Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-11-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 novembre 1925 05 novembre 1925
Description : 1925/11/05 (A26,N165). 1925/11/05 (A26,N165).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397014m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. N. t. La NUMERO : 80 CENTIMES JEUDI SOIR, 5 NOVEMBRE 1916
0 0
Les Annales Coloniales
1 JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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lranller 120 t 65 > 35 »
On a abOMM niw toa8 Im B. poste et chez 1m principaux Ubrairw
LE PORT DE SAIGON
Je ne recommencerai pas, à propos de
Saigon, le procédé classique de certaines édi-
tions scolaires : Rome, capitale de l'Italie,
sur le Tibre; Saigon, siège du Gouverne-
ment général de l'Indo-Chine, située entre
io°47' de latitude Nord et io6°42' de lon-
gitude Est. Je renvoie aux dictionnaires les
amateurs de science à bon marché. Le problè-
me que je veux traiter à cette place est pré-
cis. Et tout le reste est littérature, ou géogra-
phie à l'usage des candidats aux examens du
secondaire et du primaire.
Donc. pour aller droit à l'indispensable,
le port de Saigon, sur la rivière du même
nom, est à une distance de 85 kilomètres
environ de la mer. Il fait suite immédiate-
ment, en aval, au port de guerre. Il est
exploité sur une longueur de 6 kilomètres et
une largeur moyenne de 250 mètres. Cela
représente une surface mouillée de 150- hec-
tares ; les grands paquebots, les navires
ayant 8 à 9 mètres de tirant peuvent accoster,
grâce aux fonds naturels ou dragués des
voies d'accès à la mer qui constituent la ri-
vière de Saïgon et le fleuve Donnaï (le mar-
nage des marées atteint une amplitude de
trois mètres en moyenne).
Le complément naturel du port de Saïgon
est le port fluvial de Cholon (Cholon, gros
faubourg à 7 kilomètres au sud-ouest, relié
à Saïgon par des tramways et des vapeurs.,
encore une fois, qu'on se reporte aux dic-
tionnaires). Le port de Cholon s'étend du
carrefour d'Auphu-Tay jusqu'à Choquan
sur l'Arroyo chinois et se prolonge, en aval
sur le territoire de Saigon, par l'Arroyo chi-
nois et le canal de dérivation, voies complé-
tées par le canal de doublement et ses voies
transversales.
L'ensemble du port de Saïgon-Cholon est
le grand centre d'attraction pour le com-
merce de la Cochinchine, du Cambodge, du
Bas-Laos, du Sud-Annam. Il suffit de jeter
les yeux sur une carte pour comprendre pour-
quoi. Par le Donnai, dont la rivière de Saï-
gon est un affluent de gauche, le port a le
privilège d'être l'unique point de la Cochin-
chine qui soit accessible aux grands cargos
déplaçant plus de 20.000 tonnes, la pro-
fondeur moyenne étant, aux mers les plus
basses, de 10 à 12 mètres environ. D'autre
part, le réseau des voies fluviales de Cholon
(Arrovo chinois, canal des - Poteries, canal
de dérivation, canal de doublement) est tel
que l'activité commerciale s'y accrott d'une
manière continue. Cela est vrai surtout de-
puis la création d'importantes usines à dé-
cortiquer le. riz. La circulation de la batelle-
rie y est fort intense, et elle tend à se déve-
lopper davantage encore, grâce au dévelop-
pement régulier du trafic. Ajoutons que l'on
compte beaucoup sur les améliorations qui
doivent être apportées à ce réseau naviga-
ble : le canal de dérivation et le canal de
doublement, avec ces trois voies transver-
sales, offrent une largeur minima de 38 mè-
tres et une profondeur théorique de trois
mètres, et cela permet la circulation sur deux
voies; mais il reste encore à draguer notam-
ment une grande partie de l'Arroyo chinois
et le canal des Poteries, si l'on veut tirer
de cette situation unique le maximum des
avantages que l'on est en droit d'en espérer.
Grenier de la Colonie, a-t-on écrit, pour le
port de Saïgon; image fort juste ; c'est là
qu'affluent tous les produits qui peuvent
être exportés de cette partie du monde : riz,
poisson salé, épices, coton, bourre de soie,
poivre noir, gomme, peaux, cornes, fèves,
noix de bétel, graisse de porc, riz surtout
et produits dérivés, et maïs dont l'exporta-
tion va sans cesse en augmentant. A l'im-
portation, on note les étoffes de coton et de
soie, tissus de laine, métaux, machines, pro-
duits chimiques, drogues, laque, articles de
Chine, articles de bois et de bambou, pétro-
le, etc., etc. En 1893, on comptait à l'en-
trée 575 navires, représentant 701.083 tonnes.
Nous avons dépassé aujourd'hui 8 millions
de tonnes, tant à l'importation qu'à l'expor-
tation. Nous avons signalé la place prépondé-
rante que tiennent le riz et produits dérivés,
et le maïs ; la moyenne actuelle de ces pro-
duits est de 1.200.000 tonnes, par an, à
l'exportation, et on prévoit pour 1925, le
même tonnage qu'en 1921, soit 1.500.000
tonnes approximativement.
Or, à l'heure présente, le transport de ces
quantités considérables entre les usines où
1 on décortique et les navires où on les em-
barque, se fait au moyen de jonques appar-
tenant à des propriétaires chinois. Ce n'est
pas le dernier mot du progrès moderne, évi-
demment. De là des difficultés de toutes
sortes : les usagers qui ne sont pas tous
aussi retardataires que certains esprits veu-
lent le faire croire manquent de confiance
dans un service de batellerie aussi rudimen-
taire, (si l'on peut appeler cela un « ser-
vice ») ; ils n'ont aucune des garanties es-
sentielles, ni au point de vue de la sécurité,
ni au point de vue de la régularité, ni au
point de vue de la stabilité. Sans doute, les
initiatives privées n'ont pas fait complète-
ment défaut; nous le verrons plus bas. Mais
les propriétaires des jonques chinoises étaient
résolus à se défendre, et à pousser la concur-
rence jusqu'à ses dernières limites, au delà
desquelles les compagnies riva les n'auraient
qu'à plier bagage, incapables de soutenir une
lutte de tarifs aussi implacable. D'autre
paît, an redoutait un péril qu'on noua assure
ta 'etre pas imaginaire. Il pouvait y avoir m-
ffpto «tn les tzansportout de ris * lei
usiniers dont quelques-uns sont en même
temps propriétaires de jonques ; association
toute puissante qui ferait la pluie et le beau
temps, qui aurait à sa discrétion et les prix
de la marchandise et les prix de transport,
bref, qui, sans contrôle et sans gêne, devien-
drait la maîtresse incontestée des marchés
des riz de la Cochinchine et même de l1 Indo-
Chine, par la constitution d'un cartel au-
Chine, l'intérêt général ne paraîtrait pas le
quel
premier et le dernier mot de la formule a
appliquer.
De là, l'idée d'un service public de trans-
port entre Cholon et Saïgon, entre l'usine
et le cargo, entre la rivière et le port fluvial.
Ce service fonctionnerait sous la direction ou,
en tout cas, sous la surveillance de la puis-
sance publique, en l'espèce le Conseil d'ad-
ministration du port de commerce chargé de
représenter les intérêts du port de Saïgon
et celui de ses usagers. Exploitation en régie
directe? En régie indirecte ou intéressée?
Il est hors de propos d'entreprendre ici une
discussion théorique sur les avantages et les
inconvénients de chacun de ces systèmes. Di-
sons que c'est le second qui, pour des rai-
sons à la fois générales et particulières en
cette circonstance, a eu l'assentiment de ceux
qui sont chargés de la prospérité du port de
Saïgon ; dès 1921, des pourparlers étaient
engagés entre la Compagnie générale des
colonies en vue d'établir une convention rela-
tive à l'exploitation d'un service public de
transports entre Saïgon et Cholon, suivant
la méthode de la régie intéressée.
D'autre part, le port de Saigon, nous
l'avons dit, croît en importance avec une
telle intensité que l'outillage public est fort
en retard sur son développement ; les diffé-
rents conseils d'administration qui se sont
succédés n'ont pu, malgré leurs efforts, met-
tre cet outillage à la hauteur des besoins du
commerce. Il a donc semblé qu'on devait
joindre à l'exploitation du service des trans-
ports celui de l'outillage. Quels sont les
hesoins à satisfaire? Quels sont les moyens
proposés? C'est ce que j'examinerai dans
un prochain article.
Mario Rouatan,
Sénateur de L'ilétauti, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
rsiticole.
Lire en seconde page :
Le ministère Painlevé devant la Chambre.
Le régime douanier aux Colonies.
M. Léon Perrier il l'Ecole Coloniale.
La guerre du Maroc.
Paul Simoni
Président du Comité du Commerce
et de l'industrie de l'lndocbine
---&0--
Tout rond, l'oeil vif, de taille moyenne,
Paul Simoni, qui vient d'être élu président du
Comité du Commerce et de l'industrie de
l'Indochine, n est pas un inconnu pour les lec-
teurs des Annales Coloniales. Ils se rappellent,
si l'intéressé les a oubliées, les ardentes cam-
pagnes menées par nous pour lui, en un temps
où M. Albert Sarraut, Gouverneur Général de
l'Indochine, voulait briser la carrière de ce
distingué administrateur des services civils de
l'Indochine devenu Résident Supérieur. Nous
l'avons sauvé, à l'époque, des griffes de celui
qui est aujourd'hui son meilleur ami. C est la
vie.
- - - -
Après avoir quitté 1 acfrninistration prématu-
rément, en dernier lieu Résident Supérieur en
Indochine, puis Gouverneur dans rOubanghi-
Chari (non installé) et Gouverneur de la Cote
française des Somalis, l'ancien chef de Cabi-
net de MM. Paul Beau et Klobuloowski à
Hanoï s'est lancé dans les affaires. 11 a notam-
ment fondé en Indochine une importante So-
ciété de laques dont il est l'âme. Tous les
ans, il se rend en Extrême-Orient et reste en
contact constant avec le haut commerce indo-
chinois. Membre du Comité du Commerce et
de l'Industrie de l'Indochine, il n'a pas tardé
à en devenir le vice-président, et c'est justice
de voir l'honneur nouveau qui lui échoit. Il
est depuis plusieurs années officier de la Lé-
gion d'honneur.
Sage, prudent, de bon conseil, Paul Simoni
rendra d'utiles services au Comité de l'Indo-
chine.
Nous le félicitons sincèrement de ce choix.
M.R.
AU SIAM
Le Gouvernement siamois a donné son agré
ment A la nomination de M. Wllden, qui fut
longtemps consul A Shanghai, comme ministre
de France à Hangkok. Il remplace M. Fernand
Pila, (ils de M. Ulysse Pila, de la Chambre de
Commerce de Lyon, qui organisa il la fin du
siècle dernier, la fameuse mission lyonnaise en
Chine et en Extrême-Orient.
-,Ob
Deux missionnaires enlevés
––o-o–
neu.?: prêtres américains ont élé enlevés par
des bandits chinois à l'lie Saint-Jean, située à
ent)iron 20 kilomètres au sud-ouest de Hong-
Kong.
Le consul américain à ttong-Kong a fmm.
diatement adressé une plainte à Pékin et en
s'attend A ce qu'un destroyer américain et un
autre bâtiment de guerre chinois soient envoyés
A Vile pour obtenir la mise en liberté des detue
missionnaires .,.
(. IPW dUMM)
les renldicaliols 1I01IRes l ,)
I
Sic vos non vobis.
L'énigme de Virgile sera tou-
jours vraie et nous en voyons la
preuve dans les feuillets publies ré-
cemment à Toulouse par le très distingué
chef dit parti constitutionnaliste indochtnois
En quelque seize pages M. Bui Quang-Chicu
expose les revendications des habitants de la
FraI/et d'Asie et dans ce cahier bourré de
faits, de réclamations et des grandes lignes
d'un programme somme toute ligitime, il
semble ignorer totalement les Annales Colo-
niales et leur ardente campagne pour l'émall-
cipation progressive indochinoise et l'œuvre
de collaboration franco-annamite.
Ceci dit, rappelons une fois de plus les
points principaux sur lesquels le peuple an-
namite et son inter prète autorisé M. Bui
Quang-Chieu, dont la culture amtan/ite et
française est remarquable, réclament des mo-
difications essentielles à son statut.
D'abord, un peu de géographie. 20 mil-
lions d'habitants vivent sur les 710.000 kilo-
mètres carés de l'Union Indochinoise. Cela
fait une densité de 28 habitants au kilomètre
carré, et quand on sait que le Laos est très
faiblement peuplé, c'est du 100, 200 et quel-
quefois 300 habitants au kilomètre carré
pour les régions les plus riches de la l'ocltin.
chine et du Tonki".
-- -- -
Ces 20 militons d habitants sont à peu
près homogènes puisque les statistiques offi-
cielles donnent près de 18 millions d'Anna-
mites, le reste étant partagé entre Cambpd-
giens, Laotiens et Cltinois.
On voit donc l'importance du peuple an-
namite? A Paris, nous connaissions Sissovath
et ses danseuses, mais la plupart d'entre nous
ignoraient que le peuple cambodgien disparait
de plus en plus et que les Annamites coloni-
sent le Cambodge comme la Cochinchine et
le Tonkin.
Que sont les Annamites aujourd'hui? Rien.
Que veulent-ils être demainî Quelque
chose.
Que peuvent-ils être demain si nous ne
comprenons pas, après cinquante ans d'occu-
pation, notre rôlet Tout.
Au point de vue politique, ils demandent :
t" La liberté de penser et d'écrire dam
leur lanrtlt:
2° La liberté d'association et de réunion;
3" La liberté de voyage, pour faire leurs
études en France. Mais celle-là, les Annales
Coloniales Vont indiqué dans un communi-
qué que nous avons publié la semaine der-
lIière, leur est désormais accordée.
Au point de vue enseignement, ce Peuple
si féru de la culture classique, ce peuple qui
a le culte des lettres au même dré que le'
culte des ancUrrs, n'a vraiment pas été gtÎn
par nous. L'Université d'Ilanoï est une ca-
ricature d'université, ne délivrant aucun di-
plôme valable en France, le baccalauréat
local n'est pas reconnu par les universités
françaises.
Quant à Venseignement primaire, voilà des
chiffres :
En Cochinchine, il y avait en 1904 : 6.709
élèves et 64 maîtres français pourvus du bac-
calauréat ou du brevet supérieur. Etaient
adjoints à ces maîtres 121 instituteurs locaux
et 27 instituteurs provinciaux.
En 1924, soit 20 ans après, nous trou-
vons :
162.603 élèves garçons, 10.106 élèves filles,
soit un total de 72.809 élèves, auxquels l'Ad-
ministration donnait seulement 125 institu-
teurs français et 371 maîtres indigènes.
D'autre part, la population annamite, en
âge de scolarité, pour la seule Cochinchine,
peut être évaluée à 600.000 unités. Les 9/100
de nos enfants ne peuvent donc fréquenter
l'école faute de placet
Et c'est la Cochinchine la colonie privilé-
giée. Jugez de VAnnanr et du TOllkitl. D'ail-
leurs M. Martial Merlin établissait dans son
dernier discours au Conseil supérieur de l'In-
dochine que malgré les bonnes paroles de M.
Albert Sarraut, rien n'avait été fait pendant
ses dix ans de gouvernement général, puis-
que sur deux millions d'enfants en bas âge,
les écoles publiques d'Indochine ne disposent
de place que pour 200.000.
Au point de vue administratif, les indig-
nes, à égalité d'instruction et de fonctions,
j sont payés cinq à huit fois moins que les
fonctionnaires français. Les huit dixièmes du
budget indochinois sont consacres à Ventre-
tien -du personnel. 1
Au point de vue politique, les Annamites
réclament un statut. A tort ou à raison, ils
estiment que la plupart cVentre eux valent
mieux que les noirs qui élisent des députés,
ou les coolies indiens qui, citoyens français,
eux, votent à Saigon et à Cholon.
Au point de vue social, M. Bui Qllang-
Chieu réclame la protection det lois fran-
çaises pour les pauvres diables de « Nhos ib,
qui travaillent dans les conditions d* hygiène
les plus défectueuses, pour ces gosses de dix
à treize ans des deux sexes qui gagnent
un à un franc cinquante par jour.
Malgré Vactivité et le zèle de mon 'sympa-
thique ami Maurice Hersant, avocat au Con-
seil d'Etat, la loi du 9 avril 1898 sur les al-
cidents du travail n'a pu être promulguée en
Indochine, « en raison, dit-il, de Vhostilité
des chambres de commerce et l!tI.;culttl'r 1.
Représentation indigène dans les .assem-
blées locales, organisation de la défense de
V Indochine, voilà £ autres points dont V im-
portance n'est pas médiocre et qui vont sol-
liciter avec les précédents toute la sollicitude
déjà en éveil et Alexandre Varemte.
htmrctl RmM
Les Haaascrifs el la libliolbèqlt
de Claadins laitre
00
Les Annales Coloniales ont annoncé, il y a
quelques semaines, la mort de Claudius Maître,
qui fut le plus cultivé et le mieux averti de nos
grands savants extrême-orientalistes. Il faisait
partie d'une brillante génération d'écrivains qui
avaient usé leurs fonds de culotte sur les bancs
du Lycée Henry IV, les André Bellessort, les
Firmin Roz, les Mario Roustan, les Paul La-
pie, les Maurice Zimmermann, les André
Chaumeix, les Julien Luchaire, j en oublie au
courant de la plume.
Claudius Maître, au sortir de l'Ecole Nor-
male. fut un des premiers titulaires de ces bour-
ses de voyage autour du monde que distribuait
Ernest Lavisse au nom de l'Université de Paris
et qui ont formé tant de jeunes cerveaux tout
frais émoulus de Normale ou de l'Université
de Paris.
Au retour, Maître ne devait pas rester long-
temps en France. Directeur et fondateur, au
début de ce siècle, de l'Ecole Française
d'Extrême-Orient, il a consacré tout son temps
à cette œuvre jusqu'en 1914. Rentré en France,
il ne devait plus repartir pour l' Extrême-Orient
et consacrait à ses travaux scientifiques la meil-
leure partie de son activité. Conservateur adjoint
du Musée Guimet, aussi laborieux que mo-
deste. il acquérait chaque jour davantage l' es-
time de ses collègues par la probité de son éru-
dition. -
Enlevé à l'affection des siens et de ses amis
par une maladie qui ne pardonne pas. Maître
a laissé un véritable trésor de manuscrits qui lui
survivront et une bibliothèque uniquement con-
sacrée à l'Extrême-Orient que les connaisseurs
estiment à plusieurs dizaines de mille francs.
Nous souhaitons que sa famille, si elle en a
les moyens, fasse don de toutes ces richesses à
un établissement scientifique où tous les savant.
pourront en faire leur profit.
A défaut, et ce serait honorer, comme il l'eût
aimé, Claudius Maître et sa mémoire, souhai-
tons qu' un généreux Mécène acquière tous ces
trésors et en fasse, à son tour, don à la science
française.
M. R.
.t.
L'empereur 1 Annam à l'agonie
00
D'après un câblranune expédié hier d'Ha-
noT. l'Empereur d' Annam serait à toute extré-
mité.
Le prince Vinthuy a été rappelé d'urgence.
Un conseil de régence a été nommé. La canon-
nière Malicieuse est sous pression pour emme-
ner en Annam M. Monguillot, Résident Supé-
rieur du Tonkin, Gouverneur Général par inté-
rim de l'Indochine.
Déjà, on avait annoncé au mois d'août der-
nier la mort de rEinpereur Kaï-Dinh. Si l'évé-
nement se produit. beaucoup envisagent dans
les milieux annamites la possibilité de suppri-
mer la monarchie annamite. Rien ne serait fait,
d' ailleurs, sans que la population annamite soit
consultée sur ce changement de régime.
-$a,
M. STEEG AU MAROC
Chez le Sultan
M. Sleeg a rendu visite au sulfan dans
son palais de Rabat. Le sultan et le rési-
dent gagnèrent le grand salon, où I thé
fut servi. Une longue conversation cul lieu
ensuite entre Moulay Youssef et M. Steeg.
1060.
lu - Conseil du Couvenumt du - Maroc
u u
Au cours de la séance du 5 octobre 1925,
parmi" les différentes questions qui ont été
étudiées et résolues, nous avons noté les sui-
vantes :
Ont été élus membres de la Commission du
budget :
Représentants du Collège commercial :
MM. Barraux, Chapon, Coussedière, Dubois-
Carrière, Evesque, Folin,
Membres suppléants : MM. Allouche, Da-
vid, Paillas.
Collège agricole : MM. Berlioz, Guille-
mot, Lebert, Obert, Pagnon, Pascalet.
Membres suppléants : MM. Cotte, Made-
leine, Séguinaud.
(Cette Commission s'est réunie le 3 no-
vembre. )
Des mesures ont été prises pour empêcher
la sortie en fraude par l'Algérie des travail-
leurs marocains ; et afin de réserver à l'in-
dustrie et à l'agriculture marocaines la to-
talité des disponibilités du pays en main-
d'œuvre, il a été décidé de suspendre provi-
soirement la sortie des travailleurs marocains
à destination de la France.
Pour compenser la perte subie par suite
de la suppression de la taxe de sortie des
moutons (5 fr. par tête), la taxe sanitaire per-
çue à la sortie de la zone française sera rele-
vée de o fr. 50 à t fr. par voie de terre ou
de mer des ovins et des porcins.
Le Conseil a demandé que pour le trans-
port des phosphates et superphosphates, il
soit fait un prix ferme de Casablanca-usine
à Kénitra et que les frais du magasinage
occasionnés par l'embouteillage des ports ou
des gares soient réduits le plus possible.
Le Conseil a été tenu au courant des ré-
sultats des démarches à Paris du directeur
général des Finances au sujet de la mire au
point, de la réorganisation du crédit agri-
cole à moyen terme et des modifications à
apporter à la réglementation actuelle du créa
l'dit agricolt à long -
1
Trois opinions
sur le ministère Painlevé
M. Ernest Outrey reste à droite
Voici ce qu'a déclaré mardi le député de
la Cochinchine, membre de la gauche répu-
blicaine démocratique :
« 11 se moque de nous, M. Painlevé. Et
cela depuis longtemps. Je me suis abstenu. »
M. Léo Bouyssou est content
M. Léo Bouvssou, député des Landes, vice-
président de la Chambre, vice-président du
parti radical, déclare :
Il J'ai voté (t pour ». Et le parti radical a
voté « pour » comme un seul homme. Ah! il
a une majorité vraiment républicaine, M.
Painlevé. »
M. Léo Bouyssou compte pour rien, et il
a raison, M. Yves Le Trocquer qui a trahi
ses amis et son parti en votant avec une
demi-douzaine de députés de la droite pour
le Cabinet Painlevé. Au reste, l'ancien mi-
nistre des Travaux public a reçu à la suite
de cette attitude une lettre de son chef, M.
Millerand, cinglante comme une gifle.
M. Pressemane, député S. F. 1. O., attend
M. Pressemane, député de la Haute-Vienne,
un des membres les plus en vue du parti
S. F. I. O., qui représente avec Paul Faure,
Compère-Morel, Lebas, la tendance gues-
diste, tandis que Léon Blum, Renaudel, Paul-
Boncour, Vincent Auriol, Moutet, Evrard,
sont jauressistes, n'est pas systématiquement
hostile à M. Painlevé, il dit :
« Le parti socialiste a dit à M. Painlevé :
(e Nous nous réservons; nous attendons vos
actes. » Dans ce cas, il n'est pas douteux que
le premier geste fait sera conforme à notre
Cartel du 11 mai et ramènera les voix socia-
listes pour un crédit plus long, plus solide
que la simili-confiance qu'auraient accordée
de coupables complaisances. »
Le maréchal Pétain à Alger
--0-0--
Le marte liai l'ètabi, venant en dernier lieu
d'Vudjdal est arrivé hier matin à Alger,
en compagnie du gênerai Georges, son chef
d."état-major, .et d'autres ofliciers attachés à
son cabinet. Sur le quai de la gare, se trou-
vaient tous les généraux, tous les officiers su-
périeurs de la garnison, l'amiral hndri, com-
mandant la marine, et le représentant du Gou-
verneur Général.
Le maréchal a passé rapidement en revue
la compagnie de Sénégalais et de zouaves qui
rendait les honneurs. Puis, sans escorte, il
s'est rendu à son hôtel.
APrès s'être longuement entretenu avec M.
Maurice Violletee, Gouverneur Général de
VAlgérie, il s'est embarqué aujourd'hui, à
midi, à destination de Marseille. (Par dépê-
che.)
Avant de quitter Taza, le maréchal Pétain
avait déclaré à l'un de nos confrères que,
pour en finir avec Abd-el-Krim avant la mau-
vaise saison, il eût fallu commencer le mou-
vement dès juillet. 11 a ajouté, quant à la
situation actuelle :
cc La moindre pluie mettrait nos effectifs en
difficulté. Il faut, avant toute chose, assurer
le ravitaillement de l'armée.
« Nous avons renoncé à l'ancienne concep-
tion ; elle ne répond plus à la situation, il
faut que nos postes, ou plus exactement les
détachements occupant nos positions fortifiées,
aient des relations tactiques entre eux ; il faut
que ces détachements, forts de un, deux ou
trois bataillons, puissent opérer des mouve-
ments.
« Le colonel Loizeau fera le plus fréquem-
ment possible des sorties avec un bataillon,
ou même avec deux compagnies. Il harcèlera
l'ennemi et, de cette façon, les Rifains, tenus
en éveil, hésiteront à encercler nos postes.
Les positions, d'autre part, seront pourvues
de canons à longue portée.
« Le commandement fera tout ce qui est en
son pouvoir pour que nos soldats aient le
maximum de confort. Il faut faire beaucoup
pour nos soldats. Vous les avez vus, vous sa-
vez quelle reconnaissance ils méritent! »
-
Le cenienalra flucaroinal LaVigerie
- 00-
\.c- cardinal Cltarost a quitté Rennes mar-
di, se rendant à Alger et à Carthag pour y
pvésùler, en qualité de légat, les fêtes du
centenaire du cardinal Lavigerie.
A l'inauguration de la statue du grand
prélat, sur le terre-plein da Notre-SDame
(11.1ifrique, l'archevêque Leifiiaud, d'Alger ;
M. Laquière, maire conseiller général, et le
gouverneur général Viollettc, au nom du
gouvernement, prononceront également des
discours.
(Par dépêche.)
̃ ̃ 111.
Le caoïitcfeoiic et l'ivoire à Anvers
–0-0–
A la dernière vente publique de caoutchouc
à Anvers, la Société « Entreprises Africai-
nes » a vendu les 25.000 kilos qu'elle offrait
à 30 francs le kilo en moyenne.
D'autre part, elle offrait également avec
la 11 Société des Sultanats n 7.000 kilos
d'ivoire qui ont été adjugés à ito francs bel-
ges le kilo, soit une hausse de 20
el@'
L'Allemagne ne désespère pas
a-
Parlant ipar T.S.F. fin traité de Locarno,
M. Strosomann, ministre; des Affaires
étrangères du Hcfeh, a déclaré, en ce qui
concerne Iffl nouveaux espoirs coloniaux
de l'Allemagne :
Il Kn enlrnnl dans la Société des Nations,
nous aurons un droit moral fi obtenir des
mandais coloniaux. Ce fait également nous
a rlr" confirmé à T.ornrno, n
Nous publions en 38 page :
I.e développement agricole de FAtantm (Mada-
gascar).
La vulgarisation de la charme chez les cultiva-
teurs Indigènes à Madagascar.
J ,0 manioc à Madagascar.
En Syrie.
La majorité
du cabinet Painlevé
-o--
Mardi, à 9 h. 30 du soir, le Ministère Pain.
levé, constitué dans des conditions particulières
à la suite de la démission totale du précédent
Cabinet Painlevé, s' est présenté devant la
Chambre.
Il a recueilli 222 voix contre 188 voix, 162
s'étant abstenues, et 4 membres étant absents
par congé.
D'aucuns voient un indice de mort précoce
pour le nouveau Cabinet dans une majorité aussi
exiguë. Rappelons que les ministères à majo-
rité rétrécie à leur naissance ont été souvent
ceux qui ont duré le plus longtemps. Faut-il
citer, sans remonter au déluge, le Ministère
Méline (26 mois), le Ministère Waldeck-Rous-
seau et le Ministère Combes?.
« Mais, me direz-vous, ils avaient obtenu la
majorité absolue, tandis que Paul-Prudent
Painlevé ne l'a pas eue. » Un exemple plus
récent prouve que ce n' est pas nécessaire. M.
Millerand avec son Ministère du 20 janvier fut
autrement secoué le jour où il se présenta pour
la première fois devant le Parlement. Bien
plus, lorsque M. Louis Barthou se présenta le
21 mars 1913 devant la Chambre avec MM.
Charles Dumont. Klotz. Ratier, Jean Morel,
Clémentel. aujourd'hui sénateur, Paul Morel et
Léon Bcrard, toujours députés, comme collabo-
rateurs, il essuya un raz de marée plus rude
encore que celui de mardi. 11 obtint à peu près
le même nombre de voix que M. Painlevé hier,
l' extrême-gauche votant contre, soit plus de
cent cinquante voix. le centre droit et la droite
s'abstinrent, soit près de deux cents voix. Cela
ne l' empêcha pas de durer près de dix mois,
de faire complètement barre à droite, de faire
adopter la loi de trois ans pour finir par céder
la barre, sous les coups de M. Joseph Caillaux.
à M. Gaston Doumergue, le 9 décembre de
la même année.
La seule question qui se pose pour M. Pain.
levé aujourd'hui est celle-ci : fera-t-il ou pour-
ra-t-il faire un nouveau Ministère Barthou >
Fera-t-il ou voudra-t-il faire un nouveau Minis-
tère Waldeck-Rousseau >
Ou bien, se trouvant mal engagé par son
Ministère du 17 avril dernier, passera-t-il la
main à un pilote auréolé d'une gloire récente
et intacte, dont le nom est sur toutes les bou-
ch es ? A lions-nous voir demain M. Aristide
Briand faire son ministère de la législature ?
V Angély
Voici, à titre documentaire, comment se sont
réparties les voix :
Ont voté pour 222 :
135 sur 139 radicaux-socialistes i
38 républicains socialistes et socialiste. fran-
çais sur 42 ;
32 membres de la gauche radicale sur 41 ;
4 républicains de gauche sur 37 ;
9 membres de gauche républicaine démocrati-
que sur 44 ;
3 députés n'appartenant à aucun groupe ;
1 socialiste (S.F.I.O.).
Les 188 députés qui ont voté contre se dé-
composent ainsi :
103 membres de l'Union Républicaine démo-
cratique sur 104 ;
20 députés n' appartenanb à aucun groupe sur
28 ;
8 républicains de gauche sur 37 :
17 membres de la gauche républicaine démo-
cratique sur 44 :
14 républicains démocrates sur 14 ;
26 communistes sur 26.
Les 162 abstentionnistes se répartissent ainsi :
98 socialistes (S.F.I.O.) sur 101 ;
4 membres du groupe républicain socialiste sur
42:
9 membres de la gauche radicale sur 41 ;
25 républicains de gauche sur 37 ;
17 membres de la gauche républicaine démo-
cratique sur 44 ;
1 membre de l'Union républicaine démocrati-
que;
3 députés n'appartenant à aucun groupe ;
4 membres du groupe radical et radical-socia-
liste dont, selon l'usage, M. Herriot qui pré-
sidait ;
l député, M. Maurice de Rothschild, dont
l'élection est soumise à l'enquête.
Enfin, 4 députés étaient absents par congé :
MM. Bringer, Joseph Barthélemy, André
Payer et Varenne.
Le Cabinet de M. leon Perrier
A l'heure où nous mettons sous presse, rien
n. est encore arrêté au sujet de la constitution
du Cabinet de M. Léon Perrier.
Il est. toutefois, infiniment probable que M.
Gaston Joseph, Gouverneur des Colonies, con-
servera la direction du Cabinet qu'il avait déjà
auprès de M. André Hessc. Nous croyons
savoir également que M. Adrien Juvanon,
administrateur en chef des Colonies, sera nom-
mé chef advint du Cabinet, et que M. Charles
Scheffler. préfet, qui était chef de Cabinet de
M. Durafour, sera chqé de mission au Cabi-
net.
Pour M. André Hesse
-.0-0--
Nous croyons saOoir qu'une démarche a c/c
faite par l'imanimité des représentants des Co-
lonies au Parlement atlprè. de M. Paul Pain-
levé au début de la semaine dernière, pour lui
demand er le maintien de M. André Hesse à la
têle des services Je la rue. Oudinot,
0 0
Les Annales Coloniales
1 JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Le* AfUIOfICa ctRéclomea aonl repn!I aux Banaux dujowmlddam imagum dePoMdtë
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lranller 120 t 65 > 35 »
On a abOMM niw toa8 Im B. poste et chez 1m principaux Ubrairw
LE PORT DE SAIGON
Je ne recommencerai pas, à propos de
Saigon, le procédé classique de certaines édi-
tions scolaires : Rome, capitale de l'Italie,
sur le Tibre; Saigon, siège du Gouverne-
ment général de l'Indo-Chine, située entre
io°47' de latitude Nord et io6°42' de lon-
gitude Est. Je renvoie aux dictionnaires les
amateurs de science à bon marché. Le problè-
me que je veux traiter à cette place est pré-
cis. Et tout le reste est littérature, ou géogra-
phie à l'usage des candidats aux examens du
secondaire et du primaire.
Donc. pour aller droit à l'indispensable,
le port de Saigon, sur la rivière du même
nom, est à une distance de 85 kilomètres
environ de la mer. Il fait suite immédiate-
ment, en aval, au port de guerre. Il est
exploité sur une longueur de 6 kilomètres et
une largeur moyenne de 250 mètres. Cela
représente une surface mouillée de 150- hec-
tares ; les grands paquebots, les navires
ayant 8 à 9 mètres de tirant peuvent accoster,
grâce aux fonds naturels ou dragués des
voies d'accès à la mer qui constituent la ri-
vière de Saïgon et le fleuve Donnaï (le mar-
nage des marées atteint une amplitude de
trois mètres en moyenne).
Le complément naturel du port de Saïgon
est le port fluvial de Cholon (Cholon, gros
faubourg à 7 kilomètres au sud-ouest, relié
à Saïgon par des tramways et des vapeurs.,
encore une fois, qu'on se reporte aux dic-
tionnaires). Le port de Cholon s'étend du
carrefour d'Auphu-Tay jusqu'à Choquan
sur l'Arroyo chinois et se prolonge, en aval
sur le territoire de Saigon, par l'Arroyo chi-
nois et le canal de dérivation, voies complé-
tées par le canal de doublement et ses voies
transversales.
L'ensemble du port de Saïgon-Cholon est
le grand centre d'attraction pour le com-
merce de la Cochinchine, du Cambodge, du
Bas-Laos, du Sud-Annam. Il suffit de jeter
les yeux sur une carte pour comprendre pour-
quoi. Par le Donnai, dont la rivière de Saï-
gon est un affluent de gauche, le port a le
privilège d'être l'unique point de la Cochin-
chine qui soit accessible aux grands cargos
déplaçant plus de 20.000 tonnes, la pro-
fondeur moyenne étant, aux mers les plus
basses, de 10 à 12 mètres environ. D'autre
part, le réseau des voies fluviales de Cholon
(Arrovo chinois, canal des - Poteries, canal
de dérivation, canal de doublement) est tel
que l'activité commerciale s'y accrott d'une
manière continue. Cela est vrai surtout de-
puis la création d'importantes usines à dé-
cortiquer le. riz. La circulation de la batelle-
rie y est fort intense, et elle tend à se déve-
lopper davantage encore, grâce au dévelop-
pement régulier du trafic. Ajoutons que l'on
compte beaucoup sur les améliorations qui
doivent être apportées à ce réseau naviga-
ble : le canal de dérivation et le canal de
doublement, avec ces trois voies transver-
sales, offrent une largeur minima de 38 mè-
tres et une profondeur théorique de trois
mètres, et cela permet la circulation sur deux
voies; mais il reste encore à draguer notam-
ment une grande partie de l'Arroyo chinois
et le canal des Poteries, si l'on veut tirer
de cette situation unique le maximum des
avantages que l'on est en droit d'en espérer.
Grenier de la Colonie, a-t-on écrit, pour le
port de Saïgon; image fort juste ; c'est là
qu'affluent tous les produits qui peuvent
être exportés de cette partie du monde : riz,
poisson salé, épices, coton, bourre de soie,
poivre noir, gomme, peaux, cornes, fèves,
noix de bétel, graisse de porc, riz surtout
et produits dérivés, et maïs dont l'exporta-
tion va sans cesse en augmentant. A l'im-
portation, on note les étoffes de coton et de
soie, tissus de laine, métaux, machines, pro-
duits chimiques, drogues, laque, articles de
Chine, articles de bois et de bambou, pétro-
le, etc., etc. En 1893, on comptait à l'en-
trée 575 navires, représentant 701.083 tonnes.
Nous avons dépassé aujourd'hui 8 millions
de tonnes, tant à l'importation qu'à l'expor-
tation. Nous avons signalé la place prépondé-
rante que tiennent le riz et produits dérivés,
et le maïs ; la moyenne actuelle de ces pro-
duits est de 1.200.000 tonnes, par an, à
l'exportation, et on prévoit pour 1925, le
même tonnage qu'en 1921, soit 1.500.000
tonnes approximativement.
Or, à l'heure présente, le transport de ces
quantités considérables entre les usines où
1 on décortique et les navires où on les em-
barque, se fait au moyen de jonques appar-
tenant à des propriétaires chinois. Ce n'est
pas le dernier mot du progrès moderne, évi-
demment. De là des difficultés de toutes
sortes : les usagers qui ne sont pas tous
aussi retardataires que certains esprits veu-
lent le faire croire manquent de confiance
dans un service de batellerie aussi rudimen-
taire, (si l'on peut appeler cela un « ser-
vice ») ; ils n'ont aucune des garanties es-
sentielles, ni au point de vue de la sécurité,
ni au point de vue de la régularité, ni au
point de vue de la stabilité. Sans doute, les
initiatives privées n'ont pas fait complète-
ment défaut; nous le verrons plus bas. Mais
les propriétaires des jonques chinoises étaient
résolus à se défendre, et à pousser la concur-
rence jusqu'à ses dernières limites, au delà
desquelles les compagnies riva les n'auraient
qu'à plier bagage, incapables de soutenir une
lutte de tarifs aussi implacable. D'autre
paît, an redoutait un péril qu'on noua assure
ta 'etre pas imaginaire. Il pouvait y avoir m-
ffpto «tn les tzansportout de ris * lei
usiniers dont quelques-uns sont en même
temps propriétaires de jonques ; association
toute puissante qui ferait la pluie et le beau
temps, qui aurait à sa discrétion et les prix
de la marchandise et les prix de transport,
bref, qui, sans contrôle et sans gêne, devien-
drait la maîtresse incontestée des marchés
des riz de la Cochinchine et même de l1 Indo-
Chine, par la constitution d'un cartel au-
Chine, l'intérêt général ne paraîtrait pas le
quel
premier et le dernier mot de la formule a
appliquer.
De là, l'idée d'un service public de trans-
port entre Cholon et Saïgon, entre l'usine
et le cargo, entre la rivière et le port fluvial.
Ce service fonctionnerait sous la direction ou,
en tout cas, sous la surveillance de la puis-
sance publique, en l'espèce le Conseil d'ad-
ministration du port de commerce chargé de
représenter les intérêts du port de Saïgon
et celui de ses usagers. Exploitation en régie
directe? En régie indirecte ou intéressée?
Il est hors de propos d'entreprendre ici une
discussion théorique sur les avantages et les
inconvénients de chacun de ces systèmes. Di-
sons que c'est le second qui, pour des rai-
sons à la fois générales et particulières en
cette circonstance, a eu l'assentiment de ceux
qui sont chargés de la prospérité du port de
Saïgon ; dès 1921, des pourparlers étaient
engagés entre la Compagnie générale des
colonies en vue d'établir une convention rela-
tive à l'exploitation d'un service public de
transports entre Saïgon et Cholon, suivant
la méthode de la régie intéressée.
D'autre part, le port de Saigon, nous
l'avons dit, croît en importance avec une
telle intensité que l'outillage public est fort
en retard sur son développement ; les diffé-
rents conseils d'administration qui se sont
succédés n'ont pu, malgré leurs efforts, met-
tre cet outillage à la hauteur des besoins du
commerce. Il a donc semblé qu'on devait
joindre à l'exploitation du service des trans-
ports celui de l'outillage. Quels sont les
hesoins à satisfaire? Quels sont les moyens
proposés? C'est ce que j'examinerai dans
un prochain article.
Mario Rouatan,
Sénateur de L'ilétauti, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
rsiticole.
Lire en seconde page :
Le ministère Painlevé devant la Chambre.
Le régime douanier aux Colonies.
M. Léon Perrier il l'Ecole Coloniale.
La guerre du Maroc.
Paul Simoni
Président du Comité du Commerce
et de l'industrie de l'lndocbine
---&0--
Tout rond, l'oeil vif, de taille moyenne,
Paul Simoni, qui vient d'être élu président du
Comité du Commerce et de l'industrie de
l'Indochine, n est pas un inconnu pour les lec-
teurs des Annales Coloniales. Ils se rappellent,
si l'intéressé les a oubliées, les ardentes cam-
pagnes menées par nous pour lui, en un temps
où M. Albert Sarraut, Gouverneur Général de
l'Indochine, voulait briser la carrière de ce
distingué administrateur des services civils de
l'Indochine devenu Résident Supérieur. Nous
l'avons sauvé, à l'époque, des griffes de celui
qui est aujourd'hui son meilleur ami. C est la
vie.
- - - -
Après avoir quitté 1 acfrninistration prématu-
rément, en dernier lieu Résident Supérieur en
Indochine, puis Gouverneur dans rOubanghi-
Chari (non installé) et Gouverneur de la Cote
française des Somalis, l'ancien chef de Cabi-
net de MM. Paul Beau et Klobuloowski à
Hanoï s'est lancé dans les affaires. 11 a notam-
ment fondé en Indochine une importante So-
ciété de laques dont il est l'âme. Tous les
ans, il se rend en Extrême-Orient et reste en
contact constant avec le haut commerce indo-
chinois. Membre du Comité du Commerce et
de l'Industrie de l'Indochine, il n'a pas tardé
à en devenir le vice-président, et c'est justice
de voir l'honneur nouveau qui lui échoit. Il
est depuis plusieurs années officier de la Lé-
gion d'honneur.
Sage, prudent, de bon conseil, Paul Simoni
rendra d'utiles services au Comité de l'Indo-
chine.
Nous le félicitons sincèrement de ce choix.
M.R.
AU SIAM
Le Gouvernement siamois a donné son agré
ment A la nomination de M. Wllden, qui fut
longtemps consul A Shanghai, comme ministre
de France à Hangkok. Il remplace M. Fernand
Pila, (ils de M. Ulysse Pila, de la Chambre de
Commerce de Lyon, qui organisa il la fin du
siècle dernier, la fameuse mission lyonnaise en
Chine et en Extrême-Orient.
-,Ob
Deux missionnaires enlevés
––o-o–
neu.?: prêtres américains ont élé enlevés par
des bandits chinois à l'lie Saint-Jean, située à
ent)iron 20 kilomètres au sud-ouest de Hong-
Kong.
Le consul américain à ttong-Kong a fmm.
diatement adressé une plainte à Pékin et en
s'attend A ce qu'un destroyer américain et un
autre bâtiment de guerre chinois soient envoyés
A Vile pour obtenir la mise en liberté des detue
missionnaires .,.
(. IPW dUMM)
les renldicaliols 1I01IRes l ,)
I
Sic vos non vobis.
L'énigme de Virgile sera tou-
jours vraie et nous en voyons la
preuve dans les feuillets publies ré-
cemment à Toulouse par le très distingué
chef dit parti constitutionnaliste indochtnois
En quelque seize pages M. Bui Quang-Chicu
expose les revendications des habitants de la
FraI/et d'Asie et dans ce cahier bourré de
faits, de réclamations et des grandes lignes
d'un programme somme toute ligitime, il
semble ignorer totalement les Annales Colo-
niales et leur ardente campagne pour l'émall-
cipation progressive indochinoise et l'œuvre
de collaboration franco-annamite.
Ceci dit, rappelons une fois de plus les
points principaux sur lesquels le peuple an-
namite et son inter prète autorisé M. Bui
Quang-Chieu, dont la culture amtan/ite et
française est remarquable, réclament des mo-
difications essentielles à son statut.
D'abord, un peu de géographie. 20 mil-
lions d'habitants vivent sur les 710.000 kilo-
mètres carés de l'Union Indochinoise. Cela
fait une densité de 28 habitants au kilomètre
carré, et quand on sait que le Laos est très
faiblement peuplé, c'est du 100, 200 et quel-
quefois 300 habitants au kilomètre carré
pour les régions les plus riches de la l'ocltin.
chine et du Tonki".
-- -- -
Ces 20 militons d habitants sont à peu
près homogènes puisque les statistiques offi-
cielles donnent près de 18 millions d'Anna-
mites, le reste étant partagé entre Cambpd-
giens, Laotiens et Cltinois.
On voit donc l'importance du peuple an-
namite? A Paris, nous connaissions Sissovath
et ses danseuses, mais la plupart d'entre nous
ignoraient que le peuple cambodgien disparait
de plus en plus et que les Annamites coloni-
sent le Cambodge comme la Cochinchine et
le Tonkin.
Que sont les Annamites aujourd'hui? Rien.
Que veulent-ils être demainî Quelque
chose.
Que peuvent-ils être demain si nous ne
comprenons pas, après cinquante ans d'occu-
pation, notre rôlet Tout.
Au point de vue politique, ils demandent :
t" La liberté de penser et d'écrire dam
leur lanrtlt:
2° La liberté d'association et de réunion;
3" La liberté de voyage, pour faire leurs
études en France. Mais celle-là, les Annales
Coloniales Vont indiqué dans un communi-
qué que nous avons publié la semaine der-
lIière, leur est désormais accordée.
Au point de vue enseignement, ce Peuple
si féru de la culture classique, ce peuple qui
a le culte des lettres au même dré que le'
culte des ancUrrs, n'a vraiment pas été gtÎn
par nous. L'Université d'Ilanoï est une ca-
ricature d'université, ne délivrant aucun di-
plôme valable en France, le baccalauréat
local n'est pas reconnu par les universités
françaises.
Quant à Venseignement primaire, voilà des
chiffres :
En Cochinchine, il y avait en 1904 : 6.709
élèves et 64 maîtres français pourvus du bac-
calauréat ou du brevet supérieur. Etaient
adjoints à ces maîtres 121 instituteurs locaux
et 27 instituteurs provinciaux.
En 1924, soit 20 ans après, nous trou-
vons :
162.603 élèves garçons, 10.106 élèves filles,
soit un total de 72.809 élèves, auxquels l'Ad-
ministration donnait seulement 125 institu-
teurs français et 371 maîtres indigènes.
D'autre part, la population annamite, en
âge de scolarité, pour la seule Cochinchine,
peut être évaluée à 600.000 unités. Les 9/100
de nos enfants ne peuvent donc fréquenter
l'école faute de placet
Et c'est la Cochinchine la colonie privilé-
giée. Jugez de VAnnanr et du TOllkitl. D'ail-
leurs M. Martial Merlin établissait dans son
dernier discours au Conseil supérieur de l'In-
dochine que malgré les bonnes paroles de M.
Albert Sarraut, rien n'avait été fait pendant
ses dix ans de gouvernement général, puis-
que sur deux millions d'enfants en bas âge,
les écoles publiques d'Indochine ne disposent
de place que pour 200.000.
Au point de vue administratif, les indig-
nes, à égalité d'instruction et de fonctions,
j sont payés cinq à huit fois moins que les
fonctionnaires français. Les huit dixièmes du
budget indochinois sont consacres à Ventre-
tien -du personnel. 1
Au point de vue politique, les Annamites
réclament un statut. A tort ou à raison, ils
estiment que la plupart cVentre eux valent
mieux que les noirs qui élisent des députés,
ou les coolies indiens qui, citoyens français,
eux, votent à Saigon et à Cholon.
Au point de vue social, M. Bui Qllang-
Chieu réclame la protection det lois fran-
çaises pour les pauvres diables de « Nhos ib,
qui travaillent dans les conditions d* hygiène
les plus défectueuses, pour ces gosses de dix
à treize ans des deux sexes qui gagnent
un à un franc cinquante par jour.
Malgré Vactivité et le zèle de mon 'sympa-
thique ami Maurice Hersant, avocat au Con-
seil d'Etat, la loi du 9 avril 1898 sur les al-
cidents du travail n'a pu être promulguée en
Indochine, « en raison, dit-il, de Vhostilité
des chambres de commerce et l!tI.;culttl'r 1.
Représentation indigène dans les .assem-
blées locales, organisation de la défense de
V Indochine, voilà £ autres points dont V im-
portance n'est pas médiocre et qui vont sol-
liciter avec les précédents toute la sollicitude
déjà en éveil et Alexandre Varemte.
htmrctl RmM
Les Haaascrifs el la libliolbèqlt
de Claadins laitre
00
Les Annales Coloniales ont annoncé, il y a
quelques semaines, la mort de Claudius Maître,
qui fut le plus cultivé et le mieux averti de nos
grands savants extrême-orientalistes. Il faisait
partie d'une brillante génération d'écrivains qui
avaient usé leurs fonds de culotte sur les bancs
du Lycée Henry IV, les André Bellessort, les
Firmin Roz, les Mario Roustan, les Paul La-
pie, les Maurice Zimmermann, les André
Chaumeix, les Julien Luchaire, j en oublie au
courant de la plume.
Claudius Maître, au sortir de l'Ecole Nor-
male. fut un des premiers titulaires de ces bour-
ses de voyage autour du monde que distribuait
Ernest Lavisse au nom de l'Université de Paris
et qui ont formé tant de jeunes cerveaux tout
frais émoulus de Normale ou de l'Université
de Paris.
Au retour, Maître ne devait pas rester long-
temps en France. Directeur et fondateur, au
début de ce siècle, de l'Ecole Française
d'Extrême-Orient, il a consacré tout son temps
à cette œuvre jusqu'en 1914. Rentré en France,
il ne devait plus repartir pour l' Extrême-Orient
et consacrait à ses travaux scientifiques la meil-
leure partie de son activité. Conservateur adjoint
du Musée Guimet, aussi laborieux que mo-
deste. il acquérait chaque jour davantage l' es-
time de ses collègues par la probité de son éru-
dition. -
Enlevé à l'affection des siens et de ses amis
par une maladie qui ne pardonne pas. Maître
a laissé un véritable trésor de manuscrits qui lui
survivront et une bibliothèque uniquement con-
sacrée à l'Extrême-Orient que les connaisseurs
estiment à plusieurs dizaines de mille francs.
Nous souhaitons que sa famille, si elle en a
les moyens, fasse don de toutes ces richesses à
un établissement scientifique où tous les savant.
pourront en faire leur profit.
A défaut, et ce serait honorer, comme il l'eût
aimé, Claudius Maître et sa mémoire, souhai-
tons qu' un généreux Mécène acquière tous ces
trésors et en fasse, à son tour, don à la science
française.
M. R.
.t.
L'empereur 1 Annam à l'agonie
00
D'après un câblranune expédié hier d'Ha-
noT. l'Empereur d' Annam serait à toute extré-
mité.
Le prince Vinthuy a été rappelé d'urgence.
Un conseil de régence a été nommé. La canon-
nière Malicieuse est sous pression pour emme-
ner en Annam M. Monguillot, Résident Supé-
rieur du Tonkin, Gouverneur Général par inté-
rim de l'Indochine.
Déjà, on avait annoncé au mois d'août der-
nier la mort de rEinpereur Kaï-Dinh. Si l'évé-
nement se produit. beaucoup envisagent dans
les milieux annamites la possibilité de suppri-
mer la monarchie annamite. Rien ne serait fait,
d' ailleurs, sans que la population annamite soit
consultée sur ce changement de régime.
-$a,
M. STEEG AU MAROC
Chez le Sultan
M. Sleeg a rendu visite au sulfan dans
son palais de Rabat. Le sultan et le rési-
dent gagnèrent le grand salon, où I thé
fut servi. Une longue conversation cul lieu
ensuite entre Moulay Youssef et M. Steeg.
1060.
lu - Conseil du Couvenumt du - Maroc
u u
Au cours de la séance du 5 octobre 1925,
parmi" les différentes questions qui ont été
étudiées et résolues, nous avons noté les sui-
vantes :
Ont été élus membres de la Commission du
budget :
Représentants du Collège commercial :
MM. Barraux, Chapon, Coussedière, Dubois-
Carrière, Evesque, Folin,
Membres suppléants : MM. Allouche, Da-
vid, Paillas.
Collège agricole : MM. Berlioz, Guille-
mot, Lebert, Obert, Pagnon, Pascalet.
Membres suppléants : MM. Cotte, Made-
leine, Séguinaud.
(Cette Commission s'est réunie le 3 no-
vembre. )
Des mesures ont été prises pour empêcher
la sortie en fraude par l'Algérie des travail-
leurs marocains ; et afin de réserver à l'in-
dustrie et à l'agriculture marocaines la to-
talité des disponibilités du pays en main-
d'œuvre, il a été décidé de suspendre provi-
soirement la sortie des travailleurs marocains
à destination de la France.
Pour compenser la perte subie par suite
de la suppression de la taxe de sortie des
moutons (5 fr. par tête), la taxe sanitaire per-
çue à la sortie de la zone française sera rele-
vée de o fr. 50 à t fr. par voie de terre ou
de mer des ovins et des porcins.
Le Conseil a demandé que pour le trans-
port des phosphates et superphosphates, il
soit fait un prix ferme de Casablanca-usine
à Kénitra et que les frais du magasinage
occasionnés par l'embouteillage des ports ou
des gares soient réduits le plus possible.
Le Conseil a été tenu au courant des ré-
sultats des démarches à Paris du directeur
général des Finances au sujet de la mire au
point, de la réorganisation du crédit agri-
cole à moyen terme et des modifications à
apporter à la réglementation actuelle du créa
l'dit agricolt à long -
1
Trois opinions
sur le ministère Painlevé
M. Ernest Outrey reste à droite
Voici ce qu'a déclaré mardi le député de
la Cochinchine, membre de la gauche répu-
blicaine démocratique :
« 11 se moque de nous, M. Painlevé. Et
cela depuis longtemps. Je me suis abstenu. »
M. Léo Bouyssou est content
M. Léo Bouvssou, député des Landes, vice-
président de la Chambre, vice-président du
parti radical, déclare :
Il J'ai voté (t pour ». Et le parti radical a
voté « pour » comme un seul homme. Ah! il
a une majorité vraiment républicaine, M.
Painlevé. »
M. Léo Bouyssou compte pour rien, et il
a raison, M. Yves Le Trocquer qui a trahi
ses amis et son parti en votant avec une
demi-douzaine de députés de la droite pour
le Cabinet Painlevé. Au reste, l'ancien mi-
nistre des Travaux public a reçu à la suite
de cette attitude une lettre de son chef, M.
Millerand, cinglante comme une gifle.
M. Pressemane, député S. F. 1. O., attend
M. Pressemane, député de la Haute-Vienne,
un des membres les plus en vue du parti
S. F. I. O., qui représente avec Paul Faure,
Compère-Morel, Lebas, la tendance gues-
diste, tandis que Léon Blum, Renaudel, Paul-
Boncour, Vincent Auriol, Moutet, Evrard,
sont jauressistes, n'est pas systématiquement
hostile à M. Painlevé, il dit :
« Le parti socialiste a dit à M. Painlevé :
(e Nous nous réservons; nous attendons vos
actes. » Dans ce cas, il n'est pas douteux que
le premier geste fait sera conforme à notre
Cartel du 11 mai et ramènera les voix socia-
listes pour un crédit plus long, plus solide
que la simili-confiance qu'auraient accordée
de coupables complaisances. »
Le maréchal Pétain à Alger
--0-0--
Le marte liai l'ètabi, venant en dernier lieu
d'Vudjdal est arrivé hier matin à Alger,
en compagnie du gênerai Georges, son chef
d."état-major, .et d'autres ofliciers attachés à
son cabinet. Sur le quai de la gare, se trou-
vaient tous les généraux, tous les officiers su-
périeurs de la garnison, l'amiral hndri, com-
mandant la marine, et le représentant du Gou-
verneur Général.
Le maréchal a passé rapidement en revue
la compagnie de Sénégalais et de zouaves qui
rendait les honneurs. Puis, sans escorte, il
s'est rendu à son hôtel.
APrès s'être longuement entretenu avec M.
Maurice Violletee, Gouverneur Général de
VAlgérie, il s'est embarqué aujourd'hui, à
midi, à destination de Marseille. (Par dépê-
che.)
Avant de quitter Taza, le maréchal Pétain
avait déclaré à l'un de nos confrères que,
pour en finir avec Abd-el-Krim avant la mau-
vaise saison, il eût fallu commencer le mou-
vement dès juillet. 11 a ajouté, quant à la
situation actuelle :
cc La moindre pluie mettrait nos effectifs en
difficulté. Il faut, avant toute chose, assurer
le ravitaillement de l'armée.
« Nous avons renoncé à l'ancienne concep-
tion ; elle ne répond plus à la situation, il
faut que nos postes, ou plus exactement les
détachements occupant nos positions fortifiées,
aient des relations tactiques entre eux ; il faut
que ces détachements, forts de un, deux ou
trois bataillons, puissent opérer des mouve-
ments.
« Le colonel Loizeau fera le plus fréquem-
ment possible des sorties avec un bataillon,
ou même avec deux compagnies. Il harcèlera
l'ennemi et, de cette façon, les Rifains, tenus
en éveil, hésiteront à encercler nos postes.
Les positions, d'autre part, seront pourvues
de canons à longue portée.
« Le commandement fera tout ce qui est en
son pouvoir pour que nos soldats aient le
maximum de confort. Il faut faire beaucoup
pour nos soldats. Vous les avez vus, vous sa-
vez quelle reconnaissance ils méritent! »
-
Le cenienalra flucaroinal LaVigerie
- 00-
\.c- cardinal Cltarost a quitté Rennes mar-
di, se rendant à Alger et à Carthag pour y
pvésùler, en qualité de légat, les fêtes du
centenaire du cardinal Lavigerie.
A l'inauguration de la statue du grand
prélat, sur le terre-plein da Notre-SDame
(11.1ifrique, l'archevêque Leifiiaud, d'Alger ;
M. Laquière, maire conseiller général, et le
gouverneur général Viollettc, au nom du
gouvernement, prononceront également des
discours.
(Par dépêche.)
̃ ̃ 111.
Le caoïitcfeoiic et l'ivoire à Anvers
–0-0–
A la dernière vente publique de caoutchouc
à Anvers, la Société « Entreprises Africai-
nes » a vendu les 25.000 kilos qu'elle offrait
à 30 francs le kilo en moyenne.
D'autre part, elle offrait également avec
la 11 Société des Sultanats n 7.000 kilos
d'ivoire qui ont été adjugés à ito francs bel-
ges le kilo, soit une hausse de 20
el@'
L'Allemagne ne désespère pas
a-
Parlant ipar T.S.F. fin traité de Locarno,
M. Strosomann, ministre; des Affaires
étrangères du Hcfeh, a déclaré, en ce qui
concerne Iffl nouveaux espoirs coloniaux
de l'Allemagne :
Il Kn enlrnnl dans la Société des Nations,
nous aurons un droit moral fi obtenir des
mandais coloniaux. Ce fait également nous
a rlr" confirmé à T.ornrno, n
Nous publions en 38 page :
I.e développement agricole de FAtantm (Mada-
gascar).
La vulgarisation de la charme chez les cultiva-
teurs Indigènes à Madagascar.
J ,0 manioc à Madagascar.
En Syrie.
La majorité
du cabinet Painlevé
-o--
Mardi, à 9 h. 30 du soir, le Ministère Pain.
levé, constitué dans des conditions particulières
à la suite de la démission totale du précédent
Cabinet Painlevé, s' est présenté devant la
Chambre.
Il a recueilli 222 voix contre 188 voix, 162
s'étant abstenues, et 4 membres étant absents
par congé.
D'aucuns voient un indice de mort précoce
pour le nouveau Cabinet dans une majorité aussi
exiguë. Rappelons que les ministères à majo-
rité rétrécie à leur naissance ont été souvent
ceux qui ont duré le plus longtemps. Faut-il
citer, sans remonter au déluge, le Ministère
Méline (26 mois), le Ministère Waldeck-Rous-
seau et le Ministère Combes?.
« Mais, me direz-vous, ils avaient obtenu la
majorité absolue, tandis que Paul-Prudent
Painlevé ne l'a pas eue. » Un exemple plus
récent prouve que ce n' est pas nécessaire. M.
Millerand avec son Ministère du 20 janvier fut
autrement secoué le jour où il se présenta pour
la première fois devant le Parlement. Bien
plus, lorsque M. Louis Barthou se présenta le
21 mars 1913 devant la Chambre avec MM.
Charles Dumont. Klotz. Ratier, Jean Morel,
Clémentel. aujourd'hui sénateur, Paul Morel et
Léon Bcrard, toujours députés, comme collabo-
rateurs, il essuya un raz de marée plus rude
encore que celui de mardi. 11 obtint à peu près
le même nombre de voix que M. Painlevé hier,
l' extrême-gauche votant contre, soit plus de
cent cinquante voix. le centre droit et la droite
s'abstinrent, soit près de deux cents voix. Cela
ne l' empêcha pas de durer près de dix mois,
de faire complètement barre à droite, de faire
adopter la loi de trois ans pour finir par céder
la barre, sous les coups de M. Joseph Caillaux.
à M. Gaston Doumergue, le 9 décembre de
la même année.
La seule question qui se pose pour M. Pain.
levé aujourd'hui est celle-ci : fera-t-il ou pour-
ra-t-il faire un nouveau Ministère Barthou >
Fera-t-il ou voudra-t-il faire un nouveau Minis-
tère Waldeck-Rousseau >
Ou bien, se trouvant mal engagé par son
Ministère du 17 avril dernier, passera-t-il la
main à un pilote auréolé d'une gloire récente
et intacte, dont le nom est sur toutes les bou-
ch es ? A lions-nous voir demain M. Aristide
Briand faire son ministère de la législature ?
V Angély
Voici, à titre documentaire, comment se sont
réparties les voix :
Ont voté pour 222 :
135 sur 139 radicaux-socialistes i
38 républicains socialistes et socialiste. fran-
çais sur 42 ;
32 membres de la gauche radicale sur 41 ;
4 républicains de gauche sur 37 ;
9 membres de gauche républicaine démocrati-
que sur 44 ;
3 députés n'appartenant à aucun groupe ;
1 socialiste (S.F.I.O.).
Les 188 députés qui ont voté contre se dé-
composent ainsi :
103 membres de l'Union Républicaine démo-
cratique sur 104 ;
20 députés n' appartenanb à aucun groupe sur
28 ;
8 républicains de gauche sur 37 :
17 membres de la gauche républicaine démo-
cratique sur 44 :
14 républicains démocrates sur 14 ;
26 communistes sur 26.
Les 162 abstentionnistes se répartissent ainsi :
98 socialistes (S.F.I.O.) sur 101 ;
4 membres du groupe républicain socialiste sur
42:
9 membres de la gauche radicale sur 41 ;
25 républicains de gauche sur 37 ;
17 membres de la gauche républicaine démo-
cratique sur 44 ;
1 membre de l'Union républicaine démocrati-
que;
3 députés n'appartenant à aucun groupe ;
4 membres du groupe radical et radical-socia-
liste dont, selon l'usage, M. Herriot qui pré-
sidait ;
l député, M. Maurice de Rothschild, dont
l'élection est soumise à l'enquête.
Enfin, 4 députés étaient absents par congé :
MM. Bringer, Joseph Barthélemy, André
Payer et Varenne.
Le Cabinet de M. leon Perrier
A l'heure où nous mettons sous presse, rien
n. est encore arrêté au sujet de la constitution
du Cabinet de M. Léon Perrier.
Il est. toutefois, infiniment probable que M.
Gaston Joseph, Gouverneur des Colonies, con-
servera la direction du Cabinet qu'il avait déjà
auprès de M. André Hessc. Nous croyons
savoir également que M. Adrien Juvanon,
administrateur en chef des Colonies, sera nom-
mé chef advint du Cabinet, et que M. Charles
Scheffler. préfet, qui était chef de Cabinet de
M. Durafour, sera chqé de mission au Cabi-
net.
Pour M. André Hesse
-.0-0--
Nous croyons saOoir qu'une démarche a c/c
faite par l'imanimité des représentants des Co-
lonies au Parlement atlprè. de M. Paul Pain-
levé au début de la semaine dernière, pour lui
demand er le maintien de M. André Hesse à la
têle des services Je la rue. Oudinot,
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