Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-07-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 juillet 1926 19 juillet 1926
Description : 1926/07/19 (A27,N110). 1926/07/19 (A27,N110).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397157q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
- à p
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N" HO LK NUMERO : tr
- La NUERO : 80 CEN)' - LUNDI SOIR, J9 JUiLLET 1\rAJ
, ,
Les Annales Coloniales
- JOURNAL 1 QUOTIDIEN
US ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
- EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annonces et Réclames sont "reçues aux Bureaux du Journal el dans les Agences de'PubUeltî
DIRECTEURS 1 MARCEL RUfePBL et ..G. THÉBAULT
Rédaction el Adminiitralion : 34, Rue du Montl!lft'.ol', PÂRIS-1" Téléphone : LOUVRE 19-27
av1« 8 1 #NEIIkITS Un an 6 mois 8 mol.
tBq'NE S France et Colonie, 8iV 41 n 26
JSV3S3EL j ( Etranger 120 m 65 n as »
On » «bon» JMW HM I– Bamm de porte et chez lu principaux libraires --
La - dû Togo i
i *»> ̃ ̃
Comme toutes nos possessions de
l'Afrique occidentale et de l'Afrique
équatoriale, le Togo est totalement dé-
pourvu de richesse minière: pas de char-
bon, pas de filons métallifères, pas de
pétrole. Il est donc avéré que l'avenir
industriel du territoire ne peut être en-
visagé pour le moment sous un angle
très favorable. Le Togo est avant tout
un pays agricole et c'est seulement par
la mise en valeur de son sol qu'il peut
tonnaître un essor économique sérieux.
Mais ne nous leurrons pas : son sol, com-
me celui de toutes les régions de l'Afri-
que tropicale est peu fertile. insuffisam-
nient peuplé et totalement impropre à la
colonisation européenne ; par surcroit,
la capacité de travail de 1 indigène est
plutôt faible. Nous avons mieux que le
Togo dans notre domaine colonial, infi-
riimerit mieux, et tout cela explique que
l'Angleterre ne nous ait pas disputé plus
âprement le mandat et ait préféré se ser-
vir ailleurs.
Mais, trêve de récriminations : nous
avons la charge de l'Administration du
Territoire, et nous devons avoir à cœur
de prouver à la Société des Nations que
la France sait mener à bien - la - charge
qu'elle a assumée bénévolement et peut-
être un peu légèrement. Il n'y a qu'à lire
le rapport exposé par le Haut Commis-
saire de la République à la Commission
des Mandats pour avoir la conviction
que le-maximum d'effort a été fait par
nous pour développer économiquement
le Togp et améliorer matériellement et
moralement le sort de ses habitants.
Que ce soit dans le domaine de la lé-
gislation sociale (esclavage, travail, etc.),
dans celui de l'assistance médicale, de
la santé publique, dans celui de la jus-
tice, de renseignement, des progrès tout
à fait sérieux ont été enregistrés en 1925.
Pendant la dernière année, aucune con-
dartination n'a été prononcée par leS tri-
• :-tianad.';"'POur: fait de tràitl on peut
donc àffirmér que l'esclavagb a à peu
* près entièrement disparu du Territoire.
On assiste également à une modification
très heureuse des mœurs en ce qui con-
cerne les captifs de case : leur sort va en
s'améliorant rapidement et dans la plu-
part des cas il n'est cas sensiblement
différent de celui des membres de la fa-
mille où ils vivent ; il est cependant à.
souhaiter que cette institution des cap-
tifs soit radicalement supprimée.
Les conditions qui régissent, au Ter-
ritoire, le problème du travail ont subi
en 1925 quelques modifications heureu-
ses, en particulier en ce qui concerne
l'hygiène alimentaire des travailleurs.
Le nombre des travailleurs engagés sur
contrat àccuse une augmentation très sé-
rieuse et la presque totalité est recrutée
dans le Cercle de Sakodé : mais on cons-
tate toujours une certaine répugnance de
- l'indigène à descendre vers le sud.
Lè nombre des élèves qui fréquentent
les écoles de villages, les écoles régiona-
les, les cours complémentaires, les Ecoles
professionnelles, les cours d'adulte's.
r École d'agriculture va sans cesse en
croissant : de 5.290 qu'il était en 1921, il
atteint aujourd'hui 10.263, sans comp-
ter les 6.'23i càtéchumèrtes. des écoles
d'instruction religieuse. -
L'organisation de l'assistance médi-
cale indigène à été le souci primordial de
la France au Togo. D'ailleurs, tant au
point de vue philanthropique et humani-
taire, qui domine la question, qu'au
point de vue économique, la chose qui
importe est la conservation du capital
humain et son accroissement.
En 1925, le chiffre figurant au budgèt
pour l'assistance et l'hygiène était de
450.000 francs ; il est de 2.500.000 ff.
pour 1926 ; 99.000 consiiltations ont été
données en 22: 203.000 en 23. Cette sta-
tistique démontre assez éloquemment le
sérieux de l'œuvre accomplie, sans qu il
soit besoin d'insister. Une lutte sévère
est poursuivie dans tout le territoire par
nos médecins, aidés de leurs auxiliaires
indigènes, contre les principales mala
dies qui ravagent cette région : paludis-
me, syphilis, lèpre, pian, parasitisme
- intestinal, bilharziose, goitre, maladie
du sommeil. Les statistiques sommaires
de mortalité infantile'et de mortalité
générale semblent accuser une diminu-
tion sensible des décès pour - mille.
En matière judiciaire l'aimée 25 don-
ne encore des résultats satisfaisants. Si
en matière civile le nombre des affaires
est resté sensiblement le même, il y a
une sensible diminution dam la crimina-
lité surtout en xs qui concerne le? vols
tt les crimes.
Au total l'ceuvte murale accomplie par
la France au Togo est digne de tout élo-
ge. Elle continue à améliorer très sensi-
blement le bien-être moral, social et ma-
tériel des indigènes et c'est pourquoi la
Commission des Mandats n'a pu qu'ap-
prouver le rapport de M. Bonnecarrère,
Haut-Commisaire qui lui a été présenté
le 14 juin par M. Duchêne, directeur au
Ministère des Colonies.
Georges Nouelte,
Député de Saône-et-Loire,
Secrétaire de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats, secrd-
taire dit la Commission de l'Enseigne-
ment.
.,.
Le commerce général
de Madagascar en 1925
Le mouvement du commerce général en
1925 se décompose comme suit :
Exportations : 230.000 tonnes, 444 millionb.
Importations : ut».300 tonnes, 492 nliHions.
Principaux p-roduits d'exportation
Valeur
Viandes tonnes 9.447 39.520
Peaux M 9.6z862.446
Maïs. » 15-899 9-539
Manioc » 38.860 21-373
Farine manioc n 3.698 2.773
Riz toutes formes. » 42.327 40.112
Pois Cap » u.028 25-751
Fiuits, grains oléagi-
neux >» 8.987 n.572
Sucre » 3*ai® 4'°23
Café » 3-359 26.204
Girofle » 858 6.950
Vanille » 412 86.886
Essences » 59 3-9'4
Raphia » 6.276 13.808
Ecorces palétuvier » 7-675 3.837
Mica t) 267 1.074
Graphite » 14.980 20.973
Toutes fécules M 2«945 2.356
Tapioca n 1.446 2*169
Or brut kilos 197 2.513
Bœufs têtes it.227 3*366
Rhum tafia.. hectolitres 7.171 1.972
Chapeaux "1.. unités 2.681.907 5*223
Principaux produits importés : -
Farine de froment tonné* 2.288. 4<$77
Ciment ï» 11.93* 4-772
Pétrole, essence n
huile lourde » 3*364 P-927
Métaux >i 7-5*9 14-336
Savons ordinaifçp » *45°4 503ri
Verreries » 1.518 4*598
Tissus cotons n 6.370 183.500
Soie n 57 Jj. 7°8
Autres tissus f 5.163 19.070
Lingerie, vêtements
tonnes 566 30*116
Machines. » 2.568 18.990
Oùvrages forts - - Ji 1.462 4.312
Articles ménage fer
tonnes 1.847 14-005
Autres ouvrages métaux
tonnes 3.731 22.102
Vins hectolitres 34.670 11.463
Voitures automobiles
-' unités 337 3.100
Bicyclettes, motocyclettes »
- » 4.784 3.Vob
Chapeaux, feutres, cas-
quettes » 470.933 3;862
Parapluies, parasols
» 301,536 5.646
: Chaussures paires 106.969 6.170
---
LMMWMMM colonial
so coagarvaloire tes Iris el iMtiers
Les cours préparatoires à l'obtention du bre-
vet de technicien sanitaire commenceront, au
Conservatoire National des Arts et Métiers, à
la prochaine rentrée scolaire. Ce brevet est
décerné aux élèves régulièrement inscrits çiti
satisferont à l'examen final, mais l'enseigne-
ment total ou réduit à l'une de ses branches
reste ouvert aux auditeurs libres oui se font
inscrire.
Les inscriptions sont reçues il la Direction
du Conservatoire, 203, rue Saint-Martin, à lJa-
-ris. -iiient ditigé, par M ., je protessetir
Cet enseignement dirigé par M. te professeur
Hctm de Balsnc. comprend des cours sur la
technique sanitaire coloniale, dont voici le
progmmmc.
Aperçus sur le rôle et aspects spéciaux de la
technique sanitaire aux colonies.
L'habitation privée et les agglomérations aux
colonies.
Aperçus sur la lutte contre les grandes endé-
mies et épidémies coloniales (choléra, fièvre
Imlne, parasitostis les plus dangereuses, pic.).
Le
jaune, Paludisîtie : Technique de Ja lutte antipa-
ludéenne.
8'.
Le cours du riz
1111
SAIGON
15 juillet
(Les 100 kilos en piastres)
Riz no 1, 2b Brisures 10 95
Riz nt, 2, 40 Brisures 10 40
ntz no 2, 50 Brisures 9 90
Brisures nOI 1 et 2 8 70
Brisures n - 3 et 4 7 f»
Farines 8 : g 90
Paddy Vink Long. 8' .8 6 35
Paddy Go-Cong 6 <10
Paddy Baixau 0 5S
Paddy Ba.c-J.ieu.,. 6 65
Coprah, les 100 kilos) “̃ » 18 n
¡(Par dépêche Jndopacifi).
TOUX me LA PIASTRE
A la dalç du î6 juillet, le taux de la piastre
à Stugon était do Il 75.
LIOIMmal- lommilirallulm1,
de Madagascar
-00-
Dans un article du 2 juillet Pu-
blié dans les Annales Coloniales,
j'ai indiqué que certains textes ad-
mimstraiifs - en vigueur dans notre grande
colonie de lOcéan Indien étaient trop rigides
pour se plier aux besoins nouveaux de la co-
lonisation. Excellente ceoant la guerre parce
que résultat d'une longue expérience et adap-
tée à une époque stable, cette réglementation
entrave souvent aujourd' fini la bonne marche
des services, alors que des Modifications se-
raient susceptibles souvent de la faciliter.
Ainsi, d'après certains textes' administra-
tifs, les salaires des journaliers employés par,
l'administration, de même que le tarif de
remboursement de la main-a oeuvre pénale
cédée aux particuliers, est fixé une fois l'an,
en général dans les deux premiers mois de
Vannée. Ces tarifs dérivent eux-mêmes du
tarif normal du travail que des offices du
travail fixent pour chaque région, également
une fois l'an et au-dessous duquel services,
publics et particuliers ne peuvent pas recru-
ter de la main.d'œuvre.
Cette organisation était parfaite lorsque la
valeur des denrées alimelltaircs et de tout
ce qui est nécessaire à la vie des indigènes
ne subissait que de légères fluctuations. Il
n'en est plus ainsi. De semaine en semaine,
on constate que ces prix augmentent suivant
en cela les fluctuations dit change. Et cepen-
dant les taux fixés par V adnt{ntslration res-
tent inituitables.
C'est ainsi que certains indigènes sont
actuellement payés de leur journée au taril
fixé il y a un an, alors que le riz et la viande,
denrées de première nécessité, ont subi une
augmentation de plus de too à 150
On peut donc se demander par quels
moyens l'administration réussit à recruter,
dans ces conditions, les travailleurs qui lui
sont nécessaires. En réalité, elle y réussit très
mal, et cela ie conçoit.
- -. - A
Dans la question de la cession des détenus,
Mime situation, de sorte que V administration
fait payer actuellement aux particuliers
J If.. 75 une journée de travail qui lui re-
vient à elle bèâucoup plus cïffFï suivant" le
prix des rations réglementaires allouées aux-
dits détenus, Ce n'est donc pas amluelle-
ment que ces tarifs devraient être fixés, mais
trimestriellement, ainst que cela se pratique,
d'ailleurs, dans toutes les maisons de tom-
metee de Madagascar. Il y a là un juste souci
de défense du budget de la colonie.
Tous ces détails administratifs ne sont
bien compris que par lès fonctionnaires qui,
dant leurs postes chargés d'exécuter, perçoi-
vent les défauts de Vorganisation. or, pré-
sentement, beaucoup de suggestions prati-
ques n arrivent pas au Gouvernement Général
parce qtiarrêtées en route ou perdues dans
le fatras des transmissioll, et les journaux
locaux de la Grande Ile se font souvent
Vécho de ce manque de liaison.
M. le Gouverneur Général Marcel Olivier
songe à faire du district la cellule adminis
trative, en relation directe avec le Gouverne-
ment Général et les services. Ce projet me
paraît excellent en tous points. Les chefs de
province dont le nombre pourrait être réduit
ne seraient plus que des inspecteurs.
Man'rice Bouilloux-Loefont
Député du Finistère.
Vice-Président de la Chambre,
Lis lotits colis il veille
Pour le Sultan
- les Parisiennes sont élégantes
Les fêtes données en l'honneur du sultan
du Maroc ont motivé un déploiement pitto-
resque de cérémonial et de parade militaire.
Ces beaux spectacles ne sont pas inutiles. Ils
mettent en évidence l'excellence de la disci-
pline et notre sens héréditaire du décorum et
ce sont des éléments de supériorité auxquels
un souverain de race orientale doit être né-
cessairement sensible.
Nâturellement la grâce et l'élégance tradi-
tionnelles des Pâtisiennes ont apporté leur
contribution à l'éclat de ces fêtes et pour les
femmes averties, il n'était pas difficile de
reconnaître parmi l'assistance de nombreuses
toilettes copiées sur les charmants dessins
d'un journal de plus en plus goûté par les
femmes d'intelligence et de goût.
L'omelette dés ~ta\dg
L'autre soir, trdis dignitaires, vêtus de gan-
douras de soie, entraient dans un restaurant
de la rue Montyon. Il commandèrent des
coucous et des omelettes « odja n. Sur la ta-
ble, -ils posèrent leurs poignards damasqui-
nés. A leurs doigts brunis etincelaient des
diamants.
Pour faire honneur à ces hôtes de marque,
le patron pria sa fille de chanter.
Seigneurs, ma fille est première duga
zolk à l'Opéra de Strasbourg. Sa voix est
pure comme un cristal.
La jeune fille chanta » Manon » et
a Lakmë ».
- Allah te comble de ses bienfaits ! dit
xstk des chefs marocains an itmautateur. Les
chants de ta fille sont plus doux que ceux
des oiseaux. Tout à l'heure, dans sa cage
couronnée de roses, roucoulait une colombe :
elle vient de 9e taire, jalouse.
te Ministère Briand est tombé
Le Ministère Briand, qui n' avait eu que 22 voix de majorité il y a douze jours, est
totribé samedi soir sur une intervention de M. Edouard Herriot.
Nos lecteurs seront heureux de voir qàelle a été dans les scrutins des 10 et 17 juillet
la répartition des voix par groupe.
Les chiffres de gauche du tableau (en caractères romains) se réfèrent au scrutin de sa-
medi ; ceux de droite (en caractères gras) au scrutin -- du -- 10 - juillet.
Ont voté
pour contre Abstenus Absents
par
Effectifs , Groupes congé
- - - - - -
136 Groupe radical et socialiste radical 75 99 48 22 7 10 6 5
97 Sociulisles. 1 » » 96 96 » » 1 1
40 Républicains socialistes et soc. franç. 21 20 16 11 1 6 2 2
40 Gauche radicale 29 32 7 2 2 5 2 1
31 Gauche républicaine démocratique 23 23 6 7 4 4 1 Il
16 Gauche indépendante 14 14 1 1 1 1 » »
32 Républicains da gauche 31 31 » » 1 1 » »
102 Union républicaine démocratique. 33 32 60 60 3 7 6 3
14 Démocrates 1:2 13 2 1 » Il » »
28 Communistes, Il Il 28 28 » n » Il
27 Aucun groupe i 4 22 17 1 5 » 1
4 Non inscrits. 1 1 2 2 Il Il 1 1
570 243. 269 288 247 20 39 1 15
Tous les députés de l'Algérie et des Colonies ont voté pour le' cabinet, sauf deux :
MM. Roux-Freissineng et Claude Petit, députés d'Oran, qui, dans le scrutin du 17 juillet,
ont voté contre le Ministère Briand.
A LA CHAMBRE
c 0
Lu Chambre a udoptô sans débat du cours
de su'dernicre séance :
La proposition de loi, adoptée lpnr la
Chumbrc des députés, adoptée uvcc modili-
catiQns par le Sénat, tendant à modifier
l'article 2 de la loi du 11 avril 1931 relative
au contingent annuel de croix de chevalier
de la Légion d'honneur destinées ù réeom.
nenser les services rendus lHW les maires
des communes de France et d'Algérie en
fonctions et par ceux qui sont restés en
fonctions après le 10r août 1014 ;
(Les propositions de loi : 1° de M.“Tait-
tinger, tendant à étendre le bénéfice des
lois des 27 juiriet '1917 et 26 octobre 1922, re-
latives aux pupilles de la Nation, aux en-
fants des soldats tués sur les îthéfctres des
opérations extérieurs ; 2° de M. lEvain ten-
dant à admettre comme pupilles de la
Natidn 109, enfants des militaires tombés
sur les champs do bataille du Maroc et do
la Syrie ; 8° de A. Charles Deajardins et
plusieurs de ses collègues, étendant les dis-
positions de la loi du 27 juillet 1917 aux
orphelins dont le père ou le soutien do fa-
mille a péri sur les théâtres des opérations
extérieurs ou en service à l'extérieur.
.Ia -– 1
M. Albert Sarraut sénateur
M, Albert Sarraut, ambassadeur de France
à Angora, ancien député, ancien ministre des
Colonies et de l'Instruction Publique, a été
élu hier sénateur de l'Aude par 598 voix
contre 100 voix d'extrême gauche, qui se sont
groupées sur le nom du Docteur Laffon, so-
cialiste S.F.I.O.
M. Albert Sarraut avait été réintégré dans
le parti radical socialiste sur la demande
de son frère, depuis deux mois.
Nul doute que cette brillante élection ren-
force la situation du nouveau sénateur de
l'Aude en Turquie où il a entrepris, avec
succès, une œuvre de longue haleine si inté-
ressante et si utile pour la France.
aloi
M. Lucien Saint en France
on
M. Lucien Saint, Résident Général en Tu-
nisie, parti hier de Marseille par le rapide
de 19 h. 65 est arrivé ce matin à Paris.
Débarquant à Marseille, il a eu Ja désa-
gréable surprise d'apprendre que son châ-
teau, situé à Marignac (Haute-Garonne),
venait d'être cambriolé
 Tanger
Manifestation fasciste
Des fascistes venus de tous les points du
Maroc, se sont réunis à Tanger pour la bé-
nédiction solennelle et la présentation des
drapeaux aux sections fascistes de Fez,
Rabat, Marrakech et Mehnès, 800 membres
de la Ligne Navale Italienne, en visite à
Tanger, ont assisté à la légation d'Italie,
à une cérémonie qui fut marquée par une
sorte de ferveur patriotique et des discours
affirmant la vigueur des aspirations italien-
nes dans la Méditerranée.
(Par dépêche.)
moi
L'ITALIE ET TANGER
-.0.0-
Les milieux officiels déclarent que le palais
Chigi n'a reçu aucune proposition pour la
réunion d'une conférence internationale, qui
réglerait le statut de Tanger et que l'Italie,
de son côté, n'a fait aucune requête en ce
sens.
Mais, tandis que le gouvernement italien
déclare rester parfaitement étranger au pro-
blème marocain proprement dit, il maintient
qu'il est intéressé à la revision de la situa-
tion actuelle à Tanger. Il espère que les
conversations cordiales engagées à ce sujet
non seulement avec Londres, Paris et Ma-
drid, mais aussi avec Washington, abouti-
ront à une solution satisfaisante.
TAUS DE LA Ruupœ
-u--
A la date du 17 juillet J926, le taux officiel
de la roupie, dans 1 Inde, était de 14 fr. 30.
Moulai Youssef en France
0-0-
Le voyage dans l'Est
Samedi matin, à 7 heures, S. M. Moul-av
Youssef acooinpugné d néral Mougin et du ses deux 111s, i-st parti
par la gare de l',Est, pour Nuncy.
Sur le quai de lu gare de Nancy, ou le
sultan a été rcçlt, ïi <11 li. 10, par MM. Ma-
gie, préfet de Meurtlie-ct-Moselle ; Dovit,
maire de Nomey, et le goicrai IPenet, com-
mandant ie 20° corps, le maréchal iLyautey,
en civil, est venu saluer Je sutian dans le
wagon où iMouluï Youssef se trouvait en-
core. A la sortie du cortège officiel, la fan-
fare du 90 chasseurs ù pied a joué la Mar-
seillaise, et le sultan a passé sur le front
des troupes massées dans la cour de la
gare. Ensuite, accompagné de M. Steog,
Résident général au Maroc, 4u préfet, do
Sidi Kaddour bon Glvabrit, chef de son pro-
tocole, il a pris place dons l'auto qui l'a
conduit, place Stanislas, il l'hôtel où des
appartements lui étaient réservés.
A midi 40, le sultan et ses deux fils, avec
leur su Me, sont allés iL Thorey, à 35 kilo-
mètres de Nancy, où le maréchal Lyautey,
qui y possède une propriété, offrait une
réception intime a son visiteur. Le maré-
chal, recevant le sultan sur le perron du
château, lui a présenté le maire et le curé
do Tliorey.
Lues eninnis aes écoles ont ensuite olfert
des fleurs et l'ahbé do Morlaincourl, délé-
gué spécialement it cet effet, n transmis
au sultan les compliments de Mgr de la
Celle, évêque de Nancy.
Après quelques instants d'entretien parti-
culier avec île maréchal, le sultan a .pris le
tué et procédé à la remise de décorations
de l'ordre du Ouissaiu Alaouitc. Après une
visite du chAtcau et d'es collections rassem-
blées par le maréchal Lyautey, le sultan
est remonté en voiture nour 'l'cve.ni'l' il
Nancy. Il a assisté à une igardcn-party
donnée en son honneur par le général
Penet, puis, à "vingt heures, à un, grand
dîner donné à la préfecture, et auquel as-
sistaient. également iM..Stecg et le maréchal
Lyautey en igrand uniforme.
A Verdun
Le sultan, après avoir passé la nuit à
Nancy, se rendit à Verdun en .automobile.
A IMlôtel de Ville, le Sultan fut reçu par
le maire, M. Sckhleiter qui remercia Moula y
Youssef de la visite qu'il fait à l'héroïque
cité dont - le -- nom est devenu ,sy.mhole de
1 héroïsme. Puis le cortège accomplit la se-1
conde cérémonie de la journée.
Au ciinetièri du Faubourg-Pavé, uMouilay
Youssef déposa une grande palme de bronze
sur Je tqrtre des sept soldats inconnus et
le cortège monta ensuite au fort de Douau-
mont où a lieu la pose de la première
pierre de l'ossuaire musuLman.
Moulay Youssef seul signa le document
qui constatait sa présence à Douaumont
en ce jour et le .pareilen 1i.11 auquel on joint
la croix du mérite militaire chôrifien est
enfermé dans un cylindre de plomb qui est
lui-même scellé dans la première pierre
sur laquelle le Sultan donne le rituel coup
le ma!rteau. 1
A cette occasion, le irésidoiit Général d
France au -Maroc a prononcé le discours
suivant :
S. M. Moulny Youssef n voulu npportor à
ceux de ses sujots qui dorment ici, loin de la
terre musulmane fraternellement confondus
avec leurs frôres d'armes, le saInt du souve-
rain et la prière du Kallfe. A son tour, Verdun
rend hommage nu Salton, 'au grand ami de la
r ronce, il celui qui lui fut fidèle dans 1rs mau-
vais jours, qui jamais ne désespéra et qui, hier,
tmcorc" tandis que son empire était secoué par
un soudain ébranlement, nous a assisté do la
sagesse de ses conseils et a accru notre respec-
tueuse gratitude par la générosité de son cœur
et lti-constance de son amitié.
Au cours de la récente épreuve, le Maroc et
la France, solidaires comme pendant la grande
Rtlcrre, ont. soutenu un rudo effort. Au prin-
Rucrre, de 1925, nos postes du Nord marocain
temps
ont été soudainement attaqués, débordés et la
roule de Fez s'est ouverte commo onze ans plus
tôt s'était ouverte la route do Paris. Cette fois,
rc sont les régiments de -France qui ont traversé
Fez montant vers l'Ouorgha. Mais avant qu'ils
n'apparussent, il a fallu retarder la marche des
handes Insurgées. Des postes faibles servis par
des bataillons trop rares commandés par des
chefs valeureux "sous l'impulsion ardente de
votre grand compatriote, le maréchal Lyautey,
formaient pivot et bastion. Qu'était la lutte au-
tour de ces redoutes ? Elle n'était pas indigne
de celle que connut votre cité ; ce sera en con-
sacrer les'héros et les récompenser que de rap-
peler ici mOipc leur mémoire.
.Tüounal, Beip-Derkoul, Aïn-Aïoha, Bibone,
Aouhuï, ce sont les noms marocains de Douau-
mont, de Vaux, de Fleury, de Souville. Le Ma-
roc a lui aussi ses Verdun.
Les tribus lidéles commfl les tribus hésitantes,
comme les tribus momentanément défaillantes.
toutes ont compris le dessein de la Franco : non
pas de planter hâtivement un décor illusoire sur
le vieux Maghreb, mais d'achever la résurrec-
tion d un peuple éveillé par elle de sa séculaire
léthargie. Les victoires qui perpétuent la haine
sont condamnées a rester stériles. Les victoires
fécondes sont celles qui engendrent la récancl-
liation.
.L'oro s'ouvre au Maroc de la pacification
décisive et prochaine.
C'est l'heure qu'a choisie S. M. Moulay Yous-
Ber chef d'Empire, commandeur de millions de
croyants, pour venir visiter la nation protec-
trice. Aucun Sultan du Maroc n'avait avant lui
entrepris pareil voyoge. C'est qu'avant lui au-
cun n'avait eu la volonté de proclamer par une
manifestation publique et saisissante l^ilHance
confiante et fraternelle du Maroc, do l'Islam
ufricaln et de la France.
Hien de tout cela ne serait ni no subsisterait
sans Verdun et ses défenseurs. Il n'est pas sur
ce sol dévasté et stérilisé un coin de terre où la
mort n'ait vivifié les champs lointains du pays
marocain. Il n'est pas une de ces tombes, pas
un ces lamentables ossuaires d'où le Maroc
n'ait tiré quelque chose de la puissance et de la
lécondité qu'on lui voit aujourd'hui.
Gest tl ('(S morts innombrables tombés dans
te rt."Ve d'une grande réconciliation humaine,
née de leur sacrifice, que l'Islam doit do pouvoir
s'offinner librement uu Maroc dans su dignité
et duns sn foi, sous le regard affectueux et at-
tentif de la France amio, maîtresse d'héroïsme,
prêtresse du droit, institutrice de justice et de
bonté.
Morts de Verdun, le Maroc et on u Hrth. in-
clinent devant vous le frémissement de leur gra-
titude. »
Après cette cérémonie, Moulay Yousscl
est allé visiter la foire-exposition et la cita-
delle. Cette visite terminée, le Sultan et sa
Emile ont pris le train pour so rendre à
Metz.
A Metz
'M. Manceron, préfet de la ':\Ic::;.dle, el
M. Cncuud, son chef de cabinet, son t, allés
chercher le Sultun et sa suiLo, vejmnt de
Verdun en auto, à Jarny, dernière ville du
département voisin. Fin passant our les
champs de hafaille de 1870, le cortège a
gagné Metz, taudis que Jes habitants des
villages traversés accouraient, pour sa-lu ci-
respectueusement un tuni de la Fiance.
Sur la place, devant la préfecture, une
compagnie du 9" génie avec drapeau, co-
lonel et musique rond les honneurs, à l'ar-
rivée du Sultan. M. Manceron présente les
personnalités mcssines.
Des rafraîchissements sont. srrvis dans
les salons. Le Sultan se rend ensuile à son
hôtel, dans ses appartements, U'oCi il sor-
tira - a - 20 heures pour assister nu banquet
qui lui est offert par la Ville un MeU dans
les salons de l'Hôtel de Ville. Devant ce
mOllument, l'attend uno délégation do la
Ligne pour la défense des indigèm-s Nord-
Africains do la Moselle, dont le présidenl,
Misoum Chicoum, lui remit un fanion. En
entrant, dans la salle du banquet, très dé-
corée, une -fillette HIT:I'e une .b()lfl de mira-
belles de Metz au Sultan qui remercie.
Le Sultan préside ayant il sa droite le
maire -Metz, tï sa gauche le préfet.
A l'heure des lonAts, le irinir»; de Metz,
en quelques mots, dit combien la ville de
,MeLz est heureuse et fière de recevoir un
souverain ami cîtr la France, et M. Vallot,
directeur général des services (l'Alsace-
Lorraine, qui a pris près du Sultan la place
de M. Stüeg, resté à Verdun, prononce un
discours dans lequel, nu nom du gouver-
noment., il souhaite la bienvenue au Sultan
dans les trois départements déthiitivemcnt
affranchis par la victoire de .nos armes.
Après le dîner, une retraite militaire
passe devant l'Hôtel de Ville, et le. Sultan
la regarde défiler du baleon. 11 est h peine
plus de 22 heures quand Sn Majesté rega-
gne ses appartements, acclamé par la foule
toujours dense.
Ce mnlin, h 8 heures, Moulay Youssef a
assisté à une grande revue militaire sur
le lorrain de Frescaly.
Les Caïds
Après la cérémonie religieuse du rTnfili-
tut musulman, le iGuuverneur Général de
l'Algérie cl Mme Viollelte ont offert, dans
les salons du Cercle interallié, un thé aux
noLaibHU és musulmanes qui avaient assis-
lé ii cette céré.uonie. Celte réception réu-
nissait près de 1:0111 -cinquante personnes. A
la LahloC d'honnour, avaient p 1 i .-i place : M.
Gaston Thomson et M. Roux-Freyssincng,
les baehaghas et aglias présents il Paris,
ainsi que M. Miranl-e, directeur des affaires
indigènes.
Quelques mois de remeren mente furent
prononcés par le bachagha (ll's. La.rbns Sid
Djcll-nul, auxquels répondit M. Viollcttc.
Une réception fui donnée ensuite au mi-
nistère de l'Intérieur en l'honneur (1ts caïds.
Lo ministre de l'Intérieur a remercié ses
b.ôtes dos sentiments de luyolisme et d'at-
tachement à la France qu'ils avaient expri-
més au nom de la popntation indigène cL
il a déclaré que noire politique lontinucrait,
fi. s'inspirer de la traditionnelle amitié
franco-musulmane ainsi que des principes
d'union 0l de larg-è collaiborntiun qui ont
fo.it le succès de l'œuvre civilisatrice do la
France d'ans l'Afrique du Nord.
M. Jean THir.ind a donné ensuite lecture
d'une importante promotion de caïds ot
notables nigériens d-ans l'ordre de la f région
d'honneur.
Te soi r, ils assistèrent, au 'CaunionUPa-
laee, ,\ un^ 'r'prÔfkn,lnt,ün cinématographi-
que donnée au profit, des ;bl>esàés du Maroc.
Algériens et Tunisiens à l'Arc de Triomphe
Deux d'es délégations musulmanes sont
nMées hier après-midi déposer des fleurs sur
la lomhp du Soldat inconnu. Ln première,
qui comprenait une cinquantamo de digni-
taires algériens, était conduite par M. Mau-
rice Vinlflcllc. Gouverneur Général de l'AF
Jlério. J Al. seconde élait composée do M.
vhdlil Rouhagel, premier ministre du boy
de Tunis ; du général Okhv. gouverneur de
Souk-el-Arba ; de six grands eaïde tunisiens
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N" HO LK NUMERO : tr
- La NUERO : 80 CEN)' - LUNDI SOIR, J9 JUiLLET 1\rAJ
, ,
Les Annales Coloniales
- JOURNAL 1 QUOTIDIEN
US ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
- EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annonces et Réclames sont "reçues aux Bureaux du Journal el dans les Agences de'PubUeltî
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av1« 8 1 #NEIIkITS Un an 6 mois 8 mol.
tBq'NE S France et Colonie, 8iV 41 n 26
JSV3S3EL j ( Etranger 120 m 65 n as »
On » «bon» JMW HM I– Bamm de porte et chez lu principaux libraires --
La - dû Togo i
i *»> ̃ ̃
Comme toutes nos possessions de
l'Afrique occidentale et de l'Afrique
équatoriale, le Togo est totalement dé-
pourvu de richesse minière: pas de char-
bon, pas de filons métallifères, pas de
pétrole. Il est donc avéré que l'avenir
industriel du territoire ne peut être en-
visagé pour le moment sous un angle
très favorable. Le Togo est avant tout
un pays agricole et c'est seulement par
la mise en valeur de son sol qu'il peut
tonnaître un essor économique sérieux.
Mais ne nous leurrons pas : son sol, com-
me celui de toutes les régions de l'Afri-
que tropicale est peu fertile. insuffisam-
nient peuplé et totalement impropre à la
colonisation européenne ; par surcroit,
la capacité de travail de 1 indigène est
plutôt faible. Nous avons mieux que le
Togo dans notre domaine colonial, infi-
riimerit mieux, et tout cela explique que
l'Angleterre ne nous ait pas disputé plus
âprement le mandat et ait préféré se ser-
vir ailleurs.
Mais, trêve de récriminations : nous
avons la charge de l'Administration du
Territoire, et nous devons avoir à cœur
de prouver à la Société des Nations que
la France sait mener à bien - la - charge
qu'elle a assumée bénévolement et peut-
être un peu légèrement. Il n'y a qu'à lire
le rapport exposé par le Haut Commis-
saire de la République à la Commission
des Mandats pour avoir la conviction
que le-maximum d'effort a été fait par
nous pour développer économiquement
le Togp et améliorer matériellement et
moralement le sort de ses habitants.
Que ce soit dans le domaine de la lé-
gislation sociale (esclavage, travail, etc.),
dans celui de l'assistance médicale, de
la santé publique, dans celui de la jus-
tice, de renseignement, des progrès tout
à fait sérieux ont été enregistrés en 1925.
Pendant la dernière année, aucune con-
dartination n'a été prononcée par leS tri-
• :-tianad.';"'POur: fait de tràitl on peut
donc àffirmér que l'esclavagb a à peu
* près entièrement disparu du Territoire.
On assiste également à une modification
très heureuse des mœurs en ce qui con-
cerne les captifs de case : leur sort va en
s'améliorant rapidement et dans la plu-
part des cas il n'est cas sensiblement
différent de celui des membres de la fa-
mille où ils vivent ; il est cependant à.
souhaiter que cette institution des cap-
tifs soit radicalement supprimée.
Les conditions qui régissent, au Ter-
ritoire, le problème du travail ont subi
en 1925 quelques modifications heureu-
ses, en particulier en ce qui concerne
l'hygiène alimentaire des travailleurs.
Le nombre des travailleurs engagés sur
contrat àccuse une augmentation très sé-
rieuse et la presque totalité est recrutée
dans le Cercle de Sakodé : mais on cons-
tate toujours une certaine répugnance de
- l'indigène à descendre vers le sud.
Lè nombre des élèves qui fréquentent
les écoles de villages, les écoles régiona-
les, les cours complémentaires, les Ecoles
professionnelles, les cours d'adulte's.
r École d'agriculture va sans cesse en
croissant : de 5.290 qu'il était en 1921, il
atteint aujourd'hui 10.263, sans comp-
ter les 6.'23i càtéchumèrtes. des écoles
d'instruction religieuse. -
L'organisation de l'assistance médi-
cale indigène à été le souci primordial de
la France au Togo. D'ailleurs, tant au
point de vue philanthropique et humani-
taire, qui domine la question, qu'au
point de vue économique, la chose qui
importe est la conservation du capital
humain et son accroissement.
En 1925, le chiffre figurant au budgèt
pour l'assistance et l'hygiène était de
450.000 francs ; il est de 2.500.000 ff.
pour 1926 ; 99.000 consiiltations ont été
données en 22: 203.000 en 23. Cette sta-
tistique démontre assez éloquemment le
sérieux de l'œuvre accomplie, sans qu il
soit besoin d'insister. Une lutte sévère
est poursuivie dans tout le territoire par
nos médecins, aidés de leurs auxiliaires
indigènes, contre les principales mala
dies qui ravagent cette région : paludis-
me, syphilis, lèpre, pian, parasitisme
- intestinal, bilharziose, goitre, maladie
du sommeil. Les statistiques sommaires
de mortalité infantile'et de mortalité
générale semblent accuser une diminu-
tion sensible des décès pour - mille.
En matière judiciaire l'aimée 25 don-
ne encore des résultats satisfaisants. Si
en matière civile le nombre des affaires
est resté sensiblement le même, il y a
une sensible diminution dam la crimina-
lité surtout en xs qui concerne le? vols
tt les crimes.
Au total l'ceuvte murale accomplie par
la France au Togo est digne de tout élo-
ge. Elle continue à améliorer très sensi-
blement le bien-être moral, social et ma-
tériel des indigènes et c'est pourquoi la
Commission des Mandats n'a pu qu'ap-
prouver le rapport de M. Bonnecarrère,
Haut-Commisaire qui lui a été présenté
le 14 juin par M. Duchêne, directeur au
Ministère des Colonies.
Georges Nouelte,
Député de Saône-et-Loire,
Secrétaire de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats, secrd-
taire dit la Commission de l'Enseigne-
ment.
.,.
Le commerce général
de Madagascar en 1925
Le mouvement du commerce général en
1925 se décompose comme suit :
Exportations : 230.000 tonnes, 444 millionb.
Importations : ut».300 tonnes, 492 nliHions.
Principaux p-roduits d'exportation
Valeur
Viandes tonnes 9.447 39.520
Peaux M 9.6z862.446
Maïs. » 15-899 9-539
Manioc » 38.860 21-373
Farine manioc n 3.698 2.773
Riz toutes formes. » 42.327 40.112
Pois Cap » u.028 25-751
Fiuits, grains oléagi-
neux >» 8.987 n.572
Sucre » 3*ai® 4'°23
Café » 3-359 26.204
Girofle » 858 6.950
Vanille » 412 86.886
Essences » 59 3-9'4
Raphia » 6.276 13.808
Ecorces palétuvier » 7-675 3.837
Mica t) 267 1.074
Graphite » 14.980 20.973
Toutes fécules M 2«945 2.356
Tapioca n 1.446 2*169
Or brut kilos 197 2.513
Bœufs têtes it.227 3*366
Rhum tafia.. hectolitres 7.171 1.972
Chapeaux "1.. unités 2.681.907 5*223
Principaux produits importés : -
Farine de froment tonné* 2.288. 4<$77
Ciment ï» 11.93* 4-772
Pétrole, essence n
huile lourde » 3*364 P-927
Métaux >i 7-5*9 14-336
Savons ordinaifçp » *45°4 503ri
Verreries » 1.518 4*598
Tissus cotons n 6.370 183.500
Soie n 57 Jj. 7°8
Autres tissus f 5.163 19.070
Lingerie, vêtements
tonnes 566 30*116
Machines. » 2.568 18.990
Oùvrages forts - - Ji 1.462 4.312
Articles ménage fer
tonnes 1.847 14-005
Autres ouvrages métaux
tonnes 3.731 22.102
Vins hectolitres 34.670 11.463
Voitures automobiles
-' unités 337 3.100
Bicyclettes, motocyclettes »
- » 4.784 3.Vob
Chapeaux, feutres, cas-
quettes » 470.933 3;862
Parapluies, parasols
» 301,536 5.646
: Chaussures paires 106.969 6.170
---
LMMWMMM colonial
so coagarvaloire tes Iris el iMtiers
Les cours préparatoires à l'obtention du bre-
vet de technicien sanitaire commenceront, au
Conservatoire National des Arts et Métiers, à
la prochaine rentrée scolaire. Ce brevet est
décerné aux élèves régulièrement inscrits çiti
satisferont à l'examen final, mais l'enseigne-
ment total ou réduit à l'une de ses branches
reste ouvert aux auditeurs libres oui se font
inscrire.
Les inscriptions sont reçues il la Direction
du Conservatoire, 203, rue Saint-Martin, à lJa-
-ris. -iiient ditigé, par M ., je protessetir
Cet enseignement dirigé par M. te professeur
Hctm de Balsnc. comprend des cours sur la
technique sanitaire coloniale, dont voici le
progmmmc.
Aperçus sur le rôle et aspects spéciaux de la
technique sanitaire aux colonies.
L'habitation privée et les agglomérations aux
colonies.
Aperçus sur la lutte contre les grandes endé-
mies et épidémies coloniales (choléra, fièvre
Imlne, parasitostis les plus dangereuses, pic.).
Le
jaune, Paludisîtie : Technique de Ja lutte antipa-
ludéenne.
8'.
Le cours du riz
1111
SAIGON
15 juillet
(Les 100 kilos en piastres)
Riz no 1, 2b Brisures 10 95
Riz nt, 2, 40 Brisures 10 40
ntz no 2, 50 Brisures 9 90
Brisures nOI 1 et 2 8 70
Brisures n - 3 et 4 7 f»
Farines 8 : g 90
Paddy Vink Long. 8' .8 6 35
Paddy Go-Cong 6 <10
Paddy Baixau 0 5S
Paddy Ba.c-J.ieu.,. 6 65
Coprah, les 100 kilos) “̃ » 18 n
¡(Par dépêche Jndopacifi).
TOUX me LA PIASTRE
A la dalç du î6 juillet, le taux de la piastre
à Stugon était do Il 75.
LIOIMmal- lommilirallulm1,
de Madagascar
-00-
Dans un article du 2 juillet Pu-
blié dans les Annales Coloniales,
j'ai indiqué que certains textes ad-
mimstraiifs - en vigueur dans notre grande
colonie de lOcéan Indien étaient trop rigides
pour se plier aux besoins nouveaux de la co-
lonisation. Excellente ceoant la guerre parce
que résultat d'une longue expérience et adap-
tée à une époque stable, cette réglementation
entrave souvent aujourd' fini la bonne marche
des services, alors que des Modifications se-
raient susceptibles souvent de la faciliter.
Ainsi, d'après certains textes' administra-
tifs, les salaires des journaliers employés par,
l'administration, de même que le tarif de
remboursement de la main-a oeuvre pénale
cédée aux particuliers, est fixé une fois l'an,
en général dans les deux premiers mois de
Vannée. Ces tarifs dérivent eux-mêmes du
tarif normal du travail que des offices du
travail fixent pour chaque région, également
une fois l'an et au-dessous duquel services,
publics et particuliers ne peuvent pas recru-
ter de la main.d'œuvre.
Cette organisation était parfaite lorsque la
valeur des denrées alimelltaircs et de tout
ce qui est nécessaire à la vie des indigènes
ne subissait que de légères fluctuations. Il
n'en est plus ainsi. De semaine en semaine,
on constate que ces prix augmentent suivant
en cela les fluctuations dit change. Et cepen-
dant les taux fixés par V adnt{ntslration res-
tent inituitables.
C'est ainsi que certains indigènes sont
actuellement payés de leur journée au taril
fixé il y a un an, alors que le riz et la viande,
denrées de première nécessité, ont subi une
augmentation de plus de too à 150
On peut donc se demander par quels
moyens l'administration réussit à recruter,
dans ces conditions, les travailleurs qui lui
sont nécessaires. En réalité, elle y réussit très
mal, et cela ie conçoit.
- -. - A
Dans la question de la cession des détenus,
Mime situation, de sorte que V administration
fait payer actuellement aux particuliers
J If.. 75 une journée de travail qui lui re-
vient à elle bèâucoup plus cïffFï suivant" le
prix des rations réglementaires allouées aux-
dits détenus, Ce n'est donc pas amluelle-
ment que ces tarifs devraient être fixés, mais
trimestriellement, ainst que cela se pratique,
d'ailleurs, dans toutes les maisons de tom-
metee de Madagascar. Il y a là un juste souci
de défense du budget de la colonie.
Tous ces détails administratifs ne sont
bien compris que par lès fonctionnaires qui,
dant leurs postes chargés d'exécuter, perçoi-
vent les défauts de Vorganisation. or, pré-
sentement, beaucoup de suggestions prati-
ques n arrivent pas au Gouvernement Général
parce qtiarrêtées en route ou perdues dans
le fatras des transmissioll, et les journaux
locaux de la Grande Ile se font souvent
Vécho de ce manque de liaison.
M. le Gouverneur Général Marcel Olivier
songe à faire du district la cellule adminis
trative, en relation directe avec le Gouverne-
ment Général et les services. Ce projet me
paraît excellent en tous points. Les chefs de
province dont le nombre pourrait être réduit
ne seraient plus que des inspecteurs.
Man'rice Bouilloux-Loefont
Député du Finistère.
Vice-Président de la Chambre,
Lis lotits colis il veille
Pour le Sultan
- les Parisiennes sont élégantes
Les fêtes données en l'honneur du sultan
du Maroc ont motivé un déploiement pitto-
resque de cérémonial et de parade militaire.
Ces beaux spectacles ne sont pas inutiles. Ils
mettent en évidence l'excellence de la disci-
pline et notre sens héréditaire du décorum et
ce sont des éléments de supériorité auxquels
un souverain de race orientale doit être né-
cessairement sensible.
Nâturellement la grâce et l'élégance tradi-
tionnelles des Pâtisiennes ont apporté leur
contribution à l'éclat de ces fêtes et pour les
femmes averties, il n'était pas difficile de
reconnaître parmi l'assistance de nombreuses
toilettes copiées sur les charmants dessins
d'un journal de plus en plus goûté par les
femmes d'intelligence et de goût.
L'omelette dés ~ta\dg
L'autre soir, trdis dignitaires, vêtus de gan-
douras de soie, entraient dans un restaurant
de la rue Montyon. Il commandèrent des
coucous et des omelettes « odja n. Sur la ta-
ble, -ils posèrent leurs poignards damasqui-
nés. A leurs doigts brunis etincelaient des
diamants.
Pour faire honneur à ces hôtes de marque,
le patron pria sa fille de chanter.
Seigneurs, ma fille est première duga
zolk à l'Opéra de Strasbourg. Sa voix est
pure comme un cristal.
La jeune fille chanta » Manon » et
a Lakmë ».
- Allah te comble de ses bienfaits ! dit
xstk des chefs marocains an itmautateur. Les
chants de ta fille sont plus doux que ceux
des oiseaux. Tout à l'heure, dans sa cage
couronnée de roses, roucoulait une colombe :
elle vient de 9e taire, jalouse.
te Ministère Briand est tombé
Le Ministère Briand, qui n' avait eu que 22 voix de majorité il y a douze jours, est
totribé samedi soir sur une intervention de M. Edouard Herriot.
Nos lecteurs seront heureux de voir qàelle a été dans les scrutins des 10 et 17 juillet
la répartition des voix par groupe.
Les chiffres de gauche du tableau (en caractères romains) se réfèrent au scrutin de sa-
medi ; ceux de droite (en caractères gras) au scrutin -- du -- 10 - juillet.
Ont voté
pour contre Abstenus Absents
par
Effectifs , Groupes congé
- - - - - -
136 Groupe radical et socialiste radical 75 99 48 22 7 10 6 5
97 Sociulisles. 1 » » 96 96 » » 1 1
40 Républicains socialistes et soc. franç. 21 20 16 11 1 6 2 2
40 Gauche radicale 29 32 7 2 2 5 2 1
31 Gauche républicaine démocratique 23 23 6 7 4 4 1 Il
16 Gauche indépendante 14 14 1 1 1 1 » »
32 Républicains da gauche 31 31 » » 1 1 » »
102 Union républicaine démocratique. 33 32 60 60 3 7 6 3
14 Démocrates 1:2 13 2 1 » Il » »
28 Communistes, Il Il 28 28 » n » Il
27 Aucun groupe i 4 22 17 1 5 » 1
4 Non inscrits. 1 1 2 2 Il Il 1 1
570 243. 269 288 247 20 39 1 15
Tous les députés de l'Algérie et des Colonies ont voté pour le' cabinet, sauf deux :
MM. Roux-Freissineng et Claude Petit, députés d'Oran, qui, dans le scrutin du 17 juillet,
ont voté contre le Ministère Briand.
A LA CHAMBRE
c 0
Lu Chambre a udoptô sans débat du cours
de su'dernicre séance :
La proposition de loi, adoptée lpnr la
Chumbrc des députés, adoptée uvcc modili-
catiQns par le Sénat, tendant à modifier
l'article 2 de la loi du 11 avril 1931 relative
au contingent annuel de croix de chevalier
de la Légion d'honneur destinées ù réeom.
nenser les services rendus lHW les maires
des communes de France et d'Algérie en
fonctions et par ceux qui sont restés en
fonctions après le 10r août 1014 ;
(Les propositions de loi : 1° de M.“Tait-
tinger, tendant à étendre le bénéfice des
lois des 27 juiriet '1917 et 26 octobre 1922, re-
latives aux pupilles de la Nation, aux en-
fants des soldats tués sur les îthéfctres des
opérations extérieurs ; 2° de M. lEvain ten-
dant à admettre comme pupilles de la
Natidn 109, enfants des militaires tombés
sur les champs do bataille du Maroc et do
la Syrie ; 8° de A. Charles Deajardins et
plusieurs de ses collègues, étendant les dis-
positions de la loi du 27 juillet 1917 aux
orphelins dont le père ou le soutien do fa-
mille a péri sur les théâtres des opérations
extérieurs ou en service à l'extérieur.
.Ia -– 1
M. Albert Sarraut sénateur
M, Albert Sarraut, ambassadeur de France
à Angora, ancien député, ancien ministre des
Colonies et de l'Instruction Publique, a été
élu hier sénateur de l'Aude par 598 voix
contre 100 voix d'extrême gauche, qui se sont
groupées sur le nom du Docteur Laffon, so-
cialiste S.F.I.O.
M. Albert Sarraut avait été réintégré dans
le parti radical socialiste sur la demande
de son frère, depuis deux mois.
Nul doute que cette brillante élection ren-
force la situation du nouveau sénateur de
l'Aude en Turquie où il a entrepris, avec
succès, une œuvre de longue haleine si inté-
ressante et si utile pour la France.
aloi
M. Lucien Saint en France
on
M. Lucien Saint, Résident Général en Tu-
nisie, parti hier de Marseille par le rapide
de 19 h. 65 est arrivé ce matin à Paris.
Débarquant à Marseille, il a eu Ja désa-
gréable surprise d'apprendre que son châ-
teau, situé à Marignac (Haute-Garonne),
venait d'être cambriolé
 Tanger
Manifestation fasciste
Des fascistes venus de tous les points du
Maroc, se sont réunis à Tanger pour la bé-
nédiction solennelle et la présentation des
drapeaux aux sections fascistes de Fez,
Rabat, Marrakech et Mehnès, 800 membres
de la Ligne Navale Italienne, en visite à
Tanger, ont assisté à la légation d'Italie,
à une cérémonie qui fut marquée par une
sorte de ferveur patriotique et des discours
affirmant la vigueur des aspirations italien-
nes dans la Méditerranée.
(Par dépêche.)
moi
L'ITALIE ET TANGER
-.0.0-
Les milieux officiels déclarent que le palais
Chigi n'a reçu aucune proposition pour la
réunion d'une conférence internationale, qui
réglerait le statut de Tanger et que l'Italie,
de son côté, n'a fait aucune requête en ce
sens.
Mais, tandis que le gouvernement italien
déclare rester parfaitement étranger au pro-
blème marocain proprement dit, il maintient
qu'il est intéressé à la revision de la situa-
tion actuelle à Tanger. Il espère que les
conversations cordiales engagées à ce sujet
non seulement avec Londres, Paris et Ma-
drid, mais aussi avec Washington, abouti-
ront à une solution satisfaisante.
TAUS DE LA Ruupœ
-u--
A la date du 17 juillet J926, le taux officiel
de la roupie, dans 1 Inde, était de 14 fr. 30.
Moulai Youssef en France
0-0-
Le voyage dans l'Est
Samedi matin, à 7 heures, S. M. Moul-av
Youssef acooinpugné d
par la gare de l',Est, pour Nuncy.
Sur le quai de lu gare de Nancy, ou le
sultan a été rcçlt, ïi <11 li. 10, par MM. Ma-
gie, préfet de Meurtlie-ct-Moselle ; Dovit,
maire de Nomey, et le goicrai IPenet, com-
mandant ie 20° corps, le maréchal iLyautey,
en civil, est venu saluer Je sutian dans le
wagon où iMouluï Youssef se trouvait en-
core. A la sortie du cortège officiel, la fan-
fare du 90 chasseurs ù pied a joué la Mar-
seillaise, et le sultan a passé sur le front
des troupes massées dans la cour de la
gare. Ensuite, accompagné de M. Steog,
Résident général au Maroc, 4u préfet, do
Sidi Kaddour bon Glvabrit, chef de son pro-
tocole, il a pris place dons l'auto qui l'a
conduit, place Stanislas, il l'hôtel où des
appartements lui étaient réservés.
A midi 40, le sultan et ses deux fils, avec
leur su Me, sont allés iL Thorey, à 35 kilo-
mètres de Nancy, où le maréchal Lyautey,
qui y possède une propriété, offrait une
réception intime a son visiteur. Le maré-
chal, recevant le sultan sur le perron du
château, lui a présenté le maire et le curé
do Tliorey.
Lues eninnis aes écoles ont ensuite olfert
des fleurs et l'ahbé do Morlaincourl, délé-
gué spécialement it cet effet, n transmis
au sultan les compliments de Mgr de la
Celle, évêque de Nancy.
Après quelques instants d'entretien parti-
culier avec île maréchal, le sultan a .pris le
tué et procédé à la remise de décorations
de l'ordre du Ouissaiu Alaouitc. Après une
visite du chAtcau et d'es collections rassem-
blées par le maréchal Lyautey, le sultan
est remonté en voiture nour 'l'cve.ni'l' il
Nancy. Il a assisté à une igardcn-party
donnée en son honneur par le général
Penet, puis, à "vingt heures, à un, grand
dîner donné à la préfecture, et auquel as-
sistaient. également iM..Stecg et le maréchal
Lyautey en igrand uniforme.
A Verdun
Le sultan, après avoir passé la nuit à
Nancy, se rendit à Verdun en .automobile.
A IMlôtel de Ville, le Sultan fut reçu par
le maire, M. Sckhleiter qui remercia Moula y
Youssef de la visite qu'il fait à l'héroïque
cité dont - le -- nom est devenu ,sy.mhole de
1 héroïsme. Puis le cortège accomplit la se-1
conde cérémonie de la journée.
Au ciinetièri du Faubourg-Pavé, uMouilay
Youssef déposa une grande palme de bronze
sur Je tqrtre des sept soldats inconnus et
le cortège monta ensuite au fort de Douau-
mont où a lieu la pose de la première
pierre de l'ossuaire musuLman.
Moulay Youssef seul signa le document
qui constatait sa présence à Douaumont
en ce jour et le .pareilen 1i.11 auquel on joint
la croix du mérite militaire chôrifien est
enfermé dans un cylindre de plomb qui est
lui-même scellé dans la première pierre
sur laquelle le Sultan donne le rituel coup
le ma!rteau. 1
A cette occasion, le irésidoiit Général d
France au -Maroc a prononcé le discours
suivant :
S. M. Moulny Youssef n voulu npportor à
ceux de ses sujots qui dorment ici, loin de la
terre musulmane fraternellement confondus
avec leurs frôres d'armes, le saInt du souve-
rain et la prière du Kallfe. A son tour, Verdun
rend hommage nu Salton, 'au grand ami de la
r ronce, il celui qui lui fut fidèle dans 1rs mau-
vais jours, qui jamais ne désespéra et qui, hier,
tmcorc" tandis que son empire était secoué par
un soudain ébranlement, nous a assisté do la
sagesse de ses conseils et a accru notre respec-
tueuse gratitude par la générosité de son cœur
et lti-constance de son amitié.
Au cours de la récente épreuve, le Maroc et
la France, solidaires comme pendant la grande
Rtlcrre, ont. soutenu un rudo effort. Au prin-
Rucrre, de 1925, nos postes du Nord marocain
temps
ont été soudainement attaqués, débordés et la
roule de Fez s'est ouverte commo onze ans plus
tôt s'était ouverte la route do Paris. Cette fois,
rc sont les régiments de -France qui ont traversé
Fez montant vers l'Ouorgha. Mais avant qu'ils
n'apparussent, il a fallu retarder la marche des
handes Insurgées. Des postes faibles servis par
des bataillons trop rares commandés par des
chefs valeureux "sous l'impulsion ardente de
votre grand compatriote, le maréchal Lyautey,
formaient pivot et bastion. Qu'était la lutte au-
tour de ces redoutes ? Elle n'était pas indigne
de celle que connut votre cité ; ce sera en con-
sacrer les'héros et les récompenser que de rap-
peler ici mOipc leur mémoire.
.Tüounal, Beip-Derkoul, Aïn-Aïoha, Bibone,
Aouhuï, ce sont les noms marocains de Douau-
mont, de Vaux, de Fleury, de Souville. Le Ma-
roc a lui aussi ses Verdun.
Les tribus lidéles commfl les tribus hésitantes,
comme les tribus momentanément défaillantes.
toutes ont compris le dessein de la Franco : non
pas de planter hâtivement un décor illusoire sur
le vieux Maghreb, mais d'achever la résurrec-
tion d un peuple éveillé par elle de sa séculaire
léthargie. Les victoires qui perpétuent la haine
sont condamnées a rester stériles. Les victoires
fécondes sont celles qui engendrent la récancl-
liation.
.L'oro s'ouvre au Maroc de la pacification
décisive et prochaine.
C'est l'heure qu'a choisie S. M. Moulay Yous-
Ber chef d'Empire, commandeur de millions de
croyants, pour venir visiter la nation protec-
trice. Aucun Sultan du Maroc n'avait avant lui
entrepris pareil voyoge. C'est qu'avant lui au-
cun n'avait eu la volonté de proclamer par une
manifestation publique et saisissante l^ilHance
confiante et fraternelle du Maroc, do l'Islam
ufricaln et de la France.
Hien de tout cela ne serait ni no subsisterait
sans Verdun et ses défenseurs. Il n'est pas sur
ce sol dévasté et stérilisé un coin de terre où la
mort n'ait vivifié les champs lointains du pays
marocain. Il n'est pas une de ces tombes, pas
un ces lamentables ossuaires d'où le Maroc
n'ait tiré quelque chose de la puissance et de la
lécondité qu'on lui voit aujourd'hui.
Gest tl ('(S morts innombrables tombés dans
te rt."Ve d'une grande réconciliation humaine,
née de leur sacrifice, que l'Islam doit do pouvoir
s'offinner librement uu Maroc dans su dignité
et duns sn foi, sous le regard affectueux et at-
tentif de la France amio, maîtresse d'héroïsme,
prêtresse du droit, institutrice de justice et de
bonté.
Morts de Verdun, le Maroc et on u Hrth. in-
clinent devant vous le frémissement de leur gra-
titude. »
Après cette cérémonie, Moulay Yousscl
est allé visiter la foire-exposition et la cita-
delle. Cette visite terminée, le Sultan et sa
Emile ont pris le train pour so rendre à
Metz.
A Metz
'M. Manceron, préfet de la ':\Ic::;.dle, el
M. Cncuud, son chef de cabinet, son t, allés
chercher le Sultun et sa suiLo, vejmnt de
Verdun en auto, à Jarny, dernière ville du
département voisin. Fin passant our les
champs de hafaille de 1870, le cortège a
gagné Metz, taudis que Jes habitants des
villages traversés accouraient, pour sa-lu ci-
respectueusement un tuni de la Fiance.
Sur la place, devant la préfecture, une
compagnie du 9" génie avec drapeau, co-
lonel et musique rond les honneurs, à l'ar-
rivée du Sultan. M. Manceron présente les
personnalités mcssines.
Des rafraîchissements sont. srrvis dans
les salons. Le Sultan se rend ensuile à son
hôtel, dans ses appartements, U'oCi il sor-
tira - a - 20 heures pour assister nu banquet
qui lui est offert par la Ville un MeU dans
les salons de l'Hôtel de Ville. Devant ce
mOllument, l'attend uno délégation do la
Ligne pour la défense des indigèm-s Nord-
Africains do la Moselle, dont le présidenl,
Misoum Chicoum, lui remit un fanion. En
entrant, dans la salle du banquet, très dé-
corée, une -fillette HIT:I'e une .b()lfl de mira-
belles de Metz au Sultan qui remercie.
Le Sultan préside ayant il sa droite le
maire -Metz, tï sa gauche le préfet.
A l'heure des lonAts, le irinir»; de Metz,
en quelques mots, dit combien la ville de
,MeLz est heureuse et fière de recevoir un
souverain ami cîtr la France, et M. Vallot,
directeur général des services (l'Alsace-
Lorraine, qui a pris près du Sultan la place
de M. Stüeg, resté à Verdun, prononce un
discours dans lequel, nu nom du gouver-
noment., il souhaite la bienvenue au Sultan
dans les trois départements déthiitivemcnt
affranchis par la victoire de .nos armes.
Après le dîner, une retraite militaire
passe devant l'Hôtel de Ville, et le. Sultan
la regarde défiler du baleon. 11 est h peine
plus de 22 heures quand Sn Majesté rega-
gne ses appartements, acclamé par la foule
toujours dense.
Ce mnlin, h 8 heures, Moulay Youssef a
assisté à une grande revue militaire sur
le lorrain de Frescaly.
Les Caïds
Après la cérémonie religieuse du rTnfili-
tut musulman, le iGuuverneur Général de
l'Algérie cl Mme Viollelte ont offert, dans
les salons du Cercle interallié, un thé aux
noLaibHU és musulmanes qui avaient assis-
lé ii cette céré.uonie. Celte réception réu-
nissait près de 1:0111 -cinquante personnes. A
la LahloC d'honnour, avaient p 1 i .-i place : M.
Gaston Thomson et M. Roux-Freyssincng,
les baehaghas et aglias présents il Paris,
ainsi que M. Miranl-e, directeur des affaires
indigènes.
Quelques mois de remeren mente furent
prononcés par le bachagha (ll's. La.rbns Sid
Djcll-nul, auxquels répondit M. Viollcttc.
Une réception fui donnée ensuite au mi-
nistère de l'Intérieur en l'honneur (1ts caïds.
Lo ministre de l'Intérieur a remercié ses
b.ôtes dos sentiments de luyolisme et d'at-
tachement à la France qu'ils avaient expri-
més au nom de la popntation indigène cL
il a déclaré que noire politique lontinucrait,
fi. s'inspirer de la traditionnelle amitié
franco-musulmane ainsi que des principes
d'union 0l de larg-è collaiborntiun qui ont
fo.it le succès de l'œuvre civilisatrice do la
France d'ans l'Afrique du Nord.
M. Jean THir.ind a donné ensuite lecture
d'une importante promotion de caïds ot
notables nigériens d-ans l'ordre de la f région
d'honneur.
Te soi r, ils assistèrent, au 'CaunionUPa-
laee, ,\ un^ 'r'prÔfkn,lnt,ün cinématographi-
que donnée au profit, des ;bl>esàés du Maroc.
Algériens et Tunisiens à l'Arc de Triomphe
Deux d'es délégations musulmanes sont
nMées hier après-midi déposer des fleurs sur
la lomhp du Soldat inconnu. Ln première,
qui comprenait une cinquantamo de digni-
taires algériens, était conduite par M. Mau-
rice Vinlflcllc. Gouverneur Général de l'AF
Jlério. J Al. seconde élait composée do M.
vhdlil Rouhagel, premier ministre du boy
de Tunis ; du général Okhv. gouverneur de
Souk-el-Arba ; de six grands eaïde tunisiens
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