Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-08-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 août 1925 24 août 1925
Description : 1925/08/24 (A26,N125). 1925/08/24 (A26,N125).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396972v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
- VINGT-SIXIEME
- VINllT-SIXTRME ANNEE. - N° 123 -- --------- ---------------- aWJMBRO : 10 CBNTIMB'B ---------- --"- LUNDI SOIR, ZJ 1 AOUT 1?5 "0
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN 1
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̃MUifl W MUHâ
&.A""," J -.,.,it"JJl Vil.
Dirbctburs 1 Marcel. RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
MmUm Il ItahlilnMii 1 94, Ru. du Mont-Thabor, PARIS.1- Tdépkm i LOSIU 11-17
o. u 4 atm 8 à"
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Os l'abnn* dut tows 1m Dvmb d* poiU «t afawc 1m principaux libraire»
L'ASSISTANCE MÉDICALE
- ET LES CONTRATS DE TRAVAIL AU TOGO
Nos lecteurs se rappellent sans 'doute
qu'analysant antérieurement les rapports
présentés en 1922 et 1923 à la Société
des Nations par les commissaires suc-
cessifs de la République au Togo nous
avions signalé l'intérêt primordial qui
s'attachait au développement des œuvres
[d'assistance médicale. Refaire les races
indigènes, reconstituer les individus, as-
surer aux petits qui viendront une
Ihygiène meilleure, aux malades les soins
nécessaires, c'est la seule justification
inattaquable de l'effort colonial, et pour
les esprits plus réalistes le seul moyen en
kléfinitive d'augmenter les débouchés, le
* phiffre d'affaires. Bonne action, bonne
affaire, la forme supérieure de la vertu
humaine.
Il ne faut pas se lasser de répéter ces
:truismes qui pour la plupart des citoyens
font figure de paradoxe.
L'œuvre est longue; il faut un pro-
gramme d'ensemble dès l'origine, une
année devant se solder par un progrès
jBur l'organisation antérieure.
- Cette réalisation, lente au début, se
tiéveloppera en quelque sorte géométri-
quement au fur et à mesure que le bud-
get deviendra plus florissant, que les
{voies de communication s'étendront, que
les ressources en médecins et en infirmiers
expérimentés deviendront plus abon-
dantes.
Deux arrêtés émanant du gouverneur
Bonnecarrère sont à citer en 1924; l'un
en date du 22 mai autorise la création
à Lomé d'un Comité de la Croix-Rouge
Française, dépendant de l'Union des
Femmes de France et ayant pour but ex-
clusif « L'œuvre du Berceau », c'est-à-
diro l'Assistance aux mères et aux nour-
rissons indigènes ; Vautre en date du 27
octobre 1934 organisant la protection des
travailleurs indigènes, instituant les li-
vrets de contrat du travail et réglemen-
tant la visite sanitaire des travailleurs
des chantiers publics et privés au Togo.
Cet arrêté est autre chose qu'un texte
venant s'ajouter à d'autres et comme
beaucoup de textes destinés à n'être
qu'un ensemble de prescriptions illu-
soires. Il a une valeur de législation de
principe et constitue une réponse irréfu-
table a certaines attaques lancées contre
l'administration des territoires sous
mandat.
L'arrêté du 27 octobre 1924 développe
en les précisant les prescriptions de l'ar-
rêté du 25 mai 1923 ; il bénéficie en outre
comme annexe d'un contrat-type dont
les clauses s'inspirent des dispositions
prescrites par le Département.
Des titres de contrats de travail sont
établis et fournis par l'engagiste suivant
un modèle déterminé et visés par l'ad-
ministration. Tout employeur est tenu
d'avoir un contrôle de son personnel.
Sont déterminés le montant du salaire,
les modalités de paiement, les droits au
logement, à la nourriture, le nombre
'd'heures de travail. L'employeur s'en-
gage à respecter les coutumes du travail-
leur, lui assure la gratuité des médica-
ments et des soins médicaux, et le
rapatriement dans son -village en cas
d'accident provenant ou survenu encours
de travail. Les livrets de contrat de tra-
vail portent obligatoirement les visas du
chef de la subdivision administrative et
d'un médecin du service de santé
Celui-ci constate l'état de santé du
travailleur au début et à l'expiration de
la période d'engagement. Un relevé men-
suel est adressé au Commissaire de la
République. Les autorités doivent visi-
ter au moins quatre fois l'an les chan-
tiers. Mention de ces inspections figu-
ïe sur les livrets.
Vingt exemplaires de ces nouveaux
contrats, imprimés sous la forme d'un
petit livret pour la commodité des indi-
gènes intéressés ont été envoyés au Se-
crétariat Général de la S. D N. Le gou-
verneur Bonnecarère au cours du dernier
séjour qu'il fit à Genève eut l'heureuse
fortune de constater que les membres de
la Commission des mandats avaient
spontanément reconnu combien avait été
réel notre effort en ce sens ; aucune me-
sure n'a été négligée pour sauvegarder
les intérêts matériels et moraux du tra-
vailleur indigène.
Cette réglementation, pour ainsi dire
projette dans l'avenir. En 1924 on n'a
pas compté plus de 399 indigènes enga-
gés par contrat. On en comptait 532 en
1923, Cette sérieuse diminution provient
de ce que les plantations- d-Agou par
suite de la fermeture d'une usine à Sisal
ont pu se contenter d'une main d'oeuvre
réduite.
La totalité des manœuvres recrutés
sont des Lonos, originaires de Lokodé,
dans le Nord; race saine, vigoureuse,
sobre que l'autorité locale s'attache à
attirer vers le Sud en les groupant dans
des villages modèles et qui doivent être,
dans un avenir prochain, les ouvriers
intéressés d'une production scientifique-
ment accrue de l'industrie cotonnière.
Pierre Valude,
Député du Cher.
A la Martinique
Tentative d'assassinai'
contre le gouverneur menant
La campagne menée par le camarade Ludo-
vic-Oscar Frossard en faveur d'éléments plus
que troubles de la Martinique dirigés par MM.
Fernand Clerc et Lagrosillière, a porté SPS
fruits.
Au moment où il s'embarquait pour la
France, le Gouverneur Richard, auquel les es-
prits impartiaux rendent un hommage mérité, a
été victime d'un attentat. Un énergumène, dont
le père s'était distingué dans les mouvements du
mois de mars dernier et y avait trouvé la mort
en luttant contre les gendarmes, M. des Etages
a tiré quatre coups de revolver sur M. Richard
qui a été grièvement blessé et transporté à l'hô-
pital.
C'est le couronnement logique de la campa-
Ludovic-Oscar Frossard, c'est la
gne de Mqu. 'il semblait préconiser dans les ful-
so l ution
gurants articles qui n'éc lairaient que d'un jour
douteux pour le grand public - les événements
.auxquels il avait été invité à assister par M. Sé-
journé.
Nos lecteurs trouveront ci-dessous les der-
nières dépêches relatant cet odieux attentat^
Souhaitons que M. Richard, qui est un des
espoirs de l'administration coloniale, recouvre
rapidement tous ses moyens d'action et qu'au-
cune trace ne reste de l'acte inqualifiable de
l'assassin des Etages.
M. R.
C'est au moment où le paquebot. Pellerin-
de-Latouche allait quitter Fort-de-France
qu'un individu tira à travers les vitres du
salon de réception du bord cinq coups de re.
volver sur M. Richard, gouverneur de la
Martinique, qui rentrait en congé en France.
Lei docteurs qui furent' appelés immédia-
tement s'opposèrent, après examen du blessé
atteint de quatre halles, dont une intéressant
la. base du poumon, à la continuation du
voyage de M. Richard, qui fut immédiate-
ment transporté à l'hôpital.
L'assassin, qui est le fils du conseiller gé-
néral Des Etages, tué au cours d'incidents
électoraux, le 24 mai dernier, trouvé porteur
d'un revolver, fut arrêté à la descente du
bateau et fit des aveux.
Il est à noter que M; Richard, afin 4e
'fournir au ministre, sur les événements de
fixai dernier et sur la situation politique de
la Martinique, des explications complètes,
emportait avec lui toute la documentation
nécessaire avec preuves à l'appui.
Aux dernières nouvelles reçues ce matin,
M. Richard n'a pas été encore radiographié.
Les symptômes indiquent que le rein serait
atteint.
L'AVIATION COLONIALE
Des aviateurs
sauvent des marins naufragés
Le 12 août idernieir, aitors qu'il couvraient
l'étape Villa Gisnéros-Port-Etienne, MM.
Deley et Collet, dirigeant l'avion courrier
postal régulier, avaient aperçu près du
cap Barbas, échoués à sec sur le rivage,
deux chalands et un remorqueur vers les-
quels semblaient se diriger des groupes
do Maures.
Ils le signalèrent au chef d'escale de Port- 1
Etienne.
Peu de temps après arrivaient à cette
môme escale, cinq hommes de l'équipage
du remorqueur,, recueillis par une goélette
canarienne, alors que, mourants de soif,
ils essayaient de gagner à pied Port-Etien-
ne. Ces hommes déclaraient que quatre
autres membres de l'équipage, déjà entou-
rés par des maures hostiles, étaient restés
à bord du remorqueur.
Le commandant du cercle le leur ayant
demandé, les aviateurs partirent le 13, dès
le matin, à bord de deux avions et, ayant
atterri au cap Barbas, ils furent assez heu-
reux, prenant chacun deux hommes à leur
bord, pour les ramener à Port-Etienne
sains et saufs.
Les quatre naufragés ainsi secourus par
les airs sont le capitaine Pelletier, le chef !
mécanicien Le Gaff, le chauffeur Frasci-
nelli et le maître d'équipage Charles Héré.
Leur bateau, le remorqueur Falconi de la
Société des Anciens Etablissements Peyris-
sac. de Bordeaux, s'était échoué le 8, par
nuit très noire, dans la baie de Saint-Cy-
prien, à trois kilomètres au nord du cap;
Brbas.
PEUT-ON, DOIT-ON
CÉDER NOS COLONIES
--Q-O-
DIALOGUE
tSlnie\
,------,
« Vous n'êtes p-ourtant
pas de ceux qui sont les
jouets de cette vanité na-
fiollale, capable d'affai-
blir, chez les esprits les
mieux équilibrés, la qua-
k lité suprême du Français :
le bon sens.
Je vous remercie de
cette déclaration, mais où voulez-vous en ve-
nir 1
à cette idée que je vais exposer en
quelques mots. Le principal obstacle à ce
principe de la cession de nos colonies, c'est
précisément cet amour-propre nationaliste,
père de tant de sottises. « Eh quoil nous
irions vendre une de ces provinces lointaines
où flotte le drapeau français f où le nom de la
France apparaît comme celui du rédempteur
des peuples, du soldai de la justice et du
droitî Nous consentirions à laisser am-
puter la plus grande France, et, au lende-
main du jour où notre héroïsme a reconquis
en Europe les provinces perdues, nous permet-
trions qu'on nous enlève des territoires qui
sont le prolongement de celui de la métro-
pole? » Quand les gens ont dit ou écrit des
choses de ce genre, ils ont tout dit, tout écrit,
ils ont répondu à tout.
- La parodie est amusante, je Vavoue
sans difficulté.
Parodie? Non pas. Voulez-vous que je
mette sous vos yeux un certain nombre de
papiers où ce thème est orchestr é, à grands
renforts de cuivres, de clairons.
Et de grosse caisse, je vous voir venir.
Otti, et de cymbales. Permettez-moi, du
moins, de m'étollner de vous voir marcher du
mime pas, suivre les mêmes ihusiques mili-
taires, et répéter les mimes refrains patrio-
tiques.
Ne vous étonnez pas. Il y a plusieurs
chemins pour conduire à Rome, et je ne me
sens nullèment en contradiction avec moi-
meme, parce que sur ma route, je rencontre
des Trublions qui vont, dans le même sens.
Je pourrais même chanter l'lnternàtionale
pour couvrir leurs voix, sans que cela eut ici
la moindre importance.
Voyons cela.
- Eh oui, ce sentiment dont les nationa-
listes que vous tournez en dérision nous mon-
trent la caricature, est au fond un de ceux
dont les exagérations mêmes ne diminuent pas
la vraie force. Songez à ce que représentent
pour certains Français telle de ces contrées
inconnues dont vous consentiriez qu'on se
débarrasât par un trait de plumel Le drapeau
y flotte, vous l'avez dit; mais il y flotte sur
des tombeaux. Il y a là-bas autre chose qut
des comptoirs, des établissements bancaires,
des entreprises commerciales. Au risque de
vous paraître un peu pompier, je vous dirai
que, pour les pères et mères, pour les en-
fants, pour les parents de ceux qui sont en-
terrés dans ces régions, ce sol lointain est
sacré. Je connais des jeunes hommes qui ne
parlent pas, 'sans émotion, de la contrée mys-
térieuse où reposent des ancêtres dont aucun
n'est revenu vers la douce France.
- Sentiment respectable, sans doute, mais
ce n'est pas avec cela qu on fait une politique
digne de ce nom.
Oui, on ne la fait pas avec cela; mais
on ne la fait pas davantage contre cela. Le
véritable homme d'Etat en tient compte et,
même s'il est résolu à passer outre, il pend
toutes les précautions pour qu'on ne Vaccuse
pas de l'avoir méconmt.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
vitioo le.
EL GLAOUI EN FRANCE
Hadj Thami Glaoui, pacha de Marra-
kech, s'est embarqué -il Casablanca.
Il se rend en France, vitt Gibraltar et
Espngnc, pour faire une cure.
-60.
A Ranger
La fête du Moussem
Les dissidents Djoballas et Andjeros,
ayant menacé de venir t Moussem annuiel de Sidi-Amar, dians la
zone de Tanger, à la limite d'e la zone
espagnole, le capitaine PanaJJièr.es, com-
mandant Je tabar numéro 1, est parti avec
200 hommes et des mditrailileuses occuper
ces positions aifLufées à proximité. Devant
cette attitude résolue, les dissidents se sont
abstenus. La fête du Moussem a été célé-
brée par une assiisitance considérable qui
a fêté le tabor.
Dans la zone occidentale espagnole, les
chefs qui avaient été convoqués à Abjir
sont de retour dans leurs tribus. Des
contingente rifains sont arrivés à Che-
.r.l1A.01l"P..n iftt. h ],Onêd..l.IR!IJ.
Sur le front oriental, les positions riFai-
nes sont sérieusement .renforcées en vue de
la prochaine attaque qui doit être dirigée
ipar Mohamed Azerkane, beau-frère d'Abd
el iKrim.
4voqw
TAUX DE LA PIASTRE
-0-
Lo Gouvernêur Général ile l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 21 août 1925 le taux officiel de la
piastre élnil de 12 fr. 15.
L'HISTOIRE COLONIALE
--0-0-
La vitalité et le succès sans cesse crois-
sant de la Revue de VHistoire des Colonies
Françaises, est, d'après M. Georges Hardy,
la preuve la plus éclatante des besognes con-
sidérables accomplies jusqu'ici par l'histoire
coloniale.
Elle a, en un simple quart de siècle, dé-
blayé un terrain singulièrement encombré,
mais elle n'a atteint qu'un des buts de son
action : la mise en place des événements. On
attend d'elle qu'elle rende ces événements
intelligibles, qu'elle établisse méthodique-
ment la liaison entre l'histoire indigène et
l'histoire européenne et que, du même coup,
elle complète notre connaissance du monde
humain.
Pour être une « institutrice » des peuples,
une éducatrice du sens colonial, il lui faut
rechercher et utiliser régulièrement toutes
les ressources de la psychologie et particu-
lièrement de la psychologie ethnique.
Et c'est si bien le rôle de l'histoire colo-
niale, nous faire connaître l'âme des races
indigènes, qu'après nous avoir interrogés,
nous autres coloniaux, sur l'alimentation, la
fièvre et les fauves, 'les profanes en viennent
tpujours à nous demander ce que pensent
les indigènes, comment « ils » pensent. Et
comme le remarque M. "Georges Hardy,
c'est ce que nous disons le moins. C'est par-
ce quç nous ne le cherchons pas assez, ajou-
te l'éminent psychologue, et plus certaine-
ment parce que nous n'osons pas le dire.
Je crois que c'est surtout parce que la plu-
part des coloniaux ne cherchent pas suffi-
samment à connaître l'âme indigène et ce,
à cause de l'ignorance des idiomes ou des
langues parlés par les populations au milieu
desquelles ils se trouvent.
On en revient donc à cette nécessité impé-
rieuse : l'étude des langues indigènes. Il ne
faut pas s'imaginer qu'il est indispensable
de savoir les nombreux idiomes ou dialec-
tes de nos colonies, car soit en A. O. F., en
A. E. F., à Madagascar ou en Indochine, il
y a deux ou trois langues qui sont compri-
ses à peu près partout.
On ne saurait donc trop encourager et fa-
voriser l'étude de nos idiomes coloniaux,
ainsi, comme je l'ai maintes fois répété dans
les Annales Colonialesj que le font les An.
glais, qui instruisent les indigènes d'abord
dans leur langue maternelle et leur ensei-
gnent ensuite la langue anglaise. Ce procédé
semble bizarre, à priori, mais je suis certain
que les instituteurs coloniaux de la Nigéria,
par exemple, connaissent bien l'âme de leurs
élèves, et quand il s'agit de choisir un chef
de village, l'administiaftion britannique sait
à qui elle aura à faiie et connaît mieux que
nous la mentalité de ses administrés.
L'histoire de nos colonies ne peut être réel.
lement utile que si elle s'appuie sur la psy-
chologie ethnique des indigènes dont on ne
peut connaître l'âme si on en ignore le lan-
gage.
Monof.
L'EAU DE JOUVENCE
On se souvient des intéressantes expériences
faites au Maroc, au début de l'année, par le
professeur Voronoff, devant le service vété-
rinaire, à titre de démonstration de sa mé-
thode d'amélioration des races.
A la demande du corps médical de Casa-
blanca, le professeur Voronoff avait tenté le
8 février sur un paralytique de 78 ans, une
délicate expérience de greffe.
On apprend aujourd'hui que l'opération a
parfaitement réussi. Le vieillard, rajeuni,
marche sans canne, peut voyager, jouit en
un mot d'une excellente santé. Que si. dit-on
une jouvencelle ironique mettait en doute sa
transformation, il n'hésiterait pas à us d'arguments ad feminam.
IL FAUT MftNGER LES BANftNES MURES
-0-0---
Le dimanche matin, autour des Halles,
il y a presque toujours une réunion non
préméditée d'ailleurs - d'amateurs de ba-
nanes.
C'est que, chez les marchands en gros,
on solde, on vend au détail les kuits. en
danger de périr et c'est à ce moment-Là que
les amateurs savent qu'il faut manger la
hanane,
Hier matin, un Arabe, presque nmgnâffi-
quement vêtu, avec -une djellaiba de soie, Un
turlban immaculé, s'offrait, rue Saint-Denis,
le régal de fruits bien à point, qu'il éprou-
vait d'abord du doigt, pelait minutieuse-
ment et dégustait avec délices.
Et, autour do lui, d'autres amateurs mé-
ridionaux, africains ou parisiens prenaient
l'exemple d'une telle leçon donnée avec
tant de gravité.
LE SERPENT DE MER
00
Le » Zoo )), le jardin d'acclimatation de
Londres, vient db recevoir deux serpents
de mer de trois mètres de long.
Ce sont les plus venimeux des serpents
connus et seuils (de tous les hôtes die l'im-
mensité marine, le requin et la fréigalic
ce serpentaire d:\ l'Océan - défient
leuirs morsures morteJlcs et les enroule-
ments de leurs anneaux.
LES BELLES ANNONCES
--e.o---
L'un de nos confrères de la presse colo-
niale publie l'annonce ci-dessous :
A vendmo : une pétroletle d'une tonne et
demie, huit chevaux en très bon état.
Le vendeur, sans doute, est un vétéri-
naire.
PHILATÉLIE
Côte des Somalis
Certaines vignettes se trouvant épuisées,
le gouverneur de la Côte des Somalis au-
torisa, -en janvier 1899 d'abord, puis on
janvier 1902, la transformation d'un 'cer-
tain nombre de timbres de l'approvisionne-
ment en valeurs autres par l'apposition de
diverses surcharges.
Ce fut d'abord le 40 c'. sur 4 c., sur-
charge 0,40 en gros chiffres. Tirage 15.000.
Ce timbre existe avec double surcharge
(soit une surcharge authentique et une
fausse soit deux surcharges fausses,
soit encore, mais beaucoup plus rarement,
deux surcharges indiscutables) ; puis vin-
rent les 0.06 sur 75 c. 0.10 sur 1 franc, 0,40
sur 2 francs, 0.75 sur 5 francs.
Les deux derniers ont eu un tirage ré-
gulier de 2.300 et de 1.600, mais on en
connaît bien davantage.
Ces surcharges ayant été apposées à la
main, il y a de nombreuses variétés :
surcharges renversées, diagonales, chiffres
penchés, doubles surcharges, chiffres cas-
sés, etc., etc.
Dans le courant de 1902 paralt un
nouveau 5 c. vert et vert jaune, tirage
30.000 exemplaires ; puis viennent de nou-
velles surcharges : 5 centimes sur 40 c.,
10 centimes sur 50 c., et les timbres man-
quant toujours, on utilise les timbres
d'Obock surchargés :
5 centimes, Djibouti et 10 centimes, Dji-
bouti.
Ce sont : 5 c. sur du c. ; 10 c. sur 25 c.;
10 c'. sur 2 francs ; 10 c sur 10 francs, et
enfin, toujours sur timbres d'Obock : 0,05
sur 75 c. 5 c. sur 25 francs, 10 c. sur 50
francs.
Bien entendu, on rencontre toutes ces
surcharges avec le plus grand nombre de
variétés et d'erreurs : il y a même des
doubles sucharges dont une renversée.
Tous ces timbres provisoires, émis à très
peu d'exemplaires, sont rares et ont une
valeur importante, lorsqu'ils sont sur do-
cuments indiscutables ou authentifiés par
un expert réputé.
Ils valent infiniment plus que leur cote
présente. lorsqu'ils répondent aux deside-
rata ci-dessus. Aussi, quand ils passent en
vente publique, garantis par la personna-
lité du vendeur et de l'expert, atteignent-
ils des prix très élevés, mais la prudence
s'impose pour leur achat.
>
Communiste condamné à Tunis
-- <>,D-
Un communiste de Tunis, Finidori, déjà
écroué sous l'inculpation de complot contre
la sûrelé de l'Etut, xient de comparaître
de nouveau en justice.
Poursuivi pour atteinte aux droits et
pouvoirs de la République française en. Tu-
nisie et pour ouverture de souscription non
autorisée, il a été condmnné ù, six mois
d'emprisonnement et 1.000 francs d'amen-
de. Il avait fait circuler une liste de sous-
cription un .faveur des prisonniers rifains.
4..
EN SYRIE 1
Depuis le 3 (LOtH, iour où la colonne Mi-
chaïul est arrivée à Ezraa, un calmc a/J-
solu règne dans le Dicbel Druse.
Les nouvelles d'origine anglaise et re-
produites par les ioumaux sont inexactes
et tendancieuses.
{PAl' Dépêche.)
Le général Soit le, qui inspectait les pos-
tes de sécurité sur la voie ferrée de Damas--
Bzraa, et son ollicici- d'ordc. ,nance, le ca-
pitaine Degoulet, qui l'accompagnait, ont
été attaques par des coupeurs de roules et
légèrement blessés.
Le village voisin a été occupé par les
troupes françaises.
Cet incident n'a aucun rapport avec les
événements d'u Diebel Druse.
(Par Dépêche.)
Le (ministre des Affaires étrangères fait
connaître que, d'après un télégramme du
général Sorrait, les Diruses ont relâché 75
prisonniers finançais et qu'un certain nom-
bre d'indigènes réfugiés dans la citadelle
de Soueida ont .regagné la ville.
Un télégramme de Beyrouth annonce
d'autre part que le calane règne en Syrie.
A Damas, dans le palais du Gouverne-
ment, une isupi'ii'be fête a eu lieu à l'occa-
sion de la célébration du mariage de Sooibbi
Barakat, (président de l'Etat de Syrie. Un
bataillon de Hi raille are 0t deux escadrons
de spahis formaient la garde d'honncur.
I bres die ses cabinets civil et militaire, assis-
toit il la cérémonie.
Accident d'aviation
Un avion .w,ill,ila:kc, parti ravitailler le
posle de Soueida, a pris feu au-dessus de
ta citadelle el est tombé en 'flammes. Les
dmix aviateurs onL été carbonisés. Leurs
restes ont été rccucïhis par des soldlats de
la garnison.
Le tombeau de Mahomet bombardé
00 -
Les Wahabitcs ont déelnnché une atta-
que contre Médinc. Le bombardement a
commencé il y a quatre jcmrs, faisant beau-
coup de dégâts.
Le dôme de la grande mosquée où se
trouve le tombeau de Mahomet a été dé-
truit, ainsi que le mosqtiée die ITnma, onclo
du prophète.
DANS LA LEGION D'HONNEUR
---<>-0-
MINISTERE DE L'INTERIEUR
Est nommé rhevnlicr, M. Jannin, maire
d'Attacha (déparlement d'Alger),
La guerre au Maroc
00
LE HAUT COMMANDEMENT
Le maréchaH Pétain est arrivé le 21 aoQtl
à Algésiras, où il a reçu à bord le général
Primo de Rivera.
Le maréchal et le général ont débarqua
ensemble et se sont longuement entretenais.
Le maréchal Pétain est reparti pour Ca-
sablanca à bord du paquebot Maréchal'
Lyautey.
A l'issue de cet entretien, le général Pri-
mo de Rivera a reçu des correspondants
de journaux à Algésiras. Il leur a déclaré
qu'il venait d'avoir une conversation d'un$
heure avec le maréchal Pétain et que l'ac-
cord est complet entre la France et l'Espa-
gne. Il a démenti catégoriquement les bruits
suivant lesquels il avait reçu ou aUait re-
cevoir des émissaires d'Abd-el-Krim. Il a
engagé les correspondants de journaux à
laisser de côté tous les bruits qui sont eg
circulation et qui, selon lui, n'ont - aucun
fondement solide.
Le général Primo de Rivera a ajouté qu'il
n'avait rien à dire au sujet d'un prétendu
plan de débarquement espagnol dans la
baie d'Alhucemas, mais il a déclaré que Jee
Rifains avaient attaqué la position espa-
gnole à Alhucemas, jeudi passé, ainsi que
nous le publions d'autre part, et qu'ils
avaient été repoussés avec de fortes pertes.
Les pertes espagnoles s'élèvent à trente
personnes.
Le général Primo de Rivera a ajouté
qu'Alhucemas avait été récemment très
fortifié et qu'il n'avait aucune crainte à soif
sujet.
Le maréchal Pétain arrivé à Rabat, a
décidé d'installer sun quartier général à
Meknès aprùs avoir été à Fez conférer avec
le général Nauliii.
Une mise au point
Le ministère de la Guerre communique
la note suivante A
Certaine journaux, & l'occasion des événe-
ments du Maroc, ont cru possible de répandre
des nouvelles d'origine suspecte. Ils Où;' pro-
voqué une vive émotion dans quelques milieux
alsnciens-lorrains,
Us ont fait, entre autres, courir le bruit que
les troupes blanches engagées au Maroc com-
prenaient 80 a 85 de soldats originales
sacc-Lprrlline. Il est à peine besoin da démen-
tir cette nouvelle, dont l'invraisemblance ne
résiste pas au plus élémentaire examen.
LES OPERATIONS MILITAIRES
La situation générale sur tout le front est
nettement favorable. Dans la région d'Ouez.
- zan, un groupe léger a patrouillé en direc-
tion d'Aïn-Bu.b-Hasscn, à huit kilomètres à.
l'ouest d'Issuual, sans rencontrer de diffi-
cultés.
Daus le secteur du centre, la route d§
Tissa à Tauunu-L, qui, pendant les semaines
écoulées, était impraticable sans la pré-
sence d'un groupe mubilc, ubt maintenant
considérée connue sûre. L'artillerie a exé-
culé au nord-ouest de Tuounat de noanJweux
tirs du harcèlement.
A l'est, les liuupes du général Boichut
se sont installées sur les positions conqui-
ses et ont organisé le pays occupé un s'cche-
lonnant en profondeur et en réujusUuit le
système des postes de la l'égiou. lilles ont
poussé diverses rcconnaisscuices, notam-
ment vers E\l-HaUul'-ùukhür et vers l'aa-
cien poste du iiaut-Leben.
Les Tsouls ont souscrit aux conditions
de l'Aman lixées par le général en chef.
On signule que la division semble régner
maintenant chez les Branes qui sont incer-
tains sur l'altitude à adopter, et il semble
que les tribus du nord du Djebel-Amessée,
notamment, et du nord de BaL-Muroudj
soient prêtes à luire leur soumission dès
que les troupes apparaîtront. -
Le paclia de 1-Vz. Layïidadi a quitté Fez
avant-hier a la tète d'une jnehalla de 2.000
cavaliers, se rendant chez les Settas, sur la
rive nord de l'Oueigha, en face de Koléine.
La présence de eUle niehaila a pour but de
couvrir et de rassurer Fichlala et de contre-
balancer l'action politique d' Ab-e.l-Kr
chez les Beni-Mesguilda et les tribus limi-
trophes. r
Dans la région ,lU iiaui-Lenon, el aux
environs de Ckeyali, jn constate une certai-
ne activité de l' lmu-mi qm rassemble les.
troupeaux et se ':Í\ h.: à d'actifs travaux sous
la conduite de < a\a!LTS.
Dans le secteur du centre, un .mouvement,
de soumission .1 ,,'l' enregistré. Six familles
des Oued 13uu Ziane sont rentrées de dis-
sidence. -
Sur le Moyen Ououest, le parti des dissidents a. tenté de sur-
prendre les pyrlisaiiti opérant dans celte ré-
gion ou ils assurent la police. Profilant de
la nature accidentée du terrain, ils se sont
jetés sur Ie.s forces n'aneaisea, mais colles-
ci, alcrlées à temps ont pu engager le com-
bat dans d'excellentes ,"_lIlditiu\ls et repous-
ser les agie-sseurs sau.s aucune perte.
Rien à signaler dans ta région d'Onezzan.
Une grande act.vilé règne sur tout le
front, qui sembla ;..: prê-.ude d'opérations im-
nnrlnntes.
L'avance de troupes de la ligne du
(̃entré coiiiniîtnd-'v.s par le général Simon a
été de lu kilonieti .s sur un front de ki-
lomètres
Pendant cette .) ",¡¡!j'JIL nous avons en.
dix tués.
D'après les d-rn.-is renseignements, les-
tribus du Djebel Tus il attendent l'oceupa-
lion de leur terri1.!' • pair se soumettre.
La situation politiqu-1 a toujours tendance-
ô. s'améliorer. L - H- n.-Mesguilda semblent
disposés entijt i -n <>nversation avec nous.
La présence dans les '-mirons de la Mehalla.
commandée par le i a-rha de Fez, Kl-Baghda-
di, semble les impressionner vivement.
L'aviation
j Hier malin, iv-tr aviation a opéré de
violents bombardements sur un groupement
- VINllT-SIXTRME ANNEE. - N° 123 -- --------- ---------------- aWJMBRO : 10 CBNTIMB'B ---------- --"- LUNDI SOIR, ZJ 1 AOUT 1?5 "0
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN 1
iHAWicuiMUÉiiatM iBwiiMrmcwiiiir –(ru i–Wtoi
̃MUifl W MUHâ
&.A""," J -.,.,it"JJl Vil.
Dirbctburs 1 Marcel. RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
MmUm Il ItahlilnMii 1 94, Ru. du Mont-Thabor, PARIS.1- Tdépkm i LOSIU 11-17
o. u 4 atm 8 à"
u., Franc* tt Golnin. 80. t Il )
M ( Arcnfip Ut > M • 35 »
Os l'abnn* dut tows 1m Dvmb d* poiU «t afawc 1m principaux libraire»
L'ASSISTANCE MÉDICALE
- ET LES CONTRATS DE TRAVAIL AU TOGO
Nos lecteurs se rappellent sans 'doute
qu'analysant antérieurement les rapports
présentés en 1922 et 1923 à la Société
des Nations par les commissaires suc-
cessifs de la République au Togo nous
avions signalé l'intérêt primordial qui
s'attachait au développement des œuvres
[d'assistance médicale. Refaire les races
indigènes, reconstituer les individus, as-
surer aux petits qui viendront une
Ihygiène meilleure, aux malades les soins
nécessaires, c'est la seule justification
inattaquable de l'effort colonial, et pour
les esprits plus réalistes le seul moyen en
kléfinitive d'augmenter les débouchés, le
* phiffre d'affaires. Bonne action, bonne
affaire, la forme supérieure de la vertu
humaine.
Il ne faut pas se lasser de répéter ces
:truismes qui pour la plupart des citoyens
font figure de paradoxe.
L'œuvre est longue; il faut un pro-
gramme d'ensemble dès l'origine, une
année devant se solder par un progrès
jBur l'organisation antérieure.
- Cette réalisation, lente au début, se
tiéveloppera en quelque sorte géométri-
quement au fur et à mesure que le bud-
get deviendra plus florissant, que les
{voies de communication s'étendront, que
les ressources en médecins et en infirmiers
expérimentés deviendront plus abon-
dantes.
Deux arrêtés émanant du gouverneur
Bonnecarrère sont à citer en 1924; l'un
en date du 22 mai autorise la création
à Lomé d'un Comité de la Croix-Rouge
Française, dépendant de l'Union des
Femmes de France et ayant pour but ex-
clusif « L'œuvre du Berceau », c'est-à-
diro l'Assistance aux mères et aux nour-
rissons indigènes ; Vautre en date du 27
octobre 1934 organisant la protection des
travailleurs indigènes, instituant les li-
vrets de contrat du travail et réglemen-
tant la visite sanitaire des travailleurs
des chantiers publics et privés au Togo.
Cet arrêté est autre chose qu'un texte
venant s'ajouter à d'autres et comme
beaucoup de textes destinés à n'être
qu'un ensemble de prescriptions illu-
soires. Il a une valeur de législation de
principe et constitue une réponse irréfu-
table a certaines attaques lancées contre
l'administration des territoires sous
mandat.
L'arrêté du 27 octobre 1924 développe
en les précisant les prescriptions de l'ar-
rêté du 25 mai 1923 ; il bénéficie en outre
comme annexe d'un contrat-type dont
les clauses s'inspirent des dispositions
prescrites par le Département.
Des titres de contrats de travail sont
établis et fournis par l'engagiste suivant
un modèle déterminé et visés par l'ad-
ministration. Tout employeur est tenu
d'avoir un contrôle de son personnel.
Sont déterminés le montant du salaire,
les modalités de paiement, les droits au
logement, à la nourriture, le nombre
'd'heures de travail. L'employeur s'en-
gage à respecter les coutumes du travail-
leur, lui assure la gratuité des médica-
ments et des soins médicaux, et le
rapatriement dans son -village en cas
d'accident provenant ou survenu encours
de travail. Les livrets de contrat de tra-
vail portent obligatoirement les visas du
chef de la subdivision administrative et
d'un médecin du service de santé
Celui-ci constate l'état de santé du
travailleur au début et à l'expiration de
la période d'engagement. Un relevé men-
suel est adressé au Commissaire de la
République. Les autorités doivent visi-
ter au moins quatre fois l'an les chan-
tiers. Mention de ces inspections figu-
ïe sur les livrets.
Vingt exemplaires de ces nouveaux
contrats, imprimés sous la forme d'un
petit livret pour la commodité des indi-
gènes intéressés ont été envoyés au Se-
crétariat Général de la S. D N. Le gou-
verneur Bonnecarère au cours du dernier
séjour qu'il fit à Genève eut l'heureuse
fortune de constater que les membres de
la Commission des mandats avaient
spontanément reconnu combien avait été
réel notre effort en ce sens ; aucune me-
sure n'a été négligée pour sauvegarder
les intérêts matériels et moraux du tra-
vailleur indigène.
Cette réglementation, pour ainsi dire
projette dans l'avenir. En 1924 on n'a
pas compté plus de 399 indigènes enga-
gés par contrat. On en comptait 532 en
1923, Cette sérieuse diminution provient
de ce que les plantations- d-Agou par
suite de la fermeture d'une usine à Sisal
ont pu se contenter d'une main d'oeuvre
réduite.
La totalité des manœuvres recrutés
sont des Lonos, originaires de Lokodé,
dans le Nord; race saine, vigoureuse,
sobre que l'autorité locale s'attache à
attirer vers le Sud en les groupant dans
des villages modèles et qui doivent être,
dans un avenir prochain, les ouvriers
intéressés d'une production scientifique-
ment accrue de l'industrie cotonnière.
Pierre Valude,
Député du Cher.
A la Martinique
Tentative d'assassinai'
contre le gouverneur menant
La campagne menée par le camarade Ludo-
vic-Oscar Frossard en faveur d'éléments plus
que troubles de la Martinique dirigés par MM.
Fernand Clerc et Lagrosillière, a porté SPS
fruits.
Au moment où il s'embarquait pour la
France, le Gouverneur Richard, auquel les es-
prits impartiaux rendent un hommage mérité, a
été victime d'un attentat. Un énergumène, dont
le père s'était distingué dans les mouvements du
mois de mars dernier et y avait trouvé la mort
en luttant contre les gendarmes, M. des Etages
a tiré quatre coups de revolver sur M. Richard
qui a été grièvement blessé et transporté à l'hô-
pital.
C'est le couronnement logique de la campa-
Ludovic-Oscar Frossard, c'est la
gne de Mqu. 'il semblait préconiser dans les ful-
so l ution
gurants articles qui n'éc lairaient que d'un jour
douteux pour le grand public - les événements
.auxquels il avait été invité à assister par M. Sé-
journé.
Nos lecteurs trouveront ci-dessous les der-
nières dépêches relatant cet odieux attentat^
Souhaitons que M. Richard, qui est un des
espoirs de l'administration coloniale, recouvre
rapidement tous ses moyens d'action et qu'au-
cune trace ne reste de l'acte inqualifiable de
l'assassin des Etages.
M. R.
C'est au moment où le paquebot. Pellerin-
de-Latouche allait quitter Fort-de-France
qu'un individu tira à travers les vitres du
salon de réception du bord cinq coups de re.
volver sur M. Richard, gouverneur de la
Martinique, qui rentrait en congé en France.
Lei docteurs qui furent' appelés immédia-
tement s'opposèrent, après examen du blessé
atteint de quatre halles, dont une intéressant
la. base du poumon, à la continuation du
voyage de M. Richard, qui fut immédiate-
ment transporté à l'hôpital.
L'assassin, qui est le fils du conseiller gé-
néral Des Etages, tué au cours d'incidents
électoraux, le 24 mai dernier, trouvé porteur
d'un revolver, fut arrêté à la descente du
bateau et fit des aveux.
Il est à noter que M; Richard, afin 4e
'fournir au ministre, sur les événements de
fixai dernier et sur la situation politique de
la Martinique, des explications complètes,
emportait avec lui toute la documentation
nécessaire avec preuves à l'appui.
Aux dernières nouvelles reçues ce matin,
M. Richard n'a pas été encore radiographié.
Les symptômes indiquent que le rein serait
atteint.
L'AVIATION COLONIALE
Des aviateurs
sauvent des marins naufragés
Le 12 août idernieir, aitors qu'il couvraient
l'étape Villa Gisnéros-Port-Etienne, MM.
Deley et Collet, dirigeant l'avion courrier
postal régulier, avaient aperçu près du
cap Barbas, échoués à sec sur le rivage,
deux chalands et un remorqueur vers les-
quels semblaient se diriger des groupes
do Maures.
Ils le signalèrent au chef d'escale de Port- 1
Etienne.
Peu de temps après arrivaient à cette
môme escale, cinq hommes de l'équipage
du remorqueur,, recueillis par une goélette
canarienne, alors que, mourants de soif,
ils essayaient de gagner à pied Port-Etien-
ne. Ces hommes déclaraient que quatre
autres membres de l'équipage, déjà entou-
rés par des maures hostiles, étaient restés
à bord du remorqueur.
Le commandant du cercle le leur ayant
demandé, les aviateurs partirent le 13, dès
le matin, à bord de deux avions et, ayant
atterri au cap Barbas, ils furent assez heu-
reux, prenant chacun deux hommes à leur
bord, pour les ramener à Port-Etienne
sains et saufs.
Les quatre naufragés ainsi secourus par
les airs sont le capitaine Pelletier, le chef !
mécanicien Le Gaff, le chauffeur Frasci-
nelli et le maître d'équipage Charles Héré.
Leur bateau, le remorqueur Falconi de la
Société des Anciens Etablissements Peyris-
sac. de Bordeaux, s'était échoué le 8, par
nuit très noire, dans la baie de Saint-Cy-
prien, à trois kilomètres au nord du cap;
Brbas.
PEUT-ON, DOIT-ON
CÉDER NOS COLONIES
--Q-O-
DIALOGUE
tSlnie\
,------,
« Vous n'êtes p-ourtant
pas de ceux qui sont les
jouets de cette vanité na-
fiollale, capable d'affai-
blir, chez les esprits les
mieux équilibrés, la qua-
k lité suprême du Français :
le bon sens.
Je vous remercie de
cette déclaration, mais où voulez-vous en ve-
nir 1
à cette idée que je vais exposer en
quelques mots. Le principal obstacle à ce
principe de la cession de nos colonies, c'est
précisément cet amour-propre nationaliste,
père de tant de sottises. « Eh quoil nous
irions vendre une de ces provinces lointaines
où flotte le drapeau français f où le nom de la
France apparaît comme celui du rédempteur
des peuples, du soldai de la justice et du
droitî Nous consentirions à laisser am-
puter la plus grande France, et, au lende-
main du jour où notre héroïsme a reconquis
en Europe les provinces perdues, nous permet-
trions qu'on nous enlève des territoires qui
sont le prolongement de celui de la métro-
pole? » Quand les gens ont dit ou écrit des
choses de ce genre, ils ont tout dit, tout écrit,
ils ont répondu à tout.
- La parodie est amusante, je Vavoue
sans difficulté.
Parodie? Non pas. Voulez-vous que je
mette sous vos yeux un certain nombre de
papiers où ce thème est orchestr é, à grands
renforts de cuivres, de clairons.
Et de grosse caisse, je vous voir venir.
Otti, et de cymbales. Permettez-moi, du
moins, de m'étollner de vous voir marcher du
mime pas, suivre les mêmes ihusiques mili-
taires, et répéter les mimes refrains patrio-
tiques.
Ne vous étonnez pas. Il y a plusieurs
chemins pour conduire à Rome, et je ne me
sens nullèment en contradiction avec moi-
meme, parce que sur ma route, je rencontre
des Trublions qui vont, dans le même sens.
Je pourrais même chanter l'lnternàtionale
pour couvrir leurs voix, sans que cela eut ici
la moindre importance.
Voyons cela.
- Eh oui, ce sentiment dont les nationa-
listes que vous tournez en dérision nous mon-
trent la caricature, est au fond un de ceux
dont les exagérations mêmes ne diminuent pas
la vraie force. Songez à ce que représentent
pour certains Français telle de ces contrées
inconnues dont vous consentiriez qu'on se
débarrasât par un trait de plumel Le drapeau
y flotte, vous l'avez dit; mais il y flotte sur
des tombeaux. Il y a là-bas autre chose qut
des comptoirs, des établissements bancaires,
des entreprises commerciales. Au risque de
vous paraître un peu pompier, je vous dirai
que, pour les pères et mères, pour les en-
fants, pour les parents de ceux qui sont en-
terrés dans ces régions, ce sol lointain est
sacré. Je connais des jeunes hommes qui ne
parlent pas, 'sans émotion, de la contrée mys-
térieuse où reposent des ancêtres dont aucun
n'est revenu vers la douce France.
- Sentiment respectable, sans doute, mais
ce n'est pas avec cela qu on fait une politique
digne de ce nom.
Oui, on ne la fait pas avec cela; mais
on ne la fait pas davantage contre cela. Le
véritable homme d'Etat en tient compte et,
même s'il est résolu à passer outre, il pend
toutes les précautions pour qu'on ne Vaccuse
pas de l'avoir méconmt.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
vitioo le.
EL GLAOUI EN FRANCE
Hadj Thami Glaoui, pacha de Marra-
kech, s'est embarqué -il Casablanca.
Il se rend en France, vitt Gibraltar et
Espngnc, pour faire une cure.
-60.
A Ranger
La fête du Moussem
Les dissidents Djoballas et Andjeros,
ayant menacé de venir t
zone de Tanger, à la limite d'e la zone
espagnole, le capitaine PanaJJièr.es, com-
mandant Je tabar numéro 1, est parti avec
200 hommes et des mditrailileuses occuper
ces positions aifLufées à proximité. Devant
cette attitude résolue, les dissidents se sont
abstenus. La fête du Moussem a été célé-
brée par une assiisitance considérable qui
a fêté le tabor.
Dans la zone occidentale espagnole, les
chefs qui avaient été convoqués à Abjir
sont de retour dans leurs tribus. Des
contingente rifains sont arrivés à Che-
.r.l1A.01l"P..n iftt. h ],Onêd..l.IR!IJ.
Sur le front oriental, les positions riFai-
nes sont sérieusement .renforcées en vue de
la prochaine attaque qui doit être dirigée
ipar Mohamed Azerkane, beau-frère d'Abd
el iKrim.
4voqw
TAUX DE LA PIASTRE
-0-
Lo Gouvernêur Général ile l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 21 août 1925 le taux officiel de la
piastre élnil de 12 fr. 15.
L'HISTOIRE COLONIALE
--0-0-
La vitalité et le succès sans cesse crois-
sant de la Revue de VHistoire des Colonies
Françaises, est, d'après M. Georges Hardy,
la preuve la plus éclatante des besognes con-
sidérables accomplies jusqu'ici par l'histoire
coloniale.
Elle a, en un simple quart de siècle, dé-
blayé un terrain singulièrement encombré,
mais elle n'a atteint qu'un des buts de son
action : la mise en place des événements. On
attend d'elle qu'elle rende ces événements
intelligibles, qu'elle établisse méthodique-
ment la liaison entre l'histoire indigène et
l'histoire européenne et que, du même coup,
elle complète notre connaissance du monde
humain.
Pour être une « institutrice » des peuples,
une éducatrice du sens colonial, il lui faut
rechercher et utiliser régulièrement toutes
les ressources de la psychologie et particu-
lièrement de la psychologie ethnique.
Et c'est si bien le rôle de l'histoire colo-
niale, nous faire connaître l'âme des races
indigènes, qu'après nous avoir interrogés,
nous autres coloniaux, sur l'alimentation, la
fièvre et les fauves, 'les profanes en viennent
tpujours à nous demander ce que pensent
les indigènes, comment « ils » pensent. Et
comme le remarque M. "Georges Hardy,
c'est ce que nous disons le moins. C'est par-
ce quç nous ne le cherchons pas assez, ajou-
te l'éminent psychologue, et plus certaine-
ment parce que nous n'osons pas le dire.
Je crois que c'est surtout parce que la plu-
part des coloniaux ne cherchent pas suffi-
samment à connaître l'âme indigène et ce,
à cause de l'ignorance des idiomes ou des
langues parlés par les populations au milieu
desquelles ils se trouvent.
On en revient donc à cette nécessité impé-
rieuse : l'étude des langues indigènes. Il ne
faut pas s'imaginer qu'il est indispensable
de savoir les nombreux idiomes ou dialec-
tes de nos colonies, car soit en A. O. F., en
A. E. F., à Madagascar ou en Indochine, il
y a deux ou trois langues qui sont compri-
ses à peu près partout.
On ne saurait donc trop encourager et fa-
voriser l'étude de nos idiomes coloniaux,
ainsi, comme je l'ai maintes fois répété dans
les Annales Colonialesj que le font les An.
glais, qui instruisent les indigènes d'abord
dans leur langue maternelle et leur ensei-
gnent ensuite la langue anglaise. Ce procédé
semble bizarre, à priori, mais je suis certain
que les instituteurs coloniaux de la Nigéria,
par exemple, connaissent bien l'âme de leurs
élèves, et quand il s'agit de choisir un chef
de village, l'administiaftion britannique sait
à qui elle aura à faiie et connaît mieux que
nous la mentalité de ses administrés.
L'histoire de nos colonies ne peut être réel.
lement utile que si elle s'appuie sur la psy-
chologie ethnique des indigènes dont on ne
peut connaître l'âme si on en ignore le lan-
gage.
Monof.
L'EAU DE JOUVENCE
On se souvient des intéressantes expériences
faites au Maroc, au début de l'année, par le
professeur Voronoff, devant le service vété-
rinaire, à titre de démonstration de sa mé-
thode d'amélioration des races.
A la demande du corps médical de Casa-
blanca, le professeur Voronoff avait tenté le
8 février sur un paralytique de 78 ans, une
délicate expérience de greffe.
On apprend aujourd'hui que l'opération a
parfaitement réussi. Le vieillard, rajeuni,
marche sans canne, peut voyager, jouit en
un mot d'une excellente santé. Que si. dit-on
une jouvencelle ironique mettait en doute sa
transformation, il n'hésiterait pas à us
IL FAUT MftNGER LES BANftNES MURES
-0-0---
Le dimanche matin, autour des Halles,
il y a presque toujours une réunion non
préméditée d'ailleurs - d'amateurs de ba-
nanes.
C'est que, chez les marchands en gros,
on solde, on vend au détail les kuits. en
danger de périr et c'est à ce moment-Là que
les amateurs savent qu'il faut manger la
hanane,
Hier matin, un Arabe, presque nmgnâffi-
quement vêtu, avec -une djellaiba de soie, Un
turlban immaculé, s'offrait, rue Saint-Denis,
le régal de fruits bien à point, qu'il éprou-
vait d'abord du doigt, pelait minutieuse-
ment et dégustait avec délices.
Et, autour do lui, d'autres amateurs mé-
ridionaux, africains ou parisiens prenaient
l'exemple d'une telle leçon donnée avec
tant de gravité.
LE SERPENT DE MER
00
Le » Zoo )), le jardin d'acclimatation de
Londres, vient db recevoir deux serpents
de mer de trois mètres de long.
Ce sont les plus venimeux des serpents
connus et seuils (de tous les hôtes die l'im-
mensité marine, le requin et la fréigalic
ce serpentaire d:\ l'Océan - défient
leuirs morsures morteJlcs et les enroule-
ments de leurs anneaux.
LES BELLES ANNONCES
--e.o---
L'un de nos confrères de la presse colo-
niale publie l'annonce ci-dessous :
A vendmo : une pétroletle d'une tonne et
demie, huit chevaux en très bon état.
Le vendeur, sans doute, est un vétéri-
naire.
PHILATÉLIE
Côte des Somalis
Certaines vignettes se trouvant épuisées,
le gouverneur de la Côte des Somalis au-
torisa, -en janvier 1899 d'abord, puis on
janvier 1902, la transformation d'un 'cer-
tain nombre de timbres de l'approvisionne-
ment en valeurs autres par l'apposition de
diverses surcharges.
Ce fut d'abord le 40 c'. sur 4 c., sur-
charge 0,40 en gros chiffres. Tirage 15.000.
Ce timbre existe avec double surcharge
(soit une surcharge authentique et une
fausse soit deux surcharges fausses,
soit encore, mais beaucoup plus rarement,
deux surcharges indiscutables) ; puis vin-
rent les 0.06 sur 75 c. 0.10 sur 1 franc, 0,40
sur 2 francs, 0.75 sur 5 francs.
Les deux derniers ont eu un tirage ré-
gulier de 2.300 et de 1.600, mais on en
connaît bien davantage.
Ces surcharges ayant été apposées à la
main, il y a de nombreuses variétés :
surcharges renversées, diagonales, chiffres
penchés, doubles surcharges, chiffres cas-
sés, etc., etc.
Dans le courant de 1902 paralt un
nouveau 5 c. vert et vert jaune, tirage
30.000 exemplaires ; puis viennent de nou-
velles surcharges : 5 centimes sur 40 c.,
10 centimes sur 50 c., et les timbres man-
quant toujours, on utilise les timbres
d'Obock surchargés :
5 centimes, Djibouti et 10 centimes, Dji-
bouti.
Ce sont : 5 c. sur du c. ; 10 c. sur 25 c.;
10 c'. sur 2 francs ; 10 c sur 10 francs, et
enfin, toujours sur timbres d'Obock : 0,05
sur 75 c. 5 c. sur 25 francs, 10 c. sur 50
francs.
Bien entendu, on rencontre toutes ces
surcharges avec le plus grand nombre de
variétés et d'erreurs : il y a même des
doubles sucharges dont une renversée.
Tous ces timbres provisoires, émis à très
peu d'exemplaires, sont rares et ont une
valeur importante, lorsqu'ils sont sur do-
cuments indiscutables ou authentifiés par
un expert réputé.
Ils valent infiniment plus que leur cote
présente. lorsqu'ils répondent aux deside-
rata ci-dessus. Aussi, quand ils passent en
vente publique, garantis par la personna-
lité du vendeur et de l'expert, atteignent-
ils des prix très élevés, mais la prudence
s'impose pour leur achat.
>
Communiste condamné à Tunis
-- <>,D-
Un communiste de Tunis, Finidori, déjà
écroué sous l'inculpation de complot contre
la sûrelé de l'Etut, xient de comparaître
de nouveau en justice.
Poursuivi pour atteinte aux droits et
pouvoirs de la République française en. Tu-
nisie et pour ouverture de souscription non
autorisée, il a été condmnné ù, six mois
d'emprisonnement et 1.000 francs d'amen-
de. Il avait fait circuler une liste de sous-
cription un .faveur des prisonniers rifains.
4..
EN SYRIE 1
Depuis le 3 (LOtH, iour où la colonne Mi-
chaïul est arrivée à Ezraa, un calmc a/J-
solu règne dans le Dicbel Druse.
Les nouvelles d'origine anglaise et re-
produites par les ioumaux sont inexactes
et tendancieuses.
{PAl' Dépêche.)
Le général Soit le, qui inspectait les pos-
tes de sécurité sur la voie ferrée de Damas--
Bzraa, et son ollicici- d'ordc. ,nance, le ca-
pitaine Degoulet, qui l'accompagnait, ont
été attaques par des coupeurs de roules et
légèrement blessés.
Le village voisin a été occupé par les
troupes françaises.
Cet incident n'a aucun rapport avec les
événements d'u Diebel Druse.
(Par Dépêche.)
Le (ministre des Affaires étrangères fait
connaître que, d'après un télégramme du
général Sorrait, les Diruses ont relâché 75
prisonniers finançais et qu'un certain nom-
bre d'indigènes réfugiés dans la citadelle
de Soueida ont .regagné la ville.
Un télégramme de Beyrouth annonce
d'autre part que le calane règne en Syrie.
A Damas, dans le palais du Gouverne-
ment, une isupi'ii'be fête a eu lieu à l'occa-
sion de la célébration du mariage de Sooibbi
Barakat, (président de l'Etat de Syrie. Un
bataillon de Hi raille are 0t deux escadrons
de spahis formaient la garde d'honncur.
I
toit il la cérémonie.
Accident d'aviation
Un avion .w,ill,ila:kc, parti ravitailler le
posle de Soueida, a pris feu au-dessus de
ta citadelle el est tombé en 'flammes. Les
dmix aviateurs onL été carbonisés. Leurs
restes ont été rccucïhis par des soldlats de
la garnison.
Le tombeau de Mahomet bombardé
00 -
Les Wahabitcs ont déelnnché une atta-
que contre Médinc. Le bombardement a
commencé il y a quatre jcmrs, faisant beau-
coup de dégâts.
Le dôme de la grande mosquée où se
trouve le tombeau de Mahomet a été dé-
truit, ainsi que le mosqtiée die ITnma, onclo
du prophète.
DANS LA LEGION D'HONNEUR
---<>-0-
MINISTERE DE L'INTERIEUR
Est nommé rhevnlicr, M. Jannin, maire
d'Attacha (déparlement d'Alger),
La guerre au Maroc
00
LE HAUT COMMANDEMENT
Le maréchaH Pétain est arrivé le 21 aoQtl
à Algésiras, où il a reçu à bord le général
Primo de Rivera.
Le maréchal et le général ont débarqua
ensemble et se sont longuement entretenais.
Le maréchal Pétain est reparti pour Ca-
sablanca à bord du paquebot Maréchal'
Lyautey.
A l'issue de cet entretien, le général Pri-
mo de Rivera a reçu des correspondants
de journaux à Algésiras. Il leur a déclaré
qu'il venait d'avoir une conversation d'un$
heure avec le maréchal Pétain et que l'ac-
cord est complet entre la France et l'Espa-
gne. Il a démenti catégoriquement les bruits
suivant lesquels il avait reçu ou aUait re-
cevoir des émissaires d'Abd-el-Krim. Il a
engagé les correspondants de journaux à
laisser de côté tous les bruits qui sont eg
circulation et qui, selon lui, n'ont - aucun
fondement solide.
Le général Primo de Rivera a ajouté qu'il
n'avait rien à dire au sujet d'un prétendu
plan de débarquement espagnol dans la
baie d'Alhucemas, mais il a déclaré que Jee
Rifains avaient attaqué la position espa-
gnole à Alhucemas, jeudi passé, ainsi que
nous le publions d'autre part, et qu'ils
avaient été repoussés avec de fortes pertes.
Les pertes espagnoles s'élèvent à trente
personnes.
Le général Primo de Rivera a ajouté
qu'Alhucemas avait été récemment très
fortifié et qu'il n'avait aucune crainte à soif
sujet.
Le maréchal Pétain arrivé à Rabat, a
décidé d'installer sun quartier général à
Meknès aprùs avoir été à Fez conférer avec
le général Nauliii.
Une mise au point
Le ministère de la Guerre communique
la note suivante A
Certaine journaux, & l'occasion des événe-
ments du Maroc, ont cru possible de répandre
des nouvelles d'origine suspecte. Ils Où;' pro-
voqué une vive émotion dans quelques milieux
alsnciens-lorrains,
Us ont fait, entre autres, courir le bruit que
les troupes blanches engagées au Maroc com-
prenaient 80 a 85 de soldats originales
sacc-Lprrlline. Il est à peine besoin da démen-
tir cette nouvelle, dont l'invraisemblance ne
résiste pas au plus élémentaire examen.
LES OPERATIONS MILITAIRES
La situation générale sur tout le front est
nettement favorable. Dans la région d'Ouez.
- zan, un groupe léger a patrouillé en direc-
tion d'Aïn-Bu.b-Hasscn, à huit kilomètres à.
l'ouest d'Issuual, sans rencontrer de diffi-
cultés.
Daus le secteur du centre, la route d§
Tissa à Tauunu-L, qui, pendant les semaines
écoulées, était impraticable sans la pré-
sence d'un groupe mubilc, ubt maintenant
considérée connue sûre. L'artillerie a exé-
culé au nord-ouest de Tuounat de noanJweux
tirs du harcèlement.
A l'est, les liuupes du général Boichut
se sont installées sur les positions conqui-
ses et ont organisé le pays occupé un s'cche-
lonnant en profondeur et en réujusUuit le
système des postes de la l'égiou. lilles ont
poussé diverses rcconnaisscuices, notam-
ment vers E\l-HaUul'-ùukhür et vers l'aa-
cien poste du iiaut-Leben.
Les Tsouls ont souscrit aux conditions
de l'Aman lixées par le général en chef.
On signule que la division semble régner
maintenant chez les Branes qui sont incer-
tains sur l'altitude à adopter, et il semble
que les tribus du nord du Djebel-Amessée,
notamment, et du nord de BaL-Muroudj
soient prêtes à luire leur soumission dès
que les troupes apparaîtront. -
Le paclia de 1-Vz. Layïidadi a quitté Fez
avant-hier a la tète d'une jnehalla de 2.000
cavaliers, se rendant chez les Settas, sur la
rive nord de l'Oueigha, en face de Koléine.
La présence de eUle niehaila a pour but de
couvrir et de rassurer Fichlala et de contre-
balancer l'action politique d' Ab-e.l-Kr
chez les Beni-Mesguilda et les tribus limi-
trophes. r
Dans la région ,lU iiaui-Lenon, el aux
environs de Ckeyali, jn constate une certai-
ne activité de l' lmu-mi qm rassemble les.
troupeaux et se ':Í\ h.: à d'actifs travaux sous
la conduite de < a\a!LTS.
Dans le secteur du centre, un .mouvement,
de soumission .1 ,,'l' enregistré. Six familles
des Oued 13uu Ziane sont rentrées de dis-
sidence. -
Sur le Moyen Ou
prendre les pyrlisaiiti opérant dans celte ré-
gion ou ils assurent la police. Profilant de
la nature accidentée du terrain, ils se sont
jetés sur Ie.s forces n'aneaisea, mais colles-
ci, alcrlées à temps ont pu engager le com-
bat dans d'excellentes ,"_lIlditiu\ls et repous-
ser les agie-sseurs sau.s aucune perte.
Rien à signaler dans ta région d'Onezzan.
Une grande act.vilé règne sur tout le
front, qui sembla ;..: prê-.ude d'opérations im-
nnrlnntes.
L'avance de troupes de la ligne du
(̃entré coiiiniîtnd-'v.s par le général Simon a
été de lu kilonieti .s sur un front de ki-
lomètres
Pendant cette .) ",¡¡!j'JIL nous avons en.
dix tués.
D'après les d-rn.-is renseignements, les-
tribus du Djebel Tus il attendent l'oceupa-
lion de leur terri1.!' • pair se soumettre.
La situation politiqu-1 a toujours tendance-
ô. s'améliorer. L - H- n.-Mesguilda semblent
disposés entijt i -n <>nversation avec nous.
La présence dans les '-mirons de la Mehalla.
commandée par le i a-rha de Fez, Kl-Baghda-
di, semble les impressionner vivement.
L'aviation
j Hier malin, iv-tr aviation a opéré de
violents bombardements sur un groupement
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