Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-05-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 mai 1926 28 mai 1926
Description : 1926/05/28 (A27,N81). 1926/05/28 (A27,N81).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63971280
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
--JrtJ'l.-SEIYf"'E ANNEE. No 81
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YT,NIMUCJ>I SOIR, 28 MAI 192ti
il
Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES rumàftl Pâot LES ANNAUÇCdfLONlALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
VJWCLUSIVE BU^MJRNAL
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DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
Ké4»eliM et AtaiMitrtlira : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1" IWpbm : UHJYRI 41-17
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VII IWODM dut Ho* Im B. de poato et ah« Im priidpan Ubralirm
La politique coloniale au congrès socialiste
.,
La politique coloniale était à r ordre du jour
4u Congrès socialiste. mais elle y fut à peine
discutée.
Les Fédérations, à l'exception de celles de
Afrique du Nord (Algérie-71 unisie- Maroc).
t'avaient guère examiné cette question qui ne
présente, aux yeux de beaucoup, qu'un intérêt
limité.
Pour un grand nombre de socialistes, toute
fit politique coloniale se borne à une défense
de& indigènes dont les droits sont souvent mé-
connus par les Européens. Défendre les indi-
fènes, les protéger contre les exactions dont ils
feuvent être les victimes de la part de certains
lonctionnaires, est, sans aucun doute, une
préoccupation éminemment louable, mais elle
se suffit pas.
La colonisation pose d'autres problèmes qui
«e doivent pas laisser indifférent un grand parti
comme le parti socialiste qui aspire à prendre en
mains les destinées du pays. Malheureusement,
lies socialistes qui pensent ainsi ne sont pas en.
core fort nombreux. Ils sont excusables. Les
autres partis ne s' en préoccupent pas davantage
et n'ont pas pris la peine de formuler une doc-
frine coloniale, ils s'en remettent aux événe-
ments du soin de déterminer leur attitude en la
matière.
Le Congrès de Clermont-Ferrand n aborda
& question qu' au bout de trois jours de discus-
sion consacrés à la politique générale, à un mo-
ment où l'on pouvait considérer qu'il était ter-
miné. Les congressistes commençaient à être fa-
tigués, ils avaient entendu des discours pendant
rie longues heures, et ils jugeaient que cela suf-
Isait. Attssi les voyait-on déserter les séances.
D'autre part, des questions administratives
étaient encore à l'ordre du jour et exigeaient
me solution immédiate. Pour si court que fut
Ife temps consacré à leur examen, il était cepen-
dant tel qu'il occuperait quelques heures. De
laite qu'il ne resterait que quelques demi-heures
pour l' exposé de la question coloniale. C était
donc devant une assemblée en grande partie dé-
serte et inattentive, et d'une façon extrêmement
èifve, que vint la question.
Dans ces conditions, il était impossible d'éta-
Mir une discussion un peu ample et un peu ap-
profondie. Certes, les longs discours ne sont
jMùi toujours les meilleurs, mais encore convient-
a qu'on ait la possibilité d'en faire qui, sans
Jédaivner la concision, sans recourir aux dé-
veloppements inutiles, soient cependant assez
complets, aillent au fond des choses et ne se
contentent pas de ces généralités superficielles.
C'est pourquoi un certain nombre d'orateurs
qui s'étaient fait inscrire, demandèrent-ils que
Ton ajournât une discussion oui ne pouvait
s'établir dans des conditions satisfaisantes. Et
t'ayant pas eu gain de cause, préférèrent renon-
cer à la parole.
Seuls les reorésentants des colonies ou pro-
tectorats de r Afrique du Nord et des Antilles
vinrent exposer les doléances et les aspirations
des socialistes de leur pays.
M. Lagrosillière put, grâce à un concours
ftirttrit de circonstances, parler longuement des
Antilles, et notamment de la Martinique. Le
représentant du Maroc nous entretint de certains
faits relatifs à l' administration du maréchal
Lyautey et des fonctionnaires qui continuent ses
méthodes en dépit de la présence de M. Steeg.
Le Congrès l'applaudit et réprouva energique-
ment les méfaits qu'on venait de lui c iter.
M. Duran-Angliviel, qui était délégué de
Jh Fédération de Tunisie, ne limite pas ses
préoccupât ions au pays qu'il habite. Il exa-
mine le problème dans son ampleur et s'efforce
d'établir une doctrine coloniale à travers la-
quelle il examine les questions twii siennes. Il
ne se contenta donc pas de protester contre les
décrets de janvier 1926 qui restreignent la li-
berté de la presse, s'ils ne la suppriment pas,
et qui ont été déjà dénoncés par la Ligue des
Droits de l' Homme ; il procéda à un examen
rapide de la situation des indigènes et de leurs
rapports avec les Européens.
Quant à M. Cayron, délégué d'Alger, s'il
s' associe aux déclarations de son ami, M. Du-
ait-Angliviel, concernant Venseignement, les
mesures d'hygiène, les lois sociales en général,
J s'attache surtout à dénoncer la politique com-
muniste qui demande l'évacuation pure et sim-
ple des colonies. M. Cayron n'a pas - de peine
à démontrer que l'évacuation est une solution
simpliste qui ne résout rien. En outre, elle ne
aérait aucunement profitable aux indigènes qui
retomberaient sous la domination sans contrôle
de leurs anciens maitres, et l'orateur, sans nier
qu'il y ait encore beaucoup à faire dans cette
voie, n'en démontre pas moins les améliorations
sérieuses qui ont été apportées à leur sort.
M. Cayron expose aussi l'histoire du Sidi-
Ferruch que nos lecteurs connaissent, et de-
mande que le Gouvernement rapporte la circu-
laire qui leur interdit de se rendre en France.
Ces exposés furent malheureusement faits de-
vant un auditoire fort clairsemé, peu attentif, et
dont les préoccupations étaient ailleurs. Ils mé- I
niaient beaucoup mieux. Et les brefs discours
de MM. Cayron et Duran-Angliviel étaient
dignes d'un meilleur sort. Ils étaient intéressants
al ont éclairé sur l'Algérie et la Tunisie ceux
qui eurent le plaisir de les entendre.
Le Congrès ne vota pas de résolution géné-
rale, il se borna à accepter celles qui lui furent
Présentées et qui visaient surtout la situation de
Afrique du Nord.
La question sera donc reprise devant le pro-
chain Congrès. En 1927, doit se réfiiir a Lon-
dres un Congrès international qui n'aura d'antre
mission que -d'étudier ce problème. Mais il fau-
dra qu'auparavant, dans chaque pays, se tienne
une assemblée chagée Ac coordonner la doc-
trine coloniale.
Les études continuent en vue. de cette éven-
tualité. Les Anglais ont-déjà publiée à ce sujet
des monographies du plus grand intérêt où ils
examinent tous les problèmes qui se posent dans
chacune de leurs possessions : questions des
terres, questions du travail, relatiÕÕi: commer-
ciales. Lorsqu'ils auront réuni un assez grand
nombre de documents, ils essayeront de déga-
ger de l' ensemble des faits une doctrine d'en-
semble.
C'est là une excellente méthode et qui mérite
d'être imitée. Car commencer par énoncer une
doctrine pour, ensuite, y plier les faits devant
elle, c' est proprement mettre la charrue devant
les boeufs et tout à fait contraire à r esprit scien-
tifique.
Henry FontGllier,
J.,"Ulé du Cantal.
00 pour 1927
Les délégués financiers se sont réunis
pour commencer à étudier, en délégations
séparées, le budget que leur présentera l'ad.
ministration.
Dans les propositions qui vont être faites,
-les dépenses sont, ipar n.llppurt à IM6, aug-
mentées, en 1927, de :
1" Œuvres d'assistance et, en particulier,
upplicution de la loi sur les femmes en cou-
ches : (j millions 000.000 francs.
2° Traitements et allocations des fonc-
tionnaires : 13 millions :WO,OOO francs.
Indemnité algérienne aux cheminots :
11 millions.
t" Kntretien des routes nationales : 7 mil-
tions 600.000 francs.
5° Participation de la Colonie fi rentre-
tien des movires de FEtat : 2 millions rœ.uoo
francs.
0° Contribution aux charges militaires
de la métropole : 4,500.000 francs.
7° Service de '.l'emprunt : fi.300.000 francs.
Plus des augmentations dans les chapi-
tres divers du budget. Au itotaj : 70 millions
ma.oro francs, soif, en chiffres ronds, 80
miltions.
Pour équilibrer le 'budget, après avoir
tenu compte des plus-values scompcs,
l'administration ipfopose :
1° Impôts à prélever sur les droits d'en,
reliât remcnt : & millions.
2° Droits de mutation portés de 7 à 9
pour des immculifles au-dessous de 300.000
.francs, et ii 10 pour la partie supérieure
à 300.000 fmllCs : 18 millions M .006 francs.
3° ImjwMs sur les alcools (100 francs do
plus, soit 000 ifirancs, et 1.000 francs avec les
dwits d'octroi) : 3 .millions.
4° Impôts sur les cafés : 3 millions.
Au total 32 millions 800.000 frahes d'im-
pôts nouveaux.
iLe huclget extraordinaire est grossi de 25
millions par rapport à 192G :
1° Pour les travaux complémentaires de
chemins de for : 10 millions.
2° Pour les P. T. T., y compris la consti-
tution d'un fonds de roulement : 10 millions.
3° Pour l'assistance publique des indi-
gènes : 1 million.
40 Pour les travaux publics : 4 millions.
Ce (budget extraordinaire sera houclé en
recettes par :
1° .Excédent budgétaire de 1925 : 60 mil-
lions.
20 Décime spécialisé et impôt sur les al-
lumettes : 30 millions.
3° Compte provisionnel des bénéfices de
guerre : 10 millions.
4° Caisse des céréales (reliquat) : 6 mê-
lions.
5° Reliquat de l'emprunt de 1918 et solde
de la vente du domaine de l'Habra : 6 mil-
lions.
6° Emprunt de 17 millions.
QU'EST CECI? (bis)
00
Nous avons signalé dans les « Annales
Coloniales », du 10 mai, l'immobilisation
dans le port d'Alger du cargo anglais
Il Homeford », porteur de 400 tonnes de
dynamite non déclarées.
Notre information se terminait par cette
question :
« On se demande avec quelque inquié-
tude à qui et à quoi était destiné un tel
chargement de matière explosive? »
Or, l'un de nos confrères vient de pu-
blier ces lignes : 1
Ces renseignements (attendus d'Angle- 1
terre) sont actuellement parvenus. Le con-
sulat britannique, en effet, a communiqué
au Gouvernement général la réponse
transmise par Londres, aux termes de la-
quelle le chargement de dynamite trans-
porté par le Homelord ne serait nulle-
ment suspect.
La saisie du navire sera en consé-
quence prochainement levée et celui-ci
pourra reprendre la mer.
.Néanmoins, le capitaine encourt une
double contravention, de la part du ser-
vice des douanes d'abord et secondement
de la part de la police du port, pour défaut
de déclaration et violation des réglementa
concernant les matières explosibles.
Ces contraventions se résumeront en
amendes qui seront fixées par le tribunal
maritime.
Ce n'est qu'après ces mesures que le
navire sera libéré.
Soit ! Mais nous ne savons toujours pas
la destination du chargement clandestin
ni pourquoi U avait été dissimulé.
Ajourné sine die.
00
A
Il est arrivé hier soir sur le coup
de huit heures, à M. Ernest Ou-
trey, un des incidents les plus pé-
nibles de sa tumultueuse et bouillonnante
carrière politique.
Vous le voyez d'ici gesticulant et trépidant,
demandant avec Vautorité qu'on lui connaît,
la discussion immédiate de son interpellation
sur la situation de l'Indochine, la politique
d'Alexandre Varenne et les mouvements an-
namites.
Il s'agissait seulement de fixer la date et
AI. Ernest Outrey demandait la discussion
immédiate. Il a été soutenu car tel est le jeu
des partis horresco referens par un
communiste dissident, M. Ernest Lafoni et
par un communiste bon teint, M. Marcel
Cachin. Voilà qui va surprendre les lecteurs
bien pensants de M. de Kcrillis de l'Echo
de Paris, la plus récente irictime des méfaits
communistes.
Contre M. Ernest Outrey s est élevé, avec
vIgueur, M. Marius M oui et qui a trouvé le
problème trop grave pour être traité ab irato.
AI, Léon Perricr, toujours calme comme
tO/ympe, a répondu en quelques mots d'ac-
cord. avec M. Moutet ; il réclame le renvoi à
ta suite. Mais les manifestations annamites
ne l' émeuvent pas, car le ministre des Co-
lonies,, après les Annales Coloniales qui
ne cessent de le répéter, dit à peu près :
Jamais la situation de l'Indochine n'a
été plus prospère. Jamais dans l'efferves-
trence de tout l'Extrême-Orient, l'Indochine
n'a été aussi calme. L'intérêt de l'Indochine
est qu'on ajourne le débat; si grande hâte
que j'ai de le voir venir, j'estime que pour
la colonie, une discussion comme celle récla-
mée par M. Ernest Outrey est vaine et dan-
gereuse.
M. André liesse a, en termes excellents,
soutenu son ami Varenne et déclaré qu'il ne
laisserait pas faire sur le dos dit député du
Puy-de-Dôme une nouvelle affaire Sarrail.
De cette brève passe d'armes deux faits
d'importance médiocre ressortent. D'abord,
il y a des caisses et dedans des cadeaux of-
ferts par les indigènes à M. Varenne, pré-
tend M. Ernest Outrey, qui, lui, au cours
d'une longue carrière, n'a jamais rien reçu.
Le setond c'est que M. Ilomberg, spécu-
lateur et financier hardi, a do""é un dîner
auquel assistaient en même temps que le mi-
nistre des Colonies, les députés qui suivent,
tes inspirations. Il a, en termes violents, il
y a deux mois, critiqué l'œlwre de M. Va-
renne en Indochine. Il y a huit jours, il a
reconnu son erreur et a fait son mea culpa.
Dont acte.
Mais sur ceci comme sur l'ensemble du dé-
bat, des points d'interrogation subsistent.
Nul doute que les polémiques qui vont venir
n éclair ci s sent la situation.
Et le débat fut ajourné sine die.
Marcel Ruedel
DÉCULOTTÉ !
Notre jeune confrère Pierre Audibert, avec
des pudeurs de vierge, a commencé hier l'opé-
ration annoncée, il y a dix jours, sur M. Co-
gnacq.
Mais nous sommes loin du déculottage défi-
nitif. C'est à peine si M. Audibert a fait sau-
ter dans Paris-Soir un bouton du pantalon.
Il raconte une proposition d'achat de ;livres
de médecine par le docteur Cognacq, offre qui
ne s'est jamais réalisée. Tout le monde colonial
à Paris et à Saigon connaît cette histoire.
Le brillant polémiste est un délicat et il mé-
nage ses effets. On dit, en effet, qu'il a de for-
midables dossiers sur les conditions imposées
par le docteur Cognacq aux candidats indigènes
de 1" Ecole de Médecine de Saigon. et aussi
sur la façon dont fonctionnent en Cochinchine
les tripots indigènes clandestins.
Une adresse à M. Varenne
00
Le Comité de la section de Cochinchine de
la Ligue des Droits de l'Homme et du Ci-
toyen, s'est réuni le 19 avril.
A l'unanimité des membres présents, le
Comité reprenant le vœu formulé lors de l'as-
semblée générale, rédige le télégramme sui-
vant au Gouverneur Général Alexandre Va-
renne :
La section cochinchinotse de la Ligue des
Droits de VHomme et du Citoyen J réunie en
assemblée générale assure le Gouverneur Gé-
néral Varenne de son entier dévouement, lui
fait confiance pour la continuation de sa po-
litique républicaine et démocratique de rap-
prochement frallco-annamite en Indochine.
EN L'HONNEUR DU SULTAN
S. M. Je sultan du Maroc devant être proohnl-
nement l'hôte de Paris, les anciens des troupes
marocaines tiendront A lui rendre }t'. honneurs.
Ils sont invités A envoyer leur adresse à M.
Pcrrigault, 3, rue de l'Essai, Paris (W), qui
envisage la création d'une amicale.
I.
TAUX DE LA PIASTRE
0
A la date du 27 mai 1926, le taux officiel de
ta piastre à SMgOn était de 17 fr.
TAUX DE LA aOUPlB
0
A la date du 87 m81 1918, le taux officiel de
ta roupie dans l'Inde était de 10 fr. 70.
1 A LrA CHAMBRE
DEBATS
Pour au journée de rentrée, la Chumbre
u eu d'abord à lixer son oïdie du jour.
Au préalable, eile a été saisie d'une mo-
tion de M. Girod, avec demande de discus-
sion immédiate, tendant à rendre hommage
uux. soldats dont le dévouement a permis
d'obtenir la paix au Maroc.
M. le Président a associé la Chambre à
l'honunagc adressé à (iios valeureux sol-
data au milieu des applaudissements de
l'assemblée.
M. Driand, président du Cunseil, ministre
des Affaires Etrangères, a également asso-
cié le lluu'vvmenient aux sentiments expri-
mée.
Lu motion a été renvoyée à la Commis-
sion de l'Armée.
Lo Président de la Chambre a ensuite
donné lecture des demandes d'interpella-
tion. Il y en avait 20 parmi lesquelles les
interpellations de M. Adolphe Girod sur les
faits odieux du « Sidi Ferruch »».
De M. Itoriul sur la mort de 25 travail-
leurs Jiord-africains à bord du vapeur Sidi-
t'firrttch et sur la réglementation, par la
circulaire du 10 septembre 1921, de l'exode
des travailleurs algériens en France ;
Ue M. Ilenry Fontanier sur les condi-
tions dans lesquelles l'autorité mili-
taire a procède, le 20 avril dernier, à Ca-
sabluncti, à l'arrestation de plusieurs mili-
tants socialistes et syndicalistes ;
De M. Doriot sur lu rupture fies pourpar-
lers de paix au Maroc ;
De M. Ernest Lafont sur la rupture des
pourparlers de paix d'Oudjda ;
De M. Henaudel sur la situa lion au Ma-
roc et sur les négociations engagées avec
ri'.siia'jiie <>n vue de la paix aveé le II if ;
De M. Ilaranton sur les décrets du Rési-
dcnt général Saint, supprimant les libertés
de la presse et de réunion publique en
Tunisie ;
De M. Gu" de Montiou sur la manière
dont le Gouvernement poursuit le règle-
ment de la question du Rif ;
De M. Ernest Outrey : 1° sur l'action né-
faste, en Indo-Chine, du Gouverneur géné-
ral Alexandre Varenno ; 2° sur la viola-
tion, à l'instigation et sur les conseils de
révolutionnaires et d'agitateurs annamites,
du Trnité de Protectorat fmnco-nnnamite
de ISM,ct. sur la spoliation don.t a été l'objet
le jeune roi d'Annam, un enfant de douze
nns, par la signature de la convention du
to novembre 1925 qui cJève nu jeune sou-
verain les prérogatives royales ;
.ne M. Edouard de XVarrcn sur la poli-
tique coloniale suivie en Indo-Chine et les
répercussions qu'ejtn peut avoir dans toute
la France d'Outre-mer ;
De M. Voilin sur les sanctions adminis-
tratives prises a la suite du procès Bardez
ainsi que sur la politique indigène en Indo-
Chine.
Après une longue discussion, la Chambre
par 320 voix contre 209, et après que M.
Aristide liiviund cul posé la question de
comliaiice, a décidé d'ajourner le d,"'lHJt sur
,!a situation financière.
Puis, lorsque la Chambre eut repoussé
la fixation à mardi, du débat sur la réforme
électorale, M. Ernest Outrey demanda à la
Chambre d'ordonner dans un délai très
- court, son interpellation sur les actes qu'il
reproche à M. Alexandre Varenne, Gou-
verneur général de l'Indochine.
Il fut violent, mais à différentes reprises
il eut à subir les sarcasmes de ses col-
lègues de gauche qui ne lui ménagèrent
pas les répliques cinglantcs.
Il Tous les partis, déclara M. Outrey, doi-
vent désirer connaître ce qui s'est passé en
Indochine depuis l'arrivée du Gouverneur
Général Varenne. Est-il admissible que
pour diriger une grande colonie, on s'ins-
pire des indications de révolutionnaires
condamnés à mort et graciés et d'agita-
leurs dangereux ? Est-il tolérahle qu'on y
laisse tenir des réunions publiques prési-
dées par des fonctionnaires, qu'on v laisse
inscrire sur les tableaux noirs des écoles
les mots « «A bas la France 1 Vive le
socialiste Varemwi 1 »
M. Marcel Cachin - Et votre ami Octave
llomberg ?
M. Ernest Outrey. M. Homberg avait
signalé fin ministre des Colonies le dnn-
ger qu'il y avait à laisser M Varenne au
Gouvernement générail de l'Indochine.
Il a changé d'avis maintenant, c'est pos-
eiJile.
Mais les principes des socialistes en ana-
tière de colonisation sont connus : ils sont
pour le mandat international. On ne 'peut
laisser au Gouvernement général de l'Indo-
chine un homme qui veut transformer cette
colonie en pays à mandat.
M. Moutet, député socialiste du Rhône, ré- j
pond au député de Cochinchine.
Il déclare qu'auteur (l'une l'interpellation
sm' la politique coloniale, il considérerait
comme indigne d'en demander la jonction à
celle de M. Outrey.
tj' libéraljftme humain dont s'inspire la
politique de M. Varenne peut n'être pas du
goût de certains Ihomm('s qui déshonorent
là-bas la France au lieu de la faire aimer.
J,cs agitateurs que dénonce M. Outrey on!
-été poursuivis pour avoir dénoncé les abus
et les méfaits abominables commis par des
gens qui sont revenus d'Indochine sans
honnwnr, mais non sans proots.
Le problème colonial est une question trop
haute pour qu'on le traite dans une atmos-
phère de polémique personnelle.
Il demande donc l ajoumoment, du débat.
C'est, ensuite le ministre des Colonies qui
vient demander le renvoi ii la suiito de l'in-
terpellation de M. Outrey et qui en donne
les raisons.
M. Léon Perrier. Ln. camipagne (menée
contre M. Varenne a élé désavouée par tous
ceux que préoccupe l'avenir de l'fnrlochine.
Jamais rtndoehine n'a été plus calme et
plus prospère.
Essayer d'ntteindre en ce moment son
Gouverneur générai n'est pas une œuvre
bunnc ; les intérêts du 'P"Yt; commandent le
renvoi de l'interpellation à la suite.
A son tour, M. Ernest Luffonl, auteur
d'une interpellation sur la situation de
l'Indo.'hine, déela"c avoir été frappé du
mot » s;wtmtion » employé par M. Outrey.
Il est tout prêt à parler des spoliations dont
l'fndoehirw a pu ètre le théâtre et des bri-
mades et violences dont ont été victimes
les indigènes d'Indochine pendant une cer-
taine période.
Il étudiera volontiers ce régime de spo-
liation et aussi d'assassinat.
Le débat n'est redouté pur personne ; il
est oui cm ment désiré par quelques-uns
Qu'on discute tout, même le régime élec-
toral de l'Indochine ! (Vils applaudisse-
ments)
Il conclut en demandant la jonction de
son interpellation à celle de M. Outrey.
(Al'IJlaw/Issl'm(',,'s à l'extrême yaudw,)
M. André liesse croit devoir rappeler
que c'est lui qui, comme Ministre des Colo-
nies, a nommé M. Varenne au Gouverne-
ment Général 41e l'Indochine. Il pense,
comme le Ministre actuel, que le débat de-
mandé doit être écarté, car il ne peut ad-
mettre qu'on fasse aux dépens de l'Indu-
chine, de l'uffaire -\'¡U'(' Il Ill', une nouvelle
affaire Sarrail.
"Iwmlteh'. de M. Varenne est au-dessus
de tout soupçon.
M. Outrey. - Ouvrez les caisses.
M. André Hrsse déclare que M. Varenne
n'a fuit qu'appliquer leis instructions qu'il
avait reçues de lui-même h son départ :
politique d'association, de culluhomlion.
Est-ce la peine de fl'iol'e passer aux jeunes
annamites îles examens et de leur accorder
des diplômes, si 011 leur ferme l'accès de
tous les emploi*; ?
Il n'y a pas antinomie comme on l'a pré-
tendu entre l'élétijent indigène et l'élément
fotoninl, car les grands industriels d'Indo-
chine ont désavoué la campagne menée
contre M. Varenne.
M. Marcel Cac/Ii" se déclare partisan
d'une discussion aussi rapprochée que pos-
sible. Il trouve très habile de la part du
Gouvernement, représentant la grande
bourgeoisie d'avoir nommé en Indochine
un représentant des idées socialistes : la
preuve, c'est que les capitalistes, comme
M. Octave Homberg, se rallient, à la politi-
que suivie par M. Alexandre. Varenne !
Sur tous ces pointe des explications sont
indispensables.
Le renvoi à la suite de l'interpellation
mis aux \'oix ('sI ndopté plH' :I:?;-) voix con-
tre 191.
.Pllis, une interpellation de M. Adolphe
Girod sur les incidents du Sidi-Fcrruch
est. fixée au 18 juin, d'accord avec M. le
Ministre de la .lustice. A la même date, est
fixée une interpellation de M. Moutet, sur
les affaires tunisiennes.
Enfin la date du 11 juin est fixée pour la
discussion de l'interpellation ide M..Henau-
del sur les événements du Maroc et lu
séance est levée à 20 h. 25.
PROJETS DE LOI
Le :Gouvcrnement vient de déposer :
1° l'n projet de loi tendant à modifier
pour la Martinique l'article .i-'j'7" paragraphe
t). du Cod( pénal, en vue de classer le ma-
raudage dans la catégorie des délits punis
de peines correctionme.'lles.
2° l'n projet, de loi ayant pour objet de
modiiier la loi du 28 juillet. 1 désignant,
l'établissement dit, « camp central » ù l'Ile
Non 'Nouvelle-Calédonie) coainne lieu de
déportation simple.
QUESTIONS ECRITES
Le tour de départ pour les T. O. E.
A/. Hune liirltarrf, député, demande à M. !•>
rrtinistre de la Guerre si un sous-officier ayant
accompli son temps de séjour 'aux théâtre*
d'opérations extérieurs doit, du fait de sa pro-
motion <01111110 officier, être inscrit sur la liste
1> de son corps (ofliciers ayant déjA accompli
leur séjour normal au\ T. O. ^Owslion tin
20 avril '!l2).) ,..
n,I/'OUS,?, - I.e sous-ofllc.ier promu officier
avant accompli un séjour sur les théâtres d'opé-
rations extérieurs, doit. figurer dans la cntéyorie
B de hi liste de U nr de départ individuel, l.es
instructions en vigueur ont, en effet, pour objet
de 11e pas faire porter le.s désignations indivi-
duelles sur les militaires ipii ont. déjà accompli
un séjour 1 élémentaire de deux ans sur les
ttiéàtres d'opérations- extérieurs avant que tous
hr..; militaires qui n'ont pas accompli ce séjour
aient été eux-mêmes désignés.
Suspension de créations d'emploi.
M. (/-̃ Moro-C.iaffrrvi. député, demande à M. le
ministre des l'imint'es, comme suite a la de-
mande écrite et A la réponse y Il*
t»817, de M. le ministre des Golniiies. le< raisons
pour lesquelles il n suspendu le recrutement des
expéditionnaires ou ministères des Colonies.
quant, aux candidats classés dans cet, emploi de-
puis plus d'un an et (lt-mi, nu titre de la loi
du M janvier 1023, alors que l'article 2 de In loi
du 22 mars 1924 spécifie qu'il ne sera créé aucun
emploi ni procédé i\ aucun recrutement. île per-
sonnel supplémentaire auxiliaire, sauf en ee rjui
concerne les emplois réservés aux victimes de
ta guerre, (Qllrstion du 1K mars 1026.
IW'ftnnfti'. --- I.'article. 2 de la loi du 22 mars
1021 décidait la suspension des créations d'em-
plois ou des recrutements de personnel fen-
dant l'année 1024 ; l'exception qu'elle prévoyait
en ce qui concernait les emplois réservés nux
victimes de la guerre avait, dans le tomes, la
même portée que les mesures susviséos aux-
quelles elle s'appliquait.. Lorsque le (îouverne-
mont, a. en 192-5, décidé d'opérer des supp-es-
sions d'emplois, son action à cet égnul n'a été
restreinte par au'un texte de loi.
à la Commission de l'Algérie, - -
des Colonies et des Protectorats
- <>q>-
.r.ctt Commission s'est réunie aujour-
d'hui 28 mai, 1\ 15 hmlres.
A l'ordre du jour :
̃Renouvellement du privilège do la Ban-
que tle l'Afrique Occidentale française ;
La situation en Indochine.
Au Conseil d'État
Contre un arrêté
du Conseil du Contentieux administratif
d'Indo-Chine
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Lauve avait introduite aux tins d'an-
nulation d'un arrélé en date du 6 décem-
bre 1922. par lequel le Conseil du Conten-
tieux administratif de 1"Indo-Chine avait
rejeté sa demande tendant à obtenir une
indemnité à raison du préjudice que lui
avait causé l'enquête faite 1)8.1' le Directeur
du Contrôle sur les affaires dites de
Kouang-Tcheou-Wan.
Dans sa requête, M. Lnuve rappelait que
ce rapport avait mis son honorabilité en
cause, que si l'inanité des accusations dont
il avait élé l'objet avait été établie par les
arrêtés de non-lieu rendus par la Cour
d'Appel d'Hanoi, il n'en avait nas moins
subi un préjudice moral certain.
Le Conseil d'Ktal a pris cette décision
de rejet pour les motifs, entre autres, ci-
après :
Considérant (pie M. LUllve ne justiiie
d'aucune faute de service élui aurait -.'
cortimise par l'Administration et qui soit
de nature à engager la responsabilité du
Gouvernement général de l'Indo-Chine
Dès lois le requérant n'est pas fondé a
demander l'annulation de l'Arrêté par ta-
quel le Conseil du Contentieux administra-
tif de l'Indo-Chine a rejeté et demande
d'indemnité.
Le voyage de M. Steeg
M. Steeg qui, dans la matinée, avait pos',
avant-hier, à l e/., lit. première "* pierre de
l'école des lils de notables, s'esl rendu
l'après-midi, accompagné de .Mme Steeg. île
M. Hardy, diieetcur général de l'instruction
publique, des généraux Mougin et de Chum-
brun et du colonel Noguès, à Ain-Cheggag,
où il a visité l'école rurale qui se développe
dans celle région berbère soiiu lu. direction
d'un instituteur frança is.
Le Hésidenl Cénéral et sa suite ont été
ensuite reçus par le caïd de la région dans
sa
A l'arrivée du Uésident, selon la tradition,
hommes et femmes ont- exécuté 1 tes"danses
plttoiresM. Steeg annonça la capitula lion. d'Alxl ei
Krim. Celle nouvelle provoqua une vive
émotion, notamment parmi les femmes qui,
en grand nombre, vinrent, remercier le 'RI-
sident de ses elTods en faveur do la pttix.
Après avoir visité le groupe sanitaire, M.
Steeg exprima sa vive satisfaction pour le»
efforts faits en vue d'améliorer matérielle-
ment et moralement le sort d»-s indigènes
de cette région.
Le Hésidenl est rentré à I•'(̃/ ,1 10 heures.
Il s'est rendu hier malin, à Taoïmat, où les
tribus nouvellement soumises lui ont été
présentées, on attend beaucoup de eetlc
visites qui s'elïeclue aux limites sud-est
du pays des Heni-Zierounl.
M. St.eeLr, accompag né de sa suite, s'est
rendu dons la région de Taounat-Hou-He-
duoud où, presque à la frontière de notre
7.one, il a reçu l'hommage d'obéissance de
foules les fractions de cette région, et par-
ticulièrement. des courageux M'Tioiias qui
( la défendirent au mois de janvier contre les
tentatives lilames.
-9 --
Union ovine de l'Afrique du Nord
1.'Union Ovine de l'Atnque d 1 :\ '1"1. qui
compte désonnais parmi ses ndiièi 'iiU IC.-N noms
les plus repivsentutd^ de l lndii.-li ic et du né-
goce des laines, hi même Uiii(ps que plusieurs
Uiainbres de Commerce, dc.s C-ouipa^iiier, de
Cliemins de fer et de Na\igation et d'importan-
tes Sociétés \'dl'y",g". a tenu sa première U-
semljlét; générale, ordinaire le 10 niai, dans les
bureaux du Comité Central de la Laine, a l'ans
JU-m. rue d'Anjou.
1.'Assemblée a Hé mi>e au courant de l'ac-
tivité de l'Association au cours «lu premier exer-
cice dos lt.' 31 décembre l'.lle a approuvé
le rapport du Conseil d'Administration sur cet
exercice et le bilan qui lui a été soumis, l.a en-
tisatiun a ét*« maintenue au chiffre de l.OOO fr.
par adhèrent .pour l'exercice l'.Wi et l'A.--. 111
blée a donné jvouvojr ù son président de solli-
citer la reconnaissance «l'utilité i l'Associituin.
La lutte contre la lèpre
-0-0-
M. n.-L..1 uniello. lils du distingué profes-
seur à la. Faculté des Sciences dé Marseille,
à qui ou esrf. redevable de tant de beaux
travaux sur la iMduniqii" et lea productions
des colonies françaises, a. choisi comme
sujet de llièse, pour le doctorat en méde-
cine, l'étude des H Huiles de Chaulmanyra •>.
('.es dernières présentent, en effet un iiitérét
considérable »pour nos possessions d'outre-
mer, en ce sens qu'oi'les constituent le seul
(M unique moyen, ( royons-nous. qui per-
mette de lutter n\ee succès colll.iv le redou-
table lléau qu'est la lèpre. Si d'assez nom-
breux travaux ont été publiés en France et.
Ci l'étranger sur ceW-c importante question,
il en miinquail un qui lu présente d'uni1
manière ohoie et concrète pour permettre
aux expérimentateurs de inioii?< compren-
dre la nature des recherches à entreprendre
(d |a voie daivsi laquelle ils peuvent utile-
ment s'engager.
On peut supposer, en effet, que si les ré-
sultats obtenus dans le traitement d'e 'a
lèpre ne sont pas toujours égaux, et compa-
tibles, c'es/t. peut-être paire que l'huile on
ses dérivés, employés soit ingestion, soit,
en injection sous forme d'Ethors. W.i l>as
toujours la même provenance ou plut.M n'est
pas fourni. par des arbres ayont la même
oriuine botanique.
On ne saurait t.rop féliciter M. Jumelle
d'apporter sa contribution A l'étude d'une
dos plus affreuses maladies qui affligent
l'humanité.
..:: M KEBO ̃(< CLAii vittl
YT,NIMUCJ>I SOIR, 28 MAI 192ti
il
Les Annales Coloniales
i 0 A ~d
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES rumàftl Pâot LES ANNAUÇCdfLONlALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
VJWCLUSIVE BU^MJRNAL
-
a.. A. d R.ii.r5;M8U JuJ" "A.-.PwMMM
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
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VII IWODM dut Ho* Im B. de poato et ah« Im priidpan Ubralirm
La politique coloniale au congrès socialiste
.,
La politique coloniale était à r ordre du jour
4u Congrès socialiste. mais elle y fut à peine
discutée.
Les Fédérations, à l'exception de celles de
Afrique du Nord (Algérie-71 unisie- Maroc).
t'avaient guère examiné cette question qui ne
présente, aux yeux de beaucoup, qu'un intérêt
limité.
Pour un grand nombre de socialistes, toute
fit politique coloniale se borne à une défense
de& indigènes dont les droits sont souvent mé-
connus par les Européens. Défendre les indi-
fènes, les protéger contre les exactions dont ils
feuvent être les victimes de la part de certains
lonctionnaires, est, sans aucun doute, une
préoccupation éminemment louable, mais elle
se suffit pas.
La colonisation pose d'autres problèmes qui
«e doivent pas laisser indifférent un grand parti
comme le parti socialiste qui aspire à prendre en
mains les destinées du pays. Malheureusement,
lies socialistes qui pensent ainsi ne sont pas en.
core fort nombreux. Ils sont excusables. Les
autres partis ne s' en préoccupent pas davantage
et n'ont pas pris la peine de formuler une doc-
frine coloniale, ils s'en remettent aux événe-
ments du soin de déterminer leur attitude en la
matière.
Le Congrès de Clermont-Ferrand n aborda
& question qu' au bout de trois jours de discus-
sion consacrés à la politique générale, à un mo-
ment où l'on pouvait considérer qu'il était ter-
miné. Les congressistes commençaient à être fa-
tigués, ils avaient entendu des discours pendant
rie longues heures, et ils jugeaient que cela suf-
Isait. Attssi les voyait-on déserter les séances.
D'autre part, des questions administratives
étaient encore à l'ordre du jour et exigeaient
me solution immédiate. Pour si court que fut
Ife temps consacré à leur examen, il était cepen-
dant tel qu'il occuperait quelques heures. De
laite qu'il ne resterait que quelques demi-heures
pour l' exposé de la question coloniale. C était
donc devant une assemblée en grande partie dé-
serte et inattentive, et d'une façon extrêmement
èifve, que vint la question.
Dans ces conditions, il était impossible d'éta-
Mir une discussion un peu ample et un peu ap-
profondie. Certes, les longs discours ne sont
jMùi toujours les meilleurs, mais encore convient-
a qu'on ait la possibilité d'en faire qui, sans
Jédaivner la concision, sans recourir aux dé-
veloppements inutiles, soient cependant assez
complets, aillent au fond des choses et ne se
contentent pas de ces généralités superficielles.
C'est pourquoi un certain nombre d'orateurs
qui s'étaient fait inscrire, demandèrent-ils que
Ton ajournât une discussion oui ne pouvait
s'établir dans des conditions satisfaisantes. Et
t'ayant pas eu gain de cause, préférèrent renon-
cer à la parole.
Seuls les reorésentants des colonies ou pro-
tectorats de r Afrique du Nord et des Antilles
vinrent exposer les doléances et les aspirations
des socialistes de leur pays.
M. Lagrosillière put, grâce à un concours
ftirttrit de circonstances, parler longuement des
Antilles, et notamment de la Martinique. Le
représentant du Maroc nous entretint de certains
faits relatifs à l' administration du maréchal
Lyautey et des fonctionnaires qui continuent ses
méthodes en dépit de la présence de M. Steeg.
Le Congrès l'applaudit et réprouva energique-
ment les méfaits qu'on venait de lui c iter.
M. Duran-Angliviel, qui était délégué de
Jh Fédération de Tunisie, ne limite pas ses
préoccupât ions au pays qu'il habite. Il exa-
mine le problème dans son ampleur et s'efforce
d'établir une doctrine coloniale à travers la-
quelle il examine les questions twii siennes. Il
ne se contenta donc pas de protester contre les
décrets de janvier 1926 qui restreignent la li-
berté de la presse, s'ils ne la suppriment pas,
et qui ont été déjà dénoncés par la Ligue des
Droits de l' Homme ; il procéda à un examen
rapide de la situation des indigènes et de leurs
rapports avec les Européens.
Quant à M. Cayron, délégué d'Alger, s'il
s' associe aux déclarations de son ami, M. Du-
ait-Angliviel, concernant Venseignement, les
mesures d'hygiène, les lois sociales en général,
J s'attache surtout à dénoncer la politique com-
muniste qui demande l'évacuation pure et sim-
ple des colonies. M. Cayron n'a pas - de peine
à démontrer que l'évacuation est une solution
simpliste qui ne résout rien. En outre, elle ne
aérait aucunement profitable aux indigènes qui
retomberaient sous la domination sans contrôle
de leurs anciens maitres, et l'orateur, sans nier
qu'il y ait encore beaucoup à faire dans cette
voie, n'en démontre pas moins les améliorations
sérieuses qui ont été apportées à leur sort.
M. Cayron expose aussi l'histoire du Sidi-
Ferruch que nos lecteurs connaissent, et de-
mande que le Gouvernement rapporte la circu-
laire qui leur interdit de se rendre en France.
Ces exposés furent malheureusement faits de-
vant un auditoire fort clairsemé, peu attentif, et
dont les préoccupations étaient ailleurs. Ils mé- I
niaient beaucoup mieux. Et les brefs discours
de MM. Cayron et Duran-Angliviel étaient
dignes d'un meilleur sort. Ils étaient intéressants
al ont éclairé sur l'Algérie et la Tunisie ceux
qui eurent le plaisir de les entendre.
Le Congrès ne vota pas de résolution géné-
rale, il se borna à accepter celles qui lui furent
Présentées et qui visaient surtout la situation de
Afrique du Nord.
La question sera donc reprise devant le pro-
chain Congrès. En 1927, doit se réfiiir a Lon-
dres un Congrès international qui n'aura d'antre
mission que -d'étudier ce problème. Mais il fau-
dra qu'auparavant, dans chaque pays, se tienne
une assemblée chagée Ac coordonner la doc-
trine coloniale.
Les études continuent en vue. de cette éven-
tualité. Les Anglais ont-déjà publiée à ce sujet
des monographies du plus grand intérêt où ils
examinent tous les problèmes qui se posent dans
chacune de leurs possessions : questions des
terres, questions du travail, relatiÕÕi: commer-
ciales. Lorsqu'ils auront réuni un assez grand
nombre de documents, ils essayeront de déga-
ger de l' ensemble des faits une doctrine d'en-
semble.
C'est là une excellente méthode et qui mérite
d'être imitée. Car commencer par énoncer une
doctrine pour, ensuite, y plier les faits devant
elle, c' est proprement mettre la charrue devant
les boeufs et tout à fait contraire à r esprit scien-
tifique.
Henry FontGllier,
J.,"Ulé du Cantal.
00 pour 1927
Les délégués financiers se sont réunis
pour commencer à étudier, en délégations
séparées, le budget que leur présentera l'ad.
ministration.
Dans les propositions qui vont être faites,
-les dépenses sont, ipar n.llppurt à IM6, aug-
mentées, en 1927, de :
1" Œuvres d'assistance et, en particulier,
upplicution de la loi sur les femmes en cou-
ches : (j millions 000.000 francs.
2° Traitements et allocations des fonc-
tionnaires : 13 millions :WO,OOO francs.
Indemnité algérienne aux cheminots :
11 millions.
t" Kntretien des routes nationales : 7 mil-
tions 600.000 francs.
5° Participation de la Colonie fi rentre-
tien des movires de FEtat : 2 millions rœ.uoo
francs.
0° Contribution aux charges militaires
de la métropole : 4,500.000 francs.
7° Service de '.l'emprunt : fi.300.000 francs.
Plus des augmentations dans les chapi-
tres divers du budget. Au itotaj : 70 millions
ma.oro francs, soif, en chiffres ronds, 80
miltions.
Pour équilibrer le 'budget, après avoir
tenu compte des plus-values scompcs,
l'administration ipfopose :
1° Impôts à prélever sur les droits d'en,
reliât remcnt : & millions.
2° Droits de mutation portés de 7 à 9
pour des immculifles au-dessous de 300.000
.francs, et ii 10 pour la partie supérieure
à 300.000 fmllCs : 18 millions M .006 francs.
3° ImjwMs sur les alcools (100 francs do
plus, soit 000 ifirancs, et 1.000 francs avec les
dwits d'octroi) : 3 .millions.
4° Impôts sur les cafés : 3 millions.
Au total 32 millions 800.000 frahes d'im-
pôts nouveaux.
iLe huclget extraordinaire est grossi de 25
millions par rapport à 192G :
1° Pour les travaux complémentaires de
chemins de for : 10 millions.
2° Pour les P. T. T., y compris la consti-
tution d'un fonds de roulement : 10 millions.
3° Pour l'assistance publique des indi-
gènes : 1 million.
40 Pour les travaux publics : 4 millions.
Ce (budget extraordinaire sera houclé en
recettes par :
1° .Excédent budgétaire de 1925 : 60 mil-
lions.
20 Décime spécialisé et impôt sur les al-
lumettes : 30 millions.
3° Compte provisionnel des bénéfices de
guerre : 10 millions.
4° Caisse des céréales (reliquat) : 6 mê-
lions.
5° Reliquat de l'emprunt de 1918 et solde
de la vente du domaine de l'Habra : 6 mil-
lions.
6° Emprunt de 17 millions.
QU'EST CECI? (bis)
00
Nous avons signalé dans les « Annales
Coloniales », du 10 mai, l'immobilisation
dans le port d'Alger du cargo anglais
Il Homeford », porteur de 400 tonnes de
dynamite non déclarées.
Notre information se terminait par cette
question :
« On se demande avec quelque inquié-
tude à qui et à quoi était destiné un tel
chargement de matière explosive? »
Or, l'un de nos confrères vient de pu-
blier ces lignes : 1
Ces renseignements (attendus d'Angle- 1
terre) sont actuellement parvenus. Le con-
sulat britannique, en effet, a communiqué
au Gouvernement général la réponse
transmise par Londres, aux termes de la-
quelle le chargement de dynamite trans-
porté par le Homelord ne serait nulle-
ment suspect.
La saisie du navire sera en consé-
quence prochainement levée et celui-ci
pourra reprendre la mer.
.Néanmoins, le capitaine encourt une
double contravention, de la part du ser-
vice des douanes d'abord et secondement
de la part de la police du port, pour défaut
de déclaration et violation des réglementa
concernant les matières explosibles.
Ces contraventions se résumeront en
amendes qui seront fixées par le tribunal
maritime.
Ce n'est qu'après ces mesures que le
navire sera libéré.
Soit ! Mais nous ne savons toujours pas
la destination du chargement clandestin
ni pourquoi U avait été dissimulé.
Ajourné sine die.
00
A
Il est arrivé hier soir sur le coup
de huit heures, à M. Ernest Ou-
trey, un des incidents les plus pé-
nibles de sa tumultueuse et bouillonnante
carrière politique.
Vous le voyez d'ici gesticulant et trépidant,
demandant avec Vautorité qu'on lui connaît,
la discussion immédiate de son interpellation
sur la situation de l'Indochine, la politique
d'Alexandre Varenne et les mouvements an-
namites.
Il s'agissait seulement de fixer la date et
AI. Ernest Outrey demandait la discussion
immédiate. Il a été soutenu car tel est le jeu
des partis horresco referens par un
communiste dissident, M. Ernest Lafoni et
par un communiste bon teint, M. Marcel
Cachin. Voilà qui va surprendre les lecteurs
bien pensants de M. de Kcrillis de l'Echo
de Paris, la plus récente irictime des méfaits
communistes.
Contre M. Ernest Outrey s est élevé, avec
vIgueur, M. Marius M oui et qui a trouvé le
problème trop grave pour être traité ab irato.
AI, Léon Perricr, toujours calme comme
tO/ympe, a répondu en quelques mots d'ac-
cord. avec M. Moutet ; il réclame le renvoi à
ta suite. Mais les manifestations annamites
ne l' émeuvent pas, car le ministre des Co-
lonies,, après les Annales Coloniales qui
ne cessent de le répéter, dit à peu près :
Jamais la situation de l'Indochine n'a
été plus prospère. Jamais dans l'efferves-
trence de tout l'Extrême-Orient, l'Indochine
n'a été aussi calme. L'intérêt de l'Indochine
est qu'on ajourne le débat; si grande hâte
que j'ai de le voir venir, j'estime que pour
la colonie, une discussion comme celle récla-
mée par M. Ernest Outrey est vaine et dan-
gereuse.
M. André liesse a, en termes excellents,
soutenu son ami Varenne et déclaré qu'il ne
laisserait pas faire sur le dos dit député du
Puy-de-Dôme une nouvelle affaire Sarrail.
De cette brève passe d'armes deux faits
d'importance médiocre ressortent. D'abord,
il y a des caisses et dedans des cadeaux of-
ferts par les indigènes à M. Varenne, pré-
tend M. Ernest Outrey, qui, lui, au cours
d'une longue carrière, n'a jamais rien reçu.
Le setond c'est que M. Ilomberg, spécu-
lateur et financier hardi, a do""é un dîner
auquel assistaient en même temps que le mi-
nistre des Colonies, les députés qui suivent,
tes inspirations. Il a, en termes violents, il
y a deux mois, critiqué l'œlwre de M. Va-
renne en Indochine. Il y a huit jours, il a
reconnu son erreur et a fait son mea culpa.
Dont acte.
Mais sur ceci comme sur l'ensemble du dé-
bat, des points d'interrogation subsistent.
Nul doute que les polémiques qui vont venir
n éclair ci s sent la situation.
Et le débat fut ajourné sine die.
Marcel Ruedel
DÉCULOTTÉ !
Notre jeune confrère Pierre Audibert, avec
des pudeurs de vierge, a commencé hier l'opé-
ration annoncée, il y a dix jours, sur M. Co-
gnacq.
Mais nous sommes loin du déculottage défi-
nitif. C'est à peine si M. Audibert a fait sau-
ter dans Paris-Soir un bouton du pantalon.
Il raconte une proposition d'achat de ;livres
de médecine par le docteur Cognacq, offre qui
ne s'est jamais réalisée. Tout le monde colonial
à Paris et à Saigon connaît cette histoire.
Le brillant polémiste est un délicat et il mé-
nage ses effets. On dit, en effet, qu'il a de for-
midables dossiers sur les conditions imposées
par le docteur Cognacq aux candidats indigènes
de 1" Ecole de Médecine de Saigon. et aussi
sur la façon dont fonctionnent en Cochinchine
les tripots indigènes clandestins.
Une adresse à M. Varenne
00
Le Comité de la section de Cochinchine de
la Ligue des Droits de l'Homme et du Ci-
toyen, s'est réuni le 19 avril.
A l'unanimité des membres présents, le
Comité reprenant le vœu formulé lors de l'as-
semblée générale, rédige le télégramme sui-
vant au Gouverneur Général Alexandre Va-
renne :
La section cochinchinotse de la Ligue des
Droits de VHomme et du Citoyen J réunie en
assemblée générale assure le Gouverneur Gé-
néral Varenne de son entier dévouement, lui
fait confiance pour la continuation de sa po-
litique républicaine et démocratique de rap-
prochement frallco-annamite en Indochine.
EN L'HONNEUR DU SULTAN
S. M. Je sultan du Maroc devant être proohnl-
nement l'hôte de Paris, les anciens des troupes
marocaines tiendront A lui rendre }t'. honneurs.
Ils sont invités A envoyer leur adresse à M.
Pcrrigault, 3, rue de l'Essai, Paris (W), qui
envisage la création d'une amicale.
I.
TAUX DE LA PIASTRE
0
A la date du 27 mai 1926, le taux officiel de
ta piastre à SMgOn était de 17 fr.
TAUX DE LA aOUPlB
0
A la date du 87 m81 1918, le taux officiel de
ta roupie dans l'Inde était de 10 fr. 70.
1 A LrA CHAMBRE
DEBATS
Pour au journée de rentrée, la Chumbre
u eu d'abord à lixer son oïdie du jour.
Au préalable, eile a été saisie d'une mo-
tion de M. Girod, avec demande de discus-
sion immédiate, tendant à rendre hommage
uux. soldats dont le dévouement a permis
d'obtenir la paix au Maroc.
M. le Président a associé la Chambre à
l'honunagc adressé à (iios valeureux sol-
data au milieu des applaudissements de
l'assemblée.
M. Driand, président du Cunseil, ministre
des Affaires Etrangères, a également asso-
cié le lluu'vvmenient aux sentiments expri-
mée.
Lu motion a été renvoyée à la Commis-
sion de l'Armée.
Lo Président de la Chambre a ensuite
donné lecture des demandes d'interpella-
tion. Il y en avait 20 parmi lesquelles les
interpellations de M. Adolphe Girod sur les
faits odieux du « Sidi Ferruch »».
De M. Itoriul sur la mort de 25 travail-
leurs Jiord-africains à bord du vapeur Sidi-
t'firrttch et sur la réglementation, par la
circulaire du 10 septembre 1921, de l'exode
des travailleurs algériens en France ;
Ue M. Ilenry Fontanier sur les condi-
tions dans lesquelles l'autorité mili-
taire a procède, le 20 avril dernier, à Ca-
sabluncti, à l'arrestation de plusieurs mili-
tants socialistes et syndicalistes ;
De M. Doriot sur lu rupture fies pourpar-
lers de paix au Maroc ;
De M. Ernest Lafont sur la rupture des
pourparlers de paix d'Oudjda ;
De M. Henaudel sur la situa lion au Ma-
roc et sur les négociations engagées avec
ri'.siia'jiie <>n vue de la paix aveé le II if ;
De M. Ilaranton sur les décrets du Rési-
dcnt général Saint, supprimant les libertés
de la presse et de réunion publique en
Tunisie ;
De M. Gu" de Montiou sur la manière
dont le Gouvernement poursuit le règle-
ment de la question du Rif ;
De M. Ernest Outrey : 1° sur l'action né-
faste, en Indo-Chine, du Gouverneur géné-
ral Alexandre Varenno ; 2° sur la viola-
tion, à l'instigation et sur les conseils de
révolutionnaires et d'agitateurs annamites,
du Trnité de Protectorat fmnco-nnnamite
de ISM,ct. sur la spoliation don.t a été l'objet
le jeune roi d'Annam, un enfant de douze
nns, par la signature de la convention du
to novembre 1925 qui cJève nu jeune sou-
verain les prérogatives royales ;
.ne M. Edouard de XVarrcn sur la poli-
tique coloniale suivie en Indo-Chine et les
répercussions qu'ejtn peut avoir dans toute
la France d'Outre-mer ;
De M. Voilin sur les sanctions adminis-
tratives prises a la suite du procès Bardez
ainsi que sur la politique indigène en Indo-
Chine.
Après une longue discussion, la Chambre
par 320 voix contre 209, et après que M.
Aristide liiviund cul posé la question de
comliaiice, a décidé d'ajourner le d,"'lHJt sur
,!a situation financière.
Puis, lorsque la Chambre eut repoussé
la fixation à mardi, du débat sur la réforme
électorale, M. Ernest Outrey demanda à la
Chambre d'ordonner dans un délai très
- court, son interpellation sur les actes qu'il
reproche à M. Alexandre Varenne, Gou-
verneur général de l'Indochine.
Il fut violent, mais à différentes reprises
il eut à subir les sarcasmes de ses col-
lègues de gauche qui ne lui ménagèrent
pas les répliques cinglantcs.
Il Tous les partis, déclara M. Outrey, doi-
vent désirer connaître ce qui s'est passé en
Indochine depuis l'arrivée du Gouverneur
Général Varenne. Est-il admissible que
pour diriger une grande colonie, on s'ins-
pire des indications de révolutionnaires
condamnés à mort et graciés et d'agita-
leurs dangereux ? Est-il tolérahle qu'on y
laisse tenir des réunions publiques prési-
dées par des fonctionnaires, qu'on v laisse
inscrire sur les tableaux noirs des écoles
les mots « «A bas la France 1 Vive le
socialiste Varemwi 1 »
M. Marcel Cachin - Et votre ami Octave
llomberg ?
M. Ernest Outrey. M. Homberg avait
signalé fin ministre des Colonies le dnn-
ger qu'il y avait à laisser M Varenne au
Gouvernement générail de l'Indochine.
Il a changé d'avis maintenant, c'est pos-
eiJile.
Mais les principes des socialistes en ana-
tière de colonisation sont connus : ils sont
pour le mandat international. On ne 'peut
laisser au Gouvernement général de l'Indo-
chine un homme qui veut transformer cette
colonie en pays à mandat.
M. Moutet, député socialiste du Rhône, ré- j
pond au député de Cochinchine.
Il déclare qu'auteur (l'une l'interpellation
sm' la politique coloniale, il considérerait
comme indigne d'en demander la jonction à
celle de M. Outrey.
tj' libéraljftme humain dont s'inspire la
politique de M. Varenne peut n'être pas du
goût de certains Ihomm('s qui déshonorent
là-bas la France au lieu de la faire aimer.
J,cs agitateurs que dénonce M. Outrey on!
-été poursuivis pour avoir dénoncé les abus
et les méfaits abominables commis par des
gens qui sont revenus d'Indochine sans
honnwnr, mais non sans proots.
Le problème colonial est une question trop
haute pour qu'on le traite dans une atmos-
phère de polémique personnelle.
Il demande donc l ajoumoment, du débat.
C'est, ensuite le ministre des Colonies qui
vient demander le renvoi ii la suiito de l'in-
terpellation de M. Outrey et qui en donne
les raisons.
M. Léon Perrier. Ln. camipagne (menée
contre M. Varenne a élé désavouée par tous
ceux que préoccupe l'avenir de l'fnrlochine.
Jamais rtndoehine n'a été plus calme et
plus prospère.
Essayer d'ntteindre en ce moment son
Gouverneur générai n'est pas une œuvre
bunnc ; les intérêts du 'P"Yt; commandent le
renvoi de l'interpellation à la suite.
A son tour, M. Ernest Luffonl, auteur
d'une interpellation sur la situation de
l'Indo.'hine, déela"c avoir été frappé du
mot » s;wtmtion » employé par M. Outrey.
Il est tout prêt à parler des spoliations dont
l'fndoehirw a pu ètre le théâtre et des bri-
mades et violences dont ont été victimes
les indigènes d'Indochine pendant une cer-
taine période.
Il étudiera volontiers ce régime de spo-
liation et aussi d'assassinat.
Le débat n'est redouté pur personne ; il
est oui cm ment désiré par quelques-uns
Qu'on discute tout, même le régime élec-
toral de l'Indochine ! (Vils applaudisse-
ments)
Il conclut en demandant la jonction de
son interpellation à celle de M. Outrey.
(Al'IJlaw/Issl'm(',,'s à l'extrême yaudw,)
M. André liesse croit devoir rappeler
que c'est lui qui, comme Ministre des Colo-
nies, a nommé M. Varenne au Gouverne-
ment Général 41e l'Indochine. Il pense,
comme le Ministre actuel, que le débat de-
mandé doit être écarté, car il ne peut ad-
mettre qu'on fasse aux dépens de l'Indu-
chine, de l'uffaire -\'¡U'(' Il Ill', une nouvelle
affaire Sarrail.
"Iwmlteh'. de M. Varenne est au-dessus
de tout soupçon.
M. Outrey. - Ouvrez les caisses.
M. André Hrsse déclare que M. Varenne
n'a fuit qu'appliquer leis instructions qu'il
avait reçues de lui-même h son départ :
politique d'association, de culluhomlion.
Est-ce la peine de fl'iol'e passer aux jeunes
annamites îles examens et de leur accorder
des diplômes, si 011 leur ferme l'accès de
tous les emploi*; ?
Il n'y a pas antinomie comme on l'a pré-
tendu entre l'élétijent indigène et l'élément
fotoninl, car les grands industriels d'Indo-
chine ont désavoué la campagne menée
contre M. Varenne.
M. Marcel Cac/Ii" se déclare partisan
d'une discussion aussi rapprochée que pos-
sible. Il trouve très habile de la part du
Gouvernement, représentant la grande
bourgeoisie d'avoir nommé en Indochine
un représentant des idées socialistes : la
preuve, c'est que les capitalistes, comme
M. Octave Homberg, se rallient, à la politi-
que suivie par M. Alexandre. Varenne !
Sur tous ces pointe des explications sont
indispensables.
Le renvoi à la suite de l'interpellation
mis aux \'oix ('sI ndopté plH' :I:?;-) voix con-
tre 191.
.Pllis, une interpellation de M. Adolphe
Girod sur les incidents du Sidi-Fcrruch
est. fixée au 18 juin, d'accord avec M. le
Ministre de la .lustice. A la même date, est
fixée une interpellation de M. Moutet, sur
les affaires tunisiennes.
Enfin la date du 11 juin est fixée pour la
discussion de l'interpellation ide M..Henau-
del sur les événements du Maroc et lu
séance est levée à 20 h. 25.
PROJETS DE LOI
Le :Gouvcrnement vient de déposer :
1° l'n projet de loi tendant à modifier
pour la Martinique l'article .i-'j'7" paragraphe
t). du Cod( pénal, en vue de classer le ma-
raudage dans la catégorie des délits punis
de peines correctionme.'lles.
2° l'n projet, de loi ayant pour objet de
modiiier la loi du 28 juillet. 1 désignant,
l'établissement dit, « camp central » ù l'Ile
Non 'Nouvelle-Calédonie) coainne lieu de
déportation simple.
QUESTIONS ECRITES
Le tour de départ pour les T. O. E.
A/. Hune liirltarrf, député, demande à M. !•>
rrtinistre de la Guerre si un sous-officier ayant
accompli son temps de séjour 'aux théâtre*
d'opérations extérieurs doit, du fait de sa pro-
motion <01111110 officier, être inscrit sur la liste
1> de son corps (ofliciers ayant déjA accompli
leur séjour normal au\ T. O. ^Owslion tin
20 avril '!l2).) ,..
n,I/'OUS,?, - I.e sous-ofllc.ier promu officier
avant accompli un séjour sur les théâtres d'opé-
rations extérieurs, doit. figurer dans la cntéyorie
B de hi liste de U nr de départ individuel, l.es
instructions en vigueur ont, en effet, pour objet
de 11e pas faire porter le.s désignations indivi-
duelles sur les militaires ipii ont. déjà accompli
un séjour 1 élémentaire de deux ans sur les
ttiéàtres d'opérations- extérieurs avant que tous
hr..; militaires qui n'ont pas accompli ce séjour
aient été eux-mêmes désignés.
Suspension de créations d'emploi.
M. (/-̃ Moro-C.iaffrrvi. député, demande à M. le
ministre des l'imint'es, comme suite a la de-
mande écrite et A la réponse y Il*
t»817, de M. le ministre des Golniiies. le< raisons
pour lesquelles il n suspendu le recrutement des
expéditionnaires ou ministères des Colonies.
quant, aux candidats classés dans cet, emploi de-
puis plus d'un an et (lt-mi, nu titre de la loi
du M janvier 1023, alors que l'article 2 de In loi
du 22 mars 1924 spécifie qu'il ne sera créé aucun
emploi ni procédé i\ aucun recrutement. île per-
sonnel supplémentaire auxiliaire, sauf en ee rjui
concerne les emplois réservés aux victimes de
ta guerre, (Qllrstion du 1K mars 1026.
IW'ftnnfti'. --- I.'article. 2 de la loi du 22 mars
1021 décidait la suspension des créations d'em-
plois ou des recrutements de personnel fen-
dant l'année 1024 ; l'exception qu'elle prévoyait
en ce qui concernait les emplois réservés nux
victimes de la guerre avait, dans le tomes, la
même portée que les mesures susviséos aux-
quelles elle s'appliquait.. Lorsque le (îouverne-
mont, a. en 192-5, décidé d'opérer des supp-es-
sions d'emplois, son action à cet égnul n'a été
restreinte par au'un texte de loi.
à la Commission de l'Algérie, - -
des Colonies et des Protectorats
- <>q>-
.r.ctt Commission s'est réunie aujour-
d'hui 28 mai, 1\ 15 hmlres.
A l'ordre du jour :
̃Renouvellement du privilège do la Ban-
que tle l'Afrique Occidentale française ;
La situation en Indochine.
Au Conseil d'État
Contre un arrêté
du Conseil du Contentieux administratif
d'Indo-Chine
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Lauve avait introduite aux tins d'an-
nulation d'un arrélé en date du 6 décem-
bre 1922. par lequel le Conseil du Conten-
tieux administratif de 1"Indo-Chine avait
rejeté sa demande tendant à obtenir une
indemnité à raison du préjudice que lui
avait causé l'enquête faite 1)8.1' le Directeur
du Contrôle sur les affaires dites de
Kouang-Tcheou-Wan.
Dans sa requête, M. Lnuve rappelait que
ce rapport avait mis son honorabilité en
cause, que si l'inanité des accusations dont
il avait élé l'objet avait été établie par les
arrêtés de non-lieu rendus par la Cour
d'Appel d'Hanoi, il n'en avait nas moins
subi un préjudice moral certain.
Le Conseil d'Ktal a pris cette décision
de rejet pour les motifs, entre autres, ci-
après :
Considérant (pie M. LUllve ne justiiie
d'aucune faute de service élui aurait -.'
cortimise par l'Administration et qui soit
de nature à engager la responsabilité du
Gouvernement général de l'Indo-Chine
Dès lois le requérant n'est pas fondé a
demander l'annulation de l'Arrêté par ta-
quel le Conseil du Contentieux administra-
tif de l'Indo-Chine a rejeté et demande
d'indemnité.
Le voyage de M. Steeg
M. Steeg qui, dans la matinée, avait pos',
avant-hier, à l e/., lit. première "* pierre de
l'école des lils de notables, s'esl rendu
l'après-midi, accompagné de .Mme Steeg. île
M. Hardy, diieetcur général de l'instruction
publique, des généraux Mougin et de Chum-
brun et du colonel Noguès, à Ain-Cheggag,
où il a visité l'école rurale qui se développe
dans celle région berbère soiiu lu. direction
d'un instituteur frança is.
Le Hésidenl Cénéral et sa suite ont été
ensuite reçus par le caïd de la région dans
sa
A l'arrivée du Uésident, selon la tradition,
hommes et femmes ont- exécuté 1 tes"danses
plttoires
Krim. Celle nouvelle provoqua une vive
émotion, notamment parmi les femmes qui,
en grand nombre, vinrent, remercier le 'RI-
sident de ses elTods en faveur do la pttix.
Après avoir visité le groupe sanitaire, M.
Steeg exprima sa vive satisfaction pour le»
efforts faits en vue d'améliorer matérielle-
ment et moralement le sort d»-s indigènes
de cette région.
Le Hésidenl est rentré à I•'(̃/ ,1 10 heures.
Il s'est rendu hier malin, à Taoïmat, où les
tribus nouvellement soumises lui ont été
présentées, on attend beaucoup de eetlc
visites qui s'elïeclue aux limites sud-est
du pays des Heni-Zierounl.
M. St.eeLr, accompag né de sa suite, s'est
rendu dons la région de Taounat-Hou-He-
duoud où, presque à la frontière de notre
7.one, il a reçu l'hommage d'obéissance de
foules les fractions de cette région, et par-
ticulièrement. des courageux M'Tioiias qui
( la défendirent au mois de janvier contre les
tentatives lilames.
-9 --
Union ovine de l'Afrique du Nord
1.'Union Ovine de l'Atnque d 1 :\ '1"1. qui
compte désonnais parmi ses ndiièi 'iiU IC.-N noms
les plus repivsentutd^ de l lndii.-li ic et du né-
goce des laines, hi même Uiii(ps que plusieurs
Uiainbres de Commerce, dc.s C-ouipa^iiier, de
Cliemins de fer et de Na\igation et d'importan-
tes Sociétés \'dl'y",g". a tenu sa première U-
semljlét; générale, ordinaire le 10 niai, dans les
bureaux du Comité Central de la Laine, a l'ans
JU-m. rue d'Anjou.
1.'Assemblée a Hé mi>e au courant de l'ac-
tivité de l'Association au cours «lu premier exer-
cice dos lt.' 31 décembre l'.lle a approuvé
le rapport du Conseil d'Administration sur cet
exercice et le bilan qui lui a été soumis, l.a en-
tisatiun a ét*« maintenue au chiffre de l.OOO fr.
par adhèrent .pour l'exercice l'.Wi et l'A.--. 111
blée a donné jvouvojr ù son président de solli-
citer la reconnaissance «l'utilité i
La lutte contre la lèpre
-0-0-
M. n.-L..1 uniello. lils du distingué profes-
seur à la. Faculté des Sciences dé Marseille,
à qui ou esrf. redevable de tant de beaux
travaux sur la iMduniqii" et lea productions
des colonies françaises, a. choisi comme
sujet de llièse, pour le doctorat en méde-
cine, l'étude des H Huiles de Chaulmanyra •>.
('.es dernières présentent, en effet un iiitérét
considérable »pour nos possessions d'outre-
mer, en ce sens qu'oi'les constituent le seul
(M unique moyen, ( royons-nous. qui per-
mette de lutter n\ee succès colll.iv le redou-
table lléau qu'est la lèpre. Si d'assez nom-
breux travaux ont été publiés en France et.
Ci l'étranger sur ceW-c importante question,
il en miinquail un qui lu présente d'uni1
manière ohoie et concrète pour permettre
aux expérimentateurs de inioii?< compren-
dre la nature des recherches à entreprendre
(d |a voie daivsi laquelle ils peuvent utile-
ment s'engager.
On peut supposer, en effet, que si les ré-
sultats obtenus dans le traitement d'e 'a
lèpre ne sont pas toujours égaux, et compa-
tibles, c'es/t. peut-être paire que l'huile on
ses dérivés, employés soit ingestion, soit,
en injection sous forme d'Ethors. W.i l>as
toujours la même provenance ou plut.M n'est
pas fourni. par des arbres ayont la même
oriuine botanique.
On ne saurait t.rop féliciter M. Jumelle
d'apporter sa contribution A l'étude d'une
dos plus affreuses maladies qui affligent
l'humanité.
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