Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-07-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 juillet 1925 09 juillet 1925
Description : 1925/07/09 (A25,N103). 1925/07/09 (A25,N103).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63969508
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-CINQUIEME ANN.. No 103
f. NUMJRO : 80 CENTIMES -
JEUDJ SOIB, - 9 - JUILLET 1925 -
- l
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
us ARTICLES PUBLIÉS PAR uLIS ANNALES COLONIALES- SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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On s'abonne dam tous le» Di uiu êm pote et --.. principaux libraire*
- meOeolns InGIènes et môaemns européens
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A la question que j'ai posée au très distin-
gué Gouverneur Général qui est venu devant
notre Commission des Finances et notre Com-
mission des Colonies: « Avez-vous en A.E.F.
des médecins indigènes? » il m'a été répondu:
Non. Il faut cependant se préoccuper d'en
avoir et ne pas se contenter de former des
infirmiers et infirmières, des sages-femmes, des
gardes sanitaires indigènes. Ce serait, certes,
un beau résultat que celui qui consisterait à
avoir de ceux-ci en nombre suffisant ; on y tra-
vaille en A.E.F. comme ailleurs, et l'on a-
raison.
Dans le document dont j'ai déjà parlé, je
lis : « Le gracieux voile blanc de nos infir-
mières françaises est presque inconnu sous nos
climats tropicaux (cela est vrai, puisqu'au Ier
mai 1924, on comptait dans nos colonies 44
infirmières françaises, dont 25 en Indochine,
et 19 pour tout le reste de nos possessions loin-
taines), et, faute de volontaires civils, c'est la
section militaire des infirmiers coloniaux qui
fournit en très grande * majorité le personnel
infirmier européen. Malheureusement, cette
section éprouve beaucoup de difficultés à se
recruter elle-même, »
Et alors, il faut bien se retourner vers l'élé-
ment indigène. Quel était, en 1924, l'effectif
du personnel sanitaire recruté dans nos colo-
nies ?
L* Indochine se place en tête avec 114 mé-
decins ou aides médecins ; 300 sages-femmes,
1.648 infirmiers.
Vient ensuite Madagascar, avec 182 méde.
cins ou aides-médecins ; 142 sages-femmes ;
481 infinniers.
- Voilà qui est bien 1 s'écriera-t-on. Oui, sur
le papier. Mais, en définitive, cela fait 1
auxiliaire indigène pour 10.000 habitants de
l'Indochine, et 1 pour 3.000 Malgaches, les.
quels ne vivent pas à des distances assez rap-
ptochées pour qu'on puisse faire une vingtaine
de visites en un seul jour. '-
Mais en Afrique noire, quel changement !
Nous touqhons à un chiffre dérisoire : 1 auxi-
liajçe indigène pour , 150.600 habitants. On a
souvent parlé de l'Ecole de médecine de
Dakar, fondée en 1918, et, dans son discours
à l'ouverture de la sessiofi du Conseil de
Gouvernement, en novembre 1924 M. J.
Carde faisait.. avec raison, l'éloge des orga-
nismes sanitaires de cette ville : 50.400 con-
sultations à 1 Institut d'Hygiène Sociale,
40.200 journées d'hospitalisation à l'Hôpital
centttai indigène, 4.040 journées de traitement
et 200 accouchements à la Maternité indigène.
L'annexer de l'Institut Pasteur, qui a remplacé
l'Institut de Biologie de rA.p.F., a effectué
la mêmé anhée 3.500 exatpefts chimiques,.
dont 770 réactions de Bordet- W assermann en
VUe du diagnostic de la syphilis ; a fabriqué
25.000 centimètres cubes de vaccin antipes-
teux, dont 10.000 ont été délivrés au Gou-
vernement de la Nigeria, et 10.000 doses de
vaccin jennerien. Une autre annexe de l'Ins-
titut Pasteur existe près de Kindia (Guinée
Française), et se spécialise dans la production
des vacçins et dans l'étude des grands singes
anthropoïdes utilisés pour les recherches de
médecine expérimentale. - De tous ces efforts.
,M. J. Carde déclarait qu'on pouvait se mon-
trer fiers ; mais comme on sentait qu'ils de-
vaient être multipliés sans cesse I L'Ecole de
Médecine de Dakar avait formé, en une an-
née, 11 médecins, 2 pharmaciens, 15 sages-
femmas et 2 vét6rinairet., et le Gouverneur
'Cénéfkl déclarait1 : (cLe fait que l'effectif
demandé par chaque Lieutenant-Gouverneur
dépasse, sensiblement celui que la répartition
-de la promotion permettra de mettre à sa dis-
position est- l'indice de l'estime dans laquelle
sont tenus les services rendus par ces auxi-
liaires médicaux. »
Le Seigneur Jupiter. sait dorer la pilule l Le
Seigneur de la .Palisse_qui,- lui, ignorait cet
art, disait que cette situation montrait que la
- - *, , « * RI n. 1
demande était intérieure à 1 ottre. P-t ceia
est d'autant plus redoutable dans des pays où
tant de jeunes enfants meurent soit à leur nais-
- sance, soit dans les premiers mois ; où la mé-
ningite cérébro-spinale faisait au Niger 7.400
décès dans les quatre premiers mois de la'
même année; où la peste revenait au Sénégal,
après un ralentissement de quelques mois, et
faisait 1.230 victimes sur 2.000. malades ; où
le typhus maryl se manifestait au Dahomey,
etc., etc.
Et puis, on sent bien que l'on n'a accompli
qu'une partie de la tâche lorsqu on a doté les
grands centres d'établissements scientifiques et
hospitaliers qui rendent les plus grands. ser-
vices. C'est d'un bout à l'autre du territoire
qu'il faut installer les asiles où les malades
et les malheureux, où les femmes et les en-
fants viendront apporter leurs misères : salles(
de consultation, dispensaires, infirmeries, pa-
villons ctisolement. hôpitaux, que sais-je. en-
core ? Léproseries, camps de ségrégation pour
les pauvres diables atteints de la maladie du
sommeil qui sévit au Soudan et en Guinée, et
surtout en A.E.F., où elle frappe parfois un
- habitant sur deux.
Nom n'ignorons pas que cela coûte, et que
celïa coûte cher. Mais quand nous constatons
que, dans FAfrhntc Noire on compte, en tout,
21 établissements sanitaires pour VA.O.F.(,
5 pour le Cameroun, 9 pour l'A.. E. F.,
soit 35 dispensais, maternités, hôpitaux,
etc., on .mesura ce qui Teste à faire, dans- des
T*#m où, pour mm wpwlfcte égala à tell*
de la moitié de la France, il existe un seul
établissement.
En aurait-on le double ou le triple qu'on
n'avancerait pas à grand'chose, si l'on n'avait
pas le personnel d auxiliaires indigènes indis-
pensable pour le bon fonctionnement de ces
services. Et, comme il est difficile, en géné-
ral, de les placer à la tête de ces établisse-
ments sanitaires ; comme il existe de nom-
breuses raisons, et notamment politiques et
morales, pour qu'ils soient sous la surveillance
effective et directe des médecins français, le
problème est double : on doit recruter ceux-ci
et-ceux-là, en gardant dans la mémoire cette
phrase du discours de M. J. Carde : « Ap.-
porter la santé, faire des' hommes valides et
sains, régénérer une race, constitue à la fois
la 'plus grande satisfaction qu'il soit donné à
des civilisateurs d'éprouver, et la justification
de leur présence. »
Mario Roustan,
Sénateur de l'lldrault, vtce-"Pfésident
de la Commission sénatoriale des Co-
loniest Secrétaire général du Groupe
vilieole.
A la commission lie l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
O-O
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunit aujourd'hui,
jeudi 9 juillet Ù. 14 h. 30 précises.
A l'ordre du jour figurent :
I. Rapport de M. Outrcy sur le pro-
jet 1.606 relatif au traité avec le Siain
(Avis).
'Rapport de M. Gasparin, sur le projet
retour du Sénat relatif il une promotion
de la Légions d'honneur à d'occasion de
l'exposition de Strasbourg.
II. –Désignation de rapporteur :
a) Pour le projet J087 tendant à fixer les
conditions d'application aux colonies de la
loi du 7 mars 1925 tendant à instituer des
sociétés à responsabilité limitée (avis).
b) Pour Je projet 1720 portant ratifica-
lion du décret du 28 mai 1925 prohibant
dans les colonies la sortie de jetons du
bronze d'aluminium (avis).
c) Pour lie projet -1006 complétant la loi
du 12 juillet 1900 ,autorisaint le Gouiverno
ment du Congo a contracter un emprunt
de 21 millions.
III. Communication du Président.
♦%
La Commission de l'Algérie, réunie sous
la présidence de M. Proust a abordé hier
après-midi, l'étude du rapport de M Raux-
Frcissinong, sur la proposition de M. Mo-
rinaud, relative à la réorganisation des as-
semibilées et de ï1 administration algérienne.
La Commission a jugé indispensable
d'avoir sur ce grave problème 1 avis du
Gouvernement. Elle a donc chargé M.
Proust de faire, toutes démarches utiles au-
près de M. le ministre de l'Intérieur, afin
d'obtenir. son avis et elle a décidé la mise à
l'ordre du jour de ce rapport, pour une
prochaine séance.
L'Exposition coloniale
de Lausanne
qq
Lausunnc vient d'ouvrir son comptoir suisse
annuel d'agriculturo. Elle y a joipL, cette an-
née, une exposition oolomale, qui, tort- bien
organisée, .présentée avec une nictdiode "précise
et qui va droit au but, il beaucoup de succès.
Mais quel peut bien ûlre lu but d'une exposi-
tion coloniale en Suisse Y M. beau, ancien gou-
verneur de i: Indochine, ancien - ambassadeur
a Berne, délégué de la rranoe 4 la Société des
Nations pour les territoires à mandat, l'a lait
entrevoir,- dans un très beau discours qu'il a
prononcé à l'Aula do l'Université de Lausanne.
« Aujourd'hui, a-t-il dit, la ville de Lausanne
essaie d'ajouter un lien à tous ceux qui nous
unissaient : c'est le lien colonial. Elle invile
les, Suisses, et nous a invités, en nous demaûT
dant de faire de la propagande sur les possi-
bilités d'établissement des Suisses dans nos
colonies. Je puis leur donner l'assurance qu'ils
trouveront 14 les conditions d'activité, de tra-
vail, de placement de capitaux qu'ils ne trou-
votant pas ailleurs. »
Puis taisant allusion à. tous les ma que la
France a perdus, M. Beau a montré que les
Suisses pouvaient combler ces places vides. 11
les a assurés qu'ils seraient les bienvenus.
«' Ils apporteront là, a-t-il dit, comme dans
la France métropolitaine, les mêmes qualités
d'ordre, do travail-, d'activité et de sérieux qu'on
a rencontrées partout. » •
Le directeur du Comptoir suisse, M. Muret,
parlant à son toiir demanda si l'on ne pourrait
pas étudier les possibilités « d'une collabora-
tion systémiaUque des Suisses dans certaines
colonies, leur confier un mandat spécial sur
Gcrtains territoires », de manière que, tout en
devenant colons, ils restent Suisses et conser-
vent toutes leurs qualités premières. « une telle
forme de colonisation, a-t-il ajouté, serait'd'un
appui certain pour la France. »
Il n'est pas douteux, en tout clas, que la fa-
çon dont a été présentée, au milieu de celles
d'une demi-douzaine d'autres pays, l'exposi-
tion coloniale française, constitue, pour tous les
futurs colons suisses une précieuse ieçon de
choses. Les organisateurs n'ont pas cherché
a multiplier les promesses. Ils se sont bornés
& donner une image aussi Mêle que possible
de la production tant de l'Algérie de la Tuni-
sic, du protectorat français du Maroc, que de
l'Afrique occidentale française, de l'Afrique
équatorlalc française de Madascar, ou encore
de l'Indochine et de la Guyane française.
La leçon ao cnoses, lAue avec tant ue nemeie,
a montré à tout le moins, avec queUe sagesse
et quelle patience la France s'efforce de mettre
en valeur les territoires qu'elle piwsWte ltOrIf
d'Europe; ---- j.. t
La dernière République JC#
musulmane
Dans un article du 6
mai dernier, qui fit quel-
que bruit, le Daily He-
rald, dont les attaches et
les opinions sont bien con-
nues, commençait, coliti-
nuait plutôt, une campa-
gne hostile à la France et
à son action au Maroc.
Pariant des événements déterminés par
Vagression d'Abd-El-Krim contre les tribus
du Protectorat, il entrevoyait avec regret que
si leur issue était favorable à la France, la
dernière République musulmane itldéPelldatt-
te serait détruite.
L'appellation donnée par le journal anglais
aux territoires révoltés de la 80nc d'influence
espagnole a largement contribué à propager
une confusion qui persiste dans certains es-
prits et que ne dissiperont pas les mesures
proposées pour réduire Abcl-EI-Krim. Ne
sotelève-t-on pas, à propos du blocus qu'il est
question d'établir sur les rives marocaines.
un problème étrange de droit internationale
Le fait Rétablir le blocus et de le conformer
aux règles établies, aboutirait a cc résultat de
faire reconnaître au Rif la qualité du belli-
gérant et de lui constituer une sorte d'état
civil national comme à un pays indépendant.
Or, le Rif n'est pas un Etat indépendant,
il ne faut pas se lasser de le épéter, il n'est
mime pas une portion contestée dit Maroc.
Au même titre que n'importe quelle autre
province du Magreb, il appartient à cet Em-
pire dans les limites duquel il est enfermé
depuis que l'Empire du Maroc existe.
Sa situation même de Bled Siba, ou con-
trée insoumise, à Vépoque où le Sultan ne
pouvait pas faire reconnaître 'son autorité
dans la totalité de ses Etats, n'a jamais fait
qu'il ait pu être considéré par qui que ce soit
comme pays indépendant. Refusant de payer
l'impôt et de fournir des soldats au Sultan,
le Rif n'en était pas moins rattaclté à ce der-
nier par un lien qui n'a jamais été rompu, le
lien religieux. Au surplus, les prétentions
d'Abd-El-Krim sont bien moins de comman-
der à une république indépendante que
d?étendre son autorité sur les territoires sou-
mis au Sultan du Maroc. Abd-El-Krim veut
être Sultan lui-même. Il est un révolté, un
Rogut, et non pas un chef d'Etat.
J. Gasser,
Sénateur i'Oran.
66.
Le commerce des territoires airicains
sous mandat irancais
--QoO--
1. Togo
Le mouvement commercial du Togo pen-
dant l'année 1924 s'est élevé à, 116.097.363 fr.
avec 54.925.943 francs pour les importations
et 61.1^1.420 francs pour les exportations.
; tci n s.
Comparés à ceux de l'année précédente,
ces résultats font ressortir une augmentation
totale de 160.511.317 francs (23.499.321- francs
à l'entrée et 37.011.996 francs à la sortie).
--- L'accroissement ---- sur - les importations
s'étend à presque tous les articles et notam-
ment à ceux-ci : farineux alimentaires, bois-
sons, sucre, tabacs, huile de pétrole, sel, tis-
sus de coton et autres tissus, machines et mé-
caniques, ouvrages en bois et en matières
diverses, ciment, vêtements confectionnés.
On constate également sur les produits
d'exportation une plus-value importante qui
porte principalement sur les amandes et
l'huile de palme, le maïs en grains, le ca-
cao en fèves, le coton, le café, le coprah, le
mouton, les graines ide coton, les poissons
secs, le caoutchouc et la farine de manioc.
En ce qui concerne la navigation, on
compte 311 navires dont 120 français et 191
étrangers ; en comparant avec 1923, on
trouve en faveur de 1924 une différence de
25 unités, 20 pour la France et 5 pour les
autres pays. i
II. - Cameroun
Le commerce du Cameroun en 1924 a at-
teint le total de 140.903.118 francs (importa-
tions : 73.947.426 francs ; exportations :
66.955.692 francs).
On constate, par rapport à l'année 1923,
une plus-value de 44.592.905 francs dont
19.516.902 francs à l'entrée et 25.076,003 à
la sortie.
A l'importation, la plus-v.alue porte prin-
cipalement sur la houille crue et agglomé-
rée, les rails, le ciment, les poissuns secs,
salés et fumés, la farine de froment, le riz,
les conserves de viamde, le pétrole et l'es-
sence, les tôles, le sel, les savons communs,
les tissus de coton, la lingerie et les vête-
ments, les outils en fer et en acier, les cons-
tructions métalliques, les sacs vides et les ar-
ticles de ménage.
A l'exportation, l'augmentation intéresse
surtout les bois à construire et les bois d'6bé-
nisterie, les amandes de palme, le cacao en.
fèves, l'huile de palme, le caoutchouc et le"
karité.
Le mouvement de la navigation fait res-
sortir le passage de 114 navires de 'différen-
tes nationalités, parmi lesquels on en compte
28 de nationalité française.
les incidents de jonanfl-Tcneim-wan
Le Gouverneur Général p. i. de l'Indochine
vient d'aviser le ministre des Colonies qu'au
cours d'un engagement à Port-Bayard, sur
le territoire de Kouang-Tchéou, l'inspecteur
de la garde indigène Lagarde a été ve.
ment blessé. Plusieurs miliciens et partisans.
ont été tués ou btarês.
Lettre d'Afrique
--+0--
Ce n'était qu'un noir
C'est vrai, mais ce noir que 'l'on a im-
mergé l'autre soir, au coucher du soleil,
était un de ces tirailleurs menés des bords
du Tchad au Maroc pour y défendre le ter-
ritoire français. Et ceux qui ont été ou sont
appelés à l'honneur de conduire à l'enuemi
ces braves indigènes, n'ont pas pensé comme
cette Européenne que « ce n'était qu'un
noir ». Nous nous sommes dit que c'était
une des- forces vives dont on privait la co-
lonie pour aller pacifier une terre amie mais
étrangère et protéger contre les incursions
rifaines notre zone marocaine. Sur les boo
tirailleurs qui sont à bord de l'Asie, com-
bien reviendront au Tchad faire des enfants,
cultiver les terres, donner en un mot cette
main-d'œuvre si rare et si précieuse dans
toute cette partie de notre centre Afrique ?
L'état-major de l'Asie, le lieutenant-colonel
Thomassin et les officiers passagers ont sa-
lué leur camarade quand, dans un silence
impressionnant, à la lumière d'un projec-
teur, le corps du tirailleur glissa à la mer
sous les plis du pavillon tricolore.
Les passagers assistèrent, du haut du
pont-promenade, à cette brève cérémonic.
pendant laquelle un caporal indigène pro-
nonça, au nom des tirailleurs du Tahad, des
paroles d'adieu à leur camarade qui venait,
somme toute, de mourir pour la France.
« Ce n'était qu'un noir, mais c'était un
soldat français », c'est ce à quoi nous son-
gions, nous, les Vieux marsouins.
Le Conakry-Niger
Cette voie de pénétration de l'A. U.F. en
Guinée française, que nous devons à l'éncr-
gie et à la ténacité de l'ingénieur Salesses,
est en pleine prospérité. Sa contribution au
développement économique de la colonie est
considérable et ses recettes annuelles sont
en progression constante. 11 serait cepen-
dant téméraire d'affirmer que le Thiès-Ni-
ger a, au début de son exploitation, dramé
une grande partie des produits du Soudan,
mais actuellement, cette voie sénégalo-sou-
danaise étant embouteillée comme chacun le
sait, le Conakry-Xankan est en pleine acti-
vité grâce à son habile direction.et en par-
ticulier au chef de l'exploitation.
Nous pouvons en passant rassurer tous
ceux que le sort du Thiès-Niger intéresse :
sous la direction du commandant Charlier,
et grâce à un changement radical du per-
sonnel, les erreurs du passé seront rapi-
dement réparées, et le Soudan pourra comp-
ter sous peu sur cet exutoire dont dépend
son avenir.
N'est-il pas de railway appelé au plus bel
avenir que le Conakry-Kankan ? Quand, au
prochain concours agricole de Kankan, 400
concurrents présenteront leurs charrues at-
telées à leurs beaux petits bœufs robustes,
on ne doutera pas que l'agricuilture a pris
en Guinée une .extension remarquable grâce
à l'entrain avec lequel les indigènes se sont
mis à utiliser la charrue. Les efforts de M.
le Gouverneur Poiret sont couronnés de suc-
cès et, d'autre part, la colonie est unanime
à reconnaître les heureux résultats de son
administration, tout en regrettant toutefois,
car il faut bien dire la vérité, que l'indigène
évolue un peu plus rapidement que ne le
comporte le degré de civilisation auquel,
sauf quelques exceptions, il est arrivé. Il
faut entendre par là que l'indigène est
moins docile, moins en. main qu'autrefois.
Mais c'est ce refrain que j'entends comme
un leit-motiv au cours de ce voyage.
Le réseau routier de la Guinée se perfec-
tionne chaque jour et 196 voitures automo-
biles l'utilisent..
Eugène Devaux
A l'Académie de médecine
La variole
M. L. Camus indique, dans une note im-
portante, les mesures à prendre pour pré-
venir l'infection variolique communiquée
pur des marchandises infectées, provenant
du dehors.
L'auteur estime que la solution qui sem-
ble être la plus simtple et la plus efficace
serait d'exiger que toute marchandise en
provenance d'un pays infecté fût soumise
à la désinfection avant son embarquement.
Malheureusement, ajoute-t-il, l'organisa-
tion de la désinfection est encore trop, ru-
diinentaire dans la plupart des pays de
l'Afrique pour qu'on puisse l'imposer utile-
ment, - et les déclarations de désinfection qui
accompagnent parfois les marchandises
n'offrent qu'une sécurité relative.
M. Camus demande que toute passe de
marchandise suspecte, après avoir été dé-
sinfectée en surface à la frontière de terre
ou de mer, ne puisse êtrè ouverte avant
son arrivée à son lieu de destination, où
elle sera alors complètement désinfectée.
Ce n'est qu'à ce prix que le danger de pro-
pagation de, l'infection variloliquo pourra
être évité. Itc
Llilastrim
M. reissier expose les arguments clini-
ques et expérimentaux qui militent, à son
avis, en faveur de l'assimilation entre
l'alastrim, maladie antillaise, et la variole.
Il exprime, en conséquence, le souhait que
l'on applique à cette maladie éruptive les
mesures prophylactiques en usage contre la
variole, il rappelle les résultats si remar-
quables que donnent, dans cette dernière, la
médication xylolée d'une part et, de l'au-
tre, l'injection de sérum de convalescent. Il
propose donc d'utiliser ce mode de traite.
ment au moins dans les formes sérieuses
do l'alastrim.
Lire en seconde page :
La Chambre vote le projet de la Banque
d'émission de Madagascar.
LA GUERRE AU MAROC.
VIMPORTATION" DES PRODUITS TUNISIENS
EN FRANCE*
AU ÇONSIm. D'ETAT*
A. LA CHAMBRB
.tT
DEBATS
La convention de Washington
f
Une longUe discussion s'est engagée dans
la séance d'hier sur le projet de loi por-
tant approbation de deux tiailôs interna-
tionaux signés à Washington, le 0 février
litëg, entre les Etats-Unis, la Belgique, la
Chine, l'Empire Britannique, la l'ronce,
i'ILulie, le Japon, les Pays-bas et le Portu-
gal, relativement : le premier aux princi-
pes et à la politique concernant la Chine ;
le second, au tarif des douanes chinoises.
Dès le début du débat notre excellent col-
laborateur Fonlanier a rappelé les graves
événements qui viennent de se produire
en Chine. Selon lui, ce n'est pas un mouve-
ment xênuîpliobe ni communiste, c'est un
mouvement social et national. L'orateur a
exposé les conditions du travail en Chine
et il a demandé au ministre des Affaires
Etrangères ce qu'il va faire.
CurLain:), dit-il, font un appel discret à la
force et rappellent l'expédition de 1900,
mais ce serait nous jeter dans un guêpier,
sans parler d'autres considérations. Il res-
te la diplomatie. 11 faut que toutes les puis-
sances européennes interviennent pour
obliger les patrons des manufactures à ac-
corder à leurs ouvriers des conditions de
travail conformes à la dignité humaine.
L'Amérique a pris l'initiative d'une con-
férence.. Quelle y sera l'attitude de la Fran-
ce ? Ne serait-ce point l'occasion de faire
appel à la Société des Nations Y
M. Aristide BritlIld, ministre des Affai-
res Etrangères, a répondu à M. l"onlanier;
il dit tout d'abord qu'il ne méconnaît pas
l'intérêt qui s'attache aux observations de
M. Fontanier sur l'état économique de la
Chine.
Mais la première des conventions qu'il
s'agit de ratifier vise précisément le res-
pect de l'intégrité de la Came, et la se-
conde a pour but de rendre plus souple le
régime des douanes chinoises et de permet-
tre au Gouvernement chinois d'en tirer un
meilleur paM:
Les Gouvernements se sont engagés a
ratifier le conventions le plus tôt possi-
ble ; une conférence doit se réunir ensuite
dans le plus bref délaL; -
Quant aux événements de Shanghaï, ils
sont dus en partie aux mauvaises condi-
tions du travail, notamment dans les usi-
nes chinoises, où l'on se refuse obstiné-
ment à réduire la journée de travail.
Et dans les usines de la concession fran-
çaise où l'on applique la journée de 8 heu-
res, la concurrence est singulièrement dit.
ficile.
D'ailleurs, au milieu de la tourmente, la
concession française est restée calme ;
rien ne s'y est passé ; c'est une petite in-
dication.
La réalité est qu'il y a des usines, dont le
régime n'a suscité aucune animosité con-
tre nuus.
Nos relations avec la Chine ont toujours
été cordiales ; elles le demeureront, et les
conventions à ratifier y aideront.
Il ne faut pas trop se hâter de générali-
ser certains symptômes, ni conclure trop
vite. Pour que fa Chine souffrit de l'em-
prise européenne, comme on l'avance, il
faudrait d abord que la plus grande partie
n'en fût pas fermée aux Européens. Il n'en
est rien.
Eb précisément, quand on aura assurff
la liberté et l'intégrité de la Chine, il fau-
drait peut-être que la Chine s'ouvre au
progrès : la Chine est un immense do-
maine à organiser, d'accord entre les puis-
sances et elle. (Très bien ! Très bien !)
En résumé, en Chine on n'a rien à re-
procher à la France, qui a su acquérir les
sympathies du peuple chinois, et apprécier
la fidélité des Chinois à leurs engage-
ments.
C'est une raison de plus pour ratifier les
deux conventions.
M. Marius Moutet, qui remplace le mi-
nistre des Affaires Etrangères, déclare qu'il
ne faut peut-être pas uniquement impu-
ter à la propagande bolchevique des résul-
tats qui tiennent en grande partie aux agis-
sements de diverses puissances occidenta-
les.
On a prétendu à tort que Sun-yat-Sen
était communiste. On affirme à tort aujour-
d'hui qu'à Canton M. Wang est l'homme
des bolcheviks, alors qu'il ne songe sans
doute qu'aux intérêts de son propre pays.
C'est par la Société des Nations, et avec
des accords internationaux pour la padx,
que nous témoignerons à la Chine notre
volonté de demeurer fidèles à notre idéal.
Mais le débat n'est pas terminé. M. Mar-
cel Cachin intervient pour dire que la paix
dans le Pacifique est fortement menacée.
Les raisons ? On incrimine la Russie,
comme dans le Rif et au Maroc.
C'est faire beaucoup d'honneur à la Rus-
sie bolchevique que lui attribuer une telle
influence dans la rébellion des peuples qui
cherchent leur indépendance. C'est faire à
la Russie le plus grand honneur.
Elle a une action, oui ; mais ce n'est
pas qu'elle envoie, comme nn le prétend,
des millions à Abd-el-Krim ou à d'autres.
C'est qu'elle parle et agib de manière à
inspirer confiante aux penples.
M. Outrey a attribué à l'ambassadeur
bolchevik en Chine des propos inexacts.
M. le ministre des Affaires Etrangères
confirme qu'une enquête a, en effet, 6tabli
l'inexactitude de ces propos.
M. Marcel Cachjn ajoute que l'ambassa-
deur a seulement déclaré que la Russie bol-
chevique renonçait totalement aux cmnrl-
ses de la Russie tzariste sur la Chine.
Puis, l'orateur communiste parle de la
Puis, liberté à donner h la Chine, do son
pleine liberté à donner à ta Cllinc, do on
Puis, tihcrtô a dnnncr ta CMnc,
aspiration vois l'indépeTidanco, et dit qucTc
vieux monde d'Afrique et d'Asie recou-
vrera, malheureusement dans le sang son
indépendance.
Le ministre des Affaires Etrangères ne
peut laisser passer sans répondre les affir-
mations de M, Cachin et déclare ;
La Chine sous le joug militaire de l'Eu-
rope ?
Les conventions de 1U01 avec la Chine
ne prévoient de contingents militaires que
dans les concessions de lien-isin.
Mais la Chine est partout SJL misérable,
du point de vue économique, que les Chi-
nois, mourant de faim, se pressent par-
tout où il y a des établissements euro-
péens, afin d'avoir du: pain.
D'où un afflux excessif de main-d'œu-
vre.
Quant à la Russie, sous couleur de ren-
dre la liberté, ne recherchc-t-elle pas des
concessions, elle aussi, et n'attire-t-eile pas
les capitalistes étrangers, non pour exploi-
ter et opprimer le peuple russe, mais pour
lui donner du pain Y
La propagande a des droils, notamment
le droit d'exagération.
Mais qu'on ne prétende pus que des af-
firmations sont des démonstrations.
Les événements de Shangaï ont permis
aux puissances européenne, dont certains
ressortissants étaient poursuivis, traqués,
attaqués, de montrer leur patience et leur
sang-froid en évitant toute répression mi-
litaire.
La Chambre passe alors à la fixation de
l'ordre du jour et M. André Hesse, minis-
tre des Colonies, demande à la Chambre
de tenir séance jeudi matin pour discuter
le projet de loi portant création d'une
banque d'émission il Madagascar.
11 en est ainsi décidé,
On allait lever la séance, lorsque M.
Vaillant-Couturier, demande à interpeller
sur les mesures que le Uouvernement
compte prendre pour arrêter l'effusion du
sang au. Maroc et signer immédiatement)
l'armistice.
Le président du Conseil, bien entendu,
demande le renvoi à la suite. Les discus-
sions sur le Maroc, dit-il, pourront se pro-
duire quand le projet sur les crédita vien-
dra à l'ordre du jour.
M. Vaillant-Couturier demande la parole
pour. demander la fixation de la date et
son intervention déchaînera lo scandale,
car elle dépassera do beaucoup les cin-
quante minutes imparties, et porte sur le
fonds du débat, & l'occasion duquel il for-
mule les affirmations lus plus outranciè-
res.
M. le président, a alors rappelé à l'or-
dre M. Vaildant-Couturier avec inscription
au procès-verbal.
DANS LES COMMISSIONS
La Banque d'émission de Madagascar
à la Commission des Finances
La Commission des Finances de la
Chambre a entendu mardi, NI. André Hes-
se, ministre des Colonies qui lui a fait con-
naître dans ses détails lu prujel du Cou-,
vernement relatif à la création d'une ban,
que d'émission à Madagascar.
* *
La Commission des Finances de la Cham-
bre a tenu une réunion luer, en vue d'exa-
miner le rapport de M. Henri Michel por-
tant création d'une banque d'émission à
Madagascar.
M. Léon Archimbaud, député de la Drô-
me, au cours de la séance d hier a présenté
son avis sur le texte présenté.,
La discussion a été très vive et porta no-
tamment sur les garanties que la Banque
accorde à l'Etat et sur les parts de fonda-
teur. Les articles relatifs à cette question
furent finalement adoptés.
Un yaste débat s'institua alors sur les
deux articles suivants :
Le premier est ainsi rédigé :
« Le Président du Conseil d'admi-
niatration, nommé par décret, est di-
recteur général de da Banque. Il eM
chargé, sous le contrôle du Con-
seil d'adminisbration, de la gestion des af-
faires sociales. Le Président directeiur re-
présente la Société à l'égard des tiers pour
l'exiéoution des décisions du Conseil,
« Il devra être Français.
« Le traitement du Président flir^pteuir
général, fixé par un arrêté du ministre des
Colonies, après avis du ministre des Fi-
nances, est à la charge de la Banque.
CI Le Président directeur général est tefifl
de justifier qu'il est propriétaire de vingt-
cinq actions de la Banque ; ces actions doi-
vent être liihres et demeurent inaliénables
pendant toute la durée de ses fonctions. »
Le second stipule :
« Le Président directeur général préside
le Conseil d'administration et tous les Co-
mités ; nulle délibération ne peut être exé-
cutée si elle n'est revêtue de sa signature;
il fait exécuter, dans toute leur étendue, les
lois relatives à la Banque, les statuts et les
délibérations du Conseil d'administration.
« Aucune opération d'escompte ou d'avan-
ce ne peut être faite sans son approbation.
« Il dirige les bureaux du siège social,
nomme et révoque les employés, tant du
sièige social que des succursales, fixe leurs
traitements dans 1rs limites déterminées
par 'l'article 49, si,-ne la correspondanoe,
les marchés et conventions, les acquits ou
endossements d'effets, les chèques, les trai-
tes ou mandats à ordre, ainsi que tous
transferts.
« Le Président directeur général fait pra-
tiquor toutes saisies immobilières, prend
toutes inscriptions hypothécaires, fait tous
actes conservatoires/
« Il peut pour l'exécution du service,
constituer des mandataires spéciaux. »
De nombreuses réserves furent, fait.pa.
trordre divers, d'ailleurs, - mais le rappor-
t'eur, M. Michel, après plusieurs interven-
tions, remporta le vote de ces deux articles
par 7 voix contre 7. Ils avaient été repous-
sés k mains levées, après un long débat ti
la Commission des Colonies.
On vota ensuite successivement tous les
articles du projet du Gouvernement.
Nos lecteurs trouveront par ailleurs la
discussion du projet qui a commencé ce
matin à la Chambre.
Il semble certain, à l'heure où nous met
f. NUMJRO : 80 CENTIMES -
JEUDJ SOIB, - 9 - JUILLET 1925 -
- l
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
us ARTICLES PUBLIÉS PAR uLIS ANNALES COLONIALES- SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annonça elRéelàtitea tant reçues aux Bureaux dvjournaleidant les Agence» de Publicité
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Rédaction et AdminittralUo : 34, Rue du Mont-Thabop, PARIS-1- Téléphone : LOUTRE (9-17
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On s'abonne dam tous le» Di uiu êm pote et --.. principaux libraire*
- meOeolns InGIènes et môaemns européens
̃ - ̃ »♦» i
A la question que j'ai posée au très distin-
gué Gouverneur Général qui est venu devant
notre Commission des Finances et notre Com-
mission des Colonies: « Avez-vous en A.E.F.
des médecins indigènes? » il m'a été répondu:
Non. Il faut cependant se préoccuper d'en
avoir et ne pas se contenter de former des
infirmiers et infirmières, des sages-femmes, des
gardes sanitaires indigènes. Ce serait, certes,
un beau résultat que celui qui consisterait à
avoir de ceux-ci en nombre suffisant ; on y tra-
vaille en A.E.F. comme ailleurs, et l'on a-
raison.
Dans le document dont j'ai déjà parlé, je
lis : « Le gracieux voile blanc de nos infir-
mières françaises est presque inconnu sous nos
climats tropicaux (cela est vrai, puisqu'au Ier
mai 1924, on comptait dans nos colonies 44
infirmières françaises, dont 25 en Indochine,
et 19 pour tout le reste de nos possessions loin-
taines), et, faute de volontaires civils, c'est la
section militaire des infirmiers coloniaux qui
fournit en très grande * majorité le personnel
infirmier européen. Malheureusement, cette
section éprouve beaucoup de difficultés à se
recruter elle-même, »
Et alors, il faut bien se retourner vers l'élé-
ment indigène. Quel était, en 1924, l'effectif
du personnel sanitaire recruté dans nos colo-
nies ?
L* Indochine se place en tête avec 114 mé-
decins ou aides médecins ; 300 sages-femmes,
1.648 infirmiers.
Vient ensuite Madagascar, avec 182 méde.
cins ou aides-médecins ; 142 sages-femmes ;
481 infinniers.
- Voilà qui est bien 1 s'écriera-t-on. Oui, sur
le papier. Mais, en définitive, cela fait 1
auxiliaire indigène pour 10.000 habitants de
l'Indochine, et 1 pour 3.000 Malgaches, les.
quels ne vivent pas à des distances assez rap-
ptochées pour qu'on puisse faire une vingtaine
de visites en un seul jour. '-
Mais en Afrique noire, quel changement !
Nous touqhons à un chiffre dérisoire : 1 auxi-
liajçe indigène pour , 150.600 habitants. On a
souvent parlé de l'Ecole de médecine de
Dakar, fondée en 1918, et, dans son discours
à l'ouverture de la sessiofi du Conseil de
Gouvernement, en novembre 1924 M. J.
Carde faisait.. avec raison, l'éloge des orga-
nismes sanitaires de cette ville : 50.400 con-
sultations à 1 Institut d'Hygiène Sociale,
40.200 journées d'hospitalisation à l'Hôpital
centttai indigène, 4.040 journées de traitement
et 200 accouchements à la Maternité indigène.
L'annexer de l'Institut Pasteur, qui a remplacé
l'Institut de Biologie de rA.p.F., a effectué
la mêmé anhée 3.500 exatpefts chimiques,.
dont 770 réactions de Bordet- W assermann en
VUe du diagnostic de la syphilis ; a fabriqué
25.000 centimètres cubes de vaccin antipes-
teux, dont 10.000 ont été délivrés au Gou-
vernement de la Nigeria, et 10.000 doses de
vaccin jennerien. Une autre annexe de l'Ins-
titut Pasteur existe près de Kindia (Guinée
Française), et se spécialise dans la production
des vacçins et dans l'étude des grands singes
anthropoïdes utilisés pour les recherches de
médecine expérimentale. - De tous ces efforts.
,M. J. Carde déclarait qu'on pouvait se mon-
trer fiers ; mais comme on sentait qu'ils de-
vaient être multipliés sans cesse I L'Ecole de
Médecine de Dakar avait formé, en une an-
née, 11 médecins, 2 pharmaciens, 15 sages-
femmas et 2 vét6rinairet., et le Gouverneur
'Cénéfkl déclarait1 : (cLe fait que l'effectif
demandé par chaque Lieutenant-Gouverneur
dépasse, sensiblement celui que la répartition
-de la promotion permettra de mettre à sa dis-
position est- l'indice de l'estime dans laquelle
sont tenus les services rendus par ces auxi-
liaires médicaux. »
Le Seigneur Jupiter. sait dorer la pilule l Le
Seigneur de la .Palisse_qui,- lui, ignorait cet
art, disait que cette situation montrait que la
- - *, , « * RI n. 1
demande était intérieure à 1 ottre. P-t ceia
est d'autant plus redoutable dans des pays où
tant de jeunes enfants meurent soit à leur nais-
- sance, soit dans les premiers mois ; où la mé-
ningite cérébro-spinale faisait au Niger 7.400
décès dans les quatre premiers mois de la'
même année; où la peste revenait au Sénégal,
après un ralentissement de quelques mois, et
faisait 1.230 victimes sur 2.000. malades ; où
le typhus maryl se manifestait au Dahomey,
etc., etc.
Et puis, on sent bien que l'on n'a accompli
qu'une partie de la tâche lorsqu on a doté les
grands centres d'établissements scientifiques et
hospitaliers qui rendent les plus grands. ser-
vices. C'est d'un bout à l'autre du territoire
qu'il faut installer les asiles où les malades
et les malheureux, où les femmes et les en-
fants viendront apporter leurs misères : salles(
de consultation, dispensaires, infirmeries, pa-
villons ctisolement. hôpitaux, que sais-je. en-
core ? Léproseries, camps de ségrégation pour
les pauvres diables atteints de la maladie du
sommeil qui sévit au Soudan et en Guinée, et
surtout en A.E.F., où elle frappe parfois un
- habitant sur deux.
Nom n'ignorons pas que cela coûte, et que
celïa coûte cher. Mais quand nous constatons
que, dans FAfrhntc Noire on compte, en tout,
21 établissements sanitaires pour VA.O.F.(,
5 pour le Cameroun, 9 pour l'A.. E. F.,
soit 35 dispensais, maternités, hôpitaux,
etc., on .mesura ce qui Teste à faire, dans- des
T*#m où, pour mm wpwlfcte égala à tell*
de la moitié de la France, il existe un seul
établissement.
En aurait-on le double ou le triple qu'on
n'avancerait pas à grand'chose, si l'on n'avait
pas le personnel d auxiliaires indigènes indis-
pensable pour le bon fonctionnement de ces
services. Et, comme il est difficile, en géné-
ral, de les placer à la tête de ces établisse-
ments sanitaires ; comme il existe de nom-
breuses raisons, et notamment politiques et
morales, pour qu'ils soient sous la surveillance
effective et directe des médecins français, le
problème est double : on doit recruter ceux-ci
et-ceux-là, en gardant dans la mémoire cette
phrase du discours de M. J. Carde : « Ap.-
porter la santé, faire des' hommes valides et
sains, régénérer une race, constitue à la fois
la 'plus grande satisfaction qu'il soit donné à
des civilisateurs d'éprouver, et la justification
de leur présence. »
Mario Roustan,
Sénateur de l'lldrault, vtce-"Pfésident
de la Commission sénatoriale des Co-
loniest Secrétaire général du Groupe
vilieole.
A la commission lie l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
O-O
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunit aujourd'hui,
jeudi 9 juillet Ù. 14 h. 30 précises.
A l'ordre du jour figurent :
I. Rapport de M. Outrcy sur le pro-
jet 1.606 relatif au traité avec le Siain
(Avis).
'Rapport de M. Gasparin, sur le projet
retour du Sénat relatif il une promotion
de la Légions d'honneur à d'occasion de
l'exposition de Strasbourg.
II. –Désignation de rapporteur :
a) Pour le projet J087 tendant à fixer les
conditions d'application aux colonies de la
loi du 7 mars 1925 tendant à instituer des
sociétés à responsabilité limitée (avis).
b) Pour Je projet 1720 portant ratifica-
lion du décret du 28 mai 1925 prohibant
dans les colonies la sortie de jetons du
bronze d'aluminium (avis).
c) Pour lie projet -1006 complétant la loi
du 12 juillet 1900 ,autorisaint le Gouiverno
ment du Congo a contracter un emprunt
de 21 millions.
III. Communication du Président.
♦%
La Commission de l'Algérie, réunie sous
la présidence de M. Proust a abordé hier
après-midi, l'étude du rapport de M Raux-
Frcissinong, sur la proposition de M. Mo-
rinaud, relative à la réorganisation des as-
semibilées et de ï1 administration algérienne.
La Commission a jugé indispensable
d'avoir sur ce grave problème 1 avis du
Gouvernement. Elle a donc chargé M.
Proust de faire, toutes démarches utiles au-
près de M. le ministre de l'Intérieur, afin
d'obtenir. son avis et elle a décidé la mise à
l'ordre du jour de ce rapport, pour une
prochaine séance.
L'Exposition coloniale
de Lausanne
Lausunnc vient d'ouvrir son comptoir suisse
annuel d'agriculturo. Elle y a joipL, cette an-
née, une exposition oolomale, qui, tort- bien
organisée, .présentée avec une nictdiode "précise
et qui va droit au but, il beaucoup de succès.
Mais quel peut bien ûlre lu but d'une exposi-
tion coloniale en Suisse Y M. beau, ancien gou-
verneur de i: Indochine, ancien - ambassadeur
a Berne, délégué de la rranoe 4 la Société des
Nations pour les territoires à mandat, l'a lait
entrevoir,- dans un très beau discours qu'il a
prononcé à l'Aula do l'Université de Lausanne.
« Aujourd'hui, a-t-il dit, la ville de Lausanne
essaie d'ajouter un lien à tous ceux qui nous
unissaient : c'est le lien colonial. Elle invile
les, Suisses, et nous a invités, en nous demaûT
dant de faire de la propagande sur les possi-
bilités d'établissement des Suisses dans nos
colonies. Je puis leur donner l'assurance qu'ils
trouveront 14 les conditions d'activité, de tra-
vail, de placement de capitaux qu'ils ne trou-
votant pas ailleurs. »
Puis taisant allusion à. tous les ma que la
France a perdus, M. Beau a montré que les
Suisses pouvaient combler ces places vides. 11
les a assurés qu'ils seraient les bienvenus.
«' Ils apporteront là, a-t-il dit, comme dans
la France métropolitaine, les mêmes qualités
d'ordre, do travail-, d'activité et de sérieux qu'on
a rencontrées partout. » •
Le directeur du Comptoir suisse, M. Muret,
parlant à son toiir demanda si l'on ne pourrait
pas étudier les possibilités « d'une collabora-
tion systémiaUque des Suisses dans certaines
colonies, leur confier un mandat spécial sur
Gcrtains territoires », de manière que, tout en
devenant colons, ils restent Suisses et conser-
vent toutes leurs qualités premières. « une telle
forme de colonisation, a-t-il ajouté, serait'd'un
appui certain pour la France. »
Il n'est pas douteux, en tout clas, que la fa-
çon dont a été présentée, au milieu de celles
d'une demi-douzaine d'autres pays, l'exposi-
tion coloniale française, constitue, pour tous les
futurs colons suisses une précieuse ieçon de
choses. Les organisateurs n'ont pas cherché
a multiplier les promesses. Ils se sont bornés
& donner une image aussi Mêle que possible
de la production tant de l'Algérie de la Tuni-
sic, du protectorat français du Maroc, que de
l'Afrique occidentale française, de l'Afrique
équatorlalc française de Madascar, ou encore
de l'Indochine et de la Guyane française.
La leçon ao cnoses, lAue avec tant ue nemeie,
a montré à tout le moins, avec queUe sagesse
et quelle patience la France s'efforce de mettre
en valeur les territoires qu'elle piwsWte ltOrIf
d'Europe; ---- j.. t
La dernière République JC#
musulmane
Dans un article du 6
mai dernier, qui fit quel-
que bruit, le Daily He-
rald, dont les attaches et
les opinions sont bien con-
nues, commençait, coliti-
nuait plutôt, une campa-
gne hostile à la France et
à son action au Maroc.
Pariant des événements déterminés par
Vagression d'Abd-El-Krim contre les tribus
du Protectorat, il entrevoyait avec regret que
si leur issue était favorable à la France, la
dernière République musulmane itldéPelldatt-
te serait détruite.
L'appellation donnée par le journal anglais
aux territoires révoltés de la 80nc d'influence
espagnole a largement contribué à propager
une confusion qui persiste dans certains es-
prits et que ne dissiperont pas les mesures
proposées pour réduire Abcl-EI-Krim. Ne
sotelève-t-on pas, à propos du blocus qu'il est
question d'établir sur les rives marocaines.
un problème étrange de droit internationale
Le fait Rétablir le blocus et de le conformer
aux règles établies, aboutirait a cc résultat de
faire reconnaître au Rif la qualité du belli-
gérant et de lui constituer une sorte d'état
civil national comme à un pays indépendant.
Or, le Rif n'est pas un Etat indépendant,
il ne faut pas se lasser de le épéter, il n'est
mime pas une portion contestée dit Maroc.
Au même titre que n'importe quelle autre
province du Magreb, il appartient à cet Em-
pire dans les limites duquel il est enfermé
depuis que l'Empire du Maroc existe.
Sa situation même de Bled Siba, ou con-
trée insoumise, à Vépoque où le Sultan ne
pouvait pas faire reconnaître 'son autorité
dans la totalité de ses Etats, n'a jamais fait
qu'il ait pu être considéré par qui que ce soit
comme pays indépendant. Refusant de payer
l'impôt et de fournir des soldats au Sultan,
le Rif n'en était pas moins rattaclté à ce der-
nier par un lien qui n'a jamais été rompu, le
lien religieux. Au surplus, les prétentions
d'Abd-El-Krim sont bien moins de comman-
der à une république indépendante que
d?étendre son autorité sur les territoires sou-
mis au Sultan du Maroc. Abd-El-Krim veut
être Sultan lui-même. Il est un révolté, un
Rogut, et non pas un chef d'Etat.
J. Gasser,
Sénateur i'Oran.
66.
Le commerce des territoires airicains
sous mandat irancais
--QoO--
1. Togo
Le mouvement commercial du Togo pen-
dant l'année 1924 s'est élevé à, 116.097.363 fr.
avec 54.925.943 francs pour les importations
et 61.1^1.420 francs pour les exportations.
; tci n s.
Comparés à ceux de l'année précédente,
ces résultats font ressortir une augmentation
totale de 160.511.317 francs (23.499.321- francs
à l'entrée et 37.011.996 francs à la sortie).
--- L'accroissement ---- sur - les importations
s'étend à presque tous les articles et notam-
ment à ceux-ci : farineux alimentaires, bois-
sons, sucre, tabacs, huile de pétrole, sel, tis-
sus de coton et autres tissus, machines et mé-
caniques, ouvrages en bois et en matières
diverses, ciment, vêtements confectionnés.
On constate également sur les produits
d'exportation une plus-value importante qui
porte principalement sur les amandes et
l'huile de palme, le maïs en grains, le ca-
cao en fèves, le coton, le café, le coprah, le
mouton, les graines ide coton, les poissons
secs, le caoutchouc et la farine de manioc.
En ce qui concerne la navigation, on
compte 311 navires dont 120 français et 191
étrangers ; en comparant avec 1923, on
trouve en faveur de 1924 une différence de
25 unités, 20 pour la France et 5 pour les
autres pays. i
II. - Cameroun
Le commerce du Cameroun en 1924 a at-
teint le total de 140.903.118 francs (importa-
tions : 73.947.426 francs ; exportations :
66.955.692 francs).
On constate, par rapport à l'année 1923,
une plus-value de 44.592.905 francs dont
19.516.902 francs à l'entrée et 25.076,003 à
la sortie.
A l'importation, la plus-v.alue porte prin-
cipalement sur la houille crue et agglomé-
rée, les rails, le ciment, les poissuns secs,
salés et fumés, la farine de froment, le riz,
les conserves de viamde, le pétrole et l'es-
sence, les tôles, le sel, les savons communs,
les tissus de coton, la lingerie et les vête-
ments, les outils en fer et en acier, les cons-
tructions métalliques, les sacs vides et les ar-
ticles de ménage.
A l'exportation, l'augmentation intéresse
surtout les bois à construire et les bois d'6bé-
nisterie, les amandes de palme, le cacao en.
fèves, l'huile de palme, le caoutchouc et le"
karité.
Le mouvement de la navigation fait res-
sortir le passage de 114 navires de 'différen-
tes nationalités, parmi lesquels on en compte
28 de nationalité française.
les incidents de jonanfl-Tcneim-wan
Le Gouverneur Général p. i. de l'Indochine
vient d'aviser le ministre des Colonies qu'au
cours d'un engagement à Port-Bayard, sur
le territoire de Kouang-Tchéou, l'inspecteur
de la garde indigène Lagarde a été ve.
ment blessé. Plusieurs miliciens et partisans.
ont été tués ou btarês.
Lettre d'Afrique
--+0--
Ce n'était qu'un noir
C'est vrai, mais ce noir que 'l'on a im-
mergé l'autre soir, au coucher du soleil,
était un de ces tirailleurs menés des bords
du Tchad au Maroc pour y défendre le ter-
ritoire français. Et ceux qui ont été ou sont
appelés à l'honneur de conduire à l'enuemi
ces braves indigènes, n'ont pas pensé comme
cette Européenne que « ce n'était qu'un
noir ». Nous nous sommes dit que c'était
une des- forces vives dont on privait la co-
lonie pour aller pacifier une terre amie mais
étrangère et protéger contre les incursions
rifaines notre zone marocaine. Sur les boo
tirailleurs qui sont à bord de l'Asie, com-
bien reviendront au Tchad faire des enfants,
cultiver les terres, donner en un mot cette
main-d'œuvre si rare et si précieuse dans
toute cette partie de notre centre Afrique ?
L'état-major de l'Asie, le lieutenant-colonel
Thomassin et les officiers passagers ont sa-
lué leur camarade quand, dans un silence
impressionnant, à la lumière d'un projec-
teur, le corps du tirailleur glissa à la mer
sous les plis du pavillon tricolore.
Les passagers assistèrent, du haut du
pont-promenade, à cette brève cérémonic.
pendant laquelle un caporal indigène pro-
nonça, au nom des tirailleurs du Tahad, des
paroles d'adieu à leur camarade qui venait,
somme toute, de mourir pour la France.
« Ce n'était qu'un noir, mais c'était un
soldat français », c'est ce à quoi nous son-
gions, nous, les Vieux marsouins.
Le Conakry-Niger
Cette voie de pénétration de l'A. U.F. en
Guinée française, que nous devons à l'éncr-
gie et à la ténacité de l'ingénieur Salesses,
est en pleine prospérité. Sa contribution au
développement économique de la colonie est
considérable et ses recettes annuelles sont
en progression constante. 11 serait cepen-
dant téméraire d'affirmer que le Thiès-Ni-
ger a, au début de son exploitation, dramé
une grande partie des produits du Soudan,
mais actuellement, cette voie sénégalo-sou-
danaise étant embouteillée comme chacun le
sait, le Conakry-Xankan est en pleine acti-
vité grâce à son habile direction.et en par-
ticulier au chef de l'exploitation.
Nous pouvons en passant rassurer tous
ceux que le sort du Thiès-Niger intéresse :
sous la direction du commandant Charlier,
et grâce à un changement radical du per-
sonnel, les erreurs du passé seront rapi-
dement réparées, et le Soudan pourra comp-
ter sous peu sur cet exutoire dont dépend
son avenir.
N'est-il pas de railway appelé au plus bel
avenir que le Conakry-Kankan ? Quand, au
prochain concours agricole de Kankan, 400
concurrents présenteront leurs charrues at-
telées à leurs beaux petits bœufs robustes,
on ne doutera pas que l'agricuilture a pris
en Guinée une .extension remarquable grâce
à l'entrain avec lequel les indigènes se sont
mis à utiliser la charrue. Les efforts de M.
le Gouverneur Poiret sont couronnés de suc-
cès et, d'autre part, la colonie est unanime
à reconnaître les heureux résultats de son
administration, tout en regrettant toutefois,
car il faut bien dire la vérité, que l'indigène
évolue un peu plus rapidement que ne le
comporte le degré de civilisation auquel,
sauf quelques exceptions, il est arrivé. Il
faut entendre par là que l'indigène est
moins docile, moins en. main qu'autrefois.
Mais c'est ce refrain que j'entends comme
un leit-motiv au cours de ce voyage.
Le réseau routier de la Guinée se perfec-
tionne chaque jour et 196 voitures automo-
biles l'utilisent..
Eugène Devaux
A l'Académie de médecine
La variole
M. L. Camus indique, dans une note im-
portante, les mesures à prendre pour pré-
venir l'infection variolique communiquée
pur des marchandises infectées, provenant
du dehors.
L'auteur estime que la solution qui sem-
ble être la plus simtple et la plus efficace
serait d'exiger que toute marchandise en
provenance d'un pays infecté fût soumise
à la désinfection avant son embarquement.
Malheureusement, ajoute-t-il, l'organisa-
tion de la désinfection est encore trop, ru-
diinentaire dans la plupart des pays de
l'Afrique pour qu'on puisse l'imposer utile-
ment, - et les déclarations de désinfection qui
accompagnent parfois les marchandises
n'offrent qu'une sécurité relative.
M. Camus demande que toute passe de
marchandise suspecte, après avoir été dé-
sinfectée en surface à la frontière de terre
ou de mer, ne puisse êtrè ouverte avant
son arrivée à son lieu de destination, où
elle sera alors complètement désinfectée.
Ce n'est qu'à ce prix que le danger de pro-
pagation de, l'infection variloliquo pourra
être évité. Itc
Llilastrim
M. reissier expose les arguments clini-
ques et expérimentaux qui militent, à son
avis, en faveur de l'assimilation entre
l'alastrim, maladie antillaise, et la variole.
Il exprime, en conséquence, le souhait que
l'on applique à cette maladie éruptive les
mesures prophylactiques en usage contre la
variole, il rappelle les résultats si remar-
quables que donnent, dans cette dernière, la
médication xylolée d'une part et, de l'au-
tre, l'injection de sérum de convalescent. Il
propose donc d'utiliser ce mode de traite.
ment au moins dans les formes sérieuses
do l'alastrim.
Lire en seconde page :
La Chambre vote le projet de la Banque
d'émission de Madagascar.
LA GUERRE AU MAROC.
VIMPORTATION" DES PRODUITS TUNISIENS
EN FRANCE*
AU ÇONSIm. D'ETAT*
A. LA CHAMBRB
.tT
DEBATS
La convention de Washington
f
Une longUe discussion s'est engagée dans
la séance d'hier sur le projet de loi por-
tant approbation de deux tiailôs interna-
tionaux signés à Washington, le 0 février
litëg, entre les Etats-Unis, la Belgique, la
Chine, l'Empire Britannique, la l'ronce,
i'ILulie, le Japon, les Pays-bas et le Portu-
gal, relativement : le premier aux princi-
pes et à la politique concernant la Chine ;
le second, au tarif des douanes chinoises.
Dès le début du débat notre excellent col-
laborateur Fonlanier a rappelé les graves
événements qui viennent de se produire
en Chine. Selon lui, ce n'est pas un mouve-
ment xênuîpliobe ni communiste, c'est un
mouvement social et national. L'orateur a
exposé les conditions du travail en Chine
et il a demandé au ministre des Affaires
Etrangères ce qu'il va faire.
CurLain:), dit-il, font un appel discret à la
force et rappellent l'expédition de 1900,
mais ce serait nous jeter dans un guêpier,
sans parler d'autres considérations. Il res-
te la diplomatie. 11 faut que toutes les puis-
sances européennes interviennent pour
obliger les patrons des manufactures à ac-
corder à leurs ouvriers des conditions de
travail conformes à la dignité humaine.
L'Amérique a pris l'initiative d'une con-
férence.. Quelle y sera l'attitude de la Fran-
ce ? Ne serait-ce point l'occasion de faire
appel à la Société des Nations Y
M. Aristide BritlIld, ministre des Affai-
res Etrangères, a répondu à M. l"onlanier;
il dit tout d'abord qu'il ne méconnaît pas
l'intérêt qui s'attache aux observations de
M. Fontanier sur l'état économique de la
Chine.
Mais la première des conventions qu'il
s'agit de ratifier vise précisément le res-
pect de l'intégrité de la Came, et la se-
conde a pour but de rendre plus souple le
régime des douanes chinoises et de permet-
tre au Gouvernement chinois d'en tirer un
meilleur paM:
Les Gouvernements se sont engagés a
ratifier le conventions le plus tôt possi-
ble ; une conférence doit se réunir ensuite
dans le plus bref délaL; -
Quant aux événements de Shanghaï, ils
sont dus en partie aux mauvaises condi-
tions du travail, notamment dans les usi-
nes chinoises, où l'on se refuse obstiné-
ment à réduire la journée de travail.
Et dans les usines de la concession fran-
çaise où l'on applique la journée de 8 heu-
res, la concurrence est singulièrement dit.
ficile.
D'ailleurs, au milieu de la tourmente, la
concession française est restée calme ;
rien ne s'y est passé ; c'est une petite in-
dication.
La réalité est qu'il y a des usines, dont le
régime n'a suscité aucune animosité con-
tre nuus.
Nos relations avec la Chine ont toujours
été cordiales ; elles le demeureront, et les
conventions à ratifier y aideront.
Il ne faut pas trop se hâter de générali-
ser certains symptômes, ni conclure trop
vite. Pour que fa Chine souffrit de l'em-
prise européenne, comme on l'avance, il
faudrait d abord que la plus grande partie
n'en fût pas fermée aux Européens. Il n'en
est rien.
Eb précisément, quand on aura assurff
la liberté et l'intégrité de la Chine, il fau-
drait peut-être que la Chine s'ouvre au
progrès : la Chine est un immense do-
maine à organiser, d'accord entre les puis-
sances et elle. (Très bien ! Très bien !)
En résumé, en Chine on n'a rien à re-
procher à la France, qui a su acquérir les
sympathies du peuple chinois, et apprécier
la fidélité des Chinois à leurs engage-
ments.
C'est une raison de plus pour ratifier les
deux conventions.
M. Marius Moutet, qui remplace le mi-
nistre des Affaires Etrangères, déclare qu'il
ne faut peut-être pas uniquement impu-
ter à la propagande bolchevique des résul-
tats qui tiennent en grande partie aux agis-
sements de diverses puissances occidenta-
les.
On a prétendu à tort que Sun-yat-Sen
était communiste. On affirme à tort aujour-
d'hui qu'à Canton M. Wang est l'homme
des bolcheviks, alors qu'il ne songe sans
doute qu'aux intérêts de son propre pays.
C'est par la Société des Nations, et avec
des accords internationaux pour la padx,
que nous témoignerons à la Chine notre
volonté de demeurer fidèles à notre idéal.
Mais le débat n'est pas terminé. M. Mar-
cel Cachin intervient pour dire que la paix
dans le Pacifique est fortement menacée.
Les raisons ? On incrimine la Russie,
comme dans le Rif et au Maroc.
C'est faire beaucoup d'honneur à la Rus-
sie bolchevique que lui attribuer une telle
influence dans la rébellion des peuples qui
cherchent leur indépendance. C'est faire à
la Russie le plus grand honneur.
Elle a une action, oui ; mais ce n'est
pas qu'elle envoie, comme nn le prétend,
des millions à Abd-el-Krim ou à d'autres.
C'est qu'elle parle et agib de manière à
inspirer confiante aux penples.
M. Outrey a attribué à l'ambassadeur
bolchevik en Chine des propos inexacts.
M. le ministre des Affaires Etrangères
confirme qu'une enquête a, en effet, 6tabli
l'inexactitude de ces propos.
M. Marcel Cachjn ajoute que l'ambassa-
deur a seulement déclaré que la Russie bol-
chevique renonçait totalement aux cmnrl-
ses de la Russie tzariste sur la Chine.
Puis, l'orateur communiste parle de la
Puis, liberté à donner h la Chine, do son
pleine liberté à donner à ta Cllinc, do on
Puis, tihcrtô a dnnncr ta CMnc,
aspiration vois l'indépeTidanco, et dit qucTc
vieux monde d'Afrique et d'Asie recou-
vrera, malheureusement dans le sang son
indépendance.
Le ministre des Affaires Etrangères ne
peut laisser passer sans répondre les affir-
mations de M, Cachin et déclare ;
La Chine sous le joug militaire de l'Eu-
rope ?
Les conventions de 1U01 avec la Chine
ne prévoient de contingents militaires que
dans les concessions de lien-isin.
Mais la Chine est partout SJL misérable,
du point de vue économique, que les Chi-
nois, mourant de faim, se pressent par-
tout où il y a des établissements euro-
péens, afin d'avoir du: pain.
D'où un afflux excessif de main-d'œu-
vre.
Quant à la Russie, sous couleur de ren-
dre la liberté, ne recherchc-t-elle pas des
concessions, elle aussi, et n'attire-t-eile pas
les capitalistes étrangers, non pour exploi-
ter et opprimer le peuple russe, mais pour
lui donner du pain Y
La propagande a des droils, notamment
le droit d'exagération.
Mais qu'on ne prétende pus que des af-
firmations sont des démonstrations.
Les événements de Shangaï ont permis
aux puissances européenne, dont certains
ressortissants étaient poursuivis, traqués,
attaqués, de montrer leur patience et leur
sang-froid en évitant toute répression mi-
litaire.
La Chambre passe alors à la fixation de
l'ordre du jour et M. André Hesse, minis-
tre des Colonies, demande à la Chambre
de tenir séance jeudi matin pour discuter
le projet de loi portant création d'une
banque d'émission il Madagascar.
11 en est ainsi décidé,
On allait lever la séance, lorsque M.
Vaillant-Couturier, demande à interpeller
sur les mesures que le Uouvernement
compte prendre pour arrêter l'effusion du
sang au. Maroc et signer immédiatement)
l'armistice.
Le président du Conseil, bien entendu,
demande le renvoi à la suite. Les discus-
sions sur le Maroc, dit-il, pourront se pro-
duire quand le projet sur les crédita vien-
dra à l'ordre du jour.
M. Vaillant-Couturier demande la parole
pour. demander la fixation de la date et
son intervention déchaînera lo scandale,
car elle dépassera do beaucoup les cin-
quante minutes imparties, et porte sur le
fonds du débat, & l'occasion duquel il for-
mule les affirmations lus plus outranciè-
res.
M. le président, a alors rappelé à l'or-
dre M. Vaildant-Couturier avec inscription
au procès-verbal.
DANS LES COMMISSIONS
La Banque d'émission de Madagascar
à la Commission des Finances
La Commission des Finances de la
Chambre a entendu mardi, NI. André Hes-
se, ministre des Colonies qui lui a fait con-
naître dans ses détails lu prujel du Cou-,
vernement relatif à la création d'une ban,
que d'émission à Madagascar.
* *
La Commission des Finances de la Cham-
bre a tenu une réunion luer, en vue d'exa-
miner le rapport de M. Henri Michel por-
tant création d'une banque d'émission à
Madagascar.
M. Léon Archimbaud, député de la Drô-
me, au cours de la séance d hier a présenté
son avis sur le texte présenté.,
La discussion a été très vive et porta no-
tamment sur les garanties que la Banque
accorde à l'Etat et sur les parts de fonda-
teur. Les articles relatifs à cette question
furent finalement adoptés.
Un yaste débat s'institua alors sur les
deux articles suivants :
Le premier est ainsi rédigé :
« Le Président du Conseil d'admi-
niatration, nommé par décret, est di-
recteur général de da Banque. Il eM
chargé, sous le contrôle du Con-
seil d'adminisbration, de la gestion des af-
faires sociales. Le Président directeiur re-
présente la Société à l'égard des tiers pour
l'exiéoution des décisions du Conseil,
« Il devra être Français.
« Le traitement du Président flir^pteuir
général, fixé par un arrêté du ministre des
Colonies, après avis du ministre des Fi-
nances, est à la charge de la Banque.
CI Le Président directeur général est tefifl
de justifier qu'il est propriétaire de vingt-
cinq actions de la Banque ; ces actions doi-
vent être liihres et demeurent inaliénables
pendant toute la durée de ses fonctions. »
Le second stipule :
« Le Président directeur général préside
le Conseil d'administration et tous les Co-
mités ; nulle délibération ne peut être exé-
cutée si elle n'est revêtue de sa signature;
il fait exécuter, dans toute leur étendue, les
lois relatives à la Banque, les statuts et les
délibérations du Conseil d'administration.
« Aucune opération d'escompte ou d'avan-
ce ne peut être faite sans son approbation.
« Il dirige les bureaux du siège social,
nomme et révoque les employés, tant du
sièige social que des succursales, fixe leurs
traitements dans 1rs limites déterminées
par 'l'article 49, si,-ne la correspondanoe,
les marchés et conventions, les acquits ou
endossements d'effets, les chèques, les trai-
tes ou mandats à ordre, ainsi que tous
transferts.
« Le Président directeur général fait pra-
tiquor toutes saisies immobilières, prend
toutes inscriptions hypothécaires, fait tous
actes conservatoires/
« Il peut pour l'exécution du service,
constituer des mandataires spéciaux. »
De nombreuses réserves furent, fait.pa.
trordre divers, d'ailleurs, - mais le rappor-
t'eur, M. Michel, après plusieurs interven-
tions, remporta le vote de ces deux articles
par 7 voix contre 7. Ils avaient été repous-
sés k mains levées, après un long débat ti
la Commission des Colonies.
On vota ensuite successivement tous les
articles du projet du Gouvernement.
Nos lecteurs trouveront par ailleurs la
discussion du projet qui a commencé ce
matin à la Chambre.
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