Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-02-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 17 février 1925 17 février 1925
Description : 1925/02/17 (A26,N27). 1925/02/17 (A26,N27).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396872h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
"VINGT-âlXrEMË ANNEE. - N° 27
tfNUMIOittfilTlMb
19;
-- MARDI SOIR, 17 FEVRIER WO. *1
! 0 ule
ee inr inf ej » Ir
Les Annales Coloniales
--. M d t , 4 L
- JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE PU JOURNAL
LM Annonce» etRéeUinei ion! retues au* Bureaux Ju/eurnalHdan» lu Agence» Je Publicité
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Réëieli^i et Adminiitratio 1 34, Rue du Ment-thothef, PARIS-1er - Téléphoné : LUUVRE Ig 37
Un an 0 mois 8 mois
ABONNEMENTS France et Colonies. 80.. 45 J 25 )
JSWSEEL* S France et 120 61 35 J
nlu. B
On « abonne dans tout les Bureaux de poste et chez le* principaux libraire.
Une Industrie algérienne :
LE CRIN VÉGÉTAL
»♦»
Bien algérienne est l'industrie du crin végétal.
Elle l'est par l'arbre qu"elle utilise et que l'on
etumtte sans doute autour du basain oociclen-
tal de la Méditerranée, mais surtout dans le
nord de l'Afrique et spécialement dans la
partie centrale, en Algérie; elle t'est auset- par
les hommes qui l'ont conçue, créée et dévelop-
gée dans la colonie ; elle l'est enfin par la
nature et l' importance des transactions auxquel-
les elle a donné lieu jusqu'à ce jour.
Le crin végétal- algérien est tiré du palmier
Hain, appelé encore Chamoerops, hutmlis, te
•eut représentant naturel de la famille des pal-
miers dans l'Afrique 1 Nord, le dattier étant
'd'importation relativement récente. Ainsi que
son nom l'indique, l'arbre est petit le plus sou-
vent ; les bouquets de feuilles s'élèvent à peine
au-dessus d'un tronc minuscule ; pourtant en
certains endroits quelques palmiers ont un stipe
Itancé, d'autres t forment des fourrés d'où
s'échappent des tiges élevées ; on les rencon-
tre en général à proximité des koubbas, dans les
terrains que protège la vénération des musul-
mans contre toute déprédation. Il n'est pas rare
non olus de pouvoir admirer ces palmiers en
France, en Espagne, en Italie, où on les con-
serve comme plantes ornemattales. En Afrique,
ils avaient envahi des régions entières et les Ara-
bes utilisaient les fibres très résistantes de leurs
feuilles pour en fabriquer des tapis, des paniers,
Cles cordes; ils en mangeaient aussi le cceur et ar-
rêtaient ainsi la croissance de ce végétal qui.
par ses rejetons, gagnait en surface ce qu'il per-
dait en hauteur. Le Sahel d'Alger en était
couvert ainsi que les abords de la Métidja et
de la plaine du Chélif ; le lell oranais et te
Tell constantlnois en contenaient aussi des
quantités considérables.
Or, ces palmiers nains, dont 1 aire de dis.
persion ne s'étendait pas en Alg&ie au delà de
a zone cultivable, y occupaient sinon les meil.
leures terra, du moins celles qui étaient assez
bonnes pour être labour; ils aimaient les
sols profonds, plus particulièrement les sols ai..
liceux, mais ils poussaient aussi dans les forma-
tions calcaires. La présence de cet arbre dans
un champ était l'indice non pas de la pauvreté
cie la terre, mais au contraire de sa richesse. La
de la terre, l' Arabe tournait autour des bomnten
c h arrue de
de palmiers nains et c'est ce qui explique leui
multiplication tant que les indigènes possédèrent
la terre, mais le colon ne pouvait supporter que
son petit domaine fùt encombré par une végéta-
tion inutile ; il s'efforça de faire disparaître les
âouches centenaires de palmiers; de là les dif-
- JO - Á ..8 t.. JO
ficultés de la colonisation à ses débuts ; les dé-
frichements furent particulièrement malaisés sur
le plateau du Sahel algérien. Avec l'arrivée
des cultivateurs français ou européens, le pal-
mier commença donc à reculer ; on ne se con-
tentait pas de couper ses feuilles, on suppri-
mait l' arbre pour faire place nette. Depuis ce
motnent, r œuvre d'extirpation, des souches a
continué et l'industrie, qui s'était établie pour
transformer les feuilles en crin végétal. a été
aussi obligée de se déplacer, au fur et à me-
sure que la matière première venait à manquer.
Cette industrie fut créée par un Français,
M. Averseng. Tapissier de profession,
M. Averseng avait été amené par le hasard des
circonstances à se fixer en Algérie. Il y était en
1846 et, de ce moment, il conçut l'idée qu'il
ne devait point tarder à réaliser : « Un jour,
dit M. Martin-Dupont, qu'il se promenait à
Chéragas, il cueillit une feuille de palmier
nain qu'il déchiqueta machinalement ; il ob-
serva de suite qu'elle se composait de nombreux
fils qui lui rappelèrent le crin animal. 11 remar-
qua encore que ces filaments, s'ils n'avaient
point l'élasticité de celui-ci, étaient doués d'une
grande solidité et il eut aussitôt l'idée que, pei-
gné, cordé et teint, ce textile pourrait avanta-
iMinitTnATih ,Ainrtlar»r lf rrtn animal rl rant - 1A rvriv
élevé rendait la profession. de tapissier si diffi-
cile. » Celte association d'idées, si naturelle
dans l'esprit de M. A oerseng, devait faire la
fortune de cet industriel et en même temps elle
contribua à enrichir la colonie.
La fabrication du crin végétal, commencée à
Toulouse en 1848, ramenée plus tard en Algé-
rie, se perfectionna rapidement ; au début, on
se servit de la peigneuse à main, puis on em,
ploya le tambour et aujourd'hui la peigneuse
mécanique. Les progrès se firent, ainsi qu on le
pense bien, dans le sens d'une substitution du
travail mécanique au travail humain et de l'aug-
mentation du rendement. La peigneuse à main
consistait en un peigne en bois dur, en forme
d'arc, et garni de lames en acier trempé, dites
alênes ; 1 ouvrier le projetait sur les feuilles
maintenues solidement et tirait fortement à lui ;
il peignait en somme œs feuilles, avec la vio-
lence et la brutalité en plus, comme un coiffeur
peigne la chevelure d'une femme ; mais il fal-
lait de la force, de l'endurance et du temps ;
seuls les gens du Sud ou Guéblis pouvaient sup-
porter ce dur labeur. Bientôt à l'homme on
-l.t.l.- 1- _L- 1- ",--1..-.-- -_.:--.L ---
proiera la Illauune, le lamwur «uiuiiuv par
une force quelconque et garni de lances en
scier minces et effilées. Encore fallait-il ali-
menter ce tambour dans lequel s'accomplissait
le défibraJÇB et la main de l'ouvrier était par-
fois entraînée et déchiquetée ; il en résultait
d'horribles blessures et parfois l'amputation.
Dans la peigneuse actuelle, ce danger se trouve
écarté parce que, par un jeu de chaînes sans
fin, c'est la machine elle-même qui entraîne
dans une série de tambours les feuilles à ré-
duire en crin végétal. Inutile d'insister SUT les
autres opérations destinées à préparer le crin
jour la vente : le séchage, la teinture, le filage.
Qu'il me suffise de dire que ççà différenta tra-
vaux sont exécutés par des inàeétm, que les
ouvriers sont tous payés à la tâche, qu'ils ont
acquis une grande habileté professionnelle et
qu ils retirent ainsi de cette industrie des res-
sources très appréciebles.
Dans les dernières années qui ont précédé la
guerre, la colonie expédiait de 500 à 600.000
quintaux de crin végétal ; elle alimentait de ce
produit de nombreuses industries, telles que la
sellerie, la bourrel lerie, l'ameublement, l'ébé-
nisterie ; on en confectionnait des matelas et on
parlait de l'employer à la fabrication de la pâte
à papier. Lors de la déclaration de guerre
l'exportation s'arrêta ; les puissances qui étaient
les plus gros clients de l'Algérie pour cet arti
ole, se trouvaient être ou nos adversaires comme
l'Ablemagne et l'Autriche, ou des alliés chez
lesquels le développement des hostilités allait
fermer les marchés : l'Allemagne avait importé,
en 1912, 103.000 quintaux de crin végétal al-
gérien et 124.000 en 1913 ; l'Autriche, 79.000
et 91.000. Parmi nos alliés, l'Italie avait reçu
durant ces mêmes années 102.000 et 104.000 -
la Belgique 77.000 et 69.000. Les quatre pays
absorbaient donc les deux tiers de la oroduo
tion. - .------
La longue période de guerre pouvait être
absolument funeste à cette industrie. comme elle
menaçait de l'être à d'autres industries simi-
laires. Les usines fermèrent. L administration
algérienne devait se préoccuper des conséquen-
ces qu'aurait ce brusque arrêt sur les milieux
indigènes. Elle appela donc l' attention des
autoritéi militaires sur la possibilité d'employer
le crin végétal au couchage des troupes ; les
essais furent favorables et, à partir de 1916.
l'armée française utilisa. ce succédané de ta
laine, réservée, elle, au vêtement des troupes ;
quelques manufactures reprirent une certaine ac-
tivité. On songea aussi à faire du papier avec
les feuilles de palmier ; des études furent en-
treprises dans les laboratoires, mais te remède
pouvait devenir pire que le mal ; car, si la pa-
peterie était en mesure d'absorber toutes tes
feuilles de palmier qu'on lui rrésenterait, elle
t'arrangerait pour les employer telles quelles et.
comme toute usine de pâte à papier est une
grande mangeuse de fibres, elle aurait vite
consommé tout le stock algérien. La coloniç a
intérêt à maintenir l'industrie du crin végétal
parce que celle-là au moins Incorpore à sur-
produit le plus de main-d'œuvre possible ; elle
donne du travail à de nombreux indigènes et
cela seul est un gros avantage pour l'Algérie.
Il semble au demeurant qu'on a abandonn é
ce projet. Les usines algériennes ont reconsti-
tué leur personnel ; elles se sont transportées
dans la partie de la colonie où existent encore
des peuplements denses de palmiers, à l'ouest
d'Oran, dans les régions de Nemours et d'Aïn
Temouchent. Elles travaillent actuellement à
plein rendement. En 1922. elles ont exporté
419.190 quintaux et en 1923. 400.537: d'après
les renseignements que l'on possède sur les expé-
ditions de 1924, la quantité vendue l'année der-
nière sera sensiblement égale à celle de 1913.
La fabrication est donc aujourd'hui très prospère.
Et les clients ne manquent pas ; les anciens
sont revenus : l'Italie a augmenté considéra-
blement ses demandes ; l'Allemagne a repris
les siennes. De nouveaux acheteurs se présen-
tent, notamment les Etats-Unis, burtout les prix
augmentent ; en 1923, ils ont été fixés à une
moyenne de 44 francs le quintal par la Com-
mission d'évaluation des valeurs et, à ce taux,
r Alaérie a encaissé 17.634.000 francs. En
1924, soit parce que ses expéditions ont aug-
menté en poids, soit parce que la hausse des
prix s'est poursuivie, c'est une somme encore
plus forte dont elle bénéficiera et qui, autant
qu'on peut le calculer dès maintenant, dépas-
sera largement 20 millions.
Victor Demontès
Chargé de cours au Collège de France.
M. Lucien Saint à Paris
-n-n-
Comme nous l'annoncions hier, M. Lucien
Saint, Résident Général de France à Tunis,
est arrivé à 10 heures, à Paris, accompagné de
Mme Saint et de M. Fournes, directeur de
son cabinet. Il a été reçu à la gare de Lyon par
M. Barioulet, directeur-adjoint de l'Office du
Protectorat Tunisien.
1%11 1 "":" lA:" .- ,.A.
iti, ',,-l'I;;U .OIlU', vjuii *1 veut uuja tau un »-u-
jour à Paris en décembre dernier, vient, on le
sait, pour conférer avec le Président du Con-
seil et pour participer aux travaux de la Corn.
mission Interministérielle des Affaires Tunisien-
nes et Musulmanes. Il apporte une importante
documentation qu'il soumettra à cette confé-
rence.
- a --- - - --
« Je ne puis taire, avant d avoir vu M. Her-
riot, aucune déclaration, a dit aux journalistes
le Résident Général. Je vous dirai seulement
que la situation en Tunisie est absolument cal-
me. Il n'y a, d'ailleurs, jamais eu de désordre
dans ta rue.
(c Nous nous sommes trouvés en présence
d'une propagande organisée, qui pouvait avoir
des effets regrettables. Nous avons pris lesme-
!UI'e! de gouvernement nécessaires et l'agitation
a cessé. D'ailleurs, cette agitation était toute
snpwficiellle. En Twisie, un tel mouvement
peut se produire d'une façon soudaine, il peut
même s enfler, mais il tombe vite à plat. »
Bassam ou Abidjan-Vridi
La question que nous
avons abordée dans notre
dernier article sur la Côte
d'Ivoire, à p-ropos du
wllarf qui doit être cons-
truit prochainement à Vri-
di, sera plus aprement dis-
cutée encore lorsqu'il
s'agira d'entreprendre la
construction d'un port en eau calme, port
dont la nécessité se fera sentir avant qu'il
soit longtemps. Les warfs, si bien outillés
qu'ils soient, n'en sont pas moins des ouvra-
ges de fortune; leur rendement est limité, et,
de plus, très irrégulier; leur fonctionnement
aléatoire. Ils permettent difficilement l'em-
barquement des bois de forte densité, en bil-
les; le transit de toutes les marchandises pé-
rissables, par wharf et baleinières, qu'il
s'agissse de bois débités, de cacao, d'aman-
des de palme,* etc., est lent et n'est pas sans
risques. Dès que la houle est un peu forte, les
opérations doivent être suspendues. Au lieu
d effectuer leur chargement en deux ou trois
jours, les navires (i ) en mettent dix, quinze
et quelquefois davantage, délais qui contri-
buent, qu'il y ait ou non payement de sures-
taries, à tenir très élevés les prix des frets.
Le commerce trouverait donc grand avantage
à disposer d'un port et à charger rapide-
ment.
Construire un port à la Côte d'Ivoire, sur-
tout dans la zone parallèle aux lagunes,
n'est Pas facile. La Côte rectiligne n'offre
aucun abri naturel, aucun rocher utilisable.
Deux solutions ont été envisagées : Fixer et
canaliser Vembouchure du Comoë, et aména-
ger des quais à Mossou, où la lagune pré-
sente des fonds de 8 à 10 mètres; percer le
cordon littoral à Vridi pour permettre l'ac-
cès des navires dans le bassin vaste et pro-
fond qui se trouve devant Abidjan, tète de
ligne au chemin de fer. -
La réalisation de l un ou de l'autre des
deux projets étudiés entraînera des dépenses
devant approcher, si elles ne le dépassent,
le chiffre de ioo millions et comportera, il ne
faut pas se le dissimuler, de très grosses dif-
ficultés. On se souvient de Véehec de Port.
Bouet; on connaît les ennuis qu éprouvent les
Anglais à Lagos où, cependant, Von a utilise
un passage naturel faisant communiquer la
lagune avec la mer. La barre, les courants,
bouleversent sans cesse les plages, détrui-
sant souvent en quelques heures, le résultat
de plusieurs mois de travaux et d'efforts hu-
mains. Enfin, la pierre n'est pas abondante
dans la région lagunaire et il ne sera pas fa-
cile d'amener à pied d'œuvre toutes les quan-
tités oui seront nécessaires four Védification
des jetées de protection et des quais.
Sans doute, les wharfs, en les multipliant,
pourraient suffire longtemps encore à assu-
rer le trafic de la région côtière, trafic QUI
est représenté, pour 60 o o au moins (à l'ex-
portation), par des bois en billes. Scul, un
port peut cependant donner à Vexploitation
forestière le développement industriel qu'on
peut en attendre. Scieries à grand débit, usi-
nes pour pâtes à papier ou produits chimi-
ques ne pourront être installées que lors-
qu'auront été considérablement améliorées les
conditions d'embarquement. La production
de cette même région en cacao et matières
grasses augmente, dès maintenant, assez ra-
pidement, mais c'est surtout celle de l'ar
rière pays qui est appelée à prendre très pro-
chainement un accroissement considérable.
Avant quinze ans, le rail aura traversé la
i i r>. 7. - y~\ 7 7 « 711_:-
région ac DOOU-uzou¡,a:.:.v, aiifsim ic MUSH; 1
c'est peut-être par plusieurs centaines de mil-
liers de tonnes que se chiffreront, dès ce
moment, les graines d'arachides et le karité
pouvant être acheminés sur la côte en vue de
Vexportation. Un port pour cela sera indis-
pensable. Reste à savoir, toutefois, si, étant
donnée la faible capacité de transport de la
section ferrée Abidjan-Bouaki, il n'y aura
pas intérêt à diriger tout ou partie de ce tra-
fic sur Sassanàra, où Vaménagement d'un
deuxième port, à la faveur d'une, baie abri-
tée, serait relativement facile et peu coûteux.
Nous reviendrons sur ce sujet.
Quoiqu'il en soit, le besoin d'un port s'im-
pose dam la région lagunaire. Abidjan ou
Bassam, peu importe. Il faut douze à quinze
ans pour le construire; avant quinze ans le
tonnage exporté ou exportable par cette porte
de la colonie, sera, suffisant pour justifier
les dépenses qui auront été engagées dans ce
but.
Pierre Valude,
Député du Cher.
Dédié au Préfet de Police
--u-u-
On lit dnne un journal de Tnnis :
Les agents de police de Tunis ont été pour-
vus de Mtons blancs dont ils se servent pour
.faire stoprer les voilures.
Lo jour, crs bâtons sont parfaitement visibles.
Mais, la nuit, il en est tout autrement. Et, à
cc propos, on suggère une petite réforme.
Pourvoi ne rendrait-on pas ces bâtons lumi-
neux, la nuit, en les inscrutont de morceaux
de verre rouge qui, fi la lueur des réverbères,
des lampes électriques ou des phares des au-
tomobiles, (brilleraient très clairement dans
l'obscurité ? - - -- - -
La. circulation et aussi la sécurité des agents
gagneraient à cette réforme.
Nous proposons cftto solution à notre
syrnpathnqne préfet de police. Mais il y n
mieux, on potirrai-t aussi munir d'une am-
rnieux, électrique le bAton de Pàgcnt 1
(1) Dès qu'il y a en même temps, en rade,
plusieurs navires que le wharf doit servir si-
multanément, chacun d'eux n'opère qu'avec
une extrême lenteur.
R Anrdl TOUIBI m ».j
--- O q p
Mais ce n'est pas aux colonies qu'il part.
L'ancien chef de cabinet de M. Albert Sar-
raut juge indigne d'aller gouverner la co-
lonie du Tchad pour laquelle il a été dési-
gné.
Il devait s'embarquer à bord du Tchad
le 5 février. Il sollicita de la bienveillance
de M. Edouard Daladier un sursis de dé-
part et reçut l'ordre de partir le 26 février
par l'Europe, courrier de la Côte d'Afrique.
Devant cette échéance administrative, M.
André Touzet déclare « forfait » et vient de
taire parvenir au ministre des Colonies une
demande de « mise en disponibilité pour
trois ans ».
Le jeune sous-préfet, dont la faveur de
M. Albert Sarraut fit successivement en qua-
tre années, un chef de cabinet, un gouver-
neur des Colonies, un Directeur de l'Agence
Générale des colonies et un contrôleur géné-
ral des travailleurs coloniaux en France, un
chevalier, puis un officier de la Légion d'hon-
neur, se refuse à rentrer dans le rang et à
faire aux colonies son métier de gouverneur.
Lorsqu'il exerçait rue Oudinot ses tyran-
niques fonctions, M. Touzet rejetait impi-
toyablement les demandes les plus justifiées
de fonctionnaires chargés de famille et sol-
licitant un sursis de départ de quelques se-
maines !
< Le fonctionnaire colonial doit accom-
plir son métier aux colonies, p se plaisait-il
à déclarer.
Il est juste de dire qu'il faisait fléchir
ce principe à l'égard des petits amis et cama-
rades ses habituels thuriféraires.
Ajoutons que depuis la chute du ministère
Sarraut, c'est-à-dire plus de huit mois, M.
André Touzet a bénéficié en France d'un
poste de haute faveur, celui de Contrôleur
général des Travailleurs Coloniaux, avec
une solde de 60.000 francs et d'appréciables
loisirs
LA CHAMBRE
..o-n-
LOI DE FINANCE
L'enseignement technique
L'on et l'apprentissage
L'article 24 du rapport de la loi de finan-
ces prévoit une taxe pour le développement
de 1 Enseignement technique et de 1 appren-
tissage, applicable à l'Algérie et aux co-
lonies.
MM. Petit, Léon Baréty, Monnaud, RouX-
Freissineng, Fiori, Mallarmé, Thomson,
Candace, Jeun-François, Delmont, Sévère,
Diagne, Frédéric Brunet, Gasparin, An-
gouTvant, Ernest Outrey, Eugène Lautier,
demandent la suppression de la dernière
partie. Ils exposent ainsi les raisons de leur
amendement :
La loi du 19 décembre 1900, créant le bud-
get. spécial de l'Algérie, confère aux seules
délégations financières le droit de créer les
impositions fiscales, à part seulement les
droits de douanes, l'Algérie et la France
étant soumises a r UnIon douanière.
Dans les colonies, ce sont également les
Conseils locaux qui ont seuls le droit de
voter les taxes locales.
Il appartiendra aux délégations financiè-
res et aux Conseils locaux de voter la taxe
d'apprentissage. Le droit qui leur a été re-
connu en matière fiscale doit ôtre respecté.
-go>
L'aviation coloniale
Paris-Tchad
Après deux jours d'attente, le sous-secré-
taire d'Etat de l'Aéronautique a reçu le té-
légramme suivant, parti de Niamey le 14 fé-
vrier, à 17 heures :
Colonel Vuillemin, fracture à la base du
crdne caractérisée par des signes objectifs,
mais sans symptômes fonctionnels. Etat très
améliorê. Fortes contusions thoraciques et
lombosacrées sans lésions osseuses ni organi-
ques. Entorse du Pied droit.
Capitaine Dagneaux, fracture de deux c.
tes sans troubles organiques. Etat très sa-tis-
faisant.
Sergent Knecht, luxation de l'épaule ac- j
tiiellement réduite. Etat très satisfaisant.
Le sous-secrétaire d'Etat a ensuite reçu,
un nouveau télégramme daté de Niamey le
16 février, 8 heures.
Colonel Vuillemin, V amélioration conti-
nue.
L'état du colonel Vuillemin est donc
grave, espérons qu'il trouvera à l'ambulance
de Niamey tous les soins qui lui sont indis-
pensables.
Le raid belge
Le lieutenant aviateur belge Thicffry, de
la mission aérienne Bruxelles-Congo belge,
avait différé son départ de Perpignan en rai-
son des mauvaises nouvelles météorologi-
ques. Mais, dans la nuit, des radiotélégr-am-
mes parvenus d'Espagne et d'Algérie an-
nonçant un calme atmosphérique, Thioffry
décidait de partir cc matin.
Dès 8 heures, hier, l'appareil Princesse.
Marie-J osé était prêt au départ, qui a dû
être retardé en raison d'un grain Nord-
Ouest. A 8 h. 50, l'avion prenait son vol dans
la direction du Sud, vers l'Espagno, ayant
le vent en poupe.
A 10 h. 5, 1 avion sxirvolait Barcelone et,
à 13 h. 45, il atterrissait à Alicante d'où,
après avoir consommé un repas froid tandis
qu'on faisait le plein d'essence de leur ap-
pareil, les aviateurs repartaient à 14 h. 50.
Enfin, à 17 h. 26, Thieffry et ses compa-
gnons atterrissaient au terrain d'aviation de
Lascnia, près d'Oran. t
- 11 1 n__- * m 1_Al
Les voyageurs au rrint essv-w ur **•/ ont été fêtés à leur arrivée et, ce soir, un
dîner leur a été offert paT le consul de Bel-
gique. Et ce matin, ils ont pris le départ
pour Colomb-Béchar,
le chemin de 1er de Brazzaville à Poiate-Noire
»♦»
L'emprunt de 300 millions
La Commission des Finances. saisie par le
Gouvernement du projet de loi portant autori-
sation pour te Gouvernement Général de
l'Afrique Equatoriale française de réaliser un
emprunt de 300 millions en vue de l'achève-
ment du chemin de fer de Brazzaville à
l'Océan, a décidé d'insérer dans la loi de Fi-
nances de 1925 un article 320 bis ainsi conçu :
« Le Gouvernement général de l'Afrique
équatoriale française est autorisé à réaliser
par voie d'emprunt, effectué sous la ga-
rantie d'intérêts et d'amortissement de
l'Etat, une somme de 300 millions de francs
applicables à l'achèvement du chemin de
fer de Brazzaville à l'Océan, ainsi qu'à
l'exécution des installations nécessaires à
l'embarauement et au débarquement à
Brazzaville et à Pointe-Noire.
« Les conditions d'émission, ainsi que
celles dans lesquelles seront accordées et
remboursées les avances de la garantie de
l'Etat, seront fixées par une loi.
u Une ligne spéciale portant inscrip-
tion de la subvention extraordinaire au
budget général de l'Afrique équatoriale
française, pour le service de l'emprunt au
torisé par la présente loi, sera ouverte à
partir du présent exercice au budget gé-
néral de l'Etat au titre des dépenses civi-
les du ministère de^ Colonies sous la ru-
brique : « Subventions temporaires aux
budgets locaux et à divers chemins de fer
coloniaux. »
Lors de son premier examen du projet de loi
déposé par M. Daladier, la Commission des
Finances avait réservé sa décision jusqu'au mo-
ment où la Commission des Colonies aurait
donné son avis. i
Cet avis a été rapporté par M. Auguste Bru-
net. Et ce sont les conclusions formulées par r
dernier au nom de la Commission des Colonies
qui ont été ratifiées par la Commission des Fi-
nances.
Les voici :
Dans sa séance du mardi 2 décombre, la
Commission de l'Algérie, des colonies et
pays de protectorat, uprès avoir entendu
M. le Ministre des Colonies au sujet de l'in-
corporation dans la loi de finances d'une
disposition autorisant le Gouverneur Gé-
néral de l'Afrique équatorinlu française à
réaliser un emprunt de 300 millions, sous
la garantie d'intérêts et d'amortissement
de l'IOtat, a donné son adhésion unanime
au texte suivant dont elle demande, d'oe-
cord avec le Gouvernement, l'insertion
dans le projet de loi portant fixation du
budget général de l'Etat pour l'exercice
1925 :
Article unique
n Le Gouverneur Général de l'Afrique
êquatoriale française est autorisé à réaliser
par voie d'emprunt, effectué sous la ga-
rantie d'iiitdrots et d'amortissement de
VEtat, urie somme de WO millions de francs
applicables à Vachèvement dit chemin de
fer de Brazzaville à l'Océan, ainsi qu'li
l'exécution des installations nécessaires à
rembarquement et au débarquement ci
Brazzaville et à Pointc-Nnirc.
<1 Les conditions d'émission, ainsi que
celles dans lesquelles seront accordées et
remboursées les avances de la garanfir de
l'Etat, seront fixées par une loi.
« Une ligne spéciale portant Inscription
de la subvention extraordinaire au budget
général de l'Afrique cqnatoriale française
pour le service de l'emprunt autorisé par III
présente loi, sera ouverte à partir dit pré-
sent exercice au budget général de. I Etat
au titre des dépenses civiles du Ministcrr
des Colonies, sons la rubrique : a Subven-
tions temporaires aur budgets locaux rt il
divers chemins de fer coloniaux ii.
La. Commission (le l'Algérie .l d\s r-ol'i-
nics s'est décidée par lLe chemin de fer de l'rnzzavillo ¡\ TOcrnu
figure ti l'emprunt d'outillage de 171 mil-
lions de l'Afrique équnloriale française,
voté par le Parlement en 1912, pour la
somme globnle de 93 militions.
Cette somme représentait des frai\es-m\
Les 93 millions autorisés ne suffisent plus,
dans les conditions ni-lnelles du fliaiiiî»-,
pour permellro l'achèvornent d, la ligne
dont RO kilomètres linfrnslnu-lmv) sont
actuellement construits, .'(o kilomètre en
portant de Pointe-Noire, 'i0 kiloniMres (1l
partant de Brazzaville.
Les travaux do 192;) siTonl poursuivis an
moyen d'un nouvel emprunt de 30 mil-
lions, en Viiie do îéalis.ition 'nhlig:¡f ion à
G nominales émises tôF» francs, taux
réel {)'jnlérèt et d'amortissement 7.;¡() ':'.
Or, il esl indispensable que le ttrazza-
yiNc-wénn soit poussé jusqu'à son achève-
ment. Les considérations économiques les
pins impérieuses s'arcordenl avec les né-
cessités politiques les plus pressantes pour
donner à cette entreprise un cara< 1ère d'ur-
gence absolue.
11 s agit de mettre en expiiuintMu un pays
d'une incontestable richesse, renfermant
d'importants gisements do mine^jis et
d'immenses réserves de. palmier* Ú '[mil.' < I
d'ossonces forestières encore inexploiti es.
dont les pOpuhllions. détournées de tout tra-
vail rémunérateur, faute di pomoir sortir
leurs produits, flont maintenues dans un
état de misère physiologique qu*1 l'assis-
tanc, médicale est .impuissante à. eoiii.batlre.
L^s devoirs que nous avons assumée vis-à.
vis de ces populations, dans le eadre des
conventions diplomatiques, ne nous- permet-
tent pas d'ajourner l'exécution d'un pro-
gramme d'outillage destiné relier le grand
hafisin navigable du Congo à la mer.
Notre colonie de l'Afrique êquatoriale
française, ne possédant pas actuellement
Les ressources nécessaires pour gager un
emprunt do 300 millions, doit escompter
l'aide de la métropole.
Les 300 millions à réaliser seraient dé-
pensés en sept années à raison de 43 mil-
lions on moyenne par an.
Les sept tranches successives de 43 mil-
lions, à supposer qu'elles soient émises au
mème- taux effectif de 7,50 que l'emprunt
en cours, donneraient lieu chacune au paye-
ment d'une annuité s'élevant & fx. 3.265.000
Les charges financières de
l'Etat seraient ainsi de l'ordre
suivant :
Fin 1926 Fr. 3.2G5.0UO
Fin 1927 6.530.000
Fin 1928 9.795.000
Fin 1929 13.060.000
Fin 1930 16.325.000
Fin 1931 19.590.000
Fin 1932 22.855.000
Si à cette annuité nous ajoutons oolle de
5.230.000 francs afférente à l'emprunt déjà
voté par le Parlement et mise définitive-
ment sous la garantie de l'Etat, le calcul
pour l'année 1932 et les suivantes s'établit
comme suit :
Annuité autorisée Fr. 5.230.0u0
Annuité à autoriser 22.855.000
Total Fr. 28. C85. ffli
On peut tenir pour acquis que jusqu'à'
1 arrivée du rail à Brazzaville, c'est-à-dire
jusqu'à fin 1932, la garantie de l'Etat jouera
constamment ; mais, à partir de 1933,
quand la ligne sera ouverte au trafic de
l'énorme bassin du Congo, dont tous lee-
produits viennent affluer au Stanley-Pool, il
descendra un tonnage évalué à 220.000 ton-
nes, représentant, au prix de 0 fr. 30 la
tonne kilométrique, une re-cettc brute de 3G
millions de francs. Déduction faite des frais
d'exploitation, compté à raison de 15.000
francs au kilomètre, la. rpette nette res*
sort à :
36.000.000 - 8.000.000 = 28.000.000 francs.
Cette recette couvrirait entièrement la
charge totale de la dette à partir de 1933.
Les chiffres ci-dessus sont ceux que M.
le Ministre des Colonies a communiqués
à l'appui de son projet à M. le Ministre des
Finances et ils ont été obtenus par compa-
raison avec les frais d'exploitation et le
rendement du chemin de fer du Congo
belge, compte tenu des caractérisques de
la ligne française.
La Commission de l'Algérie et des colo-
nies a etu unanime à estimer que les résul-
tats escomptés à l'exploitation de la ligne,
tels qu'ils viennent d'être énoncés, et la
mise en valeur consécutive d'un territoire
offrant comme celui qui nous intéresse les
plue larges possibilités justifiaient que
l'Etat remplit à l'égard do l'Afrique t-quato-
riale française smi devoir (t'assistanc'
.1 Le temps est proche, écrivait récem-
ment le très distingué rapporteur du bud-
get des colonies au Sénnt, oÙ 1rs peuples
riches s'eutendiont reprocher par Uv plus
pauvres de n'avoir pas utilisé' leurs eido-
ni.. 11(' 1.. nvnîl' niim-Viio^ o n n q lna -uvilriri-
-.-1 .,.-. -,.. ,.,.a." -'-' .I.a' J. 't"UL'oJII.-
ser, d'avoir soustrait ;), In consommation
générale ce qu'ils n'exploitent pus à leur
prolit propre. Le temps est proche où, sur
l'ensembl" de tous ks continents, un recen-
sera les gisements non prospectés, les hec-
tares non ensemencés, pour demander
compta à leurs propriétaires, fussent-ils des
nations, de leur absentéisme ou de leur
routine. <>
Il nous appartient d«- prévenir l'heur.. de
cette reddilion de eornpfes en RccordHllt. à
l'Afrique êquatoriale française lo erédit
dont elle a besoin et par lequel d'effort dé-
sintéressé d-* l'Etat se traduira publique-
ment.
Le chemin de fer de \u ville à l'Oeéan
sera eonslruil par Ja eulonie. elle-même. 11
y aura avantage, comme l'a fait remar-
quer notie collègue. M. Angoulvant, ancien
Gouverneur Général de l'Afrique êquatoriale
française, ce qu<- la ligne soit ù l'écarlo-
meiit de 1 ni. 0(\7. permettant de race«uder
éventuellement la voie française et la vuie
bc-I^e du Kalanga.
ijuan! aux modalités de l'emprun'. elles
seraient ifxées par une loi spee.ia.l--.
t-i Il
de la Commission d • l'Algérie et des eulo-
nies auprès de la Commission des imanees,
pour que ie principe de l'emprunt de 30o
millions de francs soji inscrit dans la. loi
des finances sous la fui inc. de l'article uni-
que d.»nt l,' texte a éié donné ci-dessus. Il
convient d'affirmer la olante du Parlement
de ne ] 1 a s abandonner la lâche, que, depuis
1911, les Chambres successives ont consi-
dérée comme de caractère ôioinennueii' na-
ti. >nal.
Ce s ia apparier un Mi'chux en^'U.iGo-
IIWltt ,1 nos r.dmini-o 1.1! -m s. à n"s ,
merçaiits et à 1 n s colons, a loilrt ceux qui,
dans des condit.ian:- si sam eut ingrates, ont
travaillé à maintenir aupi esc .'ils les -lioits^,
de la France.
Auguste Brunet
Député de la Réunion.
Comme suite aux décisions prises par la Com-
mission des Colonies et la Commission des Fi-
nances de la Chambre, le rapport général sur
le budget rie 1925 déposé par M. VioLlette et
distribué hier à la Chambre, comporte, à l'arti-
cle 320 bis, une disposition nouvelle relative à
l'autorisation d'un emprunt de 300 millions pour;
l'Afrique Equatoriale française.
tfNUMIOittfilTlMb
19;
-- MARDI SOIR, 17 FEVRIER WO. *1
! 0 ule
ee inr inf ej » Ir
Les Annales Coloniales
--. M d t , 4 L
- JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE PU JOURNAL
LM Annonce» etRéeUinei ion! retues au* Bureaux Ju/eurnalHdan» lu Agence» Je Publicité
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Réëieli^i et Adminiitratio 1 34, Rue du Ment-thothef, PARIS-1er - Téléphoné : LUUVRE Ig 37
Un an 0 mois 8 mois
ABONNEMENTS France et Colonies. 80.. 45 J 25 )
JSWSEEL* S France et 120 61 35 J
nlu. B
On « abonne dans tout les Bureaux de poste et chez le* principaux libraire.
Une Industrie algérienne :
LE CRIN VÉGÉTAL
»♦»
Bien algérienne est l'industrie du crin végétal.
Elle l'est par l'arbre qu"elle utilise et que l'on
etumtte sans doute autour du basain oociclen-
tal de la Méditerranée, mais surtout dans le
nord de l'Afrique et spécialement dans la
partie centrale, en Algérie; elle t'est auset- par
les hommes qui l'ont conçue, créée et dévelop-
gée dans la colonie ; elle l'est enfin par la
nature et l' importance des transactions auxquel-
les elle a donné lieu jusqu'à ce jour.
Le crin végétal- algérien est tiré du palmier
Hain, appelé encore Chamoerops, hutmlis, te
•eut représentant naturel de la famille des pal-
miers dans l'Afrique 1 Nord, le dattier étant
'd'importation relativement récente. Ainsi que
son nom l'indique, l'arbre est petit le plus sou-
vent ; les bouquets de feuilles s'élèvent à peine
au-dessus d'un tronc minuscule ; pourtant en
certains endroits quelques palmiers ont un stipe
Itancé, d'autres t forment des fourrés d'où
s'échappent des tiges élevées ; on les rencon-
tre en général à proximité des koubbas, dans les
terrains que protège la vénération des musul-
mans contre toute déprédation. Il n'est pas rare
non olus de pouvoir admirer ces palmiers en
France, en Espagne, en Italie, où on les con-
serve comme plantes ornemattales. En Afrique,
ils avaient envahi des régions entières et les Ara-
bes utilisaient les fibres très résistantes de leurs
feuilles pour en fabriquer des tapis, des paniers,
Cles cordes; ils en mangeaient aussi le cceur et ar-
rêtaient ainsi la croissance de ce végétal qui.
par ses rejetons, gagnait en surface ce qu'il per-
dait en hauteur. Le Sahel d'Alger en était
couvert ainsi que les abords de la Métidja et
de la plaine du Chélif ; le lell oranais et te
Tell constantlnois en contenaient aussi des
quantités considérables.
Or, ces palmiers nains, dont 1 aire de dis.
persion ne s'étendait pas en Alg&ie au delà de
a zone cultivable, y occupaient sinon les meil.
leures terra, du moins celles qui étaient assez
bonnes pour être labour; ils aimaient les
sols profonds, plus particulièrement les sols ai..
liceux, mais ils poussaient aussi dans les forma-
tions calcaires. La présence de cet arbre dans
un champ était l'indice non pas de la pauvreté
cie la terre, mais au contraire de sa richesse. La
de la terre, l' Arabe tournait autour des bomnten
c h arrue de
de palmiers nains et c'est ce qui explique leui
multiplication tant que les indigènes possédèrent
la terre, mais le colon ne pouvait supporter que
son petit domaine fùt encombré par une végéta-
tion inutile ; il s'efforça de faire disparaître les
âouches centenaires de palmiers; de là les dif-
- JO - Á ..8 t.. JO
ficultés de la colonisation à ses débuts ; les dé-
frichements furent particulièrement malaisés sur
le plateau du Sahel algérien. Avec l'arrivée
des cultivateurs français ou européens, le pal-
mier commença donc à reculer ; on ne se con-
tentait pas de couper ses feuilles, on suppri-
mait l' arbre pour faire place nette. Depuis ce
motnent, r œuvre d'extirpation, des souches a
continué et l'industrie, qui s'était établie pour
transformer les feuilles en crin végétal. a été
aussi obligée de se déplacer, au fur et à me-
sure que la matière première venait à manquer.
Cette industrie fut créée par un Français,
M. Averseng. Tapissier de profession,
M. Averseng avait été amené par le hasard des
circonstances à se fixer en Algérie. Il y était en
1846 et, de ce moment, il conçut l'idée qu'il
ne devait point tarder à réaliser : « Un jour,
dit M. Martin-Dupont, qu'il se promenait à
Chéragas, il cueillit une feuille de palmier
nain qu'il déchiqueta machinalement ; il ob-
serva de suite qu'elle se composait de nombreux
fils qui lui rappelèrent le crin animal. 11 remar-
qua encore que ces filaments, s'ils n'avaient
point l'élasticité de celui-ci, étaient doués d'une
grande solidité et il eut aussitôt l'idée que, pei-
gné, cordé et teint, ce textile pourrait avanta-
iMinitTnATih ,Ainrtlar»r lf rrtn animal rl rant - 1A rvriv
élevé rendait la profession. de tapissier si diffi-
cile. » Celte association d'idées, si naturelle
dans l'esprit de M. A oerseng, devait faire la
fortune de cet industriel et en même temps elle
contribua à enrichir la colonie.
La fabrication du crin végétal, commencée à
Toulouse en 1848, ramenée plus tard en Algé-
rie, se perfectionna rapidement ; au début, on
se servit de la peigneuse à main, puis on em,
ploya le tambour et aujourd'hui la peigneuse
mécanique. Les progrès se firent, ainsi qu on le
pense bien, dans le sens d'une substitution du
travail mécanique au travail humain et de l'aug-
mentation du rendement. La peigneuse à main
consistait en un peigne en bois dur, en forme
d'arc, et garni de lames en acier trempé, dites
alênes ; 1 ouvrier le projetait sur les feuilles
maintenues solidement et tirait fortement à lui ;
il peignait en somme œs feuilles, avec la vio-
lence et la brutalité en plus, comme un coiffeur
peigne la chevelure d'une femme ; mais il fal-
lait de la force, de l'endurance et du temps ;
seuls les gens du Sud ou Guéblis pouvaient sup-
porter ce dur labeur. Bientôt à l'homme on
-l.t.l.- 1- _L- 1- ",--1..-.-- -_.:--.L ---
proiera la Illauune, le lamwur «uiuiiuv par
une force quelconque et garni de lances en
scier minces et effilées. Encore fallait-il ali-
menter ce tambour dans lequel s'accomplissait
le défibraJÇB et la main de l'ouvrier était par-
fois entraînée et déchiquetée ; il en résultait
d'horribles blessures et parfois l'amputation.
Dans la peigneuse actuelle, ce danger se trouve
écarté parce que, par un jeu de chaînes sans
fin, c'est la machine elle-même qui entraîne
dans une série de tambours les feuilles à ré-
duire en crin végétal. Inutile d'insister SUT les
autres opérations destinées à préparer le crin
jour la vente : le séchage, la teinture, le filage.
Qu'il me suffise de dire que ççà différenta tra-
vaux sont exécutés par des inàeétm, que les
ouvriers sont tous payés à la tâche, qu'ils ont
acquis une grande habileté professionnelle et
qu ils retirent ainsi de cette industrie des res-
sources très appréciebles.
Dans les dernières années qui ont précédé la
guerre, la colonie expédiait de 500 à 600.000
quintaux de crin végétal ; elle alimentait de ce
produit de nombreuses industries, telles que la
sellerie, la bourrel lerie, l'ameublement, l'ébé-
nisterie ; on en confectionnait des matelas et on
parlait de l'employer à la fabrication de la pâte
à papier. Lors de la déclaration de guerre
l'exportation s'arrêta ; les puissances qui étaient
les plus gros clients de l'Algérie pour cet arti
ole, se trouvaient être ou nos adversaires comme
l'Ablemagne et l'Autriche, ou des alliés chez
lesquels le développement des hostilités allait
fermer les marchés : l'Allemagne avait importé,
en 1912, 103.000 quintaux de crin végétal al-
gérien et 124.000 en 1913 ; l'Autriche, 79.000
et 91.000. Parmi nos alliés, l'Italie avait reçu
durant ces mêmes années 102.000 et 104.000 -
la Belgique 77.000 et 69.000. Les quatre pays
absorbaient donc les deux tiers de la oroduo
tion. - .------
La longue période de guerre pouvait être
absolument funeste à cette industrie. comme elle
menaçait de l'être à d'autres industries simi-
laires. Les usines fermèrent. L administration
algérienne devait se préoccuper des conséquen-
ces qu'aurait ce brusque arrêt sur les milieux
indigènes. Elle appela donc l' attention des
autoritéi militaires sur la possibilité d'employer
le crin végétal au couchage des troupes ; les
essais furent favorables et, à partir de 1916.
l'armée française utilisa. ce succédané de ta
laine, réservée, elle, au vêtement des troupes ;
quelques manufactures reprirent une certaine ac-
tivité. On songea aussi à faire du papier avec
les feuilles de palmier ; des études furent en-
treprises dans les laboratoires, mais te remède
pouvait devenir pire que le mal ; car, si la pa-
peterie était en mesure d'absorber toutes tes
feuilles de palmier qu'on lui rrésenterait, elle
t'arrangerait pour les employer telles quelles et.
comme toute usine de pâte à papier est une
grande mangeuse de fibres, elle aurait vite
consommé tout le stock algérien. La coloniç a
intérêt à maintenir l'industrie du crin végétal
parce que celle-là au moins Incorpore à sur-
produit le plus de main-d'œuvre possible ; elle
donne du travail à de nombreux indigènes et
cela seul est un gros avantage pour l'Algérie.
Il semble au demeurant qu'on a abandonn é
ce projet. Les usines algériennes ont reconsti-
tué leur personnel ; elles se sont transportées
dans la partie de la colonie où existent encore
des peuplements denses de palmiers, à l'ouest
d'Oran, dans les régions de Nemours et d'Aïn
Temouchent. Elles travaillent actuellement à
plein rendement. En 1922. elles ont exporté
419.190 quintaux et en 1923. 400.537: d'après
les renseignements que l'on possède sur les expé-
ditions de 1924, la quantité vendue l'année der-
nière sera sensiblement égale à celle de 1913.
La fabrication est donc aujourd'hui très prospère.
Et les clients ne manquent pas ; les anciens
sont revenus : l'Italie a augmenté considéra-
blement ses demandes ; l'Allemagne a repris
les siennes. De nouveaux acheteurs se présen-
tent, notamment les Etats-Unis, burtout les prix
augmentent ; en 1923, ils ont été fixés à une
moyenne de 44 francs le quintal par la Com-
mission d'évaluation des valeurs et, à ce taux,
r Alaérie a encaissé 17.634.000 francs. En
1924, soit parce que ses expéditions ont aug-
menté en poids, soit parce que la hausse des
prix s'est poursuivie, c'est une somme encore
plus forte dont elle bénéficiera et qui, autant
qu'on peut le calculer dès maintenant, dépas-
sera largement 20 millions.
Victor Demontès
Chargé de cours au Collège de France.
M. Lucien Saint à Paris
-n-n-
Comme nous l'annoncions hier, M. Lucien
Saint, Résident Général de France à Tunis,
est arrivé à 10 heures, à Paris, accompagné de
Mme Saint et de M. Fournes, directeur de
son cabinet. Il a été reçu à la gare de Lyon par
M. Barioulet, directeur-adjoint de l'Office du
Protectorat Tunisien.
1%11 1 "":" lA:" .- ,.A.
iti, ',,-l'I;;U .OIlU', vjuii *1 veut uuja tau un »-u-
jour à Paris en décembre dernier, vient, on le
sait, pour conférer avec le Président du Con-
seil et pour participer aux travaux de la Corn.
mission Interministérielle des Affaires Tunisien-
nes et Musulmanes. Il apporte une importante
documentation qu'il soumettra à cette confé-
rence.
- a --- - - --
« Je ne puis taire, avant d avoir vu M. Her-
riot, aucune déclaration, a dit aux journalistes
le Résident Général. Je vous dirai seulement
que la situation en Tunisie est absolument cal-
me. Il n'y a, d'ailleurs, jamais eu de désordre
dans ta rue.
(c Nous nous sommes trouvés en présence
d'une propagande organisée, qui pouvait avoir
des effets regrettables. Nous avons pris lesme-
!UI'e! de gouvernement nécessaires et l'agitation
a cessé. D'ailleurs, cette agitation était toute
snpwficiellle. En Twisie, un tel mouvement
peut se produire d'une façon soudaine, il peut
même s enfler, mais il tombe vite à plat. »
Bassam ou Abidjan-Vridi
La question que nous
avons abordée dans notre
dernier article sur la Côte
d'Ivoire, à p-ropos du
wllarf qui doit être cons-
truit prochainement à Vri-
di, sera plus aprement dis-
cutée encore lorsqu'il
s'agira d'entreprendre la
construction d'un port en eau calme, port
dont la nécessité se fera sentir avant qu'il
soit longtemps. Les warfs, si bien outillés
qu'ils soient, n'en sont pas moins des ouvra-
ges de fortune; leur rendement est limité, et,
de plus, très irrégulier; leur fonctionnement
aléatoire. Ils permettent difficilement l'em-
barquement des bois de forte densité, en bil-
les; le transit de toutes les marchandises pé-
rissables, par wharf et baleinières, qu'il
s'agissse de bois débités, de cacao, d'aman-
des de palme,* etc., est lent et n'est pas sans
risques. Dès que la houle est un peu forte, les
opérations doivent être suspendues. Au lieu
d effectuer leur chargement en deux ou trois
jours, les navires (i ) en mettent dix, quinze
et quelquefois davantage, délais qui contri-
buent, qu'il y ait ou non payement de sures-
taries, à tenir très élevés les prix des frets.
Le commerce trouverait donc grand avantage
à disposer d'un port et à charger rapide-
ment.
Construire un port à la Côte d'Ivoire, sur-
tout dans la zone parallèle aux lagunes,
n'est Pas facile. La Côte rectiligne n'offre
aucun abri naturel, aucun rocher utilisable.
Deux solutions ont été envisagées : Fixer et
canaliser Vembouchure du Comoë, et aména-
ger des quais à Mossou, où la lagune pré-
sente des fonds de 8 à 10 mètres; percer le
cordon littoral à Vridi pour permettre l'ac-
cès des navires dans le bassin vaste et pro-
fond qui se trouve devant Abidjan, tète de
ligne au chemin de fer. -
La réalisation de l un ou de l'autre des
deux projets étudiés entraînera des dépenses
devant approcher, si elles ne le dépassent,
le chiffre de ioo millions et comportera, il ne
faut pas se le dissimuler, de très grosses dif-
ficultés. On se souvient de Véehec de Port.
Bouet; on connaît les ennuis qu éprouvent les
Anglais à Lagos où, cependant, Von a utilise
un passage naturel faisant communiquer la
lagune avec la mer. La barre, les courants,
bouleversent sans cesse les plages, détrui-
sant souvent en quelques heures, le résultat
de plusieurs mois de travaux et d'efforts hu-
mains. Enfin, la pierre n'est pas abondante
dans la région lagunaire et il ne sera pas fa-
cile d'amener à pied d'œuvre toutes les quan-
tités oui seront nécessaires four Védification
des jetées de protection et des quais.
Sans doute, les wharfs, en les multipliant,
pourraient suffire longtemps encore à assu-
rer le trafic de la région côtière, trafic QUI
est représenté, pour 60 o o au moins (à l'ex-
portation), par des bois en billes. Scul, un
port peut cependant donner à Vexploitation
forestière le développement industriel qu'on
peut en attendre. Scieries à grand débit, usi-
nes pour pâtes à papier ou produits chimi-
ques ne pourront être installées que lors-
qu'auront été considérablement améliorées les
conditions d'embarquement. La production
de cette même région en cacao et matières
grasses augmente, dès maintenant, assez ra-
pidement, mais c'est surtout celle de l'ar
rière pays qui est appelée à prendre très pro-
chainement un accroissement considérable.
Avant quinze ans, le rail aura traversé la
i i r>. 7. - y~\ 7 7 « 711_:-
région ac DOOU-uzou¡,a:.:.v, aiifsim ic MUSH; 1
c'est peut-être par plusieurs centaines de mil-
liers de tonnes que se chiffreront, dès ce
moment, les graines d'arachides et le karité
pouvant être acheminés sur la côte en vue de
Vexportation. Un port pour cela sera indis-
pensable. Reste à savoir, toutefois, si, étant
donnée la faible capacité de transport de la
section ferrée Abidjan-Bouaki, il n'y aura
pas intérêt à diriger tout ou partie de ce tra-
fic sur Sassanàra, où Vaménagement d'un
deuxième port, à la faveur d'une, baie abri-
tée, serait relativement facile et peu coûteux.
Nous reviendrons sur ce sujet.
Quoiqu'il en soit, le besoin d'un port s'im-
pose dam la région lagunaire. Abidjan ou
Bassam, peu importe. Il faut douze à quinze
ans pour le construire; avant quinze ans le
tonnage exporté ou exportable par cette porte
de la colonie, sera, suffisant pour justifier
les dépenses qui auront été engagées dans ce
but.
Pierre Valude,
Député du Cher.
Dédié au Préfet de Police
--u-u-
On lit dnne un journal de Tnnis :
Les agents de police de Tunis ont été pour-
vus de Mtons blancs dont ils se servent pour
.faire stoprer les voilures.
Lo jour, crs bâtons sont parfaitement visibles.
Mais, la nuit, il en est tout autrement. Et, à
cc propos, on suggère une petite réforme.
Pourvoi ne rendrait-on pas ces bâtons lumi-
neux, la nuit, en les inscrutont de morceaux
de verre rouge qui, fi la lueur des réverbères,
des lampes électriques ou des phares des au-
tomobiles, (brilleraient très clairement dans
l'obscurité ? - - -- - -
La. circulation et aussi la sécurité des agents
gagneraient à cette réforme.
Nous proposons cftto solution à notre
syrnpathnqne préfet de police. Mais il y n
mieux, on potirrai-t aussi munir d'une am-
rnieux, électrique le bAton de Pàgcnt 1
(1) Dès qu'il y a en même temps, en rade,
plusieurs navires que le wharf doit servir si-
multanément, chacun d'eux n'opère qu'avec
une extrême lenteur.
R Anrdl TOUIBI m ».j
--- O q p
Mais ce n'est pas aux colonies qu'il part.
L'ancien chef de cabinet de M. Albert Sar-
raut juge indigne d'aller gouverner la co-
lonie du Tchad pour laquelle il a été dési-
gné.
Il devait s'embarquer à bord du Tchad
le 5 février. Il sollicita de la bienveillance
de M. Edouard Daladier un sursis de dé-
part et reçut l'ordre de partir le 26 février
par l'Europe, courrier de la Côte d'Afrique.
Devant cette échéance administrative, M.
André Touzet déclare « forfait » et vient de
taire parvenir au ministre des Colonies une
demande de « mise en disponibilité pour
trois ans ».
Le jeune sous-préfet, dont la faveur de
M. Albert Sarraut fit successivement en qua-
tre années, un chef de cabinet, un gouver-
neur des Colonies, un Directeur de l'Agence
Générale des colonies et un contrôleur géné-
ral des travailleurs coloniaux en France, un
chevalier, puis un officier de la Légion d'hon-
neur, se refuse à rentrer dans le rang et à
faire aux colonies son métier de gouverneur.
Lorsqu'il exerçait rue Oudinot ses tyran-
niques fonctions, M. Touzet rejetait impi-
toyablement les demandes les plus justifiées
de fonctionnaires chargés de famille et sol-
licitant un sursis de départ de quelques se-
maines !
< Le fonctionnaire colonial doit accom-
plir son métier aux colonies, p se plaisait-il
à déclarer.
Il est juste de dire qu'il faisait fléchir
ce principe à l'égard des petits amis et cama-
rades ses habituels thuriféraires.
Ajoutons que depuis la chute du ministère
Sarraut, c'est-à-dire plus de huit mois, M.
André Touzet a bénéficié en France d'un
poste de haute faveur, celui de Contrôleur
général des Travailleurs Coloniaux, avec
une solde de 60.000 francs et d'appréciables
loisirs
LA CHAMBRE
..o-n-
LOI DE FINANCE
L'enseignement technique
L'on et l'apprentissage
L'article 24 du rapport de la loi de finan-
ces prévoit une taxe pour le développement
de 1 Enseignement technique et de 1 appren-
tissage, applicable à l'Algérie et aux co-
lonies.
MM. Petit, Léon Baréty, Monnaud, RouX-
Freissineng, Fiori, Mallarmé, Thomson,
Candace, Jeun-François, Delmont, Sévère,
Diagne, Frédéric Brunet, Gasparin, An-
gouTvant, Ernest Outrey, Eugène Lautier,
demandent la suppression de la dernière
partie. Ils exposent ainsi les raisons de leur
amendement :
La loi du 19 décembre 1900, créant le bud-
get. spécial de l'Algérie, confère aux seules
délégations financières le droit de créer les
impositions fiscales, à part seulement les
droits de douanes, l'Algérie et la France
étant soumises a r UnIon douanière.
Dans les colonies, ce sont également les
Conseils locaux qui ont seuls le droit de
voter les taxes locales.
Il appartiendra aux délégations financiè-
res et aux Conseils locaux de voter la taxe
d'apprentissage. Le droit qui leur a été re-
connu en matière fiscale doit ôtre respecté.
-go>
L'aviation coloniale
Paris-Tchad
Après deux jours d'attente, le sous-secré-
taire d'Etat de l'Aéronautique a reçu le té-
légramme suivant, parti de Niamey le 14 fé-
vrier, à 17 heures :
Colonel Vuillemin, fracture à la base du
crdne caractérisée par des signes objectifs,
mais sans symptômes fonctionnels. Etat très
améliorê. Fortes contusions thoraciques et
lombosacrées sans lésions osseuses ni organi-
ques. Entorse du Pied droit.
Capitaine Dagneaux, fracture de deux c.
tes sans troubles organiques. Etat très sa-tis-
faisant.
Sergent Knecht, luxation de l'épaule ac- j
tiiellement réduite. Etat très satisfaisant.
Le sous-secrétaire d'Etat a ensuite reçu,
un nouveau télégramme daté de Niamey le
16 février, 8 heures.
Colonel Vuillemin, V amélioration conti-
nue.
L'état du colonel Vuillemin est donc
grave, espérons qu'il trouvera à l'ambulance
de Niamey tous les soins qui lui sont indis-
pensables.
Le raid belge
Le lieutenant aviateur belge Thicffry, de
la mission aérienne Bruxelles-Congo belge,
avait différé son départ de Perpignan en rai-
son des mauvaises nouvelles météorologi-
ques. Mais, dans la nuit, des radiotélégr-am-
mes parvenus d'Espagne et d'Algérie an-
nonçant un calme atmosphérique, Thioffry
décidait de partir cc matin.
Dès 8 heures, hier, l'appareil Princesse.
Marie-J osé était prêt au départ, qui a dû
être retardé en raison d'un grain Nord-
Ouest. A 8 h. 50, l'avion prenait son vol dans
la direction du Sud, vers l'Espagno, ayant
le vent en poupe.
A 10 h. 5, 1 avion sxirvolait Barcelone et,
à 13 h. 45, il atterrissait à Alicante d'où,
après avoir consommé un repas froid tandis
qu'on faisait le plein d'essence de leur ap-
pareil, les aviateurs repartaient à 14 h. 50.
Enfin, à 17 h. 26, Thieffry et ses compa-
gnons atterrissaient au terrain d'aviation de
Lascnia, près d'Oran. t
- 11 1 n__- * m 1_Al
Les voyageurs au rrint essv-w ur **•/ ont été fêtés à leur arrivée et, ce soir, un
dîner leur a été offert paT le consul de Bel-
gique. Et ce matin, ils ont pris le départ
pour Colomb-Béchar,
le chemin de 1er de Brazzaville à Poiate-Noire
»♦»
L'emprunt de 300 millions
La Commission des Finances. saisie par le
Gouvernement du projet de loi portant autori-
sation pour te Gouvernement Général de
l'Afrique Equatoriale française de réaliser un
emprunt de 300 millions en vue de l'achève-
ment du chemin de fer de Brazzaville à
l'Océan, a décidé d'insérer dans la loi de Fi-
nances de 1925 un article 320 bis ainsi conçu :
« Le Gouvernement général de l'Afrique
équatoriale française est autorisé à réaliser
par voie d'emprunt, effectué sous la ga-
rantie d'intérêts et d'amortissement de
l'Etat, une somme de 300 millions de francs
applicables à l'achèvement du chemin de
fer de Brazzaville à l'Océan, ainsi qu'à
l'exécution des installations nécessaires à
l'embarauement et au débarquement à
Brazzaville et à Pointe-Noire.
« Les conditions d'émission, ainsi que
celles dans lesquelles seront accordées et
remboursées les avances de la garantie de
l'Etat, seront fixées par une loi.
u Une ligne spéciale portant inscrip-
tion de la subvention extraordinaire au
budget général de l'Afrique équatoriale
française, pour le service de l'emprunt au
torisé par la présente loi, sera ouverte à
partir du présent exercice au budget gé-
néral de l'Etat au titre des dépenses civi-
les du ministère de^ Colonies sous la ru-
brique : « Subventions temporaires aux
budgets locaux et à divers chemins de fer
coloniaux. »
Lors de son premier examen du projet de loi
déposé par M. Daladier, la Commission des
Finances avait réservé sa décision jusqu'au mo-
ment où la Commission des Colonies aurait
donné son avis. i
Cet avis a été rapporté par M. Auguste Bru-
net. Et ce sont les conclusions formulées par r
dernier au nom de la Commission des Colonies
qui ont été ratifiées par la Commission des Fi-
nances.
Les voici :
Dans sa séance du mardi 2 décombre, la
Commission de l'Algérie, des colonies et
pays de protectorat, uprès avoir entendu
M. le Ministre des Colonies au sujet de l'in-
corporation dans la loi de finances d'une
disposition autorisant le Gouverneur Gé-
néral de l'Afrique équatorinlu française à
réaliser un emprunt de 300 millions, sous
la garantie d'intérêts et d'amortissement
de l'IOtat, a donné son adhésion unanime
au texte suivant dont elle demande, d'oe-
cord avec le Gouvernement, l'insertion
dans le projet de loi portant fixation du
budget général de l'Etat pour l'exercice
1925 :
Article unique
n Le Gouverneur Général de l'Afrique
êquatoriale française est autorisé à réaliser
par voie d'emprunt, effectué sous la ga-
rantie d'iiitdrots et d'amortissement de
VEtat, urie somme de WO millions de francs
applicables à Vachèvement dit chemin de
fer de Brazzaville à l'Océan, ainsi qu'li
l'exécution des installations nécessaires à
rembarquement et au débarquement ci
Brazzaville et à Pointc-Nnirc.
<1 Les conditions d'émission, ainsi que
celles dans lesquelles seront accordées et
remboursées les avances de la garanfir de
l'Etat, seront fixées par une loi.
« Une ligne spéciale portant Inscription
de la subvention extraordinaire au budget
général de l'Afrique cqnatoriale française
pour le service de l'emprunt autorisé par III
présente loi, sera ouverte à partir dit pré-
sent exercice au budget général de. I Etat
au titre des dépenses civiles du Ministcrr
des Colonies, sons la rubrique : a Subven-
tions temporaires aur budgets locaux rt il
divers chemins de fer coloniaux ii.
La. Commission (le l'Algérie .l d\s r-ol'i-
nics s'est décidée par l
figure ti l'emprunt d'outillage de 171 mil-
lions de l'Afrique équnloriale française,
voté par le Parlement en 1912, pour la
somme globnle de 93 militions.
Cette somme représentait des frai\es-m\
Les 93 millions autorisés ne suffisent plus,
dans les conditions ni-lnelles du fliaiiiî»-,
pour permellro l'achèvornent d, la ligne
dont RO kilomètres linfrnslnu-lmv) sont
actuellement construits, .'(o kilomètre en
portant de Pointe-Noire, 'i0 kiloniMres (1l
partant de Brazzaville.
Les travaux do 192;) siTonl poursuivis an
moyen d'un nouvel emprunt de 30 mil-
lions, en Viiie do îéalis.ition 'nhlig:¡f ion à
G nominales émises tôF» francs, taux
réel {)'jnlérèt et d'amortissement 7.;¡() ':'.
Or, il esl indispensable que le ttrazza-
yiNc-wénn soit poussé jusqu'à son achève-
ment. Les considérations économiques les
pins impérieuses s'arcordenl avec les né-
cessités politiques les plus pressantes pour
donner à cette entreprise un cara< 1ère d'ur-
gence absolue.
11 s agit de mettre en expiiuintMu un pays
d'une incontestable richesse, renfermant
d'importants gisements do mine^jis et
d'immenses réserves de. palmier* Ú '[mil.' < I
d'ossonces forestières encore inexploiti es.
dont les pOpuhllions. détournées de tout tra-
vail rémunérateur, faute di pomoir sortir
leurs produits, flont maintenues dans un
état de misère physiologique qu*1 l'assis-
tanc, médicale est .impuissante à. eoiii.batlre.
L^s devoirs que nous avons assumée vis-à.
vis de ces populations, dans le eadre des
conventions diplomatiques, ne nous- permet-
tent pas d'ajourner l'exécution d'un pro-
gramme d'outillage destiné relier le grand
hafisin navigable du Congo à la mer.
Notre colonie de l'Afrique êquatoriale
française, ne possédant pas actuellement
Les ressources nécessaires pour gager un
emprunt do 300 millions, doit escompter
l'aide de la métropole.
Les 300 millions à réaliser seraient dé-
pensés en sept années à raison de 43 mil-
lions on moyenne par an.
Les sept tranches successives de 43 mil-
lions, à supposer qu'elles soient émises au
mème- taux effectif de 7,50 que l'emprunt
en cours, donneraient lieu chacune au paye-
ment d'une annuité s'élevant & fx. 3.265.000
Les charges financières de
l'Etat seraient ainsi de l'ordre
suivant :
Fin 1926 Fr. 3.2G5.0UO
Fin 1927 6.530.000
Fin 1928 9.795.000
Fin 1929 13.060.000
Fin 1930 16.325.000
Fin 1931 19.590.000
Fin 1932 22.855.000
Si à cette annuité nous ajoutons oolle de
5.230.000 francs afférente à l'emprunt déjà
voté par le Parlement et mise définitive-
ment sous la garantie de l'Etat, le calcul
pour l'année 1932 et les suivantes s'établit
comme suit :
Annuité autorisée Fr. 5.230.0u0
Annuité à autoriser 22.855.000
Total Fr. 28. C85. ffli
On peut tenir pour acquis que jusqu'à'
1 arrivée du rail à Brazzaville, c'est-à-dire
jusqu'à fin 1932, la garantie de l'Etat jouera
constamment ; mais, à partir de 1933,
quand la ligne sera ouverte au trafic de
l'énorme bassin du Congo, dont tous lee-
produits viennent affluer au Stanley-Pool, il
descendra un tonnage évalué à 220.000 ton-
nes, représentant, au prix de 0 fr. 30 la
tonne kilométrique, une re-cettc brute de 3G
millions de francs. Déduction faite des frais
d'exploitation, compté à raison de 15.000
francs au kilomètre, la. rpette nette res*
sort à :
36.000.000 - 8.000.000 = 28.000.000 francs.
Cette recette couvrirait entièrement la
charge totale de la dette à partir de 1933.
Les chiffres ci-dessus sont ceux que M.
le Ministre des Colonies a communiqués
à l'appui de son projet à M. le Ministre des
Finances et ils ont été obtenus par compa-
raison avec les frais d'exploitation et le
rendement du chemin de fer du Congo
belge, compte tenu des caractérisques de
la ligne française.
La Commission de l'Algérie et des colo-
nies a etu unanime à estimer que les résul-
tats escomptés à l'exploitation de la ligne,
tels qu'ils viennent d'être énoncés, et la
mise en valeur consécutive d'un territoire
offrant comme celui qui nous intéresse les
plue larges possibilités justifiaient que
l'Etat remplit à l'égard do l'Afrique t-quato-
riale française smi devoir (t'assistanc'
.1 Le temps est proche, écrivait récem-
ment le très distingué rapporteur du bud-
get des colonies au Sénnt, oÙ 1rs peuples
riches s'eutendiont reprocher par Uv plus
pauvres de n'avoir pas utilisé' leurs eido-
ni.. 11(' 1.. nvnîl' niim-Viio^ o n n q lna -uvilriri-
-.-1 .,.-. -,.. ,.,.a." -'-' .I.a' J. 't"UL'oJII.-
ser, d'avoir soustrait ;), In consommation
générale ce qu'ils n'exploitent pus à leur
prolit propre. Le temps est proche où, sur
l'ensembl" de tous ks continents, un recen-
sera les gisements non prospectés, les hec-
tares non ensemencés, pour demander
compta à leurs propriétaires, fussent-ils des
nations, de leur absentéisme ou de leur
routine. <>
Il nous appartient d«- prévenir l'heur.. de
cette reddilion de eornpfes en RccordHllt. à
l'Afrique êquatoriale française lo erédit
dont elle a besoin et par lequel d'effort dé-
sintéressé d-* l'Etat se traduira publique-
ment.
Le chemin de fer de \u ville à l'Oeéan
sera eonslruil par Ja eulonie. elle-même. 11
y aura avantage, comme l'a fait remar-
quer notie collègue. M. Angoulvant, ancien
Gouverneur Général de l'Afrique êquatoriale
française, ce qu<- la ligne soit ù l'écarlo-
meiit de 1 ni. 0(\7. permettant de race«uder
éventuellement la voie française et la vuie
bc-I^e du Kalanga.
ijuan! aux modalités de l'emprun'. elles
seraient ifxées par une loi spee.ia.l--.
t-i Il
de la Commission d • l'Algérie et des eulo-
nies auprès de la Commission des imanees,
pour que ie principe de l'emprunt de 30o
millions de francs soji inscrit dans la. loi
des finances sous la fui inc. de l'article uni-
que d.»nt l,' texte a éié donné ci-dessus. Il
convient d'affirmer la olante du Parlement
de ne ] 1 a s abandonner la lâche, que, depuis
1911, les Chambres successives ont consi-
dérée comme de caractère ôioinennueii' na-
ti. >nal.
Ce s ia apparier un Mi'chux en^'U.iGo-
IIWltt ,1 nos r.dmini-o 1.1! -m s. à n"s ,
merçaiits et à 1 n s colons, a loilrt ceux qui,
dans des condit.ian:- si sam eut ingrates, ont
travaillé à maintenir aupi esc .'ils les -lioits^,
de la France.
Auguste Brunet
Député de la Réunion.
Comme suite aux décisions prises par la Com-
mission des Colonies et la Commission des Fi-
nances de la Chambre, le rapport général sur
le budget rie 1925 déposé par M. VioLlette et
distribué hier à la Chambre, comporte, à l'arti-
cle 320 bis, une disposition nouvelle relative à
l'autorisation d'un emprunt de 300 millions pour;
l'Afrique Equatoriale française.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 71.26%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 71.26%.
- Collections numériques similaires Bibliothèque Francophone Numérique Bibliothèque Francophone Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RfnEns0"Numba, la bibliothèque numérique du Cirad Numba, la bibliothèque numérique du Cirad /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "NmBA001" Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0"
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6396872h/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6396872h/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6396872h/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6396872h
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6396872h
Facebook
Twitter