Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-02-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 16 février 1925 16 février 1925
Description : 1925/02/16 (A26,N26). 1925/02/16 (A26,N26).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63968713
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. - NO 28
Ml NIIHM l WÊ OMTIMIB
- ""-- - - - --
LUNDI SOIR, 16 FEVRIER IOM
7a
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
Utt ARTICLES puBLds PAR "LES ANNALES COLONIALU- SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
lM Annonce» etRéclamt» tont reçuu aux Bureaux dujewml d dom ko Apnou ck Pubftclid
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
Rédtelioi et Aatiiiitratira : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1- Téléphtie : LOml lf-17
Umm emek Suab
AIQRRMEITS ( Vrm*cê ti CoLmlm "«T i 48.
>v** f. I Jttrmngir go.
Oa l'tbonM dâM tmmm Ua 0̃̃̃̃̃– d« porta et dm lm pHatip–i Kbnini
POUR LES INDIGENES
»♦» »
On entonne volontiers dans la presse
l'hymne à la production coloniale, un
énumère complaisamment les travaux
d'utilité publique dont la réalisation est
urgente. Des prospecteurs partent a la
recherche des mines et font l'inventaire
des gisements de fer, de cuivre, do
houille, d'or, etc., pendant que d autres
supputent déjà pour la métropole les
profits des cultures scientillqueinent dé-
velo'ppées ou introduites.
Ces perspectives enenantent naturel-
lement le public qui s'associe aux es-
poirs qu'on fait luire à ses yeux.
Malheureusement la réalité est quel-
que peu différente et l'avenir un peu
moins brillant que nous nous le repré-
sentons, cela tient à ce que dans nos cal-
culs nous laissons de côté un élément
essentiel du problème : celui de .main-
''œuvlre.
Nos colonies, à l'exception de celles de
l'Afrique du Nord sont soumises à des
conditufhs climatériques, qui rendent à
peu près impossible l'emploi des travail-
leurs de race blanche. Ils ne faut pas
songer a appeler en grand nombre en
A. O. F. et encore moins en Airique
équatoriale des émigrants polonais, es-
pagnols ou italiens. Il ne reste donc que
la main-d'œuvre indigène. Mais celle-ci
est pour l'instant insuffisante et elle
menaco de le rester assez longtemps.
Nos colonies d'Afrique sont très peu
peuplées. En Afrique occidentale la den-
sité est de 3 à 4 habitants au kilomètre
- carré. Elle atteint douze dans les parties
les plus favorisées.
6 &. - -, , -- - .-
En Afrique équatoriale eue ne uepas-
se probablement pas 2 habitants pour
autant qu'on puisse le savoir, tandis que
Madagascar avec un territoire d'une su-
perficie un peu supérieure à celle de la
France possède à peine quatre millions
d'individus.
- a"-
Il reste l'Indo-Chine qui compte xu
millions d'ha-tilants.Mais ici la situation
est différente : la population s'y accroît
rapidement depuis que nous y avons dé-
veloppé les procédés qui permettent de
- combattre avec efficacité les épidémies
et les maladies courantes comme le cho-
léra, la peste, la dysenterie.
Dans nos possessions d'Afrique nous
avons fait, beaucoup pour le peuplement
en imposant la paix aux diverses peu-
plades, en supprimant la traite des nOIrs.
Mais la population ne s'accroît en-
core que lentement ; elle est même par
endroits stationhaire. Et pourtant. ces
races sont prolifiques ! A quoi tient
donc cette situation ?
Des enquêtes faites par des savants,
des voyageurs, nous donnent les raisons
de ce phénomène. Les populations sont
décimées par des maladies dont certai-
nes les ont frappées de tout temps com-
me le paludisme, la variolo, la syphilis,
et dont -- d'autres ont suivi l'arrivée des
européens comme ralcoOllsme. Mais les
causes de dépeuplement voient leurs ef-
fets augmenter par suite de la sous-ali-
mentation. La nourriture de l'indigène
est trop pauvre en aliments azotés, on
graisses. Quelques bananes, un peu de
manioc ou de riz, quelques poissons la
composent uniquement. Très souvent
l'alimentation en viande est insuffisante,
et partout où les ressources de la pêche
ne parviennent pas à remédier au déficit
des produits de l'élevage ou de la chasse,
les hommes souffrent d'un manque de
matières azotées,.
On envisage des mesures pour com-
battre ce fléau. Le développement des
cultures vivrières est au premier
rang. Déjà des efforts ont été faits en ce
sens non seulement en Afrique occi-
dentale ou Equatoriale mais aussi en
Indo-Chine où le caractère prolifique de
la race le rend aussi nécessaire que par-
tout ailleurs. Certains préconisent mê-
me pour quelques années, le régime des
cultures obligatoires d'après lequel, tout
village devrait, chaque année, faire ve-
nir une certaine quantité de produits.
Dans beaucoup de terres au Congo- et
dans les régions du Chari et du Tchad
on pourrait donner une grande exten-
sion aux cultures maraicneres qui y
viennent facilement. Quant à l'élevage,
on ne saurait trop le développer là où il
existe déjà et l'introduire là où il est in-
connu mais où les conditions climati-
ques le rendent possible. Cela nécessite-
ra parfois une nouvelle éducation de
l'indigène, mais cette tâche n'est pas au-
dessus des forces de notre administra-
coloniale.
Dans les régions où l'on ne peut. éle-
ver le cheval et le bœuf, il faudrait exa-
miner s'il n'est pas possible d'y subs-
tituer le porc et la volaille.
Certains recommandent l'intensifica-
tion de la chasse mais cette solution
n'est pas sans inconvénient puisqu'elle
risque do réaliser dans un avenir pro-
chain la destruction de certaines espèces
sauvages.
La chasse, d'autre part, est une res-
source assez incertaine. Aussi est-il pré-
férable de recourir à la pêche. « C'est
dans la multiplication des pêcheries,
écrit M. Grandidier, dans le perfection-
nement des procédés tre capture et de
conservation des poissons que l'on peut
espérer trouver la solution la plus aisée,
semble-t-il, du problème qui se pose de
la suralimentation azotée des indigènes
d'autant plus que les noirs africains
apprécient fort cette nourriture. »
Au poisson consommé frais ou en
conserve, certains proposent d ajouter
les viandes fumées ou conservées.
Telles sont quelques-unes des mesu-
res préconisées par les haïront es de
science dont je parlais au début do cet
article.
Partout leur application est d'une né-
cessité qui excelut toute idée de retard
dans l'exécution.
Mais c'est en Afrique équatoriale que
la situation est la plus grave. Nous li-
sons en effet, dans un rapport dont nous
avons les extraits sous les yeux que
cette colonie est « en véritable danger
si des mesures énergiques n'intervien-
nent pas pour sauver les derniers restes
d'une groupement humain progressive-
ment décimé depuis vingt-cinq ans. »
C'est malheureusement vrai car ici
aux causes ordinaires de dépopulation
s'ajoutent les désastreux effets de la ma-
ladie du sommeil.
Aussi fo docteur Calmette et M. Rou-
baud suggèrent-ils ce qu'ils appellent
u une politique do repos ». Les territoi-
res où la population est en état do dé-
chéance spéciale seraient exemptés de
toute perception d'impôts et de presta-
tions pendant quelques années. Les in-
digènes durant ce temps « ne seraient
« astreints à. d'autres obligations qu'à
« celle de construire des habitations
« confortables à des emplacements judi-
« cieusement établis, d'organiser des
« cultures rationnelles et de s'alimenter
« à leur faim grâce à des distributions
« régulières de semences, de graines, do
« poisson ou de viandes sèches ou fu-
« «lés. Ces mesures réaliiséns an rléhnt
- ---- ------ --------- -- ,----..
« dans des zones particulièrement ac-
« cessibles le long des grandes voies de
« ravitaillement., des voies ferrées en
« construction, etc., ne tarderaient pas
« à atUrp.r des groupements importants
« d'indigènes venus do réglons plus éloi-
« gnées. Pou à peu ces populations, ré-
If générées par l'alimentation, et le
« mieux-être rembourseront d'ailleurs
« largement, ne fût-ce que par un ren-
« de nient de travail meilleur Ipq. soins
« qui leur auront été donnés. » .-
Le problème de l'alimentation, dans
certaines de nos colonies est donc d'une
importance capitale. Notre administra-
tion se préoccupe sérieusement et effica.
cement de développer les services sani-
taires. Il lui faut aussi s'attacher à com-
battre la sous-alimentation, tâche non
rnoàns difficile que la première.
Qu'on nous comprenne bien : l'intérêt
sordide ne doit pas être l'inspirateur de
cette politique. Sans doute, au début de
cet article, nous avons signalé la néces-
sité d'avoir dans nos colonies une main-
d'œuvre indigène, susceptible do coopé-
rer à l'excitation des ressouroes qu'el-
les possèdent, mais ce n'est là nue le
côté secondaire du problème qui nous
préoccupe et qui est loin d'être unique-
ment de l'ordre économique. Il s'agit,
pour l'instant de sauver de la disparition
plus ou moins prochaine des races hu-
maines incapables de so sauver elles-In-
me, de donner à d'autres des moyens
d'existence supérieurs à ceux qu'elles
connaissent. Les sentiments les pluis éle-
v6s de l'humanité entrent iai en jeu. Et
c'est par leur généreuse pratique que se
justifie notre présence en ces lieux.
Henry Fontanier,
Député du Canlal, Secrétaire de la
Commission des Affaires étrangères,
Membre de la Commission des Co-
lonies.
Conseil Supérieur des Colonies
--0-0----
Notre ami , M. Lucien Hubert, sénateur des
Ardennes. Président de la Commission des
A. .-' -
/\rtaires Utrangères, a 1 intention, lors de la
discussion du Budget au Sénat, de réclamer
un crédit de 25.000 francs au titre du Minis-
tère des Colonies pour l'organisation des Ser-
vices du Secrétariat du Conseil Supérieur des
Colonies dont il est président.
Nul doute que la Commission sénatoriale
des Colonies et la HauVAssemblée ne rati-
fient cette proposition qui permettra le fonction-
nement norma l du Secrétariat du Consei l Supé-
rieur des Colonies.
A rÈtysée
Le Président de la République a reçu la
visite du jeune fils de l'Empereur d'Annam qui
lui a été présenté par M. Charles, ancien Ré-
sident Supérieur en Indochine, Gouverneur ho-
noraire des Colonies, précepteur du prince qui,
depuis deux ans, poursuit ses études en France.
Le prince, ftls unique de rfcjmpereur, est venu
saluer le Président de la République au nom
de rtùnpereur et lui remettre en même temps
une lettre autographe.
Les Oubliés
-0.3--
Dans une lettre ouverte
adressée il mon excellent
collègue Antèriou et à moi-
même, et publiée dans la
France Militaire, un grou-
pe d'aticietis combattants
du Cameroun nous signale
le triste oubli dans lequel
ont été tenus ceux qui ont
assuré la conquête de l'ancienne colonie alle-
mande au cours d'une campagne de quinze
mois, marquée par de rudes combats, à tra-
vers les obstacles d'une nature hostile, les
embûches de la fièvre et de V hiver nage -
et l'isolement plus cruel encore : « Au Ca-
meroun, ceux qui sont morts moururent soli-
taires, pansés par les mains inhabiles de l'in-
firmier Coulibalv D.
1 Ce fut le lot de ceux qui combattirent sur
les a théâtres d'opérations extérietires D d'avoir
vu leur part de gloire diminuée, leur héroïsme
rabaissé, leurs souffrances et leur misère sys-
tématiquement méconnues. Les. jardiniers
de Sarrail » disait-on dédaigneusement de
ceux qui bâtissaient à travers les marécages
du Vardar des chaussées à la romaine ou
qui comblaient de leurs corps les fossés de
Kcnalil
Au moment donc où mon collègue JLntériou
et moi, reprenant une proposition de loi dé-
posée au cours de la dernière législature par
Georges-Barthélenfy, réclamons l'attribution
aux anciens « poilus d'Orient p d'une « mé-
daille commémorative spéciale qui leur serve
ae signe de ralliement, ceux au Cameroun,
victimes des mêmes préventions et de la même
défaveur, nous demandent d'élargir notre
texte et de prévoir, par une disposition spé-
ciale, Vinstitution d'une médaille commémo-
rative du Cameroun.
l'ai pensé que la médaille coloniale, avec
agrafe spéciale c Cameroun 1914-1916 3 ré-
pondrait au vœu si légitimement formulé par
nos camarades oubliés. le l'ai demandée pour
eux au Gouvernement.
Sans doute en vertu des décrets des
iw août 1916, 8 février 1917, 13 janvier
1918, 2 décembre 1919, la médaille coloniale,
avec agrafe « Afrique Equatoriale française »
est-elle acquise « au personnel civil et mili-
taire » en service au Cameroun entre les an-
nées 1914 et 1918. Mais l'on ne va pas con-
fondre tout de même ceux qui sont venus
après la victoire et ceux qui ont pris part aux
colonnes meurtrières de la conquête!
Nous connaissons la sollicitude de M. Da-
ladier pour les « coloniaux ». Il lui appartient
de faire le geste de réparation que nous atten-
dons de lui. Ce n'est pas en vain, j'en suis
persuadé, que je renouvelle ici mon appel à
son esprit de justice, au nom de ceux qui,
pour le prix de leur abnégation, se contentent
d' « un bout de ruban de soie ».
Auguste Brunet
Député de la Réunion.
A LA CHAMBRE
PROJET DE LOI
Les accidents du travail
et nos a protégés français »
Le Gouvernement vient de déposer sur
le bureau de la enamore un projet de 101
appliquant le bénéfice des dispositions de
la loi du 9 avril 1898 à tous les travailleurs
protégés Français résidant en France.
Hanpelons nue les travailleurs marocains
en France ne bénéficiaient pas, jusqu'à pré-
sent, tant en France qu'en Algérie et en Tu-
nisie des dispositions de la loi du 9 avril
1898 concernant les responsabilités des ac-
cidents dont les ouvriers français sont vic-
times dans leur travail.
Les travailleurs tunisiens, eux, étaient
protégés par ces dispositions législatives
depuis la loi du 21 mars 1921. Le Gouver-
nement, par ce projet de loi, a voulu faire
cesser cette anomalie.
AMENDEMENT
Taxe à l'impottation
M. Joseph Vidal, député des Bouclies-du-
Rhône, vient de demander par voie d'amen-
dement, que les importations de produits
agricoles originaires et en provenance di-
recte de l'Algérie, des colonies ou des pays
de protectorat et des anciennes colonies al-
lemandes actuellement plocées sous le man-
dat de la France, soient cxemptéNi de la
taxe à l'importation, édictée par l'article 72
de la loi du 25 juin 1920.
M. Joseph Vidal fait observer, pour jus-
tifier cette mesure, que la taxe sur le chif-
fre d'affaires pèse assez lourdement sur les
produits agricoles sans qu'on y superpose,
pour ceux provenant de l'Afrique du Nord
et de nos colonies un droit d'importation.
Le meilleur moyen de combattre la vie chè-
re, consiste à réduire le plus possible les
impôts indirects qui grèvent les denrées de
première nécessité et à favoriser les pro-
duits exportés par l'Afrique du Nord et nos
colonies.
A L orncnaL
0 -
M. Desamericq, juge au tribunal de (pre-
mière instance de Casablanca, est chargé,
pour trois ans, des fonctions de l'instruction
audit tribunal, en remplacement de M. Ro-
dière, qui a été mis à la disiposition du mi-
nistre des Affaires étrangères, pour exercer
les fonctions de procureur français près le
tribunal mixte de Tanger.
De l'Adantique à la mer Roupe
- 0. 0 -..
Après la traversée du désert du Darfour et
du Kordofan, la mission Tranin-Duverne est
arrivée à Khartoum. Elle poursuit son voyage
vers la mer Rouge.
Le coton du Dahomey
--0-0---
Dans une récente communication à T Acadé-
mie d'Agriculture, M. Seerig, directeur des
Filatures Kœchlin et Cie, avait exposé les
qualités du coton de culture sèche produit au
Dahomey. Ces filatures, qui ont consommé,
cette année, pour leurs fabrications plus de
deux cents tonnes de coton du Dahomey, ont
expertisé ces cotons au fur et à mesure de leur
réception.
Les résultats de cette expertise, qui porte sur
464 balles de coton cueilli dans les différents
centres producteurs de la colonie et aux diffé-
rents moments de la récolte se résument ainsi :
Les cotons provenant de la région d'Abomey
et cueillis en bonne époque sont cotés comme :
Bonne classe, bonne résistance.
Longueur très égale et bonne 29
Très peu d'étoiles.
Les cotons moyens provenant de la reg on
de Savalou ont donné lieu aux appréciations
suivantes :
Fibres bien développés, très homogènes bon
28/30.
Cotons bien propres.
Résistance plutôt supérieure à celle des co-
tons d'Abomey.
Quelques balles ont les soies de 32 m/m.
Les cotons du début de la récolte sont con-
sidérés :
Comme bons, mais très etoues, ce qui pro-
vient de ce que les producteurs les cueillent
trop tôt et avant maturation complète.
Les lots achetés en arrière-saison sont bons
comme longueur et résistance, mais sales et
gris, et contiennent des débris de feuilles et
de capsules.
Cette expertise montre qu'au point de vue
cultural, il reste, en somme, peu de chose à
faire au Dahomey pour obtenir un coton moyen
et convenant parfaitement à l' industrie métro-
politaine.
Les seules critiques faites sur les cotons de
première cueillette et d'arrières-saison (couleur,
matières étrangères, étoiles) peuvent être évi-
tées au moyen d'un contrôle très simple fonc-
tionnant comme celui des amandes de palmes,
qui a donné des résultats si satisfaisants au
Dahomey. - -
L'application de ce contrôle au coton, ré-
clamée par le commerce, a été étudiée et mise
au point en collaboration par les services tech-
niques et la Chambre de Commerce. Il pourra
être effectué dès que le représentant de l'As..
sociation Cotonnière Coloniale aura pu étudier
sur place la question, avec les représentants du
commerce. Il y a le plus grand intérêt à ce
que cette question soit mise au point dans un
court délai.
LEGION D'HONNEUR
---0-0--
Les propositions pour la Légion d' honneur
faites au titre du Ministère des Colonies sont
actuellement soumises à l'examen de la Gran-
de-Chancellerie.
- 40 -
M. Lucien Salai à Paris
---()-o--
M. Lucien Saint, Résident Général de
France à Tunis, a débarqué hier à Marseille.
il est attendu aujourd'hui à Paris.
-– «q>-
Le statut de Tanger
0 t)
L' « Assemblée législative » de Tanger est
maintenant au complet. Elle comprend les
Européens élus par leurs Colonies et les
membres musulmans et israélites désignés
par le Représentant du Sultan. Le « Tribu-
nal mixte », également conforme au statut
de Tanger, tiendra incessamment sa pre-
mière audience.
• #
Le mendoub chérifien vient par arrêté de
rendre applicables à partir du 14 courant,les
nouveaux tarifs d'acconage du port de
Tanger. Cette mesure prise en violation des
dispositions du statut d'une part et sans te-
nir compte des conséquences fàcheuscR
qu'elle aura pour le commerce local et le
trafic maritime de la ville d'autre part, cau-
se une vive émotion dans tous les milieux
tnngérois. Toutes les chambres de com-
merce protestent énergiquement et mena-
cent de se dissoudre et même de demander
aux membres de l'assemblée législative qui
doit se réunir pour la première fois le 16
courant do démissionner.
Les tarifs ont été établis par le maghzen
et la société concessionnaire du port de
Tanger sans consultation préalable du com-
merce local. La mesure qui les rend applica-
ble survenant 48 heures avant la première
réunion de l'assemblée législative trahit
l'intention des autorités chérifiennes de met-
tre celle-ci devant un fait accompli.
- op
La Conférence de l'opium
Q4
Dans sa séance de samedi, la Conférence
internationale de l'opium a approuvé le
rapport de la sous-commission pour lo
chanvre indien, suivant lequel ce produit et
le hachisch seront inclus parmi Les drogues
prohibées par a convention.
Eue a ensuite cuscute et aaopte xout te
dernier ohapilro du projet contenant les dis-
positions générales, à l'exception de l'arti-
cle 32, qui prévoit que les différends relatifs
A l'interprétation ou à l'application de la
convention seront 'portés devant la Cour
permanente de justice internationale, à
moins qu'ils ne soient réglés par voie d'ar-
bitrage.
L'aviation coloniale
-0-0--
Paris-Tchad
Après l'accident
A la suite de l'accident du Jean-Casale,
le général Nollet, ministre de la Guerre, a
décidé d'attribuer la médaille militaire au
sergent Knecht et, à titre posthune, au ser-
gent Wendel.
D'autre part, le colonel de Goys a télé-
graphié de Niamey :
Ce matin Vuillemin amélioration ; Da-
gneaux et Knecht hors danger.
- En réponse aux instructions du sous-se-
crétaire d'Etat de l'aéronautique, le chef de
la mission, en confirmant les bonnes nou-
velles ci-dessus, a télégraphié à la date du
14 février pour demander encore l'autorisa-
tion pour le Iloland-Gnrros de continuer
immédiatement sa route jusqu'au Tchad.
M. Laurent Eynac, naturellement, a con-
firmé sa décision d'arrêter la mission et de
plus, il a demandé des précisions sur l'acci-
dent survenu au Jean-Casale à Niamey et
des détails sur les blessures du colonel Vuil-
lemin, du capitaine Dagneaux, du sergent
Knecht, qui vient d'être décoré de la mé-
daille militaire.
Le colonel Reimbert ne compte pas avoir
une réponse avant demain.
Notre ministre de l'Air n'a pas encore
pris de décision quant au sort du Roland-
Garros.
Sera-t-il démonté SUl" place et transporté
jusqu'à Kotonou (Dahomey), le port le plus
proche, ou gagneru-t-il Dakar par la voie
des airs ?
Une seule chose reste certaine, c'est quo
la mission de Goys est terminée.
M. de Lubcrsac, sénateur de VAisne, a
adressé au ministre de la Guerre la lettre
suivante :
« Monsieur le ministre,
« En présence du malheur qui frappe tou-
te l'aviation française, et après t'avertisse-
ment qllC je m'étais permis de donner à
M. le chef de voire cabinet militaire pour
qu'il vous soit transmis L'avant-veille du dé-
part de la mission dit colonel de Goys, j'ai
l'honneur aujourd'hui de vous demander
quelles sont les raisons - d'importance sans
doute - qui vous ont décidé à mettre et A
maintenir à la disposition de M. le Sous-Se-
crétaire d'Etat à l'Aéronautique pour l'exé-
cution de ce raid, un chef sans égal dans
l'aviation, comme le lieutenant-cploncl Vuil-
lemin.
« Veuillez agréer, etc.
A cettle lettre le ministre do la Guerre a
répondu ainsi :
Monsieur le sénateur,
Vous m'avez demnndl, par lettre du 12 lévrier
10^5, de vous faire eonnnitre quelles sont les
raisons qui m'ont décidé, malgré les démarches
IlIU vous Clvez faites auprès do mon cliof de
cabinet, à mettre et ii maintenir le lieutenant-
colonel Vuillemin a la disposition de M. le sous-
seorétaire d'Htat il l'aéronautique pour le raid
d'études entrepris par la mission dirigée par le
colonel de (ïoys.
C'.est pur lettre; du U novembre 1924 que M. le
srfMis-seciViairc d'Etat de l'aéronautique m'a fait
savoir qu'il avait l'intention de faire exécuter,
par deux avions Blériot type 115, à 4 moteurs
1 lispano-Suiza 180 Ch., un voyage d'études a
travers nos possessions du nord et du centre de
l'Afrique.
M. Laurent Eynac ajoutait qu'il fournirait les
appareils, ou'it organiserait les détails du vovage
et qu'il sollicitait mon concours sur les deux
peints suivants :
1° Mise ù sa disposition, pour entrer dans la
composition des équipages, d'aviateurs militaircs,
dont le lieutenant-colonel Vuillemin et le capi-
taine Dagneaux ';
20 Constitution et mise à sa disposition, en
certains points, d'approvisionnements, d'essence
et d huile.
I. initiative de l'organisation de cette mission
rentrait dans les attributions de M. le sous-sc-
crétaire d'Eh1l de l'aéronautique et il n'est pas
douteux que cette mission dû avoir une grande
importance, non seulement au point de vue des
études envisagées, mais aussi pour la propagande
de 1 aviation militaire et civile et le développe-
ment de nos relations aériennes avec nos pos-
sessions d'Afrinmv
Lr. choix même des aviateurs était le plus sfir
garant du succès d'une entreprise dont les dif-
licultés étaient sons doute réelles, mais non au-
dessus de la capacité professionnelle éprouvée et
de la liante réputation de ceux qui devaient
1 exeouter.
Ceux-ci étaient tous volontaires et., d'autre
part, le matériel utilisé s'était bien comporté au
cours d'importantes épreuves civiles et. présen-
fait toutes les garanties désirables de sécurité et
de confort.
votre démarche auprès de mon chef de cabi-
net s est produite, ninsi que vous voulez bien
le rappeler vous-même. l'avant-veille du jour du
départ de la mission. Tout en appréciant les sen-
timents élevés qui vous avaient guidé, il m'est
apparu que je ne pouvais intervenir dans le
sens que vous me demandiez, en raison ries con-
séquences d'ordre moral très regrettables qui en
seraient résultées.
Ai-ie besoin d'nionfr.1» nu", nui ni«. .n ,,,,,:
.n --- HoI" '",,,., .1. 1. plU;") 'IUt; 111\Jl
11e déplore le regrettable, accident qui a coûté la
10 nu sergent Vendélie, et nous laisse dans
l'nmiÏl\h ln plu cruelle sur le sort du lieutenant-
colonel Vuillemin et de ses vaillants compagnons
du Jean-Cazala ? etc.
M. de Lubersac ayant pris connaissance
de ces explications, a adressé la nouvelle
lettre suivante au ministre de la Guerre :
Monsieur le Ministre,
Vous voulez bien me dire que, le H novembre
dernier, M. le sous-secrétaire d'Etat de l'aéro-
naulKfue vous npprenait qu'il avait l'intention
de faire exécuter, par deux avions à 4 moteurs
« un voyage d'études à travers nos possessions
du nord et du centre de l'Afrique ».
M. Laurent Eynac devait organiser 1 les dé-
tails » de cette expédition et vous prier de met.
tre a sa disposition le lieutenant-colonel Vniii*.
- ------- -------- 'O,.a-
min et le capitaine rva.gneaux.
J'ai l'honneur de vous exprimer ma surprise
et mon regret que, devant la Valeur sans pareille
du ohof et (Io l'officier dont M. le sous-secrétaire
d'mat vous demandait le concours, vous n'ayez
pas cru, avant d'accéder au désir qui vous était
exprimé, devoir Imposer que tous « les détails »
de 1 expédition projetée fussent soumis à votre
approbation.
11 était facile, en effet, do prévoir, comme je
lavais prévu dans ma conversation avec M. le
chef de votre cabinet militaire, que les risques
d3 l'entreprise étaient tels que celle-ci ne devait
pas être tentée.
Lorsqu'on cherche à réaliser une oeuvre de
« propagande », il est fâcheux de se tromper
aussi lourdement.
Vous m'écrivez que vous ne pouviez pas vous
opposer à ce voyagé au moment où je vous aJ
fait prier, à cause « des conséquences d'ordre
moral très regrettables qui en seraient résul-
tées ».
Ne trouvez-vous pas, véritablement, que la
mort du sergent Vendelle et que l'existence mise
en péril du lieutenantrcolonel Vuillemin, l'âme
même de notre aviution. entraînent, aujour-
d'hui, des conséquences autrement regrettables t
Les missions, en temps do paix comme pen-
dant la guerre, doivent, ce me semble, corres-
pondre a l'importance de ceux à qui elles sonl
confiées.
Dieu veuille que, dorénavant, soit respectée
cette règle ! etc.
Le raid belge
Le lieutenant Thieffry chef de la mis-
sion aérienne belge Bruxelles-Congo, arrivé
depuis 48 heures à Perpignan, a décidé
d'ajourner son départ à mardi, en raison
des informations reçues d'Espagne et du
nord do l'Afrique, qui signalent que le vent
souffle du nord-ouest avec une extrême vio-
lence.
-–
De Zinder à Niamey en deux jours
-0
Un de nos confrères s' extasie sur cette nou-
velle sensationnelle du voyage que M. Brevié,
Lieutenant-Gouverneur du Niger, a fait en
deux jours pour se rendre à Niamey auprès des
aviateurs du fean-Casalc. Or, nos lecteurs ne
peuvent en être surpris, puisqu'ils savent que,
depuis au moins une année, Zinder est relié à
Niamey par une piste automobile.
0
A TRAVERS L'AFRIQUE
Le capitaine Delingette avec Mme Delin-
getto et son mécanicien Bonnaure, dont
nous avons signalé le passage a Stanley-
ville, ont atteint Irumu, à 50 kilomètres à
l'ouest du lac Albert, le 13 février.
Ils comptent arriver à Nairobi (Kenya
britannique) dans quelques jours. Ils con-
tinueront ensuite leur route vers le sud et
gagneront le lac Nyanza par la nouvelle
route de l'équateur qui traverse le terri-
toire du Tanganyika.
4>
TROUPES COLONIALES
Rapatriement des indigènes
coloniaux en 1925
Par modillcalion aux dispositions de la
djépèche rLo 29.41X) A 3/5 du 10 décembre
19*24, les indigènes coloniaux détachés dans
les escadrons du train et les bataillons
d'ouvriers d'artillerie qui sont normalement
Ú diriger sur leur pays d'origine au cours
du quatrième trimestre 1925, seront rapa-
triés dans les conditions ci-après :
a) Indochinois (France, armée du Rhin,
Algérie, Tunisie, Levant et Maroc). - De-
vront être rendus à Fréjus le 1er août 11)25.
b) Sénégalais. - Ceux d'Algérie seront
embarqués à Alger Je 15 juililet 1025 sur le
Kouroussa.
Ceux de Tunisie seront embarqués h Bey-
routh le 27 juillet 1925, sur VAmiral-Pierre.
L'ACCORD DU PACIFIQUE
---0-
L'ambassade du Japon à Londres annon-
ce qu'en conformité avec les clauses du
traité naval de Washington, quatorze na-
vires de guerre nippons ont été coulés en
mer, démolis ou transformés en buts
d'exercices, la date du 9 février.
♦
Rapports et Décrets
Arrêté du 12 février 1925 autorisant l'attri-
bution d'une allocation exceptionnelle au
profit du personnel entretenu sur les bud-
gets généraux, locaux ou spéciaux des co-
lonies présent en France (y compris la
Corse, l'Algérie et la Tunisie).
Article premier. - l ne allocation exception-
nelle do 5u0 francs, non soumisû aux retenues
pour pension, analogue a celle prévue pur le
décret du 13 janvier I)J en laveur du per-
sonnel de l'lit ut, sera accordée aux fonction-
naires et agents entretenus sur les budgets gé-
néraux, locaux ou spéciaux des colonies, pays
de protectorat et territoire à mandat, présents
en France (y compris la Corse, en Algérie et
en Tunisie, à l'exception de ceux reniiiiiicrés
suivant un tarif régional.
I.e bonélice de cette allocation est exclusi-
vement réservé aux foin tionnaires et agents
en service au Ier janvier 1:.r2j et depuis uu
moins le L6 décembre lWt.
Four les agents entres au service postérieu-
rement au 1er juillet 1W1, le taux de. l'alloca-
tion est calcule proportionnellement à la du-
rée de leurs services effecliis.
Art. 2. - Les dispositions du présent arrête
sont applicables aux personaiel.j susvisés des
établissements d'outre-mer relevant du minis-
tère des Colonies, il l'exception de ceux res-
sortissant û l'Indochine, la Guyane, la Héunion
et l'Inde. ,
Toulefois, des arrêtés ministérics détermi-
neront les dates auxquelles l'amélioration sera
appliquée aux colonies ci-dessus au fur et à
mesure de l'adliesion des pouvoirs locaux
compétents.
Enfin, pour la Nouvelle-Calédonie, seul la
personnel métropolitain détnc" et celui du
service colonial présent en France seront ad-
mis au bénéfice du présent arrêt*.
Art. 3. - Le personnel relevant du Gouver-
nement général de l'Afrique occidentale fran-
çaise et présent en Fronce restera soumis aux
dispositions de l'arrêté du 21 janvier lii2ô du
gouverneur général de cette possession, ré-
glant ;i leur prolit l'attribution de ladite con-
cession.
Décret du 7 février 1925 portant création
d'un polygone exceptionnel dans la zone
des servitudes de la place de Philippeville.
J. O. du 14 février 1924.
Décret du 12 février 1925, relatif à l'organi-
sation des collèges de jeunes filles et des
internats annexés aux collèges et aux ly*
cées de jeunes iilles d'Algérie.
J. O. du 15 février 1925.
Ml NIIHM l WÊ OMTIMIB
- ""-- - - - --
LUNDI SOIR, 16 FEVRIER IOM
7a
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
Utt ARTICLES puBLds PAR "LES ANNALES COLONIALU- SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
lM Annonce» etRéclamt» tont reçuu aux Bureaux dujewml d dom ko Apnou ck Pubftclid
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
Rédtelioi et Aatiiiitratira : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1- Téléphtie : LOml lf-17
Umm emek Suab
AIQRRMEITS ( Vrm*cê ti CoLmlm "«T i 48.
>v** f. I Jttrmngir go.
Oa l'tbonM dâM tmmm Ua 0̃̃̃̃̃– d« porta et dm lm pHatip–i Kbnini
POUR LES INDIGENES
»♦» »
On entonne volontiers dans la presse
l'hymne à la production coloniale, un
énumère complaisamment les travaux
d'utilité publique dont la réalisation est
urgente. Des prospecteurs partent a la
recherche des mines et font l'inventaire
des gisements de fer, de cuivre, do
houille, d'or, etc., pendant que d autres
supputent déjà pour la métropole les
profits des cultures scientillqueinent dé-
velo'ppées ou introduites.
Ces perspectives enenantent naturel-
lement le public qui s'associe aux es-
poirs qu'on fait luire à ses yeux.
Malheureusement la réalité est quel-
que peu différente et l'avenir un peu
moins brillant que nous nous le repré-
sentons, cela tient à ce que dans nos cal-
culs nous laissons de côté un élément
essentiel du problème : celui de .main-
''œuvlre.
Nos colonies, à l'exception de celles de
l'Afrique du Nord sont soumises à des
conditufhs climatériques, qui rendent à
peu près impossible l'emploi des travail-
leurs de race blanche. Ils ne faut pas
songer a appeler en grand nombre en
A. O. F. et encore moins en Airique
équatoriale des émigrants polonais, es-
pagnols ou italiens. Il ne reste donc que
la main-d'œuvre indigène. Mais celle-ci
est pour l'instant insuffisante et elle
menaco de le rester assez longtemps.
Nos colonies d'Afrique sont très peu
peuplées. En Afrique occidentale la den-
sité est de 3 à 4 habitants au kilomètre
- carré. Elle atteint douze dans les parties
les plus favorisées.
6 &. - -, , -- - .-
En Afrique équatoriale eue ne uepas-
se probablement pas 2 habitants pour
autant qu'on puisse le savoir, tandis que
Madagascar avec un territoire d'une su-
perficie un peu supérieure à celle de la
France possède à peine quatre millions
d'individus.
- a"-
Il reste l'Indo-Chine qui compte xu
millions d'ha-tilants.Mais ici la situation
est différente : la population s'y accroît
rapidement depuis que nous y avons dé-
veloppé les procédés qui permettent de
- combattre avec efficacité les épidémies
et les maladies courantes comme le cho-
léra, la peste, la dysenterie.
Dans nos possessions d'Afrique nous
avons fait, beaucoup pour le peuplement
en imposant la paix aux diverses peu-
plades, en supprimant la traite des nOIrs.
Mais la population ne s'accroît en-
core que lentement ; elle est même par
endroits stationhaire. Et pourtant. ces
races sont prolifiques ! A quoi tient
donc cette situation ?
Des enquêtes faites par des savants,
des voyageurs, nous donnent les raisons
de ce phénomène. Les populations sont
décimées par des maladies dont certai-
nes les ont frappées de tout temps com-
me le paludisme, la variolo, la syphilis,
et dont -- d'autres ont suivi l'arrivée des
européens comme ralcoOllsme. Mais les
causes de dépeuplement voient leurs ef-
fets augmenter par suite de la sous-ali-
mentation. La nourriture de l'indigène
est trop pauvre en aliments azotés, on
graisses. Quelques bananes, un peu de
manioc ou de riz, quelques poissons la
composent uniquement. Très souvent
l'alimentation en viande est insuffisante,
et partout où les ressources de la pêche
ne parviennent pas à remédier au déficit
des produits de l'élevage ou de la chasse,
les hommes souffrent d'un manque de
matières azotées,.
On envisage des mesures pour com-
battre ce fléau. Le développement des
cultures vivrières est au premier
rang. Déjà des efforts ont été faits en ce
sens non seulement en Afrique occi-
dentale ou Equatoriale mais aussi en
Indo-Chine où le caractère prolifique de
la race le rend aussi nécessaire que par-
tout ailleurs. Certains préconisent mê-
me pour quelques années, le régime des
cultures obligatoires d'après lequel, tout
village devrait, chaque année, faire ve-
nir une certaine quantité de produits.
Dans beaucoup de terres au Congo- et
dans les régions du Chari et du Tchad
on pourrait donner une grande exten-
sion aux cultures maraicneres qui y
viennent facilement. Quant à l'élevage,
on ne saurait trop le développer là où il
existe déjà et l'introduire là où il est in-
connu mais où les conditions climati-
ques le rendent possible. Cela nécessite-
ra parfois une nouvelle éducation de
l'indigène, mais cette tâche n'est pas au-
dessus des forces de notre administra-
coloniale.
Dans les régions où l'on ne peut. éle-
ver le cheval et le bœuf, il faudrait exa-
miner s'il n'est pas possible d'y subs-
tituer le porc et la volaille.
Certains recommandent l'intensifica-
tion de la chasse mais cette solution
n'est pas sans inconvénient puisqu'elle
risque do réaliser dans un avenir pro-
chain la destruction de certaines espèces
sauvages.
La chasse, d'autre part, est une res-
source assez incertaine. Aussi est-il pré-
férable de recourir à la pêche. « C'est
dans la multiplication des pêcheries,
écrit M. Grandidier, dans le perfection-
nement des procédés tre capture et de
conservation des poissons que l'on peut
espérer trouver la solution la plus aisée,
semble-t-il, du problème qui se pose de
la suralimentation azotée des indigènes
d'autant plus que les noirs africains
apprécient fort cette nourriture. »
Au poisson consommé frais ou en
conserve, certains proposent d ajouter
les viandes fumées ou conservées.
Telles sont quelques-unes des mesu-
res préconisées par les haïront es de
science dont je parlais au début do cet
article.
Partout leur application est d'une né-
cessité qui excelut toute idée de retard
dans l'exécution.
Mais c'est en Afrique équatoriale que
la situation est la plus grave. Nous li-
sons en effet, dans un rapport dont nous
avons les extraits sous les yeux que
cette colonie est « en véritable danger
si des mesures énergiques n'intervien-
nent pas pour sauver les derniers restes
d'une groupement humain progressive-
ment décimé depuis vingt-cinq ans. »
C'est malheureusement vrai car ici
aux causes ordinaires de dépopulation
s'ajoutent les désastreux effets de la ma-
ladie du sommeil.
Aussi fo docteur Calmette et M. Rou-
baud suggèrent-ils ce qu'ils appellent
u une politique do repos ». Les territoi-
res où la population est en état do dé-
chéance spéciale seraient exemptés de
toute perception d'impôts et de presta-
tions pendant quelques années. Les in-
digènes durant ce temps « ne seraient
« astreints à. d'autres obligations qu'à
« celle de construire des habitations
« confortables à des emplacements judi-
« cieusement établis, d'organiser des
« cultures rationnelles et de s'alimenter
« à leur faim grâce à des distributions
« régulières de semences, de graines, do
« poisson ou de viandes sèches ou fu-
« «lés. Ces mesures réaliiséns an rléhnt
- ---- ------ --------- -- ,----..
« dans des zones particulièrement ac-
« cessibles le long des grandes voies de
« ravitaillement., des voies ferrées en
« construction, etc., ne tarderaient pas
« à atUrp.r des groupements importants
« d'indigènes venus do réglons plus éloi-
« gnées. Pou à peu ces populations, ré-
If générées par l'alimentation, et le
« mieux-être rembourseront d'ailleurs
« largement, ne fût-ce que par un ren-
« de nient de travail meilleur Ipq. soins
« qui leur auront été donnés. » .-
Le problème de l'alimentation, dans
certaines de nos colonies est donc d'une
importance capitale. Notre administra-
tion se préoccupe sérieusement et effica.
cement de développer les services sani-
taires. Il lui faut aussi s'attacher à com-
battre la sous-alimentation, tâche non
rnoàns difficile que la première.
Qu'on nous comprenne bien : l'intérêt
sordide ne doit pas être l'inspirateur de
cette politique. Sans doute, au début de
cet article, nous avons signalé la néces-
sité d'avoir dans nos colonies une main-
d'œuvre indigène, susceptible do coopé-
rer à l'excitation des ressouroes qu'el-
les possèdent, mais ce n'est là nue le
côté secondaire du problème qui nous
préoccupe et qui est loin d'être unique-
ment de l'ordre économique. Il s'agit,
pour l'instant de sauver de la disparition
plus ou moins prochaine des races hu-
maines incapables de so sauver elles-In-
me, de donner à d'autres des moyens
d'existence supérieurs à ceux qu'elles
connaissent. Les sentiments les pluis éle-
v6s de l'humanité entrent iai en jeu. Et
c'est par leur généreuse pratique que se
justifie notre présence en ces lieux.
Henry Fontanier,
Député du Canlal, Secrétaire de la
Commission des Affaires étrangères,
Membre de la Commission des Co-
lonies.
Conseil Supérieur des Colonies
--0-0----
Notre ami , M. Lucien Hubert, sénateur des
Ardennes. Président de la Commission des
A. .-' -
/\rtaires Utrangères, a 1 intention, lors de la
discussion du Budget au Sénat, de réclamer
un crédit de 25.000 francs au titre du Minis-
tère des Colonies pour l'organisation des Ser-
vices du Secrétariat du Conseil Supérieur des
Colonies dont il est président.
Nul doute que la Commission sénatoriale
des Colonies et la HauVAssemblée ne rati-
fient cette proposition qui permettra le fonction-
nement norma l du Secrétariat du Consei l Supé-
rieur des Colonies.
A rÈtysée
Le Président de la République a reçu la
visite du jeune fils de l'Empereur d'Annam qui
lui a été présenté par M. Charles, ancien Ré-
sident Supérieur en Indochine, Gouverneur ho-
noraire des Colonies, précepteur du prince qui,
depuis deux ans, poursuit ses études en France.
Le prince, ftls unique de rfcjmpereur, est venu
saluer le Président de la République au nom
de rtùnpereur et lui remettre en même temps
une lettre autographe.
Les Oubliés
-0.3--
Dans une lettre ouverte
adressée il mon excellent
collègue Antèriou et à moi-
même, et publiée dans la
France Militaire, un grou-
pe d'aticietis combattants
du Cameroun nous signale
le triste oubli dans lequel
ont été tenus ceux qui ont
assuré la conquête de l'ancienne colonie alle-
mande au cours d'une campagne de quinze
mois, marquée par de rudes combats, à tra-
vers les obstacles d'une nature hostile, les
embûches de la fièvre et de V hiver nage -
et l'isolement plus cruel encore : « Au Ca-
meroun, ceux qui sont morts moururent soli-
taires, pansés par les mains inhabiles de l'in-
firmier Coulibalv D.
1 Ce fut le lot de ceux qui combattirent sur
les a théâtres d'opérations extérietires D d'avoir
vu leur part de gloire diminuée, leur héroïsme
rabaissé, leurs souffrances et leur misère sys-
tématiquement méconnues. Les. jardiniers
de Sarrail » disait-on dédaigneusement de
ceux qui bâtissaient à travers les marécages
du Vardar des chaussées à la romaine ou
qui comblaient de leurs corps les fossés de
Kcnalil
Au moment donc où mon collègue JLntériou
et moi, reprenant une proposition de loi dé-
posée au cours de la dernière législature par
Georges-Barthélenfy, réclamons l'attribution
aux anciens « poilus d'Orient p d'une « mé-
daille commémorative spéciale qui leur serve
ae signe de ralliement, ceux au Cameroun,
victimes des mêmes préventions et de la même
défaveur, nous demandent d'élargir notre
texte et de prévoir, par une disposition spé-
ciale, Vinstitution d'une médaille commémo-
rative du Cameroun.
l'ai pensé que la médaille coloniale, avec
agrafe spéciale c Cameroun 1914-1916 3 ré-
pondrait au vœu si légitimement formulé par
nos camarades oubliés. le l'ai demandée pour
eux au Gouvernement.
Sans doute en vertu des décrets des
iw août 1916, 8 février 1917, 13 janvier
1918, 2 décembre 1919, la médaille coloniale,
avec agrafe « Afrique Equatoriale française »
est-elle acquise « au personnel civil et mili-
taire » en service au Cameroun entre les an-
nées 1914 et 1918. Mais l'on ne va pas con-
fondre tout de même ceux qui sont venus
après la victoire et ceux qui ont pris part aux
colonnes meurtrières de la conquête!
Nous connaissons la sollicitude de M. Da-
ladier pour les « coloniaux ». Il lui appartient
de faire le geste de réparation que nous atten-
dons de lui. Ce n'est pas en vain, j'en suis
persuadé, que je renouvelle ici mon appel à
son esprit de justice, au nom de ceux qui,
pour le prix de leur abnégation, se contentent
d' « un bout de ruban de soie ».
Auguste Brunet
Député de la Réunion.
A LA CHAMBRE
PROJET DE LOI
Les accidents du travail
et nos a protégés français »
Le Gouvernement vient de déposer sur
le bureau de la enamore un projet de 101
appliquant le bénéfice des dispositions de
la loi du 9 avril 1898 à tous les travailleurs
protégés Français résidant en France.
Hanpelons nue les travailleurs marocains
en France ne bénéficiaient pas, jusqu'à pré-
sent, tant en France qu'en Algérie et en Tu-
nisie des dispositions de la loi du 9 avril
1898 concernant les responsabilités des ac-
cidents dont les ouvriers français sont vic-
times dans leur travail.
Les travailleurs tunisiens, eux, étaient
protégés par ces dispositions législatives
depuis la loi du 21 mars 1921. Le Gouver-
nement, par ce projet de loi, a voulu faire
cesser cette anomalie.
AMENDEMENT
Taxe à l'impottation
M. Joseph Vidal, député des Bouclies-du-
Rhône, vient de demander par voie d'amen-
dement, que les importations de produits
agricoles originaires et en provenance di-
recte de l'Algérie, des colonies ou des pays
de protectorat et des anciennes colonies al-
lemandes actuellement plocées sous le man-
dat de la France, soient cxemptéNi de la
taxe à l'importation, édictée par l'article 72
de la loi du 25 juin 1920.
M. Joseph Vidal fait observer, pour jus-
tifier cette mesure, que la taxe sur le chif-
fre d'affaires pèse assez lourdement sur les
produits agricoles sans qu'on y superpose,
pour ceux provenant de l'Afrique du Nord
et de nos colonies un droit d'importation.
Le meilleur moyen de combattre la vie chè-
re, consiste à réduire le plus possible les
impôts indirects qui grèvent les denrées de
première nécessité et à favoriser les pro-
duits exportés par l'Afrique du Nord et nos
colonies.
A L orncnaL
0 -
M. Desamericq, juge au tribunal de (pre-
mière instance de Casablanca, est chargé,
pour trois ans, des fonctions de l'instruction
audit tribunal, en remplacement de M. Ro-
dière, qui a été mis à la disiposition du mi-
nistre des Affaires étrangères, pour exercer
les fonctions de procureur français près le
tribunal mixte de Tanger.
De l'Adantique à la mer Roupe
- 0. 0 -..
Après la traversée du désert du Darfour et
du Kordofan, la mission Tranin-Duverne est
arrivée à Khartoum. Elle poursuit son voyage
vers la mer Rouge.
Le coton du Dahomey
--0-0---
Dans une récente communication à T Acadé-
mie d'Agriculture, M. Seerig, directeur des
Filatures Kœchlin et Cie, avait exposé les
qualités du coton de culture sèche produit au
Dahomey. Ces filatures, qui ont consommé,
cette année, pour leurs fabrications plus de
deux cents tonnes de coton du Dahomey, ont
expertisé ces cotons au fur et à mesure de leur
réception.
Les résultats de cette expertise, qui porte sur
464 balles de coton cueilli dans les différents
centres producteurs de la colonie et aux diffé-
rents moments de la récolte se résument ainsi :
Les cotons provenant de la région d'Abomey
et cueillis en bonne époque sont cotés comme :
Bonne classe, bonne résistance.
Longueur très égale et bonne 29
Très peu d'étoiles.
Les cotons moyens provenant de la reg on
de Savalou ont donné lieu aux appréciations
suivantes :
Fibres bien développés, très homogènes bon
28/30.
Cotons bien propres.
Résistance plutôt supérieure à celle des co-
tons d'Abomey.
Quelques balles ont les soies de 32 m/m.
Les cotons du début de la récolte sont con-
sidérés :
Comme bons, mais très etoues, ce qui pro-
vient de ce que les producteurs les cueillent
trop tôt et avant maturation complète.
Les lots achetés en arrière-saison sont bons
comme longueur et résistance, mais sales et
gris, et contiennent des débris de feuilles et
de capsules.
Cette expertise montre qu'au point de vue
cultural, il reste, en somme, peu de chose à
faire au Dahomey pour obtenir un coton moyen
et convenant parfaitement à l' industrie métro-
politaine.
Les seules critiques faites sur les cotons de
première cueillette et d'arrières-saison (couleur,
matières étrangères, étoiles) peuvent être évi-
tées au moyen d'un contrôle très simple fonc-
tionnant comme celui des amandes de palmes,
qui a donné des résultats si satisfaisants au
Dahomey. - -
L'application de ce contrôle au coton, ré-
clamée par le commerce, a été étudiée et mise
au point en collaboration par les services tech-
niques et la Chambre de Commerce. Il pourra
être effectué dès que le représentant de l'As..
sociation Cotonnière Coloniale aura pu étudier
sur place la question, avec les représentants du
commerce. Il y a le plus grand intérêt à ce
que cette question soit mise au point dans un
court délai.
LEGION D'HONNEUR
---0-0--
Les propositions pour la Légion d' honneur
faites au titre du Ministère des Colonies sont
actuellement soumises à l'examen de la Gran-
de-Chancellerie.
- 40 -
M. Lucien Salai à Paris
---()-o--
M. Lucien Saint, Résident Général de
France à Tunis, a débarqué hier à Marseille.
il est attendu aujourd'hui à Paris.
-– «q>-
Le statut de Tanger
0 t)
L' « Assemblée législative » de Tanger est
maintenant au complet. Elle comprend les
Européens élus par leurs Colonies et les
membres musulmans et israélites désignés
par le Représentant du Sultan. Le « Tribu-
nal mixte », également conforme au statut
de Tanger, tiendra incessamment sa pre-
mière audience.
• #
Le mendoub chérifien vient par arrêté de
rendre applicables à partir du 14 courant,les
nouveaux tarifs d'acconage du port de
Tanger. Cette mesure prise en violation des
dispositions du statut d'une part et sans te-
nir compte des conséquences fàcheuscR
qu'elle aura pour le commerce local et le
trafic maritime de la ville d'autre part, cau-
se une vive émotion dans tous les milieux
tnngérois. Toutes les chambres de com-
merce protestent énergiquement et mena-
cent de se dissoudre et même de demander
aux membres de l'assemblée législative qui
doit se réunir pour la première fois le 16
courant do démissionner.
Les tarifs ont été établis par le maghzen
et la société concessionnaire du port de
Tanger sans consultation préalable du com-
merce local. La mesure qui les rend applica-
ble survenant 48 heures avant la première
réunion de l'assemblée législative trahit
l'intention des autorités chérifiennes de met-
tre celle-ci devant un fait accompli.
- op
La Conférence de l'opium
Q4
Dans sa séance de samedi, la Conférence
internationale de l'opium a approuvé le
rapport de la sous-commission pour lo
chanvre indien, suivant lequel ce produit et
le hachisch seront inclus parmi Les drogues
prohibées par a convention.
Eue a ensuite cuscute et aaopte xout te
dernier ohapilro du projet contenant les dis-
positions générales, à l'exception de l'arti-
cle 32, qui prévoit que les différends relatifs
A l'interprétation ou à l'application de la
convention seront 'portés devant la Cour
permanente de justice internationale, à
moins qu'ils ne soient réglés par voie d'ar-
bitrage.
L'aviation coloniale
-0-0--
Paris-Tchad
Après l'accident
A la suite de l'accident du Jean-Casale,
le général Nollet, ministre de la Guerre, a
décidé d'attribuer la médaille militaire au
sergent Knecht et, à titre posthune, au ser-
gent Wendel.
D'autre part, le colonel de Goys a télé-
graphié de Niamey :
Ce matin Vuillemin amélioration ; Da-
gneaux et Knecht hors danger.
- En réponse aux instructions du sous-se-
crétaire d'Etat de l'aéronautique, le chef de
la mission, en confirmant les bonnes nou-
velles ci-dessus, a télégraphié à la date du
14 février pour demander encore l'autorisa-
tion pour le Iloland-Gnrros de continuer
immédiatement sa route jusqu'au Tchad.
M. Laurent Eynac, naturellement, a con-
firmé sa décision d'arrêter la mission et de
plus, il a demandé des précisions sur l'acci-
dent survenu au Jean-Casale à Niamey et
des détails sur les blessures du colonel Vuil-
lemin, du capitaine Dagneaux, du sergent
Knecht, qui vient d'être décoré de la mé-
daille militaire.
Le colonel Reimbert ne compte pas avoir
une réponse avant demain.
Notre ministre de l'Air n'a pas encore
pris de décision quant au sort du Roland-
Garros.
Sera-t-il démonté SUl" place et transporté
jusqu'à Kotonou (Dahomey), le port le plus
proche, ou gagneru-t-il Dakar par la voie
des airs ?
Une seule chose reste certaine, c'est quo
la mission de Goys est terminée.
M. de Lubcrsac, sénateur de VAisne, a
adressé au ministre de la Guerre la lettre
suivante :
« Monsieur le ministre,
« En présence du malheur qui frappe tou-
te l'aviation française, et après t'avertisse-
ment qllC je m'étais permis de donner à
M. le chef de voire cabinet militaire pour
qu'il vous soit transmis L'avant-veille du dé-
part de la mission dit colonel de Goys, j'ai
l'honneur aujourd'hui de vous demander
quelles sont les raisons - d'importance sans
doute - qui vous ont décidé à mettre et A
maintenir à la disposition de M. le Sous-Se-
crétaire d'Etat à l'Aéronautique pour l'exé-
cution de ce raid, un chef sans égal dans
l'aviation, comme le lieutenant-cploncl Vuil-
lemin.
« Veuillez agréer, etc.
A cettle lettre le ministre do la Guerre a
répondu ainsi :
Monsieur le sénateur,
Vous m'avez demnndl, par lettre du 12 lévrier
10^5, de vous faire eonnnitre quelles sont les
raisons qui m'ont décidé, malgré les démarches
IlIU vous Clvez faites auprès do mon cliof de
cabinet, à mettre et ii maintenir le lieutenant-
colonel Vuillemin a la disposition de M. le sous-
seorétaire d'Htat il l'aéronautique pour le raid
d'études entrepris par la mission dirigée par le
colonel de (ïoys.
C'.est pur lettre; du U novembre 1924 que M. le
srfMis-seciViairc d'Etat de l'aéronautique m'a fait
savoir qu'il avait l'intention de faire exécuter,
par deux avions Blériot type 115, à 4 moteurs
1 lispano-Suiza 180 Ch., un voyage d'études a
travers nos possessions du nord et du centre de
l'Afrique.
M. Laurent Eynac ajoutait qu'il fournirait les
appareils, ou'it organiserait les détails du vovage
et qu'il sollicitait mon concours sur les deux
peints suivants :
1° Mise ù sa disposition, pour entrer dans la
composition des équipages, d'aviateurs militaircs,
dont le lieutenant-colonel Vuillemin et le capi-
taine Dagneaux ';
20 Constitution et mise à sa disposition, en
certains points, d'approvisionnements, d'essence
et d huile.
I. initiative de l'organisation de cette mission
rentrait dans les attributions de M. le sous-sc-
crétaire d'Eh1l de l'aéronautique et il n'est pas
douteux que cette mission dû avoir une grande
importance, non seulement au point de vue des
études envisagées, mais aussi pour la propagande
de 1 aviation militaire et civile et le développe-
ment de nos relations aériennes avec nos pos-
sessions d'Afrinmv
Lr. choix même des aviateurs était le plus sfir
garant du succès d'une entreprise dont les dif-
licultés étaient sons doute réelles, mais non au-
dessus de la capacité professionnelle éprouvée et
de la liante réputation de ceux qui devaient
1 exeouter.
Ceux-ci étaient tous volontaires et., d'autre
part, le matériel utilisé s'était bien comporté au
cours d'importantes épreuves civiles et. présen-
fait toutes les garanties désirables de sécurité et
de confort.
votre démarche auprès de mon chef de cabi-
net s est produite, ninsi que vous voulez bien
le rappeler vous-même. l'avant-veille du jour du
départ de la mission. Tout en appréciant les sen-
timents élevés qui vous avaient guidé, il m'est
apparu que je ne pouvais intervenir dans le
sens que vous me demandiez, en raison ries con-
séquences d'ordre moral très regrettables qui en
seraient résultées.
Ai-ie besoin d'nionfr.1» nu", nui ni«. .n ,,,,,:
.n --- HoI" '",,,., .1. 1. plU;") 'IUt; 111\Jl
11e déplore le regrettable, accident qui a coûté la
10 nu sergent Vendélie, et nous laisse dans
l'nmiÏl\h ln plu cruelle sur le sort du lieutenant-
colonel Vuillemin et de ses vaillants compagnons
du Jean-Cazala ? etc.
M. de Lubersac ayant pris connaissance
de ces explications, a adressé la nouvelle
lettre suivante au ministre de la Guerre :
Monsieur le Ministre,
Vous voulez bien me dire que, le H novembre
dernier, M. le sous-secrétaire d'Etat de l'aéro-
naulKfue vous npprenait qu'il avait l'intention
de faire exécuter, par deux avions à 4 moteurs
« un voyage d'études à travers nos possessions
du nord et du centre de l'Afrique ».
M. Laurent Eynac devait organiser 1 les dé-
tails » de cette expédition et vous prier de met.
tre a sa disposition le lieutenant-colonel Vniii*.
- ------- -------- 'O,.a-
min et le capitaine rva.gneaux.
J'ai l'honneur de vous exprimer ma surprise
et mon regret que, devant la Valeur sans pareille
du ohof et (Io l'officier dont M. le sous-secrétaire
d'mat vous demandait le concours, vous n'ayez
pas cru, avant d'accéder au désir qui vous était
exprimé, devoir Imposer que tous « les détails »
de 1 expédition projetée fussent soumis à votre
approbation.
11 était facile, en effet, do prévoir, comme je
lavais prévu dans ma conversation avec M. le
chef de votre cabinet militaire, que les risques
d3 l'entreprise étaient tels que celle-ci ne devait
pas être tentée.
Lorsqu'on cherche à réaliser une oeuvre de
« propagande », il est fâcheux de se tromper
aussi lourdement.
Vous m'écrivez que vous ne pouviez pas vous
opposer à ce voyagé au moment où je vous aJ
fait prier, à cause « des conséquences d'ordre
moral très regrettables qui en seraient résul-
tées ».
Ne trouvez-vous pas, véritablement, que la
mort du sergent Vendelle et que l'existence mise
en péril du lieutenantrcolonel Vuillemin, l'âme
même de notre aviution. entraînent, aujour-
d'hui, des conséquences autrement regrettables t
Les missions, en temps do paix comme pen-
dant la guerre, doivent, ce me semble, corres-
pondre a l'importance de ceux à qui elles sonl
confiées.
Dieu veuille que, dorénavant, soit respectée
cette règle ! etc.
Le raid belge
Le lieutenant Thieffry chef de la mis-
sion aérienne belge Bruxelles-Congo, arrivé
depuis 48 heures à Perpignan, a décidé
d'ajourner son départ à mardi, en raison
des informations reçues d'Espagne et du
nord do l'Afrique, qui signalent que le vent
souffle du nord-ouest avec une extrême vio-
lence.
-–
De Zinder à Niamey en deux jours
-0
Un de nos confrères s' extasie sur cette nou-
velle sensationnelle du voyage que M. Brevié,
Lieutenant-Gouverneur du Niger, a fait en
deux jours pour se rendre à Niamey auprès des
aviateurs du fean-Casalc. Or, nos lecteurs ne
peuvent en être surpris, puisqu'ils savent que,
depuis au moins une année, Zinder est relié à
Niamey par une piste automobile.
0
A TRAVERS L'AFRIQUE
Le capitaine Delingette avec Mme Delin-
getto et son mécanicien Bonnaure, dont
nous avons signalé le passage a Stanley-
ville, ont atteint Irumu, à 50 kilomètres à
l'ouest du lac Albert, le 13 février.
Ils comptent arriver à Nairobi (Kenya
britannique) dans quelques jours. Ils con-
tinueront ensuite leur route vers le sud et
gagneront le lac Nyanza par la nouvelle
route de l'équateur qui traverse le terri-
toire du Tanganyika.
4>
TROUPES COLONIALES
Rapatriement des indigènes
coloniaux en 1925
Par modillcalion aux dispositions de la
djépèche rLo 29.41X) A 3/5 du 10 décembre
19*24, les indigènes coloniaux détachés dans
les escadrons du train et les bataillons
d'ouvriers d'artillerie qui sont normalement
Ú diriger sur leur pays d'origine au cours
du quatrième trimestre 1925, seront rapa-
triés dans les conditions ci-après :
a) Indochinois (France, armée du Rhin,
Algérie, Tunisie, Levant et Maroc). - De-
vront être rendus à Fréjus le 1er août 11)25.
b) Sénégalais. - Ceux d'Algérie seront
embarqués à Alger Je 15 juililet 1025 sur le
Kouroussa.
Ceux de Tunisie seront embarqués h Bey-
routh le 27 juillet 1925, sur VAmiral-Pierre.
L'ACCORD DU PACIFIQUE
---0-
L'ambassade du Japon à Londres annon-
ce qu'en conformité avec les clauses du
traité naval de Washington, quatorze na-
vires de guerre nippons ont été coulés en
mer, démolis ou transformés en buts
d'exercices, la date du 9 février.
♦
Rapports et Décrets
Arrêté du 12 février 1925 autorisant l'attri-
bution d'une allocation exceptionnelle au
profit du personnel entretenu sur les bud-
gets généraux, locaux ou spéciaux des co-
lonies présent en France (y compris la
Corse, l'Algérie et la Tunisie).
Article premier. - l ne allocation exception-
nelle do 5u0 francs, non soumisû aux retenues
pour pension, analogue a celle prévue pur le
décret du 13 janvier I)J en laveur du per-
sonnel de l'lit ut, sera accordée aux fonction-
naires et agents entretenus sur les budgets gé-
néraux, locaux ou spéciaux des colonies, pays
de protectorat et territoire à mandat, présents
en France (y compris la Corse, en Algérie et
en Tunisie, à l'exception de ceux reniiiiiicrés
suivant un tarif régional.
I.e bonélice de cette allocation est exclusi-
vement réservé aux foin tionnaires et agents
en service au Ier janvier 1:.r2j et depuis uu
moins le L6 décembre lWt.
Four les agents entres au service postérieu-
rement au 1er juillet 1W1, le taux de. l'alloca-
tion est calcule proportionnellement à la du-
rée de leurs services effecliis.
Art. 2. - Les dispositions du présent arrête
sont applicables aux personaiel.j susvisés des
établissements d'outre-mer relevant du minis-
tère des Colonies, il l'exception de ceux res-
sortissant û l'Indochine, la Guyane, la Héunion
et l'Inde. ,
Toulefois, des arrêtés ministérics détermi-
neront les dates auxquelles l'amélioration sera
appliquée aux colonies ci-dessus au fur et à
mesure de l'adliesion des pouvoirs locaux
compétents.
Enfin, pour la Nouvelle-Calédonie, seul la
personnel métropolitain détnc" et celui du
service colonial présent en France seront ad-
mis au bénéfice du présent arrêt*.
Art. 3. - Le personnel relevant du Gouver-
nement général de l'Afrique occidentale fran-
çaise et présent en Fronce restera soumis aux
dispositions de l'arrêté du 21 janvier lii2ô du
gouverneur général de cette possession, ré-
glant ;i leur prolit l'attribution de ladite con-
cession.
Décret du 7 février 1925 portant création
d'un polygone exceptionnel dans la zone
des servitudes de la place de Philippeville.
J. O. du 14 février 1924.
Décret du 12 février 1925, relatif à l'organi-
sation des collèges de jeunes filles et des
internats annexés aux collèges et aux ly*
cées de jeunes iilles d'Algérie.
J. O. du 15 février 1925.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.75%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.75%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k63968713/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k63968713/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k63968713/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k63968713
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k63968713
Facebook
Twitter