Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-06-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 juin 1925 16 juin 1925
Description : 1925/06/16 (A25,N90). 1925/06/16 (A25,N90).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396937d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-CINQUIEME ANNEE. Ne 90
LE NUMERO : 20 CENTIMES
MAHDI SOin, 10 JUIN 1925
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Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARnCLES PUBLIU PAR "LU ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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Le coton au Maroc
Toutes les initiatives tendant à la mise en
valeur du Maroc sont assurées de trouver auprès
du maréchal Lyautey un chaleureux encourage-
ment et un appui efficace.
C'est ainsi que, en complète union avec les
services administratifs du Protectorat, l'Asso-
ciation Cotonnière Coloniale a pu, ces temps
derniers, commencer une série d études très inté-
ressantes sur la culture du coton au Maroc et
sur l'avenir qu'elle peut présenter au point de
vue du développement économique du pays.
Il résulte des rapports tournis par des techni-
ciens de haute valeur, que la situation actuelle
est bonne, et qu'on est en drOIt d'espérer des
résultats d'une importance capitale dès que se-
ront entrepris les travaux d'irrigation nécessaires.
Un très Rapide examen de I état actuel des
centres d'exploitation démontrera que cet opti-
misme n' est nullement exagéré, et que nous
pouvons espérer, dans un avenir peu lointain,
voir s' ouvrir à nos portes un marché cotonnier
qui diminuera pour nous le lourd tribut que nous
sommes obligés de payer à l' étranger pour l'im-
portation en France de cette matière première.
A l'heure actuelle, la culture du coton au
roc est pratiquée dans quatre régions :
La première, située sur la rive méditerra-
néenne, près de l'embouchure de la Molouya,
se trouve limitée à l'est, par la frontière algé-
rienne, à l'ouest par la Molouya, et au sud par
les contreforts montagneux dominant Berkane.
La seconde, sur la rive atlantique, s'étend
autour de l'Oued Sebou, entre Larache, au
nord, Arbaoua à l'est, et les coll ines de Ma-
mora, au sud.
La troisième et la quatrième, proches l'une
de r autre, sont placées dans les plaines s'éten-
dant au pied du Moyen Atlas, 1 une en bordure
de l'Oued Oum et Rbia, l'autre autour de
Marrakesch, le long des rives de l'Oued Ten-
sift.
Les procédés de culture du coton sont de
deux sortes : suivant les climats, on emploie la
culture sèche ou la culture irriguée. La pre-
mière est plus particulièrement employée en
Amérique, la seconde en Egypte et en Cilicie.
Le climat marocain se rapprochant sensiblement
de celui de ces deux dernières contrées, c'est
évidemment le second procédé de culture vers
lequel doivent, de préférence, s'orienter les
planteurs.
De fait, le « dry farming » n est pratiqué au
Maroc que dans quelques parties de la région
du Sebou, celles qui s'éloignent du 1 hal-
weg d'un côté vers le nord, de l'autre vers le
sud.
Jetons maintenant un rapide coup d œil sur
les quatre régions définies plus haut.
Autour de Berkane, la culture du coton
s'étend rapidement, et les terrains qui y ont été
consacrés ont triplé d'étendue en une année.
Cet engouement des colons peut s'expliquer par
la situation géographique même de ce centre
de production : il est placé à proximité de l'Al-
gérie, où prospèrent déjà de nombreuses exploi-
tations cotonnières ; il se trouve fréquenté par
des techniciens éclairés dont les conseils et l'in-
fluence ne sont pas sans action sur l'esprit des
cultivateurs de la région. Mais une autre raison
est certainement intervenue pour orienter les co-
lons vers cette culture : c'est le commencement
de travaux importants d'irrigation entrepris pour
> utiliser les eaux de la Molouya et du Zegzel.
Dans la vallée du Sebou, qm est la Beauce
marocaine, le degré d'humidité de l'air et une
moyenne de pluies suffisante (583 m'm) ont déjà
permis la culture non irriguée. Lelle-ci est pra-
tiquée d'une part, aux environs d'El-Ksar el
Kébir, Arboua et, d'autre part, Dar-bel-Hamri
et Petitjean, et se prolonge le long de l'Océan
jusqu'à Casablanca. Ces terrains surélevés, de
composition légère, avec bas-fonds humides,
sont évidemment tout indiqués pour ce genre de
culture. Par contre, aux abords du Sebou, les
terres compactes et fortes n'admettent que la
culture irriguée. Là, il y aura un sérieux effort
à faire pour instaurer un mode d'irrigation pra-
tique. Actuellement, les colons se heurtent à
des difficultés sérieuses résultant de la nécessité
de pomper l' eau à sept mètres de* hauteur et
de La compacité de la terre qui, à certaines épo-
ques, lorsque, après la récolte, elle est aban-
donnée à elle-même, se fend sous l' influence de
la chaleur estivale et se divise en cubes séparés
par des vides, atteignant deux mètres de pro-
fondeur et 8 à. 15 centimètres de largeur.
Dans la région du Tensift, les sol s sont (Tes-
sence très diverse, suivant qu'ils se rapprochent
ou s'éloignent de la montagne. Les cours d'eau,
en effet, affectent, à une certaine saison, une
allure torrentielle: à leur débouché en plaine,
ils arrivent avec une impétuosité qui va, peu
à peu, en décroissant, de telle sorte qu'au mo-
ment de la décrue, ils laissent dans la première
partie de leur parcours des alluvions grossières
mêlées de cailloux et de galets, tandis que, un
peu plus loin, ils déposent des alluvions fines et
très denser C'est là une particularité dont de-
vront ter'. compte ceux qui entreprendront un
jour les travaux nécessaires à la régularisation
de l'irrigation indispensable à la mise en va-
leur agricole de la contrée.
Dans la plaine s'étendant le long de l'Oum
er Rbia, le sol repose sur des tufs calcaires qui
ont l'avantage d'assurer une réserve d'humidité
pour les plantations. Mais, à certains endroits,
notamment sur le parcours de l'Oued Abid, la
succession des pluies et des fortes chaleurs a
amené la concentration de la chaux et des sili-
ces dans les terres. Il en est résulté une telle fer-
meté du sol que les rivières, en y passant, ont
fini par creuser de véritables « c-nons » et que
les cultivateurs rencontrent de grandes difficultés
pour se procurer l'eau nécessaire à leurs irriga-
tions. Heureusement, le remède est à côté du
mal, et les chutes d'eau importantes du cours
supérieur de la rivière permettront d'obtenir
aisément une force électrique plus que suffisante
à l'élévation de l'eau.
Ce bref exposé suffit à démontrer que rien ne
s 'oppose à la réussite des efforts faits pour in-
tensifier la production du coton au Maroc, mais
que, pour arriver au résultat désiré, il importe
d'envisager, dès maintenant, l'entreprise de
travaux pemettant une irrigation judicieuse des
terrains cultivables.
Nous pouvons être assurés que l'attention du
Résident Général a déjà été attirée de ce côté,
et nous connaissons suffisamment M. le maré-
chal Lyautey pour lui faire confiance au sujet
des décisions à prendre, qu'il 8 agisse d'action
ini litaire ou de développement économique.
Ayant passé en revue les différentes zones cfct
Maroc où est pratiquée la culture du coton, il
est intéressant d'indiquer brièvement les résul-
tats déjà obtenus, en dépit de ces conditions
générales défavorables et des fâcheux accidents
survenus au cours de ces dernières années : inva-
sion acridienne, attaques de parasites, envahis-
sement des herbes, intempéries diverses.
IJbns les environs de Berkane, où on a accli-
maté facilement les semences venues d'Algérie,
les semis ont eu lieu en mars, et la récolte a été
terminée au début de novembre. Le rendement
a donné une moyenne de 300 kilos nets à l'hec-
tare.
Dans la région du Sébou, la Société d'Ele-
vage et d'Agriculture marocains a obtenu dans
certaines fermes. 2.300 kilos de coton brut, soit
760 kilos nets. A Arbaoua, la Compagnie Fer-
mière marocaine, dans ses cultures non irriguées,
a annoncé une récolte d'environ 1.300 kilos de
fibres brutes à l'hectare. Les plantations de Dor
bel Homri ont produit une moyenne de 350 ki-
los nets à l'hectare.
Les planteurs de la région de Marrakesch,
notamment la Société Agricole et IndustrieTIe,
sans avoir fait connaître lers moyennes de pro-
duction, se déclarent pleinement satisfaits du
rendement de leurs cultures.
Nous voyons donc déjà que partout les quan-
tités sont satisfaisantes, reste la question de la
qualité.
Nous ne pouvons être lnieux renseignés sur ce
point que par les experts du Havre gui est, en
France. notre grand marché cotonnier. Voici
leurs appréciations :
« Les cotons du genre égyptIen, provenant
de Marrakesch, du Sébou et de Berkane, pré-
sentent une belle soie longue et fine, variant
de 30 à 40 millimèttes. Un coton provenant
de la Ménara a été estimé de 1.200 à 1.300
les 50 kilos, un coton du Sébou : 850 francs.
« De même, les cotons de type américain
provenant des environs de Casablanca, présen-
tent des fibres un peu fortes, mais nerveuses : de
28 m m de longueur, très appréciées en France,
elles sont estimées 90 francs au-dessus du ter-
me. »
Pour terminer, ajoutons qu'en 1924, la
moyenne de bénéfices nets rapportés par chaque
hectare de plantation a été de 4.055 francs.
L intérêt que présente pour les colons, d'une
part, pour r Etat d autre part, le développement
des cultures cotonnières est donc absolu.
Nous insistons sur les conditions défavorables
dans lesquelles ont été obtenus ces résultats
conditions qui font présumer ceux qui seront ob-
tenus lorsqu'on aura installé et multiplié les la-
boratoires de sélection et les fermes d'essai
quand la technique, avec toutes ses ressources,
sera venue au secours de la pratique, quand enfin
les pouvoirs publics auront, par les travaux, les
encouragements, les réglementations nécessaires,
fait sentir aux colons tout l'intérêt que t Liât
porte à leurs courageux et si utiles efforts.
Edouard Néron,
Sénateur. de la Haute-Loire,
Missionnaire tué par un lion
Le révérend Louis Murruy, missionnaire
anglais vient (le trouver la mort dans dos
circonstances tmgiqucs.
Le missionnaire se rendait dans le Nyas-
salaiwl pour rejoindre sa femme et ses en
fants dans une localité montagneuse.
Vendredi, il s'était arrêté pour la nuit
dans la ferme inhabitée d'un marchand
boer.
A l'aube le Révérend Murray fut réveillé
par les mugissements torriliés des bo-ufs.
Prenant son fusil chargé, il enlru dans
l'enelos, où il trouva trois lions en train
d'égorger l, bétail.
Un coup de fusil mit. en fuite les fauves.
Lorsqu'il lit coniiplèlenient jour ictnis-
sionnaire se mit ïi leur recherche. 11 dé-
couvrit un lion qu'il avait, blessé, le blessa
de nouveau, mais fut tué par la hôte fu-
rieuse, malgré le dévouement d'un servi-
teur indigène qui acheva le fauve.
Tournée artistique
o-o
Mine France Kllys, MM. V'jirgas ot l'uyln-
garde, qui ont interprété nvee sueete en Epn-
gne, on Algérie et en Tunisie ̃« I.e ioil
Homme », « Après moi », « Le Couple », « Les
Créanciers n, « T. Maître de son C(P\JT », Il Les
Ohevinix de bois n. viennent do rentrer en
Franco.
L'imjritkiyji Rtoiiti
V Androy est mainte-
nant devenu le réservoir
des travailleurs nécessaires
aux exploitants agricoles
de Madagascar après avoir
fait école à la Réunion.
D'abord fixé à 1.500 par
l-, Gouverneur Général de
Madagascar, puis à 2.000
par le ministre des Colonies, le chiffre des
hui srallls peut être augmenté sans inconvé-
nient.
Xul commerçant ou colon de la Grande
lie ne saurait se prétendre le moins du monde
lésé dans ses intérêts par ce mouvement. C'est
ce que riont pas compris, el c'est très regret-
table, les membres de la Chambre consul-
tative de Fort Dauphiu qui ont émis un vau
récent condamnant et demandant l'interdic-
tion de - toute immigration.
Le départ des travailleurs pour la Réunion
n affecte qu'une quantité très illlime de la
population des trois districts de iAndroy
exclusivement région la plus peuplée de la
province. En effet, les districts d',lmbo-
vombo, de Tsihombo el de Tsivory qui ren-
ferment une population globale de 152.928
habitants, n'ont fourni pour les deux premiers
contingeuts s'élevant ensemble à 1.338 hom-
mes que 0.87 d'individus pour cent habitants.
C'est le Gouvernement de Kcloha le plus
éloigne et par suite le plus déshérité et pau-
vre de l'Androy, qui alimente le plus le mou-
vement d'émigration vers la Rtit;¡lIioll. Les
gouvernements de Hf/tara et d'Antanimora
sont parmi ceux qui y concourent le moins.
Un troisième appel de volontaires, portant
sur 1. 18, travailleurs et destiné à compléter
te chiffre fixé par le ministre (tes ( olomcs,
a été lancé le 9 janvier 1924. s'est fait
avec autant de facilité que les deux premiers.
Il a été embarqué le 6 mars 1924 sur le vu-
peur Bourbonnais à destination de la Réu-
nion el comprenait 1.016 IlOmmes, 165 fem-
mes et i enfants.
D'aillcurs les salaires payes aux travail-
leurs constituent un réel bienfait pour leurs
familles restées au pays natal.
En 1922. 1111 petit estimer à 200.000 francs
les économies de ces travailleurs. Le chiffre
exact des sommes envoyées par l'Administra-
lion locale est de 200.000 pour les quatorze-
mois compris entre fin octobre 1922 et courant
janvier 1924 indépendamment des sommes
qui ont été adressées directement aux béné-
ficiaires, soit au total 210.000 environ, C'est
donc une moyenne de 155 francs par indi-
vidu qui, appliquée, aux trois mille engagés
demandés, porte à 300.000 francs au moins,
le chiffre, annuel des envois et argent faits
à destination de VAndroy.
Les bons ouvriers agricoles que la colonie
voisine aura formés profiteront aussi aux co-
lons de Madagascar jiiù se lancent de plus en
plus dans les cultures riches, canne, vanille,
cacao et industrie sucriere.
l'es colons de la Réunion demandent que
les opérations de recrutement et d'envoi des
travailleurs soient réglées de telle façon
qu'un contingent vienne chaque année à partir
de la troisième, remplacer automatiquement
le contingent arrivé fil fin de contrat. Enfin,
il serait désirable que ce mouvement étallt
bien réglé, les anciens travailleurs habitués
aux méthodes de cette COlollit, et désireux
d'y retourner puissent se rendre de nouveau
auprès de leurs allcitlls patrollS, Cela peut
s'obtenir facilement.
POlir favoriser encore cette émigration,
il serait à souhaiter que des relations mari-
times régulières et directes soient enfin éta-
blies entre Fort Dauphin et la Réunion. Ce
service, même trimestriel, serait assuré de
trouver du fret, ne serait-ce qu'avec les den-
rées que les travailleurs consomment habi-
tuel! ement chez eux: maïs, antaka, voanemba,
et pois du Cap. A cela s'aiolllt'l'elit'II" les
bœl/ls, les tortues, les bois et d'autres pro-
duits pouvant être exportés.
Lucien Gaaparin.
Député de la Réunion.
Le Sultan du Maroc à Paris?
---0-0--
On sait que Ir. Sultan du Maroc"avait ma-
nifesté l'intention de :"P rendre à Pnris pour
l'inauguration de la mosquée de r Institut
Illllsulman.
Certains, prétextant que le Sultan du
Maroc, chef religieux, ne pouvait quitter
la terre musulmane pour inaugurer une
mosquée construite eu pays inndete, ont
démenti la nouvelle.
Son Excellence Si Kadiloiir Hen Uhabril,
il l'initiative duquel nous devons la cons-
truction de la mosquée de Paris, a bien
,oulu lairc a la pr^t-sc la declaiatiou sui-
N iiiit-c :
« Les démentis que l'on vous a. opposés
sont inopérants;, ltieu dans 1rs textes cora-
niques n'empêche un sultan de se déplacer,
surtout pour l'inauguration d'une nuv/piée.
Il Vos contradicteurs ont interprété trop
étroitement, un texte religieux et une
croyance populaire. T.c premier veut qu'une
moquée iic puisse être édifiée sur un terri-
toire dont les habitants sont ennemis de
l'Islam, mais ce n'est pat le eau de la
Francl, La légende publique insinue que,
le Sultan et la mer étant deux souverains,
ils ne peuvent se rencontrer sans que l'un
déclare la guerre h l'nulrc,
« Il faut faire bon marché de ces on-dit,
qui n'empêcheront nullement S. M. Moulay
Youssef de se rendre il Paria si telle est
son intention. »
Il DudoDDODI 181 oolonias Il H
00
Le parti communiste souhaite et même
exige (du moins verbalement) que les puis-
sances colonisatrices évacuent leurs posses-
sions d'outre-mer.
C'est très clair, cela, mais ce qui l'est
beaucoup moins, c'est le lendemain d'une
telle opération.
Français, Belges, Anglais ont fait jaillit
des terres lointaines u immenses richesses,
là où n'étaient que « virtualités ». Peut-on
sérieusement soutenir que l'ordre européen
disparaissant, la misère ne s'installerait pas,
en ces vastes étendues, à la place de l'abon-
dance ?
Mais pour ce qui nous regarde, nous,
Français, nous n'avons même pas dessein
d'invoquer, en faveur du régime démocra-
tico-bourgeois honni par Moscou, le pro-
grès matériel qu'il a lait naître et développé
parmi les peuples bronzés, noirs ou jaunes.
Disons-le franchement : nous sommes en-
clin à hésiter sur le point de savoir à quel
moment un Anatole France avait raison :
quand il encourageait implicitement ou
explicitement les travailleurs manuels à
partir à l'assaut des biens matériels, ou
quand au contraire il prônait le sage
bonheur du bûcheron démuni de chemise.
Au vrai, la splendeur d'Alger ou de Sai-
gon, un grand barrage dispensateur de force
et de lumière, un loisonnement de blé ou
de raisins suscitent notre plus profon'de ad-
miration, mais ne touchent point notre cœur.
Ce qui nous émeut, c'est mille petits faits
qui passent inaperçus ahl combien à tort
- dans l'amas des informations commer-
ciales.
Ce qui nous émeut, à la lecture des jour-
naux coloniaux, et d'abord de ce journal-ci,
qui est sûrement informé, c'est que, par
exemple, la Tunisie compte à l'heure ac-
tuelle (grâce à M. de Warren), 155 associa-
tions mutualistes comprenant près de 40.000
membres, des Associations qui, en nombre
croissant, sous l'impulsion française, sont
purement indigènes : groupements de pré-
voyance, coopératives de crédit, sociétés
d'artisans, de producteurs, de planteurs, de
tisserands, de jardiniers, de potiers, de pê-
cheurs, syndicats d'irrigation (et que sais-je
enoorel) dont les membres nous doivent
d'oublier peu à peu le stérile esprit d'égoïs-
me au bénéfice du sens de la solidarité.
Ce qui nous émeut, c'est que des femmes
de eurur, telles que Mme Lucien Saint ou
Mme Lyautey, n'attendent pas d'un magi-
cien quelconque du grand soir la dispari-
tion, comme par un coup de baguette, du
paupérisme et de l'ignorance, mais prêtè-
rent créer des œuvres innombrables de pro-
tection de l'enfance grâce auxquelles des
tout petits sont sauvés de l'abandon, des
miliers de « Poulbots », sans distinction de
couleur, sont pourvus de vêtements en place
ide guenilles, et, riez si vous voulez, des bi-
berons sont distribués par centaines de
mille, avec la manièie de les stériliser.
'Q'cst, aussi, qu'à Madagascar, lieu de
prédilection, semble-t-il, de la syphilis, le
nombre des dispensaires spéciaux passe de
7 en 1920 à 73 en 1924 et celui des consul-
tations de 24.000 à près de 300.000 ; que des
hommes de science se concertent pour com-
battre et abattre le fléau de la tsé-tsé, et
que (en Algérie cette fois), pour sauver par
la transfusion du sang un Arabe mourant,
le personnel d'un hôpital, tant européen
qu'indigène, offre son sang.
C'est, encore, que l'Annamite, le Tonki-
nois et le Cambodgien ne soient plus des
proies aussi faciles que naguère pour l'usu-
rier autochtone, pour le chetty venu de
l'Iiïde ou pour le trop madré Chinois, et
que la propriété de leurs maisons, de leurs
rizières, de leurs jardins et de leurs buffles
soit garantie parr nos lois et non plus sou-
mise à l'arbitraire des tyranneaux de vil-
lage.
C'est, enfin, pour nous borner, que l'in-
cessante fondation de nouvelles écoles ap-
pelle les Français d'adoption à prendre
conscience de leur dignité d'hommes, pour
qu'ils puissent un jour participer à leur
propre gouvernement en fraternelle colla-
boration avec les Français de France, leurs
aînés en civilisation, tout de même!.
Que resterait-il de ces indéniables bien-
faits, si les vo-ux communistes étaient com-
blés ?
M. Doriot lui-même, en vérité, ne sau-
rait faire à cette question d'autre réponse
que notre réponse, qui est tellement celle
tdu bon sens que point n'est besoin de l'énon-
cer.
Alors?. Alors, on demeure perplexe.
J'entends bien le mot d'ordre : « Il faut
que les colonies, loin de sauver la. France,
la tuent. »
Pauvre France! A-t-elle vraiment mérite
de mourir, après avoir tant fait pour le:;
hommes, pour tous les hommes, quels qu'ils
soient ?
Mais il se peut qu'une si surprenante in-
jonction éclaire le débat. M. Doriot et ses
amis, députes français, ne représentent que
fictivement des prolétaires français. En réa-
lité, ils représentent, qu'ils le veuillent ou
non, quelque chose comme l'idéal (?!?) qui
pouvait .animer les bordes de Gengis-Khan
Qu'en pensent leurs électeurs?
Pour nous, nous avons souvenu qu'il y
n, place de la République, au pied d'un
monument dû à la munificence municipale,
un symbole naïf comme tous les symholc
officiels, mais qui n'est pas sans grandeur
un lion le lion populaire garde l'urne
électorale. Ce lion rassurerait, si l'on avait
besoin d'être rassurr. Il garde l'urne, il 11e
la renversera pas, d'un coup sournoisement
pi épaté de sa. patte puissante.
Au 'demeurant, s'il lui advenait de tom-
ber, ne fût-ce qu'un instant, sous la férule
d'un maître aux yeux bridés, il ne serait
pas long à revendiquer et comment !
le « droit des peuples à disposer d'(,\lx-m-
mes )
R. de Laromtguière
A PROPOS D'UNE QUESTION ÉCRITE
̃̃ «♦«
Café, thé, coton, laines, bois
ce-
M. Charsaing, député du Puy-de-Dôme,
avait posé, le 20 mars dernier, à M. Raynal-
dy, ministre du Commerce, la question sui-
vante :
1" Quelles sont, en poids et en valeur, et
pour l'année 1924, les quantités importées de
l'étranger en France de : a) café ; b) thé ; c)
coton; d) laine; e) bois; 2" quelles sont, pour
les mêmes produits, les quantités importées de
nos Colonies et par Colonie, les statistiques
visées étant entendues au point de vue du com-
merce spécial.
Les vicissitudes de la politique n' ont pas
permis à M. Raynaldy de répondre. C'est M.
Charles Chaumet, le nouveau ministre du Com-
merce, qui s'en est chargé.
Voici les chiffres :
H"p"lhl'. Importations en France de café, thé, coton, laine et bois (commerce spécial)
Année t.W-i (t)
I)'iprès les statistique1* douanières française*
---------- ------- ------_---- --------_---_---------.------
r IMl'OUT.V'l'IONS IMl'Oll I A I loNS DKS cOLo=--n:S
PH"!ttHS \'=--rrf:s ,(., tl)U l'a)!; "'lr;\!I".r!o( et
PllOIM'lTS l'NriTS Valeurs • 6 Valcirn
iJUi.ntil.i8 l niille
mille francs uiillc francs
1 MadiifjiiîsCar et dépen-
,-.., '-, d:IfIts 17.052 13.HV8
Café (qlx 1116t.) 1.4.71.833 1.:30. ,(j, 11lI1'.IC'hlllP.,.,..,.;) 3.3W
I Autres colonies et pru-
I k.,t'}I,'; 13.723 13.4533
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Thé (qlx met.) li.4^»> IH.030 Indochine ,.oo., ¡.II..:-, :L,
Algérie ", tt .Ht:
l Maroc 21:1'; fco
Colon ell laine et dé- ) Senéjia.l 3.073 V.113
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I Autres colonies et protec-
torats 10.170 U,ju
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Algérie 70.107 50.008
Tunisie ..,..,.,.,., 12.l0'.i 0.N&8
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taillC ((llx fil":'!.).J;.Î:!:! ,J;!,Îü:", :'<'lIt:'g¡¡1 1.138 00j
- Autres colonies et protec-
torats 2.392 1.333
1 108.587 -¡;;-.;!;f.¡
¡ Algérie I.Mi 'J,H)
Tunisie Ml 102
.,. 'J' .J' t;l1'to,; .,.. I.UI
iê' 1
! Autres buloehiicolonies et protec-
torats Y.CH5 .Wl
17.3V* 12.000
Slndoibine 1.102 1.21i
Algérie 3.183 10.20'J
TMuanriosc ie I 1 503
BI/I:-. exotiques (1. TIl.) I:!.ÍÍ\I ;,7.*, -'t,II'OC L~4 ;,0:'
Madagascar et dépend. I..013 1.20»
Autres colonies el protec-
torats 'JfS.333 » >.-130
108.812 37.8ii
(I) t »Ilitri.(" provisoires. –• l.a dernière statistique delinitive des douanes, jusqu'ici
parue, concerne l'année l'22.
Ces chiffres parus dans le numéro du Journal
officiel du 10 juin (Débats parlementaires, pa-
ges 2.615 et 2.616) appellent quelques com-
mentaires.
Les lecteurs des Annales Coloniales sa-
vaient bien, avant cette publication, la part
infime prise par nos colonies dans les importa-
tions en France de café (3 de la valeur) de
thé (le sixième de la valeur) de coton (même
pas le centième) de laine (4 %).
Mais en ce qui concerne les bois, je ne
comprends plus du tout, et je demande au mi-
nistre intérimaire des Colonies, M. Charles
Chaumet, d'exiger du ministre du Commerce,
M. Chaumet, quelques explications au cas où
M. Chassaing n'en solliciterait pas lui-même.
Deux sortes de bois : l'une, que nous croyons
être du bois commun, bien que les caractères
de VOfficiel soient écrasés à cet endroit ; l'au-
tre, des bois exotiques. Pour les bois com-
muns, on peut regarder les chiffres, notre
pourcentage colonial est encore infime, et c' est
infiniment regrettable.
Mais quel succès pour les bois exotiques !
Qu'on en juge !
Sur une quantité totale de 92.449 tonnes
métriques, nos colonies représentent 108.812,
c'est-à-dire plus que le maximum et pour
la valeur la proportion est aussi brillante : la
valeur totale du bois importé des cinq parties
du monde en France, en 1924, a été de 57
millions 808.000 francs, et sur ce total la part
de nos colonies est de 57.844.000 francs.
Comme chez Nicolet. de plus en plus fort.
Ah ! la statistique est une bien belle chose,
mais à la seule condition qu'elle soit exacte.
De grâce, un erratum pour nous éclairer.
V Angély
/JtV en seconde page :
La station d'élevage ovin de Tadmlt, rnr
Victor Démontés, chargé des cours au Col-
lège de France.
Au Conseil (l'Etat.
l.a guerre au Maroc.
T.e retour de M. Pninlev^.
J.a conférence franco-espagnole.
Philathelie.
MGDRIITIOI 18 Lk FOIRS DE BORDEAUX
--0-0--
î^i 0e foire d'échantillons de HonWnx n
é|é inaugurée hier matin, 10 heures, par
M. ('.bauniet. ministre du Commerce et des
Colonies par intérim, accompagné de MM.
l'Yrnand Fnmv, sénnlenr, C.auderon. C.ov-
rel. Hergey, Cnnle, Picot, Dellae, députés;
Ariiiinll. préfet de la (iironde ; Mai-quel,
inaire de Horde,mx ; Muyard, président de
la Chambre de commerce : le général Tan-
tôt. «-«u 1111 k 111 • la 111 le 1S" corps d'année ; M.
f ,¡''1\. président d" la foire de l.yon, et
• In îsçs ii'd.ibi'ilés oni'ii' r< 1 aï• s « t IIIdll-
f 1 l'Thv d«- n« »t t < il le
(jllldt' pai M. I «imaignèi c. président, e|.
les membres du comité de la l'oire de Hor-
deaiiv, le minisli e et |. s invités <>nt isilé
les divers slamls de l'exposition. Au palais
des ios de la liiu.nde, la bienv enue a été
souhaitée au ministre pnr le bureau de la
Fédération des vins.
M. Chaume) ,1 répondu en faisant appel
aux V il iclltleurs de Id (inonde e| s|||\ IIC-
;iM unis de T.onle.ni\ pour douin r 1.. h"t)
exemple eu ce des marchés du vin en accord nvec le syn-
dical national dans l'intérêt de ln défense
du vin.
A midi, un bampiel a été' offerl par le
comité de la foire de Bordeaux au ministre,
du Commerce et nux différentes peisonna-
I lilés qui l'accompagnaient.
L'Indochine et les colonies françaises
du l*noh'liiite
Il y a plus de tieu^e ans que la Nou-
velle-Calédonie cherche à se procurer en In-
dochine la main-d'cuvrc qui lui manque,
pour son agriculture et ses exploitations nu-
nières. L'opposition des Chambres de com-
merce et des 'Chambres d'agriculture à
l'émigration des Annamites, n' a pas permis
jusqu'à ces dernieics années que l'exporta-
tion de la main-d'œuvre indochinoise eut la
continuité dont la Nouvelle-Calédonie avait
besoin. Cependant, en 19u, M. Maurice
Long, Gouverneur (iénéral, a autorise un
colon des Nouvelles-Hébrides qui s'est ren-
du lui-même au Tonkin, à recruter dans ce
pays un certain nombre d'indigènes qu'il a
amenés sur ses plantations à Api. L'installa-
tion et le traitement de cette main-d'œuvre
ayant donnVi toute satisfaction, M. le Guu-
verneur (iénéral Martial Merlin, a. ensuite,
autorisé un vapeur de Nouvelle-Calédonie,
le Saint-Fiançois-.Xavier, a recruter pour la
Nouvelle-Calédonie et les Nouvelles-Hébri-
(le travailleurs qui ont
été répaitis entie ces deux colonies.
Pendant que ce commencement tf'cxporta-
tion de main-d'iruvie s'opérait, malgié le-,
protestations des Chambres de commerce et
d'agriculture du Tonkin et de Cochinchinr,
et les commentaires défavorables de la
presse in'docbinoise, l'Indochine a solidarisé
son avenir avec celui des colonies françai-
ses du Pacifique, en faisant une avance de
fonda au budget -pécial des Nouvcllcs-He«
brides, dans les inconstances suivantes.
Cet archipel tant soumis au régime d'un
eonflominium franco-britannique, la supé-
riorité des intérêts français y est dominée
par la possession d'un domaine foncier de
600.000 hectares qui appartient à la Societc
'Frnnç^ifce des Nouvelles-Hébrides. La si-
tuation précaire de cette Société, dont les
celtes l'exposaient i être luise n faillite,
LE NUMERO : 20 CENTIMES
MAHDI SOin, 10 JUIN 1925
r a
Les Annales Coloniales
- - we d mulo d à
JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARnCLES PUBLIU PAR "LU ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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Le coton au Maroc
Toutes les initiatives tendant à la mise en
valeur du Maroc sont assurées de trouver auprès
du maréchal Lyautey un chaleureux encourage-
ment et un appui efficace.
C'est ainsi que, en complète union avec les
services administratifs du Protectorat, l'Asso-
ciation Cotonnière Coloniale a pu, ces temps
derniers, commencer une série d études très inté-
ressantes sur la culture du coton au Maroc et
sur l'avenir qu'elle peut présenter au point de
vue du développement économique du pays.
Il résulte des rapports tournis par des techni-
ciens de haute valeur, que la situation actuelle
est bonne, et qu'on est en drOIt d'espérer des
résultats d'une importance capitale dès que se-
ront entrepris les travaux d'irrigation nécessaires.
Un très Rapide examen de I état actuel des
centres d'exploitation démontrera que cet opti-
misme n' est nullement exagéré, et que nous
pouvons espérer, dans un avenir peu lointain,
voir s' ouvrir à nos portes un marché cotonnier
qui diminuera pour nous le lourd tribut que nous
sommes obligés de payer à l' étranger pour l'im-
portation en France de cette matière première.
A l'heure actuelle, la culture du coton au
roc est pratiquée dans quatre régions :
La première, située sur la rive méditerra-
néenne, près de l'embouchure de la Molouya,
se trouve limitée à l'est, par la frontière algé-
rienne, à l'ouest par la Molouya, et au sud par
les contreforts montagneux dominant Berkane.
La seconde, sur la rive atlantique, s'étend
autour de l'Oued Sebou, entre Larache, au
nord, Arbaoua à l'est, et les coll ines de Ma-
mora, au sud.
La troisième et la quatrième, proches l'une
de r autre, sont placées dans les plaines s'éten-
dant au pied du Moyen Atlas, 1 une en bordure
de l'Oued Oum et Rbia, l'autre autour de
Marrakesch, le long des rives de l'Oued Ten-
sift.
Les procédés de culture du coton sont de
deux sortes : suivant les climats, on emploie la
culture sèche ou la culture irriguée. La pre-
mière est plus particulièrement employée en
Amérique, la seconde en Egypte et en Cilicie.
Le climat marocain se rapprochant sensiblement
de celui de ces deux dernières contrées, c'est
évidemment le second procédé de culture vers
lequel doivent, de préférence, s'orienter les
planteurs.
De fait, le « dry farming » n est pratiqué au
Maroc que dans quelques parties de la région
du Sebou, celles qui s'éloignent du 1 hal-
weg d'un côté vers le nord, de l'autre vers le
sud.
Jetons maintenant un rapide coup d œil sur
les quatre régions définies plus haut.
Autour de Berkane, la culture du coton
s'étend rapidement, et les terrains qui y ont été
consacrés ont triplé d'étendue en une année.
Cet engouement des colons peut s'expliquer par
la situation géographique même de ce centre
de production : il est placé à proximité de l'Al-
gérie, où prospèrent déjà de nombreuses exploi-
tations cotonnières ; il se trouve fréquenté par
des techniciens éclairés dont les conseils et l'in-
fluence ne sont pas sans action sur l'esprit des
cultivateurs de la région. Mais une autre raison
est certainement intervenue pour orienter les co-
lons vers cette culture : c'est le commencement
de travaux importants d'irrigation entrepris pour
> utiliser les eaux de la Molouya et du Zegzel.
Dans la vallée du Sebou, qm est la Beauce
marocaine, le degré d'humidité de l'air et une
moyenne de pluies suffisante (583 m'm) ont déjà
permis la culture non irriguée. Lelle-ci est pra-
tiquée d'une part, aux environs d'El-Ksar el
Kébir, Arboua et, d'autre part, Dar-bel-Hamri
et Petitjean, et se prolonge le long de l'Océan
jusqu'à Casablanca. Ces terrains surélevés, de
composition légère, avec bas-fonds humides,
sont évidemment tout indiqués pour ce genre de
culture. Par contre, aux abords du Sebou, les
terres compactes et fortes n'admettent que la
culture irriguée. Là, il y aura un sérieux effort
à faire pour instaurer un mode d'irrigation pra-
tique. Actuellement, les colons se heurtent à
des difficultés sérieuses résultant de la nécessité
de pomper l' eau à sept mètres de* hauteur et
de La compacité de la terre qui, à certaines épo-
ques, lorsque, après la récolte, elle est aban-
donnée à elle-même, se fend sous l' influence de
la chaleur estivale et se divise en cubes séparés
par des vides, atteignant deux mètres de pro-
fondeur et 8 à. 15 centimètres de largeur.
Dans la région du Tensift, les sol s sont (Tes-
sence très diverse, suivant qu'ils se rapprochent
ou s'éloignent de la montagne. Les cours d'eau,
en effet, affectent, à une certaine saison, une
allure torrentielle: à leur débouché en plaine,
ils arrivent avec une impétuosité qui va, peu
à peu, en décroissant, de telle sorte qu'au mo-
ment de la décrue, ils laissent dans la première
partie de leur parcours des alluvions grossières
mêlées de cailloux et de galets, tandis que, un
peu plus loin, ils déposent des alluvions fines et
très denser C'est là une particularité dont de-
vront ter'. compte ceux qui entreprendront un
jour les travaux nécessaires à la régularisation
de l'irrigation indispensable à la mise en va-
leur agricole de la contrée.
Dans la plaine s'étendant le long de l'Oum
er Rbia, le sol repose sur des tufs calcaires qui
ont l'avantage d'assurer une réserve d'humidité
pour les plantations. Mais, à certains endroits,
notamment sur le parcours de l'Oued Abid, la
succession des pluies et des fortes chaleurs a
amené la concentration de la chaux et des sili-
ces dans les terres. Il en est résulté une telle fer-
meté du sol que les rivières, en y passant, ont
fini par creuser de véritables « c-nons » et que
les cultivateurs rencontrent de grandes difficultés
pour se procurer l'eau nécessaire à leurs irriga-
tions. Heureusement, le remède est à côté du
mal, et les chutes d'eau importantes du cours
supérieur de la rivière permettront d'obtenir
aisément une force électrique plus que suffisante
à l'élévation de l'eau.
Ce bref exposé suffit à démontrer que rien ne
s 'oppose à la réussite des efforts faits pour in-
tensifier la production du coton au Maroc, mais
que, pour arriver au résultat désiré, il importe
d'envisager, dès maintenant, l'entreprise de
travaux pemettant une irrigation judicieuse des
terrains cultivables.
Nous pouvons être assurés que l'attention du
Résident Général a déjà été attirée de ce côté,
et nous connaissons suffisamment M. le maré-
chal Lyautey pour lui faire confiance au sujet
des décisions à prendre, qu'il 8 agisse d'action
ini litaire ou de développement économique.
Ayant passé en revue les différentes zones cfct
Maroc où est pratiquée la culture du coton, il
est intéressant d'indiquer brièvement les résul-
tats déjà obtenus, en dépit de ces conditions
générales défavorables et des fâcheux accidents
survenus au cours de ces dernières années : inva-
sion acridienne, attaques de parasites, envahis-
sement des herbes, intempéries diverses.
IJbns les environs de Berkane, où on a accli-
maté facilement les semences venues d'Algérie,
les semis ont eu lieu en mars, et la récolte a été
terminée au début de novembre. Le rendement
a donné une moyenne de 300 kilos nets à l'hec-
tare.
Dans la région du Sébou, la Société d'Ele-
vage et d'Agriculture marocains a obtenu dans
certaines fermes. 2.300 kilos de coton brut, soit
760 kilos nets. A Arbaoua, la Compagnie Fer-
mière marocaine, dans ses cultures non irriguées,
a annoncé une récolte d'environ 1.300 kilos de
fibres brutes à l'hectare. Les plantations de Dor
bel Homri ont produit une moyenne de 350 ki-
los nets à l'hectare.
Les planteurs de la région de Marrakesch,
notamment la Société Agricole et IndustrieTIe,
sans avoir fait connaître lers moyennes de pro-
duction, se déclarent pleinement satisfaits du
rendement de leurs cultures.
Nous voyons donc déjà que partout les quan-
tités sont satisfaisantes, reste la question de la
qualité.
Nous ne pouvons être lnieux renseignés sur ce
point que par les experts du Havre gui est, en
France. notre grand marché cotonnier. Voici
leurs appréciations :
« Les cotons du genre égyptIen, provenant
de Marrakesch, du Sébou et de Berkane, pré-
sentent une belle soie longue et fine, variant
de 30 à 40 millimèttes. Un coton provenant
de la Ménara a été estimé de 1.200 à 1.300
les 50 kilos, un coton du Sébou : 850 francs.
« De même, les cotons de type américain
provenant des environs de Casablanca, présen-
tent des fibres un peu fortes, mais nerveuses : de
28 m m de longueur, très appréciées en France,
elles sont estimées 90 francs au-dessus du ter-
me. »
Pour terminer, ajoutons qu'en 1924, la
moyenne de bénéfices nets rapportés par chaque
hectare de plantation a été de 4.055 francs.
L intérêt que présente pour les colons, d'une
part, pour r Etat d autre part, le développement
des cultures cotonnières est donc absolu.
Nous insistons sur les conditions défavorables
dans lesquelles ont été obtenus ces résultats
conditions qui font présumer ceux qui seront ob-
tenus lorsqu'on aura installé et multiplié les la-
boratoires de sélection et les fermes d'essai
quand la technique, avec toutes ses ressources,
sera venue au secours de la pratique, quand enfin
les pouvoirs publics auront, par les travaux, les
encouragements, les réglementations nécessaires,
fait sentir aux colons tout l'intérêt que t Liât
porte à leurs courageux et si utiles efforts.
Edouard Néron,
Sénateur. de la Haute-Loire,
Missionnaire tué par un lion
Le révérend Louis Murruy, missionnaire
anglais vient (le trouver la mort dans dos
circonstances tmgiqucs.
Le missionnaire se rendait dans le Nyas-
salaiwl pour rejoindre sa femme et ses en
fants dans une localité montagneuse.
Vendredi, il s'était arrêté pour la nuit
dans la ferme inhabitée d'un marchand
boer.
A l'aube le Révérend Murray fut réveillé
par les mugissements torriliés des bo-ufs.
Prenant son fusil chargé, il enlru dans
l'enelos, où il trouva trois lions en train
d'égorger l, bétail.
Un coup de fusil mit. en fuite les fauves.
Lorsqu'il lit coniiplèlenient jour ictnis-
sionnaire se mit ïi leur recherche. 11 dé-
couvrit un lion qu'il avait, blessé, le blessa
de nouveau, mais fut tué par la hôte fu-
rieuse, malgré le dévouement d'un servi-
teur indigène qui acheva le fauve.
Tournée artistique
o-o
Mine France Kllys, MM. V'jirgas ot l'uyln-
garde, qui ont interprété nvee sueete en Epn-
gne, on Algérie et en Tunisie ̃« I.e ioil
Homme », « Après moi », « Le Couple », « Les
Créanciers n, « T. Maître de son C(P\JT », Il Les
Ohevinix de bois n. viennent do rentrer en
Franco.
L'imjritkiyji Rtoiiti
V Androy est mainte-
nant devenu le réservoir
des travailleurs nécessaires
aux exploitants agricoles
de Madagascar après avoir
fait école à la Réunion.
D'abord fixé à 1.500 par
l-, Gouverneur Général de
Madagascar, puis à 2.000
par le ministre des Colonies, le chiffre des
hui srallls peut être augmenté sans inconvé-
nient.
Xul commerçant ou colon de la Grande
lie ne saurait se prétendre le moins du monde
lésé dans ses intérêts par ce mouvement. C'est
ce que riont pas compris, el c'est très regret-
table, les membres de la Chambre consul-
tative de Fort Dauphiu qui ont émis un vau
récent condamnant et demandant l'interdic-
tion de - toute immigration.
Le départ des travailleurs pour la Réunion
n affecte qu'une quantité très illlime de la
population des trois districts de iAndroy
exclusivement région la plus peuplée de la
province. En effet, les districts d',lmbo-
vombo, de Tsihombo el de Tsivory qui ren-
ferment une population globale de 152.928
habitants, n'ont fourni pour les deux premiers
contingeuts s'élevant ensemble à 1.338 hom-
mes que 0.87 d'individus pour cent habitants.
C'est le Gouvernement de Kcloha le plus
éloigne et par suite le plus déshérité et pau-
vre de l'Androy, qui alimente le plus le mou-
vement d'émigration vers la Rtit;¡lIioll. Les
gouvernements de Hf/tara et d'Antanimora
sont parmi ceux qui y concourent le moins.
Un troisième appel de volontaires, portant
sur 1. 18, travailleurs et destiné à compléter
te chiffre fixé par le ministre (tes ( olomcs,
a été lancé le 9 janvier 1924. s'est fait
avec autant de facilité que les deux premiers.
Il a été embarqué le 6 mars 1924 sur le vu-
peur Bourbonnais à destination de la Réu-
nion el comprenait 1.016 IlOmmes, 165 fem-
mes et i enfants.
D'aillcurs les salaires payes aux travail-
leurs constituent un réel bienfait pour leurs
familles restées au pays natal.
En 1922. 1111 petit estimer à 200.000 francs
les économies de ces travailleurs. Le chiffre
exact des sommes envoyées par l'Administra-
lion locale est de 200.000 pour les quatorze-
mois compris entre fin octobre 1922 et courant
janvier 1924 indépendamment des sommes
qui ont été adressées directement aux béné-
ficiaires, soit au total 210.000 environ, C'est
donc une moyenne de 155 francs par indi-
vidu qui, appliquée, aux trois mille engagés
demandés, porte à 300.000 francs au moins,
le chiffre, annuel des envois et argent faits
à destination de VAndroy.
Les bons ouvriers agricoles que la colonie
voisine aura formés profiteront aussi aux co-
lons de Madagascar jiiù se lancent de plus en
plus dans les cultures riches, canne, vanille,
cacao et industrie sucriere.
l'es colons de la Réunion demandent que
les opérations de recrutement et d'envoi des
travailleurs soient réglées de telle façon
qu'un contingent vienne chaque année à partir
de la troisième, remplacer automatiquement
le contingent arrivé fil fin de contrat. Enfin,
il serait désirable que ce mouvement étallt
bien réglé, les anciens travailleurs habitués
aux méthodes de cette COlollit, et désireux
d'y retourner puissent se rendre de nouveau
auprès de leurs allcitlls patrollS, Cela peut
s'obtenir facilement.
POlir favoriser encore cette émigration,
il serait à souhaiter que des relations mari-
times régulières et directes soient enfin éta-
blies entre Fort Dauphin et la Réunion. Ce
service, même trimestriel, serait assuré de
trouver du fret, ne serait-ce qu'avec les den-
rées que les travailleurs consomment habi-
tuel! ement chez eux: maïs, antaka, voanemba,
et pois du Cap. A cela s'aiolllt'l'elit'II" les
bœl/ls, les tortues, les bois et d'autres pro-
duits pouvant être exportés.
Lucien Gaaparin.
Député de la Réunion.
Le Sultan du Maroc à Paris?
---0-0--
On sait que Ir. Sultan du Maroc"avait ma-
nifesté l'intention de :"P rendre à Pnris pour
l'inauguration de la mosquée de r Institut
Illllsulman.
Certains, prétextant que le Sultan du
Maroc, chef religieux, ne pouvait quitter
la terre musulmane pour inaugurer une
mosquée construite eu pays inndete, ont
démenti la nouvelle.
Son Excellence Si Kadiloiir Hen Uhabril,
il l'initiative duquel nous devons la cons-
truction de la mosquée de Paris, a bien
,oulu lairc a la pr^t-sc la declaiatiou sui-
N iiiit-c :
« Les démentis que l'on vous a. opposés
sont inopérants;, ltieu dans 1rs textes cora-
niques n'empêche un sultan de se déplacer,
surtout pour l'inauguration d'une nuv/piée.
Il Vos contradicteurs ont interprété trop
étroitement, un texte religieux et une
croyance populaire. T.c premier veut qu'une
moquée iic puisse être édifiée sur un terri-
toire dont les habitants sont ennemis de
l'Islam, mais ce n'est pat le eau de la
Francl, La légende publique insinue que,
le Sultan et la mer étant deux souverains,
ils ne peuvent se rencontrer sans que l'un
déclare la guerre h l'nulrc,
« Il faut faire bon marché de ces on-dit,
qui n'empêcheront nullement S. M. Moulay
Youssef de se rendre il Paria si telle est
son intention. »
Il DudoDDODI 181 oolonias Il H
00
Le parti communiste souhaite et même
exige (du moins verbalement) que les puis-
sances colonisatrices évacuent leurs posses-
sions d'outre-mer.
C'est très clair, cela, mais ce qui l'est
beaucoup moins, c'est le lendemain d'une
telle opération.
Français, Belges, Anglais ont fait jaillit
des terres lointaines u immenses richesses,
là où n'étaient que « virtualités ». Peut-on
sérieusement soutenir que l'ordre européen
disparaissant, la misère ne s'installerait pas,
en ces vastes étendues, à la place de l'abon-
dance ?
Mais pour ce qui nous regarde, nous,
Français, nous n'avons même pas dessein
d'invoquer, en faveur du régime démocra-
tico-bourgeois honni par Moscou, le pro-
grès matériel qu'il a lait naître et développé
parmi les peuples bronzés, noirs ou jaunes.
Disons-le franchement : nous sommes en-
clin à hésiter sur le point de savoir à quel
moment un Anatole France avait raison :
quand il encourageait implicitement ou
explicitement les travailleurs manuels à
partir à l'assaut des biens matériels, ou
quand au contraire il prônait le sage
bonheur du bûcheron démuni de chemise.
Au vrai, la splendeur d'Alger ou de Sai-
gon, un grand barrage dispensateur de force
et de lumière, un loisonnement de blé ou
de raisins suscitent notre plus profon'de ad-
miration, mais ne touchent point notre cœur.
Ce qui nous émeut, c'est mille petits faits
qui passent inaperçus ahl combien à tort
- dans l'amas des informations commer-
ciales.
Ce qui nous émeut, à la lecture des jour-
naux coloniaux, et d'abord de ce journal-ci,
qui est sûrement informé, c'est que, par
exemple, la Tunisie compte à l'heure ac-
tuelle (grâce à M. de Warren), 155 associa-
tions mutualistes comprenant près de 40.000
membres, des Associations qui, en nombre
croissant, sous l'impulsion française, sont
purement indigènes : groupements de pré-
voyance, coopératives de crédit, sociétés
d'artisans, de producteurs, de planteurs, de
tisserands, de jardiniers, de potiers, de pê-
cheurs, syndicats d'irrigation (et que sais-je
enoorel) dont les membres nous doivent
d'oublier peu à peu le stérile esprit d'égoïs-
me au bénéfice du sens de la solidarité.
Ce qui nous émeut, c'est que des femmes
de eurur, telles que Mme Lucien Saint ou
Mme Lyautey, n'attendent pas d'un magi-
cien quelconque du grand soir la dispari-
tion, comme par un coup de baguette, du
paupérisme et de l'ignorance, mais prêtè-
rent créer des œuvres innombrables de pro-
tection de l'enfance grâce auxquelles des
tout petits sont sauvés de l'abandon, des
miliers de « Poulbots », sans distinction de
couleur, sont pourvus de vêtements en place
ide guenilles, et, riez si vous voulez, des bi-
berons sont distribués par centaines de
mille, avec la manièie de les stériliser.
'Q'cst, aussi, qu'à Madagascar, lieu de
prédilection, semble-t-il, de la syphilis, le
nombre des dispensaires spéciaux passe de
7 en 1920 à 73 en 1924 et celui des consul-
tations de 24.000 à près de 300.000 ; que des
hommes de science se concertent pour com-
battre et abattre le fléau de la tsé-tsé, et
que (en Algérie cette fois), pour sauver par
la transfusion du sang un Arabe mourant,
le personnel d'un hôpital, tant européen
qu'indigène, offre son sang.
C'est, encore, que l'Annamite, le Tonki-
nois et le Cambodgien ne soient plus des
proies aussi faciles que naguère pour l'usu-
rier autochtone, pour le chetty venu de
l'Iiïde ou pour le trop madré Chinois, et
que la propriété de leurs maisons, de leurs
rizières, de leurs jardins et de leurs buffles
soit garantie parr nos lois et non plus sou-
mise à l'arbitraire des tyranneaux de vil-
lage.
C'est, enfin, pour nous borner, que l'in-
cessante fondation de nouvelles écoles ap-
pelle les Français d'adoption à prendre
conscience de leur dignité d'hommes, pour
qu'ils puissent un jour participer à leur
propre gouvernement en fraternelle colla-
boration avec les Français de France, leurs
aînés en civilisation, tout de même!.
Que resterait-il de ces indéniables bien-
faits, si les vo-ux communistes étaient com-
blés ?
M. Doriot lui-même, en vérité, ne sau-
rait faire à cette question d'autre réponse
que notre réponse, qui est tellement celle
tdu bon sens que point n'est besoin de l'énon-
cer.
Alors?. Alors, on demeure perplexe.
J'entends bien le mot d'ordre : « Il faut
que les colonies, loin de sauver la. France,
la tuent. »
Pauvre France! A-t-elle vraiment mérite
de mourir, après avoir tant fait pour le:;
hommes, pour tous les hommes, quels qu'ils
soient ?
Mais il se peut qu'une si surprenante in-
jonction éclaire le débat. M. Doriot et ses
amis, députes français, ne représentent que
fictivement des prolétaires français. En réa-
lité, ils représentent, qu'ils le veuillent ou
non, quelque chose comme l'idéal (?!?) qui
pouvait .animer les bordes de Gengis-Khan
Qu'en pensent leurs électeurs?
Pour nous, nous avons souvenu qu'il y
n, place de la République, au pied d'un
monument dû à la munificence municipale,
un symbole naïf comme tous les symholc
officiels, mais qui n'est pas sans grandeur
un lion le lion populaire garde l'urne
électorale. Ce lion rassurerait, si l'on avait
besoin d'être rassurr. Il garde l'urne, il 11e
la renversera pas, d'un coup sournoisement
pi épaté de sa. patte puissante.
Au 'demeurant, s'il lui advenait de tom-
ber, ne fût-ce qu'un instant, sous la férule
d'un maître aux yeux bridés, il ne serait
pas long à revendiquer et comment !
le « droit des peuples à disposer d'(,\lx-m-
mes )
R. de Laromtguière
A PROPOS D'UNE QUESTION ÉCRITE
̃̃ «♦«
Café, thé, coton, laines, bois
ce-
M. Charsaing, député du Puy-de-Dôme,
avait posé, le 20 mars dernier, à M. Raynal-
dy, ministre du Commerce, la question sui-
vante :
1" Quelles sont, en poids et en valeur, et
pour l'année 1924, les quantités importées de
l'étranger en France de : a) café ; b) thé ; c)
coton; d) laine; e) bois; 2" quelles sont, pour
les mêmes produits, les quantités importées de
nos Colonies et par Colonie, les statistiques
visées étant entendues au point de vue du com-
merce spécial.
Les vicissitudes de la politique n' ont pas
permis à M. Raynaldy de répondre. C'est M.
Charles Chaumet, le nouveau ministre du Com-
merce, qui s'en est chargé.
Voici les chiffres :
H"p"lhl'. Importations en France de café, thé, coton, laine et bois (commerce spécial)
Année t.W-i (t)
I)'iprès les statistique1* douanières française*
---------- ------- ------_---- --------_---_---------.------
r IMl'OUT.V'l'IONS IMl'Oll I A I loNS DKS cOLo=--n:S
PH"!ttHS \'=--rrf:s ,(., tl)U l'a)!; "'lr;\!I".r!o( et
PllOIM'lTS l'NriTS Valeurs • 6 Valcirn
iJUi.ntil.i8 l niille
mille francs uiillc francs
1 MadiifjiiîsCar et dépen-
,-.., '-, d:IfIts 17.052 13.HV8
Café (qlx 1116t.) 1.4.71.833 1.:30. ,(j, 11lI1'.IC'hlllP.,.,..,.;) 3.3W
I Autres colonies et pru-
I k.,t'}I,'; 13.723 13.4533
j ,3(i() J'.! I;'
Thé (qlx met.) li.4^»> IH.030 Indochine ,.oo., ¡.II..:-, :L,
Algérie ", tt .Ht:
l Maroc 21:1'; fco
Colon ell laine et dé- ) Senéjia.l 3.073 V.113
chets de col. (qx m.) i'.Wi.4J2.2 3.*!8.c!.Vj tn'toct'inu :J. "j.'; :!. ;Î
I Autres colonies et protec-
torats 10.170 U,ju
ttâ.727 30.8 6:1
Algérie 70.107 50.008
Tunisie ..,..,.,.,., 12.l0'.i 0.N&8
1 MSéanroégc al 741.3 <1 Si.070
taillC ((llx fil":'!.).J;.Î:!:! ,J;!,Îü:", :'<'lIt:'g¡¡1 1.138 00j
- Autres colonies et protec-
torats 2.392 1.333
1 108.587 -¡;;-.;!;f.¡
¡ Algérie I.Mi 'J,H)
Tunisie Ml 102
.,. 'J' .J' t;l1'to,; .,.. I.UI
iê' 1
! Autres buloehiicolonies et protec-
torats Y.CH5 .Wl
17.3V* 12.000
Slndoibine 1.102 1.21i
Algérie 3.183 10.20'J
TMuanriosc ie I 1 503
BI/I:-. exotiques (1. TIl.) I:!.ÍÍ\I ;,7.*, -'t,II'OC L~4 ;,0:'
Madagascar et dépend. I..013 1.20»
Autres colonies el protec-
torats 'JfS.333 » >.-130
108.812 37.8ii
(I) t »Ilitri.(" provisoires. –• l.a dernière statistique delinitive des douanes, jusqu'ici
parue, concerne l'année l'22.
Ces chiffres parus dans le numéro du Journal
officiel du 10 juin (Débats parlementaires, pa-
ges 2.615 et 2.616) appellent quelques com-
mentaires.
Les lecteurs des Annales Coloniales sa-
vaient bien, avant cette publication, la part
infime prise par nos colonies dans les importa-
tions en France de café (3 de la valeur) de
thé (le sixième de la valeur) de coton (même
pas le centième) de laine (4 %).
Mais en ce qui concerne les bois, je ne
comprends plus du tout, et je demande au mi-
nistre intérimaire des Colonies, M. Charles
Chaumet, d'exiger du ministre du Commerce,
M. Chaumet, quelques explications au cas où
M. Chassaing n'en solliciterait pas lui-même.
Deux sortes de bois : l'une, que nous croyons
être du bois commun, bien que les caractères
de VOfficiel soient écrasés à cet endroit ; l'au-
tre, des bois exotiques. Pour les bois com-
muns, on peut regarder les chiffres, notre
pourcentage colonial est encore infime, et c' est
infiniment regrettable.
Mais quel succès pour les bois exotiques !
Qu'on en juge !
Sur une quantité totale de 92.449 tonnes
métriques, nos colonies représentent 108.812,
c'est-à-dire plus que le maximum et pour
la valeur la proportion est aussi brillante : la
valeur totale du bois importé des cinq parties
du monde en France, en 1924, a été de 57
millions 808.000 francs, et sur ce total la part
de nos colonies est de 57.844.000 francs.
Comme chez Nicolet. de plus en plus fort.
Ah ! la statistique est une bien belle chose,
mais à la seule condition qu'elle soit exacte.
De grâce, un erratum pour nous éclairer.
V Angély
/JtV en seconde page :
La station d'élevage ovin de Tadmlt, rnr
Victor Démontés, chargé des cours au Col-
lège de France.
Au Conseil (l'Etat.
l.a guerre au Maroc.
T.e retour de M. Pninlev^.
J.a conférence franco-espagnole.
Philathelie.
MGDRIITIOI 18 Lk FOIRS DE BORDEAUX
--0-0--
î^i 0e foire d'échantillons de HonWnx n
é|é inaugurée hier matin, 10 heures, par
M. ('.bauniet. ministre du Commerce et des
Colonies par intérim, accompagné de MM.
l'Yrnand Fnmv, sénnlenr, C.auderon. C.ov-
rel. Hergey, Cnnle, Picot, Dellae, députés;
Ariiiinll. préfet de la (iironde ; Mai-quel,
inaire de Horde,mx ; Muyard, président de
la Chambre de commerce : le général Tan-
tôt. «-«u 1111 k 111 • la 111 le 1S" corps d'année ; M.
f ,¡''1\. président d" la foire de l.yon, et
• In îsçs ii'd.ibi'ilés oni'ii' r< 1 aï• s « t IIIdll-
f 1 l'Thv d«- n« »t t < il le
(jllldt' pai M. I «imaignèi c. président, e|.
les membres du comité de la l'oire de Hor-
deaiiv, le minisli e et |. s invités <>nt isilé
les divers slamls de l'exposition. Au palais
des ios de la liiu.nde, la bienv enue a été
souhaitée au ministre pnr le bureau de la
Fédération des vins.
M. Chaume) ,1 répondu en faisant appel
aux V il iclltleurs de Id (inonde e| s|||\ IIC-
;iM unis de T.onle.ni\ pour douin r 1.. h"t)
exemple eu ce
dical national dans l'intérêt de ln défense
du vin.
A midi, un bampiel a été' offerl par le
comité de la foire de Bordeaux au ministre,
du Commerce et nux différentes peisonna-
I lilés qui l'accompagnaient.
L'Indochine et les colonies françaises
du l*noh'liiite
Il y a plus de tieu^e ans que la Nou-
velle-Calédonie cherche à se procurer en In-
dochine la main-d'cuvrc qui lui manque,
pour son agriculture et ses exploitations nu-
nières. L'opposition des Chambres de com-
merce et des 'Chambres d'agriculture à
l'émigration des Annamites, n' a pas permis
jusqu'à ces dernieics années que l'exporta-
tion de la main-d'œuvre indochinoise eut la
continuité dont la Nouvelle-Calédonie avait
besoin. Cependant, en 19u, M. Maurice
Long, Gouverneur (iénéral, a autorise un
colon des Nouvelles-Hébrides qui s'est ren-
du lui-même au Tonkin, à recruter dans ce
pays un certain nombre d'indigènes qu'il a
amenés sur ses plantations à Api. L'installa-
tion et le traitement de cette main-d'œuvre
ayant donnVi toute satisfaction, M. le Guu-
verneur (iénéral Martial Merlin, a. ensuite,
autorisé un vapeur de Nouvelle-Calédonie,
le Saint-Fiançois-.Xavier, a recruter pour la
Nouvelle-Calédonie et les Nouvelles-Hébri-
(le travailleurs qui ont
été répaitis entie ces deux colonies.
Pendant que ce commencement tf'cxporta-
tion de main-d'iruvie s'opérait, malgié le-,
protestations des Chambres de commerce et
d'agriculture du Tonkin et de Cochinchinr,
et les commentaires défavorables de la
presse in'docbinoise, l'Indochine a solidarisé
son avenir avec celui des colonies françai-
ses du Pacifique, en faisant une avance de
fonda au budget -pécial des Nouvcllcs-He«
brides, dans les inconstances suivantes.
Cet archipel tant soumis au régime d'un
eonflominium franco-britannique, la supé-
riorité des intérêts français y est dominée
par la possession d'un domaine foncier de
600.000 hectares qui appartient à la Societc
'Frnnç^ifce des Nouvelles-Hébrides. La si-
tuation précaire de cette Société, dont les
celtes l'exposaient i être luise n faillite,
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