Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-07-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 juillet 1926 16 juillet 1926
Description : 1926/07/16 (A27,N109). 1926/07/16 (A27,N109).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63971569
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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MNGT-SRPTHiME ANNEE. No 100 - - - - - - - - ----- - - - - --.- - - - LI NUMERO : 10 CENTIIIKS - - 1 VENDREDI SOIR, 16 JUILLET 1928
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
Lu ARTICLES PUBLICS PAK "UN ANNALES COLONIALES" SONT LA PBOPWÉlt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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DIRecTEUR., 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAUL T
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*
Le Brazzaville-Océan
yoilà donc la question de nouveau remise
sur le tapis. Abattons les cartes, toutes les
cartes Mes amis de la Commission sénato-
riale des Colonies et moi-même, mes collè-
gues de la presse coloniale et moi-même,
nous avons joué franc jeu. Sans arrière-
pensée, sans autre préoccupation que celle
de l'intérêt général, nous nous sommes
expliqués en toute franchise et nous ayons
montré pourquoi au tortillard à charbon
laOUs préférions, et de beaucoup, le chemin
rde fèr électrique.
Avant tout, la même interrogation se pose:
oui ou non, le Brazzaville-Océan doit-il être
une ligne de tout premier ordre, destinée à
rendre les plus grands services et à rému-
nérer largement les efforts de ceux qui l'au-
ront construite? Si oui, allons-y, et même en
tette période de vaches maigres à faire peur,
saignons-nous plutôt avx quatre veines et
outillons cette ligne comme il convient.
Sinon, ce n'est pas la peine assurément :
sous avons d'autres dépenses à faire que
celles qui seraient employées à mettre de-
bout, tant bien que mal, un projet dont nous
ne pouvons attendre rien de merveilleux, s'il
Uoit aboutir à une ligne insuffisante, à tous
les points de vue, et que nos voisins et con-
currents auront vite fait mépriser, en corri-
geant eux-mêmes des erreurs, pardonnables
Iguand ils les ont commises, inexcusables
lquand l'expérience les a révélées comme
Mies.
Les fondateurs de l'Etat indépendant
lavaient, d'ailleurs, plus de mérite. Ils
m'avaient pas, eux, une bonne rade sur
l'Océan, mais un port en rivière dont l'accès
n'était pas commode, et de Matadi au Pool,
le tracé de leur chemin de fer était long et
Arménie. Pourtant, ils se mettent à la be-
sogne, et, dès que leur chemin de fer appa-
rait comme insuffisant, ils entreprennent de
te rectifier ; ils le rectifient, en effet, sur ioo
ties. et, persuadés que l'électrification
seule leur apportera les satisfactions indis-
pensables, ils prospectent les richesses en
Douille blanche qui sont utilisables pour le
Aflatadi-Léopoldwlle ; des jaugeages sont
effectués, on- étudie la création d'une chute
tto 30.000 chevaux sur rinkisi, un projet
d'lectrification de 97 kilomètres est mis au
point. Sans doute, 1 exécution en est retar-
dée. Les raisons en sont faciles à compren-
dre : la courbe du franc belge nous dis-
- pense de toute explication supplémentaire.
tin voit même plus haut, j'allais dire : plus
colossal. N'a-t-on pas parlé de corriger la
section du fleuve non navigable par un gi-
gantesque escalier de barrages et d'écluses
qui permettraient aux cargos d'arriver jus-
qu'à Pool? N'insistons pas, et surtout ne
reprochons pas aux autres de voir trop
grand : peut-être seraient-ils fondés à nous
reprocher le défaut contraire.
Et, d'ailleurs, si l'exécution des plans 1
Belges est retardée, n'y a-t-il pas là un mo-1
tif impérieux d'attirer à notre chemin de
1er un trafic bien supérieur, à celui qui était
'décemment prévu pour le médiocre projet
de traction à vapeur, dont nous ne saurions
plus nous contenter? Il est possible que les
Belges, nos amis, renoncent finalement à
électrifier leur tortillard : c'est qu'ils au-
raient vu, constaté, compris le rôle que doit
er notre Moyen-Congo, comme territoire
Se transit emprunté par la voie impériale et
Internationale, territoire ami, et sous la ga-
nntie des traités. Il y a là un moment uni-
que. Qu'on prenne garde de ne pas le lais-
ser échapper.
J'ai fait justice, d'autre part, de l'argu-
ment suivant lequel il n'y a pas de chutes
t!'eau dans le Congo français, du moins pas
de chutes d'une importance suffisante en
étiage, et qui soient assez proches du tracé
Brazzaville-Océan. A moins de 40 kilo-
mètres de ce tracé, la Bouenza, par exemple,
est capable de fournir de 10 à 20.000 che-
vaux } on trouvera ce détail et bien d'autres
Bans une étude due à un haut fonctionnaire
colonial qui connaît fort bien le Moyen-
Congo et publiée par le Bulletin de juin
1925 du Comité de l'Afrique Française;
Vautres chutes naturelles sont aussi indi-
quées, sans compter celles que les ingénieurs
peuvent créer par dérivation des affluents
nui dévalent des plateaux.
- Le ministre des Colonies, mon collègue
er ami M. Léon Perrier, a voulu en avoir
une confirmation scientifique, et il a bien
fait d'envover là-bas des ingénieurs spécia-
listes de Rélectrification. La mission est-
elle revenue? je l'ignore. Mais ce que le sais
parfaitement, c'est que M. Léon Perrier est
un de ceux auxquels on s'accorde à reoon-
naître quelque compétence en cette matière.
- On - peut être -- certain que le - ministre actuel
saura dégager des conclusions nettes des
apports qui lui seront présentés, qu'il n'hé-
sitera pas à en donner connaissance aux'
Commissions parlementaires, pas plus, d'ail-
leurs, qu'à émettre courageusement son avis
personnel.
-- On verra, à ce moment, ce qu'il faut pen-
ser des objections spécieuses ou fantaisistes
qui ont été opposées à l'électrification du
Brauavil ie-Océan. En face de cette affir-
mation audacieuse que dans le Congo Fran-
çais il est totalement impossible de monter
des centrales hydroélectriques, on placera
lès faits suivants : au Katanp, dans le fin-
Vond de l'Afrique, il existe des Centrales
hydro-électriques pour le traitement des
minerais de cuivre, et l'île de Java qui élec-
trifie ses chemins de fer a inauguré une pre-
mière section de 120 kilomètres, ainsi équi-
pée. Comme s'il était plus malin d'achemi-
ner du matériel d'usine 'électrique que des
tablierg de ponts métalliques, et comme si
les parties navigables des cours d'eau jus-
qu'au pied des chutes ne devaient pas com-
pléter à ce point de vue la voie ferrée en
construction 1
a Mais, insinuent les uns, commencez
donc par construire un déraillard à vapeur ;
puis, quand il marchera, nous construirons
un chemin de fer électrique. » Plaisanterie
un peu naïve, ou, si l'on veut, un peu gros-
sière: Elle n'est même pas rendue vraisem-
blable par cette affirmation : ce serait, pour
l'instant, une éoonomie. Affirmation très
contestable et très contestée, si j'en crois les
chiffres que j'ai recueillis çà et là, et que je
n'ai eu ni les moyens, ni le temps de vérifier.
Si la traction électrique semble nécessiter
un supplément de dépenses de premier éta-
blissement, en fait les économies de cons-
truction qu'elle permet réduisent ce supplé-
ment; puis, la dépense intéressante à fixer
est le total de l'annuité d'intérêt et d'amor-
tissement du capital engagé et des frais an-
nuels d'exploitation; or, 1 économie d'exploi-
tation que procure la traction électrique
représente, ait-on, plus de deux fois l'intérêt
et l'amortissement du capital supplémen-
taire imposé par son établissement : avan-
tage qui s'accroît, puisque, à la différence
de la vapeur avec laquelle le prix de la
traction crott à peu près proportionnelle-
ment au tonnage, l'équipement électrique
conduit à des prix de revient inversement
proportionnels a l'accroissement du trafic.
Ajoutez la réduction de la main-d'œuvre,
la suppression de la manutention des char-
bons et mâchefers; plus d'eau qu'iî faut
payer et pomper, plus de chauffeurs, etc.
Les tableaux de comparaison entre les frais
de traction à vapeur et de traction électrique
varient pour certains chiffres : ils conduisent
tous à la même conclusion.
Voilà comment se posait hier le problème
pour qui voulait l'examiner face à face. Il
ne se pose pas aujourd'hui d'autre sorte.
Cela suffit pour que nous répétions aujour-
d'hui ce que nous disions hier, et, tant qu'il
en sera ainsi, il nous sera impossible de
dire le contraire : pas de tortillard à vapeur
de Brazzaville à l'Océan, un chemin de fer
électrique.
Mario Rouai.,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre.
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
.1.
A LA CHAMBRE
PROPOSITION DE LOI
La représentation indigène
M. Maries Moutet vient de déposer une
proposition de loi tendant à la représen-
tation au Parlement, des indigènes non na-
turalisés de l'Algérie.
L'exposé des motifs s'achève par le texte
ainsi conçu :
ARTICLE PREMIER. Indépendamment des
députés élus par les citoyens français dans
les conditions prévues par la loi du 28 juil-
let 1881, les Algériens non naturalisés sont
admis à élire, dans chacun des trois dé-
partements d'Algérie, deux députés choisis
parmi les citoyens français.
ART. 2. Sont électeurs au titre indigène
tous les Algériens, à quelque statut qu'ils
appartiennent, inscrits sur les listes élec-
torales pour les élections municipales, âgés
de 25 ans, sachant lire et écrire en. fran-
çais, ne se trouvant dans aucun cas d'in-
capacité prévu par la loi française et ayant
une résidence de trois années consécutives
dans la eornraune.
..8 –-~
Le commerce de la France
avec la Gambie anglaise en 1925
9 O
De renseignements officiels sur le mouve-
ment commercial et maritime de la colonie
de la Gambie anglaise pour l'année 1925,
il résulte que la place de la France dans
le mouvement des échanges de cette posses-
sion britannique est des plus importantes,
notamment en ce qui concerne les importa-
tions.
C'est ainsi que les importations françaises
viennent eh tête pour les marchandises sui-
vantes : biscuits pour une valeur de £ 5.814,
sur un total de £ 7.475 ; chaussures l 2.959,
fcur £ 4.016; farine L 8.404 sur £ 16.120;
chapeaux, casquettes £ 2. tOI. sur £ 3.998;
rit £ 69.590, sur £ 102.171 ; savon £ 6.813,
sur £ 9.230; sucre £ 11.961 sur £ 21.804;
vins S. 178.
La France importe 70 du ris et prend
la première place que détenait jusqu'à pré-
sent l'Allemagne. La dépréciation du franc
est certainement la cause de ce fait. Dans
l'ensemble, les importations françaises en
Gambie représentent 26,61 du total, soit
une augmentation de 9,64 sur 1924. La
France a introduit en Gambie eft 1921 pour
l go.862 de marchandises; en iiy 12, 9t. 156;
en 1923, L 101.833; en 1924, £ 113.651; ea
1925. A 103.886.
Au point de vue maritime, la France a
repris le second rang dans le mouvement
naval avec 21 en pourcentage, les ftavires
allemands de la Compagnie Woermann
ayant cessé de toucher à Sainte-Marie-de-
Bathurst.
Un chemin de fer colonial 1
0 0 - -
Mon excellent collègue, Mario
Roustan donne en tète de ce nu-
méro un de ces remarquables arti-
cles dont les lecteurs des Annales Coloniales
ont la bonne fortune d'avoir la primeur et
que nous espérons voir un jour réunis en
volume car ils valent mieux que les feuil-
lets volants d'un quotidien disparus au dé-
tour des fours.
Je m'en voudrais donc de revenir sur un
sujet que quelques-uns de nos collègues de
la Chambre et du Sénat et Ifti ont traité
avec une vigueur et une clarté impression-
nantes.
Je tiendrai seulement à préciser quelques
points du débat.
M. Henry Fontanier, qui a su prendre
rapidement au Parlement une autorité in-
contestée, a plaidé avec des précisions la-
mentables la triste cause 'de la main-
d'œuvre utilisée. Les malheureux noirs
employés aux travaux de construction meu-
rent comme des mouches.Les renseignements
officiels ont beaucoup tardé pour avertir
le ministre de ce que tous les particuliers
savent depuis plus de deux ans. M. Léon
Perr'ter aussitôt prévenu administrativement
a envoyé une mission sanitaire. Dès son re-
tour, le ministre des Colonies donnera des
précisions à la Commission des Colonies de
la Chambre, avec laquelle il travaille en
toute confiance.
C'est cette confiance réciproque qui lui a
fait repousser un amendement précis en
vue 1de l'électrification du chemin de fer,
car si les professeurs de géographie des
moindres collèges de province savent qu'il
y a au Gabon et au Moyen Congo des
chutes d'eau aménageables et susceptibles
d'alimenter 3.000 km. de voies ferrées,si les
techniciens particuliers savent que l'électri-
fication du chemin de fer esr non seulement
possible, mais souhaitable, si le ministre
des Colonies est personnellement aussi bien
informé que les uns et les autres,les Services
des travaux publics de l'Afrique Equato-
riale l'ignoraient. C'est pour être renseigné
officiellement que M. Lion Perrier a en.
voyé une mission d'ingénieurs spécialistes,
il y a quelques mois; ils seront, sans doutet
bientôt sur le retour. Il «? peut-ire mieux
valu attendre qu'ils soient rentrés. Le Gou-
vernement en ayant décidé autrement la
Commission des Colonies qui, à la pres-
que unanimité avait adopté le mode de trac-
tion électrique, a, sur le rapport du
sympathique député de la Réunion M. Au-
guste Brunei, accepté de réserver la question
jusqu'à plus ample informé.
M. Léon Perrier fit justement observer
que si la question était réservée il faudrait
revenir devant le Parlement, mesure pou-
vant déterminer des retards fâcheux.
Lyemprunt de 300 millions est, d'ailleurs,
de l'avis de tous, inférieur de moitié à la
totalité des crédits indispensables pour
l'achèvement de la voie.
M. Léon Perrier a proposé lui-même une
nouvelle rédaction qui ne pouvait que don-
ner satisfaction à tous .•
« Cette ligne devra être électrifiée lorsque
W les études techniques auxquelles il est
« procédé et la situation financière de V ex-
« ploitation feront apparaître l'électrifica-
« tion comme avantageuse. »
Elle a été insérée dans le rapport.
Souhaitons qu'en bons industriels, puisque
nous avons la bonne fortune relative de
faire un chemin de fer quelques lustres
après nos voisins belges, nous ne commet-
tions pas la coûteuse erreur de faire comme
eux double frais: un chemin de fer à vapeur
d'abord qu'ils électrifient aujourd'hui dans
la mesure où il le peuvent avec une mon-
naie aussi instable que la nôtre. M. Léon
Perrier qui est en la circonstance un bon
industriel, voit tout de suite comment il doit
aménager son usine et la fait immédiate-
ment selon les méthodes les meilleures et
les progrès les plus récents.
Félicitons-le de l'avoir vu et dit.
Ern«tHcmdm*
Sénateur de la Marne,
Vice-président de 18 CommieeUm
des DeusRl.
Le FMteiaebleu est perda
O-Cb-
Le commandant Guillaud, du paquebot
Fontainebleau, qui 4 pris feu, comme nous
l'avons annoncé hier, télégraphie de Dji-
bouti :
L'incendie continue extrêmement violent
sous l'action de la forte mousson. Malgré
toutes les dispositions prises pour le com-
battre, 'le feu a gagné les aménagements
des passagers et ae l équipée. Les opéra-
tions de sauvetage ont duré toute la nuit.
Par suite de l'inondation de la cale, le na-
vire donne une bande très inquiétante. La
totalité des superstructures est en leu. Le
commandant, d'accord avec ses lieute-
nants, a donné l'ordre d'évacuer le navire.
Tous les passagers et l'équipage sont
sains et saufs. Le fapatriement de l'équi-
page sera assuré par l'Angkor, qui a tou-
ché Djibouti le 14.
Le navire doit être considéré comtne tota-
lement perdu, ainsi que tout son charge-
ment, à l'exception de quelques bagages et
des colis de valeurs postales.
L'acheminement des passagers débarqués
& Djibouti sera assure par le paquebot
Amazone, qui a quitté Marseille aujourd'hui
à 15 heures.
L'opl'1.1
Par décret en date du 26 juin, paru au
Journal officiel du 14 juillet, le Président
de la République a promulgué l'accord, le
protocole et 1 acte final relatifs à l'usage
de l'opium préparé, signés à Genève le 11
février 1925.
L'accord, signé par les plénipotentiaires
de l'empire britannique (avec l'Inde), de
la Chine, de la France, du Japon, des
Pays-Bas, du Portugal, et du Siam, com-
prend notamment les dispositions sui-
vantes :
L'importation, la vente et la distribution de
l'opium constitueront un monopole d'Etat et le
droit d'importer, de vendre et de distribuer
l'opium ne pourra être affermé, concédé ou dé-
légué à qui que ce soit.
La fabrication de l'opium préparé, destiné à la
vente, devra également faire l'objet d'un mono-
vente, d'Etat, dés que les circonstances le permet.
pole
lmnt.
Le Gouvernement devra mettre à l'essai dans
les régions où l'autocité administrative peut exer-
cer une surveillance efficace, le système de la ré.
tribution des personnes employées à la vente au
détail et à la distribution de 1 opium, au moyen
d'un salaire fixe, et non d'une commission sur
les ventes.
Partout ailleurs, la vente au détail et la distri-
bution de l'opium ne pourront se faire que par
des personnes munies d'une licence du Gouver-
nement.
La vente de l'opium aux mineurs est interdite.
Les puissances contractantes restreindront au-
tant que possible le nombre des magasins de
vente au détail, ainsi que celui des fumeries,
dans les pays où elles sont autorisées.
L'achat et la vente du « dross » sont interdits,
excepté si le a dross » est vendu au monopole.
Est interdite l'exportation de l'opium, soit brut,
soit préparé, hors d'une possession ou d'un ter-
ritoire dans lesquels l'importation de l'opium
destiné à être fumé est maintenue.
Est interdit dans toute possession ou territoire
de ce genre le transit ou le transbordement de
l'opium préparé.
Sera également interdit, dans toute possession
ou territoire de ce genre, le transit ou le trans-
bordement de l'opium brut consigné à une des.
tinatlon se trouvant en dehors de la possession
ou du territoire, à moins qu'un certificat d'im-
portation, délivré par le gouvernement du pays
importateur et pouvant être accepté comme four-
nissant des garanties suffisantes contre la possi-
bilité d'usage illicite, ne soit présenté au gouver-
nement delà possession ou du territoire dont il
s'agit.
Les puissances contractantes feront tous leurs
efforts pour combattre l'usage de l'opium pré-
paré dans leurs territoires respectifs, par l'ensel.
gnement dans les écoles, par la distribution de
brochures et par tous autres moyens.
Le présent accord ne vise pas l'opium unique-
ment destiné aux besoins médicaux et sdentlfl-
OUM.
; Le présent accord ne s'applique qu'aux pos-
sessions et territoires d'Extrême-Orient des puis-
sances contractantes, y compris les territoires 00-
dM à bail ou protégés, dans lesquels l'usage de
l'opium préparé est temporairement autorisé.
Lors de la ratification, chaque puissance con-
tractante pourra déclarer que son adhésion à
l'accord ne s'étend pas à un territoire quelcon-
que sur lequel elle n'exerce qu'un protectorat et
elle pourra adhérer ultérieurement à l'accord
pour tout protectorat ainsi exclu, au moyen
d'une notification d'adhésion déposée entre les
mains du secrétaire général de la Société des
nations, qui notifiera immédiatement ce dépôt à
toutes les autres puissances contractantes.
Le protocole stipule notamment :
Dès que les pays qui cultivent le pavot auront
assuré l'exécution effective des dispositions né-
cessaires pour empêcher que l'exportation de
l'opium brut hors des territoires soumis à leur
autorité ne constitue un obstacle sérieux à la
réduction de la consommation dans les pays où
l'usage de l'opium préparé reste temporairement
autorisé, les Etats signataires du présent proto-
cole renforceront les mesures qu'ils ont déjà
prises conformément à l'art. VI de la convention
de la Haye de 1912 et, s'il est nécessaire, en
prendront de nouvelles pour réduire la consom-
mation de l'opium préparé dans Œes territoires
soumis à ileur autorité, de manière que cet usage
soit complètement supprimé dans un délai
maximum de quinze ans a dater de la décision
visée au iparagraphe ci-dessous :
Une commission nommée à cet effet par le
conseil de la Société des nations sera chargée, le
moment venu, de constater l'exécution effective
des dispositions que doivent prendre les pays
producteurs. La décision de cette commission
sera sans appel.
Dans l'année qui précédera l'expiration du dé-
lai de quinze ans, les Etats signataires du pré-
sent protocole, réunis en conférence spéciale,
examineront les mesures à prendre à l'égard des
Intoxiqués invétérés dont l'état pathologique aura
été constaté par les autorités médicales du pays
Intéressé
Les Etats signataires du présent protocole
coordonneront leurs efforts pour arriver à la sup-
pression complète et définitive de l'usage de
l'opium préparé.
Le cours du riz
SAIGON
(12 juillet)
(les 100 kilos en piastres)
Riz N° 1, 25 %, Brisures. 10 90!
Riz N° 2, 40 %, Brisures 10 30
Riz nO 2, 50 %, Brisures' 9 80
Brisures nO 1 et 2 860
Brisures nO 3 et 4 7 25
Fa/rines 2 90
Paddy Vtnh-Long 6 30
Paddy Go-Cong 6 60
Paddy Baixau 6 M
Paddy Bac-Lieu 6 65
Coprah 18 »
HANOI
(Cours moyen de la semaine précédente
fob Hafphong-France en piastres par 100
kilos) :
Riz Tonkin, 25/45 Brisures 10 50
Maïs roux 5 35
(Par dépêche Indopacili).
oiel
Le bey en France
--0.0--
Le 28 juillet, le bey de Tunis, qui a con-
servé de 80n séjour antérieur le meilleur
souvenir, arrivera à Luchon pour y faire
un séjour de deux semaines. Pour rece-
voir cet hôte de marque, de grandes fÇtss
se préparent.
SI UDNUI 1ER GHABRU
Auteur dramatique
« La ruse de l'homme n,
Ministre plénipotentiaire, directeur du Pro-
tocole de S. M. le Sultan Moulai Youssef, S.
E. Si Kaddour ben Ghabrit se repose des sou-
cis de la politique en écrivant des pièces de
théâtre.
L'une d'elles, ainsi que les Annales Colo-
niales l'ont annoncé, va être jouée incessam-
ment à Paris.
Précisons : le Théâtre de la Madeleine don-
nera, le 22 juillet, en présence du Sultan, la
Ruse de l'homme.
La représentation, unique, sera donnée au
bénéfice du dispensaire musulman.
Et voici le sujet :
Un homme a écrit sur sa porte cette maxime:
Jamais la ruse de la femme ne prévaudra con-
tre celle de l'homme. Dans sa présomption, il
dédaigne l'adversaire; à tort, car le dernier acte
consacre la victoire d'une jeune femme qui,
par sa malice, triomphe du vaniteux ; celui-ci,
galamment, l'épouse. C'est une boutade qui
se passe il y a deux siècles à Fez, au Maroc.
Et ce suiet nous apporte la preuve que sous
toutes les latitudes, l'homme n'est jamais le
maître que très fictivement.
Musique arabe
En outre, la Ruse de l'homme va permettre
aux mélomanes, musicologues et musicographes
parisiens de pénétrer dans un domaine fort peu
connu. L'ouvrage du plus parisien des fils du
Maghreb sera agrémenté de danses et de chants
authentiquement arabes.
Pour la première fois, des musiciens euro-
péens joueront de la musique arabe, transcrite
et notée par un musicien algérois, M. Yafil,
pour un orchestre occidental, soutenant la voix
chaude du grand ténor africain Mahieddine,
premier chantre à la Grande Mosquée d'Al-
ger.
- Depuis l'époque des Khalifes, cette musique
ne survivait" que par la transmission auditive,
par des traditions qui s'altéraient, et elle de-
vait fatalement se perdre.
C'est de ce naufrage que M. Yafil a
essayé de sauver un art jadis si BorilSant, et il
y est parvenu.
Compositeur lui-même, il a recueilliptès de
2.500 rMlodies. en a publié plus de 200 parmi
les plus typiques : il a également fait paraître
en deux forts volumes, l'un en texte arabe,
l'autre en texte hébreu, les poésies éparses des
chansons arabes. La plus grande admiration est
due au labeur énorme de M. Yafil.
Les vb cales du VOUIII 1
Le tout
Le déjeuner de l'Elysée du 14 juillet fut
particulièrement brillant. chaud et relui-
sant.
L'heure des toasts arrivée, M. Gaston Dou-
merguè lève son verre aux hôtes illustres qui
honorent la table présidentielle
Le sultan Moulay Youssef, bon musulman
qui ne boit pas de vin, ne leva pas son verre
vide, mais simplement son rince-doigts.
Mais il ne but pas davantage.
Le cymbalier
Un jour que Moulay Youssef se rendait
à la mosquée, il aperçut, parmi les fidèles
faisant la haie, un petit garçon qui pleurait
à chaudes larmes.
Qui t'a frappé? demanda le souverain.
Mon père et ma mère sont morts et per-
sonne ne veut plus de moi. -
- Ce n'est pas vrai, dit Moulay Youssef,
puisque je te prends, moi 1
Le bambin a grandi dans l'ombre de son
sultan. Et il est devenu ce brillant cymba-
lier de la garde chérifienne que Paris ac-
clama hier avec tant de sympathie.
Peur que nos soldats embrassent
leurs mamans
Peut-on le croire? Les soldats du Maroc,
que tout Paris acclamait avant-hier frénéti-
quement, les gars qui, il y a trois semaines
encore « baroudaient H, à plat ventre der-
rière les touffes de palmier nain, reparti-
raient demain, pour embarquer lundi à Mar-
seille. C'est inconcevable. Mais c'est
vrai 1
Dans quinze jours, peut-être, ils seront re-
partis de nouveau en colonne, de nouveau
ils videront leurs cartouches en plein bled.
Ne pourrait-on, de grâce, retarder le bateau
de quelques jours? Et leur accorder nous
n'en demandons pas tellement 24 heures
de permission? La gloire, c'est bien joli.
mais d'embrasser sa maman, c'est bien bon,
c'est bien agréable.
..1.
A L'ACADÉMIE FRANÇAISE
SO
Le palmarès
Parmi les lauréats de l'Académie fran-
çaise, nous avons noté le prix de 500 francs
qui a été décerné à notre collaborateur, M.
Itienne Dupont, de Saint-Malo, pour son
ouvrage « Les Corsaires chez eux ».
Sous peu, paraîtra « L'Aumônier des Cor-
saires M. du même auteur. ,. -. - -
L'abbé Jouin, originaire de Saint-Malo,
nous raconte M. Etienne Dupont, a vécu
parmi les Corsaires, qui, partant de ce port,
faisaient un grand commerce, dans les der-
nières années du siècle de Louis XIV avec i
les colonies espagnoles, devenues plus tard
le Chili, la Bolivie, le Pérou et le Mexique.
TAUX DE LA PIASTRE
-<)-
A la date du 12 juillet, le taux de la piastre
à Saigon était de 21 tr. 50.
Moulai Youssef en France
-– 00 ; i
L'inauguration de la mosquée
Le président de la Société des Habous"
S. Kaddour ben Ghabrit qui s'est tant dé-
pensé pour mener à bien la construction
de la mosquée, a tout d'abord rendu
hommage à la France, aimée de J'Islam..
La cérémonie de ce jour, 15 juillet 1926 mar-
quera une date mémorable dans l'histoire des re-
lations de la France -avec l'islam; et ma conlu- •
sion le dispute a ma fierté de voir ici réunis lt
plus haut représentant de la nation française et
8. M. le Sultan du Maroc. Cette réunion est sym-
bolique. Elle marque que la France, ildèle a une
politique plusieurs fois séculaire, affirme, d'écla-
tante manière, la sympathie qu'elle ressent pour
les Mqsulmans de toutes origines qui sont pour
elles également des amis.
« Cet hommage de haut et noble libéralisme
aura, a déjà eu, le plus grand retentissement
dans le monde mulsuman, car il démontre que
la France hospitalière à toutes les races ne l'est
pas moins à toutes les idées, à toutes les reli-
gions.
« Notre oeuvre, aux yeux de l'Islam, résume
une politique et une philosophie : politique
d'union franco-islamique suivant les traditions
qui remontent à François I-r, et philosophie de
tolérance, de compréhension réciproque et des-
time.
« Et ceci nous rappelle les paroles que, il y a
deux ans, M. Steeg. alors gouverneur général de
l'Algérie prononçait : « La France, disait-il, gar-
de à la civilisation musulmane la déférence qui
lui est due. Elle comprend les croyances qui ne
sont pas les siennes et leur conserve toute li-
berté d'expression. »
« En saluant ici le Résident général au Maroc,
je souligne ces mots, qu'il pourrait nous redire
aujourd hui. »
Si Kaddour ben Ghabrit fait ensuite
l'historique de la création de l'Institut
musulman et remercie tous ceux qui y
ont contribué, en particulier le maréchal
Lyautey et M. Edouard Herriot. Il termine
par un hommage au sultan au bey de
Tunis et au Président de la république.
M. Gout, ministre plénipotentiaire, pré-
sident de 4a Commission interministérielle
des affaires musulmanes, a dit ensuite
comment est née l'idée d'une mosquée A
Paris et comment la grande guerre, qui
vit accourir en foule, sous les drapeaux de
la France îles vaillants fils de l'talam,
aida puissamment à la réaliser.
Le gouvernement de la République, poursuit
M. Gout, heureux de cette occasion de manifester
une fois de plus aux musulmans de l'Afrique
du Nord et sa reconnaissance pour leur héroï-
que et loyale collaboration pendant la guerre, et
le souci qu'il porte & ménager leurs scrupules
religieux et à encourager leurs œuvres d'assis-
tance, s'empressa d'adopter les conclusions de
la commission.
Le sultan Moulai Youssef a prononcé
ensuite un discours dont voici la traduc-
tion :
Monsieur le Président, Messieurs,
La mosquée de Paris s'élève vers le ciel comme
un symbole magnifique du respect de nos
croyances, que la France amie n'a. cessé d'ob-
server en terre d'Islam et dont elle a voulu don-
ner un témoignage encore plus frappant en
aidant nos frères à édifier, sur son propre solv
un monument grandiose consacré à notre reli-
gion.
Ce respect traditionnel de la foi musulmane
se trouve immanquablement à l'origine des rela-
tions que la France a nouées avec les peuples
islamiques et que les liens de l'amitié ont, par
la suite, étroitement resserrées. Il explique la
sympathie instinctive qui attire vers cette grande
nation tant de peuples si divers, dans un élan
de reconnaissance pour les sentiments fraternels
dont ils la savent animée.
Ainsi, en venant, en notre guauté de com-
mandeur des croyants, inaugurer l'institut mu-
sulman et la mosquée de Paris, nous exprimons
les sentiments de nos frères innombrables en
assurant le gouvernement de la République de
notre profonde gratitude pour le concours si
eflicace et si empressé qu'il a prôtâ à cette œu-
vre dont il a ainsi permis de réaliser la création
dans les conditions les plus favorables sous tous
les rapports.
Une occasion infiniment agréable nous a déjà
été offerte de remercier le Conseil municipal de
Paris de sa splendide générosité à laquelle on
doit le superbe emplacement sur lequel s'élèvent
ces constructions.
Quant aux membres de la communauté musul-
mane des pays d'Afrique, qui, par leurs sous-
criptions, ont couvert les frais de cette pieuse
entreprise, qu'ils trouvent aujourd'hui leur ré-
compense dans le sentiment d'avoir agi en bons
croyants et en bienfaiteurs de la foi.
If nous reste à dire toute notre satisfaction à
la Société des habous des lieux-saints de l'Islam,
et particulièrement à son distingué président, Si
Kaddour ben Ghabrit, qui s'est consacré, avec
un dévouement et une activité inlassables, à
cette œuvre dont la réalisation lui vaut la re-
connaissance du monde musulman.
D'ailleurs, l'idée initiale d'une mosquée en.
France remonte à un de nos illustres ancêtres,
Sidi Mohamed ben Abdellah qui, dans un traité
signé avec le roi Louis XV, fit stipuler la possi-
bilité de créer en terre française des édifices
religieux.
Nous sommes heureux de constater que. grftce
à l'appui précieux moral et matériel que nous a.
prCté le gouvernement de la République, nous
assistons aujourd'hui il la réalisation de cette
pensée. Puisse-t-il, avec l'aide de Dieu, en atti-
rant les fidèles chaque - jour plus nombreux, les
rapprocher dans une commune pensée d'indé-
fectible attachement pour la noble nation ami
qui, en leur accordant pour l'exercice de leur
religion une si large et si cordiale hospitalité, a.
su trouver si sûrement le chemin de leur cœur.
Le président do la République, prenant
la parole, a répondu en ces termes :
Sire,
Si, par impossible, quelqu'un doutait de la
nécessaire solidarité qui unit le monde de l'Is-
lam au monde de I'Ctcident, si même il Igno-
rait les heures tragiques où l'amitié franco-
musulmane fut scellée dans le sang sur les
champs de bataille de l'Europe, certes la vue
de cette assemblée où l'élite musulmane et
l'élite française communient dans une même
cérémonie, ferait évanouir ses doutes et affer-
mirait son CtT'ur,
La République française admet. protè)ge tou-
tes les croyances : quelle que soit la voie que
l'être humain se fraye vers son idéal, cette
voie nous est sacrée ; nous la respectons et
nous entourons ceux qui la suivent d'une égale
sollicitude.
Cette égalité, devant nos lois, des consciences
humaines et de leurs élans sincères est la mar.,
que de notre démocratie : les docteurs musul-
mans ont, nous le savons, exalta le respect de
mans ont, individuelle et de la liberté humaine;
la dignité
Us ont appelé de leurs souhaits le règne d'une
MNGT-SRPTHiME ANNEE. No 100 - - - - - - - - ----- - - - - --.- - - - LI NUMERO : 10 CENTIIIKS - - 1 VENDREDI SOIR, 16 JUILLET 1928
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
Lu ARTICLES PUBLICS PAK "UN ANNALES COLONIALES" SONT LA PBOPWÉlt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
fm rfiminrur rfP i n iwmm
DIRecTEUR., 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAUL T
UDWW * iMUMnMn 1 M, Rut du Monfc-Thabor, PARIS-1" 1 MOUS OU
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ft., Jj". jg"î
- -=r- f A -' : M e a a a a
- - - -
.--. cetàm lu pambm unabu
*
Le Brazzaville-Océan
yoilà donc la question de nouveau remise
sur le tapis. Abattons les cartes, toutes les
cartes Mes amis de la Commission sénato-
riale des Colonies et moi-même, mes collè-
gues de la presse coloniale et moi-même,
nous avons joué franc jeu. Sans arrière-
pensée, sans autre préoccupation que celle
de l'intérêt général, nous nous sommes
expliqués en toute franchise et nous ayons
montré pourquoi au tortillard à charbon
laOUs préférions, et de beaucoup, le chemin
rde fèr électrique.
Avant tout, la même interrogation se pose:
oui ou non, le Brazzaville-Océan doit-il être
une ligne de tout premier ordre, destinée à
rendre les plus grands services et à rému-
nérer largement les efforts de ceux qui l'au-
ront construite? Si oui, allons-y, et même en
tette période de vaches maigres à faire peur,
saignons-nous plutôt avx quatre veines et
outillons cette ligne comme il convient.
Sinon, ce n'est pas la peine assurément :
sous avons d'autres dépenses à faire que
celles qui seraient employées à mettre de-
bout, tant bien que mal, un projet dont nous
ne pouvons attendre rien de merveilleux, s'il
Uoit aboutir à une ligne insuffisante, à tous
les points de vue, et que nos voisins et con-
currents auront vite fait mépriser, en corri-
geant eux-mêmes des erreurs, pardonnables
Iguand ils les ont commises, inexcusables
lquand l'expérience les a révélées comme
Mies.
Les fondateurs de l'Etat indépendant
lavaient, d'ailleurs, plus de mérite. Ils
m'avaient pas, eux, une bonne rade sur
l'Océan, mais un port en rivière dont l'accès
n'était pas commode, et de Matadi au Pool,
le tracé de leur chemin de fer était long et
Arménie. Pourtant, ils se mettent à la be-
sogne, et, dès que leur chemin de fer appa-
rait comme insuffisant, ils entreprennent de
te rectifier ; ils le rectifient, en effet, sur ioo
ties. et, persuadés que l'électrification
seule leur apportera les satisfactions indis-
pensables, ils prospectent les richesses en
Douille blanche qui sont utilisables pour le
Aflatadi-Léopoldwlle ; des jaugeages sont
effectués, on- étudie la création d'une chute
tto 30.000 chevaux sur rinkisi, un projet
d'lectrification de 97 kilomètres est mis au
point. Sans doute, 1 exécution en est retar-
dée. Les raisons en sont faciles à compren-
dre : la courbe du franc belge nous dis-
- pense de toute explication supplémentaire.
tin voit même plus haut, j'allais dire : plus
colossal. N'a-t-on pas parlé de corriger la
section du fleuve non navigable par un gi-
gantesque escalier de barrages et d'écluses
qui permettraient aux cargos d'arriver jus-
qu'à Pool? N'insistons pas, et surtout ne
reprochons pas aux autres de voir trop
grand : peut-être seraient-ils fondés à nous
reprocher le défaut contraire.
Et, d'ailleurs, si l'exécution des plans 1
Belges est retardée, n'y a-t-il pas là un mo-1
tif impérieux d'attirer à notre chemin de
1er un trafic bien supérieur, à celui qui était
'décemment prévu pour le médiocre projet
de traction à vapeur, dont nous ne saurions
plus nous contenter? Il est possible que les
Belges, nos amis, renoncent finalement à
électrifier leur tortillard : c'est qu'ils au-
raient vu, constaté, compris le rôle que doit
er notre Moyen-Congo, comme territoire
Se transit emprunté par la voie impériale et
Internationale, territoire ami, et sous la ga-
nntie des traités. Il y a là un moment uni-
que. Qu'on prenne garde de ne pas le lais-
ser échapper.
J'ai fait justice, d'autre part, de l'argu-
ment suivant lequel il n'y a pas de chutes
t!'eau dans le Congo français, du moins pas
de chutes d'une importance suffisante en
étiage, et qui soient assez proches du tracé
Brazzaville-Océan. A moins de 40 kilo-
mètres de ce tracé, la Bouenza, par exemple,
est capable de fournir de 10 à 20.000 che-
vaux } on trouvera ce détail et bien d'autres
Bans une étude due à un haut fonctionnaire
colonial qui connaît fort bien le Moyen-
Congo et publiée par le Bulletin de juin
1925 du Comité de l'Afrique Française;
Vautres chutes naturelles sont aussi indi-
quées, sans compter celles que les ingénieurs
peuvent créer par dérivation des affluents
nui dévalent des plateaux.
- Le ministre des Colonies, mon collègue
er ami M. Léon Perrier, a voulu en avoir
une confirmation scientifique, et il a bien
fait d'envover là-bas des ingénieurs spécia-
listes de Rélectrification. La mission est-
elle revenue? je l'ignore. Mais ce que le sais
parfaitement, c'est que M. Léon Perrier est
un de ceux auxquels on s'accorde à reoon-
naître quelque compétence en cette matière.
- On - peut être -- certain que le - ministre actuel
saura dégager des conclusions nettes des
apports qui lui seront présentés, qu'il n'hé-
sitera pas à en donner connaissance aux'
Commissions parlementaires, pas plus, d'ail-
leurs, qu'à émettre courageusement son avis
personnel.
-- On verra, à ce moment, ce qu'il faut pen-
ser des objections spécieuses ou fantaisistes
qui ont été opposées à l'électrification du
Brauavil ie-Océan. En face de cette affir-
mation audacieuse que dans le Congo Fran-
çais il est totalement impossible de monter
des centrales hydroélectriques, on placera
lès faits suivants : au Katanp, dans le fin-
Vond de l'Afrique, il existe des Centrales
hydro-électriques pour le traitement des
minerais de cuivre, et l'île de Java qui élec-
trifie ses chemins de fer a inauguré une pre-
mière section de 120 kilomètres, ainsi équi-
pée. Comme s'il était plus malin d'achemi-
ner du matériel d'usine 'électrique que des
tablierg de ponts métalliques, et comme si
les parties navigables des cours d'eau jus-
qu'au pied des chutes ne devaient pas com-
pléter à ce point de vue la voie ferrée en
construction 1
a Mais, insinuent les uns, commencez
donc par construire un déraillard à vapeur ;
puis, quand il marchera, nous construirons
un chemin de fer électrique. » Plaisanterie
un peu naïve, ou, si l'on veut, un peu gros-
sière: Elle n'est même pas rendue vraisem-
blable par cette affirmation : ce serait, pour
l'instant, une éoonomie. Affirmation très
contestable et très contestée, si j'en crois les
chiffres que j'ai recueillis çà et là, et que je
n'ai eu ni les moyens, ni le temps de vérifier.
Si la traction électrique semble nécessiter
un supplément de dépenses de premier éta-
blissement, en fait les économies de cons-
truction qu'elle permet réduisent ce supplé-
ment; puis, la dépense intéressante à fixer
est le total de l'annuité d'intérêt et d'amor-
tissement du capital engagé et des frais an-
nuels d'exploitation; or, 1 économie d'exploi-
tation que procure la traction électrique
représente, ait-on, plus de deux fois l'intérêt
et l'amortissement du capital supplémen-
taire imposé par son établissement : avan-
tage qui s'accroît, puisque, à la différence
de la vapeur avec laquelle le prix de la
traction crott à peu près proportionnelle-
ment au tonnage, l'équipement électrique
conduit à des prix de revient inversement
proportionnels a l'accroissement du trafic.
Ajoutez la réduction de la main-d'œuvre,
la suppression de la manutention des char-
bons et mâchefers; plus d'eau qu'iî faut
payer et pomper, plus de chauffeurs, etc.
Les tableaux de comparaison entre les frais
de traction à vapeur et de traction électrique
varient pour certains chiffres : ils conduisent
tous à la même conclusion.
Voilà comment se posait hier le problème
pour qui voulait l'examiner face à face. Il
ne se pose pas aujourd'hui d'autre sorte.
Cela suffit pour que nous répétions aujour-
d'hui ce que nous disions hier, et, tant qu'il
en sera ainsi, il nous sera impossible de
dire le contraire : pas de tortillard à vapeur
de Brazzaville à l'Océan, un chemin de fer
électrique.
Mario Rouai.,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre.
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
.1.
A LA CHAMBRE
PROPOSITION DE LOI
La représentation indigène
M. Maries Moutet vient de déposer une
proposition de loi tendant à la représen-
tation au Parlement, des indigènes non na-
turalisés de l'Algérie.
L'exposé des motifs s'achève par le texte
ainsi conçu :
ARTICLE PREMIER. Indépendamment des
députés élus par les citoyens français dans
les conditions prévues par la loi du 28 juil-
let 1881, les Algériens non naturalisés sont
admis à élire, dans chacun des trois dé-
partements d'Algérie, deux députés choisis
parmi les citoyens français.
ART. 2. Sont électeurs au titre indigène
tous les Algériens, à quelque statut qu'ils
appartiennent, inscrits sur les listes élec-
torales pour les élections municipales, âgés
de 25 ans, sachant lire et écrire en. fran-
çais, ne se trouvant dans aucun cas d'in-
capacité prévu par la loi française et ayant
une résidence de trois années consécutives
dans la eornraune.
..8 –-~
Le commerce de la France
avec la Gambie anglaise en 1925
9 O
De renseignements officiels sur le mouve-
ment commercial et maritime de la colonie
de la Gambie anglaise pour l'année 1925,
il résulte que la place de la France dans
le mouvement des échanges de cette posses-
sion britannique est des plus importantes,
notamment en ce qui concerne les importa-
tions.
C'est ainsi que les importations françaises
viennent eh tête pour les marchandises sui-
vantes : biscuits pour une valeur de £ 5.814,
sur un total de £ 7.475 ; chaussures l 2.959,
fcur £ 4.016; farine L 8.404 sur £ 16.120;
chapeaux, casquettes £ 2. tOI. sur £ 3.998;
rit £ 69.590, sur £ 102.171 ; savon £ 6.813,
sur £ 9.230; sucre £ 11.961 sur £ 21.804;
vins S. 178.
La France importe 70 du ris et prend
la première place que détenait jusqu'à pré-
sent l'Allemagne. La dépréciation du franc
est certainement la cause de ce fait. Dans
l'ensemble, les importations françaises en
Gambie représentent 26,61 du total, soit
une augmentation de 9,64 sur 1924. La
France a introduit en Gambie eft 1921 pour
l go.862 de marchandises; en iiy 12, 9t. 156;
en 1923, L 101.833; en 1924, £ 113.651; ea
1925. A 103.886.
Au point de vue maritime, la France a
repris le second rang dans le mouvement
naval avec 21 en pourcentage, les ftavires
allemands de la Compagnie Woermann
ayant cessé de toucher à Sainte-Marie-de-
Bathurst.
Un chemin de fer colonial 1
0 0 - -
Mon excellent collègue, Mario
Roustan donne en tète de ce nu-
méro un de ces remarquables arti-
cles dont les lecteurs des Annales Coloniales
ont la bonne fortune d'avoir la primeur et
que nous espérons voir un jour réunis en
volume car ils valent mieux que les feuil-
lets volants d'un quotidien disparus au dé-
tour des fours.
Je m'en voudrais donc de revenir sur un
sujet que quelques-uns de nos collègues de
la Chambre et du Sénat et Ifti ont traité
avec une vigueur et une clarté impression-
nantes.
Je tiendrai seulement à préciser quelques
points du débat.
M. Henry Fontanier, qui a su prendre
rapidement au Parlement une autorité in-
contestée, a plaidé avec des précisions la-
mentables la triste cause 'de la main-
d'œuvre utilisée. Les malheureux noirs
employés aux travaux de construction meu-
rent comme des mouches.Les renseignements
officiels ont beaucoup tardé pour avertir
le ministre de ce que tous les particuliers
savent depuis plus de deux ans. M. Léon
Perr'ter aussitôt prévenu administrativement
a envoyé une mission sanitaire. Dès son re-
tour, le ministre des Colonies donnera des
précisions à la Commission des Colonies de
la Chambre, avec laquelle il travaille en
toute confiance.
C'est cette confiance réciproque qui lui a
fait repousser un amendement précis en
vue 1de l'électrification du chemin de fer,
car si les professeurs de géographie des
moindres collèges de province savent qu'il
y a au Gabon et au Moyen Congo des
chutes d'eau aménageables et susceptibles
d'alimenter 3.000 km. de voies ferrées,si les
techniciens particuliers savent que l'électri-
fication du chemin de fer esr non seulement
possible, mais souhaitable, si le ministre
des Colonies est personnellement aussi bien
informé que les uns et les autres,les Services
des travaux publics de l'Afrique Equato-
riale l'ignoraient. C'est pour être renseigné
officiellement que M. Lion Perrier a en.
voyé une mission d'ingénieurs spécialistes,
il y a quelques mois; ils seront, sans doutet
bientôt sur le retour. Il «? peut-ire mieux
valu attendre qu'ils soient rentrés. Le Gou-
vernement en ayant décidé autrement la
Commission des Colonies qui, à la pres-
que unanimité avait adopté le mode de trac-
tion électrique, a, sur le rapport du
sympathique député de la Réunion M. Au-
guste Brunei, accepté de réserver la question
jusqu'à plus ample informé.
M. Léon Perrier fit justement observer
que si la question était réservée il faudrait
revenir devant le Parlement, mesure pou-
vant déterminer des retards fâcheux.
Lyemprunt de 300 millions est, d'ailleurs,
de l'avis de tous, inférieur de moitié à la
totalité des crédits indispensables pour
l'achèvement de la voie.
M. Léon Perrier a proposé lui-même une
nouvelle rédaction qui ne pouvait que don-
ner satisfaction à tous .•
« Cette ligne devra être électrifiée lorsque
W les études techniques auxquelles il est
« procédé et la situation financière de V ex-
« ploitation feront apparaître l'électrifica-
« tion comme avantageuse. »
Elle a été insérée dans le rapport.
Souhaitons qu'en bons industriels, puisque
nous avons la bonne fortune relative de
faire un chemin de fer quelques lustres
après nos voisins belges, nous ne commet-
tions pas la coûteuse erreur de faire comme
eux double frais: un chemin de fer à vapeur
d'abord qu'ils électrifient aujourd'hui dans
la mesure où il le peuvent avec une mon-
naie aussi instable que la nôtre. M. Léon
Perrier qui est en la circonstance un bon
industriel, voit tout de suite comment il doit
aménager son usine et la fait immédiate-
ment selon les méthodes les meilleures et
les progrès les plus récents.
Félicitons-le de l'avoir vu et dit.
Ern«tHcmdm*
Sénateur de la Marne,
Vice-président de 18 CommieeUm
des DeusRl.
Le FMteiaebleu est perda
O-Cb-
Le commandant Guillaud, du paquebot
Fontainebleau, qui 4 pris feu, comme nous
l'avons annoncé hier, télégraphie de Dji-
bouti :
L'incendie continue extrêmement violent
sous l'action de la forte mousson. Malgré
toutes les dispositions prises pour le com-
battre, 'le feu a gagné les aménagements
des passagers et ae l équipée. Les opéra-
tions de sauvetage ont duré toute la nuit.
Par suite de l'inondation de la cale, le na-
vire donne une bande très inquiétante. La
totalité des superstructures est en leu. Le
commandant, d'accord avec ses lieute-
nants, a donné l'ordre d'évacuer le navire.
Tous les passagers et l'équipage sont
sains et saufs. Le fapatriement de l'équi-
page sera assuré par l'Angkor, qui a tou-
ché Djibouti le 14.
Le navire doit être considéré comtne tota-
lement perdu, ainsi que tout son charge-
ment, à l'exception de quelques bagages et
des colis de valeurs postales.
L'acheminement des passagers débarqués
& Djibouti sera assure par le paquebot
Amazone, qui a quitté Marseille aujourd'hui
à 15 heures.
L'opl'1.1
Par décret en date du 26 juin, paru au
Journal officiel du 14 juillet, le Président
de la République a promulgué l'accord, le
protocole et 1 acte final relatifs à l'usage
de l'opium préparé, signés à Genève le 11
février 1925.
L'accord, signé par les plénipotentiaires
de l'empire britannique (avec l'Inde), de
la Chine, de la France, du Japon, des
Pays-Bas, du Portugal, et du Siam, com-
prend notamment les dispositions sui-
vantes :
L'importation, la vente et la distribution de
l'opium constitueront un monopole d'Etat et le
droit d'importer, de vendre et de distribuer
l'opium ne pourra être affermé, concédé ou dé-
légué à qui que ce soit.
La fabrication de l'opium préparé, destiné à la
vente, devra également faire l'objet d'un mono-
vente, d'Etat, dés que les circonstances le permet.
pole
lmnt.
Le Gouvernement devra mettre à l'essai dans
les régions où l'autocité administrative peut exer-
cer une surveillance efficace, le système de la ré.
tribution des personnes employées à la vente au
détail et à la distribution de 1 opium, au moyen
d'un salaire fixe, et non d'une commission sur
les ventes.
Partout ailleurs, la vente au détail et la distri-
bution de l'opium ne pourront se faire que par
des personnes munies d'une licence du Gouver-
nement.
La vente de l'opium aux mineurs est interdite.
Les puissances contractantes restreindront au-
tant que possible le nombre des magasins de
vente au détail, ainsi que celui des fumeries,
dans les pays où elles sont autorisées.
L'achat et la vente du « dross » sont interdits,
excepté si le a dross » est vendu au monopole.
Est interdite l'exportation de l'opium, soit brut,
soit préparé, hors d'une possession ou d'un ter-
ritoire dans lesquels l'importation de l'opium
destiné à être fumé est maintenue.
Est interdit dans toute possession ou territoire
de ce genre le transit ou le transbordement de
l'opium préparé.
Sera également interdit, dans toute possession
ou territoire de ce genre, le transit ou le trans-
bordement de l'opium brut consigné à une des.
tinatlon se trouvant en dehors de la possession
ou du territoire, à moins qu'un certificat d'im-
portation, délivré par le gouvernement du pays
importateur et pouvant être accepté comme four-
nissant des garanties suffisantes contre la possi-
bilité d'usage illicite, ne soit présenté au gouver-
nement delà possession ou du territoire dont il
s'agit.
Les puissances contractantes feront tous leurs
efforts pour combattre l'usage de l'opium pré-
paré dans leurs territoires respectifs, par l'ensel.
gnement dans les écoles, par la distribution de
brochures et par tous autres moyens.
Le présent accord ne vise pas l'opium unique-
ment destiné aux besoins médicaux et sdentlfl-
OUM.
; Le présent accord ne s'applique qu'aux pos-
sessions et territoires d'Extrême-Orient des puis-
sances contractantes, y compris les territoires 00-
dM à bail ou protégés, dans lesquels l'usage de
l'opium préparé est temporairement autorisé.
Lors de la ratification, chaque puissance con-
tractante pourra déclarer que son adhésion à
l'accord ne s'étend pas à un territoire quelcon-
que sur lequel elle n'exerce qu'un protectorat et
elle pourra adhérer ultérieurement à l'accord
pour tout protectorat ainsi exclu, au moyen
d'une notification d'adhésion déposée entre les
mains du secrétaire général de la Société des
nations, qui notifiera immédiatement ce dépôt à
toutes les autres puissances contractantes.
Le protocole stipule notamment :
Dès que les pays qui cultivent le pavot auront
assuré l'exécution effective des dispositions né-
cessaires pour empêcher que l'exportation de
l'opium brut hors des territoires soumis à leur
autorité ne constitue un obstacle sérieux à la
réduction de la consommation dans les pays où
l'usage de l'opium préparé reste temporairement
autorisé, les Etats signataires du présent proto-
cole renforceront les mesures qu'ils ont déjà
prises conformément à l'art. VI de la convention
de la Haye de 1912 et, s'il est nécessaire, en
prendront de nouvelles pour réduire la consom-
mation de l'opium préparé dans Œes territoires
soumis à ileur autorité, de manière que cet usage
soit complètement supprimé dans un délai
maximum de quinze ans a dater de la décision
visée au iparagraphe ci-dessous :
Une commission nommée à cet effet par le
conseil de la Société des nations sera chargée, le
moment venu, de constater l'exécution effective
des dispositions que doivent prendre les pays
producteurs. La décision de cette commission
sera sans appel.
Dans l'année qui précédera l'expiration du dé-
lai de quinze ans, les Etats signataires du pré-
sent protocole, réunis en conférence spéciale,
examineront les mesures à prendre à l'égard des
Intoxiqués invétérés dont l'état pathologique aura
été constaté par les autorités médicales du pays
Intéressé
Les Etats signataires du présent protocole
coordonneront leurs efforts pour arriver à la sup-
pression complète et définitive de l'usage de
l'opium préparé.
Le cours du riz
SAIGON
(12 juillet)
(les 100 kilos en piastres)
Riz N° 1, 25 %, Brisures. 10 90!
Riz N° 2, 40 %, Brisures 10 30
Riz nO 2, 50 %, Brisures' 9 80
Brisures nO 1 et 2 860
Brisures nO 3 et 4 7 25
Fa/rines 2 90
Paddy Vtnh-Long 6 30
Paddy Go-Cong 6 60
Paddy Baixau 6 M
Paddy Bac-Lieu 6 65
Coprah 18 »
HANOI
(Cours moyen de la semaine précédente
fob Hafphong-France en piastres par 100
kilos) :
Riz Tonkin, 25/45 Brisures 10 50
Maïs roux 5 35
(Par dépêche Indopacili).
oiel
Le bey en France
--0.0--
Le 28 juillet, le bey de Tunis, qui a con-
servé de 80n séjour antérieur le meilleur
souvenir, arrivera à Luchon pour y faire
un séjour de deux semaines. Pour rece-
voir cet hôte de marque, de grandes fÇtss
se préparent.
SI UDNUI 1ER GHABRU
Auteur dramatique
« La ruse de l'homme n,
Ministre plénipotentiaire, directeur du Pro-
tocole de S. M. le Sultan Moulai Youssef, S.
E. Si Kaddour ben Ghabrit se repose des sou-
cis de la politique en écrivant des pièces de
théâtre.
L'une d'elles, ainsi que les Annales Colo-
niales l'ont annoncé, va être jouée incessam-
ment à Paris.
Précisons : le Théâtre de la Madeleine don-
nera, le 22 juillet, en présence du Sultan, la
Ruse de l'homme.
La représentation, unique, sera donnée au
bénéfice du dispensaire musulman.
Et voici le sujet :
Un homme a écrit sur sa porte cette maxime:
Jamais la ruse de la femme ne prévaudra con-
tre celle de l'homme. Dans sa présomption, il
dédaigne l'adversaire; à tort, car le dernier acte
consacre la victoire d'une jeune femme qui,
par sa malice, triomphe du vaniteux ; celui-ci,
galamment, l'épouse. C'est une boutade qui
se passe il y a deux siècles à Fez, au Maroc.
Et ce suiet nous apporte la preuve que sous
toutes les latitudes, l'homme n'est jamais le
maître que très fictivement.
Musique arabe
En outre, la Ruse de l'homme va permettre
aux mélomanes, musicologues et musicographes
parisiens de pénétrer dans un domaine fort peu
connu. L'ouvrage du plus parisien des fils du
Maghreb sera agrémenté de danses et de chants
authentiquement arabes.
Pour la première fois, des musiciens euro-
péens joueront de la musique arabe, transcrite
et notée par un musicien algérois, M. Yafil,
pour un orchestre occidental, soutenant la voix
chaude du grand ténor africain Mahieddine,
premier chantre à la Grande Mosquée d'Al-
ger.
- Depuis l'époque des Khalifes, cette musique
ne survivait" que par la transmission auditive,
par des traditions qui s'altéraient, et elle de-
vait fatalement se perdre.
C'est de ce naufrage que M. Yafil a
essayé de sauver un art jadis si BorilSant, et il
y est parvenu.
Compositeur lui-même, il a recueilliptès de
2.500 rMlodies. en a publié plus de 200 parmi
les plus typiques : il a également fait paraître
en deux forts volumes, l'un en texte arabe,
l'autre en texte hébreu, les poésies éparses des
chansons arabes. La plus grande admiration est
due au labeur énorme de M. Yafil.
Les vb cales du VOUIII 1
Le tout
Le déjeuner de l'Elysée du 14 juillet fut
particulièrement brillant. chaud et relui-
sant.
L'heure des toasts arrivée, M. Gaston Dou-
merguè lève son verre aux hôtes illustres qui
honorent la table présidentielle
Le sultan Moulay Youssef, bon musulman
qui ne boit pas de vin, ne leva pas son verre
vide, mais simplement son rince-doigts.
Mais il ne but pas davantage.
Le cymbalier
Un jour que Moulay Youssef se rendait
à la mosquée, il aperçut, parmi les fidèles
faisant la haie, un petit garçon qui pleurait
à chaudes larmes.
Qui t'a frappé? demanda le souverain.
Mon père et ma mère sont morts et per-
sonne ne veut plus de moi. -
- Ce n'est pas vrai, dit Moulay Youssef,
puisque je te prends, moi 1
Le bambin a grandi dans l'ombre de son
sultan. Et il est devenu ce brillant cymba-
lier de la garde chérifienne que Paris ac-
clama hier avec tant de sympathie.
Peur que nos soldats embrassent
leurs mamans
Peut-on le croire? Les soldats du Maroc,
que tout Paris acclamait avant-hier frénéti-
quement, les gars qui, il y a trois semaines
encore « baroudaient H, à plat ventre der-
rière les touffes de palmier nain, reparti-
raient demain, pour embarquer lundi à Mar-
seille. C'est inconcevable. Mais c'est
vrai 1
Dans quinze jours, peut-être, ils seront re-
partis de nouveau en colonne, de nouveau
ils videront leurs cartouches en plein bled.
Ne pourrait-on, de grâce, retarder le bateau
de quelques jours? Et leur accorder nous
n'en demandons pas tellement 24 heures
de permission? La gloire, c'est bien joli.
mais d'embrasser sa maman, c'est bien bon,
c'est bien agréable.
..1.
A L'ACADÉMIE FRANÇAISE
SO
Le palmarès
Parmi les lauréats de l'Académie fran-
çaise, nous avons noté le prix de 500 francs
qui a été décerné à notre collaborateur, M.
Itienne Dupont, de Saint-Malo, pour son
ouvrage « Les Corsaires chez eux ».
Sous peu, paraîtra « L'Aumônier des Cor-
saires M. du même auteur. ,. -. - -
L'abbé Jouin, originaire de Saint-Malo,
nous raconte M. Etienne Dupont, a vécu
parmi les Corsaires, qui, partant de ce port,
faisaient un grand commerce, dans les der-
nières années du siècle de Louis XIV avec i
les colonies espagnoles, devenues plus tard
le Chili, la Bolivie, le Pérou et le Mexique.
TAUX DE LA PIASTRE
-<)-
A la date du 12 juillet, le taux de la piastre
à Saigon était de 21 tr. 50.
Moulai Youssef en France
-– 00 ; i
L'inauguration de la mosquée
Le président de la Société des Habous"
S. Kaddour ben Ghabrit qui s'est tant dé-
pensé pour mener à bien la construction
de la mosquée, a tout d'abord rendu
hommage à la France, aimée de J'Islam..
La cérémonie de ce jour, 15 juillet 1926 mar-
quera une date mémorable dans l'histoire des re-
lations de la France -avec l'islam; et ma conlu- •
sion le dispute a ma fierté de voir ici réunis lt
plus haut représentant de la nation française et
8. M. le Sultan du Maroc. Cette réunion est sym-
bolique. Elle marque que la France, ildèle a une
politique plusieurs fois séculaire, affirme, d'écla-
tante manière, la sympathie qu'elle ressent pour
les Mqsulmans de toutes origines qui sont pour
elles également des amis.
« Cet hommage de haut et noble libéralisme
aura, a déjà eu, le plus grand retentissement
dans le monde mulsuman, car il démontre que
la France hospitalière à toutes les races ne l'est
pas moins à toutes les idées, à toutes les reli-
gions.
« Notre oeuvre, aux yeux de l'Islam, résume
une politique et une philosophie : politique
d'union franco-islamique suivant les traditions
qui remontent à François I-r, et philosophie de
tolérance, de compréhension réciproque et des-
time.
« Et ceci nous rappelle les paroles que, il y a
deux ans, M. Steeg. alors gouverneur général de
l'Algérie prononçait : « La France, disait-il, gar-
de à la civilisation musulmane la déférence qui
lui est due. Elle comprend les croyances qui ne
sont pas les siennes et leur conserve toute li-
berté d'expression. »
« En saluant ici le Résident général au Maroc,
je souligne ces mots, qu'il pourrait nous redire
aujourd hui. »
Si Kaddour ben Ghabrit fait ensuite
l'historique de la création de l'Institut
musulman et remercie tous ceux qui y
ont contribué, en particulier le maréchal
Lyautey et M. Edouard Herriot. Il termine
par un hommage au sultan au bey de
Tunis et au Président de la république.
M. Gout, ministre plénipotentiaire, pré-
sident de 4a Commission interministérielle
des affaires musulmanes, a dit ensuite
comment est née l'idée d'une mosquée A
Paris et comment la grande guerre, qui
vit accourir en foule, sous les drapeaux de
la France îles vaillants fils de l'talam,
aida puissamment à la réaliser.
Le gouvernement de la République, poursuit
M. Gout, heureux de cette occasion de manifester
une fois de plus aux musulmans de l'Afrique
du Nord et sa reconnaissance pour leur héroï-
que et loyale collaboration pendant la guerre, et
le souci qu'il porte & ménager leurs scrupules
religieux et à encourager leurs œuvres d'assis-
tance, s'empressa d'adopter les conclusions de
la commission.
Le sultan Moulai Youssef a prononcé
ensuite un discours dont voici la traduc-
tion :
Monsieur le Président, Messieurs,
La mosquée de Paris s'élève vers le ciel comme
un symbole magnifique du respect de nos
croyances, que la France amie n'a. cessé d'ob-
server en terre d'Islam et dont elle a voulu don-
ner un témoignage encore plus frappant en
aidant nos frères à édifier, sur son propre solv
un monument grandiose consacré à notre reli-
gion.
Ce respect traditionnel de la foi musulmane
se trouve immanquablement à l'origine des rela-
tions que la France a nouées avec les peuples
islamiques et que les liens de l'amitié ont, par
la suite, étroitement resserrées. Il explique la
sympathie instinctive qui attire vers cette grande
nation tant de peuples si divers, dans un élan
de reconnaissance pour les sentiments fraternels
dont ils la savent animée.
Ainsi, en venant, en notre guauté de com-
mandeur des croyants, inaugurer l'institut mu-
sulman et la mosquée de Paris, nous exprimons
les sentiments de nos frères innombrables en
assurant le gouvernement de la République de
notre profonde gratitude pour le concours si
eflicace et si empressé qu'il a prôtâ à cette œu-
vre dont il a ainsi permis de réaliser la création
dans les conditions les plus favorables sous tous
les rapports.
Une occasion infiniment agréable nous a déjà
été offerte de remercier le Conseil municipal de
Paris de sa splendide générosité à laquelle on
doit le superbe emplacement sur lequel s'élèvent
ces constructions.
Quant aux membres de la communauté musul-
mane des pays d'Afrique, qui, par leurs sous-
criptions, ont couvert les frais de cette pieuse
entreprise, qu'ils trouvent aujourd'hui leur ré-
compense dans le sentiment d'avoir agi en bons
croyants et en bienfaiteurs de la foi.
If nous reste à dire toute notre satisfaction à
la Société des habous des lieux-saints de l'Islam,
et particulièrement à son distingué président, Si
Kaddour ben Ghabrit, qui s'est consacré, avec
un dévouement et une activité inlassables, à
cette œuvre dont la réalisation lui vaut la re-
connaissance du monde musulman.
D'ailleurs, l'idée initiale d'une mosquée en.
France remonte à un de nos illustres ancêtres,
Sidi Mohamed ben Abdellah qui, dans un traité
signé avec le roi Louis XV, fit stipuler la possi-
bilité de créer en terre française des édifices
religieux.
Nous sommes heureux de constater que. grftce
à l'appui précieux moral et matériel que nous a.
prCté le gouvernement de la République, nous
assistons aujourd'hui il la réalisation de cette
pensée. Puisse-t-il, avec l'aide de Dieu, en atti-
rant les fidèles chaque - jour plus nombreux, les
rapprocher dans une commune pensée d'indé-
fectible attachement pour la noble nation ami
qui, en leur accordant pour l'exercice de leur
religion une si large et si cordiale hospitalité, a.
su trouver si sûrement le chemin de leur cœur.
Le président do la République, prenant
la parole, a répondu en ces termes :
Sire,
Si, par impossible, quelqu'un doutait de la
nécessaire solidarité qui unit le monde de l'Is-
lam au monde de I'Ctcident, si même il Igno-
rait les heures tragiques où l'amitié franco-
musulmane fut scellée dans le sang sur les
champs de bataille de l'Europe, certes la vue
de cette assemblée où l'élite musulmane et
l'élite française communient dans une même
cérémonie, ferait évanouir ses doutes et affer-
mirait son CtT'ur,
La République française admet. protè)ge tou-
tes les croyances : quelle que soit la voie que
l'être humain se fraye vers son idéal, cette
voie nous est sacrée ; nous la respectons et
nous entourons ceux qui la suivent d'une égale
sollicitude.
Cette égalité, devant nos lois, des consciences
humaines et de leurs élans sincères est la mar.,
que de notre démocratie : les docteurs musul-
mans ont, nous le savons, exalta le respect de
mans ont, individuelle et de la liberté humaine;
la dignité
Us ont appelé de leurs souhaits le règne d'une
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