit agricole de Soctrang, Baclieu et
Cantho.
A Cantho, il a présidé un banquet qui lui
était offert par les quinze syndicats agri-
coles de la Cochinchine.
Ces syndicats, créés à la faveur d'une lé-
gislation purement française, simplement
adaptée aux circonstances locales, sont-de
fondation récente, ne comptant que cinq ou
six années d'existence.
Cependant, ils groupent déjà 5.000 adhé-
remts et ont réalisé l'année dernière parés de
cinq millions de piastres de prêts. Leur for-
tune totale s'élève à 500.000 piastres.
M. Alexandre Varenne a tenu à enregis-
trer ces chiffres, témoignage des bienfaits
que les institutions françaises ont déjà pro-
curés et procureront en Indochine.
Le Gouverneur général a annoncé son in-
tention d'instaurer très prochainement,
dans, les autres pays de l'Union indochinoi-
se, le crédit agricole, avec l'aide du Gouver-
nement général.
M. Varenne, qu'accompagnait Mme Va-
renne, a reçu, des habitants européens et
indigènes des provinces qu'il a visitées, un
accueil cordial et déférent.
.a
Le cours du riz
---04)-
A IIAIGOM
(Les 100 kilogs en piastres)
Ri" no 1, 25 0/0 brisures 11 n
Riz ne 2, 40 oyo brisures 10 40
Riz nO 2, 50 0./0 brisures 9 â
Brisures no 1 et 2 ",. SfiU
Brisures no 3 et 4 7 25
Farines q 2 tK)
Paddy Vinh-Long 6 4t)
Paddy Co-Cong 6 (iO
Paddy Baixau 6 fÍ)
Paddy Bac-Lteu 675
Goprah , , , , , , 18
Lt TAUX PE LA PIASTRE
---
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître ata ministre des colonies qu'à
la date du 4 août IK6, le taux officiel de la
piastre était de 180 fr. 50. de 20 fr. le 5, de 18fr.-90
te fi et de 19 fr, 50 le 7 du même mois.
ftU SENAT
:. ;" DEBATS
Les émissions de la Banque de l'Algérie
Le Sénat vient d'être appelé à statuer
sur le projet voté par la Chambre portant
élévation du chiffre maximufil, des émis-
sions de la Banque de l'Algérie.
Rapporteur de la Commission des Finan-
ces, M. Hervey a exposé l'économie du pro-
jet qui portait de 1.700 millions à 2.100 mil-
lions les émissions de cette Banque.
Il a rappelé que lia circulation monétaire
est passée en Algérie de 1.ÎJOO. millions fin
mars, a 1.612 millions à la date du 5 août,
soit 272 millions d'augmentation, alors que,
du 4 décembre à Ja fin de mars, il n'y avait
que 40 millions d'augmentation.
C'est que, dit le rapporteur, Jes achats et les
ventes entre l'Algérie et la métropole sont tout
il fait variables avec, les saisons et que les ventes
en France sont extrêmement fictives a partir de
la récolte des primeurs et du battage des pre-
mières ccreates.
il n'y a eu aucune avance d'aucune sorte faite
par la Banque au Gouvernement de l'Aluérie.
Il convient de rappeler qu'a côté de l'ac-
tivité commerciale des crédits de campa-
gne a alimenter, il y a une cause générale.
%, M. HefVeij, .L, lia richesse de l'Algérie sè dé-
veloppe chaque année, la population, malgré la
guerre, a augmenté de 5 pour 100 de 1915 à 1920;
guerre, tout lieu de croire qu'elle a augmenté en-
il y a
core plus de 1920 a 1920. Et surtout se volume
des crédits s'augmente en proportion de la déva-
lorisation du franc avec une rapidité que nous
connaissons.
- Pourquoi, demande le rapporteur, le
portefeuille de la Banque d'Algérie com-
prend-il 793 millions de Bons de la Défense
Nationale ? Pourquoi la Banque ne récla-
me-t-elle pas le remboursement de cet)
Bons à leur échéance ?
Pour répondre à cette question, il faut se
reporter a la situation faite a l'Algérie par
les lois en vigueur.
M. Ilrrvcy. - On n voulu qu'il y ait une mon-
naie particulière en Algérie et, d autre t-urt. on
n'a jamais autorisé l'Algérie a avoir une mon-
naie CI indépendante » de celle cle la métropole.
Les signes monétaires sont différents, mais ils
ont leurs valeurs liées.
Gertes, si la Banque d'Algérie était purement
algérienne, elle aurait pu avoir une encaisse ff é-
taUique, acheter des devises -et alors il y aurait
eu changé entre elle et la métropole - elle ven-
drait ses créances sur la France aux taux do ce
1 change et rapatrierait ses avoirs : mais elle n'a
pas ce drCJit. Si l'or oirculait, elle pourrait le
faire revenir en Algérie; Mais l'or- ne circule pas
jet elle ne- raut, faire rentrer- les' billets de la
ttdnqtuv dffcFwince'qui lm-.i$Pbattitmtimlt' puis*
qu'ils ne cifçutant .pas en Algérie .et alors elle
les place en France.
Il faut saVoir,. en effet, que los Bons de
la Défenisc en possession de la Banque de
l'Algérie ne. sont pas autre chose que le
placement do ses avojrs en dranca fran-
çais, des. payements perçus pour son
compte par la Banque de France et cré-
ditée il son compte courant.
Ces Bons n'ont pas été achetés avec un
seul billet de la Banque d'Algérie mais uni-
quement avec des crédits de son compte
courant en France. Ne pouvant faire reve-
nir les bialets de la Banque de France à
Alger, puisque les billets français n'y ont
pas cours, elle les emploie comme n'im-
porte quel capitaliste en un placement ré-
munérateur et à court terme.
Le rapporteur expose comment avaient
varié depuis l'an dernier les placements
en Bons de la Banque d'Algérie.
Sit la balance des comptes courants con-
tinuait à jouer dans le même sens, les 400
millions que l'on demande aux Chambres
pourraient, en quelques mois, se transfor-
mer en francs français et être de nouveau
transformés en valeurs françaises.
Cette situation ne saurait durer. Les dé
légations financières seraient utilement
consultées sur l'avenir prochain des échan-
ges. Maie il faut que la Banque d'Algérie
serve aux besoins de l'Algérie.
Le rapporteur ajoute que les difficultés
d'interprétation en ce qui concerne le Cré-
dit Agricole en Algérie sont apaisées et
que le conflit entre la banque et la colonie
a pris fin. La Banque d'Algérie ouvre dé-
sormais pour le Crédit Agricole à court
terme aux caisses régionales, une- fiche de
réescompte qui vient d'être portée de 75 à
100 millions. Elle assure ce Crédit Agricole
dans les mêmes conditions que la Banque
de France, avec deux renouvellements.
Il faudra une loi spéciale pour entériner
ce prêt. Elle ne pourra intervenir que lors-
que dans leur session de novembre, les
assemblées algériennes auront ratifié les
accords intervenus avec le Gouverneur
Général.
M. Hervey. - Il appartiendra alors Tux Délé-
gations liriancières de décider la créntion de
l'Ornee de répartitions, soit qu'il s'agisse d'une
caisse de crédit immobilier, comme en Tunisie
et au Maroc, soit, qu'il s'agisse d'un office ad-
ministratif analogue à ceux qui dans la mé-
tropole assurent le crédit, agricole a long
terme.
La discussion immédiate fut ordonnée et
le projet fut adopté à mains levées.
Renouvellement de privilège de Banquet
Au cours de fa, séance de vendredi après-
midi, le Sénat a adopté le projet suspen-
dant l'application des dispositions de l'ar-
ticle 4 au paragraphe VII de la loi du 21
mars 1810 portant renouvellement du pri-
vilège des- banques de la Martinique, de
la Guadeloupe, de la Guyane, de la Réu-
mion et modifiant l'article 4 paragraphe 1OT,
de ladite loi.
t m»
Intérim
go-
M. Prouteaux (Georges-David), adminis-
trateur en chef des Colonies, a été chargé,
par intérim, des fonctions de Lieutenant-
Gcruvernenr de TOuibangni-Chari pendant
l'absonce de M. le Gouverneur Lamblin qui
rentre en France.
f
UnéjentreyteTmtorique
Le sultan du Maroc se rencontre avec
le bey de Tunis à Marseille
(De notre correspondant particulier).
S. iM. Mouilay Youssef, sutian du Maroc, ter-
minant son voyage en France, est arrivé sa-
medi dernier a Marseille. La. gare Saint-
Charles pour recevoir cet hôte éminent,
avait été pompeusement parée. Des tapis
rouges jonchaient le sol;, partout des plan-
tes vertes, des drapeaux tapissent les murs,
la musique du 141e d'infonterie prend place
et le drapeau s'arrête avec sa gande au
milieu de l'Esplanade de la Gare. Toutes
les autorités el notabilités sont présentes.
MM. Deilini, préfet des Bouelle&du-Rhô-
ne ; Delpoux d Froment, chefs de Cabinet :
Martv, secrétaire général : Flaissières, sé-
nateur, maire de Marseille ; amiraux Fatou,
Picot et Olmi ; généraux Mangin comman-
dant le 15° corps d'armée, Douce ; MM. Sur-
jous et Boycr, directeurs des offices tunisien
ut marocain, ainsi que le jeune fils du grand
vizill' Et Mokri. Le train arrive à 8 h. 17,
»e cunvoi marche lentement et le wagon du
sultun s'arrête juste en face de la sortie,
toute pavoisée.
Le sultan apparaît et sa gandoura de fine
sole jette Ulie note de blancheur éclatante
parmi les nuances des uniformes des per-
sonnatites militaires et -des grandes tenues
des hauts fonctionnaires, Moulay Youssef
debout à côté de Si Kaddour Ben Chalbrit
écoute les mesures de la Muvseillaise et do
l'Hymne chërifien. Les troupes présentent
les. armes, le sultan passe devant el11es len-
tement s'inclinant devant le drapeau. Les
applaudissements sympathiques d'un public
assez compact de curieux sont la première
manifestation de bon accueil de Marseille n
son hôte. 1
Les autos sont avancées. La voiture du
sultan est précédée d'un peloton de gendar-
Incs à cheval qui solenntee comme il sied le
bref trajet de lia gare au Splendid-Hôtel.
Tandis que la foule acclame le souverain,
un détachement du 220 colonial avec musi-
que est rangé aux abords où des apparte-
ments ont été rctonus pour le sultan et les
personnages de sa suite. La Marseillaise
̃retontit de nouveau et aussi l'Hymne chéri-
fien. Aussitôt après- leur exécution qui a fait
s'éveiller des têtes curieuses à bien des mai-
sons du boulevard d'Athènes, le sultan pé-
nètre dans il'hôtel suivi des personnages qui
raccompagnent durant eon voyage.
Puis surgit tout à coup une gracieuse apr
pdfitiOn : les pôtis-ftls du..sultan arrivent
accompagnés par un serviteur qui leur don-
ne la main ; ce sont en riche gandoura de
nuance verte, de mignons enfants aux yeux
émerveillés de tout ce qu'ils ont vu durant
ce voyage et ce qu'ils verront de beau à
Marseille dorée de soleil. Le sultan s'est rc-
posé, puis a déjeuné avec ses intimes. A 4
cures, une réception grandiose a eu lieu
fi la préfecture. Le sultan et le bey de Tunis.
se sont rencontrés. Ce. dernier était arrivé
avant-hier soir et avait visité l'orifice tuni-
sien.
Le sultun du Maroc accompagné de M.
Deilini prend place dans une luxueuse au-
tomobile avec le grand vizir El Mokri et Si
Kaddour bon Ghubrit ; de longs applaudis-
sements, des cris sympathiques accueillent
le souverain sur son passage et ces démons-
trations s'accentuent, lorsqu'il arrive sur
l'Esplanade devant laquelle s'élève l'hôtel
préfectoral, les autres autos occupées par
les fils du. suiltan 'et les hauts dignitaires de
sa maison, ainsi que par le général" 'Mougin,
chef du Cabinet militaire du résident géné-
ral et M. Marty, secrétaire (général de la
préfecture ne tardent pas à franchir à leur
tour le seuil de la préfecture. Aux accents
de VHymne chêrilicn exécuté par la musi-
que du 141° do ligne, le sdltan gravit le
grand escalier d'honneur orné de plantes
vertes et pénètre dans un des grands sa-
lons où une nombreuse et brillante assis-
tance est réunie.
Le sultan qui a revêtu pour la circons-
tance une gandoura de luxe ne cesse de
sourire, en réponse aux hommages qui lui
sont adressés. Assis dans un grand fau-
teuil et ayant auprès de lui S. Kaddour
ben Ghabrit, interprète fidèle, il accueille
successivement M. le maire, le générai
Mangin, M. Rastoin, président de la
Chambre de Commerce et d'autres person-
nalités.
M. le maire félicite le souverain sur sa
bonne santé. « M. Flaissièrcs est « docteur
en médecine », ajoute finement Ben Crha-
brit "voulant exprimer que ce * compliment
sur la bonne mine du sultunt n'en est que
plus autorisée ; le sultan a un aimable sou-
rire d'approbation et tend la main a M. le
maire.
iM. Rastoin remet à Sa Majesté une
grande médaille d'or en souvenir de la
Chambre de Commerce de Marscille, le
sultan se montre très touché de ce présent
et, par l'intermédiaire de ben Ghabrit, il
répond au président de notre grande as-
semblée consulaire, qu'il sait les très an-
ciens rapports de la Chambre de Commerce
de Marseille avec l'empire chérifien,
Un quart d'heure après l'arrivée du
sultan (i la préfecture. Son Altesse le bey
de Tunis, au milieu des applaudissements
de la foule, arrive à son tour fa. l'hôtel du
représentant du gouvernement à Mar-
seille ; M. Delfhii se porte à sa rencontre
et reçoit au bas du grand escalier" d'hon-
neur le bey, de physionomie très fine, qui
porte avec une grande distinction son uni-
forme de gala constellé de décorations. La
musique du Hf fait entendre Y Hymne
Betllical. L'instant est solennel, le sultan
va se rencontrer pour la première fois. avec
le bey. entrevue qu'il n'est pas excessif
de qualifier d'historique.
Sa Majesté le sultan quitte lentement le
fauteuil où il avait pris l'attitude très di-
gne d'un souverain qui attend une visite
qui lui est précieuse et faisant quelques
pas, il va. tout souriant au-devant de Son
Altesse, lui faisant un bon geste d'accueil.
Les deux souverains se donnent l'accolade,
des'applaudissements éclatent dans l'assis-
tance. Cette .minute est pathétique dans sa
simplicité. Le bey, qui était accompagné
de M. Cucien Saint, Résident Général et
des hauts dignitaires, présente ceux-ci au
sultan qui reçoit leur hommage. A son
tour, Sa Majesté chériflenne présente à Son
NLLese le bey les personnages de sort
entourage et ce sont de nouvelles mani-
festations respectueuses pleines d'une im-
pressionnante sincérité.
Les deux souverains s'entretiennent
ensuite très cordialement durant quelques
minutes, puis ils font le tour des salons
d'honneur : on les conduit ensuite dans
une pièce de moins d'ampleur, mais tout
aussi luxueuse, où un the leur est offert.
Le sultan prend place à la table ayant à
sa droite, M. Lucien Saint et a sa gauche,
M. le préfet. Le bey est entouré d'El Mokri
et de son premier ministre et des person-
nages officiels.
£ - -
Après le thé le sultan et le bey se lèvent
et on leur fait visiter les appartements
d'honneur de la préfecture et notamment
la chambre dite « de l'empereur Il. Les
deux souverains reviennent alors dans les
salons où se tiennent les assistants.
Le sultan et le bey se tiennent par la
main en cette lente promenade avant de se
séparer, ils se donnent encore une cordiale
accolade.
Cette entrevue digne des deux souve-
rains, umis loyaux et protégés de la
France, se terminait vers six heures, le
bey d'abord, puis le sultan, quittent la
préfecture après avoir exprimé au préfet
combien ils avaient été touchés de cette
réception.
Fernand Guy'
Départ de Moulay Youssef
0-0
Le sultan du Maroc n'a pas voulu quit-
ter Marseille sans rendre un pieux hom-
mage aux morts pour la patrie et il est
allé, hier matin, il 0 heures, déposer une
gerbe fleurie sur le monument des volon-
taires français et alliés élevé au cimetière
Saint-Pierre.
A 3 heuree, "Moulay Youssoï a été con-
duit au quai des DeLges, où l'attendait une
vedette de la marine pour le trunsporter
jusqu'au cuirassé Paris, qui le ramène au
Maroc.
Avant de quitter Marseille, le sultan du
Maroc a envoyé à M. Doumergue le télé-
gramme suivant :
Sa. Ma lesté le sultun du Maroc à Monsieur le
président de la RépubUUB. Paris,
Après un séjour de ,ptè d'un mois en France
et au moment où je (juitte à regret 'Votre beau
pays, je tiens ù vous adresser, monsieur le pré-
sident, l'expression sincère de toutf ma gratitude
particulière ipour la bienveillante -..)'lrIpntJtie dont
Votre Excelmnee a entouré mou \"uyagl et pour
le concours si empressé qu'y 0111. pn lù ff's mem-
bres du gouvernement. Ma visite ajix champs sa-
crés de Verdun, mon passage dil:l les grandes
villes de France, les paysoges admirables que
j'y ai contemiplés, l'intérêt qu'ont provoqué en
moi vos grandes industries, vos usines, vos fa-
brications, laisseront dans ma mémoire un im-
périssable souvenir. Je serais 1'-connaissant à
Votre Excellence de Taire parvenir également
mes remerciements aux autorités civiles, militai-
res et maritimes qui loutes. (Il'-' plus hautes
aux iplus modestes, ont contribue a faire réus.
str mon voyage et iL le rendre aussi agréable que
possible.
J'ai été touché de l'accueil si ",ponlant". si
cordial que m'ont réservé les populations de
toutes les villes et localités où j'.n clrt I.f-.(:u et
Je me fais un devoir de les en remercier. Ce
voyage constituera un nouveau lion dl l'amitié
si étroite qui unit nos deux pays l't. je ne puis
titie m'en réjouir jWÕtonrdl'ml'nt..I( vous prie
d'agréer, monsieur le ¡president, tous les vœux
que je forme du fond du cœur pour votre non-
heur personnel çt pour la grainû-ur et, la pros-
périté de la France.
D'autre part, le sultan a fait parvenir le
télégramme suivant à M. le Résident Gé-
néral Steeg :
Nous vous remercions Ibien vivt ment pour la
largo part que vous avez prise à la réussite de
notre voyage en France. J'en conserverai un im-
périssable souvenir"
Avant de quitter iMni-seilln pout 1 entrer au
Maroc, je liens à vous renonvc)"r l'expression
de mon inaltérable amilM.
Le Président (10 la République a répondu
en cee, termes :
- Je remercie votre Majesté du témoignage de
gratitude et de sympathie qu'elle a bien voulu
m'adresscr, ainsi qu'aux: membres du gouver-
nementale la Héipuibliquc, au moment, de quitter
le territoire français.
Le ipeuiple de France gardera, lai aussi, le
souvenir ému du séjour de Votro Majesté. Il a
hautement apprécié l'hommage, rendu à ses
morts 'pal' la visite de Votre Majesté a Verdun,
ainsi que l'intérêt qu'elle a bien voulu prendre à
"toutes les manifestations de l'activité nationale.
Je me rÓjouis, comme Votre Maiesté, de ce
qu'aux liens déjà si étroits entre nas deux pays,
qui ont été consacrés sur les champs de bataille
pour la défense d'une rouvre, commune, soient
venus s'ajouter ceux d'une mutuelle compré-
hension intellectuelle et morale dont l'influence
ne pourra que faciliter l'oiiivrr que s'est assi-
gnée la France en Afrique du Nnnl.
Aussi est-ce du fond du co-ur pie je forme
pour le bonheur personnel de YoCro Mujesté et
a ,prop('J'ité du peuple marocain, leq vœux les
plus sincères.
Vingt et un coups de canon tirés par Chll
que cuirassé de l'escadre et sept cria de
« hourra ! » poussés par plus de deux mille
matelots, saluèrent l'arrivé du souverain
lt bord du Pam.
Les amiraux Violette, commandant en
chef l'escadre de la République eu Médi-
tcrranéo, et Olmi, se tenaient tiiii, le pont
arrière.
Le sultan passa aussitôt !fqui.pnc en
revue.
Une fois encore Monla:y Youssef, A cha-
3ne hommage qui" lui était adressé, rÕpon-
dit en évoquant les merveilles de son
voyage et l'accueil qu'on lui réservé
Puis les passerelles furent remontées.
Debout, prés du pavillon tricolore, le snT-
- tnn salua une dernière fois la terre de
France.
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