Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-06-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juin 1926 01 juin 1926
Description : 1926/06/01 (A27,N83). 1926/06/01 (A27,N83).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63971302
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
1t0 1
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N° 83 £ 3 imtinuw- t la MARDI SOIR, 1* JUIN 18fl6
Les Annales Coloniales 1
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
&.A- elRIe'-" NI88" .J.,.jfl "A,eMt..PwIIIrIII
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RUtdiM al UbUimUm : 34, Rue du Mont-Yhabor, PARI1. TMfhne : LOnu 11-17
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En l'honneur de Paul Bourde
Dimanche dernier, 30 mai, a eu lieu,
à Vaissant (Isère), commune où naquit
Paul Bourde, le 21 mai 1^51, l'inaugura-
tion d'une plaque commémorative. L'As-
sociation des anciens élèves de l'ensei-
gnement colonial institué par la Cham-
bre de Commerce de Lyon se piopose,
d'autre part, d'organiser une manifesta-
tion à la mémoire de celui qui fut un des
plus clairvoyants et des plus sages arti-
sans de la rénovation économique de la
Tunisie.
Nul hommage n'est plus mérité. Paul
Bourde doit être placé au premier rang
de nos grandes figures coloniales.
Le rapport qu'il adressa en 1899, alors
qu'il était directeur de l'Agriculture en
Tunisie, au résident général et qui était
intitulé : « Rapport sur les cultures frui-
tières et en particulier sur la culture de
l'olivier dans le centre de la Tunisie »,
rapport où la plus solide et la plus vaste
culture historique s'allie à la connaissance
la plus réaliste du présent et à la prévi-
sion la plus clairvoyante de l'avenir, est
resté comme un modèle du genre.
Le problème est posé, dès l'abord, avec
une netteté lumineuse. « Le centre de la
Tunisie, dit Paul Bourde dans son intro-
duction, présente un problème historique
que l'archéologie n'a pu résoudre encore
et dont, je crois, la clef doit être deman-
dée à l'agriculture : problème à l' éclair-
cissement duquel la colonisation a le plus
grand intérêt, car elle y irouvera des don-
nées certaines sur le moyen de rendre à
la vie une région aujourd'hui inculte et
déserte. »
Dans son premier chapitre, Paul
Bourde montre le « contraste entre l'état
actuel du centre de la Tunisie et le grand
nombre de ruines qu'on y rencontre s
causes erronées auquel il a été attribué »
et dans le second, la « Direction dans
laquelle doit être cherchée la vérité : les
cultures fruitières couvraient autrefois le
"entre de la Tunisie. Preuves tirées de
,l'observation des lieux ». Et ces preuves,
Paul Bourde les accumule. Il nous pro-
mène dans l'immense cotisée d'El-Djem,
qui évoque les foules. d'une nombreuse
population ; il compte les nombreux
pressoirs romains, insiste sur la fertilité
actuelle du sol, l'épaisseur de terre fraî-
che. Il montre que depuis les Phéniciens,
qui importèrent l'olivier en Tunisie, celle-
ci était boisée. Il cite ensuite les histo-
riens arabes, Ibn Chabot, El Kairounani
qui écrit en 694 : « On pouvait de Tri-
poli à Tanger, cheminer à l'ombre des
oliviers, à travers une ligne ininterrom-
pue de villages. » El Bekri qui écrit en
1060 dit encore que l'olivier était un des
arbres dominants.
Mais Paul Bourde ne s'attarde à ce
passé que pour y trouver des leçons pour
le présent.
Non seulement il prouve que nous pou-
vons recommencer l'expérience de la co-
lonisation romaine, mais il indique com-
ment les modalités peuvent s'en adapter
aux conditions socîales présentes.
Dans son chapitre VI il traite « des
procédés en usage à Sfax pour la cul-
ture » et de « la possibilité, pour les co-
lons, de participer à l'oléiculture en
adoptant le contrat de M'Tharça. n
On sait en quoi consiste ce contrat. Le
propriétaire passe un contrat avec une
sorte de métayer qui -- s'eneaee à com-
planter le terrain en oliviers. Au bout de
- Àu bout de
8 à 10 ans les oliviers sont en rapport et
on procède au partage. On fait deux
parts égales qui sont tirées au sort: l'une
qui revient au propriétaire du Iterrain,
l'autre à celui qui a fait la plantation.
Dans l'intervalle, le métayer a vécu
des cultures intercalaires (blé, légumes),
faites entre les pieds d'oliviers distants
les uns des autres de 24 pieds, et dont il
garde presque tout le produit. Le pro-
priétaire lui fait aussi, souvent, des avan-
ces qui sont restituées, soit en argent,
soit en nature, au moment du partage.
Paul Bourde va plus loin. Il préconise
de concéder, au prix uniforme de 10 fr.
l'hectare, les fameuses terres sialinest si-
tuées autour de Sfax, et que le bey, de-
puis 1871, vendait au prix de 3 piastres
et demie par mardja (24 fr. 25 l'hectare).
Et le rapport de Paul Bourde se ter-
minait par un projet de décret fixant les
conditions de ces concessions qui fut ra-
tifié en 1892 par le résident général Re-
gnault et qui devint, ainsi, le décret du
8 février 1892.
Sans doute quand, en 1905, on son-
gea à aliéner, dans les mêmes conditions,
l'enchir domanial de Cherahil (près de
Kairouan), on corrigea, par le décret du
30 avril IS, les modalités du contrat
de concession sur des points de détail.
Mais on peut dire que dans l'ensemble
le rapport de Paul Bourde, admirable-
ment çoncu et préparé, a été l'instrument
capital de cette admirable rénovation de
l'oléiculture tunisienne.
On sait les résultats obtenus. De 1892
à 1918, des autorisations de planter ont
été accordées sur 171.000 hectares. IVui
la région de Sfax, les concessions s'éten-
dent sur 133.000 hectares. La produc-
tion-et l'exportation tunisienne sont pas-
sées de 36.540 quintaux d'huile d'olive et
9.260 quintaux d'huile de grignon en
1910 à 165.000 et 20.500 quintaux en
1919.
Tout cela vaut bien, n'est-ce pas, une
modeste cérémonie commémorative dans
un village de France. Et quand je pense
que la Tunisie doit la découverte de ses
phosphates à un autre modeste savant,
Ph. Thomas, lui aussi, comme Paul
Bourde, féru des auteurs anciens et de
leurs œuvres sur la colonisation punique
et romaine et soucieux de retrouver les
causes lointaines de la prospérité pas-
sée pour les faire servir à la prospérité
de demain, il me revient en mémoire, la
phrase que Maurice Besson écrivait, l'au-
tre jour, dans un des derniers numéros
de Y Afrique Française, sur « l'heure du
savant » :
« De plus en plus, le savant apparaît
casqué de blanc, parfois botté », sou-
vent enrobé dans la blouse classique du
laboratoire sur le sol de la plus grande
France. Après l'âge des découvreurs,
après celui des missions militaires et des
colonnes, après l'éooaue des amiraux et
p. & -.. - -- -------- --
celle de la première organisation, succè-
de, d'un pas assuré, car l'avenir lui ap-
partient, l'âge du savant M.
Sur cette route lumineuse, Paul Bour-
de fut un merveilleux éclaireur.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
Dépêches de l'Indochine
dn 0
Sœur Antoine est morte
Mme Vac/wron, en religion sœur Antoine,
est décédée le 27 courant à llanol, âgée de
00 ans, dont 37 passés au Tonkin et consa-
crés à
(ici ans, l'assistance des européens et des in-
digènes. Elle avait été récemment décorée
de la rosette de la Légion d'honneur sur
la proposition du Gouverneur Général de
l'Indochine.
A Saigon
Le professeur Achard provenant du Ja-
pon où il a lait une série de conférences à
la Maison Franco-Japonaise est de passage
à Saïgon.
La situation budgétaire
Vingt-six recettes en milliers de piastres
ont été effectuées au titre des quatre pre-
miers chapitres du budget général en Indo-
chine.
Douanes. 2.108
Contributions indirectes, régies. 10.565
Enregistrement des domaines, Tim-
bres ',' 733
Postes, Télégraphes, Téléphones. 71
Soit ensemble -- 14.157
d La comparaison des recettes en milliers
de piastres dans les douanes et régies entre
le premier trimestré de 1926 et le même tri-
mestre de 1925 donne :
Pour la Cochinchine, 6.581 contre 6.375 ;
le Tonkin, 4.051 contre 4.004 ; l'Annam,
729 contre 600 ; le Cambodge, 1.213 contre
1.086 ; le Laos, 88 contre 76.
Soit pour Vensemble, 12.662 contre 12.177
soit 485 de plus pour 1926.
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le 29 mai, le taux de la piastre à Saigon était
de 17 fr. 15.
Voici également le taux des achats à terme
de la piastre à Saigon sur Paris : 8 jours,
17,90 ; 30 jours, 18,05 ; 60 jours, 18,20 ; 90 jours,
18,35.
Le cours du riz
00
SAIGON
29 mai
(Les 1.000 kilos en piastres)
Riz ai0 1, 25 Brisures. 112 50
Riz no 2, 40 Brisurcs. 106 70
Riz n° 2, 50 Brisures 101 70
Brisures n° i et 2 86 50
-Brisures n° 3 et 4. 74 Il
Farines. 30 »
Paddy Vingh-Long 61 50
Paddy Go-Cong 64 »
Paddy Baixau 63 50
Paddy Pac-Lieu 64 »
Cop,rah (les 100 kilos) 18 »
(Par dépêche Indopacili.)
–-–-–
TROUPES COLONIALES
-0"'-
Le général dî brigade Petitdemange, adjoint
au préfet maritime de Brest et commandant le
plaeïmà tipe de subdivisions de la 10» région, est
placé, à compter du 31 mai 1986, dans la te
section (réserve) du cadre de l'état-major géné-
ral des troupes coloniales.
Les" marchés de coton
en A. O. F.
A
La production cotonnière 'de
l'A. O. F., permet maintenant les
plus grands espoirs. Cependant, si
l'on consulte le tableau des exportations en
1925 on est surpris de voir que pour le co-
ton, le chiffre est inférieur de 183 tonnes
par rapport à celui de 1924. Cette différence
en moins tient au retard apporté à Vévacua-
tion de la matière première à la suite de
Vembouteillage du Thiès-Niger.
Les mesures prises par M. le Gouverneur
Général Carde n'ont pas tardé à produire
leur effet et il semble que le Conakry-Niger
ait aidé le Tlriès-Kayes à se dégager, car
pour le 4* trimestre 1925, la Guinée a exporté
154.961 kilogrammes de coton contre 36.178
pendant la période correspondante de 1924.
Quoi qu'il en soit, le coton exporté de
l'A. O. F. en 1925 a atteint 1.559 tonnes
et députe janvier 1926, la production a aug-
menté sensiblement.
En Côte Zlvoire, grâce à l'énergique im-
pulsion donnée par M. le Gouverneur Lapa-
lud il a été exporté en janvier 1926, 15.223
ktlogrammes contre 3.531 en janvier 1925.
la colonie a construit à Séguéla une usine
d'égrenage à vapeur, et bientôt une autre
fonctionnera à Dimbokro, tandis que les sta-1
lions de Bondoukou, M an, Dabakala et
Touba ont reçu des égreneuses à main et des
presses. Dans ces conditions, si la récolte est
telle qu'on le suppose, la Côte cTIvoire expor-
tera environ 1.000 tonnes de fibres.
Signalons, en outre, que dans le nord de
la colonie, à Ferkessédougou, sera, sous
peu, installée une ferme-école destinée à ini-
tter les indigènes aux méthodes culturales eu-
ropéennes. Cette nouvelle voie dans laquelle
est entrée la colonie de la Côte d'Ivoire où
les bois, le cacao et les noix de colas étaient
jusqu'à présent les seuls produits d'exporta-
tion, est tout à fait rassurante quant à Vave-
nir de cette possession.
Quant aux autres colonies du groupe pro-
ductrices de coton, voici les résultats obte-
nus :
Le Dahomev a exporté en 1925 666.546
kilos d'une valeur de 4.763.822 francs contre
312.467 kilos en 1924.
La Haute-Volta a fait également un effort
considérable pour le développement de la
eulture du coton. Son comité consultatif des
textiles a partagé la colonie en deux, zones
tTachat. des usines d'égrenage, des filature*
et des métiers à tisser ont été créés par le
Comptoir de l'industrie cotonniere. L'excé-
tient de la récolte dit coton drspontbie pour
fexportation a été de 1.500 tonnes contre 750
tonnes en 1925 et 60 tonnes en 1924. Vélo-
quence de ces cltiffres se passe de commen.
taires.
Par la création de centres d'achat nou-
veaux, M. J. Carde a voulu supprimer la cor-
vée que constitue un long portage de la ré-
colte. S'étant rUldll'compte, au cours de sa
récente inspection, que certaines colonies du
groupe ne syétaient pas suffisamment atta-
chées à la dissémination des centres d'achat,
il a invité les Lieutenants-Gouverneurs à veil-
ler à ce que, au cours de la prochaine cam-
pagne, les marchés de coton ne soient pas
éloignés de pltis de trente kilomètres des ter-
rains de production.
- S'il y a lieu, ces marchés régionaux seront'
reliés au réseau routier par une piste acces-
sible aux convois automobiles.
Ce drainage commercial de la récolte co-
tonnière facilitera certainement l'élan que
chaque colonie du groupe de VOuest-Africain
a su donner au commerce dexportation du
coton.
C'est par des décisions judicieuses de ce
genre que M. le Gouverneur Général Carde
répond aux besoins de la métropole qui base
son relèvement économique sur les ressources
de son empire - colonial en matières premières.
Cltarle. Deloncle,
Sénateur de la Seine
Membre de la Commission des Colonies.
Les pois du Cap" en France?
On sait que Madagascar produit en
quantités importantes le poie du Cap, qui
est jin féculent de grande valeur nutritive.
En 1924, la Colonie en a exporté 3.500.000
kilogs à destination de la Grande-Bretagne
et de l'Amérique.
Cet excellent légume mérite d être mieux
apprécié qu'il ne l'est dans la Métropole.
Le Gouvernement de la Grande Ile et tous
les gouvernements coloniaux, (rendraient le
plus grand service à l'économie générale
du pays en favorisant l'exportation sur la
France d'une foule de produits alimentai-
res au sujet desquels, d'ailleura, le public
montre la plus déplorable ignorance.
La puce de mer"
L'hydroglisseur, la Puce-de-Mer, avant à
bord l'ingénieur russe Georges de Gasenko
et le mécanicien Billion, a quitté le petit
port des Saintes-Maries-de-la-Mer pour ef-
fectuer des essais avec une nouvelle hélice
Le pilote a fait relâche à Agde. Il compte
repartir prochainement en direction de Bar-
cetone.
1 La persévérance de l'ingénieur Gasenko
doit être saluée avec sympathie.
AU SEtyAT
QUESTIONS ECRITES
L'impôt sur les bénéfices agricoles
M. François-SainMîaur, sénateur, demande &
M. le ministre des Finances si une société cons-
tituéé dans un pays de protectorat sous le ré-
gime de la loi du 24 juillet 1867 et ayant pour
objet des opérations d'ordre purement agricole
est passible en France de l'impôt sur les bénéfi-
ces commerciaux, lorsqu'elle y dispose d'un en-
trepôt pour l'écoulement des produits récoltés
dans son pays d'origine et quel impôt elle doit
à raison des bénéfices que lui rapporte la vente
en France, par l'intermédiaire de son entrepôt,
des produits agricoles lui provenant d'exploita-
tions sises dans une colonie. (Question du 12
avril 1926.)
Réponse. L'impôt sur les bénéfices indus-
triels et commerciaux n'est pas applicable à la
société envisagée si l'établissement de vente
qu'elle possède en France n'écoule que des pro-
duits agricoles provenant des terrains qu elle
exploite soit dans le pays de protectorat où elle
a son siège soit dans une colonie.
-– 8..
A LA CHAMBRE
----().()o-ô-
RAPPORT
fr
La redoute de Case-Navire
M. Ernest Lafont a présenté à la Cham-
bre un avis sur le projet de loi ayant pour
objet d'autoriser la vente par le service des
domaines de la Martinique, dru lorrain de
la redoute de Case-Naviie.
Il constaite la riégligetnce des autorités
militaires qui ont laissé certaine particu-
liers empiéter sur le domaine de l'Etat.
La Direction générale de l'enregistrement
et des douanes, ajoute M. Lafojit, devra,
fa notre avis, rappeler à ses fonctionnaires
des colonie, comme elle u. dû le faire ré-
cemment, oroyons-nous, a ceux de la mé-
trorole, leur rôle essentiel en ce qui con-
cerne le domaine de l'Etat, dont ils sont
les gardiens et les véritables gérants, alors
même que telle ou telle partie dudit do-
maine est actuellement ta la disposition
d'un autre département ministériel.
En ce qui coneorne ces cessions amiabtea,
nous vous proposons d'ajouter a l'articlc 2
l'indication expresse qu'elles ne pourront
étire faites il un prix inférieur à 0 fr. 75 le
mèîre carré.
Il n'y a aucun inconvénient à céder gra-
tuitement à la commune de Schœlcher le lot
no 6, qui est ooeupê actuellement pnlr les
organes de la conduite d'eau qui dessert
l'agglomération.
QUESTIONS ECRITES
Droit à pension
M. Auray, député, demande à M. le ministre
des Colonies : 1* si l'article 72 de la loi du 14
avril 1924, qui dit que cc les services acquis dans
les cadres locaux des administrations coloniales
sont admissibles pour l'établissement du droit a
une pension et .pour la liquidation », est bien
applicable en laveur de loin ioncuonnaire qui,
avnnt le H avril 1M4, ayant pris fonction a
titre contractuel rolorlidl, a été rapatrié pour
inaptitude à servir aux colonies par le conseil
de santé; 2' si cette inaptitude constitue lxisc
pour pension d'invalidité ti valoir tant pour le
Utre colonial que celui antérieurement accompli
en administration métropolitaine. (Question du
18 mars 1926.)
Réponse. - l.es services rendus en qualité
d'agent contractuel ne peuvent, en aucun cas,
être considérés comme des services locaux au
sens de l'article 73 de ln loi du 14 avril 1024 sur
les pensions, puisque les agents recrutés par
contrat ne font partie d'aucune - formation orga-
nisée possédant des échelons hierarcniqucs et
une .progression de soldes; les intéressés reçoi-
vent, en effet, un salaire a forme régionale, qui
leur est propre et qui n'est susceptible de modi-
fication qu'après l'intervention d'un nouveau
contrat. Les' services contractuels pourraient, a
la rigueur, être considérés comme services auxi-
liaires prévus à l'article 10 de la loi précitée et
ti l'article 10r de l'arrêté interministériel du 20
juillet 1925 et être vnUdes, mais seulement dans
le cas ofi l'intéressé ajirait été titularisé dans
la suite dans un emploi régulièrement organisé.
Dans l'hypothèse envisagée dans la question po-
sée, ragpnt visé ne peut, prétendre a pension.
*""La poste militaire au Maroc
M. André Ffayrier, député, demande à M. le
ministre de la Guerre si un fonctionnaire des
postes sous-chef de action (sous-lieutenant)
de la poste aux armées du Maroc "doit perce-
voir les cinq dixièmes de ln. solde « après six
ans Il ou « nvnnt. six fins Il, ajoutant qu'il est
ft noter nue ce fonctionnaire est de la classe
1900 - et compte quinze ans de services tant ci-
vils que militaires. (Quesjion du 20 avril 1926.)
fltponsr. - Pour le passage d'un échelon de
solde à l'échelon supérieur, il est uniquement
tenu compte des services accomplis pnr les
fonctionnaires de la poste militaire dans les
grades de leur hiérarchie propre.
Rapatriement et congé.
M. HuQuet, député, demande & M. le minis-
tre de la Guerre : 1° ou bout de combien de
temps passé au Maroc, un officier de tirailleurs
indigènes peut être rapatrié ; 2* A combien
de jours de congé aura droit cet officier, à sa
rentrée en France, étant donné qu'il n'a ob-
tenu aucune permission depuis septembre 1924.
(Ouestfon du 22 avril 1926).
Réponse. 1* Un officier de tirailleurs indi-
gènes est soumis, en ce qui concerne le ra-
patriement ,des nN\trC' d'opérations exté-
rieurs, aux mêmes règles que les officiers des
antres armes. Si l'intéressé a été désigné au
tour individuel, il doit accomplir au Maroc le
«séjour réglementaire de deux ans ; si, nu con-
traire, il a été cmfïyé en renfort avec une
unité constituée, la date de son rapatriement
varie suivant qu'il avait ou non servi anté-
rieurement sur un thé/dre. d'opérations extérieur
qu'il avait été désigné individuellement pour
compléter une unité ou qu'il appartenait or-
ganiquement fi cette unité. Dans ces conditions,
pour répondre d'une façon précise, il serait
indispensable de connaître la situation véritable
de l'officier en cause : 2° à sa rentrée en Fran-
ce. après accomplissement du temps de sé-
jour réglementaire, cet officier pouira bénéfl-
cier d'un congé de fin de campagne de Quatre.
vingt-dix Jours rt. éventuellement, de la per-
mission exceptionnelle de vingt jours allouée
nux militaires en service sur les théâtres d'opé-
rations extérieurs ainsi cii'ail rappel de sa
permission de départ de vingt, jours, dans le
ens ofi il n'aurait pu en profiter nvnnt d'être
envoyé au Mnroc.
Au Conseil d'ttat
-0-0---
Arrêté du Gouverneur de la Guyane, annulé
Receveuse des Posées à Cayenne, Mlle
Rousseau Saint-Phitippe, reçut un jour, un
ordre de service, lui signifiant son change-
ment de bureau.
Mais son état de santé ne lui permettant
pas de se déplacer, elle informa ses chefs
qu'clic 11e se rendrait pas au nouveau y os te
désiné.
Informé de cet incident, le Gouverneur
de la Colonie prit un aJTûté, en date du 16
septembre 1921, révoquant Mlle Rousseau
Snint-Philippe.
C'est en vain qu'elle rappela « n'avoir ja-
mais refusé d'obéir à un ordre de service »
et que seule unie raison de santé l'avait
mise dans l'impossibilité de rejoindre son
nouveau poste.
Sa révocation ayant été maintenue, cette
fonctionnaire introduisit alors une requête
au Conseil d'Etat aux Uns d'annulation de
l'arrété du Gouverneur précité.
Sitatuant sur cette affaire, cette haute ju-
ridiction a annulé ledit arrêté de révoca-
tion, attendu, qu'aux termes de l'article 14
de l'arrêté du Gouverneur de la Guyane
française du 4 février 1914, la révocation
des fonctionnaires du service des P. T. T.
ne peut être prononcée qu'après avis mo-
tivé d'une - commission d'enquête ». n
-- Considérant que si la demoiselle Rous-
seau, invoquant les raisons de santé a de-
mandé à être dispensée de rejoindre son
nouveau poste, elle ne peult être regardée
comme ayant roifipu le lien qui l'unissait
a l'administration.
Considérant que la mesure prise par le
Gouverneur équivalant à une révocation
lui n'a. pas été précédée d'un avis de la
Commission d'enquête. il y a lieu, pour
ces motifs, d'annuler l'arrêté du Gouver-
neur en date du 16 septembre 1924.
..-
Le voyage de M. Steeg
DO
A l'issue du vin dlionneur que lui a of-
fert la population européenne de Fez, M.
Steeg a* prononcé un important discours
dont voici la conclusion :
« Oui, de tout mon cœur, j'ai servi la
caix. Je Fai servie dans l'intérêt de 1.
France, dans l'intérêt du Maroc ; jamais je
n'ai douté de la victoire, mais j ai voulu
que cette victoire laisse en nous d'autant
plue de fierté joyeuse qu'il y aurait moins
d'amertume chez le vaincu. J'ai voulu que,
pour la grande tache de progrès, de rayon-
nement intellectuel, social et moral, les en-
nemis d'hier puissent venir à nous con-
fiants, pour être les loyaux et fidèles colla-
borateurs de demain. »
SR MHS AUTOMOBILES SMMIENS
0
L'aviateur Malleterre et trois de ses oompa-
gnons, l'escrimeur OfirUlCI, et les mécaniciens
Halleb et Le Monceau, (lui viennent d'accom-
plir un raid en automobile à travers le Sahara,
sont arrivés hier soit- A Marseille, par le vapeur
nui; d'Aumale. courrier d'Alger.
• -
Mme de La Fargue, sieur de Pelletier d'Oisy,
partie d'Adrar le 18 mai, sur une voiture Bra-
sier 9 CV a 4 roues de série, est arrivée le 26
a Alger.
La Société Brasier a reçu ce matin, dans son
magasin du 21, avenue des Champs-Elysées,
Mme de La Fargue.
Un conours agricole
en Casamance
--0-0--
Sous les auspices des Sociétés de pré-
voyance de la Caeamançe et grCtce à une
subvention de la Chambre de Commerce de
Ziguinchor, un concours agricole a été tenu
dans cette ville le 26 mars dernier. De nom-
breux cultivateurs avaient répondu ù l'ap-
pel des organisateurs.
Au stand des produite de grande culture
on remarquait tout particulièrement les di-
verses qualités de riz de la Casamançe dont
certaines peuvent rivaliser avec celles de
l'Indochine. Le Sésame, bien qu'à ses dé-
buts en Casamance, semble avoir conquis
l'indigène. Quelques variétés de coton
avaient été exposées : celui du Fouladou et
de la région de Dignona retint l'attention du
iurv. -
Une démonstration d'égrenage de coton
faite par la Société de Prévoyance de Zi-
guinchor en présence des cultivateurs, ob
tint le plus vif succès.
Parmi les produits naturels quelques
beaux régimes d'amandes de palme furent
remarqués. 11 est regrettable qu'un seul in-
digène ait cru devoir apporter de la cire
et du caoutchouc.
Le bétail était nombreux ; les bovidés
de la Hautc-Casamance, quoique très fati-
gués par un long déplacement, obtinrent un
succès légitime.
Un attelage à boeufs présenté par la So-
ciété de Prévoyance de Rigona intéressa la
majorité des cultivateurs qui entrevirent la
possibilité d'avoir, dans un avenir pro-
chain, le moyen d'évacuer facilement leurs
produits et de transformer leurs méthodes
culturales.
Les prix furent distribués par les prési-
dents d'honneur ; M. lo. l'Administrateur
supérieur de la Casamançe et M. le Prési-
dent de la Chambre de Commerce de Zi-
guinehor.
-–
M. Maril RnsIiii aux jaornées de la Marée Rochelaise
Notre excellent ami M. Mario noustan.
sous-sccrétairc .t',Etat.. fi la marine mar-
chandc, doit assister du 4 au 9 juin Ù la
plus grandi dos manifestations .1. 1*1 Ro-
chelle, témoignant ainsi rlIc l'intérét qurt
porte le Gouvernement aux projets de
cette ville, qui veut conquéirir à la pêche
française les marchés suisse, italien et de
l'Europe centrais.
La paix au Maroc
- -ocl--
La mission Simon 1
Le général Simon est arrivé à Oran hier
matin. L'ancien président de la conférence
d'Oudjda et ses collaboroteurs se sont em-
barqués le son- même sur le contre-torpil-
leur Arabe qui tf's conduira à Albucemas
d'abord, puis à Melilla.
Au cours de son séjour au Maroc espa-
gnol, le général Simon s'entretiendra avec
les autorités militaires espagnoles au sujet
du statut Ci donner au Rif en vue d'y réa-
liser une paix solide et durable.
Cette première partie de sa mission ter-
minée, le général gagnera Fez par voie de
terre, afin de faire part au Résident Géné-
ral des résultats obtenus par lui.
Les prisonniers français
Les prisonniers sont arrivés devant l'hô-
pitaîl Auvert. à Fez, où ils ont été reçus par
MM. Parent, Santucci et les représentante
des mutilés anciens combattants. Puis 11..
ont été répartis dans les diverses familles
qui avaient demandé aux autorités l'hon-
neur de les héberger.
Un grand dlner a été donné ce eoir en
leur honneur par la Résidence au Palais
de Bou Jeloud.
Les opérations militaires
Les chefs de guerre d'Abd-el-Krim, Sidi
ol Mekki el Ouezzani et Fkih bou Lahia,
ont rassemblé leurs troupes et se prépa-
rent à lutter pour leur compte.
Congratulations officielles
M. llliund, président du Conseil, a télé-
graphié ù M. Steeg :
« Je voudrais, ù l'occasion de toute la ;or-
respondance télégraphique pur laquelle vous
m'avez informé de l'heureux développement de
la crise niurocauie, de lu reddition d'Abd ei
Krirn, de la libération des prisonniers et des sou-
missions de tribus auxquelles vous présidez, vous
exprimer les plus vives félicitations du gouver-
nement pour la politique ù la fois ferme et pru-
dente à luquolle vous avez présidé, avec le souoi
de préserver le sang des soilduts, de mettre au
premier plan l'action politique, soit qu'elle pré-
cède, qu elle accompagne ou qu'elle suive nos
soldats, politique u laquelle est dù en grande
partie le résultat décisif obtenu,
« Je voudrais associer à l'hommage du gouver-
nement vos collaborateurs immédiats et les di-
rigeants si dévoués de la mission médicale du
Hit, spécialement M. Parent. »
M. Steeg a répondu :
cc Je vous exprime ma gratitude heureuse.
L'Hommage que vous voulez bien rendre à
mes collaborateurs et aux membres de la mis-
sion sanitaire me touche plus encore.
a M. Parent et les médecins ont été les magni-
Uques pionniers de la cause française - Us ont
montré notre patrie sous son aspect de force,
de science et de bonté. Grâce a eux, grâce ù.
l'armée et a ses chefs, grâce aux officiers vail-
lants et ingénieux du service de renseignements,
les adversaires d'hier deviendront sans amer-
tume les loyaux et lidéles collaborateurs de de-
main. Je vous prie d'associer vos collègues du
gouvernement à ina reconnaissance dévouée. »
Chez les Espagnols
Du côté espagnol, une certaine activité
se manifeste -(It -,i la région des Guézaoua.
Toutefois, les chefs de l'armée espagnole ne
signalent ni l'emplacement exact, ni les ef-
fectifs engagés.
Le fait le plus important, est l'attaque di-
digée contre les Rokovns et qui a pour ob-
jectif Ait Kamura et les plaines situées au
nord. - - - - - ,-
La ligne de départ des troupes espagno-
les serait le penon de Volez, au djebel
Tournnst.
Les troupes espagnoles ont opéré avant-
hier un petit débarquement à Cala Buelour
(60 kilomètres à l'ouest d'Ajdir), avançant.
sans coup férir jusqu'à 1 kilomètres du pe-
non de Velez.
Ob@@-
EN &YRIE
Retour
M. de Jouvenel, haut commissaire en Sy-
rie, est attendu demain mercredi à Mar-
seille. La Chambre de Commerce a décidé
de lui adresser, avec ses souhaits de bien-
venue, ses félicitations pour les résultats
qu'il a déjà obtenus dans la voie de l'apai-
sement.
Avance des troupes
Nos troupes se sont avancées au nord de
Soueida jusqu'à Aere, où elles ont campé
anna in,-iclont
Les sanctions
Soltnn Atlraeiie et plusieurs chefs rebel-
le8 ont été condamnés à mort par contu-
mace par la cour martiale de Damas.
La République libanaise
Damad Ahmed Nomi, chef de l'Etat de
Syrie, a rendu visite au président de la
République libanaise et au patriarche ma-
ronite, Mgr Bkerke Le patriarche a en-
voyé une délégation d'évéques pour saluer
le président à l'occasion de son élection
Adid pacha a formé un ministère inter-
confessionnel.
- «0641.-
Le droit d'option des usinais et des syriens
--0..0-
Le minisli're tlN; Ajfairrs Slrannùrcs commu-
niqua la noti> suirmilt' n'Inlivr. <) l'option des
Syriens ol Libanais résidant on Franco :
En vertu n'es dispositions des articles et. 35
du traité de l.:msann»\ les Syriens et. Libanais
établis A l'étranger ont. dans le délai de deut
ans <1 compter d<> la niiso en vigueur de ce traihV
(<» aoilt l'.tît). la faculté d'opter pour la natio-
nnluo du pays dont ils soin originaires.
Les Syriens cl Libanais qui possèdent leur
domicile en Franco et qui n'auraient point on-
core fait usape de ce droit sont informes qun
les déclarations d'oplion sont, reçues i\ Paris,
pnr la Préfecture de police (service de<; natura-
lisations) ('\ ('Tl pr,winc(\ .Inn:.. k PrNI""III'('
des chefs-lieux d'e département où toute* infor-
mations utiles leur SI'nt communiquées.
L'attention des inl.\I'I's,;{'" est. tout particuliè-
rement attirée sur le fait que les délais fixés*
par le traité on Lausanne expirent te f> août
prochain et que. passé cette date, aucune lie.-
mande ne sera plus recevable.
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N° 83 £ 3 imtinuw- t la MARDI SOIR, 1* JUIN 18fl6
Les Annales Coloniales 1
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
&.A- elRIe'-" NI88" .J.,.jfl "A,eMt..PwIIIrIII
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RUtdiM al UbUimUm : 34, Rue du Mont-Yhabor, PARI1. TMfhne : LOnu 11-17
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Ktrmxç^r 120 a M • SS »
Ob i'ab«BM 4mm taw Ue leree* peele «t «bas priMism llkilm
En l'honneur de Paul Bourde
Dimanche dernier, 30 mai, a eu lieu,
à Vaissant (Isère), commune où naquit
Paul Bourde, le 21 mai 1^51, l'inaugura-
tion d'une plaque commémorative. L'As-
sociation des anciens élèves de l'ensei-
gnement colonial institué par la Cham-
bre de Commerce de Lyon se piopose,
d'autre part, d'organiser une manifesta-
tion à la mémoire de celui qui fut un des
plus clairvoyants et des plus sages arti-
sans de la rénovation économique de la
Tunisie.
Nul hommage n'est plus mérité. Paul
Bourde doit être placé au premier rang
de nos grandes figures coloniales.
Le rapport qu'il adressa en 1899, alors
qu'il était directeur de l'Agriculture en
Tunisie, au résident général et qui était
intitulé : « Rapport sur les cultures frui-
tières et en particulier sur la culture de
l'olivier dans le centre de la Tunisie »,
rapport où la plus solide et la plus vaste
culture historique s'allie à la connaissance
la plus réaliste du présent et à la prévi-
sion la plus clairvoyante de l'avenir, est
resté comme un modèle du genre.
Le problème est posé, dès l'abord, avec
une netteté lumineuse. « Le centre de la
Tunisie, dit Paul Bourde dans son intro-
duction, présente un problème historique
que l'archéologie n'a pu résoudre encore
et dont, je crois, la clef doit être deman-
dée à l'agriculture : problème à l' éclair-
cissement duquel la colonisation a le plus
grand intérêt, car elle y irouvera des don-
nées certaines sur le moyen de rendre à
la vie une région aujourd'hui inculte et
déserte. »
Dans son premier chapitre, Paul
Bourde montre le « contraste entre l'état
actuel du centre de la Tunisie et le grand
nombre de ruines qu'on y rencontre s
causes erronées auquel il a été attribué »
et dans le second, la « Direction dans
laquelle doit être cherchée la vérité : les
cultures fruitières couvraient autrefois le
"entre de la Tunisie. Preuves tirées de
,l'observation des lieux ». Et ces preuves,
Paul Bourde les accumule. Il nous pro-
mène dans l'immense cotisée d'El-Djem,
qui évoque les foules. d'une nombreuse
population ; il compte les nombreux
pressoirs romains, insiste sur la fertilité
actuelle du sol, l'épaisseur de terre fraî-
che. Il montre que depuis les Phéniciens,
qui importèrent l'olivier en Tunisie, celle-
ci était boisée. Il cite ensuite les histo-
riens arabes, Ibn Chabot, El Kairounani
qui écrit en 694 : « On pouvait de Tri-
poli à Tanger, cheminer à l'ombre des
oliviers, à travers une ligne ininterrom-
pue de villages. » El Bekri qui écrit en
1060 dit encore que l'olivier était un des
arbres dominants.
Mais Paul Bourde ne s'attarde à ce
passé que pour y trouver des leçons pour
le présent.
Non seulement il prouve que nous pou-
vons recommencer l'expérience de la co-
lonisation romaine, mais il indique com-
ment les modalités peuvent s'en adapter
aux conditions socîales présentes.
Dans son chapitre VI il traite « des
procédés en usage à Sfax pour la cul-
ture » et de « la possibilité, pour les co-
lons, de participer à l'oléiculture en
adoptant le contrat de M'Tharça. n
On sait en quoi consiste ce contrat. Le
propriétaire passe un contrat avec une
sorte de métayer qui -- s'eneaee à com-
planter le terrain en oliviers. Au bout de
- Àu bout de
8 à 10 ans les oliviers sont en rapport et
on procède au partage. On fait deux
parts égales qui sont tirées au sort: l'une
qui revient au propriétaire du Iterrain,
l'autre à celui qui a fait la plantation.
Dans l'intervalle, le métayer a vécu
des cultures intercalaires (blé, légumes),
faites entre les pieds d'oliviers distants
les uns des autres de 24 pieds, et dont il
garde presque tout le produit. Le pro-
priétaire lui fait aussi, souvent, des avan-
ces qui sont restituées, soit en argent,
soit en nature, au moment du partage.
Paul Bourde va plus loin. Il préconise
de concéder, au prix uniforme de 10 fr.
l'hectare, les fameuses terres sialinest si-
tuées autour de Sfax, et que le bey, de-
puis 1871, vendait au prix de 3 piastres
et demie par mardja (24 fr. 25 l'hectare).
Et le rapport de Paul Bourde se ter-
minait par un projet de décret fixant les
conditions de ces concessions qui fut ra-
tifié en 1892 par le résident général Re-
gnault et qui devint, ainsi, le décret du
8 février 1892.
Sans doute quand, en 1905, on son-
gea à aliéner, dans les mêmes conditions,
l'enchir domanial de Cherahil (près de
Kairouan), on corrigea, par le décret du
30 avril IS, les modalités du contrat
de concession sur des points de détail.
Mais on peut dire que dans l'ensemble
le rapport de Paul Bourde, admirable-
ment çoncu et préparé, a été l'instrument
capital de cette admirable rénovation de
l'oléiculture tunisienne.
On sait les résultats obtenus. De 1892
à 1918, des autorisations de planter ont
été accordées sur 171.000 hectares. IVui
la région de Sfax, les concessions s'éten-
dent sur 133.000 hectares. La produc-
tion-et l'exportation tunisienne sont pas-
sées de 36.540 quintaux d'huile d'olive et
9.260 quintaux d'huile de grignon en
1910 à 165.000 et 20.500 quintaux en
1919.
Tout cela vaut bien, n'est-ce pas, une
modeste cérémonie commémorative dans
un village de France. Et quand je pense
que la Tunisie doit la découverte de ses
phosphates à un autre modeste savant,
Ph. Thomas, lui aussi, comme Paul
Bourde, féru des auteurs anciens et de
leurs œuvres sur la colonisation punique
et romaine et soucieux de retrouver les
causes lointaines de la prospérité pas-
sée pour les faire servir à la prospérité
de demain, il me revient en mémoire, la
phrase que Maurice Besson écrivait, l'au-
tre jour, dans un des derniers numéros
de Y Afrique Française, sur « l'heure du
savant » :
« De plus en plus, le savant apparaît
casqué de blanc, parfois botté », sou-
vent enrobé dans la blouse classique du
laboratoire sur le sol de la plus grande
France. Après l'âge des découvreurs,
après celui des missions militaires et des
colonnes, après l'éooaue des amiraux et
p. & -.. - -- -------- --
celle de la première organisation, succè-
de, d'un pas assuré, car l'avenir lui ap-
partient, l'âge du savant M.
Sur cette route lumineuse, Paul Bour-
de fut un merveilleux éclaireur.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
Dépêches de l'Indochine
dn 0
Sœur Antoine est morte
Mme Vac/wron, en religion sœur Antoine,
est décédée le 27 courant à llanol, âgée de
00 ans, dont 37 passés au Tonkin et consa-
crés à
(ici ans, l'assistance des européens et des in-
digènes. Elle avait été récemment décorée
de la rosette de la Légion d'honneur sur
la proposition du Gouverneur Général de
l'Indochine.
A Saigon
Le professeur Achard provenant du Ja-
pon où il a lait une série de conférences à
la Maison Franco-Japonaise est de passage
à Saïgon.
La situation budgétaire
Vingt-six recettes en milliers de piastres
ont été effectuées au titre des quatre pre-
miers chapitres du budget général en Indo-
chine.
Douanes. 2.108
Contributions indirectes, régies. 10.565
Enregistrement des domaines, Tim-
bres ',' 733
Postes, Télégraphes, Téléphones. 71
Soit ensemble -- 14.157
d La comparaison des recettes en milliers
de piastres dans les douanes et régies entre
le premier trimestré de 1926 et le même tri-
mestre de 1925 donne :
Pour la Cochinchine, 6.581 contre 6.375 ;
le Tonkin, 4.051 contre 4.004 ; l'Annam,
729 contre 600 ; le Cambodge, 1.213 contre
1.086 ; le Laos, 88 contre 76.
Soit pour Vensemble, 12.662 contre 12.177
soit 485 de plus pour 1926.
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le 29 mai, le taux de la piastre à Saigon était
de 17 fr. 15.
Voici également le taux des achats à terme
de la piastre à Saigon sur Paris : 8 jours,
17,90 ; 30 jours, 18,05 ; 60 jours, 18,20 ; 90 jours,
18,35.
Le cours du riz
00
SAIGON
29 mai
(Les 1.000 kilos en piastres)
Riz ai0 1, 25 Brisures. 112 50
Riz no 2, 40 Brisurcs. 106 70
Riz n° 2, 50 Brisures 101 70
Brisures n° i et 2 86 50
-Brisures n° 3 et 4. 74 Il
Farines. 30 »
Paddy Vingh-Long 61 50
Paddy Go-Cong 64 »
Paddy Baixau 63 50
Paddy Pac-Lieu 64 »
Cop,rah (les 100 kilos) 18 »
(Par dépêche Indopacili.)
–-–-–
TROUPES COLONIALES
-0"'-
Le général dî brigade Petitdemange, adjoint
au préfet maritime de Brest et commandant le
plaeïmà tipe de subdivisions de la 10» région, est
placé, à compter du 31 mai 1986, dans la te
section (réserve) du cadre de l'état-major géné-
ral des troupes coloniales.
Les" marchés de coton
en A. O. F.
A
La production cotonnière 'de
l'A. O. F., permet maintenant les
plus grands espoirs. Cependant, si
l'on consulte le tableau des exportations en
1925 on est surpris de voir que pour le co-
ton, le chiffre est inférieur de 183 tonnes
par rapport à celui de 1924. Cette différence
en moins tient au retard apporté à Vévacua-
tion de la matière première à la suite de
Vembouteillage du Thiès-Niger.
Les mesures prises par M. le Gouverneur
Général Carde n'ont pas tardé à produire
leur effet et il semble que le Conakry-Niger
ait aidé le Tlriès-Kayes à se dégager, car
pour le 4* trimestre 1925, la Guinée a exporté
154.961 kilogrammes de coton contre 36.178
pendant la période correspondante de 1924.
Quoi qu'il en soit, le coton exporté de
l'A. O. F. en 1925 a atteint 1.559 tonnes
et députe janvier 1926, la production a aug-
menté sensiblement.
En Côte Zlvoire, grâce à l'énergique im-
pulsion donnée par M. le Gouverneur Lapa-
lud il a été exporté en janvier 1926, 15.223
ktlogrammes contre 3.531 en janvier 1925.
la colonie a construit à Séguéla une usine
d'égrenage à vapeur, et bientôt une autre
fonctionnera à Dimbokro, tandis que les sta-1
lions de Bondoukou, M an, Dabakala et
Touba ont reçu des égreneuses à main et des
presses. Dans ces conditions, si la récolte est
telle qu'on le suppose, la Côte cTIvoire expor-
tera environ 1.000 tonnes de fibres.
Signalons, en outre, que dans le nord de
la colonie, à Ferkessédougou, sera, sous
peu, installée une ferme-école destinée à ini-
tter les indigènes aux méthodes culturales eu-
ropéennes. Cette nouvelle voie dans laquelle
est entrée la colonie de la Côte d'Ivoire où
les bois, le cacao et les noix de colas étaient
jusqu'à présent les seuls produits d'exporta-
tion, est tout à fait rassurante quant à Vave-
nir de cette possession.
Quant aux autres colonies du groupe pro-
ductrices de coton, voici les résultats obte-
nus :
Le Dahomev a exporté en 1925 666.546
kilos d'une valeur de 4.763.822 francs contre
312.467 kilos en 1924.
La Haute-Volta a fait également un effort
considérable pour le développement de la
eulture du coton. Son comité consultatif des
textiles a partagé la colonie en deux, zones
tTachat. des usines d'égrenage, des filature*
et des métiers à tisser ont été créés par le
Comptoir de l'industrie cotonniere. L'excé-
tient de la récolte dit coton drspontbie pour
fexportation a été de 1.500 tonnes contre 750
tonnes en 1925 et 60 tonnes en 1924. Vélo-
quence de ces cltiffres se passe de commen.
taires.
Par la création de centres d'achat nou-
veaux, M. J. Carde a voulu supprimer la cor-
vée que constitue un long portage de la ré-
colte. S'étant rUldll'compte, au cours de sa
récente inspection, que certaines colonies du
groupe ne syétaient pas suffisamment atta-
chées à la dissémination des centres d'achat,
il a invité les Lieutenants-Gouverneurs à veil-
ler à ce que, au cours de la prochaine cam-
pagne, les marchés de coton ne soient pas
éloignés de pltis de trente kilomètres des ter-
rains de production.
- S'il y a lieu, ces marchés régionaux seront'
reliés au réseau routier par une piste acces-
sible aux convois automobiles.
Ce drainage commercial de la récolte co-
tonnière facilitera certainement l'élan que
chaque colonie du groupe de VOuest-Africain
a su donner au commerce dexportation du
coton.
C'est par des décisions judicieuses de ce
genre que M. le Gouverneur Général Carde
répond aux besoins de la métropole qui base
son relèvement économique sur les ressources
de son empire - colonial en matières premières.
Cltarle. Deloncle,
Sénateur de la Seine
Membre de la Commission des Colonies.
Les pois du Cap" en France?
On sait que Madagascar produit en
quantités importantes le poie du Cap, qui
est jin féculent de grande valeur nutritive.
En 1924, la Colonie en a exporté 3.500.000
kilogs à destination de la Grande-Bretagne
et de l'Amérique.
Cet excellent légume mérite d être mieux
apprécié qu'il ne l'est dans la Métropole.
Le Gouvernement de la Grande Ile et tous
les gouvernements coloniaux, (rendraient le
plus grand service à l'économie générale
du pays en favorisant l'exportation sur la
France d'une foule de produits alimentai-
res au sujet desquels, d'ailleura, le public
montre la plus déplorable ignorance.
La puce de mer"
L'hydroglisseur, la Puce-de-Mer, avant à
bord l'ingénieur russe Georges de Gasenko
et le mécanicien Billion, a quitté le petit
port des Saintes-Maries-de-la-Mer pour ef-
fectuer des essais avec une nouvelle hélice
Le pilote a fait relâche à Agde. Il compte
repartir prochainement en direction de Bar-
cetone.
1 La persévérance de l'ingénieur Gasenko
doit être saluée avec sympathie.
AU SEtyAT
QUESTIONS ECRITES
L'impôt sur les bénéfices agricoles
M. François-SainMîaur, sénateur, demande &
M. le ministre des Finances si une société cons-
tituéé dans un pays de protectorat sous le ré-
gime de la loi du 24 juillet 1867 et ayant pour
objet des opérations d'ordre purement agricole
est passible en France de l'impôt sur les bénéfi-
ces commerciaux, lorsqu'elle y dispose d'un en-
trepôt pour l'écoulement des produits récoltés
dans son pays d'origine et quel impôt elle doit
à raison des bénéfices que lui rapporte la vente
en France, par l'intermédiaire de son entrepôt,
des produits agricoles lui provenant d'exploita-
tions sises dans une colonie. (Question du 12
avril 1926.)
Réponse. L'impôt sur les bénéfices indus-
triels et commerciaux n'est pas applicable à la
société envisagée si l'établissement de vente
qu'elle possède en France n'écoule que des pro-
duits agricoles provenant des terrains qu elle
exploite soit dans le pays de protectorat où elle
a son siège soit dans une colonie.
-– 8..
A LA CHAMBRE
----().()o-ô-
RAPPORT
fr
La redoute de Case-Navire
M. Ernest Lafont a présenté à la Cham-
bre un avis sur le projet de loi ayant pour
objet d'autoriser la vente par le service des
domaines de la Martinique, dru lorrain de
la redoute de Case-Naviie.
Il constaite la riégligetnce des autorités
militaires qui ont laissé certaine particu-
liers empiéter sur le domaine de l'Etat.
La Direction générale de l'enregistrement
et des douanes, ajoute M. Lafojit, devra,
fa notre avis, rappeler à ses fonctionnaires
des colonie, comme elle u. dû le faire ré-
cemment, oroyons-nous, a ceux de la mé-
trorole, leur rôle essentiel en ce qui con-
cerne le domaine de l'Etat, dont ils sont
les gardiens et les véritables gérants, alors
même que telle ou telle partie dudit do-
maine est actuellement ta la disposition
d'un autre département ministériel.
En ce qui coneorne ces cessions amiabtea,
nous vous proposons d'ajouter a l'articlc 2
l'indication expresse qu'elles ne pourront
étire faites il un prix inférieur à 0 fr. 75 le
mèîre carré.
Il n'y a aucun inconvénient à céder gra-
tuitement à la commune de Schœlcher le lot
no 6, qui est ooeupê actuellement pnlr les
organes de la conduite d'eau qui dessert
l'agglomération.
QUESTIONS ECRITES
Droit à pension
M. Auray, député, demande à M. le ministre
des Colonies : 1* si l'article 72 de la loi du 14
avril 1924, qui dit que cc les services acquis dans
les cadres locaux des administrations coloniales
sont admissibles pour l'établissement du droit a
une pension et .pour la liquidation », est bien
applicable en laveur de loin ioncuonnaire qui,
avnnt le H avril 1M4, ayant pris fonction a
titre contractuel rolorlidl, a été rapatrié pour
inaptitude à servir aux colonies par le conseil
de santé; 2' si cette inaptitude constitue lxisc
pour pension d'invalidité ti valoir tant pour le
Utre colonial que celui antérieurement accompli
en administration métropolitaine. (Question du
18 mars 1926.)
Réponse. - l.es services rendus en qualité
d'agent contractuel ne peuvent, en aucun cas,
être considérés comme des services locaux au
sens de l'article 73 de ln loi du 14 avril 1024 sur
les pensions, puisque les agents recrutés par
contrat ne font partie d'aucune - formation orga-
nisée possédant des échelons hierarcniqucs et
une .progression de soldes; les intéressés reçoi-
vent, en effet, un salaire a forme régionale, qui
leur est propre et qui n'est susceptible de modi-
fication qu'après l'intervention d'un nouveau
contrat. Les' services contractuels pourraient, a
la rigueur, être considérés comme services auxi-
liaires prévus à l'article 10 de la loi précitée et
ti l'article 10r de l'arrêté interministériel du 20
juillet 1925 et être vnUdes, mais seulement dans
le cas ofi l'intéressé ajirait été titularisé dans
la suite dans un emploi régulièrement organisé.
Dans l'hypothèse envisagée dans la question po-
sée, ragpnt visé ne peut, prétendre a pension.
*""La poste militaire au Maroc
M. André Ffayrier, député, demande à M. le
ministre de la Guerre si un fonctionnaire des
postes sous-chef de action (sous-lieutenant)
de la poste aux armées du Maroc "doit perce-
voir les cinq dixièmes de ln. solde « après six
ans Il ou « nvnnt. six fins Il, ajoutant qu'il est
ft noter nue ce fonctionnaire est de la classe
1900 - et compte quinze ans de services tant ci-
vils que militaires. (Quesjion du 20 avril 1926.)
fltponsr. - Pour le passage d'un échelon de
solde à l'échelon supérieur, il est uniquement
tenu compte des services accomplis pnr les
fonctionnaires de la poste militaire dans les
grades de leur hiérarchie propre.
Rapatriement et congé.
M. HuQuet, député, demande & M. le minis-
tre de la Guerre : 1° ou bout de combien de
temps passé au Maroc, un officier de tirailleurs
indigènes peut être rapatrié ; 2* A combien
de jours de congé aura droit cet officier, à sa
rentrée en France, étant donné qu'il n'a ob-
tenu aucune permission depuis septembre 1924.
(Ouestfon du 22 avril 1926).
Réponse. 1* Un officier de tirailleurs indi-
gènes est soumis, en ce qui concerne le ra-
patriement ,des nN\trC' d'opérations exté-
rieurs, aux mêmes règles que les officiers des
antres armes. Si l'intéressé a été désigné au
tour individuel, il doit accomplir au Maroc le
«séjour réglementaire de deux ans ; si, nu con-
traire, il a été cmfïyé en renfort avec une
unité constituée, la date de son rapatriement
varie suivant qu'il avait ou non servi anté-
rieurement sur un thé/dre. d'opérations extérieur
qu'il avait été désigné individuellement pour
compléter une unité ou qu'il appartenait or-
ganiquement fi cette unité. Dans ces conditions,
pour répondre d'une façon précise, il serait
indispensable de connaître la situation véritable
de l'officier en cause : 2° à sa rentrée en Fran-
ce. après accomplissement du temps de sé-
jour réglementaire, cet officier pouira bénéfl-
cier d'un congé de fin de campagne de Quatre.
vingt-dix Jours rt. éventuellement, de la per-
mission exceptionnelle de vingt jours allouée
nux militaires en service sur les théâtres d'opé-
rations extérieurs ainsi cii'ail rappel de sa
permission de départ de vingt, jours, dans le
ens ofi il n'aurait pu en profiter nvnnt d'être
envoyé au Mnroc.
Au Conseil d'ttat
-0-0---
Arrêté du Gouverneur de la Guyane, annulé
Receveuse des Posées à Cayenne, Mlle
Rousseau Saint-Phitippe, reçut un jour, un
ordre de service, lui signifiant son change-
ment de bureau.
Mais son état de santé ne lui permettant
pas de se déplacer, elle informa ses chefs
qu'clic 11e se rendrait pas au nouveau y os te
désiné.
Informé de cet incident, le Gouverneur
de la Colonie prit un aJTûté, en date du 16
septembre 1921, révoquant Mlle Rousseau
Snint-Philippe.
C'est en vain qu'elle rappela « n'avoir ja-
mais refusé d'obéir à un ordre de service »
et que seule unie raison de santé l'avait
mise dans l'impossibilité de rejoindre son
nouveau poste.
Sa révocation ayant été maintenue, cette
fonctionnaire introduisit alors une requête
au Conseil d'Etat aux Uns d'annulation de
l'arrété du Gouverneur précité.
Sitatuant sur cette affaire, cette haute ju-
ridiction a annulé ledit arrêté de révoca-
tion, attendu, qu'aux termes de l'article 14
de l'arrêté du Gouverneur de la Guyane
française du 4 février 1914, la révocation
des fonctionnaires du service des P. T. T.
ne peut être prononcée qu'après avis mo-
tivé d'une - commission d'enquête ». n
-- Considérant que si la demoiselle Rous-
seau, invoquant les raisons de santé a de-
mandé à être dispensée de rejoindre son
nouveau poste, elle ne peult être regardée
comme ayant roifipu le lien qui l'unissait
a l'administration.
Considérant que la mesure prise par le
Gouverneur équivalant à une révocation
lui n'a. pas été précédée d'un avis de la
Commission d'enquête. il y a lieu, pour
ces motifs, d'annuler l'arrêté du Gouver-
neur en date du 16 septembre 1924.
..-
Le voyage de M. Steeg
DO
A l'issue du vin dlionneur que lui a of-
fert la population européenne de Fez, M.
Steeg a* prononcé un important discours
dont voici la conclusion :
« Oui, de tout mon cœur, j'ai servi la
caix. Je Fai servie dans l'intérêt de 1.
France, dans l'intérêt du Maroc ; jamais je
n'ai douté de la victoire, mais j ai voulu
que cette victoire laisse en nous d'autant
plue de fierté joyeuse qu'il y aurait moins
d'amertume chez le vaincu. J'ai voulu que,
pour la grande tache de progrès, de rayon-
nement intellectuel, social et moral, les en-
nemis d'hier puissent venir à nous con-
fiants, pour être les loyaux et fidèles colla-
borateurs de demain. »
SR MHS AUTOMOBILES SMMIENS
0
L'aviateur Malleterre et trois de ses oompa-
gnons, l'escrimeur OfirUlCI, et les mécaniciens
Halleb et Le Monceau, (lui viennent d'accom-
plir un raid en automobile à travers le Sahara,
sont arrivés hier soit- A Marseille, par le vapeur
nui; d'Aumale. courrier d'Alger.
• -
Mme de La Fargue, sieur de Pelletier d'Oisy,
partie d'Adrar le 18 mai, sur une voiture Bra-
sier 9 CV a 4 roues de série, est arrivée le 26
a Alger.
La Société Brasier a reçu ce matin, dans son
magasin du 21, avenue des Champs-Elysées,
Mme de La Fargue.
Un conours agricole
en Casamance
--0-0--
Sous les auspices des Sociétés de pré-
voyance de la Caeamançe et grCtce à une
subvention de la Chambre de Commerce de
Ziguinchor, un concours agricole a été tenu
dans cette ville le 26 mars dernier. De nom-
breux cultivateurs avaient répondu ù l'ap-
pel des organisateurs.
Au stand des produite de grande culture
on remarquait tout particulièrement les di-
verses qualités de riz de la Casamançe dont
certaines peuvent rivaliser avec celles de
l'Indochine. Le Sésame, bien qu'à ses dé-
buts en Casamance, semble avoir conquis
l'indigène. Quelques variétés de coton
avaient été exposées : celui du Fouladou et
de la région de Dignona retint l'attention du
iurv. -
Une démonstration d'égrenage de coton
faite par la Société de Prévoyance de Zi-
guinchor en présence des cultivateurs, ob
tint le plus vif succès.
Parmi les produits naturels quelques
beaux régimes d'amandes de palme furent
remarqués. 11 est regrettable qu'un seul in-
digène ait cru devoir apporter de la cire
et du caoutchouc.
Le bétail était nombreux ; les bovidés
de la Hautc-Casamance, quoique très fati-
gués par un long déplacement, obtinrent un
succès légitime.
Un attelage à boeufs présenté par la So-
ciété de Prévoyance de Rigona intéressa la
majorité des cultivateurs qui entrevirent la
possibilité d'avoir, dans un avenir pro-
chain, le moyen d'évacuer facilement leurs
produits et de transformer leurs méthodes
culturales.
Les prix furent distribués par les prési-
dents d'honneur ; M. lo. l'Administrateur
supérieur de la Casamançe et M. le Prési-
dent de la Chambre de Commerce de Zi-
guinehor.
-–
M. Maril RnsIiii aux jaornées de la Marée Rochelaise
Notre excellent ami M. Mario noustan.
sous-sccrétairc .t',Etat.. fi la marine mar-
chandc, doit assister du 4 au 9 juin Ù la
plus grandi dos manifestations .1. 1*1 Ro-
chelle, témoignant ainsi rlIc l'intérét qurt
porte le Gouvernement aux projets de
cette ville, qui veut conquéirir à la pêche
française les marchés suisse, italien et de
l'Europe centrais.
La paix au Maroc
- -ocl--
La mission Simon 1
Le général Simon est arrivé à Oran hier
matin. L'ancien président de la conférence
d'Oudjda et ses collaboroteurs se sont em-
barqués le son- même sur le contre-torpil-
leur Arabe qui tf's conduira à Albucemas
d'abord, puis à Melilla.
Au cours de son séjour au Maroc espa-
gnol, le général Simon s'entretiendra avec
les autorités militaires espagnoles au sujet
du statut Ci donner au Rif en vue d'y réa-
liser une paix solide et durable.
Cette première partie de sa mission ter-
minée, le général gagnera Fez par voie de
terre, afin de faire part au Résident Géné-
ral des résultats obtenus par lui.
Les prisonniers français
Les prisonniers sont arrivés devant l'hô-
pitaîl Auvert. à Fez, où ils ont été reçus par
MM. Parent, Santucci et les représentante
des mutilés anciens combattants. Puis 11..
ont été répartis dans les diverses familles
qui avaient demandé aux autorités l'hon-
neur de les héberger.
Un grand dlner a été donné ce eoir en
leur honneur par la Résidence au Palais
de Bou Jeloud.
Les opérations militaires
Les chefs de guerre d'Abd-el-Krim, Sidi
ol Mekki el Ouezzani et Fkih bou Lahia,
ont rassemblé leurs troupes et se prépa-
rent à lutter pour leur compte.
Congratulations officielles
M. llliund, président du Conseil, a télé-
graphié ù M. Steeg :
« Je voudrais, ù l'occasion de toute la ;or-
respondance télégraphique pur laquelle vous
m'avez informé de l'heureux développement de
la crise niurocauie, de lu reddition d'Abd ei
Krirn, de la libération des prisonniers et des sou-
missions de tribus auxquelles vous présidez, vous
exprimer les plus vives félicitations du gouver-
nement pour la politique ù la fois ferme et pru-
dente à luquolle vous avez présidé, avec le souoi
de préserver le sang des soilduts, de mettre au
premier plan l'action politique, soit qu'elle pré-
cède, qu elle accompagne ou qu'elle suive nos
soldats, politique u laquelle est dù en grande
partie le résultat décisif obtenu,
« Je voudrais associer à l'hommage du gouver-
nement vos collaborateurs immédiats et les di-
rigeants si dévoués de la mission médicale du
Hit, spécialement M. Parent. »
M. Steeg a répondu :
cc Je vous exprime ma gratitude heureuse.
L'Hommage que vous voulez bien rendre à
mes collaborateurs et aux membres de la mis-
sion sanitaire me touche plus encore.
a M. Parent et les médecins ont été les magni-
Uques pionniers de la cause française - Us ont
montré notre patrie sous son aspect de force,
de science et de bonté. Grâce a eux, grâce ù.
l'armée et a ses chefs, grâce aux officiers vail-
lants et ingénieux du service de renseignements,
les adversaires d'hier deviendront sans amer-
tume les loyaux et lidéles collaborateurs de de-
main. Je vous prie d'associer vos collègues du
gouvernement à ina reconnaissance dévouée. »
Chez les Espagnols
Du côté espagnol, une certaine activité
se manifeste -(It -,i la région des Guézaoua.
Toutefois, les chefs de l'armée espagnole ne
signalent ni l'emplacement exact, ni les ef-
fectifs engagés.
Le fait le plus important, est l'attaque di-
digée contre les Rokovns et qui a pour ob-
jectif Ait Kamura et les plaines situées au
nord. - - - - - ,-
La ligne de départ des troupes espagno-
les serait le penon de Volez, au djebel
Tournnst.
Les troupes espagnoles ont opéré avant-
hier un petit débarquement à Cala Buelour
(60 kilomètres à l'ouest d'Ajdir), avançant.
sans coup férir jusqu'à 1 kilomètres du pe-
non de Velez.
Ob@@-
EN &YRIE
Retour
M. de Jouvenel, haut commissaire en Sy-
rie, est attendu demain mercredi à Mar-
seille. La Chambre de Commerce a décidé
de lui adresser, avec ses souhaits de bien-
venue, ses félicitations pour les résultats
qu'il a déjà obtenus dans la voie de l'apai-
sement.
Avance des troupes
Nos troupes se sont avancées au nord de
Soueida jusqu'à Aere, où elles ont campé
anna in,-iclont
Les sanctions
Soltnn Atlraeiie et plusieurs chefs rebel-
le8 ont été condamnés à mort par contu-
mace par la cour martiale de Damas.
La République libanaise
Damad Ahmed Nomi, chef de l'Etat de
Syrie, a rendu visite au président de la
République libanaise et au patriarche ma-
ronite, Mgr Bkerke Le patriarche a en-
voyé une délégation d'évéques pour saluer
le président à l'occasion de son élection
Adid pacha a formé un ministère inter-
confessionnel.
- «0641.-
Le droit d'option des usinais et des syriens
--0..0-
Le minisli're tlN; Ajfairrs Slrannùrcs commu-
niqua la noti> suirmilt' n'Inlivr. <) l'option des
Syriens ol Libanais résidant on Franco :
En vertu n'es dispositions des articles et. 35
du traité de l.:msann»\ les Syriens et. Libanais
établis A l'étranger ont. dans le délai de deut
ans <1 compter d<> la niiso en vigueur de ce traihV
(<» aoilt l'.tît). la faculté d'opter pour la natio-
nnluo du pays dont ils soin originaires.
Les Syriens cl Libanais qui possèdent leur
domicile en Franco et qui n'auraient point on-
core fait usape de ce droit sont informes qun
les déclarations d'oplion sont, reçues i\ Paris,
pnr la Préfecture de police (service de<; natura-
lisations) ('\ ('Tl pr,winc(\ .Inn:.. k PrNI""III'('
des chefs-lieux d'e département où toute* infor-
mations utiles leur SI'nt communiquées.
L'attention des inl.\I'I's,;{'" est. tout particuliè-
rement attirée sur le fait que les délais fixés*
par le traité on Lausanne expirent te f> août
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