Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-06-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 juin 1925 18 juin 1925
Description : 1925/06/18 (A25,N91). 1925/06/18 (A25,N91).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396938t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-CINQUIEME ANNEE. No 91 -- - - - ----- --_u- - - - -- -- LE NUMBRO : 20 CENTIMES JEUDI SOIR, 18 JUIN lfctf
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Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALU. SONT LA PROPRIÉTÉ
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Le problème de l'alcool colonial
-–
Au moment où j'achève mon rapport financier
sur le régime de 1 alcool, je voudrais dbre quel-
ques mots sur le problème de 1 alcool colonial
que j' ai plusieurs fois rencontré sur mon che-
min.
On se rappelle que t'article 89 de la loi du
25 juin I9Z0 ne faisait aucune différence entre
les alcools d'origine ou de provenance étran-
gère ou coloniale. Seuls les rhums 4es colonies
trançaises étaient exemptés de la surtaxe établie
sur les alcools étrangers, s' ils provenaient de
la mise en œuvre des matières premières récol-
tées ou fabriquées dans nos colonies (canne ou
mélasse)
Cette séparation avait été établie par le dé-
cret du 13 août 1919, qui, dans son article 4,
concernait trois catégories d'alcools coloniaux :
ceux qui provenaient de la distillation des dat-
tes, figues, caroubes fraîches, en Algérie ; les
alcools coloniaux en général ; les rhums et ta-
fias coloniaux. Sauf ces derniers qui pouvaient
aller à la consommation de bouche, les alcools
des autres catégories étaient tous réservés à
l'Etat. Je reviendrai quelque jour sur la ques-
tion des rhums, dont j" ai dû m occuper quand
j'ai rapporté, devant le Sénat, la propositi
Bérenger-Lémcry. L'article 89 de la loi du zl
juin 1920 réglait donc le régime des alcools de
provenance coloniale, autres que les rhums et
tafias : ils sont acquis par le service des al-
cools. - - -
Lorsque M. Maurice Sarraut, dont les trois
rapports sur le monopole de l'alcool industriel
resteront comme des documents de la plus haute
valeur, rédigeait son premier rapport déposé en
mai 1921, une seule colonie trançaise fabri-
quait de l'alcool industriel : T Indochine. La
Société Française des Distilleries de l'Indo-
chine et la Société des Distilleries du Tonkin
possédaient quatre usines principales : celle de
Cholon-Binhtay, près de Saigon ; celles de Ha-
noi. Narndinh et Haïduong.' La première pou-
vait produire par mois 10.000 hectolitres de
- flegmes à - 100" et en rectifier 6.000 ; les trois
autres réunies pointaient produire par mois
15.000 hectolitres de flegmes à 100" et en
rectifier 6.000. En somme, ces quatre usines
pouvaient fournir annuellement 300.000 hec-
tolitres environ de flegmes à 100u et en rectifier
150.000 (on n'ignore pas que le but de la rec-
tification est la séparation des huiles essentielles
et impuretés contenues dans l'alcool par le frac-
tionnement)
La consommation indigène locale absorbait
entre le tiers et la moitié des quantités produites
par ces usines. Le reste allait aux usages indus-
triels. Il est évident ou une législation sage et
prévoyante doit toujours et partout tendre à di-
minuer le nombre des hectolitres consommés par
les hommes et augmenter celui qui est employé
au chauffage, à l'éclairage, au moteur.
Toujours est-il que les distilleries indochi-
noises avaient apporté au service des poudres,
pendant la guerre, 160.000 hectolitres d'alcool
pur dont 125.000 en 1919. Efles exécutaient,
en 1921, un marché de 20.000 hectolitres pour
le même service, et achevaient le transport en
France d'un stock de 84.000 hectolitres ache-
tés avant la signature de l' annistlce.
C'était peu de chose, on le voit, même en
ajoutant les 7 à 8.000 hectolitres de flegmes
qu'une autre distillerie de Saïgon pouvait pro-
duire, soit 3 à 4.000 hectolitres d'alcool recti-
fié ; même en ajoutant les alcools à très faible
degré, très acides, inutilisables pour les emplois
industriels en France, f abdiqués au moyen d'ap-
pareils rudimentaires et par des procédés asia-
tiques tout à fait inMiflisants (en Annam, 15
20.000 hectolitres d'alcool ; en Cochinchine,
30 à 40.000 ; au Cambodge, 20 à 25.000).
Les distilleries mettaient en œuvre soit des
riz, soit des maïs, suivant les- cours de l' un: ou
l' autre denrée ; le prix CAf Marseille va-
riait suivant les taux des frets ; il atteignait,
en 1921, 360 francs l'hectolitre. Il n'était pas
exagéré de prétendre que la production de
l'Indochine pouvait au moins être doublée, et
c'était l' opinion de M. Maurice Sarraut, sur
laquelle nous aurons plus tard à revenir.
Rien dans les autres colonies, en mai 1921.
Pourtant, il n'en avait pas toujours été ainsi. Je
me souviens qu'un des arguments les plus fré-
quemment employés contre les adversaiss et le?
détracteurs du carburant national était celui qui
était tiré d'une déclaration faite, le 26 juin
1919. à la Chambre des députés, par M. Au
gagneur. Celui-ci montrait comment, une dizai-
ne d'années auparavant, les pays tropicaux
avaient été amenés à utiliser l'alcool moteur, et
cela pour deux motifs principaux : le prix élevé
de l'essence, l'évaporation très rapide de ce
produit. A Madagascar, des distilleries d'al-
cool avaient été fondées. « J'ai jugé dangereux,
déclarait M. Victor Augagneur, de laisser les
indigènes boire cet alcool, et préférable de lui
trouver un emploi industriel. » Préférable, oui,
et à tous les points de vue. Lt il ajoutait :
« Toutes nos voitures automobiles ont été ali-
mentées avec de l'alcool benzolé. » C'est le
carburant qui avait fait là-bas ses preuves pen-
dant deux années. Les précurseurs, il faut donc
les chercher en même temps à Madagascar et
à Paris où, dès le ,er juin 1916, la Compagnie
Générale des Omnibus employait la formule de
Leorêtre : 50 alcool. 50 essence.
Mada."ar tirait son alcool du manioc, des
figues de -urbarie ; l'Afrique Occidentale fran-
eaise avait ses bananes (un hectare planté en
bananiers correspond a 3.000 litres d'alcool) ;
A, autres colonies françaises, fabriquant des
(Hvms q avaient les mddu de la canne
à sucre dont les distillateurs du Sud-Afrique et
de l' Australie tiraient l' alcool appelé « Nata-
lite », carburant qui a fait ses preuves. C'étaient
là des possibilités qu'envisageait le rapporteur
de la Commission Spéciale du Sénat, M. Mau-
rice Sarraut ; depuis, d' autres ont été envisa-
gées, examinées, mises au point : il faudra bien
en reparler. - - --
Un exemple cité dans I étude de M. Mau-
rice Sarraut montrait que ces possibilités étaient,
pour ainsi dire, sans limites. Il y a dans l'Inde
une Heur appelée fleur du mowra (en anglais :
mahura lee ; en langage scientifique : bassia la-
tijolia). Les bassia croissent abondamment dans
les régions tropicales de l'Asie, principalement
au bord de la mer. Leur tronc laisse couler un
suc latescent, très employé contre les affections
rhumatismales. Le bassia latifolia, très répandu,
porte des fruits qui, par compression, donnent
une substance léutryacée, dite huile d'illipé, for-
mée principalement d'oléine et de margarine,
qui sert aux usages culinaires, à l'éclairage et à
la fabrication des savons. Ses Heurs sont em-
ployées à l'alimentation de l'homme et des
animaux ; mélangées à du kari, bouillies avec
du riz, ou seules, elles constituent une part de
la nourritude locale. Séchées au soleil, elles
font l'objet d'un commerce important, analogue
à celui des raisins secs dont elles ont l' aspect
extérieur, l'odeur et le goût. M. Maurice Sar-
raut a écrit que la guerre avait révélé la qua-
lité alcoolique de l' abondante floraison. de cet
arbre. Il faut s'entendre. Depuis longtemps, on
retirait de ces fleurs, par fermentation et dis-
tillation, une liqueur alcoolique très forte, à
l'usage de laquelle les médecins ont attribué
une grande part des décès qui surviennent dans
les garnisons de lïnde. Du moins, la guerre a
attiré plus particulièrement l' attention sur lei
qualités alcooliques de la fleur du mowra.
D'après M. Sarraut, chaque arbre donne 2 à
300 livres de fleurs, et chaque tonne de fleurs
90 gallons, soit 405 litres d'alcool à 95° ; d'au-
tres évaluent à 400 kilos de fleurs ce que chaque
arbre, en plein rapport, peut fournir. La guerre
a eu pour résultat de faire penser que cet alcool
devait servir à autre chose qu'à produire chez
les consommateurs des gastrites et à tuer les
gens par la fièvre. La fleur du mowra a été uti-
lisée pour l' acétone, et, dès la fin des hostilités,
le Gouvernement des Indes s' est préoccupé de
l' utiliser pour l'alcool moteur.
Pourquoi, se demandait M. Maurice Sarraut,
ce qui se passe dans l'Inde anglaise ne se pas-
serait-il pas dans nos provinces indochinoises ?
Les conditions de la flore sont sensiblement les
mêmes. Pourquoi, ai-je envie d'ajouter, cela
ne se passerait-il pas de la même façon dans
celles de nos colonies, où les bassia viennent
admirablement ? Surtout, ce que le désire qu'on
retienne, c'est que nous ne savons pas quelles
richesses énormes en alcool on a le droit d'at-
tendre de nos colonies. Cet exemple le montre,
et nous aurions pu en apporter d autres. Je pré-
vois les objections, ou plutôt je les ai prévues :
j'y répondrai très volontiers.
Mario Rouatan,
Sénateur de L'ilérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
LonIes, Secrétaire général du Groupe
viticole.
40600
Quelques DiotijtuMarâeliil Lyaatej
--Q-O---
Nul proconsul romain ne fit plus grande
figure que le maréchal Lyautey. Ses pires
ennemis ne parviennent, par leurs anecdotes,
qu'à lui composer un portrait à la Saint-Si-
mon qui suffirait à asseoir sa renommée, et
les mots les plus cruels qu'ils lui prêtent
font sourire les visiteurs les moins prévenus,
contraints par la force des choses à s'incliner
devant l'œuvre accomplie. C'est ainsi qu'on
représente le vieux soldat haussant les épau-
les devant les affiches où les candidats à la
Chambre de Commerce de Fez ou de « Casa »
s'entr'insultent copieusement.
Graines d'électeurs 1 gronde-t-il de sa
voix éraillée.
dt i on aeptore aevant lUI le nomme aes
commerçants « régénérés » des villes acti-
ves du Maroc, le maréchal casse la conver-
sation :
Des fripouilles 1 Eh bien ! quoi ? Ils sont
rigolos. Les honnêtes gens me rasent.
En cas d'insistance :
On ne fait pas de cobnies avec des pu.
celles.
Toute la philosophie de l'expansion passe
ainsi dans la bouche du proconsul en propos
décisifs. Mais toute l'administration tremble
à l'idée qu'ici ou là, à l'improviste, il peut
s'arrêter net devant un contre-sens d'exécu-
tion pour lancer d'un coup de gueule ter-
rible, en rejetant son képi en arrière :
C'est idiot 1 F.-moi ça par terre. Tout
de suite.
Et, finalement, ajoute notre pieux confrère
Candide, le Maroc s'améliore et s'épure de
jour en jour.
Centrai dis ceiemes françaises a l'étranger
0
Le Comité d'organisation du Congrès des Co-
lonies Françaises à l'étranger se réunira en
Béanco plénière demain 19 juin A 18 heures,
boulevard des Cnpurinec;, 30.
'.f' futur Congrès est destiné A permettre k IR
rrance d'Outre-Mer et A la Métropole de pour-
suivre la réalisation d'un progrftmmp. d'action
commune.
Lire en seconde page :
La. conférence franco-espagnole.
F.'n go page :
IN'ananhie syrielUle.
La CmMtmm de Madrid
----0-0--
Ilier a cit liete, et Ala-
drid, la première rcunion
de la conférence chargée
d'examiner les conditions
(Tune collaboration fran-
co-espagnole au Maroc.
La question est posée
depuis fort longtemps.
Dalls un article récent du
Heraldo, M. le comte (le Komanones disait
en avoir souvent entretenu ses amis de
France, qui s'étaient toujours dérobés au mo-
ment de conclure. Une controverse sur ce
point serait oiseuse. Cependant, on ne peut
oublier que l'accord franco-espagnol de 1912
Caisse entrevoir la possibilité d'une collabo-
ration puisqu'il prévoit l'intervention le l'une
des parties au cas de carence de l'autre. Mats
il ne saurait être question de Vempiétement
brutal de la puissance protectrice du Maroc
sur les attributions et prérogatives reconnues
à sa Partenaire. Le moment est venu de Par-
ler en commun des mesures à prendre pour
accomplir une oeuvre commune, sans que les
droits réciproques de la France et de t Es-
pagne puissent subir une quelconque atteinte.
Les conversations du maréchal l.'yautey et
du général BÙfllguU, à Vépoque on ce der-
nier était haut commissaire d'Espagne au
Maroc, auraient pu conduire à l'adoption
d'un ensemble de vues communes si l'opinion
publique, surtout en Espagne, avait soute-
nu cette ébauche de collaboration. Il tien
fut malheureusement rien et les circonstance*
imposent aujourd'hui ce qu'il eut été facile
I de conclure hier amiablement.
Abd-el Krim a porté sa révolte dans la 1
zone française et détourné de leur fidélité
une bonne partie des tribus de la rive nord
de Ouergha. Nous avous du rétablir l'ordre
et assurer la suprématie du Sultan dans cette
région. Nous y sommes arrivés avec des dif-
ficultés que l'cm a connues au jour le jour.
Maintenant nous ne pouvons aller plus avant
sans nous trouver sur les territoires dévolus
à la protection de VEspagne, et dont l'Es-
Pagne s'est momentanément retirée.
la conduite à tenir par l'une et l'autre des
deux nations en face des Rijaim révoltés de
la zone espagnole sera soumise aux délibéra-
tions de la Conférence. l'al faire est d'im-
portance puisqu'elle posera le problème d'une
collaboration effective sur le terrain mili-
taire.
Moins importante fOllte/ois, pour le mo-
ment présent, que la question de la surveil-
lance par mer des arrivages extérieurs au
Maroc. Abd-el-Krim est ravitaillé active-
ment et régulièrement par des voies assez
mystérieuses. Supprimer le ravitaillement,
c'est porter un coup décisif à la cause J'Abd-
el-Krim.
Si les Pour parlers de Madrid sont sincères,
ils aboutiront rapidement à la solution heu-
reuse d'une crise qui met en péril non seule-
ment la sécurité cTune partie du Maroc, niais
celle aussi de l'Afrique du Nord et peut-être
la paix du Monde.
J. Gasser,
Sénateur d'Oran.
-600
t la commission de l'illerle
des COlonies 81 des Protectorats
--&0-- -
La Commission de l'Algérie des Colonies
et des protectorats se réunira demain ven-
dredi.
A son ordre du jour figurent :
1° A trois heures, le rapport de M. Bar-
thélémy Hobaglia sur la proposition Can-
daee, tendant à modifier le tubleau 1 an-
nexé à la loi du 11 janvier 181)2, iportant sup-
pression du tarif général des douanes ;
2° Communication du Président.
A quatre heures, audition de M. le minis-
tre du Commerce, Charles Chammct, faisant
fonction par intérim, de ministre des Colo-
nies, sur le projet de loi portant création
d'une banque d'émission à Madagascar.
L'AVIATION COLONIALE
Raid en préparation
Un grand raid qui doit .peirunottre de cou-
vrir en une seule étape la distance ViUa-
coublay-Alep, soit plus de 3.500 kilomètres
sans escale, sera entrepris très prochaine-
ment.
L'appareil du raid sera le même que ce-
lui qui effectua si brillamment Paris-Tiokio.
Il eeva piloté par deux de nos plus cé-
lèbres pilotes, les commandants Dagneaux
q,ui participa au raid de l'Afrique Equato-
nale, et Pinsard.
Ijes oviateurs partiront vraisemblable-
ment de Villacoublay vers la rtn de cette
cmaine.
Une belle performance italienne
Un avion italien parti hier matin il
8 h. 30 de Cayliari, est arrivé à 9 h. 50
à Tunis. L'appareil est monté par le com-
wanila.nl. Soirli, le capitaine ('appa et le
mécanicien Nava. Vu magnifique IHl/dog,
m/iscotte de l'escadrille du commandant
S/trtli, a mil ('aak"It pris place dans la
carlin ave.
l.es aviafmrs sont partis de Turin le 6
(uin. Ils ont touché Pise dans la même
journée, et sont repartis le 16 fuin pour
faire, escale à Cagliari.
Les aviateurs partiront pour Tripoli de-
main matin.
(Far âépèche.)
LES eafaats du giniral Mangin
Une triste nouvelle nous parvient. Le général
Mangin a laissé sa veuve et ses enfants dans
l'indigence. C'est un sort qui n échoit pas seu-
lement aux journalistes et à leur famille. Aussi
croyons-nous de notre devoir le plus élémentaire
de nous associer aux sollicitations du Comité
constitué pour tirer de la misère la famille du
père de - l' armée noire.
Sous les auspices de MM. les Maréchaux
de France Joffre, Foch, Pétain, Lyautey, Fran-
chet d'Emperey, Fayolle, un Comité s'est fondé
en vue d'assurer aux huit enfants du général
Mangin les moyens d'achever leur éducation et
de s'assurer un établissement.
Le Comité est composé ainsi qu'il suit :
Président : M. le maréchal Joffre.
Membres : Mme la générale Famin, le gé-
néral Archinard, le général Balfourier, le géné-
ral Marchand, le docteur Emily, le comman-
dant Dyé.
Trésorier : M. Roume, ancien Gouverneur
Général de l'Afrique Occidentale.
Le Comité fait appel aux villes, colonies.
institutions, etc., particulièrement redevables à
la mémoire du général Mangin, et les prie ins-
tamment de l'aider à atteindre, par des con-
cours affectés spécialement à la situation des
enfants du général, le but de solidarité natio-
nale et patriotique en vue duquel il s' est cons-
titué.
Une permanence du Comité est établie à la
Société de Géographie, 184, boulevard Saint-
Germlain.
Nous profitons de cette circonstance pour rec-
tifier une légende qui faisait passer pour riche
la famille du glorieux soldat. 1 out le monde
sait que le général Mangin avait épousé lia fille
de M. Godefroy Cavaignac, mort en 1905.
Vieille famille de conventionnels, puisque l' an-
cêtre. Joan-Baptiste Cavaignac. fut commissaire
aux armées de la République pendant la Révo-
lution, ses fils furent, l'un Godefroy Cavaignac,
chef du Parti démocratique sous Charles X, et
Louis-Philippe, l'autre Louis-Lugène, général.
Gouverneur Général de r Algérie. minjstre de
la Guerre en 1848 à la fondation de la seconde
République, et concurrent au Ilr tour de Na-
poléon-Bonaparte à la présidence de la Répu-
blique. Il eut pour fils Godefroy Cavaignac, le
beau-père du général Mangin qui, étant député,
passa, détail qui fut noté, sa thèse de doctorat
ès lettres, entre ses deux premiers passages au
pouvoir, devant la Faculté des Lettres de Paris
avec un travail sur la formation de la Prusse
contemporaine.
Godefroy Cavaignac fut. sa vie durant, dé-
puté de Saint-Calais, ministre de la Marine
dans le Ministère Loubet (27 février-5 décem-
bre 1892), puis ministre de la Guerre dans le
Ministère Bourgeois (2 novembre 1895-29 avril
1896), et encore de la Guerre dans le deuxième
Ministère Brisson (28 juin-août 1898). Il donna
sa démission pendant l'affaire Dreyfus à propos
des documents Cuignet. Rappelons également
que Godefroy Cavaignac, lauréat du concours
général à la fin de l'Empire, refusa de rece-
voir son prix des mains du Prince impérial. Ua
veuve du regretté Godefroy Cavaignac vit très
retirée, partageant son temps entre Paris et son
château d'Ourne, à Fiée, près de Château-du-
Loir (Sarthe).
Nous espérons que le Gouvernement ne man-
quera pas de faire son devoir et d'attribuer des
bourses à la Légion d'honneur et dans les lycées
de garçons ou de jeunes filles aux héritiers de
deux si grands noms républicains ; comme il l'a
fait, à défaut d' autres concours pour les filles
d'un autre grand général coloni,al, digne émule
du général Mangin qui, lui, a été tué à l'en-
nemi sous Verdun, après avoir achevé la con-
quête du Cameroun.
VAngély
«eté.
AFRIQUE EQUATONALE FRANÇAISE
- 0
Le Souvanlr FrancalS au TChad
--<>-0--
Une plaque commémorative offerte par
le Il Souvenir Français » a été, fin février,
apposée sur le monument de Ferdinand de
Behagle, à Dikoa, gros village du Came-
roun britannique situé près du lac Tchad.
M. Palmer, Gouverneur de la Nigéria du
Nord, représentait le Gouverneur général
Sir Hugh Clifford, à cette cérémonie.
Le Gouvernement français était repré-
senté par le chef de bata ilIon Ferrand, dé-
légué par le lieutenant-gouverneur du
Tchad. Un détachement de 50 hommes ren-
dait les honneurs au cours do cette cérémo-
nie à laquelle assistaient également le sul-
tan de Dikoa et un grand nombre de hauts
fonctionnaires et d'officiers britanniques.
M. Palmer prononça lin discours dans le-
quel il lit ressortir les résultats de la fra-
ternité des armes françaises et britanni-
ques dans cette région.
Il conclut que cette cérémonie 11e eomnié-
morait pas seulement la mort de Behngle,
mais servirait, aussi à resserrer encore plus
étroitement les liens qui unissent les deux
pays dans la paix comme dans la guerre.
En quelques mots émus, le commandant
Ferrand remercia !o Gouverneur Palmer.
Cette cérémonie a surtout fait ressortir les
progrès accomplis en moins d'un quart de
siècle dans les territoires tchadiens, tant
par la France que par l'Angleterre, depuis
la mort de Rabah qui avait immolé de tk-
hagle dont l'ombre plane sur ces terres k
jamais pacifiées par le génie des civilisa.
tions occidentales.
La Société des serviles contractuels
des Messageries Maritimes
et la liaison avec nos colonies
00 -
La Société des Services Contractants des
Messageries Maritimes a tenu, le 13 courant,
son Assemblée générale sous la présidence de
M. Félix Roussel.
Cette Société, nos lecteurs le savent, est con-
cessionnaire des Services assurant les relations
entre la France et certaines des plus impor-
tantes de ses colonies : l'Indochine, Madagas-
car et La Réunion, la Nouvelle-Calédonie.
Elle exploite en vertu d'un contrat de régie,
aux termes duquel le déficit éventuel est sup-
porté par l'Etat.
A tous égards, il est donc intéressant de se
rendre compte des résultats de son exploitation.
Le rapport du Conseil expose qu'après trois
exercices entièrement remplis par l'organisation
des services et la reconstitution du matériel dé-
truit pendant la guerre, l'année 1924 est carac-
térisée par l' effort particul ier fait en vue de
développer le trafic en fonction des moyens plus
complets dont a disposé la Société.
Cet effort, pleinement couronné de succès,
il faut le reconnaître, se traduit, dans les chif-
fres présentés aux actionnaires, par des résultats
d'exploitation présentant une diîtérence de plus
de LS.OOO,UOO de francs en faveur du dernier
exercice, l'année 1924 donnant 12.000.000 de
bénéfices. alors que l'année 1923 avait laissé
13.000.000 de pertes.
Les charges de capital et autres appliquées,
l'Etat se trouve néanmoins avoir encore à cou-
vrir un déficit de 69.099.404 fr. 45.
Mais, comme l'établit, chiffres à l' appui, le
rapport du Conseil, c'est là, pour l' Ltat, un
sacrifice moins important que celui que s impo-
sent les autres Etats pour leurs services mari-
times subventionnés et un concours pleinement
justifié si l'on considère l'intérêt colonial et na-
tional des services en cause.
Au surplus, fait encore remarquer le rapport,
le concours de 1 Ltat reste à 1 intérieur des
chiffres indiqués au Parlement lorsqu'il a voté
la Convention de 1920. Ce concours, ajouta
M. Félix Roussel, dans son allocution aux
actionnaires des Messageries Mantimes, est, du
reste, en réalité, inférieur aux 69.000.000 de
francs qui apparaissent (au bilan. Ln effet, de
ces 69.000.000, il faut défalquer près de 12
millions représentant des sommes versées oar la
Société à 1 Ltat (paiements de navires, taxes et
impôts), ce qui réduit à 57.000.000 de francs
la charge réelle du Trésor. Si 1 on tient compte
de la dépréciation du franc, il s'agit là d un
concours d'un ordre de grandeur comparable à
celui que représentait la subvention d'avant-
guerre payée en francs-or. En outre, les char-
ges de capital de la Société se ressentent lour-
dement de la nécessité en présence de laquelle
elle s'est trouvée de faire reconstruire, dans un
temps très court, à des prix cinq et six fois plus
élevés que ceux d'avant-guerre, une partie im-
portante de sa flotte, à la suite des pertes su-
bies par les Messageries Maritimes durant les
hostilités.
Le commerce des bois coloniaux
en GraMretagoe
-00
Les deux grande maxclics anglab de bois
sont les principaux porta du Royaumu-Uni :
Londres et Lnerpooi. De ces deux villua, les
boib sont acheminés veis les tenues de <.un-
sommation le plus possible eu utilisant la
voie de mer pour cabotage, ou la navigation
fluviale ou euhn la voie de leue.
La Giaude-iiietagne a lwpvr té en 19^3 en-
viron I.VOO.UOO de pieds-cubes de bois , - sur
ce total, piès de o.uou,oou de pieds-eubcb ;)Olt
169.890 métrés cubes; représentant les bois
durs coloniaux.
Les plus recherchés painn ceux-ci sont
l'acajou et le teck; le premier vient en
grande partie de notre Côte d' Ivoire (>930.098
pieds-cubes en 192J). 11 est pi mupaleineut
importé en grume, mais l acujou en billes
équarries serait préféré sur le marché anglais
parce que les boia en grume ne peuvent être
traités que par des maisons disposant de ca-
pitaux relativement importants.
Sk donc des débouchés intéressants sont of-
ferts au commerce des bois coloniaux fran-
çais en Grande-Bretagne, il faudra tenu"
compte cependant des efforts faits par l'Aii-
gleterre pour ne consommer que des produits
originaires de ses propres colunies. Un comité
économique impérial dote d'un important
budget, a été constitué pour faire une propa-
gande dans ce sens; de même les Dominions
et colonies ont constitué à Londres une le-
présentation officielle au siege de laquelle
sont exposes d' une manière constante des
échantillons de leurs plOduits. U\\UUe paît,
« l'Imperial lnstitute » (South Keuaington,
London S. W. 7) a parmi ses taches de clas-
sur les différents bois coloniaux anglais, d'eu
indiquer les particularités techniques, de
faire connaître les usages auxquels ils sont
propres, son but est de vulgariser l'emploi
des bois coloniaux anglais. Enfin, l'Associa-
tion lorestière impériale s'est dunné pour
mission de développer les ressources tores-
tières des dominions et colonies, d'en assu-
rer l'exploitation rationnelle et intellIgente,
en ménageant des ressources pour l'avcnu.
Cette organisation, tiès complète, parait
cependant trop académique et, depuis quel-
que temps, on tend à lui donner une onen-
tation plus commerciale : L cet ettet, les
commerçants en bois se grouperaient pour
former une association corporative puissante
en mesure de négocier, le cas échéan, avec
les Compagnies de transport et de navigation
et même avec le Gouvernement ; un immeu-
ble serait installé comprenant une Bourse
aux Bois, une salle d'exposition d'échantil-
lons de tous les bois, une bibliothèque réu.
nissant tous les ouvrages intéressants publiés
sur la question tant de l'arboriculture que
du commerce des bois; un bureau central de
statistiques serait chargé de centraliser tou-
tes les informations utiles, telles que cours
pratiqués sur les différentes places et marchés
tlu monde, stocks existants, estimation de la
production dans les différents pays, etc. Cette
organisation serait complétée par des expo-
sitions tenues à dates fixes et la publication
d'une Tevue spéciale fournissant les rensei-
gnements les plus complets et les plus dé-
taillés sur le marché des bois.
Bien qu'il ne s'agisse encore que de pro-
jets, il est utile de les signaler pour montrer
l'intérèt que la question suscite en Angle-
terre. Nos commerçants en bois coloniaux au-
raient tout avantage également à s'en itls
pirer.
La guerre au Maroc
l'
CONSEIL DES MINISTRES
M. Emile Borel, ministre de la Marine,
a fait eormultre au Conseil des ministres
q He l'amiral Hallier, conformément aux
instructions du Gouvenieniicnt, a rendu
visite à l'amiral espagnol lluerra, et que
les bâtiments de guerre français sont dès
maintenant dans les eaux territoriales du
nir.
AU SENAT
Une résolution de l'Union Républicaine
Le groupe de l'Union républicaine du Sé-
nat a adopté, à l'unanimité, la résolution
suivante :
Il Considérant qu'à l heure où les soldats
de la République défendent avec leur cou-
rage traditionnel l'œuvre civilisatrice de la
France, il est inadmissible qu'une pmpa-
gande criminelle puisse se poursuivre impu-
nément contre le prestige du drapeau, con-
tre la discipline dans l'armée el contre les
intérêts essentiels do la pairie, compte sur
la vigilance du liouvernement pour faire
cesser ce scandale et pour rappeler les
auteurs dc cette propagande au respect de
l'honneur IIntional, de l'nrdrü public et des
lois.
A LA CHAMBRE
Proposition de résolution
MM. LUllcht'ul', Tranchant, Albert M i 1 -
hnnd. Daniel-Vincent, et un certain nom-
bre de leurs collègues de la Chambre ont
déposé la proposition de résolution sui-
vante :
« La Chambre invite le llouvernenient
prescrire pour l'envoi des troupes au Ma-
roc un ordre .réglt comme suit :
fi Seront en premier lieu envoyés an
Maroc, les volontaires, les rengagés, les
Imioiitrs des fiasses sous les drapeaux, ;'t
l'exeepti.iin des lils de veuves de guerre ou
ayant eu un frère tué à l'ennemi, ou mu
Ilié de plus de 30 pour Vent.
« Ces derniers hommes (fils de veuves
de guerre, etc.) ne seront envoyés au Ma-
roc qu'en second lieu.
« Ceux d'entre eux qui auraient été en-
voyés au Maroc antérieurement à ce jour,
seront rapatriés et remplacés dans le
plus bref délai, et dans la mesure où i!
sera possible de pourvoir à leur remplace-
ment, suivant l'ordre indiqué ci-dessus. »
AU QUAI D ORSAY
Hier, au tjuai d'Orsay, M. Briand, mi-
nistre des Affaires étrangères, a eu un en-
tretien avec M. Quinones de Léon, ambas-
sadeur d'Espagne.
LA MISSION PARLEMENTAIRE
La mission parlementaire composée de
MM. (iiiilhauinon, Guy tle Montjou, Cluzel
et Fiuri, arrivée mardi matin à Casa-
blanca par le paquebot An la a entrepris
ses travaux.
Elle a visité en détail l'hApital, sous la
conduite du médecin inspecteur Oberlé et
du médecin chef Poulain, et a félicité tout
le personnel du service de santé.
Elle s'est rendue ensuite au terrain
d'aviation militaire, puis au terrain de
l'aviation civile, dont le fonctionnement des
lignes actuellement en service lui a élé ex-
posé.
Hier la mission a visité le marché cen-
tral et le parc d'artillerie.
La mission a offert ensuite aux journa-
listes un déjeuner intime durant lequel les
délégués se smit documentés sur les évé-
nements du Hif et leur répercussion sur
l'opinion publique.
La mission est netuelli ment Habat.
LE HAUT COMMANDEMENT
Le général Columhat, qui commande un
secteur sur la frontière «lu Hif. serait appe-
lé à d'autres fonctions.
En ce qui concerne le haut <•< < m 11 >. 111 « L -
ment militaire et les ni"dillcations qu'il con-
viendra d'y apporter, aucune décision ji\i
encore été prise.
Des noms ont é!é prononcés : tvuv d* s
généraux Cinillaumat, Weygand. HcIv ih s,
¡ I,'sl i,'I,c'l', Ta l';';" et Seiiimr'.
LES OPERATIONS
A l'ouest, le groupe mobile, ni r' s avoir
dégagé le poste «le Hrii ki ba. a ra> onne au-
tour de ce point et refoulé aisément vers
le ueid \I.s éléments dissidents opérant
dans cette région.
Le poste de Rhinia-Houry, dans une réac-
tion vigoureuse d'artillerie, a causé des
pertes sérieuses 1), rl'aidn fortement par ses bombardements.
Plus k l'est, de petits utigngenit-iits entre
des dissidents et un détachement de nos
r a
Les Annales Coloniales
- es Ili e.s L il di
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Le problème de l'alcool colonial
-–
Au moment où j'achève mon rapport financier
sur le régime de 1 alcool, je voudrais dbre quel-
ques mots sur le problème de 1 alcool colonial
que j' ai plusieurs fois rencontré sur mon che-
min.
On se rappelle que t'article 89 de la loi du
25 juin I9Z0 ne faisait aucune différence entre
les alcools d'origine ou de provenance étran-
gère ou coloniale. Seuls les rhums 4es colonies
trançaises étaient exemptés de la surtaxe établie
sur les alcools étrangers, s' ils provenaient de
la mise en œuvre des matières premières récol-
tées ou fabriquées dans nos colonies (canne ou
mélasse)
Cette séparation avait été établie par le dé-
cret du 13 août 1919, qui, dans son article 4,
concernait trois catégories d'alcools coloniaux :
ceux qui provenaient de la distillation des dat-
tes, figues, caroubes fraîches, en Algérie ; les
alcools coloniaux en général ; les rhums et ta-
fias coloniaux. Sauf ces derniers qui pouvaient
aller à la consommation de bouche, les alcools
des autres catégories étaient tous réservés à
l'Etat. Je reviendrai quelque jour sur la ques-
tion des rhums, dont j" ai dû m occuper quand
j'ai rapporté, devant le Sénat, la propositi
Bérenger-Lémcry. L'article 89 de la loi du zl
juin 1920 réglait donc le régime des alcools de
provenance coloniale, autres que les rhums et
tafias : ils sont acquis par le service des al-
cools. - - -
Lorsque M. Maurice Sarraut, dont les trois
rapports sur le monopole de l'alcool industriel
resteront comme des documents de la plus haute
valeur, rédigeait son premier rapport déposé en
mai 1921, une seule colonie trançaise fabri-
quait de l'alcool industriel : T Indochine. La
Société Française des Distilleries de l'Indo-
chine et la Société des Distilleries du Tonkin
possédaient quatre usines principales : celle de
Cholon-Binhtay, près de Saigon ; celles de Ha-
noi. Narndinh et Haïduong.' La première pou-
vait produire par mois 10.000 hectolitres de
- flegmes à - 100" et en rectifier 6.000 ; les trois
autres réunies pointaient produire par mois
15.000 hectolitres de flegmes à 100" et en
rectifier 6.000. En somme, ces quatre usines
pouvaient fournir annuellement 300.000 hec-
tolitres environ de flegmes à 100u et en rectifier
150.000 (on n'ignore pas que le but de la rec-
tification est la séparation des huiles essentielles
et impuretés contenues dans l'alcool par le frac-
tionnement)
La consommation indigène locale absorbait
entre le tiers et la moitié des quantités produites
par ces usines. Le reste allait aux usages indus-
triels. Il est évident ou une législation sage et
prévoyante doit toujours et partout tendre à di-
minuer le nombre des hectolitres consommés par
les hommes et augmenter celui qui est employé
au chauffage, à l'éclairage, au moteur.
Toujours est-il que les distilleries indochi-
noises avaient apporté au service des poudres,
pendant la guerre, 160.000 hectolitres d'alcool
pur dont 125.000 en 1919. Efles exécutaient,
en 1921, un marché de 20.000 hectolitres pour
le même service, et achevaient le transport en
France d'un stock de 84.000 hectolitres ache-
tés avant la signature de l' annistlce.
C'était peu de chose, on le voit, même en
ajoutant les 7 à 8.000 hectolitres de flegmes
qu'une autre distillerie de Saïgon pouvait pro-
duire, soit 3 à 4.000 hectolitres d'alcool recti-
fié ; même en ajoutant les alcools à très faible
degré, très acides, inutilisables pour les emplois
industriels en France, f abdiqués au moyen d'ap-
pareils rudimentaires et par des procédés asia-
tiques tout à fait inMiflisants (en Annam, 15
20.000 hectolitres d'alcool ; en Cochinchine,
30 à 40.000 ; au Cambodge, 20 à 25.000).
Les distilleries mettaient en œuvre soit des
riz, soit des maïs, suivant les- cours de l' un: ou
l' autre denrée ; le prix CAf Marseille va-
riait suivant les taux des frets ; il atteignait,
en 1921, 360 francs l'hectolitre. Il n'était pas
exagéré de prétendre que la production de
l'Indochine pouvait au moins être doublée, et
c'était l' opinion de M. Maurice Sarraut, sur
laquelle nous aurons plus tard à revenir.
Rien dans les autres colonies, en mai 1921.
Pourtant, il n'en avait pas toujours été ainsi. Je
me souviens qu'un des arguments les plus fré-
quemment employés contre les adversaiss et le?
détracteurs du carburant national était celui qui
était tiré d'une déclaration faite, le 26 juin
1919. à la Chambre des députés, par M. Au
gagneur. Celui-ci montrait comment, une dizai-
ne d'années auparavant, les pays tropicaux
avaient été amenés à utiliser l'alcool moteur, et
cela pour deux motifs principaux : le prix élevé
de l'essence, l'évaporation très rapide de ce
produit. A Madagascar, des distilleries d'al-
cool avaient été fondées. « J'ai jugé dangereux,
déclarait M. Victor Augagneur, de laisser les
indigènes boire cet alcool, et préférable de lui
trouver un emploi industriel. » Préférable, oui,
et à tous les points de vue. Lt il ajoutait :
« Toutes nos voitures automobiles ont été ali-
mentées avec de l'alcool benzolé. » C'est le
carburant qui avait fait là-bas ses preuves pen-
dant deux années. Les précurseurs, il faut donc
les chercher en même temps à Madagascar et
à Paris où, dès le ,er juin 1916, la Compagnie
Générale des Omnibus employait la formule de
Leorêtre : 50 alcool. 50 essence.
Mada."ar tirait son alcool du manioc, des
figues de -urbarie ; l'Afrique Occidentale fran-
eaise avait ses bananes (un hectare planté en
bananiers correspond a 3.000 litres d'alcool) ;
A, autres colonies françaises, fabriquant des
(Hvms q avaient les mddu de la canne
à sucre dont les distillateurs du Sud-Afrique et
de l' Australie tiraient l' alcool appelé « Nata-
lite », carburant qui a fait ses preuves. C'étaient
là des possibilités qu'envisageait le rapporteur
de la Commission Spéciale du Sénat, M. Mau-
rice Sarraut ; depuis, d' autres ont été envisa-
gées, examinées, mises au point : il faudra bien
en reparler. - - --
Un exemple cité dans I étude de M. Mau-
rice Sarraut montrait que ces possibilités étaient,
pour ainsi dire, sans limites. Il y a dans l'Inde
une Heur appelée fleur du mowra (en anglais :
mahura lee ; en langage scientifique : bassia la-
tijolia). Les bassia croissent abondamment dans
les régions tropicales de l'Asie, principalement
au bord de la mer. Leur tronc laisse couler un
suc latescent, très employé contre les affections
rhumatismales. Le bassia latifolia, très répandu,
porte des fruits qui, par compression, donnent
une substance léutryacée, dite huile d'illipé, for-
mée principalement d'oléine et de margarine,
qui sert aux usages culinaires, à l'éclairage et à
la fabrication des savons. Ses Heurs sont em-
ployées à l'alimentation de l'homme et des
animaux ; mélangées à du kari, bouillies avec
du riz, ou seules, elles constituent une part de
la nourritude locale. Séchées au soleil, elles
font l'objet d'un commerce important, analogue
à celui des raisins secs dont elles ont l' aspect
extérieur, l'odeur et le goût. M. Maurice Sar-
raut a écrit que la guerre avait révélé la qua-
lité alcoolique de l' abondante floraison. de cet
arbre. Il faut s'entendre. Depuis longtemps, on
retirait de ces fleurs, par fermentation et dis-
tillation, une liqueur alcoolique très forte, à
l'usage de laquelle les médecins ont attribué
une grande part des décès qui surviennent dans
les garnisons de lïnde. Du moins, la guerre a
attiré plus particulièrement l' attention sur lei
qualités alcooliques de la fleur du mowra.
D'après M. Sarraut, chaque arbre donne 2 à
300 livres de fleurs, et chaque tonne de fleurs
90 gallons, soit 405 litres d'alcool à 95° ; d'au-
tres évaluent à 400 kilos de fleurs ce que chaque
arbre, en plein rapport, peut fournir. La guerre
a eu pour résultat de faire penser que cet alcool
devait servir à autre chose qu'à produire chez
les consommateurs des gastrites et à tuer les
gens par la fièvre. La fleur du mowra a été uti-
lisée pour l' acétone, et, dès la fin des hostilités,
le Gouvernement des Indes s' est préoccupé de
l' utiliser pour l'alcool moteur.
Pourquoi, se demandait M. Maurice Sarraut,
ce qui se passe dans l'Inde anglaise ne se pas-
serait-il pas dans nos provinces indochinoises ?
Les conditions de la flore sont sensiblement les
mêmes. Pourquoi, ai-je envie d'ajouter, cela
ne se passerait-il pas de la même façon dans
celles de nos colonies, où les bassia viennent
admirablement ? Surtout, ce que le désire qu'on
retienne, c'est que nous ne savons pas quelles
richesses énormes en alcool on a le droit d'at-
tendre de nos colonies. Cet exemple le montre,
et nous aurions pu en apporter d autres. Je pré-
vois les objections, ou plutôt je les ai prévues :
j'y répondrai très volontiers.
Mario Rouatan,
Sénateur de L'ilérault, vice-président
de la Commission sénatoriale des Co-
LonIes, Secrétaire général du Groupe
viticole.
40600
Quelques DiotijtuMarâeliil Lyaatej
--Q-O---
Nul proconsul romain ne fit plus grande
figure que le maréchal Lyautey. Ses pires
ennemis ne parviennent, par leurs anecdotes,
qu'à lui composer un portrait à la Saint-Si-
mon qui suffirait à asseoir sa renommée, et
les mots les plus cruels qu'ils lui prêtent
font sourire les visiteurs les moins prévenus,
contraints par la force des choses à s'incliner
devant l'œuvre accomplie. C'est ainsi qu'on
représente le vieux soldat haussant les épau-
les devant les affiches où les candidats à la
Chambre de Commerce de Fez ou de « Casa »
s'entr'insultent copieusement.
Graines d'électeurs 1 gronde-t-il de sa
voix éraillée.
dt i on aeptore aevant lUI le nomme aes
commerçants « régénérés » des villes acti-
ves du Maroc, le maréchal casse la conver-
sation :
Des fripouilles 1 Eh bien ! quoi ? Ils sont
rigolos. Les honnêtes gens me rasent.
En cas d'insistance :
On ne fait pas de cobnies avec des pu.
celles.
Toute la philosophie de l'expansion passe
ainsi dans la bouche du proconsul en propos
décisifs. Mais toute l'administration tremble
à l'idée qu'ici ou là, à l'improviste, il peut
s'arrêter net devant un contre-sens d'exécu-
tion pour lancer d'un coup de gueule ter-
rible, en rejetant son képi en arrière :
C'est idiot 1 F.-moi ça par terre. Tout
de suite.
Et, finalement, ajoute notre pieux confrère
Candide, le Maroc s'améliore et s'épure de
jour en jour.
Centrai dis ceiemes françaises a l'étranger
0
Le Comité d'organisation du Congrès des Co-
lonies Françaises à l'étranger se réunira en
Béanco plénière demain 19 juin A 18 heures,
boulevard des Cnpurinec;, 30.
'.f' futur Congrès est destiné A permettre k IR
rrance d'Outre-Mer et A la Métropole de pour-
suivre la réalisation d'un progrftmmp. d'action
commune.
Lire en seconde page :
La. conférence franco-espagnole.
F.'n go page :
IN'ananhie syrielUle.
La CmMtmm de Madrid
----0-0--
Ilier a cit liete, et Ala-
drid, la première rcunion
de la conférence chargée
d'examiner les conditions
(Tune collaboration fran-
co-espagnole au Maroc.
La question est posée
depuis fort longtemps.
Dalls un article récent du
Heraldo, M. le comte (le Komanones disait
en avoir souvent entretenu ses amis de
France, qui s'étaient toujours dérobés au mo-
ment de conclure. Une controverse sur ce
point serait oiseuse. Cependant, on ne peut
oublier que l'accord franco-espagnol de 1912
Caisse entrevoir la possibilité d'une collabo-
ration puisqu'il prévoit l'intervention le l'une
des parties au cas de carence de l'autre. Mats
il ne saurait être question de Vempiétement
brutal de la puissance protectrice du Maroc
sur les attributions et prérogatives reconnues
à sa Partenaire. Le moment est venu de Par-
ler en commun des mesures à prendre pour
accomplir une oeuvre commune, sans que les
droits réciproques de la France et de t Es-
pagne puissent subir une quelconque atteinte.
Les conversations du maréchal l.'yautey et
du général BÙfllguU, à Vépoque on ce der-
nier était haut commissaire d'Espagne au
Maroc, auraient pu conduire à l'adoption
d'un ensemble de vues communes si l'opinion
publique, surtout en Espagne, avait soute-
nu cette ébauche de collaboration. Il tien
fut malheureusement rien et les circonstance*
imposent aujourd'hui ce qu'il eut été facile
I de conclure hier amiablement.
Abd-el Krim a porté sa révolte dans la 1
zone française et détourné de leur fidélité
une bonne partie des tribus de la rive nord
de Ouergha. Nous avous du rétablir l'ordre
et assurer la suprématie du Sultan dans cette
région. Nous y sommes arrivés avec des dif-
ficultés que l'cm a connues au jour le jour.
Maintenant nous ne pouvons aller plus avant
sans nous trouver sur les territoires dévolus
à la protection de VEspagne, et dont l'Es-
Pagne s'est momentanément retirée.
la conduite à tenir par l'une et l'autre des
deux nations en face des Rijaim révoltés de
la zone espagnole sera soumise aux délibéra-
tions de la Conférence. l'al faire est d'im-
portance puisqu'elle posera le problème d'une
collaboration effective sur le terrain mili-
taire.
Moins importante fOllte/ois, pour le mo-
ment présent, que la question de la surveil-
lance par mer des arrivages extérieurs au
Maroc. Abd-el-Krim est ravitaillé active-
ment et régulièrement par des voies assez
mystérieuses. Supprimer le ravitaillement,
c'est porter un coup décisif à la cause J'Abd-
el-Krim.
Si les Pour parlers de Madrid sont sincères,
ils aboutiront rapidement à la solution heu-
reuse d'une crise qui met en péril non seule-
ment la sécurité cTune partie du Maroc, niais
celle aussi de l'Afrique du Nord et peut-être
la paix du Monde.
J. Gasser,
Sénateur d'Oran.
-600
t la commission de l'illerle
des COlonies 81 des Protectorats
--&0-- -
La Commission de l'Algérie des Colonies
et des protectorats se réunira demain ven-
dredi.
A son ordre du jour figurent :
1° A trois heures, le rapport de M. Bar-
thélémy Hobaglia sur la proposition Can-
daee, tendant à modifier le tubleau 1 an-
nexé à la loi du 11 janvier 181)2, iportant sup-
pression du tarif général des douanes ;
2° Communication du Président.
A quatre heures, audition de M. le minis-
tre du Commerce, Charles Chammct, faisant
fonction par intérim, de ministre des Colo-
nies, sur le projet de loi portant création
d'une banque d'émission à Madagascar.
L'AVIATION COLONIALE
Raid en préparation
Un grand raid qui doit .peirunottre de cou-
vrir en une seule étape la distance ViUa-
coublay-Alep, soit plus de 3.500 kilomètres
sans escale, sera entrepris très prochaine-
ment.
L'appareil du raid sera le même que ce-
lui qui effectua si brillamment Paris-Tiokio.
Il eeva piloté par deux de nos plus cé-
lèbres pilotes, les commandants Dagneaux
q,ui participa au raid de l'Afrique Equato-
nale, et Pinsard.
Ijes oviateurs partiront vraisemblable-
ment de Villacoublay vers la rtn de cette
cmaine.
Une belle performance italienne
Un avion italien parti hier matin il
8 h. 30 de Cayliari, est arrivé à 9 h. 50
à Tunis. L'appareil est monté par le com-
wanila.nl. Soirli, le capitaine ('appa et le
mécanicien Nava. Vu magnifique IHl/dog,
m/iscotte de l'escadrille du commandant
S/trtli, a mil ('aak"It pris place dans la
carlin ave.
l.es aviafmrs sont partis de Turin le 6
(uin. Ils ont touché Pise dans la même
journée, et sont repartis le 16 fuin pour
faire, escale à Cagliari.
Les aviateurs partiront pour Tripoli de-
main matin.
(Far âépèche.)
LES eafaats du giniral Mangin
Une triste nouvelle nous parvient. Le général
Mangin a laissé sa veuve et ses enfants dans
l'indigence. C'est un sort qui n échoit pas seu-
lement aux journalistes et à leur famille. Aussi
croyons-nous de notre devoir le plus élémentaire
de nous associer aux sollicitations du Comité
constitué pour tirer de la misère la famille du
père de - l' armée noire.
Sous les auspices de MM. les Maréchaux
de France Joffre, Foch, Pétain, Lyautey, Fran-
chet d'Emperey, Fayolle, un Comité s'est fondé
en vue d'assurer aux huit enfants du général
Mangin les moyens d'achever leur éducation et
de s'assurer un établissement.
Le Comité est composé ainsi qu'il suit :
Président : M. le maréchal Joffre.
Membres : Mme la générale Famin, le gé-
néral Archinard, le général Balfourier, le géné-
ral Marchand, le docteur Emily, le comman-
dant Dyé.
Trésorier : M. Roume, ancien Gouverneur
Général de l'Afrique Occidentale.
Le Comité fait appel aux villes, colonies.
institutions, etc., particulièrement redevables à
la mémoire du général Mangin, et les prie ins-
tamment de l'aider à atteindre, par des con-
cours affectés spécialement à la situation des
enfants du général, le but de solidarité natio-
nale et patriotique en vue duquel il s' est cons-
titué.
Une permanence du Comité est établie à la
Société de Géographie, 184, boulevard Saint-
Germlain.
Nous profitons de cette circonstance pour rec-
tifier une légende qui faisait passer pour riche
la famille du glorieux soldat. 1 out le monde
sait que le général Mangin avait épousé lia fille
de M. Godefroy Cavaignac, mort en 1905.
Vieille famille de conventionnels, puisque l' an-
cêtre. Joan-Baptiste Cavaignac. fut commissaire
aux armées de la République pendant la Révo-
lution, ses fils furent, l'un Godefroy Cavaignac,
chef du Parti démocratique sous Charles X, et
Louis-Philippe, l'autre Louis-Lugène, général.
Gouverneur Général de r Algérie. minjstre de
la Guerre en 1848 à la fondation de la seconde
République, et concurrent au Ilr tour de Na-
poléon-Bonaparte à la présidence de la Répu-
blique. Il eut pour fils Godefroy Cavaignac, le
beau-père du général Mangin qui, étant député,
passa, détail qui fut noté, sa thèse de doctorat
ès lettres, entre ses deux premiers passages au
pouvoir, devant la Faculté des Lettres de Paris
avec un travail sur la formation de la Prusse
contemporaine.
Godefroy Cavaignac fut. sa vie durant, dé-
puté de Saint-Calais, ministre de la Marine
dans le Ministère Loubet (27 février-5 décem-
bre 1892), puis ministre de la Guerre dans le
Ministère Bourgeois (2 novembre 1895-29 avril
1896), et encore de la Guerre dans le deuxième
Ministère Brisson (28 juin-août 1898). Il donna
sa démission pendant l'affaire Dreyfus à propos
des documents Cuignet. Rappelons également
que Godefroy Cavaignac, lauréat du concours
général à la fin de l'Empire, refusa de rece-
voir son prix des mains du Prince impérial. Ua
veuve du regretté Godefroy Cavaignac vit très
retirée, partageant son temps entre Paris et son
château d'Ourne, à Fiée, près de Château-du-
Loir (Sarthe).
Nous espérons que le Gouvernement ne man-
quera pas de faire son devoir et d'attribuer des
bourses à la Légion d'honneur et dans les lycées
de garçons ou de jeunes filles aux héritiers de
deux si grands noms républicains ; comme il l'a
fait, à défaut d' autres concours pour les filles
d'un autre grand général coloni,al, digne émule
du général Mangin qui, lui, a été tué à l'en-
nemi sous Verdun, après avoir achevé la con-
quête du Cameroun.
VAngély
«eté.
AFRIQUE EQUATONALE FRANÇAISE
- 0
Le Souvanlr FrancalS au TChad
--<>-0--
Une plaque commémorative offerte par
le Il Souvenir Français » a été, fin février,
apposée sur le monument de Ferdinand de
Behagle, à Dikoa, gros village du Came-
roun britannique situé près du lac Tchad.
M. Palmer, Gouverneur de la Nigéria du
Nord, représentait le Gouverneur général
Sir Hugh Clifford, à cette cérémonie.
Le Gouvernement français était repré-
senté par le chef de bata ilIon Ferrand, dé-
légué par le lieutenant-gouverneur du
Tchad. Un détachement de 50 hommes ren-
dait les honneurs au cours do cette cérémo-
nie à laquelle assistaient également le sul-
tan de Dikoa et un grand nombre de hauts
fonctionnaires et d'officiers britanniques.
M. Palmer prononça lin discours dans le-
quel il lit ressortir les résultats de la fra-
ternité des armes françaises et britanni-
ques dans cette région.
Il conclut que cette cérémonie 11e eomnié-
morait pas seulement la mort de Behngle,
mais servirait, aussi à resserrer encore plus
étroitement les liens qui unissent les deux
pays dans la paix comme dans la guerre.
En quelques mots émus, le commandant
Ferrand remercia !o Gouverneur Palmer.
Cette cérémonie a surtout fait ressortir les
progrès accomplis en moins d'un quart de
siècle dans les territoires tchadiens, tant
par la France que par l'Angleterre, depuis
la mort de Rabah qui avait immolé de tk-
hagle dont l'ombre plane sur ces terres k
jamais pacifiées par le génie des civilisa.
tions occidentales.
La Société des serviles contractuels
des Messageries Maritimes
et la liaison avec nos colonies
00 -
La Société des Services Contractants des
Messageries Maritimes a tenu, le 13 courant,
son Assemblée générale sous la présidence de
M. Félix Roussel.
Cette Société, nos lecteurs le savent, est con-
cessionnaire des Services assurant les relations
entre la France et certaines des plus impor-
tantes de ses colonies : l'Indochine, Madagas-
car et La Réunion, la Nouvelle-Calédonie.
Elle exploite en vertu d'un contrat de régie,
aux termes duquel le déficit éventuel est sup-
porté par l'Etat.
A tous égards, il est donc intéressant de se
rendre compte des résultats de son exploitation.
Le rapport du Conseil expose qu'après trois
exercices entièrement remplis par l'organisation
des services et la reconstitution du matériel dé-
truit pendant la guerre, l'année 1924 est carac-
térisée par l' effort particul ier fait en vue de
développer le trafic en fonction des moyens plus
complets dont a disposé la Société.
Cet effort, pleinement couronné de succès,
il faut le reconnaître, se traduit, dans les chif-
fres présentés aux actionnaires, par des résultats
d'exploitation présentant une diîtérence de plus
de LS.OOO,UOO de francs en faveur du dernier
exercice, l'année 1924 donnant 12.000.000 de
bénéfices. alors que l'année 1923 avait laissé
13.000.000 de pertes.
Les charges de capital et autres appliquées,
l'Etat se trouve néanmoins avoir encore à cou-
vrir un déficit de 69.099.404 fr. 45.
Mais, comme l'établit, chiffres à l' appui, le
rapport du Conseil, c'est là, pour l' Ltat, un
sacrifice moins important que celui que s impo-
sent les autres Etats pour leurs services mari-
times subventionnés et un concours pleinement
justifié si l'on considère l'intérêt colonial et na-
tional des services en cause.
Au surplus, fait encore remarquer le rapport,
le concours de 1 Ltat reste à 1 intérieur des
chiffres indiqués au Parlement lorsqu'il a voté
la Convention de 1920. Ce concours, ajouta
M. Félix Roussel, dans son allocution aux
actionnaires des Messageries Mantimes, est, du
reste, en réalité, inférieur aux 69.000.000 de
francs qui apparaissent (au bilan. Ln effet, de
ces 69.000.000, il faut défalquer près de 12
millions représentant des sommes versées oar la
Société à 1 Ltat (paiements de navires, taxes et
impôts), ce qui réduit à 57.000.000 de francs
la charge réelle du Trésor. Si 1 on tient compte
de la dépréciation du franc, il s'agit là d un
concours d'un ordre de grandeur comparable à
celui que représentait la subvention d'avant-
guerre payée en francs-or. En outre, les char-
ges de capital de la Société se ressentent lour-
dement de la nécessité en présence de laquelle
elle s'est trouvée de faire reconstruire, dans un
temps très court, à des prix cinq et six fois plus
élevés que ceux d'avant-guerre, une partie im-
portante de sa flotte, à la suite des pertes su-
bies par les Messageries Maritimes durant les
hostilités.
Le commerce des bois coloniaux
en GraMretagoe
-00
Les deux grande maxclics anglab de bois
sont les principaux porta du Royaumu-Uni :
Londres et Lnerpooi. De ces deux villua, les
boib sont acheminés veis les tenues de <.un-
sommation le plus possible eu utilisant la
voie de mer pour cabotage, ou la navigation
fluviale ou euhn la voie de leue.
La Giaude-iiietagne a lwpvr té en 19^3 en-
viron I.VOO.UOO de pieds-cubes de bois , - sur
ce total, piès de o.uou,oou de pieds-eubcb ;)Olt
169.890 métrés cubes; représentant les bois
durs coloniaux.
Les plus recherchés painn ceux-ci sont
l'acajou et le teck; le premier vient en
grande partie de notre Côte d' Ivoire (>930.098
pieds-cubes en 192J). 11 est pi mupaleineut
importé en grume, mais l acujou en billes
équarries serait préféré sur le marché anglais
parce que les boia en grume ne peuvent être
traités que par des maisons disposant de ca-
pitaux relativement importants.
Sk donc des débouchés intéressants sont of-
ferts au commerce des bois coloniaux fran-
çais en Grande-Bretagne, il faudra tenu"
compte cependant des efforts faits par l'Aii-
gleterre pour ne consommer que des produits
originaires de ses propres colunies. Un comité
économique impérial dote d'un important
budget, a été constitué pour faire une propa-
gande dans ce sens; de même les Dominions
et colonies ont constitué à Londres une le-
présentation officielle au siege de laquelle
sont exposes d' une manière constante des
échantillons de leurs plOduits. U\\UUe paît,
« l'Imperial lnstitute » (South Keuaington,
London S. W. 7) a parmi ses taches de clas-
sur les différents bois coloniaux anglais, d'eu
indiquer les particularités techniques, de
faire connaître les usages auxquels ils sont
propres, son but est de vulgariser l'emploi
des bois coloniaux anglais. Enfin, l'Associa-
tion lorestière impériale s'est dunné pour
mission de développer les ressources tores-
tières des dominions et colonies, d'en assu-
rer l'exploitation rationnelle et intellIgente,
en ménageant des ressources pour l'avcnu.
Cette organisation, tiès complète, parait
cependant trop académique et, depuis quel-
que temps, on tend à lui donner une onen-
tation plus commerciale : L cet ettet, les
commerçants en bois se grouperaient pour
former une association corporative puissante
en mesure de négocier, le cas échéan, avec
les Compagnies de transport et de navigation
et même avec le Gouvernement ; un immeu-
ble serait installé comprenant une Bourse
aux Bois, une salle d'exposition d'échantil-
lons de tous les bois, une bibliothèque réu.
nissant tous les ouvrages intéressants publiés
sur la question tant de l'arboriculture que
du commerce des bois; un bureau central de
statistiques serait chargé de centraliser tou-
tes les informations utiles, telles que cours
pratiqués sur les différentes places et marchés
tlu monde, stocks existants, estimation de la
production dans les différents pays, etc. Cette
organisation serait complétée par des expo-
sitions tenues à dates fixes et la publication
d'une Tevue spéciale fournissant les rensei-
gnements les plus complets et les plus dé-
taillés sur le marché des bois.
Bien qu'il ne s'agisse encore que de pro-
jets, il est utile de les signaler pour montrer
l'intérèt que la question suscite en Angle-
terre. Nos commerçants en bois coloniaux au-
raient tout avantage également à s'en itls
pirer.
La guerre au Maroc
l'
CONSEIL DES MINISTRES
M. Emile Borel, ministre de la Marine,
a fait eormultre au Conseil des ministres
q He l'amiral Hallier, conformément aux
instructions du Gouvenieniicnt, a rendu
visite à l'amiral espagnol lluerra, et que
les bâtiments de guerre français sont dès
maintenant dans les eaux territoriales du
nir.
AU SENAT
Une résolution de l'Union Républicaine
Le groupe de l'Union républicaine du Sé-
nat a adopté, à l'unanimité, la résolution
suivante :
Il Considérant qu'à l heure où les soldats
de la République défendent avec leur cou-
rage traditionnel l'œuvre civilisatrice de la
France, il est inadmissible qu'une pmpa-
gande criminelle puisse se poursuivre impu-
nément contre le prestige du drapeau, con-
tre la discipline dans l'armée el contre les
intérêts essentiels do la pairie, compte sur
la vigilance du liouvernement pour faire
cesser ce scandale et pour rappeler les
auteurs dc cette propagande au respect de
l'honneur IIntional, de l'nrdrü public et des
lois.
A LA CHAMBRE
Proposition de résolution
MM. LUllcht'ul', Tranchant, Albert M i 1 -
hnnd. Daniel-Vincent, et un certain nom-
bre de leurs collègues de la Chambre ont
déposé la proposition de résolution sui-
vante :
« La Chambre invite le llouvernenient
prescrire pour l'envoi des troupes au Ma-
roc un ordre .réglt comme suit :
fi Seront en premier lieu envoyés an
Maroc, les volontaires, les rengagés, les
Imioiitrs des fiasses sous les drapeaux, ;'t
l'exeepti.iin des lils de veuves de guerre ou
ayant eu un frère tué à l'ennemi, ou mu
Ilié de plus de 30 pour Vent.
« Ces derniers hommes (fils de veuves
de guerre, etc.) ne seront envoyés au Ma-
roc qu'en second lieu.
« Ceux d'entre eux qui auraient été en-
voyés au Maroc antérieurement à ce jour,
seront rapatriés et remplacés dans le
plus bref délai, et dans la mesure où i!
sera possible de pourvoir à leur remplace-
ment, suivant l'ordre indiqué ci-dessus. »
AU QUAI D ORSAY
Hier, au tjuai d'Orsay, M. Briand, mi-
nistre des Affaires étrangères, a eu un en-
tretien avec M. Quinones de Léon, ambas-
sadeur d'Espagne.
LA MISSION PARLEMENTAIRE
La mission parlementaire composée de
MM. (iiiilhauinon, Guy tle Montjou, Cluzel
et Fiuri, arrivée mardi matin à Casa-
blanca par le paquebot An la a entrepris
ses travaux.
Elle a visité en détail l'hApital, sous la
conduite du médecin inspecteur Oberlé et
du médecin chef Poulain, et a félicité tout
le personnel du service de santé.
Elle s'est rendue ensuite au terrain
d'aviation militaire, puis au terrain de
l'aviation civile, dont le fonctionnement des
lignes actuellement en service lui a élé ex-
posé.
Hier la mission a visité le marché cen-
tral et le parc d'artillerie.
La mission a offert ensuite aux journa-
listes un déjeuner intime durant lequel les
délégués se smit documentés sur les évé-
nements du Hif et leur répercussion sur
l'opinion publique.
La mission est netuelli ment Habat.
LE HAUT COMMANDEMENT
Le général Columhat, qui commande un
secteur sur la frontière «lu Hif. serait appe-
lé à d'autres fonctions.
En ce qui concerne le haut <•< < m 11 >. 111 « L -
ment militaire et les ni"dillcations qu'il con-
viendra d'y apporter, aucune décision ji\i
encore été prise.
Des noms ont é!é prononcés : tvuv d* s
généraux Cinillaumat, Weygand. HcIv ih s,
¡ I,'sl i,'I,c'l', Ta l';';" et Seiiimr'.
LES OPERATIONS
A l'ouest, le groupe mobile, ni r' s avoir
dégagé le poste «le Hrii ki ba. a ra> onne au-
tour de ce point et refoulé aisément vers
le ueid \I.s éléments dissidents opérant
dans cette région.
Le poste de Rhinia-Houry, dans une réac-
tion vigoureuse d'artillerie, a causé des
pertes sérieuses 1), r
Plus k l'est, de petits utigngenit-iits entre
des dissidents et un détachement de nos
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