Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-05-31
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 mai 1926 31 mai 1926
Description : 1926/05/31 (A27,N82). 1926/05/31 (A27,N82).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397129d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. - N» 83 , MftURO : » GBN11M» - LUNDI SOIB. 31 MAt u.
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN 1
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ 1 1
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Ob iiboDMdtti twH ̃ iIt rTiti it Ah Im HWitrw
Colonisation et outillage économique
41» mmw
Mon collègue et ami Pierre Valude
me reprochait un jour amicalement,
dans un article publié Ici-même, d'avoir
porté, dans mon petit « manuel de lé-
gislation coloniale » un jugement trop
sommaire sur l'outillage économique de
l'A. O. F.
Sur la foi d'une documentation, beau-
coup moins vieille qu'on ne pourrait
croire, j'avais écrit : « Pour l'exploita-
tion de ces immenses richesses, on a créé
un outillage économique encore médiocre
mais qui est en voie de large développe-
ment. »
Et après avoir énuméré les lignes de
chemins de fer, les travaux du port de
Dakar, j'ajoutais : « Rufisque, port des
Arachides ; Konakry, port de la Guinée ;
Grand-Bassam, port de la Côte d'Ivoire
et Kotonou, port du Dahomey, ont en-
core des installations très rudimentaires.
Quelques routes sont plutôt des pistes,
dont certaines sont accessibles aux auto-
mobiles, notamment au Soudan, en Côte
d'Ivoire et au Dahomey. Mais, sur ce
point, presque tout est à faire. »
Or, ceci n'est plus exact.. Un effort
considérable a été fait et c'est ainsi que
l'ensemble des travaux publics de toute
nature entrepris ou à entreprendre en
1926, en A. O. F. va entraîner, pour les
différents budgets locaux (budget gé-
néral, budget des fonds d'emprunts,
budgets locaux) jne dépense globale de
plus de 122 millions, représentant 24
du total de ces budgets.
Sur ce total, près de la moitié des dé-
penses revient aux travaux des chemins
de fer (Thiès-Niger, Côte d'Ivoire, Ko-
nakry-Kankan, Casamance, Louga-Lin-
ghéré, Abomey-Bohicon - Zagnanade,
Porto Novo-Cotonou) qui absorbent à
eux seuls 53,8 millions de francs, pour
laisser 27,3 millions aux ports et riviè-
res, 11,7 millions aux travaux d'assai-
nissement, adduction d'eau, édilité et
voirie, 7,1 millions aux routes et ponts,
7,1 millions aux bâtiments administra-
tifs, 6,8 millions aux irrigations.
Je profite de l'occasion qui m'est of-
ferte au jourd'hui par ce programme de
travaux, pour faire amende honorable.
Et je le fais bien volontiers.
Nul plus que moi ne se réjouit de voir
qu'enfin nous entrons et de quel pas
hardi et sûr dans la bonne voie.
Pendant trop longtemps, nous nous
sommes contentés de formuler, en ma-
tière de colonisation, des doctrines hu-
manitaires à la place de programmes de
travaux.
Sans doute, il est bon, il est indispen-
sable de faire aux colonies de l'action
sociale, d'instaurer une législation pro-
tectrice du travail et de la liberté indi-
viduelle.
Mais il ne faut pas, dans ce domaine,
s'abandonner à, de trop généreuses illu-
sions. Toutes les règles, tous les princi-
pes édictés risqueront de rester lettre
morte ou presque pour des administra-
teurs, colons ou chefs indigènes, livrés
à eux-mêmes, dans un pays lointain,
isolé, hors de tout contrôle effectif. C'est
seulement quand on a organisé matériel-
lement les cadres de la vie administra-
tive et notamment ouvert de sûres voies
de communication qu'on peut songer à
l'application d'une politique sociale.
Et, pour ma part, je souhaiterais
qu'une convention internationale, s'im-
posant aux Etats signataires, comme
l'acte de Berlin de 1885 ou la conven-
tion de Bruxelles de 1889, vint créer
l'obligation pour tout Etat colonisateur
d'instaurer, dans un délai déterminé,
des cadres sociaux, un outillage écono-
mique, sur tous les territoires occupés.
Ne pourrait-on reprendre et dévelop-
per la formule que Bismarck avait pro-
posée au Congrès de Berlin, en 1884 et
qui fut, à dessein, édulcorée dans l'acte
définitif :
« Pour qu'une occupation coloniale
soit considérée comme effective, il faut
que l'acquéreur manifeste, dans un dé-
lai raisonnable, par des institutions po-
sitives (j'ajouterais volontiers : et par
des travaux publics) la volonté et le
pouvoir d'y exercer les droits et de rem-
plir les devoirs qui en résultent. »
Sans doute, on se heurterait, ici, à
l'opposition des Etats qui verraient,
dans la fixation de règles précises en ces
matières, une atteinte à leur souverai-
neté. Mais l'exemple du passé prouve
que la détermination précise des devoirs
de mise en valeur coloniale n'est pas inu-
tile. Trop souvent, dans le passé, d'im-
menses régions coloniales ont été tenues,
administrativement, par de simples pos-
tes militaires. Nous avons vu des terri-
tWIlll
toires, grands comme la France, occu-
pés (!) par 82 administrateurs, perdus
dans la brousse. Nous avons vu certains
Etats réclamer des pouvoirs de souve-
raineté sur des territoires énormes,
alors qu'ils étaient incapables de fain
respecter leur drapeau à 5 kilomètres
des côtes.
On se heurterait aussi, sans aucun
doute, à l'apathie somnolente ou à l'é-
troitesse doctrinale des parlements qui,
trop souvent, refusent de faire, pour
l'œuvre coloniale, les sacrifices pécuniai-
res et matériels nécessaires,qui, trop sou-
vent, considèrent le domaine colonial
comme un capital national « en ré-
serve ».
Mais je n'ai pas besoin de dire que
ces obstacles que j'aperçois fort bien, ne
me paraissent point capables de nous ar-
rêter longtemps, le jour ou nous vou-
drons, enfin, voir la colonisation avec
des yeux d'hommes modernes.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de lêfltslation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
: ett
A la Présidence du Conseil
M. Briand, président du Conseil, a reçu
M. Lucien Saint, Résident Général en Tuni-
sie, qui l'a entretenu de divers problèmes
intéressant actuellement la Régence.
t. –-
Le gouverneur de la Guadeloupe
en France
M. lieurnier, Gouverneur de la Guade-
loupe, débarqué à Saint-Nazaire le 27 mai,
est arrivé à Paris pour fournir au ministre
des Colonies des explications concernant
certaines mesures qu'il a prises à la Guade-
loupe, notamment la dissolution du Conseil
général.
M. Léon Perrier, absent de Paris, le rece-
vra demain matin.
Nous croyons savoir que dans un but
d'apaisement M. le ministre des Colonies au-
rait l'intention de charger M. Gerbinis, Gou-
verneur des Etablissements français dans
l'Inde, du Gouvernement de la Guadeloupe.
M. Beurnier recevrait sous peu une autre
affectation.
la sanw fla IOUVneUr Richard
00
Lf Gouverneur de la Martinique a subi une
nouvelle opération. On a réussi à extraire une
balle qui s'était logée près de la colonne verté-
brale et qui n' avait pu être enlevée.
UN DUEL
A la suite de l'interview de M. Ernest
Outrey, dans la Liberté, et de sa violente
intervention à la tribune de la Chambre,
contre M. Octave Homberg, celui-ci, dans le
journal dont il est le principal actionnaire,
a publié un véhément article contre le dé-
puté de la Cochinchine. Il le traite de men-
teur, de malappris, de félon et insinue que
M. Ernest Outrey, député, nouveau riche
dont la fortune subite a troublé la cervelle,
aurait eu des participations financières dans
des affaires suspectes.
On nous apprend que M. Ernest Outrey,
ému de ces attaques qui, si elles étaient jus-
tifiées, risqueraient d'entacher son honora-
bilité, a envoyé ses témoins à M. Octave
Homberg.
Dépêches de l'Indochine
---0-0-
Commémoration
Sur le pont de papier de Iladong, près
de Hanoï, a eu lieu sons les auspices du
Souvenir Français, la cérémonie commé-
morative de la mort du commandant Henri
Rivière.
Le cours du riz
--0-0-
SAIGON
27 mai
(les 1.000 kilos en piastres) 1
Riz nO 1, 25 0/0, brisures 112 20
Riz n° 2, 40 0/0, brisures. 106 70
Riz n° 2, 50 0/0, brisures 101 70
Brisures nOg 1 et 2 86 50
Brisures nOIl 3 et 4 ,.,. ,.,. 74))
Farines. , 30 80
Paddy Vinh-Long 61 50
Patidy Go-Cong 64 »
Paddy Baixau 63 50
Paddy Bac-Lieu 64 50
Coprah (les 100 kilos) 17 75
(Par dépêche Indopacili.)
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 28 mai 1926 le taux ofnciot rte la
piastre à Saïgon était de 16 fr. 75.
TAUX DE LA ROtJPŒ
0
A la date du 28 mai 1926 le taux officiel de la
roupie, dans l'Inde, était de 10 fr. 60.
A la cOlDmission des colonies
-0-0--
A
M. Outrey est un homme tenace.
Ricti ne le rebute. Jeudi la Cham-
bre avait ajourné son interpellation
sur l'affaire Varemte. Mais notre interpel-
lâteur ne se découragea pas. Puisque la tri-
bune publique lui restait interdite, la Com-
mission des colonies lui restait. Et il obtint
de M. Diagtte que celle-ci fût convoquée à
l'effet d'entendre le discours qui n'avait pu
être prononcé.
A vrai dire M. Outrey aurait pu épargner
à ses collègues le dérangement et cette perte
de temps. Il serait bon, soit dit en passant,
que ceite Commission cessât de se plier aux
caprices et aux inventions saugrenues d'un
de ses membres, quand bien même celui-ci
compterait parmi les plus agités. Un certain
nombre de parlementaires ont mieux à faire
que d'employer deux heures à écouter la lec-
ture d'articles qu'ils avaient déjà eu l'occa-
sion de voir dans les journaux.
M. Outrey d'ailleurs eut le succès qu'il
méritait. Il ne recueillit que l'approbation
moitié ironique, moitié sérieuse du corttmu-»
niste Berthon.
Au bout d'un quart d'heure, la plupart1
des membres avaient pris la fuite, fatigués
de ces rabâchages sans consistance, ou de ces
thèses incohérentes et contradictoires. A en-
tendre certains arguments on se prenait à re-
gretter qu'ils n'aient pas été produits à la
tribune car ils auraient démontré la fuérilité
des attaques dont Varemte est l'objet. Ce-
pendant quelques commissaires jugèrent bon
de lui répondre sur certains points et de re-
lever les erreurs les plus grossières.
M. Diagne, notamment, ri cul pas de
peine à montrer combien était travestie la
vérité en ce qui touche le règlement de la
succession de l'empcrlur d'A nnam, affaire
qui fut négociée non par Varenne, mais par
M. Monguillot, gouverneur général par in-
terim. M. Angoulvant protesta contre la fa-
çon dont étaient rapportés certains propos
tenus à la fin d'un déjeuner.
Il ne restait plus grancCchose de ce ré-
quisitoire établi sur des erreurs et des défoT.
mations conscientes ou non de la réalité,
quand je fris la parole pour dire qu'en de-
mandant 1 ajournement sine die de l'interpel-
lation de M. Outrey, nous n'avions pas en-
tendu écarter un débat que nous jugeons né-
cessaire mais qui ne peut veltir utilement à
propos d'une affaire inexistante. Il faut que
le Parlement se préoccupe de l'Indochine,
mais il ne faut pas que le débat soit rapetissé
à la taille de certains adversaires de Va-
renne.
Si M. Outrey s'est retiré satisfait de l'ac-
cueil qu'il refut vendredi à la Commission
des colonies, c'est qu'il est un sage et sait
se contenter de peu.
Henry Fontanier,
Utputô du Cantal.
Au Conseil d'État
--0-0--
Rejet de la requête du Comité de Défense
des Fonctionnaires de l'A. O. F.
Le Conseil, considérant! que le décret du
16 octobre 1014 n'a pas lixé le taux des
indemnités ainsi prévues et qu'il n'a pas
défini les conditions mises à leur actif aux
différentes catégories de -fonctionnaires ;
qu'il suit de lit que par l'art. 93 de l'arrêté
attaqué, le gouverneur général de l'A.O.F
tenant compte des conditions particulières
à chacun de ces personnels, a pu valable-
ment fixer à des taux différents les indem-
nités pour charges de famille attribuées au
personnel des cadres des commis supé-
rieurs, en distinguant entre le personnel
d'origine européenne et le personnel origi-
naire de l'A. O. F. ou de l'A. E. F. sans
que sa réglementation ait perdu le carac-
tère d'une généralité que le décret du 16
octobre 1914 a eu en vue.
Considérant que si, par l'art. 140 de l'ar-
rêté attaqué le gouverneur général de l'A.
O. F. a assimilé, il titre transitoire aux
fonctionnaires et agents d'origine européen-
ncne des fonctionnaires, employés et agents
originaires de l'A.O.F. ou de l'À.E.F. admis
dans un cadre commun supérieur antérieu-
rement au 1er avril 1921, compte tenu de
certaines conditions spéciales se rattachant
à l'origine où à la résidence de la famille
des fonctionnaires, des services militaires
rendus par eux ou des diplômes universi-
taires qu'ils ont ipu obtenir, il résulte de
ce qui - précède qu'une telle disposition,
prise dans un intérêt général et sans con-
sidération de personnes, n'excède pas les
pouvoirs attribués aux gouverneurs géné-
raux par le décret du 16 octobre 1914.
Tels sont les motifs, pour lesquels le Con-
seil d'Etat a rejeté la requête que le Co-
mité de Défense des Fonctionnaires de l'A.
O. F. avait introduite A l'effet de faire an.
nuler ururirrété en date du 17 mai 1923 ipar
lequel le gouverneur général de la colonie
a réglementé la solde et les allocations ac-
cessoires des intéressés.
---
LA FRANCE ET L'ISLAM
-Le Président de la République vient dr
recevoir, M. El Hadj ben Ali Otmnne. mn-
mhout de In znouïa de Tolgn, qui se trouve dans
J'onsis des Zihan nux environs d<^ Riskrn.
De tout temps, le chef de la znouïa de Tolga
a fait preuve du plus grand loyalisme vis-îi-vls
de la France, et ses rapports avec le bureau
arabe de Biskra étaient des plus courtois. Avec
la famille ben (Jann. M. El Hadj ben AU Ot-
mane. ressens de plus en plus les liens ontre
la France et ses sujets musulmans.
A LA CHAMBRE
DEBATS
Adresse aux soldats du Maroc
Après avoir longuement discuté une in-
terpellation. sur la non-réintégrution des
cheminots révoqués au cours des grèves de
1920, la Chambre a eu à se prononcer sur
la motion suivante de M. le général Gilrod,
président de lu Commission de l'armée.
« La Chambre des Députés, saluant avec
joie la nouvelle de 1-a victoire au Maroc,
adresse son hommage reconnaissant à tous
ceux qui ont contribué à l'heureuse issue
d'une campagne difficile et pénible ; elle
s'incline avec respect devant les deuils
qui l'ont marquée ; elle envoie à nos trou-
pes vaillantes ainsi qu'à leurs chefs, l'ex-
pression de sa reconnaissance et de son
admiration, et elle proclame que l'armée du
Maroc a bien mérité de la Patrie. »
Cette motion déposée la veille sur le bu-
reau de la Chambre fut, suivant le règle-
ment, renvoyée à la Commission de l'ar-
mée et c'est M. Ricolfl qui fut chargé de la
rapporter à l'assemblée.
M. André Berthon profita de cette cir-
constance pour prononcer des paroles inu-
tiles qui obligèrent le ministre de la Guerre
à intervenir.
Cette motion, déclare M. PainJevé, au
milieu des applaudissements aurait dû ras-
sembler l'unanimité des membres de cette
Chambre.
Le Gouvernement est tout prêt à s'expli-
quer sur les accusations auxquelles a
donné lieu toute la campagne du Maroc et
sur les exagérations de nos pertes. Il
s'étonne que ceux qui étaient si presses
d'interpeller lorsqu'ils escomptaient un
échec gardent, nu jourd'hui le silence.
A la majorité de Mf> voix contre 31, sur
476 votants, la motion es.t. adoptée.
DANS LES COMMISSIONS
A la Commission de l'armée
La Commission de l'Armée c'est réunie
hier, à 16 heures, sous la présidence de
M. le général Girod.
Elle a ad >pté à l'unanimité une motion de
félicitations aux troupes du Maroc pour la
victoiro qu'elles viennent de remporter.
.,.
L'interpellation Outrey
ee
On sait que l'imerpellation de M. Ernest
Outrey sur la situation de l'Indochine a été ren-
voyée à la suite, c'est-à-dire aux calendes grec-
ques.
Voici la liste des députés des colonies qui
ont voté le renvoi à la demande de M. Léon
Perrier, ministre des Colonies :
MM. :
Brunet et Gasparin (Réunion) ;
Diagne (Sénégal) ;
Candace et Jean François (Guadeloupe) ;
Angoulvant (Inde Française) ;
Delmoot et Victor Sévere (Martinique).
Plus les six députés d'Algérie :
M. Eugène Lautier (Guyane) était en congé;
M. Ernest Outrey seul. a voté sa proposi-
tion.
On voit l'autorité dont jouit M. Emest Ou-
trey.
tre La situation de l'Indochine est donc bonne
aux yeux des députés coloniaux.
MM. Daladier et André Hesse, anciens
membres des Colonies, ont soutenu leur succes-
seur.
A la Commission de 1"lllérie,
des Coloflies et des Protectorats
--00--
La Commission dans sa dernière réunion a
décidé d'examiner sans retard le projet de re-
nouvellement du privilège de la Banque de
l'Afrique occidentale.
Une Sous-Commission a été chargée de for-
muler les observations à présenter ou les réser-
ves à faire à la prochaine réunion de la Com-
mission.
Le texte du projet de renouvellement ayant
été établi en conformité des nouveaux statuts
adoptés par le Parlement pour la Banque de
Madagascar le travail de la Sous-Commis-
sion -va être très réduit.
Les observations présentées feront sans doute
état, comme pour Madagascar, de la création
à côte de la Banque de l'Afrique Occidentale,
d'un organisme bancaire de Crédit agricole de-
vant être un nouveau stimulant à la producti-
vité de nos colonies de l'Ouest africain.
*
t •
Sur la question de « la situation de l'indo-
chine » inscrite à l'ordre du jour, la Commis-
sion a dû subir un long réquisitoire de M. Er-
nest Outrey contre M. le Gouverneur Général
Varenne et certains hauts fonctionnaires Indo-
chinois.
Le député de Cochinchine s'est répandu aussi
en critiques contre la nouvelle convention pas-
sée il y a quelques mois entre M. Monguillot,
Gouverneur Général et le jeune Empereur
d' Annam. Des dispositions nouvelles concer-
nant l'exercice du pouvoir durant sa - minorité
ayant modifié le texte des accords de 1884 figu-
rant dans cette convention.
Après les observations formulées par M.
Berthon et notre excellent collaborateur M.
Fontanier, M. Diagne, avec une parfaite net-
teté. a prouvé à la Commission, combien les
affirmations de M. Ernest Outrey étaient erron-
nées et controuvées par les faits.
Sur sa proposition, la Commission à l'una-
nimité moins une voix celle de M. Ou-
trey a décidé de passer à « l'ordre du
jour ».
f
Un météore
Au cercle du fascio de Tripoli, conte un
journaliste Parisien, un imprudent cria :
Tunisia a noif Le Duce bondit sur l'estrade
et somma l'interrupteur de quitter la salle :
le ne tolèrerai pas, dit-il, qu'on soulève cette
question.
Cependant, M. Balbo, ministre des Tra-
vaux publics d'Italie, compagnon de route
du dictateur tJt, fait remarquer Le Temps,
« son confident J, le quittait à Tripoli pour
gagner Tunis par les airs. « Les règles inter-
nationales, ajoute notre confrère, exigeaient
une autorisation préalable du gouvernement
tunisien. M. Balbo omit cette formalité et
négligea de déférer à l'invitation du Capi-
taine du port de la Goulette qui prétendait
connaitre le nom et l'adresse de l'hydravion
et du passager tombés du ciel. M. Balbo vint
ensuite à Tunis, appela à lu; la colonie ita-
lienne et s'en alla, sans signaler autrement
sa présence au représentant de la France et
au bey. » -
Si l'on rapproche l'attitude de M. Mus-
solini au cercle fasciste de Tripoli, des fa-
çons d'agir de M. Balbo à Tunis, on reste
perplexe.
« La Tunisie à nous », clame à Tripoli
un de ces conquérants verbaux comme il en
foisonne par le monde.
« Je ne tolèrerai pas qu'on soulève cette
question - réplique aussitôt le Duce. Mais à
Tunis, son « confident 9 fait comme s'il était
chez lui. On aime à croire que dès son re-
tour à Rome, il a été mis au pain sec et à
l'huile de ricin par le dictateur, qui ne plai-
sante pas avec la discipline.
Quant aux Italiens de la Régence, qui ne
demandent qu'à travailler en paix et en toute
fraternité avec lesofrinçais, ils eussent pré-
féré qu'il leur tombât du ciel un ministre
plus-soucieux des convenances, encore que
beaucoup se fussent fort bien passés d'un
aussi intempestif météore.
Et quant à nous, nous pensons que ce
Balbo aérien s'est conduit comme un imper-
tinent, qui mériterait une leçon. Et la France,
que mérite-t elle?
Par un prodige de clairvoyance, d'énergie,
de persévérance, nous avons construit au
delà des mers, pendant que d'autres se croi-
saient les bras, un merveilleux domaine
colonial, encore humilie de notre sang.
Pas un jour ne se passe que l'étranger ne
profite du vin de nos vignes, des fibres de
nos alfas, du riz de nos rizières, des phos-
phates de nos mines.
Mais ce n est encore rien ! Qu'aurait pesé
la Tripolitaine, qu'aurait peut-être pesé
l'Empire anglais si Ahd-cl- K rim, réllsis-
sant sa première agression, avait soulevé tout
le Maroc, et, partant de là, tout l'Islam?
Harrassés de la lutte titanesque de la grande
guerre nous avons encore rîrt jeter au feu des
batailles des vies mille fois précieuses et des
milliards ! Certes, nous avons surtput dé-
fendu notre patrimoine mais, en fait, nous
avons sauvé toute une civilisation.
La France, que tnt:rite-t-eHe?
R. B. de Laromiguière
Le voyage de M. Steeg
00
M. Steeg a reçu le 29 mai, devant l'his-
torique zaoui des Chorfas de Berkaout, près
d'Amjor, à l'endroit même où débuta, le 15
avril 1925, la guerre rifaine, la soumission
de toutes les tribus des Beni Zeroual.
Autour de M. Steeg et du général Muuoin
se groupaient le général Chambrun, le co-
lonel Noguès.
Cette soumission immense t-t spontanée
met la France à la frontière de la zo-te que
lui assignait dans cette région l'accord d'Al-
césiras de 191'1.
- M. Steeg, au milieu de la foule accourue,
a pris la parole et félicité les tribus de leur
retour à l'obéissance. Il a annoncé Olle la
France généreuse oubliera leurs égarements
et collaborera avec les tribus a la nat.:.
L'illustre chéri f Sidi Mohamed berkaoui.
l'a remercié alors au nom de tous ¡,'S nou-
veaux soumis et a exprimé leur joie.
.,. -
L'AVIATION COLONIALE
Le raid Rirschauer
L'ingénieur-aviateur Hirschauer, qui ef-
fectue en avion un voyage autour d>î la
Méditerranée, est arrivé à l'aérodrome de
Casablanca.
Après util séjour de quelques heures, au
cours desqiW-Mes il a éfé rc<;u par le Comité
de l'Aéro-Clul) du Maroc, l'aviateur a re-
pris son vtil dans la direction de ï
Parti de Fez vendredi dernier a 7 h. 30,
l'ingénieur Hirschauer a atterri et eou:1é
à nucrsif. Reparti pour Ornn le len-
demain matin 1 7 heures, il y arriva a.
9 h. 15 ; il se rendit ensuite a Alger, où il
est arrivé hier dans d'excellentes condi-
tions.
Du Cap à Londres
Les quatre aéroplanes militaires britan.
niques qui ont accompli la randonnée Le
Coire-Le Cap et retour sont repartis hier
matin de lleliopolis l't. ont atterri à 8 heures
55 à Aboutir, où ils doivent être munis de
flotteurs avant d'entreprendre le voyage
Egypte-Londres.
A Bizerte
Le vice-amiral Dumcsm: inspecteur gé-
néral des forces maritimes de la Méditer-
ranée, a effectué en hvrtrnvion, ki traversée
Raint-Rnnhaël-Hizerte, en vue de l'insrpec-
tion du W arrondissement maritime.
Il était accompagné de son aide de camp,
le capitaine de corvette Collinei,
La production de la quinine
en Afrique Occidentale Française
-00-
Une enquête vient d'être effectuée dans les
différentes colonies en vue de déterminer celles
de nos possessions susceptibles de concourir &
l' approvisionnement de la France en quinine eb.
dans lesquelles pourraient être multipliés ae.
arbres à quinquina. On sait, en eftet, que notre>
pays qwi utilise chaque année environ 750 ton-
nes d'écorce de quinquina, est tributaire, pouf*
ses achats, de l'Inde, de f Amérique du Sud
et surtout de Java, qui fournit 90 de la pro-
duction mondiale.
En Afrique Occidentale Française, des ten-
tatives de culture d' arbres à quinquina ont bien
été faites, mais elles sont restées isolées et n'ont
pas donné de résultats pratiques. De nouveaux
essais devraient donc être entrepris d'une façon
méthodique, dans les colonies du groupe qui
paraissent les plus favorables à r acclimatement
des espèces, notamment en Guinée Française et
en Côte d'Ivoire, dans les régions montagneuses
du Fouta-Djallon qui limitent au nord la Ré-
publique de Libéria. On rencontre là des con-
ditions qui permettent d'envisager la culture des
espèces à haute teneur en quinine, pour l' extrac-
tion de l'alcaloïde pur ou de ses sels.
u On pourrait également tenter l'introduction
d'espèces moins exigeantes quant aux conditions
du milieu. dans les régions à climat équatorial
de la Côte d'lvoire et du Dahomey, à faible
altitude, mais à pluviométrie abondante et bien
répartie sur l' ensemble de l' année. Les écorces
obtenues seraient peut-être moins riches en qui-
nine, mais ce défaut serait compensé par une
teneur plus forte en alcaloïdes totaux.
Il est à souhaiter que ces essais, appuyés sur
les résultats déjà enregistrés dans d'autres colo-
nies comme la Réunion et l'Indochine, soient
entrepris le plus rapidement possible en Afri-
que Occidentale Française.
8.8
Un essai de colonisation
en Nouvelle-Calédonie
---0.0--
Le Louqsor, des Messageries Maritimes,
arrivé à Nouméa le 13 mars a amené
comme nous l'indiquions un nouveau con-
tingent de colons, venant du Nord de la
France. Ceux-ci appartenaient à trois
groupements différeïJs.
1° Trente personnes de la Coopérative
Mutuelle (le Colonisation Nôo-Caldaonienne
dont 8fi membres étaient arrivés en jan-
vier ; sept personnes uiit envisagé leur dé-
mission de cette coopérative et leur consti-
tution est 11:1 !,- .tn't'au grouivuient.
Six ; unes du groupe de l'Union
Coopérative niennr dont deux délégués officiels de ce
groupement venarut en mission d'études.
MM. Leroy, vice-président et Michel, ingé-
nieur agricole.
Ce groupement est le plus important de
ceux déiii constitués et réunit 130 sociétai-
res. Le Président, M. Iiossuet, attendait ré-
eeption d'un càlili- pour procéder Ú l'embar-
quement de 177n,ion ù bord de VAntinoils
qui devait quitter Marseille le 25 niai. Cet
crnbarquclIwlIt. ne devait avoir lieu que si
les nouvelles de la mission dont il eçt, ques-
tion précédemment t'ltlif'llit bonnes.
Le but principal de la mission de \I-
Leroy et Michel était la recherche d'une
étendue de terre suffisante pour l'instnlla-
tion de leurs sociétaires.
3° Le Groupement Cotonnier iSéo-Calé-
célil-ataires. 12 ménages avec 11 enfants,
soit 27 travailleurs.
Cette société comportait des représen-
tant de nombreux corps_ de métier dont
sep.!, agriculteurs, des menuisiers, l'hénis.
tes, charpentiers, plombiers, zingueurs,
boulangers, charcutiers, bouchers, etc. Ils
ont apporté avec eux un important matériel
agricole et industriel. Le matériel agricole
1 devrait fonctionner au moyen- de la trac-
tion animale.
Les 27 travailleurs et leurs familles de-
vraient s'installer sur un domaine de .i;:JQ
hectares situé à la Onainén.ie, limitrophe
avec les propriétés Brun, 1 ).\(lIllhl'l. et
Jeannin.
Tous ce.s colons ont été reçus à leur ar-
rivée par le (ïoiiverneur entouré de ses
chefs de service. Ils se sont déterminés à
partir à la suile dos conférences que M.
La n g, ancien maire de Nouméa a faites
dans plusieurs villes de la métropole.
On annonce que Grenoble, Limoges et
Toulouse ont, chacune une, société de colo-
nisation en formation pour la Nouvelle-
Calédonie. C.e-lle de Toulouse serait mémo
formée et comprendrait 100 personnes.
Dès le 21 mars, les membres du Groupe,
ment Cotonnier Sïro-Calédnnien on! décidé
d'un commun accord la dissolution de la
Société pour les motifs suivants.
Dès leur contact avec !a terre Calédo-
nienne et en présence de la réalité ils ont
constaté que les renseignements qui leur
avaient été donnés n'élaienl pas exacls. Ils
ont déclaré que la colonisation en Nou-
velle-Calédonie par la coopération est im-
possible et est. même une utopie en raison
de la conl'mura'tion des propriété calédo-
niennes trop petites, accidentées el l'insuf-
fisance de plaines.
11 .leur avait été également assuré qu'a,no
périoil-e d'attente de dix mois d'installation
sur une propriété ait suffisante pour avoir
les revenus nécessaires pouvant assurer
l'existence de chacun. Ce renseignement
étant inexact, le groupement- s(> heurtai?. I;\
.une impossibilité ; le capital de la Société
n'aurait, pu être engagé assurer l'exis-
tence des coopérateurs.
Los bases sur lesquelles le groupement
avait été fondé eu France n'existant plus,
la dissolution, s'imposait.
Mes le 2'» mars, le Groupement Cotonnier
\éo-Calfilonien n'exislait plus.
- - - - - - - - - - - - - - - - ..,;",.,.- --::.:.-.:.-.:.--- -- ---=----.:-.--.:-.---.------_---_ _,. ---. - - -- - -.- - - - - -
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i ) , 0
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN 1
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ 1 1
EXCLUSIVE DU JOURNAL -
LaAnnmte»! etRéeitmt» miI rtçmu mu Banaux iajtmttni «à JMIUU» Agence» JêPtMkMé -
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= il RéheiiM et UiirâtntiN : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1" TéMphtM : LOUYltl 19-17
M.. S promt d colonin vâ Ift$Bois , 8 lama
•i ff i M-£ i!S ïï £ Li i » 0 45 » u a
- - E.,. 120 » «s ̃ s» •
Ob iiboDMdtti twH ̃ iIt rTiti it Ah Im HWitrw
Colonisation et outillage économique
41» mmw
Mon collègue et ami Pierre Valude
me reprochait un jour amicalement,
dans un article publié Ici-même, d'avoir
porté, dans mon petit « manuel de lé-
gislation coloniale » un jugement trop
sommaire sur l'outillage économique de
l'A. O. F.
Sur la foi d'une documentation, beau-
coup moins vieille qu'on ne pourrait
croire, j'avais écrit : « Pour l'exploita-
tion de ces immenses richesses, on a créé
un outillage économique encore médiocre
mais qui est en voie de large développe-
ment. »
Et après avoir énuméré les lignes de
chemins de fer, les travaux du port de
Dakar, j'ajoutais : « Rufisque, port des
Arachides ; Konakry, port de la Guinée ;
Grand-Bassam, port de la Côte d'Ivoire
et Kotonou, port du Dahomey, ont en-
core des installations très rudimentaires.
Quelques routes sont plutôt des pistes,
dont certaines sont accessibles aux auto-
mobiles, notamment au Soudan, en Côte
d'Ivoire et au Dahomey. Mais, sur ce
point, presque tout est à faire. »
Or, ceci n'est plus exact.. Un effort
considérable a été fait et c'est ainsi que
l'ensemble des travaux publics de toute
nature entrepris ou à entreprendre en
1926, en A. O. F. va entraîner, pour les
différents budgets locaux (budget gé-
néral, budget des fonds d'emprunts,
budgets locaux) jne dépense globale de
plus de 122 millions, représentant 24
du total de ces budgets.
Sur ce total, près de la moitié des dé-
penses revient aux travaux des chemins
de fer (Thiès-Niger, Côte d'Ivoire, Ko-
nakry-Kankan, Casamance, Louga-Lin-
ghéré, Abomey-Bohicon - Zagnanade,
Porto Novo-Cotonou) qui absorbent à
eux seuls 53,8 millions de francs, pour
laisser 27,3 millions aux ports et riviè-
res, 11,7 millions aux travaux d'assai-
nissement, adduction d'eau, édilité et
voirie, 7,1 millions aux routes et ponts,
7,1 millions aux bâtiments administra-
tifs, 6,8 millions aux irrigations.
Je profite de l'occasion qui m'est of-
ferte au jourd'hui par ce programme de
travaux, pour faire amende honorable.
Et je le fais bien volontiers.
Nul plus que moi ne se réjouit de voir
qu'enfin nous entrons et de quel pas
hardi et sûr dans la bonne voie.
Pendant trop longtemps, nous nous
sommes contentés de formuler, en ma-
tière de colonisation, des doctrines hu-
manitaires à la place de programmes de
travaux.
Sans doute, il est bon, il est indispen-
sable de faire aux colonies de l'action
sociale, d'instaurer une législation pro-
tectrice du travail et de la liberté indi-
viduelle.
Mais il ne faut pas, dans ce domaine,
s'abandonner à, de trop généreuses illu-
sions. Toutes les règles, tous les princi-
pes édictés risqueront de rester lettre
morte ou presque pour des administra-
teurs, colons ou chefs indigènes, livrés
à eux-mêmes, dans un pays lointain,
isolé, hors de tout contrôle effectif. C'est
seulement quand on a organisé matériel-
lement les cadres de la vie administra-
tive et notamment ouvert de sûres voies
de communication qu'on peut songer à
l'application d'une politique sociale.
Et, pour ma part, je souhaiterais
qu'une convention internationale, s'im-
posant aux Etats signataires, comme
l'acte de Berlin de 1885 ou la conven-
tion de Bruxelles de 1889, vint créer
l'obligation pour tout Etat colonisateur
d'instaurer, dans un délai déterminé,
des cadres sociaux, un outillage écono-
mique, sur tous les territoires occupés.
Ne pourrait-on reprendre et dévelop-
per la formule que Bismarck avait pro-
posée au Congrès de Berlin, en 1884 et
qui fut, à dessein, édulcorée dans l'acte
définitif :
« Pour qu'une occupation coloniale
soit considérée comme effective, il faut
que l'acquéreur manifeste, dans un dé-
lai raisonnable, par des institutions po-
sitives (j'ajouterais volontiers : et par
des travaux publics) la volonté et le
pouvoir d'y exercer les droits et de rem-
plir les devoirs qui en résultent. »
Sans doute, on se heurterait, ici, à
l'opposition des Etats qui verraient,
dans la fixation de règles précises en ces
matières, une atteinte à leur souverai-
neté. Mais l'exemple du passé prouve
que la détermination précise des devoirs
de mise en valeur coloniale n'est pas inu-
tile. Trop souvent, dans le passé, d'im-
menses régions coloniales ont été tenues,
administrativement, par de simples pos-
tes militaires. Nous avons vu des terri-
tWIlll
toires, grands comme la France, occu-
pés (!) par 82 administrateurs, perdus
dans la brousse. Nous avons vu certains
Etats réclamer des pouvoirs de souve-
raineté sur des territoires énormes,
alors qu'ils étaient incapables de fain
respecter leur drapeau à 5 kilomètres
des côtes.
On se heurterait aussi, sans aucun
doute, à l'apathie somnolente ou à l'é-
troitesse doctrinale des parlements qui,
trop souvent, refusent de faire, pour
l'œuvre coloniale, les sacrifices pécuniai-
res et matériels nécessaires,qui, trop sou-
vent, considèrent le domaine colonial
comme un capital national « en ré-
serve ».
Mais je n'ai pas besoin de dire que
ces obstacles que j'aperçois fort bien, ne
me paraissent point capables de nous ar-
rêter longtemps, le jour ou nous vou-
drons, enfin, voir la colonisation avec
des yeux d'hommes modernes.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de lêfltslation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
: ett
A la Présidence du Conseil
M. Briand, président du Conseil, a reçu
M. Lucien Saint, Résident Général en Tuni-
sie, qui l'a entretenu de divers problèmes
intéressant actuellement la Régence.
t. –-
Le gouverneur de la Guadeloupe
en France
M. lieurnier, Gouverneur de la Guade-
loupe, débarqué à Saint-Nazaire le 27 mai,
est arrivé à Paris pour fournir au ministre
des Colonies des explications concernant
certaines mesures qu'il a prises à la Guade-
loupe, notamment la dissolution du Conseil
général.
M. Léon Perrier, absent de Paris, le rece-
vra demain matin.
Nous croyons savoir que dans un but
d'apaisement M. le ministre des Colonies au-
rait l'intention de charger M. Gerbinis, Gou-
verneur des Etablissements français dans
l'Inde, du Gouvernement de la Guadeloupe.
M. Beurnier recevrait sous peu une autre
affectation.
la sanw fla IOUVneUr Richard
00
Lf Gouverneur de la Martinique a subi une
nouvelle opération. On a réussi à extraire une
balle qui s'était logée près de la colonne verté-
brale et qui n' avait pu être enlevée.
UN DUEL
A la suite de l'interview de M. Ernest
Outrey, dans la Liberté, et de sa violente
intervention à la tribune de la Chambre,
contre M. Octave Homberg, celui-ci, dans le
journal dont il est le principal actionnaire,
a publié un véhément article contre le dé-
puté de la Cochinchine. Il le traite de men-
teur, de malappris, de félon et insinue que
M. Ernest Outrey, député, nouveau riche
dont la fortune subite a troublé la cervelle,
aurait eu des participations financières dans
des affaires suspectes.
On nous apprend que M. Ernest Outrey,
ému de ces attaques qui, si elles étaient jus-
tifiées, risqueraient d'entacher son honora-
bilité, a envoyé ses témoins à M. Octave
Homberg.
Dépêches de l'Indochine
---0-0-
Commémoration
Sur le pont de papier de Iladong, près
de Hanoï, a eu lieu sons les auspices du
Souvenir Français, la cérémonie commé-
morative de la mort du commandant Henri
Rivière.
Le cours du riz
--0-0-
SAIGON
27 mai
(les 1.000 kilos en piastres) 1
Riz nO 1, 25 0/0, brisures 112 20
Riz n° 2, 40 0/0, brisures. 106 70
Riz n° 2, 50 0/0, brisures 101 70
Brisures nOg 1 et 2 86 50
Brisures nOIl 3 et 4 ,.,. ,.,. 74))
Farines. , 30 80
Paddy Vinh-Long 61 50
Patidy Go-Cong 64 »
Paddy Baixau 63 50
Paddy Bac-Lieu 64 50
Coprah (les 100 kilos) 17 75
(Par dépêche Indopacili.)
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 28 mai 1926 le taux ofnciot rte la
piastre à Saïgon était de 16 fr. 75.
TAUX DE LA ROtJPŒ
0
A la date du 28 mai 1926 le taux officiel de la
roupie, dans l'Inde, était de 10 fr. 60.
A la cOlDmission des colonies
-0-0--
A
M. Outrey est un homme tenace.
Ricti ne le rebute. Jeudi la Cham-
bre avait ajourné son interpellation
sur l'affaire Varemte. Mais notre interpel-
lâteur ne se découragea pas. Puisque la tri-
bune publique lui restait interdite, la Com-
mission des colonies lui restait. Et il obtint
de M. Diagtte que celle-ci fût convoquée à
l'effet d'entendre le discours qui n'avait pu
être prononcé.
A vrai dire M. Outrey aurait pu épargner
à ses collègues le dérangement et cette perte
de temps. Il serait bon, soit dit en passant,
que ceite Commission cessât de se plier aux
caprices et aux inventions saugrenues d'un
de ses membres, quand bien même celui-ci
compterait parmi les plus agités. Un certain
nombre de parlementaires ont mieux à faire
que d'employer deux heures à écouter la lec-
ture d'articles qu'ils avaient déjà eu l'occa-
sion de voir dans les journaux.
M. Outrey d'ailleurs eut le succès qu'il
méritait. Il ne recueillit que l'approbation
moitié ironique, moitié sérieuse du corttmu-»
niste Berthon.
Au bout d'un quart d'heure, la plupart1
des membres avaient pris la fuite, fatigués
de ces rabâchages sans consistance, ou de ces
thèses incohérentes et contradictoires. A en-
tendre certains arguments on se prenait à re-
gretter qu'ils n'aient pas été produits à la
tribune car ils auraient démontré la fuérilité
des attaques dont Varemte est l'objet. Ce-
pendant quelques commissaires jugèrent bon
de lui répondre sur certains points et de re-
lever les erreurs les plus grossières.
M. Diagne, notamment, ri cul pas de
peine à montrer combien était travestie la
vérité en ce qui touche le règlement de la
succession de l'empcrlur d'A nnam, affaire
qui fut négociée non par Varenne, mais par
M. Monguillot, gouverneur général par in-
terim. M. Angoulvant protesta contre la fa-
çon dont étaient rapportés certains propos
tenus à la fin d'un déjeuner.
Il ne restait plus grancCchose de ce ré-
quisitoire établi sur des erreurs et des défoT.
mations conscientes ou non de la réalité,
quand je fris la parole pour dire qu'en de-
mandant 1 ajournement sine die de l'interpel-
lation de M. Outrey, nous n'avions pas en-
tendu écarter un débat que nous jugeons né-
cessaire mais qui ne peut veltir utilement à
propos d'une affaire inexistante. Il faut que
le Parlement se préoccupe de l'Indochine,
mais il ne faut pas que le débat soit rapetissé
à la taille de certains adversaires de Va-
renne.
Si M. Outrey s'est retiré satisfait de l'ac-
cueil qu'il refut vendredi à la Commission
des colonies, c'est qu'il est un sage et sait
se contenter de peu.
Henry Fontanier,
Utputô du Cantal.
Au Conseil d'État
--0-0--
Rejet de la requête du Comité de Défense
des Fonctionnaires de l'A. O. F.
Le Conseil, considérant! que le décret du
16 octobre 1014 n'a pas lixé le taux des
indemnités ainsi prévues et qu'il n'a pas
défini les conditions mises à leur actif aux
différentes catégories de -fonctionnaires ;
qu'il suit de lit que par l'art. 93 de l'arrêté
attaqué, le gouverneur général de l'A.O.F
tenant compte des conditions particulières
à chacun de ces personnels, a pu valable-
ment fixer à des taux différents les indem-
nités pour charges de famille attribuées au
personnel des cadres des commis supé-
rieurs, en distinguant entre le personnel
d'origine européenne et le personnel origi-
naire de l'A. O. F. ou de l'A. E. F. sans
que sa réglementation ait perdu le carac-
tère d'une généralité que le décret du 16
octobre 1914 a eu en vue.
Considérant que si, par l'art. 140 de l'ar-
rêté attaqué le gouverneur général de l'A.
O. F. a assimilé, il titre transitoire aux
fonctionnaires et agents d'origine européen-
ncne des fonctionnaires, employés et agents
originaires de l'A.O.F. ou de l'À.E.F. admis
dans un cadre commun supérieur antérieu-
rement au 1er avril 1921, compte tenu de
certaines conditions spéciales se rattachant
à l'origine où à la résidence de la famille
des fonctionnaires, des services militaires
rendus par eux ou des diplômes universi-
taires qu'ils ont ipu obtenir, il résulte de
ce qui - précède qu'une telle disposition,
prise dans un intérêt général et sans con-
sidération de personnes, n'excède pas les
pouvoirs attribués aux gouverneurs géné-
raux par le décret du 16 octobre 1914.
Tels sont les motifs, pour lesquels le Con-
seil d'Etat a rejeté la requête que le Co-
mité de Défense des Fonctionnaires de l'A.
O. F. avait introduite A l'effet de faire an.
nuler ururirrété en date du 17 mai 1923 ipar
lequel le gouverneur général de la colonie
a réglementé la solde et les allocations ac-
cessoires des intéressés.
---
LA FRANCE ET L'ISLAM
-
recevoir, M. El Hadj ben Ali Otmnne. mn-
mhout de In znouïa de Tolgn, qui se trouve dans
J'onsis des Zihan nux environs d<^ Riskrn.
De tout temps, le chef de la znouïa de Tolga
a fait preuve du plus grand loyalisme vis-îi-vls
de la France, et ses rapports avec le bureau
arabe de Biskra étaient des plus courtois. Avec
la famille ben (Jann. M. El Hadj ben AU Ot-
mane. ressens de plus en plus les liens ontre
la France et ses sujets musulmans.
A LA CHAMBRE
DEBATS
Adresse aux soldats du Maroc
Après avoir longuement discuté une in-
terpellation. sur la non-réintégrution des
cheminots révoqués au cours des grèves de
1920, la Chambre a eu à se prononcer sur
la motion suivante de M. le général Gilrod,
président de lu Commission de l'armée.
« La Chambre des Députés, saluant avec
joie la nouvelle de 1-a victoire au Maroc,
adresse son hommage reconnaissant à tous
ceux qui ont contribué à l'heureuse issue
d'une campagne difficile et pénible ; elle
s'incline avec respect devant les deuils
qui l'ont marquée ; elle envoie à nos trou-
pes vaillantes ainsi qu'à leurs chefs, l'ex-
pression de sa reconnaissance et de son
admiration, et elle proclame que l'armée du
Maroc a bien mérité de la Patrie. »
Cette motion déposée la veille sur le bu-
reau de la Chambre fut, suivant le règle-
ment, renvoyée à la Commission de l'ar-
mée et c'est M. Ricolfl qui fut chargé de la
rapporter à l'assemblée.
M. André Berthon profita de cette cir-
constance pour prononcer des paroles inu-
tiles qui obligèrent le ministre de la Guerre
à intervenir.
Cette motion, déclare M. PainJevé, au
milieu des applaudissements aurait dû ras-
sembler l'unanimité des membres de cette
Chambre.
Le Gouvernement est tout prêt à s'expli-
quer sur les accusations auxquelles a
donné lieu toute la campagne du Maroc et
sur les exagérations de nos pertes. Il
s'étonne que ceux qui étaient si presses
d'interpeller lorsqu'ils escomptaient un
échec gardent, nu jourd'hui le silence.
A la majorité de Mf> voix contre 31, sur
476 votants, la motion es.t. adoptée.
DANS LES COMMISSIONS
A la Commission de l'armée
La Commission de l'Armée c'est réunie
hier, à 16 heures, sous la présidence de
M. le général Girod.
Elle a ad >pté à l'unanimité une motion de
félicitations aux troupes du Maroc pour la
victoiro qu'elles viennent de remporter.
.,.
L'interpellation Outrey
ee
On sait que l'imerpellation de M. Ernest
Outrey sur la situation de l'Indochine a été ren-
voyée à la suite, c'est-à-dire aux calendes grec-
ques.
Voici la liste des députés des colonies qui
ont voté le renvoi à la demande de M. Léon
Perrier, ministre des Colonies :
MM. :
Brunet et Gasparin (Réunion) ;
Diagne (Sénégal) ;
Candace et Jean François (Guadeloupe) ;
Angoulvant (Inde Française) ;
Delmoot et Victor Sévere (Martinique).
Plus les six députés d'Algérie :
M. Eugène Lautier (Guyane) était en congé;
M. Ernest Outrey seul. a voté sa proposi-
tion.
On voit l'autorité dont jouit M. Emest Ou-
trey.
tre La situation de l'Indochine est donc bonne
aux yeux des députés coloniaux.
MM. Daladier et André Hesse, anciens
membres des Colonies, ont soutenu leur succes-
seur.
A la Commission de 1"lllérie,
des Coloflies et des Protectorats
--00--
La Commission dans sa dernière réunion a
décidé d'examiner sans retard le projet de re-
nouvellement du privilège de la Banque de
l'Afrique occidentale.
Une Sous-Commission a été chargée de for-
muler les observations à présenter ou les réser-
ves à faire à la prochaine réunion de la Com-
mission.
Le texte du projet de renouvellement ayant
été établi en conformité des nouveaux statuts
adoptés par le Parlement pour la Banque de
Madagascar le travail de la Sous-Commis-
sion -va être très réduit.
Les observations présentées feront sans doute
état, comme pour Madagascar, de la création
à côte de la Banque de l'Afrique Occidentale,
d'un organisme bancaire de Crédit agricole de-
vant être un nouveau stimulant à la producti-
vité de nos colonies de l'Ouest africain.
*
t •
Sur la question de « la situation de l'indo-
chine » inscrite à l'ordre du jour, la Commis-
sion a dû subir un long réquisitoire de M. Er-
nest Outrey contre M. le Gouverneur Général
Varenne et certains hauts fonctionnaires Indo-
chinois.
Le député de Cochinchine s'est répandu aussi
en critiques contre la nouvelle convention pas-
sée il y a quelques mois entre M. Monguillot,
Gouverneur Général et le jeune Empereur
d' Annam. Des dispositions nouvelles concer-
nant l'exercice du pouvoir durant sa - minorité
ayant modifié le texte des accords de 1884 figu-
rant dans cette convention.
Après les observations formulées par M.
Berthon et notre excellent collaborateur M.
Fontanier, M. Diagne, avec une parfaite net-
teté. a prouvé à la Commission, combien les
affirmations de M. Ernest Outrey étaient erron-
nées et controuvées par les faits.
Sur sa proposition, la Commission à l'una-
nimité moins une voix celle de M. Ou-
trey a décidé de passer à « l'ordre du
jour ».
f
Un météore
Au cercle du fascio de Tripoli, conte un
journaliste Parisien, un imprudent cria :
Tunisia a noif Le Duce bondit sur l'estrade
et somma l'interrupteur de quitter la salle :
le ne tolèrerai pas, dit-il, qu'on soulève cette
question.
Cependant, M. Balbo, ministre des Tra-
vaux publics d'Italie, compagnon de route
du dictateur tJt, fait remarquer Le Temps,
« son confident J, le quittait à Tripoli pour
gagner Tunis par les airs. « Les règles inter-
nationales, ajoute notre confrère, exigeaient
une autorisation préalable du gouvernement
tunisien. M. Balbo omit cette formalité et
négligea de déférer à l'invitation du Capi-
taine du port de la Goulette qui prétendait
connaitre le nom et l'adresse de l'hydravion
et du passager tombés du ciel. M. Balbo vint
ensuite à Tunis, appela à lu; la colonie ita-
lienne et s'en alla, sans signaler autrement
sa présence au représentant de la France et
au bey. » -
Si l'on rapproche l'attitude de M. Mus-
solini au cercle fasciste de Tripoli, des fa-
çons d'agir de M. Balbo à Tunis, on reste
perplexe.
« La Tunisie à nous », clame à Tripoli
un de ces conquérants verbaux comme il en
foisonne par le monde.
« Je ne tolèrerai pas qu'on soulève cette
question - réplique aussitôt le Duce. Mais à
Tunis, son « confident 9 fait comme s'il était
chez lui. On aime à croire que dès son re-
tour à Rome, il a été mis au pain sec et à
l'huile de ricin par le dictateur, qui ne plai-
sante pas avec la discipline.
Quant aux Italiens de la Régence, qui ne
demandent qu'à travailler en paix et en toute
fraternité avec lesofrinçais, ils eussent pré-
féré qu'il leur tombât du ciel un ministre
plus-soucieux des convenances, encore que
beaucoup se fussent fort bien passés d'un
aussi intempestif météore.
Et quant à nous, nous pensons que ce
Balbo aérien s'est conduit comme un imper-
tinent, qui mériterait une leçon. Et la France,
que mérite-t elle?
Par un prodige de clairvoyance, d'énergie,
de persévérance, nous avons construit au
delà des mers, pendant que d'autres se croi-
saient les bras, un merveilleux domaine
colonial, encore humilie de notre sang.
Pas un jour ne se passe que l'étranger ne
profite du vin de nos vignes, des fibres de
nos alfas, du riz de nos rizières, des phos-
phates de nos mines.
Mais ce n est encore rien ! Qu'aurait pesé
la Tripolitaine, qu'aurait peut-être pesé
l'Empire anglais si Ahd-cl- K rim, réllsis-
sant sa première agression, avait soulevé tout
le Maroc, et, partant de là, tout l'Islam?
Harrassés de la lutte titanesque de la grande
guerre nous avons encore rîrt jeter au feu des
batailles des vies mille fois précieuses et des
milliards ! Certes, nous avons surtput dé-
fendu notre patrimoine mais, en fait, nous
avons sauvé toute une civilisation.
La France, que tnt:rite-t-eHe?
R. B. de Laromiguière
Le voyage de M. Steeg
00
M. Steeg a reçu le 29 mai, devant l'his-
torique zaoui des Chorfas de Berkaout, près
d'Amjor, à l'endroit même où débuta, le 15
avril 1925, la guerre rifaine, la soumission
de toutes les tribus des Beni Zeroual.
Autour de M. Steeg et du général Muuoin
se groupaient le général Chambrun, le co-
lonel Noguès.
Cette soumission immense t-t spontanée
met la France à la frontière de la zo-te que
lui assignait dans cette région l'accord d'Al-
césiras de 191'1.
- M. Steeg, au milieu de la foule accourue,
a pris la parole et félicité les tribus de leur
retour à l'obéissance. Il a annoncé Olle la
France généreuse oubliera leurs égarements
et collaborera avec les tribus a la nat.:.
L'illustre chéri f Sidi Mohamed berkaoui.
l'a remercié alors au nom de tous ¡,'S nou-
veaux soumis et a exprimé leur joie.
.,. -
L'AVIATION COLONIALE
Le raid Rirschauer
L'ingénieur-aviateur Hirschauer, qui ef-
fectue en avion un voyage autour d>î la
Méditerranée, est arrivé à l'aérodrome de
Casablanca.
Après util séjour de quelques heures, au
cours desqiW-Mes il a éfé rc<;u par le Comité
de l'Aéro-Clul) du Maroc, l'aviateur a re-
pris son vtil dans la direction de ï
Parti de Fez vendredi dernier a 7 h. 30,
l'ingénieur Hirschauer a atterri et eou:1é
à nucrsif. Reparti pour Ornn le len-
demain matin 1 7 heures, il y arriva a.
9 h. 15 ; il se rendit ensuite a Alger, où il
est arrivé hier dans d'excellentes condi-
tions.
Du Cap à Londres
Les quatre aéroplanes militaires britan.
niques qui ont accompli la randonnée Le
Coire-Le Cap et retour sont repartis hier
matin de lleliopolis l't. ont atterri à 8 heures
55 à Aboutir, où ils doivent être munis de
flotteurs avant d'entreprendre le voyage
Egypte-Londres.
A Bizerte
Le vice-amiral Dumcsm: inspecteur gé-
néral des forces maritimes de la Méditer-
ranée, a effectué en hvrtrnvion, ki traversée
Raint-Rnnhaël-Hizerte, en vue de l'insrpec-
tion du W arrondissement maritime.
Il était accompagné de son aide de camp,
le capitaine de corvette Collinei,
La production de la quinine
en Afrique Occidentale Française
-00-
Une enquête vient d'être effectuée dans les
différentes colonies en vue de déterminer celles
de nos possessions susceptibles de concourir &
l' approvisionnement de la France en quinine eb.
dans lesquelles pourraient être multipliés ae.
arbres à quinquina. On sait, en eftet, que notre>
pays qwi utilise chaque année environ 750 ton-
nes d'écorce de quinquina, est tributaire, pouf*
ses achats, de l'Inde, de f Amérique du Sud
et surtout de Java, qui fournit 90 de la pro-
duction mondiale.
En Afrique Occidentale Française, des ten-
tatives de culture d' arbres à quinquina ont bien
été faites, mais elles sont restées isolées et n'ont
pas donné de résultats pratiques. De nouveaux
essais devraient donc être entrepris d'une façon
méthodique, dans les colonies du groupe qui
paraissent les plus favorables à r acclimatement
des espèces, notamment en Guinée Française et
en Côte d'Ivoire, dans les régions montagneuses
du Fouta-Djallon qui limitent au nord la Ré-
publique de Libéria. On rencontre là des con-
ditions qui permettent d'envisager la culture des
espèces à haute teneur en quinine, pour l' extrac-
tion de l'alcaloïde pur ou de ses sels.
u On pourrait également tenter l'introduction
d'espèces moins exigeantes quant aux conditions
du milieu. dans les régions à climat équatorial
de la Côte d'lvoire et du Dahomey, à faible
altitude, mais à pluviométrie abondante et bien
répartie sur l' ensemble de l' année. Les écorces
obtenues seraient peut-être moins riches en qui-
nine, mais ce défaut serait compensé par une
teneur plus forte en alcaloïdes totaux.
Il est à souhaiter que ces essais, appuyés sur
les résultats déjà enregistrés dans d'autres colo-
nies comme la Réunion et l'Indochine, soient
entrepris le plus rapidement possible en Afri-
que Occidentale Française.
8.8
Un essai de colonisation
en Nouvelle-Calédonie
---0.0--
Le Louqsor, des Messageries Maritimes,
arrivé à Nouméa le 13 mars a amené
comme nous l'indiquions un nouveau con-
tingent de colons, venant du Nord de la
France. Ceux-ci appartenaient à trois
groupements différeïJs.
1° Trente personnes de la Coopérative
Mutuelle (le Colonisation Nôo-Caldaonienne
dont 8fi membres étaient arrivés en jan-
vier ; sept personnes uiit envisagé leur dé-
mission de cette coopérative et leur consti-
tution est 11:1 !,- .tn't'au grouivuient.
Six ; unes du groupe de l'Union
Coopérative niennr dont deux délégués officiels de ce
groupement venarut en mission d'études.
MM. Leroy, vice-président et Michel, ingé-
nieur agricole.
Ce groupement est le plus important de
ceux déiii constitués et réunit 130 sociétai-
res. Le Président, M. Iiossuet, attendait ré-
eeption d'un càlili- pour procéder Ú l'embar-
quement de 177n,ion ù bord de VAntinoils
qui devait quitter Marseille le 25 niai. Cet
crnbarquclIwlIt. ne devait avoir lieu que si
les nouvelles de la mission dont il eçt, ques-
tion précédemment t'ltlif'llit bonnes.
Le but principal de la mission de \I-
Leroy et Michel était la recherche d'une
étendue de terre suffisante pour l'instnlla-
tion de leurs sociétaires.
3° Le Groupement Cotonnier iSéo-Calé-
soit 27 travailleurs.
Cette société comportait des représen-
tant de nombreux corps_ de métier dont
sep.!, agriculteurs, des menuisiers, l'hénis.
tes, charpentiers, plombiers, zingueurs,
boulangers, charcutiers, bouchers, etc. Ils
ont apporté avec eux un important matériel
agricole et industriel. Le matériel agricole
1 devrait fonctionner au moyen- de la trac-
tion animale.
Les 27 travailleurs et leurs familles de-
vraient s'installer sur un domaine de .i;:JQ
hectares situé à la Onainén.ie, limitrophe
avec les propriétés Brun, 1 ).\(lIllhl'l. et
Jeannin.
Tous ce.s colons ont été reçus à leur ar-
rivée par le (ïoiiverneur entouré de ses
chefs de service. Ils se sont déterminés à
partir à la suile dos conférences que M.
La n g, ancien maire de Nouméa a faites
dans plusieurs villes de la métropole.
On annonce que Grenoble, Limoges et
Toulouse ont, chacune une, société de colo-
nisation en formation pour la Nouvelle-
Calédonie. C.e-lle de Toulouse serait mémo
formée et comprendrait 100 personnes.
Dès le 21 mars, les membres du Groupe,
ment Cotonnier Sïro-Calédnnien on! décidé
d'un commun accord la dissolution de la
Société pour les motifs suivants.
Dès leur contact avec !a terre Calédo-
nienne et en présence de la réalité ils ont
constaté que les renseignements qui leur
avaient été donnés n'élaienl pas exacls. Ils
ont déclaré que la colonisation en Nou-
velle-Calédonie par la coopération est im-
possible et est. même une utopie en raison
de la conl'mura'tion des propriété calédo-
niennes trop petites, accidentées el l'insuf-
fisance de plaines.
11 .leur avait été également assuré qu'a,no
périoil-e d'attente de dix mois d'installation
sur une propriété ait suffisante pour avoir
les revenus nécessaires pouvant assurer
l'existence de chacun. Ce renseignement
étant inexact, le groupement- s(> heurtai?. I;\
.une impossibilité ; le capital de la Société
n'aurait, pu être engagé assurer l'exis-
tence des coopérateurs.
Los bases sur lesquelles le groupement
avait été fondé eu France n'existant plus,
la dissolution, s'imposait.
Mes le 2'» mars, le Groupement Cotonnier
\éo-Calfilonien n'exislait plus.
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