Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-09-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 septembre 1925 07 septembre 1925
Description : 1925/09/07 (A26,N132). 1925/09/07 (A26,N132).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. Ne 182
LE NUMERO : 20 CENTIMES
LUNDI SOll, 7 SEPTEMBRE IM
Les Annales Coloniales
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DIRECTEURS : MARCEL - RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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La vraie colonisation
i-i8
Tous les peuples qui ont des colonies IiODt
exposés à des difficultés qui se reasembleat.
Qui plus, qui moins, c' est question de degré.
A propos des manifestations de la Société In-
donésienne qui rassemble le plus grand nombre
des étudiants indiens des universités néerlan-
daises, la Gazette de Hollande marquait l'im-
portance de la publication du livre intitulé :
« Souvenirs 1908-1923. » Là étaient groupés
tous les souvenirs, tous les hauts faits du mou-
vement nationaliste indonésien. Les jeunes Ja-
vanais n'y vont pas de main-morte ; lew pro-
gramme est net : non seulement nécessité de
réaliser par tous les moyens l'indépendance
immédiate, mais affirmation de la haine pour
le peuple colonisateur i aucune collaboration ;
la guerre. « C' est bien là, déclarait la Gazette
de Hollande, les sentiments intimes des étu-
diants javanais et malais de Leyde, de La
Haye, de Rotterdam : « Sachons-leur gré de
leur franchise ; les avertissements les plus nets
ne - sont jamais superflus. » -- -
Un bon averti en vaut deux. Un des moyens
auxquels on a songé pour se défendre, c est
l'institution d'un certain nombre de chaires col-
tinées à préparer les candidats aux plus impor-
tantes fonctions coloniales. C'est ce qu en ap-
pelle les chaires d'mdologie. Il en existait
déjà à l'Université de Leyde, où fonctionne
une m faculté indologique ». « On nomme
ainsi, écrit la Gazette de Hollande, un en-
semble de cours embrassant toutes les connais-
sances juridiques et littéraires exigées des can-
didats pour le service administratif des Indes
Néerlandaises. »
Le président du Conseil des Entrepreneurs
aux Indes Néerlandaises et son groupe repro-
chaient à la Faculté Indologique de Leyde de
compromettre la politique coloniale du pays en
ae méprenant sur la vraie formation des fonc-
tionnaires coloniaux. Selon M. Treub et ses
associés, certains professeurs, notamment celui
du droit public colonial et du droit coutumier
iadiRàle. critiquaient la politique coloniale de
la Hollande. r accusaient de ne pas donner
satisfaction aux revendications légitimes des
habitants, de gérer les affaires non dans l'in-
térêt de ceux-ci, mais dans l'intérêt de cet.
tains groupements financiers. industriels, com-
merciaux, élevé à la hauteur de l'intérêt gé-
néral de la rœtropole.anl doute, on voulait
bien reconnaître que les professeurs incriminés
ne s'éloignaient pas, dans leur enseignement,
de la haute impartialité scientifique que leur
imposait leur fonction ; mais on ajoutait immé-
diatement qu'ils manquaient dit sens des réa-
lités. qu'ils faisaient preuve d'un idéalisme exa-
géré, M d'un esprit hypéréthique » inconciliable
avec l'action décisive et résolue. On ajoutait
que, parfois, ils s'exprimaient exactement com-
me les orateurs socialistes, et qu'ils fournis-
saient des arguments aux jeunes Javanais qui
protestaient violemment contre « le matéria-
lisme éhonté » du peuple colonisateur.
Querelles auxquelles nous sommes habitués,
et qu'on retrouve dans toutes les nations où se
débattent les questions coloniales ; formules
vagues, en apparence seulement, et sous les-
quelles s'abritent deux politiques dissembla-
bles, opposées, « Tenir compte de la réalité
des choses, adopter toute mesure à la situation
de fait telle qu'elle s'est développée dans le
passé, rejeter les théories de tendance purement
rationnelles » ; qui ne souscrirait à un pareil
programme ? Dès que l'application commence,
les divergences s'affirment, puis s' accentuent.
Contre l'Université de Leyde, idéaliste, le
groupe Treub a voulu dresser l'Université
d'Utrecht dont l'indologie serait pratique. Les
personnes morales ont, conformément à la loi,
le droit de créer des chaires auprès des Uni-
versités de l'Etat, avec l'autorisation du Gou-
vernement ; les titulaires de ces enseignements
peuvent être aAnis au Conseil de l'Université
et aux jurys d'examens : c'est ce qu' on a
essayé de faire à Utrecht. Immédiatement, les
protestations se sont élevées.
A Utrecht même, une minorité s'est opposée
à ce nouvel enseignement : les étudiants de la
Faculté de Droit s'y sont déclarés hostiles.
Hostiles aussi les professeurs des Universités
d'Amsterdam et de Groningue, hostiles tous
les maitres de la haute école de Droit de Ba-
tavia. Les discussions se sont engagées, et de
véritables batailles se sont livrées à la pre-
mière Chambre, dans les écoles, dans la Pres-
se. Les arguments invoqués contre la création
proposée se ramenaient surtout à deux :
Quelle valeur scientifique aura un enseigne-
ment de faculté. dont les maîtres seront payés
par un consortium d'entrepreneurs, de commer-
çants, d'industriels, de banquiers, ayant des iin-
térêts aux Indes Néerlandaises ?
Quelle confiance ces maîtres pourraient-ils
inspirer à la population, même si, contraire-
ment à t'attente de ceux qui les payent, ils
placent la vérité au-dessus de tout ?
La Gazette de Hollande estimait que le
premier argument ne tenait pas : le statut pou-
vait garantir sérieusement l' indépendance des
professeurs. (Oui, mais le statut ne serait-il
donc pas « d'origine capitaliste », comme dit
ailleurs notre confrère? Ne serait-il pas rédigé
par des entrepreneurs et des hommes d'affai-
res ? Il en est, nous n'en doutons pas, qui sont
capables de faire passer leur intérêt après celui
de la nation tout entière ; si un groupement ne
se composait que de capitalistes de cette caté-
gorie, tout irait bien ; mais c'est une hypothèse:
qui affirmerait qu'elle serait réalisée en la cir-
constance ?)
En revanche, elle estimait que le second
était des plus sérieux : étant donné le caractère
de ceux qui fondaient ces emplois et qui
payaient, les professeurs désignés seraient,
malgré leurs efforts vers l'impartialité, « con-
sidérés comme prévenus en faveur des industries
européemnes, ce qui, malheureusement pour
beaucoup, veut dire prévenus contre la popula-
tion indigène ». Et cette réputation rejaillirait
sur les élèvfes qu'ils auraient formés, sur les
fonctionnaires et les ackiinistrateurs des Indes
Néerlandaises. C'est ce que faisaient observer
les membres de l'Association des Administra-
teurs Coloniaux réunis à La Haye. Ils s'expri-
maient avec une discrétion élégante : « L'édu-
cation de fonctionnaires acfcninistratifs par une
fondation privée sera considérée, par une par-
tie importante de la population, comme la preu-
ve d'une relation spéciale existant entre ces
fonctionnaires et les intérêts de ceux qui ont
contribué à établir cette institution. » En con-
séquence, l' Association priait le ministre de
refuser l'autorisation nécessaire. On reprochait
aux professeurs de Leyde un enseignement
d'un « idéalisme hypéréthique M ? Eh bien, à
cette tendance vraie ou supposée, il fanait, si
on le jugeait utile, créer un contre-poids en
organisant à l'Université de Leyde des chaires
d' un enseignement pratique et réaliste.
Les controverses ont continué, ardentes, en
Hollande et aux Indes. A la fin, l' affaire est
venue devant le Conseil National. L'Univer-
sité de Leyde a été défendue par l'assistant-
résideftt. M. Meyer-Rameft ; t Université
d'Utrecht par lie président du Syndicat du
Sucre, M. Talma ; celui-ci a dû rendre les
armes : par 35 voix contre 4, la création d'une
Faculté d'Indologie à Utrecht a été repoussée.
Il v a là, semble-t-il. un chapitre intéressant
de l'histoire de la politique coloniale des na-
tions européennes. Il m'a paru, d' autre part.
que ce chapitre pouvait foumir maticre à ré-
flexion pour d'autres peuples que la Hollande.
Dans le livre dont j'ai parlé, et que la Société
Indonésienne a publié à l'occasion de la
quinzième année de son existence, on lit, des
le premier chapitwe. ce réquisitoire contre le
peuple colonisateur : cc Après l' arrivée des
Hindous, il se développe, dans plusieurs fies,
une civilisation indo-indénosietme qui, à Java
surtout, atteint un haut degré de perfection.
L'Islam y ajoute des éléments arabes. Mais
alors s' accomplit l'oeuvre destructrice des Hol-
landais. Leur matérialisme éhonté mine, indi-
rectement tout au moins, toute la culture.
Epuisé économiquement et physiquement, en
proie aux difficultés de l'existence, le peuple
n'a plus les forces nécessaires au déveloope-
ment ou au maintien de la civilisation jadis si
brillante. Voici, en peu de mots, l'histoire et
les résultats de la domination hollandaise en
Indonésie. Si cette domination a été, et sera
certainement encore, la source de tant de maux,
peut-il y avoir le moindre doute sw l'altitude
que nous devons adopter ? »
On entend bien que je ne veux pas examiner
jusqu'à quel point ce réquisitoire est ou non
conforme à la vérité. Mais une colonisation
n'est digne de ce nom que si le peuple colo-
nisé, relevé économiquement et physiquement,
échappant aux difficultés de l'existence. a les
forces nécessaires non seulement au développe-
ment de la civilisation, mais au partage de
tous les bienfaits des civilisations supérieures à
la sienne. Le danger est grand lorsqu'un peu-
ple accuse une nation d'avoir fait œuvre des-
tructrice et se plaint d'avoir été par elle dimi-
nué, affaibli, écrasé. Idéalisme, dira-t-on : non
pas, mais sens des réalités, sens complet oui
ne se contente pas de veiller aux intérêts des
« Entrepreneurs », qui regarde loin dans l'ave-
nir et se préoccupe de favoriser l'évolution des
institutions politiques et sociales des pays con-
fiés à notre tutelle jusqu'au jour où ils pourront
s'en passer.
Mario Routtem,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de La Commission senatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
vdfcote.
Des troubles au Yunnan
on
Le Qïiouvement actuel est dirigé par 'es
généraux yunnmuÜs. dissidents, battus à
Canton, et révoltés contre leur ex-chef, le
maréchal Tang..,Ki..Yoa. Malgré ^'impréci-
sion dos renseignements parvenus, il. appa-
raît cependant nue le. maréchal Tang-Ki-
Yao, dont la gestion administrative est très
attaquée et dont le prestige militaire est
très affaibli, ne parait pas de force A re-
mettre l'ordre dans le pays. Sa position
actuelle est précaire.
UNE STATUE INDO-CHINOISE
VOLÉE ET RETROUVÉE
>0
Une statue indochinoise de bronze vert de
grande valeur, récemment volée à M. Bau-
doin, résident supérieur au Cambodge, vient
d'être retrouvée.
Elle avait été volée par un nommé Baptistin
Ciochelti vendue 270 francs à un brocanteur et
cédée de nouveau 4.000 francs à un antiquaire
(le Nice.
Abandon d'un navire
Le chalutier Boirose a recueilli et
ramené à Saint-Pierre quatorze marins du
voilier portugais « Andorina ». Le's inté-
ressés ont déclaré avoir abandonné volon-
tairement leur navire.
(Par dépêche.)
Les AcrMjwsjn 11.1. F.
Les désastres engendrés dans les
pays chauds par les sauterelles sont
grands. Dans nos colonies de VAfri-
que Occidentalet ou, pourtant, depuis quel-
ques années, de louables efforts sont faits
four intensifier les cultures et notamment
celle du coton, il apparaît nécessaire que des
études sérieuses soient faites, de manière à
déterminer exactement quelles sont les espèces
nuisibles et quels sont les moyens pratiques
de défense à employer contre les méfaits de
ces orthoptères.
Au Ministère de l Agriculture, à VInstitut
d'Agronomie Coloniale, des savants se sont
attachés à Vétude de c.ette importante ques-
tion.
C'est ainsi que MM. Vayssière et iJ/imeur
ont fait paraître une très intéressante étude-
sur la question, donnant tous les renseigne-
ments utiles à la discrimination des espèces
de sauterelles vivant en A. O. F.
Ces deux savants ont passé en revue les
moyens offerts à l'lteure présente pour lutter
contre l'invasion acridienne : moyens natu-
rels, mécaniques, physiques, et chimiques.
Les moyens naturels consisteraient à mul-
tiplier dans les plantations, les insectes enne-
mis des sauterelles. Malheureusement la bio-
logie des mylabres et des diptères est actuel-
lement peu connue, et aucune donnée ne per-
met d'utiliser scientifiquement le concours
de ces insectes. Quant aux méthodes micro-
hienncs, les tentatives qu elles ont inspirées
ont été trop décevantes, pour qu'il soit per-
mis d'en tenir compte.
Les moyens mécaniques sont difficiles à
employer et demandent une main tCœuvre
abondante : ces moyens sont fondés sur le
ramassage au moyen des appareils cypriotes
et des leurs dérivés, et sur la destruction des
coques ovigères par les charrues, herses etc.
Ile semblent difficilement applicables dans
les colonies.
L.'agent physique ayant donné le meilleur
résultat est le feu, et la dernière guerre nous
a révélé un engin de première valeur dans le
cas qui nous occupe : le lance-flamme. Ce-
lui-ci a encore Vavantage de ne pas consumer
l'animal, mais de le desséchert ce qui laiss*.
intacte la matière organique du corps, qui
1 constitue alors un - excellent encrais azoté. ---
Parmi les procédés chimiques employés, les
aPPâts empoisonnés par Vacide arsénieux et
le poudrage toxique au moyen de Varseniate
de soude semblent être les plus ef ficaces. Ce
dernier surtout, par sa simplicité retient Vat-
tention. Il suffit de répandre la poudre pre-
parée sur les colonnes de sauterelles au repos,
et les insectes touchés meurent aussitôt. Il y a
lieu, naturellement, de prendre toutes les pré-
cautions habituelles pour préserver les opé-
rateurs contre l'effet du poison.
Il ressort enfin de cette étude scientifique
que des moyens de destruction sont aujour-
d'hui connus, permettant de lutter efficace-
ment contre les sauterelles.
Lucien Gaaparin.
Député de la liéunion.
Aux Nouvelles Hébrides
--0-0--
Grâce à l'introduction récente de la main-
d'œuvre indochinoise, les perspectives de
la colonisation aux Nouvelles-Hébrides se
présentent sous un jour très favorable.
Les deux principaux produits de l'agricul-
ture locale, le coprah et le cacao, ont donné
lieu, en 1924,, à des exportations d'une im-
portance qui n'avait jamais été constatée
jusqu'ici : 7.000 tonnes de coprah, 1.500 ton-
nes de cacao. Ce résultat tient à ce que les
colons ont pu, en 1924, entretenir leurs
plantations et mettre en valeur des terrains
que la brousse envahissait et surtout à ce
lait qu'ils n'ont, pas été entravés au moment
des récoltes par la pénurie de main-d'œu-
vre.
La valeur des importations aux Nouvel-
les-Hébrides a atteint, au 31 décembre lM,
la somme de 7.929.327 fr. 96, dont 1 mil-
lion 079.824 fr. 09 en provenance d'Angle-
terre et 6.249.508 fr. 87 en provenance de
France, en augmentation de 1.460.006 fr. 9G
sur 1923.
La valeur des exportations à la mémo
date était de 23.197.067 francs, dont 5 mil-
lions 194.894 francs pour l'Angleterre et
18.002.173 francs pour la France, en aug-
mentation de 7.761.339 francs sur 1923.
On se rend compte, par ces chiffres, de
l'importance de l'effort français dans ces
Iles, que régit un condominium franco-
brilannique.
LE VOYAGE MOUVEMENTE
DU PAQUEBOT "ANGERS"
Le paquebot Angers, courrier d'Extrême-
Orient, est arrivé hier matin à Marseille,
avec un retard important. Le paquebot a,
en effet, essuyé trois typhons dans la mer
de Chine ; il a également beaucoup souffert
du mauvais temps dans la Méditerranée
Néanmoins, il n'a subi aucun accident.
Parmi les passagers se trouvaient Mm6
Cognac, femme du Gouverneur de la Co-
chinchinc, MM. Kair et Moretti, inspecteur
des Colonies, et le prince Lidjc Makonrwn,
délégué du Gouvernement éthiopien à la Sf-
ciété des Nations.
Les passagers ont fait connaître que, è
Canton et à Changhaï, l'agitation continue.
Les troubles n'ont pu être complètement ré-
primés.
Quant a la situation en Indochine, elle
est excellente, le bochevisme n'y a pas en-
core pénétré.
Un discours de M. Steeg
--0-0---
M. Théodore Steeg, garde des Sceaux, con-
seiller général de la Gironde, a présidé hier
le banquet du Comice viticole et agricole
de l'arrondissement de Libourne, auquel as-
sistaient la plupart des parlementaires du
département.
A l'issue du banquet, M. Steeg a prononcé
un important discours où il a notamment
parlé du Maroc.
- Ce que la France, travailleuse et pacifi-
que peut affirmer. le front haut, a-t-il dit, c'est
qu'elle n'a rien fait qui fût de nature à légiti-
mer l'agression de pur brigandage qui s est
déchaînée sur les territoires qu'elle protège de
par les traités internationaux.
« Dès lors, devions-nous demeurer inertes et
résignés ?
« Je ne doute pas, mes chers concitoyens, de
votre réponse. Le pacte indissoluble qui lie la
République et la France, ce ne sont pas les
républicains que nous sommes qui s'emploie-
ront à le déchirer. Abandonner le Maroc, après
tant de sacrifices, tant de sang et d'argent
rIPandUs, ce ne serait pas seulement renier I*
glorieux effort accompli, ce serait mettre en
question notre domination dans l'Afrique du
Nord tout entière, ce semit porter C notre si-
tuation de grande puissance un choc trauma".
que, peut-être mortel.
ij Ce serait des l'abord affaiblir notre sécurité
politique et militaire. Ne l'oublions pag en
effet; ces régions que l'on nous accuse d'ncra,
bler sous un joug étouffant et tyrannique. elles
ont fait surgir, pour les hécatombes sanglantes
de la grande guerre, des soldats disciplinés,
défenseurs héroïques de cette Verre française
qu'ils ne connaissaient pas, mais dont ils se
considéraient comme les enfanta.
Le ministre conclut en ces termes son dis-
cours, dont l'assistance avait souligné les
principaux passages de vigoureux applau-
dissements :
Ce n'est pas seulement son prestige, sa
sécurité économique et linunciérc que la France
protège au Maroc.
Le Maroc, par nos soins, est entré dans le vas-
te courant dit progrès humain. Ce ne sont pas
les protestations de Bédouins fanatiques, ni des
adjurations pusillanimes, ni des manœuvres
trop habiles qui nous amèneront, ù renoncer
à cette crèationmle la France en Afrique. Elle
fnit l'admiration du mondp. Nous pouvons la
célébrer sans réserve et sans remords.
8.. ---
LE DEPOTE BOWOT EN ALGER E
---41.-
Le député Doriot et les quatre camarades
communistes qui l'accompagnaient ont
quitté Oran où ils n'ont pas reçu Vaccueil
qu'ils avaient espéré, et ont pris le train,
direction d'Alger, accompagnés par un ins-
pecteur de la Sûreté parisienne.
Hier, les compagnons de M. Doriot, dont
une femme nommée Lucienne Marrane,
sont revenus à Oran.
M. lioriot aurait poursuivi seul son voUa-
ge vers Alger.
Il n'g il eu aucun ineUlenl.
(Pur dépêche.)
PARIS-JUNGLE
Le paquebot Asie, de la Compagnie des
Chargeurs Réunis, courrier de la Côte Occi-
dentale d'Afrique, arrivé samedi à Bordeaux,
transportait, entre autres passagers, un lot im-
portant de fauves, d'animaux et d'oiseaux des-
tinés à renouveler les collections du Muséum
d'Histoire Naturelle.
La ménagerie comprenait au départ un élé-
phant, un hippopotame, trois lions, deux chats-
tigres, deux taureaux sauvages, trois buffles,
quatre hyènes, des chacals, des panthères, une
antilope chevaline, des antilopes communes,
un fourmilier, deux caïmans, de nombreux sin-
ges et de nombreuses variétés d'oiseaux : ré-
sultat remarquable des chasses du l ieutenant
Girard dans la région du Tchad. - - -
Ces animaux ont, dit-on, bon pied et bon
oeil, malgré le voyage par mer et malgré les
2.700 kilomètres de brousse qu'ils parcouru-
rent à pattes, en auto ou en chemin de fer.
Mais à l'arrivée, il manque à l'appel un
magnifique rhinocéros, mort du mal de mer,
et les deux caïmans qui ont trouvé, on ne sait
comme, le moyen de piquer une tête par-dessus
bord, dans le golfe de Gascogne, qu'ils explo-
rent pr lentement.
Si ces sauriens abordent à Biarritz et avisent
l'une de ces baigneuses dont le corps charmant
s'adorne d'un maillot d'écailles, l'on aura
peut-être le curieux spectacle de crocodiles
trompés dans leurs fibres filiales par cette appa-
rence squameuse et pleurant comme des veaux
Mais les baigneuses feront bien de ne pas oî-
blier ce que valent de telles larmes.
Quant aux autres pensionnaires du lieute-
nant Girard, ils sont attendus mercredi à
Paris.
C'est inquiétant. lout ce qui. dans la Ville-
Lumière, appartient à l'animalité broussarde,
manifeste un esprit d'indépendance qui parait
provenir d'un mot d'ordre. Ce ne sont que léo-
pards, renards, hérons, volatites à l'inusitée
envergure, qui prennent, avec la clef des
champs, le fief de M. lVlorain pour la jungle
natale. On a même vu, ces joUTs derniers, un
dinosaure hanter l'entrée d'un cinéma.
- .., 1
Certes, il ne faut pas croire certains anglo-
phobes qui avancent, bien légèrement à notre
avis, que nos amis et alliés ouvrent sournoise-
ment les cages et les volières pour nous placer
dans un milieu peu à peu « colonial » et nous
habituer ainsi à être colonisés.
C'est là une hypothèse ridicule. La simple
réalité, déjà bien assez affligeante, est que nous
n'avons pas le sou pour payer des gardiens et
pour rafistoler des grilles.
Puisse le directeur du Muséum, vainquent
comme nous tous de la grande guerre, 't' être
Da5 réduit à promener le casque légendaire de
Bélisaire pour acquérir les moyens de réprimer
chez ses hôtes une humeur trop vagabonde.
R. de Laromiguière
33IV A C>. F.
La situation économique
Pendant le premier trimestre 11)25, les
exportations du Sénégal, de la Guinée et de
la Côte d'Ivoire ont atteint 64M.322 tonnes
contre 533.088 pour la période correspon-
dante de 1924. Cette augmentation que
nous signale le Bulletin de l' .4yence Econo-
mique de l'A. 0. F. (mois d'août 11)25) est
due aux exportations de la Guinée, qui ont
heureusement compensé la diminution dp
27.029 tonnes de la Côte d'Ivoire (un des
résultats de la déplorable administration
du Gouverneur intérimaire).
Aux renseignements économiques que les
Annales Coloniales ont puAJliés l'Agence
Economique de l'A. (J. 1. ajoute dans le
Bulletin susvisé les indications suivantes :
Sénégal
t«unance a été délicitaire. La traite de ce
produit a été ouverte sur le pied de 105 fr.
e quhitoll. On n'a pda: exporté d'arachid
técortiquées et par suite d'un retard dans
les expéditions la gomme fut en régression.
Le mouvement commercial du premier
trimestre de 1925 est caractérisé par l'abon-
dance des arrivages, la hausse des va-
leurs à l'importation, l'élévation du prix
l'achat des produits du cru. L'exportation
L'st tnoins précipitée qu'en 1921, ce qui est
peut-être dil aux difficultés de transport ;
c'est ainsi qu'à la lin de mars, 130.000 ton-
nes d'arnohidés avaient été exportées, tan-
dis que 350.000 tonnes, étaient encore dis-
ponibles.
Dans le e«'r^o de Podor, .lu récolte de
gros mil a i i partie détruite par les oi-
seaux
Nous devons noter avec satisfaction, que
les travaux de protection des berges du
Sénégal à Podor continuent. Espérons qu'il
en est de même à Daznna.
Guinée
Tous. ceux qui avec les Annules CoUjnia-
les ont fait campagne en faveur de l'impor-
tât ion de tissus français dans nos colo-
nies apprendront avec plaisir que dans
Pensern-ble de la colonie, les cotonnades im-
primées de fabrication française commen-
cent h trouver plus de faveur auprès des
Indigènes que les étoffes similaires des usi-
nes étrangères. Seules, les percales blan-
ches conservent leur vogue.
I)es essais de plantation d'acacias à ta-
nin ont été entrepris dans différentes ré-
gions de 1a colonie. On espère ainsi obte-
nir des tanins pour préparer les cuirs
épais et Ilourtt dont notre industrie a he
soin.
Une enquête est actuellement en eour.s
sur les possibilités d'organisation, en Gui-
née, du crédit agricole, qui serait une aide
précieuse pour le développement, économi-
que du pays et le miellx-Mre des indigènes.
Les travaux d'aménagement de lo ferme
eotonnière de Kankan se poursuivent avec
activité. Celte institution permettra de
continuer les études sur l'nméliorntiou et
l'intensification de il a production du coton
en Guinée. Les égreneuses travaillent les
variétés du pays, dont le rendement est
de 18 à 22 Le coton égrené est acheté
7 fr..50 le kilogr. et se vend 15 francs en
Huroipe. l-.) fran(-s (-ri
Des études pour l'élevage du mouton du
Foula Diavou sont entreprises par un amé-
ricain M. Paul Wenz, agent de la Chambre
de Commerce de Tourcoing.
Côte-d'Ivoire
En mars 1925, le trafic du Wharf de
Grand-Hassam a été le suivant. :
Vingt navires, venant du Nord, ont dé-
barqué, a Bassam, 2.787 tonnes de mar-
chandises diverses, contre 3.666 tonnes en
mars 1921 ; moins-valuc, 879 tonnes.
Venant du Sud, quatorze bateaux ont dé-
barquë, à destination d'Europe ou d'Amé-
rique, 5.742 tonnes de produits du cru,
contre 5.200 tonnes en mars 1924; plus-
value, 542 tonnes.
La répartition par pavillon est la sui-
vante : venant du Nord, 7 français, 7 an-
glais, 1 américain, 2 belges, 1 hollandais,
2 allemands. Venand du Sud : 6 fran-
çais, 4 anglais, 2 américains, 2 italiens.
Notons, tout en le déplorant, que la plu-
part des bois de la Colonie sont chargés
sur des navires étrangers, les acheteurs
Trançais se faisant de plus en plus rares
et ne youvant lutter contre le change,
A la tin du mois d'avril, le tracé du che-
min de fer dépassait, Katiola jusqu'au kilo-
mètre8 et la plateforme était terminée
jusqu'au kilomètre 455. La crue du Nangou
a arrêté les travaux du pont sur cette ri-
vière.
De Dahou au Bandama, la route de Tins-
salé est praticable pour les automobiles
légères.
Le canal des lagunes a été dragué sur
1.152 mètres ; l'entretien de ce canal doit
être la préoccupation constante de l'Admi-
nistration, car les communications entre
Gmnd-Bassam et (rnnrt-T.nh.nn souffrent
beaucoup du moindre retard.
Dahomey
Grâce ti des mesures énergiques, le chep-
tel de la Colonie a élé préservé conlre la
peste qut existait an Niger, en Nigéria et
en llauto-Volta. Le Service zootechnique a
drt, à cet effet, procéder à une étude minu-
tieuse des mouvements du bétail, soit à
l'intérieur de la colonie, soit vers l'exté-
rieur, de manière k limiter les possibilités
d'infection du cheptel.
11 faut tenir en compte la nécessité abso-
lue de la transhumance ponr les troupeaux
de ces régions. En effet, dès février, les
pAturages de la colonie dn Niger sont des-
séchés et les bovidés sont dans l'ohliga-
lion de passer au Dahomey pour vivre. T/i
migration en sens inverse pst non moins
indispensable ; à. l'hivernage, quand les pâ-
turages dahoméens sont inondés et infectés
de trypanosomlases, les troupeaux ne peu-
vent s'y nourrir et doivent passer sur la
rive gauche du Niger, autant pour trouver
à manger que pour éviter les piqûres des
glossines.
Il serait donc nécessaire de pratiquer en
masse la sëro-vaccination. Comme elle pré-
sente dans la pratique de grandes difficul-
tés, il a paru plus expédient d'isoler les
troupeaux venant du Niger dans rUe daho-
méenne de Gaya. En même temps, l'intro-
duction du bétail venant de la Nigéria est
surveillée par un vaccinateur indigène placé
à Natitingou. Un autre vaccinateur surveille
les animaux vivant de part et d'autre de
la frontière de la Nigéria.
D'autres mesures viennent compléter cet
ensemble : dépistage le plus rapide des
foyers de peste ; lutte contr.e l'extension de
la maladie ; attaque des foyers pesteux en
vue de leur disparition, et récupération du
plus grand nombre possible de bovidés.
Le Service zootechnique a donc une dou-
ble ttkhe : combattre les maladies et lutter
contre la routine et l'empiribme des cle-
veurs indigènes.
Soudan français
Sous la direction de M. Houstaud, le Di-
recteur de l'Agriculture, deux stations, spé-
cialisées dans la culture du coton, vont être
créées, l'une i\ Sikasso, l'autre à M'Pesobn.
Les indigènes y apprendront à se servir
de nos instruments aratoires. En même
temps, la culture du cotonnier y sera étu-
diée, ainsi que l'amélioration des variétés
indigènes et l'introduction de variétés étran-
gères. A Ségou, les travaux du laboratoire
des textiles sont en cours d'exécution.
Les produits de l'élevage ont permis d'ex-
porter en liWi 789.250 kilos de j cuux de
boîufs et 174.520 kilos de peaux de mou-
tons. A Bamako, un taureau coûte de 300
à 350 francs et un mouton de 100 à 120 fr.
Le troupeau du mérinos de la ferme d'El
Oualadji comprend actuellement 38 méri-
nos sud-africains, 23 mérinos algériens,
26il moutons du Macina, 168 moutons métis
d'algériens et de Macina, 81 moutons métis
de sud-africains et de Macina, 250 chèvres
maures bleutées, se reproduisant dans leur
race, 30 chèvres maures bleutées, destinées
ou croisement avec un bouc angora sud-
africain.
L'étut (le ce cheptel étant excellent, la
bergerie d'El-Oualadji pourra livrer, dans
quelques années, quantité de reproducteurs
de valeur aux indigènes, d'où résultera une
amélioration sensible de la race indigène,
par le croisement.
D'ailleurs, une autre bergerie va être ins-
tallée Nioro, où un croisement continu va
pouvoir être opéré entre les béliers sud-
africains, les boucs angora récemment re-
çus et les moutons ou les chèvres iL poils
du sahel.
- Haute Voîta
Les résultats de la campagne eotonnière
1921-1925 sont connus dans leur ensemble ;
ils constituent un succès qui dépasse toutes
les prévisions, et qui est dû à l'étroite col-
laboration des services techniques, des
administrateurs et des chefs indigènes. Tan-
dis que l'an passé, il n'a été exporté que
60 à 80 tonnes de libres, cette année
3.500 tonnes de coton brut, représentant
700 tonnes de libres, ont été livrées an com-
merce européen. Voici, exprimé en tonnes
de colon brut, la production des. principaux
cercles : Bobo-ioulasso, 810 ; Koudougou,
775; Ouagadougou, iti;"', 1),"d0llgn\l. 700 ;
Ouahigouya, 175 ; Kaya, 105 ; Tenkodogo.
100 : Gaoua, 38.
Au prix moyen de 1 franc le kilogramme,
ce chiffre représente 4 millions de francs,
qui, en quatre mois, ont été jetés sur le
marché indigène, soit près de la moitié de
rendement prévu de l'impôt de capitation
et plus du tiers du produit total des re-
cettes de la colonie.
Niger
L'élevage dos chameaux est, florissant.
Par le creusement de nouveaux puils, on
arrivera à cantonner les troupeaux et à
éviter ainsi la dissémination des germes
pathogènes de la poste bovine qui a cause
des pertes considérables dans les cercles
de Gouré, Tessaoua et N'Guigni.
Les 130.000 ânes de la Colonie sont heu-
reusement réfractaires aux épidémies et,
pour 50 ou 100 francs, on peut se proeurn'
cet excellent animal norlnir, qui n'exiL'.;
qu'un conducteur pour 10 bêtes.
- - - "'u' _0"
A L'OFFICIEL
I.,' J,un nul Nf/).'ff ,III c, r-.-pl.'mi'iv public K
l'élevé Mes produiU < 1'̃.i ;i11>̃ > t dr i>n>\vnuni-e
tt'nisi.)!t"< importe, n l-'r.in i- t.u «-il y..iî'Tn*
pendant l:i »l
.Ia ----.,..-, ._----
Décrets et Arrêtés
---{)-()--
Décret portant nomination de juges sup-
pléants rétribués, de juges de paix et de.
suppléants rétribués de juges de paix en
Algérie
n. ̃ !<;i
,--' - ------ -
TAUX DE LA PIASTRE
l.e 'gouverneur général de l'In le. liine vient, de
fiiire eonnailre au ministre > ( leme^ qu n l i
date du 5 septembre 1') LI', "fli"ll de 'a
pc-1 lo ."-tait de t:i lr Y-.
LE NUMERO : 20 CENTIMES
LUNDI SOll, 7 SEPTEMBRE IM
Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
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DIRECTEURS : MARCEL - RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
IMmUn et .- : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS.1. Tilipkm : LOUOI 19-27
mJlS lflNIFMFlTt Un an a moi.. moil
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( Etranger 120 1 6S ID u ik
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Om ̃ «bonne dtu tous les Bureaux de porte et chez les principaux libraire*
La vraie colonisation
i-i8
Tous les peuples qui ont des colonies IiODt
exposés à des difficultés qui se reasembleat.
Qui plus, qui moins, c' est question de degré.
A propos des manifestations de la Société In-
donésienne qui rassemble le plus grand nombre
des étudiants indiens des universités néerlan-
daises, la Gazette de Hollande marquait l'im-
portance de la publication du livre intitulé :
« Souvenirs 1908-1923. » Là étaient groupés
tous les souvenirs, tous les hauts faits du mou-
vement nationaliste indonésien. Les jeunes Ja-
vanais n'y vont pas de main-morte ; lew pro-
gramme est net : non seulement nécessité de
réaliser par tous les moyens l'indépendance
immédiate, mais affirmation de la haine pour
le peuple colonisateur i aucune collaboration ;
la guerre. « C' est bien là, déclarait la Gazette
de Hollande, les sentiments intimes des étu-
diants javanais et malais de Leyde, de La
Haye, de Rotterdam : « Sachons-leur gré de
leur franchise ; les avertissements les plus nets
ne - sont jamais superflus. » -- -
Un bon averti en vaut deux. Un des moyens
auxquels on a songé pour se défendre, c est
l'institution d'un certain nombre de chaires col-
tinées à préparer les candidats aux plus impor-
tantes fonctions coloniales. C'est ce qu en ap-
pelle les chaires d'mdologie. Il en existait
déjà à l'Université de Leyde, où fonctionne
une m faculté indologique ». « On nomme
ainsi, écrit la Gazette de Hollande, un en-
semble de cours embrassant toutes les connais-
sances juridiques et littéraires exigées des can-
didats pour le service administratif des Indes
Néerlandaises. »
Le président du Conseil des Entrepreneurs
aux Indes Néerlandaises et son groupe repro-
chaient à la Faculté Indologique de Leyde de
compromettre la politique coloniale du pays en
ae méprenant sur la vraie formation des fonc-
tionnaires coloniaux. Selon M. Treub et ses
associés, certains professeurs, notamment celui
du droit public colonial et du droit coutumier
iadiRàle. critiquaient la politique coloniale de
la Hollande. r accusaient de ne pas donner
satisfaction aux revendications légitimes des
habitants, de gérer les affaires non dans l'in-
térêt de ceux-ci, mais dans l'intérêt de cet.
tains groupements financiers. industriels, com-
merciaux, élevé à la hauteur de l'intérêt gé-
néral de la rœtropole.anl doute, on voulait
bien reconnaître que les professeurs incriminés
ne s'éloignaient pas, dans leur enseignement,
de la haute impartialité scientifique que leur
imposait leur fonction ; mais on ajoutait immé-
diatement qu'ils manquaient dit sens des réa-
lités. qu'ils faisaient preuve d'un idéalisme exa-
géré, M d'un esprit hypéréthique » inconciliable
avec l'action décisive et résolue. On ajoutait
que, parfois, ils s'exprimaient exactement com-
me les orateurs socialistes, et qu'ils fournis-
saient des arguments aux jeunes Javanais qui
protestaient violemment contre « le matéria-
lisme éhonté » du peuple colonisateur.
Querelles auxquelles nous sommes habitués,
et qu'on retrouve dans toutes les nations où se
débattent les questions coloniales ; formules
vagues, en apparence seulement, et sous les-
quelles s'abritent deux politiques dissembla-
bles, opposées, « Tenir compte de la réalité
des choses, adopter toute mesure à la situation
de fait telle qu'elle s'est développée dans le
passé, rejeter les théories de tendance purement
rationnelles » ; qui ne souscrirait à un pareil
programme ? Dès que l'application commence,
les divergences s'affirment, puis s' accentuent.
Contre l'Université de Leyde, idéaliste, le
groupe Treub a voulu dresser l'Université
d'Utrecht dont l'indologie serait pratique. Les
personnes morales ont, conformément à la loi,
le droit de créer des chaires auprès des Uni-
versités de l'Etat, avec l'autorisation du Gou-
vernement ; les titulaires de ces enseignements
peuvent être aAnis au Conseil de l'Université
et aux jurys d'examens : c'est ce qu' on a
essayé de faire à Utrecht. Immédiatement, les
protestations se sont élevées.
A Utrecht même, une minorité s'est opposée
à ce nouvel enseignement : les étudiants de la
Faculté de Droit s'y sont déclarés hostiles.
Hostiles aussi les professeurs des Universités
d'Amsterdam et de Groningue, hostiles tous
les maitres de la haute école de Droit de Ba-
tavia. Les discussions se sont engagées, et de
véritables batailles se sont livrées à la pre-
mière Chambre, dans les écoles, dans la Pres-
se. Les arguments invoqués contre la création
proposée se ramenaient surtout à deux :
Quelle valeur scientifique aura un enseigne-
ment de faculté. dont les maîtres seront payés
par un consortium d'entrepreneurs, de commer-
çants, d'industriels, de banquiers, ayant des iin-
térêts aux Indes Néerlandaises ?
Quelle confiance ces maîtres pourraient-ils
inspirer à la population, même si, contraire-
ment à t'attente de ceux qui les payent, ils
placent la vérité au-dessus de tout ?
La Gazette de Hollande estimait que le
premier argument ne tenait pas : le statut pou-
vait garantir sérieusement l' indépendance des
professeurs. (Oui, mais le statut ne serait-il
donc pas « d'origine capitaliste », comme dit
ailleurs notre confrère? Ne serait-il pas rédigé
par des entrepreneurs et des hommes d'affai-
res ? Il en est, nous n'en doutons pas, qui sont
capables de faire passer leur intérêt après celui
de la nation tout entière ; si un groupement ne
se composait que de capitalistes de cette caté-
gorie, tout irait bien ; mais c'est une hypothèse:
qui affirmerait qu'elle serait réalisée en la cir-
constance ?)
En revanche, elle estimait que le second
était des plus sérieux : étant donné le caractère
de ceux qui fondaient ces emplois et qui
payaient, les professeurs désignés seraient,
malgré leurs efforts vers l'impartialité, « con-
sidérés comme prévenus en faveur des industries
européemnes, ce qui, malheureusement pour
beaucoup, veut dire prévenus contre la popula-
tion indigène ». Et cette réputation rejaillirait
sur les élèvfes qu'ils auraient formés, sur les
fonctionnaires et les ackiinistrateurs des Indes
Néerlandaises. C'est ce que faisaient observer
les membres de l'Association des Administra-
teurs Coloniaux réunis à La Haye. Ils s'expri-
maient avec une discrétion élégante : « L'édu-
cation de fonctionnaires acfcninistratifs par une
fondation privée sera considérée, par une par-
tie importante de la population, comme la preu-
ve d'une relation spéciale existant entre ces
fonctionnaires et les intérêts de ceux qui ont
contribué à établir cette institution. » En con-
séquence, l' Association priait le ministre de
refuser l'autorisation nécessaire. On reprochait
aux professeurs de Leyde un enseignement
d'un « idéalisme hypéréthique M ? Eh bien, à
cette tendance vraie ou supposée, il fanait, si
on le jugeait utile, créer un contre-poids en
organisant à l'Université de Leyde des chaires
d' un enseignement pratique et réaliste.
Les controverses ont continué, ardentes, en
Hollande et aux Indes. A la fin, l' affaire est
venue devant le Conseil National. L'Univer-
sité de Leyde a été défendue par l'assistant-
résideftt. M. Meyer-Rameft ; t Université
d'Utrecht par lie président du Syndicat du
Sucre, M. Talma ; celui-ci a dû rendre les
armes : par 35 voix contre 4, la création d'une
Faculté d'Indologie à Utrecht a été repoussée.
Il v a là, semble-t-il. un chapitre intéressant
de l'histoire de la politique coloniale des na-
tions européennes. Il m'a paru, d' autre part.
que ce chapitre pouvait foumir maticre à ré-
flexion pour d'autres peuples que la Hollande.
Dans le livre dont j'ai parlé, et que la Société
Indonésienne a publié à l'occasion de la
quinzième année de son existence, on lit, des
le premier chapitwe. ce réquisitoire contre le
peuple colonisateur : cc Après l' arrivée des
Hindous, il se développe, dans plusieurs fies,
une civilisation indo-indénosietme qui, à Java
surtout, atteint un haut degré de perfection.
L'Islam y ajoute des éléments arabes. Mais
alors s' accomplit l'oeuvre destructrice des Hol-
landais. Leur matérialisme éhonté mine, indi-
rectement tout au moins, toute la culture.
Epuisé économiquement et physiquement, en
proie aux difficultés de l'existence, le peuple
n'a plus les forces nécessaires au déveloope-
ment ou au maintien de la civilisation jadis si
brillante. Voici, en peu de mots, l'histoire et
les résultats de la domination hollandaise en
Indonésie. Si cette domination a été, et sera
certainement encore, la source de tant de maux,
peut-il y avoir le moindre doute sw l'altitude
que nous devons adopter ? »
On entend bien que je ne veux pas examiner
jusqu'à quel point ce réquisitoire est ou non
conforme à la vérité. Mais une colonisation
n'est digne de ce nom que si le peuple colo-
nisé, relevé économiquement et physiquement,
échappant aux difficultés de l'existence. a les
forces nécessaires non seulement au développe-
ment de la civilisation, mais au partage de
tous les bienfaits des civilisations supérieures à
la sienne. Le danger est grand lorsqu'un peu-
ple accuse une nation d'avoir fait œuvre des-
tructrice et se plaint d'avoir été par elle dimi-
nué, affaibli, écrasé. Idéalisme, dira-t-on : non
pas, mais sens des réalités, sens complet oui
ne se contente pas de veiller aux intérêts des
« Entrepreneurs », qui regarde loin dans l'ave-
nir et se préoccupe de favoriser l'évolution des
institutions politiques et sociales des pays con-
fiés à notre tutelle jusqu'au jour où ils pourront
s'en passer.
Mario Routtem,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de La Commission senatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
vdfcote.
Des troubles au Yunnan
on
Le Qïiouvement actuel est dirigé par 'es
généraux yunnmuÜs. dissidents, battus à
Canton, et révoltés contre leur ex-chef, le
maréchal Tang..,Ki..Yoa. Malgré ^'impréci-
sion dos renseignements parvenus, il. appa-
raît cependant nue le. maréchal Tang-Ki-
Yao, dont la gestion administrative est très
attaquée et dont le prestige militaire est
très affaibli, ne parait pas de force A re-
mettre l'ordre dans le pays. Sa position
actuelle est précaire.
UNE STATUE INDO-CHINOISE
VOLÉE ET RETROUVÉE
>0
Une statue indochinoise de bronze vert de
grande valeur, récemment volée à M. Bau-
doin, résident supérieur au Cambodge, vient
d'être retrouvée.
Elle avait été volée par un nommé Baptistin
Ciochelti vendue 270 francs à un brocanteur et
cédée de nouveau 4.000 francs à un antiquaire
(le Nice.
Abandon d'un navire
Le chalutier Boirose a recueilli et
ramené à Saint-Pierre quatorze marins du
voilier portugais « Andorina ». Le's inté-
ressés ont déclaré avoir abandonné volon-
tairement leur navire.
(Par dépêche.)
Les AcrMjwsjn 11.1. F.
Les désastres engendrés dans les
pays chauds par les sauterelles sont
grands. Dans nos colonies de VAfri-
que Occidentalet ou, pourtant, depuis quel-
ques années, de louables efforts sont faits
four intensifier les cultures et notamment
celle du coton, il apparaît nécessaire que des
études sérieuses soient faites, de manière à
déterminer exactement quelles sont les espèces
nuisibles et quels sont les moyens pratiques
de défense à employer contre les méfaits de
ces orthoptères.
Au Ministère de l Agriculture, à VInstitut
d'Agronomie Coloniale, des savants se sont
attachés à Vétude de c.ette importante ques-
tion.
C'est ainsi que MM. Vayssière et iJ/imeur
ont fait paraître une très intéressante étude-
sur la question, donnant tous les renseigne-
ments utiles à la discrimination des espèces
de sauterelles vivant en A. O. F.
Ces deux savants ont passé en revue les
moyens offerts à l'lteure présente pour lutter
contre l'invasion acridienne : moyens natu-
rels, mécaniques, physiques, et chimiques.
Les moyens naturels consisteraient à mul-
tiplier dans les plantations, les insectes enne-
mis des sauterelles. Malheureusement la bio-
logie des mylabres et des diptères est actuel-
lement peu connue, et aucune donnée ne per-
met d'utiliser scientifiquement le concours
de ces insectes. Quant aux méthodes micro-
hienncs, les tentatives qu elles ont inspirées
ont été trop décevantes, pour qu'il soit per-
mis d'en tenir compte.
Les moyens mécaniques sont difficiles à
employer et demandent une main tCœuvre
abondante : ces moyens sont fondés sur le
ramassage au moyen des appareils cypriotes
et des leurs dérivés, et sur la destruction des
coques ovigères par les charrues, herses etc.
Ile semblent difficilement applicables dans
les colonies.
L.'agent physique ayant donné le meilleur
résultat est le feu, et la dernière guerre nous
a révélé un engin de première valeur dans le
cas qui nous occupe : le lance-flamme. Ce-
lui-ci a encore Vavantage de ne pas consumer
l'animal, mais de le desséchert ce qui laiss*.
intacte la matière organique du corps, qui
1 constitue alors un - excellent encrais azoté. ---
Parmi les procédés chimiques employés, les
aPPâts empoisonnés par Vacide arsénieux et
le poudrage toxique au moyen de Varseniate
de soude semblent être les plus ef ficaces. Ce
dernier surtout, par sa simplicité retient Vat-
tention. Il suffit de répandre la poudre pre-
parée sur les colonnes de sauterelles au repos,
et les insectes touchés meurent aussitôt. Il y a
lieu, naturellement, de prendre toutes les pré-
cautions habituelles pour préserver les opé-
rateurs contre l'effet du poison.
Il ressort enfin de cette étude scientifique
que des moyens de destruction sont aujour-
d'hui connus, permettant de lutter efficace-
ment contre les sauterelles.
Lucien Gaaparin.
Député de la liéunion.
Aux Nouvelles Hébrides
--0-0--
Grâce à l'introduction récente de la main-
d'œuvre indochinoise, les perspectives de
la colonisation aux Nouvelles-Hébrides se
présentent sous un jour très favorable.
Les deux principaux produits de l'agricul-
ture locale, le coprah et le cacao, ont donné
lieu, en 1924,, à des exportations d'une im-
portance qui n'avait jamais été constatée
jusqu'ici : 7.000 tonnes de coprah, 1.500 ton-
nes de cacao. Ce résultat tient à ce que les
colons ont pu, en 1924, entretenir leurs
plantations et mettre en valeur des terrains
que la brousse envahissait et surtout à ce
lait qu'ils n'ont, pas été entravés au moment
des récoltes par la pénurie de main-d'œu-
vre.
La valeur des importations aux Nouvel-
les-Hébrides a atteint, au 31 décembre lM,
la somme de 7.929.327 fr. 96, dont 1 mil-
lion 079.824 fr. 09 en provenance d'Angle-
terre et 6.249.508 fr. 87 en provenance de
France, en augmentation de 1.460.006 fr. 9G
sur 1923.
La valeur des exportations à la mémo
date était de 23.197.067 francs, dont 5 mil-
lions 194.894 francs pour l'Angleterre et
18.002.173 francs pour la France, en aug-
mentation de 7.761.339 francs sur 1923.
On se rend compte, par ces chiffres, de
l'importance de l'effort français dans ces
Iles, que régit un condominium franco-
brilannique.
LE VOYAGE MOUVEMENTE
DU PAQUEBOT "ANGERS"
Le paquebot Angers, courrier d'Extrême-
Orient, est arrivé hier matin à Marseille,
avec un retard important. Le paquebot a,
en effet, essuyé trois typhons dans la mer
de Chine ; il a également beaucoup souffert
du mauvais temps dans la Méditerranée
Néanmoins, il n'a subi aucun accident.
Parmi les passagers se trouvaient Mm6
Cognac, femme du Gouverneur de la Co-
chinchinc, MM. Kair et Moretti, inspecteur
des Colonies, et le prince Lidjc Makonrwn,
délégué du Gouvernement éthiopien à la Sf-
ciété des Nations.
Les passagers ont fait connaître que, è
Canton et à Changhaï, l'agitation continue.
Les troubles n'ont pu être complètement ré-
primés.
Quant a la situation en Indochine, elle
est excellente, le bochevisme n'y a pas en-
core pénétré.
Un discours de M. Steeg
--0-0---
M. Théodore Steeg, garde des Sceaux, con-
seiller général de la Gironde, a présidé hier
le banquet du Comice viticole et agricole
de l'arrondissement de Libourne, auquel as-
sistaient la plupart des parlementaires du
département.
A l'issue du banquet, M. Steeg a prononcé
un important discours où il a notamment
parlé du Maroc.
- Ce que la France, travailleuse et pacifi-
que peut affirmer. le front haut, a-t-il dit, c'est
qu'elle n'a rien fait qui fût de nature à légiti-
mer l'agression de pur brigandage qui s est
déchaînée sur les territoires qu'elle protège de
par les traités internationaux.
« Dès lors, devions-nous demeurer inertes et
résignés ?
« Je ne doute pas, mes chers concitoyens, de
votre réponse. Le pacte indissoluble qui lie la
République et la France, ce ne sont pas les
républicains que nous sommes qui s'emploie-
ront à le déchirer. Abandonner le Maroc, après
tant de sacrifices, tant de sang et d'argent
rIPandUs, ce ne serait pas seulement renier I*
glorieux effort accompli, ce serait mettre en
question notre domination dans l'Afrique du
Nord tout entière, ce semit porter C notre si-
tuation de grande puissance un choc trauma".
que, peut-être mortel.
ij Ce serait des l'abord affaiblir notre sécurité
politique et militaire. Ne l'oublions pag en
effet; ces régions que l'on nous accuse d'ncra,
bler sous un joug étouffant et tyrannique. elles
ont fait surgir, pour les hécatombes sanglantes
de la grande guerre, des soldats disciplinés,
défenseurs héroïques de cette Verre française
qu'ils ne connaissaient pas, mais dont ils se
considéraient comme les enfanta.
Le ministre conclut en ces termes son dis-
cours, dont l'assistance avait souligné les
principaux passages de vigoureux applau-
dissements :
Ce n'est pas seulement son prestige, sa
sécurité économique et linunciérc que la France
protège au Maroc.
Le Maroc, par nos soins, est entré dans le vas-
te courant dit progrès humain. Ce ne sont pas
les protestations de Bédouins fanatiques, ni des
adjurations pusillanimes, ni des manœuvres
trop habiles qui nous amèneront, ù renoncer
à cette crèationmle la France en Afrique. Elle
fnit l'admiration du mondp. Nous pouvons la
célébrer sans réserve et sans remords.
8.. ---
LE DEPOTE BOWOT EN ALGER E
---41.-
Le député Doriot et les quatre camarades
communistes qui l'accompagnaient ont
quitté Oran où ils n'ont pas reçu Vaccueil
qu'ils avaient espéré, et ont pris le train,
direction d'Alger, accompagnés par un ins-
pecteur de la Sûreté parisienne.
Hier, les compagnons de M. Doriot, dont
une femme nommée Lucienne Marrane,
sont revenus à Oran.
M. lioriot aurait poursuivi seul son voUa-
ge vers Alger.
Il n'g il eu aucun ineUlenl.
(Pur dépêche.)
PARIS-JUNGLE
Le paquebot Asie, de la Compagnie des
Chargeurs Réunis, courrier de la Côte Occi-
dentale d'Afrique, arrivé samedi à Bordeaux,
transportait, entre autres passagers, un lot im-
portant de fauves, d'animaux et d'oiseaux des-
tinés à renouveler les collections du Muséum
d'Histoire Naturelle.
La ménagerie comprenait au départ un élé-
phant, un hippopotame, trois lions, deux chats-
tigres, deux taureaux sauvages, trois buffles,
quatre hyènes, des chacals, des panthères, une
antilope chevaline, des antilopes communes,
un fourmilier, deux caïmans, de nombreux sin-
ges et de nombreuses variétés d'oiseaux : ré-
sultat remarquable des chasses du l ieutenant
Girard dans la région du Tchad. - - -
Ces animaux ont, dit-on, bon pied et bon
oeil, malgré le voyage par mer et malgré les
2.700 kilomètres de brousse qu'ils parcouru-
rent à pattes, en auto ou en chemin de fer.
Mais à l'arrivée, il manque à l'appel un
magnifique rhinocéros, mort du mal de mer,
et les deux caïmans qui ont trouvé, on ne sait
comme, le moyen de piquer une tête par-dessus
bord, dans le golfe de Gascogne, qu'ils explo-
rent pr lentement.
Si ces sauriens abordent à Biarritz et avisent
l'une de ces baigneuses dont le corps charmant
s'adorne d'un maillot d'écailles, l'on aura
peut-être le curieux spectacle de crocodiles
trompés dans leurs fibres filiales par cette appa-
rence squameuse et pleurant comme des veaux
Mais les baigneuses feront bien de ne pas oî-
blier ce que valent de telles larmes.
Quant aux autres pensionnaires du lieute-
nant Girard, ils sont attendus mercredi à
Paris.
C'est inquiétant. lout ce qui. dans la Ville-
Lumière, appartient à l'animalité broussarde,
manifeste un esprit d'indépendance qui parait
provenir d'un mot d'ordre. Ce ne sont que léo-
pards, renards, hérons, volatites à l'inusitée
envergure, qui prennent, avec la clef des
champs, le fief de M. lVlorain pour la jungle
natale. On a même vu, ces joUTs derniers, un
dinosaure hanter l'entrée d'un cinéma.
- .., 1
Certes, il ne faut pas croire certains anglo-
phobes qui avancent, bien légèrement à notre
avis, que nos amis et alliés ouvrent sournoise-
ment les cages et les volières pour nous placer
dans un milieu peu à peu « colonial » et nous
habituer ainsi à être colonisés.
C'est là une hypothèse ridicule. La simple
réalité, déjà bien assez affligeante, est que nous
n'avons pas le sou pour payer des gardiens et
pour rafistoler des grilles.
Puisse le directeur du Muséum, vainquent
comme nous tous de la grande guerre, 't' être
Da5 réduit à promener le casque légendaire de
Bélisaire pour acquérir les moyens de réprimer
chez ses hôtes une humeur trop vagabonde.
R. de Laromiguière
33IV A C>. F.
La situation économique
Pendant le premier trimestre 11)25, les
exportations du Sénégal, de la Guinée et de
la Côte d'Ivoire ont atteint 64M.322 tonnes
contre 533.088 pour la période correspon-
dante de 1924. Cette augmentation que
nous signale le Bulletin de l' .4yence Econo-
mique de l'A. 0. F. (mois d'août 11)25) est
due aux exportations de la Guinée, qui ont
heureusement compensé la diminution dp
27.029 tonnes de la Côte d'Ivoire (un des
résultats de la déplorable administration
du Gouverneur intérimaire).
Aux renseignements économiques que les
Annales Coloniales ont puAJliés l'Agence
Economique de l'A. (J. 1. ajoute dans le
Bulletin susvisé les indications suivantes :
Sénégal
t«unance a été délicitaire. La traite de ce
produit a été ouverte sur le pied de 105 fr.
e quhitoll. On n'a pda: exporté d'arachid
técortiquées et par suite d'un retard dans
les expéditions la gomme fut en régression.
Le mouvement commercial du premier
trimestre de 1925 est caractérisé par l'abon-
dance des arrivages, la hausse des va-
leurs à l'importation, l'élévation du prix
l'achat des produits du cru. L'exportation
L'st tnoins précipitée qu'en 1921, ce qui est
peut-être dil aux difficultés de transport ;
c'est ainsi qu'à la lin de mars, 130.000 ton-
nes d'arnohidés avaient été exportées, tan-
dis que 350.000 tonnes, étaient encore dis-
ponibles.
Dans le e«'r^o de Podor, .lu récolte de
gros mil a i i partie détruite par les oi-
seaux
Nous devons noter avec satisfaction, que
les travaux de protection des berges du
Sénégal à Podor continuent. Espérons qu'il
en est de même à Daznna.
Guinée
Tous. ceux qui avec les Annules CoUjnia-
les ont fait campagne en faveur de l'impor-
tât ion de tissus français dans nos colo-
nies apprendront avec plaisir que dans
Pensern-ble de la colonie, les cotonnades im-
primées de fabrication française commen-
cent h trouver plus de faveur auprès des
Indigènes que les étoffes similaires des usi-
nes étrangères. Seules, les percales blan-
ches conservent leur vogue.
I)es essais de plantation d'acacias à ta-
nin ont été entrepris dans différentes ré-
gions de 1a colonie. On espère ainsi obte-
nir des tanins pour préparer les cuirs
épais et Ilourtt dont notre industrie a he
soin.
Une enquête est actuellement en eour.s
sur les possibilités d'organisation, en Gui-
née, du crédit agricole, qui serait une aide
précieuse pour le développement, économi-
que du pays et le miellx-Mre des indigènes.
Les travaux d'aménagement de lo ferme
eotonnière de Kankan se poursuivent avec
activité. Celte institution permettra de
continuer les études sur l'nméliorntiou et
l'intensification de il a production du coton
en Guinée. Les égreneuses travaillent les
variétés du pays, dont le rendement est
de 18 à 22 Le coton égrené est acheté
7 fr..50 le kilogr. et se vend 15 francs en
Huroipe. l-.) fran(-s (-ri
Des études pour l'élevage du mouton du
Foula Diavou sont entreprises par un amé-
ricain M. Paul Wenz, agent de la Chambre
de Commerce de Tourcoing.
Côte-d'Ivoire
En mars 1925, le trafic du Wharf de
Grand-Hassam a été le suivant. :
Vingt navires, venant du Nord, ont dé-
barqué, a Bassam, 2.787 tonnes de mar-
chandises diverses, contre 3.666 tonnes en
mars 1921 ; moins-valuc, 879 tonnes.
Venant du Sud, quatorze bateaux ont dé-
barquë, à destination d'Europe ou d'Amé-
rique, 5.742 tonnes de produits du cru,
contre 5.200 tonnes en mars 1924; plus-
value, 542 tonnes.
La répartition par pavillon est la sui-
vante : venant du Nord, 7 français, 7 an-
glais, 1 américain, 2 belges, 1 hollandais,
2 allemands. Venand du Sud : 6 fran-
çais, 4 anglais, 2 américains, 2 italiens.
Notons, tout en le déplorant, que la plu-
part des bois de la Colonie sont chargés
sur des navires étrangers, les acheteurs
Trançais se faisant de plus en plus rares
et ne youvant lutter contre le change,
A la tin du mois d'avril, le tracé du che-
min de fer dépassait, Katiola jusqu'au kilo-
mètre
jusqu'au kilomètre 455. La crue du Nangou
a arrêté les travaux du pont sur cette ri-
vière.
De Dahou au Bandama, la route de Tins-
salé est praticable pour les automobiles
légères.
Le canal des lagunes a été dragué sur
1.152 mètres ; l'entretien de ce canal doit
être la préoccupation constante de l'Admi-
nistration, car les communications entre
Gmnd-Bassam et (rnnrt-T.nh.nn souffrent
beaucoup du moindre retard.
Dahomey
Grâce ti des mesures énergiques, le chep-
tel de la Colonie a élé préservé conlre la
peste qut existait an Niger, en Nigéria et
en llauto-Volta. Le Service zootechnique a
drt, à cet effet, procéder à une étude minu-
tieuse des mouvements du bétail, soit à
l'intérieur de la colonie, soit vers l'exté-
rieur, de manière k limiter les possibilités
d'infection du cheptel.
11 faut tenir en compte la nécessité abso-
lue de la transhumance ponr les troupeaux
de ces régions. En effet, dès février, les
pAturages de la colonie dn Niger sont des-
séchés et les bovidés sont dans l'ohliga-
lion de passer au Dahomey pour vivre. T/i
migration en sens inverse pst non moins
indispensable ; à. l'hivernage, quand les pâ-
turages dahoméens sont inondés et infectés
de trypanosomlases, les troupeaux ne peu-
vent s'y nourrir et doivent passer sur la
rive gauche du Niger, autant pour trouver
à manger que pour éviter les piqûres des
glossines.
Il serait donc nécessaire de pratiquer en
masse la sëro-vaccination. Comme elle pré-
sente dans la pratique de grandes difficul-
tés, il a paru plus expédient d'isoler les
troupeaux venant du Niger dans rUe daho-
méenne de Gaya. En même temps, l'intro-
duction du bétail venant de la Nigéria est
surveillée par un vaccinateur indigène placé
à Natitingou. Un autre vaccinateur surveille
les animaux vivant de part et d'autre de
la frontière de la Nigéria.
D'autres mesures viennent compléter cet
ensemble : dépistage le plus rapide des
foyers de peste ; lutte contr.e l'extension de
la maladie ; attaque des foyers pesteux en
vue de leur disparition, et récupération du
plus grand nombre possible de bovidés.
Le Service zootechnique a donc une dou-
ble ttkhe : combattre les maladies et lutter
contre la routine et l'empiribme des cle-
veurs indigènes.
Soudan français
Sous la direction de M. Houstaud, le Di-
recteur de l'Agriculture, deux stations, spé-
cialisées dans la culture du coton, vont être
créées, l'une i\ Sikasso, l'autre à M'Pesobn.
Les indigènes y apprendront à se servir
de nos instruments aratoires. En même
temps, la culture du cotonnier y sera étu-
diée, ainsi que l'amélioration des variétés
indigènes et l'introduction de variétés étran-
gères. A Ségou, les travaux du laboratoire
des textiles sont en cours d'exécution.
Les produits de l'élevage ont permis d'ex-
porter en liWi 789.250 kilos de j cuux de
boîufs et 174.520 kilos de peaux de mou-
tons. A Bamako, un taureau coûte de 300
à 350 francs et un mouton de 100 à 120 fr.
Le troupeau du mérinos de la ferme d'El
Oualadji comprend actuellement 38 méri-
nos sud-africains, 23 mérinos algériens,
26il moutons du Macina, 168 moutons métis
d'algériens et de Macina, 81 moutons métis
de sud-africains et de Macina, 250 chèvres
maures bleutées, se reproduisant dans leur
race, 30 chèvres maures bleutées, destinées
ou croisement avec un bouc angora sud-
africain.
L'étut (le ce cheptel étant excellent, la
bergerie d'El-Oualadji pourra livrer, dans
quelques années, quantité de reproducteurs
de valeur aux indigènes, d'où résultera une
amélioration sensible de la race indigène,
par le croisement.
D'ailleurs, une autre bergerie va être ins-
tallée Nioro, où un croisement continu va
pouvoir être opéré entre les béliers sud-
africains, les boucs angora récemment re-
çus et les moutons ou les chèvres iL poils
du sahel.
- Haute Voîta
Les résultats de la campagne eotonnière
1921-1925 sont connus dans leur ensemble ;
ils constituent un succès qui dépasse toutes
les prévisions, et qui est dû à l'étroite col-
laboration des services techniques, des
administrateurs et des chefs indigènes. Tan-
dis que l'an passé, il n'a été exporté que
60 à 80 tonnes de libres, cette année
3.500 tonnes de coton brut, représentant
700 tonnes de libres, ont été livrées an com-
merce européen. Voici, exprimé en tonnes
de colon brut, la production des. principaux
cercles : Bobo-ioulasso, 810 ; Koudougou,
775; Ouagadougou, iti;"', 1),"d0llgn\l. 700 ;
Ouahigouya, 175 ; Kaya, 105 ; Tenkodogo.
100 : Gaoua, 38.
Au prix moyen de 1 franc le kilogramme,
ce chiffre représente 4 millions de francs,
qui, en quatre mois, ont été jetés sur le
marché indigène, soit près de la moitié de
rendement prévu de l'impôt de capitation
et plus du tiers du produit total des re-
cettes de la colonie.
Niger
L'élevage dos chameaux est, florissant.
Par le creusement de nouveaux puils, on
arrivera à cantonner les troupeaux et à
éviter ainsi la dissémination des germes
pathogènes de la poste bovine qui a cause
des pertes considérables dans les cercles
de Gouré, Tessaoua et N'Guigni.
Les 130.000 ânes de la Colonie sont heu-
reusement réfractaires aux épidémies et,
pour 50 ou 100 francs, on peut se proeurn'
cet excellent animal norlnir, qui n'exiL'.;
qu'un conducteur pour 10 bêtes.
- - - "'u' _0"
A L'OFFICIEL
I.,' J,un nul Nf/).'ff ,III c, r-.-pl.'mi'iv public K
l'élevé Mes produiU < 1'̃.i ;i11>̃ > t dr i>n>\vnuni-e
tt'nisi.)!t"< importe, n l-'r.in i- t.u «-il y..iî'Tn*
pendant l:i »l
.Ia ----.,..-, ._----
Décrets et Arrêtés
---{)-()--
Décret portant nomination de juges sup-
pléants rétribués, de juges de paix et de.
suppléants rétribués de juges de paix en
Algérie
n. ̃ !<;i
,--' - ------ -
TAUX DE LA PIASTRE
l.e 'gouverneur général de l'In le. liine vient, de
fiiire eonnailre au ministre > ( leme^ qu n l i
date du 5 septembre 1') LI', "fli"ll de 'a
pc-1 lo ."-tait de t:i lr Y-.
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