Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-04-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 avril 1926 02 avril 1926
Description : 1926/04/02 (A27,N52). 1926/04/02 (A27,N52).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397099q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME AMINEE. No 52
'M NUMERO : 10 CENTIMES
-
VKNDHKDI SOIR, 2 WML. -
1 1a
L&s Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN ,
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES. SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
lMAnnonu, et Réclame» une reçues aux Bureaua du Journal et Jant la AigcnctadePubliciM
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UII ail Omuia :i iLoiri
France et Colonies. 80 » 45 11 25 »
Etranger 120 » 65 » 35 n
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La Conférence Nord-Africaine
-000
La Conférence nord-africaine, qui avait
amené à Tunis le Résident Général du Maroc,
celui de la Tunisie, le Gouverneur Général de
l'Algérie et le représentant de celui de l' A.
0. F., s'est tenue la semaine dernière.
Son objet a été longuement marqué dans les
discours prononcés par ces hauts personnages
qw,, avant d'aborder leur tâche, voulurent nous
faire savoir pourquoi ils s'étaient réunis et
tous exposer leur politique générale.
M. Steeg, qui, autant qu'on en puisse juger
à distance, parait avoir joué le rôle d' un direc-
teur moral, s' appuya sur une expérience plus
longue des affaires de l'Afrique du Nord, pour
formuler le but de leurs travaux et esquisser. à
grands traits ses conceptions coloniales.
« Nos administrations respectives, a-t-il dé-
claré, sont appelées à harmoniser, à coordonner
leurs efforts. Notre contact direct personnel
assure à cette tâche promptitude et confiante
efficacité. Il nous faut confronter nos vues,
Mettre en commun nos expériences, nous ins-
truire mutuellement sur le succès ou l'échec de
80S initiatives, en chercher ensemble les rai-
sons et les résultats. »
- -- -- - - --
Le Résident Général du Maroc a ensuite
magnifié r œuvre de la France dans le pays
qu'il administre et montré comme nous en fai-
sons la conquête progressive. On peut soumettre
par la force, mais on ne pacifie que par l' or-
ganisation. Une progression n'est solide que si
elle est une « création continue ». « Peut-on
douter, s'est-il écrié, de la vertu de la route
qui se prolonge, du marché qui s'ouvre, de
1 infirmerie qui s' installe, de l'assistance qui se
aêe. de la propriété qui se consolide, de la
répression de l'abus et de l'administration im-
partiale de la justice. Pour ma part, j' ai foi
dans la paix marocaine fondée par les travaux
CIe la paix française. » Le résultat d'un pareil
effort, c'est l'âme musulmane devenant plus
confiante, s'ouvrant et cédant à la séduction de
rame française ; c'est le rapprochement fra-
ternel des deux races.
M. Viollette témoigna ensuite d'un enthou-
siasme et d'une foi en l'avenir de t Afrique
qu'it avait manifestés récemment à la Commis-
sion des Colonies de la Chambre. « Quand je
pense à ce que sera ce pays formidable seule-
ment dans cinquante ans, je lui vois de telles
Clestin, je sens de telles forces d'activité en
hn que je m'interroge. Non pas que je doute.
r ai une interprétation trop optimiste des choses
pour douter, et je suis convaincu qu'on se sauve
toujours quand on le veut. Je ne doute pas,
mais je mesure l'entreprise colossale qui va
s'imposer pour outiller et comme accompagner
ces pays qui entrent dans la civilisation à pas
de géant. »
Cette tâche colossale, il faut l'entreprendre
18ft. perdre une minute, et, « menant notre mis-
sion avec prudence et pourtant avec résolution,
attentifs, toujours bienveillants, même lorsqu' il
faut être fermes et justes, toujours préoccupés
avant tout de faire comprendre la France et
plus encore de la faire aimer, nous serons les
organisateurs d'une des démonstrations les plus
étonnantes de l'histoire n.
M. Saint ne fut guère moins lyrique ; quant
à M. Duchêne, qui représentait M. Carde, il
fut comme il convenait, un peu plus modeste
que ses partenaires, ne se risqua pas aux pro-
phéties et se borna à indiquer l'importance de
quelques questions dont la solution immédiate
serait désirable.
Après cet échange de nobles propos que
tous venons de rapporter ou d" analyser, sans
les accompagner de certaines réserves pourtant
MtureHes, on aborda l'ordre du jour. Le pro-
gramme était long, très long, et nous nous de-
mandons si on eut le temps de traiter autrement
qu'en les effleurant les questions qui y figu-
raient : il s'agissait d'examiner la liaison sani-
taire, la question douanière, les rapports intel-
lectuels et scientifiques, la liaison télégraphique
et téléphonique, l'unification des régimes fis-
eaux algérien et tunisien, la question du oahara
occidental, l'organisation de renseignement
professionnel et technique, l'introduction des
Ibis sociales françaises, la liaison des établis-
sements de recherches agronomiques, la ques-
tion des mines, des chemins de fer, la culture
'de l'olivier, la navigation maritime et aérienne,
etc., etc. Il faut limiter la citation.
Avant de se séparer, MM. Steeg, Viollette,
Saint et Duchêne adressèrent au président du
Conseil un télégramme où ils se félicitaient de
l'heureux résultat de leurs travaux. Je me de-
mande quelles décisions utiles ont pu être prises
en l'espace d'aussi peu de jours quatre en
tout et sur un aussi grand nombre de sujets.
Nous avons vu dans les journaux une longue
fnmnération de vœux adoptés : vœux sur la
liaison à établir entre les établissements agro-
nomiques des trois gouvernements, vœu sur la
culture de l'alfa, du coton, sur la propagande
touristique, sur l'aménagement des lignes
aériennes, sur les lignes de pénétration vers lé
Tchad et le Nig
Tchad et le Niger. On a adopté des mesures
arrêtées à la Conférence de Marrakech en jan-
vier 1925 et qui consistent à établir entre les
colonies des movens de communication plus
nombreux, à multiplier les courriers transsaha-
riens. On a échangé des vues sur la ouestion
des phosohates, sur les ouestions militaires.
mais on n'a pas pu s'entendre sur cel les Telati-
ves nux douanes.
Parlant ces quelques iours. on a sans doute
travaillé, beaucoup travaillé même. Mais pou-
vait-on examiner avec tout le soin qu'elles
eomeortent tp'\ innombrables matières qui figu-
raient à l'ordre du jour. Les questions se sont
succédé avec la rapidité des vues cinématogra-
phiques qui défilent sur un écran.
Mais, dira-t-on, était-il possible de faire au-
trement ? Etait-il possible de réduire le pro-
gramme de la conférence ? Vous n'ignorez pas
la quantité de questions qui intéressent les trois
pays, et dont la solution rapide ne peut être
obtenue que par la collaboration en une réunion
comme celle qui s'est tenue à Tunis des hauts
fonctionnaires qui les administrent. Je n'ignore
rien de tout cela. C'est même parce que je le
sais que je juge mauvais le système employé.
Certes, ces conférences périodiques qui inter-
rompent de temps à autre l'isolement dans le-
quel vivaient jusqu'à une date récente nos pos-
sessions de l'Afrique du Nord, sont un pro-
grès sur les anciçns errements. Et, à ce titre,
il convient de s'en féliciter. Mais faut-il se tenir
pour satisfaits ?
Nous ne le pensons guère. Ces prises de
contact, comme dit M. Steeg, sont utiles, mais
elles ne sont pas assez fréquentes. Elles ne
peuvent probablement pas l'être guère plus,
car il faut bien que Résidents ou Gouverneur
Général ne passent pas tout leur temps en dé-
placements à travers l'Afrique du Nord ou en
France ; mais alors il convient d'envisager
autre chose.
Dans les discours prononcés au début de la
conférence. M. Saint, M. Viollette, M. Steeg
ont fait allusion à cette « autre chose 9, et ce
fut aussitôt pour protester contre sa réalisation.
M. Viollette se félicite de la réunion de
Tunis, mais ajoute tout aussitôt : « J' estime
qu'il faut nettement considérer comme impos-
sible un gouvernement unique, même réduit aux
trois pays du nord. » Ce serait un rouage super-
fétatoire, et par conséquent vain, ou un gou-
vernement effectif, et par conséquent dange-
reux, car il compliquerait l' administration et
accroîtrait la centralisation.
C'est aussi l'avis de M. Saint qui déclare
que l'Empire nord-africain « n'est pas au triple
point de vue géographique, historique et éco-
nomique. une entité, mais une homogénéité ».
M. Steeg, avec l'autorité que lui vaut une
assez longue expérience des choses de l'Afri-
que mineure, ne s' est pas exprimé moins net-
tement : « Des différences d ordre géographi-
que, ethnique, politique et spirituel distinguent
nos divers gouvernements. Les contrées à la
direction desquelles nous avons l'honneur
d'avoir été appelés ont chacune leur originalité
propre, leur visage particulier, et si, comme le
souhaitent certains hommes épris d'anticipation,
l'Afrique du Nord voit ses trois tronçons rat-
tachés les uns aux autres dans une intime uni-
fication, ce jour me paraît si distant encore que
nous ne devons ici ni le préooir, ni en préparer
ï'aoènement. »
Que l'Afrique du Nord ne présente pas au
point de vue géographique, ethnique, écono-
mique, politique, une unité parfaite, c'est l'évi-
dence même. Des diversités existent, mais elles
ne sont pas aussi graves qu'on se plaît à le
dire. Les différences sont loin de l'emporter
sur les traits qui sont communs à l'Algérie, au
Maroc, à la Tunisie.
J'en demande bien pardon aux personnages
considérables réunis en conférence à Tunis ;
mais leurs discours ne m' ont pas du tout con-
vaincu sur l'impossibilité de grouper en une
grande unité administrative les pays qu'ils gou-
vernent.
Cette union n' est pas possible, ni peut-être
même désirable en ce moment. Sa réalisation
suppose dans l'ordre politique et dans le do-
maine diplomatique des changements nombreux
et importants qui demandent du temps. Je ne
sais même pas s'il serait bon de supprimer tous
les organes administratifs existants, mais il se-
rait, à notre avis, utile, heureux qu'une coordi-
nation plus grande s'établît entre les adminis-
trations de ces trois pays. On a parlé d'un Mi-
nistère de l'Afrique du Nord. L'idée a été
écartée comme prématurée, mais elle ne le sera
pas tout le temps. La rencontre annuelle des
Liourvemeurs ou Késidents Liénéraux ne sutht
plus. Ce n'est pas en quatre jours que l'on peut
examiner tous les problèmes communs qui se
posent. L'institution de la Conférence nord-afri-
caine est un premier pas. Il faut se préparer à
faire le second.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Affaires étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
-0001
Magistrature coloniale
---(H)--
M. ftargone, substitut fin Procureur de la
République à Saint-Denis (Hénnion), a été
nommé, sur sa c'emnndl, lieutenant de
inge au tribunal de première instance de
Tamatave (Madagascar), en mruplacement
de M. Joan Louis, démissionnaire.
̃ i.
La vin lerree cmiiiitiMRie-Le Clin
--0.0-
Le Gouvernement égyptien, les Hauts-
Commissariats de Pailestine et de Syrie et
le Gouvernement turc sont depuis quoique
temps en pourparlers pour l'achèvement de
la liaison par voie ferrée Constantinople
(ou plutôt Rcntnri)-J.e Caire. En ce qui con-
cerne ln Syrie, il lui incombe de faciliter
la construction d'une ligne entre Caïffa et
Tripoli de Syrie. Cette construction ne dé-
pend plus que de la réalisation d'un em-
prunt de 60 millions de francs-or. La ligne
en question serait exploitée en territoire
syrien par la Compagnie qui exploite déjà
lès Chemins de fer syriens.
lIARD - SUI LE lARDe 1
--0-0--
«
Vopinion tend à prévaloir, dans
les milieux gouvernementaux et
Parlementaires, de la nécessité,
pour les colonies et protectorats, non seule-
ment de se suffire à eux-mêmes, mais encore
de participer pour une Part croissante aux
besoins de la métropole. La mire-Patrie au-
rait assez fait de les mettre au monde et de
guider leurs premiers pas. Elle a maintenant
besoin de tous ses enfants, et elle aurait l'in-
tention de les émanciper, sans attendre leur
complet développement, afin de les mettre
au travail pour elle et les faire contribuer à
l'allègement de ses charges.
Chacun sait, même aux colonies, sans
qu'on ait besoin de le lui apprendre, que les
besoins de la France sont lourds. Personne
mieux que les coloniaux n'a compris combien
tous se devaient au salut de la Patrie, et du-
rant toute la guerre, ils n'ont disputé ni leur
sang, ni leur or. Les hostilités closes, ils
n'ont pas songé un seul instant à établir un
bilan en vue d'un règlement de comptes. Ils
se sont remis courageusement au travail, re-
prenant la tâche oit ils l'avaient laissée, se
vouant à Vœuvre de civilisation et de déve-
loppement économique que la Patrie leur
avait demandé (Vaccomplir, le jour où elle
avait annexé des territoires lointains au pa-
trimoine national. Avant que d'exiger des co-
lonies une participation aux charges budgé-
taires de la Métropole, il s'agirait tout de
même d'apprécier en toute impartialité si cet
effort fiscal supplémentaire ne chargera pas
outre mesure de jeunes épaules et ne fera pas
s'af faisser le corps tout entier.
Parmi les territoires coloniaux ou de pro-
tectorat soumis en ce moment aux Prétentions
discutables de la Métropole, je veux aujour-
d'hui choisir le Maroc comme exemple. car
il est un des plus typiques. Un coup â œil
sur le plus récent budget du Protectorat nous
édifiera à souhait.
L'administration et l'exploitation du Ma-
roc, et sous ce dernier vocable est compris le
grand programme de travaux publics en voie
d'exécution, ne coûtent rien au budget mé-
tropolitain. Les dépenses militaires seules
sont à la charge de ce dernier. Combien 1
Près de quatre milliards et demi pour la pé-
riode de 1907 à 1925, chiffre que Von doit
ramener à 1 milliard 200 millions, par dé-
falcation des sommes qu'aurait coûtées
l'armée du Maroc si elle était restée dans ses
garnisons de France. On a donc là le total
de ce qua pesé le Maroc sur le budget métro-
politain pour devenir français, les consé-
quences mises à Part des événements maro-
cains depuis 1925.
Encore convient-il de faire remarquer que
le Maroc a pris sa part dans les dépenses de
la guerre du Rif. Contribution militaire an-
nuelle, 26 millions et demi. Construction rie
routes et de voies stratégiques, subventions
aux tribuJ, 29 millions. Ait total, 14 de
l'ensemble du budget ordinaire qui atteint
407 millions pour 1926. Si, d'autre part, on
fait le compte des charges fiscales imposées
au contribuable marocain, on arrive à un to-
tal de quelque 500 millions.
En vérité, quand on pense que la Métro-
pole veut laisser à la charge du Maroc la
construction du chemin de fer de Fez à
Oudjda, ligne avallt tout d'ordre stratégique
et d'intérêt « impérial », on juge avec raison
que la mesure est près d'être comble, et qu'à
vouloir continuer dans cette voie d'imposi-
tiom fiscales, on tuera la poule aux œufs
d'or.
J. Ganter,
Sénateur d'Oran.
Les israëlites tunisiens
devant la loi française
--0-0--
La troisième Chambre du tribunal, pré-
sidée par M. Laaoquc, a décidé, alprès plai-
doiries de Me. Lemarignies et Bardon, et sur
conclusions du substitut Lamothe, que le
mariage rabbiniaue des indgènes isruélites
célébré en Tunisie était valable au regard
de la loi française
La justice civile est donc compétente pour
prononcer le divorce des indigènes établis
en IFrance,\e divorce ne pouvant rompre que
le contrat civil contenu implicitement dans
l'acte religieux.
La loi rabbinique ne reconnaissant pour
seul motif que l'adultère, les tribunaux ne
pourront prononcer le divorce que pour
adultère.
A l'Académie des Sciences
00 -
Les salmonidés au Maroc
Au cours d'une récente séance de l'Acadé-
mie des Sciences, M. Billiard a présenté une
note de M. Gruvcl, professeur au Musrum,
conseiller technique du Gouvernement chéri-
fien pour les questions de pêche et de pisci-
culture. qui fait, depuis plusieurs années,
aVec le concours dévoué de l'administration
locale, tous ses efforts pour développer la
culture des salmonidés dans le Moyen Atlas.
L'établissement édifié à Azrou (Moyen
Atlas) qui n'avait, l'an dernier, produit que
6.000 truites environ, a fourni, cette année,
plus de 80.000 alevins, qui seront immergés
dans les divers cours d'eau de la répion. On
espère faire beaucoup mieux encore et arri-
ver, ainsi, à développer la pisciculture indus-
trielle au Maroc, ce qui serait particulière-
ment intéressant pour ce pays.
.k 1
A LA CHAMBRE
--0-0--
QUESTIONS ECRITES
Les rhums de Madagascar
M. Awjusle Brunei (Lu Héunion), député, de-
mande à M. le ministre des Colonies : 1* sur
quelle buse a été effectuée, en 1924, la répar-
tition du contingent des rhums attribué il Ma-
duguscur ; 2° s'il a été tenu compte, pour fixer
la part respective du groupement des usines
et du groupement des distilleries ngl'k, des, des
prescriptions de l'article 3 du décret du 20 fé-
vrier 1^3, complété pin- l'article l" du décret
du la avril l'J&i. (yueslion du 8 février Ûrëti.)
Hépoiise. - La répartition du contingent des
rhums à Madagascar, en 1924, a été effectuée
conformément aux dispositions combinées des
décrets des 20 février et 13 avril 1923 et des
circulaires ministérielles des 31 junvier et
19 avril 192-i, informant le gouverneur générai
de lu volonté du Parlement et du vœu de la
cotninission de contingentement des rhums co-
loniaux de voir affecter, par priorité, l'uugmen-
tation du contingent au développement de l'in-
dustrie sucrière coloniale. Cette augmentation,
a été, en conséquence, attribuée aux usines
à sucre tout récemment créées a Madagascar,
tous les anciens établissements continuant ù
se partager, conformément aux textes en vi-
gueur, le contingent auquel leur donnait droit
l'application des principes sur lesquels avait
été basée la répartition, en 1923, du contingent
de 160.000 hectolitres entre les colonies l'humiè-
res, puis entre les producteurs, répartition qui
attribuait à Madagascar un contingent de 630
hectolitres.
Les concessions à Madagascar
M. Asticr, député, demande il M. le ministre
des Colonies : 1* pour quelle raison la colonie
d - M'» J tireur n'a pas prononcé, des le 26 no-
vembre 1922, lui déchéance de la concession de
20.001) hectares de palétuviers, accordée ù la
compagnie occidentale de Madagascar par dé-
cret du 4 août 1920, nolillé le 2(i novembre de
la même année, alors que cette compagnie
n'avait rempli aucune des cluuses de la con-
ycnllon, pussée entre elle et la colonie de Ma-
dugncllr, bien que les conditions exigées fussent
des plus modestes, puisqu'il s'agissait seule-
ment de choisir, dans un délui de deux uns
les lots de terrains à occuper et de constituer
une société nu capital de 1 million ; 2" si ce
délai de deux ans, expiré le 26 novembre PJ22,
a été renouvelé pour deux nouvelles années,
et, dans ce cas, pour quelle raison il u été
renouvelé ; 3' en cas de renouvellement du
délui de deux ans, pourquoi, le 26 novembre
1924, la déchéance n'a pus été prononcée alors
que la compagnie occidentale de Madagascar
n'avait fourni aucun travail et n'avait choisi
aucun terrain ; 4* s'il est exact que la colonie
ae Madagascar, après avoir accordé une pro-
longation tacite et illégale d'au moins treize
mois, et peut-être de trcnte-sept mois, a signé,
ù la
mois, date du 6 janvier 1926, avec la compagnie
occidentale de Madagascar, un avenant fui ac-
cordant un nouveau délai de deux ans, pour se
conformer aux clauses précitées du décret du
4 août 1920 ; ce qui donnerait, en fait, a la com-
pagnie occidentale de Madagascar un délai total
de prés de lSept pns, au lieu de deux ans pri-
mitivement et légalement accordé ; 5' si ladite
compagnie occidentale de Madagascar n'est pas
la môme société qui est généralement connue
dans les milieux boursiers et à la section finan-
cière du parquet de la Seine, sous le nom de
« Suberbie Il ;li' s'il est dans les intentions dit
ministre de ratifier par décret, pris sur sa pro-
position et sous sa responsabilité, une pareille
faveur. (Question du 18 mars 1926.)
1re réponse. Un délai est nécessaire pour
rassembler les éléments de la réponse à faitv
tl la question écrite ci-dessus. Les renseigne-
ments que le département des colonies ne pos-
sède pas ont été l'éclumés d'urgence à Mada-
gascar.
LA QUESTION 1
DU REGIME DOUANIER COLONIAL
ET LA CHAMBRE DE COMMERCE
DE BORDEAUX
00
1.rt Chambre.do Commerce de Bordeaux,
après avoir examiné les projets de révision
du régimo douanier colonial, a émis le vu'u
suivant :
« 1" Qu'une large (personnalité douanière
soit accordée uux colonies assimilées au ré-
gime métropolitain ;
n i!° Que le statu quo soit maintenu pour
les autres colonies o.
L'avjation coloniale
--
Du Caire au Cap
Les quatre avions militaires anglais ten-
tant le raid Le Caire-] ,e Cap sont arrivés à
Palapya, dans Je Recbuanaland.
8..
Le cours du riz
----0-0--
SAIGON
(les LC(X) kilos en piastres)
Itiz n° I, £ "> 0/O brisures 100 70
Itiz n° 2, iO 0/0 brisqres 104 70
ni/. n° 2, r>0 O/0 brisures 100 1?0
H)'isu!-('sn"")t')2 85 Il
Bl'islIl'('H nOR;J C'l4 ..,..,.,.,.. 71 ô0
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Farines .,.,.,.., , , , , , :n ;\0
Paddy Yinh-Long .,.,..,.. :)} ':'10
Paddy Cio-Cong G2 û0
Paddy Baixnu .,.,..,.,.,,, 00 Il
Paddy Bue-Lieu 01 »
Coprah (les I Ol » kilos) * 17 50
(l'ur (IrjhU'Iic Indnpacili.)
Les correspondances pour la Chine
L'administrai ion des po>lc.s de Chine signale
qu'un grand nombre de correspondances ne
peuvent, êlre distribuées, par suite de la rédac-
tion défectueuse de l'adresse et. notamment, do
l'omission du nom de la pro\iuce du lieu de
destinai ion.
De plus, le papier employé pour les bandes-
adresses des journaux et revues n'est pus sufli-
sammenl résistant, : les bandes disparaissent
rendant impossible, la distribution des objets.
Sur la demande inslunte de l'ofliee chinois,
le publie est prié de soigner la rédaetion de>
suseriptions, de respecter l'hortogruphe ofli-
cielle des noms des- localités destinataires el.
par mesure de précaution, de reproduire sur
les journaux ou revues eux-mêmes l'adresse
Por-Ue sur les bandes formées de papier résis-
tant.
Us essais dt culture lu gHIi
00 Ifriquo Occidon lalo Française
-(Jo(}-
En vue d'intensifier dans la plus large me-
sure la production du coton nécessaire à l'in-
dustrie nationale, le Gouvernement Général de
l'Afrique Occidentale française poursuit, de-
puis quelques années, un programme de réali-
sations pratiques qui comprend essentiellement:
le développement de la culture du coton indi-
gène par l' augmentation des surfaces ensemen-
cées ; des essais de culture par irrigation dans
la vallée moyenne du Niger, au moyen de
travaux d'hydraulique agricole dont la réalisa-
tion a commencé au mois de décembre der-
nier ; enfin, une série d'études et d' expériences
poursuivies dans la région de Ségou (Soudan
français) qui ont en vue l'introduction, l'accli-
matement et la sélection de graines exotiques
(égyptiennes ou américaines) donnant les meil-
leurs rendements en considérant, pour cha-
cune d'elles, les différences de terrains, la
quantité des précipitations annuelles, les en-
grais fournis, les diverses méthodes de culture,
les époques de semis, les espacements des
plants, etc.
La direction de ces études a été confiée à
un spécialiste américain. M. le Docteur For-
bes. qui vient de faire paraître, dans un ou-
vrage édité par le Gouvernement Général, le
résultat de ses travaux pour les années 1923 et
1924. Nous donnons ci-dessous les conclusions
de ce très intéressant rapport :
« Les résultats des expériences faites en
1923 avec des cotons introduits dans la région
située entre le lac Débo et Koulikoro, excluent
au point de vue commercial les cotons égyp-
tiens.
Sur onze variétés américaines essayées, et
sous réserve du jugement des experts sur la
valeur des fibres, Cleveland. Simpkin's Idéal
et Big Boll Triumph sont trois variétés à soies
courtes intéressantes et bien adaptées, tant au
dry farming qu'à la culture sous irrigation :
Lightning Express et Hartsville 16 sont les
mei! leures variétés à soie moyenne ; leurs ren-
dements plus faibles sont dus en grande partie
à leur plus faible pourcentage à l' égrenage.
Le Webber 49 peut donner des récoltes tar-
dives plus faibles, sous irrigation, dans des
localités appropriées. Meade est susceptible
de donner de bonnes récoltes de longues fibres
en culture tardive sous irrigation.
Le coton indigène étant acclimaté, est pro-
bablement plus productif sous irrigation que
les variétés américaines récemment introduites.
En certains cas, les variétés américaines ont
montré une certaine adaptation à leur nouveau
milieu et sont susceptibles d'améliorations par
sélection et acclimatation.
La meilleure époque des semis pour des
exploitations commerciales est, en dry farming,
au moment où le régime des pluies s'établit,
et, en culture irriguée, dans la région consi-
dérée du 1" au 15 juillet, suivant les lieux.
Les cultures-abris sont préjudiciables, et un
plant par poquet donne des résultats inférieurs
à la méthode habituelle de deux plants par
poquet.
Les sols éoliens ont donné les meilleurs ré-
sultats ; les sols argileux donnent de bons ren-
dements pour certaines cultures et des indica-
tions favorables pour le coton à Diafarabé,
mais leur valeur au point de vue coton n'a pas
encore été suffisamment prouvée. Leurs parti-
cularités physiques et chimiques sont à l'étude
en ce moment.
Il faut tenir grand compte des attaques des
insectes, mais les faibles superficies des
champs d'essais et la nature des terrains avoi-
s inants ont probablement augmenté les dégâts.
De même avec les variétés américaines
introduites, on doit faire grande attention aux
maladies des plantes, spécialement aux effets
physiologiques : feuilles rouges, feuilles cris-
pées, dues à l'insolation et au dessèchement ;
mais ceci diminuera avec l'acclimatement.
Récoltes. - En dry farming, dans des sols
profonds ayant les propriétés physiques re-
quises, et un bon degré de fertilité, on peut
raisonnablement escompter, après acclimate-
ment. une récolte de 150 kilos de fibres courtes
à l'hectare, avec les variétés américaines sélec-
tionnées, et un peu moins avec les variétés à
soie moyenne.
Lu culture irriguée. suivant le caractère du
sol et le degré de fertilité, il sera possible
d'obtenir, après acclimatement, de 200 à 500
kilos de fibres.
Il est essentiel de maintenir la fertilité si
l'on veut obtenir des récoltes intéressantes de
coton, tant indigènes qu' américaines, dans
cette région ; toutes les conclusions sont basées
sur des sols fertilisés. L'emploi des engrais
verts semble être pour l'instant la méthode la
plus pratique de fertilisation sur des grandes
surf aces.
Pour les opérations de dry farming, en cul-
ture extensive, nous proposons, pendant l'été,
des cultures d' arachides et de haricots indi-
gènes destinés à nourrir le bétail. Pour la cul-
ture intensive, sous irrigation, dos cultures
d'hiver de crotolaria. haricots indigènes et pois
velours seraient intéressantes.
4)»
TAUX DE LA PIASTRE
Le '.11 mars, le taux de la niastre à Snïu'ôu
."!nil. le suivant sur : Paris T.T. UV70 ; Vue.
16.7;'
Voiej /'gaiement le taux des achats ;'¡ terme
de la piastre a SaVcon sur : Paris. S iour-
17.20 : .10 jours, 17.30 : M jours, 17.50 00
jours, 17.r»0,
Une Chambre de Commerce
au Cameroun
0-0 --
Les commerçants et les .'gents généraux
des maisons de commerce du Cameroun
s'étant rendu compte de la nécessité de dé-
fendre les intérêts du commerce et le déve-
loppement économique du territoire, ont dé-
cidé de demander aux pouvoirs compétents
la création d'une Chambre de commerce au
Cameroun en s'inspirant de ce qui a été
fait dans ce sens au Togo.
Cette assemblée serait composée comme
suit : 10 membres français, 8 membres
étrangers de nationalité européenne ou assi-
milée, 2 membres commerçants indigènes et
des membres suppléants.
Un collège électoral composé des commer-
çants notables et des propriétaires de plus
de 100 hectares de propriétés agricoles, éli-
rait pour un an les membres de la Chambre
de cpmmerce dont le siège serait à Douala.
Il y aura un membre correspondant par cer-
cle administratif.
Voici quelles seraient les attributions de
la Chambre de commerce :
La Chambre de commerce présentera par
voie d'initiative aux Pouvoirs publics ses
vues sur les meyens d'accroître la prospérité
industrielle, agricole et commerciale des ter-
ritoires du Cameroun, sur les modifications
ou améliorations à introduire dans la légis-
lation civile, sur l'exécution des travaux et
l'organisation des services publics qui peu-
vent intéresser le commerce, l'industrie et
l'agriculture.
Elle fournira au ronimis-aire de la Répu-
blique et aux différents conseils, commissions
ou comités institués au Cameroun les ren-
seignements qui lui seront demandés mr les
faits et usages commerciaux.
Elle sera consultée :
10 Sur les règlements rotatifs an com-
merce, à l'industrie, à l'agriculture et aux
exploitations forestières.
2° Sur la création des chambres de com-
merce, de tribunaux de comnwrcc, de ban-
ques et autres institutions de crédit public.
Il faut donc espérer que l'importance de
cette création n'échappera pas à ceux dont
dépend l'avenir économique de ce territoire
de l'Afrique Equatoriale placé sous le man-
dat de la France et que l'initiative des co-
lons de Douala sera couronnée de succès.
-60-
RETOUR
M. le Gouverneur des Colonies, Marchand,
commissaire de la République française au
Cameroun, vient d'arriver en France, via
Marseille.
-–
L'OLÉICULTURE NORD-AFRICAINE
Sur uiic production mondiale moyenne
do luîmes métriques d'huile d'ûlivo
chaque année, l AiVique du Nord fournit
environ GO.IMUI tonnes..Mais elle pourrait
aiséiiionl alleiiid:c le ci n lire de lOO.tXK) ton-
nes, si i'uleiciillure, à laquelle le sol et le
elimal nord-africains sont éminemment fa-
\oialiles, était davantage encouragée. On
sail qu'il faut, attendre une dizaine d'an-
nées avant qu'une plantation d'oli\iers soit
en plein rapport, i.'esl pourquoi, Imn des
C.iihuis el |>ieii des propriétaires indigènes,
hésitent axant d.- s'engager dans ce'fe voie.
Néanmoins, la Tunisie a donné l'exemple
comme on le sail. el La région de S-fax eat
devenue une Il Forêt, d'oliviers d qui, elle
seule, produit plus d'huile que tout le reste
de l'Afrique du Nord. F.n Algérie, les plan-
lutions nouvolh s ne se sont réalisées que
leiilomeiil. Au Maroc, en dehors des olive-
riies indigènes, un mouvement de planta-
lions s'•1 s 1 d. ssiué. ehe/ les Colons, dans la
1 légion ile Marrakech.
Éléphant cambrioleur
---0-0 ---
Un éléphant appartenant à une ménage-
rie ai tuellement en tournée, à Fpping, près
de Loughton, en Angleterre, s'est échappé
la nuit dernière et partit à l'aventure. Réus-
sissant à défoncer la devanture d'une épice-
rie, il s'ingurgita successivement 7 livres de
poudre de moutarde, 16 livres de pmneaux,
des confitures, du sucre, du riz. Mis en joie
par ce festin inattendu, il se livra ensuite à
un certain pas de valse, qui causa un gros
dommage aux pots de continues et autres
marchandises.
L'éléphant retourna enfin dans *-on box,
sans que l'on se fût aperçu de sa promenade
L'air parfaitement innoant de l'animal
n'empêcha cependant pas son gardien d'aper-
cevoir cet tannés traces de confiture-- sur sa
trompe.
Ceci nous prouve (Ille l'éléphant est très
adroit. très gourmand et fort intelligent.
J'en eus déjà la preuve, dans le llaut-Ou-
bangui. Le poste de Mobaye possédait une
jeune éléphant apprivoisée, qui s,, pionie
nait en toute liberté dan- la région.
Ayant remarqué que dan- la \éi.mda de
la case des sous-officiers -e nouva'f l'office
abondamment pourvu de provisions, elle s'en
souvint. Si bien qu'une nui: notre jeune pa-
chyderme et
s'offrit une ca i sse de latine.
De mè ne que l'éléphant de Loughton, elle,
n'avait ni- de -erviette de table e: -e P!O-
menait le lendemain matin avec tln. Ilompt:'
toute blanche.
l'n autre soir, je 1a rencoiv.iai venant de
via vértnda où elle avait dévoré e.n demi-
îï-gin.e de banane-, rai elle m'avai: va ailfr
lui (Vieillir q\tclqno--un- de < e< fuuK deux
jouis auparavant. l'ne autre toi-, ̃ '< taiî à
navets des créneaux de la t,ric:on qu'elle,
avait volé les rations de manioe de- pii-on-
niers. Si vous avez un éléphant h. vous,
méfiez-vous !
Mono'.
'M NUMERO : 10 CENTIMES
-
VKNDHKDI SOIR, 2 WML. -
1 1a
L&s Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN ,
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES. SONT LA PROPRIÉTÉ
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France et Colonies. 80 » 45 11 25 »
Etranger 120 » 65 » 35 n
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La Conférence Nord-Africaine
-000
La Conférence nord-africaine, qui avait
amené à Tunis le Résident Général du Maroc,
celui de la Tunisie, le Gouverneur Général de
l'Algérie et le représentant de celui de l' A.
0. F., s'est tenue la semaine dernière.
Son objet a été longuement marqué dans les
discours prononcés par ces hauts personnages
qw,, avant d'aborder leur tâche, voulurent nous
faire savoir pourquoi ils s'étaient réunis et
tous exposer leur politique générale.
M. Steeg, qui, autant qu'on en puisse juger
à distance, parait avoir joué le rôle d' un direc-
teur moral, s' appuya sur une expérience plus
longue des affaires de l'Afrique du Nord, pour
formuler le but de leurs travaux et esquisser. à
grands traits ses conceptions coloniales.
« Nos administrations respectives, a-t-il dé-
claré, sont appelées à harmoniser, à coordonner
leurs efforts. Notre contact direct personnel
assure à cette tâche promptitude et confiante
efficacité. Il nous faut confronter nos vues,
Mettre en commun nos expériences, nous ins-
truire mutuellement sur le succès ou l'échec de
80S initiatives, en chercher ensemble les rai-
sons et les résultats. »
- -- -- - - --
Le Résident Général du Maroc a ensuite
magnifié r œuvre de la France dans le pays
qu'il administre et montré comme nous en fai-
sons la conquête progressive. On peut soumettre
par la force, mais on ne pacifie que par l' or-
ganisation. Une progression n'est solide que si
elle est une « création continue ». « Peut-on
douter, s'est-il écrié, de la vertu de la route
qui se prolonge, du marché qui s'ouvre, de
1 infirmerie qui s' installe, de l'assistance qui se
aêe. de la propriété qui se consolide, de la
répression de l'abus et de l'administration im-
partiale de la justice. Pour ma part, j' ai foi
dans la paix marocaine fondée par les travaux
CIe la paix française. » Le résultat d'un pareil
effort, c'est l'âme musulmane devenant plus
confiante, s'ouvrant et cédant à la séduction de
rame française ; c'est le rapprochement fra-
ternel des deux races.
M. Viollette témoigna ensuite d'un enthou-
siasme et d'une foi en l'avenir de t Afrique
qu'it avait manifestés récemment à la Commis-
sion des Colonies de la Chambre. « Quand je
pense à ce que sera ce pays formidable seule-
ment dans cinquante ans, je lui vois de telles
Clestin, je sens de telles forces d'activité en
hn que je m'interroge. Non pas que je doute.
r ai une interprétation trop optimiste des choses
pour douter, et je suis convaincu qu'on se sauve
toujours quand on le veut. Je ne doute pas,
mais je mesure l'entreprise colossale qui va
s'imposer pour outiller et comme accompagner
ces pays qui entrent dans la civilisation à pas
de géant. »
Cette tâche colossale, il faut l'entreprendre
18ft. perdre une minute, et, « menant notre mis-
sion avec prudence et pourtant avec résolution,
attentifs, toujours bienveillants, même lorsqu' il
faut être fermes et justes, toujours préoccupés
avant tout de faire comprendre la France et
plus encore de la faire aimer, nous serons les
organisateurs d'une des démonstrations les plus
étonnantes de l'histoire n.
M. Saint ne fut guère moins lyrique ; quant
à M. Duchêne, qui représentait M. Carde, il
fut comme il convenait, un peu plus modeste
que ses partenaires, ne se risqua pas aux pro-
phéties et se borna à indiquer l'importance de
quelques questions dont la solution immédiate
serait désirable.
Après cet échange de nobles propos que
tous venons de rapporter ou d" analyser, sans
les accompagner de certaines réserves pourtant
MtureHes, on aborda l'ordre du jour. Le pro-
gramme était long, très long, et nous nous de-
mandons si on eut le temps de traiter autrement
qu'en les effleurant les questions qui y figu-
raient : il s'agissait d'examiner la liaison sani-
taire, la question douanière, les rapports intel-
lectuels et scientifiques, la liaison télégraphique
et téléphonique, l'unification des régimes fis-
eaux algérien et tunisien, la question du oahara
occidental, l'organisation de renseignement
professionnel et technique, l'introduction des
Ibis sociales françaises, la liaison des établis-
sements de recherches agronomiques, la ques-
tion des mines, des chemins de fer, la culture
'de l'olivier, la navigation maritime et aérienne,
etc., etc. Il faut limiter la citation.
Avant de se séparer, MM. Steeg, Viollette,
Saint et Duchêne adressèrent au président du
Conseil un télégramme où ils se félicitaient de
l'heureux résultat de leurs travaux. Je me de-
mande quelles décisions utiles ont pu être prises
en l'espace d'aussi peu de jours quatre en
tout et sur un aussi grand nombre de sujets.
Nous avons vu dans les journaux une longue
fnmnération de vœux adoptés : vœux sur la
liaison à établir entre les établissements agro-
nomiques des trois gouvernements, vœu sur la
culture de l'alfa, du coton, sur la propagande
touristique, sur l'aménagement des lignes
aériennes, sur les lignes de pénétration vers lé
Tchad et le Nig
Tchad et le Niger. On a adopté des mesures
arrêtées à la Conférence de Marrakech en jan-
vier 1925 et qui consistent à établir entre les
colonies des movens de communication plus
nombreux, à multiplier les courriers transsaha-
riens. On a échangé des vues sur la ouestion
des phosohates, sur les ouestions militaires.
mais on n'a pas pu s'entendre sur cel les Telati-
ves nux douanes.
Parlant ces quelques iours. on a sans doute
travaillé, beaucoup travaillé même. Mais pou-
vait-on examiner avec tout le soin qu'elles
eomeortent tp'\ innombrables matières qui figu-
raient à l'ordre du jour. Les questions se sont
succédé avec la rapidité des vues cinématogra-
phiques qui défilent sur un écran.
Mais, dira-t-on, était-il possible de faire au-
trement ? Etait-il possible de réduire le pro-
gramme de la conférence ? Vous n'ignorez pas
la quantité de questions qui intéressent les trois
pays, et dont la solution rapide ne peut être
obtenue que par la collaboration en une réunion
comme celle qui s'est tenue à Tunis des hauts
fonctionnaires qui les administrent. Je n'ignore
rien de tout cela. C'est même parce que je le
sais que je juge mauvais le système employé.
Certes, ces conférences périodiques qui inter-
rompent de temps à autre l'isolement dans le-
quel vivaient jusqu'à une date récente nos pos-
sessions de l'Afrique du Nord, sont un pro-
grès sur les anciçns errements. Et, à ce titre,
il convient de s'en féliciter. Mais faut-il se tenir
pour satisfaits ?
Nous ne le pensons guère. Ces prises de
contact, comme dit M. Steeg, sont utiles, mais
elles ne sont pas assez fréquentes. Elles ne
peuvent probablement pas l'être guère plus,
car il faut bien que Résidents ou Gouverneur
Général ne passent pas tout leur temps en dé-
placements à travers l'Afrique du Nord ou en
France ; mais alors il convient d'envisager
autre chose.
Dans les discours prononcés au début de la
conférence. M. Saint, M. Viollette, M. Steeg
ont fait allusion à cette « autre chose 9, et ce
fut aussitôt pour protester contre sa réalisation.
M. Viollette se félicite de la réunion de
Tunis, mais ajoute tout aussitôt : « J' estime
qu'il faut nettement considérer comme impos-
sible un gouvernement unique, même réduit aux
trois pays du nord. » Ce serait un rouage super-
fétatoire, et par conséquent vain, ou un gou-
vernement effectif, et par conséquent dange-
reux, car il compliquerait l' administration et
accroîtrait la centralisation.
C'est aussi l'avis de M. Saint qui déclare
que l'Empire nord-africain « n'est pas au triple
point de vue géographique, historique et éco-
nomique. une entité, mais une homogénéité ».
M. Steeg, avec l'autorité que lui vaut une
assez longue expérience des choses de l'Afri-
que mineure, ne s' est pas exprimé moins net-
tement : « Des différences d ordre géographi-
que, ethnique, politique et spirituel distinguent
nos divers gouvernements. Les contrées à la
direction desquelles nous avons l'honneur
d'avoir été appelés ont chacune leur originalité
propre, leur visage particulier, et si, comme le
souhaitent certains hommes épris d'anticipation,
l'Afrique du Nord voit ses trois tronçons rat-
tachés les uns aux autres dans une intime uni-
fication, ce jour me paraît si distant encore que
nous ne devons ici ni le préooir, ni en préparer
ï'aoènement. »
Que l'Afrique du Nord ne présente pas au
point de vue géographique, ethnique, écono-
mique, politique, une unité parfaite, c'est l'évi-
dence même. Des diversités existent, mais elles
ne sont pas aussi graves qu'on se plaît à le
dire. Les différences sont loin de l'emporter
sur les traits qui sont communs à l'Algérie, au
Maroc, à la Tunisie.
J'en demande bien pardon aux personnages
considérables réunis en conférence à Tunis ;
mais leurs discours ne m' ont pas du tout con-
vaincu sur l'impossibilité de grouper en une
grande unité administrative les pays qu'ils gou-
vernent.
Cette union n' est pas possible, ni peut-être
même désirable en ce moment. Sa réalisation
suppose dans l'ordre politique et dans le do-
maine diplomatique des changements nombreux
et importants qui demandent du temps. Je ne
sais même pas s'il serait bon de supprimer tous
les organes administratifs existants, mais il se-
rait, à notre avis, utile, heureux qu'une coordi-
nation plus grande s'établît entre les adminis-
trations de ces trois pays. On a parlé d'un Mi-
nistère de l'Afrique du Nord. L'idée a été
écartée comme prématurée, mais elle ne le sera
pas tout le temps. La rencontre annuelle des
Liourvemeurs ou Késidents Liénéraux ne sutht
plus. Ce n'est pas en quatre jours que l'on peut
examiner tous les problèmes communs qui se
posent. L'institution de la Conférence nord-afri-
caine est un premier pas. Il faut se préparer à
faire le second.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Affaires étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
-0001
Magistrature coloniale
---(H)--
M. ftargone, substitut fin Procureur de la
République à Saint-Denis (Hénnion), a été
nommé, sur sa c'emnndl, lieutenant de
inge au tribunal de première instance de
Tamatave (Madagascar), en mruplacement
de M. Joan Louis, démissionnaire.
̃ i.
La vin lerree cmiiiitiMRie-Le Clin
--0.0-
Le Gouvernement égyptien, les Hauts-
Commissariats de Pailestine et de Syrie et
le Gouvernement turc sont depuis quoique
temps en pourparlers pour l'achèvement de
la liaison par voie ferrée Constantinople
(ou plutôt Rcntnri)-J.e Caire. En ce qui con-
cerne ln Syrie, il lui incombe de faciliter
la construction d'une ligne entre Caïffa et
Tripoli de Syrie. Cette construction ne dé-
pend plus que de la réalisation d'un em-
prunt de 60 millions de francs-or. La ligne
en question serait exploitée en territoire
syrien par la Compagnie qui exploite déjà
lès Chemins de fer syriens.
lIARD - SUI LE lARDe 1
--0-0--
«
Vopinion tend à prévaloir, dans
les milieux gouvernementaux et
Parlementaires, de la nécessité,
pour les colonies et protectorats, non seule-
ment de se suffire à eux-mêmes, mais encore
de participer pour une Part croissante aux
besoins de la métropole. La mire-Patrie au-
rait assez fait de les mettre au monde et de
guider leurs premiers pas. Elle a maintenant
besoin de tous ses enfants, et elle aurait l'in-
tention de les émanciper, sans attendre leur
complet développement, afin de les mettre
au travail pour elle et les faire contribuer à
l'allègement de ses charges.
Chacun sait, même aux colonies, sans
qu'on ait besoin de le lui apprendre, que les
besoins de la France sont lourds. Personne
mieux que les coloniaux n'a compris combien
tous se devaient au salut de la Patrie, et du-
rant toute la guerre, ils n'ont disputé ni leur
sang, ni leur or. Les hostilités closes, ils
n'ont pas songé un seul instant à établir un
bilan en vue d'un règlement de comptes. Ils
se sont remis courageusement au travail, re-
prenant la tâche oit ils l'avaient laissée, se
vouant à Vœuvre de civilisation et de déve-
loppement économique que la Patrie leur
avait demandé (Vaccomplir, le jour où elle
avait annexé des territoires lointains au pa-
trimoine national. Avant que d'exiger des co-
lonies une participation aux charges budgé-
taires de la Métropole, il s'agirait tout de
même d'apprécier en toute impartialité si cet
effort fiscal supplémentaire ne chargera pas
outre mesure de jeunes épaules et ne fera pas
s'af faisser le corps tout entier.
Parmi les territoires coloniaux ou de pro-
tectorat soumis en ce moment aux Prétentions
discutables de la Métropole, je veux aujour-
d'hui choisir le Maroc comme exemple. car
il est un des plus typiques. Un coup â œil
sur le plus récent budget du Protectorat nous
édifiera à souhait.
L'administration et l'exploitation du Ma-
roc, et sous ce dernier vocable est compris le
grand programme de travaux publics en voie
d'exécution, ne coûtent rien au budget mé-
tropolitain. Les dépenses militaires seules
sont à la charge de ce dernier. Combien 1
Près de quatre milliards et demi pour la pé-
riode de 1907 à 1925, chiffre que Von doit
ramener à 1 milliard 200 millions, par dé-
falcation des sommes qu'aurait coûtées
l'armée du Maroc si elle était restée dans ses
garnisons de France. On a donc là le total
de ce qua pesé le Maroc sur le budget métro-
politain pour devenir français, les consé-
quences mises à Part des événements maro-
cains depuis 1925.
Encore convient-il de faire remarquer que
le Maroc a pris sa part dans les dépenses de
la guerre du Rif. Contribution militaire an-
nuelle, 26 millions et demi. Construction rie
routes et de voies stratégiques, subventions
aux tribuJ, 29 millions. Ait total, 14 de
l'ensemble du budget ordinaire qui atteint
407 millions pour 1926. Si, d'autre part, on
fait le compte des charges fiscales imposées
au contribuable marocain, on arrive à un to-
tal de quelque 500 millions.
En vérité, quand on pense que la Métro-
pole veut laisser à la charge du Maroc la
construction du chemin de fer de Fez à
Oudjda, ligne avallt tout d'ordre stratégique
et d'intérêt « impérial », on juge avec raison
que la mesure est près d'être comble, et qu'à
vouloir continuer dans cette voie d'imposi-
tiom fiscales, on tuera la poule aux œufs
d'or.
J. Ganter,
Sénateur d'Oran.
Les israëlites tunisiens
devant la loi française
--0-0--
La troisième Chambre du tribunal, pré-
sidée par M. Laaoquc, a décidé, alprès plai-
doiries de Me. Lemarignies et Bardon, et sur
conclusions du substitut Lamothe, que le
mariage rabbiniaue des indgènes isruélites
célébré en Tunisie était valable au regard
de la loi française
La justice civile est donc compétente pour
prononcer le divorce des indigènes établis
en IFrance,\e divorce ne pouvant rompre que
le contrat civil contenu implicitement dans
l'acte religieux.
La loi rabbinique ne reconnaissant pour
seul motif que l'adultère, les tribunaux ne
pourront prononcer le divorce que pour
adultère.
A l'Académie des Sciences
00 -
Les salmonidés au Maroc
Au cours d'une récente séance de l'Acadé-
mie des Sciences, M. Billiard a présenté une
note de M. Gruvcl, professeur au Musrum,
conseiller technique du Gouvernement chéri-
fien pour les questions de pêche et de pisci-
culture. qui fait, depuis plusieurs années,
aVec le concours dévoué de l'administration
locale, tous ses efforts pour développer la
culture des salmonidés dans le Moyen Atlas.
L'établissement édifié à Azrou (Moyen
Atlas) qui n'avait, l'an dernier, produit que
6.000 truites environ, a fourni, cette année,
plus de 80.000 alevins, qui seront immergés
dans les divers cours d'eau de la répion. On
espère faire beaucoup mieux encore et arri-
ver, ainsi, à développer la pisciculture indus-
trielle au Maroc, ce qui serait particulière-
ment intéressant pour ce pays.
.k 1
A LA CHAMBRE
--0-0--
QUESTIONS ECRITES
Les rhums de Madagascar
M. Awjusle Brunei (Lu Héunion), député, de-
mande à M. le ministre des Colonies : 1* sur
quelle buse a été effectuée, en 1924, la répar-
tition du contingent des rhums attribué il Ma-
duguscur ; 2° s'il a été tenu compte, pour fixer
la part respective du groupement des usines
et du groupement des distilleries ngl'k, des, des
prescriptions de l'article 3 du décret du 20 fé-
vrier 1^3, complété pin- l'article l" du décret
du la avril l'J&i. (yueslion du 8 février Ûrëti.)
Hépoiise. - La répartition du contingent des
rhums à Madagascar, en 1924, a été effectuée
conformément aux dispositions combinées des
décrets des 20 février et 13 avril 1923 et des
circulaires ministérielles des 31 junvier et
19 avril 192-i, informant le gouverneur générai
de lu volonté du Parlement et du vœu de la
cotninission de contingentement des rhums co-
loniaux de voir affecter, par priorité, l'uugmen-
tation du contingent au développement de l'in-
dustrie sucrière coloniale. Cette augmentation,
a été, en conséquence, attribuée aux usines
à sucre tout récemment créées a Madagascar,
tous les anciens établissements continuant ù
se partager, conformément aux textes en vi-
gueur, le contingent auquel leur donnait droit
l'application des principes sur lesquels avait
été basée la répartition, en 1923, du contingent
de 160.000 hectolitres entre les colonies l'humiè-
res, puis entre les producteurs, répartition qui
attribuait à Madagascar un contingent de 630
hectolitres.
Les concessions à Madagascar
M. Asticr, député, demande il M. le ministre
des Colonies : 1* pour quelle raison la colonie
d - M'» J tireur n'a pas prononcé, des le 26 no-
vembre 1922, lui déchéance de la concession de
20.001) hectares de palétuviers, accordée ù la
compagnie occidentale de Madagascar par dé-
cret du 4 août 1920, nolillé le 2(i novembre de
la même année, alors que cette compagnie
n'avait rempli aucune des cluuses de la con-
ycnllon, pussée entre elle et la colonie de Ma-
dugncllr, bien que les conditions exigées fussent
des plus modestes, puisqu'il s'agissait seule-
ment de choisir, dans un délui de deux uns
les lots de terrains à occuper et de constituer
une société nu capital de 1 million ; 2" si ce
délai de deux ans, expiré le 26 novembre PJ22,
a été renouvelé pour deux nouvelles années,
et, dans ce cas, pour quelle raison il u été
renouvelé ; 3' en cas de renouvellement du
délui de deux ans, pourquoi, le 26 novembre
1924, la déchéance n'a pus été prononcée alors
que la compagnie occidentale de Madagascar
n'avait fourni aucun travail et n'avait choisi
aucun terrain ; 4* s'il est exact que la colonie
ae Madagascar, après avoir accordé une pro-
longation tacite et illégale d'au moins treize
mois, et peut-être de trcnte-sept mois, a signé,
ù la
mois, date du 6 janvier 1926, avec la compagnie
occidentale de Madagascar, un avenant fui ac-
cordant un nouveau délai de deux ans, pour se
conformer aux clauses précitées du décret du
4 août 1920 ; ce qui donnerait, en fait, a la com-
pagnie occidentale de Madagascar un délai total
de prés de lSept pns, au lieu de deux ans pri-
mitivement et légalement accordé ; 5' si ladite
compagnie occidentale de Madagascar n'est pas
la môme société qui est généralement connue
dans les milieux boursiers et à la section finan-
cière du parquet de la Seine, sous le nom de
« Suberbie Il ;li' s'il est dans les intentions dit
ministre de ratifier par décret, pris sur sa pro-
position et sous sa responsabilité, une pareille
faveur. (Question du 18 mars 1926.)
1re réponse. Un délai est nécessaire pour
rassembler les éléments de la réponse à faitv
tl la question écrite ci-dessus. Les renseigne-
ments que le département des colonies ne pos-
sède pas ont été l'éclumés d'urgence à Mada-
gascar.
LA QUESTION 1
DU REGIME DOUANIER COLONIAL
ET LA CHAMBRE DE COMMERCE
DE BORDEAUX
00
1.rt Chambre.do Commerce de Bordeaux,
après avoir examiné les projets de révision
du régimo douanier colonial, a émis le vu'u
suivant :
« 1" Qu'une large (personnalité douanière
soit accordée uux colonies assimilées au ré-
gime métropolitain ;
n i!° Que le statu quo soit maintenu pour
les autres colonies o.
L'avjation coloniale
--
Du Caire au Cap
Les quatre avions militaires anglais ten-
tant le raid Le Caire-] ,e Cap sont arrivés à
Palapya, dans Je Recbuanaland.
8..
Le cours du riz
----0-0--
SAIGON
(les LC(X) kilos en piastres)
Itiz n° I, £ "> 0/O brisures 100 70
Itiz n° 2, iO 0/0 brisqres 104 70
ni/. n° 2, r>0 O/0 brisures 100 1?0
H)'isu!-('sn"")t')2 85 Il
Bl'islIl'('H nOR;J C'l4 ..,..,.,.,.. 71 ô0
l
Farines .,.,.,.., , , , , , :n ;\0
Paddy Yinh-Long .,.,..,.. :)} ':'10
Paddy Cio-Cong G2 û0
Paddy Baixnu .,.,..,.,.,,, 00 Il
Paddy Bue-Lieu 01 »
Coprah (les I Ol » kilos) * 17 50
(l'ur (IrjhU'Iic Indnpacili.)
Les correspondances pour la Chine
L'administrai ion des po>lc.s de Chine signale
qu'un grand nombre de correspondances ne
peuvent, êlre distribuées, par suite de la rédac-
tion défectueuse de l'adresse et. notamment, do
l'omission du nom de la pro\iuce du lieu de
destinai ion.
De plus, le papier employé pour les bandes-
adresses des journaux et revues n'est pus sufli-
sammenl résistant, : les bandes disparaissent
rendant impossible, la distribution des objets.
Sur la demande inslunte de l'ofliee chinois,
le publie est prié de soigner la rédaetion de>
suseriptions, de respecter l'hortogruphe ofli-
cielle des noms des- localités destinataires el.
par mesure de précaution, de reproduire sur
les journaux ou revues eux-mêmes l'adresse
Por-Ue sur les bandes formées de papier résis-
tant.
Us essais dt culture lu gHIi
00 Ifriquo Occidon lalo Française
-(Jo(}-
En vue d'intensifier dans la plus large me-
sure la production du coton nécessaire à l'in-
dustrie nationale, le Gouvernement Général de
l'Afrique Occidentale française poursuit, de-
puis quelques années, un programme de réali-
sations pratiques qui comprend essentiellement:
le développement de la culture du coton indi-
gène par l' augmentation des surfaces ensemen-
cées ; des essais de culture par irrigation dans
la vallée moyenne du Niger, au moyen de
travaux d'hydraulique agricole dont la réalisa-
tion a commencé au mois de décembre der-
nier ; enfin, une série d'études et d' expériences
poursuivies dans la région de Ségou (Soudan
français) qui ont en vue l'introduction, l'accli-
matement et la sélection de graines exotiques
(égyptiennes ou américaines) donnant les meil-
leurs rendements en considérant, pour cha-
cune d'elles, les différences de terrains, la
quantité des précipitations annuelles, les en-
grais fournis, les diverses méthodes de culture,
les époques de semis, les espacements des
plants, etc.
La direction de ces études a été confiée à
un spécialiste américain. M. le Docteur For-
bes. qui vient de faire paraître, dans un ou-
vrage édité par le Gouvernement Général, le
résultat de ses travaux pour les années 1923 et
1924. Nous donnons ci-dessous les conclusions
de ce très intéressant rapport :
« Les résultats des expériences faites en
1923 avec des cotons introduits dans la région
située entre le lac Débo et Koulikoro, excluent
au point de vue commercial les cotons égyp-
tiens.
Sur onze variétés américaines essayées, et
sous réserve du jugement des experts sur la
valeur des fibres, Cleveland. Simpkin's Idéal
et Big Boll Triumph sont trois variétés à soies
courtes intéressantes et bien adaptées, tant au
dry farming qu'à la culture sous irrigation :
Lightning Express et Hartsville 16 sont les
mei! leures variétés à soie moyenne ; leurs ren-
dements plus faibles sont dus en grande partie
à leur plus faible pourcentage à l' égrenage.
Le Webber 49 peut donner des récoltes tar-
dives plus faibles, sous irrigation, dans des
localités appropriées. Meade est susceptible
de donner de bonnes récoltes de longues fibres
en culture tardive sous irrigation.
Le coton indigène étant acclimaté, est pro-
bablement plus productif sous irrigation que
les variétés américaines récemment introduites.
En certains cas, les variétés américaines ont
montré une certaine adaptation à leur nouveau
milieu et sont susceptibles d'améliorations par
sélection et acclimatation.
La meilleure époque des semis pour des
exploitations commerciales est, en dry farming,
au moment où le régime des pluies s'établit,
et, en culture irriguée, dans la région consi-
dérée du 1" au 15 juillet, suivant les lieux.
Les cultures-abris sont préjudiciables, et un
plant par poquet donne des résultats inférieurs
à la méthode habituelle de deux plants par
poquet.
Les sols éoliens ont donné les meilleurs ré-
sultats ; les sols argileux donnent de bons ren-
dements pour certaines cultures et des indica-
tions favorables pour le coton à Diafarabé,
mais leur valeur au point de vue coton n'a pas
encore été suffisamment prouvée. Leurs parti-
cularités physiques et chimiques sont à l'étude
en ce moment.
Il faut tenir grand compte des attaques des
insectes, mais les faibles superficies des
champs d'essais et la nature des terrains avoi-
s inants ont probablement augmenté les dégâts.
De même avec les variétés américaines
introduites, on doit faire grande attention aux
maladies des plantes, spécialement aux effets
physiologiques : feuilles rouges, feuilles cris-
pées, dues à l'insolation et au dessèchement ;
mais ceci diminuera avec l'acclimatement.
Récoltes. - En dry farming, dans des sols
profonds ayant les propriétés physiques re-
quises, et un bon degré de fertilité, on peut
raisonnablement escompter, après acclimate-
ment. une récolte de 150 kilos de fibres courtes
à l'hectare, avec les variétés américaines sélec-
tionnées, et un peu moins avec les variétés à
soie moyenne.
Lu culture irriguée. suivant le caractère du
sol et le degré de fertilité, il sera possible
d'obtenir, après acclimatement, de 200 à 500
kilos de fibres.
Il est essentiel de maintenir la fertilité si
l'on veut obtenir des récoltes intéressantes de
coton, tant indigènes qu' américaines, dans
cette région ; toutes les conclusions sont basées
sur des sols fertilisés. L'emploi des engrais
verts semble être pour l'instant la méthode la
plus pratique de fertilisation sur des grandes
surf aces.
Pour les opérations de dry farming, en cul-
ture extensive, nous proposons, pendant l'été,
des cultures d' arachides et de haricots indi-
gènes destinés à nourrir le bétail. Pour la cul-
ture intensive, sous irrigation, dos cultures
d'hiver de crotolaria. haricots indigènes et pois
velours seraient intéressantes.
4)»
TAUX DE LA PIASTRE
Le '.11 mars, le taux de la niastre à Snïu'ôu
."!nil. le suivant sur : Paris T.T. UV70 ; Vue.
16.7;'
Voiej /'gaiement le taux des achats ;'¡ terme
de la piastre a SaVcon sur : Paris. S iour-
17.20 : .10 jours, 17.30 : M jours, 17.50 00
jours, 17.r»0,
Une Chambre de Commerce
au Cameroun
0-0 --
Les commerçants et les .'gents généraux
des maisons de commerce du Cameroun
s'étant rendu compte de la nécessité de dé-
fendre les intérêts du commerce et le déve-
loppement économique du territoire, ont dé-
cidé de demander aux pouvoirs compétents
la création d'une Chambre de commerce au
Cameroun en s'inspirant de ce qui a été
fait dans ce sens au Togo.
Cette assemblée serait composée comme
suit : 10 membres français, 8 membres
étrangers de nationalité européenne ou assi-
milée, 2 membres commerçants indigènes et
des membres suppléants.
Un collège électoral composé des commer-
çants notables et des propriétaires de plus
de 100 hectares de propriétés agricoles, éli-
rait pour un an les membres de la Chambre
de cpmmerce dont le siège serait à Douala.
Il y aura un membre correspondant par cer-
cle administratif.
Voici quelles seraient les attributions de
la Chambre de commerce :
La Chambre de commerce présentera par
voie d'initiative aux Pouvoirs publics ses
vues sur les meyens d'accroître la prospérité
industrielle, agricole et commerciale des ter-
ritoires du Cameroun, sur les modifications
ou améliorations à introduire dans la légis-
lation civile, sur l'exécution des travaux et
l'organisation des services publics qui peu-
vent intéresser le commerce, l'industrie et
l'agriculture.
Elle fournira au ronimis-aire de la Répu-
blique et aux différents conseils, commissions
ou comités institués au Cameroun les ren-
seignements qui lui seront demandés mr les
faits et usages commerciaux.
Elle sera consultée :
10 Sur les règlements rotatifs an com-
merce, à l'industrie, à l'agriculture et aux
exploitations forestières.
2° Sur la création des chambres de com-
merce, de tribunaux de comnwrcc, de ban-
ques et autres institutions de crédit public.
Il faut donc espérer que l'importance de
cette création n'échappera pas à ceux dont
dépend l'avenir économique de ce territoire
de l'Afrique Equatoriale placé sous le man-
dat de la France et que l'initiative des co-
lons de Douala sera couronnée de succès.
-60-
RETOUR
M. le Gouverneur des Colonies, Marchand,
commissaire de la République française au
Cameroun, vient d'arriver en France, via
Marseille.
-–
L'OLÉICULTURE NORD-AFRICAINE
Sur uiic production mondiale moyenne
do luîmes métriques d'huile d'ûlivo
chaque année, l AiVique du Nord fournit
environ GO.IMUI tonnes..Mais elle pourrait
aiséiiionl alleiiid:c le ci n lire de lOO.tXK) ton-
nes, si i'uleiciillure, à laquelle le sol et le
elimal nord-africains sont éminemment fa-
\oialiles, était davantage encouragée. On
sail qu'il faut, attendre une dizaine d'an-
nées avant qu'une plantation d'oli\iers soit
en plein rapport, i.'esl pourquoi, Imn des
C.iihuis el |>ieii des propriétaires indigènes,
hésitent axant d.- s'engager dans ce'fe voie.
Néanmoins, la Tunisie a donné l'exemple
comme on le sail. el La région de S-fax eat
devenue une Il Forêt, d'oliviers d qui, elle
seule, produit plus d'huile que tout le reste
de l'Afrique du Nord. F.n Algérie, les plan-
lutions nouvolh s ne se sont réalisées que
leiilomeiil. Au Maroc, en dehors des olive-
riies indigènes, un mouvement de planta-
lions s'•1 s 1 d. ssiué. ehe/ les Colons, dans la
1 légion ile Marrakech.
Éléphant cambrioleur
---0-0 ---
Un éléphant appartenant à une ménage-
rie ai tuellement en tournée, à Fpping, près
de Loughton, en Angleterre, s'est échappé
la nuit dernière et partit à l'aventure. Réus-
sissant à défoncer la devanture d'une épice-
rie, il s'ingurgita successivement 7 livres de
poudre de moutarde, 16 livres de pmneaux,
des confitures, du sucre, du riz. Mis en joie
par ce festin inattendu, il se livra ensuite à
un certain pas de valse, qui causa un gros
dommage aux pots de continues et autres
marchandises.
L'éléphant retourna enfin dans *-on box,
sans que l'on se fût aperçu de sa promenade
L'air parfaitement innoant de l'animal
n'empêcha cependant pas son gardien d'aper-
cevoir cet tannés traces de confiture-- sur sa
trompe.
Ceci nous prouve (Ille l'éléphant est très
adroit. très gourmand et fort intelligent.
J'en eus déjà la preuve, dans le llaut-Ou-
bangui. Le poste de Mobaye possédait une
jeune éléphant apprivoisée, qui s,, pionie
nait en toute liberté dan- la région.
Ayant remarqué que dan- la \éi.mda de
la case des sous-officiers -e nouva'f l'office
abondamment pourvu de provisions, elle s'en
souvint. Si bien qu'une nui: notre jeune pa-
chyderme et
s'offrit une ca i sse de latine.
De mè ne que l'éléphant de Loughton, elle,
n'avait ni- de -erviette de table e: -e P!O-
menait le lendemain matin avec tln. Ilompt:'
toute blanche.
l'n autre soir, je 1a rencoiv.iai venant de
via vértnda où elle avait dévoré e.n demi-
îï-gin.e de banane-, rai elle m'avai: va ailfr
lui (Vieillir q\tclqno--un- de < e< fuuK deux
jouis auparavant. l'ne autre toi-, ̃ '< taiî à
navets des créneaux de la t,ric:on qu'elle,
avait volé les rations de manioe de- pii-on-
niers. Si vous avez un éléphant h. vous,
méfiez-vous !
Mono'.
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