Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-07-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 juillet 1925 28 juillet 1925
Description : 1925/07/28 (A26,N112). 1925/07/28 (A26,N112).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63969590
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
- VINGT-SIXIEME ANNEE. - No 112
LE NUMERO : 20 CENTIMES
MARDI SOIn, 28 JUILLET 1925
Les Annales Coloniales
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., JOURNAL QUOTIDIEN
Lit AJtTICLES PUUtl PAS "US "AMNAUS COLONLume SONT LA PHOMUM
EXCLUSIVE PU JOUimAL
Lm Amorça dWtfwei uni re(M «i Banaux éujtvmmlttéem Im Agmeéide PmtlktM
DIRECTEURS I MARCEL - RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Itéfotki Il AtahislralWa : 34, Ru. du Mont-Thabop, PARIS-1" Ntfkm : LOUftI W-J7
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Oa ribMM dUM tons U Bomudtportt et chez 1M principaux librtirM
Les indigènes et la terre
i
Aux indigènes dont elle a fait des proprié-
taires et auxquels elle a assuré par le crédit
agricole les moyens financiers nécessaires à
leurs premiers'travaux d'installation et de cul-
ture, l'Administration s'est préoccupée de don-
ner aussi l'enseignement utile à la mise en va-
leur rapide et ccmplète de leur terre.
Elle a dressé dans ce but un programme qui
s'applique à la situation immédiate des noma-
des qu'elle transforme en agriculteurs sédentai-
res, mais qui prépare aussi pour leurs enfants
un avenir amélioré.
Afin d'initier imédiatement les attribu-
taires de lots domaniaux à leur rôle de culti-
vateurs, l'Administration a organisé, en 1924,
des champs de démonstration appropriés à la
région qui les entoure.
On les peut diviser en deux grandes sec-
tions : ceux, au nombre de 48, où l'on en-
seigne surtout l'application des labours prépa-
ratoires et des superphosphates à la culture
des céréales, d'une part, et, de l'autre, ceux
au nombre de 28 où l' on s'occupe de l'emploi
des engrais chimiques dans la fumure des oli-
viers.
On sait l'importance, l'étendue et le rapport
de la forêt d'oliviers en Tunisie. Nulle terre
ne paraît plus propice que oelle de ce pays
à r arbre de Minerve, qui y atteint des propor..
tions bien rares ailleurs, et donne un produit
sans rival dans l'huile onctueuse et dorée qui
coule sous les presses de toutes ses régions.
L'Administration ne néglige rien de ce qui
peut amener les indigènes à améliorer cette
culture : 35 séances de démonstration de taille
et de greffage de l'olivier ont eu lieu, en 1924.
dans les régions du Kef, Thala, Maktar, Té-
boursouk, Mtljz-el-Bab, Souk-el-Arba, Ma-
teur, Sousse, Kairouan, Gafsa, Tozeur et les
Territoires militaires.
2.000 auditeurs environ sont venus, souvent
d'assez loin, pour assister à ces utiles leçons,
tandis que 228 concurrents ont pris part à
deux concôurs de taille de l' olivier qui ont eu
-lieu à Tunis et Soliman.
Les agriculteurs indigènes sont très sensi-
bles aux marques d'encouragement que l'Ad-
ministration leur donne sous forme de plants,
de semences, d'engrais et aussi de primes en
argent, de médailles et de diolômes.
En 1924,- il leur ç été distribué de cette
façon : 40.000 éclats, boutures ou greffes
d'olivier, 2.000 plants d'arbres fruitiers, 10
quintaux de séfaences diverses, des graines de
vers à soie, 17.340 francs en primes pour tra-
vaux d'hydraulique agricole, 27.885 francs en
ptimes pour l'élevage du cheval, etc.
pri Enfin, 10 Adtninistration fait paraître et dis-
tribuer gratuitement une publication mensuelle
en langue arabe et un almanach agricole du
fellah qui donnent aux _agriculteurs indigènes
des notions et des conseils de culture euro-
péenne.
Il est à remarquer que l'agriculteur indigène
aime beaucoup être conseillé, différant en cela
de nos paysans qui ont opposé si longtemps et
opposent encore leur routine ancestrale aux
méthodlesque préconisent les revues techni-
ques, sous prétexte que les savants ne vont pas
leur enseigner à cultiver la terre que dix géné-,
rations des leurs ont exploitée. Ce n'est que
lorsqu'ils voient les résultats obtenus dans des
domaines cultivés à la moderne, qu'ils se ren-
dent de mauvaise grâce, par jalousie et par
amour du gain, en gardant au fond d' eux-
mêmes une rancune contre ces gens de la ville
qui connaissent mieux qu'eux le secret de la
terre.
L'indigène, au contraire, examine de près
r œuvre du colon, sollicite des explications
qui lui sont toujours données avec empresse-
ment, et applique sans retard les avis qu'il a
reçus, les exemples pratiques qu'il a obser-
vés.
L'Administration a tenu compte de ce pen-
chant et a créé, surtout pour les régions où
les colons français sont rares ou n'ont pas en-
core pénétré comme celles qui viennent d'être
alloties aux anciens nomades, des conseillers
agricoles, agents de propagande et de con-
trôle..
Ces conseillers agricoles sont installés à
chaque centre de région, secondés par des
agents de culture et des moniteurs indigènes.
Ils se tiennent en contact permanent avec tous
les agriculteurs de la contrée, mais notamment
avec les bénéficiaires de lots domaniaux. Au-
près de c derniers, leur rôle n'est pas que de
conseil ; ils surveillent, en effet, l'exécution
par chacun d'eux des conditions de mise en
valeur du terrain stipulées aux contrats de ces-
sion. Ils donnent leur avis à l'Office de Cré-
dit Agricole sur les prêts sollicités et contrô-
lent remploi des sommes accordées.
Ces guides sont bien vus des indigènes et
ils facilitent t'oeuvre de fixation au sol des no-
mades entreprise par le Gouvernement en fai-
sant l'éducation agricole de ces anciens pas-
teurs auxquels ils épargnent les indécisions et
tes déboires de l'inexpérience.
Toutes les mesures dont nous avons parlé
s'appliquent à la vulgarisation des connaissan-
ces culturales chez ("agriculteur adulte. On
n'a eu garde de négliger l'éducation plus mé-
thodique et plus progressive des enfants indi-
m -
Pour ces derniers a été créée, à Smindja,
une ferme-école qui reçoit les jeunes incngènes
de 14 à 18 ans quÎy Au sortir de l'école pri-
maire désirent se farmer aux méthodes moder-
nes. Elle compte actuellement 60 élèves et
fonctionne de ta même manière que les meil.
leures écoles pratiques de France.
Pour les enfants qui n'ont pas la préparation
générale nécessaire à leur admission à la
Ferme-Ecole de Tindja, existent des jardins
d'essais régionaux.
Ils peuvent faire un véritable apprentissage
agricole dans ces institutions déjà organisées à
Sfax pour le Sud, El Asib pour le Nord, Ta-
barka pour l'Ouest et dont une pour le Centre,
chez les Souassi, est en préparation.
En outre, fonctionne, à Tunis, un cours
destiné à former des mécaniciens conducteurs
agricoles, annexé à l'Ecole Coloniale d'Agri-
culture.
Quant à cette dernière, l' accès en est ou-
vert aux jeunes indigènes, mais le niveau ITevé
des études préparatoires à sèn examen d'ad-
mission ne permet pas à beaucoup de jeunes
musulmans d'y prétendre, les fils des classes
aisées préférant se diriger vers des études qui
demandent un séjour dans les universités de
France ou entrer dans les services administra-
tifs du Protpctorat. 13 jeunes indigènes y ont
été admis jusqu'ici. Du reste, en raison de
leur situation familiale, ils n'ont de rapport
avec I'oeuvre de fixation au sol dont nouq nous
occupons particulièrement que par la propa-
gande qu'ils peuvent faire auprès de leurs co-
religionnaires des campagnes.
Après cet exposé, nous pouvons comme
conclusion reprendre l'idée que nous émettions
à son début, et demander aux gens de bonne
foi si l'inspiration dont relèvent toutes ces me..
sures, toutes ces institutions, toutes ces mar-
ques de sollicitude, est celle d'un peuple do..
minateur, pratiquant une politique de compres-
sion, d'exploitation, d'avidité, ou bien d'une
Nation ayant élevé le sens du mot Protectorat
à sa plus haute conception de justice et de
fraternité.
Ernest H au do s,
Député de la Marne,
Président de la Commission
des Douanes
et des Convenlionn oommerr.tnl,.f
- .060.
Pierre CORBIN
C' est avec un sentiment de profonde tristesse
que j'ai appris hier soir la mort, à 29 ans, de
Pierre Corbin, chef adjoint du Cabinet de M.
André Hesse, ministre des Colonies, décédé
des suites d'une complication consécutive à
une grave blessure de guerre reçue au genou.
Engagé volontaire, ancien élève de t Ecote
COloniale, sous-chef de bureau au Ministère
des Colonies, c'était un garçon essentiellement
sympathique. D'accueil affable, de relation
agréable, l'oeil vif, la figure souriante, la pa-
role aimable, Pierre Corbin avait su ne se
créer que des amitiés. Sa perte sera vivement
ressentie au Cabinet et dans les services du
Ministère des Colonies.
Décoré de la médaille militaire et de la
Croix de guerre, il avait reçu la Légion d'hon-
neur le 12 juillet à la dernière promotion.
Protection du personnel
enseignant aux colonies
Une loi récente a établi en France, pour
la t'rotoctifm de l'enfance, des congés de
longue durée pouvant atteindre cinq ans et
qui sont accordés aux membres de l'en-
seignement ipublic atteints de tuberculose
ouverte ou de maladie mentale.
M. André Hesse. Ministre des Colonies,
a jugé que cette réglementation, aussi pré-
cieuse pour les maîtres que pour les élè-
ves, devait être étendue aux colonies. Il
vient de la faire appliquer par décret, et,
d'accord avec les Gouverneurs, à celles de
nos 'possessions d'outre-mer (Martinique,
Guadeloupe, Réunion, Guyane), où le sta-
tut du personnel enseignant est fixé par le
pouvoir central.
..Ir
Les anciens élèves du lycée
de Tunis à Metz
(En présence d'une assistance nombreuse,
pnrmi laquelle des conseillers municipaux et
M. Manccron, préfot, les anciens élèves - du
lycée de 'Punis ont été reçus iL l'Hôtel de Ville
par M. Vautrin, maire de 'Met,z..
Aux souhaits de bienvenus du maire, M. Ni-
colas, président de l'Association amicale des
ancier * élèves de Tunis, a répondu en faisant,
l'éloge de l'hospitalité française.
M. Manccron, préfet, a rappelé que les Tuni-
siens qui combattirent dans l'armée française
ont contribué, eux aussi, à la délivrance de
l'Alsace et de la Lorraine.
Décrets et Arrêtés
-0-0--
Décret élevant à 1.000 francs pour certaines
Colonies, le maximum de remboursement
grevant les colis-postaux,
Aux tonnes du nouveau texte, le maximum
du remboursement grevant les colis postaux
échangés entre la France et l'Algérie et les
colonies françaises ast fixé il 1.000 francs.
Ce maximum n'est npplicable qu'aux colo-
nies ci-dessous :
Colonies du Groupe ne l'AtrtffOe Occidentale
Française,
Colonies du Groupe de l'Afrique "Equoloriale
Française,
Mndncasrnr et dépendances,
Indochine,
Territoires à mandat du Cameroun et du
Togo,
Côle Frnnçni^c des Somnlis.
Etablissements Français de l'Océanie,
Nouvelle-Calédonie,
Saint-Pierre et Mtquclon.
J. 0. du 28 juillet 1925.
Laitenatioi imrimiictiine
-0-0--
Ce projet est de nou-
veau discuté dans la Pres-
se américaine. C'est là
pourtatte une proposition à
laquelle on ne saurait s'ar-
rête un seul instatit. Tous
les efforts de notre politi-
que et de notre diploma-
tie, les sacrifices d'ar.
gent et d'hommes que nous nous sommes im-
posés depuis quarante années, aboutiraient à
ce résultat de remettre à des mains étrangè-
res notre grande colonie d'Extrême-Orient 1
L'opération serait-elle réellement avanta-
geuse pour la métropole, c est-à-dire suscep-
tible de panser les graves blessures de la
guerre et lui permettre de remettre l'ordre
dans ses finances ? L'abdication morale qu'el-
le comporterait avec elle la rendrait insup-
portable à une nation qui, en dépit des vicis-
situdes dont elle a eu à souffrir, a su conser-
ver intacts des sentiments de fierté et d'hon-
neur.
La France ne peut tout de meme être as-
similée à un lanceur d'affaires et après avoir
jeté son dévolu sur un pays, et y avoir rêàlhê,
de la façon que l'on sait, un développement
moral et matériel qui en fait une possession
digne d'envie, tenter d'en négocier raliéna.
tion. Et en supposant encore, qu'aprls avoir
dégagé aux yeux de tous un joyau htestima.
ble, elle se sente dans l'incapacité de le pro-
téger plus longtemps contre les convoitises de,
ses rivaux, serait-elle autorisée pour cela à le
céder spontanément au plus offrant ou à ce-
lui qui lui présenterait les meilleures garan-
ties de sécurité et de Protection ? Un pareil
marché ne peut être. un seul instant envisagé,
non seulement parce que la nation qui y con-
sentirait se discréditerait à ses propres yeux,
mais surtout parce qu'elle violerait les enga-
gements solennels qu'elle a pris vis-à-vis de
ses protégés.
Quand un pays cède une portion de son
territoire sans V assentiment des intéressés -
et une colonie où a flotté son drapeau est bien
une portion de son territoire - c'est qu'il y est
contraint par la nécessité et il est souvent
dans l'obligation d'y consentir pour éviter des
maux plus grands. C'est ainsi que la France
en 1871 a dû ratifier Varrachement de l'Al-
sace-Lorraine qui lui avait été imposé. Cest
ainsi même qu'au XV Ille siècle nous avons
perdu le Canada, les Indes et l'lle.de-Fran-
ce. Nous avons peut-être fait preuve d'impré-
voyance à leur égard, mais nous les avons
vaillamment défcm/us, et si nous avons dû
subir la rigueur des traités, du moins avons-
nous sauvé l'honneur.
Ce n'est @ pas la première fois que l'Indo-
chine voit s'affirmer à son égard des convoi-
tises intéressées. Mais, dison-le bien haut,
elle ne sera jamais de la part de la France un
objet de troc ou d'échange.
L.-G. Thébault
LES COLONIAUX EN SYRIE
Le Conseil représentatif du Grand-Liban,
reconstitué à la suite des récentes élections,
ayant exprimé, à l'unanimité, le voeu que le
Gouvernement de l'Etat fût maintenu, avec sa
composition actuelle, jusqu à la mise en ap-
plication du statut organique, le Haut-Com-
missaire a confirmé M. le Gouverneur des Co-
lonies Léon Cayla, Gouverneur par intérim du
Grand-Liban, dans les fonctions qu'il remplis-
sait provisoirement.
M. Schoeffler, Gouverneur des Colonies,
est nommé Gouverneur de l'Etat des Alaoui-
tes, en remplacement de M. Cayla, qui' était
demeuré titulaire de ce poste.
M. l'Administrateur en chef Privat-Au.
bouard est nommé délégué du Haut-Commis-
sariat auprès de l'Etat de Syrie, à Damas, en
remplacement de M. Schoeffler. 1
M. Charles Dumont, administrateur de 1"
classe des Colonies, est chargé de l'intérim de
Gouverneur de l'Etat des Alaouites pendant
la durée du congé du titulaire du poste.
Enfin, nous croyons savoir que M. Léon
Solomiac, administrateur de lre classe des Co-
lonies, serait prochainement appelé aux fonc-
tions de secrétaire général adjoint du Haut-
Commissariat.
A LA MARTINIQUE
00
Les élections au' Conseil général ont eu
lieu dans un calme absolu.
Voici les résultats :
Canton du Carbet : MM. Vertulien-Lau-
rent, Cléostrate et Léger, élus.
Canton de Lamentift : MM, Sainte-Luce,
Quitmann, Banni et de Lacoste, élus.
Canton de Martin: La commune de Sainte-
Anne a envoyé l'urne au Conseil de conten-
tieux pour le dépouillement. Les trois autres
communes du canton assurent une forte ma-
jorité à MM. Land.a, Binet, Desportes, Gros-
Desormeaux et Golddlg-,
Dans le canton de Trinité, les électeurs
ont fait grève, tous les électeurs de quelque
parti qu'ils se recommandent.
Tous îles candidats élus appartiennent au
.parti Lémery-Sévère.
.,.
GOUVERNEMENT GENERAL
DE L'INDOCIMM
Contrairement à l'information publiée par
un journal du matin, le Conseil des minis.
tres tenu ce jour à Rambouillet n'a pas eu
à s'occuper du successeur de M. Martial
Merlin à Hanuï.
- SERONS-NOUS TOUJOURS
TRIBUTAIRES DE L'ÉTRANGER
Si, en France, nous semblons nous débar-
rasser peu à peu de l'accaparement américo-
britannique il n'en est hélas ! pas de même
dans nos colonies africaines. Les florissantes
maisons de commerce britanniques concurren-
cent aisément nos comptoirs, cependant bien
approvisionnés et, pour la plus grande partie
en marchandises anglaises. A la Côte Occi-
dentale d'Afrique où les étoffes trouvent un
important débouché on chercherait en vain le
moindre tissu français.
En faisant l'inventaire d'un comptoir d'une
de nos plus grandes firmes de la Côte d'Ivoire
voici ce que j'ai relevé : tous les tissus anglais
quelques foulards pour madras viennent de
Lyon, les alcools de traite viennent de Hol-
lande ou d'Allemagne ainsi que la quincaille-
rie'. Les matchettes de fabrication française,
ne valent rien. Il n'y a guère que la parfu-
merie, la verrerie , quelques conserves qui
soient d'origine française.
A quoi donc ont servi les nombreuses con-
férences de nos gouverneurs généraux à nos
industriels, tant dans l'est et le nord-est que
dans la région des filatures du Nord ? Pour-
rons-nous jamais lutter contre la routine fran-
çaise? N'y aura-t-il pas une fabrique de tis-
sus capable d'envoyer dans nos colonies de
l'A. O. F. un dessinateur qui copierait les
modèles britanniques que l'on reproduirait
sur les tissus français dont la qualité supé-
rieure les ferait préférer par les indigènes
aux tissus étrangers ?
Alors que la plupart des comptoirs de nos
maisons de commerce sont installés plus ou
moins confortablement, nous voyons les puis-
santes firmes anglaises agrandir chaque jour
leurs magasins et leurs boutiques. L'admi-
nistration française ne pourrait-elle pas se
montrer un peu plus généreuse pour nos com-
patriotes, qui somme toute, en territoire fran-
çais, ont droit à la priorité.
A Strasbourg et a Metz, le gouverneur
Bonnecarrère, vient de faire ressortir aux
Chambres de Commerce les possibilités d'im-
portation au Togo de rails, d outillage, falen.
cerie, etc. Il leur a dit aussi qu'en 1925, le
Togo pourrait alimenter en coton (1.250.000
kil.) les filatures françaises. Voilà une belle
occasion pour tes filateurs de modifier légère.
ment leur outillage pour fournir aux indigè-
nes les tissus à leur convenance.
Il ne faut pas que les heureuses initiatives,
telles que celle du Commissaire de la Répu-
blique au Togo restent sans lendemain. Nous
devons entretenir l'industrie française dans
cette conviction qu'elle doit collaborer sans
cesse au développement économique de nos
colonies qui trouveront dans la Métropole
l'aide morale et matérielle dont elles ont le
plus grand besoin.
Eugène Devaux
- - ̃
En Haute-Volta
00
Une heureuse initiative
Le Baloum-Naba, principal vassal du Mo-
ro-Naba, chef supérieur des Mossi, a fait der-
nièrement l'acquisition de bœufs dressés pour
le labour, et a emprunté à l'Administration
toute une série d'instruments aratoires moder-
nes en vue de faire aux indigènes du cercle
de Ouagadougou des démonstrations pratiques
d'utilisation de ces animaux et instruments. Les
estais ont lieu dans la ferme modèle de Saria
qu'il vient de créer à quelques kilomètres du
chef-lieu, et il assiste personnellement aux dé-
monstrations ainsi faites. Une telle initiative,
qui peut avoir de si heureuses conséquences
pour cette région agricole si peuplée, mérite
I d'être signalée.
A la bergerie de TourcQingibam
L'effectif total du troupeau mérinos, à la fin
du mois de mai dernier, était de 284 têtes ;
on n'avait eu à déplorer. ce mois-là, que deux
décès, alors que le troupeau s'était enrichi de
1'7 naissances. On sait que ce troupeau méri-
nos est composé de deux troupeaux importés)
du Sud-Africain en fin 1923 et en avril 1925 :
le premier qui, à son arrivée, comptait 147
têtes et avait été décimé au cours de F année)
1924 jusqu'à ne compter que 70 unités, se
reconstitue lentement et atteint maintenant 92
têtes. Le second est déjà passé de 177 à 192
têtes et paraît s'acclimater dans de conditions
très favorables. L'hivernage qui vient donnera
vraisemblablement la solution du problème
d'acclimatement en Haute-Volta du mouton
mérinos poursuivi avec ténacité par la Cham-
bre de Commerce de Tourcoing.
Quant au troupeau indigène, destiné au mé-
tissage, il comprend 242 femelles.
? Conorfes inlerDunODolloresller
Les bois exotiques
Avant de terminer ses travaux, la septiè-
me Section du Congrès a émis les vœux sui-
vants sur lesquels nous reviendrons, du
reste :
Qu'on mdqarise par lovs l'emploi
des bois coloniaux dans Vin dus trie et qu'on
leur donne la préférence sur les bois simi-
laires de provenance étranaâre ;
Pour parer à la crise de main-d'Œuvre
dont souffrent actuellement les exploitations
forestières coloniales, que des mesures
soient prises pour favoriser le plus possible
le développement du machinisme.
La guerre au Maroc
11 Q-fl
Le haut commandement
Le général Naulin, à bord d'un avion, a
survolé, dans la matinée d'hier, La régiion
d'Oujezziane et d'Aïn-Bou-Aïssa.
Le général Go-ureau et des colonels De-
frfcre et Nieger ont visité hier Alkazai- Ké-
bir. Ils ont été reçus par le général Riquel-
me et les autorités musulmanes et israé-
lites.
Le haut commissaire au Maroc espagnol
est arrivé à Ceuta le 26 juillet, à 14 heures.
Il a été reçu notamment par l'amiral fran-
çais qui, à bord du Strasbourg est allé à
Rabat pour prendre à. bord le maréchal Pé-
tain. Celui-ci a dû arriver à Ceuta aujour-
d'hui.
Le général Primo de Rivera attend le ma-
réoha là Ceuta. Il a dû arriver aujourd'hui
à Tétouan avec le maréchal Pétain. Un ban-
quet lui sera offert au palais de la Rési-
dence.
Le maréclial Pétain doit s'embarquer à
Tanger pour Marseille demain matin..
Le général Georges, chef d'état-major du
maréchal Pâtain, est arrivé à Paris et a
été reçu.par M. Painlevé, qui par les ren-
seignements que lui a rapportés cet officier
général sera à même déjuger des détails
de notre situation militaire au Maroc.
Les oficiers de complément
A l'issue de sa dernière réunion d'hier,
le congrès des officiers de complément a
adressé au maréchad Lyuuitsey le télégram-
me suivant :
Il L'Union nationale des officiers de ré-
serve, réunie en congrès natwna.1 à Belfort
prie respectueusement M. la maréchal
Lyautey, au nom de ses 236 associations,
de vouloir bien transmettre aux troupes de
toutes armes, officiers et soldats, qui com-
battent au Maroc, pour l'honneur et la
grandeur de la Patrie. son salut chaleureux
et l'hommage de son admiration pour l'hé-
roïsme indomptable avec lequel. elles défen-
dent victorieusement l'œuvre civilisatrice et
féconde de la France, »
Pour les blessés
Sous la "direction du paicha, la population
indigène de Casablanca a ouvert une sous-
cri'ption et recueilli des sommes importan-
tes pour les blessés de l'Ouergha. Ce gefete
de solidarité et de loyalisme a été très ap-
précié. -
- L'aviation
Le 318 régiment d'aviation a soutenu le
moral des troupes comlbattanAes et a reçu
d'elles de nombreux témoignages de recon-
naissance.
En trois mois, il a effectué plus de 6.000
heures de vol, plus de 3.000 missions, dont
2.000 de bombardement, au ..coure des-
quelles plus de 200 tonnes de bombes ont
été lancées.
Il a transporté, en outre, plus de 500
Messes.
Suivant des renseignements du service
de l'aviation, un avion français a survolé
Quilûtes. Des avions espagnols ont bom-
bardé, dans les environs de Hasi-Hucsgan,
une importante concentration ennemie qui
se rendait sur le .front français ; ils ont
survolé aussi le secteur d'Ouezzan.
En frappant ainsi d'un commun accord
l'ennemi commun, l'une et l'autre aviation
ont commencé à exercer le droit de survol
établi par la Conférence de Madrid.
Une belle citation
Maximoff Ivan, mile ir>197, eapofal, 21°
compagnie du 1er régiment étranger.
« Caporal qui avait déjà donné des preu-
« ves nombreuses* du plus bel allant et
« d'un courage remarquable. Dans la nuit
n du 10 au 11 juin 1925, a participé, comme
« volontaire. à un coup de main destiné à
« sauver la garnison du poste de Médiouna,
« encerclé depuis six semaines et est ar-
cc rivé à la limite extrême de la résistance.
CI Attaqué au reto-UJr par de très nombreux
« dissidents, a réussi, au prix des plus durs
« efforts, - à se frayer un passage et à rap-
« po.rter à son chet de oa tau ion aes ren.sei-
Il gnements précieux sur la situation. »
Chez les communistes
En vertu d'un mandat, de M. Vi'lette, juge
d'instruction, des perquisitions ont été opé-
rées hier matin dans les locaux du Comité
central d'action contre la guerre au Maroc.
Cette perquisition a été exécutée à la
suite d'un article de l'Huma.nité du 20
juillet 1985.
- De nombreux papiers ont été saisis, entre
autres la liste des membres •composant le
« Comité central d'action contre la guerre
du Maroc n, Ces documents, placés sous
scellés, ont été remis entre les mains du
juge d'instruction.
Les opérations militaires
Grftee à la marche des groupes mobiles
sur tout le front nui indique que nous som-
mes passés à l'offensive, la situation mili-
taire nous est nettement favorable. Au
cours des combats qui ont amené la déli-
vrance c'AJ'n Mntouf et de Bab-Moroudj, on
a. eu à déplorer l'insuffisance d'artillerie et
des moyens de liaison Pt. aussi que les dé-
pôts de France aient envoyé en ren.fort du
'vieux matériel dont ils voulaient se dé-
barrasser, les auto-mitrailleuses entr'au-
tres. C'est encore l'excellent moral de nos
troupes qui a le plus contribué au redres-
sement de la situation.
Comme en 1911-191 S, ce sont encore nos
soldats qui gagnent les batailles.
Sur tont le front, l'initiative des opéra-
tions n'appartient plus aux Rifains ; elle
est passée entre les mains de notre com-
mandement.
L'ennemi, renseigné sur les renforts qui
nous arrivaTcnt. a voulu s'emparer de notre
système défensif de TOuergha par une sé-
rie d'attaques violentes et brusquées. Nos
troupes l'ont partout repoussé. Nos troupes
s'assurent, dès aujourd'hui, de tous les
peints de passage sur l'Ouergha, dans la
zone d'Aln-Aïcha, Kelaa-des-SJess,
La situation continue à demeurer calme
sur l'ensemble du front.
Les attaques ennemies signalées sur Atz.
bou-Aïsea et sur Tafrant, au nord de Fez-
el-Bali, semblent diminuer de vigueur.
Abd el Krim continue à exercer des re-
présailles sur les tribus battues par nos
troupes et qui ont engagé des pourparlers
en vue de leur soumission.
D'autre part, il poursuit sa propagande
chez les tribus les plus éloignées du Rif.
Ses émissaires et ses messages parviennent
même dans le sud et, selon des informa-
tions de Bou-Denib, ils auraient tenté de
créer de l'agitation parmi les tribus du Ta-
Olalet. Une action énergique du comman-
danf local a enrayé promptement ces agis-
sements, ainsj d'ailleurs que ctans l'Atlas.
On croit que les réguliers rifains retirée
du front français seraient dirigés sur le
front espagnol.
Pour les combattants
Le Conseil général de la Seino vient de
décider' d'allouer une somme mensuelle de
20 francs aux pupilles de l'Assistance pu-
blique qui sont incorporés dans les régi-
ments servant au Maroc. Une pareille me-
sure avait été prise en faveur des pupilles
pendant Ja guerre de 1914-1918.
COIlgfflE» DE LHLEEME
---0-0--
LA VIE ECONOMIQUE
Les travaux hydrauliques
En 1926, le crédit de 18.500.000 francs af-
fecté par les délégations financières aux
travaux hydrauliques en Alacvie compor-
tera notamment les affectations suivantes :
assainissement de la plaine de l'IJabra-
Macta dans le département d'Oran, 1 mil-
lion 500.000 francs; aménagement d'irriga-
tions dans la plaine de la Mina, 800.000 Ir.;
travaux d'irrigations oans la plaine du Ché-
lif, 6.500.000 francs; divers travaux de des-
sèchement dans les plaines du département
d'Alger, 1 million environ; barraqes en Ka-
bylic, 573.000 Ir.: assèchement de la plaine
do Bougie, 800.000 fr. ; aménagement des -
eaux du bassin du Hodna, 900.000 fr.; irri-
gations sur le versant nord du massif de
l'Aurès, 5OO,ono fi-.; irrigations de la plaine
de 900.000 f -
de Sal-Sal, 900.000 Ir.; protection de Bône
contre les inondations, 900.000 francs; amé-
nagements dans la plaine de Bône, 700.000
francs; études diverses de travaux hydrau-
liques (programme de 1920), environ 2 mil-
lions. (Par dépéche.)
Concours-Exposition
Les Chambres d'Agriculture d'Alger, de
Constantine et d'Oran viennent de décider
qu'un Concours-Exposition des Blés d'Algé-
rie serait organisé à l'Institut Agricole de
Maison-Carrée, au mois d'octobre 1925. Ce
,concours comprendra deux sections : une
pour les blés durs, l'autre pour les bléa
tendres. Il est ouvert entre tous les pro-
ducteurs de blé européens et indigènes de
la Colonie.
Exportation des orges
Vu l'excellente récolte déjà prévue dans
la région de Constantine, le gouverneur gé-
néral de l'Algérie vient d'autoriser la libre
exportation sur l'étranger d'un contingent
global de 300.000 quintaux de cette denrée ;
dans ce contingent est compris celui de
40.000 quintaux dont la sortie du départe-
ment d Oran a été autorisée par décision
du 8 juin 1025.
Le service des Douanes chargé du con-
trôle des exportations rendra compte cha-
que mois, des expéditions effectuées le mois
précédent.
Exportation des fourrages
En raison de l'abondance de récolte four-
ragère dans la région de Bône, le Gouver-
neur général de l'Algérie a décidé de porter
à 20.000 tonnes le contingent de 10.000 ton-
nes de fourrages, dont la sortie du départe-
ment de Constantine sur l'étranger par dé-
cision du 16 mai dernier était autorisée.
La situation, de la production fourragère
dans les autres départements n'ayant pas
permis d'y étendre cette mesure, il a été dé-
cidé de rétablir la libre exportation d'Algé-
rie des oroduits de rearcèce à destination
de la Tunisie, du Maroc et des Colonies
françaises.
Sériciculture
La campagne séricicole de 1925 s'annonce
en Algérie sous les meilleurs auspices. Plus
de 20 propriétaires ont fait connaître au
Gouvernement général leur intention de
procéder au printemps prochain, à des éle-
vages de vers à soie et sollicité, à cet effet,
l'attribution de plus de 6.000 grammes de
graine susceptibles de produire 10.000 lnla,
de cocons frais.
Grèves à Blida
Les métallurgistes des Ateliers de Blida
se sont mis en grève mardi, vu l'applica-
tion de la. loi de huit heures dans les usi-
nes ; les ouvriers entendent que le ttirit à
la journée remplace le tarif à l'heure, et
pour base de la journée légale de 8 heures,
ils veulent adopter le prix lota.1 de 10 heures
du tarif qu ils veulent abaLir.
Les patrons ont repoussé ces offres et les
ateliers ont fermé leurs portes en attendant
qu'une solution intervienne.
Prix du pain et des farines
M. le Préfet du département d'Alger a
fixé le prix limite de la farine de blé ten-
dre à 157 francs, à partir du 20 juille-t.
En conséquence, par arrété en date du 18
juillet dernier, le Maire d'Alger a taxé le
prix du kilo de pain de farine de bl{' tendre
vendu dans les boulangeries ou dans les dé-
pôts à un franc cinquante centimes à partir
du jeudi 23 du mémo mois.
Ne sont pas soumis à la taxe :
1° Les pains dits « de fantaisie » de
moins d'un kilo ;
20 Le paîn vendu au poids au-dessous de
500 gramxqes ;
3< Le pain porté à domicile.
Tout boulanger ou dépositaire dr pain est
LE NUMERO : 20 CENTIMES
MARDI SOIn, 28 JUILLET 1925
Les Annales Coloniales
- - es -. -nna es ,d "nia l es
., JOURNAL QUOTIDIEN
Lit AJtTICLES PUUtl PAS "US "AMNAUS COLONLume SONT LA PHOMUM
EXCLUSIVE PU JOUimAL
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DIRECTEURS I MARCEL - RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Itéfotki Il AtahislralWa : 34, Ru. du Mont-Thabop, PARIS-1" Ntfkm : LOUftI W-J7
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Oa ribMM dUM tons U Bomudtportt et chez 1M principaux librtirM
Les indigènes et la terre
i
Aux indigènes dont elle a fait des proprié-
taires et auxquels elle a assuré par le crédit
agricole les moyens financiers nécessaires à
leurs premiers'travaux d'installation et de cul-
ture, l'Administration s'est préoccupée de don-
ner aussi l'enseignement utile à la mise en va-
leur rapide et ccmplète de leur terre.
Elle a dressé dans ce but un programme qui
s'applique à la situation immédiate des noma-
des qu'elle transforme en agriculteurs sédentai-
res, mais qui prépare aussi pour leurs enfants
un avenir amélioré.
Afin d'initier imédiatement les attribu-
taires de lots domaniaux à leur rôle de culti-
vateurs, l'Administration a organisé, en 1924,
des champs de démonstration appropriés à la
région qui les entoure.
On les peut diviser en deux grandes sec-
tions : ceux, au nombre de 48, où l'on en-
seigne surtout l'application des labours prépa-
ratoires et des superphosphates à la culture
des céréales, d'une part, et, de l'autre, ceux
au nombre de 28 où l' on s'occupe de l'emploi
des engrais chimiques dans la fumure des oli-
viers.
On sait l'importance, l'étendue et le rapport
de la forêt d'oliviers en Tunisie. Nulle terre
ne paraît plus propice que oelle de ce pays
à r arbre de Minerve, qui y atteint des propor..
tions bien rares ailleurs, et donne un produit
sans rival dans l'huile onctueuse et dorée qui
coule sous les presses de toutes ses régions.
L'Administration ne néglige rien de ce qui
peut amener les indigènes à améliorer cette
culture : 35 séances de démonstration de taille
et de greffage de l'olivier ont eu lieu, en 1924.
dans les régions du Kef, Thala, Maktar, Té-
boursouk, Mtljz-el-Bab, Souk-el-Arba, Ma-
teur, Sousse, Kairouan, Gafsa, Tozeur et les
Territoires militaires.
2.000 auditeurs environ sont venus, souvent
d'assez loin, pour assister à ces utiles leçons,
tandis que 228 concurrents ont pris part à
deux concôurs de taille de l' olivier qui ont eu
-lieu à Tunis et Soliman.
Les agriculteurs indigènes sont très sensi-
bles aux marques d'encouragement que l'Ad-
ministration leur donne sous forme de plants,
de semences, d'engrais et aussi de primes en
argent, de médailles et de diolômes.
En 1924,- il leur ç été distribué de cette
façon : 40.000 éclats, boutures ou greffes
d'olivier, 2.000 plants d'arbres fruitiers, 10
quintaux de séfaences diverses, des graines de
vers à soie, 17.340 francs en primes pour tra-
vaux d'hydraulique agricole, 27.885 francs en
ptimes pour l'élevage du cheval, etc.
pri Enfin, 10 Adtninistration fait paraître et dis-
tribuer gratuitement une publication mensuelle
en langue arabe et un almanach agricole du
fellah qui donnent aux _agriculteurs indigènes
des notions et des conseils de culture euro-
péenne.
Il est à remarquer que l'agriculteur indigène
aime beaucoup être conseillé, différant en cela
de nos paysans qui ont opposé si longtemps et
opposent encore leur routine ancestrale aux
méthodlesque préconisent les revues techni-
ques, sous prétexte que les savants ne vont pas
leur enseigner à cultiver la terre que dix géné-,
rations des leurs ont exploitée. Ce n'est que
lorsqu'ils voient les résultats obtenus dans des
domaines cultivés à la moderne, qu'ils se ren-
dent de mauvaise grâce, par jalousie et par
amour du gain, en gardant au fond d' eux-
mêmes une rancune contre ces gens de la ville
qui connaissent mieux qu'eux le secret de la
terre.
L'indigène, au contraire, examine de près
r œuvre du colon, sollicite des explications
qui lui sont toujours données avec empresse-
ment, et applique sans retard les avis qu'il a
reçus, les exemples pratiques qu'il a obser-
vés.
L'Administration a tenu compte de ce pen-
chant et a créé, surtout pour les régions où
les colons français sont rares ou n'ont pas en-
core pénétré comme celles qui viennent d'être
alloties aux anciens nomades, des conseillers
agricoles, agents de propagande et de con-
trôle..
Ces conseillers agricoles sont installés à
chaque centre de région, secondés par des
agents de culture et des moniteurs indigènes.
Ils se tiennent en contact permanent avec tous
les agriculteurs de la contrée, mais notamment
avec les bénéficiaires de lots domaniaux. Au-
près de c derniers, leur rôle n'est pas que de
conseil ; ils surveillent, en effet, l'exécution
par chacun d'eux des conditions de mise en
valeur du terrain stipulées aux contrats de ces-
sion. Ils donnent leur avis à l'Office de Cré-
dit Agricole sur les prêts sollicités et contrô-
lent remploi des sommes accordées.
Ces guides sont bien vus des indigènes et
ils facilitent t'oeuvre de fixation au sol des no-
mades entreprise par le Gouvernement en fai-
sant l'éducation agricole de ces anciens pas-
teurs auxquels ils épargnent les indécisions et
tes déboires de l'inexpérience.
Toutes les mesures dont nous avons parlé
s'appliquent à la vulgarisation des connaissan-
ces culturales chez ("agriculteur adulte. On
n'a eu garde de négliger l'éducation plus mé-
thodique et plus progressive des enfants indi-
m -
Pour ces derniers a été créée, à Smindja,
une ferme-école qui reçoit les jeunes incngènes
de 14 à 18 ans quÎy Au sortir de l'école pri-
maire désirent se farmer aux méthodes moder-
nes. Elle compte actuellement 60 élèves et
fonctionne de ta même manière que les meil.
leures écoles pratiques de France.
Pour les enfants qui n'ont pas la préparation
générale nécessaire à leur admission à la
Ferme-Ecole de Tindja, existent des jardins
d'essais régionaux.
Ils peuvent faire un véritable apprentissage
agricole dans ces institutions déjà organisées à
Sfax pour le Sud, El Asib pour le Nord, Ta-
barka pour l'Ouest et dont une pour le Centre,
chez les Souassi, est en préparation.
En outre, fonctionne, à Tunis, un cours
destiné à former des mécaniciens conducteurs
agricoles, annexé à l'Ecole Coloniale d'Agri-
culture.
Quant à cette dernière, l' accès en est ou-
vert aux jeunes indigènes, mais le niveau ITevé
des études préparatoires à sèn examen d'ad-
mission ne permet pas à beaucoup de jeunes
musulmans d'y prétendre, les fils des classes
aisées préférant se diriger vers des études qui
demandent un séjour dans les universités de
France ou entrer dans les services administra-
tifs du Protpctorat. 13 jeunes indigènes y ont
été admis jusqu'ici. Du reste, en raison de
leur situation familiale, ils n'ont de rapport
avec I'oeuvre de fixation au sol dont nouq nous
occupons particulièrement que par la propa-
gande qu'ils peuvent faire auprès de leurs co-
religionnaires des campagnes.
Après cet exposé, nous pouvons comme
conclusion reprendre l'idée que nous émettions
à son début, et demander aux gens de bonne
foi si l'inspiration dont relèvent toutes ces me..
sures, toutes ces institutions, toutes ces mar-
ques de sollicitude, est celle d'un peuple do..
minateur, pratiquant une politique de compres-
sion, d'exploitation, d'avidité, ou bien d'une
Nation ayant élevé le sens du mot Protectorat
à sa plus haute conception de justice et de
fraternité.
Ernest H au do s,
Député de la Marne,
Président de la Commission
des Douanes
et des Convenlionn oommerr.tnl,.f
- .060.
Pierre CORBIN
C' est avec un sentiment de profonde tristesse
que j'ai appris hier soir la mort, à 29 ans, de
Pierre Corbin, chef adjoint du Cabinet de M.
André Hesse, ministre des Colonies, décédé
des suites d'une complication consécutive à
une grave blessure de guerre reçue au genou.
Engagé volontaire, ancien élève de t Ecote
COloniale, sous-chef de bureau au Ministère
des Colonies, c'était un garçon essentiellement
sympathique. D'accueil affable, de relation
agréable, l'oeil vif, la figure souriante, la pa-
role aimable, Pierre Corbin avait su ne se
créer que des amitiés. Sa perte sera vivement
ressentie au Cabinet et dans les services du
Ministère des Colonies.
Décoré de la médaille militaire et de la
Croix de guerre, il avait reçu la Légion d'hon-
neur le 12 juillet à la dernière promotion.
Protection du personnel
enseignant aux colonies
Une loi récente a établi en France, pour
la t'rotoctifm de l'enfance, des congés de
longue durée pouvant atteindre cinq ans et
qui sont accordés aux membres de l'en-
seignement ipublic atteints de tuberculose
ouverte ou de maladie mentale.
M. André Hesse. Ministre des Colonies,
a jugé que cette réglementation, aussi pré-
cieuse pour les maîtres que pour les élè-
ves, devait être étendue aux colonies. Il
vient de la faire appliquer par décret, et,
d'accord avec les Gouverneurs, à celles de
nos 'possessions d'outre-mer (Martinique,
Guadeloupe, Réunion, Guyane), où le sta-
tut du personnel enseignant est fixé par le
pouvoir central.
..Ir
Les anciens élèves du lycée
de Tunis à Metz
(En présence d'une assistance nombreuse,
pnrmi laquelle des conseillers municipaux et
M. Manccron, préfot, les anciens élèves - du
lycée de 'Punis ont été reçus iL l'Hôtel de Ville
par M. Vautrin, maire de 'Met,z..
Aux souhaits de bienvenus du maire, M. Ni-
colas, président de l'Association amicale des
ancier * élèves de Tunis, a répondu en faisant,
l'éloge de l'hospitalité française.
M. Manccron, préfet, a rappelé que les Tuni-
siens qui combattirent dans l'armée française
ont contribué, eux aussi, à la délivrance de
l'Alsace et de la Lorraine.
Décrets et Arrêtés
-0-0--
Décret élevant à 1.000 francs pour certaines
Colonies, le maximum de remboursement
grevant les colis-postaux,
Aux tonnes du nouveau texte, le maximum
du remboursement grevant les colis postaux
échangés entre la France et l'Algérie et les
colonies françaises ast fixé il 1.000 francs.
Ce maximum n'est npplicable qu'aux colo-
nies ci-dessous :
Colonies du Groupe ne l'AtrtffOe Occidentale
Française,
Colonies du Groupe de l'Afrique "Equoloriale
Française,
Mndncasrnr et dépendances,
Indochine,
Territoires à mandat du Cameroun et du
Togo,
Côle Frnnçni^c des Somnlis.
Etablissements Français de l'Océanie,
Nouvelle-Calédonie,
Saint-Pierre et Mtquclon.
J. 0. du 28 juillet 1925.
Laitenatioi imrimiictiine
-0-0--
Ce projet est de nou-
veau discuté dans la Pres-
se américaine. C'est là
pourtatte une proposition à
laquelle on ne saurait s'ar-
rête un seul instatit. Tous
les efforts de notre politi-
que et de notre diploma-
tie, les sacrifices d'ar.
gent et d'hommes que nous nous sommes im-
posés depuis quarante années, aboutiraient à
ce résultat de remettre à des mains étrangè-
res notre grande colonie d'Extrême-Orient 1
L'opération serait-elle réellement avanta-
geuse pour la métropole, c est-à-dire suscep-
tible de panser les graves blessures de la
guerre et lui permettre de remettre l'ordre
dans ses finances ? L'abdication morale qu'el-
le comporterait avec elle la rendrait insup-
portable à une nation qui, en dépit des vicis-
situdes dont elle a eu à souffrir, a su conser-
ver intacts des sentiments de fierté et d'hon-
neur.
La France ne peut tout de meme être as-
similée à un lanceur d'affaires et après avoir
jeté son dévolu sur un pays, et y avoir rêàlhê,
de la façon que l'on sait, un développement
moral et matériel qui en fait une possession
digne d'envie, tenter d'en négocier raliéna.
tion. Et en supposant encore, qu'aprls avoir
dégagé aux yeux de tous un joyau htestima.
ble, elle se sente dans l'incapacité de le pro-
téger plus longtemps contre les convoitises de,
ses rivaux, serait-elle autorisée pour cela à le
céder spontanément au plus offrant ou à ce-
lui qui lui présenterait les meilleures garan-
ties de sécurité et de Protection ? Un pareil
marché ne peut être. un seul instant envisagé,
non seulement parce que la nation qui y con-
sentirait se discréditerait à ses propres yeux,
mais surtout parce qu'elle violerait les enga-
gements solennels qu'elle a pris vis-à-vis de
ses protégés.
Quand un pays cède une portion de son
territoire sans V assentiment des intéressés -
et une colonie où a flotté son drapeau est bien
une portion de son territoire - c'est qu'il y est
contraint par la nécessité et il est souvent
dans l'obligation d'y consentir pour éviter des
maux plus grands. C'est ainsi que la France
en 1871 a dû ratifier Varrachement de l'Al-
sace-Lorraine qui lui avait été imposé. Cest
ainsi même qu'au XV Ille siècle nous avons
perdu le Canada, les Indes et l'lle.de-Fran-
ce. Nous avons peut-être fait preuve d'impré-
voyance à leur égard, mais nous les avons
vaillamment défcm/us, et si nous avons dû
subir la rigueur des traités, du moins avons-
nous sauvé l'honneur.
Ce n'est @ pas la première fois que l'Indo-
chine voit s'affirmer à son égard des convoi-
tises intéressées. Mais, dison-le bien haut,
elle ne sera jamais de la part de la France un
objet de troc ou d'échange.
L.-G. Thébault
LES COLONIAUX EN SYRIE
Le Conseil représentatif du Grand-Liban,
reconstitué à la suite des récentes élections,
ayant exprimé, à l'unanimité, le voeu que le
Gouvernement de l'Etat fût maintenu, avec sa
composition actuelle, jusqu à la mise en ap-
plication du statut organique, le Haut-Com-
missaire a confirmé M. le Gouverneur des Co-
lonies Léon Cayla, Gouverneur par intérim du
Grand-Liban, dans les fonctions qu'il remplis-
sait provisoirement.
M. Schoeffler, Gouverneur des Colonies,
est nommé Gouverneur de l'Etat des Alaoui-
tes, en remplacement de M. Cayla, qui' était
demeuré titulaire de ce poste.
M. l'Administrateur en chef Privat-Au.
bouard est nommé délégué du Haut-Commis-
sariat auprès de l'Etat de Syrie, à Damas, en
remplacement de M. Schoeffler. 1
M. Charles Dumont, administrateur de 1"
classe des Colonies, est chargé de l'intérim de
Gouverneur de l'Etat des Alaouites pendant
la durée du congé du titulaire du poste.
Enfin, nous croyons savoir que M. Léon
Solomiac, administrateur de lre classe des Co-
lonies, serait prochainement appelé aux fonc-
tions de secrétaire général adjoint du Haut-
Commissariat.
A LA MARTINIQUE
00
Les élections au' Conseil général ont eu
lieu dans un calme absolu.
Voici les résultats :
Canton du Carbet : MM. Vertulien-Lau-
rent, Cléostrate et Léger, élus.
Canton de Lamentift : MM, Sainte-Luce,
Quitmann, Banni et de Lacoste, élus.
Canton de Martin: La commune de Sainte-
Anne a envoyé l'urne au Conseil de conten-
tieux pour le dépouillement. Les trois autres
communes du canton assurent une forte ma-
jorité à MM. Land.a, Binet, Desportes, Gros-
Desormeaux et Golddlg-,
Dans le canton de Trinité, les électeurs
ont fait grève, tous les électeurs de quelque
parti qu'ils se recommandent.
Tous îles candidats élus appartiennent au
.parti Lémery-Sévère.
.,.
GOUVERNEMENT GENERAL
DE L'INDOCIMM
Contrairement à l'information publiée par
un journal du matin, le Conseil des minis.
tres tenu ce jour à Rambouillet n'a pas eu
à s'occuper du successeur de M. Martial
Merlin à Hanuï.
- SERONS-NOUS TOUJOURS
TRIBUTAIRES DE L'ÉTRANGER
Si, en France, nous semblons nous débar-
rasser peu à peu de l'accaparement américo-
britannique il n'en est hélas ! pas de même
dans nos colonies africaines. Les florissantes
maisons de commerce britanniques concurren-
cent aisément nos comptoirs, cependant bien
approvisionnés et, pour la plus grande partie
en marchandises anglaises. A la Côte Occi-
dentale d'Afrique où les étoffes trouvent un
important débouché on chercherait en vain le
moindre tissu français.
En faisant l'inventaire d'un comptoir d'une
de nos plus grandes firmes de la Côte d'Ivoire
voici ce que j'ai relevé : tous les tissus anglais
quelques foulards pour madras viennent de
Lyon, les alcools de traite viennent de Hol-
lande ou d'Allemagne ainsi que la quincaille-
rie'. Les matchettes de fabrication française,
ne valent rien. Il n'y a guère que la parfu-
merie, la verrerie , quelques conserves qui
soient d'origine française.
A quoi donc ont servi les nombreuses con-
férences de nos gouverneurs généraux à nos
industriels, tant dans l'est et le nord-est que
dans la région des filatures du Nord ? Pour-
rons-nous jamais lutter contre la routine fran-
çaise? N'y aura-t-il pas une fabrique de tis-
sus capable d'envoyer dans nos colonies de
l'A. O. F. un dessinateur qui copierait les
modèles britanniques que l'on reproduirait
sur les tissus français dont la qualité supé-
rieure les ferait préférer par les indigènes
aux tissus étrangers ?
Alors que la plupart des comptoirs de nos
maisons de commerce sont installés plus ou
moins confortablement, nous voyons les puis-
santes firmes anglaises agrandir chaque jour
leurs magasins et leurs boutiques. L'admi-
nistration française ne pourrait-elle pas se
montrer un peu plus généreuse pour nos com-
patriotes, qui somme toute, en territoire fran-
çais, ont droit à la priorité.
A Strasbourg et a Metz, le gouverneur
Bonnecarrère, vient de faire ressortir aux
Chambres de Commerce les possibilités d'im-
portation au Togo de rails, d outillage, falen.
cerie, etc. Il leur a dit aussi qu'en 1925, le
Togo pourrait alimenter en coton (1.250.000
kil.) les filatures françaises. Voilà une belle
occasion pour tes filateurs de modifier légère.
ment leur outillage pour fournir aux indigè-
nes les tissus à leur convenance.
Il ne faut pas que les heureuses initiatives,
telles que celle du Commissaire de la Répu-
blique au Togo restent sans lendemain. Nous
devons entretenir l'industrie française dans
cette conviction qu'elle doit collaborer sans
cesse au développement économique de nos
colonies qui trouveront dans la Métropole
l'aide morale et matérielle dont elles ont le
plus grand besoin.
Eugène Devaux
- - ̃
En Haute-Volta
00
Une heureuse initiative
Le Baloum-Naba, principal vassal du Mo-
ro-Naba, chef supérieur des Mossi, a fait der-
nièrement l'acquisition de bœufs dressés pour
le labour, et a emprunté à l'Administration
toute une série d'instruments aratoires moder-
nes en vue de faire aux indigènes du cercle
de Ouagadougou des démonstrations pratiques
d'utilisation de ces animaux et instruments. Les
estais ont lieu dans la ferme modèle de Saria
qu'il vient de créer à quelques kilomètres du
chef-lieu, et il assiste personnellement aux dé-
monstrations ainsi faites. Une telle initiative,
qui peut avoir de si heureuses conséquences
pour cette région agricole si peuplée, mérite
I d'être signalée.
A la bergerie de TourcQingibam
L'effectif total du troupeau mérinos, à la fin
du mois de mai dernier, était de 284 têtes ;
on n'avait eu à déplorer. ce mois-là, que deux
décès, alors que le troupeau s'était enrichi de
1'7 naissances. On sait que ce troupeau méri-
nos est composé de deux troupeaux importés)
du Sud-Africain en fin 1923 et en avril 1925 :
le premier qui, à son arrivée, comptait 147
têtes et avait été décimé au cours de F année)
1924 jusqu'à ne compter que 70 unités, se
reconstitue lentement et atteint maintenant 92
têtes. Le second est déjà passé de 177 à 192
têtes et paraît s'acclimater dans de conditions
très favorables. L'hivernage qui vient donnera
vraisemblablement la solution du problème
d'acclimatement en Haute-Volta du mouton
mérinos poursuivi avec ténacité par la Cham-
bre de Commerce de Tourcoing.
Quant au troupeau indigène, destiné au mé-
tissage, il comprend 242 femelles.
? Conorfes inlerDunODolloresller
Les bois exotiques
Avant de terminer ses travaux, la septiè-
me Section du Congrès a émis les vœux sui-
vants sur lesquels nous reviendrons, du
reste :
Qu'on mdqarise par lovs l'emploi
des bois coloniaux dans Vin dus trie et qu'on
leur donne la préférence sur les bois simi-
laires de provenance étranaâre ;
Pour parer à la crise de main-d'Œuvre
dont souffrent actuellement les exploitations
forestières coloniales, que des mesures
soient prises pour favoriser le plus possible
le développement du machinisme.
La guerre au Maroc
11 Q-fl
Le haut commandement
Le général Naulin, à bord d'un avion, a
survolé, dans la matinée d'hier, La régiion
d'Oujezziane et d'Aïn-Bou-Aïssa.
Le général Go-ureau et des colonels De-
frfcre et Nieger ont visité hier Alkazai- Ké-
bir. Ils ont été reçus par le général Riquel-
me et les autorités musulmanes et israé-
lites.
Le haut commissaire au Maroc espagnol
est arrivé à Ceuta le 26 juillet, à 14 heures.
Il a été reçu notamment par l'amiral fran-
çais qui, à bord du Strasbourg est allé à
Rabat pour prendre à. bord le maréchal Pé-
tain. Celui-ci a dû arriver à Ceuta aujour-
d'hui.
Le général Primo de Rivera attend le ma-
réoha là Ceuta. Il a dû arriver aujourd'hui
à Tétouan avec le maréchal Pétain. Un ban-
quet lui sera offert au palais de la Rési-
dence.
Le maréclial Pétain doit s'embarquer à
Tanger pour Marseille demain matin..
Le général Georges, chef d'état-major du
maréchal Pâtain, est arrivé à Paris et a
été reçu.par M. Painlevé, qui par les ren-
seignements que lui a rapportés cet officier
général sera à même déjuger des détails
de notre situation militaire au Maroc.
Les oficiers de complément
A l'issue de sa dernière réunion d'hier,
le congrès des officiers de complément a
adressé au maréchad Lyuuitsey le télégram-
me suivant :
Il L'Union nationale des officiers de ré-
serve, réunie en congrès natwna.1 à Belfort
prie respectueusement M. la maréchal
Lyautey, au nom de ses 236 associations,
de vouloir bien transmettre aux troupes de
toutes armes, officiers et soldats, qui com-
battent au Maroc, pour l'honneur et la
grandeur de la Patrie. son salut chaleureux
et l'hommage de son admiration pour l'hé-
roïsme indomptable avec lequel. elles défen-
dent victorieusement l'œuvre civilisatrice et
féconde de la France, »
Pour les blessés
Sous la "direction du paicha, la population
indigène de Casablanca a ouvert une sous-
cri'ption et recueilli des sommes importan-
tes pour les blessés de l'Ouergha. Ce gefete
de solidarité et de loyalisme a été très ap-
précié. -
- L'aviation
Le 318 régiment d'aviation a soutenu le
moral des troupes comlbattanAes et a reçu
d'elles de nombreux témoignages de recon-
naissance.
En trois mois, il a effectué plus de 6.000
heures de vol, plus de 3.000 missions, dont
2.000 de bombardement, au ..coure des-
quelles plus de 200 tonnes de bombes ont
été lancées.
Il a transporté, en outre, plus de 500
Messes.
Suivant des renseignements du service
de l'aviation, un avion français a survolé
Quilûtes. Des avions espagnols ont bom-
bardé, dans les environs de Hasi-Hucsgan,
une importante concentration ennemie qui
se rendait sur le .front français ; ils ont
survolé aussi le secteur d'Ouezzan.
En frappant ainsi d'un commun accord
l'ennemi commun, l'une et l'autre aviation
ont commencé à exercer le droit de survol
établi par la Conférence de Madrid.
Une belle citation
Maximoff Ivan, mile ir>197, eapofal, 21°
compagnie du 1er régiment étranger.
« Caporal qui avait déjà donné des preu-
« ves nombreuses* du plus bel allant et
« d'un courage remarquable. Dans la nuit
n du 10 au 11 juin 1925, a participé, comme
« volontaire. à un coup de main destiné à
« sauver la garnison du poste de Médiouna,
« encerclé depuis six semaines et est ar-
cc rivé à la limite extrême de la résistance.
CI Attaqué au reto-UJr par de très nombreux
« dissidents, a réussi, au prix des plus durs
« efforts, - à se frayer un passage et à rap-
« po.rter à son chet de oa tau ion aes ren.sei-
Il gnements précieux sur la situation. »
Chez les communistes
En vertu d'un mandat, de M. Vi'lette, juge
d'instruction, des perquisitions ont été opé-
rées hier matin dans les locaux du Comité
central d'action contre la guerre au Maroc.
Cette perquisition a été exécutée à la
suite d'un article de l'Huma.nité du 20
juillet 1985.
- De nombreux papiers ont été saisis, entre
autres la liste des membres •composant le
« Comité central d'action contre la guerre
du Maroc n, Ces documents, placés sous
scellés, ont été remis entre les mains du
juge d'instruction.
Les opérations militaires
Grftee à la marche des groupes mobiles
sur tout le front nui indique que nous som-
mes passés à l'offensive, la situation mili-
taire nous est nettement favorable. Au
cours des combats qui ont amené la déli-
vrance c'AJ'n Mntouf et de Bab-Moroudj, on
a. eu à déplorer l'insuffisance d'artillerie et
des moyens de liaison Pt. aussi que les dé-
pôts de France aient envoyé en ren.fort du
'vieux matériel dont ils voulaient se dé-
barrasser, les auto-mitrailleuses entr'au-
tres. C'est encore l'excellent moral de nos
troupes qui a le plus contribué au redres-
sement de la situation.
Comme en 1911-191 S, ce sont encore nos
soldats qui gagnent les batailles.
Sur tont le front, l'initiative des opéra-
tions n'appartient plus aux Rifains ; elle
est passée entre les mains de notre com-
mandement.
L'ennemi, renseigné sur les renforts qui
nous arrivaTcnt. a voulu s'emparer de notre
système défensif de TOuergha par une sé-
rie d'attaques violentes et brusquées. Nos
troupes l'ont partout repoussé. Nos troupes
s'assurent, dès aujourd'hui, de tous les
peints de passage sur l'Ouergha, dans la
zone d'Aln-Aïcha, Kelaa-des-SJess,
La situation continue à demeurer calme
sur l'ensemble du front.
Les attaques ennemies signalées sur Atz.
bou-Aïsea et sur Tafrant, au nord de Fez-
el-Bali, semblent diminuer de vigueur.
Abd el Krim continue à exercer des re-
présailles sur les tribus battues par nos
troupes et qui ont engagé des pourparlers
en vue de leur soumission.
D'autre part, il poursuit sa propagande
chez les tribus les plus éloignées du Rif.
Ses émissaires et ses messages parviennent
même dans le sud et, selon des informa-
tions de Bou-Denib, ils auraient tenté de
créer de l'agitation parmi les tribus du Ta-
Olalet. Une action énergique du comman-
danf local a enrayé promptement ces agis-
sements, ainsj d'ailleurs que ctans l'Atlas.
On croit que les réguliers rifains retirée
du front français seraient dirigés sur le
front espagnol.
Pour les combattants
Le Conseil général de la Seino vient de
décider' d'allouer une somme mensuelle de
20 francs aux pupilles de l'Assistance pu-
blique qui sont incorporés dans les régi-
ments servant au Maroc. Une pareille me-
sure avait été prise en faveur des pupilles
pendant Ja guerre de 1914-1918.
COIlgfflE» DE LHLEEME
---0-0--
LA VIE ECONOMIQUE
Les travaux hydrauliques
En 1926, le crédit de 18.500.000 francs af-
fecté par les délégations financières aux
travaux hydrauliques en Alacvie compor-
tera notamment les affectations suivantes :
assainissement de la plaine de l'IJabra-
Macta dans le département d'Oran, 1 mil-
lion 500.000 francs; aménagement d'irriga-
tions dans la plaine de la Mina, 800.000 Ir.;
travaux d'irrigations oans la plaine du Ché-
lif, 6.500.000 francs; divers travaux de des-
sèchement dans les plaines du département
d'Alger, 1 million environ; barraqes en Ka-
bylic, 573.000 Ir.: assèchement de la plaine
do Bougie, 800.000 fr. ; aménagement des -
eaux du bassin du Hodna, 900.000 fr.; irri-
gations sur le versant nord du massif de
l'Aurès, 5OO,ono fi-.; irrigations de la plaine
de 900.000 f -
de Sal-Sal, 900.000 Ir.; protection de Bône
contre les inondations, 900.000 francs; amé-
nagements dans la plaine de Bône, 700.000
francs; études diverses de travaux hydrau-
liques (programme de 1920), environ 2 mil-
lions. (Par dépéche.)
Concours-Exposition
Les Chambres d'Agriculture d'Alger, de
Constantine et d'Oran viennent de décider
qu'un Concours-Exposition des Blés d'Algé-
rie serait organisé à l'Institut Agricole de
Maison-Carrée, au mois d'octobre 1925. Ce
,concours comprendra deux sections : une
pour les blés durs, l'autre pour les bléa
tendres. Il est ouvert entre tous les pro-
ducteurs de blé européens et indigènes de
la Colonie.
Exportation des orges
Vu l'excellente récolte déjà prévue dans
la région de Constantine, le gouverneur gé-
néral de l'Algérie vient d'autoriser la libre
exportation sur l'étranger d'un contingent
global de 300.000 quintaux de cette denrée ;
dans ce contingent est compris celui de
40.000 quintaux dont la sortie du départe-
ment d Oran a été autorisée par décision
du 8 juin 1025.
Le service des Douanes chargé du con-
trôle des exportations rendra compte cha-
que mois, des expéditions effectuées le mois
précédent.
Exportation des fourrages
En raison de l'abondance de récolte four-
ragère dans la région de Bône, le Gouver-
neur général de l'Algérie a décidé de porter
à 20.000 tonnes le contingent de 10.000 ton-
nes de fourrages, dont la sortie du départe-
ment de Constantine sur l'étranger par dé-
cision du 16 mai dernier était autorisée.
La situation, de la production fourragère
dans les autres départements n'ayant pas
permis d'y étendre cette mesure, il a été dé-
cidé de rétablir la libre exportation d'Algé-
rie des oroduits de rearcèce à destination
de la Tunisie, du Maroc et des Colonies
françaises.
Sériciculture
La campagne séricicole de 1925 s'annonce
en Algérie sous les meilleurs auspices. Plus
de 20 propriétaires ont fait connaître au
Gouvernement général leur intention de
procéder au printemps prochain, à des éle-
vages de vers à soie et sollicité, à cet effet,
l'attribution de plus de 6.000 grammes de
graine susceptibles de produire 10.000 lnla,
de cocons frais.
Grèves à Blida
Les métallurgistes des Ateliers de Blida
se sont mis en grève mardi, vu l'applica-
tion de la. loi de huit heures dans les usi-
nes ; les ouvriers entendent que le ttirit à
la journée remplace le tarif à l'heure, et
pour base de la journée légale de 8 heures,
ils veulent adopter le prix lota.1 de 10 heures
du tarif qu ils veulent abaLir.
Les patrons ont repoussé ces offres et les
ateliers ont fermé leurs portes en attendant
qu'une solution intervienne.
Prix du pain et des farines
M. le Préfet du département d'Alger a
fixé le prix limite de la farine de blé ten-
dre à 157 francs, à partir du 20 juille-t.
En conséquence, par arrété en date du 18
juillet dernier, le Maire d'Alger a taxé le
prix du kilo de pain de farine de bl{' tendre
vendu dans les boulangeries ou dans les dé-
pôts à un franc cinquante centimes à partir
du jeudi 23 du mémo mois.
Ne sont pas soumis à la taxe :
1° Les pains dits « de fantaisie » de
moins d'un kilo ;
20 Le paîn vendu au poids au-dessous de
500 gramxqes ;
3< Le pain porté à domicile.
Tout boulanger ou dépositaire dr pain est
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