Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-10-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 octobre 1925 29 octobre 1925
Description : 1925/10/29 (A26,N162). 1925/10/29 (A26,N162).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397010z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. No 160
LE NUMERO : fiO CENTIMES
JgUDI SOIR, 29 OCTOBRE 19891
Les Annales Coloniales
Iliiîlg?3
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JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBUÉS PAR LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annonea et Réclame» sont reçue* aux Bweaux dujmmalddom koagmm dePuUtdié
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
RédMtin et AdmioUtnlin : 34, Rue du Mont-Tlulbor, PARIS-1" Téltikm : LMJIRI H-V7
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L'accession des indigènes
à la qualité de citoyen français
moli
Il y a longtemps que j'ai commencé ma
campagne pour les naturalisations, d'autres
m' avaient précédé, d'autres joignent leurs ef-
forts aux miens ; tous, nous sommes frappés de
la nécessité d'une politique d'absorptioa très
large, tous, nous voulons qu'on supprime les
obstacles inutiles qui s'opposent à l'adoption de
citoyens, sans lesquels notre pays de faible na-
talité est condamné à la ruine. Un des problè-
mes particuliers du grand problème général est
celui de l'accession des indigènes des colonies
et protectorats à la qualité de citoyen français.
J'ai écrit ici même que c'était un des plus com-
plexes et des plus oifficiles ; je n'ai pas caché
qu'il y avait des garanties à imposer, indispen-
sables, essentielles ; j'ai déclaré qu'il fallait,
au besoin, renforcer celles qui avaient paru
nécessaires, mais qu'en revanche les « droits »
des indigènes, une fois reconnus par la loi .de-
vaient être respectés. On m'a accusé de ne
pas voir , le péril. Je le vois et la meilleure
meuve, c'est que je l'ai dénoncé moi-même.
Mais il ne m'aveugle pas au point de ne plus
me permettre de distinguer où il est et quel il
jfcst, sans exagération et sans méprise.
Regardons bien l'article 2 du projet déposé
à la Chambre des députés et dont j'ai parlé à
cette place.
Il indique où les demandes doivent être adres-
sées : au greffe de la Justice de paix du domi-
cile du postulant, dans les colonies, les pays
de protectorat, et les pays de mandat ; au greffe
de la Justice de paix, dans la métropole ; à la
chancellerie du Consulat de France, dans les
pays étrangers. Jusqu'ici les demandes de na-
turalisation ou d admission à la qualité de ci-
toyen français devaient être ackesssées aux au-
torités administratives locales, aux chefs de pro-
vince, de cercle ou de circonscription adminis-
trative correspondante. Désormais, c est à l'au-
torité judiciaire qu'elles seront portées.
Aucun inconvénient, semble-t-il. à cette
nouvelle procédure. L'article 2 stipule encore
que, dans un délai de six mois, un certain nom-
bre d'autorités peuvent former opposition à la
deaMmde ; ce sont, dans les colonies, les pays
de protectorat ou les pays de mandat, le Gou-
vemur, le Résident de France, ou le Com-
missaire de la République et à Paris, le Pré-
fet de police ; dans les départements, le Pré-
fet; à 1 étranger le Consul. 11 parait donc logique
que ces autorités administratives soient pré-
waDel, le jour même du dépôt de la demande,
venues, qu'elles puissent la faire examiner à loisir.
afin
Le texte ne le dit pas ; rien n'empêche de le
lui faire dire, et, si l'on veut, de lui faire dé-
clarer que le délai de six mois court à partir
de la date à laquelle le fonctionnaire, habilité
pour l'opposition, a reçu le dossier.
On s'est interrogé pour savoir comment, en
certains cas, cette enquête pourra être menée à
bien. En tix mois, cependant, on a le temps de
faire bien des choses, et notamment des en-
quêtes sérieuses. Mais, a-t-on objecté, si le
postulant appartient à une colonie très loin-
taine, comment se renseigner, vite et bien ?
Il y a des cas où ce sera moins facile qu'on ne
le suppose. Je veux bien ; même en tenant
compte des moyens de communication que nous
avons aujourd'hui, je suis prêt à reconnaître
que cette objection peut être valable en telle
ou telle circonstance.
J'ai lu qu'on invoquait ici l'exemple de ia
législation algérienne. La loi du 4 février 1919,
dans l'article 5, potte que, si le postulant est
domicilié, soit en France, soit dans une cola-
nie française ou un pays de protectorat, le juge
̃ de paix de sa commune d origine, auquel il
envoie sa demande, peut donner commission
rogatoire à tout juge de paix ou > fonctionnaire
correspondant pour procéder à l'examen et à
- l'enquête. Pourquoi ne pas appliquer la même
lèsrle aux demandes des -- indigènes pour l'ac-
- cession à la qualité de citoyen français ? Ce
serait plus long, sans doute ; quand le Consul,
le Préfet, le Préfet de police auraient transmis
la demande au Juge de paix du domicile d ori-
gine du postulant, quand ce Juge de paix aurait
usé de la faculté de se renseigner, par voie
de Commission rogatoire, auprès de tout autre
juge de paix des lieux où le postulant aurait
, ej, auparavant, son domicile ou sa résidence,
Ve? semaines et des semaines se seraient écou-
lées. Qu'importe, si le délai imparti reste de
six mois et si les fonctionnaires qui ont le droit
d'opposition, sont obligés, au bout de cet
intervalle, d'avoir proposé leur avis ?
Dès lors, il n'y aurait pas lieu de regretter
que le texte n'eût imposé aucune condition re-
lativement à la durée du dernier domicile ou
de la dernière résidence. On a invoqué encore
- à ce propos, la loi algérienne qui, dans son
article 2, exige des postulants deux années de
résidence ininterrompue dans la même commu-
ne, en France, en Algérie, ou dans une cir-
conscription correspondante d'une colonie franr
! çaise ou d'un pays de protectorat français.
Pierre qui roule n'amasse pas de mousse, dit
- le proverbe ; cela n'est peut-être pas aussi vrai
aujourd'hui qu'à l'époque des voyages à pied
on de la lourde patache. Qu'il y ait déjà une
garantie dans le fait qu'un individu a habité,
pendant plusieurs années, la même commune,
cela est indiscutable ; il ne faut pourtant pas
exagérer, car, dans Paris ou dans telle grande
ville oe province, il y a des gens beaucoup plus
nomades que s'ils faisaient leur tour de France.
Qu'il y ait, d'autre part, plus de sûreté dans
les renseignements fournis par une enquête
quand elle est faite sur un homme qui est resté
longtemps au même endroit, cela est vrai aussi;
mais il ne serait pas paradoxal de prétendre que
plus il aura changé de domiciles et de rési-
dences, et plus il sera passé au crible, puisque
le Juge de paix du domicile d'origine aura
recueilli l'opinion d'un plus grand nombre de
ses confrères, de tous ceux des communes où
le postulant aura planté sa tente provisoire.
Le ministre des Colonies statue sur l'oppo-
sition. J'ai déjà montré combien l'opposition
avait le champ large, puisque ce champ n'est
limité que par la formule : « Pour indignité ou
hostilité aux intérêts français ». Je ne reviens
pis sur l'infinité d'appréciations auxquelles cette
formule ouvre la voie. Ce n'est pas tout. On
rappelle que les décrets applicables aux colo-
mes prescrivent actuellement l'intervention con-
jointe du ministre des Colonies et du Garde
des Sceaux, en matière de naturalisation ou
d'accession à la qualité de citoyen français ;
qu'en Tunisie, la loi du 20 décembre IV
décide qu'il est statué sur les demandes de
naturalisation par le Président de la Républi-
que ,sur la proposition du Garde des Sceaux
et du ministre des Affaires étrangères. De là,
à conclure que le décret accordant à un indi-
gène des colonies ou des pays de protectorat
Paccession à la qualité de citoyen français de-
vrait être signé à la fois par le ministre des Co-
lonies et par le ministre de la Justice, il n'y a
qu'un pas, et ce pas a été franchi. J'avoue ne
pas bien saisir l'utilité de cette complication
nouvelle ; je vois bien ce qu' aura à y perdre
le principe de la simplification des écritures, si
étrangement méconnu dans notre bureaucratie
démocratique, mais je ne vois pas aussi dis-
tinctement quelle garantie supplémentaire ajou-
tera cette formalité : l'enquête sera-t-elle plus
sérieuse, plus complète, plus serrée ? Sinon, à
quoi bon cette rigueur dans le formalisme ?
J'ajoute que je connais, place Vendôme, cer-
tain bureau des naturalisations où on applique
la moitié seulement du proverbe : futina lente.
Ce n'est pas la faute des chefs, je ne l'ignore
pas. ni celle du personnel, ce n est la faute ni
de Paul ni de Pierre, mais le résultat n'en est
pis moins fâcheux. En tout état de cause, si.
dans ce bureau-là on doit faire stationner les
projets du décret accordant la qualité de Fran-
çais aux indigènes, il me paraît de toute utilité
que le délai de stationnement soit très exac-
tement hxé par la loi.
Je le répète pour que les pires sourds soient
obligés de l'entendre : Je suis pour toutes les
mesures qui doivent entourer l'octroi de la qua-
lité de citoyen français, par des garanties de
tout premier ordre ; mais contre toutes celles
qui sont inefficaces et encombrent plus qu'elles
ne préservent. Pas d'imprudence, oui ; mais un
libéralisme intelligent et qui donne à nos indi-
gènes le sentiment que le jour où ils auront
mérité les mêmes droits que nous, ils les ob-
tiendront sans que l'arbitraire ou l'indifférence
oi la temporisation les renvoient constamment
aux calendes prochaines.
Mario Roualan.
Sénateur de l'Hérault, vice-présidênt
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire cnral du Groupe
viticolo.
LE 38 MIIISTtlE P AIILEYÉ --
--00-- M P. 1
Présidence du Conseil et Finances: M. Pain-
levé. Budget: M. Georgqs Bonnet. Justice :
M. Chautemps. Afjaires Etrangères : M. A.
Briand. Guerre: M. Daladier. Marine: M.
Emile Borel. Intérieur: M. Schrameck. Ins-
truction Publique: M. Yvon Delbos. Travaux
Publics : M. de Monzi. Commerce et P. T.
T.: M. Daniel Vincent. Agriculture: M. Jean
Durand. Colonies : M. Perrier. Pensions :
M. Anteriou. Travail : M. Durafour.
Soru-Secrétaires d'Etal
Présidence du Conseil ; M. Berthod. Edu-
cation physique : M. Benazet. Marine Mar-
chande: M. Danielou. Régions Libérées:
M. Jammy-Schmidt. Aéronautique : M. Lau-
rent-Eynac. 1
M. Chaumet est nommé gouverneur de la
Banque de France.
II iiNCttw iftMrai
le riiMrucmiwWM en hhdchbc
b
M. Thalamas, recteur de l'Académie de
Dijon, ancien député de Seine-et-Oise, déta-
ché auprès du ministre des Colonies, est nom-
mé, , , par décret présidentiel, directeur général
de nstruction publique en Indochine.
mé, l'Instruction publique en Indochine.
A U BANQUE DlTAT DU MAROC
00
M. Jules Cambon, de l'Académie _Fran-
çaise, ambassadeur de France, vice-président
de la Banque de Paris et des Pays-Bas, a
été nommé Président du Conseil d'adminis-
tration de la Banque d'Etat du Maroc, en
remplacement de M. Stéphane Dervillé.
..a
Départ retardé
–o–
M. Raphaël Antonetti, Gouverneur Géné-
ral de r Afrique Equatoriale, qui devait quitter
Paris le 5 novembre pour reprendre son poste,
a ajourné son départ. U s'embarquera seule-
ment le 29 novembre à Bordeaux pour Matadi.
Le régime foncier de rhdochine
et les prêts agricoles
---0-0-
A
Cette question est de nouveau vi-
vement discutée dans l'opinion et la
presse indochinoise qui désire voir
le nouveau Gouverneur Général examiner et
solutionner un problème si intimement lié au
travail de l'indigène.
VAnnamite, imprévoyant à l'extrême, vi-
vant au jour le jour et dépourvu d'épargne,
se sert de sa récolte comme d'un instrument
de crédit.
Pour payer l'impôt et faire face à ses be-
soins de numéraire, il a continué de recourir
à des prêteurs sans scrupule qui lui consen-
tent des emprunts à des taux exorbitants al-
lant de 40 à 50 %, quelquefois même plus.
La loi anttamite, sur ce point, fixe bien un
taux maximum de 30 %, mais en fait, elle
n'est jamais respectée.
Les prêteurs, ordinairement des Chinois,
opèrent surtout sur les récoltes pendantes. A
l'éclréance, comme l'indigène ne peut généra-
lement pas se libérer, le prêteur acquiert à
son profit une récolte qu'il revend avec gros
bénéfice aux commerçants ettropéens.
D'autrefois, Vagriculteur qui emprunte en-
gage même ses titres de propriété. Il continue
alors à travailler sa terre, mais remet à son
créancier une redevance qui devient ainsi une
sorte de fermage.
A l'échéance, l'indigène n'étant pas entêtât
de se libérer, on voit après plusieurs renou-
vellements successifs du prêt à des conditions
de plus en plus onéreuses, les terres passer en-
tre les mains des usuriers chinois qui prati-
quent ces fructueuses opérations.
Il faut donc de toute nécessité que la
France poursuive l'éducation économique de
l'Annamite et arrive à le protéger en créant
définitivement en Indochine des organismes
de crédit agricole.
Par là, beaucoup Plus que par des mesu-
res d'ordre administratif et politique, nous
nous rapprocherons du pauvre « nhâ-que »,
finissant par vaincre ses déplorables habitu-
des et son ignorance. En jnême temps que
nous apporterons un stimulant important au
développement agricole du pays et à sa pros-
périté.
Lucien Gaiparin.
Député de la Réunion.
M. Steeg à Casablanca et à Rabat
-0-0-
Le cuirassé Voltaire, à bord duquel avait
pris place M. Steeg, est arrivé hier matin
en rade de Casablanca.
Du quai, le Résident, ayant à sa droite le
maréchal Pétain, à sa gauche M. Urbain
Blanc, suivi d'un nombreux cortège, gagne
à pied la résidence par le boulevard Bal-
lande. Derrière le cordon des troupes, les
trottoirs sont couverts de spectateurs enthou-
siastes qui se livrent à de formidables ova-
tions. La chaleur et la spontanéité de cet ac-
cueil que lui fait la population de Casa-
blanca semble émouvoir vivement M. Steeg.
A l'arrivée au palais, la garde noire, en
grande tenue, rendit au Résident général
les honneurs militaires, tandis que la musi-
que de la garde exécutait la Marseillaise et
l'Hymne chérifien. M. Steeg fut reçu par les
hauts dignitaires du Maghzen chérifien qui
le firent pénétrer dans le grand salon où le
sultan Moulay Youssef l'attendait.
Le Résident général s'inclina et dit au
Sultan combien il était heureux de collabo-
rer avec lui aux destinées de l'empire chéri-
fien. Le Sultan répondit que le Gouverne-
ment ne pouvait faire un meilleur choix que
celui de M. Steeg comme Résident général
et que la réputation qui le précède est un
sûr garant de ce qu'il saura faire pour le
développement de l'empire chérifien dans le
cadre de ses lois et de ses coutumes. Mou-
lay Youssef et M. Steeg s'entietinrent en-
suite en particulier, puis le Résident général
et sa suite rejoignirent la résidence.
Dès son retour, M. Steeg reçoit, dans le
grand salon, le corps consulaire, le pacha
de Casablanca et les membres français et in-
- digènes de la Commission municipale de la
ville.
Des allocutions de bienvenue sont pronon-
cées auxquelles le Résident général répond
en assurant les assistants de la bienveillance
de la France qu'il représente.
M. Steeg est parti pour Rabat ce matin à
7 h. 20. Il y est arrivé vers 10 heures.
Voici le texte du télégramme qu'avant de
quitter Bordeaux. M. Steeg avait envoyé au
maréchal Lyautey :
cc Au atioment de quitter la Franco, j'éprouve
une émotion profonde et grave en pensant au
lourd devoir qui m'incombe de continuer votre
grande couvre. Permettez-moi de compter sur le
réconfort de votre .sympathie et sur le concours
de votre expérience. Signé : Steeg. »
C'était en réponse au télégramme suivant
que le maréchal Lyautey lui avait envoyé de
Lorraine :
« J'ai reçu votre télégramme de Bordeaux,
qui m'u. touché vivoment. Tout ce que je pourrai
vous aipporter (pour faciliter votre tàdhe vous
est acquis, mais je sais que vous pouvez coanp-
1er sur place. sur l'entier concours de mes
anciens collnbowteurs, si dévoués, et que, d'au-
tre port. votre luiute expérience de la politique
générale et des questions de il'Afrique du Nord
assure (l'avance votre fflocès dans la grande
œuvre qui vous incombe. »
M. Varenne au Siam
--0-0-
Nous sommes informés que M. Alexandre
Varenne. Gouverneur Général de l'Indochine,
se rendra, dans le premier trimestre de l'année
prochaine, au Siam, où il a été invité par le
Gouvernement siamois. Son absence de l'Indo-
chine sera de cowfe durée.
Une manifestation franco-italienne
Deux hydravions de la marine de guerre
italienne avaient amerri récemment, comme
on sait, dans le port d'Alger.
A cette occasion, une très brillante récep-
tion fut organisée dans les salons de la Bras-
serie de l'Etoile, par le commandeur Sa-
betta, consul général d'Italie, et le chevalier
Bertuccioli.
Ils eurent pour hôtes, entre autres person-
nages d'importance, M. Maurice Viollette,
Gouverneur général, MM. Dubief, secrétaire
général du Gouvernement général ; Raffi,
maire d'Alger ; Bricaut, chef de cabinet du
préfet, représentant M. Aliez, retenu au
Conseil général ; Maury, directeur du cabi-
net du Gouverneur général, et le lieutenant
de vaisseau Bleuzet; Robe, procureur géné-
ral ; Mesplé, président de la Société de géo-
graphie ; l'amiral Vindry; le consul de Hol-
lande ; le commandant d'aviation Chatel; le
colonel Buffe; Panzuti, président de la
Chambre de commerce italienne d'Alger,etc.,
entourant le capitaine Stiozzi Ridolfi, com-
mandant la 1440 escadrille ; le lieutenant de
vaisseau Carafa d'Andria, et les lieutenants
Baldacci, Tonini et Trizzino, accomplissant
actuellement une croisière en Méditerranée.
M. Sabetta et M. Viollette échangèrent les
discours les plus amicaux et les beaux vins
italiens coulèrent à flots.
MM. Duroux et Fiori, sénateur et député
d'Alger, salués à leur entrée dans les salons
par de vigoureux applaudissements, prirent
part à ces fraternelles libations.
Et ce jour-là, assurément, rien ne valait
mieux que d'aller au café. Est-il quelque
chose de plus urgent, pour les nations, que
de boire d'un coeur sincère à la santé les
unes des autres?
Puis, au Théâtre Municipal, Hcrodiade
fut offerte en grand gala aux marines ita-
lienne et hollandaise, et la musique de Mas-
senet acheva de faire régner l'harmonie.
Bon concert, tout cela, excellent concert
européen.
R. de Laromiguièrt
L'AVIATION COLONIALE
De Pinedo
Rangoon, 27 octobre.
De Pinedo, qui était parti de Bangkok
cc ma.tm, est arrivé ici cet après-midi,
couvrant
eouvrant l'étape (5W kilomètres environ)
en quatre heurM.
ïl a l'intention de se remettre on route
demain pour Akyab et Calcutta, et espère
être renlrô cr: Italie le 4 novembre.
Du Caire au Niger et retour
Trois appareils militaires, pilotés par
trois officiers britanniques, ont quitté He-
luon, pour tenter par la voie des airs le
raid du Niger, aller et retour.
Iji première étape est Halfa, où les avia-
teurs eont arrivés sans incident. Ils pas-
seront ensuite à Klmrtoum, à El-ûbeïb, à
El-Ftishcr et traverseront lu régiun qui sé-
pare le Dar-four anglais du Niger.
A l'Académie des Sciences
M. Marool Solignac, géologue du service
des Mines de la Tunisie a reçu le prix
Joscpili Lablié (U)()() francs).
Une coniertnce sur mgene pittoresque
0-0
Soins le (patronage du gouvernement général
de a.' Allgérie et de la Compagnie des eïieniins
de fer V.- L - A I.A, fmllimrié, député d'Alger, une
de fer et sous la présidence effective
do M. André MluIlarrné, d'Alger, iiiie
conférence sera donnée, le vendredi :H) octobre,
il 16 li. 30, dans la satle des Congrès de l'Ex-
position des Arts décoratifs (cîrand-Palais). M.
l'orfctti, ancien professeur au lycée d'Alger,
parlera, sur l'Algérie pittoresque. - -
On peut se procurer des cartes d'invitation il
Poflice du gotiveriieiiienl, général de l'Algérie,
10, rue des Pyramides.
DANS LA LEGION D'HONNEUR
Ministère des Pensions
A été promu ollicier : M. Beauregard Victor,
sous-directeur de J'Agence Economique de
l'A. O. F. au titre de secrétaire général de
l'Union Nationale des Combattants.
Ministère de l'Agriculture
Est nommé chevalier : M. Pagnon, agriculteur
à Meknès ^Maroc).
TERg-NEUVE
On annonce de SaÎIlI-.h'a.n-de-Tc'I','r-Ncuvc
que deux schooners français, le Saint-Pierre
et le Saint-L^ujis. ont lait naulraae var aros
temps au large tie la cùte de Terre-Neuve.
(Par dépAelie.)
L'UIIMICE FMnCiilE A YUIfflMIFflU
--0.0-
IJC Comité local de lWMiiance Française
a Yuniumfou profite chaque année de la
eaisoii des touristes pour donner aux
Tonkinois en villégiature des létes ou des
réunions.
Ive 8 août dernier c'était une causerie
sur Marco Polo, le grand voyageur véni-
tien. IA) conférencier,M. CJordièi^s-ut rendre
intéressant un développement assez aride
en somme, et les applaudissements qui
saluèrent la fin de son exposé lui témojguè-
rent du plaisir que son auditoire avait pris
à l'entendre.
Le 22 août grande féte donnée au profit
de la caisse de l'Alliance. la soirée com-
{inrtait une partie concert ; la oprésonta-
ion d'une pièce, enfin une sauterie. Une
centaine de personnes au moins se trou-
vaient réunies à la date fixée dans la
grande salle de l'Alliance décorée d'une
manière aussi exquise qu'originale.
GÉRONTOMANlE
--0-0-
C'était écrit, et nous l'avions prévu. La
même méthode, les mêmes errements conti-
nuent, la gérontomanie sévit toujours rue Oudi-
not. Le 18 septembre est passé, et il n'est pas
question de la retraite du haut fonctionnaire,
excellent homme d'aitteurs. qui atteignait ses
soixante ans. Il reste en « activité » comme ses
collègues qui furent, l'un promu à la veille de
l'âge fatidique, l'autre pourvu d'un emploi
nouveau au jour anniversaire même de ses
douze lustres.
EU alors, on est en droit de se demander :
pourquoi deux poids, deux mesures oans des
conditions identiques ? Pourquoi la vérité en
janvier se mue-t-elle en erreur quelques mois
après ? Pourquoi fai.e partir à un âge déter-
miné trois fonctionnaires « supérieurs » dont
les noms sont sur toutes les bouches, et en con-
server d'autres que tout le monde connait ou
peut connaître l'annuaire en mains ?
Et ces jours derniers, au début du mois, un
autre excellent fonctionnaire très supérieur était,
malgré qu'il comptât plus de 61 ans, pourvu
d'une fonction supplémentaire.
Et l'administration maintient dans des postes
extérieurs les uns permanents, les autres tem-
poraires, des fonctionnaires retraités depuis plus
ou moins longtemps, dont quelques-uns sont,
par ailleurs, pourvus de prébendes privées.
Qu'en dehors d'elle-même, l'administration
coloniale, à juste titre toujours bienveillante,
obtienne pour ceux qui s'en vont, après avoir
servi consciencieusement de longues années,
des avantages privés, une amélioration à la
retraite ou des « compensations », rien de
mieux, et nous applaudissons de tout coeur.
Mais pourvoir d'emplois administratifs au delà
de toute limite des retraités, conserver dans les
cadres, contrairement à l'esprit de la loi et aux
vues du Parlement, contrairement aussi à une
jurisprudence fort ancienne, des fonctionnaires
parvenus à l'âge u possible », à une époque
surtout où le rajeunissement des cadres va de-
venir difficile par le jeu ralenti de l' avance-
ment, cette façon d'agir témoigne d'une singu-
lière méthode,
La loi est la loi. Elle ne saurait avoir d'ef-
fet rétroactif, même en supposant qu'un décret
réglementaire. futur allonge la limite d âge à
laquelle les fonctionnaires peuvent être mis à
la retraite, limite toujours suivie jusqu'ici dans
la réalité et appliquée récemment, potthieure-
ment à la nouvelle loi. aux trois fonctionnaires
auxquels nous avons fait allusion. Elle fut donc
appliquée aux uns pour lesquels on n'a pas at.
tendu l'apparition d'un règlement. à interve-
nir. Elle ne l'est pas aux autres. Une telle
c( manière » crée du malaise et nuit aux légi-
times espoirs d' avancement des agents d' une
administration dont on a dit, à la tribune, tout
le bien qu elle méritait.
Cette situation va-t-elle durer ?
Qu'attend pour agir (deuxième édition) l'As-
sociation Professionnelle des Fonctionnaires du
Ministère des Colonies ?
L'Angély
Bien entendu, il ne s' agit dans tout ceci
que d'une question d'ordre général, et nous
nous interdisons toute question personnelle.
Ua pasteur africain à rtlysée
lÁ))'(l Crewe, ambassadeur de Olrande-
BretagIw, a présenté, hier, au Président de
la République, le Révérend Marc C. Hay-
ford, fondateur et surintendant do l'Eglise
et de la Mission baptisto Gald Coast.
Le R. llayford, qui appartient à une fa-
mille dirigeante royale de la Colonie du Cap
est l'auteur de ptlusieurs ouvrages estimés
sur les problèmes religieux, éducatifs et so-
ciaux de l'Afrique occidentale. 11 est pré-
sident d'une éicoile et d'uu collège théologi-
que et ses travaux lui ont ouvert, les portes
de la Société royale do Géographie et de
l'institut sanitaire royal de Londres. Le
frère de ce pasteur africain est membre du
Conseil législatif de la Coilonie de la Gold
Coast et un avocat dont la renommée est
considérable.
motel
Le comité de propagande coloniale
de Dunkerciue
---0-0--
On sait que le ministre des Colonies a, par
une circulaire récente aux maires des divers
centres d'activité économique de la métro-
pole, recommandé la formation de comités
régionaux de propagande coloniale. Le rôle
de ces comités consistera, principalement, à
établir une liaison plus étroite et des rela-
tions plus éclairées entre les producteurs des
diverses régions françaises et la clientèle of-
ferte à leurs fabrications par notre domaine
colonial. Ils permettront également de leur
faire mieux connaître les matières premières
de nos possessions qu'ils pourraient utiliser
dans leurs industries, de préférence aux pro-
duits étrangers et au bénéfice de notre
chantre.
Nous sommes heureux d'apprendre qu'un
de ces comités vient d'être constitué à Dun-
kerque, sous la direction de M. Coquclle,
président de la la Chambre de commerce,
MM. Cavenel et Jacob, vice-présidents, M.
Gabriel Gamhlin, secrétaire général, et M.
Crochemore, trésorier.
Le Comité de propagande coloniale de
Dunkerque assurera la pérennité de l'œuvre
magnifique inaugurée dans cette i ville par
la foire des pays du Nord qui obtint cet été
un si brillant succès.
SUR LA ROUTE, EN PROVINCE
M. Sehmitt, 21 ans, passant de nuit sur
la route est attaqué à coups de massue
par un Algérien. Etat grave.
La guerre au Maroc
Mission de contrôle
La. mission de contrôle du l'armée, diri-
gée par le contrôleur général Simon et M.
Marc, conseiller général auprès du gouver-
nement chérifien, est arrivé le 27 octobre
à Casablanca par le payuebot Maréchal-
Lyautey.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Secteur-ouest. Les dissidents des Bcni-
Bou-Hhemba et des Raouria ont réoccupé
leurs villages, à proximité des lignes fran-
çaises ; ils sont l'entrés avec leurs biens pt
leurs troupeaux.
Secteur centre. - Au cours de la journée
du 24; octobre, une forte reconnaissance-
partie de Tabouda, à 1 kilomètres du djebel
Amjot, s'est portée sur le village de Tuzn-
za, occupé par les dissidents qui furent dis-
persés et rejeté s dans les villages de Doua-
lier. La reconnaissance est rentrée à 1$
heures sans avoir subi aucune perte.
Les colonnes opérant chez les Beni-Ou-
rioghel. au nord du djebel Me-ssaoud, ayant4
accompli leur- mission, sont rentrées à leur
base, dans la journée du 27, sans être in-
quiétées par les ennemis, dont les pertes,
par suite des tirs d'artillerie et du con-
cours de l'nvintion ont été très élevées.
Au centre, les Rioua soumis du villaf)t
de Rméla, au nord-ouest du poste de Bnb-
Ouender, ont repoussé une attaque des dis-
sidents.
Secteur est. - Des groupements de dissi-
dents se sont installés sur la ('r'l\te et le col
de Sidi-Bou-Inour, a quelques kilomètres aui
noru de la nouvelle position de Soub-es-
Schl, où les dissidents ont hissé une pièces
d'artillerie. L'ennemi ne manifeste cepen-
dant pus d'activité.
Sur le front du centre, les Beni Ourta-
ghols. contre lesquels fut dirigée la ronte
offensive, reçurent, tant de nos colonnes
d'infanterie que de la part de l'artiilierie et
de l'aviation, une dure leçon, marquée par
d'os pertes particulièrement importantes.
Ayant ainsi réalisé leurs objectifs, nos
troupes de ce secteur purent, elles aussi,
rejoindre leurs positions d'hivernage. Notre
activité actuelle se borne à des reconnais-
sances opérées sans difficultés dans les di-
vers sevtours et à des sorties de l'aviation,
qui effectua notamment quatorze bombardë-
ments contre les Béni Ouarraien de la tache
de Taza (Moyen Atlas), dont nous signa-
lions récemment la reprise d'activité.
Les contingents libérables seront prochai-
nement acheminés vers les points d'cm-
barquement.
Deux régiments de cavalerie viennent de
quitter le Maroc il destination de la Syrie.
Les récompenses
Sont promus officiers de la Légion d'hon-
neur, au titre des opérations au Jarnl' : le
du 32*
commandant de Buretel de Clmssey, Martin,
régiment, d'aviation ; le capitaine Iartin,
du premier étranger, le lieutenant. nogaud.
du t"r groupe d'artillerie.
L'Aviation
L'aviation a arcompli îles missions de rc-
connaissance photographique et des bom-
bardements sur la tache de TTiza, hi. n dif-
licil.. à effacer, de la lÙIlI' de dissfdence.
L'adjudant observateur Sou!é-Xan, de la
8° escadrille effectuait un réglage d'artille-
rie, le 2f» septembre. 11 évoluait è ~>0 mètres
au-dessus de la cote TrfX), lorsqu'une balle
ennemie vint l'atteindre au bas de la co-
lonne vertébrale. GrAee A son réglage, nos
fantassins réussissaient, une heure plus
tard, à s'emparer de la cote 505 et ils y ins-
talla ;ent un poste.
Les chasseurs à pied à leurs camarades
La Fédération Nationale d<^ An.cil'IlS
Chasseurs à pied et alltills. réunie sous la
présidence do M. Michet Missolfe. a adres-
sé au maréchal Pétain, aux vaillants ha-
taillons de l'arme, à tous les chefs et sol-
dats français et indigènes qui luttent au
Maroc, l'hommage de leur admiration et
de leur dévouement.
Nos pertes
Ce n'est pas ht"Ii1 :m officiers qu'il faut
compter parmi les morts du Maroc, mais
1<\1 dont YF.cho de Paris du 28 octobre
publie la liste nominative.
Pour nos soldats
Sur le Volubilis est arrivée Mme la mar-
quise de Loys-C.haiidieu, qui apportait ail
maréchal lVtain le produit d'une souscrip-
tion ouverte, par l'Alsace pour les soldats
de l'Ouergha.
Ce qu'on veut vendre
à nos petits soldats
l'n meivanli du Marne a publié l'annonce
suivante dans 1111 journal du Maroc :
Très bien intrôdui't auprès administra-
tions coopératives et grands magasins, j'ac-
cepte toutes propositions sérieuses, soit
comme acheteur eu gros, soit comme ropré-
sentant. Reelremhe particulièrement occa-
sions, soldes, srroatl choix et articles de i)a-
tiiille en alimentation ii^nérale, etc. Faire
offres à sous pli recommandé. Repré-
sentant. piviuiiil. à sa charge les fraIS
d'échantillonnage.
L'ailimenlation de second choix, dite, de
bataille, les patates pourries, les fromage»
Ù. la ('baux, les sardines décomposées. Voil-àl
Un Français évadé
l'n sous-oflicier de tu ailleurs algériens
nommé CI1(','hi. prisonnier des Rit'fains
vient d'arriver à l anger. 11 fut fait prison-
nier après la reddition du poste ce |)aliai*fc
le f) juillet, d'où il devait réussir A s'en-
fuir :\ l'arrivée des Riffains.
Arrivé près de Bah Moroudj, il trouva
ce poste encerclé. 11 rebroussa chemin et
s'en allait vers Taza quand il fut pris par
des dissidents qui remmenèrent à Ajdir où
il arriva le 21> juillet. î) fut aussitôt internfc
LE NUMERO : fiO CENTIMES
JgUDI SOIR, 29 OCTOBRE 19891
Les Annales Coloniales
Iliiîlg?3
il j m 1 -Il , 41
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBUÉS PAR LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annonea et Réclame» sont reçue* aux Bweaux dujmmalddom koagmm dePuUtdié
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
RédMtin et AdmioUtnlin : 34, Rue du Mont-Tlulbor, PARIS-1" Téltikm : LMJIRI H-V7
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"O"T & Franu.' CoIon.ia. 88. 48 p 15 1
JÎWglEL. j ( Etranger 120 • « m m »
l"Itt. 88 - a - - -
On i abommc d– to– ta» II.¡. pwt. el claea le* prbdpwu Ii--- -
L'accession des indigènes
à la qualité de citoyen français
moli
Il y a longtemps que j'ai commencé ma
campagne pour les naturalisations, d'autres
m' avaient précédé, d'autres joignent leurs ef-
forts aux miens ; tous, nous sommes frappés de
la nécessité d'une politique d'absorptioa très
large, tous, nous voulons qu'on supprime les
obstacles inutiles qui s'opposent à l'adoption de
citoyens, sans lesquels notre pays de faible na-
talité est condamné à la ruine. Un des problè-
mes particuliers du grand problème général est
celui de l'accession des indigènes des colonies
et protectorats à la qualité de citoyen français.
J'ai écrit ici même que c'était un des plus com-
plexes et des plus oifficiles ; je n'ai pas caché
qu'il y avait des garanties à imposer, indispen-
sables, essentielles ; j'ai déclaré qu'il fallait,
au besoin, renforcer celles qui avaient paru
nécessaires, mais qu'en revanche les « droits »
des indigènes, une fois reconnus par la loi .de-
vaient être respectés. On m'a accusé de ne
pas voir , le péril. Je le vois et la meilleure
meuve, c'est que je l'ai dénoncé moi-même.
Mais il ne m'aveugle pas au point de ne plus
me permettre de distinguer où il est et quel il
jfcst, sans exagération et sans méprise.
Regardons bien l'article 2 du projet déposé
à la Chambre des députés et dont j'ai parlé à
cette place.
Il indique où les demandes doivent être adres-
sées : au greffe de la Justice de paix du domi-
cile du postulant, dans les colonies, les pays
de protectorat, et les pays de mandat ; au greffe
de la Justice de paix, dans la métropole ; à la
chancellerie du Consulat de France, dans les
pays étrangers. Jusqu'ici les demandes de na-
turalisation ou d admission à la qualité de ci-
toyen français devaient être ackesssées aux au-
torités administratives locales, aux chefs de pro-
vince, de cercle ou de circonscription adminis-
trative correspondante. Désormais, c est à l'au-
torité judiciaire qu'elles seront portées.
Aucun inconvénient, semble-t-il. à cette
nouvelle procédure. L'article 2 stipule encore
que, dans un délai de six mois, un certain nom-
bre d'autorités peuvent former opposition à la
deaMmde ; ce sont, dans les colonies, les pays
de protectorat ou les pays de mandat, le Gou-
vemur, le Résident de France, ou le Com-
missaire de la République et à Paris, le Pré-
fet de police ; dans les départements, le Pré-
fet; à 1 étranger le Consul. 11 parait donc logique
que ces autorités administratives soient pré-
waDel, le jour même du dépôt de la demande,
venues, qu'elles puissent la faire examiner à loisir.
afin
Le texte ne le dit pas ; rien n'empêche de le
lui faire dire, et, si l'on veut, de lui faire dé-
clarer que le délai de six mois court à partir
de la date à laquelle le fonctionnaire, habilité
pour l'opposition, a reçu le dossier.
On s'est interrogé pour savoir comment, en
certains cas, cette enquête pourra être menée à
bien. En tix mois, cependant, on a le temps de
faire bien des choses, et notamment des en-
quêtes sérieuses. Mais, a-t-on objecté, si le
postulant appartient à une colonie très loin-
taine, comment se renseigner, vite et bien ?
Il y a des cas où ce sera moins facile qu'on ne
le suppose. Je veux bien ; même en tenant
compte des moyens de communication que nous
avons aujourd'hui, je suis prêt à reconnaître
que cette objection peut être valable en telle
ou telle circonstance.
J'ai lu qu'on invoquait ici l'exemple de ia
législation algérienne. La loi du 4 février 1919,
dans l'article 5, potte que, si le postulant est
domicilié, soit en France, soit dans une cola-
nie française ou un pays de protectorat, le juge
̃ de paix de sa commune d origine, auquel il
envoie sa demande, peut donner commission
rogatoire à tout juge de paix ou > fonctionnaire
correspondant pour procéder à l'examen et à
- l'enquête. Pourquoi ne pas appliquer la même
lèsrle aux demandes des -- indigènes pour l'ac-
- cession à la qualité de citoyen français ? Ce
serait plus long, sans doute ; quand le Consul,
le Préfet, le Préfet de police auraient transmis
la demande au Juge de paix du domicile d ori-
gine du postulant, quand ce Juge de paix aurait
usé de la faculté de se renseigner, par voie
de Commission rogatoire, auprès de tout autre
juge de paix des lieux où le postulant aurait
, ej, auparavant, son domicile ou sa résidence,
Ve? semaines et des semaines se seraient écou-
lées. Qu'importe, si le délai imparti reste de
six mois et si les fonctionnaires qui ont le droit
d'opposition, sont obligés, au bout de cet
intervalle, d'avoir proposé leur avis ?
Dès lors, il n'y aurait pas lieu de regretter
que le texte n'eût imposé aucune condition re-
lativement à la durée du dernier domicile ou
de la dernière résidence. On a invoqué encore
- à ce propos, la loi algérienne qui, dans son
article 2, exige des postulants deux années de
résidence ininterrompue dans la même commu-
ne, en France, en Algérie, ou dans une cir-
conscription correspondante d'une colonie franr
! çaise ou d'un pays de protectorat français.
Pierre qui roule n'amasse pas de mousse, dit
- le proverbe ; cela n'est peut-être pas aussi vrai
aujourd'hui qu'à l'époque des voyages à pied
on de la lourde patache. Qu'il y ait déjà une
garantie dans le fait qu'un individu a habité,
pendant plusieurs années, la même commune,
cela est indiscutable ; il ne faut pourtant pas
exagérer, car, dans Paris ou dans telle grande
ville oe province, il y a des gens beaucoup plus
nomades que s'ils faisaient leur tour de France.
Qu'il y ait, d'autre part, plus de sûreté dans
les renseignements fournis par une enquête
quand elle est faite sur un homme qui est resté
longtemps au même endroit, cela est vrai aussi;
mais il ne serait pas paradoxal de prétendre que
plus il aura changé de domiciles et de rési-
dences, et plus il sera passé au crible, puisque
le Juge de paix du domicile d'origine aura
recueilli l'opinion d'un plus grand nombre de
ses confrères, de tous ceux des communes où
le postulant aura planté sa tente provisoire.
Le ministre des Colonies statue sur l'oppo-
sition. J'ai déjà montré combien l'opposition
avait le champ large, puisque ce champ n'est
limité que par la formule : « Pour indignité ou
hostilité aux intérêts français ». Je ne reviens
pis sur l'infinité d'appréciations auxquelles cette
formule ouvre la voie. Ce n'est pas tout. On
rappelle que les décrets applicables aux colo-
mes prescrivent actuellement l'intervention con-
jointe du ministre des Colonies et du Garde
des Sceaux, en matière de naturalisation ou
d'accession à la qualité de citoyen français ;
qu'en Tunisie, la loi du 20 décembre IV
décide qu'il est statué sur les demandes de
naturalisation par le Président de la Républi-
que ,sur la proposition du Garde des Sceaux
et du ministre des Affaires étrangères. De là,
à conclure que le décret accordant à un indi-
gène des colonies ou des pays de protectorat
Paccession à la qualité de citoyen français de-
vrait être signé à la fois par le ministre des Co-
lonies et par le ministre de la Justice, il n'y a
qu'un pas, et ce pas a été franchi. J'avoue ne
pas bien saisir l'utilité de cette complication
nouvelle ; je vois bien ce qu' aura à y perdre
le principe de la simplification des écritures, si
étrangement méconnu dans notre bureaucratie
démocratique, mais je ne vois pas aussi dis-
tinctement quelle garantie supplémentaire ajou-
tera cette formalité : l'enquête sera-t-elle plus
sérieuse, plus complète, plus serrée ? Sinon, à
quoi bon cette rigueur dans le formalisme ?
J'ajoute que je connais, place Vendôme, cer-
tain bureau des naturalisations où on applique
la moitié seulement du proverbe : futina lente.
Ce n'est pas la faute des chefs, je ne l'ignore
pas. ni celle du personnel, ce n est la faute ni
de Paul ni de Pierre, mais le résultat n'en est
pis moins fâcheux. En tout état de cause, si.
dans ce bureau-là on doit faire stationner les
projets du décret accordant la qualité de Fran-
çais aux indigènes, il me paraît de toute utilité
que le délai de stationnement soit très exac-
tement hxé par la loi.
Je le répète pour que les pires sourds soient
obligés de l'entendre : Je suis pour toutes les
mesures qui doivent entourer l'octroi de la qua-
lité de citoyen français, par des garanties de
tout premier ordre ; mais contre toutes celles
qui sont inefficaces et encombrent plus qu'elles
ne préservent. Pas d'imprudence, oui ; mais un
libéralisme intelligent et qui donne à nos indi-
gènes le sentiment que le jour où ils auront
mérité les mêmes droits que nous, ils les ob-
tiendront sans que l'arbitraire ou l'indifférence
oi la temporisation les renvoient constamment
aux calendes prochaines.
Mario Roualan.
Sénateur de l'Hérault, vice-présidênt
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire cnral du Groupe
viticolo.
LE 38 MIIISTtlE P AIILEYÉ --
--00-- M P. 1
Présidence du Conseil et Finances: M. Pain-
levé. Budget: M. Georgqs Bonnet. Justice :
M. Chautemps. Afjaires Etrangères : M. A.
Briand. Guerre: M. Daladier. Marine: M.
Emile Borel. Intérieur: M. Schrameck. Ins-
truction Publique: M. Yvon Delbos. Travaux
Publics : M. de Monzi. Commerce et P. T.
T.: M. Daniel Vincent. Agriculture: M. Jean
Durand. Colonies : M. Perrier. Pensions :
M. Anteriou. Travail : M. Durafour.
Soru-Secrétaires d'Etal
Présidence du Conseil ; M. Berthod. Edu-
cation physique : M. Benazet. Marine Mar-
chande: M. Danielou. Régions Libérées:
M. Jammy-Schmidt. Aéronautique : M. Lau-
rent-Eynac. 1
M. Chaumet est nommé gouverneur de la
Banque de France.
II iiNCttw iftMrai
le riiMrucmiwWM en hhdchbc
b
M. Thalamas, recteur de l'Académie de
Dijon, ancien député de Seine-et-Oise, déta-
ché auprès du ministre des Colonies, est nom-
mé, , , par décret présidentiel, directeur général
de nstruction publique en Indochine.
mé, l'Instruction publique en Indochine.
A U BANQUE DlTAT DU MAROC
00
M. Jules Cambon, de l'Académie _Fran-
çaise, ambassadeur de France, vice-président
de la Banque de Paris et des Pays-Bas, a
été nommé Président du Conseil d'adminis-
tration de la Banque d'Etat du Maroc, en
remplacement de M. Stéphane Dervillé.
..a
Départ retardé
–o–
M. Raphaël Antonetti, Gouverneur Géné-
ral de r Afrique Equatoriale, qui devait quitter
Paris le 5 novembre pour reprendre son poste,
a ajourné son départ. U s'embarquera seule-
ment le 29 novembre à Bordeaux pour Matadi.
Le régime foncier de rhdochine
et les prêts agricoles
---0-0-
A
Cette question est de nouveau vi-
vement discutée dans l'opinion et la
presse indochinoise qui désire voir
le nouveau Gouverneur Général examiner et
solutionner un problème si intimement lié au
travail de l'indigène.
VAnnamite, imprévoyant à l'extrême, vi-
vant au jour le jour et dépourvu d'épargne,
se sert de sa récolte comme d'un instrument
de crédit.
Pour payer l'impôt et faire face à ses be-
soins de numéraire, il a continué de recourir
à des prêteurs sans scrupule qui lui consen-
tent des emprunts à des taux exorbitants al-
lant de 40 à 50 %, quelquefois même plus.
La loi anttamite, sur ce point, fixe bien un
taux maximum de 30 %, mais en fait, elle
n'est jamais respectée.
Les prêteurs, ordinairement des Chinois,
opèrent surtout sur les récoltes pendantes. A
l'éclréance, comme l'indigène ne peut généra-
lement pas se libérer, le prêteur acquiert à
son profit une récolte qu'il revend avec gros
bénéfice aux commerçants ettropéens.
D'autrefois, Vagriculteur qui emprunte en-
gage même ses titres de propriété. Il continue
alors à travailler sa terre, mais remet à son
créancier une redevance qui devient ainsi une
sorte de fermage.
A l'échéance, l'indigène n'étant pas entêtât
de se libérer, on voit après plusieurs renou-
vellements successifs du prêt à des conditions
de plus en plus onéreuses, les terres passer en-
tre les mains des usuriers chinois qui prati-
quent ces fructueuses opérations.
Il faut donc de toute nécessité que la
France poursuive l'éducation économique de
l'Annamite et arrive à le protéger en créant
définitivement en Indochine des organismes
de crédit agricole.
Par là, beaucoup Plus que par des mesu-
res d'ordre administratif et politique, nous
nous rapprocherons du pauvre « nhâ-que »,
finissant par vaincre ses déplorables habitu-
des et son ignorance. En jnême temps que
nous apporterons un stimulant important au
développement agricole du pays et à sa pros-
périté.
Lucien Gaiparin.
Député de la Réunion.
M. Steeg à Casablanca et à Rabat
-0-0-
Le cuirassé Voltaire, à bord duquel avait
pris place M. Steeg, est arrivé hier matin
en rade de Casablanca.
Du quai, le Résident, ayant à sa droite le
maréchal Pétain, à sa gauche M. Urbain
Blanc, suivi d'un nombreux cortège, gagne
à pied la résidence par le boulevard Bal-
lande. Derrière le cordon des troupes, les
trottoirs sont couverts de spectateurs enthou-
siastes qui se livrent à de formidables ova-
tions. La chaleur et la spontanéité de cet ac-
cueil que lui fait la population de Casa-
blanca semble émouvoir vivement M. Steeg.
A l'arrivée au palais, la garde noire, en
grande tenue, rendit au Résident général
les honneurs militaires, tandis que la musi-
que de la garde exécutait la Marseillaise et
l'Hymne chérifien. M. Steeg fut reçu par les
hauts dignitaires du Maghzen chérifien qui
le firent pénétrer dans le grand salon où le
sultan Moulay Youssef l'attendait.
Le Résident général s'inclina et dit au
Sultan combien il était heureux de collabo-
rer avec lui aux destinées de l'empire chéri-
fien. Le Sultan répondit que le Gouverne-
ment ne pouvait faire un meilleur choix que
celui de M. Steeg comme Résident général
et que la réputation qui le précède est un
sûr garant de ce qu'il saura faire pour le
développement de l'empire chérifien dans le
cadre de ses lois et de ses coutumes. Mou-
lay Youssef et M. Steeg s'entietinrent en-
suite en particulier, puis le Résident général
et sa suite rejoignirent la résidence.
Dès son retour, M. Steeg reçoit, dans le
grand salon, le corps consulaire, le pacha
de Casablanca et les membres français et in-
- digènes de la Commission municipale de la
ville.
Des allocutions de bienvenue sont pronon-
cées auxquelles le Résident général répond
en assurant les assistants de la bienveillance
de la France qu'il représente.
M. Steeg est parti pour Rabat ce matin à
7 h. 20. Il y est arrivé vers 10 heures.
Voici le texte du télégramme qu'avant de
quitter Bordeaux. M. Steeg avait envoyé au
maréchal Lyautey :
cc Au atioment de quitter la Franco, j'éprouve
une émotion profonde et grave en pensant au
lourd devoir qui m'incombe de continuer votre
grande couvre. Permettez-moi de compter sur le
réconfort de votre .sympathie et sur le concours
de votre expérience. Signé : Steeg. »
C'était en réponse au télégramme suivant
que le maréchal Lyautey lui avait envoyé de
Lorraine :
« J'ai reçu votre télégramme de Bordeaux,
qui m'u. touché vivoment. Tout ce que je pourrai
vous aipporter (pour faciliter votre tàdhe vous
est acquis, mais je sais que vous pouvez coanp-
1er sur place. sur l'entier concours de mes
anciens collnbowteurs, si dévoués, et que, d'au-
tre port. votre luiute expérience de la politique
générale et des questions de il'Afrique du Nord
assure (l'avance votre fflocès dans la grande
œuvre qui vous incombe. »
M. Varenne au Siam
--0-0-
Nous sommes informés que M. Alexandre
Varenne. Gouverneur Général de l'Indochine,
se rendra, dans le premier trimestre de l'année
prochaine, au Siam, où il a été invité par le
Gouvernement siamois. Son absence de l'Indo-
chine sera de cowfe durée.
Une manifestation franco-italienne
Deux hydravions de la marine de guerre
italienne avaient amerri récemment, comme
on sait, dans le port d'Alger.
A cette occasion, une très brillante récep-
tion fut organisée dans les salons de la Bras-
serie de l'Etoile, par le commandeur Sa-
betta, consul général d'Italie, et le chevalier
Bertuccioli.
Ils eurent pour hôtes, entre autres person-
nages d'importance, M. Maurice Viollette,
Gouverneur général, MM. Dubief, secrétaire
général du Gouvernement général ; Raffi,
maire d'Alger ; Bricaut, chef de cabinet du
préfet, représentant M. Aliez, retenu au
Conseil général ; Maury, directeur du cabi-
net du Gouverneur général, et le lieutenant
de vaisseau Bleuzet; Robe, procureur géné-
ral ; Mesplé, président de la Société de géo-
graphie ; l'amiral Vindry; le consul de Hol-
lande ; le commandant d'aviation Chatel; le
colonel Buffe; Panzuti, président de la
Chambre de commerce italienne d'Alger,etc.,
entourant le capitaine Stiozzi Ridolfi, com-
mandant la 1440 escadrille ; le lieutenant de
vaisseau Carafa d'Andria, et les lieutenants
Baldacci, Tonini et Trizzino, accomplissant
actuellement une croisière en Méditerranée.
M. Sabetta et M. Viollette échangèrent les
discours les plus amicaux et les beaux vins
italiens coulèrent à flots.
MM. Duroux et Fiori, sénateur et député
d'Alger, salués à leur entrée dans les salons
par de vigoureux applaudissements, prirent
part à ces fraternelles libations.
Et ce jour-là, assurément, rien ne valait
mieux que d'aller au café. Est-il quelque
chose de plus urgent, pour les nations, que
de boire d'un coeur sincère à la santé les
unes des autres?
Puis, au Théâtre Municipal, Hcrodiade
fut offerte en grand gala aux marines ita-
lienne et hollandaise, et la musique de Mas-
senet acheva de faire régner l'harmonie.
Bon concert, tout cela, excellent concert
européen.
R. de Laromiguièrt
L'AVIATION COLONIALE
De Pinedo
Rangoon, 27 octobre.
De Pinedo, qui était parti de Bangkok
cc ma.tm, est arrivé ici cet après-midi,
couvrant
eouvrant l'étape (5W kilomètres environ)
en quatre heurM.
ïl a l'intention de se remettre on route
demain pour Akyab et Calcutta, et espère
être renlrô cr: Italie le 4 novembre.
Du Caire au Niger et retour
Trois appareils militaires, pilotés par
trois officiers britanniques, ont quitté He-
luon, pour tenter par la voie des airs le
raid du Niger, aller et retour.
Iji première étape est Halfa, où les avia-
teurs eont arrivés sans incident. Ils pas-
seront ensuite à Klmrtoum, à El-ûbeïb, à
El-Ftishcr et traverseront lu régiun qui sé-
pare le Dar-four anglais du Niger.
A l'Académie des Sciences
M. Marool Solignac, géologue du service
des Mines de la Tunisie a reçu le prix
Joscpili Lablié (U)()() francs).
Une coniertnce sur mgene pittoresque
0-0
Soins le (patronage du gouvernement général
de a.' Allgérie et de la Compagnie des eïieniins
de fer V.- L - A I.A, fmllimrié, député d'Alger, une
de fer et sous la présidence effective
do M. André MluIlarrné, d'Alger, iiiie
conférence sera donnée, le vendredi :H) octobre,
il 16 li. 30, dans la satle des Congrès de l'Ex-
position des Arts décoratifs (cîrand-Palais). M.
l'orfctti, ancien professeur au lycée d'Alger,
parlera, sur l'Algérie pittoresque. - -
On peut se procurer des cartes d'invitation il
Poflice du gotiveriieiiienl, général de l'Algérie,
10, rue des Pyramides.
DANS LA LEGION D'HONNEUR
Ministère des Pensions
A été promu ollicier : M. Beauregard Victor,
sous-directeur de J'Agence Economique de
l'A. O. F. au titre de secrétaire général de
l'Union Nationale des Combattants.
Ministère de l'Agriculture
Est nommé chevalier : M. Pagnon, agriculteur
à Meknès ^Maroc).
TERg-NEUVE
On annonce de SaÎIlI-.h'a.n-de-Tc'I','r-Ncuvc
que deux schooners français, le Saint-Pierre
et le Saint-L^ujis. ont lait naulraae var aros
temps au large tie la cùte de Terre-Neuve.
(Par dépAelie.)
L'UIIMICE FMnCiilE A YUIfflMIFflU
--0.0-
IJC Comité local de lWMiiance Française
a Yuniumfou profite chaque année de la
eaisoii des touristes pour donner aux
Tonkinois en villégiature des létes ou des
réunions.
Ive 8 août dernier c'était une causerie
sur Marco Polo, le grand voyageur véni-
tien. IA) conférencier,M. CJordièi^s-ut rendre
intéressant un développement assez aride
en somme, et les applaudissements qui
saluèrent la fin de son exposé lui témojguè-
rent du plaisir que son auditoire avait pris
à l'entendre.
Le 22 août grande féte donnée au profit
de la caisse de l'Alliance. la soirée com-
{inrtait une partie concert ; la oprésonta-
ion d'une pièce, enfin une sauterie. Une
centaine de personnes au moins se trou-
vaient réunies à la date fixée dans la
grande salle de l'Alliance décorée d'une
manière aussi exquise qu'originale.
GÉRONTOMANlE
--0-0-
C'était écrit, et nous l'avions prévu. La
même méthode, les mêmes errements conti-
nuent, la gérontomanie sévit toujours rue Oudi-
not. Le 18 septembre est passé, et il n'est pas
question de la retraite du haut fonctionnaire,
excellent homme d'aitteurs. qui atteignait ses
soixante ans. Il reste en « activité » comme ses
collègues qui furent, l'un promu à la veille de
l'âge fatidique, l'autre pourvu d'un emploi
nouveau au jour anniversaire même de ses
douze lustres.
EU alors, on est en droit de se demander :
pourquoi deux poids, deux mesures oans des
conditions identiques ? Pourquoi la vérité en
janvier se mue-t-elle en erreur quelques mois
après ? Pourquoi fai.e partir à un âge déter-
miné trois fonctionnaires « supérieurs » dont
les noms sont sur toutes les bouches, et en con-
server d'autres que tout le monde connait ou
peut connaître l'annuaire en mains ?
Et ces jours derniers, au début du mois, un
autre excellent fonctionnaire très supérieur était,
malgré qu'il comptât plus de 61 ans, pourvu
d'une fonction supplémentaire.
Et l'administration maintient dans des postes
extérieurs les uns permanents, les autres tem-
poraires, des fonctionnaires retraités depuis plus
ou moins longtemps, dont quelques-uns sont,
par ailleurs, pourvus de prébendes privées.
Qu'en dehors d'elle-même, l'administration
coloniale, à juste titre toujours bienveillante,
obtienne pour ceux qui s'en vont, après avoir
servi consciencieusement de longues années,
des avantages privés, une amélioration à la
retraite ou des « compensations », rien de
mieux, et nous applaudissons de tout coeur.
Mais pourvoir d'emplois administratifs au delà
de toute limite des retraités, conserver dans les
cadres, contrairement à l'esprit de la loi et aux
vues du Parlement, contrairement aussi à une
jurisprudence fort ancienne, des fonctionnaires
parvenus à l'âge u possible », à une époque
surtout où le rajeunissement des cadres va de-
venir difficile par le jeu ralenti de l' avance-
ment, cette façon d'agir témoigne d'une singu-
lière méthode,
La loi est la loi. Elle ne saurait avoir d'ef-
fet rétroactif, même en supposant qu'un décret
réglementaire. futur allonge la limite d âge à
laquelle les fonctionnaires peuvent être mis à
la retraite, limite toujours suivie jusqu'ici dans
la réalité et appliquée récemment, potthieure-
ment à la nouvelle loi. aux trois fonctionnaires
auxquels nous avons fait allusion. Elle fut donc
appliquée aux uns pour lesquels on n'a pas at.
tendu l'apparition d'un règlement. à interve-
nir. Elle ne l'est pas aux autres. Une telle
c( manière » crée du malaise et nuit aux légi-
times espoirs d' avancement des agents d' une
administration dont on a dit, à la tribune, tout
le bien qu elle méritait.
Cette situation va-t-elle durer ?
Qu'attend pour agir (deuxième édition) l'As-
sociation Professionnelle des Fonctionnaires du
Ministère des Colonies ?
L'Angély
Bien entendu, il ne s' agit dans tout ceci
que d'une question d'ordre général, et nous
nous interdisons toute question personnelle.
Ua pasteur africain à rtlysée
lÁ))'(l Crewe, ambassadeur de Olrande-
BretagIw, a présenté, hier, au Président de
la République, le Révérend Marc C. Hay-
ford, fondateur et surintendant do l'Eglise
et de la Mission baptisto Gald Coast.
Le R. llayford, qui appartient à une fa-
mille dirigeante royale de la Colonie du Cap
est l'auteur de ptlusieurs ouvrages estimés
sur les problèmes religieux, éducatifs et so-
ciaux de l'Afrique occidentale. 11 est pré-
sident d'une éicoile et d'uu collège théologi-
que et ses travaux lui ont ouvert, les portes
de la Société royale do Géographie et de
l'institut sanitaire royal de Londres. Le
frère de ce pasteur africain est membre du
Conseil législatif de la Coilonie de la Gold
Coast et un avocat dont la renommée est
considérable.
motel
Le comité de propagande coloniale
de Dunkerciue
---0-0--
On sait que le ministre des Colonies a, par
une circulaire récente aux maires des divers
centres d'activité économique de la métro-
pole, recommandé la formation de comités
régionaux de propagande coloniale. Le rôle
de ces comités consistera, principalement, à
établir une liaison plus étroite et des rela-
tions plus éclairées entre les producteurs des
diverses régions françaises et la clientèle of-
ferte à leurs fabrications par notre domaine
colonial. Ils permettront également de leur
faire mieux connaître les matières premières
de nos possessions qu'ils pourraient utiliser
dans leurs industries, de préférence aux pro-
duits étrangers et au bénéfice de notre
chantre.
Nous sommes heureux d'apprendre qu'un
de ces comités vient d'être constitué à Dun-
kerque, sous la direction de M. Coquclle,
président de la la Chambre de commerce,
MM. Cavenel et Jacob, vice-présidents, M.
Gabriel Gamhlin, secrétaire général, et M.
Crochemore, trésorier.
Le Comité de propagande coloniale de
Dunkerque assurera la pérennité de l'œuvre
magnifique inaugurée dans cette i ville par
la foire des pays du Nord qui obtint cet été
un si brillant succès.
SUR LA ROUTE, EN PROVINCE
M. Sehmitt, 21 ans, passant de nuit sur
la route est attaqué à coups de massue
par un Algérien. Etat grave.
La guerre au Maroc
Mission de contrôle
La. mission de contrôle du l'armée, diri-
gée par le contrôleur général Simon et M.
Marc, conseiller général auprès du gouver-
nement chérifien, est arrivé le 27 octobre
à Casablanca par le payuebot Maréchal-
Lyautey.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Secteur-ouest. Les dissidents des Bcni-
Bou-Hhemba et des Raouria ont réoccupé
leurs villages, à proximité des lignes fran-
çaises ; ils sont l'entrés avec leurs biens pt
leurs troupeaux.
Secteur centre. - Au cours de la journée
du 24; octobre, une forte reconnaissance-
partie de Tabouda, à 1 kilomètres du djebel
Amjot, s'est portée sur le village de Tuzn-
za, occupé par les dissidents qui furent dis-
persés et rejeté s dans les villages de Doua-
lier. La reconnaissance est rentrée à 1$
heures sans avoir subi aucune perte.
Les colonnes opérant chez les Beni-Ou-
rioghel. au nord du djebel Me-ssaoud, ayant4
accompli leur- mission, sont rentrées à leur
base, dans la journée du 27, sans être in-
quiétées par les ennemis, dont les pertes,
par suite des tirs d'artillerie et du con-
cours de l'nvintion ont été très élevées.
Au centre, les Rioua soumis du villaf)t
de Rméla, au nord-ouest du poste de Bnb-
Ouender, ont repoussé une attaque des dis-
sidents.
Secteur est. - Des groupements de dissi-
dents se sont installés sur la ('r'l\te et le col
de Sidi-Bou-Inour, a quelques kilomètres aui
noru de la nouvelle position de Soub-es-
Schl, où les dissidents ont hissé une pièces
d'artillerie. L'ennemi ne manifeste cepen-
dant pus d'activité.
Sur le front du centre, les Beni Ourta-
ghols. contre lesquels fut dirigée la ronte
offensive, reçurent, tant de nos colonnes
d'infanterie que de la part de l'artiilierie et
de l'aviation, une dure leçon, marquée par
d'os pertes particulièrement importantes.
Ayant ainsi réalisé leurs objectifs, nos
troupes de ce secteur purent, elles aussi,
rejoindre leurs positions d'hivernage. Notre
activité actuelle se borne à des reconnais-
sances opérées sans difficultés dans les di-
vers sevtours et à des sorties de l'aviation,
qui effectua notamment quatorze bombardë-
ments contre les Béni Ouarraien de la tache
de Taza (Moyen Atlas), dont nous signa-
lions récemment la reprise d'activité.
Les contingents libérables seront prochai-
nement acheminés vers les points d'cm-
barquement.
Deux régiments de cavalerie viennent de
quitter le Maroc il destination de la Syrie.
Les récompenses
Sont promus officiers de la Légion d'hon-
neur, au titre des opérations au Jarnl' : le
du 32*
commandant de Buretel de Clmssey, Martin,
régiment, d'aviation ; le capitaine Iartin,
du premier étranger, le lieutenant. nogaud.
du t"r groupe d'artillerie.
L'Aviation
L'aviation a arcompli îles missions de rc-
connaissance photographique et des bom-
bardements sur la tache de TTiza, hi. n dif-
licil.. à effacer, de la lÙIlI' de dissfdence.
L'adjudant observateur Sou!é-Xan, de la
8° escadrille effectuait un réglage d'artille-
rie, le 2f» septembre. 11 évoluait è ~>0 mètres
au-dessus de la cote TrfX), lorsqu'une balle
ennemie vint l'atteindre au bas de la co-
lonne vertébrale. GrAee A son réglage, nos
fantassins réussissaient, une heure plus
tard, à s'emparer de la cote 505 et ils y ins-
talla ;ent un poste.
Les chasseurs à pied à leurs camarades
La Fédération Nationale d<^ An.cil'IlS
Chasseurs à pied et alltills. réunie sous la
présidence do M. Michet Missolfe. a adres-
sé au maréchal Pétain, aux vaillants ha-
taillons de l'arme, à tous les chefs et sol-
dats français et indigènes qui luttent au
Maroc, l'hommage de leur admiration et
de leur dévouement.
Nos pertes
Ce n'est pas ht"Ii1 :m officiers qu'il faut
compter parmi les morts du Maroc, mais
1<\1 dont YF.cho de Paris du 28 octobre
publie la liste nominative.
Pour nos soldats
Sur le Volubilis est arrivée Mme la mar-
quise de Loys-C.haiidieu, qui apportait ail
maréchal lVtain le produit d'une souscrip-
tion ouverte, par l'Alsace pour les soldats
de l'Ouergha.
Ce qu'on veut vendre
à nos petits soldats
l'n meivanli du Marne a publié l'annonce
suivante dans 1111 journal du Maroc :
Très bien intrôdui't auprès administra-
tions coopératives et grands magasins, j'ac-
cepte toutes propositions sérieuses, soit
comme acheteur eu gros, soit comme ropré-
sentant. Reelremhe particulièrement occa-
sions, soldes, srroatl choix et articles de i)a-
tiiille en alimentation ii^nérale, etc. Faire
offres à sous pli recommandé. Repré-
sentant. piviuiiil. à sa charge les fraIS
d'échantillonnage.
L'ailimenlation de second choix, dite, de
bataille, les patates pourries, les fromage»
Ù. la ('baux, les sardines décomposées. Voil-àl
Un Français évadé
l'n sous-oflicier de tu ailleurs algériens
nommé CI1(','hi. prisonnier des Rit'fains
vient d'arriver à l anger. 11 fut fait prison-
nier après la reddition du poste ce |)aliai*fc
le f) juillet, d'où il devait réussir A s'en-
fuir :\ l'arrivée des Riffains.
Arrivé près de Bah Moroudj, il trouva
ce poste encerclé. 11 rebroussa chemin et
s'en allait vers Taza quand il fut pris par
des dissidents qui remmenèrent à Ajdir où
il arriva le 21> juillet. î) fut aussitôt internfc
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