Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-04-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 avril 1926 06 avril 1926
Description : 1926/04/06 (A27,N53). 1926/04/06 (A27,N53).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397100x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
I
- VINGT-SËPTIBMB ANNEE. N° 53
àâ% UMBftO - ; 20 CENTIMES
UARDI SOIR, 6 AVRIL 1926 -
, - .60
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Les AnnaÉès Coloniales
,. L, 4. -.c. - ,. -. -
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
';" EXCLUSIVE DU JOURNAL
IHêAnhoncei ctRédamt» MAI reçtiet «M Bureaujt duJoQtnol il dàm liêAgtn^t » d* Publicité
Dir&ctburs : MarcelJ^U B DE L ©t L.-G. THÉBAULT
Rédaction et AilmiiiiUilioi ; jâ^iMÉ^MVThallàc, CMARIS-11 Téléulioae : LOUVRE 1*47
Un an 6 mois 8 mois
•4WÏSH2L} France et Colonies. 80 D 48 M 26 »
8.ft illustré l Etranger 120 » 65 n 35 Il
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Pourquoi colonisons-nous ?
-' ooon t –-––
- - ABANDON? - VENTE? ASSOCIATION?
Des commentaires véhéments ont accueilli
récemment le premier grand discours de- M.
Alexandre Varenne, Gouverneur Général de
l'Indochine. -
Au cours de son exposé, le Gouverneur Gé-
néral de l'Indochine citait parmi les solu-
lions d'un plus ou moins lointain avenir,
celle préconisée notamment par deux de ses
prédécesseurs à Hanpï, MM. Paul Beau et
Albert Sarràut, soutenue par l'ancien am-
bassadeur de France à Tokio, Jules Har-
mand, à savoir que l'Indochine se passerait
un jour de la tutelle française, mais n'en
serait pas moins unie à la France par le
double lien de l'intérêt et de l'affection.
Estimez-vous que la France a entrepris
une œuvre si considérable tant au point de.
vue social qu'au point de vue économique
au delà des mers pour arriver à ce but ?
Quelques polémistes, parmi lesquels M.
Claude Farrère, se sont faits les ardents par-
tisans de la vente de certaines de nos co-
lonies à l'étranger pour payer des dettes
de guerre. Croyez-vous qu'au XX* siècle on
Suisse abandonner contre espèces sonnantes
des Français installés là-bas depuis des gé-
nérations, tels nos frères des Antilles, ou des
indigènes que nous sommes allés civiliser,
tels les Annamites ou les Hova, comme
Louis XV lâcha le Canada et Napoléon la
Louisiane et la Floride?
Devons-nous envisager, au contraire, qu un
tour viendra où l'union des Français et des
Indigènes de plus en plus intimement scel-
- lée. permettra de considérer toutes les par-
celles du monde où flottent les frégates de
France comme des membres d'un même
corps ayant les mêmes aspirations, le même
.(idéal ?
Telles sont les questions que nous avons
posées à un certain nombre de personnalités:
Les premières réponses ont paru dans notre
- puméro du 1er avril En voici d'autres a
Victor M arguer itte
V illustre écrivain Victor M arguer itte nçtts
fnvoie son opinion.
Tout U monde apprécie la justesse de ses
fibseriiations) la vigueur de ses polémiques,
- le charme prenant de tous ses écrits. Les
Jfuelques Il,. qufil nous adresse sont en
o de mots tout* ta philosophie de la colo-
, ftisaiiân.
- Mais oui, mon cher confrère, j'admettrais
fort bien que l'Etat fit argent des colonies
qu'il poss éde, - et je ne vois pas pourquoi
les actuels colons français prospéreraient
moins sofis.un drapeau que sous un autre -
si je ne pensais qu'avant d'appartenir à
l'Etat les colonies et notamment cette Indo-
: chine à propos de laquelle Alexandre Va-
renne prononça de si sages paroles, ne s'ap-
partenaient à elles-mêmes < - «
Celles du moins qui furent conquises par
: la forct.
- (j'est-à-dire, en y réfléchissant, à peu près
toutes, oui,, toutes nos. colonies. Seul, un
référendum loyal me paraîtrait justifier Vin:
corporation dont vous parlez et qu'au de-
meurant je considérerais comme éminemment
souhaitable, à cette seule condition pour-
tant, que les intéressés, les premiers, la
souhaiteraient.
<• Victor. Margueritte.
M. Gabriel Angoulvant
: Député des - Etablissements français -de
- l'Inde, cothmissaire général de l'Exposi-
tion coloniale internationale de Paris.
- Avant de succéder à M. - Paul Bluysen
comme député des Établissements français
-' de VJndeM. Gabriel Angoulvant a rempli,
- au cours de ses trente ans de servicerime
carrière administrative particulièrement brU.
laiwig. Il a été secrétaire général des colo.
.nie$à.2.1 ans' e gouverneur à 33; avant de
finir comine Gouverneur Général de V Afri-
que Oeèidetal., et de VAfrique Equatoriale
Françaiset il avait circulé aux. quatre coins
dû globe, , en Indochine, à la Côte des $0-
malis, au Cbngoj à la Guadeloupe» àja Mar.
- tinique, à-Saint-Pierre et Miquelok, aux Eta-
blissements français de l'Inde, 'à la Clt,
d*ivoire. A sa retraite, il a été nommé com-
missaire général de VExposition coloniale de
Paris et est entré dans ^d'importantes affai-
res coloniales.
Paris, le 5 avril. 1926
Mon .cher Directeur,
J'estime bien inutile et très imprudent
d'essayer de rechercher quelles seront les
solutions de l'expansion coloniale dans un
avenir lointain. Les coloniaux qui occupent
de hautes fonctions, et ceux qui, après en
avoir rempli, consacrent leur activité à la
.mise en valeur de notre domaine colonial,
ont, à mon sens, mieux à faire qu'à se per-
- dre dans des spéculations philosophiques,
dont la marche si rapide. des événements
risque de modifier radicalement les données.
Les uns et les autres ont pour mission dJagir,
d'agir sans cesse, en tenant-compte des élé-
ments nouveaux d'appréciation que leur ap-
portent l'évotution des masses indigènes et
les transformations mondiales. Et les pro-
blèmes de l'heure sont assez graves et ur-
gents pour que les coloniaux ne s'attardent
pas à envisager les difficultés qui se mani-
festeront dans un avenir assez éloigné pour
qu'ils n'aient pas l'espoir d'en être les con-
temporains.
Le problème qui en dehors des préoc-
cupations, surtout matérielles, par suite des
ressources qu'elles exigent, du développe-
ment de l'enseignement, de l'assistance mS*
dicale, de l'outillage économique mérite
de retenir tonte l'attention et d'appeler dei
réformes constantes, c'est l'évolution des
races indigènes placées sous notre tutelle.
Elles s'instruisent chaque jour davantage,
elles prennent de plus en plus conscience
de leurs droits; leurs aspirations se font
progressivement plus précises et plus pres-
santes. Dans quelle mesure et sous quelle
forme faut-il satisfaire celles-ci? Quelles
étapes, prudemment graduées, d'une réali-
sation qui peut et doit s'affirmer autrement
que dans des discours imprudents et inutiles,
faudra-t-il ménager pour que ces masftes
indigènes participent un jour et complète-
ment à la gestion des affaires publiques,
pour leur éviter les convulsions et les dom-
mages qu'ont subis d'autres populations que
notre générosité a fait passer, sans les tran-
sitions nécessaires, d'une serviAide odieuse
& une liberté intégrale dont elles ont goûté
sans retenue les fruits enivrants avant den
avoir pratiqué les austèrtes devoirs?.
Développer l'enseignement dans tous ses
ordres, former des élites et leur ménager
tous les débouchés auxquels leur donnent
droit les diplômés obtenus, sans leur impo-
ser de renonciation à leur statut; créer des
assemblées délibérantes dans les provinces
et les régions avant d'en arriver au Conseil
représentatif des intérêts généraux de toute
une Fédération; associer de plus en plus les
deux races dans la mise en valeur du pays
aussi bien que dans la gestion des affaires
publiques, sans permettre que l'une des
deux, quelle qu'elle soit, opprime l'autre.
Que de réformes complètes et délicates par
le dosage qu'elles comportent des intérêts
en jeu, à mettre sur pied à faire accepter,
dans un effort de persuasion qui s'adressera
aussi bien à ceux qui souhaiteraient une
marche en avant plus lente, qu'à ceux qui
voudraient doubler les étapes. ,
Des années passeront, emportant avec
elles, dans I'achèvement des missions tem-
poraires, beaucoup de ceux qui auront phi-
losophé sur les solutions des temps futurs,
laissant après elles, il faut. t'espérer, des
résultats acquis j ayant apporté à la masse
indigène une bonne partie des satisfactions
espérées.
Où en sera-t-on dans vingt ans, par exem-
ple, quand les hommes de ma génération,
qui se sont passionnés pour .ces problèmes,
auront probablement disparu?
Si j'en juge par les progrès qu'il m'a été
donné de constater depuis mon entrée dans
la carrière coloniale, nos populations auront
fait en avant un pas d'autant plus grand que
leur évolution, jusqu'ici d'une cadence à
progression arithmétique, va s'engager dans
une allure. à progression géométrique.
Quelle aura été l'action de cette politique.
indigène libérale et généreuse? Les nations
auront-elles évolué dans le cadre de leur
propre civilisation, comme l'espérait Wal-
deck-Rousseau? Cela me parait improbable,
tant est puissant, pour elles l'attrait de la
civilisation occidentale. Se seront-elles orien-
tées vers un nationalisme exacerbé, qui n'em-
pruntera à la civilisation occidentale que les
moyens matériels de s'affranchir de son em-
prise? Je me refuse à le croire. Y aura-t-il,
au contraire, pénétration réciproque des
éléments ethniques, association féconde d'in-
térêts? Se créera-t-il sUr la rive africaine de
l'Atlantique et sur la rive indochinoise du
Pacifique, à l'exemple de ce que nous cons-
tatons dans la France méditerranéenne, une
race nouvelle qui, sans jamais songer il
s affranchir de la tutelle de la métropole,
revendiquera et obtiendra les franchises de
la majorité, dans une solidarité politique et
économique? Je veux l'espérer.
Je me garderai bien de prophétiser, mais
il est une éventualité que je veux, en ter-
minant, repousser avec mépris : c'est celle
d'une aliénation, quelconque de notre do-
maine colonial. Seuls peuvent y sohger ceux
qui n'ont cherché, dans leurs promenades
d'errants, que l'odcasion de malsaines émo-
tions; avec la possibilité de satisfaire cer-
tains vices. Mais ceux qui sont allés dans
nos colonies avec tout l'enthousiasme de la
jeunesse, qui y ont travaillé avec courage et
foi, risqué leur. santé, parfois leur vie pour
y faire uné humanité meilleure, ne sauraient
admettre qu'on dispose contre espèces son-
nantes de nos compatriotes créateurs de ri-
chesse, et des indigènes que nous élevons
peu à peu jusqu'à nous.
G. Angoulvant.
OKines dUKres la naveMii eauercDi
ie 11 GHHe Frantfise ca 1125
–0*0–
Le mouvement commercial total pour
l'année 1925 s'élève à 156.726.547 francs;
ce chiffre présente une augmentation de
49.235.938 francs sur celui de l'année 1924.
Les importations figurent pour 103.42g. 743
francs, dont 28.607.644 francs de la France,
1.913.442 francs des colonies françaises et
73.p08.657 francs de l'étranger. Les impor-
tations accusent, une augmentation de
34.624.909 francs sur l'année 1024.
Les exportations atteignent le chiffre de
53.296.804 francs; leur progression, par rap-
port aux chiffres de 1924, est de 14.611.029
francs. On observe 27.556.085 francs à des-
tination de la France, 1.213.812 francs pour
les colonies .françaises et 24.527,007 francs
pour l'étranger.
MiMtMMM lino ri,..,..,.,
fit
je- crois qu'avec un peu çCima-
gination, on peut trouver autant
de plaisir au dernier rapport du
directeur des Douanes et. Régies de l Indo-
chine gtlau dernier roman de Jean Girau-
doux. Pour ma part, je l'avouerai, le. rap-
port de Vêminent fonctionnaire de l'Indo-
chine m'a paru tout plein de fiche et sugges-
tive matière à réflexions.
Il m'a aPpris tout d'abord que, pendant
les trois premiers trimestres de 1925, le com-
merce général de VIndochine accusait une
augmentation de 1.297.428.597 tr. sur la pé-
riode correspondante de 1924, atteignant
3.584.687.962 fr. Le chiffre en lui-même est
impressio"na"t. Mais il mérite d'être analysé.
Nous constatons que les principales -aug-
mentations portent, aux importations, sur
les ti'ssrn de coton (a 48.911.300 francs, en
augmentation de 48.330.400 francs sur la
période correspondante de 1924), sur-les
automobiles (30.303.300 francs, eh augmen-
tation de 6.136.900 francs), sur les produits
chimiques (22.295.300 francs, en augmen-
tation de 10.889.000 francs), sur les appa-
reils électriques (12.028.900 francs, en aug-
mentation de 6.053.700 francs). Ainsi ap-
paraît de façon éclatante dans les chiffres
mêmes des statistiques douanières, le déve-
loppement rapide et régulier du bien-être et
du luxe de consommation dans notre grande
possession coloniale d'Asie.
Au reste, nous constatons que ce déve-
loppement du bien-être demeure. parallèle
d'une expansion de la puissance Productive
du pays. En 1925, VIndochine a exporté sçs
grands produits agricoles (1.519.649 tonnes
de riz, 56.855 tonnes de maïs en rgrains,
0.007 tonnesjde caoutchouc, etc.); mais aussi
ses produits d'extractioll en quantités déjà
impressionnantes (669.609 tonnes de houille
brute, 49.966 tonnes de minerai de zinc),
et déjà ses industries de transformations élé-
mentaires exportent 32.015 tonnes de houille
agglomérée, 925 tonnes de saumons de sinc
327 tonnes de saumons éCétain.
, Mais cette admirable prospérité économi-
que, aux incomparables perspectives ^ave-
nir s rend singulièrement paradoxal U régime
douanier soits leqafl elle doiije^dé^opptè.
Dans tes trois premiers trimestres de 1925
Vexportation de l'Indochine sur la France
et les colonies françaises -à été de .140 mil-
lions 928.756 francs, tandis qtielle était sur
l'étranger de 1.203.929.093 francs.
Dans ces exportations pour l'étranger, le
riz entier blanc entre pour 622.504.400 fr.,
le minerai de zinc pour 20.393.600 francs,
le coton en laine pour 8.858.400 francs, etc.
Ce sont là les principaux produits de l'acti-
vité économique de l'Indochine, et leur expor-
tation peut et doit, normalement., s'accroître
très largement dans le proche avenir.
Prenons1 un seul exemple. Le Ministère de
VAgriculture du Japon vient de publier ses
statistiques amluelles sur la récolte dernière
et sur les approvisionnements actuels en riz.
D'après ces documents, on constate, dam
les approvisionnements de 1926, par rapport
aux besoins normaux du pays, un déficit de
7 millions de kokou (le kokou valant 180
litres). Et ce déficit ne peut que s*accentuer
dans les années Prochaines avec le dévelop-
pement rapide de la population japonaise.
Voilà donc un débouche largement extensi-
ble pour la production indochinoise.
En ce qui concerne les produits cCextrac-
tion, la liÕuttte, le zitte, l'etaint les perspec-
tives ne sont Pas moins brillantes, et quand
on sait sur quelles larges bases les grandes
entreprises comme la 0 Société Indochinoise
de Charbonnages et Mines Métallurgiques w,
la « Société Cotonnière de Nam-Dinh » ou
la « Compagnie Minière et Métallurgique de
l'Indochine » ont prévu le développement
de leur outillage économique en vue de la
conquête des marchés extérieurs, on demeure
convaincu que l'Indochine ne saurait déve-
lopper sorf économie nationale en dehors du
cadre naturel du Pacifique.
Cependantelle demeure rangée dans la
catégorie des colonies dites « assimilées »,
soumise à un régime douanier sans souplesse
qui menace de l isoler au milieu de la grande
fermentation des peuples du Pacifique.
Pourquoi? Voudrait-on alléguer les inté-
rêts de nos industries nationales? le crois
que celles-ci n'ont - rien à craindre et tout à
gagner d'un vaste développement de la puis-
sance économique de l'lndocltine fondéë sur
Vexploitation intensive de ses richesses na-
turelles. La concurrence étrangère pour les
grands produits d'importation française, tis-
sus de coton, de soie, automobiles, produits
chimiques, appareils électriques, outillage
mécanique ne sera pas, avant bien long-
temps, redoutable pour nos industries na-
tionales. Celles-ci, au contraire, trouveraient
certainement dans une extension, en profon-
deur, du marché Indochinois, une source im-
portante de bénéfices nouveaux.
Je sais bien que ce sont là des idées qui
paraîtront à beaucoup paradoxales, qui dé-
rangeront des intérêts toujours préoccupés
de défendre la politique du moindre effort.
Mais je pense. malgré tout. que le moment
est vcmt,' alors que le remaniement de notre
tarif douanier métropolitain, en s'appliquant
automatiquement à VIndochine, risque de
fermer son avenir économique, de poser, à
tout le moins, cette question de Vautonomie
douanière de lindochiyie. devant l'opinion.
fitfevme ArdOftelll,
Député de la ifaule-Savoie -
• t",
Empêches 3e tUndochine
,.-0-0.-
La ligne aérienne Saïgon-Savahnakhet
Le 3 avril, à 6 /t. 30 du matin, est parti
Vavion qui a inauguré le scruter régulier
(poste-passagers) entre Saigon, Kratie et
Savahnakhet.
Le mouvement commercial
Le Commercé spécial de l'Indochine a at-
teint en 1925, 4.236.000.000 de francs, (pius
du 20° dû commerce total de la France), sa-
voir :
Importations : 1.780.000.000.
Exportations : 2.456.000.000, soit excès
pour les exportations de 6TS.000.000.
Les parts pour la France, les colonies
françaises et l'étranger sont respectivement
pour les importations de 883 millions, 70
millions et 827 - millions : pour les exporta-
tons, de 589 millions, 10 millions et 1.857
millions..
Les augmentations de 1925 sur 1924 sont
pour les importations de 392 millions, dont
222 pour la France, 19 pour les colonies
françaises et 151 pour l'étranger. Pour les
exportations, 685 millions, dont 253 millions
tpou-r-la France, et 432 millions pour Vétran-
ger.. 1.
Les augmentations de la valeur sont cau-
sées, non seulement par le relèvement géné-
ral des prix des marchandises, mais aussi
par le développement des affaires que relève
Vaccroissement du tonnage en marchan-
dises.
Séisme
Au cours de la nuit du 29 au 30 mars à
22 h. 30, deux secousses, sismiques qui ont
durd une dizaine de secondes furent res-
senties à Banltoueissai sur le Haut-Mékong.
M" Herriot et renie pur Saura
Mme Edouard Herriot s'est embarquée
vendredi à bord du Fontainebleau9 partant
pour l'Extrême-Orient.
Mme Herriot n'en est pas à son premier
voyage. « Il n'y a pas si longtemps, déclara-
t-iile, à bord du paquebot, J'étais en Syrie.
Après le .Proche-Orient, l'Extrême. » La
femme du président de la Chambre compte
s'arrêter d'abord à Saigon, où elle retrou-
vera son amie Mme Varenne, puis, après
avqir visité les coins les plus curieux de
l'Indochine, elle poussera jusque vers Pékin.
Souhaitons- à Mme Herriot une mer dlS-
mente, d'heureutfg traversées. Et gageons
que M. Hefriot regrette que sa grandeur et
:.sës fonctions l'attachent au rivage. Quelle
curiosité l'auteur, passionnément français,
de Créer, ne. doit-il pas avoir de notre Em-
pire asiatique t\., -
R. B. L,
j
AU SIAM-
Le général Purachalia, prince Kambaeng-
bejra est nommé ministre des communica-
tions et du commerce avec le contrôle des
chemins de fer et routes, de la navigation
commerciale et des postes-télégraphes, de
l'enregistrement, tics compagnies de con*
trÓle des poids et mesures, du laboratoire
de chimie et de physique commerciales.
(Par dépêche.)
Lo prince, qui complc en Fronce de nom-
breuses ami liés, est grand-croix de la Lé-
gion d'honneur.
AU MOZAMBIQUE
0
Le capitaine Sousa, qui, en sa qualité de chef
de la police, avait pris de sévères mesures pen-
dant Nla grève des cheminots, a été assassiné
samedi soir, à Laurenço-Marquez.
Au moment où il sortait de son hôtel, une
fusillade éclata, et le capitaine, atteint à la
tête et au corps, tomba sans même avoir pu
tirer son revolver.
Les assassins sC ont enfuis. On a opéré l'ar-
restation de nombreuses personnes qui parais-
saient suspectes.
4*»
une importante décision
eniMeredeiarUsdiuanlerscMniaim
On sait que, suivant la doctrine du Conseil
d'Etat, les mesures douanières promulguées
dans la Métropole sont étendues ipso facto
aux colonies assimilées où elles doivent en-
trer en exécution dans le délai de six mois,
sous le bénéfice de la procédure des « déro-
gations » qui exige l'intervention du Conseil
d'Etat. Les lenteurs de cette procédure ont
amené M. Angoulvant à préciser, dans .une
proposition de loi récente, que les délibéra-
tions des assemblées locales en. matière de
dérogations devront être approuvéest modi-
fiées ou reietées dans un délai de huit mois,
et qu'en l absence d'une solution dans ledit
délai), elles dévront être considérées comme
définitivement acquises.
A l'occasion de la discussion qui s'est
poursuivie le 2 avril, à la Chambre sur le
projet de loi portant majoration générale de
30 du tarif douanier, M. Auguste Brunet
a fait voter une -- autre formule -- suivant - - la-
quelle les nouveaux tarifs sont , apphquîs
d'office aux colonies assimilées si, dans le
délai de six mois, RT-LES N'Y ONT PAS RENONCÉ.
Ainsi, tout en maintenant le principe de
l'union douanière de la Métropole et des co..
lonies du premier groupe, la Chambre laisse
aux assemblées locales le droit de se pro-
noncer sur l'opportunité d'appliquer la ma-
joration de 30 qu'elle vient de décider,
puisqu'elle leur reconnaît la faculté d'y re-
noncer. Comme l'a indiqué M. Auguste Bru-
net, le relèvement brusque et général des
droits de douane est susceptible de troubler
profondément le régime des échanges des co-
lonies que leur situation géographique oblige
à s'adresser à des pays étrangers, et il est
légitime, dans ces conditions, que la faculté
leur soit laissée » de mesurer les répercus-
sions de la majoration générale qui vasur leur vie économique ». 1
C'est la thèse que la Chambre a sanction-
née.
Prochain départ de M. Steeg
M. Steeg ne tardera pas à regagner Rabat.
Son retour coïncidera vraisemblablement
avec la reprise des opérations militaires dont
la conduite sera assurée par le général Boi-
chut.
moiel
AU QUAI D'ORSAY
00
Au cours des trois conférences qui ont eu
lieu au Quai d'Orsay, sous la présidence de
M. Briand, ministre des Affaires étrangères,
a été poursuivi l'examen de la situation au
Maroc, au double, point de vue des opéra-
tions militaires et des moyens de réaliser la
paix. Sur ces sujets, le général Simon, qui
arrivait du Maroc et assistait à la dernière
réunion, a fourni au président du Conseil
et à ses collaborateurs les derniers renseigne-
ments.
L'éventualité de l'ouverture de négocia-
tions officielles se précise dans de bonnes
conditions. Les conversations qui ont lieu
actuellement entre les émissaires effective-
ment mandatés par Abd-el-Krim et les repré-
sentants des gouvernements espagnol et fran-
çais, sont considérées comme très sérieuses,
et l'on en attend des résultats favorables.
–-– oeilo
A LONGCHAMP
--0-0--
On a remarqué.
Parmi un grand nombre de personnalités
« bien parisiennes », qui assistaient hier à la
réouverture de Longohnmp, on a remarqué.
s'entretenant cordialement, le oolonel Swneeney,
le vaillant aviateur qui commandait naguère
l'escadrille chérifienne du Maroc, et le capitaine
Gordon Çanning, ami et confident d'Abd-el-
Krim. Ont-ils parlé du Rif, fait des pronostics,
parié, dans cette atmosphère de jeu sur les
chances de l'aventurier ?. On ne sait. Mais à
l'heure actuelle, qui diable pourrait bien jouer
Abd-el-Krim gagnant 7
» i
Le statut de Tanger
-
Los Anglais signalent que le mécontente-
ment causé par l'application du nouveau
statut de Tanger - mécontentement ac-
centué par la crise financière résultant' de
la dépréciation du franc et par les réper-
cussions du IbJocus - a donné lieu à des
échanges de vues entre les chancelleries
européennes.
- Au cas où une conférence des puissances
intéressées serait convoquée, elle serait
vraisemblablement appelée à étudier la
question* d'accorder un mandat au gouver-
nement espagnol pour l'administration de
Tanger et de la zone environnante. (Ceci
sous toutes réserves.)
Une partie de l'opinion publique en An-
gleterre serait favorable à un tel mandat.
Tanger capitale du cinéma?
--0-0--
De nouveaux bruits circulent au sujet de
la création d'un grand centre de production
cinématographique dans la région tan gé-
rais 0. Ce ne seruient pas, cette fois, des
Français qui envisageraient cette entre-
prise m«ig.niliquo, mais des capitalistes
nnglni. Tant pis pour nous 1
i 1
Le Congrès médical de Tunis
---<1-0-
Par le paquebot Gouverneur-Général-jon.
nart, viennent d'arriver à Tunis, environ
250 médecins, venus de la métropole assis-
ter ait congrès médical organisé par les
médecins tunisims. (Par dépêche.)
Le succès du Congrès s'affirme complet à
en juger par le nombre des adhérents, qui
dépasse 500 personnes.
Nous rappelons que ce congrès, confor-
mément aux décisions prises lors du der-
nier congrès de Rabat, a pour but la réu-
nion de médecins dans les différents pays
méditerranéens pour Fl'étude des maladies
exotiques. C'est ainsi que, pour les années
suivantes, des réunions similaires ont été
envisagées à AthènT.i, Alexandrie, Tripoli,
Constantinople.
Le congrès, placé sous le patronage des
plus hautes personnalités tunisiennes, s'est
ouvert en même temps que l'exposition de
l'hygiène.
Parmi les principaux participants au con-
grès, se trouvent le professeur Pierre Du-
val, le professeur Léon Bernard, de la Fa-
culté de Médecine de Paris et le professeur
Mesnil, de l'Institut de Paris, tous trois
membres de l'académie de médecine et dé-
légués du ministère de l'Instruction pu-
blique ; le docteur Hulot, délégué du mi-
nistère de l'Intérieur et de l'Hygiène de
Belgique ; Hassan Kamel Effendi, délégué
du gouvernement égyptien ; le professeur
Sanarelli, sénateur, professeur à la Faculté
de Rome; M. Zammil, directeur de l'Uni-
versité de Malle et le professeur Beenstiern,
de la Faculté de médecine de Stockholm,
A travers l'Afrique
--0-0-
La mission transafricaine side-cariste ost
arrivée le 2 avril à Zinder, et a été l'objet
d'une réception chaleureuse de la part du
Gouverneur, M. Brevié, et des populations.
Après une étape de 4.000 kilomètres, après
avoir pris quelque repos pour vérifier le ma-
tériel, les side-caristes repartiront vers le
Tchad et Fort-Lamy, qu'ils pensent attein-
dre le 15 avril.
Le fils de Feyçal en France
T.e fils du roi Feyrnl, iVmir Ghnzi, s'est, em-
Î.G ms du roi Ghnxi. s'est cm-
bnrqué fi Alexandrie. à hnrd du « Sphinx Il, le
3 avril, il comjvlo arriver A Marseille le 7 avril
nt traverser la France pour se rendre a Vmdre
oÙ il doit poursuivre ses études. On ne sait pns
onnove s'il compte séjourner quelques jours à
Paris.
AU SENAT
- -
DEBATS
La Légion d'honneur pour les maires
algériens
Le Sénul u adopté vendredi après-midi
une iproposiliuii de loi votée par la Cham-
bre, lenduul il modifier I'articie 2 de là loi?
du 21 uvril îysîo, relative au contingent an-
nuel de cruix de chevalier de la Légion
d'honneur desttnées & récompenser les t.
vices rendus par les maires des communes
de France et d'Algérie en fonctions et par.
ceux qui sont restés en fonctions après le
1er aodt 1914.
Ce projet tend à abaisser de 30 à 25 ans
la durée du mandat permettant aux mai-
res d'Algérie d'être candidats à cette* dis-
tinction.
La Chambre ayant fixé ce délai à 20 ans,
le projet devra lui être soumis de nouveau
avant de devenir définitif.
En outre, le projet prévoit que le contin-
gent exceptionnel, fixé à 20 par la loi de
1924, est fixé à 23, étant entendu que ces
trois croix supplémentaires seront desti-
nées à l'Algérie.
Les Conseils généraux en Algérie
Le Sénat a ratifié, l'autre nuit, le projet
voté par la Chambre ayant pour objet de
roporler au 3 mai la date d'ouverture de la
session des conseills généraux.
NU texte voté par la Chambre, M. Duroux,
sénateur d'Alger, pour répondre aux vœux
des populations de l'Afrique du Nord, pro-
posait un amendement tendant à rendre le
projet de lui applicable à l'lgérie.
Au nom de la Commission générale, dé-
partementale et communale, NI. Laboulbène
combattit cet amendement.
« Je puis donner au Sénat, dit-il, quelques
renseignements et indiquer les raisons qui
ont empêché la commission d'accepter
l'amendement de notre collègue M. Duroux.
« Si mes sources ne sont pas et'ronées,
c'est à M. le Gouverneur générai do l'Al-
gérie qu'il appartient de convoquer deux
fois par an. les conseils généraux des trois
départements ulérlens.
« Que nos collègues de l'Algérie «uni le
désir de voir les trois départements d'At.
ger, d'Oran et de Constantine régis par lu
loi de 1871, je n'y contredis pas d priori,
mais il me parait qu'au moment ou nous
allons votet -une loi d'occasion, il ne serait
pas sféant d'applique.' en {queûqrue aorte
d'une façon inoidente la loi do 1871 À l'Al-
gérie, c'est-à-dire*d'étendre le harr diap.
pUcaTiion de la loi organique. v : ",'
u Dans ces conditions, étant entehd.u > :
les droits ultérieurs de notre excellent eok •1
lègue" M. Duronix, seront sauvegardés, ter
Commission wus demando de ne paa auftpr <;'L
ter son amendement. » .,'
Et l'article unique du projet fut .Ij,dlJ¡iL
sans modification.
A LA CHAMBRE
0
La Banque de l'Afrique Occidentale
Le Gouvernement vient de déposer un
projet de loi portant renouvellement du p-ri-
vilège d'émission de la Banque de l'Afri-
que Occidentale.
On sait que Qe privilège d'émission con-
cédé fi la Banque de l'Afrique Occidentale
par décret du ^9 juin 1901 est arrivé à ex-
piration le 20 juin 1921 et a fait depuis, pro-
visoirement, l'objet de prorogations succes-
sives. *
Dans l'exposé des motifs, le projet fait
un bref historique des différentes circons-
tances qui en retardèrent le dépôt.
M. Dnlaùicl" ministre des Colonies, re-
prenant dans l'ensemble le statut des ban-
ques coloniales d'émission autres que cel-
les des anciennes colonies d'Amérique et
de la Kûunion - dont le privilège a été re-
nouvelé par la loi du 21 mars 1919 - enga-
geait en décembre 1924, avec les représen-
tants de la Banque de l'Afrique Occiden-
tale, des pourparlers basés sur des princi-
pes entièrement nouveaux en la matière, et
dont l'apiplicalion était également envisa-
gée dans le projet de création d'une ban-
que d'émission a Madagascar.
Ces principes fondamentaux étaient les
vanls :
a) Limitation du champ d'action de la
banque d'émission à son rôie de dispensa-
Irice impartiale du crédit ;
b) Participai ion de t'Etat et des colonies
intéressées au capital et aux bénéfices de
la ïjanque :
.:) Nomination par l' Je: till du directeur gé-
néral et. (le plusieurs administrateurs ;
d) l.iinilation du taux de l'escompte ;
: i Suppression du change entre la mé-
tropole el les colonies où opérera la. ban-
que eL inversement ;
r> Avances de la banque à des œuvres
d'intérêt agricole.
Dans l'examen du projet de loi, 10 texte, -
signale que :
1" Le privilège est renouvelé pour vingts
ans.
2" La banque exercera son privilège dans*
les territoires relevant des gouvernements
généraux do l'Afrique Dceidenlale et de
l'Afrique Kqualoriale et dans ceux du Ca-
nvToun et du Togo. Celle disposition con-
liinie l'éhil -de r.hoses qui s'est créé dans le.
; adre du décret initial du 29 juin 1901, de
puis que les décrois des 17 décembre 1919
el 31 décembre 1920 ont institué des agen-
ces de la banque respectivement au Ca-
meroun et nn Togo et depuis que le décret
du 2.'1 juin IU2Ô a prévu l'ouverture d'une
succursale à Drazzaviile ^Afrique Equato-
riaIt".
30 Que les billels de banque auront
cours légal dans los colonies et territoires
où elle est établie, fis v auront cours forcé
aussi longtemps que les billets de la Dan-
que de France auront cours forcé dans la
métropole.
io 1,'encaisse de garantie égale au tiera
de la circulation fiduciaire doit constata
- VINGT-SËPTIBMB ANNEE. N° 53
àâ% UMBftO - ; 20 CENTIMES
UARDI SOIR, 6 AVRIL 1926 -
, - .60
- .a
Les AnnaÉès Coloniales
,. L, 4. -.c. - ,. -. -
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
';" EXCLUSIVE DU JOURNAL
IHêAnhoncei ctRédamt» MAI reçtiet «M Bureaujt duJoQtnol il dàm liêAgtn^t » d* Publicité
Dir&ctburs : MarcelJ^U B DE L ©t L.-G. THÉBAULT
Rédaction et AilmiiiiUilioi ; jâ^iMÉ^MVThallàc, CMARIS-11 Téléulioae : LOUVRE 1*47
Un an 6 mois 8 mois
•4WÏSH2L} France et Colonies. 80 D 48 M 26 »
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Pourquoi colonisons-nous ?
-' ooon t –-––
- - ABANDON? - VENTE? ASSOCIATION?
Des commentaires véhéments ont accueilli
récemment le premier grand discours de- M.
Alexandre Varenne, Gouverneur Général de
l'Indochine. -
Au cours de son exposé, le Gouverneur Gé-
néral de l'Indochine citait parmi les solu-
lions d'un plus ou moins lointain avenir,
celle préconisée notamment par deux de ses
prédécesseurs à Hanpï, MM. Paul Beau et
Albert Sarràut, soutenue par l'ancien am-
bassadeur de France à Tokio, Jules Har-
mand, à savoir que l'Indochine se passerait
un jour de la tutelle française, mais n'en
serait pas moins unie à la France par le
double lien de l'intérêt et de l'affection.
Estimez-vous que la France a entrepris
une œuvre si considérable tant au point de.
vue social qu'au point de vue économique
au delà des mers pour arriver à ce but ?
Quelques polémistes, parmi lesquels M.
Claude Farrère, se sont faits les ardents par-
tisans de la vente de certaines de nos co-
lonies à l'étranger pour payer des dettes
de guerre. Croyez-vous qu'au XX* siècle on
Suisse abandonner contre espèces sonnantes
des Français installés là-bas depuis des gé-
nérations, tels nos frères des Antilles, ou des
indigènes que nous sommes allés civiliser,
tels les Annamites ou les Hova, comme
Louis XV lâcha le Canada et Napoléon la
Louisiane et la Floride?
Devons-nous envisager, au contraire, qu un
tour viendra où l'union des Français et des
Indigènes de plus en plus intimement scel-
- lée. permettra de considérer toutes les par-
celles du monde où flottent les frégates de
France comme des membres d'un même
corps ayant les mêmes aspirations, le même
.(idéal ?
Telles sont les questions que nous avons
posées à un certain nombre de personnalités:
Les premières réponses ont paru dans notre
- puméro du 1er avril En voici d'autres a
Victor M arguer itte
V illustre écrivain Victor M arguer itte nçtts
fnvoie son opinion.
Tout U monde apprécie la justesse de ses
fibseriiations) la vigueur de ses polémiques,
- le charme prenant de tous ses écrits. Les
Jfuelques Il,. qufil nous adresse sont en
o de mots tout* ta philosophie de la colo-
, ftisaiiân.
- Mais oui, mon cher confrère, j'admettrais
fort bien que l'Etat fit argent des colonies
qu'il poss éde, - et je ne vois pas pourquoi
les actuels colons français prospéreraient
moins sofis.un drapeau que sous un autre -
si je ne pensais qu'avant d'appartenir à
l'Etat les colonies et notamment cette Indo-
: chine à propos de laquelle Alexandre Va-
renne prononça de si sages paroles, ne s'ap-
partenaient à elles-mêmes < - «
Celles du moins qui furent conquises par
: la forct.
- (j'est-à-dire, en y réfléchissant, à peu près
toutes, oui,, toutes nos. colonies. Seul, un
référendum loyal me paraîtrait justifier Vin:
corporation dont vous parlez et qu'au de-
meurant je considérerais comme éminemment
souhaitable, à cette seule condition pour-
tant, que les intéressés, les premiers, la
souhaiteraient.
<• Victor. Margueritte.
M. Gabriel Angoulvant
: Député des - Etablissements français -de
- l'Inde, cothmissaire général de l'Exposi-
tion coloniale internationale de Paris.
- Avant de succéder à M. - Paul Bluysen
comme député des Établissements français
-' de VJndeM. Gabriel Angoulvant a rempli,
- au cours de ses trente ans de servicerime
carrière administrative particulièrement brU.
laiwig. Il a été secrétaire général des colo.
.nie$à.2.1 ans' e gouverneur à 33; avant de
finir comine Gouverneur Général de V Afri-
que Oeèidetal., et de VAfrique Equatoriale
Françaiset il avait circulé aux. quatre coins
dû globe, , en Indochine, à la Côte des $0-
malis, au Cbngoj à la Guadeloupe» àja Mar.
- tinique, à-Saint-Pierre et Miquelok, aux Eta-
blissements français de l'Inde, 'à la Clt,
d*ivoire. A sa retraite, il a été nommé com-
missaire général de VExposition coloniale de
Paris et est entré dans ^d'importantes affai-
res coloniales.
Paris, le 5 avril. 1926
Mon .cher Directeur,
J'estime bien inutile et très imprudent
d'essayer de rechercher quelles seront les
solutions de l'expansion coloniale dans un
avenir lointain. Les coloniaux qui occupent
de hautes fonctions, et ceux qui, après en
avoir rempli, consacrent leur activité à la
.mise en valeur de notre domaine colonial,
ont, à mon sens, mieux à faire qu'à se per-
- dre dans des spéculations philosophiques,
dont la marche si rapide. des événements
risque de modifier radicalement les données.
Les uns et les autres ont pour mission dJagir,
d'agir sans cesse, en tenant-compte des élé-
ments nouveaux d'appréciation que leur ap-
portent l'évotution des masses indigènes et
les transformations mondiales. Et les pro-
blèmes de l'heure sont assez graves et ur-
gents pour que les coloniaux ne s'attardent
pas à envisager les difficultés qui se mani-
festeront dans un avenir assez éloigné pour
qu'ils n'aient pas l'espoir d'en être les con-
temporains.
Le problème qui en dehors des préoc-
cupations, surtout matérielles, par suite des
ressources qu'elles exigent, du développe-
ment de l'enseignement, de l'assistance mS*
dicale, de l'outillage économique mérite
de retenir tonte l'attention et d'appeler dei
réformes constantes, c'est l'évolution des
races indigènes placées sous notre tutelle.
Elles s'instruisent chaque jour davantage,
elles prennent de plus en plus conscience
de leurs droits; leurs aspirations se font
progressivement plus précises et plus pres-
santes. Dans quelle mesure et sous quelle
forme faut-il satisfaire celles-ci? Quelles
étapes, prudemment graduées, d'une réali-
sation qui peut et doit s'affirmer autrement
que dans des discours imprudents et inutiles,
faudra-t-il ménager pour que ces masftes
indigènes participent un jour et complète-
ment à la gestion des affaires publiques,
pour leur éviter les convulsions et les dom-
mages qu'ont subis d'autres populations que
notre générosité a fait passer, sans les tran-
sitions nécessaires, d'une serviAide odieuse
& une liberté intégrale dont elles ont goûté
sans retenue les fruits enivrants avant den
avoir pratiqué les austèrtes devoirs?.
Développer l'enseignement dans tous ses
ordres, former des élites et leur ménager
tous les débouchés auxquels leur donnent
droit les diplômés obtenus, sans leur impo-
ser de renonciation à leur statut; créer des
assemblées délibérantes dans les provinces
et les régions avant d'en arriver au Conseil
représentatif des intérêts généraux de toute
une Fédération; associer de plus en plus les
deux races dans la mise en valeur du pays
aussi bien que dans la gestion des affaires
publiques, sans permettre que l'une des
deux, quelle qu'elle soit, opprime l'autre.
Que de réformes complètes et délicates par
le dosage qu'elles comportent des intérêts
en jeu, à mettre sur pied à faire accepter,
dans un effort de persuasion qui s'adressera
aussi bien à ceux qui souhaiteraient une
marche en avant plus lente, qu'à ceux qui
voudraient doubler les étapes. ,
Des années passeront, emportant avec
elles, dans I'achèvement des missions tem-
poraires, beaucoup de ceux qui auront phi-
losophé sur les solutions des temps futurs,
laissant après elles, il faut. t'espérer, des
résultats acquis j ayant apporté à la masse
indigène une bonne partie des satisfactions
espérées.
Où en sera-t-on dans vingt ans, par exem-
ple, quand les hommes de ma génération,
qui se sont passionnés pour .ces problèmes,
auront probablement disparu?
Si j'en juge par les progrès qu'il m'a été
donné de constater depuis mon entrée dans
la carrière coloniale, nos populations auront
fait en avant un pas d'autant plus grand que
leur évolution, jusqu'ici d'une cadence à
progression arithmétique, va s'engager dans
une allure. à progression géométrique.
Quelle aura été l'action de cette politique.
indigène libérale et généreuse? Les nations
auront-elles évolué dans le cadre de leur
propre civilisation, comme l'espérait Wal-
deck-Rousseau? Cela me parait improbable,
tant est puissant, pour elles l'attrait de la
civilisation occidentale. Se seront-elles orien-
tées vers un nationalisme exacerbé, qui n'em-
pruntera à la civilisation occidentale que les
moyens matériels de s'affranchir de son em-
prise? Je me refuse à le croire. Y aura-t-il,
au contraire, pénétration réciproque des
éléments ethniques, association féconde d'in-
térêts? Se créera-t-il sUr la rive africaine de
l'Atlantique et sur la rive indochinoise du
Pacifique, à l'exemple de ce que nous cons-
tatons dans la France méditerranéenne, une
race nouvelle qui, sans jamais songer il
s affranchir de la tutelle de la métropole,
revendiquera et obtiendra les franchises de
la majorité, dans une solidarité politique et
économique? Je veux l'espérer.
Je me garderai bien de prophétiser, mais
il est une éventualité que je veux, en ter-
minant, repousser avec mépris : c'est celle
d'une aliénation, quelconque de notre do-
maine colonial. Seuls peuvent y sohger ceux
qui n'ont cherché, dans leurs promenades
d'errants, que l'odcasion de malsaines émo-
tions; avec la possibilité de satisfaire cer-
tains vices. Mais ceux qui sont allés dans
nos colonies avec tout l'enthousiasme de la
jeunesse, qui y ont travaillé avec courage et
foi, risqué leur. santé, parfois leur vie pour
y faire uné humanité meilleure, ne sauraient
admettre qu'on dispose contre espèces son-
nantes de nos compatriotes créateurs de ri-
chesse, et des indigènes que nous élevons
peu à peu jusqu'à nous.
G. Angoulvant.
OKines dUKres la naveMii eauercDi
ie 11 GHHe Frantfise ca 1125
–0*0–
Le mouvement commercial total pour
l'année 1925 s'élève à 156.726.547 francs;
ce chiffre présente une augmentation de
49.235.938 francs sur celui de l'année 1924.
Les importations figurent pour 103.42g. 743
francs, dont 28.607.644 francs de la France,
1.913.442 francs des colonies françaises et
73.p08.657 francs de l'étranger. Les impor-
tations accusent, une augmentation de
34.624.909 francs sur l'année 1024.
Les exportations atteignent le chiffre de
53.296.804 francs; leur progression, par rap-
port aux chiffres de 1924, est de 14.611.029
francs. On observe 27.556.085 francs à des-
tination de la France, 1.213.812 francs pour
les colonies .françaises et 24.527,007 francs
pour l'étranger.
MiMtMMM lino ri,..,..,.,
fit
je- crois qu'avec un peu çCima-
gination, on peut trouver autant
de plaisir au dernier rapport du
directeur des Douanes et. Régies de l Indo-
chine gtlau dernier roman de Jean Girau-
doux. Pour ma part, je l'avouerai, le. rap-
port de Vêminent fonctionnaire de l'Indo-
chine m'a paru tout plein de fiche et sugges-
tive matière à réflexions.
Il m'a aPpris tout d'abord que, pendant
les trois premiers trimestres de 1925, le com-
merce général de VIndochine accusait une
augmentation de 1.297.428.597 tr. sur la pé-
riode correspondante de 1924, atteignant
3.584.687.962 fr. Le chiffre en lui-même est
impressio"na"t. Mais il mérite d'être analysé.
Nous constatons que les principales -aug-
mentations portent, aux importations, sur
les ti'ssrn de coton (a 48.911.300 francs, en
augmentation de 48.330.400 francs sur la
période correspondante de 1924), sur-les
automobiles (30.303.300 francs, eh augmen-
tation de 6.136.900 francs), sur les produits
chimiques (22.295.300 francs, en augmen-
tation de 10.889.000 francs), sur les appa-
reils électriques (12.028.900 francs, en aug-
mentation de 6.053.700 francs). Ainsi ap-
paraît de façon éclatante dans les chiffres
mêmes des statistiques douanières, le déve-
loppement rapide et régulier du bien-être et
du luxe de consommation dans notre grande
possession coloniale d'Asie.
Au reste, nous constatons que ce déve-
loppement du bien-être demeure. parallèle
d'une expansion de la puissance Productive
du pays. En 1925, VIndochine a exporté sçs
grands produits agricoles (1.519.649 tonnes
de riz, 56.855 tonnes de maïs en rgrains,
0.007 tonnesjde caoutchouc, etc.); mais aussi
ses produits d'extractioll en quantités déjà
impressionnantes (669.609 tonnes de houille
brute, 49.966 tonnes de minerai de zinc),
et déjà ses industries de transformations élé-
mentaires exportent 32.015 tonnes de houille
agglomérée, 925 tonnes de saumons de sinc
327 tonnes de saumons éCétain.
, Mais cette admirable prospérité économi-
que, aux incomparables perspectives ^ave-
nir s rend singulièrement paradoxal U régime
douanier soits leqafl elle doiije^dé^opptè.
Dans tes trois premiers trimestres de 1925
Vexportation de l'Indochine sur la France
et les colonies françaises -à été de .140 mil-
lions 928.756 francs, tandis qtielle était sur
l'étranger de 1.203.929.093 francs.
Dans ces exportations pour l'étranger, le
riz entier blanc entre pour 622.504.400 fr.,
le minerai de zinc pour 20.393.600 francs,
le coton en laine pour 8.858.400 francs, etc.
Ce sont là les principaux produits de l'acti-
vité économique de l'Indochine, et leur expor-
tation peut et doit, normalement., s'accroître
très largement dans le proche avenir.
Prenons1 un seul exemple. Le Ministère de
VAgriculture du Japon vient de publier ses
statistiques amluelles sur la récolte dernière
et sur les approvisionnements actuels en riz.
D'après ces documents, on constate, dam
les approvisionnements de 1926, par rapport
aux besoins normaux du pays, un déficit de
7 millions de kokou (le kokou valant 180
litres). Et ce déficit ne peut que s*accentuer
dans les années Prochaines avec le dévelop-
pement rapide de la population japonaise.
Voilà donc un débouche largement extensi-
ble pour la production indochinoise.
En ce qui concerne les produits cCextrac-
tion, la liÕuttte, le zitte, l'etaint les perspec-
tives ne sont Pas moins brillantes, et quand
on sait sur quelles larges bases les grandes
entreprises comme la 0 Société Indochinoise
de Charbonnages et Mines Métallurgiques w,
la « Société Cotonnière de Nam-Dinh » ou
la « Compagnie Minière et Métallurgique de
l'Indochine » ont prévu le développement
de leur outillage économique en vue de la
conquête des marchés extérieurs, on demeure
convaincu que l'Indochine ne saurait déve-
lopper sorf économie nationale en dehors du
cadre naturel du Pacifique.
Cependantelle demeure rangée dans la
catégorie des colonies dites « assimilées »,
soumise à un régime douanier sans souplesse
qui menace de l isoler au milieu de la grande
fermentation des peuples du Pacifique.
Pourquoi? Voudrait-on alléguer les inté-
rêts de nos industries nationales? le crois
que celles-ci n'ont - rien à craindre et tout à
gagner d'un vaste développement de la puis-
sance économique de l'lndocltine fondéë sur
Vexploitation intensive de ses richesses na-
turelles. La concurrence étrangère pour les
grands produits d'importation française, tis-
sus de coton, de soie, automobiles, produits
chimiques, appareils électriques, outillage
mécanique ne sera pas, avant bien long-
temps, redoutable pour nos industries na-
tionales. Celles-ci, au contraire, trouveraient
certainement dans une extension, en profon-
deur, du marché Indochinois, une source im-
portante de bénéfices nouveaux.
Je sais bien que ce sont là des idées qui
paraîtront à beaucoup paradoxales, qui dé-
rangeront des intérêts toujours préoccupés
de défendre la politique du moindre effort.
Mais je pense. malgré tout. que le moment
est vcmt,' alors que le remaniement de notre
tarif douanier métropolitain, en s'appliquant
automatiquement à VIndochine, risque de
fermer son avenir économique, de poser, à
tout le moins, cette question de Vautonomie
douanière de lindochiyie. devant l'opinion.
fitfevme ArdOftelll,
Député de la ifaule-Savoie -
• t",
Empêches 3e tUndochine
,.-0-0.-
La ligne aérienne Saïgon-Savahnakhet
Le 3 avril, à 6 /t. 30 du matin, est parti
Vavion qui a inauguré le scruter régulier
(poste-passagers) entre Saigon, Kratie et
Savahnakhet.
Le mouvement commercial
Le Commercé spécial de l'Indochine a at-
teint en 1925, 4.236.000.000 de francs, (pius
du 20° dû commerce total de la France), sa-
voir :
Importations : 1.780.000.000.
Exportations : 2.456.000.000, soit excès
pour les exportations de 6TS.000.000.
Les parts pour la France, les colonies
françaises et l'étranger sont respectivement
pour les importations de 883 millions, 70
millions et 827 - millions : pour les exporta-
tons, de 589 millions, 10 millions et 1.857
millions..
Les augmentations de 1925 sur 1924 sont
pour les importations de 392 millions, dont
222 pour la France, 19 pour les colonies
françaises et 151 pour l'étranger. Pour les
exportations, 685 millions, dont 253 millions
tpou-r-la France, et 432 millions pour Vétran-
ger.. 1.
Les augmentations de la valeur sont cau-
sées, non seulement par le relèvement géné-
ral des prix des marchandises, mais aussi
par le développement des affaires que relève
Vaccroissement du tonnage en marchan-
dises.
Séisme
Au cours de la nuit du 29 au 30 mars à
22 h. 30, deux secousses, sismiques qui ont
durd une dizaine de secondes furent res-
senties à Banltoueissai sur le Haut-Mékong.
M" Herriot et renie pur Saura
Mme Edouard Herriot s'est embarquée
vendredi à bord du Fontainebleau9 partant
pour l'Extrême-Orient.
Mme Herriot n'en est pas à son premier
voyage. « Il n'y a pas si longtemps, déclara-
t-iile, à bord du paquebot, J'étais en Syrie.
Après le .Proche-Orient, l'Extrême. » La
femme du président de la Chambre compte
s'arrêter d'abord à Saigon, où elle retrou-
vera son amie Mme Varenne, puis, après
avqir visité les coins les plus curieux de
l'Indochine, elle poussera jusque vers Pékin.
Souhaitons- à Mme Herriot une mer dlS-
mente, d'heureutfg traversées. Et gageons
que M. Hefriot regrette que sa grandeur et
:.sës fonctions l'attachent au rivage. Quelle
curiosité l'auteur, passionnément français,
de Créer, ne. doit-il pas avoir de notre Em-
pire asiatique t\., -
R. B. L,
j
AU SIAM-
Le général Purachalia, prince Kambaeng-
bejra est nommé ministre des communica-
tions et du commerce avec le contrôle des
chemins de fer et routes, de la navigation
commerciale et des postes-télégraphes, de
l'enregistrement, tics compagnies de con*
trÓle des poids et mesures, du laboratoire
de chimie et de physique commerciales.
(Par dépêche.)
Lo prince, qui complc en Fronce de nom-
breuses ami liés, est grand-croix de la Lé-
gion d'honneur.
AU MOZAMBIQUE
0
Le capitaine Sousa, qui, en sa qualité de chef
de la police, avait pris de sévères mesures pen-
dant Nla grève des cheminots, a été assassiné
samedi soir, à Laurenço-Marquez.
Au moment où il sortait de son hôtel, une
fusillade éclata, et le capitaine, atteint à la
tête et au corps, tomba sans même avoir pu
tirer son revolver.
Les assassins sC ont enfuis. On a opéré l'ar-
restation de nombreuses personnes qui parais-
saient suspectes.
4*»
une importante décision
eniMeredeiarUsdiuanlerscMniaim
On sait que, suivant la doctrine du Conseil
d'Etat, les mesures douanières promulguées
dans la Métropole sont étendues ipso facto
aux colonies assimilées où elles doivent en-
trer en exécution dans le délai de six mois,
sous le bénéfice de la procédure des « déro-
gations » qui exige l'intervention du Conseil
d'Etat. Les lenteurs de cette procédure ont
amené M. Angoulvant à préciser, dans .une
proposition de loi récente, que les délibéra-
tions des assemblées locales en. matière de
dérogations devront être approuvéest modi-
fiées ou reietées dans un délai de huit mois,
et qu'en l absence d'une solution dans ledit
délai), elles dévront être considérées comme
définitivement acquises.
A l'occasion de la discussion qui s'est
poursuivie le 2 avril, à la Chambre sur le
projet de loi portant majoration générale de
30 du tarif douanier, M. Auguste Brunet
a fait voter une -- autre formule -- suivant - - la-
quelle les nouveaux tarifs sont , apphquîs
d'office aux colonies assimilées si, dans le
délai de six mois, RT-LES N'Y ONT PAS RENONCÉ.
Ainsi, tout en maintenant le principe de
l'union douanière de la Métropole et des co..
lonies du premier groupe, la Chambre laisse
aux assemblées locales le droit de se pro-
noncer sur l'opportunité d'appliquer la ma-
joration de 30 qu'elle vient de décider,
puisqu'elle leur reconnaît la faculté d'y re-
noncer. Comme l'a indiqué M. Auguste Bru-
net, le relèvement brusque et général des
droits de douane est susceptible de troubler
profondément le régime des échanges des co-
lonies que leur situation géographique oblige
à s'adresser à des pays étrangers, et il est
légitime, dans ces conditions, que la faculté
leur soit laissée » de mesurer les répercus-
sions de la majoration générale qui va
C'est la thèse que la Chambre a sanction-
née.
Prochain départ de M. Steeg
M. Steeg ne tardera pas à regagner Rabat.
Son retour coïncidera vraisemblablement
avec la reprise des opérations militaires dont
la conduite sera assurée par le général Boi-
chut.
moiel
AU QUAI D'ORSAY
00
Au cours des trois conférences qui ont eu
lieu au Quai d'Orsay, sous la présidence de
M. Briand, ministre des Affaires étrangères,
a été poursuivi l'examen de la situation au
Maroc, au double, point de vue des opéra-
tions militaires et des moyens de réaliser la
paix. Sur ces sujets, le général Simon, qui
arrivait du Maroc et assistait à la dernière
réunion, a fourni au président du Conseil
et à ses collaborateurs les derniers renseigne-
ments.
L'éventualité de l'ouverture de négocia-
tions officielles se précise dans de bonnes
conditions. Les conversations qui ont lieu
actuellement entre les émissaires effective-
ment mandatés par Abd-el-Krim et les repré-
sentants des gouvernements espagnol et fran-
çais, sont considérées comme très sérieuses,
et l'on en attend des résultats favorables.
–-– oeilo
A LONGCHAMP
--0-0--
On a remarqué.
Parmi un grand nombre de personnalités
« bien parisiennes », qui assistaient hier à la
réouverture de Longohnmp, on a remarqué.
s'entretenant cordialement, le oolonel Swneeney,
le vaillant aviateur qui commandait naguère
l'escadrille chérifienne du Maroc, et le capitaine
Gordon Çanning, ami et confident d'Abd-el-
Krim. Ont-ils parlé du Rif, fait des pronostics,
parié, dans cette atmosphère de jeu sur les
chances de l'aventurier ?. On ne sait. Mais à
l'heure actuelle, qui diable pourrait bien jouer
Abd-el-Krim gagnant 7
» i
Le statut de Tanger
-
Los Anglais signalent que le mécontente-
ment causé par l'application du nouveau
statut de Tanger - mécontentement ac-
centué par la crise financière résultant' de
la dépréciation du franc et par les réper-
cussions du IbJocus - a donné lieu à des
échanges de vues entre les chancelleries
européennes.
- Au cas où une conférence des puissances
intéressées serait convoquée, elle serait
vraisemblablement appelée à étudier la
question* d'accorder un mandat au gouver-
nement espagnol pour l'administration de
Tanger et de la zone environnante. (Ceci
sous toutes réserves.)
Une partie de l'opinion publique en An-
gleterre serait favorable à un tel mandat.
Tanger capitale du cinéma?
--0-0--
De nouveaux bruits circulent au sujet de
la création d'un grand centre de production
cinématographique dans la région tan gé-
rais 0. Ce ne seruient pas, cette fois, des
Français qui envisageraient cette entre-
prise m«ig.niliquo, mais des capitalistes
nnglni. Tant pis pour nous 1
i 1
Le Congrès médical de Tunis
---<1-0-
Par le paquebot Gouverneur-Général-jon.
nart, viennent d'arriver à Tunis, environ
250 médecins, venus de la métropole assis-
ter ait congrès médical organisé par les
médecins tunisims. (Par dépêche.)
Le succès du Congrès s'affirme complet à
en juger par le nombre des adhérents, qui
dépasse 500 personnes.
Nous rappelons que ce congrès, confor-
mément aux décisions prises lors du der-
nier congrès de Rabat, a pour but la réu-
nion de médecins dans les différents pays
méditerranéens pour Fl'étude des maladies
exotiques. C'est ainsi que, pour les années
suivantes, des réunions similaires ont été
envisagées à AthènT.i, Alexandrie, Tripoli,
Constantinople.
Le congrès, placé sous le patronage des
plus hautes personnalités tunisiennes, s'est
ouvert en même temps que l'exposition de
l'hygiène.
Parmi les principaux participants au con-
grès, se trouvent le professeur Pierre Du-
val, le professeur Léon Bernard, de la Fa-
culté de Médecine de Paris et le professeur
Mesnil, de l'Institut de Paris, tous trois
membres de l'académie de médecine et dé-
légués du ministère de l'Instruction pu-
blique ; le docteur Hulot, délégué du mi-
nistère de l'Intérieur et de l'Hygiène de
Belgique ; Hassan Kamel Effendi, délégué
du gouvernement égyptien ; le professeur
Sanarelli, sénateur, professeur à la Faculté
de Rome; M. Zammil, directeur de l'Uni-
versité de Malle et le professeur Beenstiern,
de la Faculté de médecine de Stockholm,
A travers l'Afrique
--0-0-
La mission transafricaine side-cariste ost
arrivée le 2 avril à Zinder, et a été l'objet
d'une réception chaleureuse de la part du
Gouverneur, M. Brevié, et des populations.
Après une étape de 4.000 kilomètres, après
avoir pris quelque repos pour vérifier le ma-
tériel, les side-caristes repartiront vers le
Tchad et Fort-Lamy, qu'ils pensent attein-
dre le 15 avril.
Le fils de Feyçal en France
T.e fils du roi Feyrnl, iVmir Ghnzi, s'est, em-
Î.G ms du roi Ghnxi. s'est cm-
bnrqué fi Alexandrie. à hnrd du « Sphinx Il, le
3 avril, il comjvlo arriver A Marseille le 7 avril
nt traverser la France pour se rendre a Vmdre
oÙ il doit poursuivre ses études. On ne sait pns
onnove s'il compte séjourner quelques jours à
Paris.
AU SENAT
- -
DEBATS
La Légion d'honneur pour les maires
algériens
Le Sénul u adopté vendredi après-midi
une iproposiliuii de loi votée par la Cham-
bre, lenduul il modifier I'articie 2 de là loi?
du 21 uvril îysîo, relative au contingent an-
nuel de cruix de chevalier de la Légion
d'honneur desttnées & récompenser les t.
vices rendus par les maires des communes
de France et d'Algérie en fonctions et par.
ceux qui sont restés en fonctions après le
1er aodt 1914.
Ce projet tend à abaisser de 30 à 25 ans
la durée du mandat permettant aux mai-
res d'Algérie d'être candidats à cette* dis-
tinction.
La Chambre ayant fixé ce délai à 20 ans,
le projet devra lui être soumis de nouveau
avant de devenir définitif.
En outre, le projet prévoit que le contin-
gent exceptionnel, fixé à 20 par la loi de
1924, est fixé à 23, étant entendu que ces
trois croix supplémentaires seront desti-
nées à l'Algérie.
Les Conseils généraux en Algérie
Le Sénat a ratifié, l'autre nuit, le projet
voté par la Chambre ayant pour objet de
roporler au 3 mai la date d'ouverture de la
session des conseills généraux.
NU texte voté par la Chambre, M. Duroux,
sénateur d'Alger, pour répondre aux vœux
des populations de l'Afrique du Nord, pro-
posait un amendement tendant à rendre le
projet de lui applicable à l'lgérie.
Au nom de la Commission générale, dé-
partementale et communale, NI. Laboulbène
combattit cet amendement.
« Je puis donner au Sénat, dit-il, quelques
renseignements et indiquer les raisons qui
ont empêché la commission d'accepter
l'amendement de notre collègue M. Duroux.
« Si mes sources ne sont pas et'ronées,
c'est à M. le Gouverneur générai do l'Al-
gérie qu'il appartient de convoquer deux
fois par an. les conseils généraux des trois
départements ulérlens.
« Que nos collègues de l'Algérie «uni le
désir de voir les trois départements d'At.
ger, d'Oran et de Constantine régis par lu
loi de 1871, je n'y contredis pas d priori,
mais il me parait qu'au moment ou nous
allons votet -une loi d'occasion, il ne serait
pas sféant d'applique.' en {queûqrue aorte
d'une façon inoidente la loi do 1871 À l'Al-
gérie, c'est-à-dire*d'étendre le harr diap.
pUcaTiion de la loi organique. v : ",'
u Dans ces conditions, étant entehd.u > :
les droits ultérieurs de notre excellent eok •1
lègue" M. Duronix, seront sauvegardés, ter
Commission wus demando de ne paa auftpr <;'L
ter son amendement. » .,'
Et l'article unique du projet fut .Ij,dlJ¡iL
sans modification.
A LA CHAMBRE
0
La Banque de l'Afrique Occidentale
Le Gouvernement vient de déposer un
projet de loi portant renouvellement du p-ri-
vilège d'émission de la Banque de l'Afri-
que Occidentale.
On sait que Qe privilège d'émission con-
cédé fi la Banque de l'Afrique Occidentale
par décret du ^9 juin 1901 est arrivé à ex-
piration le 20 juin 1921 et a fait depuis, pro-
visoirement, l'objet de prorogations succes-
sives. *
Dans l'exposé des motifs, le projet fait
un bref historique des différentes circons-
tances qui en retardèrent le dépôt.
M. Dnlaùicl" ministre des Colonies, re-
prenant dans l'ensemble le statut des ban-
ques coloniales d'émission autres que cel-
les des anciennes colonies d'Amérique et
de la Kûunion - dont le privilège a été re-
nouvelé par la loi du 21 mars 1919 - enga-
geait en décembre 1924, avec les représen-
tants de la Banque de l'Afrique Occiden-
tale, des pourparlers basés sur des princi-
pes entièrement nouveaux en la matière, et
dont l'apiplicalion était également envisa-
gée dans le projet de création d'une ban-
que d'émission a Madagascar.
Ces principes fondamentaux étaient les
vanls :
a) Limitation du champ d'action de la
banque d'émission à son rôie de dispensa-
Irice impartiale du crédit ;
b) Participai ion de t'Etat et des colonies
intéressées au capital et aux bénéfices de
la ïjanque :
.:) Nomination par l' Je: till du directeur gé-
néral et. (le plusieurs administrateurs ;
d) l.iinilation du taux de l'escompte ;
: i Suppression du change entre la mé-
tropole el les colonies où opérera la. ban-
que eL inversement ;
r> Avances de la banque à des œuvres
d'intérêt agricole.
Dans l'examen du projet de loi, 10 texte, -
signale que :
1" Le privilège est renouvelé pour vingts
ans.
2" La banque exercera son privilège dans*
les territoires relevant des gouvernements
généraux do l'Afrique Dceidenlale et de
l'Afrique Kqualoriale et dans ceux du Ca-
nvToun et du Togo. Celle disposition con-
liinie l'éhil -de r.hoses qui s'est créé dans le.
; adre du décret initial du 29 juin 1901, de
puis que les décrois des 17 décembre 1919
el 31 décembre 1920 ont institué des agen-
ces de la banque respectivement au Ca-
meroun et nn Togo et depuis que le décret
du 2.'1 juin IU2Ô a prévu l'ouverture d'une
succursale à Drazzaviile ^Afrique Equato-
riaIt".
30 Que les billels de banque auront
cours légal dans los colonies et territoires
où elle est établie, fis v auront cours forcé
aussi longtemps que les billets de la Dan-
que de France auront cours forcé dans la
métropole.
io 1,'encaisse de garantie égale au tiera
de la circulation fiduciaire doit constata
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