Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-07-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 juillet 1926 15 juillet 1926
Description : 1926/07/15 (A27,N108). 1926/07/15 (A27,N108).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397155w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
La ARTICLES PUBLIÉS PAR Il LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIETE
EXCLUSIVE DU JOURNAL
LmAnnmeu etRklmmtnéntum mu Banaux éujmmuà* é»mimAitme*»étPmUUU
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RMMMN « MaWurtUia t 34, Rue du Mont-Thabor, PARI8-1" lepm 1 UUni IMT
vu - e MIl 8nd:
JfÇ'wyjL { /VMN et Cihiiiw. M i 4ti as •
M ( Etrmmr M a m- a a e
Oi/ABNIATEI tmm IM IMM 4* «I dkaa 1M PRIMFCAAB
GALLIÉNI
On a inauguré dimanche dernier, sur
l'esplanade des Invalides, un monument à
Galliéni, dont la Ligue maritime et coloniale
avait pris l'initiative.
Le personnage du maréchal est si divers
que la cérémonie a permis à de nombreux
orateurs d'examiner les divers aspects de
sa carrière. Le ministre de la Guerre et le
président du Conseil municipal de Paris
ont célébré son rôle comme gouverneur mi-
litaire de Paris et dans la bataille de
l'Ourcq.
Les historiens discuteront longtemps sur
lè point de savoir s'il convient ou non de
lui attribuer le principal rôle dans la vic-
toire de la Marne, et la part de son ini-
tiative dans la défaite allemande de sep-
tembre 1914.
Pour être un peu compliquée, la question
n'est pas insoluble. Malheureusement, les
personnes qui s'efforcent de l'élucider, y
apportent un parti pris qui les empêche
de voir la vérité. Pour les uns, il s'agit
[d'exalter l'intervention de Galliéni, tandis
que d'autres, mus par un sentiment con-
traire veulent tout rapporter à Joffre et re-
léguer à un rôle subalterne l'action du gou-
verneur de Paris.
Ces querelles entre partisans et adver-
saires "'de ces deux maréchaux ajoutent à la
complexité du problème et en rendent la
solution plus délicate. Le maréchal Joffre
'dont on a grandi sans mesure la personna-
lité au 'début de la guerre, souffre aujour-
d'hui de cet excès de zèle, et l'on s'évertue
par une réaction assez facile à expliquer,
il lui opposer des chefs auxquels on attribue
'des mérites que le grand quartier général
ïétait, paraît-il, indûment appropriés.
Il s'ensuit qu'aujourd'hui il ne reste plus
erand'chose à notre généralissime du début,
.de la victoire dont h lui avait réservé la
gloire. Maunoury, Galliéni, et même Foch,
Ja lui disputent chacun pour une part qui
.U grandissant. M. Jean de Pierrefeu lui
conteste même la paternité du fameux ordre
111 jour où les Français puisèrent pendant
Jaogtemps des sentiments héroïques.
Ici, nous ne nous mêlerons pas à cette
Ispute et nous laisserons tranquillement les
Serviteurs des 'différents cultes grouper au-
tour de leur dieu, et cela souvent au détri-
ment de la vérité, le plus d'adorateurs qu'il
leur plaira.
Mais avant d'être Gouverneur de Paris et
de participer fi * ce titre à la bataille qui sauva
l'indépendance de notre pays, le maréchal
Galliéni avait un long passé colonial.
-. - "--
Pendant plus de vingt ans, il avait dé-
ployé en Extrême-Orient, en Afrique Occi-
dentale, à Madagascar, des qualités qui en
font l'un des représentants les mieux carac-
térisés de la politique coloniale française à
la fin du xix* siècle.
Galliéni compte au nombre des officiers et
'des explorateurs, grâce auxquels s'est cons-
titué l'Empire colonial français. L'un des
traits de cette série d'événements qui ont
abouti à la conquête de l'Afrique et de cer-
taines parties de l'Asie par les puissances
européennes, est que cette œuvre se fit, la plu-
part du temps, en dehors sinon à l'insu des
gouvernements métropolitains.
L'histoire des progrès de la domination
anglaise dans l'Inde et dans l'Afrique du
Sud est particulièrement curieuse. C'est à
'des aventuriers comme Clive, à des ambitieux
sans honnêteté comme Hastings, ou à des
Gouverneurs qui se souciaient peu des ordres
'de leur ministre et agissaient à la façon de
souverains indépendants comme Welfresley,
en Dalhousie, que la Grande-Bretagne doit
fo possession de l'immense péninsule qui
constitue encore aujourd'hui la"pièce princi-
pale de son Empire colonial. Elle se bornait
à les approuver dans le succès, les récom-
pensait magnifiquement quand ils réussis-
saient, et les frappait lorsque leur échec, leurs
erreurs ou leurs exactions risquaient de por-
ter atteinte au prestige et à la puissance de
la métropole.
Ce n'est pas de façon 'différente que
s'agrandirent, au point d'occuper la plus
grande partie de l'Afrique Australe, les co-
lonies de faible étendue qu'étaient le Cap
et le Natal. Et lorsqu'à la fin de la guerre,
le général Smuts prit l'initiative d'annexer
|t l'Union sud-africaine les colonies alleman-
des, il ne faisait que se conformer à la tra-
'dition des Gordon et des Cecjl Rhodes.
A l'étudier dans ses détails, l'histoire co-
lbniale de la France ne diffère pas essentiel-
lement de celle dont nous venons d'esquisser
les grands traits. Rien n'en est plus diffé-
rent que l'idée que l'on s'en fait habituelle-
ment. On aime, dans les milieux scolaires
surtout, à s'imaginer notre expansion dans
les pays exotiques comme le résultat d'un
plan mûrement préparé, et dont l'exécutif
se serait déroulée avec une régularité con-
forme aux dispositions arrêtées.
J'incline à croire que la réalité est moins
belle, c'est-à-dire ne présente pas cet ordre
que notre esprit aime à mettre dans toute
chose, alors que la nature n'a cure des con-
ceptions^que nous édifions pour la commo-
dité de notre travail intellectuel.
La plupart du temps, à Paris comme à
Londres, on n'a fait qu'accepter des résultats
dont on n'avait pas contrecarré la poursuite,
mais auxquels on n'avait Ras beaucoup con-
tribué. L'agrandissement successif de nos
possessions de la Côte Occidental d'Afrique
est particulièrement instructif. Depuis Faid-
herbe, dont les initiatives ont servi de modèle
à ses successeurs, et qui est en Afrique l'in-
venteur d'une politique qui a trouvé son plein
épanouissement à la fin du XIX. siècle jus-
qu'à Lyautey, on assiste à la répétition des
mêmes faits. Des officiers, à la fois militaires
et explorateurs, des agents de sociétés colo-
niales s'avancent de leur propre volonté vers
l'intérieur,. découvrent des pays, soumettent
par la force ou par la persuasion des régions
étendues, en prennent possession au nom de
la France et obtiennent ensuite la ratification
de leurs actes par la métropole. Ils vont sui-
vant leur propre inspiration, leur goût des
aventures ou leur passion pour la richesse,
quelquefois sans protecteur, souvent agissant
pour le compte de tel ou tel groupe capita-
liste qui s'est assuré de puissants concours
auprès du pouvoir ou des personnages in-
fluents. Tout cela se passe sans que le peuple
de France le sache. De temps à autre, le
journal lui apporte quelques nouvelles aux-
quelles il n'attache pas grande importance,
ou lui donne des noms de lieux qu'il se hâte
d'oublier, mais qui marquent les étapes de
notre puissance coloniale. Sans qu'il s'en
doute, le citoyen français devient le maitre
d'immenses territoires dont il ignore bien
souvent la position .approximative sur la
carte.
Galliéni a été mêlé à cette histoire. Il y a
joué un rôle de premier plan. Les orateurs
qui ont parlé dimanche devant son monument
l'ont rappelé avec plus ou moins de bonheur.
M. Chaumet, au nom de la Ligue maritime
et coloniale, s'est attaché à montrer l'impor-
tance militaire des colonies et a remercié Gal-
liéni d'avoir donné à la métropole des pays
qui lui ont fourni, à une heure critique, des
soldats fort utiles. C'est un point de vue sans
doute, mais il n'est pas le plus intéressant si
l'on examine l'ensemble du problème colo-
nial.
M. le Ministre a examiné la méthode colo-
niale de l'ancien Gouverneur Général de Ma-
dagascar et l'a louée comme il convient en
pareille circonstance: « Galliéni, s'est-il écrié,
savait que les doctrines livresques et les dis-
cussions théoriques risquent d'apporter le
trouble dans les desseins et l'indécision dans
l'action. C'est sur place, disait-il, en maniant
les hommes et les choses, que vous appren-
drez votre métier. Il savait que pour agir
et travailler, les hommes ont besoin de con-
fiance et de liberté. Il avait en tout et tou-
jours des idées générales et des vues à lon-
gue portée ; il concevait le plan d'ensemble,
mais il savait qu'il n'y a plus compétents que
ceux qui mettent la main à la pâte, et il lais-
sait le soin et le plaisir des réalisations quo-
tidiennes à l'initiative de ceux qui étaient à
l'action. »
Cette doctrine, que M. Léon Perrier attri-
bue à celui dont il célébrait la mémoire, mé-
rite quelques-uns des éloges qu'on lui dé-
cerne, mais elle a bien aussi ses inconvé-
nients, et Galliéni ne les ignorait pas. Quel-
ques-uns se sont manifestés à Madagascar à
la fin de son Gouvernement. Les circonstan-
ces de ma carrière m'ont amené dans la
Grande-Ile au lendemain même de son dé-
part, et j'ai entendu soit sur le bateau, soit
à Majunga et à Diégo, soit à Tamatave, des
critiques qui n'étaient pas sans fondement et
qui trouvèrent leur justification dans les me-
sures sévères et nécessaires que prit son suc-
cesseur, M. Augagneur.
M. le Ministre en veut aux (Joctrines li-
vresques. Cette horreur du livre m'inquiète,
même quand elle est manifestée par un
homme de science comme M. Perrier. Géné-
ralement, elle s'accompagne d'une indul-
gence excessive pour certaines méthodes que
les livres ne recommandent pas et qui n'ont
pas davantage la faveur des amis de la mo-
rale. Cet amour, cette passion de l'action
sont très louables, mais pourquoi vouloir les
exalter au détriment de la culture, des prin-
cipes qu'on ne peut trouver que dans les
livres?
Quant à la doctrine, on en médit beaucoup
depuis quelque temps, et non pas seulement
en matière coloniale. Mais elle a néanmoins
du bon. Elle nous guide dans les circonstan-
ces difficiles et nous évite parfois bien des
erreurs. Depuis Napoléon, on aime à ridicu-
liser les idéologues, c'est-à-dire ceux qui at-
tribuent à la vie une fin et qui estiment que
la vie ne vaudrait pas la peine d'être vécue
si elle ne tendait pas à la réalisation d'un
but élevé dont on se rapproche péniblement
sans parfois jamais l'atteindre.
La doctrine, en matière coloniale, se pro-
pose cet objet, c'est-à-dire d'établir un cer-
tain nombre de principes qui doivent prési-
der à notre action et nous fournir un crité-
rium pour juger les actes. Aussi est-il fâ-
cheux qu'on la tourne en dérision et peut-être
cela n'est-il pas sans 'danger?
Henry Fontomier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission des Af-
faires BIf'a"gm., membre de ls
Commission des Coloisies.
Le problème abyssin
010
Eh là! eh làt Doucement les bas-
ses!. Cette expression proverbiale,
empruntée à l'art orphèonique, est
très répandue dans ma province. On l em-
ploie pour calmer l'ardeur exagérée des gens
qui vont trop fort. Eh là! eh là! chers con-
frères de la presse italienne, doucement, plus
doucement. Que diable! il ne faut pas lier le
problème abyssin à tous ceux qui se posent
ou qui doivent se poser à l'heure présente,
entre l'Italie et la France. Et nous savons
bien que tout est dans tout. Mais enfin, il y
a temps pour tout, dit la sagesse des nations.
Ne compliquons pas les choses, surtout quand
elles sont simples et qu'elles sont à la veille
de s'arranger.
Il y a un problème abyssin qui se pose (Je
nouveau; nous avons montré comment, nous
avons établi que ce ri était pas notre tatitel
Certains de nos confrères italiens le rappro-
chent d'autres avec lesquels il n'a que faire.
Il y a en Tunisie plus de 100.000 Italiens,
sur la nationalisation desquels“ la discussion
est depuis longtemps ouverte;
Il y a la liquidation de la guerre du Rif,
qui peut amener la France sur les côtes du
détroit de Gibraltar et donner à l'Italie trois
c geôliers » au lieu de deux ;
Il y a la question de Tanger, dont l'Italie
prétend ne pas pouvoir se désintéresser;
Il y a l Hinterîand libyque jusqu'à Kou-
yM et au lac Tellad, où les Français ont
Vambition de mettre le pied avant l'Italie.
Il y a. quoi encoref Je ne sais, mais la
liste n'est pas close. Et je n'avance pas que
toutes ces difficultés ne doivent Pas être exa-
minées, en toute loyauté et toute confiance,
et que le plus tôt ne sera pas le mieux. Mais
j'affirme que nous riavons rien à gagner, les
uns et les autres, à enchevêtrer totis ces cha-
pitres et à les faire servir d'escorte, ou, si
l'on veut, de préface et de conclusion au cha-
pitre des négociations italo-britanniques sur
l'Abyssinie.
Un 'de nos confrères de Rome reproche à
la France la vanité de ses craintes : notre
pays, dit-il, n'a pas à se préoccuper de
c Vexclusivité » que TItalie tient à s'assurer
dans la zone qui sera traversée par le chemin
a, fer ïtatien. Cette w exclusivité 1 ne doit
s'entendre que des rapports italo-anglais; en
d'autres termes, VAngleterre seule prend
l'engagement de ne pas appuyer dans cette
zone les demandes que pourraient présenter
des sujets britanniques. C'est tout. a Cette
exclusivité ne concerne ni la France ni les
aures pays, et moins encore l'Abyssinie, qui
conserve intacts et reconnus tous ses 'droits de
souveraineté et de - liberté d'action. »
* Pourquoi, dès lors, continue le journal
italien, porter le débat devant la Société des
Nationst Certes, l'Italie serait enchantée d'y
apporter les preuves de la clarté de toute ,(J
fJolititjue. Mais à quoi bon tout cet apparat f
Il est inutile, il est Jangereux de troubler la
limpidité du problème : tous les droits de la
France, tous ceux de l'Abyssinie restent in-
tacts, seule l'Angleterre prend des engage.
ments qui restreignent les sienst 1
Bien! Et alors -pourquoi, demanderons-nous
à notre tour, compliquer 'les choses t Nous
avons regretté que les termes de l'accord italo-
britannique nous aient été communiqués beau-
lOUp trop tard, et nous persistons à penser
coup 'd'autres procédés auraient pu permettre
à la France 'de rendre hommage, dès le pre-
mier jour, 'à la clarté, à la loyauté de la poli-
tique italienne. Ce n'est pas une raison pour
que, les uns et les autres, nous ne nous enten-
dions pas d'abord sur ce point. Le reste vien-
dra ensuite..
Un autre confrère nous rappelle que la
sécurité de la France est liée à son amitié
pour l'Italie; qu'aucun traité ne la garantira
s'il n'y a pas convergente des intérêts 'des
deux nations; que le problème italien de
Vexpansion est pour l'Italie une question de
vie ou de mort. Puis il ajoute - « Ces choses-
là sont-elles comprises en France? Par cer-
tains, et plus nombreux qu'on ne croit, oui..
le suis de ceux qui, dans ce même journal,
ont prouvé qu'ils comprenaient ces choses,
mais, pour bien comprendre, j'ai besoin de
ne pas avoir sous les yeux trop de choses à
la fois.
Mario Rouatant
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre.
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
etoi
Le cours du riz
00
SAIGON
10 juillet
(les 100 kilogs en piastres)
Riz no 1, 25 0/0 brisures '1. 10 85
Riz no 2, 40 0/0 brisures 10 30
Riz n° 2, 50 0/0 brisures 9 75
Brisures non 1 et 2 .-.-. 8 60
Brisures not 3 et If. 7 25
Farines .-.-. 2 90
'Paddy Vinh-Long 6 30
Paddy Go-Cong 6 00
Paddy Baixau 6 45
Paddy Bac-Lieu 6.60
Cop rah 18 »
(Dépche lndopacifi.)
Pour les jardins xoologlquei
00
Le paquebot Plata est arrivé A Marseille,
ramenant de Dakar 19.000 paires d'oiseaux
exotiques. pour plusieurs jardins zoologi-
ques d'Europe.
Le Irauiville-Ckéaa
à la Coffloissioa des Colories
La Commission des Colonies s'est réunie
mardi dernier pour examiner l'avis que M.
Brunet avait été chargé de donner au sujet
de l'emprunt relatif à l'achèvement du che-
min de fer de Brazzaville à l'océan.
Deux points furent l'objet d'une discus-
sion assez longue : IOle sort des travail-
leurs; 20 le mode de traction. Sur le pre-
mier, après des interventions de MM. An-
goulvant et Fontanier, et du rapporteur, la
Commission se mit rapidement d'accord
pour demander au ministre de veiller par-
ticulièrement sur les conditions des travail-
leurs.
Le mode de traction donna lieu à une dis-
cussion plus longue et plus vive. M. Wil-
liam Bertrand défendit son amendement qui
tendait à l'adoption de la traction électri-
que. Il fut soutenu par MM. de Warren,
Fontanier, de la Riboisière. Le rapporteur
expliqua qu'il était impossible de prendre
dès maintenant une décision feTme sur ce
point : nous ne possédons pas les éléments
nécessaires pour nous déterminer; nous
ignorons les ressources hydrauliques de la
région, le volume du trafic. Dans ces con-
ditions, il est - prudent - de réserver notre -- dé-
cision. La continuation du tracé ne pré-
juge en rien l'adoption de tel ou tel mode
de traction. Lorsque la mission d'études en-
voyée par le ministre sera de retour, nous
pourrons alors faire un choix.
MM. Bertrand et Fontanier s'étonnaient
que le Gouvernement ne se fût pas préoc-
cupé plus tôt de l'électriifcation, d'autant
qu'il est de notoriété publique que la ré-
gion possède des cours d'eau nombreux et
dont le débit est soutenu.
Finalement, il fut décidé d'introduire
dans le traité un amendement qui réservait
le mode de traction, étant bien entendu que
la majorité de la Commission était favora-
ble à la traction électrique.
Etaient présents : MM. Accambray, An-
goulvant. Brunet (La Réunion), Fontanier,
Ginoux-Defermon qui présidait, Henri Mi-
chel, Lafagette, Petit, Riboisière (comte de,
la), Warren (Edouard de), William Ber-
trand (Charente-Inférieure).
1.1
Le Brazzaville-Océan
est voté à la Chambre
L'électrification est préconisée
Ce matin, la Chambro s'est réunie ti dix
heures ; elle a discuté le projet du chemin
de fer Brazzaville-Océan.
M. Léon Archimbaud avait rédigé le rap-
port au nom de la Commission des Finan-
ces et M. Auguste Brunet l'avis au nom
de la Commission des Colonies.
Conformément au vote émis unanime-
ment par la Commission des Colonies à la
suite des observations de MM. William
Bertrand, lidouurd de Warren et Henri
Fontanier, M. Auguste Brunet avait rédigé
le premier paragraphe de l'article premier
concernant la construction de la vole, qui
sera électrique si les résultats des prochai-
nes études ofllcielles concordent avec les
rapports -- des précédentes missions.
MM. Léon Perrier, ministre des Colonies,
Léon Archimbaud, rapporteur de la Com-
mission des Finances, et André Hesse, an-
cien ministre des Colonies, se sont ralliés
a la rédaction soumise par M. Auguste
Brunet et qui avait été rédigée par la Com-
mission des Colonies.
L'article 3 est modifié comme suit, sur
la proposition de M. Angoulvant :
« H sera affecté par la colonie, au ser-
vice de l'emprunt, la moitié de la fraction
des recettes brutes de toute nature (à l'ex-
ception de celles provenant de l'exploita-
tion du chemin de fer) qui dépassera vingt
millions de francs (20.000.000 de francs)
pour le budget général, défalcation faite
des aUocations faites par l'Etat à titre de
subventions. »
L'article 10 est également adopté avec un
amendement de M. Angoulvant.
Les allocations prévues par la loi du
13 juillet 1914 pour tous autres travaux ou
fournitures que le chemin de fer de Braz-
zaville à la côte sont supprimées provisoi-
rement. Aucun décret n'ouverture de ces
travaux ne pourra, en conséquence, inter-
venir en exécution de cette loi en atten-
dant la révision définitive du programme.
En ce qui concerne les travaux de Braz-
zaville à la côte, les décrets d'ouverture
des travaux pris en exécution des disposi-
tions de la loi du 13 juillet 1914 sont auto-
risés à concurrence du montant de 93 mil-
lions (ce chiffre se réfère aux autorisations
législatives résultant de la loi de 1914) au
lieu du montant actuellement approvi-
sionné, soit 70.000.000 de francs.
L'article 12 prévoit des dérogations par
ioie d'arrété.
Le projet de loi spécifie enfin que pour
La réalisation de l'emprunt il sera fait
jppel à la concurrence entre les établisse-
ments de crédit.
Pour les travaux, les regrettables scan-
dales qui ont déjà coûté tant de millions
tl l'Etat, ne seront pas renouvelés et ils
seront faits soit en régie, soit sur appel
d'offre, soit par voie d'adjudication.
TROUPES COLONIALES
08
1>Ï général do brigade Saies, membre du
Comité consultatif de délense des colonies, est
nommé au commandement de l'artïNerie du
conps (l'onm^e colonial, à :l'&ris ; le général de
brigade Desclaux, membre du Comité consul-
tatif de défense des colonies, est mis a la dis.
position du général commandant supérieur des
troupes du Levant.
La fête nationale en Afrique du Nord
et dans les colonies
En Algérie
La fête nationale a été célébrée à Alger,
Oran, Constantine, avec le plus grand en-
thousiasme.
(Par dépêche.)
En Tunisie
Le 14 juillet a doné lieu aux fêtes, récep-
tioris,et réjouissances habituelles, au milieu
d'un grand, concours de population où fra-
ternisaient tous les éléments, trançais,
étrangers et indigènes.
(Par dépêche.)
Au Maroc
Les fêtes du a juillet se sont déroulées
dans tout le Maroc avec beaucoup d'éclat.
A Rabat, une réception a eu lieu à la IMsi.
dence générale. Tous les membres de la
colonie française, les autorités indigènes et
les représentants des colonies étrangères g
assistaient. Une grande animation règne
en ville.
A Casablanca, la fête nationale a pris
cette année un caractère spécial de gran-
deur en raison de la récente victoire du Rif.
Commencée dès mardi soir par la retraite
aux flambeaux qui a parcouru les rues de
Casablanca au milieu d'une grande af-
fluence, elle a continué aujourd'hui par la
revue traditionnelle des troupes de la gar-
nison passée par le général Bertrand, com-
mandant supérieur des troupes de la côte,
en présence de l'amiral Hallier et de toutes
les autorités locales françaises et indigènes
ainsi que du corps consulaire. Au cours de
l'après-midi et de la soirée, des réjouissan-
ces populaires ont ét/i données sur les pla-
ces et dans les principaux carrefours de la
ville.
(Par dépêche.)
En Indochine
La fête de la République, à Saïgon, lla-
not, lIu, et dans tous les grands centres
abondamment pavoisés, a été célébrée avec
éclat.
Les discours prononcés ont donné lieu,
d'une part, à des précisions sur le rôle bien-
faisant de la France dans ses possessions
lointaines, d'autre part d maintes manifes-
tations de loyalisme.
(Par dépêche.)
La alJll1 coloillere 18 Mtoirt
en ÎO&O
La campagne cotonnière, plus tardive en
Côte d'Ivoire qu'au Soudan et en Haute-
Volta, bat son plein depuis fin mars.
Dans le cercle de Bouaké, les ventes de
coton brut par les indigènes au commerce
pour l'exportation ont atteint 422 tonnes en
mars et dépassent 450 tonnes en avril. A
Dimbdkro, elles ont été de 57 tonnes ; dans
la seule subdivision de Zuénoula (pays Gou-
ros) , les ventes dépassaient 70 tonnes le 25
avril. Dans le cercle de Ouorodougou, il a
été vendu 150 tonnes en mars ; tous ces chif-
fres sont en forte augmentation sur l'année
1925.
Egrenage. Les trois usines d'égrenage
à vapeur de Bouaké et de Korhogo, ainsi
que les stations d'égrenage à bras de Man-
kono, Odienné, Man, Vavoua, Bondoukou,
Dabakala, ont fonctionné sans arrêt pendant
le mois d'avril.
Pour le premier trimestre 1926, le poids
total en fibres produit par ces usines et sta-
tions d'égrenage a été de 121 t. 297 kilos,
dont 95 t. 384 pour le seul mois de mars.
Les chiffres de la production pour avril
ne sont pas encore entièrement connus, mais
il est probable que la production de ce mois
dépassera 150 tonnes de fibres.
Campagne de semailles. Dans tous les
cercles producteurs de coton, on prépare les
champs pour la prochaine campagne de se-
mailles. Les centres de triage de Bouaké ont
déjà expédié deux tonnes de semences à Da-
balkala, deux tonnes à Dimbokto, etc. Des
centres de triage existent pareillement à
Korhogo et au siège de toutes les stations
d'égrenage.
Ferme cotonnière de Ferkessédougoli. -
Les travaux de construction et de culture
sont en cours; le. hangar métallique de 60
mètres est presque entièrement monté. La
maison d'habitation du directeur est en
construction.
Trois champs de sélection pour cotonniers
d'une surface de 1 à 2 hectares chacun, ont
été défrichés, ainsi que 10 hectares, qui vont
être semés en arachides, pour servir d'asso-
lement à la culture des cotonniers.
Concours agricole cotonnier. Un con-
cours agricole cotonnier a eu lieu à Bouaké
le 4. avril avec un plein succès. Le nombre
des exposants a été de 744. Il a été distribué
3 premiers prix, 5 seconds prix, 29 troisiè-
mes prix et 9 primes d une valeur totale de
5.000 francs. Ce concours a confirmé dans
son ensemble la belle qualité du coton de
la récolte 1926 et les progrès sérieux réalisés
par les indigènes.
.,.
L'aviation coloniale 1
0
Paria-Gonakry en une escale
Le sergent 1 atapie doit tenter le record de la
distance en une seule étape on se rendant de
Paris A Conakry, sur monoplace l'iicuport-His-
pano 500 CV avec 2.100 litres d'essence.
Les pellts cOlIs du vOUlue
Le Maroc à Paris
Pour fêter leur sultan et pour inaugurer
la nouvelle Mosquée, un grand nombre de
dignitaires marocains, caïds et chefs de tri-
bus, sont venus à Paris.
(L'autre soir, trois dignitaires, vêtus de
gandouras de soie, entraient dans un restau-
rant de la rue Montyon. Ils commandèrent
des couscous et des omelettes « odja ». Sur,
la table, ils posèrent leurs poignards damas-
quinés. A leurs doigts brunis étincelaient
des diamants.
Pour faire honneur à ces hôtes de marque,
le patron pria sa fille de chanter.
Seigneurs, ma fille est première d..
gazon à l'Opéra de Strasbourg. Sa voix est
pure comme un cristal.
La jeune fille chanta. Manon et Lakmi.
Allah te comble de ses bienfaits 1 dit u4
des chefs marocains au restaurateur. Les
chants de ta fille sont plus doux que ceux
des oiseaux. Tout à l'heure, dans sa cage
couronnée de roses, roucoulait une co-
lombe : elle vieht de se taire, jalouse.
Discours laconiques
Il n'a. été prononcé que trois discours,f
au cours de la réception du sultan à
l'Hôtel de Ville et, tous trois des plus
courts. Il convient d'en féliciter le nouveau.
président du Conseil municipal, M. Godin.)
S. M. Moulay Youssef répondit, dans sa
langue, aux deux orateurs qui l'avaient com-
plimenté. Ennemi de l'effort inutile, il lut
son discours à voix basse, sachant qu'ensuite
Si Kaddour ben Ghabrit allait le traduire
en français; et seule, pensa-t-il, là traduc-
tion pouvait être comprise de l'assistance.
Et ce discours, simple et charmant hom-
mage à la Ville de Paris, « foyer de la civi-
lisation », méritait d'être entendu.
Les Rois Mages
Il y avait, après la réception du sul-
tan, un bien beau spectacle sur la place de
l'Hôtel-de-Ville même.
Quelques caïds, somptueusement vêtus de
manteaux rouges brodés d'or, se promenaient
à pas lents sur les trottoirs. Ils allaient en
devisant sans se soucier de la foule qui les
entourait et les regardait curieusement.
Ils faisaient, sous le soleil, des taches
éclatantes et, majestueux, avaient l'air des
Rois Mages.
Plus loin, dans sa voiture et à côté de
Moulay Youssef, M. Doumergue saluait
d'un geste de la main et avec le sourire le
plus engageant, les Parisiens assemblés sur.
son passage..
Communistes mal élevés
La manifestation des communistes a
échoué de la façon la plus piteuse et sans
aucun autre éclat particulier que celui des
cuivres. Les musiques de la garde républi-
caine et d'un régiment d'infanterie couvri-
rent sans difficulté les sifflets des conseil-
lers municipaux extrémistes et de leurs amis.
D'ailleurs, dans la suite et tout à fait en
dehors du cortège, quelques exaltés voulu-
rent qhanter l'internationale et provoquer
du bruit avec les chaises. Le public indigné
expulsa les manifestants.
11 avait compris que lorsqu'on reçoit un
invité dans la maison commune, quoi qu'on
puisse penser de lui, on se doit d'être cor-
rect ou, si l'on ne se sent point capable de*
l'être on reste chez soi, tout simplement.
Moulai- Youssef à Paris
0 - 0––
La réception à l'Hôtel de Ville
C{I'I.('s>, la ré option que la munieipalitof
de Paris a faite à S. M. Moulfft Youssef,
Smltau d 11 Maroc, qu'accompagnait le Pré-
sident do la Hc{'ub)i<{uc peut compter
comme! une des plus grandioses qu'aient.
réservées noe édiles aux souveraine, mais»
jamais Parie», le Paris populaire n'avait
acclamé av|
lÙle dû ha France.
Du Inonùe. du monde. partout. aux
fenêtres, sur les toits, aux arbres, aux
candélabres de la voie publique, sur le a
autos, autobus, tramways. jamais pareille»
vague humaine n'était venue s'arrêter, dis-
ci|)ihinéo aux barrages établie sur l'immense
place de l'Hôtel-de-Ville pur les gardiens dt)
la paix
Et, ikursquo te Sultan et M. Doumergue
arrivèren t en voilure qu'escortait la garde,
de toutes parts éclatèrent les acdmnalionSl
frénétiques qu.e dominaient bien faiblement
les cuivres et les tambours de la garde do
Paris, sonnant, et battant aux champs !
La réception fut Heu salle Saint-Jean*
transformée en salon uecorê de trophe,.
d'armes ainsi que rk drapeaux aux couleur»
marocaines et françaises, l'n tapis d'Aubus-
son datant de l'é-popl de Louis XIV re-
couvrait le sol. Partout des tkurs lares et'
de superbes pi int js vürtes.
L'entrée dn Sultan et du Président de la
République fut saluée par la Marseillaise,
puis par Chérifien, alors que le-s
t:avalicrS' de ia (îarde, ei. grande 1/nue, for-
maient une haie, d'honneur.
C'est dans ce salon que. tour à tour, M.
Godin. président du Conseil municipal et M.
Bouiu, préfet ele la 'ill!\ - exprimèrent, au
Sultan la joie qu'éprouvait, In Ville de Pans
de recevoir un uni si sincère de ta France.
<( Kl le le fait dans l'aUégvo8s«\ au londe-
K main des grands événements, qui tint eon-
< sneré la. plénitude do votre souveraineté
« dans tout, voire empire », dit le Préfet
de la Seine en terminant.
VifiihYuriont ému, S. M. Moulay YoussoT
remercia. Puis il renouvela, en ternirs qu(>
l'on sentait sin ,"\IV"S. l'expression de ses
funtinVents d'amitié pour la France. Paroles
que traduisit S. E. Ben Ghaluit, dans un
français- impeccable, iet aux applaudisse-
ments d'i'i l'assistance officielle.
Puis aux accents des trompettes de la
Garde de Paris exécutant la marche dWïda.
le Sultan, le Président de la Ré|uibli.m<\
l'ambassadeur d'Kspagne. M. Priand, iTé-
sident du Conseil, des Ministre. \1. de. Sel-
ves, président du Sénilt, M. llernot, prési*»
- 1 - - - - - -. - - -- - -- - --- - -
,
Les Annales Coloniales
es - j d es - - --, d 4
JOURNAL QUOTIDIEN
La ARTICLES PUBLIÉS PAR Il LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIETE
EXCLUSIVE DU JOURNAL
LmAnnmeu etRklmmtnéntum mu Banaux éujmmuà* é»mimAitme*»étPmUUU
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RMMMN « MaWurtUia t 34, Rue du Mont-Thabor, PARI8-1" lepm 1 UUni IMT
vu - e MIl 8nd:
JfÇ'wyjL { /VMN et Cihiiiw. M i 4ti as •
M ( Etrmmr M a m- a a e
Oi/ABNIATEI tmm IM IMM 4* «I dkaa 1M PRIMFCAAB
GALLIÉNI
On a inauguré dimanche dernier, sur
l'esplanade des Invalides, un monument à
Galliéni, dont la Ligue maritime et coloniale
avait pris l'initiative.
Le personnage du maréchal est si divers
que la cérémonie a permis à de nombreux
orateurs d'examiner les divers aspects de
sa carrière. Le ministre de la Guerre et le
président du Conseil municipal de Paris
ont célébré son rôle comme gouverneur mi-
litaire de Paris et dans la bataille de
l'Ourcq.
Les historiens discuteront longtemps sur
lè point de savoir s'il convient ou non de
lui attribuer le principal rôle dans la vic-
toire de la Marne, et la part de son ini-
tiative dans la défaite allemande de sep-
tembre 1914.
Pour être un peu compliquée, la question
n'est pas insoluble. Malheureusement, les
personnes qui s'efforcent de l'élucider, y
apportent un parti pris qui les empêche
de voir la vérité. Pour les uns, il s'agit
[d'exalter l'intervention de Galliéni, tandis
que d'autres, mus par un sentiment con-
traire veulent tout rapporter à Joffre et re-
léguer à un rôle subalterne l'action du gou-
verneur de Paris.
Ces querelles entre partisans et adver-
saires "'de ces deux maréchaux ajoutent à la
complexité du problème et en rendent la
solution plus délicate. Le maréchal Joffre
'dont on a grandi sans mesure la personna-
lité au 'début de la guerre, souffre aujour-
d'hui de cet excès de zèle, et l'on s'évertue
par une réaction assez facile à expliquer,
il lui opposer des chefs auxquels on attribue
'des mérites que le grand quartier général
ïétait, paraît-il, indûment appropriés.
Il s'ensuit qu'aujourd'hui il ne reste plus
erand'chose à notre généralissime du début,
.de la victoire dont h lui avait réservé la
gloire. Maunoury, Galliéni, et même Foch,
Ja lui disputent chacun pour une part qui
.U grandissant. M. Jean de Pierrefeu lui
conteste même la paternité du fameux ordre
111 jour où les Français puisèrent pendant
Jaogtemps des sentiments héroïques.
Ici, nous ne nous mêlerons pas à cette
Ispute et nous laisserons tranquillement les
Serviteurs des 'différents cultes grouper au-
tour de leur dieu, et cela souvent au détri-
ment de la vérité, le plus d'adorateurs qu'il
leur plaira.
Mais avant d'être Gouverneur de Paris et
de participer fi * ce titre à la bataille qui sauva
l'indépendance de notre pays, le maréchal
Galliéni avait un long passé colonial.
-. - "--
Pendant plus de vingt ans, il avait dé-
ployé en Extrême-Orient, en Afrique Occi-
dentale, à Madagascar, des qualités qui en
font l'un des représentants les mieux carac-
térisés de la politique coloniale française à
la fin du xix* siècle.
Galliéni compte au nombre des officiers et
'des explorateurs, grâce auxquels s'est cons-
titué l'Empire colonial français. L'un des
traits de cette série d'événements qui ont
abouti à la conquête de l'Afrique et de cer-
taines parties de l'Asie par les puissances
européennes, est que cette œuvre se fit, la plu-
part du temps, en dehors sinon à l'insu des
gouvernements métropolitains.
L'histoire des progrès de la domination
anglaise dans l'Inde et dans l'Afrique du
Sud est particulièrement curieuse. C'est à
'des aventuriers comme Clive, à des ambitieux
sans honnêteté comme Hastings, ou à des
Gouverneurs qui se souciaient peu des ordres
'de leur ministre et agissaient à la façon de
souverains indépendants comme Welfresley,
en Dalhousie, que la Grande-Bretagne doit
fo possession de l'immense péninsule qui
constitue encore aujourd'hui la"pièce princi-
pale de son Empire colonial. Elle se bornait
à les approuver dans le succès, les récom-
pensait magnifiquement quand ils réussis-
saient, et les frappait lorsque leur échec, leurs
erreurs ou leurs exactions risquaient de por-
ter atteinte au prestige et à la puissance de
la métropole.
Ce n'est pas de façon 'différente que
s'agrandirent, au point d'occuper la plus
grande partie de l'Afrique Australe, les co-
lonies de faible étendue qu'étaient le Cap
et le Natal. Et lorsqu'à la fin de la guerre,
le général Smuts prit l'initiative d'annexer
|t l'Union sud-africaine les colonies alleman-
des, il ne faisait que se conformer à la tra-
'dition des Gordon et des Cecjl Rhodes.
A l'étudier dans ses détails, l'histoire co-
lbniale de la France ne diffère pas essentiel-
lement de celle dont nous venons d'esquisser
les grands traits. Rien n'en est plus diffé-
rent que l'idée que l'on s'en fait habituelle-
ment. On aime, dans les milieux scolaires
surtout, à s'imaginer notre expansion dans
les pays exotiques comme le résultat d'un
plan mûrement préparé, et dont l'exécutif
se serait déroulée avec une régularité con-
forme aux dispositions arrêtées.
J'incline à croire que la réalité est moins
belle, c'est-à-dire ne présente pas cet ordre
que notre esprit aime à mettre dans toute
chose, alors que la nature n'a cure des con-
ceptions^que nous édifions pour la commo-
dité de notre travail intellectuel.
La plupart du temps, à Paris comme à
Londres, on n'a fait qu'accepter des résultats
dont on n'avait pas contrecarré la poursuite,
mais auxquels on n'avait Ras beaucoup con-
tribué. L'agrandissement successif de nos
possessions de la Côte Occidental d'Afrique
est particulièrement instructif. Depuis Faid-
herbe, dont les initiatives ont servi de modèle
à ses successeurs, et qui est en Afrique l'in-
venteur d'une politique qui a trouvé son plein
épanouissement à la fin du XIX. siècle jus-
qu'à Lyautey, on assiste à la répétition des
mêmes faits. Des officiers, à la fois militaires
et explorateurs, des agents de sociétés colo-
niales s'avancent de leur propre volonté vers
l'intérieur,. découvrent des pays, soumettent
par la force ou par la persuasion des régions
étendues, en prennent possession au nom de
la France et obtiennent ensuite la ratification
de leurs actes par la métropole. Ils vont sui-
vant leur propre inspiration, leur goût des
aventures ou leur passion pour la richesse,
quelquefois sans protecteur, souvent agissant
pour le compte de tel ou tel groupe capita-
liste qui s'est assuré de puissants concours
auprès du pouvoir ou des personnages in-
fluents. Tout cela se passe sans que le peuple
de France le sache. De temps à autre, le
journal lui apporte quelques nouvelles aux-
quelles il n'attache pas grande importance,
ou lui donne des noms de lieux qu'il se hâte
d'oublier, mais qui marquent les étapes de
notre puissance coloniale. Sans qu'il s'en
doute, le citoyen français devient le maitre
d'immenses territoires dont il ignore bien
souvent la position .approximative sur la
carte.
Galliéni a été mêlé à cette histoire. Il y a
joué un rôle de premier plan. Les orateurs
qui ont parlé dimanche devant son monument
l'ont rappelé avec plus ou moins de bonheur.
M. Chaumet, au nom de la Ligue maritime
et coloniale, s'est attaché à montrer l'impor-
tance militaire des colonies et a remercié Gal-
liéni d'avoir donné à la métropole des pays
qui lui ont fourni, à une heure critique, des
soldats fort utiles. C'est un point de vue sans
doute, mais il n'est pas le plus intéressant si
l'on examine l'ensemble du problème colo-
nial.
M. le Ministre a examiné la méthode colo-
niale de l'ancien Gouverneur Général de Ma-
dagascar et l'a louée comme il convient en
pareille circonstance: « Galliéni, s'est-il écrié,
savait que les doctrines livresques et les dis-
cussions théoriques risquent d'apporter le
trouble dans les desseins et l'indécision dans
l'action. C'est sur place, disait-il, en maniant
les hommes et les choses, que vous appren-
drez votre métier. Il savait que pour agir
et travailler, les hommes ont besoin de con-
fiance et de liberté. Il avait en tout et tou-
jours des idées générales et des vues à lon-
gue portée ; il concevait le plan d'ensemble,
mais il savait qu'il n'y a plus compétents que
ceux qui mettent la main à la pâte, et il lais-
sait le soin et le plaisir des réalisations quo-
tidiennes à l'initiative de ceux qui étaient à
l'action. »
Cette doctrine, que M. Léon Perrier attri-
bue à celui dont il célébrait la mémoire, mé-
rite quelques-uns des éloges qu'on lui dé-
cerne, mais elle a bien aussi ses inconvé-
nients, et Galliéni ne les ignorait pas. Quel-
ques-uns se sont manifestés à Madagascar à
la fin de son Gouvernement. Les circonstan-
ces de ma carrière m'ont amené dans la
Grande-Ile au lendemain même de son dé-
part, et j'ai entendu soit sur le bateau, soit
à Majunga et à Diégo, soit à Tamatave, des
critiques qui n'étaient pas sans fondement et
qui trouvèrent leur justification dans les me-
sures sévères et nécessaires que prit son suc-
cesseur, M. Augagneur.
M. le Ministre en veut aux (Joctrines li-
vresques. Cette horreur du livre m'inquiète,
même quand elle est manifestée par un
homme de science comme M. Perrier. Géné-
ralement, elle s'accompagne d'une indul-
gence excessive pour certaines méthodes que
les livres ne recommandent pas et qui n'ont
pas davantage la faveur des amis de la mo-
rale. Cet amour, cette passion de l'action
sont très louables, mais pourquoi vouloir les
exalter au détriment de la culture, des prin-
cipes qu'on ne peut trouver que dans les
livres?
Quant à la doctrine, on en médit beaucoup
depuis quelque temps, et non pas seulement
en matière coloniale. Mais elle a néanmoins
du bon. Elle nous guide dans les circonstan-
ces difficiles et nous évite parfois bien des
erreurs. Depuis Napoléon, on aime à ridicu-
liser les idéologues, c'est-à-dire ceux qui at-
tribuent à la vie une fin et qui estiment que
la vie ne vaudrait pas la peine d'être vécue
si elle ne tendait pas à la réalisation d'un
but élevé dont on se rapproche péniblement
sans parfois jamais l'atteindre.
La doctrine, en matière coloniale, se pro-
pose cet objet, c'est-à-dire d'établir un cer-
tain nombre de principes qui doivent prési-
der à notre action et nous fournir un crité-
rium pour juger les actes. Aussi est-il fâ-
cheux qu'on la tourne en dérision et peut-être
cela n'est-il pas sans 'danger?
Henry Fontomier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission des Af-
faires BIf'a"gm., membre de ls
Commission des Coloisies.
Le problème abyssin
010
Eh là! eh làt Doucement les bas-
ses!. Cette expression proverbiale,
empruntée à l'art orphèonique, est
très répandue dans ma province. On l em-
ploie pour calmer l'ardeur exagérée des gens
qui vont trop fort. Eh là! eh là! chers con-
frères de la presse italienne, doucement, plus
doucement. Que diable! il ne faut pas lier le
problème abyssin à tous ceux qui se posent
ou qui doivent se poser à l'heure présente,
entre l'Italie et la France. Et nous savons
bien que tout est dans tout. Mais enfin, il y
a temps pour tout, dit la sagesse des nations.
Ne compliquons pas les choses, surtout quand
elles sont simples et qu'elles sont à la veille
de s'arranger.
Il y a un problème abyssin qui se pose (Je
nouveau; nous avons montré comment, nous
avons établi que ce ri était pas notre tatitel
Certains de nos confrères italiens le rappro-
chent d'autres avec lesquels il n'a que faire.
Il y a en Tunisie plus de 100.000 Italiens,
sur la nationalisation desquels“ la discussion
est depuis longtemps ouverte;
Il y a la liquidation de la guerre du Rif,
qui peut amener la France sur les côtes du
détroit de Gibraltar et donner à l'Italie trois
c geôliers » au lieu de deux ;
Il y a la question de Tanger, dont l'Italie
prétend ne pas pouvoir se désintéresser;
Il y a l Hinterîand libyque jusqu'à Kou-
yM et au lac Tellad, où les Français ont
Vambition de mettre le pied avant l'Italie.
Il y a. quoi encoref Je ne sais, mais la
liste n'est pas close. Et je n'avance pas que
toutes ces difficultés ne doivent Pas être exa-
minées, en toute loyauté et toute confiance,
et que le plus tôt ne sera pas le mieux. Mais
j'affirme que nous riavons rien à gagner, les
uns et les autres, à enchevêtrer totis ces cha-
pitres et à les faire servir d'escorte, ou, si
l'on veut, de préface et de conclusion au cha-
pitre des négociations italo-britanniques sur
l'Abyssinie.
Un 'de nos confrères de Rome reproche à
la France la vanité de ses craintes : notre
pays, dit-il, n'a pas à se préoccuper de
c Vexclusivité » que TItalie tient à s'assurer
dans la zone qui sera traversée par le chemin
a, fer ïtatien. Cette w exclusivité 1 ne doit
s'entendre que des rapports italo-anglais; en
d'autres termes, VAngleterre seule prend
l'engagement de ne pas appuyer dans cette
zone les demandes que pourraient présenter
des sujets britanniques. C'est tout. a Cette
exclusivité ne concerne ni la France ni les
aures pays, et moins encore l'Abyssinie, qui
conserve intacts et reconnus tous ses 'droits de
souveraineté et de - liberté d'action. »
* Pourquoi, dès lors, continue le journal
italien, porter le débat devant la Société des
Nationst Certes, l'Italie serait enchantée d'y
apporter les preuves de la clarté de toute ,(J
fJolititjue. Mais à quoi bon tout cet apparat f
Il est inutile, il est Jangereux de troubler la
limpidité du problème : tous les droits de la
France, tous ceux de l'Abyssinie restent in-
tacts, seule l'Angleterre prend des engage.
ments qui restreignent les sienst 1
Bien! Et alors -pourquoi, demanderons-nous
à notre tour, compliquer 'les choses t Nous
avons regretté que les termes de l'accord italo-
britannique nous aient été communiqués beau-
lOUp trop tard, et nous persistons à penser
coup 'd'autres procédés auraient pu permettre
à la France 'de rendre hommage, dès le pre-
mier jour, 'à la clarté, à la loyauté de la poli-
tique italienne. Ce n'est pas une raison pour
que, les uns et les autres, nous ne nous enten-
dions pas d'abord sur ce point. Le reste vien-
dra ensuite..
Un autre confrère nous rappelle que la
sécurité de la France est liée à son amitié
pour l'Italie; qu'aucun traité ne la garantira
s'il n'y a pas convergente des intérêts 'des
deux nations; que le problème italien de
Vexpansion est pour l'Italie une question de
vie ou de mort. Puis il ajoute - « Ces choses-
là sont-elles comprises en France? Par cer-
tains, et plus nombreux qu'on ne croit, oui..
le suis de ceux qui, dans ce même journal,
ont prouvé qu'ils comprenaient ces choses,
mais, pour bien comprendre, j'ai besoin de
ne pas avoir sous les yeux trop de choses à
la fois.
Mario Rouatant
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre.
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
etoi
Le cours du riz
00
SAIGON
10 juillet
(les 100 kilogs en piastres)
Riz no 1, 25 0/0 brisures '1. 10 85
Riz no 2, 40 0/0 brisures 10 30
Riz n° 2, 50 0/0 brisures 9 75
Brisures non 1 et 2 .-.-. 8 60
Brisures not 3 et If. 7 25
Farines .-.-. 2 90
'Paddy Vinh-Long 6 30
Paddy Go-Cong 6 00
Paddy Baixau 6 45
Paddy Bac-Lieu 6.60
Cop rah 18 »
(Dépche lndopacifi.)
Pour les jardins xoologlquei
00
Le paquebot Plata est arrivé A Marseille,
ramenant de Dakar 19.000 paires d'oiseaux
exotiques. pour plusieurs jardins zoologi-
ques d'Europe.
Le Irauiville-Ckéaa
à la Coffloissioa des Colories
La Commission des Colonies s'est réunie
mardi dernier pour examiner l'avis que M.
Brunet avait été chargé de donner au sujet
de l'emprunt relatif à l'achèvement du che-
min de fer de Brazzaville à l'océan.
Deux points furent l'objet d'une discus-
sion assez longue : IOle sort des travail-
leurs; 20 le mode de traction. Sur le pre-
mier, après des interventions de MM. An-
goulvant et Fontanier, et du rapporteur, la
Commission se mit rapidement d'accord
pour demander au ministre de veiller par-
ticulièrement sur les conditions des travail-
leurs.
Le mode de traction donna lieu à une dis-
cussion plus longue et plus vive. M. Wil-
liam Bertrand défendit son amendement qui
tendait à l'adoption de la traction électri-
que. Il fut soutenu par MM. de Warren,
Fontanier, de la Riboisière. Le rapporteur
expliqua qu'il était impossible de prendre
dès maintenant une décision feTme sur ce
point : nous ne possédons pas les éléments
nécessaires pour nous déterminer; nous
ignorons les ressources hydrauliques de la
région, le volume du trafic. Dans ces con-
ditions, il est - prudent - de réserver notre -- dé-
cision. La continuation du tracé ne pré-
juge en rien l'adoption de tel ou tel mode
de traction. Lorsque la mission d'études en-
voyée par le ministre sera de retour, nous
pourrons alors faire un choix.
MM. Bertrand et Fontanier s'étonnaient
que le Gouvernement ne se fût pas préoc-
cupé plus tôt de l'électriifcation, d'autant
qu'il est de notoriété publique que la ré-
gion possède des cours d'eau nombreux et
dont le débit est soutenu.
Finalement, il fut décidé d'introduire
dans le traité un amendement qui réservait
le mode de traction, étant bien entendu que
la majorité de la Commission était favora-
ble à la traction électrique.
Etaient présents : MM. Accambray, An-
goulvant. Brunet (La Réunion), Fontanier,
Ginoux-Defermon qui présidait, Henri Mi-
chel, Lafagette, Petit, Riboisière (comte de,
la), Warren (Edouard de), William Ber-
trand (Charente-Inférieure).
1.1
Le Brazzaville-Océan
est voté à la Chambre
L'électrification est préconisée
Ce matin, la Chambro s'est réunie ti dix
heures ; elle a discuté le projet du chemin
de fer Brazzaville-Océan.
M. Léon Archimbaud avait rédigé le rap-
port au nom de la Commission des Finan-
ces et M. Auguste Brunet l'avis au nom
de la Commission des Colonies.
Conformément au vote émis unanime-
ment par la Commission des Colonies à la
suite des observations de MM. William
Bertrand, lidouurd de Warren et Henri
Fontanier, M. Auguste Brunet avait rédigé
le premier paragraphe de l'article premier
concernant la construction de la vole, qui
sera électrique si les résultats des prochai-
nes études ofllcielles concordent avec les
rapports -- des précédentes missions.
MM. Léon Perrier, ministre des Colonies,
Léon Archimbaud, rapporteur de la Com-
mission des Finances, et André Hesse, an-
cien ministre des Colonies, se sont ralliés
a la rédaction soumise par M. Auguste
Brunet et qui avait été rédigée par la Com-
mission des Colonies.
L'article 3 est modifié comme suit, sur
la proposition de M. Angoulvant :
« H sera affecté par la colonie, au ser-
vice de l'emprunt, la moitié de la fraction
des recettes brutes de toute nature (à l'ex-
ception de celles provenant de l'exploita-
tion du chemin de fer) qui dépassera vingt
millions de francs (20.000.000 de francs)
pour le budget général, défalcation faite
des aUocations faites par l'Etat à titre de
subventions. »
L'article 10 est également adopté avec un
amendement de M. Angoulvant.
Les allocations prévues par la loi du
13 juillet 1914 pour tous autres travaux ou
fournitures que le chemin de fer de Braz-
zaville à la côte sont supprimées provisoi-
rement. Aucun décret n'ouverture de ces
travaux ne pourra, en conséquence, inter-
venir en exécution de cette loi en atten-
dant la révision définitive du programme.
En ce qui concerne les travaux de Braz-
zaville à la côte, les décrets d'ouverture
des travaux pris en exécution des disposi-
tions de la loi du 13 juillet 1914 sont auto-
risés à concurrence du montant de 93 mil-
lions (ce chiffre se réfère aux autorisations
législatives résultant de la loi de 1914) au
lieu du montant actuellement approvi-
sionné, soit 70.000.000 de francs.
L'article 12 prévoit des dérogations par
ioie d'arrété.
Le projet de loi spécifie enfin que pour
La réalisation de l'emprunt il sera fait
jppel à la concurrence entre les établisse-
ments de crédit.
Pour les travaux, les regrettables scan-
dales qui ont déjà coûté tant de millions
tl l'Etat, ne seront pas renouvelés et ils
seront faits soit en régie, soit sur appel
d'offre, soit par voie d'adjudication.
TROUPES COLONIALES
08
1>Ï général do brigade Saies, membre du
Comité consultatif de délense des colonies, est
nommé au commandement de l'artïNerie du
conps (l'onm^e colonial, à :l'&ris ; le général de
brigade Desclaux, membre du Comité consul-
tatif de défense des colonies, est mis a la dis.
position du général commandant supérieur des
troupes du Levant.
La fête nationale en Afrique du Nord
et dans les colonies
En Algérie
La fête nationale a été célébrée à Alger,
Oran, Constantine, avec le plus grand en-
thousiasme.
(Par dépêche.)
En Tunisie
Le 14 juillet a doné lieu aux fêtes, récep-
tioris,et réjouissances habituelles, au milieu
d'un grand, concours de population où fra-
ternisaient tous les éléments, trançais,
étrangers et indigènes.
(Par dépêche.)
Au Maroc
Les fêtes du a juillet se sont déroulées
dans tout le Maroc avec beaucoup d'éclat.
A Rabat, une réception a eu lieu à la IMsi.
dence générale. Tous les membres de la
colonie française, les autorités indigènes et
les représentants des colonies étrangères g
assistaient. Une grande animation règne
en ville.
A Casablanca, la fête nationale a pris
cette année un caractère spécial de gran-
deur en raison de la récente victoire du Rif.
Commencée dès mardi soir par la retraite
aux flambeaux qui a parcouru les rues de
Casablanca au milieu d'une grande af-
fluence, elle a continué aujourd'hui par la
revue traditionnelle des troupes de la gar-
nison passée par le général Bertrand, com-
mandant supérieur des troupes de la côte,
en présence de l'amiral Hallier et de toutes
les autorités locales françaises et indigènes
ainsi que du corps consulaire. Au cours de
l'après-midi et de la soirée, des réjouissan-
ces populaires ont ét/i données sur les pla-
ces et dans les principaux carrefours de la
ville.
(Par dépêche.)
En Indochine
La fête de la République, à Saïgon, lla-
not, lIu, et dans tous les grands centres
abondamment pavoisés, a été célébrée avec
éclat.
Les discours prononcés ont donné lieu,
d'une part, à des précisions sur le rôle bien-
faisant de la France dans ses possessions
lointaines, d'autre part d maintes manifes-
tations de loyalisme.
(Par dépêche.)
La alJll1 coloillere 18 Mtoirt
en ÎO&O
La campagne cotonnière, plus tardive en
Côte d'Ivoire qu'au Soudan et en Haute-
Volta, bat son plein depuis fin mars.
Dans le cercle de Bouaké, les ventes de
coton brut par les indigènes au commerce
pour l'exportation ont atteint 422 tonnes en
mars et dépassent 450 tonnes en avril. A
Dimbdkro, elles ont été de 57 tonnes ; dans
la seule subdivision de Zuénoula (pays Gou-
ros) , les ventes dépassaient 70 tonnes le 25
avril. Dans le cercle de Ouorodougou, il a
été vendu 150 tonnes en mars ; tous ces chif-
fres sont en forte augmentation sur l'année
1925.
Egrenage. Les trois usines d'égrenage
à vapeur de Bouaké et de Korhogo, ainsi
que les stations d'égrenage à bras de Man-
kono, Odienné, Man, Vavoua, Bondoukou,
Dabakala, ont fonctionné sans arrêt pendant
le mois d'avril.
Pour le premier trimestre 1926, le poids
total en fibres produit par ces usines et sta-
tions d'égrenage a été de 121 t. 297 kilos,
dont 95 t. 384 pour le seul mois de mars.
Les chiffres de la production pour avril
ne sont pas encore entièrement connus, mais
il est probable que la production de ce mois
dépassera 150 tonnes de fibres.
Campagne de semailles. Dans tous les
cercles producteurs de coton, on prépare les
champs pour la prochaine campagne de se-
mailles. Les centres de triage de Bouaké ont
déjà expédié deux tonnes de semences à Da-
balkala, deux tonnes à Dimbokto, etc. Des
centres de triage existent pareillement à
Korhogo et au siège de toutes les stations
d'égrenage.
Ferme cotonnière de Ferkessédougoli. -
Les travaux de construction et de culture
sont en cours; le. hangar métallique de 60
mètres est presque entièrement monté. La
maison d'habitation du directeur est en
construction.
Trois champs de sélection pour cotonniers
d'une surface de 1 à 2 hectares chacun, ont
été défrichés, ainsi que 10 hectares, qui vont
être semés en arachides, pour servir d'asso-
lement à la culture des cotonniers.
Concours agricole cotonnier. Un con-
cours agricole cotonnier a eu lieu à Bouaké
le 4. avril avec un plein succès. Le nombre
des exposants a été de 744. Il a été distribué
3 premiers prix, 5 seconds prix, 29 troisiè-
mes prix et 9 primes d une valeur totale de
5.000 francs. Ce concours a confirmé dans
son ensemble la belle qualité du coton de
la récolte 1926 et les progrès sérieux réalisés
par les indigènes.
.,.
L'aviation coloniale 1
0
Paria-Gonakry en une escale
Le sergent 1 atapie doit tenter le record de la
distance en une seule étape on se rendant de
Paris A Conakry, sur monoplace l'iicuport-His-
pano 500 CV avec 2.100 litres d'essence.
Les pellts cOlIs du vOUlue
Le Maroc à Paris
Pour fêter leur sultan et pour inaugurer
la nouvelle Mosquée, un grand nombre de
dignitaires marocains, caïds et chefs de tri-
bus, sont venus à Paris.
(L'autre soir, trois dignitaires, vêtus de
gandouras de soie, entraient dans un restau-
rant de la rue Montyon. Ils commandèrent
des couscous et des omelettes « odja ». Sur,
la table, ils posèrent leurs poignards damas-
quinés. A leurs doigts brunis étincelaient
des diamants.
Pour faire honneur à ces hôtes de marque,
le patron pria sa fille de chanter.
Seigneurs, ma fille est première d..
gazon à l'Opéra de Strasbourg. Sa voix est
pure comme un cristal.
La jeune fille chanta. Manon et Lakmi.
Allah te comble de ses bienfaits 1 dit u4
des chefs marocains au restaurateur. Les
chants de ta fille sont plus doux que ceux
des oiseaux. Tout à l'heure, dans sa cage
couronnée de roses, roucoulait une co-
lombe : elle vieht de se taire, jalouse.
Discours laconiques
Il n'a. été prononcé que trois discours,f
au cours de la réception du sultan à
l'Hôtel de Ville et, tous trois des plus
courts. Il convient d'en féliciter le nouveau.
président du Conseil municipal, M. Godin.)
S. M. Moulay Youssef répondit, dans sa
langue, aux deux orateurs qui l'avaient com-
plimenté. Ennemi de l'effort inutile, il lut
son discours à voix basse, sachant qu'ensuite
Si Kaddour ben Ghabrit allait le traduire
en français; et seule, pensa-t-il, là traduc-
tion pouvait être comprise de l'assistance.
Et ce discours, simple et charmant hom-
mage à la Ville de Paris, « foyer de la civi-
lisation », méritait d'être entendu.
Les Rois Mages
Il y avait, après la réception du sul-
tan, un bien beau spectacle sur la place de
l'Hôtel-de-Ville même.
Quelques caïds, somptueusement vêtus de
manteaux rouges brodés d'or, se promenaient
à pas lents sur les trottoirs. Ils allaient en
devisant sans se soucier de la foule qui les
entourait et les regardait curieusement.
Ils faisaient, sous le soleil, des taches
éclatantes et, majestueux, avaient l'air des
Rois Mages.
Plus loin, dans sa voiture et à côté de
Moulay Youssef, M. Doumergue saluait
d'un geste de la main et avec le sourire le
plus engageant, les Parisiens assemblés sur.
son passage..
Communistes mal élevés
La manifestation des communistes a
échoué de la façon la plus piteuse et sans
aucun autre éclat particulier que celui des
cuivres. Les musiques de la garde républi-
caine et d'un régiment d'infanterie couvri-
rent sans difficulté les sifflets des conseil-
lers municipaux extrémistes et de leurs amis.
D'ailleurs, dans la suite et tout à fait en
dehors du cortège, quelques exaltés voulu-
rent qhanter l'internationale et provoquer
du bruit avec les chaises. Le public indigné
expulsa les manifestants.
11 avait compris que lorsqu'on reçoit un
invité dans la maison commune, quoi qu'on
puisse penser de lui, on se doit d'être cor-
rect ou, si l'on ne se sent point capable de*
l'être on reste chez soi, tout simplement.
Moulai- Youssef à Paris
0 - 0––
La réception à l'Hôtel de Ville
C{I'I.('s>, la ré option que la munieipalitof
de Paris a faite à S. M. Moulfft Youssef,
Smltau d 11 Maroc, qu'accompagnait le Pré-
sident do la Hc{'ub)i<{uc peut compter
comme! une des plus grandioses qu'aient.
réservées noe édiles aux souveraine, mais»
jamais Parie», le Paris populaire n'avait
acclamé av|
lÙle dû ha France.
Du Inonùe. du monde. partout. aux
fenêtres, sur les toits, aux arbres, aux
candélabres de la voie publique, sur le a
autos, autobus, tramways. jamais pareille»
vague humaine n'était venue s'arrêter, dis-
ci|)ihinéo aux barrages établie sur l'immense
place de l'Hôtel-de-Ville pur les gardiens dt)
la paix
Et, ikursquo te Sultan et M. Doumergue
arrivèren t en voilure qu'escortait la garde,
de toutes parts éclatèrent les acdmnalionSl
frénétiques qu.e dominaient bien faiblement
les cuivres et les tambours de la garde do
Paris, sonnant, et battant aux champs !
La réception fut Heu salle Saint-Jean*
transformée en salon uecorê de trophe,.
d'armes ainsi que rk drapeaux aux couleur»
marocaines et françaises, l'n tapis d'Aubus-
son datant de l'é-popl de Louis XIV re-
couvrait le sol. Partout des tkurs lares et'
de superbes pi int js vürtes.
L'entrée dn Sultan et du Président de la
République fut saluée par la Marseillaise,
puis par Chérifien, alors que le-s
t:avalicrS' de ia (îarde, ei. grande 1/nue, for-
maient une haie, d'honneur.
C'est dans ce salon que. tour à tour, M.
Godin. président du Conseil municipal et M.
Bouiu, préfet ele la 'ill!\ - exprimèrent, au
Sultan la joie qu'éprouvait, In Ville de Pans
de recevoir un uni si sincère de ta France.
<( Kl le le fait dans l'aUégvo8s«\ au londe-
K main des grands événements, qui tint eon-
< sneré la. plénitude do votre souveraineté
« dans tout, voire empire », dit le Préfet
de la Seine en terminant.
VifiihYuriont ému, S. M. Moulay YoussoT
remercia. Puis il renouvela, en ternirs qu(>
l'on sentait sin ,"\IV"S. l'expression de ses
funtinVents d'amitié pour la France. Paroles
que traduisit S. E. Ben Ghaluit, dans un
français- impeccable, iet aux applaudisse-
ments d'i'i l'assistance officielle.
Puis aux accents des trompettes de la
Garde de Paris exécutant la marche dWïda.
le Sultan, le Président de la Ré|uibli.m<\
l'ambassadeur d'Kspagne. M. Priand, iTé-
sident du Conseil, des Ministre. \1. de. Sel-
ves, président du Sénilt, M. llernot, prési*»
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