Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-11-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 novembre 1925 06 novembre 1925
Description : 1925/11/06 (A26,N166). 1925/11/06 (A26,N166).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63970151
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNm. - Ne la
LE NUMERO : 00 CENTIMES
VENDREDI SOTR, 6 NOVEMBRE 1925
1 0
Les Annales Coloniales
-- J «I ic 0
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Les Annonca elRéclames sont replU aux Bureau* éujwnmltldans le» Agence» tlePuMIcIM
DIRECTEURS : MARCEL -- RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Rédietioa et AdainiitraliM : 34. Ru6 du Mont-Thabor, PARtS-l* Téléphne Î LOBÎII 11-11
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Le retour du Maréchal Pétain
- 6*
Le maréchal Pétain a quitté le Maroc pour
rentrer en France. La nomination d'un Rési-
dent Général civil et l'arrêt partiel des opéra-
tions militaires expliquent son retour. Que
pourrait-il faire là-bas, maintenant que l état-
major de Lyautey n'y est plus pour contJecar-
rer l'action du général Naulin ? Envoyé pour
imposer silence à ces rivalités autant que pour
diriger les opérations, sa présence est sans
objet, du moment que l'un des deux rivaux a
disparu.
L'opinion publique va peut-être s' imaginer
que ce retour marque la fin de la guerre. Je
crains bien que cet optimisme que nous com-
prenons fort bien ne réponde pas à la réalité.
Les dépêches qui nous annonçaient sa ren-
trée en France nous apprenaient qu'avant son
départ, il avait tenu un grand Conseil de guerre
au cours duquel on avait procédé à la réorga-
nisation du front. Deux groupements s en par-
tagent l'étendue, l'un commandé par le général
Pruneau, dont le Quartier Général sera à Fez;
l'autre par le général Marty établi à Taza.
En même temps, on détermine la tactique qui
sera dorénavant employée. La dépêche à la-
quelle nous nous référons ajoute :
La tactique des petits postes disposant de
petits effectifs est abandonnée. Désormais,
chaque garnison comprendra au moins un ba-
taillon qui rayonnera par toute sa région et éta-
blira le contact avec les postes ooisins. En
arrière du front, les principaux postes de ré-
serve seront Aïnoclw. Fez et OueZZGrl, enfin
Meknès et Taza. On espère que cette nou-
oelle organisation dans laquelle les réserves
seront non plus à l'arrière, mais à l'aoont, per-
mettra une rapide désagrégation du mouvement
de Jiuidence.
De leur côté, les Espagnols procèdent à
une opération semblable. On nous dit de Ma-
drid :
Le commandement s'occupe activement
'd'organiser la défense du secteur d'Alhucemas
d'après les méthodes de la guerre européenne.
Les positions, qui sont très rapprochées les
Unes des autres, au point de former un front
pratiquement continu, comprennent des case-
mates profondes pouvant résister au tir de l'ar-
tillerie et des parapets de deux ou trois mètres
d'épaisseur. Les sentinelles sont munies de pé-
riscopes, afin de ne pas être exposées au tir
des sentinelles rifaines. Les communications
avec l'arrière sont assurées par des chemins
couverts ou des boyaux qui aboutissent à un
réseau de pistes convergeant vers la base Je
Caladel-Quemando, où sont installés l'état-
major, les services sanitaires et d'intendance,
et où s'est improvisée .une agglomération de
marchands.
Ces précautions n'indiquent pas que nous
soyons à la veille de la paix. L'activité est au
moins égale de la part d* Abd-el-Krim, qui
"feUt profiter de l'inaction militaire que nous
impose la mauvaise saison pour regrouper ses
forces et organiser les tribus en vue de la con-
tinuation de la lutte. Il envoie des groupements
de Rifains chez tous les dissidents de notre
front. Les Beni-Ouriaguel, Mtiou-Rioua et
Senhadja ont reçu l'ordre de tenir à tout prix.
La présence d'unités régulières rifaines, ap-
puyées par l' organisation de postes de com-
mandement est constatée à proximité de nos
positions ; des lignes téléphoniques joignent les
diverses mahakmas. L'aménagement des pistes
empierrées est poursuivi sous la direction de
spécialistes européens avec la main-d'œuvre
d otages et de prisonniers.
Tous ces renseignements, officieux, mais de
loirce sûre, tendent à établir que Abd-el-Krim
ne semble pas disposé à abandonner la lutte,
mais est décidé à reprendre complètement en
main les tribus que nos succès avaient un mo-
ment ébranlées.
Voilà donc les dispositions prises de part
et d'autre. Sont-elles des messagères de paix?
Nous ne le pensons pas, quoique, en ces ma-
tières, il faille témoigner d'une grande pru-
dence. La psychologie des hommes de guerre
n*a pas beaucoup changé depuis les temps loin-
tains de l'Iliade : il s'agit toujours de donner
à l'adversaire l'impression que l'on est redou-
table. En ce moment, Lspagnols, Français et
Rifains s'appliquait de leur mieux à ce jeu.
La situation militaire, d'ailleurs, ne serait
pas, d'après certains, aussi bonne que les com-
muniqués officiels le laissent entendre.
Un journaliste qui rentre du Maroc en fai-
sait récemment, dans le Temps, un tableau
qui, s'il est véridique, ne doit pas nous incliner
à l'optimisme. Il écrivait notamment :
Territorialement. nous n'occupons pas en-
core la ligne tenue bar nous au 1er avril der-
nier, puisque les rives de l'Ouergha sont en
cours de nettoiement. Militairement, si nous
avons refoulé l'ennemi en certains points, si
nous lui avons enlevé des armes et des muni.
1 ions, nous ne l'avons pas dcimé, et à la veille
de l'hiver, Abd-el-Krim compte sous ses éten-
dards 60.000 fusils, c'est-à-dire 25.000 de
plus qu'à son entrée en campagne. Politique.
ment enfin, il est permis J'affirmer qu'à peine
la moitié des tribus de notre zone, parties en
dissidence, ont réintégré leurs villages. Ces
tribus, dont le contrôle est facile à établir carte
en rrHlin, en voici l'énumération de l'ouest à
l'est : les Rhouna et les Ghezaoua du nord
Mezguilda. an tiers de soumis ; Beni-Zeroual,
m quart de soumis ; Ouled-Kacem dissidents ;
Beni-Ouriaghel - ne pas confondre avec les
Ouriaghel, tribu originelle d'Abd-el-Krim
complètement dissidents ; Jaia, Sless, Mez.
raoua, Meziat, Rioua, Senhadja, acquis entiè-
rement aux Rifains; Fichtala, Cheraga, Haya-
na, presque entièrement rentrés 5 Tsoul, rentrés
aux deux tiers; Branès, un tiers seulement, et
Metalsa en pourparlers.
A la veille de l'hiver, alors que nos troupes
sont occupées à installer les postes dans des
conditions atmosphériques défavorables, alors
que le ravitaillement commence à se faire avec
difficulté, l'ennemi, dont les munitions sont
encore abondantes et dont il est impossible ou
presque d'empêcher l'approoisionnement en
vivres par des infiltrations, est disposé à har-
celer les unités des premières lignes et même
à venir assez loin à l'arrière troubler les com-
municaiions. Son esprit combattif n'est pas at-
teint, témoin la façon dont il attaquait la co-
lonne qui se repliait Voici quelques jours de
Sidi-Rekba et qui fut violemment harcelée par
les G ueznaia qu'on croyait soumis.
Mais quelles que soient les difficultés de la
mauvaise saison. il est indéniable que, Vu ses
effectifs et son matériel. l'armée française du
Maroc saura résister et même reprendre au prin-
temps prochain l'initiative des opérations qui
lui donneront la oicloire.
Ainsi donc, si l'on en croit notre auteur, il
faut se préparer à une campagne de printemps.
Certaines gens éprouvent, rien qu'à l'évocation
de cette perspective, une satisfaction que, pour
notre part, nous ne partageons pas. Ils espè.
rent que la conquête du Rif sera la consé-
quence même des opérations qui seront entre-
prises dès que le temps le permettra.
Leurs espoirs pourraient bien être déçus.
D'autres moyens peuvent être imaginés. De
bons esprits envisagent sérieusement le règle-
ment autrement que par les armes de la ques-
tion du Rif et accordent une grande impor-
tance aux moyens politiques dont l'emploi,
sans être absolument gratuit, est cependant
infiniment moins coûteux que les moyens mili-
taires, et peut-être tout aussi efficaces, mainte-
nant que nous avons donné la preuve de notre
force. Notre Gouvernement ne doit négliger
rien de ce qui est susceptible d'épargner le
sang de nos jeunes soldats.
M. Painlevé, de son côté, déclare volontiers
à ceux qui vont l'entretenir de ces questions,
qu'il s'efforce de hater la paix en accompa-
gnant l'action militaire d'une activité diploma-
tique au moins égale. Il a négocié une entente
militaire avec l'Espagne et se montre disposé
à en modifier les termes, si on pense par là
avancer l'heure de la paix.
On nous assure aussi que les dispositions du
Gouvernement espagnol semblent favorables à
toute démarche qui aurait un objet semblable.
Le dictateur Primo de Rivera ne passe pas
pour avoir le dessein de conquérir le Rif. Il
inclinerait plutôt à laisser à Abd-el-Krim une
très large autonomie, à condition, toutefois,
que celui-ci prît l'engagement de ne pas in-
quiéter le territoire occupé par les Espagnols.
Cette sagesse répond au sentiment de la grande
majorité de nos voisins d'au delà des Pyrénées
qui se désintéressent de l'affaire marocaine.
Nous trouvons la manifestation de cet état
d'esprit dans la lettre publique où M. Cambo
demandait au maréchal Primo de Rivera de
mettre fin à la guerre. Le dictateur fit à cette
démarche une réponse brève, mais assez nette,
pour qu'on pût en inférer qu'il n'était pas loin
de partager l' avis de son correspondant. C'est
aussi le sentiment d'un autre personnage poli-
tique important, M. Perez Caballero, qui fut
autrefois ministre des Affaires étrangères. M.
Perez Caballero envi sage une pénétration pa-
cifique du Rif par les Espagnols et les Fran-
çais unis. Il a récemment tracé le plan de cette
collaboration économique.
D autre part, en France, nombreux sont
ceux qui voudraient voir la question portée de-
vant la Société des Nations. Leurs arguments
ne sont pas dépourvus de valeur et répondent
à un sens fort aigu de la logique. Mais le pré-
sident du Conseil n'est pas disposé à les sui-
vre sur ce terrain. Nous ne voulons pas mêler
à cet exposé purement objectif de la question
marocaine des polémiques die parti. Cependant
les lecteurs qui nous font l'honneur de suivre
nos articles trouveront dans ceux que nous
avons consacrés à la politique méditerranéenne
de l'Italie les raisons qui font hésiter le Gou-
vernement à faire Genève juge du conflit ma-
rocain.
Telle est la situation au moment où le ma-
réchal Pétain vient de s'embarquer pour la
France. Elle est peut-être meilleure que ne
l'indique le collaborateur du Temps, mais nous
devons nous garder d'un optimisme exagéré.
C'est le moyen de nous éviter les surprises
désagréables.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commistion des Affaires étran-
gères, membre de la Commission
des CoIonIn.
delco
PHILATBLIB
Martinique
Dans les dernières surcharges au flleu-
ron, on a trouvé île 0,01 c. sur 2 c. vert
foncé et le 0.05 c. sur 20 c. avec surcharge
renversée.
Tunisie
Les 00 c., 1 fr., 2 fr. et 5 francs ont été
changés de couleurs, ils sont maintenant :
Le 60 c. rouge Pt. violet ; le 1 fr., bleu
et Wleu clair ; le 2 fr., vert et rose sur pa-
pier rose ; le 5 fr., violet et vert.
A propos de la culture
de l'arbre à caoutchouc
au Libéria
le viens de lire qu'un important
consortium américain, lassé de
voir l'Angleterre - maîtresse du
marché 'du caoutchouc et détenteur d un
quasi monopole pour la production et la
vente de ce produit, aurait conclu un arran-
gement avec le Gouvernement du Libéria et
obtenu la concession, pour une durée de 99
ans, de terrains suffisamment vastes pour
entreprendre des plantations susceptibles de
fournir 250.000 tonnes de caoutchouc an.
lIIullement.
Si ce fait est exact, il vaut a' être souli.
gné. La consommation du caoutchouc, sui-
vant le développement de l'industrie auto-
mobile, augmente avec une rapidité surpre-
nante. Les planteurs 'de Ceylan et de Ma-
laisie font de l'or depuis qu'ils se sont syn-
diqués pour limiter leur production, la-
quelle pourrait être beaucoup plus considé-
rable qu'elle ne l'est actuellement, et, main-
tenir élevés les 'prix de vente. Fournissant
les deux tiers de la production mondiale,
ils ont toute facilité pour faire monter les
cours et ne se privent pas 'de le faire, fuis-
qu'en moins de deux ans, ceux-ci sont pas-
ses - calculés en or, notez ceci de deux
sc/tcllings à près de 5 schellings le kilo.
Les Américains fulminent et ils ont raison.
Ils sont, eux, les plus gros consommateurs
du monde entier et n'admettent pas qu'on
lasse sur leur 'dos, sur leur bourse, devrais-
je dire, des bénéfices exagérés. Ils veulent
s'organiser pour produire le caoutchouc dont
ils ont besoin et, avec les milliards de dol-
lars 'dont ils disposent, avec la ténacité et
l'esprit de suite qui les laraethisent, on ne
peut douter Qu'ils réussiront, au Libéria ou
ailleurs.
Nous verrons 'donc, peut-être avant qu'il
soit longtemps, 'des plantations et des ex-
ploitations modèles d'hévéas ou 'de céaras
en pays libérien. Si les résultats obtenus
pouvaient avoir pour effet de stimuler la
culture du caoutchoutier 'dans les coloniis
françaises voisines, ce serait pour nous une
excellente chose, mais il est bien à craindre
qu'il faille attendre Varrivée des Améri-
cains dans nos propres colonies pour démon-
trer qu'on y peut produire - commerciale-
ment parlant - tout le caoutchouc que nous
mêmes devons acheter à l'étranger, car il
en est du caoutchouc comme du coton ; nos
ingénieurs 'agronomes coloniaux ont publié
de beaux ouvrages ; ils ont tous af-
firmé à un moment donné que les colonies
où ils se trouvaient, pouvaient fournir tou-
tes les quantités dont avait besoin la Métro-
pole, ils ont fait des projets nombreux, pro-
cédé à des milliers d'essais, déclaré chacun
que leur méthode était la meilleure, etc.
Cherchez les résultats pratiques 1 Vous n'en
trouvez aucun. En .4. O. F., par exemple,
vous ne trouverez nulle part une plantation
d'arbres à caoutchouc, qui soit en exploita-
tion, ou qui puisse l'être prochainement.
Cette industrie agricole est-elle impossible
à réussir, dans nos colonies 'de l'ouest afri-
cain, ou a-t-on simplement mal -choisi, soit
les terrains, soit les variétés de caoutchou-
tiers cultivés f Toujours est-il que l'essai
américain, s'il est réellement entrepris, sera
intéressant à suivre, car il n'y a pas de rai-
son pour que, si le caoutchouc peut être pro-
duit industriellement au Libéria, il ne le soit
pas également dans nos colonies de la Gui-
née où de la Côte d'Ivoire, où latitude et
climat sont absolument identiques.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de t'Algérie
des Colonies et des Protectorats.
- -,o.
Le cabinet île M. Um Perrier
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a
constitué son cabinet de la façon suivante :
Chef de cabinet : M. Gaston Joseph, Gou-
verneur des Colonies, Directeur de l'Agence
Economique de l'Afrique Occidentale Fran-
çaise.
Chefs adjoints : MM. Juvanon Adrien, ad-
ministrateur en chef des Colonies ; Silvestre
Achille, administrateur des Services Civils de
T Indochine ;
Sous-chef : M. Péchoutre Pierre, adminis-
trateur des Colonies.
Chef du Secrétariat particulier : Mlle Maria
Durand, rédacteur à la Préfecture de l'Isère.
Attachés: MiM. Tajasque, chef du Bureau
des Services civils de l'Indochine; Aubert
Pierre, administrateur des Colonies ; De Bail-
ly, sous-préfet.
Chargé de mission : M. Scheffler Charles,
préfet. -
Officier d'ordonnance : le commandant bre-
veté Gillier, de l' Infanterie coloniale.
'*l'e
Raid de sous-marins
Ayant effectué dans les meilleures condi-
tions leur grande randonnée de 1.800 milles
de Cherbourg a Alger, les sous-marins
Ricrre-Chaillèy et GUSttave-Zédé ont rallié
Cherbourg sans incident, malgré la tem-
pête.
(Par dépêche.)
M. Henry fle louvenel en Syrie
-- 0-0
Un point de vue.
C'est le mien : il n'est pas d'ordre politi-
que, et pourtant.
M. Henry de Jouvenel voulut bien un jour
me recevoir et satisfaire ma curiosité profes-
sionnelle. Patiemment, il me laissa agiter de-
vant lui l'une de mes marottes : l'emploi de
la T. S. F. pour répandre urbi et orbi le Verbe
multiple de la Société des Nations et faire
pénétrer l'esprit qui l'anime dans la chau-
mière comme dans le palais.
Puis il me dit ce qui était possible et ce qui
était chimérique. Sa parole était claire et
précise, évocatrice uniquement de faits, son
attitude un peu hautainement, mais naturel-
lement patricienne; et si son visage était
froid, son « ton » était parfaitement bienveil-
lant.
J'écoutais, et mon regard allait des traits
de mon interlocuteur à ceux d'un portrait
de son frère Robert, - seul - ornement de son
bureau.
Je songeais : chez l'homme politique émi-
nent et chez le Prince charmant du journa-
lisme, si tôt disparu, même clarté de la pen-
sée, même fermeté prestigieuse d'attitude,
même puissance de sympathie.
Je songe surtout aujourd'hui à ce dernier
don. Il faut s'imposer, là-bas, où gronde la
révolte, mais non sans faire aimer la France.
R. B. de Laromiguière
-060-
EN SYRIE
O-c-
Un exposé au Sénat
Lo groupe de l'Union Républicaine, réuni
sous la présidence de M. Henry Chéron,
a entendu dans deux séances consécutives
un exposé du général Bourgeois sur les
événements qui se sont déroulés en Syrie.
Celui-ci les exposera à la tribune du Sénat
en développant son interpellation.
M. Henry de Jouvenel
haut commissaire
M. Henry de Jouvenel, sénateur de la
Corrèze, ancien ministre de l'Instruction
publique, odélégué de la France à la Société
des Nations, est appelé au poste de haut
commissaire de la République française en
Syrie.
La situation
Un télégramme de l'agence télégraphique
juive de Jérusalem déclare que la rébellion
s'étend rapidement en Syrie et que les
insurgés ont formé des gouvernements pro-
visoires dans les régions qu'ils ont réussi
à occuper. Tout le district .d'Homs est aux
mains des révoltés et Damas est complète-
ment privée de communications avec le
notrd et le sud. Le service des postes entre
cette ville et Haïfa est interrompu. Dans
Dnmns même tout trafic est arrêté, îles
boutiques sont de nouveau fermées et les
habituais s'enfuient en toute hAte.
Un message Router de Damas signale
d'autre ipart que les rebelles ont fait sauter
un pont de chemin de fer près de Damas
sur 'la ligne d'Haïfa, ce qui confirme l'in-
dication ci-dessus.
La répression
Les autorités militaires ont prévenu la
population que des tirs d'artillerie par-des-
sus lu viille pourraient avoir lieu pour
atteindre les groupements rebelles.
Les troupes continuent à disperser des
bandes rebelles.
Un appel à la S. D. N. ?
On mande de Bagdad, de source anglaise
ii l'Exchange TeJegraph, que les Arabes do
la région située entre Damas et Homs se
sont joints aux rebelles ; Homs est complè-
tement isolé et 'la garnison redoute une
attaque. On croit également que la révolte
s'est étendue à Hama et à Alep.
La dépêche prétend que des notables
syriens s'efforcent d'obtenir l'appui du
monde musulman et d'amener la S. D. N.
à intervenir et à faire une enquête sur la
révolte.
Comme au cinéma
Haut les mains !
Avant-hier soir, à la tombée de la nuit,
un camion automobile allant de Magra à
Sétif, chargé de marchandises et transpor-
tant cinquante voyageurs, a été attaqué
par une trentaine d'indigènes masqués,
armés de fusils et de matraques.
Après avoir dépouillé les voyageurs de
tout leur argent, de leurs bijoux et d'une
partie de leurs vêtements les bandits les
tenant en joue les ont fait se ranger le
lona du fossé et ont pillé le camion, puis
ils se sont enfuis. Hayem Gusdu, proprié-
taire du camion, put alors se remettre en
marche et rentrer à Sétif oit il porta
plainte.
Un estime le moulant du vol à plus de
100.000 francs. On recherche la bande trop
parfaitement organisée.
(Par dépêche.)
deboo
Hippisme algérien
–0-0–
M. AndrcoH. le propriétaire d'écurie de
courses algérois, dont nous avons annoncé
les récentes acquisitions en France, s'est as-
suré les montes du jockey de plat G. Vatard,
qui fut un des meilleurs apprentis de sa gé-
nération.
Le jeune Vatard s'embarquera incessam-
ment pour Alger.
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur fWWml de l'inderhino vient
de taire connaître au minisire des Omlonies
qu'à Ja dnte du 5 novembre 102.r», le taux ofdejel
de la piastre était de 13 fr. 95.
Singe ou canard?
D'après la Pravda, la censure soviétique
aurait autorisé la représentation d'une pièce
où devaient figurer des singes, à la condi-
tion qu'une teinture quelconque recouvrît,
chez ces humbles frères exotiques, la cou-
leur rouge vif de leur envers.
Les Soviets, que l'on sait susceptibles, ont-
ils voulu empêcher par là que les singes, vus
de dos, n'évoquassent, cocasses, le drapeau
révolutionnaire?
Plus proche de la vérité serait peut-être
l'hypothèse contraire, à savoir qu'en tous
domaines, les dirigeants de la Russie nou-
velle cherchent à mettre de l'eau dans leur
vin, un peu de blanc dans leur rouge. Mais
encore plus sûrement, il est parmi eux
des gens d'esprit incapables de prendre un
derrière pour un étendard.
Les c canards .» de presse semblent désor-
mais provenir bien plus nombreux des bords
de la Volga que des rives de l'Hudson.
Qu'on se le dise t Sinon, on verrait cer-
tains naïfs communistes de chez nous, tou-
jours prêts à renchérir sur Trotsky lui-
même, s'évertuer à mettre les cynocéphales
de notre empire au service de leur propa-
gande.
R. B. L.
La guerre au Maroc
LES OPERATIONS MILITAIRES
Dans le secteur ouest, on signale une
recrudescence d'activité de l'ennemi, au
nord de nos positions de Bab-Hoceine et de
l'oued Ihamriue. L'ennemi a tenté hier ma-
tin une attaque sur le poste de Boualall ;
il a été dispersé par le feu de notre poste
conjugué avec celui de Bab-Hoceinc, Une
attaque de l'ennemi il Abou, au nord de
l'oued Amrine, a été aisément repoussée
également. Les habitants des vallées de
l'oued Abajine ont demandé la cessation
des tirs de harcèlement. Il leur a été ré-
pondu que nous cesserions quand nos pos-
tes ne seraient plus harceléa par les coups
de feu.
- Les tués
A la liste des 108 officiera tués au cours
des combats du Rif, il faut ajouter les offi-
ciers suivants : ceux des capitaine Guer-
ner ; lieutenants Dutailly et Ragot, du 15*
T. A. ; lieutenant Beulègue, du 1er étranger;
lieutenant Ainadeuf, du 22* T. A. ; capi-
taine Martin, du 1er étranger ; lieutenant
MolJandin, lils du colonel inspecteur tech-
Mollandin, l'Aéronautique.
niqtle de
L'attentat contre M. Detenance
Lu version officielle de l'attentat dont M.
DHenance, entrepreneur, fut victime en sep-
tembre dernier, sur la route de Fez à Taza,
attribue ce crime A deux dissidents mis en
embuscade par un caïd également dissident.
Les deux criminels furent tués par des par-
tisans Aït-Assous.
On ajoute qu'il est avéré que la conduite
de M. Lo Boucher, envoyé spécial de
l'Action française, qui accompagnait M.
Detennnou, fut en tous points digne d'élo-
ges.
CHEZ LES ESPAGNOLS
Le général Primo de Rivera est parti pour
le Maroc.
Interrogé au sujet de la durée de son sé-
jour au Maroc, le général Primo de Rivera
a répondu qu'il l'ignorait.
La proclamation du nouveau khalife de
la zone d'inllueneo espagnole aura lieu le
8 novembre. Le président du directoire as-
sistera à la cérémonie et remettra au kha-
life les insignes d'une haute décoration es..
pagnole.
CHEZ LES
Abd-el-Krim aurait fait fusiller, à la
Kelaa, des indigènes soupçonnés d'entre-
tenir des relations avec les Français.
Le caïd Omar Addou, chef rifain réputé,
a été tué par une bombe d'avion.
La plupart des Mezziat et des Rhoua du
secteur de Taouant, encore dissidents, ten-
tent de se débarrasser de leurs troupeaux
pour pouvoir plus facilement rentrer dans
nos lignes.
Les hauts londs du cap Breton
A l'Académie des Sciences
M. Mangin a présenté, mardi dernier, à
l'Académie des Sciences, au nom du com<
mandant Charcot, un compte rendu de la
mission aceofiplie en 1025 par le POIrrqÍloi-
Pas ? Au cours d-o cette campagne, des
sondages précis et nombreux ont été effec-
tués dans le golfe de Gascogne. Leurs résul-
tats semblent indiquer que les fonds n'y
ont pas varié sensiblement depuis un siècle.
Ce fait est en contradiction complète avec
l'hypothèse émise récemment par le com-
mandant Cornet sur des soulèvements sous-
marins importants dans cette partie de
l'Océan.
A la suite de la communication de M.
Mangin, M. F.ugène Fichot a déclaré qu'en
sa qualité de directeur du service hydrogra-
phique de la mnrinr, il peut assurer qu'il
n'y a aucun haut-fond dans 1e golfe de Gas-
cogne, Ih où l'équipagne du '.flirt" en avait.
relevé un par erreur. M. Ru gène Fichot
ajoute, que la carte marine dressée en 1828-
1820 ne doit subir aucun changement.
Nouvelles recherches
Après le (taslon-llivier et le Poitrquoi-
Pas ? la. Ville-d'Ys a effectué des sondages
dans la région du cap Breton.
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A LA CHAMBRE
LES EVENEMENTS EN SYRIE
Après avoir discuté et a leplé le projet rela-
tif au dégagement et a l'aménagement des ca-
dres, lu Cliaiubiu l'éll' a son u die du jour pour,
la bCUUCC.
Un a utteuduiL a des incidents, car MM. Désire
Fcl'l',}" et Uesjardins, membres de l'upposition,
avaient annonce leur mlcutiun de demander la
priorité en faveur de leur interpellation sur les
événements dont la £ >yrie a été et est eueore le
théâtre.
Des incidents, il n'y en eut pas au sens pro-
pre du mot, mais il y eut du bruit, beaucoup de
bruit au dubut sur ia fixation de la date, qui
aurait du 11e pus dépasser une quinzaine de mi-
nutée, et a bien plis deux bunuca heures.
lout d'aliord, M. Désiré l'crry dit qu'il est
temps d'élucider les origines et le.-> responsabi-
lités de la révolte des Druses. (Applaudissements.
(t droite.j
Lu député de Meurthe-et-Moselle demando
que les interpellations sur la Syrie soient dis-
cutées immédiatement.
M. l'ainlevé répond en demandant le renvoi
de ces interpellations. Très soutenu par la gau-
che, il déclaré que le Gouvernement n'a jamais
cadie la venté. Il sert la cause de la France en
demandant qu'on suive les voies qui peuvent
y conduire.
M. l-'ainlevé.- On a alarmé la population fran-
çaise par des dépèches lamentables qu'une certai-
ne presse recueille avec joie. (VIls applaudisse'
ments à ytludw et à l'extrême gauche -- Mouve-
merlls divers.) On a prétendu que nous avions
perdu l,j,uCJu hommes en cinq mois, et M. Fabry
lui-même s'est associé à cette (¡UUpagrl'.
Ces mots décliuinent le tumulte. M. F iLry ( ro-
te s te violemment. A gauche, les pupitres val-
sent en cadence et la droite lance d,.' mu re-
cations. l'rutitant d'une courte accalmie, M.
Painlevé poursuit en indiquant qu'il veut ras-
surer les ramilles françaises. On les a peut-
être Induites en erreur de bonne foi, mais il est
fâcheux que la bonne foi se trompe toujours
du même côté. (Interruptions A droite et au cen-
tre Mouvements divers.)
De janvier 120 au 15 octobre 1925, le total des
tués ou morts de muladies est de (5.05^' ; le chif-
fre des tués, décédés et disparus s'est élevé en
1920, A 2.3 ; en 1921, à 2.032 ; en 1922. a ttfô;
en 1923 et 1924, à 2US et lJ9 en I").j, du
1er janvier au 15 juillet, à 39, et, dit 15 juillet
au 15 octobre, à 585. (Mouvements divers.
M. Outrey, toujours1 violent contre le Gouver-
nement. -- Vous no donnez pas les pertes de la:
légion syrienne.
M. l'ainlevé répond au député d'Indo-Chiner
que du 15 juillet au 15 octobre 1925, la légion
syrienne a perdu 190 tués et 120 disparus, la
plupart déserteurs. Il estime qu'avant de discu-
ter de ces faits, il importe d'entendre les expli-
cations de celui qui, en ces heures difficiles, ta
représenté la France et il termine en demandant
à la Chambre de remettre la discussion jusqu'au
retour du général Sarrail. (Applaudissements Il
gaucite.)
Mais voici M. Doriot. Le député communiste
déclare qu'il no s'agit pas de juger l'œuvre de
tel ou tel général, mais bien la politique le co-
lonisation qu'on a voulu faire en Syrie. (.Ipplau.
dlssements à l'extrême aauche communiste.)
Le Gouvernement repousse le débat. Mais des
questions ont (-\{ posées. On a parié d'un guet-
apens dresse contre les chefs druses est-ce
exact ? Ivst-il eNud quo les troupes envoyées à
la bataille étaient incapables de la soutenir ?
Aujourd'hui 1., bombardement de l'amas
dresse les Musulmans contre la France.
Les ennséquences d'une telle politique coloni-
satrice doivent > tre immédiatement discutées.
Et pour terminer, il demande l'indépendance
de la \Ti.
A son tour, \1. Franklin-Bouillon, président
de la t.lIlIlllti:-o;-;i'ltl des Affaires Ktranséres, vient
apporter son appui ail Gouvernement.
M. Fubry se croyant visé par tes paroles du
président du Conseil, lorsqu'il parla du rôle de
certaine presse, réclame au nom de « l'Intransi-
geant JI. Et 'a Ciliambre perd un quart d'heure
à discuter la valeur des informations de cér-
tains de nos confrères.
Cot incident ivglé, M. Desiardins, l'un des
interpollateurs. monte a la tribune. Il est pour
la discussion immédiate.
Pourquoi, dit-il, le Gouvernement a-t-il, de-
puis 3 mois, gardé le silence, alors que tant
de familles s'inquiétaient du sort de leurs en-
fants ? Singulière façon de les rassurer 1
(.r{lfl'lfl/ldis"lIf_" à droite).
IAi Gouvernement n donné des chiffrcs, mais
ils sont contestidules et s'appliquent A des pério-
des bien diverses ! (Applaudissements à droite).
Comment du reste a-t-il pu oublier d'adres-
ser un seul mot d'hommage aux héros de Syrie.
(Ii.vcla mat unis IL !/f/llclt,' et A l'e.rl rihnc ijauche.
-- Applaudissements à droite} et de leur dé-
cerner aucune rOOompensè, alors qu'il décorait
les gens de son cabinet ?
Lp pays le ju.L'eia (Applaudissements el
droite).
Ce n'est pas fini, M. I.\-"n Blum demande
la parole, mais interrompu par la droite il des-
cend de la tribune sans avoir parlé. il y re-
vient un institut après pour expliquer que les
socialistes ont suivi les < vénenieiits de Syrie
avec autant d'émotion que quiconque et qu'ils
désirent vider toute la question du mandat sy-
rien, sans s'arrêter a des considérations de parti
ou de personnes. ;Applmnlitsements a l'extrême-
gauche.)
Mais il leur parait impassible de refuser aiv'
Gouvernement le délai île quelques jours qu'il
demande ; e.'est d'aille irs M. l'eny et se.s umis
qui auraient du le proposer eux-mêmes, car ils
se sont. poséK en accusateurs, et l'on ne con-
damne pas un accusé sans l'entendre. (Applau-
dissements à l'extriUne-nauehe.j
tët comme s'il s'agissait,, non de l'interpellation, mais du delxit ilui-mème, les
orateurs se succèdent.
M. Aleide Delmont pense que la Chambre de-
vrait être unanime ;i considérer que le problè-
mc ne doit pas être discute sans que tous ceux
qui ont représenie la-bas il a France aient été
entendus.
C'est aussi l'opinion de M. Sibitle et M. l'ain-
levé nroposo alors d'aeventer Ja date du 20
novembre, on ajoutant «pie le général Sarrail
sera autorisé à eomparaitre en personne, déliô
du secret professionnel devant lc*s commissions
conqwtentes
Mais fait observer M. Désiré Forry, le
général Sarrail sera rentre vraisemblablement
des le 1». (Eĩhumilions < t mouvements divers.I
La date du :!u peut élire acceptée, mais il foui
noler que personne n'a jamais songe deman-
der la (uuidanuHition «l'un lioinnni qui n'aurait
pas été entendu.
M. Painle.vé. - Vous avez demandé la dis-
cussion immédiate.
Al. 111\i",; t'eri•!/. Oui. jHMir être renseigné
sur un certain nombre de faits, notamment mu*
un combat qui. il y a trois mois, a route «les
pertes i (Ui^idéi'ables.
l'ui que le Gouvernement \eut un supplément
d'inlormalie-n. ;e déclaré lui accorder le délai
réclame ; mais le moi>, a. ou bien ci.-ne ou bien ignoré la Vrité.
Dan.-) les deux ras, il s'est montré indi^.ie do
LE NUMERO : 00 CENTIMES
VENDREDI SOTR, 6 NOVEMBRE 1925
1 0
Les Annales Coloniales
-- J «I ic 0
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Les Annonca elRéclames sont replU aux Bureau* éujwnmltldans le» Agence» tlePuMIcIM
DIRECTEURS : MARCEL -- RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Rédietioa et AdainiitraliM : 34. Ru6 du Mont-Thabor, PARtS-l* Téléphne Î LOBÎII 11-11
u. aa 6 mois t nota
UU.L i Franc* CoUhù0$. 80 • 45 9 25 »
̃mM ) Étrangsr 120 i 65 t 35 »
On Mimsi <1– low U Bwwi4>pwte
Le retour du Maréchal Pétain
- 6*
Le maréchal Pétain a quitté le Maroc pour
rentrer en France. La nomination d'un Rési-
dent Général civil et l'arrêt partiel des opéra-
tions militaires expliquent son retour. Que
pourrait-il faire là-bas, maintenant que l état-
major de Lyautey n'y est plus pour contJecar-
rer l'action du général Naulin ? Envoyé pour
imposer silence à ces rivalités autant que pour
diriger les opérations, sa présence est sans
objet, du moment que l'un des deux rivaux a
disparu.
L'opinion publique va peut-être s' imaginer
que ce retour marque la fin de la guerre. Je
crains bien que cet optimisme que nous com-
prenons fort bien ne réponde pas à la réalité.
Les dépêches qui nous annonçaient sa ren-
trée en France nous apprenaient qu'avant son
départ, il avait tenu un grand Conseil de guerre
au cours duquel on avait procédé à la réorga-
nisation du front. Deux groupements s en par-
tagent l'étendue, l'un commandé par le général
Pruneau, dont le Quartier Général sera à Fez;
l'autre par le général Marty établi à Taza.
En même temps, on détermine la tactique qui
sera dorénavant employée. La dépêche à la-
quelle nous nous référons ajoute :
La tactique des petits postes disposant de
petits effectifs est abandonnée. Désormais,
chaque garnison comprendra au moins un ba-
taillon qui rayonnera par toute sa région et éta-
blira le contact avec les postes ooisins. En
arrière du front, les principaux postes de ré-
serve seront Aïnoclw. Fez et OueZZGrl, enfin
Meknès et Taza. On espère que cette nou-
oelle organisation dans laquelle les réserves
seront non plus à l'arrière, mais à l'aoont, per-
mettra une rapide désagrégation du mouvement
de Jiuidence.
De leur côté, les Espagnols procèdent à
une opération semblable. On nous dit de Ma-
drid :
Le commandement s'occupe activement
'd'organiser la défense du secteur d'Alhucemas
d'après les méthodes de la guerre européenne.
Les positions, qui sont très rapprochées les
Unes des autres, au point de former un front
pratiquement continu, comprennent des case-
mates profondes pouvant résister au tir de l'ar-
tillerie et des parapets de deux ou trois mètres
d'épaisseur. Les sentinelles sont munies de pé-
riscopes, afin de ne pas être exposées au tir
des sentinelles rifaines. Les communications
avec l'arrière sont assurées par des chemins
couverts ou des boyaux qui aboutissent à un
réseau de pistes convergeant vers la base Je
Caladel-Quemando, où sont installés l'état-
major, les services sanitaires et d'intendance,
et où s'est improvisée .une agglomération de
marchands.
Ces précautions n'indiquent pas que nous
soyons à la veille de la paix. L'activité est au
moins égale de la part d* Abd-el-Krim, qui
"feUt profiter de l'inaction militaire que nous
impose la mauvaise saison pour regrouper ses
forces et organiser les tribus en vue de la con-
tinuation de la lutte. Il envoie des groupements
de Rifains chez tous les dissidents de notre
front. Les Beni-Ouriaguel, Mtiou-Rioua et
Senhadja ont reçu l'ordre de tenir à tout prix.
La présence d'unités régulières rifaines, ap-
puyées par l' organisation de postes de com-
mandement est constatée à proximité de nos
positions ; des lignes téléphoniques joignent les
diverses mahakmas. L'aménagement des pistes
empierrées est poursuivi sous la direction de
spécialistes européens avec la main-d'œuvre
d otages et de prisonniers.
Tous ces renseignements, officieux, mais de
loirce sûre, tendent à établir que Abd-el-Krim
ne semble pas disposé à abandonner la lutte,
mais est décidé à reprendre complètement en
main les tribus que nos succès avaient un mo-
ment ébranlées.
Voilà donc les dispositions prises de part
et d'autre. Sont-elles des messagères de paix?
Nous ne le pensons pas, quoique, en ces ma-
tières, il faille témoigner d'une grande pru-
dence. La psychologie des hommes de guerre
n*a pas beaucoup changé depuis les temps loin-
tains de l'Iliade : il s'agit toujours de donner
à l'adversaire l'impression que l'on est redou-
table. En ce moment, Lspagnols, Français et
Rifains s'appliquait de leur mieux à ce jeu.
La situation militaire, d'ailleurs, ne serait
pas, d'après certains, aussi bonne que les com-
muniqués officiels le laissent entendre.
Un journaliste qui rentre du Maroc en fai-
sait récemment, dans le Temps, un tableau
qui, s'il est véridique, ne doit pas nous incliner
à l'optimisme. Il écrivait notamment :
Territorialement. nous n'occupons pas en-
core la ligne tenue bar nous au 1er avril der-
nier, puisque les rives de l'Ouergha sont en
cours de nettoiement. Militairement, si nous
avons refoulé l'ennemi en certains points, si
nous lui avons enlevé des armes et des muni.
1 ions, nous ne l'avons pas dcimé, et à la veille
de l'hiver, Abd-el-Krim compte sous ses éten-
dards 60.000 fusils, c'est-à-dire 25.000 de
plus qu'à son entrée en campagne. Politique.
ment enfin, il est permis J'affirmer qu'à peine
la moitié des tribus de notre zone, parties en
dissidence, ont réintégré leurs villages. Ces
tribus, dont le contrôle est facile à établir carte
en rrHlin, en voici l'énumération de l'ouest à
l'est : les Rhouna et les Ghezaoua du nord
m quart de soumis ; Ouled-Kacem dissidents ;
Beni-Ouriaghel - ne pas confondre avec les
Ouriaghel, tribu originelle d'Abd-el-Krim
complètement dissidents ; Jaia, Sless, Mez.
raoua, Meziat, Rioua, Senhadja, acquis entiè-
rement aux Rifains; Fichtala, Cheraga, Haya-
na, presque entièrement rentrés 5 Tsoul, rentrés
aux deux tiers; Branès, un tiers seulement, et
Metalsa en pourparlers.
A la veille de l'hiver, alors que nos troupes
sont occupées à installer les postes dans des
conditions atmosphériques défavorables, alors
que le ravitaillement commence à se faire avec
difficulté, l'ennemi, dont les munitions sont
encore abondantes et dont il est impossible ou
presque d'empêcher l'approoisionnement en
vivres par des infiltrations, est disposé à har-
celer les unités des premières lignes et même
à venir assez loin à l'arrière troubler les com-
municaiions. Son esprit combattif n'est pas at-
teint, témoin la façon dont il attaquait la co-
lonne qui se repliait Voici quelques jours de
Sidi-Rekba et qui fut violemment harcelée par
les G ueznaia qu'on croyait soumis.
Mais quelles que soient les difficultés de la
mauvaise saison. il est indéniable que, Vu ses
effectifs et son matériel. l'armée française du
Maroc saura résister et même reprendre au prin-
temps prochain l'initiative des opérations qui
lui donneront la oicloire.
Ainsi donc, si l'on en croit notre auteur, il
faut se préparer à une campagne de printemps.
Certaines gens éprouvent, rien qu'à l'évocation
de cette perspective, une satisfaction que, pour
notre part, nous ne partageons pas. Ils espè.
rent que la conquête du Rif sera la consé-
quence même des opérations qui seront entre-
prises dès que le temps le permettra.
Leurs espoirs pourraient bien être déçus.
D'autres moyens peuvent être imaginés. De
bons esprits envisagent sérieusement le règle-
ment autrement que par les armes de la ques-
tion du Rif et accordent une grande impor-
tance aux moyens politiques dont l'emploi,
sans être absolument gratuit, est cependant
infiniment moins coûteux que les moyens mili-
taires, et peut-être tout aussi efficaces, mainte-
nant que nous avons donné la preuve de notre
force. Notre Gouvernement ne doit négliger
rien de ce qui est susceptible d'épargner le
sang de nos jeunes soldats.
M. Painlevé, de son côté, déclare volontiers
à ceux qui vont l'entretenir de ces questions,
qu'il s'efforce de hater la paix en accompa-
gnant l'action militaire d'une activité diploma-
tique au moins égale. Il a négocié une entente
militaire avec l'Espagne et se montre disposé
à en modifier les termes, si on pense par là
avancer l'heure de la paix.
On nous assure aussi que les dispositions du
Gouvernement espagnol semblent favorables à
toute démarche qui aurait un objet semblable.
Le dictateur Primo de Rivera ne passe pas
pour avoir le dessein de conquérir le Rif. Il
inclinerait plutôt à laisser à Abd-el-Krim une
très large autonomie, à condition, toutefois,
que celui-ci prît l'engagement de ne pas in-
quiéter le territoire occupé par les Espagnols.
Cette sagesse répond au sentiment de la grande
majorité de nos voisins d'au delà des Pyrénées
qui se désintéressent de l'affaire marocaine.
Nous trouvons la manifestation de cet état
d'esprit dans la lettre publique où M. Cambo
demandait au maréchal Primo de Rivera de
mettre fin à la guerre. Le dictateur fit à cette
démarche une réponse brève, mais assez nette,
pour qu'on pût en inférer qu'il n'était pas loin
de partager l' avis de son correspondant. C'est
aussi le sentiment d'un autre personnage poli-
tique important, M. Perez Caballero, qui fut
autrefois ministre des Affaires étrangères. M.
Perez Caballero envi sage une pénétration pa-
cifique du Rif par les Espagnols et les Fran-
çais unis. Il a récemment tracé le plan de cette
collaboration économique.
D autre part, en France, nombreux sont
ceux qui voudraient voir la question portée de-
vant la Société des Nations. Leurs arguments
ne sont pas dépourvus de valeur et répondent
à un sens fort aigu de la logique. Mais le pré-
sident du Conseil n'est pas disposé à les sui-
vre sur ce terrain. Nous ne voulons pas mêler
à cet exposé purement objectif de la question
marocaine des polémiques die parti. Cependant
les lecteurs qui nous font l'honneur de suivre
nos articles trouveront dans ceux que nous
avons consacrés à la politique méditerranéenne
de l'Italie les raisons qui font hésiter le Gou-
vernement à faire Genève juge du conflit ma-
rocain.
Telle est la situation au moment où le ma-
réchal Pétain vient de s'embarquer pour la
France. Elle est peut-être meilleure que ne
l'indique le collaborateur du Temps, mais nous
devons nous garder d'un optimisme exagéré.
C'est le moyen de nous éviter les surprises
désagréables.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commistion des Affaires étran-
gères, membre de la Commission
des CoIonIn.
delco
PHILATBLIB
Martinique
Dans les dernières surcharges au flleu-
ron, on a trouvé île 0,01 c. sur 2 c. vert
foncé et le 0.05 c. sur 20 c. avec surcharge
renversée.
Tunisie
Les 00 c., 1 fr., 2 fr. et 5 francs ont été
changés de couleurs, ils sont maintenant :
Le 60 c. rouge Pt. violet ; le 1 fr., bleu
et Wleu clair ; le 2 fr., vert et rose sur pa-
pier rose ; le 5 fr., violet et vert.
A propos de la culture
de l'arbre à caoutchouc
au Libéria
le viens de lire qu'un important
consortium américain, lassé de
voir l'Angleterre - maîtresse du
marché 'du caoutchouc et détenteur d un
quasi monopole pour la production et la
vente de ce produit, aurait conclu un arran-
gement avec le Gouvernement du Libéria et
obtenu la concession, pour une durée de 99
ans, de terrains suffisamment vastes pour
entreprendre des plantations susceptibles de
fournir 250.000 tonnes de caoutchouc an.
lIIullement.
Si ce fait est exact, il vaut a' être souli.
gné. La consommation du caoutchouc, sui-
vant le développement de l'industrie auto-
mobile, augmente avec une rapidité surpre-
nante. Les planteurs 'de Ceylan et de Ma-
laisie font de l'or depuis qu'ils se sont syn-
diqués pour limiter leur production, la-
quelle pourrait être beaucoup plus considé-
rable qu'elle ne l'est actuellement, et, main-
tenir élevés les 'prix de vente. Fournissant
les deux tiers de la production mondiale,
ils ont toute facilité pour faire monter les
cours et ne se privent pas 'de le faire, fuis-
qu'en moins de deux ans, ceux-ci sont pas-
ses - calculés en or, notez ceci de deux
sc/tcllings à près de 5 schellings le kilo.
Les Américains fulminent et ils ont raison.
Ils sont, eux, les plus gros consommateurs
du monde entier et n'admettent pas qu'on
lasse sur leur 'dos, sur leur bourse, devrais-
je dire, des bénéfices exagérés. Ils veulent
s'organiser pour produire le caoutchouc dont
ils ont besoin et, avec les milliards de dol-
lars 'dont ils disposent, avec la ténacité et
l'esprit de suite qui les laraethisent, on ne
peut douter Qu'ils réussiront, au Libéria ou
ailleurs.
Nous verrons 'donc, peut-être avant qu'il
soit longtemps, 'des plantations et des ex-
ploitations modèles d'hévéas ou 'de céaras
en pays libérien. Si les résultats obtenus
pouvaient avoir pour effet de stimuler la
culture du caoutchoutier 'dans les coloniis
françaises voisines, ce serait pour nous une
excellente chose, mais il est bien à craindre
qu'il faille attendre Varrivée des Améri-
cains dans nos propres colonies pour démon-
trer qu'on y peut produire - commerciale-
ment parlant - tout le caoutchouc que nous
mêmes devons acheter à l'étranger, car il
en est du caoutchouc comme du coton ; nos
ingénieurs 'agronomes coloniaux ont publié
de beaux ouvrages ; ils ont tous af-
firmé à un moment donné que les colonies
où ils se trouvaient, pouvaient fournir tou-
tes les quantités dont avait besoin la Métro-
pole, ils ont fait des projets nombreux, pro-
cédé à des milliers d'essais, déclaré chacun
que leur méthode était la meilleure, etc.
Cherchez les résultats pratiques 1 Vous n'en
trouvez aucun. En .4. O. F., par exemple,
vous ne trouverez nulle part une plantation
d'arbres à caoutchouc, qui soit en exploita-
tion, ou qui puisse l'être prochainement.
Cette industrie agricole est-elle impossible
à réussir, dans nos colonies 'de l'ouest afri-
cain, ou a-t-on simplement mal -choisi, soit
les terrains, soit les variétés de caoutchou-
tiers cultivés f Toujours est-il que l'essai
américain, s'il est réellement entrepris, sera
intéressant à suivre, car il n'y a pas de rai-
son pour que, si le caoutchouc peut être pro-
duit industriellement au Libéria, il ne le soit
pas également dans nos colonies de la Gui-
née où de la Côte d'Ivoire, où latitude et
climat sont absolument identiques.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de t'Algérie
des Colonies et des Protectorats.
- -,o.
Le cabinet île M. Um Perrier
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a
constitué son cabinet de la façon suivante :
Chef de cabinet : M. Gaston Joseph, Gou-
verneur des Colonies, Directeur de l'Agence
Economique de l'Afrique Occidentale Fran-
çaise.
Chefs adjoints : MM. Juvanon Adrien, ad-
ministrateur en chef des Colonies ; Silvestre
Achille, administrateur des Services Civils de
T Indochine ;
Sous-chef : M. Péchoutre Pierre, adminis-
trateur des Colonies.
Chef du Secrétariat particulier : Mlle Maria
Durand, rédacteur à la Préfecture de l'Isère.
Attachés: MiM. Tajasque, chef du Bureau
des Services civils de l'Indochine; Aubert
Pierre, administrateur des Colonies ; De Bail-
ly, sous-préfet.
Chargé de mission : M. Scheffler Charles,
préfet. -
Officier d'ordonnance : le commandant bre-
veté Gillier, de l' Infanterie coloniale.
'*l'e
Raid de sous-marins
Ayant effectué dans les meilleures condi-
tions leur grande randonnée de 1.800 milles
de Cherbourg a Alger, les sous-marins
Ricrre-Chaillèy et GUSttave-Zédé ont rallié
Cherbourg sans incident, malgré la tem-
pête.
(Par dépêche.)
M. Henry fle louvenel en Syrie
-- 0-0
Un point de vue.
C'est le mien : il n'est pas d'ordre politi-
que, et pourtant.
M. Henry de Jouvenel voulut bien un jour
me recevoir et satisfaire ma curiosité profes-
sionnelle. Patiemment, il me laissa agiter de-
vant lui l'une de mes marottes : l'emploi de
la T. S. F. pour répandre urbi et orbi le Verbe
multiple de la Société des Nations et faire
pénétrer l'esprit qui l'anime dans la chau-
mière comme dans le palais.
Puis il me dit ce qui était possible et ce qui
était chimérique. Sa parole était claire et
précise, évocatrice uniquement de faits, son
attitude un peu hautainement, mais naturel-
lement patricienne; et si son visage était
froid, son « ton » était parfaitement bienveil-
lant.
J'écoutais, et mon regard allait des traits
de mon interlocuteur à ceux d'un portrait
de son frère Robert, - seul - ornement de son
bureau.
Je songeais : chez l'homme politique émi-
nent et chez le Prince charmant du journa-
lisme, si tôt disparu, même clarté de la pen-
sée, même fermeté prestigieuse d'attitude,
même puissance de sympathie.
Je songe surtout aujourd'hui à ce dernier
don. Il faut s'imposer, là-bas, où gronde la
révolte, mais non sans faire aimer la France.
R. B. de Laromiguière
-060-
EN SYRIE
O-c-
Un exposé au Sénat
Lo groupe de l'Union Républicaine, réuni
sous la présidence de M. Henry Chéron,
a entendu dans deux séances consécutives
un exposé du général Bourgeois sur les
événements qui se sont déroulés en Syrie.
Celui-ci les exposera à la tribune du Sénat
en développant son interpellation.
M. Henry de Jouvenel
haut commissaire
M. Henry de Jouvenel, sénateur de la
Corrèze, ancien ministre de l'Instruction
publique, odélégué de la France à la Société
des Nations, est appelé au poste de haut
commissaire de la République française en
Syrie.
La situation
Un télégramme de l'agence télégraphique
juive de Jérusalem déclare que la rébellion
s'étend rapidement en Syrie et que les
insurgés ont formé des gouvernements pro-
visoires dans les régions qu'ils ont réussi
à occuper. Tout le district .d'Homs est aux
mains des révoltés et Damas est complète-
ment privée de communications avec le
notrd et le sud. Le service des postes entre
cette ville et Haïfa est interrompu. Dans
Dnmns même tout trafic est arrêté, îles
boutiques sont de nouveau fermées et les
habituais s'enfuient en toute hAte.
Un message Router de Damas signale
d'autre ipart que les rebelles ont fait sauter
un pont de chemin de fer près de Damas
sur 'la ligne d'Haïfa, ce qui confirme l'in-
dication ci-dessus.
La répression
Les autorités militaires ont prévenu la
population que des tirs d'artillerie par-des-
sus lu viille pourraient avoir lieu pour
atteindre les groupements rebelles.
Les troupes continuent à disperser des
bandes rebelles.
Un appel à la S. D. N. ?
On mande de Bagdad, de source anglaise
ii l'Exchange TeJegraph, que les Arabes do
la région située entre Damas et Homs se
sont joints aux rebelles ; Homs est complè-
tement isolé et 'la garnison redoute une
attaque. On croit également que la révolte
s'est étendue à Hama et à Alep.
La dépêche prétend que des notables
syriens s'efforcent d'obtenir l'appui du
monde musulman et d'amener la S. D. N.
à intervenir et à faire une enquête sur la
révolte.
Comme au cinéma
Haut les mains !
Avant-hier soir, à la tombée de la nuit,
un camion automobile allant de Magra à
Sétif, chargé de marchandises et transpor-
tant cinquante voyageurs, a été attaqué
par une trentaine d'indigènes masqués,
armés de fusils et de matraques.
Après avoir dépouillé les voyageurs de
tout leur argent, de leurs bijoux et d'une
partie de leurs vêtements les bandits les
tenant en joue les ont fait se ranger le
lona du fossé et ont pillé le camion, puis
ils se sont enfuis. Hayem Gusdu, proprié-
taire du camion, put alors se remettre en
marche et rentrer à Sétif oit il porta
plainte.
Un estime le moulant du vol à plus de
100.000 francs. On recherche la bande trop
parfaitement organisée.
(Par dépêche.)
deboo
Hippisme algérien
–0-0–
M. AndrcoH. le propriétaire d'écurie de
courses algérois, dont nous avons annoncé
les récentes acquisitions en France, s'est as-
suré les montes du jockey de plat G. Vatard,
qui fut un des meilleurs apprentis de sa gé-
nération.
Le jeune Vatard s'embarquera incessam-
ment pour Alger.
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur fWWml de l'inderhino vient
de taire connaître au minisire des Omlonies
qu'à Ja dnte du 5 novembre 102.r», le taux ofdejel
de la piastre était de 13 fr. 95.
Singe ou canard?
D'après la Pravda, la censure soviétique
aurait autorisé la représentation d'une pièce
où devaient figurer des singes, à la condi-
tion qu'une teinture quelconque recouvrît,
chez ces humbles frères exotiques, la cou-
leur rouge vif de leur envers.
Les Soviets, que l'on sait susceptibles, ont-
ils voulu empêcher par là que les singes, vus
de dos, n'évoquassent, cocasses, le drapeau
révolutionnaire?
Plus proche de la vérité serait peut-être
l'hypothèse contraire, à savoir qu'en tous
domaines, les dirigeants de la Russie nou-
velle cherchent à mettre de l'eau dans leur
vin, un peu de blanc dans leur rouge. Mais
encore plus sûrement, il est parmi eux
des gens d'esprit incapables de prendre un
derrière pour un étendard.
Les c canards .» de presse semblent désor-
mais provenir bien plus nombreux des bords
de la Volga que des rives de l'Hudson.
Qu'on se le dise t Sinon, on verrait cer-
tains naïfs communistes de chez nous, tou-
jours prêts à renchérir sur Trotsky lui-
même, s'évertuer à mettre les cynocéphales
de notre empire au service de leur propa-
gande.
R. B. L.
La guerre au Maroc
LES OPERATIONS MILITAIRES
Dans le secteur ouest, on signale une
recrudescence d'activité de l'ennemi, au
nord de nos positions de Bab-Hoceine et de
l'oued Ihamriue. L'ennemi a tenté hier ma-
tin une attaque sur le poste de Boualall ;
il a été dispersé par le feu de notre poste
conjugué avec celui de Bab-Hoceinc, Une
attaque de l'ennemi il Abou, au nord de
l'oued Amrine, a été aisément repoussée
également. Les habitants des vallées de
l'oued Abajine ont demandé la cessation
des tirs de harcèlement. Il leur a été ré-
pondu que nous cesserions quand nos pos-
tes ne seraient plus harceléa par les coups
de feu.
- Les tués
A la liste des 108 officiera tués au cours
des combats du Rif, il faut ajouter les offi-
ciers suivants : ceux des capitaine Guer-
ner ; lieutenants Dutailly et Ragot, du 15*
T. A. ; lieutenant Beulègue, du 1er étranger;
lieutenant Ainadeuf, du 22* T. A. ; capi-
taine Martin, du 1er étranger ; lieutenant
MolJandin, lils du colonel inspecteur tech-
Mollandin, l'Aéronautique.
niqtle de
L'attentat contre M. Detenance
Lu version officielle de l'attentat dont M.
DHenance, entrepreneur, fut victime en sep-
tembre dernier, sur la route de Fez à Taza,
attribue ce crime A deux dissidents mis en
embuscade par un caïd également dissident.
Les deux criminels furent tués par des par-
tisans Aït-Assous.
On ajoute qu'il est avéré que la conduite
de M. Lo Boucher, envoyé spécial de
l'Action française, qui accompagnait M.
Detennnou, fut en tous points digne d'élo-
ges.
CHEZ LES ESPAGNOLS
Le général Primo de Rivera est parti pour
le Maroc.
Interrogé au sujet de la durée de son sé-
jour au Maroc, le général Primo de Rivera
a répondu qu'il l'ignorait.
La proclamation du nouveau khalife de
la zone d'inllueneo espagnole aura lieu le
8 novembre. Le président du directoire as-
sistera à la cérémonie et remettra au kha-
life les insignes d'une haute décoration es..
pagnole.
CHEZ LES
Abd-el-Krim aurait fait fusiller, à la
Kelaa, des indigènes soupçonnés d'entre-
tenir des relations avec les Français.
Le caïd Omar Addou, chef rifain réputé,
a été tué par une bombe d'avion.
La plupart des Mezziat et des Rhoua du
secteur de Taouant, encore dissidents, ten-
tent de se débarrasser de leurs troupeaux
pour pouvoir plus facilement rentrer dans
nos lignes.
Les hauts londs du cap Breton
A l'Académie des Sciences
M. Mangin a présenté, mardi dernier, à
l'Académie des Sciences, au nom du com<
mandant Charcot, un compte rendu de la
mission aceofiplie en 1025 par le POIrrqÍloi-
Pas ? Au cours d-o cette campagne, des
sondages précis et nombreux ont été effec-
tués dans le golfe de Gascogne. Leurs résul-
tats semblent indiquer que les fonds n'y
ont pas varié sensiblement depuis un siècle.
Ce fait est en contradiction complète avec
l'hypothèse émise récemment par le com-
mandant Cornet sur des soulèvements sous-
marins importants dans cette partie de
l'Océan.
A la suite de la communication de M.
Mangin, M. F.ugène Fichot a déclaré qu'en
sa qualité de directeur du service hydrogra-
phique de la mnrinr, il peut assurer qu'il
n'y a aucun haut-fond dans 1e golfe de Gas-
cogne, Ih où l'équipagne du '.flirt" en avait.
relevé un par erreur. M. Ru gène Fichot
ajoute, que la carte marine dressée en 1828-
1820 ne doit subir aucun changement.
Nouvelles recherches
Après le (taslon-llivier et le Poitrquoi-
Pas ? la. Ville-d'Ys a effectué des sondages
dans la région du cap Breton.
Les recherches de cet aviso n'ont donné
aucun résultat.
A LA CHAMBRE
LES EVENEMENTS EN SYRIE
Après avoir discuté et a leplé le projet rela-
tif au dégagement et a l'aménagement des ca-
dres, lu Cliaiubiu l'éll' a son u die du jour pour,
la bCUUCC.
Un a utteuduiL a des incidents, car MM. Désire
Fcl'l',}" et Uesjardins, membres de l'upposition,
avaient annonce leur mlcutiun de demander la
priorité en faveur de leur interpellation sur les
événements dont la £ >yrie a été et est eueore le
théâtre.
Des incidents, il n'y en eut pas au sens pro-
pre du mot, mais il y eut du bruit, beaucoup de
bruit au dubut sur ia fixation de la date, qui
aurait du 11e pus dépasser une quinzaine de mi-
nutée, et a bien plis deux bunuca heures.
lout d'aliord, M. Désiré l'crry dit qu'il est
temps d'élucider les origines et le.-> responsabi-
lités de la révolte des Druses. (Applaudissements.
(t droite.j
Lu député de Meurthe-et-Moselle demando
que les interpellations sur la Syrie soient dis-
cutées immédiatement.
M. l'ainlevé répond en demandant le renvoi
de ces interpellations. Très soutenu par la gau-
che, il déclaré que le Gouvernement n'a jamais
cadie la venté. Il sert la cause de la France en
demandant qu'on suive les voies qui peuvent
y conduire.
M. l-'ainlevé.- On a alarmé la population fran-
çaise par des dépèches lamentables qu'une certai-
ne presse recueille avec joie. (VIls applaudisse'
ments à ytludw et à l'extrême gauche -- Mouve-
merlls divers.) On a prétendu que nous avions
perdu l,j,uCJu hommes en cinq mois, et M. Fabry
lui-même s'est associé à cette (¡UUpagrl'.
Ces mots décliuinent le tumulte. M. F iLry ( ro-
te s te violemment. A gauche, les pupitres val-
sent en cadence et la droite lance d,.' mu re-
cations. l'rutitant d'une courte accalmie, M.
Painlevé poursuit en indiquant qu'il veut ras-
surer les ramilles françaises. On les a peut-
être Induites en erreur de bonne foi, mais il est
fâcheux que la bonne foi se trompe toujours
du même côté. (Interruptions A droite et au cen-
tre Mouvements divers.)
De janvier 120 au 15 octobre 1925, le total des
tués ou morts de muladies est de (5.05^' ; le chif-
fre des tués, décédés et disparus s'est élevé en
1920, A 2.3 ; en 1921, à 2.032 ; en 1922. a ttfô;
en 1923 et 1924, à 2US et lJ9 en I").j, du
1er janvier au 15 juillet, à 39, et, dit 15 juillet
au 15 octobre, à 585. (Mouvements divers.
M. Outrey, toujours1 violent contre le Gouver-
nement. -- Vous no donnez pas les pertes de la:
légion syrienne.
M. l'ainlevé répond au député d'Indo-Chiner
que du 15 juillet au 15 octobre 1925, la légion
syrienne a perdu 190 tués et 120 disparus, la
plupart déserteurs. Il estime qu'avant de discu-
ter de ces faits, il importe d'entendre les expli-
cations de celui qui, en ces heures difficiles, ta
représenté la France et il termine en demandant
à la Chambre de remettre la discussion jusqu'au
retour du général Sarrail. (Applaudissements Il
gaucite.)
Mais voici M. Doriot. Le député communiste
déclare qu'il no s'agit pas de juger l'œuvre de
tel ou tel général, mais bien la politique le co-
lonisation qu'on a voulu faire en Syrie. (.Ipplau.
dlssements à l'extrême aauche communiste.)
Le Gouvernement repousse le débat. Mais des
questions ont (-\{ posées. On a parié d'un guet-
apens dresse contre les chefs druses est-ce
exact ? Ivst-il eNud quo les troupes envoyées à
la bataille étaient incapables de la soutenir ?
Aujourd'hui 1., bombardement de l'amas
dresse les Musulmans contre la France.
Les ennséquences d'une telle politique coloni-
satrice doivent > tre immédiatement discutées.
Et pour terminer, il demande l'indépendance
de la \Ti.
A son tour, \1. Franklin-Bouillon, président
de la t.lIlIlllti:-o;-;i'ltl des Affaires Ktranséres, vient
apporter son appui ail Gouvernement.
M. Fubry se croyant visé par tes paroles du
président du Conseil, lorsqu'il parla du rôle de
certaine presse, réclame au nom de « l'Intransi-
geant JI. Et 'a Ciliambre perd un quart d'heure
à discuter la valeur des informations de cér-
tains de nos confrères.
Cot incident ivglé, M. Desiardins, l'un des
interpollateurs. monte a la tribune. Il est pour
la discussion immédiate.
Pourquoi, dit-il, le Gouvernement a-t-il, de-
puis 3 mois, gardé le silence, alors que tant
de familles s'inquiétaient du sort de leurs en-
fants ? Singulière façon de les rassurer 1
(.r{lfl'lfl/ldis"lIf_" à droite).
IAi Gouvernement n donné des chiffrcs, mais
ils sont contestidules et s'appliquent A des pério-
des bien diverses ! (Applaudissements à droite).
Comment du reste a-t-il pu oublier d'adres-
ser un seul mot d'hommage aux héros de Syrie.
(Ii.vcla mat unis IL !/f/llclt,' et A l'e.rl rihnc ijauche.
-- Applaudissements à droite} et de leur dé-
cerner aucune rOOompensè, alors qu'il décorait
les gens de son cabinet ?
Lp pays le ju.L'eia (Applaudissements el
droite).
Ce n'est pas fini, M. I.\-"n Blum demande
la parole, mais interrompu par la droite il des-
cend de la tribune sans avoir parlé. il y re-
vient un institut après pour expliquer que les
socialistes ont suivi les < vénenieiits de Syrie
avec autant d'émotion que quiconque et qu'ils
désirent vider toute la question du mandat sy-
rien, sans s'arrêter a des considérations de parti
ou de personnes. ;Applmnlitsements a l'extrême-
gauche.)
Mais il leur parait impassible de refuser aiv'
Gouvernement le délai île quelques jours qu'il
demande ; e.'est d'aille irs M. l'eny et se.s umis
qui auraient du le proposer eux-mêmes, car ils
se sont. poséK en accusateurs, et l'on ne con-
damne pas un accusé sans l'entendre. (Applau-
dissements à l'extriUne-nauehe.j
tët comme s'il s'agissait,, non
orateurs se succèdent.
M. Aleide Delmont pense que la Chambre de-
vrait être unanime ;i considérer que le problè-
mc ne doit pas être discute sans que tous ceux
qui ont représenie la-bas il a France aient été
entendus.
C'est aussi l'opinion de M. Sibitle et M. l'ain-
levé nroposo alors d'aeventer Ja date du 20
novembre, on ajoutant «pie le général Sarrail
sera autorisé à eomparaitre en personne, déliô
du secret professionnel devant lc*s commissions
conqwtentes
Mais fait observer M. Désiré Forry, le
général Sarrail sera rentre vraisemblablement
des le 1». (Eĩhumilions < t mouvements divers.I
La date du :!u peut élire acceptée, mais il foui
noler que personne n'a jamais songe deman-
der la (uuidanuHition «l'un lioinnni qui n'aurait
pas été entendu.
M. Painle.vé. - Vous avez demandé la dis-
cussion immédiate.
Al. 111\i",; t'eri•!/. Oui. jHMir être renseigné
sur un certain nombre de faits, notamment mu*
un combat qui. il y a trois mois, a route «les
pertes i (Ui^idéi'ables.
l'ui que le Gouvernement \eut un supplément
d'inlormalie-n. ;e déclaré lui accorder le délai
réclame ; mais le moi>, a. ou bien ci.-ne ou bien ignoré la Vrité.
Dan.-) les deux ras, il s'est montré indi^.ie do
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