Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-07-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 27 juillet 1925 27 juillet 1925
Description : 1925/07/27 (A26,N111). 1925/07/27 (A26,N111).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396958k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. - N° 111
LE NUMERO : 20 CENTIMES -
-
LUNDI SOIR, 27 JUILLET 1925
- - - - - - - - - -
Les Annales Coloniales
'- -. JOURNAL QUOTIDIEN
La AMMUt MMitt ràa *MW ANNALES oelotimmo un LA rNOHUtrt
pgjuaiV» DU jouimal
U Amman ttRéelwm» wi
DiRtCTBURS I MARCEL RUBDEL et L.-G. THÉBAULT
RMmUm et iùriiistMliN t 84 Rtie du Mont-Thabor, PARI3-1" Télépbne : LOCTM 19-17
L.O.lJ:jS:\' ,'
UO..DIIln 1 .-., u 1 - 1 A « 1) W'tIJ Go 3
•"BP- 1 - h11lJ .'l'hB. 9b 31 :
- - .-
un. Drtaidp»,» UNni
Main-d'œuvre coloniale
-
Voici quelque temps, mes excellents
collègues Mario Roustan. sénateur de
l'Hérault, et Lucien Gasparin, expo-
saient dans les Annales Coloniales com-
ment on procédait au recrutement de tra-
vailleurs Antandroy pour les plantations
de la Réunion. On annonce, cette semai-
ne, le retour du premier contingent de
ces travailleurs à Madagascar. 11 s'agit
là, par conséquent, d'une émigration sai-
'Sonière pour aider à la récolte. Les An:
tandroy reviennent, après quelques mois
d'absence, nantis d'un petit pécule qui
doit les aider à sortir de leur dénuement,
et cette initiative apparaît ainsi pleine
d'heureuses conséquences.
Il ne serait pas à souhaiter cependant
qu'elle sè généralisât et que des quanti-
tés, chaque année plus importantes, de
travailleurs malgaches fassent envoyés à
la Réunion. Cette main-d'œuvre est, en
effet, beaucoup plus nécessaire dans la
Glande lie que dans la vieille colonie de
plantation, sa voisine. La Réunion comp-
tait, au dernier recensement, 173.000 ha-
bitants, Cela fait 70 au kilomètre carré
(presque autant que la métropole) si on
tient compte de toute la superficie. En
réalité, la densité est beaucoup plus forte,
la côte étant seule cultivée et l'intérieur
montagneux à peu près désert. En
France cette densité réelle satisferait à
tous les besoins de main-d'œuvre agri-
cole, et bien au delà. Il n'en est pas ainsi
à la Réunion, qui est restée pays -de
grande propriété avec les habitudes de
la main-d'œuvre servile. Aussi assiste-t-
on à deux mouvements démographiques
-de sens contraire : une émigration assez
forte qui déverse l'excédent de la nata-
lité créole principalement à Madagascar
(où, sur 17.000 Français, 10.000 sont
o-éunionais), et d'autre part des essais
désespérés des gros planteurs réunionais
pour s'assurer une main-d'œuvre étran-
gère à bon marché. La Grande lie, colo-
nie française, toute proche, leur semble
naturellement le réservoir idéal.
• Malheureusement pour les deux colo-
nies, cette conception est fausse. Mada-
gascar n'est pas un réservoir d'hommes.
Loin de là! C'est, en grande partie, un
désert. Peuplée très tard, semble-t-il,
par des invasions maritimes, elle l'a été
très faiblement et par une race peu résis-
tante. Sa densité moyenne est de 5 habi-
tants au kilomètre carré. Elle est un peu
plus forte sur la côte Est où ont débar-
qué les envahisseurs (7 environ dans la
province de Fort-Dauphin, pays des An-
tandroy), et surtout sur le plateau cen-
tral, plus frais et moins atteint par les
maladies {20 en moyenne dans les pays
Merina, 8 dans le Betsileo). Mais tout
l'ouest est vide.Ces immenses plaines sé-
dimentaires,ces alluvions de fleuves,plus
étendues et aussi riches que les deltas
indo-chinois, sont parcourues par moins
de 200.000 sakalava, généralement pas-
teurs nomades, ce qui leur donne une
densité de 1 habitant au kilomètre carré,
le chiffre des steppes du Kalahari ! On a
souvent médit de Madagascar et de la
prétendue infertilité de son sol. En réa-
lité son développement, qu'on entrevoit
déjà si varié, si important pour la mé-
tropole, ne connaît qu'une entrave : la
pénurie de main-d'œuvre, le manque
d'hommes. Il ne faudrait pas l'accroî-
tre. Il ne faudrait pas raréfier encore
ces trop faibles éléments d'avenir au pro-
fit d'une colonie ancienne, depuis long-
temps peuplée et riche.
Déjà, d'ailleurs, les colons de Mada-
gascar se sont émus de ce mouvement
d'émigration hors de l'île. Des Chambres
de commerce ont protesté. Il serait cer-
tainement regrettable qu'un conflit pût
se développer entre les deux colonies voi-
sines qui ont tant besoin l'une de l'autre.
Madagascar fournit et fournira de plus
en plus à la Réunion sa nourriture :
bœufs, riz, etc. La Réunjnn en revan-
che, peut aider à la mise Wi valeur de
la grande lIe: ses émigrants y appor-
tent leur énergie et leurs initiatives ; ses
capitaux (car la Réunion connaît actuel-
lement une prospérité certaine) peuvent
s'y employer utilement. La boutade qui
fait de Madagascar a une colonie non
française, mais réunionaise » contient
une bonne part de vérité. Partout nos
« vieilles colonies », peuplées de créoles
français, ont été et seront encore des
foyers d'activité et de culture françaises.
La Réunion veut aider au développe-
ment de la jeune colonie sa voisine, et
c'est un exemple à suivre. Mais elle ne
doit pas inaugurer ce rôle tutélaire en
privant sa pupille d'une trop grande par-
tie de sa m.n-d'œuvre, déjà bien rare.
Ce serait risquer de briser, pour long-
temps peut-être, son essor.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonie* cl des Protectorats.
mm rarrflra a ifls z et a Sirastonro
Le gouverneur Bonnecarrère, commissaire
*le la République française au Togo, accom-
.pagneS de M. Peyrouton,directeur de l'Agence
économique des territoires africains soug
mandat, s'est rendu à Strasbourg et à Metz
où il a été chaleureusement - reçu par les
..chambres de commerce des deux villes. A
.Str.asbourg, centre important de filatures, le
gouverneur Botmecarrbre a montré de quel
.appoint pouvait être le Togo français, dont
la production en coton sec est passée de
766.383 kilos (coton égrené) en 1923 à 997.502
Icïlos en 1024, et en 102 It. à 1.250.000 kilos.
l.emploi judicieux de la motoculture permet
.d'envisager d'ici à trois ans une production
fort intéressante.
A Metz, M. Bonnecarrère s'est surtout at-
taché à faire .ressortir les possibilités -d'im-
portation au Togo de rails, outillage, faïen-
cerie, etc.
A GRENOBLE
Hier, M. Emile Borel, ministre de la Mari-
ne, membre de l'Institut, a présidé à l'ouver-
ture du Congrès pour l'avancement des Scien-
ces, dont les travaux dureront jusqu'au 1or août.
xv M. Guy, Gouverneur Général honoraire des
Colonies, délégué adjoint -des Coloniel à
Exposition des Arts Décoratifs, a été chargé
'Ide représenter M. André Hesse, ministre des
colonies, actuellement à Contrexéville, à cette
itimportanle manifestation.
«T -.
Jnü; Trésor scientifique
'09
–O«0––
majJn incendie a détruit samedi le château de
ïilJDdan, propriété familiale des d'Orléans,
-.lqIpB.rtenant actuellement à la 'duchesse de
Montpensier, veuve de l'ancien explorateur
ufte ^l'Indochine.
00 ete importante demeure a été presque en-
jtiÈrcment détruite par les flammes. Elle con-
IL ne collection de meuMes chinois, an-
japonais ; des spécimens de tout ce
- me-Orient a produit de plus inté-
t tes céramiques, émaux, laques. Une
d x ou trois cents Bouddhas en mé-
•tftux précieux : or, Argent, ciselure.
/BeuiqE,Ïes collections ethnologiques rap-
Indochtne par le duc de Montpen.
s é sauvées.
PHILATÉLIE
Côte d'Ivoire
Comme suite aux renseignements que
nous avons publiés le 24 juillet, noue don-
nons les indications suivantes sur la Côte
d'Tvoirc.
En novembre 1012, la Côte d'Ivoire re-
mit. sa série île surcharges, 05 et 10 sur
limibrcs du type « groupe allégorique m. Ce
sont :
05 sur 15 c. gris,va.leul' 60 centimes envi-
ron ; 05 sur 30 c. brun, valeur 2 fr. environ;
10 sur 40 c. vermillon, valeur 1 fr. 75 envi-
ron : 10 sur 50 c. brun, 3 Fr. environ ; 10
sur 76 c. violoj, voleur 8 francs environ.
Toutes ces surcharges existent avec chif-
fres é-carlés dont la valeur est d'environ
cinq fois celle d'une surcharge ordinaire.
C'est en 1913 que paraît la série spéciale-
ment établie pour la Côte d'Ivoire, avec
paysages du pays, série particulièrement
bien réussie. Elle va du 1 c. au 5 francs. La
majeure partie des timbres qui les com-
posent sont encore en service actuellement
et n'ont qu'une- valeur de collection pissez
minime. Quelques vignettes, cependant, re-
tirées brusquement de la circulation pour
changement de couleur, viennent de voir
leur prix augmenter sensiblement. Ce sont :
25 c. bleu, coté 30 fr.. et qui vaut davan-
tage ; 30 c. brun, coté 17 fr. 50, et qui vaut,
davantage ; 50 e. noir, coté 12 fr. 50, et qui
vaut davantage.
Ces trois timbres sont l'objet d'une forte
demande. En 1915, le 10 c. a été surchargé
d'une croix rouge (tirage 105.000 exemplai-
res).
En 1922, parait un 60 c. surchargé à Pa-
ris. sur 75 c. violet, et en 1004 sont émis un
2B e. du 2 francs et un 25 c. du 5 francs.
Doux séries de timbros, taxe ont été émi-
ses pour la Côte d'Ivoire.
Algérie
On connaît 1-e 5 c. vert avec double sur-
charge el le 60 c. avec surcharge renver-
sée.
Erithrée
Vient, de paraître un nouveau 2 lire avec
la surcharge Colonia Eritrea.
Guinée Portugaise
Viennent d'être mis en vente les timbres
suivants de la nouvelle série ; 2 c. gris,
10 c. rose, 20 c. vert, 24 c. bleu, 25 c. brun
foncé, 50 c. violet,. 5 escudos torun clair.
Oltre Giuba
Celle nouvelle colonie italienne vient de
recevoir ses timbres, au grand complet :
série poste, du 1. c. ap 5 lire - série taxe
du 5 c. au 5 lire et série colis postaux du
5 c. à 1 lira 20.
1
Les prestations en A. E. F.
0
Depuis son arrivée à
Brazzaville, M. le Gouver-
neur général Antonetti a
donné de nombreuses
preuves de son ardent
souci d'aider à la régéné-
ration des populations in-
digènes, qui est à la base
du développement de nos
1-i
possessions COltgolaises,
Il vient présentement de réorganiser le ré-
gime des prestations et dadresser aux admi-
nistrateurs de l'A. E. F. une remarquable
circulaire sur cette importante question.
Vindigène s'est montré jusqu'ici souvent
assez rebelle à exécuter les travaux non rému-
nérés qui lui étaient imposés au titre de la
colonisation. Ces corvées exécutées loin de son
village, il n'en saisissait pas l'utilité et pour
s'en libérer, gagnait souvent la brousse où il
vivait à l'écart.
Heureusement inspiré, M. Antonetti vient
de restituer aux prestations leur véritable ca-
ractère en limitant leur application à l'assai-
nissement des agglomérations indigènes, à
Ventretien et au développement des pistes,
sentiers et routes, à la construction des gîtes
d'étapes et des bâtiments administratifs.
Ces dispositions sont excellentes. Elles
vont permettre de combattre utilement la ma-
ladie dit sommeil en améliorant l'hygiène des
villages par le débroussement des alentours,
le comblement des marigots, le forage de
puits et la réfection de cases.
Pour les relations entre villages, rendues
plus aisément praticables, ,'Ses permettront
aux commerçants ci agents de factorcries de
pénétrer dans les agglomérations les plus re-
culées et d'y acheter les produits.
Dans un juste souci d'humanité, M. Anto-
netti a exempte des prestations les vieillards,
les femmes et les enfants de moins de quinze
ans,
Une autre innovation réside dans la situa-
tion privilégiée faite aux magistrats indi-
gènes et aux élèves des écoles qui bénéficie-
ront du dégrèvement s'ils justifient, après 16
ans, du certificat de scolarité.
Enfin, certaines catégories d'indigènes
employés des entreprises privées, dans les
grandes agglomérations, pourront se -libérer
des prestations par le versement d'une con-
- - r- - - f
tribution. - c - - ',= -
Les agents de la force publique dttntu.
rent dans chaque village chargés de la con-
duite des équipes de prestation. La contri-
bution demandée aux populations, quant au
nombre de journées, sera la même dans les di-
verses colonies de l'A .E. F. et ne pourra dé-
passer 15 journées au maximum.
Le taux de rachat est fixé au prix d'une
journée de manœuvre avec faculté pour le
prestataire de se faire remplacer.
7'outes ces dispositions sont excellentes.
JI. Antonetti a prescrit à ses collaborateurs
d'en assurer la stricte applicàtion. Elles ap-
porteront, sans nul doute, une contribution
productive au développement, de FAfrique
Equatoriale Française,
Charles Debierre,
Sénateur, Membre de la Commission
des Finances et des Allaires étran-
aères,
--
Au Conseil dtEtat
Les arbres du canal de l'oued Khremis
Le Conseil de Préfecture d'Alger, ayant
pris un arrélé condamnant les héritiers
Parcellogo. 4 une amende et au paiement
d'une indemnité pour coupe non autorisée
d'arbres des berges du canal de l'oued
Khremis, dépendant du Syndicat des Ca-
naux de dessèchement de lloufaric, lesdits
héritiers introduisirent une requête au Con-
seil dMitai, aux fins d'annulation de l'arrêt
dont s'agit.
Pour les motiifs snivantis, cette haute ju-
risprudence a rejeté cette requête :
Le Conseil d'Etat:
Considérant, que l'article 2 de la loi du M
juin 1^51 dispose qu'en Algérie les canaux d'ir-
rkjfition., de navigation ët de desséohement
exécutés par l'Iiitnt dans un but d'uUdU4 pu-
blique, ot les dépendances de ces oamaux font
pur lie du domaine public,
Considérant qu'il résulte de l'instonictton que
les ambres coupés par, les héritiers Parcel lagji
iMmienl plantés sur les berges du canal de
l'oued Kihremis qui sont, comprises dans le do-
maine public que lesdits arbres constituaient
une dépendance de ce domaine, et qu'en pro-
cédant à leur coupe les requérants ont com-
mis une contravention à la. loi du 20 FJor6a.l
an X, que des lors c'est à bon droit que le
Conseil de Préfecture a condamné ces derniers
il In réflwntion du dommage, décide :
La requête susvisée est rejetée,
:\ (\Ïfi c(shù"r.nnL qu'aux termes de l'article
premier de la loi du 3 janvier 1925, amnistie
pleine et onA.icommis imtérieiurcanent au, 12 novemibire 1,
h toutes les contraventions de grande voirie,
que son article 25 déclare lndile loi apiplicafoie
à l'Algérie, et que la contravenition dont
s'agit a. été constatée mi proccs-verba.1 le M
avril 1920.
Pour ces motifs, il n'y a pas lieu de statuer
sur les conclusions de la requête relatives a
l'amende cl aux frnis du procès-verbal.
ÉLECTIONS CANTONALES
M. Léa Bouyssou, vice-pnéeMont de la
Cihambrc des députée, q,ui a été réélu con-
seiller général de$Landes, à la presque
unanimité des suffrages, eist, le cousin du
sympathique commandant Ftouywsou, prési-
dent de VAssociation de T>éfcnsc des Tnflé.
rcMs (tlr(ricn\ do ln Cflh'rvojr('.
LeeoiDirceilnSi^aiiptl9|
-.: ,-,-1) ":n JI'
Le mouvement commercial du Soudan Fran-
çais s'est élevé, pendant l'année 1924, au chif-
fre de 57.252.294 francs (52.399.562 francs
aux importations et 4.852.732 francs aux expor-
tations) Pour l'année précédente, il avait été
de 35.207.283 francs, d' où une différence en
faveur de 1924 de 22.045.011 francs.
L' augmentation porte, pour la presque tota-
lité, sur les importations (21.349.715 francs de
plus), la cause en est principalement la hausse
croissante du prix des marchandises. Les expor-
tations n'accusent que 695.296 francs d'ac-
croissement.
Toutes les principales marchandises impor.
tées (conserves, farines, sucres, tabacs, vins,
spiritueux, tissus, sels) sont en progression sen-
sible. Au contraire, en ce qui concerne les
exportations, on ne signale d'augmentation que
pour les arachides, la gomme, le caoutchouc,
l'ivoire. Cela tient à ce que, depuis l' ouver-
ture du Thiès-Niger, le dédouanement des
produits exportés a lieu aux ports d' embarque-
ment du Sénégal et de ) x Guinée, tandis que
les marchandises imposées continuent à être
dédouanées au Soudan même.
La totalité des exportations a été dirigée sur
la France.
Dans l'ensemble du commerce, la France
vient en tête avec 47 du chiffre total (55
pour la France et les Colonies françaises).
L' Angleterre occupe le second rang avec 30
(tissus, sacs de jute, tôles ondulées, machines);
les autres pays importateurs ont un pourcentage
très inférieur, ce sont : la Hollande, la Bel-
gique, les Etats-Unis, la su isse, l' Allemagne,
l'Espagne, etc. La part de la France et des
colonies françaises est en légère diminution par
rapport à 1923 ; elle atteignait, cette année-là,
57
ille.
La campagne cotonnière
de 1924-1925 en Haute-Volta
00
Les résultats de la dernière campagne co-
tonnière sont maintenant connus et dépassent
les prévisions.
La récolte, qui avait été estimé à 670 ton-
nes, atteindra, en effet, 3.500 tonnes de co-
ton brut représentant au moins 700 tonnes de
fibres. Les principaux cercles producteurs
sont les suivants :
Hoho-Dioulasso ,.Tonnes 810
Koudougo 775
o nhgooott gou 765
Dedougou ..,.,.,. 700
Ouahigouya 175
Kaya 165
Tenkodogo. , too
Gaoua 38
Soit 3.538
Au prix moyen de 1 franc le kilo de co-
ton non égrené, 4 millions de francs en qua-
tre mois ont été mis en circulation, appor-
tant aux populations plus de la moitié de
l'impôt de capitation et plus du tiers du total
des recettes de la Colonie. Il semble qu'avec
le coton s'ouvre une ère nouvelle pour ces ré -
gions dont les habitants s'étaient jusqu'ici
cantonnées dans les cultures vivrières fami-
liales et le commerce traditionnel avec la côte.
Les sociétés coloniales ont ainsi la perspec-
tive de conquérir à brève échéance une clien-
tèle de x millions d'indigènes.
Le Comptoir Industriel Cotonnier a acheté
la moitié du coton récolté et s'apprête à faire
Un effort considérable pour la campagne pro-
chaine par sa mise en œuvre de moyens nou-
veaux (usines d'égrenage et camions).
Les deux usines fixes de l'Association Co-
tonnière Coloniale fonctionneront à plein
rendement en 1926.
tow
Les cultures au 5énégal
En raison des pluies précoces, la prépa-
ration des champs en vue de la culture de
l'arachide se poursuit avec la plus grande
activité; les ensemencements en mil sont
déjà très avancés; dans quelques cercles
même, ils sont terminés. De même, en Casa-
mance, les indigènes ont commencé l'amé-
nagement des rizières.
On estime que, dans l'ensemble, les sui-
faces cultivées en mil, maïs et manioc seront
notablement plus étendues que l'an dernier;
les indigènes paraissent, en effet, déterminés
à ne pas tout sacrifier à la culture de l'ara-
chide.
..,.
Un av on postal attique car tes Indlubnes
Un avion postal faisant le service de Casa
blanca à Dakar a M atterrir le 22 juillet, à 13
heures, entre l'Oued Noun el l'Oued Draa, à
l'extrémité sud du Maroc, près de la côle entre
Ifni et les confins du Sahara.
L'amen qui l'escortait en fit autant pour pren-
dre à son bord le piloie et le courrier.
Devant l'attitude hostile des indigènes, les
aviateurs durent faire usage de leurs armes, re-
partir sur l'appareil utilisable et abandonner
Vaoion postal avec le courrier.
LES TALIBES MAROCAINS EN FRANGE
Le Président de la République a reçu sa-
medi apTès-midi, au château de Rambouillet,
un groupe de jeunes Marocains de nos col-
lèjrçs musulmans et de notre école militaire
ihigène.
.., .Hrll'tJ)I\t <) ,WàidèMàdria
3.}}'}(\ .\iu\I)'- 'ô1CJ..J)
IIH J nti'" -•
Les conclusions
Voici les principaux passages de la note
communiquée à la presse par le général
Jonlanu, président de la conférence his-
pano-française, après la clôture de ladite
conférence :
Un accord complet a été établi en ce qui
'.encorne la surveillance de Ua zone de Tan-
ger, de façon que la neutralité prévue par
le statut soit un fait. Il ne s'agit d'ailleurs
là de rien qui soit susceptible de heurter le-
dit statut, nj de rien non plus qui soit d'une
exécution difficille, mais seulement de me-
sures de précaution pour garantir la sécu-
rité de Tanger et empêcher que cette ville
ne continue d'être le quartier généml des
rebelles. Ces mesures n'intéressent pas
seulement l'Espagne, mais tous les pays,
puisqu'il s'agit d'une zone internationale.
La note paille ensuite de l'accord redatif
à 'la collaboration politique. Cet accord fixe
les principales lignes de conduite à suivre
pour obtenir la paix. La partie la plus im-
portante de cet accord est constituée par
l'engagement de ne pas conclure de paix
séparée. D'ailleurs, le fait d'avoir fixé les
bases de la paix ne signifie pas, comme
on l'a supposé, que la France et l'Espagne
aient offert ou aient l'intention" d'offrir la
paix aux rebelles, car c'est à ces derniers
d'en prendre l'initiative. Ces bases de paix,
inspirées de l'esprit le plus large, tiennent
compte de trois points essentiels à l'égard
dos traités internationaux : ils tendent à
assurer une paix ao-ldde et durable et à mé-
nager la dignité de la France et de l'Es-
pagne.
Il n'était pas possible de din-sser devant
la France luttant contre la rébellion qui a
son foyer principo.1 dans la zone espagnole,
une iharriére derrière laquelle l'ennemi pût
s'aibriter impunément. Procéder ainsi eût
été de notre part agir avec un égoïsme dan-
gereux. Le droit de poursuite et de survol
a donc été reconnu réciproquement, avec,
d'ailleurs, les limites de garanties voulues
pour Ini laisser un caractère purement tem-
poraire. excluant toute id?>e de possession
Un commentaire espagnol
Le Heraldo commente, en les réfutant,
les déclarations du comte de Homanones,
Ce journal dit que la coopération franro-es-
pagnole au Maroc est aussi nécessaire, op-
portune et avantageuse aujourd'hui pour
Jes deux pays, qu'etoe pouvait l'être en 1924,
avant, l'évacuailon de Chechaouen. 11
ajoute :
« Quant aux gains que l'Espagne Deut
tirer de l'iheureux aboutissement de la Con-
férence du Maroc, le principal, celui qui
Ips résume tous, sera d'arrêter une bonne
fois toute cette saignée d'hommes et d'ar-
gent qui dapuis si longtemps affaiblit notre
pays. »
La bougie est algérienne
-0-0--
La bougie, comme son nom semblait l'in,
diquer, est originaire de Bougie (Algérie), où
l'on traitait la graisse des moutons pour en
faire du suif, puis de la cire. La bougie qui
a été inventée par Chevreul en 1825, utili-
sant na. stéarine pour sa fabrication, est la
fille de la chandelle qui, elle aussi, a de sé-
rieux papiers -de noblesse. On trouve, en
effet, sa trace dans une ordonnance de Phi-
lippe le Bel, qui date de 131a.
La bougie, toute désuète qu elle peut pa-
raître. lend encore des services quand sa
remplaçante, l'électricité, se permet 'd'avoir
des lubies; on est alors bien heureux de l'ac-
cueillir et de lui faire fête. Elle trône en-
core en souveraine maîtresse dans certaines
auberges à -la campagne. Enfin, on revient
à elle dans la grand^ille, car elle apporte
un air de fête sur les tables somptueuses où
sa puissance douce caresse l'œil au lieu de
l'aveugler. --
Aux colonies, elle est encore utilisée clans
les photophores (chandeliers à globe) que
l'on trouve dans les cantines popotes et que
cherche à détrôner par les lampes tempêtes
à pétrole. Mais les coloniaux déplorent que sa
fabrication laissant de plus en plus à désirer,
la bougie nouvelle fond trop rapidement.
Une deffigitlon tunisienne en France
00
Trente-cinq Tunisiens étudiants, fonction-
naires, professeurs ou magistrats de la Ré-
gence, venus faire un voyage en France sous
la direction de M. Nicolas, professeur au
lycée Ge Tunis, et les auspices de l'Associa-
tion des anciens élèves du iycée de cette
ville, sont venus à Dijon.
Ils ont été reçus par le maire de Dijon
et le recteur, puis ont visité le musée, la bi-
bliothèque, la maison des étudiants, le mo-
nument aux morts et 3e phare du Mont-Afri-
que. Ils sont repartis dans la soirée.
une inspection du ministre de la marine
wa-o
M. Emile Borel, ministre Ide la Marine, va
prendre passage, à Royan, 'le 29 juillet, à
bord d'un navire de l'escadre de la Méditer-
ranée afin de constater son état d'entraîne-
ment et ensuite d'inspecter les arsenaux et
établissements de la marine dans la Médi-
terranée.
Il assistèra aux exercices qui doivent se
dérouler pendant la traversée de Royan à
Oran où il inspectera, la hase et les organi-
sations de la croisière du Rif. De là, il pas-
sera sur le croiseur léger Mets pour se ren-
dre à Bizeite où il examinera l'organisation
de l'arsenal et des autres services militaires
de la marine. 11 reviendra ensuite retrouver
l'escadre à Alger et rentrera avec elle à Tou-
LE TAUX DE LA PIASTRE
-0--
Le gouverneur général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des Co-
lonies qu'à la dnte du 23 juillet 1925 le taux
officiel de la piastre était de 11 fr. 85.
La guerre au Maroc
LE HAUT COMMANDEMENT
Le généra Oolombal, souffrant, partira
incessamment pour Vichy.
Le mm-ùchal Pétaiii a quitté Bahul le 23
juillet el s'est rendu dans le secteur d'Ouez-
mii, d'où il gagna ensuite Fez, uù il m
rencontra à nouveau avec le maréchal
Lyautey et le général Naulin.
Au cours de cette réunion, furent étudiées
les questions relatives à la réorganisation
du commandeanont résultant de l'arrivée
du nouveau commandant supérieur qui a
adressé une éloquente prodamation aux
troupes en opérations.
Le maréchal Pétain a dû s'embarquer aai-
jourd'hoii, à 18 heures, à Rabat, sur le croi-
seur StraslJOurff. qui le conduira à Tetouan,
où il aura une entrevue avec le général
Primo de Riveira.
Aumôniers militaires -
Au cours du Congrès National des OUi-
ciers .de réserve, M. André Lefèvro fil con-
naître un des va-ux du Congrès pour que
des aumôniers militaires des différentes re-
ligions soient envoyés au Maroc porter le
siecours de leur ministère à ceux qui meu-
rent à cette heure.
Belle récompense
Parmi les récents chevaliers, il faut citer
un de nos partisans les plus fidèles, Si Mo-
hammed hen \iohammed, dit Ould Lahssen
ben Tahar, caV. des Ouled-Kacem, avec la
citation suivante :
A ou, au cours du combat du 15 avriJ
192fi, autour d'Ainjot, une attitude trùs belle
et a fait preuve d'un courage magnifique,
entraînant par son exemple ses pailis«e
au combat, et organisant ensuite leur re-
traite avec sang-froid et décision. A eu un
cheval- tué sous lui et a été très grièvement
blessé.
Au Conseil de Cabinet
Les ministres et sousis©crêtaire§ d'Etat
se sont réunis vendredi dernier, dans la
mutinée, en Conseil de cabinet, au rnLnifik
lèl'e (le la Guerre, sous la présidence de M.
Painlevé.
Le Président du Conseil a mis ses coU.
gués au courant de la situation nu Maroc,
au point de vue militaire et diplomatique.
Un délégué des Soviets auprès
d'Abd El Krhn
Le Morntvg Post apprend que Raskolni-
kiof, le fameux propagandiste bodehevieto
dont lord Cnrzon avait réclamé jadis te
renvoi d'Afghanistan, vient d'être envoyé
par la IIIe Internationale auprès d'Abd el
Krim.
Rnskolnikof travaille actuellement en Chi-
ne, et il va essayer de pénétrer dans une
de nos colonies de l'Afrique dn Nord pour
établir le contact direct avec le Rif.
Un prince danois blessé
Le prince, Aogr, de Danemark, neveu de
la reine Alexandra, et qui, comme noua
l'avons annoncé en son tempe, est capi-
paine dans la légion frtranjgièire espagnole, a
été léigtoeonent blessé au cours dos récents
combats au Maroc. Il est arrivé hier à Mar-
seille.
Les communistes Suisses
Hier matin, à l'arrivée du paquebot HaUI,
venant de Casablanca, la police spéciale a
arrêté et écroué les deux communistes d'orir
gine suisse appartenant aux jeunesses com-
munistes d'Alger, dont nous avons déjà
paTlé. Ce sont les nommés AMred Schmidt,
vingt-quatre ans, et Hermann Deechger,
vingt-cinq ans.
Une perquisition faite à l'hôtel où ils ha-
bitaient. à Casablanca, avait fait découvrir
des armes et des documents invitant lea
soldats Il tirer sur leurs chefs.
Ils ont été écroués au fort du Ha en at-
tendant qu'une décision soit prise à leur
égard.
Les opérations militaires
Le 24 juillet, un groupe mobile a procédé
au dégagement de rOuergha en s'avançant
sur les deux rives du fleuve. Parti d'Aïn-
Aicha, le groupe mobile a atteint rapide-
ment, fi 20 kilomètres à l'ouest. l'oued Alit
malgré une vive résistance (le l'ennemi
qu'il a bousculé en lui capturant de nom-
breux prisonniers.
Cette très brillante action qui a nettoyé
une large bande de terrain, à 75 kilomètres
au nord de Fez, a produit un effet énormè
chez les ribus, Toutes les infiltrations
signalées dans ces régions refluent en toute
hAIe vers le nord. C'est un brillant succès
pour nos troupes.
Dans la région est, i.os groupes mobiles
ont effectué avec succès mi mouvement
convergent vers Bab-Moroudj.
Dans 1(: secteur d'Oue/.zanc, le calme rè-
gne. (m ne signale aucun mouvement de
troupes ni aucune action de l'ennemi. Eli
résumé, cette journée enregistre une sérte
d'événements heureux pour nos armes et
une nouvelle amélioration de la situation
en général -.-
Dans la région de 1 oza. la journée nu
21 juillet a été calme. Le pays est complè-
tement dégagé, nos colonnes inobilrs y cir-
culent sans rencontrer de résistance, ï-ca
Tsouls et Branes. partis récemment, en dis-
sidence. manifestent des signes de lassitu-
(le. Ils ont envoyé des émissaires pour de
mander à causer avec nous A u llrl de la
route de Taza. les tribus comprenant no-
tamment les Reni Ounraïne qui avaient
manifesté quelque (inquiétude et dont la
défection pouvait être crainte, font preuve
d'un loyalisme rassurant.
Entre Taza et rtnb-Moroudi. où l'ennemi
occupait de Tories positions, rendant, la cil'-
eu la Mon difficile et attaquant nos convois
de ravitaillement, f-e calme rèune lt peu
près complet. Les mules ont été nettoyée».
Les Rifains et leurs partisans onl suivi le
gros de l'nrm&. d'offensive dans sa fuite
vers le nord. On signale encore quelques
rassemblements à l'ouest, vers M silo, et le
haut Leben. Un de nos groupes mobiles est
parti pour jes disperser.
L'ennemi a tenté une attaque sur Ta-
LE NUMERO : 20 CENTIMES -
-
LUNDI SOIR, 27 JUILLET 1925
- - - - - - - - - -
Les Annales Coloniales
'- -. JOURNAL QUOTIDIEN
La AMMUt MMitt ràa *MW ANNALES oelotimmo un LA rNOHUtrt
pgjuaiV» DU jouimal
U Amman ttRéelwm» wi
DiRtCTBURS I MARCEL RUBDEL et L.-G. THÉBAULT
RMmUm et iùriiistMliN t 84 Rtie du Mont-Thabor, PARI3-1" Télépbne : LOCTM 19-17
L.O.lJ:jS:\' ,'
UO..DIIln 1 .-., u 1 - 1 A « 1) W'tIJ Go 3
•"BP- 1 - h11lJ .'l'hB. 9b 31 :
- - .-
un. Drtaidp»,» UNni
Main-d'œuvre coloniale
-
Voici quelque temps, mes excellents
collègues Mario Roustan. sénateur de
l'Hérault, et Lucien Gasparin, expo-
saient dans les Annales Coloniales com-
ment on procédait au recrutement de tra-
vailleurs Antandroy pour les plantations
de la Réunion. On annonce, cette semai-
ne, le retour du premier contingent de
ces travailleurs à Madagascar. 11 s'agit
là, par conséquent, d'une émigration sai-
'Sonière pour aider à la récolte. Les An:
tandroy reviennent, après quelques mois
d'absence, nantis d'un petit pécule qui
doit les aider à sortir de leur dénuement,
et cette initiative apparaît ainsi pleine
d'heureuses conséquences.
Il ne serait pas à souhaiter cependant
qu'elle sè généralisât et que des quanti-
tés, chaque année plus importantes, de
travailleurs malgaches fassent envoyés à
la Réunion. Cette main-d'œuvre est, en
effet, beaucoup plus nécessaire dans la
Glande lie que dans la vieille colonie de
plantation, sa voisine. La Réunion comp-
tait, au dernier recensement, 173.000 ha-
bitants, Cela fait 70 au kilomètre carré
(presque autant que la métropole) si on
tient compte de toute la superficie. En
réalité, la densité est beaucoup plus forte,
la côte étant seule cultivée et l'intérieur
montagneux à peu près désert. En
France cette densité réelle satisferait à
tous les besoins de main-d'œuvre agri-
cole, et bien au delà. Il n'en est pas ainsi
à la Réunion, qui est restée pays -de
grande propriété avec les habitudes de
la main-d'œuvre servile. Aussi assiste-t-
on à deux mouvements démographiques
-de sens contraire : une émigration assez
forte qui déverse l'excédent de la nata-
lité créole principalement à Madagascar
(où, sur 17.000 Français, 10.000 sont
o-éunionais), et d'autre part des essais
désespérés des gros planteurs réunionais
pour s'assurer une main-d'œuvre étran-
gère à bon marché. La Grande lie, colo-
nie française, toute proche, leur semble
naturellement le réservoir idéal.
• Malheureusement pour les deux colo-
nies, cette conception est fausse. Mada-
gascar n'est pas un réservoir d'hommes.
Loin de là! C'est, en grande partie, un
désert. Peuplée très tard, semble-t-il,
par des invasions maritimes, elle l'a été
très faiblement et par une race peu résis-
tante. Sa densité moyenne est de 5 habi-
tants au kilomètre carré. Elle est un peu
plus forte sur la côte Est où ont débar-
qué les envahisseurs (7 environ dans la
province de Fort-Dauphin, pays des An-
tandroy), et surtout sur le plateau cen-
tral, plus frais et moins atteint par les
maladies {20 en moyenne dans les pays
Merina, 8 dans le Betsileo). Mais tout
l'ouest est vide.Ces immenses plaines sé-
dimentaires,ces alluvions de fleuves,plus
étendues et aussi riches que les deltas
indo-chinois, sont parcourues par moins
de 200.000 sakalava, généralement pas-
teurs nomades, ce qui leur donne une
densité de 1 habitant au kilomètre carré,
le chiffre des steppes du Kalahari ! On a
souvent médit de Madagascar et de la
prétendue infertilité de son sol. En réa-
lité son développement, qu'on entrevoit
déjà si varié, si important pour la mé-
tropole, ne connaît qu'une entrave : la
pénurie de main-d'œuvre, le manque
d'hommes. Il ne faudrait pas l'accroî-
tre. Il ne faudrait pas raréfier encore
ces trop faibles éléments d'avenir au pro-
fit d'une colonie ancienne, depuis long-
temps peuplée et riche.
Déjà, d'ailleurs, les colons de Mada-
gascar se sont émus de ce mouvement
d'émigration hors de l'île. Des Chambres
de commerce ont protesté. Il serait cer-
tainement regrettable qu'un conflit pût
se développer entre les deux colonies voi-
sines qui ont tant besoin l'une de l'autre.
Madagascar fournit et fournira de plus
en plus à la Réunion sa nourriture :
bœufs, riz, etc. La Réunjnn en revan-
che, peut aider à la mise Wi valeur de
la grande lIe: ses émigrants y appor-
tent leur énergie et leurs initiatives ; ses
capitaux (car la Réunion connaît actuel-
lement une prospérité certaine) peuvent
s'y employer utilement. La boutade qui
fait de Madagascar a une colonie non
française, mais réunionaise » contient
une bonne part de vérité. Partout nos
« vieilles colonies », peuplées de créoles
français, ont été et seront encore des
foyers d'activité et de culture françaises.
La Réunion veut aider au développe-
ment de la jeune colonie sa voisine, et
c'est un exemple à suivre. Mais elle ne
doit pas inaugurer ce rôle tutélaire en
privant sa pupille d'une trop grande par-
tie de sa m.n-d'œuvre, déjà bien rare.
Ce serait risquer de briser, pour long-
temps peut-être, son essor.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonie* cl des Protectorats.
mm rarrflra a ifls z et a Sirastonro
Le gouverneur Bonnecarrère, commissaire
*le la République française au Togo, accom-
.pagneS de M. Peyrouton,directeur de l'Agence
économique des territoires africains soug
mandat, s'est rendu à Strasbourg et à Metz
où il a été chaleureusement - reçu par les
..chambres de commerce des deux villes. A
.Str.asbourg, centre important de filatures, le
gouverneur Botmecarrbre a montré de quel
.appoint pouvait être le Togo français, dont
la production en coton sec est passée de
766.383 kilos (coton égrené) en 1923 à 997.502
Icïlos en 1024, et en 102 It. à 1.250.000 kilos.
l.emploi judicieux de la motoculture permet
.d'envisager d'ici à trois ans une production
fort intéressante.
A Metz, M. Bonnecarrère s'est surtout at-
taché à faire .ressortir les possibilités -d'im-
portation au Togo de rails, outillage, faïen-
cerie, etc.
A GRENOBLE
Hier, M. Emile Borel, ministre de la Mari-
ne, membre de l'Institut, a présidé à l'ouver-
ture du Congrès pour l'avancement des Scien-
ces, dont les travaux dureront jusqu'au 1or août.
xv M. Guy, Gouverneur Général honoraire des
Colonies, délégué adjoint -des Coloniel à
Exposition des Arts Décoratifs, a été chargé
'Ide représenter M. André Hesse, ministre des
colonies, actuellement à Contrexéville, à cette
itimportanle manifestation.
«T -.
Jnü; Trésor scientifique
'09
–O«0––
majJn incendie a détruit samedi le château de
ïilJDdan, propriété familiale des d'Orléans,
-.lqIpB.rtenant actuellement à la 'duchesse de
Montpensier, veuve de l'ancien explorateur
ufte ^l'Indochine.
00 ete importante demeure a été presque en-
jtiÈrcment détruite par les flammes. Elle con-
IL ne collection de meuMes chinois, an-
japonais ; des spécimens de tout ce
- me-Orient a produit de plus inté-
t tes céramiques, émaux, laques. Une
d x ou trois cents Bouddhas en mé-
•tftux précieux : or, Argent, ciselure.
/BeuiqE,Ïes collections ethnologiques rap-
Indochtne par le duc de Montpen.
s é sauvées.
PHILATÉLIE
Côte d'Ivoire
Comme suite aux renseignements que
nous avons publiés le 24 juillet, noue don-
nons les indications suivantes sur la Côte
d'Tvoirc.
En novembre 1012, la Côte d'Ivoire re-
mit. sa série île surcharges, 05 et 10 sur
limibrcs du type « groupe allégorique m. Ce
sont :
05 sur 15 c. gris,va.leul' 60 centimes envi-
ron ; 05 sur 30 c. brun, valeur 2 fr. environ;
10 sur 40 c. vermillon, valeur 1 fr. 75 envi-
ron : 10 sur 50 c. brun, 3 Fr. environ ; 10
sur 76 c. violoj, voleur 8 francs environ.
Toutes ces surcharges existent avec chif-
fres é-carlés dont la valeur est d'environ
cinq fois celle d'une surcharge ordinaire.
C'est en 1913 que paraît la série spéciale-
ment établie pour la Côte d'Ivoire, avec
paysages du pays, série particulièrement
bien réussie. Elle va du 1 c. au 5 francs. La
majeure partie des timbres qui les com-
posent sont encore en service actuellement
et n'ont qu'une- valeur de collection pissez
minime. Quelques vignettes, cependant, re-
tirées brusquement de la circulation pour
changement de couleur, viennent de voir
leur prix augmenter sensiblement. Ce sont :
25 c. bleu, coté 30 fr.. et qui vaut davan-
tage ; 30 c. brun, coté 17 fr. 50, et qui vaut,
davantage ; 50 e. noir, coté 12 fr. 50, et qui
vaut davantage.
Ces trois timbres sont l'objet d'une forte
demande. En 1915, le 10 c. a été surchargé
d'une croix rouge (tirage 105.000 exemplai-
res).
En 1922, parait un 60 c. surchargé à Pa-
ris. sur 75 c. violet, et en 1004 sont émis un
2B e. du 2 francs et un 25 c. du 5 francs.
Doux séries de timbros, taxe ont été émi-
ses pour la Côte d'Ivoire.
Algérie
On connaît 1-e 5 c. vert avec double sur-
charge el le 60 c. avec surcharge renver-
sée.
Erithrée
Vient, de paraître un nouveau 2 lire avec
la surcharge Colonia Eritrea.
Guinée Portugaise
Viennent d'être mis en vente les timbres
suivants de la nouvelle série ; 2 c. gris,
10 c. rose, 20 c. vert, 24 c. bleu, 25 c. brun
foncé, 50 c. violet,. 5 escudos torun clair.
Oltre Giuba
Celle nouvelle colonie italienne vient de
recevoir ses timbres, au grand complet :
série poste, du 1. c. ap 5 lire - série taxe
du 5 c. au 5 lire et série colis postaux du
5 c. à 1 lira 20.
1
Les prestations en A. E. F.
0
Depuis son arrivée à
Brazzaville, M. le Gouver-
neur général Antonetti a
donné de nombreuses
preuves de son ardent
souci d'aider à la régéné-
ration des populations in-
digènes, qui est à la base
du développement de nos
1-i
possessions COltgolaises,
Il vient présentement de réorganiser le ré-
gime des prestations et dadresser aux admi-
nistrateurs de l'A. E. F. une remarquable
circulaire sur cette importante question.
Vindigène s'est montré jusqu'ici souvent
assez rebelle à exécuter les travaux non rému-
nérés qui lui étaient imposés au titre de la
colonisation. Ces corvées exécutées loin de son
village, il n'en saisissait pas l'utilité et pour
s'en libérer, gagnait souvent la brousse où il
vivait à l'écart.
Heureusement inspiré, M. Antonetti vient
de restituer aux prestations leur véritable ca-
ractère en limitant leur application à l'assai-
nissement des agglomérations indigènes, à
Ventretien et au développement des pistes,
sentiers et routes, à la construction des gîtes
d'étapes et des bâtiments administratifs.
Ces dispositions sont excellentes. Elles
vont permettre de combattre utilement la ma-
ladie dit sommeil en améliorant l'hygiène des
villages par le débroussement des alentours,
le comblement des marigots, le forage de
puits et la réfection de cases.
Pour les relations entre villages, rendues
plus aisément praticables, ,'Ses permettront
aux commerçants ci agents de factorcries de
pénétrer dans les agglomérations les plus re-
culées et d'y acheter les produits.
Dans un juste souci d'humanité, M. Anto-
netti a exempte des prestations les vieillards,
les femmes et les enfants de moins de quinze
ans,
Une autre innovation réside dans la situa-
tion privilégiée faite aux magistrats indi-
gènes et aux élèves des écoles qui bénéficie-
ront du dégrèvement s'ils justifient, après 16
ans, du certificat de scolarité.
Enfin, certaines catégories d'indigènes
employés des entreprises privées, dans les
grandes agglomérations, pourront se -libérer
des prestations par le versement d'une con-
- - r- - - f
tribution. - c - - ',= -
Les agents de la force publique dttntu.
rent dans chaque village chargés de la con-
duite des équipes de prestation. La contri-
bution demandée aux populations, quant au
nombre de journées, sera la même dans les di-
verses colonies de l'A .E. F. et ne pourra dé-
passer 15 journées au maximum.
Le taux de rachat est fixé au prix d'une
journée de manœuvre avec faculté pour le
prestataire de se faire remplacer.
7'outes ces dispositions sont excellentes.
JI. Antonetti a prescrit à ses collaborateurs
d'en assurer la stricte applicàtion. Elles ap-
porteront, sans nul doute, une contribution
productive au développement, de FAfrique
Equatoriale Française,
Charles Debierre,
Sénateur, Membre de la Commission
des Finances et des Allaires étran-
aères,
--
Au Conseil dtEtat
Les arbres du canal de l'oued Khremis
Le Conseil de Préfecture d'Alger, ayant
pris un arrélé condamnant les héritiers
Parcellogo. 4 une amende et au paiement
d'une indemnité pour coupe non autorisée
d'arbres des berges du canal de l'oued
Khremis, dépendant du Syndicat des Ca-
naux de dessèchement de lloufaric, lesdits
héritiers introduisirent une requête au Con-
seil dMitai, aux fins d'annulation de l'arrêt
dont s'agit.
Pour les motiifs snivantis, cette haute ju-
risprudence a rejeté cette requête :
Le Conseil d'Etat:
Considérant, que l'article 2 de la loi du M
juin 1^51 dispose qu'en Algérie les canaux d'ir-
rkjfition., de navigation ët de desséohement
exécutés par l'Iiitnt dans un but d'uUdU4 pu-
blique, ot les dépendances de ces oamaux font
pur lie du domaine public,
Considérant qu'il résulte de l'instonictton que
les ambres coupés par, les héritiers Parcel lagji
iMmienl plantés sur les berges du canal de
l'oued Kihremis qui sont, comprises dans le do-
maine public que lesdits arbres constituaient
une dépendance de ce domaine, et qu'en pro-
cédant à leur coupe les requérants ont com-
mis une contravention à la. loi du 20 FJor6a.l
an X, que des lors c'est à bon droit que le
Conseil de Préfecture a condamné ces derniers
il In réflwntion du dommage, décide :
La requête susvisée est rejetée,
:\ (\Ïfi c(shù"r.nnL qu'aux termes de l'article
premier de la loi du 3 janvier 1925, amnistie
pleine et onA.i
h toutes les contraventions de grande voirie,
que son article 25 déclare lndile loi apiplicafoie
à l'Algérie, et que la contravenition dont
s'agit a. été constatée mi proccs-verba.1 le M
avril 1920.
Pour ces motifs, il n'y a pas lieu de statuer
sur les conclusions de la requête relatives a
l'amende cl aux frnis du procès-verbal.
ÉLECTIONS CANTONALES
M. Léa Bouyssou, vice-pnéeMont de la
Cihambrc des députée, q,ui a été réélu con-
seiller général de$Landes, à la presque
unanimité des suffrages, eist, le cousin du
sympathique commandant Ftouywsou, prési-
dent de VAssociation de T>éfcnsc des Tnflé.
rcMs (tlr(ricn\ do ln Cflh'rvojr('.
LeeoiDirceilnSi^aiiptl9|
-.: ,-,-1) ":n JI'
Le mouvement commercial du Soudan Fran-
çais s'est élevé, pendant l'année 1924, au chif-
fre de 57.252.294 francs (52.399.562 francs
aux importations et 4.852.732 francs aux expor-
tations) Pour l'année précédente, il avait été
de 35.207.283 francs, d' où une différence en
faveur de 1924 de 22.045.011 francs.
L' augmentation porte, pour la presque tota-
lité, sur les importations (21.349.715 francs de
plus), la cause en est principalement la hausse
croissante du prix des marchandises. Les expor-
tations n'accusent que 695.296 francs d'ac-
croissement.
Toutes les principales marchandises impor.
tées (conserves, farines, sucres, tabacs, vins,
spiritueux, tissus, sels) sont en progression sen-
sible. Au contraire, en ce qui concerne les
exportations, on ne signale d'augmentation que
pour les arachides, la gomme, le caoutchouc,
l'ivoire. Cela tient à ce que, depuis l' ouver-
ture du Thiès-Niger, le dédouanement des
produits exportés a lieu aux ports d' embarque-
ment du Sénégal et de ) x Guinée, tandis que
les marchandises imposées continuent à être
dédouanées au Soudan même.
La totalité des exportations a été dirigée sur
la France.
Dans l'ensemble du commerce, la France
vient en tête avec 47 du chiffre total (55
pour la France et les Colonies françaises).
L' Angleterre occupe le second rang avec 30
(tissus, sacs de jute, tôles ondulées, machines);
les autres pays importateurs ont un pourcentage
très inférieur, ce sont : la Hollande, la Bel-
gique, les Etats-Unis, la su isse, l' Allemagne,
l'Espagne, etc. La part de la France et des
colonies françaises est en légère diminution par
rapport à 1923 ; elle atteignait, cette année-là,
57
ille.
La campagne cotonnière
de 1924-1925 en Haute-Volta
00
Les résultats de la dernière campagne co-
tonnière sont maintenant connus et dépassent
les prévisions.
La récolte, qui avait été estimé à 670 ton-
nes, atteindra, en effet, 3.500 tonnes de co-
ton brut représentant au moins 700 tonnes de
fibres. Les principaux cercles producteurs
sont les suivants :
Hoho-Dioulasso ,.Tonnes 810
Koudougo 775
o nhgooott gou 765
Dedougou ..,.,.,. 700
Ouahigouya 175
Kaya 165
Tenkodogo. , too
Gaoua 38
Soit 3.538
Au prix moyen de 1 franc le kilo de co-
ton non égrené, 4 millions de francs en qua-
tre mois ont été mis en circulation, appor-
tant aux populations plus de la moitié de
l'impôt de capitation et plus du tiers du total
des recettes de la Colonie. Il semble qu'avec
le coton s'ouvre une ère nouvelle pour ces ré -
gions dont les habitants s'étaient jusqu'ici
cantonnées dans les cultures vivrières fami-
liales et le commerce traditionnel avec la côte.
Les sociétés coloniales ont ainsi la perspec-
tive de conquérir à brève échéance une clien-
tèle de x millions d'indigènes.
Le Comptoir Industriel Cotonnier a acheté
la moitié du coton récolté et s'apprête à faire
Un effort considérable pour la campagne pro-
chaine par sa mise en œuvre de moyens nou-
veaux (usines d'égrenage et camions).
Les deux usines fixes de l'Association Co-
tonnière Coloniale fonctionneront à plein
rendement en 1926.
tow
Les cultures au 5énégal
En raison des pluies précoces, la prépa-
ration des champs en vue de la culture de
l'arachide se poursuit avec la plus grande
activité; les ensemencements en mil sont
déjà très avancés; dans quelques cercles
même, ils sont terminés. De même, en Casa-
mance, les indigènes ont commencé l'amé-
nagement des rizières.
On estime que, dans l'ensemble, les sui-
faces cultivées en mil, maïs et manioc seront
notablement plus étendues que l'an dernier;
les indigènes paraissent, en effet, déterminés
à ne pas tout sacrifier à la culture de l'ara-
chide.
..,.
Un av on postal attique car tes Indlubnes
Un avion postal faisant le service de Casa
blanca à Dakar a M atterrir le 22 juillet, à 13
heures, entre l'Oued Noun el l'Oued Draa, à
l'extrémité sud du Maroc, près de la côle entre
Ifni et les confins du Sahara.
L'amen qui l'escortait en fit autant pour pren-
dre à son bord le piloie et le courrier.
Devant l'attitude hostile des indigènes, les
aviateurs durent faire usage de leurs armes, re-
partir sur l'appareil utilisable et abandonner
Vaoion postal avec le courrier.
LES TALIBES MAROCAINS EN FRANGE
Le Président de la République a reçu sa-
medi apTès-midi, au château de Rambouillet,
un groupe de jeunes Marocains de nos col-
lèjrçs musulmans et de notre école militaire
ihigène.
.., .Hrll'tJ)I\t <) ,
3.}}'}(\ .\iu\I)'- 'ô1CJ..J)
IIH J nti'" -•
Les conclusions
Voici les principaux passages de la note
communiquée à la presse par le général
Jonlanu, président de la conférence his-
pano-française, après la clôture de ladite
conférence :
Un accord complet a été établi en ce qui
'.encorne la surveillance de Ua zone de Tan-
ger, de façon que la neutralité prévue par
le statut soit un fait. Il ne s'agit d'ailleurs
là de rien qui soit susceptible de heurter le-
dit statut, nj de rien non plus qui soit d'une
exécution difficille, mais seulement de me-
sures de précaution pour garantir la sécu-
rité de Tanger et empêcher que cette ville
ne continue d'être le quartier généml des
rebelles. Ces mesures n'intéressent pas
seulement l'Espagne, mais tous les pays,
puisqu'il s'agit d'une zone internationale.
La note paille ensuite de l'accord redatif
à 'la collaboration politique. Cet accord fixe
les principales lignes de conduite à suivre
pour obtenir la paix. La partie la plus im-
portante de cet accord est constituée par
l'engagement de ne pas conclure de paix
séparée. D'ailleurs, le fait d'avoir fixé les
bases de la paix ne signifie pas, comme
on l'a supposé, que la France et l'Espagne
aient offert ou aient l'intention" d'offrir la
paix aux rebelles, car c'est à ces derniers
d'en prendre l'initiative. Ces bases de paix,
inspirées de l'esprit le plus large, tiennent
compte de trois points essentiels à l'égard
dos traités internationaux : ils tendent à
assurer une paix ao-ldde et durable et à mé-
nager la dignité de la France et de l'Es-
pagne.
Il n'était pas possible de din-sser devant
la France luttant contre la rébellion qui a
son foyer principo.1 dans la zone espagnole,
une iharriére derrière laquelle l'ennemi pût
s'aibriter impunément. Procéder ainsi eût
été de notre part agir avec un égoïsme dan-
gereux. Le droit de poursuite et de survol
a donc été reconnu réciproquement, avec,
d'ailleurs, les limites de garanties voulues
pour Ini laisser un caractère purement tem-
poraire. excluant toute id?>e de possession
Un commentaire espagnol
Le Heraldo commente, en les réfutant,
les déclarations du comte de Homanones,
Ce journal dit que la coopération franro-es-
pagnole au Maroc est aussi nécessaire, op-
portune et avantageuse aujourd'hui pour
Jes deux pays, qu'etoe pouvait l'être en 1924,
avant, l'évacuailon de Chechaouen. 11
ajoute :
« Quant aux gains que l'Espagne Deut
tirer de l'iheureux aboutissement de la Con-
férence du Maroc, le principal, celui qui
Ips résume tous, sera d'arrêter une bonne
fois toute cette saignée d'hommes et d'ar-
gent qui dapuis si longtemps affaiblit notre
pays. »
La bougie est algérienne
-0-0--
La bougie, comme son nom semblait l'in,
diquer, est originaire de Bougie (Algérie), où
l'on traitait la graisse des moutons pour en
faire du suif, puis de la cire. La bougie qui
a été inventée par Chevreul en 1825, utili-
sant na. stéarine pour sa fabrication, est la
fille de la chandelle qui, elle aussi, a de sé-
rieux papiers -de noblesse. On trouve, en
effet, sa trace dans une ordonnance de Phi-
lippe le Bel, qui date de 131a.
La bougie, toute désuète qu elle peut pa-
raître. lend encore des services quand sa
remplaçante, l'électricité, se permet 'd'avoir
des lubies; on est alors bien heureux de l'ac-
cueillir et de lui faire fête. Elle trône en-
core en souveraine maîtresse dans certaines
auberges à -la campagne. Enfin, on revient
à elle dans la grand^ille, car elle apporte
un air de fête sur les tables somptueuses où
sa puissance douce caresse l'œil au lieu de
l'aveugler. --
Aux colonies, elle est encore utilisée clans
les photophores (chandeliers à globe) que
l'on trouve dans les cantines popotes et que
cherche à détrôner par les lampes tempêtes
à pétrole. Mais les coloniaux déplorent que sa
fabrication laissant de plus en plus à désirer,
la bougie nouvelle fond trop rapidement.
Une deffigitlon tunisienne en France
00
Trente-cinq Tunisiens étudiants, fonction-
naires, professeurs ou magistrats de la Ré-
gence, venus faire un voyage en France sous
la direction de M. Nicolas, professeur au
lycée Ge Tunis, et les auspices de l'Associa-
tion des anciens élèves du iycée de cette
ville, sont venus à Dijon.
Ils ont été reçus par le maire de Dijon
et le recteur, puis ont visité le musée, la bi-
bliothèque, la maison des étudiants, le mo-
nument aux morts et 3e phare du Mont-Afri-
que. Ils sont repartis dans la soirée.
une inspection du ministre de la marine
wa-o
M. Emile Borel, ministre Ide la Marine, va
prendre passage, à Royan, 'le 29 juillet, à
bord d'un navire de l'escadre de la Méditer-
ranée afin de constater son état d'entraîne-
ment et ensuite d'inspecter les arsenaux et
établissements de la marine dans la Médi-
terranée.
Il assistèra aux exercices qui doivent se
dérouler pendant la traversée de Royan à
Oran où il inspectera, la hase et les organi-
sations de la croisière du Rif. De là, il pas-
sera sur le croiseur léger Mets pour se ren-
dre à Bizeite où il examinera l'organisation
de l'arsenal et des autres services militaires
de la marine. 11 reviendra ensuite retrouver
l'escadre à Alger et rentrera avec elle à Tou-
LE TAUX DE LA PIASTRE
-0--
Le gouverneur général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des Co-
lonies qu'à la dnte du 23 juillet 1925 le taux
officiel de la piastre était de 11 fr. 85.
La guerre au Maroc
LE HAUT COMMANDEMENT
Le généra Oolombal, souffrant, partira
incessamment pour Vichy.
Le mm-ùchal Pétaiii a quitté Bahul le 23
juillet el s'est rendu dans le secteur d'Ouez-
mii, d'où il gagna ensuite Fez, uù il m
rencontra à nouveau avec le maréchal
Lyautey et le général Naulin.
Au cours de cette réunion, furent étudiées
les questions relatives à la réorganisation
du commandeanont résultant de l'arrivée
du nouveau commandant supérieur qui a
adressé une éloquente prodamation aux
troupes en opérations.
Le maréchal Pétain a dû s'embarquer aai-
jourd'hoii, à 18 heures, à Rabat, sur le croi-
seur StraslJOurff. qui le conduira à Tetouan,
où il aura une entrevue avec le général
Primo de Riveira.
Aumôniers militaires -
Au cours du Congrès National des OUi-
ciers .de réserve, M. André Lefèvro fil con-
naître un des va-ux du Congrès pour que
des aumôniers militaires des différentes re-
ligions soient envoyés au Maroc porter le
siecours de leur ministère à ceux qui meu-
rent à cette heure.
Belle récompense
Parmi les récents chevaliers, il faut citer
un de nos partisans les plus fidèles, Si Mo-
hammed hen \iohammed, dit Ould Lahssen
ben Tahar, caV. des Ouled-Kacem, avec la
citation suivante :
A ou, au cours du combat du 15 avriJ
192fi, autour d'Ainjot, une attitude trùs belle
et a fait preuve d'un courage magnifique,
entraînant par son exemple ses pailis«e
au combat, et organisant ensuite leur re-
traite avec sang-froid et décision. A eu un
cheval- tué sous lui et a été très grièvement
blessé.
Au Conseil de Cabinet
Les ministres et sousis©crêtaire§ d'Etat
se sont réunis vendredi dernier, dans la
mutinée, en Conseil de cabinet, au rnLnifik
lèl'e (le la Guerre, sous la présidence de M.
Painlevé.
Le Président du Conseil a mis ses coU.
gués au courant de la situation nu Maroc,
au point de vue militaire et diplomatique.
Un délégué des Soviets auprès
d'Abd El Krhn
Le Morntvg Post apprend que Raskolni-
kiof, le fameux propagandiste bodehevieto
dont lord Cnrzon avait réclamé jadis te
renvoi d'Afghanistan, vient d'être envoyé
par la IIIe Internationale auprès d'Abd el
Krim.
Rnskolnikof travaille actuellement en Chi-
ne, et il va essayer de pénétrer dans une
de nos colonies de l'Afrique dn Nord pour
établir le contact direct avec le Rif.
Un prince danois blessé
Le prince, Aogr, de Danemark, neveu de
la reine Alexandra, et qui, comme noua
l'avons annoncé en son tempe, est capi-
paine dans la légion frtranjgièire espagnole, a
été léigtoeonent blessé au cours dos récents
combats au Maroc. Il est arrivé hier à Mar-
seille.
Les communistes Suisses
Hier matin, à l'arrivée du paquebot HaUI,
venant de Casablanca, la police spéciale a
arrêté et écroué les deux communistes d'orir
gine suisse appartenant aux jeunesses com-
munistes d'Alger, dont nous avons déjà
paTlé. Ce sont les nommés AMred Schmidt,
vingt-quatre ans, et Hermann Deechger,
vingt-cinq ans.
Une perquisition faite à l'hôtel où ils ha-
bitaient. à Casablanca, avait fait découvrir
des armes et des documents invitant lea
soldats Il tirer sur leurs chefs.
Ils ont été écroués au fort du Ha en at-
tendant qu'une décision soit prise à leur
égard.
Les opérations militaires
Le 24 juillet, un groupe mobile a procédé
au dégagement de rOuergha en s'avançant
sur les deux rives du fleuve. Parti d'Aïn-
Aicha, le groupe mobile a atteint rapide-
ment, fi 20 kilomètres à l'ouest. l'oued Alit
malgré une vive résistance (le l'ennemi
qu'il a bousculé en lui capturant de nom-
breux prisonniers.
Cette très brillante action qui a nettoyé
une large bande de terrain, à 75 kilomètres
au nord de Fez, a produit un effet énormè
chez les ribus, Toutes les infiltrations
signalées dans ces régions refluent en toute
hAIe vers le nord. C'est un brillant succès
pour nos troupes.
Dans la région est, i.os groupes mobiles
ont effectué avec succès mi mouvement
convergent vers Bab-Moroudj.
Dans 1(: secteur d'Oue/.zanc, le calme rè-
gne. (m ne signale aucun mouvement de
troupes ni aucune action de l'ennemi. Eli
résumé, cette journée enregistre une sérte
d'événements heureux pour nos armes et
une nouvelle amélioration de la situation
en général -.-
Dans la région de 1 oza. la journée nu
21 juillet a été calme. Le pays est complè-
tement dégagé, nos colonnes inobilrs y cir-
culent sans rencontrer de résistance, ï-ca
Tsouls et Branes. partis récemment, en dis-
sidence. manifestent des signes de lassitu-
(le. Ils ont envoyé des émissaires pour de
mander à causer avec nous A u llrl de la
route de Taza. les tribus comprenant no-
tamment les Reni Ounraïne qui avaient
manifesté quelque (inquiétude et dont la
défection pouvait être crainte, font preuve
d'un loyalisme rassurant.
Entre Taza et rtnb-Moroudi. où l'ennemi
occupait de Tories positions, rendant, la cil'-
eu la Mon difficile et attaquant nos convois
de ravitaillement, f-e calme rèune lt peu
près complet. Les mules ont été nettoyée».
Les Rifains et leurs partisans onl suivi le
gros de l'nrm&. d'offensive dans sa fuite
vers le nord. On signale encore quelques
rassemblements à l'ouest, vers M silo, et le
haut Leben. Un de nos groupes mobiles est
parti pour jes disperser.
L'ennemi a tenté une attaque sur Ta-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 74.04%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 74.04%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6396958k/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6396958k/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6396958k/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6396958k
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6396958k
Facebook
Twitter