Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-10-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 octobre 1925 30 octobre 1925
Description : 1925/10/30 (A26,N163). 1925/10/30 (A26,N163).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397011c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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- VINGT-SIXIEME ANNEE. Ne 163 - LE NUMERO : 20 CENTIMES c VENDREDI SOIR, 30 OCTOBRE lfRL
, 1
Les Annales Coloniales
- 1 --. d Id à à9 »
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR LES ANNALES COLONIALD- SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Le* Ann, - "ea eejqddgàm uni reçue» aax Bateaux à&Jmmmmlel ému le* Agence* étPiMkhi
DIRECTEURS : MARCEL RUEDE-L. et L-G. THÉBAULT
RMadiN et AteiautraiiM : 34, Rue du Mottt-Thttef, PARIS-1" TiNpIM : LOWU II-Ir
u. mois 1 Umm
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»
Deux aspects politiques de l'Inde
––-– Q--
La semaine dernière, nous avons pu lire
'dans un journal que « l'Angleterre gouverne
les Indes à coups de canon d'honneur o.
C'était le titre d'un article du Matin où
étaient rapportés les propos que le maha-
zajah de Kapurtala avait tenus à M. Sté-
phane Lauzanne, au cours d'un voyage
d'Amérique en France.
Ce maharajah est un homme distingué et
fort riche comme il convient à tous ces prin-
ces exotiques qui viennent dépenser en Eu-
rope l'argent prélevé sur les maigres res-
sources de leurs sujets mourant de faim. Il
ne manque pas de cette forme d'esprit qui
consiste à mystifier ses interlocuteurs.
Aussi, a-t-il expliqué à sa façon, qui est
plutôt amusante, la politique anglaise dans
l'Inde. « L'Angleterre, déclare-t-il, n'a pas
youlu laisser aux princes des maisons souve-
jaiies, le litre de roi et l'appel'tiion de Ma-
jesté, mais elle nous a donné des titres
spéciaux, des titres beaucoup plus élevés
qu'aux princes ordinaires, elle nous a donné
le titre Exalted Highness, Altesse Exal-
tée. L'Angleterre a fait mieux encore, elle a
établi aux Indes toute une hiérarchie minu-
tieusement réglée et soigneusement entre-
tenue. I « tte hiérarchie se règle à coups de
«canon. » Les princes les plus haut placés
ont droit à 21 coups, d'autres moins élevés,
1 15, d'autre petits, à 9. Un prince montre-
t-il quelques mauvaise humeur, quelque vel-
léité d'indépendance, on le menace de le ré-
trograder de quelques coups de canop et il
n'est pas d'exemple que cette menace ait été
Sans effet.
Le rédacteur du Mafin qui rapporte ce
propos conclut : a Et moi, en écoutait le
maharajah, je ne pouvais m'empêcher de
penser que l'Angleterre qui gouverne les
Indes avec des salves d'artillerie judicieu-
sement hiérarchisées est vraiment un heu-
reux pays, quel dommage que nous ne puis-
sions avoir la paix au mémo prix au Maroc
et en Syrie; nous accorderions bien trois
coups de trotnblon à Abd el Krim et deux
coups d'arquebuse à Sultan Atrache. »
Evidemment. Mais la réalité est diffé-
rente de cette fantaisie humoristique. Avant
d'en arriver à cette politique basée sur les
salves d'artillerie judicieusement piérarchi-
sées, l'Angleterre a eu affaire avec quelques
princes indigènes qui ont été aussi peu com-
modes à réduire que le chef druse ou le ro-
gui rifain. Ces faits sont trop connus pour
les rappeler en détail. Plusieurs géné-
raux Anglais ont récolté, dans ces luttes lon-
gues et pénibles, la gloire, les honneurs et
la fortune.
Et puis, même aujourd'hui, les choses ne
sont pas comme le laisse supposer cette in-
terview. Sans doute M. Stéphane Lauzanne
est trop bien informé des choses d'Orient
pour croire que tout se passe dans l'Inde
aussi facilement, mais combien parmi nos
lecteurs seront trompés par cette façon plai-
sante de présenter la réalité.
Les princes, qui témoignent une si grande
docilité à l'égard du pouvoir étranger, sont
loin de représenter toute l'Inde. Les terri-
toires qu'ils administrent représentent à peu
près la moitié de la péninsule, mais leurs
sujets ne forment guère plus de 72 millions
d'individus sur une population globale de
plus de 320 millions; ce n'est pas le quart
des habitants. Il est quelque peu exagéré
de prétendre qu'on gouverne par des procé-
'dés aussi sommaires l'une des plus fortes
agglomérations humaines, alors qu'en réalité,
ils ne s'appliquent qu'à une minorité rela-
tivement faible. La plus grande partie de
l'Inde échappe donc aux princes indigènes,
Et l'Angleterre y rencontre des difficultés
considérables. Elle s'y trouve en présence
d'un mouvement national à la fois politique
et économique, qui depuis une vingtaine
d'années, devient chaque jour plus puis-
sant. L'union entre Musulmans et Hindous
dent les divisions séculaires avaient été entre-
tenues par les Anglais s'est faite et par là,
la politique britannique qui s'appuyait vo-
* lontiers sur les mahométans, a perdu l'un
do ses plus solides appuis.
Dans ce pays, où suivant le maharajah de
Kapurtala, tout se règle au moyen de satis-
factions d'étiquette habilement distribuées,
on exalte la mémoire des héros nationa-
listes de l'Europe moderne : Cavour, Mazzi-
ni, Kossuth, Parnell, en un mot, des hom-
mes qui ont symbolisé la lutte contre l'op-
pression étrangère.
On n'en reste pas à ces manifestations
purement intellectuelles. Des révoltes se pro-
duisent; peu importe le prétexte. La répres-
sion, qui suit inévitablement, ne réussit pas à
tuer le mouvement que la guerre de 1914-
1918 a encouragé indirectement. En 1916,
19111 1918, des congrès se tiennent à Bom-
bay, à Calcutta, à Lucknok où Musulmans
et Hindous s'entendent pour demander le
self-governement, sous « la direction de la
Grande Bretagne 3. La réforme constitution-
nelle Monta gu-Chelmsford est sortie de là.
Mais ces concessions n'ont pas donné satis-
faction aux Indiens. Le mouvement en fa-
veur d'un régime plus libéral et de l'auto-
nomie sinon de l'indépendance politique, a
continué, prenant des formes qui ont pu va.
rier avec le temps, mais conservant tou-
jours le même but constamment affirmé.
Nous avons eu l'occasion d'entendre, il y
a quelques semaines, un publiciste hindou
expliquer à un auditoire français les aspi-
rations de son pays. L'Inde, disait-il, en
substance, n'a pas achevé sa propre révolu-
tion française. Mais la lutte révolutionnaire
qu'elle soutient n'est pas dirigée comme dans
la France de 1789, contre une aristocratie
indigène, elle s'attaque à l'exploitation éco-
nomique et à la domination politique d'un
pouvoir étranger imposé.
Les sentiments révolutionnaires de l'Inde
sont entretenus non pas par des discours
d'orateurs plus ou moins habiles à entrainer
les foules, mais bien par la misère des tra-
vailleurs, paysans, ouvriers, qui ne mangent
pas à leur faim et dont l'organisme débilité
par les privations est une proie facile pour
toutes les maladies contagieuses. En 1918,
6 millions d'Indiens furent fauchés par l'in-
fluenza.
Les prisonniers politiques sont très dure-
ment traités; certains, pour échapper à leur
sort, se suicident; dfeutres deviennent fous,
un officier disait récemment à un groupe de
ces malheureux : « Vous êtes au bagne; si
vous refusez de travailler, il vous arrivera
ceci : au premier refus vous aurez les
mains menottées en l'air; au deuxième, on
vous chargera de lourdes chaînes et la troi-
sième fois vous recevrez trente coups de
fouet ; chaque coup fera dans votre chair une
entaille d'un centimètre. »
L'orateur continue en citant des massacres
comme celui d'Amritson, où plusieurs cen-
taines d'hommes, de femmes et d'enfants
assemblés dans un meeting public en plein
air tombèrent sous les balles des mitrail-
leuses. Il termine en affirmant que le mou-
vement révolutionnaire hindou s'écarte de
plus en plus des méthodes pacifiques préco-
nisées par Gandhi pour adopter les atti-
tudes violentes.
Nous voilà bien loin des propos aimables
et d'une ironie rassurante, que tenait le
prince en veine de dévoiler à M. Lauzanne
les ressorts mystérieux de la politique an-
glaise dans son pays.
Les paroles du maharajah et celles du ré-
volutionnaire nous traduisent deux aspects
politiques de l'Inde r l'un parle au nom de
rlnde df%princes où l'autorifé étrangère est
censée se maintenir par des moyens faciles
et quelque peu enfantins ; l'autre exprime le
sentiment de l'Inde nationaliste et révolu-
tionnaire avec laquelle l'Angleterre a des
rapports beaucoup plus délicats.
Ni l'un ni l'autre n'ont le droit de parler au
nom de tout l'Hindoustan, mais le jeune pu-
bliciste qui discourait devant le public d'in-
tellectuels, dei fonctionnaires et de petits
bourgeois de la salle des Sociétés Savantes
est plus inquiétant pour la Grande-Bretagne
que le fastueux interlocuteur du collabora-
teur du Matin.
Henry Fontanicr,
Député du Cantal, nHMk de la
CommiiKon des Affaire» êtrqnr
ère& membre de ta Commission
dM Cotoniee.
M. Steeg à Rabat
Comme nous l'avions annoncé hier, parti
de Casablanca à 8 heures, le 29 octobre, M.
Steeg fit, à 10 heures, son entrée solennelle
dans la capitale administrative du Maroc, en
la circonstance brillamment décorée et pa-
voisée, au milieu d'une foule nombreuse et
enthousiaste.
Le pacha de Rabat et le doyen de la Com-
mission municipale ont souhaité la bienve-
nue au nouveau Résident général. C'est en
ces termes que s'exprima le doyen :
T1 n'est pas exagéré de dire que lorsque
nous avons appris la détermination soudaine de
votre éminent prédécesseur, au souvenir duquel
nos cœurs restent profondément attachés, nous
avons ressenti une douloureuse anxiété. Qui
viendra continuer l'œuvre du grand chef ? Or.
nous pouvons dire sans flatterie que le choix
du Gouvernement a rassuré tous les esprits.
M. Steeg a ensuite reçu, à la résidence,
S. E. El Mokri, le corps diplomatique, le
clergé, les autorités civiles et militaires, les
représentants des intérêts économiques et les
membres de la presse.
On signale l'extraordinaire impression de
confiance et d'enthousiasme produite à l'is-
sue de ces deux journées par les premiers
contacts des populations de Casablanoa et de
Rabat avec le nouveau Résident qui, par son
attitude bienveillante et les discours pronon-
cés, conquit toutes les sympathies européen-
nes et indigènes.
DANS LA LEGION D'HONNBUI
---00--
Ministère des Colonies
Est nommé chevalier : M. Lacazc, sous-
directeur de la Banque de flnrlochine.
mNaMtBMMHMnHMam
0-0-
M. Alfred Martineau, Gouverneur hono-
raire des Colonies, a été élu vice-président
de la Société des Orateurs et Conférenciers
présidée par M. Jean Richepin.
LES TAXES TEI £ GRAPHlQUE8
Les coefficients d'équivalence fl.f)Pliœblcf> au
calcul des taxes télégraphiques et téléphoni-
ques seront fixés, à partir du r* novembre 1U85,
dans les relations internationales, à 4,4 et à
11,9 dans 'les relations coloniales.
TRÉSORS PERDUS
-0.0--
le reçois le Bulletin de la Société
Française des Ingénieurs coloniaux.
Publication très intéressante. et
que je signale à mes lecteurs. le le fais avec
d'autant plus de plaisir que le Bulletin des
Ingénieurs est, ma loi, très honnête à l'égard
des Annales Coloniales. le ne dis pas cela
seulement au sens où l'emploient nos paysans
de Vancienne France et de la nouvelle ; mais
au sens simple du mot : si le Bulletin fait de
larges emprunts aux Annales Coloniales, son
directeur indique avec précision ses sources
et déclare, avec une entière franchise, à qui
il donne Vkospitalité.
Je me suis fort diverti et instruit à la lec-
ture d'un article du Bulletin, intitulé : Tré-
sors Perdus. Il y a des trésors de ce genre
dans toutes les régions de la France ; du
moins, ce sont les traditions locales qui l'af-
firment. le connais une douzaine de villes où
l'on parle du trésor des Montmorency, et
notre confrère du Bulletin rappelle les let-
tres de ces Espagnols qui vous demandent de
leur faire les avances indispensables pour
leur permettre de les aider à retrouver le ma.
got qui vous appartient. Quel esprit ne bat
la campagne, qui ne fait cllô/eaux en Espa-
gne 1 Ces exploiteurs de la crédulité humai-
ne font encore des dupes, et il faut leur re-
connaître d'ailleurs un certain art pour dis-
simuler le hameçon.
Mais il s'agit surtout. dans le Bulletin, des
trésors enfouts au fond des terres lointaines
ou sous les flots des mers inconnues : celui
de la petite île des Cocos, des îles San Mi-
guel, de la baie de Bat aria, du cap Dela-
ware et de la côte du même nom, du golfe
de Floride, de Vile portugaise do Salvamen-
to, ceux des cachettes des Indiens d'Améri-
que, celui du fameux El Dorado (on est prié
de ne pas prendre le Pirée pour un homme,
ni un grand chef et pontife pour une région
de la Colombie). Bien entendu, on voit re-
paraître les galions de la baie de Vigo, et la
série des naufrages célèbres dans lesquels la
mer aurait englouti assez de millions, de
lingots et de pierres précieuses pour payer
nos dettes interalliées. Tout cela m suscité
des rech erches sans nombre, aui n'ont J'ml.
---- --- x-- -- ---- - ---
leurs donné aucun résultat. L'histoire est mê-
lée de légende, et plus d'un de ces trésor i
n'a existé que dans timagination des Awm.
mes.
Notre confrère du Bulletin des Ingénieurs
Coloniaux remarque philosophiquement que,
si Von - mettait - en regard les sommes dépen-
sées par là en pure perte, et ce qwon au-
rait pu faire avec ces capitaux si on les avait
employés dans le commerCt, l'industrie, les
cultures, les mines, on se convaincrait que
l'auri sacra famés est bien mauvaise
conseillère. Remarque sage, très sage, et qui
ne tient pas compte de l'esprit d'aventure,
du goût de la chasse, de l'attrait de l'incon-
nu, toutes tendances qui, plus que la soif du
lucre, entraînent les mortels dans des entre-
prises risquées.
Mais, au fond, il faut en revenir à l'ex-
périence du bonhomme : Travailles, prenez
de la Peine, c'est le fonds qui manque le
moins. Les colonies offrent à l'activité, à
l'endurance, au courage, des trésors bien
plus précieux que ceux des galions de Vigo,
lesquels ont peut-être, dès 1707, échoué ail-
leurs que sur le sable où les scaphandriers
les ont cherchés inutilement,ou que la poudre
d'or que Le Doré faisait tomber tous les
ans en lavant son corps dans le lac Guata-
vita. Le premier de tous les biens est le tra-
vail, et les trésors cachés n'enrichissent que
les romanciers qui savent raconter à leur pro-
pos de jolies histoires.
Et cela me rappelle ce qui est arrivé à un
de mes concitoyens qui avait acheté une
campagne où était enfoui, disait-on, un tré-
sor abandonné là au moment d'une invasion
anglaise. Il aperçoit un beau matin, à peine
dissimulée sous le gazon, une plaque de mé-
tal rouillé qu'il soulève délicatement. Au
dessous, la terre ; au dessous, une dalle. No-
tre homme attend que les ouvriers soient ren-
trés chez eux, et le soir, retourne à la ca-
chette. Il glisse sa main sous la terre, enlève
la dernière dalle, et, le cœur battant bien
fort. il Monte vivement le bras dans la ca-
vité qui s'ouvre. Ce qu'il rencontra dans ce
trou, délaissé depuis qu'il avait été plein
jusqu'au bord. je ne saurais le dire sans pé-
riphrases. Il s'attclldait à un trésor perdu,. il
rencontrait une fosse qui porte le même nom
dans la langue - familière.. -
Pas mal de gens croient, du reste, que
cela porte bonheur. le bonheur, encore une
fois, est dans le travail vaillamment et loya-
lement commencé et mené à bien : que nos
jeunes gens se le répètent, avant d'aller aux
colonies.
Mario Rouutan,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de ta Commission sénatoriale des Co-
lmaie., Secrétaire général du Groupe
vtticoe.
–-–
U TMDll SFFFRL-LL TFTT M ttki ?
00
Dans les milieux touchant de près à ta
Société des Nations, on laisse entendre
que l'Angleterre serait ;pr.t,e à céder à l'At-
lormogne le mandat qu'elle exerce sur le
Togdland et conjointement avec le dominion
du Cap celui qu'cme exerce sur l'ex-Est afri-
cain allemand.
Toutefois, le Foreign Office ne semble
pas satisfait de cette suggestion. A son
avis, le Gouvernement de l'Afrique du Sud
ne souscrirait en aucune façon à un pa
reil arrangement.
* o 1% 0
Le troisième cabinet Painlevé
--.,.
Nous avons publié hier la liste complète du
Ministère. Nous la redonnons aujourd'hui avec
quelques indications sur la personnalité des
membres du troisième Cabinet Painlevé (à côté
de chacun des ministres et soqa-secrétaires
d'Etat, nous faisoris figurer le département
qu'il représente et le groupe parlementaire au-
quel il appartient).
Présidence du Conseil et Fi- M.
nonces PAUL PAINLEVE, dép. de la Se.'ne, rép. socialiste.
Ministre du Budget GEORGES BONNET, député de ia Dordogne, rad. soc.
Justice .,. et CAMILLE CHAUTEMPS, dép. dïnthe-et Loire, rad. soc.
justice CAMILLE Cl-IALrrE-MPS. d~ ; Loi re- In f ér i eure, rép. soc.
Affaires étrangères ARISTIDE BRIAND, dép. de fa Loire-Inférieire, rép. soc.
Intérieur AB. SCARAME
Guerre. EDOUARD DALADIER, dép. de Vaucluse, radie, social.
Marine. EMILE BOREL, député de l' Aveyron, radical socialiste.
~~rtc~Mre JEAN DURAND, sénateur de l'Aude, gauche démocratique.
Commerce DANIEL-VINCENT, député du Nord, gauche radicale.
Travaux publia. ANATOLE DE MONZIE, sén. du Lot, gauc. démocrat.
Instruction publique Y VON DELBOS, député de la Dordogne, radical socialiste.
Colonies., LEON PERRIER, sénateur de rl, gauche démocratique.
Traoail DURAFOUR, député de la Loire, radical socialiste.
Pensions .,.. LOUIS ANTERIOU, député de l'Ardèche, rép. socialiste.
SOUS-SECRETARIATS D'ETAT
Présidence du C
Régions ibL.';- .,. JAMMY SCHMIDT, député de l'Oise, radical socialiste.
~er
Enseignement technique PAUL BENAZET, député de l'Indre, républicain socialiste.
Marine marchande. CHARLES DANIELOU, député du Finistère, gauc. radie.
Guerre JEAN OSSOLA, député des Alpes-Mantimes, rad. soc.
Haut Com. à l'habitation.. ARTHUR LEVASStEUR, dép. de la Seine, républic, social.
Nous nous réjouissons de retrouver au pou-
voir nos. collaborateurs et amis, MM. Louis
Antériou, ministre des Pensions, et An. de
Monzie, ministre des Travaux publics. Notre
ami Aimé Bçrthod, avec le sous-secrétariat à
la présidence du Conseil, accède pour la pre-
mière fois au pouvoir dans une fonction où ses
qualités de travail, d'organisation et d'intelli-
gence auront un utile et vaste champ d'action.
Nous sommes heureux de voir conserver
leurs portefeuilles des amis de longue date de
notre journal, Camille Chautemps, au Minis-
tère de la Justice ; Edouard Daladier au Mi-
nistère do fa Guerre ; Charles Daniélou à la
Marine marchande ; Jammy Schmidt aux Ré-
gions Libérées ; Paul Bénazet à l' Enseigne-
ment technique. Aux uns et aux autres, nous
adressons nos bien cordiales félicitations.
Deux hommes entrent pour la première fois
dans les Conseils du Gouvernement : Léon
Perrier, sénateur de l'Isère, et Aimé Berthod.
député du Jura. Donnons quelques indications
biographiques sur l'un et l'autre.
Léon Perrier
Ministre des Colonies
Né de l' autre côté du Rhône, à Toumon-
sur-Rhône (Aidèche), d'une famille de com-
merçants, le 1er février 1873, M. Léon Per-
rier a débuté dans l'Enseignement. Il fut suc-
cessivement chef de laboratoire à la Faculté
des Sciences de Grenoble, chef de ltfboratoire
à l'Université de Montpellier, sous-directeut
du Laboratoire Maritime de Cette.
Elu député de la 3° circonscription de Gre-
noble en 1910, réélu en 1914. il fut battu aux
élections générales de novembre 1919, mais
élu brillamment six semaines plus tard en jan-
vier 1920, sénateur de l'Isère, et réélu en jan-
vier 1924 avec une majorité accrue.
Conseiller général, il occupe à Grenoble la
présidence de l'Assemblée départementale
avec une incontestable autorité. 11 est considéré
dans ce département, qui fut si longtemps re-
présenté par l'opportuniste de marque qu'était
Antonin Dubost, comme le chef du parti répu-
blicain, et il y fut l'organisateur du Cartel avec
les socialistes S. F. 1. O.
M. Léon Perrier, qui est un sénateur très
assidu, est très écouté dans la Haute Assem-
blée. Spécialiste des questions d'hydro-électri-
cité et de mines, il a été à maintes reprises
vice-président et président de la Commis-
sion des Mines à la Uambre et au Sé-
nat. Nul doute qu'il ne fasse préva-
loir ses opinions dans les importants pro-
blèmes d'électrification qui solliciteront son
attention aux divers coins de notre Empire co-
lonial.
Aimé Bertbod
M. Aimé Berthod est né à Qiampagnole
(Jura), le 9 août 1878.
Professeur au Lycée Louis-le-Grand, agré-
gé de philosophie, docteur ès sciences politi-
ques et économiques, ancien président de la
Société des Agrégés de rUnivenité, le nou-
veau sous-secrétaire d'Etat à la présidence du
Conseil a publié divers ouvrages d'économie
sociale, en particulier sur Proudhon. Il fut
sous-chef de cabinet de M. Stephen Pichon.
Ion compatriote, alors ministre des Affaires
étrangères en 1911.
Il a été élu député de Saint-Claude pour la
première fois en 1912. Détail piquant : il suc.
cédait à un socialiste (S. F. 1. 0.), le profes-
seur Tarbouriech, et eut comme concurrent so-
cialiste M. Alexandre Varenne qui, battu en
1910 à Riom, vint faire une incursion dans le
Jura.
Brun, d accueil réservé et affable, le nou-
veau sous-secrétaire d'Etat à la Présidence du
Conseil jouit au Parlement d'une sympathie
générale. Gros travailleur, membre de la Com-
mission des Affaires. étrangères, chargé de mis-
sions en Pologne, il s'est fait remarquer par la
sûreté de son jugement et la prudence de ses
interventions.
Battu en 1914 par M. Lessac, S.F.I.O.,
et en 1919 sur la liste radicale socialiste de
M. Georges Ponsot, il fut réélu le 11 mai
1924.
M. uw Perrier, nu Ortinal
.;.-0.0-
» M. Léon Perrier, ministre des CG-
tonies. a pris possession des services de
la rue Oudinot, ce matin à dix heures.
Son entrevue avec M. André Hesse a été
particulièrement cordiale.
LE COllET DE M. IfBH rdRIER
M. Léon Perrier constituera incessam-
menti son cabinet. On parle, avec une
vive insistance, pour ce poste, de M.
Adrien Juvanon, administrateur en chef
des Colonies, ancien chef de cabinet de
M. Bovier-Lapierre, ministre des Pen-
sions.
M. Adrien Juvanon a été le chef de
cabinet du regretté gouverneur Foureau.
• A.\x
Le nouveau président du Conseil
d'administration
Le Conseil d'administration de la Compa-
gnie P.-L.-M. a choisi le successeur du re-
gretté président Stéphane Dervillé. M. De-
nis Pérouse, vice-président depuis IQ15, a été
nommé président à l'unanimité. Mais M. Pé-
rouse ayant ensuite décliné cet honneur, en
raison de son Age avancé et de son état de
santé, M. Gabriel Cordier, sur sa proposi-
tion, a été nommé président.
L'assemblée, par acclamations, a conféré
à M. Denis Pérouse le titre de président ho-
noraire de la Compagnie.
On sait la grosse situation de M. Gabriel
Cordier dans le monde industriel. C'est, avec
le nouveau ministre des Colonies, un des
apôtres les plus résolus de l'électrification
des réseaux ferrés.
rniDint ismimima
111 Miiian IranCiIS et en Hime-vtita
Du mois de novembre 1924 au mois d'août
1925, le Service géographique du Cabinet mili-
taire de l'A. O. F., dirigé par le commandant
de Martonie, a poursuivi, au Soudan et en
Haute-Volta, la campagne astronomique com-
mencée en 192i en Côte d'Ivoire et en Haute-Vol-
ta par le capitaine Fauchon et le lieutenant Gué-
ritat. Cette campagne avait pour objet la déter-
mination d'un certain nombre de positions géo-
graphiques, destinées à constituer dans les colo-
nies de l'intérieur un canevas d'ensemble, qui
permettra d'asseoir avec précision les levés to-
pographiques ultérieurs.
Au cours de cette cnmpnene, 77 points astro-
nomiques nouveaux ont été déterminés par le
capitaine Fauchon, en combinant comme précé-
demment les méthodes de l'astronomie de cam-
pagne avec la réception des sienaux horaires
par télégraphie sans fil. Les altitudes adoptées
sont empruntées à la. mission d'études de la Val-
lée du Niger (J. f.ernn(l 1923-24), laquelle avait
pris comme altitude de base celle du chemin de
fer à Bamako. Cette troisième série porte i 128
le nombre des points astronomiques nouveaux
obtenus depuis le mois de janvier 1924.
!.es résultais de ces travaux ont été publiés au
J. 0. do l'A. C. F. du 15 octobre 1925.
Le vice-roi des Indes
n
Le roi n. donné son approbation à la nt)-
mination do M. Ivrtwani Frederick Lindlev
Wood, ministre de l'Agriculture, au poste
de vice-roi et gouverneur des Indes, en rem-
placement de lord Readinit, dont 'le mandat
expire en avril prochain.
Décrets et Arrêtés
Décret rendant appliquables à l'Algérie les
dispositions de l'article 100 de la loi de
finances du 13 juillet 1928 portant fixa-
tion du prix de vente des poudres de
chasse dans le métropole.
(J. 0. du 30 octobre 1925.)
La guerre au Maroc
LE HAUT GOMMANDEMENT
Ainsi que nous l'avions annoncé il y oi
quelques jours le maréchal Pétain partira
prochainement pour la France. Il s'embar-
querait à Oron.
Le général Culmel le suivra de prés.
CHEZ LES RIFAINS
Les tribus de la zone espagnole, les Benf *
Gorfeit, les Boni Arous, du Djebel Habib"
situé en bordure à l'ouest de la voie ferrée
de Tanger-Kl Ksur-El Kébir ,auraient aban-
donné la cause rifaine et saboté la ligne té-
léphonique de Chcchaouen à Beni Idor.
L'ACCORD FRANCO-ESPAGNOL
Les journaux espagnols annoncent qUet
onlol'lllt':'ment aux stipulations de l'accord
hispano-français, dont le but est de l'en.
forcer la surveillance de la côte maro.
et de réprimer la contrebande, les Guuver-
neirients de la France et de l'Espagne vont
créer incessamment un bureau hiapancK
français, dont le personnel civil et militaire,
spécialisé, sera indistinctement français ou
espagnol.
Le Gouvernement espagnol se chargera
de l'organisation du bureau.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Secteur de L'uuest. Le ravit-aiJUïmenl
Aftu poste des Ouled Chessar s est effeÇluér
hier sans incidents.
Secteur du centre. - Trois fanulle« Mez-
xiat de la région de Taounat sont reiitréee
de dissidence.
19* corps (l'armée. Les force» suppléti-
ves ont patrouillé sans incidents dans la
région au nord de Soi Haillane, au sud de
Koubba.
Au cours de la journée du 27 octobre, un
léger cngagementJ a eu lieu au nord de Sitt
Ali Bou Rekba, entre partisans et dissi-
dents.
L'aviation a bombardé dans la matinée le
massif des Senhadja.
CHEZ LES ESPAGNOLS
Les travaux préparatoires à L'ixistailûr
tion d'un phare à l'extrémité de la pres-
qQ'Ue de Morro Nuevo se poursuivent acn
Uvement.
La proclamation du nouveau khalife Mou-
lai Haas an serait fixée au 8 novembre.
C'est après cette cérémonie que le général
Primo de Rivera se rendra au Maroc pour
installer le nouveau commissaire, le géné-
rai Sanjurdo*
8..
A LA CHAMBRE
-0-0
L'Agence Générale des Colonies
Le Gouvernement vient de déDoaer un.
projet de loi tendant à substituer a l'Office
colonial une agence générale des Culo.
nies.
- -. -
Cette agence avait déjà ôtc constituée par
un décret du 'J9 juin 1919, mais il fallait,
pour lui donner sa personnalité civile et ft-
nandère, que le Parlement lui accorde SODI
approbation.
Le projet de lui a donc pour objet de don-
ner un caractère légal à un organisât; qui
a évolué suivant des priri,pes, admis par
le Parleanenl ou consacrés pur la lui, rnaJa
dont rurunisation. détlnitive, en raison
anùnio de sa transformation exige l'appro-
bation du pouvoir législatif.
Le statut indigène algérien
Nous avons déjà, parlé d'un projet de loi
déposé par le Gouvernement réglant lea
oonllits entre la loi française t-t !e st-atut
des indigènes algériens .-a matière d'état
des personnes.
Al. Houx-Fi essineng, député d'Oran, par-
ticulièrement qualifié, a été chargé de rup-
porter ce projet au nom de la COITUlIlSSloOl
de l'Algérie, des Colonies el dus Protecto-
rats.
Dans son exposé des IIlútifs, le rappor-
teur fait valoir que les propusilious soumi-
ses au Parlement ernblent., dans leur eR-
semihle, résoudre heureusement le pro-
blème infiniment délicat qui se posait pour
le législateur.
11 s'agissait, à la fois, de ne point lieurter
les coutumes indigènes que nous 'avons pria,
l'ellgagemcllt du respecter, de" ne point sou-
lever des susceptibilités que rendcllt plus
vives les contestations juridiques auxquel-
les de semiblajbiles eonllits abou^ssent .inévi-
tablement et le eflioe des intérêts contraire»
qui, alors, se' débattent - et cependant do
ne point permettre que se produisit un'
mouvement de régression déplorai»!»:, que
des éléments français ou européens fus-
sent absolues irrémédiablement par la po-
pulation indigène musulmane.
Les slatmts dérivant des muons mixtes
étant fixés par avance, les intéressés con-
,naiSS('llllL's conséquences du mariage qu'ils
se proposent de contracter. Ils y renonce-
ront si eus conséquences leur paraissent de
nature à heurter leurs sentiments et leurs
convictions. Sinon, ils seront mal venus A
se pkii'nflre. Ht ils ne se plaindront, pas, on
peut en avoir l'assurance.
D'autre part, un pas. non sans impor-
tance, sera effectué d-ans la voie de I assimi-
lation 'infiniment désirable; aux coutumes
françaises, des races indigènes et européen-
nos qui suhsisten! dopuis si Uugtenup.H les
unes .1. Côté des autres en Algérie, AiUlô so
mélanger.
Si elles parviennent, à 1111 moment ddllnt
:\ se fondre en une mesure appréciable dans
le creuset du mariage, cette fusion, au
mnjn, constituera un ajrpoin; sérieux, n
rl profil, pour la prépondérance fran*
\nii(l,
Le chemin de fer de Tébessa
au Djebel Onk
M. Petit, député, au nom de la Comml-
sion des Travaux Publics, a déposé eon
rapport sur le projet do loi déclarant d'uti-
Hte publique un chemin do fer & voie nnr.
- VINGT-SIXIEME ANNEE. Ne 163 - LE NUMERO : 20 CENTIMES c VENDREDI SOIR, 30 OCTOBRE lfRL
, 1
Les Annales Coloniales
- 1 --. d Id à à9 »
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR LES ANNALES COLONIALD- SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Le* Ann, - "ea eejqddgàm uni reçue» aax Bateaux à&Jmmmmlel ému le* Agence* étPiMkhi
DIRECTEURS : MARCEL RUEDE-L. et L-G. THÉBAULT
RMadiN et AteiautraiiM : 34, Rue du Mottt-Thttef, PARIS-1" TiNpIM : LOWU II-Ir
u. mois 1 Umm
i = Co M. 80. 45 t 25 »
«SIS'SSSmé ( Étranger ISO • «8 » 88 »
am" 1 3 0 a es a 38 9
Oir>NM><–lDwUilw–
»
Deux aspects politiques de l'Inde
––-– Q--
La semaine dernière, nous avons pu lire
'dans un journal que « l'Angleterre gouverne
les Indes à coups de canon d'honneur o.
C'était le titre d'un article du Matin où
étaient rapportés les propos que le maha-
zajah de Kapurtala avait tenus à M. Sté-
phane Lauzanne, au cours d'un voyage
d'Amérique en France.
Ce maharajah est un homme distingué et
fort riche comme il convient à tous ces prin-
ces exotiques qui viennent dépenser en Eu-
rope l'argent prélevé sur les maigres res-
sources de leurs sujets mourant de faim. Il
ne manque pas de cette forme d'esprit qui
consiste à mystifier ses interlocuteurs.
Aussi, a-t-il expliqué à sa façon, qui est
plutôt amusante, la politique anglaise dans
l'Inde. « L'Angleterre, déclare-t-il, n'a pas
youlu laisser aux princes des maisons souve-
jaiies, le litre de roi et l'appel'tiion de Ma-
jesté, mais elle nous a donné des titres
spéciaux, des titres beaucoup plus élevés
qu'aux princes ordinaires, elle nous a donné
le titre Exalted Highness, Altesse Exal-
tée. L'Angleterre a fait mieux encore, elle a
établi aux Indes toute une hiérarchie minu-
tieusement réglée et soigneusement entre-
tenue. I « tte hiérarchie se règle à coups de
«canon. » Les princes les plus haut placés
ont droit à 21 coups, d'autres moins élevés,
1 15, d'autre petits, à 9. Un prince montre-
t-il quelques mauvaise humeur, quelque vel-
léité d'indépendance, on le menace de le ré-
trograder de quelques coups de canop et il
n'est pas d'exemple que cette menace ait été
Sans effet.
Le rédacteur du Mafin qui rapporte ce
propos conclut : a Et moi, en écoutait le
maharajah, je ne pouvais m'empêcher de
penser que l'Angleterre qui gouverne les
Indes avec des salves d'artillerie judicieu-
sement hiérarchisées est vraiment un heu-
reux pays, quel dommage que nous ne puis-
sions avoir la paix au mémo prix au Maroc
et en Syrie; nous accorderions bien trois
coups de trotnblon à Abd el Krim et deux
coups d'arquebuse à Sultan Atrache. »
Evidemment. Mais la réalité est diffé-
rente de cette fantaisie humoristique. Avant
d'en arriver à cette politique basée sur les
salves d'artillerie judicieusement piérarchi-
sées, l'Angleterre a eu affaire avec quelques
princes indigènes qui ont été aussi peu com-
modes à réduire que le chef druse ou le ro-
gui rifain. Ces faits sont trop connus pour
les rappeler en détail. Plusieurs géné-
raux Anglais ont récolté, dans ces luttes lon-
gues et pénibles, la gloire, les honneurs et
la fortune.
Et puis, même aujourd'hui, les choses ne
sont pas comme le laisse supposer cette in-
terview. Sans doute M. Stéphane Lauzanne
est trop bien informé des choses d'Orient
pour croire que tout se passe dans l'Inde
aussi facilement, mais combien parmi nos
lecteurs seront trompés par cette façon plai-
sante de présenter la réalité.
Les princes, qui témoignent une si grande
docilité à l'égard du pouvoir étranger, sont
loin de représenter toute l'Inde. Les terri-
toires qu'ils administrent représentent à peu
près la moitié de la péninsule, mais leurs
sujets ne forment guère plus de 72 millions
d'individus sur une population globale de
plus de 320 millions; ce n'est pas le quart
des habitants. Il est quelque peu exagéré
de prétendre qu'on gouverne par des procé-
'dés aussi sommaires l'une des plus fortes
agglomérations humaines, alors qu'en réalité,
ils ne s'appliquent qu'à une minorité rela-
tivement faible. La plus grande partie de
l'Inde échappe donc aux princes indigènes,
Et l'Angleterre y rencontre des difficultés
considérables. Elle s'y trouve en présence
d'un mouvement national à la fois politique
et économique, qui depuis une vingtaine
d'années, devient chaque jour plus puis-
sant. L'union entre Musulmans et Hindous
dent les divisions séculaires avaient été entre-
tenues par les Anglais s'est faite et par là,
la politique britannique qui s'appuyait vo-
* lontiers sur les mahométans, a perdu l'un
do ses plus solides appuis.
Dans ce pays, où suivant le maharajah de
Kapurtala, tout se règle au moyen de satis-
factions d'étiquette habilement distribuées,
on exalte la mémoire des héros nationa-
listes de l'Europe moderne : Cavour, Mazzi-
ni, Kossuth, Parnell, en un mot, des hom-
mes qui ont symbolisé la lutte contre l'op-
pression étrangère.
On n'en reste pas à ces manifestations
purement intellectuelles. Des révoltes se pro-
duisent; peu importe le prétexte. La répres-
sion, qui suit inévitablement, ne réussit pas à
tuer le mouvement que la guerre de 1914-
1918 a encouragé indirectement. En 1916,
19111 1918, des congrès se tiennent à Bom-
bay, à Calcutta, à Lucknok où Musulmans
et Hindous s'entendent pour demander le
self-governement, sous « la direction de la
Grande Bretagne 3. La réforme constitution-
nelle Monta gu-Chelmsford est sortie de là.
Mais ces concessions n'ont pas donné satis-
faction aux Indiens. Le mouvement en fa-
veur d'un régime plus libéral et de l'auto-
nomie sinon de l'indépendance politique, a
continué, prenant des formes qui ont pu va.
rier avec le temps, mais conservant tou-
jours le même but constamment affirmé.
Nous avons eu l'occasion d'entendre, il y
a quelques semaines, un publiciste hindou
expliquer à un auditoire français les aspi-
rations de son pays. L'Inde, disait-il, en
substance, n'a pas achevé sa propre révolu-
tion française. Mais la lutte révolutionnaire
qu'elle soutient n'est pas dirigée comme dans
la France de 1789, contre une aristocratie
indigène, elle s'attaque à l'exploitation éco-
nomique et à la domination politique d'un
pouvoir étranger imposé.
Les sentiments révolutionnaires de l'Inde
sont entretenus non pas par des discours
d'orateurs plus ou moins habiles à entrainer
les foules, mais bien par la misère des tra-
vailleurs, paysans, ouvriers, qui ne mangent
pas à leur faim et dont l'organisme débilité
par les privations est une proie facile pour
toutes les maladies contagieuses. En 1918,
6 millions d'Indiens furent fauchés par l'in-
fluenza.
Les prisonniers politiques sont très dure-
ment traités; certains, pour échapper à leur
sort, se suicident; dfeutres deviennent fous,
un officier disait récemment à un groupe de
ces malheureux : « Vous êtes au bagne; si
vous refusez de travailler, il vous arrivera
ceci : au premier refus vous aurez les
mains menottées en l'air; au deuxième, on
vous chargera de lourdes chaînes et la troi-
sième fois vous recevrez trente coups de
fouet ; chaque coup fera dans votre chair une
entaille d'un centimètre. »
L'orateur continue en citant des massacres
comme celui d'Amritson, où plusieurs cen-
taines d'hommes, de femmes et d'enfants
assemblés dans un meeting public en plein
air tombèrent sous les balles des mitrail-
leuses. Il termine en affirmant que le mou-
vement révolutionnaire hindou s'écarte de
plus en plus des méthodes pacifiques préco-
nisées par Gandhi pour adopter les atti-
tudes violentes.
Nous voilà bien loin des propos aimables
et d'une ironie rassurante, que tenait le
prince en veine de dévoiler à M. Lauzanne
les ressorts mystérieux de la politique an-
glaise dans son pays.
Les paroles du maharajah et celles du ré-
volutionnaire nous traduisent deux aspects
politiques de l'Inde r l'un parle au nom de
rlnde df%princes où l'autorifé étrangère est
censée se maintenir par des moyens faciles
et quelque peu enfantins ; l'autre exprime le
sentiment de l'Inde nationaliste et révolu-
tionnaire avec laquelle l'Angleterre a des
rapports beaucoup plus délicats.
Ni l'un ni l'autre n'ont le droit de parler au
nom de tout l'Hindoustan, mais le jeune pu-
bliciste qui discourait devant le public d'in-
tellectuels, dei fonctionnaires et de petits
bourgeois de la salle des Sociétés Savantes
est plus inquiétant pour la Grande-Bretagne
que le fastueux interlocuteur du collabora-
teur du Matin.
Henry Fontanicr,
Député du Cantal, nHMk de la
CommiiKon des Affaire» êtrqnr
ère& membre de ta Commission
dM Cotoniee.
M. Steeg à Rabat
Comme nous l'avions annoncé hier, parti
de Casablanca à 8 heures, le 29 octobre, M.
Steeg fit, à 10 heures, son entrée solennelle
dans la capitale administrative du Maroc, en
la circonstance brillamment décorée et pa-
voisée, au milieu d'une foule nombreuse et
enthousiaste.
Le pacha de Rabat et le doyen de la Com-
mission municipale ont souhaité la bienve-
nue au nouveau Résident général. C'est en
ces termes que s'exprima le doyen :
T1 n'est pas exagéré de dire que lorsque
nous avons appris la détermination soudaine de
votre éminent prédécesseur, au souvenir duquel
nos cœurs restent profondément attachés, nous
avons ressenti une douloureuse anxiété. Qui
viendra continuer l'œuvre du grand chef ? Or.
nous pouvons dire sans flatterie que le choix
du Gouvernement a rassuré tous les esprits.
M. Steeg a ensuite reçu, à la résidence,
S. E. El Mokri, le corps diplomatique, le
clergé, les autorités civiles et militaires, les
représentants des intérêts économiques et les
membres de la presse.
On signale l'extraordinaire impression de
confiance et d'enthousiasme produite à l'is-
sue de ces deux journées par les premiers
contacts des populations de Casablanoa et de
Rabat avec le nouveau Résident qui, par son
attitude bienveillante et les discours pronon-
cés, conquit toutes les sympathies européen-
nes et indigènes.
DANS LA LEGION D'HONNBUI
---00--
Ministère des Colonies
Est nommé chevalier : M. Lacazc, sous-
directeur de la Banque de flnrlochine.
mNaMtBMMHMnHMam
0-0-
M. Alfred Martineau, Gouverneur hono-
raire des Colonies, a été élu vice-président
de la Société des Orateurs et Conférenciers
présidée par M. Jean Richepin.
LES TAXES TEI £ GRAPHlQUE8
Les coefficients d'équivalence fl.f)Pliœblcf> au
calcul des taxes télégraphiques et téléphoni-
ques seront fixés, à partir du r* novembre 1U85,
dans les relations internationales, à 4,4 et à
11,9 dans 'les relations coloniales.
TRÉSORS PERDUS
-0.0--
le reçois le Bulletin de la Société
Française des Ingénieurs coloniaux.
Publication très intéressante. et
que je signale à mes lecteurs. le le fais avec
d'autant plus de plaisir que le Bulletin des
Ingénieurs est, ma loi, très honnête à l'égard
des Annales Coloniales. le ne dis pas cela
seulement au sens où l'emploient nos paysans
de Vancienne France et de la nouvelle ; mais
au sens simple du mot : si le Bulletin fait de
larges emprunts aux Annales Coloniales, son
directeur indique avec précision ses sources
et déclare, avec une entière franchise, à qui
il donne Vkospitalité.
Je me suis fort diverti et instruit à la lec-
ture d'un article du Bulletin, intitulé : Tré-
sors Perdus. Il y a des trésors de ce genre
dans toutes les régions de la France ; du
moins, ce sont les traditions locales qui l'af-
firment. le connais une douzaine de villes où
l'on parle du trésor des Montmorency, et
notre confrère du Bulletin rappelle les let-
tres de ces Espagnols qui vous demandent de
leur faire les avances indispensables pour
leur permettre de les aider à retrouver le ma.
got qui vous appartient. Quel esprit ne bat
la campagne, qui ne fait cllô/eaux en Espa-
gne 1 Ces exploiteurs de la crédulité humai-
ne font encore des dupes, et il faut leur re-
connaître d'ailleurs un certain art pour dis-
simuler le hameçon.
Mais il s'agit surtout. dans le Bulletin, des
trésors enfouts au fond des terres lointaines
ou sous les flots des mers inconnues : celui
de la petite île des Cocos, des îles San Mi-
guel, de la baie de Bat aria, du cap Dela-
ware et de la côte du même nom, du golfe
de Floride, de Vile portugaise do Salvamen-
to, ceux des cachettes des Indiens d'Améri-
que, celui du fameux El Dorado (on est prié
de ne pas prendre le Pirée pour un homme,
ni un grand chef et pontife pour une région
de la Colombie). Bien entendu, on voit re-
paraître les galions de la baie de Vigo, et la
série des naufrages célèbres dans lesquels la
mer aurait englouti assez de millions, de
lingots et de pierres précieuses pour payer
nos dettes interalliées. Tout cela m suscité
des rech erches sans nombre, aui n'ont J'ml.
---- --- x-- -- ---- - ---
leurs donné aucun résultat. L'histoire est mê-
lée de légende, et plus d'un de ces trésor i
n'a existé que dans timagination des Awm.
mes.
Notre confrère du Bulletin des Ingénieurs
Coloniaux remarque philosophiquement que,
si Von - mettait - en regard les sommes dépen-
sées par là en pure perte, et ce qwon au-
rait pu faire avec ces capitaux si on les avait
employés dans le commerCt, l'industrie, les
cultures, les mines, on se convaincrait que
l'auri sacra famés est bien mauvaise
conseillère. Remarque sage, très sage, et qui
ne tient pas compte de l'esprit d'aventure,
du goût de la chasse, de l'attrait de l'incon-
nu, toutes tendances qui, plus que la soif du
lucre, entraînent les mortels dans des entre-
prises risquées.
Mais, au fond, il faut en revenir à l'ex-
périence du bonhomme : Travailles, prenez
de la Peine, c'est le fonds qui manque le
moins. Les colonies offrent à l'activité, à
l'endurance, au courage, des trésors bien
plus précieux que ceux des galions de Vigo,
lesquels ont peut-être, dès 1707, échoué ail-
leurs que sur le sable où les scaphandriers
les ont cherchés inutilement,ou que la poudre
d'or que Le Doré faisait tomber tous les
ans en lavant son corps dans le lac Guata-
vita. Le premier de tous les biens est le tra-
vail, et les trésors cachés n'enrichissent que
les romanciers qui savent raconter à leur pro-
pos de jolies histoires.
Et cela me rappelle ce qui est arrivé à un
de mes concitoyens qui avait acheté une
campagne où était enfoui, disait-on, un tré-
sor abandonné là au moment d'une invasion
anglaise. Il aperçoit un beau matin, à peine
dissimulée sous le gazon, une plaque de mé-
tal rouillé qu'il soulève délicatement. Au
dessous, la terre ; au dessous, une dalle. No-
tre homme attend que les ouvriers soient ren-
trés chez eux, et le soir, retourne à la ca-
chette. Il glisse sa main sous la terre, enlève
la dernière dalle, et, le cœur battant bien
fort. il Monte vivement le bras dans la ca-
vité qui s'ouvre. Ce qu'il rencontra dans ce
trou, délaissé depuis qu'il avait été plein
jusqu'au bord. je ne saurais le dire sans pé-
riphrases. Il s'attclldait à un trésor perdu,. il
rencontrait une fosse qui porte le même nom
dans la langue - familière.. -
Pas mal de gens croient, du reste, que
cela porte bonheur. le bonheur, encore une
fois, est dans le travail vaillamment et loya-
lement commencé et mené à bien : que nos
jeunes gens se le répètent, avant d'aller aux
colonies.
Mario Rouutan,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de ta Commission sénatoriale des Co-
lmaie., Secrétaire général du Groupe
vtticoe.
–-–
U TMDll SFFFRL-LL TFTT M ttki ?
00
Dans les milieux touchant de près à ta
Société des Nations, on laisse entendre
que l'Angleterre serait ;pr.t,e à céder à l'At-
lormogne le mandat qu'elle exerce sur le
Togdland et conjointement avec le dominion
du Cap celui qu'cme exerce sur l'ex-Est afri-
cain allemand.
Toutefois, le Foreign Office ne semble
pas satisfait de cette suggestion. A son
avis, le Gouvernement de l'Afrique du Sud
ne souscrirait en aucune façon à un pa
reil arrangement.
* o 1% 0
Le troisième cabinet Painlevé
--.,.
Nous avons publié hier la liste complète du
Ministère. Nous la redonnons aujourd'hui avec
quelques indications sur la personnalité des
membres du troisième Cabinet Painlevé (à côté
de chacun des ministres et soqa-secrétaires
d'Etat, nous faisoris figurer le département
qu'il représente et le groupe parlementaire au-
quel il appartient).
Présidence du Conseil et Fi- M.
nonces PAUL PAINLEVE, dép. de la Se.'ne, rép. socialiste.
Ministre du Budget GEORGES BONNET, député de ia Dordogne, rad. soc.
Justice .,. et CAMILLE CHAUTEMPS, dép. dïnthe-et Loire, rad. soc.
justice CAMILLE Cl-IALrrE-MPS. d~ ; Loi re- In f ér i eure, rép. soc.
Affaires étrangères ARISTIDE BRIAND, dép. de fa Loire-Inférieire, rép. soc.
Intérieur AB. SCARAME
Guerre. EDOUARD DALADIER, dép. de Vaucluse, radie, social.
Marine. EMILE BOREL, député de l' Aveyron, radical socialiste.
~~rtc~Mre JEAN DURAND, sénateur de l'Aude, gauche démocratique.
Commerce DANIEL-VINCENT, député du Nord, gauche radicale.
Travaux publia. ANATOLE DE MONZIE, sén. du Lot, gauc. démocrat.
Instruction publique Y VON DELBOS, député de la Dordogne, radical socialiste.
Colonies., LEON PERRIER, sénateur de rl, gauche démocratique.
Traoail DURAFOUR, député de la Loire, radical socialiste.
Pensions .,.. LOUIS ANTERIOU, député de l'Ardèche, rép. socialiste.
SOUS-SECRETARIATS D'ETAT
Présidence du C
Régions ibL.';- .,. JAMMY SCHMIDT, député de l'Oise, radical socialiste.
~er
Enseignement technique PAUL BENAZET, député de l'Indre, républicain socialiste.
Marine marchande. CHARLES DANIELOU, député du Finistère, gauc. radie.
Guerre JEAN OSSOLA, député des Alpes-Mantimes, rad. soc.
Haut Com. à l'habitation.. ARTHUR LEVASStEUR, dép. de la Seine, républic, social.
Nous nous réjouissons de retrouver au pou-
voir nos. collaborateurs et amis, MM. Louis
Antériou, ministre des Pensions, et An. de
Monzie, ministre des Travaux publics. Notre
ami Aimé Bçrthod, avec le sous-secrétariat à
la présidence du Conseil, accède pour la pre-
mière fois au pouvoir dans une fonction où ses
qualités de travail, d'organisation et d'intelli-
gence auront un utile et vaste champ d'action.
Nous sommes heureux de voir conserver
leurs portefeuilles des amis de longue date de
notre journal, Camille Chautemps, au Minis-
tère de la Justice ; Edouard Daladier au Mi-
nistère do fa Guerre ; Charles Daniélou à la
Marine marchande ; Jammy Schmidt aux Ré-
gions Libérées ; Paul Bénazet à l' Enseigne-
ment technique. Aux uns et aux autres, nous
adressons nos bien cordiales félicitations.
Deux hommes entrent pour la première fois
dans les Conseils du Gouvernement : Léon
Perrier, sénateur de l'Isère, et Aimé Berthod.
député du Jura. Donnons quelques indications
biographiques sur l'un et l'autre.
Léon Perrier
Ministre des Colonies
Né de l' autre côté du Rhône, à Toumon-
sur-Rhône (Aidèche), d'une famille de com-
merçants, le 1er février 1873, M. Léon Per-
rier a débuté dans l'Enseignement. Il fut suc-
cessivement chef de laboratoire à la Faculté
des Sciences de Grenoble, chef de ltfboratoire
à l'Université de Montpellier, sous-directeut
du Laboratoire Maritime de Cette.
Elu député de la 3° circonscription de Gre-
noble en 1910, réélu en 1914. il fut battu aux
élections générales de novembre 1919, mais
élu brillamment six semaines plus tard en jan-
vier 1920, sénateur de l'Isère, et réélu en jan-
vier 1924 avec une majorité accrue.
Conseiller général, il occupe à Grenoble la
présidence de l'Assemblée départementale
avec une incontestable autorité. 11 est considéré
dans ce département, qui fut si longtemps re-
présenté par l'opportuniste de marque qu'était
Antonin Dubost, comme le chef du parti répu-
blicain, et il y fut l'organisateur du Cartel avec
les socialistes S. F. 1. O.
M. Léon Perrier, qui est un sénateur très
assidu, est très écouté dans la Haute Assem-
blée. Spécialiste des questions d'hydro-électri-
cité et de mines, il a été à maintes reprises
vice-président et président de la Commis-
sion des Mines à la Uambre et au Sé-
nat. Nul doute qu'il ne fasse préva-
loir ses opinions dans les importants pro-
blèmes d'électrification qui solliciteront son
attention aux divers coins de notre Empire co-
lonial.
Aimé Bertbod
M. Aimé Berthod est né à Qiampagnole
(Jura), le 9 août 1878.
Professeur au Lycée Louis-le-Grand, agré-
gé de philosophie, docteur ès sciences politi-
ques et économiques, ancien président de la
Société des Agrégés de rUnivenité, le nou-
veau sous-secrétaire d'Etat à la présidence du
Conseil a publié divers ouvrages d'économie
sociale, en particulier sur Proudhon. Il fut
sous-chef de cabinet de M. Stephen Pichon.
Ion compatriote, alors ministre des Affaires
étrangères en 1911.
Il a été élu député de Saint-Claude pour la
première fois en 1912. Détail piquant : il suc.
cédait à un socialiste (S. F. 1. 0.), le profes-
seur Tarbouriech, et eut comme concurrent so-
cialiste M. Alexandre Varenne qui, battu en
1910 à Riom, vint faire une incursion dans le
Jura.
Brun, d accueil réservé et affable, le nou-
veau sous-secrétaire d'Etat à la Présidence du
Conseil jouit au Parlement d'une sympathie
générale. Gros travailleur, membre de la Com-
mission des Affaires. étrangères, chargé de mis-
sions en Pologne, il s'est fait remarquer par la
sûreté de son jugement et la prudence de ses
interventions.
Battu en 1914 par M. Lessac, S.F.I.O.,
et en 1919 sur la liste radicale socialiste de
M. Georges Ponsot, il fut réélu le 11 mai
1924.
M. uw Perrier, nu Ortinal
.;.-0.0-
» M. Léon Perrier, ministre des CG-
tonies. a pris possession des services de
la rue Oudinot, ce matin à dix heures.
Son entrevue avec M. André Hesse a été
particulièrement cordiale.
LE COllET DE M. IfBH rdRIER
M. Léon Perrier constituera incessam-
menti son cabinet. On parle, avec une
vive insistance, pour ce poste, de M.
Adrien Juvanon, administrateur en chef
des Colonies, ancien chef de cabinet de
M. Bovier-Lapierre, ministre des Pen-
sions.
M. Adrien Juvanon a été le chef de
cabinet du regretté gouverneur Foureau.
• A.\x
Le nouveau président du Conseil
d'administration
Le Conseil d'administration de la Compa-
gnie P.-L.-M. a choisi le successeur du re-
gretté président Stéphane Dervillé. M. De-
nis Pérouse, vice-président depuis IQ15, a été
nommé président à l'unanimité. Mais M. Pé-
rouse ayant ensuite décliné cet honneur, en
raison de son Age avancé et de son état de
santé, M. Gabriel Cordier, sur sa proposi-
tion, a été nommé président.
L'assemblée, par acclamations, a conféré
à M. Denis Pérouse le titre de président ho-
noraire de la Compagnie.
On sait la grosse situation de M. Gabriel
Cordier dans le monde industriel. C'est, avec
le nouveau ministre des Colonies, un des
apôtres les plus résolus de l'électrification
des réseaux ferrés.
rniDint ismimima
111 Miiian IranCiIS et en Hime-vtita
Du mois de novembre 1924 au mois d'août
1925, le Service géographique du Cabinet mili-
taire de l'A. O. F., dirigé par le commandant
de Martonie, a poursuivi, au Soudan et en
Haute-Volta, la campagne astronomique com-
mencée en 192i en Côte d'Ivoire et en Haute-Vol-
ta par le capitaine Fauchon et le lieutenant Gué-
ritat. Cette campagne avait pour objet la déter-
mination d'un certain nombre de positions géo-
graphiques, destinées à constituer dans les colo-
nies de l'intérieur un canevas d'ensemble, qui
permettra d'asseoir avec précision les levés to-
pographiques ultérieurs.
Au cours de cette cnmpnene, 77 points astro-
nomiques nouveaux ont été déterminés par le
capitaine Fauchon, en combinant comme précé-
demment les méthodes de l'astronomie de cam-
pagne avec la réception des sienaux horaires
par télégraphie sans fil. Les altitudes adoptées
sont empruntées à la. mission d'études de la Val-
lée du Niger (J. f.ernn(l 1923-24), laquelle avait
pris comme altitude de base celle du chemin de
fer à Bamako. Cette troisième série porte i 128
le nombre des points astronomiques nouveaux
obtenus depuis le mois de janvier 1924.
!.es résultais de ces travaux ont été publiés au
J. 0. do l'A. C. F. du 15 octobre 1925.
Le vice-roi des Indes
n
Le roi n. donné son approbation à la nt)-
mination do M. Ivrtwani Frederick Lindlev
Wood, ministre de l'Agriculture, au poste
de vice-roi et gouverneur des Indes, en rem-
placement de lord Readinit, dont 'le mandat
expire en avril prochain.
Décrets et Arrêtés
Décret rendant appliquables à l'Algérie les
dispositions de l'article 100 de la loi de
finances du 13 juillet 1928 portant fixa-
tion du prix de vente des poudres de
chasse dans le métropole.
(J. 0. du 30 octobre 1925.)
La guerre au Maroc
LE HAUT GOMMANDEMENT
Ainsi que nous l'avions annoncé il y oi
quelques jours le maréchal Pétain partira
prochainement pour la France. Il s'embar-
querait à Oron.
Le général Culmel le suivra de prés.
CHEZ LES RIFAINS
Les tribus de la zone espagnole, les Benf *
Gorfeit, les Boni Arous, du Djebel Habib"
situé en bordure à l'ouest de la voie ferrée
de Tanger-Kl Ksur-El Kébir ,auraient aban-
donné la cause rifaine et saboté la ligne té-
léphonique de Chcchaouen à Beni Idor.
L'ACCORD FRANCO-ESPAGNOL
Les journaux espagnols annoncent qUet
onlol'lllt':'ment aux stipulations de l'accord
hispano-français, dont le but est de l'en.
forcer la surveillance de la côte maro.
et de réprimer la contrebande, les Guuver-
neirients de la France et de l'Espagne vont
créer incessamment un bureau hiapancK
français, dont le personnel civil et militaire,
spécialisé, sera indistinctement français ou
espagnol.
Le Gouvernement espagnol se chargera
de l'organisation du bureau.
LES OPERATIONS MILITAIRES
Secteur de L'uuest. Le ravit-aiJUïmenl
Aftu poste des Ouled Chessar s est effeÇluér
hier sans incidents.
Secteur du centre. - Trois fanulle« Mez-
xiat de la région de Taounat sont reiitréee
de dissidence.
19* corps (l'armée. Les force» suppléti-
ves ont patrouillé sans incidents dans la
région au nord de Soi Haillane, au sud de
Koubba.
Au cours de la journée du 27 octobre, un
léger cngagementJ a eu lieu au nord de Sitt
Ali Bou Rekba, entre partisans et dissi-
dents.
L'aviation a bombardé dans la matinée le
massif des Senhadja.
CHEZ LES ESPAGNOLS
Les travaux préparatoires à L'ixistailûr
tion d'un phare à l'extrémité de la pres-
qQ'Ue de Morro Nuevo se poursuivent acn
Uvement.
La proclamation du nouveau khalife Mou-
lai Haas an serait fixée au 8 novembre.
C'est après cette cérémonie que le général
Primo de Rivera se rendra au Maroc pour
installer le nouveau commissaire, le géné-
rai Sanjurdo*
8..
A LA CHAMBRE
-0-0
L'Agence Générale des Colonies
Le Gouvernement vient de déDoaer un.
projet de loi tendant à substituer a l'Office
colonial une agence générale des Culo.
nies.
- -. -
Cette agence avait déjà ôtc constituée par
un décret du 'J9 juin 1919, mais il fallait,
pour lui donner sa personnalité civile et ft-
nandère, que le Parlement lui accorde SODI
approbation.
Le projet de lui a donc pour objet de don-
ner un caractère légal à un organisât; qui
a évolué suivant des priri,pes, admis par
le Parleanenl ou consacrés pur la lui, rnaJa
dont rurunisation. détlnitive, en raison
anùnio de sa transformation exige l'appro-
bation du pouvoir législatif.
Le statut indigène algérien
Nous avons déjà, parlé d'un projet de loi
déposé par le Gouvernement réglant lea
oonllits entre la loi française t-t !e st-atut
des indigènes algériens .-a matière d'état
des personnes.
Al. Houx-Fi essineng, député d'Oran, par-
ticulièrement qualifié, a été chargé de rup-
porter ce projet au nom de la COITUlIlSSloOl
de l'Algérie, des Colonies el dus Protecto-
rats.
Dans son exposé des IIlútifs, le rappor-
teur fait valoir que les propusilious soumi-
ses au Parlement ernblent., dans leur eR-
semihle, résoudre heureusement le pro-
blème infiniment délicat qui se posait pour
le législateur.
11 s'agissait, à la fois, de ne point lieurter
les coutumes indigènes que nous 'avons pria,
l'ellgagemcllt du respecter, de" ne point sou-
lever des susceptibilités que rendcllt plus
vives les contestations juridiques auxquel-
les de semiblajbiles eonllits abou^ssent .inévi-
tablement et le eflioe des intérêts contraire»
qui, alors, se' débattent - et cependant do
ne point permettre que se produisit un'
mouvement de régression déplorai»!»:, que
des éléments français ou européens fus-
sent absolues irrémédiablement par la po-
pulation indigène musulmane.
Les slatmts dérivant des muons mixtes
étant fixés par avance, les intéressés con-
,naiSS('llllL's conséquences du mariage qu'ils
se proposent de contracter. Ils y renonce-
ront si eus conséquences leur paraissent de
nature à heurter leurs sentiments et leurs
convictions. Sinon, ils seront mal venus A
se pkii'nflre. Ht ils ne se plaindront, pas, on
peut en avoir l'assurance.
D'autre part, un pas. non sans impor-
tance, sera effectué d-ans la voie de I assimi-
lation 'infiniment désirable; aux coutumes
françaises, des races indigènes et européen-
nos qui suhsisten! dopuis si Uugtenup.H les
unes .1. Côté des autres en Algérie, AiUlô so
mélanger.
Si elles parviennent, à 1111 moment ddllnt
:\ se fondre en une mesure appréciable dans
le creuset du mariage, cette fusion, au
mnjn, constituera un ajrpoin; sérieux, n
rl profil, pour la prépondérance fran*
\nii(l,
Le chemin de fer de Tébessa
au Djebel Onk
M. Petit, député, au nom de la Comml-
sion des Travaux Publics, a déposé eon
rapport sur le projet do loi déclarant d'uti-
Hte publique un chemin do fer & voie nnr.
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