Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-08-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 août 1925 21 août 1925
Description : 1925/08/21 (A26,N124). 1925/08/21 (A26,N124).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396971f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. - No 124 - LE NUMBRO : 20 CENTIMES VENDREDI SOIR, 21 AOUT 1925
Les Annales Coloniales
- -. JOURNAL QUOTIDIEN
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UmEi^t Étranger MM t M a 35 »
On l'abtnu itu toua tei. de poete et --1.. principaux libraires 1
L'AME CHINOISE
1
Sous l'influence de l'éducation américaine
et européenne, l'âme chinoise se modifie. Tous
les ans, des mi'liers de jeunes hommes reçoi-
vent dans les universités de France, d'Angle-
terre ou des Etats-Unis un enseignement qui,
prolongé par un commerce continu avec les
meilleurs auteurs de ces pays, ne tarde pas à
tiansformer le vieil esprit des Célestes et
ruine progressivement la puissance de la tra-
dition.
La vieille Chine s'en va peu à peu, lente-
ment, mais d'un mouvement que rien n'arrête
et probablement n'airêtera. La disparition,
même à une allure aussi peu accélérée, de ce
qui fut un passé brillant, attriste et parfois
révolte de nombreux esprits incapables de
s'en détacher.
C'est le cas de Kou Hong Ming,. écrivain et
penseur célèbre à Pékin. Bien qu'il ait passé
de longues années en Europe et qu'il possède
le titre de docteur que lui a conféré l'Uni-
versité d'Edimbourg, il a conservé un atta-
chement que rien ne peut ébranler à la tradi-
tion de son pays. Il persiste, même après que
l'ancien empereur a coupé sa natte, à con-
server la sienne, comme pour mieux manifes-
ter sa fidélité aux vieux usages.
Kou Hong Ming aime, jusqu'à la passion,
l'esprit de son peuple, et il le célèbre avec
une puissance et une ardeur qui le portent
jusqu'aux confins du paradoxe.
c Il n'y a pas, dit-il, de caractère chi-
nois, car le caractère du Chinois du Nord
diffère autant de celui du Chinois du Sud,
que celui d'un Allemand de celui de l'Ita-
lien. Mais il y a une « mentalité chinoise que
l'on trouve chez tous les vieux chinois », et qui
est en train de disparaître chez le Chinois
« progressiste et moderne s.
Quelle est cette mentalité? En voicî les
traits caractéristiques. D'une façon générale,
le Chinois se distingue des autres peuples en
ce qu'il possède à un haut degré les qualités
que ceux-ci n'ont qu'à un .degré inférieur.
C'est ainsi que l'on trouve chez le Chinois
de la plus basse classe populaire moins de ru-
desse et de grossièreté que dans un Euro-
péen atraartenant à. la même classe.
c Le vrai Chinois, le vieux Chinois est dis-
« tingué. Chez lui, pas de dureté, de ru-
I desse, de violence, voire de brusquerie, de
« tout ce qui" frappe désagréablement. Il -y a
'i dans le vrai Chinois une apparence de
« douceur calme et réservée aussi nette que
y celle que l'on trouve sur une médaille bien
« frappée. Le vrai Chinois peut être gros-
* sier, mais il n'y a pas d'énormité dans sa
grossièreté, il peut être laid, mais sa lai-
c cleur n'a rien d'extrême; il peut être vul-
e gaire, mais L vulgarité n'a rien d'agressif
e ni de bruyant. Il peut être stupide, mais
i sa stupidité ne tombe pas dans 1 absurdité.
c' S'il est rusé, sa ruse est sans malice. En un
« mot, le vrai Chinois, dans ses défauts phy-
«' siques ou intellectuels, dans sa mentalité,
m n'a ripn oui révolte. D
- « C'est pourquoi, ajoute notre philosophe,
le Chinois plaît, on l'aime, et on le préfère
aux autres peuples, au Jnponnl, pm' exem-
ple, qui, est insupportable et qui ne gngne
pas à être connu. ,
« Le Chinois a quelque chose qui inspire
la sympathie, commande en quelque manière
rattachement. Il dispose au suprême degré
« de l'intelligence sympathique, d'un vrai
noiivoir de svmnathie. »
La cause en est que le Chinois vit de la
vie du cœur. « Toute la vie d'un vrai Chinois
« est une vie de sentiments, d'émotions qui
« viennent du plus intime de notre nature,
« du cœur, de l'âme. La vie du Chinois est à
« ce point une vie du cœur, uve vie de l'âme
« que l'on peut, à bon droit, lui reprocher
« de se négliger parfois plus qu'il ne devrait,
« de sacrifier aux contingences. C'est ainsi,
« par exemple, qu'il faut expliquer la né-
c gligence du Chinois pour ce qui est des
« soins de propreté. Il soigne son âme, il
« néglige son corps. »
On ne saurait trouver plus aimablement
des excuses aux défauts de ses compatriotes.
Il n'y a pas que l'omout maternel qui soit
aveugle ! - -'
Aussi Kou Hong Ming, après nous avoir
cité de nombreux exemples qui .viennent à
Uappui de sa thèse, écrit-il : a C'est pour-
« quoi je pense que ce qui est écrit dans le
« Livre Sacré s'applique admirablement aux
a Chinois : il leur sera beaucoup pardonné
a parce qu'ils aiment beaucoup. Aussi
« l'étranger qui voit et comprend les'défauts
« des Chinois leur pardonne et se sent attiré
« vers eux, car ils vivent une vie intense, d'hu-
41 maines émotions, la - vie - du cœur. » - - -
• « Par là s'expliquent certaines qualités in-
tellectuelles des Célestes. Leur mémoire pro-
digieuse, et dont la fidélité ne manque pas de
frapper quiconque a vécu quelqlie temps au-
près d'eux, n'a pas d'autre raison. « On re-
tient beaucoup plus avec' le cœur qu'avec la
tète. Là tête, l'intelligence, est chose aride et
sèch e, tandis que le cœur a un pouvoir de
sympathie rayonnant. Tous les hommes re-
tiennent mieux dans l'enfance que dans l'âge
mûr. Pourquqi? Parce que, enfants, les hom-
mes sont comme les Chinois, ils apprennent
plus avec le cœur - qu'avec la tête. »
- Je ne crois pas que cette explication tou-
chant révolution de la mémoire eût satisfait
mon professeur de philosophie qui en don-
nait une autre sensiblement différente, et
dont je n'ai pas encore perdu le souvenir.
Cette vie du cœur est la source d, la poli-
tesse des Chinois. « Le Chinois est poli, très
« poli, parce que vivant une vie du cœur il
« connaît ses sentiments, et que, partant, il
i lui est aisé de connaître et de respecter
« ceux des autres. Sa politesse est sincère,
« profonde, intime, et plaît beaucoup. On
« peut et on doit, pour l'exprimer, retenir la
« belle expression française, c'est une poli-
« tesse du cœur. La politesse chinoise est
« proverbiale. »
Le Chinois ne passe pas pour être exact,
et cependant lime avant Louis Xiy, à qui
l'on attribue le mot fameux, l'exactitude
était une des formes de la politesse. Comment
concilier l'inexactitude et son souci de la
politesse ?
Rien de plus simple : c'est la vie du cœur
qui nous en donne l'explication. Le cœur est
un balancier sensible et délicat. « Ji n'est
« pas comme un instrument dur et rigide.
« On ne peut, avec le cœur, penser avec la
a même ferme et rigide exactitude qu'avec la
« tête. JI 1 * »
On n est pas plus agréablement paradoxal.
Enfin, la supériorité du Chinois se mani-
feste dans les instruments qui lui servent à
traduire sa pensée. L'Européen se sert de
plume d'acier, de crayon, le Chinois d'un
pinceau. « Ce pinceau peut être pris comme
le symbole de l'esprit chinois. En vérité, c'est
une chose très difficile d'écrire ou de dessi-
ner avec, mais quand on est passé mattre dans
l'art de s'en servir, on écrit avec une grâce et
un charme que ne donneront jamais plume
d'acier ni crayon. »
Ainsi s'exprime le philosophe Kou Hong
Ming, dont nous venons d'analyser l'étude
avec autant le fidélité que possible, ne crai-
gnant pas d'en donner de larges extraits.
On ne saurait parler de son pays, de ses
compatriotes avec plus de grâce et d'amour.
Et ce qui plaît dans cette pensée et lui fait
pardonner très facilement tout ce qu'elle a
parfois de paradoxal, c'est que rien de déso-
bligeant, d injuste ne s'y rencontre à l'égard
des autres peuples. Ce patriotisme qui
s'exprime sans réserve, et parfois avec quel-
que naïveté, ne croit pas utile d'avoir besoin,
pour témoigner sa vigueur, de se complaire à
des propos blessants pour les étrangers. C'est
ce qui nous a déterminé à montrer aux lec-
teurs des Annales comment un lettré chinois
aime ses compatriotes et sait en parler.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, sen-etaire de la
Commission des Alfuires tJtrun-
gères, meurtre de In Commission
des Colonies.
*
UN REMÈDE AGRÉABLE
-0-0
Un médecin colonial d'Indochine vient de
déclarer que le meilleur remède contre. le palu-
disme, c'est le vin.
Ce sera sans doute à qui aura du paludisme.
Le pinard reprend ses droits.
L'AVIATION COLONtALE
-0.0-
Paris-Casablanca-Varsovie
Un avion piloté par le colonel Hayeki,
do l'armée polonaise, quittera Villacou-
blay dans quelques jours pour se rendre
£ Varsovie par l'itinéraire suivant ; Pa-
ris, Toulouse, Madrid, Casablanca, Tunis,
Athènes, Constantinople, Varsovie.
EN SYRIE .|
--0-0---
Suivant le Times^ les négociations entre
les Français et les Druses continueraient.
Les Druses réclameraient notamment l'é-
vacuation. du Djebel Druse par les troupes
françaises, la reconstruction de tous les
villages d'étruits par les avions français, la
liberté absolue du trafic des armes dans le
Djebel Druse et la réduction à cinq du nom-
bre des fonctionnaires français chargés du
contrôle.
coin trôl e. Banditisme
Le Times signale qu'une autoIDnJJ..e ve-
nant de Bagdad a été attaquée par des
bandits araibes à 30 milles de Damas.
i
LA FOIRE DE HANOI
, -0-0-
Comme nous l'avons déjà annoncé, la Foire
de Hanoï se tiendra cette année du 29 "novem-
bre au 13 décembre.
En dehors des différentes colonies de l'Union
indochinoise, la participation des pays d'Extrê-
me-Orient est acquise à cette manifestation.
La Chine, le Japon, la Corée, les Indes
néerlandaises, les Philippines, le Siam, Hong-
Kong et Macao y seront représentés.
En 1924, on a noté un total de 1.889 par-
ticipants, dont 1.716 indigènes indochinois,
62 firmes étrangères et 52 firmes ou Sociétés
{rançaises.
LE RESPECT DES CROYANCES
*0*0 - 1
Le minisire de la Guerre a décidé que
lorsqu'un militaire indigène nord-africain
musulman viendrait à décéder oans une
localité où il n'existerait aucun de'tfcs Core-
ligionnaires civils ou militaires, il serait
faM appel, pour accomplir les rites religieux
des obsèques, au concours d'un militaire
indiigème musulman de la «garnison la plus
voisine, sous la réserve que celle-ep se-
trouve soit dans la même région dé corps
d'armée, soit daire une des régions limitro-
phes.. t ; .:
Des médecins
pour les colonies
----0-0--
Plusieurs fois déjà, j'ai
signalé dans les Annales
Coloniales les graves dan-
gers résultant de la pétzu-
rie de médecins dans nos
possessions d'outre-mer.
Notre action colonisa-
trice, en Afrique notam-
ment, Pour produire com-
plètement ses effets bienfaisants, doit asso-
cier le médecin à Vadministrateur.
Aux côtés de ce dernier, il faudrait dans
chaque circonscription administrative un mé-
decin qui forme des infirmiers indigènes, et
par un constant effort au cours de ses tour-
nées dans les villages, répande 1er notions
d'hygiène et de puériculture pour améliorer
l'état sanitaire des populations er arriver à
diminuer la mortalité infantile qui, dans cer-
taines contrées d'Afrique, atteittt un pour-
centage effrayantl
L'ictivi campagne à laquelle se sont asso- 1
ciés M. le Gouverneur Général Carde et M.
le Gouverneur Général Antonetti a déjà pro-
duit d heur eux effets, mais combien il reste
encore à faire.
Un correspondant, de la Côte-à:' Ivoire me
signale la mauvaise situation sanitaire de
cette colonie et l'absence presque complète
de médecins.
A Vhôpital d'Abidjan, capitale de la co-
lonie, se trouve un médecin chef et un phar,
macieti. Mais de là à Dabou, centre cotnmer
rial important pour toute une région relait-
ventent peuplée, il n'y a pas un seul méde.
cinl
La Côte d/voire est pourtant riche ; ses
recettes dépassent présentement plus de 5.
millions. Il semble donc que son Gouvernent
devrait prendre l'initiative d',organiser dans
de meilleures conditions le problème de la dé-
fense sanitaire.
Et mon correspondant ajoute : « TJAdmi-
nistration, qui a dépensé des sommes considé-
rables en travaux superflus, tel le fameux
quai-promenade de Dabou, aurait été thieux
inspirée en installant un médecin dans cette
escale. »
Ces conclusions me semblent justifiées.
f ajoute que les « agents d'hygiène » de
ta colonie ne peuvent lutter efficacement
contre les maladies endémiques qui fnt de si
terribles ravages à la Côte-d'Ivoire. Il faut
des médecins pour soigner ces malheureuses
populations indigènes ravagées par la tuber-
culose et la variole.
Charles Debierret
- Sénateur, Membre de la Commission
des Finances et des Allaires étran-
aéres.
44*
Chambre de Commerce
de St-Loilis du Sénégal
CFO-
Chemin de tel:
La Chambre de Commerce de Suint-
Louis, au cours d'une de ses dernières réu-
nions, a énergiquement protesté contre les
façons de procéder de la Compagnie (lu
Chemin de fer de Dakar-Saint-Louis.
Chaque année, notamment au moment
de la traite, cette administration est l'objet
de réclamations de la part des commer-
çants sénégalais. - -.
Pour essayer de mettre fin a, celles-ci, et
de donner une apparence de légalité à son
insuffisance, elle a eu l'idée de soumettre,
cette année-ci, à l'homologation ministé-
rielle, un article additif aux conditions
des tarifs généraux et du tarif spécial P.
V. L. Par cette nouvelle clause, les apports
d'arachides dans les gares devraient être
limités à certains quantités déterminées,
et les expéditions arrêtées à 24 tonnes par
jour et par expéditeur.
1 Estimant que l'embouteillage des gares
n'est dû qu'à la mauvaise organisation du
réseau et à l'insuffisance d'un matériel de-
meuré sans aucune amélioration depuis
1920, la Chambre de Commerce approuve
il l'unanimité les observations présentées
par son Bureau aux Pouvoirs publics, con-
cernant les prétentions inadmissibles, de
la Compagnie Dakar-Saint-Louis.
Elitribiiité à la Chambre de Commerce
Le Président donne lecture d'une lettre !
qu'il a adressée au Gouverneur, pour appe-
ler son attention sur les inconvénients que
présenterait l'obligation, pour être éli-
gible à la Chambre de Commerce, - d'être
au moins depuis 4 ans directeur de mair
sons de commerce dans la colonie. Le Gou-
verneur n'ayant pas admis les suggestions
de M. Dambourgez, ses collègues lui
donnent mandat de mantenir, en leur nom,
le point de vue qu'il a exposé à la Haute
Administration.
- -
Parmi les autres vœux émis, sont à no-
ter : ceux concernant l'élargissement du
quni de la gare de Saltal, la réfection ur-
gente des berges de Podor, la réglementa-
lion de la circulation automobile, l'achat
d'un blutoir, la construction d'un apponte-
ment 'fl nandiolle, et la scisaion des fonc-
lions d'emr(,rt-jiiré et de chef de bureau
du Conditionnement. - -
-- - - -
Rnnn, la séance s est termln-ôie par 1 at-1
trlbution de quelques subventions, notam-
ment h l'Association Amicale <1es Mutilés
de la Grande Guerre h Saint-Louis, à la
Ribllntbèmie do la Ville de Saint-Louis, et
au Radio-C.luib do Saint-Louis.
TAUX DE LA ROUPIE
T.(\ Gouverneur des Etablissements français
dans TInde vient de faire connaître au ministre
des GaTonles qu'è la date du 14 août 1925, le
taux officiel de la roupie était de '7 fr. 55.
Au Conseil d'État
Requête d'un commis des Douanes
de l'Indochine
Considérant que, aux termes de l'article
3 de l'arrêté du Gouverneur général de l'l:n-
dodhine du -20 octobre 1921 fixant Je pro-
grammeet les conditions du concours pour
le grade de contrôleur des douanes et ré-
gies, les compositions ont lieu en cinq
séances de quatre heures chacune, que la
disposition transitoire de l'article 13 portant
que, pour les sessions de 1921 et de 1922,
1 article 3 de l'arrêté du 20 février 1899 mo-
difié par les arrêtés des 5 avril 1906 et 3
juin 1907, restera en vigueur, concerne uni-
quement ,suivant ses termes mêmes, le
programme du concours qui était fixé par
-ledit article 3, et non par le nomibre des
séances qui était déterminé par d'autres
dispositions.
Considérant, par suite, que .c'est par une
exacte application des dispositions régle-
mentaires en vigueur que les épreuves du
concours de novembre 1922 pour le grade-
de contrôleur des douanes et régies ont été
faites en cinq scanccs de quatre heures
chacune.
Décide : -
lEst rejetée la requête de M. Delaunay,
commis principal de 2° classe des Douanes
de l'Indochine, contre une décision en date
du 4 janvier 1923, par laquelle le Gouver-
neur général de l'Indochine a rejeté sa de.
mande tendant à faire annuler le concours
pour le grade de contrôleur de 2° classe des
Douanes et Régies de l'Indochine ayant eu
lieu le 10 novembre 1922.
Requête du Gouvernement de l'Indochine
A- la requête du Gouvernement de l'Indo-
chine, le Conseil d'Etat a annulé un arrêté
du Conseil du Contentieux administratif
d'I'ndochine, rendu à son préjudice* et ou
p.roiit de MM. Maille et Ratinet, industriels,
au sujet d'un contrat de prêt, ayant eu
pour but la création, au Cambodge, d'une
lubrique d'extrait pur de viande de bœuf et
de conserves alimentaires.
Cette déci&ion de la ihaute assemblée a
été prise pour les motifs suivants :
Le Conseil :
considérant que la requête introduite pur
MM. Maille et Ratinet, devant le Conseil
du Contentieux administratif, tendant à fai-
re prononcer la résiliation d'un contrat en
du te du 5 juillet 1918, aux teivmes duquel,
le Gouverneur Général de l'Indochine
s'était engage à leur avancer, pour les be-
! soins de 1 exploitation de leur usine de con-
serves alimentaires, une somme de (30.000
iruiastpes. remboursables dans le délai d'une
année et portant, intérêt à 5 0/0 ; qu'ils
demandaient également une indemnité, en
raison du préjudice qu'ils alléguaient avoir
subi du fait des retards apportés par l'ad-
ministration au verscimoni de ladite som-
me, que le litige ainsi soulevé portait sur
l'exécution d'un contrat que l'administra-
tion a entendu passer dans les conditions
du droit commun et dont par suite l'autorité
judiciaire pouvait seule être appelée à con-
naître, que dès lors, le Gouvernement gé-
néral requérant, est fondé à sputenir que
le Conseil du Contentieux adminijâliratif
était incompétent pour y statuer.
Décide :
L'arrêté du Conseil du Contentieux admi-
nistratif de la Cochinchine en date du 24
septembre 1921 est annulé pour incompé-
tence.
Requête d'un inspecteur des chemins
de fer marocains
Le ministre de la Guerre, ayant suspen-
du le paiement des arrérages de la pen-
sion que M. Courte, inspecteur des chemins
de fer marocains, avait obtenue en qualité
d'officier d'administration principal du gé-
nie en retraite, ce dernier introduisit une
requête au Conseil d'Etat aux fitis d'annu-
lation de cette décision.
Pour les motifs suivants, ladite requête a
été rejetée par cette haute jurisprudence.
Le Conseil :
Considérant que le requérant, qui était
déjà retraité en qualité d'officier d'adminis-
tration principal du génie, a été ensuite
nommé inspecteur du contrôle de l'Etat
sur Les chemins de fer de l'Etat au Maroc,
nue la totalisation de sa vension et de son
traitement excédant le maximum prévu par
les dispositions législatives sur le cumul, le
ministre lui a fait application de ces dispo-
sitions et que le requérant soutient que
cette mesure a été prise en violation de
l'article 37 de la loi du 30 décembre 1913,
suivant lequel, le supplément colonial de
traitement ne doit pas compter pour l'ap-
plication des règles su.r le cumul.
Gonsiderant qu aucun texte icgisiani ci
réglementaire n'ayant prévu d'attribution
d'un supplément colonial aux fonctionnai-
res détachés au Maroc, le ministre a pu,
sans violer la disposition législative préci-
tée, faire état de l'intégralité de traitemenL
marocain perçu par M. Courte pour l'ap-
plication des règles sur le cumul de sa
pension et de son traitement.
11 résulte que M. Courte n'est pas fondé à
demander l'annulation de la. décision atta-
quée.
! D'où rejet de sa requête.
Les méfaits de la maladie du sommeil
--0-0--
Il y a deux jours, un Parisien de passage
à Chantilly, qui suivait l'avenue des Aigles,
aperçut un homme étendu sur la chaussée.
S'étant approché, le promeneur cons-
tata que l'inconnu respirait paisible-
ment et ne portait aucune trace de bles-
sure. La police, prévenue, transporta l'hom-
me à rhônital. Renseignements nris, il
s'agissait d'un ancien colonial, M. Mar- 1
chapt, atteint de la maladie du sommeil ot
qui s'endort soudain, n'importe où, pour des
durées variables. Le malheureux colonial
est mort quelques heures après son admis-
sion à l'hôpital.
La guerre au Maroc
0-0
- LE HAUT COMMANDEMENT
Le général Naulin a séjourné hier à Ra-
bat, où il a poursuivi avec le maréchal
Lyautey l'étude de la situation. 1
L'articulation militaire du front, qui est
maintenant terminée, permettra de passer
à une grarde offensive au moment choisi
par le commandement.
Relus de négocier
Deux agents diplomatiques,l'un espagnol
l'autre français, depuis plusieurs semaines
se tenaient en permanence soit à Melilla,
soit à Tanger, pour y prendre contact avec
des émissaires éventuels d'Abd-el-Krim.
Ceux-ci ne s'étant pas présentés, ce qui
indique J'altitude intransigeante du chef
rifain, les deux fonctionnaires ont reçu
l'ordre de rejoindre leur poste habituel.
LÈS OPERATIONS MILITAIRES
A la suite de l'offensive dirigée contre
les Tsoul par le général Boichut, le dra-
peau français a été hissé à Souk-el-Kh'mis
sur la maison du caïd de cette tribu dont
les fractions Ouled Baïr, Beni Ed-Djoul eT
Kraous ont demandé l'aman.
L'aviation
il Le général Naulin a présenté au sultan
l'aviateur Sadi Lecointe et les aviateurs
américains.
Les indésirables
Trois cents Marocains,, ayant terminé
des travaux chez des colons, ont été arrê-
tés au moment où ils passaient la fron-
tière algéro-niarocainc, malgré la défense
qui leur était faite. Ils sont arrivés à Oran
dans un train spécial.
CHEZ LES ESPAGNOLS
Le o général Primo de Rivera a déclaré
au Sot : « Aibd-ul-Krim doit être contraint
à baisser le drapeau dé la rébellion, grâce
au concours des troupes françaises. L'oc-
casion est propice : il faut éviter d'affai-
blir les lignes de défense établies. C'est
pourquoi il est procédé P l'envoi de trou-
pes. Le pays a été prévenu de cet effort
militaire nécessaire. »
Les communistes suédois et le Rii
Le comité exécutif de la 38 Internationale
a voté un crédit de 20 millions de roubles-
or. pour na propagande cuijBjnunistc en
Afrique du Nord et pour financer A$)d.el-
Krim.
18t.
PHILATÉLIE
---0-0--
aôe des Somalis
Les premiers timbres pour la Côte des
Somalis, ou plus exactement pour Djibouti,
datent de 1894. Ils sont en surcharge, sur
timbres d'Obock de 1892.
Ce sont les 5 c. vert d'Obock, surchargés
d'un D et d'un J majuscules, soulignés d'un
trait barrant le mot Obock, valeur environ
15 francs.
2 c. brun d'Obock, surchargé' Djibouti en
diagonale et dont la valeur est portée à
25 c. également par surcharge, valeur en-
viron 40 francs.
1 c. noir d'Obock, surchargé Djibouti en
diagonale et 50" en gros chiffres, valeur en-
viron 50 franco.
Ces surchnges ont été apposées à la main
en plusieurs fois, aussi rencontre-l-on il
peu près autant de variétés que de timbres.
Le timbre triangulaire de 5 fr. d'Obock,
grand format, a été à la même époque sur-
chargé Djibouti, 1 franc, valeur 150 francs
environ, et Djibouti tout seul, donc utilisé
comme timbre de 5 francs, valeur de ce
dernier, environ 300 francs.
Ces 5 timbres ont été copieusement falsi-
fiés et imités.
C'est à la fin de 1894 qu'on a vu paraî-
tre la série spéciale pour Djibouti, timbres
rectangulaires grand format sur 1 c. ou 2
francs, triangulaires pour 5 f.rancs et en
losange pour les 25 et 50 francs.
1s. série comprend :
1 c. noir et violet ; 2 c. violet et noir ;
4 c. violet et bleu ; 5 c. vert et rouge ;
10 c. brun et vert ; 15 c. violet et vert ;
25 c. rose et bleu ; 30 c. brun et rose ; 40
c. orange et vert ; 50 c. bleu et rose ; 75 c.
violet et orange : 1 fr. olive et noir : 2 fr.
gris et rose ; 5 fr. rose et bleu ; 25 fr. rose
et bleu ; 50 fr. bleu et rose.
Ces timbres n'ont qu'une assez faible
valeur sauf les 4 derniers qui valent res-
pectivement, 40, 50, 150 et 200 francs envi-
ron.
Ils sont imprimés sur un papier qua-
drillé, destiné it empêcher les fasilications :
mais les faussaires ont imité les timbres et
le quadrillage ot il circule de nombreuses
imitations des fortes valeurs.
A noter que les timbres de 25 et de 50 fr.
n'ont guère eu qu'un emploi fiscal et ont
servi surtout à acquitter certaines taxes.
Il faut aussi se méfier des timbres sur-
chargés S (spécimen ou service) dont la
surcharge a été grattée.
Par suite du manque de vignettes posta-
les, certains de ces timbres ont été coupés
en deux et utilisés pour moitié de leur
valeur, ce sont les 10, 30 et 50 c. utilisés
comme 5, 15 et 25 c de telles pièces
n'ont, évidemment, de valeur que sur
lettres.
Enfin, on connaît les 2 et 4 c. impri-
més sur papier très épais, valeur environ
30 fr. pièce
Cameroun
Un arrêté vient de déterminer les condi-
tions de mise en vente de 3.000 vignettes
lranSirormcs.
.1.
TAUX DE LA PIASTRE
0
Lp. Gouverneur général de l'Indochine vienv
de faire connaître nu minislre des Colonies qu'h
la date du 10 août 1H25 le taux officiel dû la
piastre était de 12 fr, 30.
COURMER DE L"hLfiEn
LA VIE ECONOMIQUm
Le crédit mutuel
On comptait en Algérie, au 31 décembre
1924, 42 caisses régionales de crédit agricole
mutuel, auxquelles étaient affiliées 315 cais-
ses locales groupant 20.686 adhérents. Ces
cuisses totalisaient un capital versé de 7.
millions 156.664 francs, et le montant total
des réserves s'élevait pour les çaisses régio-
nales à 4.757.527 francs et, pour les caisses
locales, à 1.514.296 francs. Elles ont con-
senti en 19"24 un maximum de prêts de 63
millions 94-.723 francs, et la colonie leur a
accordé les avances suivantes :
- - - - - - - - - - -
Court terme (au 31 octobre 1924) 17.094.723
Long terme individuel (prêts
ordinaires) (au 31 décembre
1924) 1.391.563
Long terme individuel (prêts
spéciaux aux mutilés) (au 31
décemBre 1924) 1.758.265
Soit au total.,. 20.244.561
Trois caisses régionales, celles d'Oran
(ancienne), de Perrégaux et de Relizane (an-
cienne) sont en liquidation.
11 y a lieu de signaler que la caisse de
Bougie, créée en 1908, fonctionne par ses
propres moyens pour les prêts à court ter-
me et n'a jamais reçu à cet effet d'avances
de la cdlonie. Son capitnl versé est de
27.200 francs.
Des chalands spéciaux pour le port d'Alger
- Les Chantiers de la Gironde viennent
d'achever la construction de deux chalands
spéciaux pour le compte de MM. Schnei-
der et Cie.
Ces chalands seront, aussitôt après leur
lancement, remorqués à Alger, où ils doi-
vent être jumelés pour former un portique
flottant de grande puissance.
L'engin une fois terminé doit servir, en
effet, à la manutention et à la mise en
place de blocs de béton, dont le poids at-
teindra 450 tonnes.
Les chalands ont les caractéristiques sui-
vantes ; longueur, 39 mètres 50 ; largeur,
8 m. 90 ; creux, 3 m. 50 ; déplacement lège
unitaire, 180 tonnes environ.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Un vol
Profitant de l'absence dos locataires, des
malfaiteurs se sont introduits par effrac-
tion dans l'appartement de M. Balme, ar-
chitccte-voyer, a Cherchell. Ils ont fouillé
les meubles et les tiroirs ont été défoncés.
Le montant-du voLest évalué à 15.000 fr.
environ.
Un coffret contenant des titres et des pa-
piers divers a été retrouvé vide au bord de
la mer.
Incendie d'un garage
Le feu a pris dans un garage du boule-
vard Charlemagne à Oran. Plusieurs voi-
tures ont été la proie des flammcs.
L'incendie a pu être rapidement éteint,
grt'tcc A l'arrivée prompte des sapeurs-pom-
piers. Les dégAts s'élèveraient à 90.000 fr.
Au cours de l'incendie, des malfaiteurs
ont dérobé deux portefeuilles.
..,.
COUKHIERJILA TUNISIE
---0-0--
LA VIE ADMINISTRATIVE
Les impôts
Le Trésor est alimenté bien plus par les
versements européens que par ceux des
autochtones.
La partie « impôt » du budget est du
l'JO.i^o.SOO francs.
Les Européens payent 102.436.365 francs
soit 53,84
Les indigènes puyont 87.839.231- francs,
soit 46 16 0/0.
Ainsi donc les indigènes payent une
somme globale inférieure à celle que ver-
sent les européens infiniment moins nom-
breux.
Si l'on veut juger maintenant dans quelle
proportion individuelle chaque habitant
contribue aux recettes fiscales, il suffit de
préciser que les Européens étant au nom-
bre de 155.COO, le lui al versé par eux ra-
nrésente 652 francs 46 d'imnôl nar tête.
,- Les indigènes étant - 937.000 chacun paye
en moyenne 4-5 fr. 35. La proportion élablit
danc que les Européens versent en moyen-
ne quinze fois plus que les indigènes !
Le certificat d'études
Une session supplémentaire du certi-
ficat d'éludés prTïhuirca élémentaire s'ouvri-
ra le lundi 5 octobre 1925, à Tunis, Ri-
zcrle, Le Kef, Sfax et S'lusse.
Elle est exclusivement réservée aux can-
didats qui, ayant, échoué à la session de
mai 1925, ont ohlenù nn minimum de « IR
pfinls 3/1 », aux cinq épreuves de la pre-
mière série et aux candidats régulièrement
.inscrits qui ont élé c-rnpèchés de sr. pré-
senter par un cas de force majeure.
Les demandes d'inscriptions sont re-
çues, dès maintenant, é la Direction géné-
rale de l'Instruction publique et des Beaux-
Arts, à Tuniis.
Le droit d'examen est fixé h 10 francs.
Los candidats présentés à la session de mai
par les dirceteurs et directrices des Ecoles
publiques et privées sont exonérés de ce
droit.
La liste d'iiwription sera irrévocable-
ment close le 20 septembre.
LA VIE ECONOMIQUE
L'exportation des phosphates
La quantité de phosphates exportée des
ports de Sfax et de Sonsse. par la Compa-
gnie <1e3 Phosphates el du Chemin de Fer
de Gafsa. s'est élevée, pendant le mois de
juillet 1025, :\ I.OIO.Oll tonnes, 321. kilogs.
L'exportation des céréales
Pendant le premier trimestre de 1925, il
a été exporté, soit à destination de la
Les Annales Coloniales
- -. JOURNAL QUOTIDIEN
M» MtmmWUllUtfll» AIWHM I––!!̃* m* LA fftlt
BCUWW mi WWMt
LmAmmm ttRhbmm tuttipu m Anm àtfmmmtéèmm tmAgm§u ANfcM
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et' L.-G. THÉBAULT
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On l'abtnu itu toua tei. de poete et --1.. principaux libraires 1
L'AME CHINOISE
1
Sous l'influence de l'éducation américaine
et européenne, l'âme chinoise se modifie. Tous
les ans, des mi'liers de jeunes hommes reçoi-
vent dans les universités de France, d'Angle-
terre ou des Etats-Unis un enseignement qui,
prolongé par un commerce continu avec les
meilleurs auteurs de ces pays, ne tarde pas à
tiansformer le vieil esprit des Célestes et
ruine progressivement la puissance de la tra-
dition.
La vieille Chine s'en va peu à peu, lente-
ment, mais d'un mouvement que rien n'arrête
et probablement n'airêtera. La disparition,
même à une allure aussi peu accélérée, de ce
qui fut un passé brillant, attriste et parfois
révolte de nombreux esprits incapables de
s'en détacher.
C'est le cas de Kou Hong Ming,. écrivain et
penseur célèbre à Pékin. Bien qu'il ait passé
de longues années en Europe et qu'il possède
le titre de docteur que lui a conféré l'Uni-
versité d'Edimbourg, il a conservé un atta-
chement que rien ne peut ébranler à la tradi-
tion de son pays. Il persiste, même après que
l'ancien empereur a coupé sa natte, à con-
server la sienne, comme pour mieux manifes-
ter sa fidélité aux vieux usages.
Kou Hong Ming aime, jusqu'à la passion,
l'esprit de son peuple, et il le célèbre avec
une puissance et une ardeur qui le portent
jusqu'aux confins du paradoxe.
c Il n'y a pas, dit-il, de caractère chi-
nois, car le caractère du Chinois du Nord
diffère autant de celui du Chinois du Sud,
que celui d'un Allemand de celui de l'Ita-
lien. Mais il y a une « mentalité chinoise que
l'on trouve chez tous les vieux chinois », et qui
est en train de disparaître chez le Chinois
« progressiste et moderne s.
Quelle est cette mentalité? En voicî les
traits caractéristiques. D'une façon générale,
le Chinois se distingue des autres peuples en
ce qu'il possède à un haut degré les qualités
que ceux-ci n'ont qu'à un .degré inférieur.
C'est ainsi que l'on trouve chez le Chinois
de la plus basse classe populaire moins de ru-
desse et de grossièreté que dans un Euro-
péen atraartenant à. la même classe.
c Le vrai Chinois, le vieux Chinois est dis-
« tingué. Chez lui, pas de dureté, de ru-
I desse, de violence, voire de brusquerie, de
« tout ce qui" frappe désagréablement. Il -y a
'i dans le vrai Chinois une apparence de
« douceur calme et réservée aussi nette que
y celle que l'on trouve sur une médaille bien
« frappée. Le vrai Chinois peut être gros-
* sier, mais il n'y a pas d'énormité dans sa
grossièreté, il peut être laid, mais sa lai-
c cleur n'a rien d'extrême; il peut être vul-
e gaire, mais L vulgarité n'a rien d'agressif
e ni de bruyant. Il peut être stupide, mais
i sa stupidité ne tombe pas dans 1 absurdité.
c' S'il est rusé, sa ruse est sans malice. En un
« mot, le vrai Chinois, dans ses défauts phy-
«' siques ou intellectuels, dans sa mentalité,
m n'a ripn oui révolte. D
- « C'est pourquoi, ajoute notre philosophe,
le Chinois plaît, on l'aime, et on le préfère
aux autres peuples, au Jnponnl, pm' exem-
ple, qui, est insupportable et qui ne gngne
pas à être connu. ,
« Le Chinois a quelque chose qui inspire
la sympathie, commande en quelque manière
rattachement. Il dispose au suprême degré
« de l'intelligence sympathique, d'un vrai
noiivoir de svmnathie. »
La cause en est que le Chinois vit de la
vie du cœur. « Toute la vie d'un vrai Chinois
« est une vie de sentiments, d'émotions qui
« viennent du plus intime de notre nature,
« du cœur, de l'âme. La vie du Chinois est à
« ce point une vie du cœur, uve vie de l'âme
« que l'on peut, à bon droit, lui reprocher
« de se négliger parfois plus qu'il ne devrait,
« de sacrifier aux contingences. C'est ainsi,
« par exemple, qu'il faut expliquer la né-
c gligence du Chinois pour ce qui est des
« soins de propreté. Il soigne son âme, il
« néglige son corps. »
On ne saurait trouver plus aimablement
des excuses aux défauts de ses compatriotes.
Il n'y a pas que l'omout maternel qui soit
aveugle ! - -'
Aussi Kou Hong Ming, après nous avoir
cité de nombreux exemples qui .viennent à
Uappui de sa thèse, écrit-il : a C'est pour-
« quoi je pense que ce qui est écrit dans le
« Livre Sacré s'applique admirablement aux
a Chinois : il leur sera beaucoup pardonné
a parce qu'ils aiment beaucoup. Aussi
« l'étranger qui voit et comprend les'défauts
« des Chinois leur pardonne et se sent attiré
« vers eux, car ils vivent une vie intense, d'hu-
41 maines émotions, la - vie - du cœur. » - - -
• « Par là s'expliquent certaines qualités in-
tellectuelles des Célestes. Leur mémoire pro-
digieuse, et dont la fidélité ne manque pas de
frapper quiconque a vécu quelqlie temps au-
près d'eux, n'a pas d'autre raison. « On re-
tient beaucoup plus avec' le cœur qu'avec la
tète. Là tête, l'intelligence, est chose aride et
sèch e, tandis que le cœur a un pouvoir de
sympathie rayonnant. Tous les hommes re-
tiennent mieux dans l'enfance que dans l'âge
mûr. Pourquqi? Parce que, enfants, les hom-
mes sont comme les Chinois, ils apprennent
plus avec le cœur - qu'avec la tête. »
- Je ne crois pas que cette explication tou-
chant révolution de la mémoire eût satisfait
mon professeur de philosophie qui en don-
nait une autre sensiblement différente, et
dont je n'ai pas encore perdu le souvenir.
Cette vie du cœur est la source d, la poli-
tesse des Chinois. « Le Chinois est poli, très
« poli, parce que vivant une vie du cœur il
« connaît ses sentiments, et que, partant, il
i lui est aisé de connaître et de respecter
« ceux des autres. Sa politesse est sincère,
« profonde, intime, et plaît beaucoup. On
« peut et on doit, pour l'exprimer, retenir la
« belle expression française, c'est une poli-
« tesse du cœur. La politesse chinoise est
« proverbiale. »
Le Chinois ne passe pas pour être exact,
et cependant lime avant Louis Xiy, à qui
l'on attribue le mot fameux, l'exactitude
était une des formes de la politesse. Comment
concilier l'inexactitude et son souci de la
politesse ?
Rien de plus simple : c'est la vie du cœur
qui nous en donne l'explication. Le cœur est
un balancier sensible et délicat. « Ji n'est
« pas comme un instrument dur et rigide.
« On ne peut, avec le cœur, penser avec la
a même ferme et rigide exactitude qu'avec la
« tête. JI 1 * »
On n est pas plus agréablement paradoxal.
Enfin, la supériorité du Chinois se mani-
feste dans les instruments qui lui servent à
traduire sa pensée. L'Européen se sert de
plume d'acier, de crayon, le Chinois d'un
pinceau. « Ce pinceau peut être pris comme
le symbole de l'esprit chinois. En vérité, c'est
une chose très difficile d'écrire ou de dessi-
ner avec, mais quand on est passé mattre dans
l'art de s'en servir, on écrit avec une grâce et
un charme que ne donneront jamais plume
d'acier ni crayon. »
Ainsi s'exprime le philosophe Kou Hong
Ming, dont nous venons d'analyser l'étude
avec autant le fidélité que possible, ne crai-
gnant pas d'en donner de larges extraits.
On ne saurait parler de son pays, de ses
compatriotes avec plus de grâce et d'amour.
Et ce qui plaît dans cette pensée et lui fait
pardonner très facilement tout ce qu'elle a
parfois de paradoxal, c'est que rien de déso-
bligeant, d injuste ne s'y rencontre à l'égard
des autres peuples. Ce patriotisme qui
s'exprime sans réserve, et parfois avec quel-
que naïveté, ne croit pas utile d'avoir besoin,
pour témoigner sa vigueur, de se complaire à
des propos blessants pour les étrangers. C'est
ce qui nous a déterminé à montrer aux lec-
teurs des Annales comment un lettré chinois
aime ses compatriotes et sait en parler.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, sen-etaire de la
Commission des Alfuires tJtrun-
gères, meurtre de In Commission
des Colonies.
*
UN REMÈDE AGRÉABLE
-0-0
Un médecin colonial d'Indochine vient de
déclarer que le meilleur remède contre. le palu-
disme, c'est le vin.
Ce sera sans doute à qui aura du paludisme.
Le pinard reprend ses droits.
L'AVIATION COLONtALE
-0.0-
Paris-Casablanca-Varsovie
Un avion piloté par le colonel Hayeki,
do l'armée polonaise, quittera Villacou-
blay dans quelques jours pour se rendre
£ Varsovie par l'itinéraire suivant ; Pa-
ris, Toulouse, Madrid, Casablanca, Tunis,
Athènes, Constantinople, Varsovie.
EN SYRIE .|
--0-0---
Suivant le Times^ les négociations entre
les Français et les Druses continueraient.
Les Druses réclameraient notamment l'é-
vacuation. du Djebel Druse par les troupes
françaises, la reconstruction de tous les
villages d'étruits par les avions français, la
liberté absolue du trafic des armes dans le
Djebel Druse et la réduction à cinq du nom-
bre des fonctionnaires français chargés du
contrôle.
coin trôl e. Banditisme
Le Times signale qu'une autoIDnJJ..e ve-
nant de Bagdad a été attaquée par des
bandits araibes à 30 milles de Damas.
i
LA FOIRE DE HANOI
, -0-0-
Comme nous l'avons déjà annoncé, la Foire
de Hanoï se tiendra cette année du 29 "novem-
bre au 13 décembre.
En dehors des différentes colonies de l'Union
indochinoise, la participation des pays d'Extrê-
me-Orient est acquise à cette manifestation.
La Chine, le Japon, la Corée, les Indes
néerlandaises, les Philippines, le Siam, Hong-
Kong et Macao y seront représentés.
En 1924, on a noté un total de 1.889 par-
ticipants, dont 1.716 indigènes indochinois,
62 firmes étrangères et 52 firmes ou Sociétés
{rançaises.
LE RESPECT DES CROYANCES
*0*0 - 1
Le minisire de la Guerre a décidé que
lorsqu'un militaire indigène nord-africain
musulman viendrait à décéder oans une
localité où il n'existerait aucun de'tfcs Core-
ligionnaires civils ou militaires, il serait
faM appel, pour accomplir les rites religieux
des obsèques, au concours d'un militaire
indiigème musulman de la «garnison la plus
voisine, sous la réserve que celle-ep se-
trouve soit dans la même région dé corps
d'armée, soit daire une des régions limitro-
phes.. t ; .:
Des médecins
pour les colonies
----0-0--
Plusieurs fois déjà, j'ai
signalé dans les Annales
Coloniales les graves dan-
gers résultant de la pétzu-
rie de médecins dans nos
possessions d'outre-mer.
Notre action colonisa-
trice, en Afrique notam-
ment, Pour produire com-
plètement ses effets bienfaisants, doit asso-
cier le médecin à Vadministrateur.
Aux côtés de ce dernier, il faudrait dans
chaque circonscription administrative un mé-
decin qui forme des infirmiers indigènes, et
par un constant effort au cours de ses tour-
nées dans les villages, répande 1er notions
d'hygiène et de puériculture pour améliorer
l'état sanitaire des populations er arriver à
diminuer la mortalité infantile qui, dans cer-
taines contrées d'Afrique, atteittt un pour-
centage effrayantl
L'ictivi campagne à laquelle se sont asso- 1
ciés M. le Gouverneur Général Carde et M.
le Gouverneur Général Antonetti a déjà pro-
duit d heur eux effets, mais combien il reste
encore à faire.
Un correspondant, de la Côte-à:' Ivoire me
signale la mauvaise situation sanitaire de
cette colonie et l'absence presque complète
de médecins.
A Vhôpital d'Abidjan, capitale de la co-
lonie, se trouve un médecin chef et un phar,
macieti. Mais de là à Dabou, centre cotnmer
rial important pour toute une région relait-
ventent peuplée, il n'y a pas un seul méde.
cinl
La Côte d/voire est pourtant riche ; ses
recettes dépassent présentement plus de 5.
millions. Il semble donc que son Gouvernent
devrait prendre l'initiative d',organiser dans
de meilleures conditions le problème de la dé-
fense sanitaire.
Et mon correspondant ajoute : « TJAdmi-
nistration, qui a dépensé des sommes considé-
rables en travaux superflus, tel le fameux
quai-promenade de Dabou, aurait été thieux
inspirée en installant un médecin dans cette
escale. »
Ces conclusions me semblent justifiées.
f ajoute que les « agents d'hygiène » de
ta colonie ne peuvent lutter efficacement
contre les maladies endémiques qui fnt de si
terribles ravages à la Côte-d'Ivoire. Il faut
des médecins pour soigner ces malheureuses
populations indigènes ravagées par la tuber-
culose et la variole.
Charles Debierret
- Sénateur, Membre de la Commission
des Finances et des Allaires étran-
aéres.
44*
Chambre de Commerce
de St-Loilis du Sénégal
CFO-
Chemin de tel:
La Chambre de Commerce de Suint-
Louis, au cours d'une de ses dernières réu-
nions, a énergiquement protesté contre les
façons de procéder de la Compagnie (lu
Chemin de fer de Dakar-Saint-Louis.
Chaque année, notamment au moment
de la traite, cette administration est l'objet
de réclamations de la part des commer-
çants sénégalais. - -.
Pour essayer de mettre fin a, celles-ci, et
de donner une apparence de légalité à son
insuffisance, elle a eu l'idée de soumettre,
cette année-ci, à l'homologation ministé-
rielle, un article additif aux conditions
des tarifs généraux et du tarif spécial P.
V. L. Par cette nouvelle clause, les apports
d'arachides dans les gares devraient être
limités à certains quantités déterminées,
et les expéditions arrêtées à 24 tonnes par
jour et par expéditeur.
1 Estimant que l'embouteillage des gares
n'est dû qu'à la mauvaise organisation du
réseau et à l'insuffisance d'un matériel de-
meuré sans aucune amélioration depuis
1920, la Chambre de Commerce approuve
il l'unanimité les observations présentées
par son Bureau aux Pouvoirs publics, con-
cernant les prétentions inadmissibles, de
la Compagnie Dakar-Saint-Louis.
Elitribiiité à la Chambre de Commerce
Le Président donne lecture d'une lettre !
qu'il a adressée au Gouverneur, pour appe-
ler son attention sur les inconvénients que
présenterait l'obligation, pour être éli-
gible à la Chambre de Commerce, - d'être
au moins depuis 4 ans directeur de mair
sons de commerce dans la colonie. Le Gou-
verneur n'ayant pas admis les suggestions
de M. Dambourgez, ses collègues lui
donnent mandat de mantenir, en leur nom,
le point de vue qu'il a exposé à la Haute
Administration.
- -
Parmi les autres vœux émis, sont à no-
ter : ceux concernant l'élargissement du
quni de la gare de Saltal, la réfection ur-
gente des berges de Podor, la réglementa-
lion de la circulation automobile, l'achat
d'un blutoir, la construction d'un apponte-
ment 'fl nandiolle, et la scisaion des fonc-
lions d'emr(,rt-jiiré et de chef de bureau
du Conditionnement. - -
-- - - -
Rnnn, la séance s est termln-ôie par 1 at-1
trlbution de quelques subventions, notam-
ment h l'Association Amicale <1es Mutilés
de la Grande Guerre h Saint-Louis, à la
Ribllntbèmie do la Ville de Saint-Louis, et
au Radio-C.luib do Saint-Louis.
TAUX DE LA ROUPIE
T.(\ Gouverneur des Etablissements français
dans TInde vient de faire connaître au ministre
des GaTonles qu'è la date du 14 août 1925, le
taux officiel de la roupie était de '7 fr. 55.
Au Conseil d'État
Requête d'un commis des Douanes
de l'Indochine
Considérant que, aux termes de l'article
3 de l'arrêté du Gouverneur général de l'l:n-
dodhine du -20 octobre 1921 fixant Je pro-
grammeet les conditions du concours pour
le grade de contrôleur des douanes et ré-
gies, les compositions ont lieu en cinq
séances de quatre heures chacune, que la
disposition transitoire de l'article 13 portant
que, pour les sessions de 1921 et de 1922,
1 article 3 de l'arrêté du 20 février 1899 mo-
difié par les arrêtés des 5 avril 1906 et 3
juin 1907, restera en vigueur, concerne uni-
quement ,suivant ses termes mêmes, le
programme du concours qui était fixé par
-ledit article 3, et non par le nomibre des
séances qui était déterminé par d'autres
dispositions.
Considérant, par suite, que .c'est par une
exacte application des dispositions régle-
mentaires en vigueur que les épreuves du
concours de novembre 1922 pour le grade-
de contrôleur des douanes et régies ont été
faites en cinq scanccs de quatre heures
chacune.
Décide : -
lEst rejetée la requête de M. Delaunay,
commis principal de 2° classe des Douanes
de l'Indochine, contre une décision en date
du 4 janvier 1923, par laquelle le Gouver-
neur général de l'Indochine a rejeté sa de.
mande tendant à faire annuler le concours
pour le grade de contrôleur de 2° classe des
Douanes et Régies de l'Indochine ayant eu
lieu le 10 novembre 1922.
Requête du Gouvernement de l'Indochine
A- la requête du Gouvernement de l'Indo-
chine, le Conseil d'Etat a annulé un arrêté
du Conseil du Contentieux administratif
d'I'ndochine, rendu à son préjudice* et ou
p.roiit de MM. Maille et Ratinet, industriels,
au sujet d'un contrat de prêt, ayant eu
pour but la création, au Cambodge, d'une
lubrique d'extrait pur de viande de bœuf et
de conserves alimentaires.
Cette déci&ion de la ihaute assemblée a
été prise pour les motifs suivants :
Le Conseil :
considérant que la requête introduite pur
MM. Maille et Ratinet, devant le Conseil
du Contentieux administratif, tendant à fai-
re prononcer la résiliation d'un contrat en
du te du 5 juillet 1918, aux teivmes duquel,
le Gouverneur Général de l'Indochine
s'était engage à leur avancer, pour les be-
! soins de 1 exploitation de leur usine de con-
serves alimentaires, une somme de (30.000
iruiastpes. remboursables dans le délai d'une
année et portant, intérêt à 5 0/0 ; qu'ils
demandaient également une indemnité, en
raison du préjudice qu'ils alléguaient avoir
subi du fait des retards apportés par l'ad-
ministration au verscimoni de ladite som-
me, que le litige ainsi soulevé portait sur
l'exécution d'un contrat que l'administra-
tion a entendu passer dans les conditions
du droit commun et dont par suite l'autorité
judiciaire pouvait seule être appelée à con-
naître, que dès lors, le Gouvernement gé-
néral requérant, est fondé à sputenir que
le Conseil du Contentieux adminijâliratif
était incompétent pour y statuer.
Décide :
L'arrêté du Conseil du Contentieux admi-
nistratif de la Cochinchine en date du 24
septembre 1921 est annulé pour incompé-
tence.
Requête d'un inspecteur des chemins
de fer marocains
Le ministre de la Guerre, ayant suspen-
du le paiement des arrérages de la pen-
sion que M. Courte, inspecteur des chemins
de fer marocains, avait obtenue en qualité
d'officier d'administration principal du gé-
nie en retraite, ce dernier introduisit une
requête au Conseil d'Etat aux fitis d'annu-
lation de cette décision.
Pour les motifs suivants, ladite requête a
été rejetée par cette haute jurisprudence.
Le Conseil :
Considérant que le requérant, qui était
déjà retraité en qualité d'officier d'adminis-
tration principal du génie, a été ensuite
nommé inspecteur du contrôle de l'Etat
sur Les chemins de fer de l'Etat au Maroc,
nue la totalisation de sa vension et de son
traitement excédant le maximum prévu par
les dispositions législatives sur le cumul, le
ministre lui a fait application de ces dispo-
sitions et que le requérant soutient que
cette mesure a été prise en violation de
l'article 37 de la loi du 30 décembre 1913,
suivant lequel, le supplément colonial de
traitement ne doit pas compter pour l'ap-
plication des règles su.r le cumul.
Gonsiderant qu aucun texte icgisiani ci
réglementaire n'ayant prévu d'attribution
d'un supplément colonial aux fonctionnai-
res détachés au Maroc, le ministre a pu,
sans violer la disposition législative préci-
tée, faire état de l'intégralité de traitemenL
marocain perçu par M. Courte pour l'ap-
plication des règles sur le cumul de sa
pension et de son traitement.
11 résulte que M. Courte n'est pas fondé à
demander l'annulation de la. décision atta-
quée.
! D'où rejet de sa requête.
Les méfaits de la maladie du sommeil
--0-0--
Il y a deux jours, un Parisien de passage
à Chantilly, qui suivait l'avenue des Aigles,
aperçut un homme étendu sur la chaussée.
S'étant approché, le promeneur cons-
tata que l'inconnu respirait paisible-
ment et ne portait aucune trace de bles-
sure. La police, prévenue, transporta l'hom-
me à rhônital. Renseignements nris, il
s'agissait d'un ancien colonial, M. Mar- 1
chapt, atteint de la maladie du sommeil ot
qui s'endort soudain, n'importe où, pour des
durées variables. Le malheureux colonial
est mort quelques heures après son admis-
sion à l'hôpital.
La guerre au Maroc
0-0
- LE HAUT COMMANDEMENT
Le général Naulin a séjourné hier à Ra-
bat, où il a poursuivi avec le maréchal
Lyautey l'étude de la situation. 1
L'articulation militaire du front, qui est
maintenant terminée, permettra de passer
à une grarde offensive au moment choisi
par le commandement.
Relus de négocier
Deux agents diplomatiques,l'un espagnol
l'autre français, depuis plusieurs semaines
se tenaient en permanence soit à Melilla,
soit à Tanger, pour y prendre contact avec
des émissaires éventuels d'Abd-el-Krim.
Ceux-ci ne s'étant pas présentés, ce qui
indique J'altitude intransigeante du chef
rifain, les deux fonctionnaires ont reçu
l'ordre de rejoindre leur poste habituel.
LÈS OPERATIONS MILITAIRES
A la suite de l'offensive dirigée contre
les Tsoul par le général Boichut, le dra-
peau français a été hissé à Souk-el-Kh'mis
sur la maison du caïd de cette tribu dont
les fractions Ouled Baïr, Beni Ed-Djoul eT
Kraous ont demandé l'aman.
L'aviation
il Le général Naulin a présenté au sultan
l'aviateur Sadi Lecointe et les aviateurs
américains.
Les indésirables
Trois cents Marocains,, ayant terminé
des travaux chez des colons, ont été arrê-
tés au moment où ils passaient la fron-
tière algéro-niarocainc, malgré la défense
qui leur était faite. Ils sont arrivés à Oran
dans un train spécial.
CHEZ LES ESPAGNOLS
Le o général Primo de Rivera a déclaré
au Sot : « Aibd-ul-Krim doit être contraint
à baisser le drapeau dé la rébellion, grâce
au concours des troupes françaises. L'oc-
casion est propice : il faut éviter d'affai-
blir les lignes de défense établies. C'est
pourquoi il est procédé P l'envoi de trou-
pes. Le pays a été prévenu de cet effort
militaire nécessaire. »
Les communistes suédois et le Rii
Le comité exécutif de la 38 Internationale
a voté un crédit de 20 millions de roubles-
or. pour na propagande cuijBjnunistc en
Afrique du Nord et pour financer A$)d.el-
Krim.
18t.
PHILATÉLIE
---0-0--
aôe des Somalis
Les premiers timbres pour la Côte des
Somalis, ou plus exactement pour Djibouti,
datent de 1894. Ils sont en surcharge, sur
timbres d'Obock de 1892.
Ce sont les 5 c. vert d'Obock, surchargés
d'un D et d'un J majuscules, soulignés d'un
trait barrant le mot Obock, valeur environ
15 francs.
2 c. brun d'Obock, surchargé' Djibouti en
diagonale et dont la valeur est portée à
25 c. également par surcharge, valeur en-
viron 40 francs.
1 c. noir d'Obock, surchargé Djibouti en
diagonale et 50" en gros chiffres, valeur en-
viron 50 franco.
Ces surchnges ont été apposées à la main
en plusieurs fois, aussi rencontre-l-on il
peu près autant de variétés que de timbres.
Le timbre triangulaire de 5 fr. d'Obock,
grand format, a été à la même époque sur-
chargé Djibouti, 1 franc, valeur 150 francs
environ, et Djibouti tout seul, donc utilisé
comme timbre de 5 francs, valeur de ce
dernier, environ 300 francs.
Ces 5 timbres ont été copieusement falsi-
fiés et imités.
C'est à la fin de 1894 qu'on a vu paraî-
tre la série spéciale pour Djibouti, timbres
rectangulaires grand format sur 1 c. ou 2
francs, triangulaires pour 5 f.rancs et en
losange pour les 25 et 50 francs.
1s. série comprend :
1 c. noir et violet ; 2 c. violet et noir ;
4 c. violet et bleu ; 5 c. vert et rouge ;
10 c. brun et vert ; 15 c. violet et vert ;
25 c. rose et bleu ; 30 c. brun et rose ; 40
c. orange et vert ; 50 c. bleu et rose ; 75 c.
violet et orange : 1 fr. olive et noir : 2 fr.
gris et rose ; 5 fr. rose et bleu ; 25 fr. rose
et bleu ; 50 fr. bleu et rose.
Ces timbres n'ont qu'une assez faible
valeur sauf les 4 derniers qui valent res-
pectivement, 40, 50, 150 et 200 francs envi-
ron.
Ils sont imprimés sur un papier qua-
drillé, destiné it empêcher les fasilications :
mais les faussaires ont imité les timbres et
le quadrillage ot il circule de nombreuses
imitations des fortes valeurs.
A noter que les timbres de 25 et de 50 fr.
n'ont guère eu qu'un emploi fiscal et ont
servi surtout à acquitter certaines taxes.
Il faut aussi se méfier des timbres sur-
chargés S (spécimen ou service) dont la
surcharge a été grattée.
Par suite du manque de vignettes posta-
les, certains de ces timbres ont été coupés
en deux et utilisés pour moitié de leur
valeur, ce sont les 10, 30 et 50 c. utilisés
comme 5, 15 et 25 c de telles pièces
n'ont, évidemment, de valeur que sur
lettres.
Enfin, on connaît les 2 et 4 c. impri-
més sur papier très épais, valeur environ
30 fr. pièce
Cameroun
Un arrêté vient de déterminer les condi-
tions de mise en vente de 3.000 vignettes
lranSirormcs.
.1.
TAUX DE LA PIASTRE
0
Lp. Gouverneur général de l'Indochine vienv
de faire connaître nu minislre des Colonies qu'h
la date du 10 août 1H25 le taux officiel dû la
piastre était de 12 fr, 30.
COURMER DE L"hLfiEn
LA VIE ECONOMIQUm
Le crédit mutuel
On comptait en Algérie, au 31 décembre
1924, 42 caisses régionales de crédit agricole
mutuel, auxquelles étaient affiliées 315 cais-
ses locales groupant 20.686 adhérents. Ces
cuisses totalisaient un capital versé de 7.
millions 156.664 francs, et le montant total
des réserves s'élevait pour les çaisses régio-
nales à 4.757.527 francs et, pour les caisses
locales, à 1.514.296 francs. Elles ont con-
senti en 19"24 un maximum de prêts de 63
millions 94-.723 francs, et la colonie leur a
accordé les avances suivantes :
- - - - - - - - - - -
Court terme (au 31 octobre 1924) 17.094.723
Long terme individuel (prêts
ordinaires) (au 31 décembre
1924) 1.391.563
Long terme individuel (prêts
spéciaux aux mutilés) (au 31
décemBre 1924) 1.758.265
Soit au total.,. 20.244.561
Trois caisses régionales, celles d'Oran
(ancienne), de Perrégaux et de Relizane (an-
cienne) sont en liquidation.
11 y a lieu de signaler que la caisse de
Bougie, créée en 1908, fonctionne par ses
propres moyens pour les prêts à court ter-
me et n'a jamais reçu à cet effet d'avances
de la cdlonie. Son capitnl versé est de
27.200 francs.
Des chalands spéciaux pour le port d'Alger
- Les Chantiers de la Gironde viennent
d'achever la construction de deux chalands
spéciaux pour le compte de MM. Schnei-
der et Cie.
Ces chalands seront, aussitôt après leur
lancement, remorqués à Alger, où ils doi-
vent être jumelés pour former un portique
flottant de grande puissance.
L'engin une fois terminé doit servir, en
effet, à la manutention et à la mise en
place de blocs de béton, dont le poids at-
teindra 450 tonnes.
Les chalands ont les caractéristiques sui-
vantes ; longueur, 39 mètres 50 ; largeur,
8 m. 90 ; creux, 3 m. 50 ; déplacement lège
unitaire, 180 tonnes environ.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Un vol
Profitant de l'absence dos locataires, des
malfaiteurs se sont introduits par effrac-
tion dans l'appartement de M. Balme, ar-
chitccte-voyer, a Cherchell. Ils ont fouillé
les meubles et les tiroirs ont été défoncés.
Le montant-du voLest évalué à 15.000 fr.
environ.
Un coffret contenant des titres et des pa-
piers divers a été retrouvé vide au bord de
la mer.
Incendie d'un garage
Le feu a pris dans un garage du boule-
vard Charlemagne à Oran. Plusieurs voi-
tures ont été la proie des flammcs.
L'incendie a pu être rapidement éteint,
grt'tcc A l'arrivée prompte des sapeurs-pom-
piers. Les dégAts s'élèveraient à 90.000 fr.
Au cours de l'incendie, des malfaiteurs
ont dérobé deux portefeuilles.
..,.
COUKHIERJILA TUNISIE
---0-0--
LA VIE ADMINISTRATIVE
Les impôts
Le Trésor est alimenté bien plus par les
versements européens que par ceux des
autochtones.
La partie « impôt » du budget est du
l'JO.i^o.SOO francs.
Les Européens payent 102.436.365 francs
soit 53,84
Les indigènes puyont 87.839.231- francs,
soit 46 16 0/0.
Ainsi donc les indigènes payent une
somme globale inférieure à celle que ver-
sent les européens infiniment moins nom-
breux.
Si l'on veut juger maintenant dans quelle
proportion individuelle chaque habitant
contribue aux recettes fiscales, il suffit de
préciser que les Européens étant au nom-
bre de 155.COO, le lui al versé par eux ra-
nrésente 652 francs 46 d'imnôl nar tête.
,- Les indigènes étant - 937.000 chacun paye
en moyenne 4-5 fr. 35. La proportion élablit
danc que les Européens versent en moyen-
ne quinze fois plus que les indigènes !
Le certificat d'études
Une session supplémentaire du certi-
ficat d'éludés prTïhuirca élémentaire s'ouvri-
ra le lundi 5 octobre 1925, à Tunis, Ri-
zcrle, Le Kef, Sfax et S'lusse.
Elle est exclusivement réservée aux can-
didats qui, ayant, échoué à la session de
mai 1925, ont ohlenù nn minimum de « IR
pfinls 3/1 », aux cinq épreuves de la pre-
mière série et aux candidats régulièrement
.inscrits qui ont élé c-rnpèchés de sr. pré-
senter par un cas de force majeure.
Les demandes d'inscriptions sont re-
çues, dès maintenant, é la Direction géné-
rale de l'Instruction publique et des Beaux-
Arts, à Tuniis.
Le droit d'examen est fixé h 10 francs.
Los candidats présentés à la session de mai
par les dirceteurs et directrices des Ecoles
publiques et privées sont exonérés de ce
droit.
La liste d'iiwription sera irrévocable-
ment close le 20 septembre.
LA VIE ECONOMIQUE
L'exportation des phosphates
La quantité de phosphates exportée des
ports de Sfax et de Sonsse. par la Compa-
gnie <1e3 Phosphates el du Chemin de Fer
de Gafsa. s'est élevée, pendant le mois de
juillet 1025, :\ I.OIO.Oll tonnes, 321. kilogs.
L'exportation des céréales
Pendant le premier trimestre de 1925, il
a été exporté, soit à destination de la
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