Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-08-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 août 1926 06 août 1926
Description : 1926/08/06 (A27,N121). 1926/08/06 (A27,N121).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397168h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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KNDUKDI - SOIR, -- 6 - AOUT lifliti
Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LU AllIIALU CIOLOIOALU. Son LA MtOriUtTt
EXCLUSIVE PU KHHWAL
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DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
Réfactia « itetotnliM : 34, Ru. du Mont-Thabor, PARIS-1" TOépfcws : LOUIU 11-17
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La politique de M. - Steeg
«oeIl
On s' accorde généralement, pour reconnaître
que l' arrivée de M_ Steeg au Maroc a apporté
heureuses modifications aux habitudes adni-
nistratives établies ou tolérées par M. le Maré-
chai Lyautey. Des changements se sont pro-
duits que j'ai eu l'occasion de signaler à la tri-
bune de la Chambre, et qui ont gêné considé-
rablement certains fonctionnaires de l'ordre mi-
litaire ou civil.
Aujourd'hui, nous avons sous les yeux deux
documents qui nous permettent de nous, faire,
sur la façon dont le Résident Général entend
nos rapports avec les indigènes, une idée plus
préc ise. Ce sont une conversation récente avec
un journaliste et une circulaire adressée, il y a
quelques semaines, aux contrôleurs civils, et
dont je dois la connaissance à l'obligeance d'un
ami
Dans l' entretien qu'il vient d' avoir à Bor-
deaux avec un collaborateur du Matin, M.
Steeg se félicite naturellement de l'heureuse
répercussion que pourra avoir sur les Musul-
mans le voyage du Sultan en France, mais ne
se laisse pas aller à des espoirs excessifs. Il ne
pense pas notamment que nous assistions sous
peu à une évolution accélérée de l'esprit des
Mahométans et deleun conceptions de la vie.
Il ne croit pas à une transformation aussi ra-
pide, aussi radicale. C'est évidemment la vérité
même. Il ne suffira pas, en effet, d'une prome-
nade à Paris, d' une visité de quelques lieux
plus ou moins célèbres, plus ou moins curieux,
plus ou moins intéressants, pour que soit enta-
mée l'autorité d'une philosophie qui se rattache
à une longue tradition et qui a pour elle le
prestige de la chose sacrée.
Les Musulmans peuvent évoluer, modifier
quelques-uns de leurs points de vue, sans pour
cela se rapprocher de nous au point de se con-
fondre avec nous. Et a ce sujet M. Steeg ra.
conte à son interlocuteur l'anecdote suivante :
« Un jour. dit-il, me trouvant dans une tribu
berbère, un jeune fonctionnaire indigène, très
franci sé en apparence, me fit voir de la main
un petit gourW. Son père le caïd l'habitait de-
puis e IOÏxante-dix ans. « Auriez-vous aimé
mener la vie que votre père menait ? » lui de-
mandai-je. Et mon interlocuteur, me regardant
et regardant la masure d'un œil mélancolique,
me répondit :
« Je ne suis pas chez lui, mais, ajoutait-
il, avec tristeue, je ne suis pas non plus chez
vous. »
Et M. Steeg ajoute : « On peut sans danger
déraciner quelques individualités ; il est impru-
dent de déraciner un peuple. »
Oui, il est imprudent de déraciner un peuple.
Mais est-ce d' ailleurs possible ? Et ceux de nos
compatriotes qui, de bonne foi, pensent qu'on
peut le faire, ne se laissent-ils pas aller l'illu-
sion la plus folle et la plus dangereuse ?
Mais alors que faire, puisqu'il n'est pas sage
de penser à introduire nos habitudes parmi les
popu lations dont nous avons de notre plein gré
la charge, et auxquelles nous avons imposé notre
puissance, ou. si l'on veut, notre protection ?
A cette question, M. le Résident Général
au Maroc répond : « Il faut augmenter l'in-
fluence de l' autorité. Comment augmenter notre
autorité ? Dans cette conversation, il n'indique
pas les moyens qu'il envisage pour accroître
notre prestige auprès des indigènes, il l' a fait
dans une circulaire adressée au début de juil-
let aux fonctionnaires du protectorat, et qui est
bien curieuse.
« L'autorité n'est respectée et n'est aimée,
dit-il, que dans la mesure où elle met sa force
au service de l'équité et de la justice. » S'adres-
sant aux contrôleurs civils, il écrit : « Nous nous
proposons de faire disparaître les anciens abus
et d'établir progressivement une administration
équitable, probe et saine qui rempira pleine-
ment sa mission protectrice. La tâche est lourde,
elle exige des hommes de caractère et de cons-
cience s'imposant à tous, aux Européens comme
aux indigènes, par letr haute valeur morale et
professionnelle. »
L'autorité doit donc être servie par des fonc-
tionnaires irréprochables qui apportent à tous
leurs actes un soin et une vigilance qui ne se
démentent jamais. Il ne faut pas que la malveil-
lance ait prise sur eux. Les agents du pouvoir
doivent, par leur probité évidente, se trouver
constamment au-dessus de tout soupçon. Aussi
faut-il qu'ils se mêlent le moins possible aux
affaires qui se traitent autour d'eux. Il est même
désirable qu'ils ne s'y mêlent pas du tout. Il
ne convient pas qu'ils requièrent des propriétés
par personne interposée, subterfuge qui ne
trompe personne. De même ils doivent s'inter-
dire toute exploitation agricole ou autre, toute
association intéressée avec des colons ou des
indigènes.
Il n'est pas davantage tolérable que les fonc-
tionnaires acceptent des cadeaux. Ces présents
ne sont sans doute pas sollicités ; ils sont appor-
tés spontanément et traduisent naturellement la
reconnaissance pour un service rendu. Mais le
procédé n'en est cas moins condamnable parce
que celui qui l'offre trouve le moyen de le faire
paver largement par d'autres n. Il faut donc
refuser les présents, au risque même de froisser
celui oui l'offre; risque d'ailleurs bien aléatoire,
cnt, dit M. Steeg. « un cadeau offert sans ar-
rière-pensée doit être refusé avec une bonne
prSce assez souriante pour que tout froissement
soit évité ». Restent les donateurs qui nourris-
sent des pensées coupables. Ceux-là. il y a tout
av»î>tasre à ne pas mériter leur amitié.
Il existe d'autres usapes qui compromettent
te renom de l'administration et avec lesquels il
ert nécessaire de rompre de la façon la plus
nette. Ce sont, entre autres, les abus qui accom-
pagnent parfois les achats de paille, de blé, de
son, que l' on commande aux chefs indigènes et
qui donnent lieu à des actes lépvéhensibles.
Il y a aussi l'habitude des diffas que l'on
organise pour donner 1 des touristes de marque
un tableau vivant des fêtes marocaines. En soi,
ces -- fêtes n'ont rien de mauvais. MalheureUse.
ment, elles sont fréquentes et tendent à deve-
nir périodiques à 1. occasion des tournées offi-
cielles. EJIes sont trop somptueuses ; elles cons-
tituent un prétexte à réquisitions, à dépenses
excessives, et sont pour les indigènes une charge
que rien ne justifie. Il faut donc y renoncer. »
Ainsi, M. Steeg ne se propose pas seulement
de relever le prestige de l' autorité, il s' attache
à faire disparaître les abus qui indisposent,
irritent, révoltent même la population indigène
et empêchent le rapprochement désirable et né-
cessaire entre elle et le peuple colonisateur.
Mais ceci est en quelque sorte la partie né-
gative de sa politique, ce qui ne signifie pas
qu'elle en soit la moins intéressante et la moins
utile, puisque notre premier devoir dans les co-
lonies est de mettre fin aux excès de toute sorte.
qu'ils soient l'oeuvre de l'administration indi-
gène ou de la notre.
Seulement, ce devoir primordial, capital, de
justice accompli, il reste encore beaucoup à
faire. Il faut préparer l'amélioration matérielle
et moralé des populations que nous adminis-
trons. Il ne s'agit pas de leur imposer nos con-
ceptions philosophiques. de leur inculquer la
mentalité française, européenne, chrétienne, en
ce sens que celle-ci serait opposée à la menta-
lité musulmane, mais de leur ouvrir les accès
d'une émancipation intellectuelle progressive, si
elles le désirent. Rien par la force, tout par la
nersuasion.
Notre tâche est à la fois simple et difficile.
Elle consiste « à faire sentir aux populations
que nous protégeons le bénéfice pratique de
notre action éd ucatrice et tutélaire et les amener
ainsi à une collaboration nécessaire : du bien-
être, de l'ordre, de la justice. Et M. Steeg ter-
mine sa conversation avec le collaborateur du
Matin par les paroles suivantes : « Les indi-
gènes marocains ne demanderont pas davantage
pendant des années, pendant des siècles sans
doute. Ce sont là des bienfaits dont ils ont été
trop longtemps privés pour ne pas en reconnaître
les effets quand ils pourront en jouir sans trouble
et sans incertitude. C'est alors que, lentement
mais sûrement délivrés du servage, de 1 an-
goisse vitale. ils s'achemineront naturellement
vers des modes d'existence plus hauts auxquels
les convieront les exemples et les leçons de la
IMre-patrie. »
Ainsi s'est exprimé M. Steeg. De cette in-
terview et de la circulaire que nous avons, l'une
et - l'autre, analysées, se - dégage une doctrine
coloniale qui est peut-être incomplète, mais
dont les points essentiels méritent d'être retenus.
Les considérations qu'a développées M. le Ré-
sident Général ont une portée qui dépasse le
cadre du Maroc, et qui s'applique à tout
notre domaine colonial. Les abus qu' elles signa-
lent ne fleurissent pas seulement sur le sol du
Maghreb, on les rencontre sur divers autres
points de la terre africaine, de Madagascar et
de l'Indochine, et les remèdes qu'elles indiquent
sont bons pour d autres pays. Il est à espérer que
M. Steeg aura l'énergie et la vigilance né-
cessaires pour traduire dans la réalité les prin-
cipes qu'il énonce.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission des Af-
faires Etrangères, membre de ta
Commission des Colonies.
–-
M. Varenne en Cochinchine
-0-0-
Le Gouverneur Général de l'Indochine
vient de visiter l'Ouest de la Cochinchine.
Il s'est déclaré satisfait de l'organisation du
travail et de l'accueil que lui avaient ré-
servé les indigènes. II a présidé le banquet
organisé à l'occasion de la création des syn-
dicats agricoles et, prenant la parole, il a
dit qu'il ferait un voyage en France, puis
qu'il reviendrait poursuivre l'exécution de
son programme de réformes indigènes, d'ac-
cord avec le gouvernement.
eée -
Le cours du riz
A HANOI
(Cours moyen lob Haînhonq en piastres
tes 100 kilos) -
Riz Tonkin, sans brisures incoié
Riz Tonkin, 15/25 brisures. 11 10
Riz Tonkin, 35/46 brisures 10 60
Brisures no 0 incoté
Brisures n" 1 et 2 940
Maïs blanc. inicoté
Maïs roux 5 60
flicin manque
A SAIGON
(les 100 kilos en piastres)
Riz no 1, 25 brisures 10 90
Riz no 2, 40 brisures. 10 35
Riz in." 2, 50 brisures. 9 80
Rrisures n* t et 2 8 00
Rrisures no 3 et 4 7 25
Farines à 96
Paddy Vinh-Long .¡o
Paddy Co-Cong Ó 60
Paddy Baixau 6 55
Paddy Bac-Lieu H 70
Coprah 18 n
Eh bien, alors,
tout peuts'arranger !..
oo
fi
Ce cri sort de mes lèvres en li-
sant certains articles des journaux
italiens et les articles des journaux
anglais à propos de la protestation de
l'Abyssinie. Il faut bien reconnaître que,
farmi les premiers, il en est qui ne sont pas
encore descendus des hauteurs où les avait
/tissés la colère jusqu'à la région sereine où
on voit les choses de près et avec bon sens.
V,;, continue, sans aménité, à accuser par-
fois la France, parfois V Allemagne, parfois
les deux nations de s1 être ingéniées à exci-
ter Son Altesse Impériale Taffari Mako-
tlCII. « Parlons du souffleur, de la
France 9, dit la Tribuna, et elle en parle
sans ménagement, blâmant la détestable
campagne de la dette française et affirmant
que notre ministre des Affaires étrangères
est bel et bien Vinstigateur de l'appel
adressé à la Société des Nations.
Mais à quoi bon s'arrêter à ces explosions
de mauvaise humeur 1 Des esprits moins tur-
bulents acceptent, sans récrimina/ion, la
procédure du ras Taffari, et, quand quel-
ques Italiens menacent la France en lui fai-
sant observer qu'elle doit discuter non seu-
lement avec Y Italie mais avec V Angleterre,
et que Y Angleterre a « son éloquence », on
est assez rassuré en constatant avec quelle
tranquillité nos confrères britanniques envi-
tagent la protestation de V Abyssin* e.
Rien à craindre, répètent-ils, ni devant - la
Chambre des Communes, ni devant la
S. D. N. : d'un côté VAngleterre veut être
libre d'obtenir du gouvernement abyssin le
droit de construire un barrage au lac Tsaua,
afin de réglementer le débit du Nil bleu
et d'apporter au Soudan, puis à YAbyssime
et à l'Egypte, des avantages incontestables ;
de l'autre, l'Italie veut l'appui de l'An.
gleterre afin d'obtenir une concession pour
une ligne ferrée traversant YAbyssinie de-
puis VErythrée jusqu'au Somaliland ita-
lien; c'est tout; il - ne s'agit donc que d'inté-
rêts économiques respectifs que les deux na-
tions s'assurent réCIproquement.
Y a-t-il la violation de la souveraineté
de rAb yss;'l;e' Non, sans doute, mais il est
juste de comprendre que les Abyssins aient
pu y croire de bonne foi. Le Tintes lui-
même avoue que le ras Taffari n'a pas tout
à fait tort quand il rappelle que tous les
étrangers qui ont eu allaire avec le peuple
ab yssin avaient quelque peu l'air de vouloir
t'emparer de son territoire et de bousculer
son indépendance.
Il insinue qu on a manqué de ârconspec.
tion, qu'on n'a pas donné à l'Abyssinie
l'impression qu'il n'y avait dans cet accord
aucune politique cachée, et il constate,
en passant, que c'est moins la partie britan-
nique de l'accord que la partie italienne qui
a suscité des inquiétudes.
Décidément, l Angleterre a son éloquence1
Qui pouvait s'inquiéter de la captation
des eaux, sinon quelques moines dont les
vieux monastères s'élèvent sur les rives du
lac ? Que les moines en paix continuent leurs
Prières/ L'Angleterre a pris soin de leur
existence et assuré leur avenir : elle a bien
marqué dans l'échange de notes que le ni-
veau des eaux du lac ne serait-jamais Itevé
au-dessus de la limite maximum atteinte pen-
dant la saison des pluies. Sauvés, mon
Dieu, sauvés des eaux! Les moines vont dor-
mir tranquilles.
N'est-ce pas que cela est charmants Votct
d'ailleurs des déclarations d'un autre ordre :
rien ne sera fait pour précipiter la décision
du gouvernement abyssin; il reste libre et de
sa volonté et de son temps; les accords ten-
dent non pas à confondre vitesse et préci-
pitation, mais à -- éviter qu'il -- y ait quelque
contrariété entre les deux gouvernements eu-
ropéens à Addis-Abeba. Sir Austen Cham-
berlain Y a Õien dit : le gouvernement abys-
sin garde tout le loisir d'examiner ce qui est
son intérêt véritable. Bien plus, les autres
pays ne seront nullement gênés s'ils veulent
se livrer à des entreprises économiques en
Abyssinie : le soleil y est levé pour tout le
monde. L'Abyssinie reste maîtresse, souve-
raine maîtresse chez elle.
Alors quoi, beaucoup de bruit pour rien!
Pour rien, est-ce bien sûrf
Mario Roultan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
La mode exotique
0-0-
La mode barbare qui avait, de longs mois
durant, tenu, en exil, les garnitures de poils
de singe, vient de réapparaître timide un
peu et presque exclusivement blanc.
Au bord des jupes et des corsages de mous-
seline, la frange légère de ses longs poils
souples fait un effet amusant. Il borde aussi
quelques petits parasols de soie, il garnit les
hauts cols des capes et parfois dessine sur les
grandes capelines de paille, des fleurs étran-
ges et échevelée, teintes souvent de couleurs
vives.
A L'OFFICIEL
-0-
MAGISTRATURE
Est, nommé avocat général près la cour
de Bourges, M. Dupla, directeur des servi-
ces judiciaires tunisiens, ancien magistrat.
AU SENAT
- 0-0-
PROJETS DE LOI
La Banque de l'Algérie
Au début de la séance de jeudi, M. Pain-
levé, ministre de la Guerre, a déposé sur
le bureau du Sénat, le projet adopté par
la Chambre portant élévation du chiffre
maximum de la limite d'émission de la
Banque d'Algérie.
COMMISSION DES COLONIES
Le chemin de fer de Brazzaville à l'Océan
La Commission des Colonics, réunie sous
la présidence du général Messimy, a en-
tendu hier après-midi la lecture de l'avis
de M. Chagnaud sur le projet réglementant
les conditions générales dans lesquelles le
Gouvernement général de l'Afrique Equato-
riale est autorisé en vertu des dispositions
de la loi de finances de l'exercice 1925, à
réaliser, par voie d'emprunt, une somme
de 300 millions applicable à l'achèvement
du chemin de fer de Brazzaville à l'Océan,
ainsi qu'à l'exécution des installations né-
cessaires à rembarquement et au débarque-
ment à Brazzaville et à Pointe-Noire.
L'honorable rapporteur, sans rien, chan-
gefr aux conclusions du rapporteur M. Le-
brun, de la Ijominission des Finunnies,pré-
sente des observations sur la nécessité de
ne pas attendre de lonisrs délais avant d'étu-
dier et de réaliser, sinon du ils lu totalité,
au moins en pm'tie, la traction électrique.
11 montre quelle® économies rapportera
cette méthode, et que les objections faites
ne résistant pas il la l'éllexioiii : avant l'ou-
vertuTo de lu ligne, d'ici cinq ou six ans,
qui pourrait douter que les études préli-
minaires puissent être actievees, et 1 élec-
trifleation réalisée, pur exemple entre Braz-
zaïviille et IPointcoire ?
Après un échange d'idées, 'présentées par
MM. Deloncle, Mario Houstan, Hllhun,
Messimy, la Commission adopte à l'unani-
mité les conclusions de M. Chagnaud.
Notre ami et collaborateur, M. Charles
Deloncle, a insisté sur la possibilité d'utili-
ser le courant pour d'autres emplois, et par
suite de faire des économies, tandis que
notre ami, M. Mario Roustan montrait la
mauvaise méthode qui consisterait h at-
tendre d'avoir constaté l'insuffisance de
la traction il vapeur pour y substituer, à
grands frais, la traction électrique.
Finalement, M. Chagnaud a été chargé
de porter il la tribune lee observations de
la Commission des Colonies.
Son avis a été déposé sur le bureau
du Sénat, au cours de la séance do l'après-
midi.
COMMISSION DES DOUANES
ET CONVENTIONS COMMERCIALES
Cette Commission s'est, réunie cet après-
midi à quatorze heures trente.
A PoDdre du jour :
1° Lecture du rapport de notre distingué
oollalx.!ateur Edf uard Net on, sur la Con-
vention internationale de Genève, relative
à la simjplilLcation des foninalif.és doua-
nières.
l'O. 1 - - , - - - n - -
z" LCCLure ou rapport iue im. A'Uioer, sé-
nateur de la Réunion sur divers (projets
portant ratification d'arrêté» concernant
îles tarifs douaniers dans certaines colo-
Le matfitiei d'eirenaoe us colon
-
au Seoflan irançais
nies. 0 -
Le Soudan français possède actuellement
onze usines d'égrenage du coton, réparties
comme suit :
Bamako : usine de la Société d'entreprises
africaines : 4 égreneuses été 60 scies. Produc-
tion annuelle : 540 tonnes.
Kayes : usine de la Société d'entreprises afri-
caines : 4 égreneuses de 60 scies ; usine de la
Société des cultures de Diakandaple : 2 égre-
neuses de 70 scies ; usine de la Société De-
lage à Diamou : 2 égreneuses de 70 scies.
Ces trois usines peuvent traiter 1.800 tonnes.
Segou ; usine de l'Association cotonnière
coloniale : 2 égreneuses de 60 sctes et une égre-
neuse de 70 scies. Production annuelle 540
tonnes.
Konlitforo : usine de la Société Macina-Ni-
ger : une égreneuse de 70 scies, 180 tonnes.
Koutiala : usine de l' Association coton-
nière coloniale (A. C. C.), 2 égreneuses de
60 scies. 360 tonnes ; usine de la Société d'en-
treprises africaines de M'Pésoba : 4 égreneu-
ses.
San: usine de l'A.C.C. : une égreneuse de
70 scies, 180 tonnes.
Sikasso : usine de l'A. C. C. : 2 égreneuses
de 70 scies. 540 tonnes.
Bougouni ; usine de l'A.C.C. : une égre-
neuse de 70 scies. 180 tonnes.
Il existe également des égreneuses à bras à
Mopti et Nioro.
Le Soudan français dispose donc de 11 usi-
nes, comportant 1.420 scies et pouvant traiter
en principe 4.500 tonnes de coton du 15 dé-
cembre au 15 juin de chaque année. Mais il y
a lieu de remarquer qu'une partie de ce ma-
tériel, notamment à Ségou, San et M'Pésoba,
est très usé et ne peut fournir le travail théori-
que qui lui est demandé. Le remplacement de
ce matériel sera assuré pour la campagne co-
tonnière 1926-1927.
––-– 8'.
Lots, Décrets, Arrêtés
--O- 0
Loi du 4 août 1926 modifiant la loi du 16
lévrier 1897 sur la propriété foncière en
Algérie.
J. 0. du r> août inw.
A LA CHAMBRE
DEBATS
La Banque de l'Algérie
Dans sa séance d'hier matin, la Chambre
a examiné le projet de loi portant éléva-
tion du chiffre maximum des émissions de
la Banque de l'Algérie.
Dans la discussion générale, M. Thomson
a exprimé le regret que les délégations
financières, dont les avis sont si précieux,
n'uiont pas été consultés SUI' le projet.
De sérieux efforts ont été faits pour don-
ner .satisfaction à divers desiderata de l'opi-
nion algérienne. Mais quels résultats out
été obtenus ?
Après une reponse de M. Viollettc, com-
missaire du Gouvernement, Gouverneur gé-
néral de r Algtrie déclarant que la Banque
d'Algérie a accepté de porter de 75 à 100
millions la fiche de réescompte pour le cré-
dit agricole et de mettre une somme de «iU
millions A 2 à la disposition de l'Algérie
pour ks hahitations à bon marché, notre
ami et collaborateur, M. Houx-Freissineng,
rappelle les étapes des négociations avec la
Banque en vue de la constitution du crédit
agricole en Algérie.
11 a fallu, dit-il, que les colons et leurs
représentants bataillent longtemps pour
vaincre les résistances accumulées.
Puis notre ami et collaborateur Morinaud
vient rappeler que c'est il la suite d'un pre-
mier relèvement de 400 millions de francs
de la faculté d'émission, - relèvement
opéré par décret, -- que nous @ avons pu ob-
tenir des crédits agricoles s'élevant à la
somme de 75 millions.
Les délégations financières ont trouvé ce
chilirc insuffisant et la banque, ayant eu
besoin d'un deuxième relèvement de sa fa-
culté d'émission, a consenti enfin 'les sacri-
fices nécessaires. Le conflit est donc ter-
miné en Ire la colonie et sa banque, et. f Al-
gérie accueillera cette nouvelle avec la plus
lîrande ioie.
Maintenimt, il Teste bien entendu que les
30 millions accordés A r Algérip In sont sans
aucune réserve de la part - de la lmnque.
Ce sont les délégations financières qui
procéderont t\ l'nffeetutinn, réplique M.
Maurice Viollette.
M. Morinaud présente une autre (lbsr-
vation : on a demandé que le projet actuel
fût souemis aux délégations linancibres,
mais, le président de la chambre de com-
tnerce de Conttlftiuine me fail savoir que
toutes les transactions sont arrêtées par
suite du manque de hillets. Dans ces con-
ditions, il faut agir vite.
Par contre, ai, comme il en a été ques-
tion, un nouveau projet devait intervenir
bientôt pour supprimer toute limite d'émis-
sion, les délégations financières devraient
étro consultées.
M. le Président, du Conseil. Nous som-
mes d'accord 1
'Répondant tt M. Roux-Freissineng, M.
Maurice Viollette indique que les 700 mil-
lions de bons de la Défense Nationale déte-
nus par la Banque ^'Algérie représentent
des billets de la Banque» de France et non
des billets de la Banque d' Aéric, qui se
trouveraient ainsi soustraits à la circulation
algérienne.
Comment. le fait, est-il possible, demande
M. Roux-Freissineng, alors que 'la balance
commerciale est défavorable à l'Algérie.
- La France, répond M. Viollette est an
contraire la débitrice de 1 Algérie.
Ce n'est pas mon avis, répostc le dé-
puté d'Oran.
Après que M. Morinaud eut souligné que
la Banque d'Algérie en prenant 700 mil-
lions de bons de 1 n Défense nationale, est.
venue en aide ii PFtat français, il déclare
que, comme Français, il s'en félicite. La
discussion générale est close et le projet
est adopté.
La Caisse d'amortissement
On sait que l'article 2 du projet de loi
prévoit que la caisse autonome est admi-
nistrée par un Conseil d'administration de
20 membres comprenant, outre le président,
IIlIl comité financier et un comité technique.
Dans ce comité technique le projet faisait
entrer à côté d'autres membres :
Le Directeur général de l'Exploitation in-
dustrielle des tabacs ;
1 représentant des grossistes (organisme
à créer) ou des entreposeurs de tabacs fa-
briqués ;
1 représentant des débitants de tabacs ;
2 représentants élus des planteurs de ta-
bacs indigènes ;
1 représentant des planteurs de tabacs des
Colonies, désigné par le ministre des Colo-
nies.
Sur la proposition de M Morinaud et des
représentants de r AIérie qui ont fait va-
loir que l'Algérie produit U2 millions de
kilogrammes de tabac sur OiV millions von-
dus par la régie," la Chambre a décidé que
le Comité technique serait, augmenté d'un
représentant élu des planteurs de tabacs
de l'Algérie.
10060
Confraternité religieuse
L'exemple de confraternité religieuse que
vient de donner l'abbé Bergey, député de la
Gironde, en saluant le Sultan du Maroc* à son
arrivée à Bordeaux, avait déjà été donné, il y a
quelques années, par le Père Jalabert, évêque
de Sénégambie allant rendre visite à Cheikh
Sidia, vénérable chef religieux du Trarza et de
l'Adrar, en Mauritanie.
Le grand prestige du Père Jalabert l' avait
précédé chez les Maures où, m'a-t-il raconté.
quelques jours avant son départ par VAfrique,
il fut reçu avec beaucoup d'égards et de pré-
venance. Cheikh Sidia, très averti des ques-
tions mondiales, s'entretint longuement avec son
confrère es-ciences religieuses, très versé, lui
aussi, dans les questions islamiques, et ce brave
et bon évoque chevaucha en toute sérénité à
travers le Sahara, sans d'autre escorte que quel-
ques spahis, sa garde d'honneur.
CWjrènt Demmx.
-. - - r - - - - .- - - -- ---
Le Bey de Tunis en France
00 ̃
Hier matin, à Il heures, après une pro-
menade un auto sur la Corniche, le bey a
été reçu à l'oflice de Tunisie, où M. Hegia
lui a soullmité la bienvenue. S. E. Uillzjwli,
premier ministre de Son Altesse beylicale.
a répondu au nom du souverain pour re-
mercier lee membres de lOflico de leur
accueil et de leur œuvre franco-tunisienne.
Il a ensuite porté un toast à l'union tou-
jours plus étroite des deux nations.
Un déjeuner intime a été servi au cours
duquel le bey s'est entretenu avec MM.
DeUini, préfet, Flaissières, maire et Lu-
cien Saint, Résident Générai.
L'après-midi, toujours accompagné de
sa suite, le bey a fait une promenade dans
les massifs boisés de la Gineste.
Le bey de Tunis a envoyé Je télégramme
suivant a M. Doumergue, Président de la
Bépublique :
CI A mon arrivée en Frnnce, je prie votre
Excellenœ d'agréer mes sentiments d'amitié les
plus sincères et je suis heureux de lui dire
toute nui sutisfuctiom pour l'accueil si cordial
qui m'a été réservé pur les autorités et la popu-
lation de Marseille. Je remercie Votre Excel-
lence de l'aimable invitafion qu'plie a bien
voulu in'udresscr pour lundi prochain. Elle
m'a ét-é profondément .sensible et ce sera pour
mol un très vit plaisir de m'y rendre. •>
Moulay Youssef à Arcachon
a-
Le souverain chérilien est parti hier ma-
lin en automobile pour Arcachon où, après
une visite «le la station balnéaire, il a l'ait,
i*i bond du vapeur ('-I"'envt, une visite du
bassin d'Arcuchon.
- Après le déjeuner offert par la Muni-
cipalité et le Syndicat d'Initiative, le sul-
tan s'est reposé quelques instants, puis il
a regagné Bordeaux où il est arrivé vers
17 heures.
A 19 heures, il quittait son hôtel du
cours d».: l'Intendance, où une compagnie
d'artillerie à pied rendait les honneurs, et,
précédé d'un peloton de gendarmes, il se
l'enduit en automobile, avec sa suite, à
la gare Saint-Jean, où il s'embarquait par
train spéeiul pour Marseille.
Le « Paris »
Le cuirassé Paris, qui doit reconduire
le sultiiiu au Maroc est arrivé hier à 18 heu-
res en rade de Marseililc.
La pellts COles du vouaue
Bono por couscous
Entre autres souvenirs de son voyage en
France, S. M. Moulay Youssef emporte un
vase de Sèvres. Plus d'un personnage de la
suite du Sultan souhaitait semblable cadeau.
Lors de la visite du château de Fontaine-
bleau, le chef d'une grande tribu de la région
de Fez tomba en extase devant un des chefs-
d'o'uvre de la céramique. Se tournant vers
l'officier de tirailleurs qui l'accompagnait, le
caïd désigna de l'index l'objet de son admi-
ration.
- Belle marmite pour le couscous pro.
nonça-t-il, sentencieux.
Sel exemple à imiter
0
Quand saurons-nous utiliser iu>s colonies ? se
demande un de nos confrères. Voyez. l'Angle-
terre. Elle manque de. fruits Qu'à cela ne
tienne ! L'Australie lui en fournira. En effet,
d'ici il la lin de septembre, .-.'ouvriront, en
(irnnde-HreUiftne des marchés de ̃< fruits frais
d'Australie ». Trois millions de caisses d^ pom-
mes fritîoriliées auront été d'ici là expédiées en
Angleterre.
I.u répartition des cargaisons est déjà faite :
13 cagaisons seront pour Liverpool, t pour llull,
.1 pour Manchester, 15 pour Londres.
il il organiser une véritable flotte, et,
c'est, grâce à l'effort coopératif qui unit tous les
propriétaires de vergers, depuis les plus petits
Jusqu'aux plus grands, que l'on a pu monter
cette affaire.
Est-ce que nous n'avons pas tontes sortes de
fruits dans nos possessions d'\frique ̃,» Ht. des
bo'iifs à Madagascar ? Et mille autres choses
partout, ailleurs ? Mais nos bananes restent en
Afrique, nos boufs à Madagascar et les mille
autres choses, ailleurs.
Notre confrère no sait sans doute pas
que de grands e! louables efforts ont. été
faits par l'Administration coloniale et, par
les colons, pour favoriser les exportations
de nos possessions. Malheureusement, ces
efforts sont enrayés souvent pnl" le
change.
F.t puis quelle est, la Société de naviga-
tion française fisse/, riche pour se payer le
luxe 'le nnvires frigorifiques qui amèneront
les bananes de Conakrv à Marseille ou a
Bordeaux.
Mono".
LA PAIX AU MAROC
-HW>-
Soumissions
De nouvelles tractions des Mjeballa, dont,
le territoire est, occupé par les troupes es-
pagnole, ont Hollieilé l'aman. Celles déjà
soumises désarment sans difficulté.
lVIoavement administrratif
Disponibilite.
\f. Al>oila.rd Marcel, ingénieur adjoint de tre
classe des travaux d'agriculture en Afrique Oc-
cidentale Française, en disponibilité du 2 f\(,I"\t
1922. est mnintrnll, sur sa demande, dans la
même position, pendant une nouvelle période do
six mois, à compter du ? août 10?i>.
TAUX DE LA ROUPIE
0
i. flouvernour des établissements français
dans l'Inde \ient de faire connaître au niinvMre
des (Ydonies qu'à la date du t aofit le taux
officiel de la roupie était de n friITv".
LK NUMtiU : 10 CENIUM
KNDUKDI - SOIR, -- 6 - AOUT lifliti
Les Annales Coloniales
1 -.. j m e w
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LU AllIIALU CIOLOIOALU. Son LA MtOriUtTt
EXCLUSIVE PU KHHWAL
Huai ̃̃̃ f?a imi étJmirmltUmmbsAgintm AMIfclM
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
Réfactia « itetotnliM : 34, Ru. du Mont-Thabor, PARIS-1" TOépfcws : LOUIU 11-17
!
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Ua aa • mois • mU
Frmnc• ed Colonim <0 w 41.
IlIrtmp-.!ZO. M ̃ U t
»i e'ebew dw lee Bwwbe de pwle et «fces lee pHedpwe Ibtmkw
La politique de M. - Steeg
«oeIl
On s' accorde généralement, pour reconnaître
que l' arrivée de M_ Steeg au Maroc a apporté
heureuses modifications aux habitudes adni-
nistratives établies ou tolérées par M. le Maré-
chai Lyautey. Des changements se sont pro-
duits que j'ai eu l'occasion de signaler à la tri-
bune de la Chambre, et qui ont gêné considé-
rablement certains fonctionnaires de l'ordre mi-
litaire ou civil.
Aujourd'hui, nous avons sous les yeux deux
documents qui nous permettent de nous, faire,
sur la façon dont le Résident Général entend
nos rapports avec les indigènes, une idée plus
préc ise. Ce sont une conversation récente avec
un journaliste et une circulaire adressée, il y a
quelques semaines, aux contrôleurs civils, et
dont je dois la connaissance à l'obligeance d'un
ami
Dans l' entretien qu'il vient d' avoir à Bor-
deaux avec un collaborateur du Matin, M.
Steeg se félicite naturellement de l'heureuse
répercussion que pourra avoir sur les Musul-
mans le voyage du Sultan en France, mais ne
se laisse pas aller à des espoirs excessifs. Il ne
pense pas notamment que nous assistions sous
peu à une évolution accélérée de l'esprit des
Mahométans et deleun conceptions de la vie.
Il ne croit pas à une transformation aussi ra-
pide, aussi radicale. C'est évidemment la vérité
même. Il ne suffira pas, en effet, d'une prome-
nade à Paris, d' une visité de quelques lieux
plus ou moins célèbres, plus ou moins curieux,
plus ou moins intéressants, pour que soit enta-
mée l'autorité d'une philosophie qui se rattache
à une longue tradition et qui a pour elle le
prestige de la chose sacrée.
Les Musulmans peuvent évoluer, modifier
quelques-uns de leurs points de vue, sans pour
cela se rapprocher de nous au point de se con-
fondre avec nous. Et a ce sujet M. Steeg ra.
conte à son interlocuteur l'anecdote suivante :
« Un jour. dit-il, me trouvant dans une tribu
berbère, un jeune fonctionnaire indigène, très
franci sé en apparence, me fit voir de la main
un petit gourW. Son père le caïd l'habitait de-
puis e IOÏxante-dix ans. « Auriez-vous aimé
mener la vie que votre père menait ? » lui de-
mandai-je. Et mon interlocuteur, me regardant
et regardant la masure d'un œil mélancolique,
me répondit :
« Je ne suis pas chez lui, mais, ajoutait-
il, avec tristeue, je ne suis pas non plus chez
vous. »
Et M. Steeg ajoute : « On peut sans danger
déraciner quelques individualités ; il est impru-
dent de déraciner un peuple. »
Oui, il est imprudent de déraciner un peuple.
Mais est-ce d' ailleurs possible ? Et ceux de nos
compatriotes qui, de bonne foi, pensent qu'on
peut le faire, ne se laissent-ils pas aller l'illu-
sion la plus folle et la plus dangereuse ?
Mais alors que faire, puisqu'il n'est pas sage
de penser à introduire nos habitudes parmi les
popu lations dont nous avons de notre plein gré
la charge, et auxquelles nous avons imposé notre
puissance, ou. si l'on veut, notre protection ?
A cette question, M. le Résident Général
au Maroc répond : « Il faut augmenter l'in-
fluence de l' autorité. Comment augmenter notre
autorité ? Dans cette conversation, il n'indique
pas les moyens qu'il envisage pour accroître
notre prestige auprès des indigènes, il l' a fait
dans une circulaire adressée au début de juil-
let aux fonctionnaires du protectorat, et qui est
bien curieuse.
« L'autorité n'est respectée et n'est aimée,
dit-il, que dans la mesure où elle met sa force
au service de l'équité et de la justice. » S'adres-
sant aux contrôleurs civils, il écrit : « Nous nous
proposons de faire disparaître les anciens abus
et d'établir progressivement une administration
équitable, probe et saine qui rempira pleine-
ment sa mission protectrice. La tâche est lourde,
elle exige des hommes de caractère et de cons-
cience s'imposant à tous, aux Européens comme
aux indigènes, par letr haute valeur morale et
professionnelle. »
L'autorité doit donc être servie par des fonc-
tionnaires irréprochables qui apportent à tous
leurs actes un soin et une vigilance qui ne se
démentent jamais. Il ne faut pas que la malveil-
lance ait prise sur eux. Les agents du pouvoir
doivent, par leur probité évidente, se trouver
constamment au-dessus de tout soupçon. Aussi
faut-il qu'ils se mêlent le moins possible aux
affaires qui se traitent autour d'eux. Il est même
désirable qu'ils ne s'y mêlent pas du tout. Il
ne convient pas qu'ils requièrent des propriétés
par personne interposée, subterfuge qui ne
trompe personne. De même ils doivent s'inter-
dire toute exploitation agricole ou autre, toute
association intéressée avec des colons ou des
indigènes.
Il n'est pas davantage tolérable que les fonc-
tionnaires acceptent des cadeaux. Ces présents
ne sont sans doute pas sollicités ; ils sont appor-
tés spontanément et traduisent naturellement la
reconnaissance pour un service rendu. Mais le
procédé n'en est cas moins condamnable parce
que celui qui l'offre trouve le moyen de le faire
paver largement par d'autres n. Il faut donc
refuser les présents, au risque même de froisser
celui oui l'offre; risque d'ailleurs bien aléatoire,
cnt, dit M. Steeg. « un cadeau offert sans ar-
rière-pensée doit être refusé avec une bonne
prSce assez souriante pour que tout froissement
soit évité ». Restent les donateurs qui nourris-
sent des pensées coupables. Ceux-là. il y a tout
av»î>tasre à ne pas mériter leur amitié.
Il existe d'autres usapes qui compromettent
te renom de l'administration et avec lesquels il
ert nécessaire de rompre de la façon la plus
nette. Ce sont, entre autres, les abus qui accom-
pagnent parfois les achats de paille, de blé, de
son, que l' on commande aux chefs indigènes et
qui donnent lieu à des actes lépvéhensibles.
Il y a aussi l'habitude des diffas que l'on
organise pour donner 1 des touristes de marque
un tableau vivant des fêtes marocaines. En soi,
ces -- fêtes n'ont rien de mauvais. MalheureUse.
ment, elles sont fréquentes et tendent à deve-
nir périodiques à 1. occasion des tournées offi-
cielles. EJIes sont trop somptueuses ; elles cons-
tituent un prétexte à réquisitions, à dépenses
excessives, et sont pour les indigènes une charge
que rien ne justifie. Il faut donc y renoncer. »
Ainsi, M. Steeg ne se propose pas seulement
de relever le prestige de l' autorité, il s' attache
à faire disparaître les abus qui indisposent,
irritent, révoltent même la population indigène
et empêchent le rapprochement désirable et né-
cessaire entre elle et le peuple colonisateur.
Mais ceci est en quelque sorte la partie né-
gative de sa politique, ce qui ne signifie pas
qu'elle en soit la moins intéressante et la moins
utile, puisque notre premier devoir dans les co-
lonies est de mettre fin aux excès de toute sorte.
qu'ils soient l'oeuvre de l'administration indi-
gène ou de la notre.
Seulement, ce devoir primordial, capital, de
justice accompli, il reste encore beaucoup à
faire. Il faut préparer l'amélioration matérielle
et moralé des populations que nous adminis-
trons. Il ne s'agit pas de leur imposer nos con-
ceptions philosophiques. de leur inculquer la
mentalité française, européenne, chrétienne, en
ce sens que celle-ci serait opposée à la menta-
lité musulmane, mais de leur ouvrir les accès
d'une émancipation intellectuelle progressive, si
elles le désirent. Rien par la force, tout par la
nersuasion.
Notre tâche est à la fois simple et difficile.
Elle consiste « à faire sentir aux populations
que nous protégeons le bénéfice pratique de
notre action éd ucatrice et tutélaire et les amener
ainsi à une collaboration nécessaire : du bien-
être, de l'ordre, de la justice. Et M. Steeg ter-
mine sa conversation avec le collaborateur du
Matin par les paroles suivantes : « Les indi-
gènes marocains ne demanderont pas davantage
pendant des années, pendant des siècles sans
doute. Ce sont là des bienfaits dont ils ont été
trop longtemps privés pour ne pas en reconnaître
les effets quand ils pourront en jouir sans trouble
et sans incertitude. C'est alors que, lentement
mais sûrement délivrés du servage, de 1 an-
goisse vitale. ils s'achemineront naturellement
vers des modes d'existence plus hauts auxquels
les convieront les exemples et les leçons de la
IMre-patrie. »
Ainsi s'est exprimé M. Steeg. De cette in-
terview et de la circulaire que nous avons, l'une
et - l'autre, analysées, se - dégage une doctrine
coloniale qui est peut-être incomplète, mais
dont les points essentiels méritent d'être retenus.
Les considérations qu'a développées M. le Ré-
sident Général ont une portée qui dépasse le
cadre du Maroc, et qui s'applique à tout
notre domaine colonial. Les abus qu' elles signa-
lent ne fleurissent pas seulement sur le sol du
Maghreb, on les rencontre sur divers autres
points de la terre africaine, de Madagascar et
de l'Indochine, et les remèdes qu'elles indiquent
sont bons pour d autres pays. Il est à espérer que
M. Steeg aura l'énergie et la vigilance né-
cessaires pour traduire dans la réalité les prin-
cipes qu'il énonce.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission des Af-
faires Etrangères, membre de ta
Commission des Colonies.
–-
M. Varenne en Cochinchine
-0-0-
Le Gouverneur Général de l'Indochine
vient de visiter l'Ouest de la Cochinchine.
Il s'est déclaré satisfait de l'organisation du
travail et de l'accueil que lui avaient ré-
servé les indigènes. II a présidé le banquet
organisé à l'occasion de la création des syn-
dicats agricoles et, prenant la parole, il a
dit qu'il ferait un voyage en France, puis
qu'il reviendrait poursuivre l'exécution de
son programme de réformes indigènes, d'ac-
cord avec le gouvernement.
eée -
Le cours du riz
A HANOI
(Cours moyen lob Haînhonq en piastres
tes 100 kilos) -
Riz Tonkin, sans brisures incoié
Riz Tonkin, 15/25 brisures. 11 10
Riz Tonkin, 35/46 brisures 10 60
Brisures no 0 incoté
Brisures n" 1 et 2 940
Maïs blanc. inicoté
Maïs roux 5 60
flicin manque
A SAIGON
(les 100 kilos en piastres)
Riz no 1, 25 brisures 10 90
Riz no 2, 40 brisures. 10 35
Riz in." 2, 50 brisures. 9 80
Rrisures n* t et 2 8 00
Rrisures no 3 et 4 7 25
Farines à 96
Paddy Vinh-Long .¡o
Paddy Co-Cong Ó 60
Paddy Baixau 6 55
Paddy Bac-Lieu H 70
Coprah 18 n
Eh bien, alors,
tout peuts'arranger !..
oo
fi
Ce cri sort de mes lèvres en li-
sant certains articles des journaux
italiens et les articles des journaux
anglais à propos de la protestation de
l'Abyssinie. Il faut bien reconnaître que,
farmi les premiers, il en est qui ne sont pas
encore descendus des hauteurs où les avait
/tissés la colère jusqu'à la région sereine où
on voit les choses de près et avec bon sens.
V,;, continue, sans aménité, à accuser par-
fois la France, parfois V Allemagne, parfois
les deux nations de s1 être ingéniées à exci-
ter Son Altesse Impériale Taffari Mako-
tlCII. « Parlons du souffleur, de la
France 9, dit la Tribuna, et elle en parle
sans ménagement, blâmant la détestable
campagne de la dette française et affirmant
que notre ministre des Affaires étrangères
est bel et bien Vinstigateur de l'appel
adressé à la Société des Nations.
Mais à quoi bon s'arrêter à ces explosions
de mauvaise humeur 1 Des esprits moins tur-
bulents acceptent, sans récrimina/ion, la
procédure du ras Taffari, et, quand quel-
ques Italiens menacent la France en lui fai-
sant observer qu'elle doit discuter non seu-
lement avec Y Italie mais avec V Angleterre,
et que Y Angleterre a « son éloquence », on
est assez rassuré en constatant avec quelle
tranquillité nos confrères britanniques envi-
tagent la protestation de V Abyssin* e.
Rien à craindre, répètent-ils, ni devant - la
Chambre des Communes, ni devant la
S. D. N. : d'un côté VAngleterre veut être
libre d'obtenir du gouvernement abyssin le
droit de construire un barrage au lac Tsaua,
afin de réglementer le débit du Nil bleu
et d'apporter au Soudan, puis à YAbyssime
et à l'Egypte, des avantages incontestables ;
de l'autre, l'Italie veut l'appui de l'An.
gleterre afin d'obtenir une concession pour
une ligne ferrée traversant YAbyssinie de-
puis VErythrée jusqu'au Somaliland ita-
lien; c'est tout; il - ne s'agit donc que d'inté-
rêts économiques respectifs que les deux na-
tions s'assurent réCIproquement.
Y a-t-il la violation de la souveraineté
de rAb yss;'l;e' Non, sans doute, mais il est
juste de comprendre que les Abyssins aient
pu y croire de bonne foi. Le Tintes lui-
même avoue que le ras Taffari n'a pas tout
à fait tort quand il rappelle que tous les
étrangers qui ont eu allaire avec le peuple
ab yssin avaient quelque peu l'air de vouloir
t'emparer de son territoire et de bousculer
son indépendance.
Il insinue qu on a manqué de ârconspec.
tion, qu'on n'a pas donné à l'Abyssinie
l'impression qu'il n'y avait dans cet accord
aucune politique cachée, et il constate,
en passant, que c'est moins la partie britan-
nique de l'accord que la partie italienne qui
a suscité des inquiétudes.
Décidément, l Angleterre a son éloquence1
Qui pouvait s'inquiéter de la captation
des eaux, sinon quelques moines dont les
vieux monastères s'élèvent sur les rives du
lac ? Que les moines en paix continuent leurs
Prières/ L'Angleterre a pris soin de leur
existence et assuré leur avenir : elle a bien
marqué dans l'échange de notes que le ni-
veau des eaux du lac ne serait-jamais Itevé
au-dessus de la limite maximum atteinte pen-
dant la saison des pluies. Sauvés, mon
Dieu, sauvés des eaux! Les moines vont dor-
mir tranquilles.
N'est-ce pas que cela est charmants Votct
d'ailleurs des déclarations d'un autre ordre :
rien ne sera fait pour précipiter la décision
du gouvernement abyssin; il reste libre et de
sa volonté et de son temps; les accords ten-
dent non pas à confondre vitesse et préci-
pitation, mais à -- éviter qu'il -- y ait quelque
contrariété entre les deux gouvernements eu-
ropéens à Addis-Abeba. Sir Austen Cham-
berlain Y a Õien dit : le gouvernement abys-
sin garde tout le loisir d'examiner ce qui est
son intérêt véritable. Bien plus, les autres
pays ne seront nullement gênés s'ils veulent
se livrer à des entreprises économiques en
Abyssinie : le soleil y est levé pour tout le
monde. L'Abyssinie reste maîtresse, souve-
raine maîtresse chez elle.
Alors quoi, beaucoup de bruit pour rien!
Pour rien, est-ce bien sûrf
Mario Roultan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
La mode exotique
0-0-
La mode barbare qui avait, de longs mois
durant, tenu, en exil, les garnitures de poils
de singe, vient de réapparaître timide un
peu et presque exclusivement blanc.
Au bord des jupes et des corsages de mous-
seline, la frange légère de ses longs poils
souples fait un effet amusant. Il borde aussi
quelques petits parasols de soie, il garnit les
hauts cols des capes et parfois dessine sur les
grandes capelines de paille, des fleurs étran-
ges et échevelée, teintes souvent de couleurs
vives.
A L'OFFICIEL
-0-
MAGISTRATURE
Est, nommé avocat général près la cour
de Bourges, M. Dupla, directeur des servi-
ces judiciaires tunisiens, ancien magistrat.
AU SENAT
- 0-0-
PROJETS DE LOI
La Banque de l'Algérie
Au début de la séance de jeudi, M. Pain-
levé, ministre de la Guerre, a déposé sur
le bureau du Sénat, le projet adopté par
la Chambre portant élévation du chiffre
maximum de la limite d'émission de la
Banque d'Algérie.
COMMISSION DES COLONIES
Le chemin de fer de Brazzaville à l'Océan
La Commission des Colonics, réunie sous
la présidence du général Messimy, a en-
tendu hier après-midi la lecture de l'avis
de M. Chagnaud sur le projet réglementant
les conditions générales dans lesquelles le
Gouvernement général de l'Afrique Equato-
riale est autorisé en vertu des dispositions
de la loi de finances de l'exercice 1925, à
réaliser, par voie d'emprunt, une somme
de 300 millions applicable à l'achèvement
du chemin de fer de Brazzaville à l'Océan,
ainsi qu'à l'exécution des installations né-
cessaires à rembarquement et au débarque-
ment à Brazzaville et à Pointe-Noire.
L'honorable rapporteur, sans rien, chan-
gefr aux conclusions du rapporteur M. Le-
brun, de la Ijominission des Finunnies,pré-
sente des observations sur la nécessité de
ne pas attendre de lonisrs délais avant d'étu-
dier et de réaliser, sinon du ils lu totalité,
au moins en pm'tie, la traction électrique.
11 montre quelle® économies rapportera
cette méthode, et que les objections faites
ne résistant pas il la l'éllexioiii : avant l'ou-
vertuTo de lu ligne, d'ici cinq ou six ans,
qui pourrait douter que les études préli-
minaires puissent être actievees, et 1 élec-
trifleation réalisée, pur exemple entre Braz-
zaïviille et IPointcoire ?
Après un échange d'idées, 'présentées par
MM. Deloncle, Mario Houstan, Hllhun,
Messimy, la Commission adopte à l'unani-
mité les conclusions de M. Chagnaud.
Notre ami et collaborateur, M. Charles
Deloncle, a insisté sur la possibilité d'utili-
ser le courant pour d'autres emplois, et par
suite de faire des économies, tandis que
notre ami, M. Mario Roustan montrait la
mauvaise méthode qui consisterait h at-
tendre d'avoir constaté l'insuffisance de
la traction il vapeur pour y substituer, à
grands frais, la traction électrique.
Finalement, M. Chagnaud a été chargé
de porter il la tribune lee observations de
la Commission des Colonies.
Son avis a été déposé sur le bureau
du Sénat, au cours de la séance do l'après-
midi.
COMMISSION DES DOUANES
ET CONVENTIONS COMMERCIALES
Cette Commission s'est, réunie cet après-
midi à quatorze heures trente.
A PoDdre du jour :
1° Lecture du rapport de notre distingué
oollalx.!ateur Edf uard Net on, sur la Con-
vention internationale de Genève, relative
à la simjplilLcation des foninalif.és doua-
nières.
l'O. 1 - - , - - - n - -
z" LCCLure ou rapport iue im. A'Uioer, sé-
nateur de la Réunion sur divers (projets
portant ratification d'arrêté» concernant
îles tarifs douaniers dans certaines colo-
Le matfitiei d'eirenaoe us colon
-
au Seoflan irançais
nies. 0 -
Le Soudan français possède actuellement
onze usines d'égrenage du coton, réparties
comme suit :
Bamako : usine de la Société d'entreprises
africaines : 4 égreneuses été 60 scies. Produc-
tion annuelle : 540 tonnes.
Kayes : usine de la Société d'entreprises afri-
caines : 4 égreneuses de 60 scies ; usine de la
Société des cultures de Diakandaple : 2 égre-
neuses de 70 scies ; usine de la Société De-
lage à Diamou : 2 égreneuses de 70 scies.
Ces trois usines peuvent traiter 1.800 tonnes.
Segou ; usine de l'Association cotonnière
coloniale : 2 égreneuses de 60 sctes et une égre-
neuse de 70 scies. Production annuelle 540
tonnes.
Konlitforo : usine de la Société Macina-Ni-
ger : une égreneuse de 70 scies, 180 tonnes.
Koutiala : usine de l' Association coton-
nière coloniale (A. C. C.), 2 égreneuses de
60 scies. 360 tonnes ; usine de la Société d'en-
treprises africaines de M'Pésoba : 4 égreneu-
ses.
San: usine de l'A.C.C. : une égreneuse de
70 scies, 180 tonnes.
Sikasso : usine de l'A. C. C. : 2 égreneuses
de 70 scies. 540 tonnes.
Bougouni ; usine de l'A.C.C. : une égre-
neuse de 70 scies. 180 tonnes.
Il existe également des égreneuses à bras à
Mopti et Nioro.
Le Soudan français dispose donc de 11 usi-
nes, comportant 1.420 scies et pouvant traiter
en principe 4.500 tonnes de coton du 15 dé-
cembre au 15 juin de chaque année. Mais il y
a lieu de remarquer qu'une partie de ce ma-
tériel, notamment à Ségou, San et M'Pésoba,
est très usé et ne peut fournir le travail théori-
que qui lui est demandé. Le remplacement de
ce matériel sera assuré pour la campagne co-
tonnière 1926-1927.
––-– 8'.
Lots, Décrets, Arrêtés
--O- 0
Loi du 4 août 1926 modifiant la loi du 16
lévrier 1897 sur la propriété foncière en
Algérie.
J. 0. du r> août inw.
A LA CHAMBRE
DEBATS
La Banque de l'Algérie
Dans sa séance d'hier matin, la Chambre
a examiné le projet de loi portant éléva-
tion du chiffre maximum des émissions de
la Banque de l'Algérie.
Dans la discussion générale, M. Thomson
a exprimé le regret que les délégations
financières, dont les avis sont si précieux,
n'uiont pas été consultés SUI' le projet.
De sérieux efforts ont été faits pour don-
ner .satisfaction à divers desiderata de l'opi-
nion algérienne. Mais quels résultats out
été obtenus ?
Après une reponse de M. Viollettc, com-
missaire du Gouvernement, Gouverneur gé-
néral de r Algtrie déclarant que la Banque
d'Algérie a accepté de porter de 75 à 100
millions la fiche de réescompte pour le cré-
dit agricole et de mettre une somme de «iU
millions A 2 à la disposition de l'Algérie
pour ks hahitations à bon marché, notre
ami et collaborateur, M. Houx-Freissineng,
rappelle les étapes des négociations avec la
Banque en vue de la constitution du crédit
agricole en Algérie.
11 a fallu, dit-il, que les colons et leurs
représentants bataillent longtemps pour
vaincre les résistances accumulées.
Puis notre ami et collaborateur Morinaud
vient rappeler que c'est il la suite d'un pre-
mier relèvement de 400 millions de francs
de la faculté d'émission, - relèvement
opéré par décret, -- que nous @ avons pu ob-
tenir des crédits agricoles s'élevant à la
somme de 75 millions.
Les délégations financières ont trouvé ce
chilirc insuffisant et la banque, ayant eu
besoin d'un deuxième relèvement de sa fa-
culté d'émission, a consenti enfin 'les sacri-
fices nécessaires. Le conflit est donc ter-
miné en Ire la colonie et sa banque, et. f Al-
gérie accueillera cette nouvelle avec la plus
lîrande ioie.
Maintenimt, il Teste bien entendu que les
30 millions accordés A r Algérip In sont sans
aucune réserve de la part - de la lmnque.
Ce sont les délégations financières qui
procéderont t\ l'nffeetutinn, réplique M.
Maurice Viollette.
M. Morinaud présente une autre (lbsr-
vation : on a demandé que le projet actuel
fût souemis aux délégations linancibres,
mais, le président de la chambre de com-
tnerce de Conttlftiuine me fail savoir que
toutes les transactions sont arrêtées par
suite du manque de hillets. Dans ces con-
ditions, il faut agir vite.
Par contre, ai, comme il en a été ques-
tion, un nouveau projet devait intervenir
bientôt pour supprimer toute limite d'émis-
sion, les délégations financières devraient
étro consultées.
M. le Président, du Conseil. Nous som-
mes d'accord 1
'Répondant tt M. Roux-Freissineng, M.
Maurice Viollette indique que les 700 mil-
lions de bons de la Défense Nationale déte-
nus par la Banque ^'Algérie représentent
des billets de la Banque» de France et non
des billets de la Banque d' Aéric, qui se
trouveraient ainsi soustraits à la circulation
algérienne.
Comment. le fait, est-il possible, demande
M. Roux-Freissineng, alors que 'la balance
commerciale est défavorable à l'Algérie.
- La France, répond M. Viollette est an
contraire la débitrice de 1 Algérie.
Ce n'est pas mon avis, répostc le dé-
puté d'Oran.
Après que M. Morinaud eut souligné que
la Banque d'Algérie en prenant 700 mil-
lions de bons de 1 n Défense nationale, est.
venue en aide ii PFtat français, il déclare
que, comme Français, il s'en félicite. La
discussion générale est close et le projet
est adopté.
La Caisse d'amortissement
On sait que l'article 2 du projet de loi
prévoit que la caisse autonome est admi-
nistrée par un Conseil d'administration de
20 membres comprenant, outre le président,
IIlIl comité financier et un comité technique.
Dans ce comité technique le projet faisait
entrer à côté d'autres membres :
Le Directeur général de l'Exploitation in-
dustrielle des tabacs ;
1 représentant des grossistes (organisme
à créer) ou des entreposeurs de tabacs fa-
briqués ;
1 représentant des débitants de tabacs ;
2 représentants élus des planteurs de ta-
bacs indigènes ;
1 représentant des planteurs de tabacs des
Colonies, désigné par le ministre des Colo-
nies.
Sur la proposition de M Morinaud et des
représentants de r AIérie qui ont fait va-
loir que l'Algérie produit U2 millions de
kilogrammes de tabac sur OiV millions von-
dus par la régie," la Chambre a décidé que
le Comité technique serait, augmenté d'un
représentant élu des planteurs de tabacs
de l'Algérie.
10060
Confraternité religieuse
L'exemple de confraternité religieuse que
vient de donner l'abbé Bergey, député de la
Gironde, en saluant le Sultan du Maroc* à son
arrivée à Bordeaux, avait déjà été donné, il y a
quelques années, par le Père Jalabert, évêque
de Sénégambie allant rendre visite à Cheikh
Sidia, vénérable chef religieux du Trarza et de
l'Adrar, en Mauritanie.
Le grand prestige du Père Jalabert l' avait
précédé chez les Maures où, m'a-t-il raconté.
quelques jours avant son départ par VAfrique,
il fut reçu avec beaucoup d'égards et de pré-
venance. Cheikh Sidia, très averti des ques-
tions mondiales, s'entretint longuement avec son
confrère es-ciences religieuses, très versé, lui
aussi, dans les questions islamiques, et ce brave
et bon évoque chevaucha en toute sérénité à
travers le Sahara, sans d'autre escorte que quel-
ques spahis, sa garde d'honneur.
CWjrènt Demmx.
-. - - r - - - - .- - - -- ---
Le Bey de Tunis en France
00 ̃
Hier matin, à Il heures, après une pro-
menade un auto sur la Corniche, le bey a
été reçu à l'oflice de Tunisie, où M. Hegia
lui a soullmité la bienvenue. S. E. Uillzjwli,
premier ministre de Son Altesse beylicale.
a répondu au nom du souverain pour re-
mercier lee membres de lOflico de leur
accueil et de leur œuvre franco-tunisienne.
Il a ensuite porté un toast à l'union tou-
jours plus étroite des deux nations.
Un déjeuner intime a été servi au cours
duquel le bey s'est entretenu avec MM.
DeUini, préfet, Flaissières, maire et Lu-
cien Saint, Résident Générai.
L'après-midi, toujours accompagné de
sa suite, le bey a fait une promenade dans
les massifs boisés de la Gineste.
Le bey de Tunis a envoyé Je télégramme
suivant a M. Doumergue, Président de la
Bépublique :
CI A mon arrivée en Frnnce, je prie votre
Excellenœ d'agréer mes sentiments d'amitié les
plus sincères et je suis heureux de lui dire
toute nui sutisfuctiom pour l'accueil si cordial
qui m'a été réservé pur les autorités et la popu-
lation de Marseille. Je remercie Votre Excel-
lence de l'aimable invitafion qu'plie a bien
voulu in'udresscr pour lundi prochain. Elle
m'a ét-é profondément .sensible et ce sera pour
mol un très vit plaisir de m'y rendre. •>
Moulay Youssef à Arcachon
a-
Le souverain chérilien est parti hier ma-
lin en automobile pour Arcachon où, après
une visite «le la station balnéaire, il a l'ait,
i*i bond du vapeur ('-I"'envt, une visite du
bassin d'Arcuchon.
- Après le déjeuner offert par la Muni-
cipalité et le Syndicat d'Initiative, le sul-
tan s'est reposé quelques instants, puis il
a regagné Bordeaux où il est arrivé vers
17 heures.
A 19 heures, il quittait son hôtel du
cours d».: l'Intendance, où une compagnie
d'artillerie à pied rendait les honneurs, et,
précédé d'un peloton de gendarmes, il se
l'enduit en automobile, avec sa suite, à
la gare Saint-Jean, où il s'embarquait par
train spéeiul pour Marseille.
Le « Paris »
Le cuirassé Paris, qui doit reconduire
le sultiiiu au Maroc est arrivé hier à 18 heu-
res en rade de Marseililc.
La pellts COles du vouaue
Bono por couscous
Entre autres souvenirs de son voyage en
France, S. M. Moulay Youssef emporte un
vase de Sèvres. Plus d'un personnage de la
suite du Sultan souhaitait semblable cadeau.
Lors de la visite du château de Fontaine-
bleau, le chef d'une grande tribu de la région
de Fez tomba en extase devant un des chefs-
d'o'uvre de la céramique. Se tournant vers
l'officier de tirailleurs qui l'accompagnait, le
caïd désigna de l'index l'objet de son admi-
ration.
- Belle marmite pour le couscous pro.
nonça-t-il, sentencieux.
Sel exemple à imiter
0
Quand saurons-nous utiliser iu>s colonies ? se
demande un de nos confrères. Voyez. l'Angle-
terre. Elle manque de. fruits Qu'à cela ne
tienne ! L'Australie lui en fournira. En effet,
d'ici il la lin de septembre, .-.'ouvriront, en
(irnnde-HreUiftne des marchés de ̃< fruits frais
d'Australie ». Trois millions de caisses d^ pom-
mes fritîoriliées auront été d'ici là expédiées en
Angleterre.
I.u répartition des cargaisons est déjà faite :
13 cagaisons seront pour Liverpool, t pour llull,
.1 pour Manchester, 15 pour Londres.
il il organiser une véritable flotte, et,
c'est, grâce à l'effort coopératif qui unit tous les
propriétaires de vergers, depuis les plus petits
Jusqu'aux plus grands, que l'on a pu monter
cette affaire.
Est-ce que nous n'avons pas tontes sortes de
fruits dans nos possessions d'\frique ̃,» Ht. des
bo'iifs à Madagascar ? Et mille autres choses
partout, ailleurs ? Mais nos bananes restent en
Afrique, nos boufs à Madagascar et les mille
autres choses, ailleurs.
Notre confrère no sait sans doute pas
que de grands e! louables efforts ont. été
faits par l'Administration coloniale et, par
les colons, pour favoriser les exportations
de nos possessions. Malheureusement, ces
efforts sont enrayés souvent pnl" le
change.
F.t puis quelle est, la Société de naviga-
tion française fisse/, riche pour se payer le
luxe 'le nnvires frigorifiques qui amèneront
les bananes de Conakrv à Marseille ou a
Bordeaux.
Mono".
LA PAIX AU MAROC
-HW>-
Soumissions
De nouvelles tractions des Mjeballa, dont,
le territoire est, occupé par les troupes es-
pagnole, ont Hollieilé l'aman. Celles déjà
soumises désarment sans difficulté.
lVIoavement administrratif
Disponibilite.
\f. Al>oila.rd Marcel, ingénieur adjoint de tre
classe des travaux d'agriculture en Afrique Oc-
cidentale Française, en disponibilité du 2 f\(,I"\t
1922. est mnintrnll, sur sa demande, dans la
même position, pendant une nouvelle période do
six mois, à compter du ? août 10?i>.
TAUX DE LA ROUPIE
0
i. flouvernour des établissements français
dans l'Inde \ient de faire connaître au niinvMre
des (Ydonies qu'à la date du t aofit le taux
officiel de la roupie était de n friITv".
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