Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-12-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 04 décembre 1925 04 décembre 1925
Description : 1925/12/04 (A26,N182). 1925/12/04 (A26,N182).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397032j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIBMB ANNEE, N* 182
Ut NUMERO tSOCBNTlIMBB
VENDREDI SOIR, 4 DECEMBRE KWF
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS FAR -LES ANNALES COLONIALES" tONÏ LA
- EXCLUSIVE PU jÛUlMAL 4
> - -
Lm ÂMtMten HRédsmn sent nçuea au* Bureau* éuj*HnmieHsM ktAgtnee» dePuUeUi
DIRECTEURS 1 MARCBU RUIiDEL et - L.-G. THÉBAULT
- ,--.' - -' do
RMMIIM et AtaiamnUM : 34, Rua du Mont-Thâborf P -^Mislie - félépkMe t LtIIII M4r
u. la
̃ I FT*NA .« CM. H, M l
mS* {Étrange UQ • «9 M >
o»««awp– *– tew la» B»IW 4»pwU«t cb– I– Ihrini 1
M. de Jouvenel en Syrie
- «>» -
M. de Jouvenel est arrivé à Beyrouth mer-
credi matin, L' accueil de la population a été
chaleureux, nous disent les dépêches d'agen-
ces. Pouvait-il en être autrement) Mais si le'
nouveau haut-commissaire a la tentation de
pousser vers l'intérieur, il sera reçu de façon
moins enthousiaste.
En fait, les' pays qu il est chargé d'organi-
ser sont dans un état d'agitation qu'on ne peut
s'empêcher de dire au public. Pendant un cer-
tain temps, on nous a distribué la vérité par
parcelles, au compte-goutte. On laissait aux
journaux étrangen; et notamment à la presse
anglaise, le soin de nous renseigner. Depuis
quelque temps, les organes français sont plus
riches en informations, et c'est tant mieux. :
Une longue lettre adressée de Beyrouth au
Temps, à la date du 2 courant, nous donne sur
la situation militaire et politique des rensei-
gnements du plus haut intérêt.
La révolte, pour nous servir de l'expression
uiuelle, n'est pas sur le point de s'apaiser.
Elle a quatre foyers qu'on n'a pu encore ré-
duire, faute d'effectifs : le Djebel Haouran.
Damas, l'Anti-Liban et le mont Hermon.
Dans la région de 1" Haouran, d'où nous
avons rappelé la plus grande partie des troupes
qui ont été affectées à la défense de Damas,
la révolte est devenue générale. Sultan El At-
trache y a installé un gouvernement unique. Il
est en train de se créer une petite armée avec
les volontaires qui ont combattu avec lui de-
puis le début de la révolte, et en y joignant
des contingents levés dans le pays.
Dans rHermon, la situation n'est pas non
plus fort brillante. La révolte y a été provo-
quée par les bandes venues du Djebel Druse.
Li région de Damas donne de graves inquié-
tudes, Le correspondant du Temps écrit: « Le
mouvement de révolte s'est généralisé chez les
populations bédouines. Leurs contingents, unis
à ceux des Druses, enserrent étroitement la
ville au sud, à Test et au nord ; les combats
lutour de Douma, à quelques kilomètres au
aord-est de Damas, sont journaliers ; des frac-
tions libelles pénètrent quotidiennement dans
les faubourgs de la ville, eontraittnant nos
forces de protection à un service difficile : dis-
séminées pour garder ce. gros centre de
300.000 babitants, elles ont à lutter contre un
ennemi insaisissable.
Dana" Anti-Liban, la voie ferrée Homs-
Hama est menacée; les tribus révoltées dans
cette région sont particulièrement « audacieu-
ses, dit le même correspondant ; certains de
leurs raids, notamment ceux contre Homs, ont
été exécutés avec une rare. vigueur. » Quant
à Damas, oh n'est pas très exactement rensei-
gné sur sa situation. Les télégrammes de la
presse anglaise nous la présentent sous un jour
assez sombre, tandis que la lecture des jour-
naux français laisse une impression plus rassu-
rante.
Tels sont les faits que le général Duport
aura portés à la connaissance de M. de Jou-
venel. Ces nouvelles auront fait probablement
oublier fort rapidement au nouveau .Haut-Com..
missaire les acclamations qui t'avaient accueilli
à son arrivée. -
On dit que M. de Jouvenel est doué d'fin
- calme - l'expression est ici de mise à
toute épreuve. 11 en aura besoin. Il trouve une
situation dont on peut affirmer sans exagération
qu'elle est délicate. Ceux qui tiennent à trans-
porter sur ce terrain oriental nos querelles poli-
tiques n'hésitent pas à affirmer que la respon-
sabilité en incombe au général Sarrail dont la
maladresse, la Ixutalité, le sectarisme auraient
provoqué l'agitation actuelle. Nous, avons eu
l'occasion de dire à cette même place, il y a
1 quinze jours, netre sentiment à ce sujet. Nous
) avons fait sans passioni ne nous préoccupant
que des faits et sans tenir compté des attaches
politiques d'un officier que nous ne connais-
sons pas personnellement.
Le jugement que nous avons porté sur son
œuvre se confirme au fur et à meSure que des
faits nouveaux parviennent à notre connais-
sance. La vérité nous paraît également éloi-
gnée des thèses extrêmes. En prenant cette
position moyenne, on court le risque de dé-
plaire aux uns et aux autres, mais nous n'y
pouvons rien.
Les événements qui se déroulent avec une ,1
rapidité qui n'est pas sans causer quelque in-
quiétude montrent de pt" en plus que nous
sommes en présence d'un mouvement nationa-
liste, tendant à obtenir l'indépendance de la
Syrie et non d'une révolte due uniquement a
la maladresse ou à la brutalité d'un fonction-
naire. Les actes incriminés ont été le prétexte,
mais il est contraire à la réalité de leur attri-
buer une plus grande importance.
En pfcrlant ainsi, nous ne cédons pas à la
tentation de défendre l'anéieh haut-cortimis-
sairé, nous nous efforçons tout simplement de
rechercher let causes de la crise, afin de pou-
voir y porter le remède efficace.
̃ Certains diront Qu'il n'y a qu'un seul moyen
d'en finir, c'est d expédier Il.;bal les soldats
en nombre suffisant. Le correspondait du
Temps, à qui nais avons emprunté les rensei-
gnements chlt nous UVUIIS fait état ci-desms;
le sUr. nfaut. envoyer des troupes et en-
core des tarages. n faut porter nos effectifs en
Syrie au chiffre qg'iU avaient atteint à l'épo-
que do général Gourant). Cest évidemment
une solution timple, c'est la solution conforme
à une tradition, en sonune, séculaire. Mais est-
ce la solution vraie ?
M. de Jouvenel ne le pense probablement
pas. Avant de quitter Paris, il - a fait un
petit voyage à Londres qui n'était sans doute
pas motivé par le désir de prendre contact
avec les brouillards de la Tamise, avant d'al-
ler jouir du soleil chaud et brillant de Bey-
routh. De plus graves préoccupations avaient
'déterminé son déplacement. Il s'était rendu
auprès du Gouvernement britannique pour ar-
rêter les grandes lignes d'une coopération fran-
co-anglaise dans le Proche-Orient. On finit
par se rendre compte que la France et l'An-
gleterre, dont les intérêts ne sont pas antago-
nistes, ont mieux 1 faire qu'à laisser se créer
en Orient des rivalités sans objet.
On a parlé dans la presse de* l'attitude du
Consul anglais de Damas dont le général Sar-
rail aurait eu à se plaindre. Il paraît que la
conduite de ce fonctionnaire a été irréprocha-
ble. Tant mieux 1 Mais il serait peujt-être
Excessif d'étendre ce satisfecit à tous les agents
britanniques dans cette partie de l' Asie. En
tout cas, si elles ne se contrecarraient pas for-
mellement, la politique anglaise et la politique
française s'ignoraient, ce qui ne peut qu'en-
gendrer les malentendus les plus graves.
M. de Jouvenel a traversé le canal pour
essayer de les prévenir. On nous dit que son
voyage a eu d'heureux résultats. Nous n' en
doutons pas. Mais il serait intéressant pour'
nous de savoir si on a parlé du vilayet de Mos.
soul, et si on a pris rengagement de soutenir
la politique anglaise. Il est probable que, lors
des interpellations sur la Syrie, le Gouverne-
ment donnera au Fortement des renseignements
à ce sujet.
La coopération anglo-française même réali-
sée ne suffira pas à mettre fin aux difficultés
que nous rencontrons en Syrie. Elle ne per-
mettra pas à elle seule de réduire. le mouve-
ment national qui t'agite en ce moment. Evi--
demment non.
Il faut envisager d'autres solutions. Sans
doute, les événements de4 Syrie se rattachent
- dans une mesure assez difficile à préciser
à l'agitation qui secoue, en ce moment le
monde musulman. Les événements du Rif ont
eu dans l'Haouran une répercussion certaine,
mais dont il ne faut pas non plus exagérer l'in-
tensité. Il ne faut pas oublier que le mouve-
ment syrien a quelque chose de particulier et
de spontané. Il est t œuvre de peuples qui ont,
de touf temps, sous l'autorité plus nominale
que réelle du Sultan, joui d'une assez grande
indépendance de fait. Les populations des
montagnes ont toujours impatiemment supporté
les dominations étrangères, même s'il s'agissait
de celles des commandeurs des Croyants. Le
commerce a créé dans les villes une bourgeoi-
sie désireuse de jouer un rôle politique, et qui
ne le peut qu'avec des institutions libres,
qu'avec l'indépendance, au moins avec l'auto-
nomie.
Ces populations ont. accepté notre venue
dans ce pays. Mais elles l'ont acceptée avec
l'espoir, que nous ne nous y établirions pas et
que nous nous contesterions de proééder rapi-
dement à son aménagement politique, afin d'en
repartir, le plus raoidement possible. Leurs es-
poirs n'ont pas été réalisés. Nous avons laissé
comprendre que nous venions pour rester. Le
général Sarrail partait de l'esprit de colonisa-
tion qui animait certains fonctionnaires, ce sont
des dispositions, facheuses qui peuvent nous
faire négliger l'oeuvre que nous avons reçu
mission de réaliser et qui est de donner à la
Syrie une organisation digne d'un peuple civi-
lisé. r
Attachons-nous à cette œuvre, consacrons-
nous à cette tâche urgente, donnons l'impres-
sion, bien plus, persuadons les Syriens que
nous ne sommes que des hôtes de passage, et
nous aurons; par là, rendu bien facile la solu-
tion de la question syrienne. On affirme que
c'est là le but que se proposé M. de Jouvenel.
Souhaitons-lui de réussir promptement.
Henry Fontaniert
Député du Cantal, secrétaire de ta
Commission des Affaires d ran-
gères, membre de ta Commission
des Colonies.
M. VÀRENNE ÊN ANNAM
Le Gauvaneur Général, sa famille et les
membres de son cabinet ont quitté Saïgon le
e au aoir, à 21 heures, par un train spécial
qui les a conduits à Dalat, d'où ils sont repar-
tis vers le Nord, soit en automobile, soit par
l'aviso Marne, qui a conduit le cortège officiel
à Hué, où il fut reçu par M. Pasquier, Rési-
dent Supérieur en Armani.
Dès son arrivée à Hué, le Gouverneur Gé-
néral est allé saluer la dépouille mortelle de
rEmpeMar Khat-Dillh, puis il a pris contact
avec le nouveau Gouvernement annamite.
<% -
D'après le programme et les derniers Idll.
çramrfief repli, M. le Gmroemeor Général
Vareme at aafounThai à Vinh et sera de.
mak" décembre à HtIrIGi, où des préparatifs
sont faits pour le recevoir.
LES BLÉS ALGÉRIENS
100
On a souvent dit et écrit, et Von ne
répétera jamais assez que la France
devrait pouvoir produire tout le blé
dont elle a bèsoin pour sa consommation. Il
suffirait à cet effet que Von rendît Sabord
à la culture des céréales les surfaces qui lui
ont été enlevées: plus de 200.000 hectares de-
puis l'armistice. Il suffirait encore que le
céréaliste voulût bien se préoccuper de se-
mer la variété de blé la plus apte à donner
le plus fort rendement en un temps et en un
lieu donnés. Il suffirait enfin que la germi-
nation des blés fût favorisée fat un usage
judicieux et suffisant des enKrals.
Naturellement, ces réflexions s'adressent
à l'Algérie, que son union douanière avec la
France met sur le même pied nue la Métro-
pole quant au marché des blés. Mieux en-
coref on s'accorde généralement à recon-
naître qu'en présence des difficultés réelles
d'une production métropolitaine insuffisante
Ht la consommation normale, le rôle revient à
l'Algérie de combler le déficit et d'orienter sa
politique agraire vers ce but.
L'Algèrie prend à coeur de réaliser let
espérances fondées sur elle. Une loi en pré
paration mettra bientôt à sa "disposition des
terres nouvelles, propres à la culture des cé-
réales. Elle récolte actuellement huit mil.
lions de quintaux, en blé dur pour la plupart;
trois ou quatre cent mille seulement sont de
blé tetldre, particulièrement ajfte au pain
blanc et savoureux dont on a coutume de se
régaler chez ttôtis. Les indivènes, si lents
d'habitude à s'adapter au progrès européen,
font des efforts soutenus pour suivre l'excm-
ple du colon, mats ne sont pas encore par.
venus à sortir des rendements médiocres de
2, 3 ou 4 quintaux à l'hectare. Le colon eu-
ropéen lui-même commente seulement à amé-
liorer ses méthodes culturalcs et à faire
usage des engrais.
l"{oyt récemment, les Chambres d'agricul-
turc des trois départements algériens ont
réuni à l Institut Agricole de Maison-Carrée
des échantillons dc prindpales variétés de
blés cultivées en Algérie. Les agriculteurs y
ont envoyé les plus beaux spécimens de leurs
produits et Von a pu les classer par ordre di
mbites, selon leurs aptitudes à pousser dans
telles ou telles terres, selon leur puissance de
rendement, selon leur teneur en gluten. fé
n'ai pas vtt dans les comptes rendus de cetto
remarquable manifestation que l'on ait eu A
étudier les si intéressantes variétés de blés
précoces et à grand rendement qu'a si bien
sélectionnées l'habile cultivateur qu'est
M. Bourdier, de Rivoli. Il l' a pourtant là
une voie notlvelle .gui s'ouvre sur des hori-
zons pleins de promesses.
D'autre part, le Gouverneur de VAlgérie,
M. Viollette, a proposé. aux Délégations Fi-
nancières, dans leur session extraordinaire
d'octobre dernier, de voter un fonds d'en-
couragement destiné aux petits colons algé-
rien set indigènes. La somme accordée, un
million, est assurément trop faible pour ré-
pondre aux besoins depuis si longtemps dé-
noncés Par les Délégations elles-mêmes. Ni
le temps ni sans doute l'état des finances
publiques, n'ont permis de faire un plus grand
effort financier. Le geste n'en est pas moins
d'une significative indication et nous approu-
vons pleinement le Gouverneur Général de
vouloir orienter la politique agraire de la Co-
- lonie vers l'amélioration des méthodes cul-
turales du blé.
On entrevoit vraiment le jour où notre
grande possession de VAfrique du Nord aura
repris, comme ait temps des Romains, sa
fonction de grade* de la Métropole.
J. Gaseer,
Sénateur d'Oran.
---------- «>»
A anliCer
––tWt––
La nouvelle administration de Tanger a
décidé d'exécuter, sur le budget de 1920,
pour plusieurs millions de travaux publics
intéressant la voirie et la ville. Elle a af-
fecté, d'autre part, un crédit de 100.000
francs pour l'exécution psar av(ion d'un
plan cadastral de la ville de Tanger et de
ea zone.
On escompte que les recettes de 192(5
apporteront un supplément de recettes de
4 millions de francs, du fait de nouvelles
taxes imposées aux maisons de jeux et des
rentrées d'impôts arriérés, dont l'encais-
sement avait été négligé.
A
D'autre ip^rt il serait question de faire
une station mondaine et une halte élégante
pour touristes et même d'y installer un
centre important de production cinémato-
graphique qui puisse rivaliser avec ceux
de la Californie et du sud de l'Europe.
«s»
TAUX DE LA ROUPIE -
0
Le gouverneur des établissements français
dans rlnde vient de faire connaître au minis
tre des colonies qu'à la date du 2 décembre
1925, le taux officiel de la roupie était de 8 Cr, tiO.
, TAUX NE LA PIASTOE
Le gouverneur géTT6rctil de l'Indochine vient de
faire connaître au ministre des colonies qu'à la
date du 2 décembre 1925, ac tauk ftftciel de In
piastre était de 14 fr. 25.
A LA CHAMBRE
INTERPELLATION
Les événements an Maroc et en Syrie
MM. Désiré Ferry, Adoliphe Girod, Des-
jardins, Doriot et Ferdinand Faure ont re-
nouvelé leur demande d'interpellation sur
les événements du Maroc et de Syrie.
.La Chambre a décidé d'en fixer la date
aussitôt après la discussion des interpella-
tions sur la politique générale du Gouver-
nement.
AU SENAT
1. -0+-
DEBATS
La propriété foncière en Algérie
Le Sénat, sur le rapport favorable de M.
Hervey, sénateur de l'Eure, à adopté hier
les différente articles et l'ensemble du pro-
jet de loi tendant à modifier la loi du 16
février 1897 sur la propriété foncière en
Algérie.
PROJET DE LOI
Les mesures financières exceptionnelles
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
a déposé sur le bureau du Sénat au début
de la séance d'hier, le projet de- loi « insti-
tuant des mesures exceptionnelles desti-
nées à assurer l'équiillbre de la Trésore-
rie » adopté par la Chambre.
Le projet a été immédiatement renvoyé
à l'examen de la Commission des Finan-
ces.
Au début de la séance de cet après-midi,
M. Henry Bérenger" rapporteur général a
donné lecture de son rapport' au nom de la
Commission des Finances.
Chemin de fer du Djebel-Onk
Le Gouvernement a déposé sur le bureau
du Sénat Je projet de, 01 adopté par la
Chambre, relatif « il la déclaration d utiulé
publique d'yn Chemin de fer à vole nor-
male de Tébessa au Djeel-Onk » avec em-
branchement sur le Beld El-Hæbda. Ce pro-
jet a été renvoyé à 'l'examen de la Com-
mission des Chemins de fer et do 4'Outil-
lage national.
RAPPORTS
Banque de Madagascar
Le rapport de M. Albert Leibrun, ancien
Ministre des Colonies, sénateur de Méur-
Wie-et-Moselle, fait au nom de la v.omml8-
slçn Sénatoriale des Finances, dont nous
annoncions le dépôt dans notre numéro
d'hier, concllut à l adoption du projet de loi
toil qu il a été voté par la Chambre des dé-
putés.
Le distingué rapporteur examine succes-
sivement la situation actuelle de notre pos-
session de J'Océan Indien au point de vue
de sa circulation monétaire, de son crédit,
et les conditions auxquelles le Gouverne-
ment a cru devoir assujettir Œa future Man-
que (INEonission, ensuite des textes du pro-
jet et des conventions.
M. Albert Le-brut-i signaqe que la Com-
mission avait formulé un certain nombre
de modifications, notamment à l'article 8
qui fixe l'affectation des ressources il pro-
venir de la redevance sur la circulation
fiduciaire productive et au, partage des bé-
néfices.La Commission estimait que la ces-
sion éventuelle de tout ou partie des parts
bénéficiaires « soit à la Colonie soit à des
organisations d'utilité ipubiique Il ne de-
vrait Ótre faite qu'à la Colonie. Mais elle
s'est rangée à l'avis du Ministre des Colo-
nies qui a déclaré qu'un décret du Conseil
d'Etat porterait une disposition indiquant
que les 3.000 parts bénéficiaires ne seraient
cédées par l'Etat qu'à la Colonie de Mada-
gnRcar,
INTERPELLATIONS
La situation en Syrie
Des interpellations de M. le général
Bourgeois, de M. le général StuM et de M.
Delpierre, sur la politique en Syrie ont été
déposées sur le bureau du Sénat.
Conseil de Gouvernement de f A.O.F.
La session qui, comme nous l'annoncions
1" dans notre dernier numéro, s'ouvrira le 4 dé-
cembre, va avoir à se prononcer sur les divers
budgets locaux.
Elle aura à examiner également le projet de
culture du cotqn élaboré par M. le Gouverneur
Général Carde.
La question du Thiès-Kayes, devenu insuffi-
sant, et, dont il faudra, tôt ou tard, doubler la
vote, retiendra également l'attention du Conseil
qui se préoccupera des moyens supplémentaires
d'évacuation dont la nécessité s'impose en rai-
son de l'augmentation constante des produits à
transporter.
Enfin, en ce qui concerne la cste d'ivoire,
le Conseil aura à se prononcer lut la question
de création à Vridy d'un second wharf qui se-
rait relié à Abidjan, tête de ligne du chemin
de fer par un pont ou un ferry-boat.
̃̃ ""Ir
L'aviation costale
-0-0-
Dans l'Afrique du Sud
A Prétoria, un avion piloté par un offi-
cier aviateur sud-africain, s'est écrasé sur
le sol. Le pilote et le passager, qu'U avait
pris à bord, ont été tués.
A Hanoï
--&0--
Le Conseil de Gouvernement se réunira en
session ordinaire à Hanoï le 18 décembre sous
la présidence de M. A. Varenne qui, à cette
date, aura pris contact avec les divers Rési-
dents Supérieurs et Chefs de service-
Le Crédit Muluel
et la CNpMji JI|rcfole ei il'ifri;
O-O
En application des dispositions du nouveau
décret, les caisses de crédit- agricole peuvent être
constituées par tout ou partie des membres
d'une ou plusieurs des associations suivantes
et par ces associations elles-mêmes : syndicats
professionnels agricoles, sociétés d'assurances
mutuelles agricoles régies par la loi du 4 juil-
let 1900, sociétés coopératives agricoles, associa-
tions syndicales et sociétés diverses d'intérêt
agricole.
l-es caisses de crédit agricole mutuel ont ex-
clusivement pour objet de faciliter et de ga-
rantir les opérations concernant la production
agricole, effectuées par leurs sociétaires indivi-
duels ou collectifs.
Le capital des caisses de crédit agricole mu-
tuel ne peut être formé par des souscriptions
d'actions
Il doit l'être par les sociétaires au moyen de
parts.
P ,Les caisses de crédit agricole mutuel ne peu-
vent être constituées qu'après versement du
quart.du capital social.
Leur durée est illimitée.
Les caisses locales de crédit agricole mutuel
peuvent consentir :
1* A tous leurs sociétaires, des prêts d'ar-
gent à court terme, dont la durée totale ne doit
pas excéder celle de l'opération en vue de la-
quelle ces prêts sont consentis.
20 A tous leurs sociétaires, des ,prêf6 d'ar-
gent à moyen terme pour l'aménagement ou
la reconstitution de leurs propriétés.
Les cuisses "régiQnllles ont ,pour but :
1* De faciliter les opérations à court terme,
a moyen terme et a long terme effectuées par
tes membres des caisses locales de crédit agri-
coles mutuel de leur circonscription et garan-
ties par ces sociétés.
2° De transmettre aux sociétés cuopOrntivcs
agricoLes, aux associations syndicales ou à tous
autres groupements les avances spéciales qui
peuvent leur Gtro consenties par l'Algérie.
Les caisses régionales no peuvent accepter
l'arilliation' que do cuisses locales dont le siège
est situé dans leur circonscription et qui ne sont
pus,, d'uutro part, rattachées une autre, crusse
régionale.
mies recomptent, après endossement par les
caisses locales qui leur sont afiiliécs, les effets
souscrits par les sociétaires de ces caisses.
tilles peuvent se chur^er de tout paiement
et recouvrement ù faire dans l'intérêt desdites
caisses locales.
"Elles peuvent faire aux caisses locales qui
teiir sont ufliliécs les avances nécessaires a la
constitution d'un fonds de roulement.
Les statuts déterminent le siège, la circonscrip-
tion territoriale et le mode d'administration des
caisses do crédit agricole.
lis fixent la nature et l'étendue'de leurs opù-
rations, les règles h suivre pour la modifica-
tion des statuts, la dissolution de lu société, la
composition du capital, lu proportion dans la-
quelle chacun des membres peut contribuer fi
la constitution de co capital et les conditions
dans lesquelles il peut se retirer.
Les statuts déterminent le taux de l'intérêt
des parts, qui no peut dépasser 0 ni excéder
pour les caisses locale le taux des prôts con-
sentis a leurs sociétuircs.
Aucun dividende n'est attribué aux parts so-
ciales et, en cas de dissolution, leur taux de
remboursement ne peut excéder la valeur tixée
Jors de la constitution do la société.
Les statuts règlent l'étendue et les conditions
de la responsabilité qui incombe à chacun des
sociétaires duns les engagements pris par la
caisse.
Lu (responsabilité personnell-e des membres
enargés de l'administration de La caisse n'est
engagée qu'en cas de violation des statuts ou du
présent décret.
Les sociétés coopératives, les associations syn-
dicales et les sociétés d'intérêt collectif agricole
qui, aux termes de l'article premier, peuvent
être afllliées aux caisses locales de crédit agri-
-- cole, sont (art. 22) :
V Les sociétés coopératives agricoles cons-
tituées en vue d'effectuer ou de faciliter toutes
les opérations concernant la production, la
transformation, la conservation ou la vente des
produits agricoles provenant exclusivement des
exploitations des associés ;
2° Les sociétés coopératives d'achat en com-
mun et d'approvisionnement..
3" Les associations syndicales ayant un objet
exclusivement agricole ;
40 Les sociétés agricoles ayant pour objet
Mott de procéder a. la fabrication de toutes-ma-
tières, de tous produits ou instruments utiles &
rnjgricullurc, à J'exécution de travaux agricolca
d'intérêt collectif, soit de doter une région ou
une agglomération rurale d'instnllations mo-
dernes cttintérÓt collectif, tels qu'abattoirs indus-
triels, entrepôt frigorifiques, réseaux électriques,
réseaux ferrés, etc., d'entreprises d'hygiène so-
ciale, en particulier pour la construction de lo-
gements hygiéniques destinés à des ouvriers
ruraux ou bien pour l'amélioration de bâti-
ments agricoles reconnus insalubres par le ser-
vice du génie rural.
• 11 sera consenti par l'Algérie aux caisses ré-
gionales pour prêts à, court, moyen et long
terme, et aux sociétés désignées à l'article 22,
pour faciliter leur premier établissement, -les
avances dans la limite des ressources prévues
a l'articlo 36
Toutes les .avances de l'Algérie deviennent im-
médiatement remboursables en cas de violation
des statuts ou de modifications il ces statuts qui
diminueraient les garanties de remboursement.
Elles peuvent être exigibles en cas de malvcr-
sations des administrateurs ou du directeur des
sociétés ayant reçu des avances. L'Algérie a un
mrivilèce sur les ports des sociétés auxquelles
elle a consenti des avances.
La répartition des avances de l'Algérie entre
les caisses régionales et les sociétés désignées à
d'article fôi sera etïcctiuéc tpar - le gouverneur
générait sur l'avis d'une commission consulta-
tive du crédit agricole, composée ainsi qu'il
suit : 1
Le gouverneur général, président ;
Quatre représentants des délégations finan-
cières
Neuf'délégués élus par les caisses régionales
de crédit agricole ; -
tle L'inspecteur général des flnnnccs, chef de la
mission d'Algérie ;
Le directeur général de la banque de l'Algé-
rie ;
Le ; directeur de l'Agriculture, du Commerce
et de la Colonisation j
Six membres désignés par le gouverneur gé-
néral.
La durée du mandat dns membres désignés
soit par les délégations financières soit par le
gouverneur généml est fixée à trois ons.
Le contrftlo permanent des fonctionnaires
chargés do l'inspection du crédit agricole s'exer-
ce sur les sociétés ou associations, de quelque
nature qu'olles soient, qui ont reçu des avances
de l'Etat sur la dotation du crédit agricole.
La guerre au Maroc
0-0-
LE HAUT COMMANDEMENT
Le général Gambay prend provisoirement
le commandement de la 2" division A Fez,
en remplacement du général Billolte.
(Par dépêche.)
Le rapatriement
Le navire-hôpital Caroline, venant de Bl-
zerte, est arrivé hier à Marseille, ra-
menant des blessés du Maroc et un ba-
taillon du 3° d'infanterie, retour de Tuni-
sie.
Engagements pour le Maroc
En raison du rapatriement d'un certain
nombre d'unités précédemment envoyées
un renfort au Maroc, les contrats souscrits
en application des dispositions du décret
du 12 novembre 1925 ne pourront l'être dé-
sormais qu'au titre des régiments ci-des-
sous indiqués : 1er et 2e régiments de zoua-
ves, 13°, 14", 15°, 35°, Glo, 62°, We, Oie, 669
régiments de tirailleurs nord-africains ;
17°, 22°, 23°, 25e, 28°, 31°, 39°, (jSe régi-
ments de tirailleurs africains pour les frac-
tions de ces corps détachés au Maroc.
Chez les Rifains
Abd-el-Krim fait de fréquents déplace-
ments entre Ait Kcmara, Targuist et Ti-
masint.
Son frère Sihmed s'est rendu récemment
dans la fraction des Jaïa.
Dans la zone occidentale espagnole, la
situation est assez bonne. Les tribus qui
luttent depuis dix-huit mois pour le chef
rifuin sont à bout de souffle.
A Chechnouen, l'aviation a causé de sé-
rieux dégftls lors dee derniers bombarde-
ments.
EN SYRIE
-..0-0---
M. de Jouvenel à Beyrouth
L'arrivée de M. Henry de Jouvenel, dans-
l'après-midi de mercredi s'est déroulée avec
le faste habituel et sans incident. Le nou-
veau haut-commissaire, qui était attendu
par In population avec curiosité ot impa-
tience, a produit sur la foule nombreuse qui
l'acclamait sur tout le parcours, la meil-
leure impression. Les généraux Duport et
Onmelin, M. Rcffre, secrétaire général du
haut-commissariat, et Soubby bey Baracat,
président des Etals de Syrie, étaient allés
le chercher il bord du Spitinx. Tous les na-
vires sur rade étaient rpavoisés, sauf cepen-
dant les contre-torpilleurs américains dont
l'abstention, en la circonstanoe, a été vive-
ment commentée.
La soirée a été employée par M. do Jou-
venel à l'installation nouvelle de la rési-
dence et à une conférence avec le général
Duport.
M. de Jouvenel a reçu hier matin, au pa-
lais de la Résidence une foule nombreuse
composée de toutes les autorités, des nota-
bilités, des membres du corps consulaire et
des officiers présents à Beyrouth.
Avant la réception, il a présidé, place des
Canons, -iL une prise d'armes pour la remise
des décorations et de drapeaux ù la légion
ot aux spahis, héros de l'affaire de Raohaya.
M a décoré leurs commandants, ainsi qu'une
paysanne libanaise qui, au péril de sa vie,
a porté un message aux assiégés étroite-
ment encerclés,
En remettant au général Gamelin la croix
de guerre, M. de Jouvenel a dit :
Nous eussions préféré la paix à la vic-
toire, mais puisqu'on nous contraint à
vaincre, par l'attaque, le pillage et le mas-
sacre. vous continuerez à vous en charger
jusqu'au jour où la sécurité des personnes
et des biens étant complètement assurée
sur toute l'étendue de territoire dont la S.
D. N. nous a confié l'avenir, nous puissions
établir enfin cette indépendance et cettte
prospérité auxquelles aspirent les peuples
du Liba.n ci de la Syrie que, seule, aujour-
d'hui, la rébellion retarde.
Ir Paix à ceux qui. veulenl la paix, guerre
A ceux qui veulent la guerre 1 »'
Une foule considérable a assisté à cette
émouvante cérémonie et a acclamé M. de
Jouvenel et les troupes.
Attaque druse repoussée
Les Druses ont prononcé dans la nuit
du 2 an 3 décembre une violente attaque
contre la colonne française qui opère dans
la région de Nebbaya, sur la pente ouest
dos monts, llermon. Les Druses ont été re-
poussés avec des pertes importantes et
n'ont pas réussi a cmpécher la jonction de
cette colonne avec cel10 qui venait du sud.
Damas alertée
Toute la garnison de Damas a été aler-
tée hier. Les tanks, auto-mitrailleuses
étaient prêts à repousser une attaque des
tebcllcs prévue pour la nuit dernière. * On
dit que ceux-ci sont résolus à tenter un
coup décisif avant que ne commencent les
négociations do paix avec M. de Jouvenel.
4*»
Décrets et Arrêtés
-0-0--
Décret portant création en Afrique Occiden-
tale française d'une Compagnie indigène
de sapeurs de chemins de ter.
Aux .ll'rm('s de ce décret, le personnel du
cadre français de la, Compagnie est détaché
des Corps du Génie de la Métropole et dèi.
gnÓ nominativement par le ministre de la
Guerre, d'après ios demandes numériques
adressées à ce dernier par le ministre des
Colonies.
Il est placé hors cadres et soumis aux rè-
gles relatives au temps de séjour en vigueur
dans les troupes coloniales.
Les indigènes de celte Compagnie sent 'l'
crutés suivant les mêmes règles que les tirail.
leurs des régiments indigènes de l'A. 0. F.
Les dépenses d'organisation et do fonction-
nement de cette unité (personnel et matériel)
sont entièrement ft la charge du budget-géné-
ral do l'A. O. F. ou de ses budgets annexer.
(7. O. du 4 décembre).
Ut NUMERO tSOCBNTlIMBB
VENDREDI SOIR, 4 DECEMBRE KWF
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS FAR -LES ANNALES COLONIALES" tONÏ LA
- EXCLUSIVE PU jÛUlMAL 4
> - -
Lm ÂMtMten HRédsmn sent nçuea au* Bureau* éuj*HnmieHsM ktAgtnee» dePuUeUi
DIRECTEURS 1 MARCBU RUIiDEL et - L.-G. THÉBAULT
- ,--.' - -' do
RMMIIM et AtaiamnUM : 34, Rua du Mont-Thâborf P -^Mislie - félépkMe t LtIIII M4r
u. la
̃ I FT*NA .« CM. H, M l
mS* {Étrange UQ • «9 M >
o»««awp– *– tew la» B»IW 4»pwU«t cb– I– Ihrini 1
M. de Jouvenel en Syrie
- «>» -
M. de Jouvenel est arrivé à Beyrouth mer-
credi matin, L' accueil de la population a été
chaleureux, nous disent les dépêches d'agen-
ces. Pouvait-il en être autrement) Mais si le'
nouveau haut-commissaire a la tentation de
pousser vers l'intérieur, il sera reçu de façon
moins enthousiaste.
En fait, les' pays qu il est chargé d'organi-
ser sont dans un état d'agitation qu'on ne peut
s'empêcher de dire au public. Pendant un cer-
tain temps, on nous a distribué la vérité par
parcelles, au compte-goutte. On laissait aux
journaux étrangen; et notamment à la presse
anglaise, le soin de nous renseigner. Depuis
quelque temps, les organes français sont plus
riches en informations, et c'est tant mieux. :
Une longue lettre adressée de Beyrouth au
Temps, à la date du 2 courant, nous donne sur
la situation militaire et politique des rensei-
gnements du plus haut intérêt.
La révolte, pour nous servir de l'expression
uiuelle, n'est pas sur le point de s'apaiser.
Elle a quatre foyers qu'on n'a pu encore ré-
duire, faute d'effectifs : le Djebel Haouran.
Damas, l'Anti-Liban et le mont Hermon.
Dans la région de 1" Haouran, d'où nous
avons rappelé la plus grande partie des troupes
qui ont été affectées à la défense de Damas,
la révolte est devenue générale. Sultan El At-
trache y a installé un gouvernement unique. Il
est en train de se créer une petite armée avec
les volontaires qui ont combattu avec lui de-
puis le début de la révolte, et en y joignant
des contingents levés dans le pays.
Dans rHermon, la situation n'est pas non
plus fort brillante. La révolte y a été provo-
quée par les bandes venues du Djebel Druse.
Li région de Damas donne de graves inquié-
tudes, Le correspondant du Temps écrit: « Le
mouvement de révolte s'est généralisé chez les
populations bédouines. Leurs contingents, unis
à ceux des Druses, enserrent étroitement la
ville au sud, à Test et au nord ; les combats
lutour de Douma, à quelques kilomètres au
aord-est de Damas, sont journaliers ; des frac-
tions libelles pénètrent quotidiennement dans
les faubourgs de la ville, eontraittnant nos
forces de protection à un service difficile : dis-
séminées pour garder ce. gros centre de
300.000 babitants, elles ont à lutter contre un
ennemi insaisissable.
Dana" Anti-Liban, la voie ferrée Homs-
Hama est menacée; les tribus révoltées dans
cette région sont particulièrement « audacieu-
ses, dit le même correspondant ; certains de
leurs raids, notamment ceux contre Homs, ont
été exécutés avec une rare. vigueur. » Quant
à Damas, oh n'est pas très exactement rensei-
gné sur sa situation. Les télégrammes de la
presse anglaise nous la présentent sous un jour
assez sombre, tandis que la lecture des jour-
naux français laisse une impression plus rassu-
rante.
Tels sont les faits que le général Duport
aura portés à la connaissance de M. de Jou-
venel. Ces nouvelles auront fait probablement
oublier fort rapidement au nouveau .Haut-Com..
missaire les acclamations qui t'avaient accueilli
à son arrivée. -
On dit que M. de Jouvenel est doué d'fin
- calme - l'expression est ici de mise à
toute épreuve. 11 en aura besoin. Il trouve une
situation dont on peut affirmer sans exagération
qu'elle est délicate. Ceux qui tiennent à trans-
porter sur ce terrain oriental nos querelles poli-
tiques n'hésitent pas à affirmer que la respon-
sabilité en incombe au général Sarrail dont la
maladresse, la Ixutalité, le sectarisme auraient
provoqué l'agitation actuelle. Nous, avons eu
l'occasion de dire à cette même place, il y a
1 quinze jours, netre sentiment à ce sujet. Nous
) avons fait sans passioni ne nous préoccupant
que des faits et sans tenir compté des attaches
politiques d'un officier que nous ne connais-
sons pas personnellement.
Le jugement que nous avons porté sur son
œuvre se confirme au fur et à meSure que des
faits nouveaux parviennent à notre connais-
sance. La vérité nous paraît également éloi-
gnée des thèses extrêmes. En prenant cette
position moyenne, on court le risque de dé-
plaire aux uns et aux autres, mais nous n'y
pouvons rien.
Les événements qui se déroulent avec une ,1
rapidité qui n'est pas sans causer quelque in-
quiétude montrent de pt" en plus que nous
sommes en présence d'un mouvement nationa-
liste, tendant à obtenir l'indépendance de la
Syrie et non d'une révolte due uniquement a
la maladresse ou à la brutalité d'un fonction-
naire. Les actes incriminés ont été le prétexte,
mais il est contraire à la réalité de leur attri-
buer une plus grande importance.
En pfcrlant ainsi, nous ne cédons pas à la
tentation de défendre l'anéieh haut-cortimis-
sairé, nous nous efforçons tout simplement de
rechercher let causes de la crise, afin de pou-
voir y porter le remède efficace.
̃ Certains diront Qu'il n'y a qu'un seul moyen
d'en finir, c'est d expédier Il.;bal les soldats
en nombre suffisant. Le correspondait du
Temps, à qui nais avons emprunté les rensei-
gnements chlt nous UVUIIS fait état ci-desms;
le sUr. nfaut. envoyer des troupes et en-
core des tarages. n faut porter nos effectifs en
Syrie au chiffre qg'iU avaient atteint à l'épo-
que do général Gourant). Cest évidemment
une solution timple, c'est la solution conforme
à une tradition, en sonune, séculaire. Mais est-
ce la solution vraie ?
M. de Jouvenel ne le pense probablement
pas. Avant de quitter Paris, il - a fait un
petit voyage à Londres qui n'était sans doute
pas motivé par le désir de prendre contact
avec les brouillards de la Tamise, avant d'al-
ler jouir du soleil chaud et brillant de Bey-
routh. De plus graves préoccupations avaient
'déterminé son déplacement. Il s'était rendu
auprès du Gouvernement britannique pour ar-
rêter les grandes lignes d'une coopération fran-
co-anglaise dans le Proche-Orient. On finit
par se rendre compte que la France et l'An-
gleterre, dont les intérêts ne sont pas antago-
nistes, ont mieux 1 faire qu'à laisser se créer
en Orient des rivalités sans objet.
On a parlé dans la presse de* l'attitude du
Consul anglais de Damas dont le général Sar-
rail aurait eu à se plaindre. Il paraît que la
conduite de ce fonctionnaire a été irréprocha-
ble. Tant mieux 1 Mais il serait peujt-être
Excessif d'étendre ce satisfecit à tous les agents
britanniques dans cette partie de l' Asie. En
tout cas, si elles ne se contrecarraient pas for-
mellement, la politique anglaise et la politique
française s'ignoraient, ce qui ne peut qu'en-
gendrer les malentendus les plus graves.
M. de Jouvenel a traversé le canal pour
essayer de les prévenir. On nous dit que son
voyage a eu d'heureux résultats. Nous n' en
doutons pas. Mais il serait intéressant pour'
nous de savoir si on a parlé du vilayet de Mos.
soul, et si on a pris rengagement de soutenir
la politique anglaise. Il est probable que, lors
des interpellations sur la Syrie, le Gouverne-
ment donnera au Fortement des renseignements
à ce sujet.
La coopération anglo-française même réali-
sée ne suffira pas à mettre fin aux difficultés
que nous rencontrons en Syrie. Elle ne per-
mettra pas à elle seule de réduire. le mouve-
ment national qui t'agite en ce moment. Evi--
demment non.
Il faut envisager d'autres solutions. Sans
doute, les événements de4 Syrie se rattachent
- dans une mesure assez difficile à préciser
à l'agitation qui secoue, en ce moment le
monde musulman. Les événements du Rif ont
eu dans l'Haouran une répercussion certaine,
mais dont il ne faut pas non plus exagérer l'in-
tensité. Il ne faut pas oublier que le mouve-
ment syrien a quelque chose de particulier et
de spontané. Il est t œuvre de peuples qui ont,
de touf temps, sous l'autorité plus nominale
que réelle du Sultan, joui d'une assez grande
indépendance de fait. Les populations des
montagnes ont toujours impatiemment supporté
les dominations étrangères, même s'il s'agissait
de celles des commandeurs des Croyants. Le
commerce a créé dans les villes une bourgeoi-
sie désireuse de jouer un rôle politique, et qui
ne le peut qu'avec des institutions libres,
qu'avec l'indépendance, au moins avec l'auto-
nomie.
Ces populations ont. accepté notre venue
dans ce pays. Mais elles l'ont acceptée avec
l'espoir, que nous ne nous y établirions pas et
que nous nous contesterions de proééder rapi-
dement à son aménagement politique, afin d'en
repartir, le plus raoidement possible. Leurs es-
poirs n'ont pas été réalisés. Nous avons laissé
comprendre que nous venions pour rester. Le
général Sarrail partait de l'esprit de colonisa-
tion qui animait certains fonctionnaires, ce sont
des dispositions, facheuses qui peuvent nous
faire négliger l'oeuvre que nous avons reçu
mission de réaliser et qui est de donner à la
Syrie une organisation digne d'un peuple civi-
lisé. r
Attachons-nous à cette œuvre, consacrons-
nous à cette tâche urgente, donnons l'impres-
sion, bien plus, persuadons les Syriens que
nous ne sommes que des hôtes de passage, et
nous aurons; par là, rendu bien facile la solu-
tion de la question syrienne. On affirme que
c'est là le but que se proposé M. de Jouvenel.
Souhaitons-lui de réussir promptement.
Henry Fontaniert
Député du Cantal, secrétaire de ta
Commission des Affaires d ran-
gères, membre de ta Commission
des Colonies.
M. VÀRENNE ÊN ANNAM
Le Gauvaneur Général, sa famille et les
membres de son cabinet ont quitté Saïgon le
e au aoir, à 21 heures, par un train spécial
qui les a conduits à Dalat, d'où ils sont repar-
tis vers le Nord, soit en automobile, soit par
l'aviso Marne, qui a conduit le cortège officiel
à Hué, où il fut reçu par M. Pasquier, Rési-
dent Supérieur en Armani.
Dès son arrivée à Hué, le Gouverneur Gé-
néral est allé saluer la dépouille mortelle de
rEmpeMar Khat-Dillh, puis il a pris contact
avec le nouveau Gouvernement annamite.
<% -
D'après le programme et les derniers Idll.
çramrfief repli, M. le Gmroemeor Général
Vareme at aafounThai à Vinh et sera de.
mak" décembre à HtIrIGi, où des préparatifs
sont faits pour le recevoir.
LES BLÉS ALGÉRIENS
100
On a souvent dit et écrit, et Von ne
répétera jamais assez que la France
devrait pouvoir produire tout le blé
dont elle a bèsoin pour sa consommation. Il
suffirait à cet effet que Von rendît Sabord
à la culture des céréales les surfaces qui lui
ont été enlevées: plus de 200.000 hectares de-
puis l'armistice. Il suffirait encore que le
céréaliste voulût bien se préoccuper de se-
mer la variété de blé la plus apte à donner
le plus fort rendement en un temps et en un
lieu donnés. Il suffirait enfin que la germi-
nation des blés fût favorisée fat un usage
judicieux et suffisant des enKrals.
Naturellement, ces réflexions s'adressent
à l'Algérie, que son union douanière avec la
France met sur le même pied nue la Métro-
pole quant au marché des blés. Mieux en-
coref on s'accorde généralement à recon-
naître qu'en présence des difficultés réelles
d'une production métropolitaine insuffisante
Ht la consommation normale, le rôle revient à
l'Algérie de combler le déficit et d'orienter sa
politique agraire vers ce but.
L'Algèrie prend à coeur de réaliser let
espérances fondées sur elle. Une loi en pré
paration mettra bientôt à sa "disposition des
terres nouvelles, propres à la culture des cé-
réales. Elle récolte actuellement huit mil.
lions de quintaux, en blé dur pour la plupart;
trois ou quatre cent mille seulement sont de
blé tetldre, particulièrement ajfte au pain
blanc et savoureux dont on a coutume de se
régaler chez ttôtis. Les indivènes, si lents
d'habitude à s'adapter au progrès européen,
font des efforts soutenus pour suivre l'excm-
ple du colon, mats ne sont pas encore par.
venus à sortir des rendements médiocres de
2, 3 ou 4 quintaux à l'hectare. Le colon eu-
ropéen lui-même commente seulement à amé-
liorer ses méthodes culturalcs et à faire
usage des engrais.
l"{oyt récemment, les Chambres d'agricul-
turc des trois départements algériens ont
réuni à l Institut Agricole de Maison-Carrée
des échantillons dc prindpales variétés de
blés cultivées en Algérie. Les agriculteurs y
ont envoyé les plus beaux spécimens de leurs
produits et Von a pu les classer par ordre di
mbites, selon leurs aptitudes à pousser dans
telles ou telles terres, selon leur puissance de
rendement, selon leur teneur en gluten. fé
n'ai pas vtt dans les comptes rendus de cetto
remarquable manifestation que l'on ait eu A
étudier les si intéressantes variétés de blés
précoces et à grand rendement qu'a si bien
sélectionnées l'habile cultivateur qu'est
M. Bourdier, de Rivoli. Il l' a pourtant là
une voie notlvelle .gui s'ouvre sur des hori-
zons pleins de promesses.
D'autre part, le Gouverneur de VAlgérie,
M. Viollette, a proposé. aux Délégations Fi-
nancières, dans leur session extraordinaire
d'octobre dernier, de voter un fonds d'en-
couragement destiné aux petits colons algé-
rien set indigènes. La somme accordée, un
million, est assurément trop faible pour ré-
pondre aux besoins depuis si longtemps dé-
noncés Par les Délégations elles-mêmes. Ni
le temps ni sans doute l'état des finances
publiques, n'ont permis de faire un plus grand
effort financier. Le geste n'en est pas moins
d'une significative indication et nous approu-
vons pleinement le Gouverneur Général de
vouloir orienter la politique agraire de la Co-
- lonie vers l'amélioration des méthodes cul-
turales du blé.
On entrevoit vraiment le jour où notre
grande possession de VAfrique du Nord aura
repris, comme ait temps des Romains, sa
fonction de grade* de la Métropole.
J. Gaseer,
Sénateur d'Oran.
---------- «>»
A anliCer
––tWt––
La nouvelle administration de Tanger a
décidé d'exécuter, sur le budget de 1920,
pour plusieurs millions de travaux publics
intéressant la voirie et la ville. Elle a af-
fecté, d'autre part, un crédit de 100.000
francs pour l'exécution psar av(ion d'un
plan cadastral de la ville de Tanger et de
ea zone.
On escompte que les recettes de 192(5
apporteront un supplément de recettes de
4 millions de francs, du fait de nouvelles
taxes imposées aux maisons de jeux et des
rentrées d'impôts arriérés, dont l'encais-
sement avait été négligé.
A
D'autre ip^rt il serait question de faire
une station mondaine et une halte élégante
pour touristes et même d'y installer un
centre important de production cinémato-
graphique qui puisse rivaliser avec ceux
de la Californie et du sud de l'Europe.
«s»
TAUX DE LA ROUPIE -
0
Le gouverneur des établissements français
dans rlnde vient de faire connaître au minis
tre des colonies qu'à la date du 2 décembre
1925, le taux officiel de la roupie était de 8 Cr, tiO.
, TAUX NE LA PIASTOE
Le gouverneur géTT6rctil de l'Indochine vient de
faire connaître au ministre des colonies qu'à la
date du 2 décembre 1925, ac tauk ftftciel de In
piastre était de 14 fr. 25.
A LA CHAMBRE
INTERPELLATION
Les événements an Maroc et en Syrie
MM. Désiré Ferry, Adoliphe Girod, Des-
jardins, Doriot et Ferdinand Faure ont re-
nouvelé leur demande d'interpellation sur
les événements du Maroc et de Syrie.
.La Chambre a décidé d'en fixer la date
aussitôt après la discussion des interpella-
tions sur la politique générale du Gouver-
nement.
AU SENAT
1. -0+-
DEBATS
La propriété foncière en Algérie
Le Sénat, sur le rapport favorable de M.
Hervey, sénateur de l'Eure, à adopté hier
les différente articles et l'ensemble du pro-
jet de loi tendant à modifier la loi du 16
février 1897 sur la propriété foncière en
Algérie.
PROJET DE LOI
Les mesures financières exceptionnelles
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
a déposé sur le bureau du Sénat au début
de la séance d'hier, le projet de- loi « insti-
tuant des mesures exceptionnelles desti-
nées à assurer l'équiillbre de la Trésore-
rie » adopté par la Chambre.
Le projet a été immédiatement renvoyé
à l'examen de la Commission des Finan-
ces.
Au début de la séance de cet après-midi,
M. Henry Bérenger" rapporteur général a
donné lecture de son rapport' au nom de la
Commission des Finances.
Chemin de fer du Djebel-Onk
Le Gouvernement a déposé sur le bureau
du Sénat Je projet de, 01 adopté par la
Chambre, relatif « il la déclaration d utiulé
publique d'yn Chemin de fer à vole nor-
male de Tébessa au Djeel-Onk » avec em-
branchement sur le Beld El-Hæbda. Ce pro-
jet a été renvoyé à 'l'examen de la Com-
mission des Chemins de fer et do 4'Outil-
lage national.
RAPPORTS
Banque de Madagascar
Le rapport de M. Albert Leibrun, ancien
Ministre des Colonies, sénateur de Méur-
Wie-et-Moselle, fait au nom de la v.omml8-
slçn Sénatoriale des Finances, dont nous
annoncions le dépôt dans notre numéro
d'hier, concllut à l adoption du projet de loi
toil qu il a été voté par la Chambre des dé-
putés.
Le distingué rapporteur examine succes-
sivement la situation actuelle de notre pos-
session de J'Océan Indien au point de vue
de sa circulation monétaire, de son crédit,
et les conditions auxquelles le Gouverne-
ment a cru devoir assujettir Œa future Man-
que (INEonission, ensuite des textes du pro-
jet et des conventions.
M. Albert Le-brut-i signaqe que la Com-
mission avait formulé un certain nombre
de modifications, notamment à l'article 8
qui fixe l'affectation des ressources il pro-
venir de la redevance sur la circulation
fiduciaire productive et au, partage des bé-
néfices.La Commission estimait que la ces-
sion éventuelle de tout ou partie des parts
bénéficiaires « soit à la Colonie soit à des
organisations d'utilité ipubiique Il ne de-
vrait Ótre faite qu'à la Colonie. Mais elle
s'est rangée à l'avis du Ministre des Colo-
nies qui a déclaré qu'un décret du Conseil
d'Etat porterait une disposition indiquant
que les 3.000 parts bénéficiaires ne seraient
cédées par l'Etat qu'à la Colonie de Mada-
gnRcar,
INTERPELLATIONS
La situation en Syrie
Des interpellations de M. le général
Bourgeois, de M. le général StuM et de M.
Delpierre, sur la politique en Syrie ont été
déposées sur le bureau du Sénat.
Conseil de Gouvernement de f A.O.F.
La session qui, comme nous l'annoncions
1" dans notre dernier numéro, s'ouvrira le 4 dé-
cembre, va avoir à se prononcer sur les divers
budgets locaux.
Elle aura à examiner également le projet de
culture du cotqn élaboré par M. le Gouverneur
Général Carde.
La question du Thiès-Kayes, devenu insuffi-
sant, et, dont il faudra, tôt ou tard, doubler la
vote, retiendra également l'attention du Conseil
qui se préoccupera des moyens supplémentaires
d'évacuation dont la nécessité s'impose en rai-
son de l'augmentation constante des produits à
transporter.
Enfin, en ce qui concerne la cste d'ivoire,
le Conseil aura à se prononcer lut la question
de création à Vridy d'un second wharf qui se-
rait relié à Abidjan, tête de ligne du chemin
de fer par un pont ou un ferry-boat.
̃̃ ""Ir
L'aviation costale
-0-0-
Dans l'Afrique du Sud
A Prétoria, un avion piloté par un offi-
cier aviateur sud-africain, s'est écrasé sur
le sol. Le pilote et le passager, qu'U avait
pris à bord, ont été tués.
A Hanoï
--&0--
Le Conseil de Gouvernement se réunira en
session ordinaire à Hanoï le 18 décembre sous
la présidence de M. A. Varenne qui, à cette
date, aura pris contact avec les divers Rési-
dents Supérieurs et Chefs de service-
Le Crédit Muluel
et la CNpMji JI|rcfole ei il'ifri;
O-O
En application des dispositions du nouveau
décret, les caisses de crédit- agricole peuvent être
constituées par tout ou partie des membres
d'une ou plusieurs des associations suivantes
et par ces associations elles-mêmes : syndicats
professionnels agricoles, sociétés d'assurances
mutuelles agricoles régies par la loi du 4 juil-
let 1900, sociétés coopératives agricoles, associa-
tions syndicales et sociétés diverses d'intérêt
agricole.
l-es caisses de crédit agricole mutuel ont ex-
clusivement pour objet de faciliter et de ga-
rantir les opérations concernant la production
agricole, effectuées par leurs sociétaires indivi-
duels ou collectifs.
Le capital des caisses de crédit agricole mu-
tuel ne peut être formé par des souscriptions
d'actions
Il doit l'être par les sociétaires au moyen de
parts.
P ,Les caisses de crédit agricole mutuel ne peu-
vent être constituées qu'après versement du
quart.du capital social.
Leur durée est illimitée.
Les caisses locales de crédit agricole mutuel
peuvent consentir :
1* A tous leurs sociétaires, des prêts d'ar-
gent à court terme, dont la durée totale ne doit
pas excéder celle de l'opération en vue de la-
quelle ces prêts sont consentis.
20 A tous leurs sociétaires, des ,prêf6 d'ar-
gent à moyen terme pour l'aménagement ou
la reconstitution de leurs propriétés.
Les cuisses "régiQnllles ont ,pour but :
1* De faciliter les opérations à court terme,
a moyen terme et a long terme effectuées par
tes membres des caisses locales de crédit agri-
coles mutuel de leur circonscription et garan-
ties par ces sociétés.
2° De transmettre aux sociétés cuopOrntivcs
agricoLes, aux associations syndicales ou à tous
autres groupements les avances spéciales qui
peuvent leur Gtro consenties par l'Algérie.
Les caisses régionales no peuvent accepter
l'arilliation' que do cuisses locales dont le siège
est situé dans leur circonscription et qui ne sont
pus,, d'uutro part, rattachées une autre, crusse
régionale.
mies recomptent, après endossement par les
caisses locales qui leur sont afiiliécs, les effets
souscrits par les sociétaires de ces caisses.
tilles peuvent se chur^er de tout paiement
et recouvrement ù faire dans l'intérêt desdites
caisses locales.
"Elles peuvent faire aux caisses locales qui
teiir sont ufliliécs les avances nécessaires a la
constitution d'un fonds de roulement.
Les statuts déterminent le siège, la circonscrip-
tion territoriale et le mode d'administration des
caisses do crédit agricole.
lis fixent la nature et l'étendue'de leurs opù-
rations, les règles h suivre pour la modifica-
tion des statuts, la dissolution de lu société, la
composition du capital, lu proportion dans la-
quelle chacun des membres peut contribuer fi
la constitution de co capital et les conditions
dans lesquelles il peut se retirer.
Les statuts déterminent le taux de l'intérêt
des parts, qui no peut dépasser 0 ni excéder
pour les caisses locale le taux des prôts con-
sentis a leurs sociétuircs.
Aucun dividende n'est attribué aux parts so-
ciales et, en cas de dissolution, leur taux de
remboursement ne peut excéder la valeur tixée
Jors de la constitution do la société.
Les statuts règlent l'étendue et les conditions
de la responsabilité qui incombe à chacun des
sociétaires duns les engagements pris par la
caisse.
Lu (responsabilité personnell-e des membres
enargés de l'administration de La caisse n'est
engagée qu'en cas de violation des statuts ou du
présent décret.
Les sociétés coopératives, les associations syn-
dicales et les sociétés d'intérêt collectif agricole
qui, aux termes de l'article premier, peuvent
être afllliées aux caisses locales de crédit agri-
-- cole, sont (art. 22) :
V Les sociétés coopératives agricoles cons-
tituées en vue d'effectuer ou de faciliter toutes
les opérations concernant la production, la
transformation, la conservation ou la vente des
produits agricoles provenant exclusivement des
exploitations des associés ;
2° Les sociétés coopératives d'achat en com-
mun et d'approvisionnement..
3" Les associations syndicales ayant un objet
exclusivement agricole ;
40 Les sociétés agricoles ayant pour objet
Mott de procéder a. la fabrication de toutes-ma-
tières, de tous produits ou instruments utiles &
rnjgricullurc, à J'exécution de travaux agricolca
d'intérêt collectif, soit de doter une région ou
une agglomération rurale d'instnllations mo-
dernes cttintérÓt collectif, tels qu'abattoirs indus-
triels, entrepôt frigorifiques, réseaux électriques,
réseaux ferrés, etc., d'entreprises d'hygiène so-
ciale, en particulier pour la construction de lo-
gements hygiéniques destinés à des ouvriers
ruraux ou bien pour l'amélioration de bâti-
ments agricoles reconnus insalubres par le ser-
vice du génie rural.
• 11 sera consenti par l'Algérie aux caisses ré-
gionales pour prêts à, court, moyen et long
terme, et aux sociétés désignées à l'article 22,
pour faciliter leur premier établissement, -les
avances dans la limite des ressources prévues
a l'articlo 36
Toutes les .avances de l'Algérie deviennent im-
médiatement remboursables en cas de violation
des statuts ou de modifications il ces statuts qui
diminueraient les garanties de remboursement.
Elles peuvent être exigibles en cas de malvcr-
sations des administrateurs ou du directeur des
sociétés ayant reçu des avances. L'Algérie a un
mrivilèce sur les ports des sociétés auxquelles
elle a consenti des avances.
La répartition des avances de l'Algérie entre
les caisses régionales et les sociétés désignées à
d'article fôi sera etïcctiuéc tpar - le gouverneur
générait sur l'avis d'une commission consulta-
tive du crédit agricole, composée ainsi qu'il
suit : 1
Le gouverneur général, président ;
Quatre représentants des délégations finan-
cières
Neuf'délégués élus par les caisses régionales
de crédit agricole ; -
tle L'inspecteur général des flnnnccs, chef de la
mission d'Algérie ;
Le directeur général de la banque de l'Algé-
rie ;
Le ; directeur de l'Agriculture, du Commerce
et de la Colonisation j
Six membres désignés par le gouverneur gé-
néral.
La durée du mandat dns membres désignés
soit par les délégations financières soit par le
gouverneur généml est fixée à trois ons.
Le contrftlo permanent des fonctionnaires
chargés do l'inspection du crédit agricole s'exer-
ce sur les sociétés ou associations, de quelque
nature qu'olles soient, qui ont reçu des avances
de l'Etat sur la dotation du crédit agricole.
La guerre au Maroc
0-0-
LE HAUT COMMANDEMENT
Le général Gambay prend provisoirement
le commandement de la 2" division A Fez,
en remplacement du général Billolte.
(Par dépêche.)
Le rapatriement
Le navire-hôpital Caroline, venant de Bl-
zerte, est arrivé hier à Marseille, ra-
menant des blessés du Maroc et un ba-
taillon du 3° d'infanterie, retour de Tuni-
sie.
Engagements pour le Maroc
En raison du rapatriement d'un certain
nombre d'unités précédemment envoyées
un renfort au Maroc, les contrats souscrits
en application des dispositions du décret
du 12 novembre 1925 ne pourront l'être dé-
sormais qu'au titre des régiments ci-des-
sous indiqués : 1er et 2e régiments de zoua-
ves, 13°, 14", 15°, 35°, Glo, 62°, We, Oie, 669
régiments de tirailleurs nord-africains ;
17°, 22°, 23°, 25e, 28°, 31°, 39°, (jSe régi-
ments de tirailleurs africains pour les frac-
tions de ces corps détachés au Maroc.
Chez les Rifains
Abd-el-Krim fait de fréquents déplace-
ments entre Ait Kcmara, Targuist et Ti-
masint.
Son frère Sihmed s'est rendu récemment
dans la fraction des Jaïa.
Dans la zone occidentale espagnole, la
situation est assez bonne. Les tribus qui
luttent depuis dix-huit mois pour le chef
rifuin sont à bout de souffle.
A Chechnouen, l'aviation a causé de sé-
rieux dégftls lors dee derniers bombarde-
ments.
EN SYRIE
-..0-0---
M. de Jouvenel à Beyrouth
L'arrivée de M. Henry de Jouvenel, dans-
l'après-midi de mercredi s'est déroulée avec
le faste habituel et sans incident. Le nou-
veau haut-commissaire, qui était attendu
par In population avec curiosité ot impa-
tience, a produit sur la foule nombreuse qui
l'acclamait sur tout le parcours, la meil-
leure impression. Les généraux Duport et
Onmelin, M. Rcffre, secrétaire général du
haut-commissariat, et Soubby bey Baracat,
président des Etals de Syrie, étaient allés
le chercher il bord du Spitinx. Tous les na-
vires sur rade étaient rpavoisés, sauf cepen-
dant les contre-torpilleurs américains dont
l'abstention, en la circonstanoe, a été vive-
ment commentée.
La soirée a été employée par M. do Jou-
venel à l'installation nouvelle de la rési-
dence et à une conférence avec le général
Duport.
M. de Jouvenel a reçu hier matin, au pa-
lais de la Résidence une foule nombreuse
composée de toutes les autorités, des nota-
bilités, des membres du corps consulaire et
des officiers présents à Beyrouth.
Avant la réception, il a présidé, place des
Canons, -iL une prise d'armes pour la remise
des décorations et de drapeaux ù la légion
ot aux spahis, héros de l'affaire de Raohaya.
M a décoré leurs commandants, ainsi qu'une
paysanne libanaise qui, au péril de sa vie,
a porté un message aux assiégés étroite-
ment encerclés,
En remettant au général Gamelin la croix
de guerre, M. de Jouvenel a dit :
Nous eussions préféré la paix à la vic-
toire, mais puisqu'on nous contraint à
vaincre, par l'attaque, le pillage et le mas-
sacre. vous continuerez à vous en charger
jusqu'au jour où la sécurité des personnes
et des biens étant complètement assurée
sur toute l'étendue de territoire dont la S.
D. N. nous a confié l'avenir, nous puissions
établir enfin cette indépendance et cettte
prospérité auxquelles aspirent les peuples
du Liba.n ci de la Syrie que, seule, aujour-
d'hui, la rébellion retarde.
Ir Paix à ceux qui. veulenl la paix, guerre
A ceux qui veulent la guerre 1 »'
Une foule considérable a assisté à cette
émouvante cérémonie et a acclamé M. de
Jouvenel et les troupes.
Attaque druse repoussée
Les Druses ont prononcé dans la nuit
du 2 an 3 décembre une violente attaque
contre la colonne française qui opère dans
la région de Nebbaya, sur la pente ouest
dos monts, llermon. Les Druses ont été re-
poussés avec des pertes importantes et
n'ont pas réussi a cmpécher la jonction de
cette colonne avec cel10 qui venait du sud.
Damas alertée
Toute la garnison de Damas a été aler-
tée hier. Les tanks, auto-mitrailleuses
étaient prêts à repousser une attaque des
tebcllcs prévue pour la nuit dernière. * On
dit que ceux-ci sont résolus à tenter un
coup décisif avant que ne commencent les
négociations do paix avec M. de Jouvenel.
4*»
Décrets et Arrêtés
-0-0--
Décret portant création en Afrique Occiden-
tale française d'une Compagnie indigène
de sapeurs de chemins de ter.
Aux .ll'rm('s de ce décret, le personnel du
cadre français de la, Compagnie est détaché
des Corps du Génie de la Métropole et dèi.
gnÓ nominativement par le ministre de la
Guerre, d'après ios demandes numériques
adressées à ce dernier par le ministre des
Colonies.
Il est placé hors cadres et soumis aux rè-
gles relatives au temps de séjour en vigueur
dans les troupes coloniales.
Les indigènes de celte Compagnie sent 'l'
crutés suivant les mêmes règles que les tirail.
leurs des régiments indigènes de l'A. 0. F.
Les dépenses d'organisation et do fonction-
nement de cette unité (personnel et matériel)
sont entièrement ft la charge du budget-géné-
ral do l'A. O. F. ou de ses budgets annexer.
(7. O. du 4 décembre).
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 61.46%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 61.46%.
- Auteurs similaires Institut colonial français Institut colonial français /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Institut colonial français" or dc.contributor adj "Institut colonial français")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6397032j/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6397032j/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6397032j/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6397032j
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6397032j
Facebook
Twitter