Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-03-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 mars 1925 03 mars 1925
Description : 1925/03/03 (A26,N35). 1925/03/03 (A26,N35).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63968802
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGl'.SIXUME ANNEE. - o 33
LE NUMERO : 20 CENTIMES
MARDI SOin, 3 MARS 1035.
- - - - - - - - - - -
Les Annales Coloniales
- lquour s , - e 49
JOURNAL QUOTIDIEN b
LU dTICLU PUSUtS PAS "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PBOTMtTt
EXCLUSIVE DU JOUBMAL
Le»Aan»neeêttBkim»m$mtr«t»namiaBanma^iJ*mmtltHmmlmAgmmtJÊFMÊ^
DIRECTEURS 1 MARCEL - RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
RMartin a kimmmnUm : 34, Rue du Mont^TlMlbor, PARIS-f Tiéphm ; UXttM MM
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ABONNEMEnTS $Franco et Colonie. 80 » 46 9 25 9
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On n'abome dans tous lee Bureaux de poste et chez les prinapfcux libreiree
- LE -- CHENE EN - TUNISIE
CHÊNE-LIÈGE :-: CHÊNE-ZEEN
On a mis à la mode depuis quelques années
la doctrine que la France doit demander à ses
colonies tous les produits dont ells a besoin ;
mais si tout le monde applaudit la thèse, on
ne la pratique pas suffisamment. Le principal
motif de cette carence est que le monde indus-
triel n' est pas toujours renseigné sur les ressour-
ces qu'il peut trouver dans notre domaine, colo-
nial. Nous nous appliquons, pour notre part,
à signalm avec méthode toutes les matières
végétales ou minérales que l'on pourrait de-
mander à nos colonies.
A vrai dire, l' arbro dont nous nous occu-
pons aujourd'hui appartient à une famille
abondamment représentée sur La terre de Fran-
ce, pas assez toutefois pour répondre à tous
les besoins. Du reste, les deux variétés que
nous en signalerons en 1 unisie ont des quali-
tés toutes particulières et diffèrent du chêne
ordinaire dont s'ornent nos ferêts de France.
Nous possédons bien du côté dms Landes
et du côté de la Provence quelques chênes-
liège, ",Jis en quantité minime, et inférieurs
en production à leurs congénères de l'Afrique
du Nord, qui forment dans l'Algérie de l'Est
et la Tunisie du Nord de vastes et belles fo-
rêts.
En 1 unisie, on distingue trois massifs dis-
tincts : le massif de la Khroumirie occidentale;
le massif de la Khroumirie centrale et orien-
tale, séparé du premier par des vallées de
cours ci' eaj reioginent au nr,;-d t Oued Melilla,
au sir' t Ouod Bcu-Retth-na, enfin le massif
dcr, Nefza-Mogods séparé du précédent par
les valilées de d'Oued Zoucra et de son af-
fluent l'Oued Madène.
Les forêts qui hn constituent sont sur la
moitié environ de leur surface des peuplements
purs de chêne-liège et, sur l'autre moitié, des
* oisements mélangés de chene^liège et de cht-
1 o-zéen ou de chêne-liège et de pin maritime,
• iar taches juxtaposées plutôt que par associa-
4ions. Du reste, dans celles-ci, le chêne-liège
îst rapidement dominé et même éliminé par le
iéen eu le f:.':n qui lui sent supérieurs en taille
et en vi gueur.
* Le couvert léger du chêne-liège permet au-
dessous de lui le développement parfois inten-
sif d'essences secondaires, comme la bruyère,
l'aitousier, le lentisque, le ciste, le myrte
qui, avec la salsepareille, forment des fourrés
impénétrables au milieu desquels fourmillent
les chacals.
Cette brousse joue d'ai Heurs un rôle des
plus utiles en protégeant les jeunes chênes-
liège contre la dent des chèvres, qui en sont
gourmandes.
Les plus beaux boisements croissent en ter-
rain frais de bonne qualité, à une altitude
moyenne entre 200 et 600 mètres. Les forets
de la circonscription de Tabarka ont le.; olus
riches eit comprennent jusqu'à 500 su iets à
i hectare. "Ion oue la moyen no des peuille-
t ments est de 150.
La mise en valeur d'un chêne-liège deman-
de, des soins particuliers. On l'accomplit par
une opération délicate à bien conduire et qui
s appelle le démasclage.
Démascler un chêne-liège, c'est en déta-
cher le liège mâle pour provoquer en son lieu
et place la formation cht liège de reprodlIC-
tion. On met ainsi à nu le liber, couche v,-
v?nt»» '-e ! f'"r.*cr' qui rer-r'-dtnra ''i 1 i.Q'f" à
Condition qu' eile ne soit ni arrachée ni bles-
sée au cours du démasdage. Ce travail ne peut
être exécuté que par des ouvriers expérimentés
guidés par des spécialistes.
N'ayant arcune intention ni métention tech-
o. 1 -. ,
mque. nous n entrerons pas dans le détail de
l'opération de démasclage ni des conditions
de temps et de végétation dans lesquelles elle
doit s'effectuer. Nous ferons seu'em«nt remar-
quer que sa surface doit être proportionnée à
la vigueur de l'arbre car elle le fatigue et
pourrait causer son dépérissement si elle était
trop étendue. Un sujet ne doit pas être opéré
avant d'avoir atteint cinquante ceniimètres de
circonférence à hauteur d homme.
A la récodte doivent aussi s appliquer des
règles qui sont l'affaire des techniciens. Il est
très important qu'elle ne soit faite qu'on p'eine
maturité du produit. Non mOr, le liège est
mou, spongieux, se réitracte au bouillage au
iieu de se gonfler ; trop vieux, il perd de son
élasticité, se boisc, et n'augmente pas de volu-
me à la chaudière.
-- - - .-
Du reste, les services forestiers de Tunisie
800t arrivés par l'étude et l'expérience, à une
compétence parfaite en la matière, et les entre-
preneurs ou surtout les acheteurs, feront bien
de s'en remettre à leurs indications.
Le liège a un ennemi sérieux dans la fOlirrr.i.
qui creuse des galeries dans son écorce et ren-
dent le dciTtosolage difficile. Il arrive qu'elles
mettent en fuite les ouvriers en se répandant
par milliers sur leur corps. Du restfl, les lièges
fourmillés sont classés au rebut et ne peuvent
servir à la fabrication dm bouchons.
Une sorte de cheniHe, le bombyx disparate,
attaque parfois les feuilles du chêne-liège,
dont elle dépouille l'arbre en quelques semai-
nes. E.!ile laisse le liège intact, mais empêche
de le lever en arrêtant la circulation de la
sève, occasionnant un retard d' au moins un an
dans la récolte.
Il y a quelques années seulement, les lièg-s
mâles, c' est-à-dire provenant de la première
couche enlevée par le démasclage, étaient
aband ~nnés. Tout au plus les indigènes en em-
ployaient-ils un peu à ravêtir les côtés rt la
toiture de leurs gourbis ou pour leur chauffage.
Mais depuis peu, l'industrie a appris à les
employer, notamment à la fabrication du lino-
léum. Lille en use r; ur fabriquer des bri-
ques pour cloisons intérieures des appatle-
meiitq.
Le liège de reproduction de bonne qualité,
dit marchand, sert à peu près en totalité à
la fabrication des bouchons. Quant aux lièges
d'épaisseur insuffisante pour s apprêter à cet
usage, on en fait des rondelles ou crown-corks
qui, recouvertes d'un papier d'étain, consti-
tuent les capsules employées pour le bou-
chage de certaines eaux minérales.
Outre le liège, le chêne-liège fournit l' écor-
ce à tan, si précieuse à l'industrie du cuir. On
la tire surtout des arbres trop vieux pour sup-
porter utilement 1 emasclage.
Lnfin, depuis quelques années, le sous-bois
de la forêt de chêne-iiège fournit à l'indus-
trie des pipes des souches de bruyère dont l' ex-
traction et la conservation demandent une ex-
p érience toute spéciale.
Chahque année, les lièges de reproduction
récoltés dans tes forêts de la Régence sont
mis en-venfé par adjudication publique. C'est
à la Direction générale de l'Agriculture qu'il
conviant de s'adresser pour obtenir à cet égard
les renseignements utiles.
Dans les ports de Tabarka, Bizerte et Tu-
nis peuvent s'embarquer les lièges que l' axté-
rieur achète à la Tunisie. Il s'en faut de beau-
coup que la France s assure toute la produc-
tion. Il est vrai qu' elle va parfois chercher
en Italie ou en Espagne des lièges qui sont
bel et bien d'origine tunisienne et qu'elle au-
rait eu intérêt à prendre directement au lieu
de production ; mais il faut bien payer tribut
à l' étranger et aux intermédiaires.
Le Chêne Zéen, l' autre représentant de la
grande famille, des chênes en Afrique du Nord
est une essence spéciale à la côte sud de la
Méditerranée. 11 ressemble beaucoup au chê-
ne rouvre des forêts de France, dont il se
distingue surtout par sa feuille plus grande,
plus garnie de nervures. ArBre de première
grandeur, il atteint de 25 à 30 mètres de
hauteur sur 3 mètres et plus de circonférence.
En TunisIe, on ne té trouve en boisements
importants qu'en Khroumirie, où il voisine avec
le chêne-liège aux dépens duquel il élargi-
rait ses peuplements si l'administration fores-
tière ne mettait ordre à ses vêilléités cnvahis-
santes.
La densité du bois du chêne-zéen est plus
élevée que celle du chêne d'Europe. C'est
un bois lourd qui résiste à la pourriture. Cette
qualité le rend précieux pour la fabrication
dGs traverses de chemin de fer, mais la légende
qui le représente comme n'étant guère bon
qu'à cet usage est inexacte. Elle a surtout
été répandue par les entrepreneurs dei fourni-
tures de traverses POUT éviter qu'on vienne
Icut disputer pour d'autres utilisations des cou-
pes qu'ils voudraient se réserver.
Il convient d'abord de remarquer que le bois
de zéen présente une résistance considérable
à la flexion, ce qui permet do l'employer à
la construction des ponts. Des expériences. fai-
tes à l'arsenal de Toulon démontrent que sa
charge de rupture est de- 7 kilos 37 par mil-
limètre carré de section, tandis que pour les
bois de chêne d'Europe, elle varie de 4 ki-
los 70 à 7 kilos 23.
Il donne d'excflllents merrains, un peu durs
à travailler, ce qui n' a plus d'importance avec
la tonnellerie mécanique.
Si on lui reproche parfois une tendance à
se déjeter, à sc. gercer et à se tendre, ce dé-
faut, très exagéré, tient surtout aux conditions
défectueuses de l'abattage, qui n'a pas besoin
d'être conduit avec une attention spéciale lors-
qu'il ne s'agit d'en tireir que des traverses de
chemins de fer. Un forestier compétent peut
opérer parmi ces arbres un classement dans les
circonstances duquel nous n entrerons pas ici
et qui permettrait d'y trqpver de nombreux su-
jets susceptibles de fournir des charpentes de
pont, des pilotis pour constructions hydrauli-
ques, en un mot aptes à tous les emplois exi-
geant de la solidité, de la force et de la du-
rée, et aussi des merrains de toutes catégories,
des bois de parquet, de charronnage. L'impor-
tant est d'affecter les diverses qualités de bois
aux empilais auxquels elles sont appropriées et
de prendre pour la coupe et le sciage quelques
précautions faciles que les forestiers connais-
sent bien.
C'est encore par les soins de la Direction
générale de l'Agriculture, à tunis. que sont
vendues, chaque année, en général au mois
de juin, les coupes de chênes-zéens.
Les fournisseurs de traverses les ont considé-
rées jusqu'ici comme un apanage réservé à
leurs entreprises. L'accès n'en est pas moins à
recommander aux industries qui emploient des
Lois durs et sdides.
L'écorcc des zcens je'Tics peut aussi four-
nir une quantité appréciable de tanin.
Presque tout le produit des forêts kliroumi-
nennes di chênes-zéens est absorbé par la
construction et l'entretien des voies ferrées
d Algérie et fie l unisie sous la forme de tra-
verses. Depuis t)uc!r)n des merrains en prélève "pe part, limitée jus-
qu'ici aux Jeux pays du Nord africain. Notre
Midi viniccle pourrait revendant trouver là une
ressource intéressante pour sa tonnellerie, qui
s'approvisionne d'une bonne partie de ses mer-
rains à l'étranger.
Quant .u:" 1,\('I."f, tunisiens chargés à Tabar-
ka, Bizerte ou l unis, les statistiques révèlent
qu'ils sont nirinu ; r'r Marseille, Toulon,
Saint-Raphaël, en France ; l'ône, Bougie,
Djidjelli en Algérie ; Cagliari, en Sardalgne;
Fiume et Trieste, en Italie ; Hambourg, en
Allemagne; anfin, en Amérique.
La large part que l'étranger prélève sut
cette exportation prouve que la France peut
trouver en Tunisi e ou en Algérie tout le liège
dont elle a besoin. Elle démontre aussi qu'il
doit être possible de créer en France, sinon
en Tunisie même, des usines affectées aux
emplois industriels du liège autres que la fa-
brication des bouchons. Hambourg notamment
n'achète guère que les lièges mâles ou les liè.
ges de rebut avec lesquels on y fabrique du li-
noléum ou des briques à cloison qui certaine-
ment vont alimenter des commerçants français.
Pourquoi le bénéfice de cette industrie ne
reste-t-il pas au pays producteur de la ma-
tière première ou à la nation protectrice à la-
quelle celui-ci ne demande qu à être lié de
plus en plus étroitement ?
Affaire d'initiative et de capitaux. Ah, si
les milliards jetés aux emprunts russes avaient
été employés à la mise en va eur du Nord-
africain français, les souscripteurs s'en trou-
veraient beaucoup mieux aujourd'hui et la
France ne serait pas écraséa de cet énorme
handicap dans le problème des relations avec
ta Russie soviétique !
r::rnt Hat'dos, '̃>
Dé nuit (If, la Marne,
1"',;.i/J"'11 ih m "ml."fon
îles Dowancs
l'l des Conventions commerciales
Lecomincrsid8iiis6reeni924
"u
La valeur des marchandises ayant alimenté
le mouvement des échanges commerciaux de
l'Algérie pendant l'année 19Z4 s' est élevée
à 5.540 millions, en commerce général.
Limitées au trafic intéressant exclusivement
la consommation et la production de la Colo-
nie (commerce spécial), les transactions ont at-
teint 2.794 millions à l'importation et 1.990
rcialioos à l'exportation, soit au total 4.784
millions représentant une plus-value de 387
millions sur l'année 1922.
La comparaison des années 1923 et 1924
pour lescjuelles les mêmes taux d'évaluation,
définitifs en ce qui concerne la première, et
provisoire en ce qui concerne la seconde, ont
été appliqués aux marchandises importées et
exportées, traduit donc réellement les fluctua-
tions du trafic algérien pendant ces deux an-
nées ; elle s'établit comme suit :
Importations 1
1924. De la Métropole : 2.224 millions;
de l' Etranger et des Colonies françaises : 570
millions.
Valeur totale : 2.794 millions.
1923.- De la Métropole : 2.038 millions ;
de l'Etranger et des Colonies françaises : 507
millions.
Valeur totale : 2.545 millions.
Exportations
1924. - Pour la Métropole : 1.475 mil-
lions ; pour l'Etranger et les Colonies fran-
çaises : 515 millions.
- Valeur totale : - - 1.990 millions.
1923. - Pour la Métropole : 1.326 mil-
lions; pour l'Etranger et les Lolonies fran-
çaises : 526 mi lliotiS.
Valeur totale : 1.852 millions.
Les augmentations qui soldent la bilan de
1924 s'inscrivent donc pour 249 millions au
compte des importations, et pour 138 millions
à celui des exportations : la balance oommer-
ciale accuse un déficit des 800 millions.
A l'importation, des plus-values apparais-
sent sur la plus grande partie des articles <
notamment sur les colis postaux (plus de 37
millions), les voitures automobiles (plus de 33
I millions) , - les pièces détachées et autres ouvra-
ges en métaux {Lj millions), les sucres de touto
nature (plus de 18 millions), les tissus de co-
ton (plus de 14 millions), les houilles (plus
de 14 millions), les savons et parfumeries
(plus de 12 millions), les peaux et cuirs ouvrés
(plus de 11 millions), les huiles minérales raf-
finées et essences (plus de 11 millions), les fers
et aciers (plus de 8 millions) , les bestiaux (plus
de 7 millions).
La luae contre les rais au Sénégal
Depuis quelque temps, il est constaté dans
les magasins de plusieurs maisons de com-
merce du Sénégal, un nombre de plus en plus
grand de rats, et le Service d'Hygiène de la
Colonie a dû être appelé à prendre toutes
les dispositions nécessaires afin que la déra-
tisation soit poursuivie avec la plus grande
activité.
Les mesures de défense de la santé publi-
que que le Gouvernement local a, par circu-
laire, prescrites, consistent plus particulière-
ment en dispositifs - soumis préalablement
au Service d llygiène - propres à empêcher
l'entrée des rats dans les locaux servant à
entreposer des denrées susceptibles de servir
de nourriture -- aux Ir.nngcu.r.
D'autre part, les murs de tous les immeu-
bles ou de clôtures, notamment ceux cons-
truits en briques tubulées ou en moellons
creux, devront être maintenus en bon état de
façon à empêcher les rats de pénétrer dans
l'intérieur des immeubles ou même de les
traverser. Enfin, l'empoisonnement des ron-
geurs à l'aide de solutions arsenicales a été
préconisé.
On pourra ainsi diminuer grandement le
nombre de ces animaux dont le pullulement
peut devenir un véritable fléau, non seule-
ment du t'ait du grave préjudice qu'ils por-
tent aux commerçants en détruisant des quan-
tités importantes de marchandises, mais en-
core. par la menace constante qu'ils consti-
tuent en transportant des puces qui sont le
véhicule de la peste.
Les pierres précieuses
à Madagascar
Que ce soit ii Paris, sur
le s grands boulevards ou
rue de la l'aix, dans nos
staliolls fllfrmalcs ou nos
villes hivernales : Nice,
DcauviUe, Vichy, Aix-les-
Bains, etc., Vail du pas-
sant est attiré Par les ma-
gnifiques devantures - de
véritables expositions de nos bijoutiers. Ce
ne sont pas seulement les superbes diamants,
les orgueilleux rubis qui retiennent Vatten-
tion, mais aussi toute une théorie de magni-
fiques pierres de couleur bleues, roses, ver-
tes, jauncs, avec, dans chacune de ces caté-
gories, des variations de teintes merveilleuses
allant du foncé au plus clair. Mais, ce qui
étonne encore davantage c'est la dénomina-
tion « pierres de Madagascar », dont cer-
tains bijoutiers n hésitent pas à se servir pour
désigner ces joyaux. C'est qu'en effet, encore
maÍlttolallt, il est peu de gens qui savent
que notre colonie de l'Océan Indtcti produit
des pierres précieuses qui rivalisent avec les
plus belles productions de l'étranger.
Avant la gllare, ce commerce était, dans
la grande lie, entièrement entre les mains
des Allemands qui expédiaient les pierres
brutes à lIambourg. De là. les plus belles
étaient revendues sur les autres marchés d'El/-
rope sous le nom de pierres du Brésil et le
rebut sous celui de Madagascar aussi, ces der-
nier es jouissaient d?une très mauvaise répu-
tation et tous les t fforts des sociétés miniè-
res de Madagascar, en particulier de la So-
ciété de VAnkaratra. ne purent réussir à
vaincre ce discrédit. La guerre ayant sus-
pendu les relations commerciales avec VAlle-
magne, on fut bien force de reconnaître V er-
reur ainsi commise. Des efforts intelligents
furent d'ailleurs immédiatement entrepris
tant par le service des mines que par les in-
dustriels de Madagascar pour faire donner
sur le marché mondial la place qui revient à
notre colonie pour -- ce commerce. Il suffira
de rappeler, <7 ce sujet, Ici magnifique collec.
tion de pierres précieuses qui figura à VEx-
posltio/l Coloniale de Marseille, fut ensuite
emportée à travers le monde par la mission
de l'Amiral Gilly pour enfin être dé-
posée au Muséum à Paris où nous conseillons
vfvertiàut les lecteurs qui s'intéressent à cette
question de l'y aller voir (Salle de Minéralo-
gtC).
Tandis qu'à l'heure actuelle malgré de nou-
velles prospections, on constate une dimillu-
tion sensibh de la production de l'or de la
Grande Ile - Ioo kilos probablement en
1925 contre 450 a 000 par an ae 1920 a
1924 et 2.078 en 1915 - lllt contraire, si-
gnale l'Agence Française et Coloniale, les
pierres précieuses fout l'objet d'une produc-
tion chaque année plus intensive. De 5.890
kilos en 1916 l'cxtraction est passée à 15 825
en 1921, a dépassé 20.000 kilos en 1924 et
atteindra certainement 30.000 kilos en 1925
d'après les prévisions du service des Mines.
Mad agtlscar possède des gisements très
importants de pierres fines pouvant être Oll-
tilovées en bijouterie, et mi-filles trouvant
leur emploi dans l'industrie.
Parmi les premiers, on exploite surtout
les béryls bleus et roses, les tourmalines, les
grenats, les topazt's, les améthystes.
Les béryls se rencontrent surtout dans des
sortes de « poches » incluses dans de gros
blocs de quarts. Il en est de verdâtres, rap-
pelant l'émeraude claire, des bleus de ciel
et des roses magnifiques. Leur valeur (brut)
atteint 10 francs le gramme et après taille
zoo francs et plus le carat (20^ centigram-
mes).
Les tourmalines sont le plus souvent roses,
vertes, bleues, jaunes et même parfois inco-
lores. Les plus belles valent, brut, jusqu'à
5 francs le gramme.
Les grenats sont abondants, quoique un
peu pâles. On a découvert des gisements im-
portants de grenats mi-fins employés en pi-
voterie ou comme abrasifs.
Les topazes sont incolores et peuvent être
taillées en brillants.
D'ailleurs, Madagascar, - au point de
vue qui nous occupe, réserve encore bien des
surprises. C'est ainsi que des découvertes
récentes ont fait reconnaître l'existence de
diopsides de belle couleur verte, piures peu
connues et dont on ignore Ici valeur ; de
d'orthoses c i -
scapolites jaune calir, d'orthoses jaune ci -
troll très belles, de zircous fins, etc. Aussi
n'hésitons-nous pas à conseiller à nos lapi-
daires et acheteurs de pierres précieuses de
ne plus acheter fl l'étranger avant d'avoir
visité notre belle collection du Muséum. Ils
auront ainsi la conviction que nos pierres sont
aussi belles ci parfois davantage que celles
qui leur sont vendues sous le nom de pierres
du Brésil ou de Golconde. Et, en faisant
leur devoir de bons fronçais, ils auront aussi
la satisfaction de faire de bonnes affaires.
Lucien Gasparin.
Député de la Réunion.
4>» -
Rapports et Décrets
Décret approuvant une délibération du Con-
seil général de la Martinique en date du 12
juin 1924 relative à la patente de dentiste.
Décret portant reconnaissance du caractère
de bienfaisance à un legs.
Décret portant création à la Martinique
d'une patente de coiffeur ne tenant pas
salon et ne vendant ni objets de toilette
ni parfumerie.
J. 0. (lu mardi 3 mars 1).
L'AVIATION COLONIALE
--Qo()--.
Paris-Dakar et retour
De nouveaux télégrammes, reçus par la
maison Henuull, accentuent encore le côté
dramatique de la prodigieuse randonnée de
I.emaitre et d'Arrachart.
L'un de ces télégrammes signale, notam-
ment, que l'étuve Toinbouctou-Aïn-Mezzer,
qui représente environ 2.000 kilomèlres. et
dcmuuda plus de douze heures de vol, eut
lieu par une tempête qui soulevait de véri-
tables nuées de sable, rendant absolument
impossible la vue des pistes sur lescjuelles
les aviateurs comptaient se repércr.
A l'atterrissage, qui eut lieu le vendredi
20 février, l'un des pneus de l'avion fut
crevé, et l'cntoilage de l'un des plans infé-
rieurs fut légèrement déchiré.
IiOs deux aviateurs, dans la solitude im-
mense, inspectèrent complètement leur ap-
pareil et constatèrent que les dégâts étaient
légers ; mais c'était, surtout par suite de
l'épuisement de leur provision d'essence,
l'impossibililé absolue de repartir.
Que faire ?. Puis, la nuit vint !.
Sans hésitation, et maluré la fatiuue for-
midable d'une journée de vol, ils partirent
A pied vers le nord, où ils espéraient trou-
ver quelque lieu habité.
Ellfill, le lendemain, samedi, à midi, ils
rencontrèrent quelques indigènes et, après
avoir pris quelques heures de repos, ils re-
vinrent vers leur avion. Kt un nouveau
voyage à dos de chameau, à travers le dé-
sert, voyage qui dura du lundi au jeudi, se
termina par l'arrivée à Kl-Goléa !
L/S .ï.\TI':l:/fS rnrniw.w hep mit m
LA SEMMM-: PIlUCIJ,\I.I';
D'autre part. M. l,otiis Renault a reçu de
son agence d'Algel' le télégramme suivant :
Voitures six roues parlent avec rurituil-
leinent, arrivrront vraisemblablement El
(ioléa jriuli matin. Prévoyons <[ue ravitaille-
ment et réparation entoilage avion deman-
deront deux ou trois i<>uïs. Avion ne pourra
donc repartir que lundi on mardi. Signé :
ItENU i/r, Alger.
CE QU'ONT FMT LEMAlTiiE
ET AHHACIIAllT
Le trajet Àïn-Mezzer-Oran et Oran-Paris
que vont entreprendre Lemaitre et Arra-
chad représente encore de nombreuses cen-
taines de kilomètres. C'est énorme, mais
c'est peu, si on le compare il la colossale
randonnée qu'ils ont déjà accomplie.
En effet, dans leur raid, ils ont déjà par-
couru les étapes suivantes :
Elampcs-Dakur, 4.G00 kil. en 31 h. 15.
Dukar-Kayes, 780 kil. en 5 h. 30.
Kayes-Bamako, àdO kil. en 3 h. 15.
Hamako-TMnbouctou, 850 kil. en 5 h.
Tonibouctou-Am-Mez/.er, 1.950 kil. en 12 h.
Les distances, de Dakar Ú Ain-Mezzer ont
été calculées eu supposant que l'uvion ait
suivi le chemill de fer de Dakar ù BUllWku,
la vallée du Niger de Bamako à Tombouc-
tuu et ait traversé le Sahara en suivant la
piste, c'est-à-dire par Douron, Tessalit et
Ounllcn.
Dans ces conditions, la distance totale ac-
tuellement accomplie s'élève à environ
8.720 kilomètres en cinquante-sept heures.
Il est à remarquer que cette performance
a été réalisée avec la même cellule et le
même moteur sans qu'il ait été clmnuê à ce-
lui-ci aucune pièce. La moyenne qui ressort
tics chiffres ci-dessus serait de 153 kilomè- |
très malgré les circonstances atmosphéri-
ques défavorables. Les pilotes ont, en effet,
subi le vent debout dans le raid Paris-Da-
kar, la chaleur tropicale dans les régions
kar, l'Afrique Occidentale française et, no-
tamment, au cours de l'étape Dakar-Kayes,
comme ils l'ont signalé. *
Ils ont, enlin, pendant la traversée du
Sahara, souffert de la tempête de sable et
de vent qui les a fait dériver et les a m-
pèchés d'atteindre. Adrar, but de l'étape où
ils devaient retrouver le ravitaillement "n
essence.
Le trafic Toulouse-Maroc
Pendant le mois de janvier, les avions
des "lignes aériennes Latéeoère ont trans-
porté 135.783 lettres, d'un tonnage total de
'J.Î155 kil. 330.
Ces chiffres font ressortir une progres-
sion accrue du trafic, postal aérien, sur les
lignes aériennes Latéeoère, trafic qui se
totalisait, en 192i, par plus de quatre mil-
lions de lettres transportées.
Mieux que tout. commentaire, le simple
rapprochement des chiffres ci-dessous dé-
montre, d'une façon indiscutable, le rôle
toujours plus important des lignes France-
Maroc et 1- ranee-Algérie, dans les relations
entre la Métropole et l'Afrique du Nord :
Lettres transportées en janvier : 1920,
..;JG:? ; 1921, 10.377 ; 1922, 50.851 ; 1923,
O:'UJ,!: : 192 i, 320.021 : 1925, -135.783.
.00
La Conférence de Singapour
--0-0--
Aujourd'hui 3 mars, doit s'ouvrir à Sin-
gapour une importante conférence qui est la
première de son genre depuis 19^1. Les offi-
ciers dont les noms suivent, et qui ont le
haut commandement des loreos navales
britanniques dans le Paeilique, y prendront
part : le vice-amiral Sir AHan S. F.vcrett,
commandant en chef dans les eaux de la
Chine ; le conlre-amira.l Hall-Thompson,
premier membre naval du Commonwealth
Naval Hoard ; le coimnodore A. F. Beal,
commandant naval en Nouvelle-Zélande, et
le contre-an lirai Kielimond, commandant en
chef des forces navales de l'Inde.
La conférence aura à s'occuper non seule-
ment des travaux à opérer pour rétablisse-
ment de Singapour comme base navale ain-
si que le Parlement l'a décidé, mais j'i étu-
dier les facilités qui pourraient être offertes
par les |.i!s veisius pour la création de
docks, d'un aérodrome et de défenses con-
tre des attaques aériennes.
Nos coloniaux valent mieux que cela
--0-0--
Le général Nudant qui, comme la plupart
de ses collègues de VEtat-Major général, n'ai-,
me pas les coloniaux (parce qu'ils ne les con-
naissent pes et leur semblent trop débrouillards)
ose écrire ceci dans le I emps, au sujet de ce
qu'il appelle l'agonie du soldai de carrière :>
« Pour la plupart, leurs soldats de eamère
sont DES ÉPAVES, DES CHEVAUX DE RETOUR,
qui contaminent les appelés et so moquent des
sanctions qu on peut leur appliquer, car ils
savent que, condamnés, ils seront, avant peu,'
amnistiés. »
Et plus loin, parlant de la main-cl'oeuùre
coloniale, en généralisant : « Nos parcs, noe
arsenaux, notre matériel de guerre, seront mis
à la discrétion d'immigrés, parmi lesquels peu-
vent se fOllrvoJ)cr les pires indésirables. »
Ceux qui, comme moi ont eu en fin de car-
rière. le grand honneur de mener au feu ces
« épaoes » et ces « chevaux de retour » ont
gardé de leur héroisme et de leur bravoure un
souvenir impérissable. et ceux qui ont vu dans
nos usines de guerre les ouvriers annamites,
martiniquais ou malgaches, savent les services
qu'ils ont rendus.
Au moment ou les soldats de carrière sont
plus indispensables que jamais pour l'encadre-
ment d'une armée au service d'un an, c'est fort
maladroit de jeter le discrédit sur ces braves
marsouins et bigors, qu'un bel esprit dtewen-
turcs a placés au premier rang dans /'effrova-
ble mêlée de 1914-1918.
Ces généraux, qui nous dénigrent, ont été
bien heureux, en mai 1915. de faire appel aux
marsouins de Massiges et de Ville-sur-Tourbe
pour les « soulager » dans la Somme, à Tracy-
le- Val et autres lieux.
Intelligemment commandés, aimés de leurs
chefs, les connaissant, les soldats coloniaux
sont et resteront les premiers soldats du monde.
Eugène US'(}(.!U.JII
PHILATÉLIE
--0-0- -
Nouveautés et nouvelles
Algérie. Le 45 c. vert grand format est
remplacé par le -45 c. Pasteur de couleur,
rouge.
On a trouvé dans un bureau de poste'
d'Alger une feuille du 75 c. Pasteur avec
double surchage. -
Syrie. Les timbres surchargés 4 pias-
tres sur 85 c. type Semeuse Dour la Svrie.
les Alaouites cf le Grand Liban ont eu un
premier tirage très fnible; les séries défini-
tives doiveni, être mises en service inces-
samment; il est peu probable qu'il y ait un
nouveau tirage. Nous assisterons dOllç.
vraisemblablement, à la réédition de l'his-
toire des Syrie (;ntfll1 Liban de Un 19;'J,
dont le 5 fr. vaut déjà 60 francs.
La série complète Il Alaouites Il a eu un
premier tirage de 10.500 exemplaires. Com-
me la série qui doit la romplacer est ca
préparation, on estime que ce chiffre ne
sera pas augmenté. Aucune garantie ne
peut être donnée à cet égard, mais on vend
déj'à cette sérit 30 à 35 fr. sur place à Lat-
taquié,
Oebe-
En Tunisie
GO
Un événement important qui défraye t.
Chronique locale, occupe la presse,tant fran-
çaise qu'indigène et impressionne toutes lC6
imaginations s'est produit ces jours-ci : les
partis politiques indigènes se sont rappro-
chés, ont signé un pacte d'union et arrêté un
accord. Cet accord aura pour premier effot
d'opposer un front unique à la presse et au*
partis fiançais qui ont prix prétexte de quel-
ques menées communistes, de quelques grè-
ves indigènes et de la constitution d'une C.G,
T. T. en face (Te l'Union des Syndicats inter-
nationaux, pour jeter un cri d'alarme, dé-
noncer le péril nationaliste, et retarder l'oc-
troi des îéfoimes tunisiennes promises par M.
Hcrriot, en plein accorcJ avec notre émmcnt
Résident généra^ M. Lucien Saint.
Ce rapprochement entre partis indigènes
jusqu'ici adverses mènera, sans aucun doute,
à une date rapprochée, à la fusion sur un
programme unique.
Le narti libéral constitutionnel ou parti du
« destour .1 représentait Vidée nationaliste.
Bien que ses chefs n'aient cessé jusqu ict
d'affirmer leur volonté de collaborer avec Va
France et de n'envisager que l'obtention do
réformes dont bénéficieraient Français et in-
dignes, il n'en est pas moins vrai que les
propagandistes du destour avaient quelque
peu exagéré. C'est .ainsi qu'ils allaient, dans
leur zèle de recruter le plus d'adhérents pos-
sible, jusqu'à représenter à l'ouvrier, à l'ar-
tisan et au petit, fellah du bled que le mou-
vement destourien ne tendait à rien moins
-- - -.
qu a libérer la 1 unisie du joug trançais :
de là des manifestations qui ont inquiété,
non sans raion, l'opinion publique française
qui redoutait les conséquences d'une propa-
gande dangereuse sur les cerveaux simplis-
tes, impressionnables et facilement inflam-
mahles.
A ce parti fortement organisé, disposant
d'une nombreuse presse arabe, et comptant
plusieurs milliers de membres disséminés
dans toute la Tunisie, s'opposait le parti dit
réformiste tunisien, dirigé par une élite sin-
cèrement loyaliste, répudiant tout nationalis-
me étroit, rejetant » xpressément toute idée
de séparatisme ou d'indépendance, poursui-
vait une politique d'étroite et confiante col-
laboration .nvee les Français dans l'égalité
des droits et des charges. Alors que les des-
touriens eniendaient exiger de la France un
Parlement législatif, composé par moitié
d'élu.- fronça s et tunisiens, issus du suffrage
univer--.,l. et l'institution du principe de la
respon ,.hiiité du Couv» rnemont devant le
LE NUMERO : 20 CENTIMES
MARDI SOin, 3 MARS 1035.
- - - - - - - - - - -
Les Annales Coloniales
- lquour s , - e 49
JOURNAL QUOTIDIEN b
LU dTICLU PUSUtS PAS "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PBOTMtTt
EXCLUSIVE DU JOUBMAL
Le»Aan»neeêttBkim»m$mtr«t»namiaBanma^iJ*mmtltHmmlmAgmmtJÊFMÊ^
DIRECTEURS 1 MARCEL - RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
RMartin a kimmmnUm : 34, Rue du Mont^TlMlbor, PARIS-f Tiéphm ; UXttM MM
---- -- Ui u 9 mois 9 moi»
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- Ultutr4 - 1Iw-." - 120 -9 44 - 9 - 35 b
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- LE -- CHENE EN - TUNISIE
CHÊNE-LIÈGE :-: CHÊNE-ZEEN
On a mis à la mode depuis quelques années
la doctrine que la France doit demander à ses
colonies tous les produits dont ells a besoin ;
mais si tout le monde applaudit la thèse, on
ne la pratique pas suffisamment. Le principal
motif de cette carence est que le monde indus-
triel n' est pas toujours renseigné sur les ressour-
ces qu'il peut trouver dans notre domaine, colo-
nial. Nous nous appliquons, pour notre part,
à signalm avec méthode toutes les matières
végétales ou minérales que l'on pourrait de-
mander à nos colonies.
A vrai dire, l' arbro dont nous nous occu-
pons aujourd'hui appartient à une famille
abondamment représentée sur La terre de Fran-
ce, pas assez toutefois pour répondre à tous
les besoins. Du reste, les deux variétés que
nous en signalerons en 1 unisie ont des quali-
tés toutes particulières et diffèrent du chêne
ordinaire dont s'ornent nos ferêts de France.
Nous possédons bien du côté dms Landes
et du côté de la Provence quelques chênes-
liège, ",Jis en quantité minime, et inférieurs
en production à leurs congénères de l'Afrique
du Nord, qui forment dans l'Algérie de l'Est
et la Tunisie du Nord de vastes et belles fo-
rêts.
En 1 unisie, on distingue trois massifs dis-
tincts : le massif de la Khroumirie occidentale;
le massif de la Khroumirie centrale et orien-
tale, séparé du premier par des vallées de
cours ci' eaj reioginent au nr,;-d t Oued Melilla,
au sir' t Ouod Bcu-Retth-na, enfin le massif
dcr, Nefza-Mogods séparé du précédent par
les valilées de d'Oued Zoucra et de son af-
fluent l'Oued Madène.
Les forêts qui hn constituent sont sur la
moitié environ de leur surface des peuplements
purs de chêne-liège et, sur l'autre moitié, des
* oisements mélangés de chene^liège et de cht-
1 o-zéen ou de chêne-liège et de pin maritime,
• iar taches juxtaposées plutôt que par associa-
4ions. Du reste, dans celles-ci, le chêne-liège
îst rapidement dominé et même éliminé par le
iéen eu le f:.':n qui lui sent supérieurs en taille
et en vi gueur.
* Le couvert léger du chêne-liège permet au-
dessous de lui le développement parfois inten-
sif d'essences secondaires, comme la bruyère,
l'aitousier, le lentisque, le ciste, le myrte
qui, avec la salsepareille, forment des fourrés
impénétrables au milieu desquels fourmillent
les chacals.
Cette brousse joue d'ai Heurs un rôle des
plus utiles en protégeant les jeunes chênes-
liège contre la dent des chèvres, qui en sont
gourmandes.
Les plus beaux boisements croissent en ter-
rain frais de bonne qualité, à une altitude
moyenne entre 200 et 600 mètres. Les forets
de la circonscription de Tabarka ont le.; olus
riches eit comprennent jusqu'à 500 su iets à
i hectare. "Ion oue la moyen no des peuille-
t ments est de 150.
La mise en valeur d'un chêne-liège deman-
de, des soins particuliers. On l'accomplit par
une opération délicate à bien conduire et qui
s appelle le démasclage.
Démascler un chêne-liège, c'est en déta-
cher le liège mâle pour provoquer en son lieu
et place la formation cht liège de reprodlIC-
tion. On met ainsi à nu le liber, couche v,-
v?nt»» '-e ! f'"r.*cr' qui rer-r'-dtnra ''i 1 i.Q'f" à
Condition qu' eile ne soit ni arrachée ni bles-
sée au cours du démasdage. Ce travail ne peut
être exécuté que par des ouvriers expérimentés
guidés par des spécialistes.
N'ayant arcune intention ni métention tech-
o. 1 -. ,
mque. nous n entrerons pas dans le détail de
l'opération de démasclage ni des conditions
de temps et de végétation dans lesquelles elle
doit s'effectuer. Nous ferons seu'em«nt remar-
quer que sa surface doit être proportionnée à
la vigueur de l'arbre car elle le fatigue et
pourrait causer son dépérissement si elle était
trop étendue. Un sujet ne doit pas être opéré
avant d'avoir atteint cinquante ceniimètres de
circonférence à hauteur d homme.
A la récodte doivent aussi s appliquer des
règles qui sont l'affaire des techniciens. Il est
très important qu'elle ne soit faite qu'on p'eine
maturité du produit. Non mOr, le liège est
mou, spongieux, se réitracte au bouillage au
iieu de se gonfler ; trop vieux, il perd de son
élasticité, se boisc, et n'augmente pas de volu-
me à la chaudière.
-- - - .-
Du reste, les services forestiers de Tunisie
800t arrivés par l'étude et l'expérience, à une
compétence parfaite en la matière, et les entre-
preneurs ou surtout les acheteurs, feront bien
de s'en remettre à leurs indications.
Le liège a un ennemi sérieux dans la fOlirrr.i.
qui creuse des galeries dans son écorce et ren-
dent le dciTtosolage difficile. Il arrive qu'elles
mettent en fuite les ouvriers en se répandant
par milliers sur leur corps. Du restfl, les lièges
fourmillés sont classés au rebut et ne peuvent
servir à la fabrication dm bouchons.
Une sorte de cheniHe, le bombyx disparate,
attaque parfois les feuilles du chêne-liège,
dont elle dépouille l'arbre en quelques semai-
nes. E.!ile laisse le liège intact, mais empêche
de le lever en arrêtant la circulation de la
sève, occasionnant un retard d' au moins un an
dans la récolte.
Il y a quelques années seulement, les lièg-s
mâles, c' est-à-dire provenant de la première
couche enlevée par le démasclage, étaient
aband ~nnés. Tout au plus les indigènes en em-
ployaient-ils un peu à ravêtir les côtés rt la
toiture de leurs gourbis ou pour leur chauffage.
Mais depuis peu, l'industrie a appris à les
employer, notamment à la fabrication du lino-
léum. Lille en use r; ur fabriquer des bri-
ques pour cloisons intérieures des appatle-
meiitq.
Le liège de reproduction de bonne qualité,
dit marchand, sert à peu près en totalité à
la fabrication des bouchons. Quant aux lièges
d'épaisseur insuffisante pour s apprêter à cet
usage, on en fait des rondelles ou crown-corks
qui, recouvertes d'un papier d'étain, consti-
tuent les capsules employées pour le bou-
chage de certaines eaux minérales.
Outre le liège, le chêne-liège fournit l' écor-
ce à tan, si précieuse à l'industrie du cuir. On
la tire surtout des arbres trop vieux pour sup-
porter utilement 1 emasclage.
Lnfin, depuis quelques années, le sous-bois
de la forêt de chêne-iiège fournit à l'indus-
trie des pipes des souches de bruyère dont l' ex-
traction et la conservation demandent une ex-
p érience toute spéciale.
Chahque année, les lièges de reproduction
récoltés dans tes forêts de la Régence sont
mis en-venfé par adjudication publique. C'est
à la Direction générale de l'Agriculture qu'il
conviant de s'adresser pour obtenir à cet égard
les renseignements utiles.
Dans les ports de Tabarka, Bizerte et Tu-
nis peuvent s'embarquer les lièges que l' axté-
rieur achète à la Tunisie. Il s'en faut de beau-
coup que la France s assure toute la produc-
tion. Il est vrai qu' elle va parfois chercher
en Italie ou en Espagne des lièges qui sont
bel et bien d'origine tunisienne et qu'elle au-
rait eu intérêt à prendre directement au lieu
de production ; mais il faut bien payer tribut
à l' étranger et aux intermédiaires.
Le Chêne Zéen, l' autre représentant de la
grande famille, des chênes en Afrique du Nord
est une essence spéciale à la côte sud de la
Méditerranée. 11 ressemble beaucoup au chê-
ne rouvre des forêts de France, dont il se
distingue surtout par sa feuille plus grande,
plus garnie de nervures. ArBre de première
grandeur, il atteint de 25 à 30 mètres de
hauteur sur 3 mètres et plus de circonférence.
En TunisIe, on ne té trouve en boisements
importants qu'en Khroumirie, où il voisine avec
le chêne-liège aux dépens duquel il élargi-
rait ses peuplements si l'administration fores-
tière ne mettait ordre à ses vêilléités cnvahis-
santes.
La densité du bois du chêne-zéen est plus
élevée que celle du chêne d'Europe. C'est
un bois lourd qui résiste à la pourriture. Cette
qualité le rend précieux pour la fabrication
dGs traverses de chemin de fer, mais la légende
qui le représente comme n'étant guère bon
qu'à cet usage est inexacte. Elle a surtout
été répandue par les entrepreneurs dei fourni-
tures de traverses POUT éviter qu'on vienne
Icut disputer pour d'autres utilisations des cou-
pes qu'ils voudraient se réserver.
Il convient d'abord de remarquer que le bois
de zéen présente une résistance considérable
à la flexion, ce qui permet do l'employer à
la construction des ponts. Des expériences. fai-
tes à l'arsenal de Toulon démontrent que sa
charge de rupture est de- 7 kilos 37 par mil-
limètre carré de section, tandis que pour les
bois de chêne d'Europe, elle varie de 4 ki-
los 70 à 7 kilos 23.
Il donne d'excflllents merrains, un peu durs
à travailler, ce qui n' a plus d'importance avec
la tonnellerie mécanique.
Si on lui reproche parfois une tendance à
se déjeter, à sc. gercer et à se tendre, ce dé-
faut, très exagéré, tient surtout aux conditions
défectueuses de l'abattage, qui n'a pas besoin
d'être conduit avec une attention spéciale lors-
qu'il ne s'agit d'en tireir que des traverses de
chemins de fer. Un forestier compétent peut
opérer parmi ces arbres un classement dans les
circonstances duquel nous n entrerons pas ici
et qui permettrait d'y trqpver de nombreux su-
jets susceptibles de fournir des charpentes de
pont, des pilotis pour constructions hydrauli-
ques, en un mot aptes à tous les emplois exi-
geant de la solidité, de la force et de la du-
rée, et aussi des merrains de toutes catégories,
des bois de parquet, de charronnage. L'impor-
tant est d'affecter les diverses qualités de bois
aux empilais auxquels elles sont appropriées et
de prendre pour la coupe et le sciage quelques
précautions faciles que les forestiers connais-
sent bien.
C'est encore par les soins de la Direction
générale de l'Agriculture, à tunis. que sont
vendues, chaque année, en général au mois
de juin, les coupes de chênes-zéens.
Les fournisseurs de traverses les ont considé-
rées jusqu'ici comme un apanage réservé à
leurs entreprises. L'accès n'en est pas moins à
recommander aux industries qui emploient des
Lois durs et sdides.
L'écorcc des zcens je'Tics peut aussi four-
nir une quantité appréciable de tanin.
Presque tout le produit des forêts kliroumi-
nennes di chênes-zéens est absorbé par la
construction et l'entretien des voies ferrées
d Algérie et fie l unisie sous la forme de tra-
verses. Depuis t)uc!r)n
qu'ici aux Jeux pays du Nord africain. Notre
Midi viniccle pourrait revendant trouver là une
ressource intéressante pour sa tonnellerie, qui
s'approvisionne d'une bonne partie de ses mer-
rains à l'étranger.
Quant .u:" 1,\('I."f, tunisiens chargés à Tabar-
ka, Bizerte ou l unis, les statistiques révèlent
qu'ils sont nirinu ; r'r Marseille, Toulon,
Saint-Raphaël, en France ; l'ône, Bougie,
Djidjelli en Algérie ; Cagliari, en Sardalgne;
Fiume et Trieste, en Italie ; Hambourg, en
Allemagne; anfin, en Amérique.
La large part que l'étranger prélève sut
cette exportation prouve que la France peut
trouver en Tunisi e ou en Algérie tout le liège
dont elle a besoin. Elle démontre aussi qu'il
doit être possible de créer en France, sinon
en Tunisie même, des usines affectées aux
emplois industriels du liège autres que la fa-
brication des bouchons. Hambourg notamment
n'achète guère que les lièges mâles ou les liè.
ges de rebut avec lesquels on y fabrique du li-
noléum ou des briques à cloison qui certaine-
ment vont alimenter des commerçants français.
Pourquoi le bénéfice de cette industrie ne
reste-t-il pas au pays producteur de la ma-
tière première ou à la nation protectrice à la-
quelle celui-ci ne demande qu à être lié de
plus en plus étroitement ?
Affaire d'initiative et de capitaux. Ah, si
les milliards jetés aux emprunts russes avaient
été employés à la mise en va eur du Nord-
africain français, les souscripteurs s'en trou-
veraient beaucoup mieux aujourd'hui et la
France ne serait pas écraséa de cet énorme
handicap dans le problème des relations avec
ta Russie soviétique !
r::rnt Hat'dos, '̃>
Dé nuit (If, la Marne,
1"',;.i/J"'11 ih m "ml."fon
îles Dowancs
l'l des Conventions commerciales
Lecomincrsid8iiis6reeni924
"u
La valeur des marchandises ayant alimenté
le mouvement des échanges commerciaux de
l'Algérie pendant l'année 19Z4 s' est élevée
à 5.540 millions, en commerce général.
Limitées au trafic intéressant exclusivement
la consommation et la production de la Colo-
nie (commerce spécial), les transactions ont at-
teint 2.794 millions à l'importation et 1.990
rcialioos à l'exportation, soit au total 4.784
millions représentant une plus-value de 387
millions sur l'année 1922.
La comparaison des années 1923 et 1924
pour lescjuelles les mêmes taux d'évaluation,
définitifs en ce qui concerne la première, et
provisoire en ce qui concerne la seconde, ont
été appliqués aux marchandises importées et
exportées, traduit donc réellement les fluctua-
tions du trafic algérien pendant ces deux an-
nées ; elle s'établit comme suit :
Importations 1
1924. De la Métropole : 2.224 millions;
de l' Etranger et des Colonies françaises : 570
millions.
Valeur totale : 2.794 millions.
1923.- De la Métropole : 2.038 millions ;
de l'Etranger et des Colonies françaises : 507
millions.
Valeur totale : 2.545 millions.
Exportations
1924. - Pour la Métropole : 1.475 mil-
lions ; pour l'Etranger et les Colonies fran-
çaises : 515 millions.
- Valeur totale : - - 1.990 millions.
1923. - Pour la Métropole : 1.326 mil-
lions; pour l'Etranger et les Lolonies fran-
çaises : 526 mi lliotiS.
Valeur totale : 1.852 millions.
Les augmentations qui soldent la bilan de
1924 s'inscrivent donc pour 249 millions au
compte des importations, et pour 138 millions
à celui des exportations : la balance oommer-
ciale accuse un déficit des 800 millions.
A l'importation, des plus-values apparais-
sent sur la plus grande partie des articles <
notamment sur les colis postaux (plus de 37
millions), les voitures automobiles (plus de 33
I millions) , - les pièces détachées et autres ouvra-
ges en métaux {Lj millions), les sucres de touto
nature (plus de 18 millions), les tissus de co-
ton (plus de 14 millions), les houilles (plus
de 14 millions), les savons et parfumeries
(plus de 12 millions), les peaux et cuirs ouvrés
(plus de 11 millions), les huiles minérales raf-
finées et essences (plus de 11 millions), les fers
et aciers (plus de 8 millions) , les bestiaux (plus
de 7 millions).
La luae contre les rais au Sénégal
Depuis quelque temps, il est constaté dans
les magasins de plusieurs maisons de com-
merce du Sénégal, un nombre de plus en plus
grand de rats, et le Service d'Hygiène de la
Colonie a dû être appelé à prendre toutes
les dispositions nécessaires afin que la déra-
tisation soit poursuivie avec la plus grande
activité.
Les mesures de défense de la santé publi-
que que le Gouvernement local a, par circu-
laire, prescrites, consistent plus particulière-
ment en dispositifs - soumis préalablement
au Service d llygiène - propres à empêcher
l'entrée des rats dans les locaux servant à
entreposer des denrées susceptibles de servir
de nourriture -- aux Ir.nngcu.r.
D'autre part, les murs de tous les immeu-
bles ou de clôtures, notamment ceux cons-
truits en briques tubulées ou en moellons
creux, devront être maintenus en bon état de
façon à empêcher les rats de pénétrer dans
l'intérieur des immeubles ou même de les
traverser. Enfin, l'empoisonnement des ron-
geurs à l'aide de solutions arsenicales a été
préconisé.
On pourra ainsi diminuer grandement le
nombre de ces animaux dont le pullulement
peut devenir un véritable fléau, non seule-
ment du t'ait du grave préjudice qu'ils por-
tent aux commerçants en détruisant des quan-
tités importantes de marchandises, mais en-
core. par la menace constante qu'ils consti-
tuent en transportant des puces qui sont le
véhicule de la peste.
Les pierres précieuses
à Madagascar
Que ce soit ii Paris, sur
le s grands boulevards ou
rue de la l'aix, dans nos
staliolls fllfrmalcs ou nos
villes hivernales : Nice,
DcauviUe, Vichy, Aix-les-
Bains, etc., Vail du pas-
sant est attiré Par les ma-
gnifiques devantures - de
véritables expositions de nos bijoutiers. Ce
ne sont pas seulement les superbes diamants,
les orgueilleux rubis qui retiennent Vatten-
tion, mais aussi toute une théorie de magni-
fiques pierres de couleur bleues, roses, ver-
tes, jauncs, avec, dans chacune de ces caté-
gories, des variations de teintes merveilleuses
allant du foncé au plus clair. Mais, ce qui
étonne encore davantage c'est la dénomina-
tion « pierres de Madagascar », dont cer-
tains bijoutiers n hésitent pas à se servir pour
désigner ces joyaux. C'est qu'en effet, encore
maÍlttolallt, il est peu de gens qui savent
que notre colonie de l'Océan Indtcti produit
des pierres précieuses qui rivalisent avec les
plus belles productions de l'étranger.
Avant la gllare, ce commerce était, dans
la grande lie, entièrement entre les mains
des Allemands qui expédiaient les pierres
brutes à lIambourg. De là. les plus belles
étaient revendues sur les autres marchés d'El/-
rope sous le nom de pierres du Brésil et le
rebut sous celui de Madagascar aussi, ces der-
nier es jouissaient d?une très mauvaise répu-
tation et tous les t fforts des sociétés miniè-
res de Madagascar, en particulier de la So-
ciété de VAnkaratra. ne purent réussir à
vaincre ce discrédit. La guerre ayant sus-
pendu les relations commerciales avec VAlle-
magne, on fut bien force de reconnaître V er-
reur ainsi commise. Des efforts intelligents
furent d'ailleurs immédiatement entrepris
tant par le service des mines que par les in-
dustriels de Madagascar pour faire donner
sur le marché mondial la place qui revient à
notre colonie pour -- ce commerce. Il suffira
de rappeler, <7 ce sujet, Ici magnifique collec.
tion de pierres précieuses qui figura à VEx-
posltio/l Coloniale de Marseille, fut ensuite
emportée à travers le monde par la mission
de l'Amiral Gilly pour enfin être dé-
posée au Muséum à Paris où nous conseillons
vfvertiàut les lecteurs qui s'intéressent à cette
question de l'y aller voir (Salle de Minéralo-
gtC).
Tandis qu'à l'heure actuelle malgré de nou-
velles prospections, on constate une dimillu-
tion sensibh de la production de l'or de la
Grande Ile - Ioo kilos probablement en
1925 contre 450 a 000 par an ae 1920 a
1924 et 2.078 en 1915 - lllt contraire, si-
gnale l'Agence Française et Coloniale, les
pierres précieuses fout l'objet d'une produc-
tion chaque année plus intensive. De 5.890
kilos en 1916 l'cxtraction est passée à 15 825
en 1921, a dépassé 20.000 kilos en 1924 et
atteindra certainement 30.000 kilos en 1925
d'après les prévisions du service des Mines.
Mad agtlscar possède des gisements très
importants de pierres fines pouvant être Oll-
tilovées en bijouterie, et mi-filles trouvant
leur emploi dans l'industrie.
Parmi les premiers, on exploite surtout
les béryls bleus et roses, les tourmalines, les
grenats, les topazt's, les améthystes.
Les béryls se rencontrent surtout dans des
sortes de « poches » incluses dans de gros
blocs de quarts. Il en est de verdâtres, rap-
pelant l'émeraude claire, des bleus de ciel
et des roses magnifiques. Leur valeur (brut)
atteint 10 francs le gramme et après taille
zoo francs et plus le carat (20^ centigram-
mes).
Les tourmalines sont le plus souvent roses,
vertes, bleues, jaunes et même parfois inco-
lores. Les plus belles valent, brut, jusqu'à
5 francs le gramme.
Les grenats sont abondants, quoique un
peu pâles. On a découvert des gisements im-
portants de grenats mi-fins employés en pi-
voterie ou comme abrasifs.
Les topazes sont incolores et peuvent être
taillées en brillants.
D'ailleurs, Madagascar, - au point de
vue qui nous occupe, réserve encore bien des
surprises. C'est ainsi que des découvertes
récentes ont fait reconnaître l'existence de
diopsides de belle couleur verte, piures peu
connues et dont on ignore Ici valeur ; de
d'orthoses c i -
scapolites jaune calir, d'orthoses jaune ci -
troll très belles, de zircous fins, etc. Aussi
n'hésitons-nous pas à conseiller à nos lapi-
daires et acheteurs de pierres précieuses de
ne plus acheter fl l'étranger avant d'avoir
visité notre belle collection du Muséum. Ils
auront ainsi la conviction que nos pierres sont
aussi belles ci parfois davantage que celles
qui leur sont vendues sous le nom de pierres
du Brésil ou de Golconde. Et, en faisant
leur devoir de bons fronçais, ils auront aussi
la satisfaction de faire de bonnes affaires.
Lucien Gasparin.
Député de la Réunion.
4>» -
Rapports et Décrets
Décret approuvant une délibération du Con-
seil général de la Martinique en date du 12
juin 1924 relative à la patente de dentiste.
Décret portant reconnaissance du caractère
de bienfaisance à un legs.
Décret portant création à la Martinique
d'une patente de coiffeur ne tenant pas
salon et ne vendant ni objets de toilette
ni parfumerie.
J. 0. (lu mardi 3 mars 1).
L'AVIATION COLONIALE
--Qo()--.
Paris-Dakar et retour
De nouveaux télégrammes, reçus par la
maison Henuull, accentuent encore le côté
dramatique de la prodigieuse randonnée de
I.emaitre et d'Arrachart.
L'un de ces télégrammes signale, notam-
ment, que l'étuve Toinbouctou-Aïn-Mezzer,
qui représente environ 2.000 kilomèlres. et
dcmuuda plus de douze heures de vol, eut
lieu par une tempête qui soulevait de véri-
tables nuées de sable, rendant absolument
impossible la vue des pistes sur lescjuelles
les aviateurs comptaient se repércr.
A l'atterrissage, qui eut lieu le vendredi
20 février, l'un des pneus de l'avion fut
crevé, et l'cntoilage de l'un des plans infé-
rieurs fut légèrement déchiré.
IiOs deux aviateurs, dans la solitude im-
mense, inspectèrent complètement leur ap-
pareil et constatèrent que les dégâts étaient
légers ; mais c'était, surtout par suite de
l'épuisement de leur provision d'essence,
l'impossibililé absolue de repartir.
Que faire ?. Puis, la nuit vint !.
Sans hésitation, et maluré la fatiuue for-
midable d'une journée de vol, ils partirent
A pied vers le nord, où ils espéraient trou-
ver quelque lieu habité.
Ellfill, le lendemain, samedi, à midi, ils
rencontrèrent quelques indigènes et, après
avoir pris quelques heures de repos, ils re-
vinrent vers leur avion. Kt un nouveau
voyage à dos de chameau, à travers le dé-
sert, voyage qui dura du lundi au jeudi, se
termina par l'arrivée à Kl-Goléa !
L/S .ï.\TI':l:/fS rnrniw.w hep mit m
LA SEMMM-: PIlUCIJ,\I.I';
D'autre part. M. l,otiis Renault a reçu de
son agence d'Algel' le télégramme suivant :
Voitures six roues parlent avec rurituil-
leinent, arrivrront vraisemblablement El
(ioléa jriuli matin. Prévoyons <[ue ravitaille-
ment et réparation entoilage avion deman-
deront deux ou trois i<>uïs. Avion ne pourra
donc repartir que lundi on mardi. Signé :
ItENU i/r, Alger.
CE QU'ONT FMT LEMAlTiiE
ET AHHACIIAllT
Le trajet Àïn-Mezzer-Oran et Oran-Paris
que vont entreprendre Lemaitre et Arra-
chad représente encore de nombreuses cen-
taines de kilomètres. C'est énorme, mais
c'est peu, si on le compare il la colossale
randonnée qu'ils ont déjà accomplie.
En effet, dans leur raid, ils ont déjà par-
couru les étapes suivantes :
Elampcs-Dakur, 4.G00 kil. en 31 h. 15.
Dukar-Kayes, 780 kil. en 5 h. 30.
Kayes-Bamako, àdO kil. en 3 h. 15.
Hamako-TMnbouctou, 850 kil. en 5 h.
Tonibouctou-Am-Mez/.er, 1.950 kil. en 12 h.
Les distances, de Dakar Ú Ain-Mezzer ont
été calculées eu supposant que l'uvion ait
suivi le chemill de fer de Dakar ù BUllWku,
la vallée du Niger de Bamako à Tombouc-
tuu et ait traversé le Sahara en suivant la
piste, c'est-à-dire par Douron, Tessalit et
Ounllcn.
Dans ces conditions, la distance totale ac-
tuellement accomplie s'élève à environ
8.720 kilomètres en cinquante-sept heures.
Il est à remarquer que cette performance
a été réalisée avec la même cellule et le
même moteur sans qu'il ait été clmnuê à ce-
lui-ci aucune pièce. La moyenne qui ressort
tics chiffres ci-dessus serait de 153 kilomè- |
très malgré les circonstances atmosphéri-
ques défavorables. Les pilotes ont, en effet,
subi le vent debout dans le raid Paris-Da-
kar, la chaleur tropicale dans les régions
kar, l'Afrique Occidentale française et, no-
tamment, au cours de l'étape Dakar-Kayes,
comme ils l'ont signalé. *
Ils ont, enlin, pendant la traversée du
Sahara, souffert de la tempête de sable et
de vent qui les a fait dériver et les a m-
pèchés d'atteindre. Adrar, but de l'étape où
ils devaient retrouver le ravitaillement "n
essence.
Le trafic Toulouse-Maroc
Pendant le mois de janvier, les avions
des "lignes aériennes Latéeoère ont trans-
porté 135.783 lettres, d'un tonnage total de
'J.Î155 kil. 330.
Ces chiffres font ressortir une progres-
sion accrue du trafic, postal aérien, sur les
lignes aériennes Latéeoère, trafic qui se
totalisait, en 192i, par plus de quatre mil-
lions de lettres transportées.
Mieux que tout. commentaire, le simple
rapprochement des chiffres ci-dessous dé-
montre, d'une façon indiscutable, le rôle
toujours plus important des lignes France-
Maroc et 1- ranee-Algérie, dans les relations
entre la Métropole et l'Afrique du Nord :
Lettres transportées en janvier : 1920,
..;JG:? ; 1921, 10.377 ; 1922, 50.851 ; 1923,
O:'UJ,!: : 192 i, 320.021 : 1925, -135.783.
.00
La Conférence de Singapour
--0-0--
Aujourd'hui 3 mars, doit s'ouvrir à Sin-
gapour une importante conférence qui est la
première de son genre depuis 19^1. Les offi-
ciers dont les noms suivent, et qui ont le
haut commandement des loreos navales
britanniques dans le Paeilique, y prendront
part : le vice-amiral Sir AHan S. F.vcrett,
commandant en chef dans les eaux de la
Chine ; le conlre-amira.l Hall-Thompson,
premier membre naval du Commonwealth
Naval Hoard ; le coimnodore A. F. Beal,
commandant naval en Nouvelle-Zélande, et
le contre-an lirai Kielimond, commandant en
chef des forces navales de l'Inde.
La conférence aura à s'occuper non seule-
ment des travaux à opérer pour rétablisse-
ment de Singapour comme base navale ain-
si que le Parlement l'a décidé, mais j'i étu-
dier les facilités qui pourraient être offertes
par les |.i!s veisius pour la création de
docks, d'un aérodrome et de défenses con-
tre des attaques aériennes.
Nos coloniaux valent mieux que cela
--0-0--
Le général Nudant qui, comme la plupart
de ses collègues de VEtat-Major général, n'ai-,
me pas les coloniaux (parce qu'ils ne les con-
naissent pes et leur semblent trop débrouillards)
ose écrire ceci dans le I emps, au sujet de ce
qu'il appelle l'agonie du soldai de carrière :>
« Pour la plupart, leurs soldats de eamère
sont DES ÉPAVES, DES CHEVAUX DE RETOUR,
qui contaminent les appelés et so moquent des
sanctions qu on peut leur appliquer, car ils
savent que, condamnés, ils seront, avant peu,'
amnistiés. »
Et plus loin, parlant de la main-cl'oeuùre
coloniale, en généralisant : « Nos parcs, noe
arsenaux, notre matériel de guerre, seront mis
à la discrétion d'immigrés, parmi lesquels peu-
vent se fOllrvoJ)cr les pires indésirables. »
Ceux qui, comme moi ont eu en fin de car-
rière. le grand honneur de mener au feu ces
« épaoes » et ces « chevaux de retour » ont
gardé de leur héroisme et de leur bravoure un
souvenir impérissable. et ceux qui ont vu dans
nos usines de guerre les ouvriers annamites,
martiniquais ou malgaches, savent les services
qu'ils ont rendus.
Au moment ou les soldats de carrière sont
plus indispensables que jamais pour l'encadre-
ment d'une armée au service d'un an, c'est fort
maladroit de jeter le discrédit sur ces braves
marsouins et bigors, qu'un bel esprit dtewen-
turcs a placés au premier rang dans /'effrova-
ble mêlée de 1914-1918.
Ces généraux, qui nous dénigrent, ont été
bien heureux, en mai 1915. de faire appel aux
marsouins de Massiges et de Ville-sur-Tourbe
pour les « soulager » dans la Somme, à Tracy-
le- Val et autres lieux.
Intelligemment commandés, aimés de leurs
chefs, les connaissant, les soldats coloniaux
sont et resteront les premiers soldats du monde.
Eugène US'(}(.!U.JII
PHILATÉLIE
--0-0- -
Nouveautés et nouvelles
Algérie. Le 45 c. vert grand format est
remplacé par le -45 c. Pasteur de couleur,
rouge.
On a trouvé dans un bureau de poste'
d'Alger une feuille du 75 c. Pasteur avec
double surchage. -
Syrie. Les timbres surchargés 4 pias-
tres sur 85 c. type Semeuse Dour la Svrie.
les Alaouites cf le Grand Liban ont eu un
premier tirage très fnible; les séries défini-
tives doiveni, être mises en service inces-
samment; il est peu probable qu'il y ait un
nouveau tirage. Nous assisterons dOllç.
vraisemblablement, à la réédition de l'his-
toire des Syrie (;ntfll1 Liban de Un 19;'J,
dont le 5 fr. vaut déjà 60 francs.
La série complète Il Alaouites Il a eu un
premier tirage de 10.500 exemplaires. Com-
me la série qui doit la romplacer est ca
préparation, on estime que ce chiffre ne
sera pas augmenté. Aucune garantie ne
peut être donnée à cet égard, mais on vend
déj'à cette sérit 30 à 35 fr. sur place à Lat-
taquié,
Oebe-
En Tunisie
GO
Un événement important qui défraye t.
Chronique locale, occupe la presse,tant fran-
çaise qu'indigène et impressionne toutes lC6
imaginations s'est produit ces jours-ci : les
partis politiques indigènes se sont rappro-
chés, ont signé un pacte d'union et arrêté un
accord. Cet accord aura pour premier effot
d'opposer un front unique à la presse et au*
partis fiançais qui ont prix prétexte de quel-
ques menées communistes, de quelques grè-
ves indigènes et de la constitution d'une C.G,
T. T. en face (Te l'Union des Syndicats inter-
nationaux, pour jeter un cri d'alarme, dé-
noncer le péril nationaliste, et retarder l'oc-
troi des îéfoimes tunisiennes promises par M.
Hcrriot, en plein accorcJ avec notre émmcnt
Résident généra^ M. Lucien Saint.
Ce rapprochement entre partis indigènes
jusqu'ici adverses mènera, sans aucun doute,
à une date rapprochée, à la fusion sur un
programme unique.
Le narti libéral constitutionnel ou parti du
« destour .1 représentait Vidée nationaliste.
Bien que ses chefs n'aient cessé jusqu ict
d'affirmer leur volonté de collaborer avec Va
France et de n'envisager que l'obtention do
réformes dont bénéficieraient Français et in-
dignes, il n'en est pas moins vrai que les
propagandistes du destour avaient quelque
peu exagéré. C'est .ainsi qu'ils allaient, dans
leur zèle de recruter le plus d'adhérents pos-
sible, jusqu'à représenter à l'ouvrier, à l'ar-
tisan et au petit, fellah du bled que le mou-
vement destourien ne tendait à rien moins
-- - -.
qu a libérer la 1 unisie du joug trançais :
de là des manifestations qui ont inquiété,
non sans raion, l'opinion publique française
qui redoutait les conséquences d'une propa-
gande dangereuse sur les cerveaux simplis-
tes, impressionnables et facilement inflam-
mahles.
A ce parti fortement organisé, disposant
d'une nombreuse presse arabe, et comptant
plusieurs milliers de membres disséminés
dans toute la Tunisie, s'opposait le parti dit
réformiste tunisien, dirigé par une élite sin-
cèrement loyaliste, répudiant tout nationalis-
me étroit, rejetant » xpressément toute idée
de séparatisme ou d'indépendance, poursui-
vait une politique d'étroite et confiante col-
laboration .nvee les Français dans l'égalité
des droits et des charges. Alors que les des-
touriens eniendaient exiger de la France un
Parlement législatif, composé par moitié
d'élu.- fronça s et tunisiens, issus du suffrage
univer--.,l. et l'institution du principe de la
respon ,.hiiité du Couv» rnemont devant le
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