Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-09-08
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 septembre 1925 08 septembre 1925
Description : 1925/09/08 (A26,N133). 1925/09/08 (A26,N133).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396980d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEli. N° 133 1 - - - - - - - - - - -- - - US NUMKRO : 20 CENTIMES
MARDI SOIR. 8 SEPTEMBRE 1909
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, Les Annales Coloniales
1 1 --.M d A m C j
6 JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUMJÊS PAR "LES *KHALX» COLONIALES" SONT LA PtONÉlt
EXCLUSIVE DU KHJMiAL
IMA_elR.-.,_rI"Aa--.
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
léfactiia et iteiliititUM : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-111 MtttMt ! LOUTRI 19-17
, u. m 6 noii 8 mois
̃iBMwwiiwncfwttm wii t j France et Colonie». 80. 45 9 15 9
- OlMir* ( Etranger 120..1 a 35 3
On < abonne dans to.. le* Bureaux de porte et clan le* principaux libralne
-- I -
Les Rapports Franco-Japonais
i -
Une importante mission japonaise,
placée sous la haute direction du prin-
ce Yagamata et composée d'hommes
éminents comme M. (Matsuki, président
de la Société des amis de l'Indochine
et M. Saburi, directeur des Affaires
commerciales au Japon, a fait, il y- a
plusieurs mois, un long séjour en In-
dochine.
Elle fut reçue, dans les divers Etats
de notre possession asiatique, avec de
grandes démonstrations de sympathie,
non seulement dans les milieux officiels,
mais aussi par les corps élus et ses po-
pulations.
tjc voyage de cette mission a été plus
qu'un acte conventionnel de diploma-
tie, mais une approbation du rappro-
chement si caractéristique qui vient de
s'affirmer entre la France et le Japon.
Sous la pression des événements qui
viennent de se produire et, peut-être,
en prévision de ceux qui menacent la
sécurité de l'Extrême-Orient, ou même
du monde entier, il y a un réel besoin
d'entente et de .confiance qui amène les
peuples à se donner des gages de ga-
rantie réciproques.
Au point de vue économique, j'ai dé-
jà, dans divers articles des Annales Co-
loniales, fait toutes les réserves néces-
saires pour sauvegarder les droits de
nos industriels et de nos commerçants.
Il ne faut pas qu'un jour nous ayons à
regretter des concessions excessives qui
pèseraient lourdement sur nos marchés
commerciaux.
Il nous faut, à cet égard, consulter
les principaux intéressés et nous som-
mes persuadés que le Gouvernement
français, dOmoot. averti, ne prendra au-
cune décision avqnt de s'être entouré de
tous les renseignements et de toutes les
orécisione.
Il n'y a là aucune préoccupation qui
puisse porter atteinte aux bonnes dis-
positions dont les deux pays font preuve
actuellement vis-à-vis l'un de l'autre.
Au contraire, des mesures hâtivement
prises ou mal étudiées qui avanta-
geraient exclusivement l'un des deux au
détriment de l'autre ne pourraient que
jeter le trouble dans les esprits et rom-
pre, dans l'avenir, la bonne harmonie
Bur laquelle tout le monde est d'accord
aujourd'hui.
Quant, au rapprochement politique et
à le bonne entente qui est en train de
s'établir entre notre nation et le peuple
japonais dont les principaux effets doi-
vent se faire sentir en Extrême-Orient,
en faveur de l'Indo-Chine, nous ne pou-
vons qu'y applaudir sans réserves.
Des manifestations comme celles qui
viennent de se produire tant à Tokio
qu'à Hanoï ne peuvent que dissiper des
malentendus dont la portée avait été
exagérée et resserrer des sympathies
qui devaient naturellement se faire jour.
Dans la conférence fOTt instructive
qu'il a faite au Tonkin, M. Matsuki
insistant sur les "affinités communes
aux deux pays et les aspirations qui les
animaient l'un et l'autre a tenu à défi-
nir quels avaient été les prétextes de
ces malentendus qui trop longtemps les
avaient séparés. D'abord les Japonais
ont reproché à la France, lors du grand
mouvement d'émancipation qui se pro-
duisit, en 1868, et aboutit au rétablisse-
ment de l'autorité du Mikado, d'avoir
, contrairement à l'attitude anglaise, ma-
nifesté toutes ses préférences en faveur
du Tai Koun et en conséquence d'avoir
contrarié l'émancipation de la nation ja-
ponaise.
Plus tard, les Japonais se sont con-
sidérés comme gravement offensés par
la France, quand elle s'est jointe à la
Russie et à l'Allemagne pour s'inlerpo-
ser dans le conflit qu'ils venaient d'avoir
avec la Chine et amoindrir ainsi, sinon
annihiler les effets de la victoire. C'était
la principale raison pour laquelle ils
s'étaient tournés du côté de l'Angleterre
avec laquelle ils avaient conclu l'al-
liance qui vient d'être dénoncée tout ré-
cemment.
On sait quelles ont été les destinées
-de ceux qui avaient participé à cette tri-
ple entente et les événements semblent
avoir donné au Japon une entière satis-
faction.
La Russie qui, vaincue une première
fois en Asie en 1905, avait dû abandon-
ner ses prétentions sur la Corée et cé-
der toute la presqu'île de Liao-Toung,
s'est lamentablement effondrée en 1918.
L'Allemagne, dont la puissance était
particulièrement redoutable, a subi à la
suite de la dernière guerre de tels re-
vers que son prestige en a été profon-
dément atteint. C'est d'ailleurs le Ja-
pon qui lui' a porté les premiers coups
et a fortement contribué à la chasser
complètement de la Chine et à détruire
tonte son influence en Extrême-Orient.
Quant à la France, à côté de laquelle
le Japon a combattu en 1914, les véri-
tables mobiles qui l'avaient fait agir en
1896 ne pouvaient plus être réellement
invoqués comme constituant un acte
d'hostilité à l'égard du Japon. Il lui
avait été à peu près impossible de ne
pas conformer son attitude à celle de sa
puissante alliée du Nord. Elle avait plu-
tôt agi en vue de sauvegarder l'équili-
bre qui était alors nécessaire en Extrê-
me-Orient et non pas pour froisser le
Japon avec lequel elle n'avait jamais eu
le moindre désaccord.
Il est donc tout naturel aujourd'hui
qu'entre les deux nations qui ont appris
à s'apprécier et à s'estimer en combat-
tant l'une et l'autre pour la liberté du
monde, se dissipe le léger nuage qui
avait pu s'interposer entre elles.
A l'heure du la situation troublée de
la Chine et les complications qui peu-
vent en résulter justifient bien des pré-
occupations, le besoin qu'éprouvent les
occupations, d'affirmer leurs sympathies
deux pays d'affirmer leurs sympathies
en adoptant une ligne de conduite ami-
cale, est entièrement légitime et ne peut
que produire des résultats féconds dans
l'avenir pour le bon maintien de la paix.
Edouard Néron,
Sénateur de la Hante-Loire,
Membre de la Commission
des Douanes.
INSPECTION DES EAUX ET FORETS
DES COLONIES
-()-
A titre exceptionnel et par modification
aux dispositions de l'arrêté du 6 août 1923,
la date d'ouverture du stage post-scolaire
de formation coloniale imposé aux inspec-
teurs-adjoints et gardes généraux des Eaux
et Forêts des Colonies sortant de l'Ecole
Nationale des Eaux et Forêts de Nancy est
fixée pour l'année 1925 au 10 septembre.
TAUX OFFICIEL DE LA ROUPIE
--0-
Le Gouverneur des établissements fran-
çais dans l'trule vient de faire connaître au
ministre des Colonies qu'à la date du 3 sep-
tembre courant le taux officiel de la roupie
était de 7 fr. 60.
Mort de M. René Viviani
0.0 -
M. René Viviani, sénateur de la Creuse,
ancien président du Conseil, cet décédé
hier matin dans la maison de repos de
Clamart où il était soigné.
Né a Sidi-Bel-Abès le 8 novembre 1862,
il avait fait ses études au Lycée d'Alger,
dont il fut un des brillants élèves. Elu dé-
puté du 5° arrondissement en 1893, il avait
été réélu en 1898, mais battu en 1902.
lEn 190G, il reprenait sa place à la Cham-
bre où il siégea juqu'en 1922, date à la-
quelle il quitta le Palais-Bourbon pour sié-
ger au Luxembourg.
Il fut cinq fois ministre et trois fois pré-
sident du Conseil.
Un scandale
Une affaire de poisson rejeté à la mer en
très grosse quantité soulevait depuis quel-
que temps l'indignation générale à Tunis.
Nous avons attendu, pour en parler, de
bien connaître les « faits de la cause u.
Point n'est besoin de les exposer longue-
ment. Ils se résument en ceci que deux né-
gociants liés par contrat à des pêcheurs
ont fait jouer la « clause de résiliation »
pour refuser une pêche trop magnifique. Il
semble que les négociants aient usé de leur
droit strict. Mais il est tout à fait certain
qu'en deux jours, VINGT ET UN MILLE KILOGS
de poisson en parfait état de fraîcheur ont
été perdus pour la consommation, parce
que Vintérêt de deux marchands s'opposait
à leur vent à tas vrtx.
Oui, nos lecteurs ont bien lu : vingt et un
mille kilogs d'un aliment admirable anéan-
tis, alors que tant de braves gens souffrent
de ne pas manger à leur faim.
Le fait n'est pas spécial a Tunis. Mais
celui que nous signaloniSl aujourd'hui fait.
monter nu front le rouge de la colère. Il est
monstrueux.
Exploit de bandits
Hier, deux hommes qui avaient pris à
Bône un taxi a destination de Mondovi"ont
obligé, browning au poing, le chauffeur à
s'arrêter en cours de route et à leur aban-
donner sa voiture.
Le conducteur courut au village le plus
voisin et demanda secours au juge de paix
qui télégraphia à Souk-Ahras où les vo-
leurs devaient sûrement passer.
De son côté, M. Calcutti, propriétaire de
l'automobile, apprenant le vol et ayant à
sa disposition une voiture plus rapide, se
mit à la poursuite des ravisseurs, sachant
qu'ils n'avaient pas l'essence suffisante
pour poursuivre leur randonnée.
Cependant, le télégramme les signalant à
Souk-Ahras étant arrivé trop tard, les fu-
gitifs purent se ravitailler et repartir.
La poursuite continua et M. Calcutti prit
avec lui deux gendarmes.
Ce ne fut qu'à 1 kilomètre et demi de
Tunis et à 1 heure du matin qu'on retrouva
l'auto dans laquelle les voleurs s'étaient
endormis. Arrêtés et fouillés, ils furent
trouvés porteurs de deux brownings et de
soixante-dix cartouches.
Ces audacieux personnages seraient deux
communistes, l'un Russe et l'autre Suisse
qui espéraient gagner la Tripolitaine avec
la voiture volée.
.-.-.- ..¡..
La Retraite
des Magistrats Coloniaux
---00--
A
Les deux articles que fat récem-
mcnt publiés sur l'interprétation
donnée par le règlement < £ adminis-
tration publique du 2 septembre 1924 pour
l'application de la loi du 14 avril 1924 sur
les pensions m'ont valu la lettre suivante que
ni adresse un haut fonctionnaire colonial re-
traité.
« Monsieur le Directeur
des Annales Coloniales,
« J'ai lu avec intérêt vos deux articles sur
la retraite des magistrats coloniaux; votre in-
terprétation de Varticle 94 est parfaitement
juste.
« La retraite doit être basée sur la moyenne
des traitements afférents « au jour de la pro.
mulgation de la loi 8. Si cette interprétation
était admise par les ministères des Colonies,
de la Justice et des Finances, je crois ft/il
ne serait pas nécessaire comme vous le pen-
sez, de prendre un nouveau décret pour « réi
troagir P.
« Vous semblez admettre dans votre argu-
mentation que les traitements de parité figu-
rant aux différents textes sur la matière,
ne peuvent être modifiés que par d'autres dé-
crets provoqués par le ministre des Colonies.
Or, l'article 24 de la loi du 18 avril 1831
stipule que les Pensions des magist\xts en
service aux colonies, sont à parité d'office ré-
glées sur les mêmes bases et fixées au mime
taux que celles des magistrats employés en
France.
« Il en résulte que, chaque fois que le trai-
tement d'un magistrat métropolitain auquel
est assimilé un collègue colonial est modifié,
le traitement de parité de ce dernier doit su-
bir la même modification sans qu'il soit be-
soin d'un décret pour consacrer celle-ci. Or,
si nous examinons le cas que vous donnes en
exemple, d'un avocat général d'Indochine,
assimilé à un Président de Chambre d'une
Cour d'Appel de province, nous voyons que
c'est seulement le décret du Il août 1921 qui
a modifié son ancien traitement de parité de
10.000 francs, alors que la solde des Prési-
dents de Chambre de province avait été por-
tée à 13.000 francs par la loi du 28 avril
1919 et à 16.000 francs par celle du 6 oc-
tobre de la même année. Il est à remarquer,
ce qui est invraisemblable, que cette 601de
était déjà de 13.000 francs lorsqu'à paru le
décret du 19 mai 1919 qui fixe la parité
de l'avocat général d'Indochine à 10.000
comme anciennement.
« C'est donc sur la base de 16.000 francs
que devrait être établie la pension de cet
avocat général pour la période du 17 avril
1921 au II août de la même année, et non
point sur celle de 10.000 comme vous l'indi-
quez, le supplément de 4.000 francs devant
être ajouté à ces 16.000 francs, à partir du
30 avril 1921. »
Nous avons tenu à reproduire cette lettre,
car elle fournit un argument décisifs et qui
rendrait inutile la rétroactivité du décret du
II août 1921 que nous réclamions.
Le signataire de la lettre considère avec
raison qu'il appartient au ministre de fixer
les emplois métropolitains auxquels sont as-
similés les emplois coloniaux, les traitements
de parité de ces derniers devant suivre
automatiquement le sort des soldes des pre-
miers.
Le ministère des Colonies se doit de recon-
naître enfin cette vérité et de liquider les pen-
sions dans ces conditions, c'est-à-dire en res-
pectant les prescriptions formelles de la loi.
L.-G. Thibault
-0080
Décrets et Arrêtés
–OU
Décret approuvant des modifications dans
la répartition des crédits du budget de
l'Emprunt de 6.180.000 piastres, annexe
du budget général de l'Indochine, exer-
cice 1924.
Décret approuvant des virements de crédits
au budget général de l'Indochine, exer-
cice 1924.
Décret portant ouverture de crédits supplé-
mentaires au budget local des Etablisse-
ments Français de l'Océanie, exercice
1924.
Aux termes de ce décret, est approuvé
l'arrêté du 20 mai 1925 du Gouverneur des
Etablissements français de l'Océanie ouvrant
des crédits supplémentaires s'élevant à un
million cent soixante et un mille six cent
cinquante sept francs (1.161.657 francs) au
Budget local de l'Océanie, Exercice 1924.
Décret portant ouverture de crédits supplé-
mentaires au budget du Protectorat des
Des Wallis et Futuna, exercice 1924.
Aux ternies de ce décret, est approuvé l'ar-
rêté du 25 mai 1925 du Gouverneur de la Nou-
velle-Calédonie et dépendances, commissaire
général de la République française dans
l'Océan Pacifigue, ouvrant des crédits sup-
plémentaires s élevant a neuf mille francs
(0.000 fr.), au budget du Protectorat des lies
Wallis et Futuna, exercice 1924.
Arrêté interministériel autorisant l'attribu-
tion d'une avance de 250.000 Ir. au Con-
seil d'administration du régiment de ti-
railleurs sénégalais du Tchad (Afrique
Equatoriale française).
nistration du régiment de tirailleurs sénégalais
du Tchad est autorisé a percevoir une avance,
dont le maximum est fixé à 250.000 francs
(deux cent cinquante mille francs) et les dé-
lais de justification à 90 jours.
Les colonies à rEipositiio Internaliooale
des Arls DtearaUfs tl Intelrôls Notais
,
La participation de Madagascar
«0»0-
La section de Madagascar, bien que fort
rédaite, est, de par sa vitrine de pierres pré.
cieuses, de beaucoup la plus brillante du pa-
villon de l'Afrique.
La Compagnie Générale de Madagascar a
en effet présenté une fort jolie collection
des pierres précieuses de la Cirante lie,
parmi laquelle les amateurs de pierres fé-
tiches peuvent choisir celle que le mois de leur
naissance leur indique (d'après un petit carnet
qui est remis aux visiteurs).
Dès sa découverte, Madagascar a eu la ré-
putation de fournir des aamnes. En 1658,
Flacourt parle des topazes, des aigues-mari-
nes, des émeraudes, des rubis, des saphirs. En
1666, François Martin écrit que les passagers
de la Vierge-du-Bon-Port, venant de Pondi-
chéry, ont emporté de Madagascar quantité de
topazes, améthystes et autres pierres de cou-
leur.
Mais la véritable découverte des miné-
raux de Madagascar date de trente ans à peine.
C'est M. E. Gautier qui, le premier, a rap-
porté des échantillons avec des indications pré-
cises. Limpidité, couleur, rareté des nuances
sont autant de qualités qui font apprécier les
pierres de Madagascar.
Les Béryls sont les gemmes les plus rech er-
chées, on les voit en blanc, rose et vert. Ils
proviennent principalement de la région d' An-
Itazobe.
Les Tourmalines sont de toutes les couleurs,
la rouge est la plus précieuse, on l'appelle
aussi rubellite.
Les topazes, l' amazonite, la chnfsolithe, les
deux grenats : spessartite et almandin-pprope,
1" amélhyste, qui est d'un très beau violet ;
l'opa l e de
Vaméthyste, l' Ankaratara sont, avec les quartz
(pierre d'ornementation), les plus belles pier-
res précieuses qui constituent une véritable ri-
chesse à Madagascar qu. il était nécessaire de
faire connaître au public français, car elles
peuvent d'autant mieux rivaliser avec celles des
pays les plus réputés qu'elles apparaissent sou-
vent sur le march é de Paris affublées cTindica-
tions de provenance exotique.
Les murs de la salle réservée à Madagas-
car sont fort coquettement tapissés de rabanes,
étoffes en fibres du palmier raphia, aux cou-
leurs éteintes, mauves. bleues, jaunes et roses.
C'est le travail des femmes du Betsileo. de
l'Emyme et des hauts-plateaux. Des lamba-
rena aux tons plus vifs et aux impressions noir
et or, sont des étoffes en bandes accolées qui
servent à envelopper les morts. Elles ont deux
trames qui font qu' elles n'ont ni envers ni en-
droit, suivant la richesse des familles elles
sont plus ou moins luxueuses.
Dans une des vitrines d'exposition des pou-
pées, nous retrouvons les tissus en raphia, mais
de couleur ivoire, et couverts de dessins en
noir représentant des scènes de la vie malga-
che et des animaux, entr'autres deux étoffes de
fond peintes et brodées par Mme Paul Lan-
frey.
fre Le raphia est aussi employé comme cou-
vertures de livres ornées des mêmes dessins.
Des coussins en étoffe foncée avec des fruits
du pays : ananas, bananes brodés sur le food
entourent les figurines ou poupées, habillées en
étoffes aux couleurs éclatantes et représentant -
hommes, femmes et enfants des différentes
classes de la société. Les visages sont fort
expressifs et les costumes fidèlement reproduits.
Il y a notamment une poupée représentant une
femme malgache en grande toilette avec om-
brelle et chapeau capeline. On voit également
d'autres poupées représentant un porteur d'eau,
des artisans, une dame de la haute société hova
portée en filanzane, un tirailleur malgache en
kaki, un jeune ménage bras dessus bras dessous,
un vieillard à figure de sage. Toutes ces pou-
pées dénotent un grand souci de l'exactitude.
Les bois de Madagascar sont présentés sous
forme ouvragée en cacfres de lit sculptés en
bas-relief et datant du commencement du
XIX9 siècle. Les vitrines ont des cacfres en bois
du pays et, de chaque côté des portes, des
animaux représentant la faune locale, sont fort
bien peints en rouge sur fond clair : le lion à
la face grimaçante, la panthère, l'antilope, le
buffle et le serpent.
Dans la salle d'exposition du Service
des bois coloniaux du Ministère des Colo-
nies, nous avons noté pour les espèces mal-
gaches : l'ébène tamatave, le palissandre lilas,
rose et satiné.
Il faut citer encore comme curiosités arti s-
tiques les figurines en bois (scènes familiales)
de la collection Jean-Toussaint Samat, et des
animaux taillés dans des boules de bois brun
rayé de blanc.
Les mo de les de pirogues et de pagaies, 1
la poignée surmontée d'un animal : buffle, an-
tilope ou oiseau. En bois également et fort
curieux, les Alaola, planches sculptées et sur-
montées d' oiseaux ou de buffles. Ces plan-
chettes sont placées dans le Sud de Madagas-
car sur les tombeaux, en mémoire des ancêtres
dont ils fixent l'ombre de la mort.
Une statue assez grande, mais fort grossière,
car elle n' a pas de bras, représente une femme
de Vohémar.
Les armes sont représentées par quelques
sagaies ou couteaux très simples et ne présen-
tant aucun signe artistique.
Les instruments de musique consistent en
deux bambous sur lesquels sont tendues des
cordes posées sur chevalet, il y a aussi une
sorte de guitare.
La peinture nous est présentée sous forme de
cinq petits tableaux de scènes de la vie mal-
gache. ou de scènes champêtres (biches sur les
rives d'un lac couvert de nénuphars). C'est de
la peinture sur bois assez fine et très exacte
quant aux tons. Les règles de perspective n' y
font pas défaut et l'artiste mérite des compli-
ments.
Ainsi, du reste, que les organisateurs de ce
stand qui nous a paru insuffisant pour les ri -
chesses de notre île de l'Océan Indien.
La guerre au Maroc
LE HAUT COMMANDEMENT
L'amiral de Magaz et le général Jordana
sont allés conférer le 7 septembre avec le
roi d'Espagne dans son palais.
Le général Nouvilas, secrétaire géné-
ral du Directoire, est parti aujourd'hui pour
le Maroc.
Invités par le Gouvernement espagnol,
quelques attachés militaires des ambassa-
des et légations à Madrid sont partis pour
le Maroc, afin d'assister aux opérations.
LES OPERATIONS
L'aviation française a bombardé Che-
cliaouen. Targuitt et Ajdir sur laquelle on
a jeté 1.920 kilos de projectiles.
Le blockhaus d'Issoual est dégagé.
D'autre part, l'opération de nettoyage de-
vant le secteur du 19® corps, prévue à Sof-
ei-Kasbah, s'est déroulée dans des condi-
tions satisfaisantes. Nos éléments, partant
de la région de Beker-es-Sebt ont progressé
dans la direction de Sol-el-Kasbah.
Le blocus des côtes
Le transport de l'Etat La Seine, com-
mandé par le lieutenant de vaisseau Gonet.
a quitté Toulon pour Oran. Il emporte du
ravitaillement et du matériel pour les na-
vires chargés de la surveillance de la con-
trebande de guerre dans la zone de Ne-
mours et sur le littoral marocain.
CHEZ LES ESPAGNOLS
La pression des rebelles dans le massif
des Beni Hozmars (secteur de Tetouan)
continue à se faire sentir. Les Rifains
n'ont pas pu rompre la ligne ni "retenir
dans ce secteur les forces destinées à l'of-
fensive.
Dans le secteur de Melilla. les troupes
du colonel Doya ont fait une démonstration
devant Azih-el-Mirlar et pris contact avec
des forces ennemies importantes.
Dans la région de Larache, la colonne du
général Riquelme s'est engagée dans la
vallée du Loukkos.
La 7° Exposition Internationale du Caout-
chouc, des autres Produits Tropicaux et des
Industries qui s'y rattachent se tiendra a
Paris, au Grand Palais, du 21 janvier au ()
février 1927, sous le Haut Patronage du
Président de la République et sous les aus-
pices du Ministère des Colonies, du Minis-
tère des Affaires Etrangèrcs, du Ministère
du Commerce et de l'Industrie et du Sous-
Secrétariat d'Etat de l'Enseignement Tech-
nique et des ncaux-Arts. -
M. Paul Painlevé a bien voulu consentir
Ù être président d'honneur des Conférences
Internationales qui auront lieu au Grand
Palais pendant la durée de l'Exposition. Le
président d'honneur de l'Exposition est
Lord Cohvyn ; le vice-président d'honneur,
sir Wyndham Dunstan ; le prlRidcnt. du
Comité Français, M. Charles Yung (prési-
dent du Syndicat du Caoutchouc et du Syn-
dicat des Fabricants de Fils et Câbles Elec-
triqncs) ; et le vice-président, du Comité
Français, M. F. m île. Alean (vice-président
du Syndicat du Commerce des Caoutchoucs
Bruts).
Les exposilions nrécédentes ont eu lieu <\
Londres en 1908. 1,911, 1914 et 1921, sous 1,
Haut Patronage de S. M. Ir Roi d'Angleter-
re : ù New-'N ork en 1912, et â Bruxelles en
1924, sous le Haut Patronage de S. M. !c
'.Roi des Belges.
Les Bureaux d-e l'Exposition sont instal-
les 1.1 Essex Street, Slrnnd. -à Londres.
.0800
LE DEPART DU GENERAL GAMELIN
---0-0-
Le général iGamelin s'est embarqué hier
après-midi à 3 heures sur le GJnéral-Mct-
zingcr, à destination de la Syrie.
ieo
UN ABORDAGE
--..0---
Par suite de la brume, le vapeur El-
k" a,ntara" des Messageries Maritimes de la
Ligne du Pacifique et qui venait de quitter
le port de Valence, a abordé et coulé dans
le détroit de Gibraltar le trois-mats italien
(ïdnéral-Dinz.
MmajELmEm
LA VIE ECONOraOUB
La mouche des oranges
Lo service de la défense des cultures, 26,
boulevard Uaudin, à Alger, a fait aux inté-
ressés l'utile communication suivante :
« De nombreux propriétaires d'orange-
ries s'inquiètent vivement des dégâts que
leur occasionne, depuis deux ans surtout,
le « Cératitis capitata » ou mouche des
oranges. un peu plus petit que la mou-
« L'insecte, un peu plus petit que la mou-
che ordinaire et facilement reconnaissable
aux quatre bandes sombres qui traversent
ses ailes, pique, à l'automne, la peau des
oranges pour y déposer ses œufs ; de
ceux-ci naissent des larves qui rongent la
pulpe du fruit en y creusant des galeries ;
celui-ci mûrit prématurément et ne tarde
pas à tomber. Plusieurs générations se suc-
cèdent de la sorte qui attaque, non seule-
ment les oraruges, mais encore les poires
et les pêches.
« Le fruit attaqué se reconnaît facilement
à de petites tâches très apparentes circulai-
res, jaunes, verd filtre s ou noirâtres, qui
s'élargissent peu à peu.
« On peut lutter efficacement contre ce par.
rasite en suspendant à une branche maî-
tresse de l'arbre une assiette contenant 200
à 250 grammes d'un liquide ayant la com-
position suivante :
Son .kgs 2
Arseniate de plomb. gr. 150
Mélasse 120
Borax en poudre 200
Eau lit. 20
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Tentative de suicide d'un dément
Un jeune homme de 25 ans, Chatain
Pierre, originaire de Courbet, donnant des
signes d'aliénation mentale et se trouvant
de passage à Ménerville, s'est jeté sous un
train de marchandises non loin de la gare
de Menerville.
Le malheureux dément a eu le pied gau-
che sectionné, le bassin et le fémur gauche
fracturés. C'est miracle qu'il n'ait pas été
tué sur le coup.
Transporté à l'hôpital, des soins immé-
diats lui ont été prodiguée. Son état, bien
que toujours grave, paraît s'améliorer.
Un grave accident d'autobus
L'autobus faisant le service Alger-Blida
arrivait à Alger chargé de voyageurs, lors-
que brusquement, devant le numéro 164
de la rue de Lyon, à l'angle de la rue
d'Amourah, l'essieu arrière se brisa au ras
de la fusée. La roue droite arrière se dé-
tacha. Avant que le chauffeur ait eu le
temps de se rendre compte de ce qui arri-
vait, la lourde voiture s'abattit sur le sol
comme une masse, au milieu des cris
d'épouvante des voyageurs et des specta-
teurs.
Les voyageurs et les bagages qui se
trouvaient sur l'impériale furent projetés
brutalement sur le sol. M. Sliman ben
Ahmed, conseiller municipal de Rovigo, re-
çut sur la téte un sac contenant des socs
de charrues. Le crâne complètement' dé-
foncé, il fut tué sur le coup.
Neuf antres personnes ont été blessées
plus ou moins grièvement.
Parricide
Les frères Hadjeb Mohammed ct. Ahmed
ben Saïd. du village Ait Mesbah, douar
Beni-Aïssi (Fort-National mixte) s étant
pris de querelle pour un motif futile, Had-
joli Ahmed sortit un revolver de sa poche
et tira sur son frère, le blessant à la
cuisse.
Au bruit de la détonation, le père Hadjeb
Saïd ben Ahmed accurut et voulut séparer
ses fils mais il reçut à son tour une balle
qui lui traversa la poitrine ; il succomba
trois jours après à cette grave blessure.
Le Parquet de Tizi-Ouaou s'est transporté
sur les lieux aux fins de constatations et
d'enquête.
Un bandit
Deux indigènes, un ancien militaire âgé
dr. 32 ans environ connu seulement sous le
nom de Taïeb et un jeune homme de 20
ans, Moulav AU ben Mohamed., avaient
quitté ensemble Tiaret pour chercher du
travail dans la région de Blida.
Taïeb, qui n'ignorait pas que son com-
pagnon avait sur lui une somme de 600 fr.,
proposa <1 Moulav d'aller dans la monta-
gne où un Espagnol de sa connaissance
leur procurerait du travail à 15 francs par
jour. Arrivés au milieu de la forêt de la-
lan, Taïeb invita. le jeune homme fi. se re-
poser. mais à peine l'autre s'était-il assis
sous un arbre, qu'il lui assenait trois vio-
lents coups de matraque sur le crâne, puis
s'aeharuant sur sa victime, il lui ouvrit le
ventre, d'un coup de couteau, de la han-
che droite à la hanche gauche. 11 prit la
fuite ensuite emportant l'argent. Moulay,
soutenant ses entrailles,, 0nt la force d ar-
river jusqu'à nn gourbi où il put raconter
la scène A des indigènes qui avisèrent la
gendarmerie. Transporté ù. Blida, il expira.
peu après son arrivée.
L'auteur de ce crime horrible est recher-
che.
Drame piscicole
Sur la ligne de Blida. à Affreville, dans
un compartiment de 3° classe, une. jeune
femme arabe de 20 ans, Barka Zohra, lillo
de peu de vertu, a reçu deux coups de
couteau île son ex-ami Ait. \ahia Makana
ben Amokran qui voulait l'obliger il réintè-
grer un couvent spécial de Blida.
La jeune femme ne fut blessée qu'.).
rnvant-bras gauche et à ln joue gauche.
Elle prétend qu'elle quittait Blida pour St)
soustraire aux exigences (t'Aït. Yahia, qui
lui réclamait constamment des subsides.
A l'arrivée du train à Affreville, Yahia
a été arrété par l'agent de la Silreté Leroy,
qui se trouvait dans un compartiment voÍ.
sin. Le poisson s'éfait jeté dans la nasse.
MARDI SOIR. 8 SEPTEMBRE 1909
} 0
, Les Annales Coloniales
1 1 --.M d A m C j
6 JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUMJÊS PAR "LES *KHALX» COLONIALES" SONT LA PtONÉlt
EXCLUSIVE DU KHJMiAL
IMA_elR.-.,_rI"Aa--.
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
léfactiia et iteiliititUM : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-111 MtttMt ! LOUTRI 19-17
, u. m 6 noii 8 mois
̃iBMwwiiwncfwttm wii t j France et Colonie». 80. 45 9 15 9
- OlMir* ( Etranger 120..1 a 35 3
On < abonne dans to.. le* Bureaux de porte et clan le* principaux libralne
-- I -
Les Rapports Franco-Japonais
i -
Une importante mission japonaise,
placée sous la haute direction du prin-
ce Yagamata et composée d'hommes
éminents comme M. (Matsuki, président
de la Société des amis de l'Indochine
et M. Saburi, directeur des Affaires
commerciales au Japon, a fait, il y- a
plusieurs mois, un long séjour en In-
dochine.
Elle fut reçue, dans les divers Etats
de notre possession asiatique, avec de
grandes démonstrations de sympathie,
non seulement dans les milieux officiels,
mais aussi par les corps élus et ses po-
pulations.
tjc voyage de cette mission a été plus
qu'un acte conventionnel de diploma-
tie, mais une approbation du rappro-
chement si caractéristique qui vient de
s'affirmer entre la France et le Japon.
Sous la pression des événements qui
viennent de se produire et, peut-être,
en prévision de ceux qui menacent la
sécurité de l'Extrême-Orient, ou même
du monde entier, il y a un réel besoin
d'entente et de .confiance qui amène les
peuples à se donner des gages de ga-
rantie réciproques.
Au point de vue économique, j'ai dé-
jà, dans divers articles des Annales Co-
loniales, fait toutes les réserves néces-
saires pour sauvegarder les droits de
nos industriels et de nos commerçants.
Il ne faut pas qu'un jour nous ayons à
regretter des concessions excessives qui
pèseraient lourdement sur nos marchés
commerciaux.
Il nous faut, à cet égard, consulter
les principaux intéressés et nous som-
mes persuadés que le Gouvernement
français, dOmoot. averti, ne prendra au-
cune décision avqnt de s'être entouré de
tous les renseignements et de toutes les
orécisione.
Il n'y a là aucune préoccupation qui
puisse porter atteinte aux bonnes dis-
positions dont les deux pays font preuve
actuellement vis-à-vis l'un de l'autre.
Au contraire, des mesures hâtivement
prises ou mal étudiées qui avanta-
geraient exclusivement l'un des deux au
détriment de l'autre ne pourraient que
jeter le trouble dans les esprits et rom-
pre, dans l'avenir, la bonne harmonie
Bur laquelle tout le monde est d'accord
aujourd'hui.
Quant, au rapprochement politique et
à le bonne entente qui est en train de
s'établir entre notre nation et le peuple
japonais dont les principaux effets doi-
vent se faire sentir en Extrême-Orient,
en faveur de l'Indo-Chine, nous ne pou-
vons qu'y applaudir sans réserves.
Des manifestations comme celles qui
viennent de se produire tant à Tokio
qu'à Hanoï ne peuvent que dissiper des
malentendus dont la portée avait été
exagérée et resserrer des sympathies
qui devaient naturellement se faire jour.
Dans la conférence fOTt instructive
qu'il a faite au Tonkin, M. Matsuki
insistant sur les "affinités communes
aux deux pays et les aspirations qui les
animaient l'un et l'autre a tenu à défi-
nir quels avaient été les prétextes de
ces malentendus qui trop longtemps les
avaient séparés. D'abord les Japonais
ont reproché à la France, lors du grand
mouvement d'émancipation qui se pro-
duisit, en 1868, et aboutit au rétablisse-
ment de l'autorité du Mikado, d'avoir
, contrairement à l'attitude anglaise, ma-
nifesté toutes ses préférences en faveur
du Tai Koun et en conséquence d'avoir
contrarié l'émancipation de la nation ja-
ponaise.
Plus tard, les Japonais se sont con-
sidérés comme gravement offensés par
la France, quand elle s'est jointe à la
Russie et à l'Allemagne pour s'inlerpo-
ser dans le conflit qu'ils venaient d'avoir
avec la Chine et amoindrir ainsi, sinon
annihiler les effets de la victoire. C'était
la principale raison pour laquelle ils
s'étaient tournés du côté de l'Angleterre
avec laquelle ils avaient conclu l'al-
liance qui vient d'être dénoncée tout ré-
cemment.
On sait quelles ont été les destinées
-de ceux qui avaient participé à cette tri-
ple entente et les événements semblent
avoir donné au Japon une entière satis-
faction.
La Russie qui, vaincue une première
fois en Asie en 1905, avait dû abandon-
ner ses prétentions sur la Corée et cé-
der toute la presqu'île de Liao-Toung,
s'est lamentablement effondrée en 1918.
L'Allemagne, dont la puissance était
particulièrement redoutable, a subi à la
suite de la dernière guerre de tels re-
vers que son prestige en a été profon-
dément atteint. C'est d'ailleurs le Ja-
pon qui lui' a porté les premiers coups
et a fortement contribué à la chasser
complètement de la Chine et à détruire
tonte son influence en Extrême-Orient.
Quant à la France, à côté de laquelle
le Japon a combattu en 1914, les véri-
tables mobiles qui l'avaient fait agir en
1896 ne pouvaient plus être réellement
invoqués comme constituant un acte
d'hostilité à l'égard du Japon. Il lui
avait été à peu près impossible de ne
pas conformer son attitude à celle de sa
puissante alliée du Nord. Elle avait plu-
tôt agi en vue de sauvegarder l'équili-
bre qui était alors nécessaire en Extrê-
me-Orient et non pas pour froisser le
Japon avec lequel elle n'avait jamais eu
le moindre désaccord.
Il est donc tout naturel aujourd'hui
qu'entre les deux nations qui ont appris
à s'apprécier et à s'estimer en combat-
tant l'une et l'autre pour la liberté du
monde, se dissipe le léger nuage qui
avait pu s'interposer entre elles.
A l'heure du la situation troublée de
la Chine et les complications qui peu-
vent en résulter justifient bien des pré-
occupations, le besoin qu'éprouvent les
occupations, d'affirmer leurs sympathies
deux pays d'affirmer leurs sympathies
en adoptant une ligne de conduite ami-
cale, est entièrement légitime et ne peut
que produire des résultats féconds dans
l'avenir pour le bon maintien de la paix.
Edouard Néron,
Sénateur de la Hante-Loire,
Membre de la Commission
des Douanes.
INSPECTION DES EAUX ET FORETS
DES COLONIES
-()-
A titre exceptionnel et par modification
aux dispositions de l'arrêté du 6 août 1923,
la date d'ouverture du stage post-scolaire
de formation coloniale imposé aux inspec-
teurs-adjoints et gardes généraux des Eaux
et Forêts des Colonies sortant de l'Ecole
Nationale des Eaux et Forêts de Nancy est
fixée pour l'année 1925 au 10 septembre.
TAUX OFFICIEL DE LA ROUPIE
--0-
Le Gouverneur des établissements fran-
çais dans l'trule vient de faire connaître au
ministre des Colonies qu'à la date du 3 sep-
tembre courant le taux officiel de la roupie
était de 7 fr. 60.
Mort de M. René Viviani
0.0 -
M. René Viviani, sénateur de la Creuse,
ancien président du Conseil, cet décédé
hier matin dans la maison de repos de
Clamart où il était soigné.
Né a Sidi-Bel-Abès le 8 novembre 1862,
il avait fait ses études au Lycée d'Alger,
dont il fut un des brillants élèves. Elu dé-
puté du 5° arrondissement en 1893, il avait
été réélu en 1898, mais battu en 1902.
lEn 190G, il reprenait sa place à la Cham-
bre où il siégea juqu'en 1922, date à la-
quelle il quitta le Palais-Bourbon pour sié-
ger au Luxembourg.
Il fut cinq fois ministre et trois fois pré-
sident du Conseil.
Un scandale
Une affaire de poisson rejeté à la mer en
très grosse quantité soulevait depuis quel-
que temps l'indignation générale à Tunis.
Nous avons attendu, pour en parler, de
bien connaître les « faits de la cause u.
Point n'est besoin de les exposer longue-
ment. Ils se résument en ceci que deux né-
gociants liés par contrat à des pêcheurs
ont fait jouer la « clause de résiliation »
pour refuser une pêche trop magnifique. Il
semble que les négociants aient usé de leur
droit strict. Mais il est tout à fait certain
qu'en deux jours, VINGT ET UN MILLE KILOGS
de poisson en parfait état de fraîcheur ont
été perdus pour la consommation, parce
que Vintérêt de deux marchands s'opposait
à leur vent à tas vrtx.
Oui, nos lecteurs ont bien lu : vingt et un
mille kilogs d'un aliment admirable anéan-
tis, alors que tant de braves gens souffrent
de ne pas manger à leur faim.
Le fait n'est pas spécial a Tunis. Mais
celui que nous signaloniSl aujourd'hui fait.
monter nu front le rouge de la colère. Il est
monstrueux.
Exploit de bandits
Hier, deux hommes qui avaient pris à
Bône un taxi a destination de Mondovi"ont
obligé, browning au poing, le chauffeur à
s'arrêter en cours de route et à leur aban-
donner sa voiture.
Le conducteur courut au village le plus
voisin et demanda secours au juge de paix
qui télégraphia à Souk-Ahras où les vo-
leurs devaient sûrement passer.
De son côté, M. Calcutti, propriétaire de
l'automobile, apprenant le vol et ayant à
sa disposition une voiture plus rapide, se
mit à la poursuite des ravisseurs, sachant
qu'ils n'avaient pas l'essence suffisante
pour poursuivre leur randonnée.
Cependant, le télégramme les signalant à
Souk-Ahras étant arrivé trop tard, les fu-
gitifs purent se ravitailler et repartir.
La poursuite continua et M. Calcutti prit
avec lui deux gendarmes.
Ce ne fut qu'à 1 kilomètre et demi de
Tunis et à 1 heure du matin qu'on retrouva
l'auto dans laquelle les voleurs s'étaient
endormis. Arrêtés et fouillés, ils furent
trouvés porteurs de deux brownings et de
soixante-dix cartouches.
Ces audacieux personnages seraient deux
communistes, l'un Russe et l'autre Suisse
qui espéraient gagner la Tripolitaine avec
la voiture volée.
.-.-.- ..¡..
La Retraite
des Magistrats Coloniaux
---00--
A
Les deux articles que fat récem-
mcnt publiés sur l'interprétation
donnée par le règlement < £ adminis-
tration publique du 2 septembre 1924 pour
l'application de la loi du 14 avril 1924 sur
les pensions m'ont valu la lettre suivante que
ni adresse un haut fonctionnaire colonial re-
traité.
« Monsieur le Directeur
des Annales Coloniales,
« J'ai lu avec intérêt vos deux articles sur
la retraite des magistrats coloniaux; votre in-
terprétation de Varticle 94 est parfaitement
juste.
« La retraite doit être basée sur la moyenne
des traitements afférents « au jour de la pro.
mulgation de la loi 8. Si cette interprétation
était admise par les ministères des Colonies,
de la Justice et des Finances, je crois ft/il
ne serait pas nécessaire comme vous le pen-
sez, de prendre un nouveau décret pour « réi
troagir P.
« Vous semblez admettre dans votre argu-
mentation que les traitements de parité figu-
rant aux différents textes sur la matière,
ne peuvent être modifiés que par d'autres dé-
crets provoqués par le ministre des Colonies.
Or, l'article 24 de la loi du 18 avril 1831
stipule que les Pensions des magist\xts en
service aux colonies, sont à parité d'office ré-
glées sur les mêmes bases et fixées au mime
taux que celles des magistrats employés en
France.
« Il en résulte que, chaque fois que le trai-
tement d'un magistrat métropolitain auquel
est assimilé un collègue colonial est modifié,
le traitement de parité de ce dernier doit su-
bir la même modification sans qu'il soit be-
soin d'un décret pour consacrer celle-ci. Or,
si nous examinons le cas que vous donnes en
exemple, d'un avocat général d'Indochine,
assimilé à un Président de Chambre d'une
Cour d'Appel de province, nous voyons que
c'est seulement le décret du Il août 1921 qui
a modifié son ancien traitement de parité de
10.000 francs, alors que la solde des Prési-
dents de Chambre de province avait été por-
tée à 13.000 francs par la loi du 28 avril
1919 et à 16.000 francs par celle du 6 oc-
tobre de la même année. Il est à remarquer,
ce qui est invraisemblable, que cette 601de
était déjà de 13.000 francs lorsqu'à paru le
décret du 19 mai 1919 qui fixe la parité
de l'avocat général d'Indochine à 10.000
comme anciennement.
« C'est donc sur la base de 16.000 francs
que devrait être établie la pension de cet
avocat général pour la période du 17 avril
1921 au II août de la même année, et non
point sur celle de 10.000 comme vous l'indi-
quez, le supplément de 4.000 francs devant
être ajouté à ces 16.000 francs, à partir du
30 avril 1921. »
Nous avons tenu à reproduire cette lettre,
car elle fournit un argument décisifs et qui
rendrait inutile la rétroactivité du décret du
II août 1921 que nous réclamions.
Le signataire de la lettre considère avec
raison qu'il appartient au ministre de fixer
les emplois métropolitains auxquels sont as-
similés les emplois coloniaux, les traitements
de parité de ces derniers devant suivre
automatiquement le sort des soldes des pre-
miers.
Le ministère des Colonies se doit de recon-
naître enfin cette vérité et de liquider les pen-
sions dans ces conditions, c'est-à-dire en res-
pectant les prescriptions formelles de la loi.
L.-G. Thibault
-0080
Décrets et Arrêtés
–OU
Décret approuvant des modifications dans
la répartition des crédits du budget de
l'Emprunt de 6.180.000 piastres, annexe
du budget général de l'Indochine, exer-
cice 1924.
Décret approuvant des virements de crédits
au budget général de l'Indochine, exer-
cice 1924.
Décret portant ouverture de crédits supplé-
mentaires au budget local des Etablisse-
ments Français de l'Océanie, exercice
1924.
Aux termes de ce décret, est approuvé
l'arrêté du 20 mai 1925 du Gouverneur des
Etablissements français de l'Océanie ouvrant
des crédits supplémentaires s'élevant à un
million cent soixante et un mille six cent
cinquante sept francs (1.161.657 francs) au
Budget local de l'Océanie, Exercice 1924.
Décret portant ouverture de crédits supplé-
mentaires au budget du Protectorat des
Des Wallis et Futuna, exercice 1924.
Aux ternies de ce décret, est approuvé l'ar-
rêté du 25 mai 1925 du Gouverneur de la Nou-
velle-Calédonie et dépendances, commissaire
général de la République française dans
l'Océan Pacifigue, ouvrant des crédits sup-
plémentaires s élevant a neuf mille francs
(0.000 fr.), au budget du Protectorat des lies
Wallis et Futuna, exercice 1924.
Arrêté interministériel autorisant l'attribu-
tion d'une avance de 250.000 Ir. au Con-
seil d'administration du régiment de ti-
railleurs sénégalais du Tchad (Afrique
Equatoriale française).
nistration du régiment de tirailleurs sénégalais
du Tchad est autorisé a percevoir une avance,
dont le maximum est fixé à 250.000 francs
(deux cent cinquante mille francs) et les dé-
lais de justification à 90 jours.
Les colonies à rEipositiio Internaliooale
des Arls DtearaUfs tl Intelrôls Notais
,
La participation de Madagascar
«0»0-
La section de Madagascar, bien que fort
rédaite, est, de par sa vitrine de pierres pré.
cieuses, de beaucoup la plus brillante du pa-
villon de l'Afrique.
La Compagnie Générale de Madagascar a
en effet présenté une fort jolie collection
des pierres précieuses de la Cirante lie,
parmi laquelle les amateurs de pierres fé-
tiches peuvent choisir celle que le mois de leur
naissance leur indique (d'après un petit carnet
qui est remis aux visiteurs).
Dès sa découverte, Madagascar a eu la ré-
putation de fournir des aamnes. En 1658,
Flacourt parle des topazes, des aigues-mari-
nes, des émeraudes, des rubis, des saphirs. En
1666, François Martin écrit que les passagers
de la Vierge-du-Bon-Port, venant de Pondi-
chéry, ont emporté de Madagascar quantité de
topazes, améthystes et autres pierres de cou-
leur.
Mais la véritable découverte des miné-
raux de Madagascar date de trente ans à peine.
C'est M. E. Gautier qui, le premier, a rap-
porté des échantillons avec des indications pré-
cises. Limpidité, couleur, rareté des nuances
sont autant de qualités qui font apprécier les
pierres de Madagascar.
Les Béryls sont les gemmes les plus rech er-
chées, on les voit en blanc, rose et vert. Ils
proviennent principalement de la région d' An-
Itazobe.
Les Tourmalines sont de toutes les couleurs,
la rouge est la plus précieuse, on l'appelle
aussi rubellite.
Les topazes, l' amazonite, la chnfsolithe, les
deux grenats : spessartite et almandin-pprope,
1" amélhyste, qui est d'un très beau violet ;
l'opa l e de
Vaméthyste, l' Ankaratara sont, avec les quartz
(pierre d'ornementation), les plus belles pier-
res précieuses qui constituent une véritable ri-
chesse à Madagascar qu. il était nécessaire de
faire connaître au public français, car elles
peuvent d'autant mieux rivaliser avec celles des
pays les plus réputés qu'elles apparaissent sou-
vent sur le march é de Paris affublées cTindica-
tions de provenance exotique.
Les murs de la salle réservée à Madagas-
car sont fort coquettement tapissés de rabanes,
étoffes en fibres du palmier raphia, aux cou-
leurs éteintes, mauves. bleues, jaunes et roses.
C'est le travail des femmes du Betsileo. de
l'Emyme et des hauts-plateaux. Des lamba-
rena aux tons plus vifs et aux impressions noir
et or, sont des étoffes en bandes accolées qui
servent à envelopper les morts. Elles ont deux
trames qui font qu' elles n'ont ni envers ni en-
droit, suivant la richesse des familles elles
sont plus ou moins luxueuses.
Dans une des vitrines d'exposition des pou-
pées, nous retrouvons les tissus en raphia, mais
de couleur ivoire, et couverts de dessins en
noir représentant des scènes de la vie malga-
che et des animaux, entr'autres deux étoffes de
fond peintes et brodées par Mme Paul Lan-
frey.
fre Le raphia est aussi employé comme cou-
vertures de livres ornées des mêmes dessins.
Des coussins en étoffe foncée avec des fruits
du pays : ananas, bananes brodés sur le food
entourent les figurines ou poupées, habillées en
étoffes aux couleurs éclatantes et représentant -
hommes, femmes et enfants des différentes
classes de la société. Les visages sont fort
expressifs et les costumes fidèlement reproduits.
Il y a notamment une poupée représentant une
femme malgache en grande toilette avec om-
brelle et chapeau capeline. On voit également
d'autres poupées représentant un porteur d'eau,
des artisans, une dame de la haute société hova
portée en filanzane, un tirailleur malgache en
kaki, un jeune ménage bras dessus bras dessous,
un vieillard à figure de sage. Toutes ces pou-
pées dénotent un grand souci de l'exactitude.
Les bois de Madagascar sont présentés sous
forme ouvragée en cacfres de lit sculptés en
bas-relief et datant du commencement du
XIX9 siècle. Les vitrines ont des cacfres en bois
du pays et, de chaque côté des portes, des
animaux représentant la faune locale, sont fort
bien peints en rouge sur fond clair : le lion à
la face grimaçante, la panthère, l'antilope, le
buffle et le serpent.
Dans la salle d'exposition du Service
des bois coloniaux du Ministère des Colo-
nies, nous avons noté pour les espèces mal-
gaches : l'ébène tamatave, le palissandre lilas,
rose et satiné.
Il faut citer encore comme curiosités arti s-
tiques les figurines en bois (scènes familiales)
de la collection Jean-Toussaint Samat, et des
animaux taillés dans des boules de bois brun
rayé de blanc.
Les mo de les de pirogues et de pagaies, 1
la poignée surmontée d'un animal : buffle, an-
tilope ou oiseau. En bois également et fort
curieux, les Alaola, planches sculptées et sur-
montées d' oiseaux ou de buffles. Ces plan-
chettes sont placées dans le Sud de Madagas-
car sur les tombeaux, en mémoire des ancêtres
dont ils fixent l'ombre de la mort.
Une statue assez grande, mais fort grossière,
car elle n' a pas de bras, représente une femme
de Vohémar.
Les armes sont représentées par quelques
sagaies ou couteaux très simples et ne présen-
tant aucun signe artistique.
Les instruments de musique consistent en
deux bambous sur lesquels sont tendues des
cordes posées sur chevalet, il y a aussi une
sorte de guitare.
La peinture nous est présentée sous forme de
cinq petits tableaux de scènes de la vie mal-
gache. ou de scènes champêtres (biches sur les
rives d'un lac couvert de nénuphars). C'est de
la peinture sur bois assez fine et très exacte
quant aux tons. Les règles de perspective n' y
font pas défaut et l'artiste mérite des compli-
ments.
Ainsi, du reste, que les organisateurs de ce
stand qui nous a paru insuffisant pour les ri -
chesses de notre île de l'Océan Indien.
La guerre au Maroc
LE HAUT COMMANDEMENT
L'amiral de Magaz et le général Jordana
sont allés conférer le 7 septembre avec le
roi d'Espagne dans son palais.
Le général Nouvilas, secrétaire géné-
ral du Directoire, est parti aujourd'hui pour
le Maroc.
Invités par le Gouvernement espagnol,
quelques attachés militaires des ambassa-
des et légations à Madrid sont partis pour
le Maroc, afin d'assister aux opérations.
LES OPERATIONS
L'aviation française a bombardé Che-
cliaouen. Targuitt et Ajdir sur laquelle on
a jeté 1.920 kilos de projectiles.
Le blockhaus d'Issoual est dégagé.
D'autre part, l'opération de nettoyage de-
vant le secteur du 19® corps, prévue à Sof-
ei-Kasbah, s'est déroulée dans des condi-
tions satisfaisantes. Nos éléments, partant
de la région de Beker-es-Sebt ont progressé
dans la direction de Sol-el-Kasbah.
Le blocus des côtes
Le transport de l'Etat La Seine, com-
mandé par le lieutenant de vaisseau Gonet.
a quitté Toulon pour Oran. Il emporte du
ravitaillement et du matériel pour les na-
vires chargés de la surveillance de la con-
trebande de guerre dans la zone de Ne-
mours et sur le littoral marocain.
CHEZ LES ESPAGNOLS
La pression des rebelles dans le massif
des Beni Hozmars (secteur de Tetouan)
continue à se faire sentir. Les Rifains
n'ont pas pu rompre la ligne ni "retenir
dans ce secteur les forces destinées à l'of-
fensive.
Dans le secteur de Melilla. les troupes
du colonel Doya ont fait une démonstration
devant Azih-el-Mirlar et pris contact avec
des forces ennemies importantes.
Dans la région de Larache, la colonne du
général Riquelme s'est engagée dans la
vallée du Loukkos.
La 7° Exposition Internationale du Caout-
chouc, des autres Produits Tropicaux et des
Industries qui s'y rattachent se tiendra a
Paris, au Grand Palais, du 21 janvier au ()
février 1927, sous le Haut Patronage du
Président de la République et sous les aus-
pices du Ministère des Colonies, du Minis-
tère des Affaires Etrangèrcs, du Ministère
du Commerce et de l'Industrie et du Sous-
Secrétariat d'Etat de l'Enseignement Tech-
nique et des ncaux-Arts. -
M. Paul Painlevé a bien voulu consentir
Ù être président d'honneur des Conférences
Internationales qui auront lieu au Grand
Palais pendant la durée de l'Exposition. Le
président d'honneur de l'Exposition est
Lord Cohvyn ; le vice-président d'honneur,
sir Wyndham Dunstan ; le prlRidcnt. du
Comité Français, M. Charles Yung (prési-
dent du Syndicat du Caoutchouc et du Syn-
dicat des Fabricants de Fils et Câbles Elec-
triqncs) ; et le vice-président, du Comité
Français, M. F. m île. Alean (vice-président
du Syndicat du Commerce des Caoutchoucs
Bruts).
Les exposilions nrécédentes ont eu lieu <\
Londres en 1908. 1,911, 1914 et 1921, sous 1,
Haut Patronage de S. M. Ir Roi d'Angleter-
re : ù New-'N ork en 1912, et â Bruxelles en
1924, sous le Haut Patronage de S. M. !c
'.Roi des Belges.
Les Bureaux d-e l'Exposition sont instal-
les 1.1 Essex Street, Slrnnd. -à Londres.
.0800
LE DEPART DU GENERAL GAMELIN
---0-0-
Le général iGamelin s'est embarqué hier
après-midi à 3 heures sur le GJnéral-Mct-
zingcr, à destination de la Syrie.
ieo
UN ABORDAGE
--..0---
Par suite de la brume, le vapeur El-
k" a,ntara" des Messageries Maritimes de la
Ligne du Pacifique et qui venait de quitter
le port de Valence, a abordé et coulé dans
le détroit de Gibraltar le trois-mats italien
(ïdnéral-Dinz.
MmajELmEm
LA VIE ECONOraOUB
La mouche des oranges
Lo service de la défense des cultures, 26,
boulevard Uaudin, à Alger, a fait aux inté-
ressés l'utile communication suivante :
« De nombreux propriétaires d'orange-
ries s'inquiètent vivement des dégâts que
leur occasionne, depuis deux ans surtout,
le « Cératitis capitata » ou mouche des
oranges. un peu plus petit que la mou-
« L'insecte, un peu plus petit que la mou-
che ordinaire et facilement reconnaissable
aux quatre bandes sombres qui traversent
ses ailes, pique, à l'automne, la peau des
oranges pour y déposer ses œufs ; de
ceux-ci naissent des larves qui rongent la
pulpe du fruit en y creusant des galeries ;
celui-ci mûrit prématurément et ne tarde
pas à tomber. Plusieurs générations se suc-
cèdent de la sorte qui attaque, non seule-
ment les oraruges, mais encore les poires
et les pêches.
« Le fruit attaqué se reconnaît facilement
à de petites tâches très apparentes circulai-
res, jaunes, verd filtre s ou noirâtres, qui
s'élargissent peu à peu.
« On peut lutter efficacement contre ce par.
rasite en suspendant à une branche maî-
tresse de l'arbre une assiette contenant 200
à 250 grammes d'un liquide ayant la com-
position suivante :
Son .kgs 2
Arseniate de plomb. gr. 150
Mélasse 120
Borax en poudre 200
Eau lit. 20
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Tentative de suicide d'un dément
Un jeune homme de 25 ans, Chatain
Pierre, originaire de Courbet, donnant des
signes d'aliénation mentale et se trouvant
de passage à Ménerville, s'est jeté sous un
train de marchandises non loin de la gare
de Menerville.
Le malheureux dément a eu le pied gau-
che sectionné, le bassin et le fémur gauche
fracturés. C'est miracle qu'il n'ait pas été
tué sur le coup.
Transporté à l'hôpital, des soins immé-
diats lui ont été prodiguée. Son état, bien
que toujours grave, paraît s'améliorer.
Un grave accident d'autobus
L'autobus faisant le service Alger-Blida
arrivait à Alger chargé de voyageurs, lors-
que brusquement, devant le numéro 164
de la rue de Lyon, à l'angle de la rue
d'Amourah, l'essieu arrière se brisa au ras
de la fusée. La roue droite arrière se dé-
tacha. Avant que le chauffeur ait eu le
temps de se rendre compte de ce qui arri-
vait, la lourde voiture s'abattit sur le sol
comme une masse, au milieu des cris
d'épouvante des voyageurs et des specta-
teurs.
Les voyageurs et les bagages qui se
trouvaient sur l'impériale furent projetés
brutalement sur le sol. M. Sliman ben
Ahmed, conseiller municipal de Rovigo, re-
çut sur la téte un sac contenant des socs
de charrues. Le crâne complètement' dé-
foncé, il fut tué sur le coup.
Neuf antres personnes ont été blessées
plus ou moins grièvement.
Parricide
Les frères Hadjeb Mohammed ct. Ahmed
ben Saïd. du village Ait Mesbah, douar
Beni-Aïssi (Fort-National mixte) s étant
pris de querelle pour un motif futile, Had-
joli Ahmed sortit un revolver de sa poche
et tira sur son frère, le blessant à la
cuisse.
Au bruit de la détonation, le père Hadjeb
Saïd ben Ahmed accurut et voulut séparer
ses fils mais il reçut à son tour une balle
qui lui traversa la poitrine ; il succomba
trois jours après à cette grave blessure.
Le Parquet de Tizi-Ouaou s'est transporté
sur les lieux aux fins de constatations et
d'enquête.
Un bandit
Deux indigènes, un ancien militaire âgé
dr. 32 ans environ connu seulement sous le
nom de Taïeb et un jeune homme de 20
ans, Moulav AU ben Mohamed., avaient
quitté ensemble Tiaret pour chercher du
travail dans la région de Blida.
Taïeb, qui n'ignorait pas que son com-
pagnon avait sur lui une somme de 600 fr.,
proposa <1 Moulav d'aller dans la monta-
gne où un Espagnol de sa connaissance
leur procurerait du travail à 15 francs par
jour. Arrivés au milieu de la forêt de la-
lan, Taïeb invita. le jeune homme fi. se re-
poser. mais à peine l'autre s'était-il assis
sous un arbre, qu'il lui assenait trois vio-
lents coups de matraque sur le crâne, puis
s'aeharuant sur sa victime, il lui ouvrit le
ventre, d'un coup de couteau, de la han-
che droite à la hanche gauche. 11 prit la
fuite ensuite emportant l'argent. Moulay,
soutenant ses entrailles,, 0nt la force d ar-
river jusqu'à nn gourbi où il put raconter
la scène A des indigènes qui avisèrent la
gendarmerie. Transporté ù. Blida, il expira.
peu après son arrivée.
L'auteur de ce crime horrible est recher-
che.
Drame piscicole
Sur la ligne de Blida. à Affreville, dans
un compartiment de 3° classe, une. jeune
femme arabe de 20 ans, Barka Zohra, lillo
de peu de vertu, a reçu deux coups de
couteau île son ex-ami Ait. \ahia Makana
ben Amokran qui voulait l'obliger il réintè-
grer un couvent spécial de Blida.
La jeune femme ne fut blessée qu'.).
rnvant-bras gauche et à ln joue gauche.
Elle prétend qu'elle quittait Blida pour St)
soustraire aux exigences (t'Aït. Yahia, qui
lui réclamait constamment des subsides.
A l'arrivée du train à Affreville, Yahia
a été arrété par l'agent de la Silreté Leroy,
qui se trouvait dans un compartiment voÍ.
sin. Le poisson s'éfait jeté dans la nasse.
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