Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-08-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 25 août 1925 25 août 1925
Description : 1925/08/25 (A26,N126). 1925/08/25 (A26,N126).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63969738
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. N° 12k
US NUMBBO : 80 CENTIMES
MADr)l SOIR. 25 AOUT 1925
- 0
Les Annales Coloniales
d es.' nna es ""nIa es
- JOURNAL QUOTIDIEN
..MIl -"-"Am-._1D8.H r-" t
J. lm II,
",,*,--1I8f J -" rlIr 1"
DmiCTKiiRS 1 Marcbl RUBDBL et L.-G. THÉBAULT
'!"'< « MtMOxXt* : 94, Ru* du Mont-Thabor, PARIS-1' TéMfkwe : LODTU MM
Un SB § Mil S Mk
~M~~gMS"~(j~wM~~C~M. 80. 45 1 15 9
am Étranger ISO i «S • 36 »
On nbOMX dm tôt le* Bnrwi de po«e t1 dm U» prfatdpanx libraires
LE MAROC MINIER
, t
Les phosphates
-00
Si, pour les autres minéraux, le Maroc en
est encore à la période de recherches et d'es-
pérances, il n'en est pas de même en ce qui
concerne les Phosphates. Pour eux, on est
entré dans l'ère des résultats, ce qui ne signifie
nullement que celle de l'espérane et dest
recherches soit close.
( Au contraire, la puissance et la richesse des
gisements déjà exploités donne à penser que
Je sous-sol marocain a été particulièrement
Idoine aux formations phosphatières et que l'on
en trouvera "d'autres. Quand ? Peut-être de-
main, peut-être plus tard.
Le hasard n'est pas seulement la providence
des détectives ; il l'est encore des prospec-
teurs. L'un des plus riches gisements du Maroc
n'a-t-il pas été découvert par un ancien em-
ployé de la Compagnie tunisienne de Gafsa,
au moment où il ne s'occupait nullement de
rechercher des phosphates. Passant le long
d'une route que des entrepreneurs faisaient per-
ter pour les travaux publics, il fut frappé par
l'espect des déblais amoncelés des deux côtés
'de la chaussée. Il recueillit quelques échan-
tillons, les fit analyser, et acquit bientôt la cer-
titude qu'il ne s'était pas trompé : il s'agissait
bien de phosphates et d'une teneur fort avan-
tageuse.
Ainsi, des conducteurs des ponts, voire des
ingénieurs, avaient inspecté les travaux sans
iTapercevoir que les pics perçaient, que les pio-
iches taillaient en plein phosphate.
Le pissant qui avait eu plus de flair s'em-
pressa de demander un permis de recherches
[>our une large étendue de terrains environnants
et il touche actuellement ses bénéfices d'inven-
teur. Très discret de tempérament, il n'a peut-
etre pas raconté comment il avait fait sa dé-
couverte. Les ingénieurs et entrepreneurs qui
ont construit la route n'apprendront que par
ces lifnes., s'ils les lisent, qu'ils sont passés,
sans s en douter, bien près de la richesse.
Du reste, depuis 1920, les phosphates sont
placés au Maroc sous un régime tout particu-
lier qui a pu être suggéré par de puissants mo-
tifs mais dont le moins qu'on en puisse dire,
est qu'il n'est pas fait pour activer et encou-
rager la recherche de nouveaux gisements. En
effet, un dahir du 27 janvier 1920 décrète que
la recherche et 1 exploitation des phosphates
sont exclusivement réservés au Makhzen, c'est-
à-dire à l'Etat. Un second dahir, du 7 août
de la même année, porte création d'un Office
chérifien des Phosphates, qui constitue une
régie d'Etat chargée de l'exploration, des amé-
nagements et de l'exploitation des phosphates
du Maroc.
L'Exploitation, passe encore : il y a, en
effet, une doctrine qui voudrait réserver partout
à l'Etat les richesses naturelles d'un pays. Ses
partisans les plus chauds s étonneront peut-être
qu'elle ait été réalisée d'emblée au Maroc, au
moins en ce qui concerne les phosphates, par
un Gouvernement pour lequel ils ne professent
cependant qu'une sympathie strictement limitée.
il y avait, il est vrai, des raisons politiques
spéciales qui ont fait adopter cette méthode.
Pour la recherche, la mainmise de l'Etat
est beaucoup plus discutable. - Jamais des
agents d'administration ne déploieront l'acti-
l'ingéniosité du prospecteur aiguillonné
vité, l'espoir de la fortune. Ce système retarde
par
sinon supprime toutes les possibilités de décou-
verte de nouveaux phosphates au Maroc.
Il est vrai que ceux qui ont déjà été décou-
verts par les prospecteurs, non _par la régie qui
Jes exploite, suffisent, pour longtemps, à faire
au Maroc un des principaux fournisseurs du
marché mondial des phosphates.
Un connaît actuellement trois grands gise-
ments. Certains pensent, et nous serions volon-
tiers de leur avis, qu'il s'agit d'une seule im-
mense couche phosphatière reconnue sur trois
points différents et peut-être interrompue, cas-
sée, changée de niveau par des mouvements
sismiques.
Le premier de ces gisements, dit du Nord,
s'étend entre El Boroudj et Oued Zem, au
nord de POum et RBîa, Il est situé dans l'hin-
terland direct du port de Casablanca, auquel
le relie une voie fertée à largeur normale qui
en favorise singulièrement l'exploitation. Aussi
est-elle en train de prendre un développement
intensif.
Le second gisement, dit du Centre, se trouve
dans le bassin sud de l'Oum el Rbia. Son
point principal d'exploitation serait tout près de
Ben Guérir, station du chemin de fer de Ca-
sablanca à Marrakech, à 70 kilomètres au nord
de cette ville, Ben Guérir ne se trouvant qu'à
90 kilomètres de Safi, c'est ce port qui peut
être considéré comme indiqué pour son expor-
tation, mais il faudrait établir une voie ferrée
pour permettre le transport des minerais.
Le gisement du Sud est séparé du précé.
ment par la vallée de l'Oued Tensift. Il se
trouve sur la route de Marrakech à Mogador.
Ce port serait son point d'exportation naturel,
mais il serait nécessaire de le doter d'aména-
gements qui lui manquent et de le relier aux
mines par un chemin de fer qui, du reste, trou-
verait sur son parcours d'autres éléments da
trafic.
C est de 1 Office chérifien des Phosphates,
dont nous avons parlé, que dépendent tous ces
gisements. Il n'y a que le premier qui soit en
pleine exploitation autour d'Oued Zem. Lors-
que les deux autres seront en rendement nor-
mal, le Maroc sera peut-être le plus impor-
tant fournisseur du monde, d'autant plus que
ses phosphates sont d'une teneur sensiblement
plus riche que ceux d'Algérie et de Tunisie.
Ceux-ci s'émeuvent déjà de cette concurrence
à laquelle ils reprochent son caractère étatiste.
Ils ont formé récemment un cartel de défense
qui, d'ailleurs, ne les réunit pas au complet.
Peut-être conviendra-t-il, en raison du lien
français unissant les trois grands pays phospha-
tiers, que le Gouvernement métropolitain in-
tervienne pour encourager et au besoin provo-
quer un règlement qui empêche une rivalité fâ-
cheuse en assurant à chacun d'eux une réparti-
tion équitable. Pour le moment, ils n'ont guère
à redouter une autre concurrence sur les mar-
chés d'Europe, les phosphates d'Amérique ne
pouvant plus y arriver à égalité, en raison de
leur prix de revient élevé sous l'influence du
change.
Il est vrai que la consommation européenne
n'a pas repris l'étiage de sa consommation
d'avant-guerre, surtout en Allemagne.
Encore limitée au gisement d'El Boroudj,
l'exploitation marocaine ne s'en développe pas
moins avec une rapidité impressionnante dont
quelques chiffres donneront l'idée :
En 1922, l'Office Chérifien des Phosphates
qui monopolise les ventes, a exporté environ
50.000 tonnes de minerais. En 1924, le chif-
fre de ses exportations s'est élevé à 430.340
tonnes alors qu'il avait été, en 1923, de
350.000. Il ne saurait continuer progression
aussi forte sans se nuire à lui-même en même
temps qu'aux exploitations algériennes et tuni-
siennes, la puissance d'absorption du marché
n étant pas illimitée. Cependant il est encore
loin d'avoir atteint l'étiage auquel il peut nor-
maternent aspirer.
Le tonnage exploitable dans la région d'El
Boroudj-Oued Zem est évalué à un milliard de
tonnes étendues sur 1.500 kilomètres carrés.
La teneur de ce minerai ést de 66 à 82
c'est-à-dire sensiblement supérieure à celle des
phosphates d'Algérie et de Tunisie.
Si l'on considère que le Maroc dispose en-
core de deux riches gisements, l'un entre Mar-
rakech et Safi, l'autre entre Marrakech et
Mogador, on reconnaîtra qu'il ne sera guère
lésé par le ralentissement de la prospection que
le régime d'Etat peut causer.
Avec ses phosphates déjà reconnus, il pos-
sède une richesse considérable que plusieurs
siècles ne suffiront pas à épuiser.
Ernest Haudos,
Député de la Marne,
Président de la Commission
des Douanes
et des Conventions commerciales.
-00,
LE BEAU TEMPS 1
Le beau temps ! ce n'est pas celui dont nous
gratifie le ciel en ce moment.
Le beau temps, c'est celui où la vie était pour
rien. En feuilletant un des quarante volumes
d'un vieil ouvrage, la Vie priûée d'autrefois,
d'Alfred Franklin, bibliothécaire à la Biblio-
thèque Mazarine, je trouvée' l'avis suivant de la
Compagnie du P.-L.-M. Cela date de l'hiver
1891-1892. Oyez et lisez :
Chemins de fer de Paris à Lyon
et à la Méditerranée
2° Excursion en Algérie et en Tunisie
du 22 mars au. 23 avril 1892
La Compagnie P.-L.-M. vient d'organiser,
avec le concours de la Société des Voyages
Economiques, une 2° Excursion en Algérie et
en Tunisie, comprenant l'itinéraire suivant :
Paris, Marseille, Alger (la Trappe de
Staouëli, Sidi-FerrucK), Blidah (les Gorges de
la Chiffa), Bougie (El Chabet el A khra), Sétif,
Constantine, Batna, Timgad (Ruines romaines),
El Kantara, Biskra (Oasis de Sidi-Okba), Ham-
mam-Meskoutine, Bône, Tunis (la Marsa, le
Bardo, Carthage), la Goulette, Marseille, Pa-
ris.
Prix des Billets :
1ro classe : 808 fr. 55 2° classe : 745 fr. 75
Ces prix comprennent : le transport en che-
mins de fer en France et en A Igérie, la nourri-
ture, le logement, les voitures pour la visite des
villes, la visite des monuments, etc., etc. et une
franchise de 30 kilogrammes de bagages sm tout
le parcours. Le nombre des places est limité.
C'est à n'y pas croire. Aujourd'hui, pour ce
prix-là, on a juste unq bonne cabine en bateau
aller et retour de Marseille à Alger même
pas le trajet de Paris à Marseille et retour <:n
wagon-lit.
Et dire qu'en ce temps-la il fallait beaucoup
de publicité pour déterminer nos compatriotes à
visiter en touristes l'Afrique du Nord.
Même en quadruplant les prix de 1892, vu
la baisse du franc, les excursions de ce genre
regorgeraient de monde.
Les dirigeants de la Compagnie Transatlan-
tique qui ont organisé si heureusement des cir-
cuits en Algérie-Tunisie-Maroc, et voient tous
les ans sa clientèle s'accroître, ne sauraient plus
où donner de la tête.
Nous sommes loin des circuits sahariens de
r ex-grand ponte du casino de Deauville qui de-
mandait une trentaine de mille francs pour aller
de Paris à Tombouctou.
U Angèly ---
La conversation continue
--0-
PEUT-ONTDOIT-ON
CÉDER NOS COLONIES
Et puis, il y a eu la guerre ; la
guerre, c'est-à-dire l'admirable ef-
fort, courageux, siJontané. de tous
ces frères accourus pour nous venir en
aide. J'ai entendu Briand, à-la tribune du
Sénat, montrer ce qu'il y avait d'unique
au monde, dans le spectacle de tous ces
peuples qui, au moment précis où ils pou-
vaient, d un seul coup, reprendre leur indé-
pendance et nous abandonner devant le pé-
ril redoutable, redoublaient au contraire de dé-
vouement, de fidélité, de loyalisme. L'idée
était juste, et l'ltabile orateur en tirait un
merveilleux parti. Aurions-nous gagné la
guerre si ces milliers et ces milliers de com-
battants tiétaient pas venus à nos côtés du
fin fond de nos colonies? Aurions-nous gagné
la guerre si ces milliers et ces milliers de tra-
vatllettrs coloniaux n'étaient pas venus prendre
la place de ceux des nôtres qui allaient st
faire tuer? Aurions-nous gagné la guerre, si
tant de braves gens, accourus des pays d'ou-
tre-mer, n'étaient pas venus se faire tuer
comme les nôtres?
Prenez garde, vous parlez comme les
orateurs du nationalisme t
Non pas, car ma haine acharnée pour
la guerre, car mon culte fervent pour la fra-
ternité des nations, trouvent dans ces propos
des* aliments de plus. Mais j'ai le droit de
conclure que, six ans à peine après que cette
solidarité s'est si magnifiquement affirmée,
il est un peu tôt pour réaliser Vopcration à
laquelle vous avez donné votre suffrage.
Amour-propret VallitU Non pas; mais sou-
venir des souffrances, des malheurs, sup-
portés ensemble.
Souffrances d'hier; le fait de les avoir
supportées en commun nous créetil, aux uns
et aux autres Vobligation de ne pas éviter
celles qui nous menacent demailt, si nom
restons rivés les uns aux autres Avez-vous lu
le très éloquent article de Jpsè Germaint
Oui, et j'ai été frappé du début.
Quand une nombreuse famille est malheu-
reuse, dit-il, les parents placent leur progé-
niture dans des milieux plus heureux, et ils
ont raison; quand la vie au foyer devient im-
possible, il vaut mieux se séparer. A combien
de pères et surtout de mères de familles nom-
breuses ferez-vous accepter ce raisonnement ?
Il vaut mieux se séparer quand la misère est
trop dure ; cela se chante dans La Périchole,
mais combien mettent en pratique ce conseil!
Il serait juste, en tout cas, de consulter les
enfants devenus déjà grands pour savoir
s'ils acceptent la séparation. Sans cela, il n'y
a pas séparation, il y a renvoi.
- Si bien que vous consentiriez à appli-
quer ici le principe en vertu duquel chaque
peuple a le droit de disposer de lui-même?
- Oui, partout où il est assez « grand »
pour disposer de lui-même en toute connais-
sance de cause. Et je vous fais d'autaut plus
volontiers cette concession que, dans ce cas,
je 'sais bien ce que nos provinces lointaines
répondraient. »
Mario Rousfanj
Sénateur de l'll érault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies. Secrétaire général du Groupe
viticole.
-660
La naturalisation des eiudiams
annamitesenmenecine
-– e o !
Poursuivant le plan de développement des
moyens de l'assistance médicale indigène dans
nos colonies et pour intensifier le recrutement
des médecins qui s'y consacrent, M. André
Hesse vient de soumettre à la signature du
Président de la République un décr dant le bénéfice de la naturalisation aux étu-
diants en médecine de l'Ecole d'Hanoï qui se..
ront reçus au concours d'admission dans les
Ecoles du Service de Santé où sont recrutés les
médecins coloniaux et qui prendront l'engage-
ment de servir pendant un minimum de dix ans
dans le Corps de Santé Colonial.
Ces admissions, en nombre strictement li-
mité, ne seront accordées qu'aux étudiants dont
les conditions de scolarité et de formation uni-
versitaire seront exactement les mêmes que
celles des étudiants de la métropole, elles se-
ront, par ailleurs, entourées des garanties d' or-
dre moral et politique qui soV de règle.
Cette mesure, qui témoigne de la sollicitude
de l'Administration coloniale à l'égard die
l'élite intellectuelle des étudiants Indochinois,
est de nature à renforcer par quelques bons
éléments strictement sélectionnés le Corps de
Santé colonial dont l'effectif est insuffisant pour
l'effort considérable à fournir en vue de l'as-
sainissement de notre domaine d'outre-mer et
la protection sanitaire des populations indi-
gènes, surtout dans les pays d'Afrique.
Elle offre, d'autre part, l'avantage de mon-
trer aux éléments indochinois dans quelle estime
sont tenus les meilleurs d'entre eux, c'est le
premier pas vers un ensemble de réformes pré-
conisé il y a un an par M. Edouard Daladier,
et dont son distingué successeur rue Oudinot,
M. André Hesse, hâtera la réalisation, d'ac-
cord avec le nouveau Gouverneur Général de
l'Indochine, M. Alexandre Varenne.
Le commerce de la France
avec ses colonies
-0.0.-
Pendant les sept premiers mois de 1925
le commerce de la France avec &es colo-
irleis -a atteint les eirgma tsuiv&nls que
nous cori)pairong à ceux de 1924 obtenus
pendant la période con'esPQndlan-w :
- Importation - 1926 1924
Algérie. 835.559 1.015.305
Tunisie. 178.920 113. 731
Maroc 90.734 99.939
Sénégal 332.442 270.517
Madagascar et dépendan-
ces 162.485 145.081
Indochine française 317.915 160.511
Autres colonies et pays de
protectorat 413.061 454.804
Totaux 2.331.116 2.339.&SS
Exportations 1925 1924
Algérie 1.478.482 1.281.084
Tunisie 293.B65 291.654
Maroc 437.084 376.371
Sénégal. 182.463 146.513
Madagascar et dépendan-
ces 207.926 91.953
Trïttochine française 374.250 312.711
Autres colonies et (pays de
protectorat 327.009 283.676
Totaux 3.295.479 2.783.962
Aux importations nous constatons une
diminution qui existe également sulr les
to merce général extérieur de la France ayant
uttoirit 21.270.975 francs.
Par contre aux exportations nous enre-
gistrons ainsi qu'aux exportations du com-
merce général extérieur die la France une
auganenitaitdon do un million environ.
L'Algérie vient toujours en tête avec 2
miiiiiardB 3 mWions, d'ont 835.500.000 fr.
d'.cxporlalLions sur 'la Métropole et 1 mil-
liard 478.500.000 francs d'importations de
France.
L'Indochine continue à occuper le deuxiè-
Ino -rang. Elle nous a acheté 374.250.000 fr.
de mairdhtuidiees, et elle nous a vendu
317.900.000 francs de produits. Au total,
692.150.000 francs.
En troisième lieu vient le Maroc avec
4-37 millions d'achats en France et 90 mil-
Idons 700.000 francs de ventes, au total
527.500.000 firancs.
L'A. O. F. vient immédiatement après
avec un totail die 514.900.000 francs. Elle
nous a envoyé ipour 332.400.000 francs de
produite, et nous lui avons expédié pour
182.500.000 firanes d'articles divers.
La Tunisie occupe le cinquième rang
avec 472.300.000 francs dont 179 millions
d'exportations sur la Métropole et 293 mil-
lions 300.000 francs d'impoirtations de
France.
Natire trafic avec Madagascar s'est élevé
h 365.500.000 francs. Nous y avons acheté
pour 203 millions.
Les autres Colonies ont fait, avec nous
un trafic valant 737 millions, dont 413 pour
leurs exportations et 327 millions jpour les
Importations.
Colons de la côte d'Afrique
rassurez-vous
-0-0-
Nous avions annoncé que le Gaston-Rioier
exécutait des sondages dans les parages du Cap
Breton pour déterminer l' importance de l'élé-
vation des fonds signalée par le commandant
Cornet.
Si, par suite du mauvais temps, la mission
accompl ie par le Gaston-Rivier n'a pas per-
mis jusqu'à présent de faire une vérification
complète, elle a tout au moins montré qu'il
n'existe pas dans la région de danger pour la
navigation.
Ce bâtiment va retourner dans la région de
Saint-Malo pour y poursuivre le programme
d'hydrographie qu'il avait dû interrompre.
De nouveaux sondages seront entrepris, pro-
bablement dans le golfe de Gascogne, par
l'aviso Villed'Ys, au moment où ce bâtiment
rentrera de Terre-Neuve.
, ,
Avis aux colons de Dabon
(Côte d'Ivoire)
Condamnés, par suite de la négligence de
l'Administrateur à ne se nourrir que de con-
serves, ainsi que les Annales Coloniales l'ont
d,jà signalé, les habitants de Dabon notam-
ment apprendront avec plaisir que l'Acadé-
mie des Sciences s'occupe de la bonne pré-
paration de leurs seuls aliments.
Le professeur d'Arsonval a présenté à
l'Académie une note de MM. Bordas, Fran-
çois Dainville et Roussel sur le mécanisme
de l'élimination de l'acide benzoïque par
l'économie du corps humain.
Les auteurs ont insisté sur les graves in-
convénients qu'il y avait au point de vue
de la santé publique à se baser sur l'action
thérapeutique heureuse du benzoate de soude
pour conclure à une généralisation d'emploi
pour la préservation des aliments périssa-
bles. Le professeur d'Arsonval partage net-
tement l'opinion émise par M. Bordas et ses
deux collègues, et dans sa conclusion l'émi-
nent membre de 1 Académie, des Sciences dé-
clare énergiquement qu'il est hostile à l'em-
ploi du benzoate de soude pour la conserva-
tion des aliments quels qu'ils soient et si-
gnale les dangers qu'ils présenteraient pour
les consommateurs.
Magistrature coloniale
o-o
M. Janvier, procureur de la République
près le tribunal de première instance de
Rocroi, est maintenu à la disposition du
ministre des Affaires Etrangères pour
exercer les fonctions de juge au tribunal
(le première instance de Beyrouth.
Le service géographique de l'B. O. F.
Après bien des tâtonnements, la cartographie
coloniale est entrée dans une phase décisive. La
dispersion des efforts est supprimée, châque
Gouvernement général possède son service géo-
graphique qui rassemble tous les documents
épars, les trie et, par des assemblages judicieux,
dresse des cartes aussi exactes que possible des
territoires qui le composent.
Les résultats obtenus actuellement par le Ser-
vice géographique de l'A. O. F. sont particu-
lièrement intéressants, et dénotent une somme
de travail considérable.
Sous la direction du commandant de Mar-
tonne ont été dressées des cartes d'ensemble,
des cartes spéciales des colonies et des cercles,
des cartes topographiques que des tableaux d'as-
semblages permettent de trouver facilement dans
le catalogue du Service géographique de l'A.
O. F. publié par l'imprimerie du Gouvernement
Général, à Gorée.
Ajoutons que les publications nouvelles sont
annoncées au fur et à mesure au J.O. de l'A.
°. F.
Nous signalerons parmi ces productions la
carte d'ensemble semi-murale de l'A. O. F.,
au 1 /2.500.000e, en 6 couleurs : dimensions,
100 x 144 et la carte murale à l'usage des éco-
les, au 1/2.500.000°.
Chaque colonie du groupe a une carte admi-
nistrative et une carte ethnographique au
1/2.000.000".
Un Atlas des cartes 'des cercles a été établi
pour chaque colonie et est appelé à rendre les
plus grands services. Les commandants de cer-
cle pourront y reporter leurs itinéraires nou-
veaux et les rectifications relevées au cours de
leurs tournées. Car ce qui manque encore au
Service géographique, ce sont des documents
précis ; malgré tous les soins mis par les car-
tographes à recueillir des itinéraires, des cro-
quis, il s' en glisse souvent- de fort incomplets
et entachés de grossières erreurs.
C'est ainsi" que j'ai constaté dans la feuille
B. 30 S. W. « Bingerville » (édition 1924),
carte de reconnaissance des colonies de l' A. O.
F. au 500.000° l'erreur que j'ai déjà signalée
dans les Annales Coloniales du 12 juin 1924,
relative à la carte Meunier, du Ministère des
Colonies. Ce n'est donc pas, comme je l'écri-
vais à cette époque, la faute du distingué carto-
graphe. J'ai constaté, de visu, que la rivière
Poupo, ou M'Bré, ou Ebbé est à la place de
la rivière Mahouin,qui court de l'Ouest à l'Est,
vers VAgnéby, où elle se jette, tandis que la
Poupo qui descend de la région de Gomon et
va vers le Sud, puis tourne à l'Est jusqu'à
M'Brou et Guebo, se dirige vers le Sud par
Kassihouin et Bago où elle conflue avec VAgné*
by.
Je me permets d'indiquer au Service géogra-
phique de l'A. O. F. (tout au moins pour !a
Côte d'Ivoire) une source sûre de renseigne-
ments : le service forestier de la colonie, à Abid-
jan, où sont rassemblés tous les plans des con-
cessions demandées par les exploitants forestiers,
plans levés la plupart du temps par des géo-
mètres de profession, et entre autres par M.
Jean Chauvau, d'Abidjan. Dans peu de temps,
toute la partie concédée de la forêt sera levée
avec beaucoup d'exactitude et l'Administration
pourra alors - être très exactement fixée sur les
emplacements des terrains concédés. Nul doute
que le Service forestier ne confie volontiers les
levés de terrains au Service géographique de
l'A. O. F. qui pourra ensuite avoir des docu-
ments topographiques ajoutant des précisions
nouvelles.
La notice jointe à la Veuille « Bingerville »,
à laquelle je fais allusion ci-dessus, est, du
reste, fort explicite et confirme ce que j'écrivais
sur l'imprécision et l'inexactitude des documents
ayant servi de base : » -
Toponymie. - Peu de pays offrent autant de
difficultés que la Côte-d'hoire pour l'adoption
rationnelle et définitive de l'orthographe des
noms de lieu, en raison de la multiplicité des
langages.
En général, on a conservé aux noms l'ortho-
graphe adoptée par les auteurs ; dans les cas --
très nombreux - de plusieurs transcriptions, on
a adopté celle la plus fréquemment employée et,
de préférence, celle due à l'auteur offrant le plus
de garanties par ses connaissances des dialectes
(Delafosse, par exemple).
Documents topographiques utilisés. - Le
pays, entièrement recouvert par la grande forêt,
est exceptionnellement difficile à lever. Aucun
document topographique de valeur ; beaucoup se
recopient les uns les autres sans ajouter des pré-
cisions nouvelles.
Le fond de la carte provient d'un assemblage
des levés d'itinéraires manuscrits existant aux Ar-
chives du Service Géographique à Dakar. Ces
levés, de valeur très variable et à des échelles
allant du 100.000° au 500.000°, ont été exécu-
ils de 1904 à 1911 par divers officiers et admi-
nistrateurs, notamment : MM. Bouoet, capi-
nistrateurs, 1901-1908 ; Cariron, administrateur,
taine,
1904-1905, etc.
On a utilisé également les cartes schématiques
des cercles, généralement au 500.000°. fournies
de 1908 à 1911 par l'Administration locale,
mais dans - - lesquelles des remaniements ont du
être effectués, de façon à faire cadrer les cartes
des circonscriptions voisines.
On s'est enfin inspiré, pour la partie Sud-Est
dit cercle d'Assinie et la frontière avec la Gold-
Coast, des documents imprimés suivants :
Sanwi-A kapless, carte de la région minière
ouverte à l'exploitation, dressé( par M. Cartron,
9 feuilles au 1/50.000°, formai 65 x 82 cenff*
mètres (1905).
Frontière de la Gold-Coast et de la Côtfi-
d'Iooire (Mission Delafosse 1901-03).
Map of the Gold Coast I/I .OOO.OOO18, corn-
piled in the G. S. G. S. n" 2564, War office
juillet 1911, additions et corrections 1921.
Nivellement. - Aucune altitude digne de
foi, sauf celles du chemin de fer. Le relief a été
esquissé très largement, au moyen de courbe3 de
niveau interrompues et purement figuratives.
Quoi qu'il en soit, grâce à l'exactitude de la
région côtière, la feuille de Bingerville présente
une valeur largement supérieure à celle que l'on
est accoutumé d'attribuer à cette catégorie de
documents.
En donnant au Service Géographique de 11A.
O. F. les moyens d'exécuter de si remarqua-
bles travaux, M. le Gouverneur Général Carde
a contribué avec beaucoup d'à-ptopos à la vul-
garisation des questions économiques intimement
liées aux connaissances géographiques.
La géographie coloniale, me disait M. Geor-
ges Hardy, ne fera de réels progrès que quand
ceux qui sont chargés de l'enseigner (les institu-
teurs et professeurs) la connaîtront. Or, grâce
aux publications que je viens de signaler, le&
Ecoles normales pourront être largement appro-
visionnées de ces cartes en dépôt chez Barrère,
Larose, Taride, au Palais-Royal (Office colo-
nial) et aux éditions coloniales, 27, rue Jacob.
Faire savoir où se trouvent nos colonies, c'est
la première chose à faire si on veut intéresser le
public à leur avenir. C'est le but de tous ceux
qui consacrent tous leurs efforts au perfection-
nement de la cartographie coloniale.
Eugène Devaux
4»»
CROISSEZ ET mULTIPLIEZ"
Dédié à M. le Professeur-Député Pinard
Mme Samuel Bel Lassen, femme d'un
professeur hébreu d'Oran, mettait au monde,
le 4 janvier 1921, deux jumeaux (fille et gar-
çon); le 6 avril 1922, elle leur donnait un
petit frère; le 29 avril 1924, elle augmentait
son foyer d'un nouveau petit garçon et d'une
nouvelle petite fille. - Enfin, le 17 juillet 1925,
la nichée comptait un petit bonhomme et une
petite bonne femme de plus.
Ce qui fait sept enfants en quatre ans. Un
record, sans doute 1
Est-il exagéré de dire que Mme Bel Las-
sen et son mari ont .bien mérité de la Patrie?
Un souhait, cependant : puisse Jéhovah, à
défaut du Gouvernement, accorder à. cette
belle famille des rentes confortables.
R. L.
LA TENTflTvVE D'ASSASSINAT
CONTRE LE GOUVERNEUR RICHARD
L'état cfe santé du Gouverneur Richard pa-
raît satisfaisant. Le Gouverneur n' a ni fièvre,
ni température; cependant, comme nous l'avons
annoncé hier, une lésion rénale est probable.
Une certaine réserve dans le pronostic s' impose
donc. Nous formons les vœux les plus sincères
pour le prompt rétablissement de cet excellent
et sympathique fonctionnaire.
POUR LES PRODUITS ALGÉRIENS
0-0
M. Barthe, député do l'Hérault, vient
d'appeler l'attention du ministre de l'Agri-
culture sur la répercussion, que peuvent
avoir au point de vue de l'économie natio-
nale du pays les dispositions adoptées par
le Conseil municipal de Paris.
Il s'élève notamment contre les mesures
qui frappent les produits algériens : oran-
ges, mandarines et citrons, dont le prix d&
vente au consommateur va être ainei for-
tement relevé et demande à M. Jean Du-
rand d'empêcher que ces propositions, con-
traires à l'intérêt de tous et à celui de.
l'agriculture en général, ne soient homo"
loguées, surtout au moment où on s'ef-
force de développer en Algérie les cultu-
res complémentaires à celles de la métrô*
pola.
Une très belle citation
En décernant la croix d'Officier de la Lé-
gion d'honneur au capitaine de Girval tué. à
la tète de son peloton de meharistes au com-
bat daglireifit, au sud de la Sebkha d'Ijil,
en Mauritanie, le ministre de la Guerre a
Ajouté la citation suivante :
Commandant, d'un î uloton înôliaristo qui a
soutenu pendant, troi« jours l'l Un-is nuits une
lulle acliariH-.1 eonliv un ennemi In-s supérieur
en nombre, a ci''1 ^ri"vemonl blesse au cours
• le l'action <-l n'eu a pas moins conserve son
commandement, donnant ainsi le plus Pel ":<;Nn-
plc de courage. et d'alm^at-iMi. »
(Croix de truevre d> - r.O.K,., av- c palme.',
Le capitaine de Girval est mort de âcs
hlessur('s vingt-quatre heures après le com-
bat.
TAUX DE LA ROUPIE
Le Gouverneur des Etablissements fran-
çais dans fïndc vient de faire connaître
au minisire des Colonies qu'à la date du
21 conrAld. le 'aux officiel de la roupia
était de 7 fr. 50.
US NUMBBO : 80 CENTIMES
MADr)l SOIR. 25 AOUT 1925
- 0
Les Annales Coloniales
d es.' nna es ""nIa es
- JOURNAL QUOTIDIEN
..MIl -"-"Am-._1D8.H r-" t
J. lm II,
",,*,--1I8f J -" rlIr 1"
DmiCTKiiRS 1 Marcbl RUBDBL et L.-G. THÉBAULT
'!"'< « MtMOxXt* : 94, Ru* du Mont-Thabor, PARIS-1' TéMfkwe : LODTU MM
Un SB § Mil S Mk
~M~~gMS"~(j~wM~~C~M. 80. 45 1 15 9
am Étranger ISO i «S • 36 »
On nbOMX dm tôt le* Bnrwi de po«e t1 dm U» prfatdpanx libraires
LE MAROC MINIER
, t
Les phosphates
-00
Si, pour les autres minéraux, le Maroc en
est encore à la période de recherches et d'es-
pérances, il n'en est pas de même en ce qui
concerne les Phosphates. Pour eux, on est
entré dans l'ère des résultats, ce qui ne signifie
nullement que celle de l'espérane et dest
recherches soit close.
( Au contraire, la puissance et la richesse des
gisements déjà exploités donne à penser que
Je sous-sol marocain a été particulièrement
Idoine aux formations phosphatières et que l'on
en trouvera "d'autres. Quand ? Peut-être de-
main, peut-être plus tard.
Le hasard n'est pas seulement la providence
des détectives ; il l'est encore des prospec-
teurs. L'un des plus riches gisements du Maroc
n'a-t-il pas été découvert par un ancien em-
ployé de la Compagnie tunisienne de Gafsa,
au moment où il ne s'occupait nullement de
rechercher des phosphates. Passant le long
d'une route que des entrepreneurs faisaient per-
ter pour les travaux publics, il fut frappé par
l'espect des déblais amoncelés des deux côtés
'de la chaussée. Il recueillit quelques échan-
tillons, les fit analyser, et acquit bientôt la cer-
titude qu'il ne s'était pas trompé : il s'agissait
bien de phosphates et d'une teneur fort avan-
tageuse.
Ainsi, des conducteurs des ponts, voire des
ingénieurs, avaient inspecté les travaux sans
iTapercevoir que les pics perçaient, que les pio-
iches taillaient en plein phosphate.
Le pissant qui avait eu plus de flair s'em-
pressa de demander un permis de recherches
[>our une large étendue de terrains environnants
et il touche actuellement ses bénéfices d'inven-
teur. Très discret de tempérament, il n'a peut-
etre pas raconté comment il avait fait sa dé-
couverte. Les ingénieurs et entrepreneurs qui
ont construit la route n'apprendront que par
ces lifnes., s'ils les lisent, qu'ils sont passés,
sans s en douter, bien près de la richesse.
Du reste, depuis 1920, les phosphates sont
placés au Maroc sous un régime tout particu-
lier qui a pu être suggéré par de puissants mo-
tifs mais dont le moins qu'on en puisse dire,
est qu'il n'est pas fait pour activer et encou-
rager la recherche de nouveaux gisements. En
effet, un dahir du 27 janvier 1920 décrète que
la recherche et 1 exploitation des phosphates
sont exclusivement réservés au Makhzen, c'est-
à-dire à l'Etat. Un second dahir, du 7 août
de la même année, porte création d'un Office
chérifien des Phosphates, qui constitue une
régie d'Etat chargée de l'exploration, des amé-
nagements et de l'exploitation des phosphates
du Maroc.
L'Exploitation, passe encore : il y a, en
effet, une doctrine qui voudrait réserver partout
à l'Etat les richesses naturelles d'un pays. Ses
partisans les plus chauds s étonneront peut-être
qu'elle ait été réalisée d'emblée au Maroc, au
moins en ce qui concerne les phosphates, par
un Gouvernement pour lequel ils ne professent
cependant qu'une sympathie strictement limitée.
il y avait, il est vrai, des raisons politiques
spéciales qui ont fait adopter cette méthode.
Pour la recherche, la mainmise de l'Etat
est beaucoup plus discutable. - Jamais des
agents d'administration ne déploieront l'acti-
l'ingéniosité du prospecteur aiguillonné
vité, l'espoir de la fortune. Ce système retarde
par
sinon supprime toutes les possibilités de décou-
verte de nouveaux phosphates au Maroc.
Il est vrai que ceux qui ont déjà été décou-
verts par les prospecteurs, non _par la régie qui
Jes exploite, suffisent, pour longtemps, à faire
au Maroc un des principaux fournisseurs du
marché mondial des phosphates.
Un connaît actuellement trois grands gise-
ments. Certains pensent, et nous serions volon-
tiers de leur avis, qu'il s'agit d'une seule im-
mense couche phosphatière reconnue sur trois
points différents et peut-être interrompue, cas-
sée, changée de niveau par des mouvements
sismiques.
Le premier de ces gisements, dit du Nord,
s'étend entre El Boroudj et Oued Zem, au
nord de POum et RBîa, Il est situé dans l'hin-
terland direct du port de Casablanca, auquel
le relie une voie fertée à largeur normale qui
en favorise singulièrement l'exploitation. Aussi
est-elle en train de prendre un développement
intensif.
Le second gisement, dit du Centre, se trouve
dans le bassin sud de l'Oum el Rbia. Son
point principal d'exploitation serait tout près de
Ben Guérir, station du chemin de fer de Ca-
sablanca à Marrakech, à 70 kilomètres au nord
de cette ville, Ben Guérir ne se trouvant qu'à
90 kilomètres de Safi, c'est ce port qui peut
être considéré comme indiqué pour son expor-
tation, mais il faudrait établir une voie ferrée
pour permettre le transport des minerais.
Le gisement du Sud est séparé du précé.
ment par la vallée de l'Oued Tensift. Il se
trouve sur la route de Marrakech à Mogador.
Ce port serait son point d'exportation naturel,
mais il serait nécessaire de le doter d'aména-
gements qui lui manquent et de le relier aux
mines par un chemin de fer qui, du reste, trou-
verait sur son parcours d'autres éléments da
trafic.
C est de 1 Office chérifien des Phosphates,
dont nous avons parlé, que dépendent tous ces
gisements. Il n'y a que le premier qui soit en
pleine exploitation autour d'Oued Zem. Lors-
que les deux autres seront en rendement nor-
mal, le Maroc sera peut-être le plus impor-
tant fournisseur du monde, d'autant plus que
ses phosphates sont d'une teneur sensiblement
plus riche que ceux d'Algérie et de Tunisie.
Ceux-ci s'émeuvent déjà de cette concurrence
à laquelle ils reprochent son caractère étatiste.
Ils ont formé récemment un cartel de défense
qui, d'ailleurs, ne les réunit pas au complet.
Peut-être conviendra-t-il, en raison du lien
français unissant les trois grands pays phospha-
tiers, que le Gouvernement métropolitain in-
tervienne pour encourager et au besoin provo-
quer un règlement qui empêche une rivalité fâ-
cheuse en assurant à chacun d'eux une réparti-
tion équitable. Pour le moment, ils n'ont guère
à redouter une autre concurrence sur les mar-
chés d'Europe, les phosphates d'Amérique ne
pouvant plus y arriver à égalité, en raison de
leur prix de revient élevé sous l'influence du
change.
Il est vrai que la consommation européenne
n'a pas repris l'étiage de sa consommation
d'avant-guerre, surtout en Allemagne.
Encore limitée au gisement d'El Boroudj,
l'exploitation marocaine ne s'en développe pas
moins avec une rapidité impressionnante dont
quelques chiffres donneront l'idée :
En 1922, l'Office Chérifien des Phosphates
qui monopolise les ventes, a exporté environ
50.000 tonnes de minerais. En 1924, le chif-
fre de ses exportations s'est élevé à 430.340
tonnes alors qu'il avait été, en 1923, de
350.000. Il ne saurait continuer progression
aussi forte sans se nuire à lui-même en même
temps qu'aux exploitations algériennes et tuni-
siennes, la puissance d'absorption du marché
n étant pas illimitée. Cependant il est encore
loin d'avoir atteint l'étiage auquel il peut nor-
maternent aspirer.
Le tonnage exploitable dans la région d'El
Boroudj-Oued Zem est évalué à un milliard de
tonnes étendues sur 1.500 kilomètres carrés.
La teneur de ce minerai ést de 66 à 82
c'est-à-dire sensiblement supérieure à celle des
phosphates d'Algérie et de Tunisie.
Si l'on considère que le Maroc dispose en-
core de deux riches gisements, l'un entre Mar-
rakech et Safi, l'autre entre Marrakech et
Mogador, on reconnaîtra qu'il ne sera guère
lésé par le ralentissement de la prospection que
le régime d'Etat peut causer.
Avec ses phosphates déjà reconnus, il pos-
sède une richesse considérable que plusieurs
siècles ne suffiront pas à épuiser.
Ernest Haudos,
Député de la Marne,
Président de la Commission
des Douanes
et des Conventions commerciales.
-00,
LE BEAU TEMPS 1
Le beau temps ! ce n'est pas celui dont nous
gratifie le ciel en ce moment.
Le beau temps, c'est celui où la vie était pour
rien. En feuilletant un des quarante volumes
d'un vieil ouvrage, la Vie priûée d'autrefois,
d'Alfred Franklin, bibliothécaire à la Biblio-
thèque Mazarine, je trouvée' l'avis suivant de la
Compagnie du P.-L.-M. Cela date de l'hiver
1891-1892. Oyez et lisez :
Chemins de fer de Paris à Lyon
et à la Méditerranée
2° Excursion en Algérie et en Tunisie
du 22 mars au. 23 avril 1892
La Compagnie P.-L.-M. vient d'organiser,
avec le concours de la Société des Voyages
Economiques, une 2° Excursion en Algérie et
en Tunisie, comprenant l'itinéraire suivant :
Paris, Marseille, Alger (la Trappe de
Staouëli, Sidi-FerrucK), Blidah (les Gorges de
la Chiffa), Bougie (El Chabet el A khra), Sétif,
Constantine, Batna, Timgad (Ruines romaines),
El Kantara, Biskra (Oasis de Sidi-Okba), Ham-
mam-Meskoutine, Bône, Tunis (la Marsa, le
Bardo, Carthage), la Goulette, Marseille, Pa-
ris.
Prix des Billets :
1ro classe : 808 fr. 55 2° classe : 745 fr. 75
Ces prix comprennent : le transport en che-
mins de fer en France et en A Igérie, la nourri-
ture, le logement, les voitures pour la visite des
villes, la visite des monuments, etc., etc. et une
franchise de 30 kilogrammes de bagages sm tout
le parcours. Le nombre des places est limité.
C'est à n'y pas croire. Aujourd'hui, pour ce
prix-là, on a juste unq bonne cabine en bateau
aller et retour de Marseille à Alger même
pas le trajet de Paris à Marseille et retour <:n
wagon-lit.
Et dire qu'en ce temps-la il fallait beaucoup
de publicité pour déterminer nos compatriotes à
visiter en touristes l'Afrique du Nord.
Même en quadruplant les prix de 1892, vu
la baisse du franc, les excursions de ce genre
regorgeraient de monde.
Les dirigeants de la Compagnie Transatlan-
tique qui ont organisé si heureusement des cir-
cuits en Algérie-Tunisie-Maroc, et voient tous
les ans sa clientèle s'accroître, ne sauraient plus
où donner de la tête.
Nous sommes loin des circuits sahariens de
r ex-grand ponte du casino de Deauville qui de-
mandait une trentaine de mille francs pour aller
de Paris à Tombouctou.
U Angèly ---
La conversation continue
--0-
PEUT-ONTDOIT-ON
CÉDER NOS COLONIES
Et puis, il y a eu la guerre ; la
guerre, c'est-à-dire l'admirable ef-
fort, courageux, siJontané. de tous
ces frères accourus pour nous venir en
aide. J'ai entendu Briand, à-la tribune du
Sénat, montrer ce qu'il y avait d'unique
au monde, dans le spectacle de tous ces
peuples qui, au moment précis où ils pou-
vaient, d un seul coup, reprendre leur indé-
pendance et nous abandonner devant le pé-
ril redoutable, redoublaient au contraire de dé-
vouement, de fidélité, de loyalisme. L'idée
était juste, et l'ltabile orateur en tirait un
merveilleux parti. Aurions-nous gagné la
guerre si ces milliers et ces milliers de com-
battants tiétaient pas venus à nos côtés du
fin fond de nos colonies? Aurions-nous gagné
la guerre si ces milliers et ces milliers de tra-
vatllettrs coloniaux n'étaient pas venus prendre
la place de ceux des nôtres qui allaient st
faire tuer? Aurions-nous gagné la guerre, si
tant de braves gens, accourus des pays d'ou-
tre-mer, n'étaient pas venus se faire tuer
comme les nôtres?
Prenez garde, vous parlez comme les
orateurs du nationalisme t
Non pas, car ma haine acharnée pour
la guerre, car mon culte fervent pour la fra-
ternité des nations, trouvent dans ces propos
des* aliments de plus. Mais j'ai le droit de
conclure que, six ans à peine après que cette
solidarité s'est si magnifiquement affirmée,
il est un peu tôt pour réaliser Vopcration à
laquelle vous avez donné votre suffrage.
Amour-propret VallitU Non pas; mais sou-
venir des souffrances, des malheurs, sup-
portés ensemble.
Souffrances d'hier; le fait de les avoir
supportées en commun nous créetil, aux uns
et aux autres Vobligation de ne pas éviter
celles qui nous menacent demailt, si nom
restons rivés les uns aux autres Avez-vous lu
le très éloquent article de Jpsè Germaint
Oui, et j'ai été frappé du début.
Quand une nombreuse famille est malheu-
reuse, dit-il, les parents placent leur progé-
niture dans des milieux plus heureux, et ils
ont raison; quand la vie au foyer devient im-
possible, il vaut mieux se séparer. A combien
de pères et surtout de mères de familles nom-
breuses ferez-vous accepter ce raisonnement ?
Il vaut mieux se séparer quand la misère est
trop dure ; cela se chante dans La Périchole,
mais combien mettent en pratique ce conseil!
Il serait juste, en tout cas, de consulter les
enfants devenus déjà grands pour savoir
s'ils acceptent la séparation. Sans cela, il n'y
a pas séparation, il y a renvoi.
- Si bien que vous consentiriez à appli-
quer ici le principe en vertu duquel chaque
peuple a le droit de disposer de lui-même?
- Oui, partout où il est assez « grand »
pour disposer de lui-même en toute connais-
sance de cause. Et je vous fais d'autaut plus
volontiers cette concession que, dans ce cas,
je 'sais bien ce que nos provinces lointaines
répondraient. »
Mario Rousfanj
Sénateur de l'll érault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies. Secrétaire général du Groupe
viticole.
-660
La naturalisation des eiudiams
annamitesenmenecine
-– e o !
Poursuivant le plan de développement des
moyens de l'assistance médicale indigène dans
nos colonies et pour intensifier le recrutement
des médecins qui s'y consacrent, M. André
Hesse vient de soumettre à la signature du
Président de la République un décr
diants en médecine de l'Ecole d'Hanoï qui se..
ront reçus au concours d'admission dans les
Ecoles du Service de Santé où sont recrutés les
médecins coloniaux et qui prendront l'engage-
ment de servir pendant un minimum de dix ans
dans le Corps de Santé Colonial.
Ces admissions, en nombre strictement li-
mité, ne seront accordées qu'aux étudiants dont
les conditions de scolarité et de formation uni-
versitaire seront exactement les mêmes que
celles des étudiants de la métropole, elles se-
ront, par ailleurs, entourées des garanties d' or-
dre moral et politique qui soV de règle.
Cette mesure, qui témoigne de la sollicitude
de l'Administration coloniale à l'égard die
l'élite intellectuelle des étudiants Indochinois,
est de nature à renforcer par quelques bons
éléments strictement sélectionnés le Corps de
Santé colonial dont l'effectif est insuffisant pour
l'effort considérable à fournir en vue de l'as-
sainissement de notre domaine d'outre-mer et
la protection sanitaire des populations indi-
gènes, surtout dans les pays d'Afrique.
Elle offre, d'autre part, l'avantage de mon-
trer aux éléments indochinois dans quelle estime
sont tenus les meilleurs d'entre eux, c'est le
premier pas vers un ensemble de réformes pré-
conisé il y a un an par M. Edouard Daladier,
et dont son distingué successeur rue Oudinot,
M. André Hesse, hâtera la réalisation, d'ac-
cord avec le nouveau Gouverneur Général de
l'Indochine, M. Alexandre Varenne.
Le commerce de la France
avec ses colonies
-0.0.-
Pendant les sept premiers mois de 1925
le commerce de la France avec &es colo-
irleis -a atteint les eirgma tsuiv&nls que
nous cori)pairong à ceux de 1924 obtenus
pendant la période con'esPQndlan-w :
- Importation - 1926 1924
Algérie. 835.559 1.015.305
Tunisie. 178.920 113. 731
Maroc 90.734 99.939
Sénégal 332.442 270.517
Madagascar et dépendan-
ces 162.485 145.081
Indochine française 317.915 160.511
Autres colonies et pays de
protectorat 413.061 454.804
Totaux 2.331.116 2.339.&SS
Exportations 1925 1924
Algérie 1.478.482 1.281.084
Tunisie 293.B65 291.654
Maroc 437.084 376.371
Sénégal. 182.463 146.513
Madagascar et dépendan-
ces 207.926 91.953
Trïttochine française 374.250 312.711
Autres colonies et (pays de
protectorat 327.009 283.676
Totaux 3.295.479 2.783.962
Aux importations nous constatons une
diminution qui existe également sulr les
to
uttoirit 21.270.975 francs.
Par contre aux exportations nous enre-
gistrons ainsi qu'aux exportations du com-
merce général extérieur die la France une
auganenitaitdon do un million environ.
L'Algérie vient toujours en tête avec 2
miiiiiardB 3 mWions, d'ont 835.500.000 fr.
d'.cxporlalLions sur 'la Métropole et 1 mil-
liard 478.500.000 francs d'importations de
France.
L'Indochine continue à occuper le deuxiè-
Ino -rang. Elle nous a acheté 374.250.000 fr.
de mairdhtuidiees, et elle nous a vendu
317.900.000 francs de produits. Au total,
692.150.000 francs.
En troisième lieu vient le Maroc avec
4-37 millions d'achats en France et 90 mil-
Idons 700.000 francs de ventes, au total
527.500.000 firancs.
L'A. O. F. vient immédiatement après
avec un totail die 514.900.000 francs. Elle
nous a envoyé ipour 332.400.000 francs de
produite, et nous lui avons expédié pour
182.500.000 firanes d'articles divers.
La Tunisie occupe le cinquième rang
avec 472.300.000 francs dont 179 millions
d'exportations sur la Métropole et 293 mil-
lions 300.000 francs d'impoirtations de
France.
Natire trafic avec Madagascar s'est élevé
h 365.500.000 francs. Nous y avons acheté
pour 203 millions.
Les autres Colonies ont fait, avec nous
un trafic valant 737 millions, dont 413 pour
leurs exportations et 327 millions jpour les
Importations.
Colons de la côte d'Afrique
rassurez-vous
-0-0-
Nous avions annoncé que le Gaston-Rioier
exécutait des sondages dans les parages du Cap
Breton pour déterminer l' importance de l'élé-
vation des fonds signalée par le commandant
Cornet.
Si, par suite du mauvais temps, la mission
accompl ie par le Gaston-Rivier n'a pas per-
mis jusqu'à présent de faire une vérification
complète, elle a tout au moins montré qu'il
n'existe pas dans la région de danger pour la
navigation.
Ce bâtiment va retourner dans la région de
Saint-Malo pour y poursuivre le programme
d'hydrographie qu'il avait dû interrompre.
De nouveaux sondages seront entrepris, pro-
bablement dans le golfe de Gascogne, par
l'aviso Villed'Ys, au moment où ce bâtiment
rentrera de Terre-Neuve.
, ,
Avis aux colons de Dabon
(Côte d'Ivoire)
Condamnés, par suite de la négligence de
l'Administrateur à ne se nourrir que de con-
serves, ainsi que les Annales Coloniales l'ont
d,jà signalé, les habitants de Dabon notam-
ment apprendront avec plaisir que l'Acadé-
mie des Sciences s'occupe de la bonne pré-
paration de leurs seuls aliments.
Le professeur d'Arsonval a présenté à
l'Académie une note de MM. Bordas, Fran-
çois Dainville et Roussel sur le mécanisme
de l'élimination de l'acide benzoïque par
l'économie du corps humain.
Les auteurs ont insisté sur les graves in-
convénients qu'il y avait au point de vue
de la santé publique à se baser sur l'action
thérapeutique heureuse du benzoate de soude
pour conclure à une généralisation d'emploi
pour la préservation des aliments périssa-
bles. Le professeur d'Arsonval partage net-
tement l'opinion émise par M. Bordas et ses
deux collègues, et dans sa conclusion l'émi-
nent membre de 1 Académie, des Sciences dé-
clare énergiquement qu'il est hostile à l'em-
ploi du benzoate de soude pour la conserva-
tion des aliments quels qu'ils soient et si-
gnale les dangers qu'ils présenteraient pour
les consommateurs.
Magistrature coloniale
o-o
M. Janvier, procureur de la République
près le tribunal de première instance de
Rocroi, est maintenu à la disposition du
ministre des Affaires Etrangères pour
exercer les fonctions de juge au tribunal
(le première instance de Beyrouth.
Le service géographique de l'B. O. F.
Après bien des tâtonnements, la cartographie
coloniale est entrée dans une phase décisive. La
dispersion des efforts est supprimée, châque
Gouvernement général possède son service géo-
graphique qui rassemble tous les documents
épars, les trie et, par des assemblages judicieux,
dresse des cartes aussi exactes que possible des
territoires qui le composent.
Les résultats obtenus actuellement par le Ser-
vice géographique de l'A. O. F. sont particu-
lièrement intéressants, et dénotent une somme
de travail considérable.
Sous la direction du commandant de Mar-
tonne ont été dressées des cartes d'ensemble,
des cartes spéciales des colonies et des cercles,
des cartes topographiques que des tableaux d'as-
semblages permettent de trouver facilement dans
le catalogue du Service géographique de l'A.
O. F. publié par l'imprimerie du Gouvernement
Général, à Gorée.
Ajoutons que les publications nouvelles sont
annoncées au fur et à mesure au J.O. de l'A.
°. F.
Nous signalerons parmi ces productions la
carte d'ensemble semi-murale de l'A. O. F.,
au 1 /2.500.000e, en 6 couleurs : dimensions,
100 x 144 et la carte murale à l'usage des éco-
les, au 1/2.500.000°.
Chaque colonie du groupe a une carte admi-
nistrative et une carte ethnographique au
1/2.000.000".
Un Atlas des cartes 'des cercles a été établi
pour chaque colonie et est appelé à rendre les
plus grands services. Les commandants de cer-
cle pourront y reporter leurs itinéraires nou-
veaux et les rectifications relevées au cours de
leurs tournées. Car ce qui manque encore au
Service géographique, ce sont des documents
précis ; malgré tous les soins mis par les car-
tographes à recueillir des itinéraires, des cro-
quis, il s' en glisse souvent- de fort incomplets
et entachés de grossières erreurs.
C'est ainsi" que j'ai constaté dans la feuille
B. 30 S. W. « Bingerville » (édition 1924),
carte de reconnaissance des colonies de l' A. O.
F. au 500.000° l'erreur que j'ai déjà signalée
dans les Annales Coloniales du 12 juin 1924,
relative à la carte Meunier, du Ministère des
Colonies. Ce n'est donc pas, comme je l'écri-
vais à cette époque, la faute du distingué carto-
graphe. J'ai constaté, de visu, que la rivière
Poupo, ou M'Bré, ou Ebbé est à la place de
la rivière Mahouin,qui court de l'Ouest à l'Est,
vers VAgnéby, où elle se jette, tandis que la
Poupo qui descend de la région de Gomon et
va vers le Sud, puis tourne à l'Est jusqu'à
M'Brou et Guebo, se dirige vers le Sud par
Kassihouin et Bago où elle conflue avec VAgné*
by.
Je me permets d'indiquer au Service géogra-
phique de l'A. O. F. (tout au moins pour !a
Côte d'Ivoire) une source sûre de renseigne-
ments : le service forestier de la colonie, à Abid-
jan, où sont rassemblés tous les plans des con-
cessions demandées par les exploitants forestiers,
plans levés la plupart du temps par des géo-
mètres de profession, et entre autres par M.
Jean Chauvau, d'Abidjan. Dans peu de temps,
toute la partie concédée de la forêt sera levée
avec beaucoup d'exactitude et l'Administration
pourra alors - être très exactement fixée sur les
emplacements des terrains concédés. Nul doute
que le Service forestier ne confie volontiers les
levés de terrains au Service géographique de
l'A. O. F. qui pourra ensuite avoir des docu-
ments topographiques ajoutant des précisions
nouvelles.
La notice jointe à la Veuille « Bingerville »,
à laquelle je fais allusion ci-dessus, est, du
reste, fort explicite et confirme ce que j'écrivais
sur l'imprécision et l'inexactitude des documents
ayant servi de base : » -
Toponymie. - Peu de pays offrent autant de
difficultés que la Côte-d'hoire pour l'adoption
rationnelle et définitive de l'orthographe des
noms de lieu, en raison de la multiplicité des
langages.
En général, on a conservé aux noms l'ortho-
graphe adoptée par les auteurs ; dans les cas --
très nombreux - de plusieurs transcriptions, on
a adopté celle la plus fréquemment employée et,
de préférence, celle due à l'auteur offrant le plus
de garanties par ses connaissances des dialectes
(Delafosse, par exemple).
Documents topographiques utilisés. - Le
pays, entièrement recouvert par la grande forêt,
est exceptionnellement difficile à lever. Aucun
document topographique de valeur ; beaucoup se
recopient les uns les autres sans ajouter des pré-
cisions nouvelles.
Le fond de la carte provient d'un assemblage
des levés d'itinéraires manuscrits existant aux Ar-
chives du Service Géographique à Dakar. Ces
levés, de valeur très variable et à des échelles
allant du 100.000° au 500.000°, ont été exécu-
ils de 1904 à 1911 par divers officiers et admi-
nistrateurs, notamment : MM. Bouoet, capi-
nistrateurs, 1901-1908 ; Cariron, administrateur,
taine,
1904-1905, etc.
On a utilisé également les cartes schématiques
des cercles, généralement au 500.000°. fournies
de 1908 à 1911 par l'Administration locale,
mais dans - - lesquelles des remaniements ont du
être effectués, de façon à faire cadrer les cartes
des circonscriptions voisines.
On s'est enfin inspiré, pour la partie Sud-Est
dit cercle d'Assinie et la frontière avec la Gold-
Coast, des documents imprimés suivants :
Sanwi-A kapless, carte de la région minière
ouverte à l'exploitation, dressé( par M. Cartron,
9 feuilles au 1/50.000°, formai 65 x 82 cenff*
mètres (1905).
Frontière de la Gold-Coast et de la Côtfi-
d'Iooire (Mission Delafosse 1901-03).
Map of the Gold Coast I/I .OOO.OOO18, corn-
piled in the G. S. G. S. n" 2564, War office
juillet 1911, additions et corrections 1921.
Nivellement. - Aucune altitude digne de
foi, sauf celles du chemin de fer. Le relief a été
esquissé très largement, au moyen de courbe3 de
niveau interrompues et purement figuratives.
Quoi qu'il en soit, grâce à l'exactitude de la
région côtière, la feuille de Bingerville présente
une valeur largement supérieure à celle que l'on
est accoutumé d'attribuer à cette catégorie de
documents.
En donnant au Service Géographique de 11A.
O. F. les moyens d'exécuter de si remarqua-
bles travaux, M. le Gouverneur Général Carde
a contribué avec beaucoup d'à-ptopos à la vul-
garisation des questions économiques intimement
liées aux connaissances géographiques.
La géographie coloniale, me disait M. Geor-
ges Hardy, ne fera de réels progrès que quand
ceux qui sont chargés de l'enseigner (les institu-
teurs et professeurs) la connaîtront. Or, grâce
aux publications que je viens de signaler, le&
Ecoles normales pourront être largement appro-
visionnées de ces cartes en dépôt chez Barrère,
Larose, Taride, au Palais-Royal (Office colo-
nial) et aux éditions coloniales, 27, rue Jacob.
Faire savoir où se trouvent nos colonies, c'est
la première chose à faire si on veut intéresser le
public à leur avenir. C'est le but de tous ceux
qui consacrent tous leurs efforts au perfection-
nement de la cartographie coloniale.
Eugène Devaux
4»»
CROISSEZ ET mULTIPLIEZ"
Dédié à M. le Professeur-Député Pinard
Mme Samuel Bel Lassen, femme d'un
professeur hébreu d'Oran, mettait au monde,
le 4 janvier 1921, deux jumeaux (fille et gar-
çon); le 6 avril 1922, elle leur donnait un
petit frère; le 29 avril 1924, elle augmentait
son foyer d'un nouveau petit garçon et d'une
nouvelle petite fille. - Enfin, le 17 juillet 1925,
la nichée comptait un petit bonhomme et une
petite bonne femme de plus.
Ce qui fait sept enfants en quatre ans. Un
record, sans doute 1
Est-il exagéré de dire que Mme Bel Las-
sen et son mari ont .bien mérité de la Patrie?
Un souhait, cependant : puisse Jéhovah, à
défaut du Gouvernement, accorder à. cette
belle famille des rentes confortables.
R. L.
LA TENTflTvVE D'ASSASSINAT
CONTRE LE GOUVERNEUR RICHARD
L'état cfe santé du Gouverneur Richard pa-
raît satisfaisant. Le Gouverneur n' a ni fièvre,
ni température; cependant, comme nous l'avons
annoncé hier, une lésion rénale est probable.
Une certaine réserve dans le pronostic s' impose
donc. Nous formons les vœux les plus sincères
pour le prompt rétablissement de cet excellent
et sympathique fonctionnaire.
POUR LES PRODUITS ALGÉRIENS
0-0
M. Barthe, député do l'Hérault, vient
d'appeler l'attention du ministre de l'Agri-
culture sur la répercussion, que peuvent
avoir au point de vue de l'économie natio-
nale du pays les dispositions adoptées par
le Conseil municipal de Paris.
Il s'élève notamment contre les mesures
qui frappent les produits algériens : oran-
ges, mandarines et citrons, dont le prix d&
vente au consommateur va être ainei for-
tement relevé et demande à M. Jean Du-
rand d'empêcher que ces propositions, con-
traires à l'intérêt de tous et à celui de.
l'agriculture en général, ne soient homo"
loguées, surtout au moment où on s'ef-
force de développer en Algérie les cultu-
res complémentaires à celles de la métrô*
pola.
Une très belle citation
En décernant la croix d'Officier de la Lé-
gion d'honneur au capitaine de Girval tué. à
la tète de son peloton de meharistes au com-
bat daglireifit, au sud de la Sebkha d'Ijil,
en Mauritanie, le ministre de la Guerre a
Ajouté la citation suivante :
Commandant, d'un î uloton înôliaristo qui a
soutenu pendant, troi« jours l'l Un-is nuits une
lulle acliariH-.1 eonliv un ennemi In-s supérieur
en nombre, a ci''1 ^ri"vemonl blesse au cours
• le l'action <-l n'eu a pas moins conserve son
commandement, donnant ainsi le plus Pel ":<;Nn-
plc de courage. et d'alm^at-iMi. »
(Croix de truevre d> - r.O.K,., av- c palme.',
Le capitaine de Girval est mort de âcs
hlessur('s vingt-quatre heures après le com-
bat.
TAUX DE LA ROUPIE
Le Gouverneur des Etablissements fran-
çais dans fïndc vient de faire connaître
au minisire des Colonies qu'à la date du
21 conrAld. le 'aux officiel de la roupia
était de 7 fr. 50.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.46%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.46%.
- Auteurs similaires Agence économique des territoires africains sous mandat Agence économique des territoires africains sous mandat /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Agence économique des territoires africains sous mandat" or dc.contributor adj "Agence économique des territoires africains sous mandat")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k63969738/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k63969738/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k63969738/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k63969738
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k63969738