Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-01-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 janvier 1925 27 janvier 1925
Description : 1925/01/27 (A26,N15). 1925/01/27 (A26,N15).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63968609
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. - N° 15
lia NUMERO : 20 CRNTirviifcto
MAitDf SOia, 27 JANVIRIl U&,
es nna es.
JOURNAL QUOTIDIEN
ua AftTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annonces et Réclame* sont reçues aux Boréaux dujournal et dans let Agences de Publicité
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AlgRNEMENTS S Pruwe a Colonia 80 a 41 1 20 9
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0. -
Recours au Parlement
00
La Chambre des députés vient d'être sai sie
d'une pétition dans laquelle M. Charles Bellan,
administrateur des Services Civils de l'Indo-
chine, en retraite, reproduit les graves accusa-
tions que, depuis trois ans, il a porté contre son
ancien chef, M. Baudoin, encore Résident Su-
périeur au Cambodge.. Une première plainte
avait déjà préoccupé l'opinion- publique et don-
né lieu à de vifs débats au Palais-Bourbon. Au-
jourd'hui, l'affaire prend une extension nou-
velle et ne manquera pas de provoquer une) cer-
tai ne émotion dans le monde colonial.
A la suite de cette nouvelle action ultra- ju.
diciaire tentée par le protestataire, il paraît assez
difficile. en ce moment où, de tous côtés, on
a soif de vérité et de justice, qu'une sanction
n'intervienne pas pour établir enfin les véritables
responsabilités de chacun et n'amène la confu-
sion complète de l'accusé ou de son accusateur.
Quand des questions comme celle-ci sont
posées avec une semblable persistance et une
pareille netteté, il ne paraît pas possible de les
passer sous silence sans laisser planer les sus-
picions les plus graves sur tous ceux qui ont le
devoir de veiller au bon renom des pouvoirs
publics.
- Ce silence ne manquerait pas de jeter dans
les esprits une longue et regrettable perturba-
tion. Il est certain que bien des incidents fa-
cheux et bien des déc hirements peuvent être
évités lorsque, les premiers doutes se manifes.-
tant, on tient à faire immédiatement toute la
lumière. Les atermoiements et les demi-mesures
ne peuvent que prolonger une agitation et aug-
menter Mn malaise que l'on aurait intérêt à faire
cesser immédiatement.
Dans de pareilles circonstances. les person-
nalités ne sont rien, mais les principes sur les-
pis reposent notre confiance et notre amour de
'la justice sont tout et doivent être acropuleuse-
ment respectés.
Un ne peut manquer de s étonner que M.
Sarraut, alors ministre des Colonies, dont on
vantait les idées libérales et l'esprit d'écjuité,
ait pU encourir le reproche devoir refusé d exa-
miner les griefs qui lui étaient soumit, en cou-
vfant de sa haute autorité, sans loi moindre
explication, son subordonné.
La surprise est encore plus grande en cons-
tatant que les graves accusations dont affl àé
l dbjét M. Baudoin lui ont valu, en fin de
compte, une haute distinction honorifique - la
cravate de la Légion d'honneur - et rinves-
titure intérimaire très recherchée dlu Gouver-
nement Général de l'Indochine. On aimerait
qUe de semblables faveurs fussent appuyées sur
des justification qui auraient lavé ce Résident
Supérieur des injurieux soupçons que l'on a fait
peser sur lui, ou sur des témoignages attestant
vis-à-vis de tous sa parfaite honorabilité..
Tel qu'il a été esquissé, le geste de l'ancien
ministre parait un peu déconcertant. A-t-il été
raisonné et réfléchi Et, dans ce cas, il doit
être motivé par des considérations que l'on doit
connaître pour qu'elles réduisent à néant les
accusations portées contre lui, ou bien est-il
spontané et provoqué par une conviction intime
et, dans ce cas, c'est un acte de sentiment tout
à fait insuffisant pour la manifestation de la vé-
rité. L'opinion publiqúe a le droit et le devoir
d'exiger davantage 1
Assurément, celui dont le nom a été si bru-
talement évoqué a été un des collaborateurs
immédiats de M. Sarraut, Gouverneur Général
de rhtdbchme, et l'on peut comprendre la ré-
pugnance que celui-ci doit éprouver à paraître
accorder la moindre créance à des accusations
mettant en cause indirectement ses propres actes.
11 est toujours pénible d'avoir à constater que
l'on a pu se tromper sur le choix des hommes
dont on s'est entouré et dont on a pu être amené
à accepter les inspirations ou les conseils. Mais
il faut savoir résister à des sollicitations dues à
et mettre au-dessus de ses convenances person-
11 1 ». « A. mm m.
reines les intérêts généraux dont on a accepte
la garde. C'est là le devoir d'un chef de tenir
compte à son subordonné du préjudice moral ou
matériel qu'ont pu lui occasionner des iminua-
tions mensongères ou calonmieuses, mais encore
faut-il que celles-ci aieJIt été reconnues telles
et que celui qui les a portées, dûment convaincu
de son indignité, en subisse le châtiment. Or,
c'est ce qw n'a pas été fait, et M. Chartes. Bel-
lan, en apparence, conserve le beau rôle devant
l'opinion publique en accentuant une offensive
à I laquelle on n'a pas osé répondre jusqu'^ pré-
sent.
11 y a quelques années cféià, un autre des
principaux collaborateurs de M. Saftaut avait
été violemment pris à partie par taire, porte-paroie de <^ue lq.uns de ses élec..
tait* mécontents qui s élevaient contre la for-
tune administrative dont celui-ci avait bénéfi-
cié. Les accusations que contenait lè réquisitoire
dirigé contre lui furent relevées par ce fonction-
naire qui, pour dissiper les critiques formulées
contre lui, déposa une demande de levée de
l'immunité parlementaire pour pouvoir poursui-
vre son accusateur.
S inspirant de cet exemple, le Résident Su-
périeur, incriminé pal' M. Bellan, aurait dû lui-
même prendre Tinitiative de justifier hautement
devam l'opinion publique sa conduite et ses
Ete. puisqoe son propre chef, M. Albert Sar-
raut, n'avait pas cm devoir le faire lui-même.
Il amit - ainsi évité le recoure porté devant
a autres juges, requête tjtri ne peut qu'augmen-
ter la publicité de cette pénible affaire et en
aggraver te Tetmiiswnent,
Piwm ToMscf,
Dtipulh de Paris, Vies président
de la Commission de VMjjérie,
des Colonies el des Protectorats.
Les travaux
de la Conférence de l'opium
00
M. Edouard Daladier,
l'actif et sympathique
ministre des Colonies,
vient de rentrer à Paris,
après avoir, avec une
belle maîtrise, joué le rôle
de conciliateur à la deuxiè-
me Conférence internatio-
nale de l'opium. convo-
quée Par le Conseil de la Société des Na-
tions, pour organiser la lutte contre les stu-
péfiants.
Le premier délégué de la France s'est,
dès son arrivée à Genève, trouvé dans une
difficile situation, les Etats-Unis réclamant
un délai de dix ans pour la suppression de
l'usage de l'opium à fumer, encore autorisé
dans certains pays d'Extrême-Orient.
M. Edouard Daladier, très nettement et
très heureusement, s'est employé à ramener
à sa juste importance la consommation de
l'opium à fumer,
Comme je Vai indiqué dans de précédents
articles des Annales Coloniales, la France,
du fait de ses possessions indochinoises, doit
examiner le problème d'une façon toute spé.
ciale, pour éviter de prendre des engagements
internationaux dont l'efficacité seratt, mal-
gré notre volonté d'agir, forcément illu-
soire.
* Moiis ne pouvons oublier que le pavot est
cultivé en Chine sur d'immenses espaces,
sans possibilité immédiate de réduire la pro-
duction. Je n'en veux pour preuve qu'un ré-
cent télégramme de Shongai,. indiquant que
les autorités militaires du Fuhien obligent
actuellement les fermiers à cultiver Voptum,
que quinze cents familles indigènes cOIlVer-
lies au chritianisme ayant refusé d'obéir à
cet ordre, deux cents fermiers qui avaient
1'hÚO tint nu la Ute r.nu-hée.
..,.--.. v.- -- ..- -.-. ----"'-r"
Or, si dans nos possessions asiatiques
nous poursuivons la stricte exécution de me-
sures de proscription nous verrons immédiate-
ment se développer la contrebande de l'opium
sur nos frontières communes avec la Chine.
Toufefois, le président de la Délégation
française n'a pas voulu que les nations réu-
nies à Genève puissent se méprendre sur les
vrais sentiments de notre pays dam la lutte
engagée pour la suppression des stupéfiants.
Aussi M. Edouard Daladier a tait à la
Conférence une déclaration d'une netteté
absolue, indiquant que lq France s'engageait
à supprimer. dans un délai de quinse ans,
fouie la consommation de Vopium dans tlJ.':"
dochine, à condition que, tout d'abord et
dans une période de deux ans au plus après
la clôture de la Conférence, les pays voi-
sins de notre possession fissent aisfaraître
ou réduire de façon très notable la culture
du pavot.
La déclaration de notre premier délégué
a été faite en des termes qui ne prêtent à
aucune ambiguïté, d'autant plus que dans la
pratique, la réduction ou la suppression de
la production de l'opium devront être cons-
tatées par le Conseil de la Société des Na-
tions. C'est seulement après que la constata-
tion en aura été ainsi faite, que le délai de
quinze ans, durant lequel devrait cesser toute
consommatioyi d'opium à fumer préparé en
Indochine, pourra commencer à couti"
Les graves difficultés d'entente qui étaient
apparues aux premières heures de réunion
de la Conférence se sont trouvées dissipées
grâce à M. Daladier qui, par une motion
présentée par la délégation. de Finlande et
admise à l'unanimité, a fait décider qu'une
délégation mixte composée de seize membres
et comprenant des représentants de la pre-
mière et de la deuxième Conférence de
l'opium, serait comtituée four étudier les
suggestions américaines et les propositions
françaises et britanniques. Son travail ter-
miné, ce Comité spécial verra son rapport
final discuté par les deux conférences.
Nous sommes ainsi revenus au principe
d'une Conférence unique, point de vue qui
a toujours été celui des Etats-Unis et que
la France accepte sans arrière-pensée.
La délégation spéciale s'est mise à l' œu-
vre et il est permis désormais de penser que
la Conférence de l'opium va pouvoir active-
ment continuer ses travaux,
M. le ministre des Colonies ira les sanc-
tionner prochainement à Genève, en signant
le protocole au nom de la Francc.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Membre de la Commission
des Colonies et Protectorats.
Ministère des Colonies
--0-
La Commission chargée d'établir lei tableau
d'avancement du personnel des Secrétariats Gé-
néraux des Colonies s'est réunie hier tnatin rue
Oudinot.
*%
La Commission de classement du personnel
civil des Semes pénitentiaires a commencé
hier après-midi ses travaux.
Rapports et Décrets
m oue -
Décret du 20 janvier 1928 modifiant l'arti-
cle zn, paragraphe 6, du décret du 30 d6.
ocntbre 19C2 en ce qoi concerne la cons-
tatation des payements eBeotués à des
pgltteg prenantes illettrées ou dons Tim*
iwssibiitw de signer,
J. 0, du 17 janvier 19S5.
De la Tunisie au Tchad
--0-0--
Nous assistons à une véritable course au
Sahara entre les différents Etats méditerra-
néens riverains du désert, qui s'échelonnent
de l'Atlantique à la Mer Rouge, c'est-à-dire
le Maroc, 1 Algérie, la Tunisie, la Tripoli-
taine, l'Egypte.
Chacun de ces Etats depuis deux ou trois
ans essaie, avec tous les moyens de pénétra-
tion de la science moderne, avions, autos-
chenilles, chemins de fer, de pénétrer le plus
loin possible dans le Sud-Africain en es-
sayant de résoudre le problème ardu créé par
le Sahara sur ses 2.000 kilomètres de pro-
fondeur et 4.000 kilomètres de large.
Mais les projets marocains et algériens
semblent évincer de tout espoir de liaison
rapide les admiraibles possessions que possède
la France dans le Centre-Afrique. Seuls le
Sénégal et le Soudan sont appelés à en W-
néfkier.
Par contre, tout le bloc de nos (possessions
Centre-Africaines (formant les 2/3 de notre
empire colonial en Afrique) avec les produits
des steppes du Zinder, du Ouadal et du
Tchad, avec les richesses équatoriales de
l'Oubangui, du Chari et du Congo semblent
devoir être délaissés si un point.d'embarque-
ment naturel sur la Méditerranée ne s'offre
pas à ces contrées à travers le Sahara.
Or, la route la plus courte du Centre-Afri-
que vers la Méditerranée, la route qu'ont
suivie les civilisations antiques, les carava-
nes esclavagistes des siècles passés, route
d'ailleurs abandonnée dès l'apparition de la
civilisation européenne et qui aboutissait au
golfe des Syrtes.
Cette route du Centre-Afrique peut pren-
dre à Ghadamés deux directions, la première
celle de Fort Saint-Gabès, la deuxième celle
de Ghadamés-Tripoli (ce dernier trajet étant
le plus court, et celui que les caravanes sou-
danaises ont depuis longtemps l'habitude de
prendre.
RlEIEU REVOUMMRES k TUniS
La campagne intense faite par divers
groupes intéressés auprès des indigènes sous
le couvert des grands mots « liberté, émanci-
pation, communisme n, vient de provoquer
une grève d'ouvriers indigènes dans la ban-
lieue de Tunis. Les ouvriers indigènes ont
quitté le travail. Les Européens, qui avaient
continué le leur, ont ét6 contraints obier ma-
tin de l'abandonner, devant les menaces des
grévistes.
La Confédération" tunisienne du travail ne
paraît pas étrangère à ce mouvement, qui
a gagné plusieurs exploitations agricoles.
M. Jouhaux, à son retour de Tunis, n'a-t-il
pas proclamé que tout allait pour le mieux
en Tunisie ?..
Vers le Centre-Afrique
----
Le 5 février, M. le Gouverneur de 38 classe
des Colonies, André Touzet doit s'embarquer
à Bordeaux à bord du paquebot « Tchad »
pour rejoindre le poste de confiance pour lequel
il a été récemment désigné.
L ancien chef du Cabinet de M. Albert Sar-
raut ne manquera pas dans la Colonie du
Tchad, qu'il est appelé à administrer, de faire
preuve des hautes qualités qui l'ont fait main-
tenir plusieurs années durant aux côtés de l'an-
cien ministre des Colonies à Paris.
M
A LA CHAMBRE
PROJETS DE LOI
Comptes définitifs
Le ministre des Colonies vient do dépo-
ser sur le bureau de la Chambre un projet
do loi portant approbation des comptes dé-
(initifs pour 1918 d Oolj>nics dont les
emprunts sont garantis par l'Etat. j
Application aux Colonies de la Martinique,
de la Guadeloupe et de la Réunion de la
loi sur le recel
Le ministre des Colonies par un projet
de loi approprié vient de demander à la
Chambre d'étendre aux Colonies de la Mar-
tinique, de la Guadeloupe et de la Réunion
les dispositions de la loi du 22 niai 1925
sur le l'eeet
RAPPORTS
Caisse d'Epargne de Saint-Pierre
, Notre aimi et colïabomateur M. Auguste
Iirunet a. déposé sur le bureau de la Oham-
bre le rapport rédigé au nom de la Com-
mission de l'Algérie, des Colonies et Pro-
tectorats imparlisstuit aux déposants de
la Caisse d'Epargne de" Saint-Pierre un
délai pour le retrait de leurs dépôts.
Droits de douane aux Colonies
M. Le Mire vient de déposer son rapport
sur divers projeta de loi portant ratifica-
tion de majoration de coefficients et de
droits de douane en Indochine, à Mada-
gascar, en Nouvelle-Calédonie, au Came-
roun, au Togo, h la Guadeloupe et en
'Guyane.
DANS LES COMMISSIONS
Contingentement des rhums coloniaux
La Ghamibre a renvoyé à l'examen de la
Commission des boissons, sous réserve de
IPavis de la Commission de Finances, la.
proposition de loi de M. Louis Proust, nxant
les conditions d'application de l'article 9
de la loi du 31 décembre 1922, portant con-
tingentement des rhums coloniaux.
1
Élection
Not.re excellent collaborateur M. William
Bertrand, député de la Charente-Inférieure,
vient d'être élu' conseiller général pour le
canton de Ta TneînMade, en remplacement
de M. Pastourel, décédér. SK voix sur
t.074 votante et 964 suffrages exprimés.
Le coton à Madagascar
C>-
La mission Cayla
La question cotonnière préoooupe à juste
titre M. Marcel Olivier, Gouverneur Géné-
ral de Madagascar. Il vient d'adjoindre à
M. Cayla, M. l'administrateur en chef Char-
don, pour collaborer aux travaux de la mis-
sion d'études récemment organisée.
Ayant établi son centre à-Tananarive, la
mission a, dans six tournées circulaires,par-
couru. sur la côte occidentale et sur le pla-
teau de la Grande Ile, la plus grande partie
des régions jouissant d'un climat qui sem-
ble, a priart, permettre la production éco-
mique du coton. Dans ces régions, depuis
fort longtemps, l'indigène cultive le coton-
nier pour son usage personnel. Si l'exporta-
tion est infime, la production pour la con-
sommation locale, est appréciable, et donne
lieu à des transactions entre indigènes ; il
y a un cours local du coton ; les femmes de
chaque village savent préparer le coton ré-
oolté, le iller et en tisser des « lambas .1.
Il s'agit donc de passer de cette proauction
et de cette consommation familialts, rudi-
mentaires et limitées, à une production plus
importante, tout en restant régulière, mieux
appropriée aux besoins industriels de l'Eu-
rope, susceptible alors d'une exportation in-
téressante.
- -
La mission s'apprête donc à rentrer en
France, où elle arrivera dans le courant de
février prochain. Pour fixer certains points
de son enquête, pouvant permettre l'établis-
sement d'un plan d'action, elle passe ces
d'ernières semaines à Tananarive, où son
travail se poursuit avec fruit grâce à la sol-
Ifeitude constante du Gouverneur Général et
aux précieux concours quotidiens de tous
ses services.
, Il restera principalement à déterminer la
valeur marchande du coton malgache.
L'aviation coloniale
Paris-Tchad
Le sous-secrétaire d'Etat de l'Aéronauti-
que a reçu, hier, la dépêche suivante :
« Après vérification des appareils et mo-
teurs, constatons nécessité changer certai-
nes pièces accessoires. Obligés d'attendre
que vous envoyiez rechanges de toute ur-
gence. »
Aussitôt provenu, M. Laurent Eynac a
donné les ordres nécessaires pour que les
tplèces demandées soient transportées ipar
•avion jusqu'à Oran, d'où elles seront immé-
diatement aoheminées sur Colomb-Béchar.
De ce fait. la mission de Goys se trouve
immobilisée à Colomb-Béchaxa pour deux
ou trois jours. Constatons que cet arrêt est
motivé par la plus élémentaire sagesse. En
effet., c'est à Colomg 'Béchaa* que commence
la. partie véritablement aventureuse de la
mission ; c'est de ce poste avancé que vont
s'élancer les aviateurs pour les régions in-
hospitalières, jalonnées seulement de loin
en loin par des terrains d'atterrissage sans
hangars ni ateliers et, pour aborder cette
zone on ne saurait prendre trop de pré-
cautions.
SOCIÉTÉ
des ingénieurs coloniaux
--0.0---
Cette importante Association Amicale qui
groupe actuellement plus de 3.000 membres,
Ingénieurs des diverses écoles ayant à tra-
vers notre vaste domaine colonial réalisé
les grands travaux de ports et de voies fer-
rées, a fété hier soir Ve trentième anniver-
saire de sa fondation.
A la suite du banquet, M. Albert Lebrun,
sénateur, ancien Ministre des Colonies,
Président de l'Assoeiation, a évoqué l'œu-
vre poursuivre et les brillants résultats ob-
tenus par l'association qui apporte à ses
membres une aide d'autant plus nécessaire
qu'ils sont plus loin 1 M. Georges Hersent,
dans une causerie charmante, a évoqplé l'e
charme des pays lointains, toujours si atti-
rants pour les Français et où se poursuit
notre œuvré de colonisation.
M. Emest Rourne a rendu hommage au
labeur fécond des ing6ni'eurs coloniaux
dont les travaux ont permis le .brillant dé-
veloppement économique de l'Indochine.
M. T-rochon a excusé M. Daladier, qui,
retenu par un Conseil de Cabinet, n'avait
pu présider la réunion. 'En termes heureux,
il signala combien la collaboration des in-
génieurs coloniaux était nécessaire, au mo-
ment où le Ministre des Colonies met sur
pied un nouveau projet des travaux immé-
iatement réalisables dans nos possessions
d'où Ire-mer,
Alcools d'industrie
----0-0-
Le ministre des Finances vient de décider
que le prix d'achat des alcools d'industrie
entrait dans le calcul de la surtaxe prévue
par l'article 80 de la loi du 8 juillet 1920,
.serait, à l'avenir, le prix d'achat des alcools
de mélasses indigènes.
Ce prix a été fixé à 145 francs l'hectolitre
par l'arrêté ministériel du 27 août 192+.
Le prix de cession des alcools pour la con-
servation des fruits, qui constitue l'autre, élé-
ment du calcul de la surtaxe, ayant été,
d'autre part, fixé à 800 francs l'hectolitre
par l'arrêté du 23 mai 1924, le montant de
la surtaxe à appliquer aux spiritueux et vins
de liqueur importés sera donc désormais de
- 655 francs - l'hectolitre (800 moins 145).
De rMiflUqne à la lier loult
.q>
La Mission Tranin a quitté Fort-Lamy se
dirigeant suç Abécher. le Ouadal et le Sou-
dan égyptien. Ainsi que nous l'avons an-
noncée elle a l'espoir d'atteindre l'Ethiopie
et la Côte frajiçaise des Somalis.
COURRIER JE L'ULfiEfflE
LA VIE ADMINISTRATIVE
Au Conseil de Préfecture d'Alger ,
Lors de la cession de mai-juin 1924, les
assemblées algériennes ont décidé l'exécu-
tion d'un programme de travaux destinés
à satisfaire d'impérieuses nécessités d'or-
dres économique et social.
Evalué, nous l'avons dit, à 430 millions,
ce programme devra être réalisé dans une
période de cinq années, à partir du 1er jan-
vier 1925.
L'annuité afférente à l'année courante
est de 94 millions. A cette somme est venue
s'ajouter oeflle d'e 28 millions représentant
des travaux votés précédemment et concer-
nant des améliorations de notre système
ferroviaire, des constructions scolaires et
des aménagements des locaux hospitaliers.
De sorte que le montant total des travaux
à effectuer, en 1925, s'élèvera à 122 mil-
lions.
Afin d'en permettre la roo.liso..tion{ les
assemblées ai-gériennee,fl'accord avec l'Ad-
ministration, ont été dans l'obligation de
créer des ressources nouvenee, de faire
appel à la réserve du compte provision-
nel des bénéfices de guerre et d'escompter
le rendement supplémentaire à provenir de
la révision des bases de la contribution
foncière, de ses répercussions sur les bé-
néfices agricoles, ainsi que sur l'impôt glo-
bal complémentaire.
Les ressources nouvelles comportent : 1°
l'application d'un décime à divers impôts
ou taxes, décime dont le rapport se chif-
frera par 21 millions ; 2° un impôt sur les
allumettes et les briquets, qui fournira 5
millions ; 3° l'augmentation des tarifs pos-
taux. télégraphiques et téléphoniques.
- -
D'après ces évaluations, la contribution
foncière révisée, et ses conséquences, don-
neront 21 millions.
Comme tous ces produits seront insuffi-
sants pour couvrir la dépense de 122 mil-
lions, le complément 4sera demandé à la
raisse des bénéfices de guerre, puis aux
excédents» budgétaires, s'il en existe, aux
10nds de trésorerie et, s'il le rabt., à un
emprunt.
Le Conseil de Préfecture d Alger a déjà
été saisi de plus de 100.000 réclamations
en demandes de décharges ou de réduc-
tions d'impôts.
LA VIE ECONOMIQUE
Chambra de Commerce d'Alger
Le président de la Chambre de Com-
merce d'Alger vient d'informer les exporta-
teurs que, par dérogation à la prohibition
des pommes de terres, l'exportation des
pommes de terre primeurs d'Algérie à
destination de l'étranger, est actuellement
autorisée sans formalité spéciale jusqu'au
30 mai.
Aucune dérogation ne sera accordée au
délit de cette date, jusqu'à la prochaine
camc.
Le mouton algérien
Le cheptel ovin de l'Algérie est estimé en
cMfrca ronds à 10 milïions de têtes, sur
lesqmelltes 6 m illiions sont environ chaque
année soumises à la tonte. On évalue à en-
viron 15.000 tonnes par an le rendement en
laine brute de la tonte.
Sur cette quantité, un peu plus d'un tiers,
soit 5 à 6.000 tonnes et utilisé par l'in-
dustrie familiale indigène et par la fabri-
et par la fabi-i-
cation locale des tapis. L'exportation re-
présente à peu près les deux tiers. Elle os-
clUo entre 7-000 et 9.000 tonnes par an. Les
laines algériennes, en. généiul mal triées
et chargées de corps étrangers (sable, terre,
fumier), ne sont pas colèvs à leur valeur
réelle sur le marché métropolitain-
La récolte d'huile d'olive
Ixis. plus récentes enquêtes qui viennent
de se poursuivre sur la récolte d'eues 1924-
25 indiquent que cette campagne oléicole se-
ra, dans le bassin méditcr.Nwéen, une des plus
réduite que l'on ait enregistrées au cours
des derières années, et en général défici-
taire. La production tunisienne, qui a at-
teint jusqu'à 70.000 tonnes d'huile en 19&)-
1921 ne dépasserait pas ccWe année, suivant
ces pronostics, 20.000 tonnes. La produc-
tion marocaine ne serait que de 8.500 tonnes
au lieu de 12.000 au cours des bonnes an-
nées. Seule l'Algérie bénéficierait d'une ré-
colte favorable avec 20.000 tonnes d'huile.
L'utilisation des plantes à parfum
La culture des plantes industrielles en
Algérie sollicite l'attcmlioin des colons de-
puis une vingtaine d'années. Parmi ces
cultures, celle du géranium rosat, pour ia
fabrications des pafums, est une des plus
propères.
Avant la guerre, les exportations d'es-
sence de géranium oscillaient entre 30 et 60
tonnes par an. Pondant la guerre, les Etats-
Unis usant sensitblemenL développé leurs
achats, on enregistra une augmentation.
notalble des sorties de ce produit. Il y eut
ensuite un affaissement. On a constaté un
relèvement depuis 1923 (42 tonnes).
Le prix du kHn, qui allait de 22 à 62 fr.
avant 1914, a atteint jusqu'à 250 fr. en 1920.
Une expoïlation comrne celle de 1923 ou de
1924 représente une vakur de 5 à G millions
de francs. Actuellement, les trois quarts
du gérnsnium rosat algérien vont, en Fran-cc.
Le reste se répartit on Ire les Etats-Unis
l'Angleterre, la Tunisie ot l'AH»-macne.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
La maladie à la mode
Mme Beliehou, Agée île 52 'uis. a mit; tin
à ses jours en se jetant d;HIS l,' raiwl d'ir-
rigation.
La désespérée était all-.-Lnte do neurasthé-
nie.
Courses à Alger
La tradition s'est maintenue ('dle année
en faveur de l'écurie Brnes.-ito tt. Vo.rnonnet
a remporlé le Grand Prix sans émotion,
puisque c'est son compagnon dVvnrio, Mon
Caponnot, vainqueur l'an d.-nuor, qui le
suivait à l'arrivée.
COUIB DELA TUNISIE
--0.0---
LA VIE ECONOMIQUE
Les derniers cours de Tunis
Blé tendre machiné de 128 à l:;;! le quin-
tal ; blé dur machiné de 110 à 145 le quin-
tal ; blé dur marchand de 133 50 à 139 le
quintal ; orge marchande de 81 à 88 le
quinlal ; avoine machinée de 80 à 84 le quin-
tal ; fèves de 86 à 102 le quintal.
Laine en suint (geza) 785 le quintal ; laine
lvée de 1.250 à 1.500 le quintal ; laine lavée
usagée de 1.100 à 1.245 le quintal ; laine de
dpcher (bounettouf) de 775 à 1.100 le quin-
tal ; laine liJée (tôoma) de 14 à 20 le kilo ;
poil de chèvre 600 le quintal ; peaux de
moutons fraîches 620 le quintal; peaux de
chèvres fraîches 650 le quintal.
Le chemin forestier de Maktar à Sbiba
En 1925, on va entreprendre l'aménage-
ment de la piste forestière de Maktar à
Slliba, qui passera par le massif de djebel
Sekarnae et Fondouk Debbeche.
Cette voie facilitera la pénétration dans
une contrée où les délits sont nombreux.
Exportations de minerai de fer
Pendant l'année 1924, le port de Tunis,
- le seul de la Régence qui soit outillé pour
les exportations du minerai de fer et qui les
reçoit de gisements avec lesquels il est re-
lié directement par voie ferrée a chargé
pour différents pays d'Europe, 652.000 ton-
nes de ce minerai, suit 138.000 tonnes dgr
plus qu'en lm.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
L'Italie et la Tunisie
On signale de Rome que les déclarations
courtoises de M. llerriot à la Chambre au
sujet de l'Italie sont enregistrées avec sa-
tisfaction. La presse n'en revendique pas
moins un statut national pour les Itolill
de Tunisie.
COURRIER DU MAROC
--cH)--
LA VIE ADMINISTRATIVE
L'hydraulique agricole
Voici comment d'après l'Agence Exté-
rieure et Coloniale sont employés pour
l'hydraulique agricole les 39 millions préle-
vés eur l'emprunt de 744.244.000 francs :
Une première usine de 18.000 kilowatte
vient d'être onstruite, 240 kilomètres de li-
gnes de transport do force à 60.000 volt.o.
sont en cours de montage et pourront sous
peu transporter l'énergie produite par cette
centrale..
- - -
11 convient, en outre, de poursuivre 1 exé-
cution des usines hydroélectriques et, no-
tamment, d'une uino de 12.000 kilôwatta
à construire sur l'Oum-er-Rebia et dont la
construction sera incessamment mise au
concours.
D'autre part, il est également nécessaire
d'achever le premier réseau do lignes de
transport de force qui représente une lon-
gueur totale d'environ 600 kilomètres et de
poursuivre les études des chutes d'eau qui
seront ultérieurement à aménager.
Nous savons que pour permettre l'exécu-
tion de ce programme le Gouvernement
français vii-nt d'autoriser l'ouverture d'un
nouveau crédit, de" 34 millions, qui portera à
39 millions les dépenses autorisées par l'hy-
draulique industrielle.
LA VIE ECONOMIQUE
Banque d'Etat
Au 30 novembre 1924, le bilan de la Ban-
que d'Etat du Maroc s'équilibrait à la
somme de 9*>0.39?.(J58 fr. 81.
La foire de Marrakech
La cinquième, fuire annuelle de Marra-
kcoh aura lieu celle année au printemps
(du 25 avril au 4 mai\ sur l'initiative de la
Chanibre de Commerce et .J'AgricuJlure.
Celle manifestai ion économique, qui coïn-
cide avec la reprise du tourisme dans le
sud marocain, s'annonce comrne un succès.
Cautionnement
Les propriétaires ou exploitants de ma-
gasins généraux qui ont cessé d'exploiter
leurt; établissements avant la promulgation
de l'arrété. du 15 novembre 1924 ne sont
tenus d'effectuer l'aftichage do la déclara-
tion prévue que 'pendant un mois, et ils
n'ont à précéder qu'une seule fois A la pu-
blicité prévue par le premier alinéa de l'arti-
cle 2 de ce. texle.
T .'aJTèt.. \ixi)'i.') retirant Y autorisation
qui leur nv.iit été ;"o\'rd»V. d'ouvrir des ma-
gasins généraux el ordonnant le rembojiiisè-
ment de li-ur cautionnement ne sera pris
qu'après expirai ion d'un délai de quinze
jours suivant l'accomplissenn-nt de cette pu-
blicité.
La pêche des sardines
Deux
.oneonv au sont ren-
1T'S nu p ut après t.l'ois m-.». d'absence.
Ils viennent des côtes du Ma.ioo avec, l'un,
250.OOo sardines salées, et l'outre '¡UO.(I(I(),
Ces sardines ont été vudu-.i raison de
85 fivm.is le mille.
On le- a'-ilt que .se féliciter de voir iu»s
péelmurs fmridais se snlbsti'iu-r en grande
partie .aux p«Vheurs espagn ols pour profi-
ter des avantages des oc.'01t':5 niaroeaiues.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Le tourisme alpestre
̃Le Syndicat d'Initiative 't de Tourisme
de Marrakech a organisé, av»-e le concours
du Service des Renseignements une série
d'excursions pendant l'année 1, en hau-
lu ln.).l!an,', excursions destinées A mieux
faire eonn.-dtre les richesses touristiques
de ('tlt1 Mie région.
C'est ainsi que dimanche p* février,
aura lieu  Aini/.miy. l'ascension du Tizir
N'Tagourant, ravissante excursion qui s or
fera soit «,), pied ou mulet ,5 heures nvi
ro.n aller tt retour^.
Centre de Sauvetage de Casablanca
L'inauguration solennelle dn Contre de
Sauvetivgo de Casablanca a eu lieu le fi
lia NUMERO : 20 CRNTirviifcto
MAitDf SOia, 27 JANVIRIl U&,
es nna es.
JOURNAL QUOTIDIEN
ua AftTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annonces et Réclame* sont reçues aux Boréaux dujournal et dans let Agences de Publicité
DIRECTEURS : MARCEL - RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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• "JSSEîL ( Btrangêr IMi ftfi ̃ u
- - librairw -
0. -
Recours au Parlement
00
La Chambre des députés vient d'être sai sie
d'une pétition dans laquelle M. Charles Bellan,
administrateur des Services Civils de l'Indo-
chine, en retraite, reproduit les graves accusa-
tions que, depuis trois ans, il a porté contre son
ancien chef, M. Baudoin, encore Résident Su-
périeur au Cambodge.. Une première plainte
avait déjà préoccupé l'opinion- publique et don-
né lieu à de vifs débats au Palais-Bourbon. Au-
jourd'hui, l'affaire prend une extension nou-
velle et ne manquera pas de provoquer une) cer-
tai ne émotion dans le monde colonial.
A la suite de cette nouvelle action ultra- ju.
diciaire tentée par le protestataire, il paraît assez
difficile. en ce moment où, de tous côtés, on
a soif de vérité et de justice, qu'une sanction
n'intervienne pas pour établir enfin les véritables
responsabilités de chacun et n'amène la confu-
sion complète de l'accusé ou de son accusateur.
Quand des questions comme celle-ci sont
posées avec une semblable persistance et une
pareille netteté, il ne paraît pas possible de les
passer sous silence sans laisser planer les sus-
picions les plus graves sur tous ceux qui ont le
devoir de veiller au bon renom des pouvoirs
publics.
- Ce silence ne manquerait pas de jeter dans
les esprits une longue et regrettable perturba-
tion. Il est certain que bien des incidents fa-
cheux et bien des déc hirements peuvent être
évités lorsque, les premiers doutes se manifes.-
tant, on tient à faire immédiatement toute la
lumière. Les atermoiements et les demi-mesures
ne peuvent que prolonger une agitation et aug-
menter Mn malaise que l'on aurait intérêt à faire
cesser immédiatement.
Dans de pareilles circonstances. les person-
nalités ne sont rien, mais les principes sur les-
pis reposent notre confiance et notre amour de
'la justice sont tout et doivent être acropuleuse-
ment respectés.
Un ne peut manquer de s étonner que M.
Sarraut, alors ministre des Colonies, dont on
vantait les idées libérales et l'esprit d'écjuité,
ait pU encourir le reproche devoir refusé d exa-
miner les griefs qui lui étaient soumit, en cou-
vfant de sa haute autorité, sans loi moindre
explication, son subordonné.
La surprise est encore plus grande en cons-
tatant que les graves accusations dont affl àé
l dbjét M. Baudoin lui ont valu, en fin de
compte, une haute distinction honorifique - la
cravate de la Légion d'honneur - et rinves-
titure intérimaire très recherchée dlu Gouver-
nement Général de l'Indochine. On aimerait
qUe de semblables faveurs fussent appuyées sur
des justification qui auraient lavé ce Résident
Supérieur des injurieux soupçons que l'on a fait
peser sur lui, ou sur des témoignages attestant
vis-à-vis de tous sa parfaite honorabilité..
Tel qu'il a été esquissé, le geste de l'ancien
ministre parait un peu déconcertant. A-t-il été
raisonné et réfléchi Et, dans ce cas, il doit
être motivé par des considérations que l'on doit
connaître pour qu'elles réduisent à néant les
accusations portées contre lui, ou bien est-il
spontané et provoqué par une conviction intime
et, dans ce cas, c'est un acte de sentiment tout
à fait insuffisant pour la manifestation de la vé-
rité. L'opinion publiqúe a le droit et le devoir
d'exiger davantage 1
Assurément, celui dont le nom a été si bru-
talement évoqué a été un des collaborateurs
immédiats de M. Sarraut, Gouverneur Général
de rhtdbchme, et l'on peut comprendre la ré-
pugnance que celui-ci doit éprouver à paraître
accorder la moindre créance à des accusations
mettant en cause indirectement ses propres actes.
11 est toujours pénible d'avoir à constater que
l'on a pu se tromper sur le choix des hommes
dont on s'est entouré et dont on a pu être amené
à accepter les inspirations ou les conseils. Mais
il faut savoir résister à des sollicitations dues à
11 1 ». « A. mm m.
reines les intérêts généraux dont on a accepte
la garde. C'est là le devoir d'un chef de tenir
compte à son subordonné du préjudice moral ou
matériel qu'ont pu lui occasionner des iminua-
tions mensongères ou calonmieuses, mais encore
faut-il que celles-ci aieJIt été reconnues telles
et que celui qui les a portées, dûment convaincu
de son indignité, en subisse le châtiment. Or,
c'est ce qw n'a pas été fait, et M. Chartes. Bel-
lan, en apparence, conserve le beau rôle devant
l'opinion publique en accentuant une offensive
à I laquelle on n'a pas osé répondre jusqu'^ pré-
sent.
11 y a quelques années cféià, un autre des
principaux collaborateurs de M. Saftaut avait
été violemment pris à partie par
tait* mécontents qui s élevaient contre la for-
tune administrative dont celui-ci avait bénéfi-
cié. Les accusations que contenait lè réquisitoire
dirigé contre lui furent relevées par ce fonction-
naire qui, pour dissiper les critiques formulées
contre lui, déposa une demande de levée de
l'immunité parlementaire pour pouvoir poursui-
vre son accusateur.
S inspirant de cet exemple, le Résident Su-
périeur, incriminé pal' M. Bellan, aurait dû lui-
même prendre Tinitiative de justifier hautement
devam l'opinion publique sa conduite et ses
Ete. puisqoe son propre chef, M. Albert Sar-
raut, n'avait pas cm devoir le faire lui-même.
Il amit - ainsi évité le recoure porté devant
a autres juges, requête tjtri ne peut qu'augmen-
ter la publicité de cette pénible affaire et en
aggraver te Tetmiiswnent,
Piwm ToMscf,
Dtipulh de Paris, Vies président
de la Commission de VMjjérie,
des Colonies el des Protectorats.
Les travaux
de la Conférence de l'opium
00
M. Edouard Daladier,
l'actif et sympathique
ministre des Colonies,
vient de rentrer à Paris,
après avoir, avec une
belle maîtrise, joué le rôle
de conciliateur à la deuxiè-
me Conférence internatio-
nale de l'opium. convo-
quée Par le Conseil de la Société des Na-
tions, pour organiser la lutte contre les stu-
péfiants.
Le premier délégué de la France s'est,
dès son arrivée à Genève, trouvé dans une
difficile situation, les Etats-Unis réclamant
un délai de dix ans pour la suppression de
l'usage de l'opium à fumer, encore autorisé
dans certains pays d'Extrême-Orient.
M. Edouard Daladier, très nettement et
très heureusement, s'est employé à ramener
à sa juste importance la consommation de
l'opium à fumer,
Comme je Vai indiqué dans de précédents
articles des Annales Coloniales, la France,
du fait de ses possessions indochinoises, doit
examiner le problème d'une façon toute spé.
ciale, pour éviter de prendre des engagements
internationaux dont l'efficacité seratt, mal-
gré notre volonté d'agir, forcément illu-
soire.
* Moiis ne pouvons oublier que le pavot est
cultivé en Chine sur d'immenses espaces,
sans possibilité immédiate de réduire la pro-
duction. Je n'en veux pour preuve qu'un ré-
cent télégramme de Shongai,. indiquant que
les autorités militaires du Fuhien obligent
actuellement les fermiers à cultiver Voptum,
que quinze cents familles indigènes cOIlVer-
lies au chritianisme ayant refusé d'obéir à
cet ordre, deux cents fermiers qui avaient
1'hÚO tint nu la Ute r.nu-hée.
..,.--.. v.- -- ..- -.-. ----"'-r"
Or, si dans nos possessions asiatiques
nous poursuivons la stricte exécution de me-
sures de proscription nous verrons immédiate-
ment se développer la contrebande de l'opium
sur nos frontières communes avec la Chine.
Toufefois, le président de la Délégation
française n'a pas voulu que les nations réu-
nies à Genève puissent se méprendre sur les
vrais sentiments de notre pays dam la lutte
engagée pour la suppression des stupéfiants.
Aussi M. Edouard Daladier a tait à la
Conférence une déclaration d'une netteté
absolue, indiquant que lq France s'engageait
à supprimer. dans un délai de quinse ans,
fouie la consommation de Vopium dans tlJ.':"
dochine, à condition que, tout d'abord et
dans une période de deux ans au plus après
la clôture de la Conférence, les pays voi-
sins de notre possession fissent aisfaraître
ou réduire de façon très notable la culture
du pavot.
La déclaration de notre premier délégué
a été faite en des termes qui ne prêtent à
aucune ambiguïté, d'autant plus que dans la
pratique, la réduction ou la suppression de
la production de l'opium devront être cons-
tatées par le Conseil de la Société des Na-
tions. C'est seulement après que la constata-
tion en aura été ainsi faite, que le délai de
quinze ans, durant lequel devrait cesser toute
consommatioyi d'opium à fumer préparé en
Indochine, pourra commencer à couti"
Les graves difficultés d'entente qui étaient
apparues aux premières heures de réunion
de la Conférence se sont trouvées dissipées
grâce à M. Daladier qui, par une motion
présentée par la délégation. de Finlande et
admise à l'unanimité, a fait décider qu'une
délégation mixte composée de seize membres
et comprenant des représentants de la pre-
mière et de la deuxième Conférence de
l'opium, serait comtituée four étudier les
suggestions américaines et les propositions
françaises et britanniques. Son travail ter-
miné, ce Comité spécial verra son rapport
final discuté par les deux conférences.
Nous sommes ainsi revenus au principe
d'une Conférence unique, point de vue qui
a toujours été celui des Etats-Unis et que
la France accepte sans arrière-pensée.
La délégation spéciale s'est mise à l' œu-
vre et il est permis désormais de penser que
la Conférence de l'opium va pouvoir active-
ment continuer ses travaux,
M. le ministre des Colonies ira les sanc-
tionner prochainement à Genève, en signant
le protocole au nom de la Francc.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Membre de la Commission
des Colonies et Protectorats.
Ministère des Colonies
--0-
La Commission chargée d'établir lei tableau
d'avancement du personnel des Secrétariats Gé-
néraux des Colonies s'est réunie hier tnatin rue
Oudinot.
*%
La Commission de classement du personnel
civil des Semes pénitentiaires a commencé
hier après-midi ses travaux.
Rapports et Décrets
m oue -
Décret du 20 janvier 1928 modifiant l'arti-
cle zn, paragraphe 6, du décret du 30 d6.
ocntbre 19C2 en ce qoi concerne la cons-
tatation des payements eBeotués à des
pgltteg prenantes illettrées ou dons Tim*
iwssibiitw de signer,
J. 0, du 17 janvier 19S5.
De la Tunisie au Tchad
--0-0--
Nous assistons à une véritable course au
Sahara entre les différents Etats méditerra-
néens riverains du désert, qui s'échelonnent
de l'Atlantique à la Mer Rouge, c'est-à-dire
le Maroc, 1 Algérie, la Tunisie, la Tripoli-
taine, l'Egypte.
Chacun de ces Etats depuis deux ou trois
ans essaie, avec tous les moyens de pénétra-
tion de la science moderne, avions, autos-
chenilles, chemins de fer, de pénétrer le plus
loin possible dans le Sud-Africain en es-
sayant de résoudre le problème ardu créé par
le Sahara sur ses 2.000 kilomètres de pro-
fondeur et 4.000 kilomètres de large.
Mais les projets marocains et algériens
semblent évincer de tout espoir de liaison
rapide les admiraibles possessions que possède
la France dans le Centre-Afrique. Seuls le
Sénégal et le Soudan sont appelés à en W-
néfkier.
Par contre, tout le bloc de nos (possessions
Centre-Africaines (formant les 2/3 de notre
empire colonial en Afrique) avec les produits
des steppes du Zinder, du Ouadal et du
Tchad, avec les richesses équatoriales de
l'Oubangui, du Chari et du Congo semblent
devoir être délaissés si un point.d'embarque-
ment naturel sur la Méditerranée ne s'offre
pas à ces contrées à travers le Sahara.
Or, la route la plus courte du Centre-Afri-
que vers la Méditerranée, la route qu'ont
suivie les civilisations antiques, les carava-
nes esclavagistes des siècles passés, route
d'ailleurs abandonnée dès l'apparition de la
civilisation européenne et qui aboutissait au
golfe des Syrtes.
Cette route du Centre-Afrique peut pren-
dre à Ghadamés deux directions, la première
celle de Fort Saint-Gabès, la deuxième celle
de Ghadamés-Tripoli (ce dernier trajet étant
le plus court, et celui que les caravanes sou-
danaises ont depuis longtemps l'habitude de
prendre.
RlEIEU REVOUMMRES k TUniS
La campagne intense faite par divers
groupes intéressés auprès des indigènes sous
le couvert des grands mots « liberté, émanci-
pation, communisme n, vient de provoquer
une grève d'ouvriers indigènes dans la ban-
lieue de Tunis. Les ouvriers indigènes ont
quitté le travail. Les Européens, qui avaient
continué le leur, ont ét6 contraints obier ma-
tin de l'abandonner, devant les menaces des
grévistes.
La Confédération" tunisienne du travail ne
paraît pas étrangère à ce mouvement, qui
a gagné plusieurs exploitations agricoles.
M. Jouhaux, à son retour de Tunis, n'a-t-il
pas proclamé que tout allait pour le mieux
en Tunisie ?..
Vers le Centre-Afrique
--
Le 5 février, M. le Gouverneur de 38 classe
des Colonies, André Touzet doit s'embarquer
à Bordeaux à bord du paquebot « Tchad »
pour rejoindre le poste de confiance pour lequel
il a été récemment désigné.
L ancien chef du Cabinet de M. Albert Sar-
raut ne manquera pas dans la Colonie du
Tchad, qu'il est appelé à administrer, de faire
preuve des hautes qualités qui l'ont fait main-
tenir plusieurs années durant aux côtés de l'an-
cien ministre des Colonies à Paris.
M
A LA CHAMBRE
PROJETS DE LOI
Comptes définitifs
Le ministre des Colonies vient do dépo-
ser sur le bureau de la Chambre un projet
do loi portant approbation des comptes dé-
(initifs pour 1918 d Oolj>nics dont les
emprunts sont garantis par l'Etat. j
Application aux Colonies de la Martinique,
de la Guadeloupe et de la Réunion de la
loi sur le recel
Le ministre des Colonies par un projet
de loi approprié vient de demander à la
Chambre d'étendre aux Colonies de la Mar-
tinique, de la Guadeloupe et de la Réunion
les dispositions de la loi du 22 niai 1925
sur le l'eeet
RAPPORTS
Caisse d'Epargne de Saint-Pierre
, Notre aimi et colïabomateur M. Auguste
Iirunet a. déposé sur le bureau de la Oham-
bre le rapport rédigé au nom de la Com-
mission de l'Algérie, des Colonies et Pro-
tectorats imparlisstuit aux déposants de
la Caisse d'Epargne de" Saint-Pierre un
délai pour le retrait de leurs dépôts.
Droits de douane aux Colonies
M. Le Mire vient de déposer son rapport
sur divers projeta de loi portant ratifica-
tion de majoration de coefficients et de
droits de douane en Indochine, à Mada-
gascar, en Nouvelle-Calédonie, au Came-
roun, au Togo, h la Guadeloupe et en
'Guyane.
DANS LES COMMISSIONS
Contingentement des rhums coloniaux
La Ghamibre a renvoyé à l'examen de la
Commission des boissons, sous réserve de
IPavis de la Commission de Finances, la.
proposition de loi de M. Louis Proust, nxant
les conditions d'application de l'article 9
de la loi du 31 décembre 1922, portant con-
tingentement des rhums coloniaux.
1
Élection
Not.re excellent collaborateur M. William
Bertrand, député de la Charente-Inférieure,
vient d'être élu' conseiller général pour le
canton de Ta TneînMade, en remplacement
de M. Pastourel, décédér. SK voix sur
t.074 votante et 964 suffrages exprimés.
Le coton à Madagascar
C>-
La mission Cayla
La question cotonnière préoooupe à juste
titre M. Marcel Olivier, Gouverneur Géné-
ral de Madagascar. Il vient d'adjoindre à
M. Cayla, M. l'administrateur en chef Char-
don, pour collaborer aux travaux de la mis-
sion d'études récemment organisée.
Ayant établi son centre à-Tananarive, la
mission a, dans six tournées circulaires,par-
couru. sur la côte occidentale et sur le pla-
teau de la Grande Ile, la plus grande partie
des régions jouissant d'un climat qui sem-
ble, a priart, permettre la production éco-
mique du coton. Dans ces régions, depuis
fort longtemps, l'indigène cultive le coton-
nier pour son usage personnel. Si l'exporta-
tion est infime, la production pour la con-
sommation locale, est appréciable, et donne
lieu à des transactions entre indigènes ; il
y a un cours local du coton ; les femmes de
chaque village savent préparer le coton ré-
oolté, le iller et en tisser des « lambas .1.
Il s'agit donc de passer de cette proauction
et de cette consommation familialts, rudi-
mentaires et limitées, à une production plus
importante, tout en restant régulière, mieux
appropriée aux besoins industriels de l'Eu-
rope, susceptible alors d'une exportation in-
téressante.
- -
La mission s'apprête donc à rentrer en
France, où elle arrivera dans le courant de
février prochain. Pour fixer certains points
de son enquête, pouvant permettre l'établis-
sement d'un plan d'action, elle passe ces
d'ernières semaines à Tananarive, où son
travail se poursuit avec fruit grâce à la sol-
Ifeitude constante du Gouverneur Général et
aux précieux concours quotidiens de tous
ses services.
, Il restera principalement à déterminer la
valeur marchande du coton malgache.
L'aviation coloniale
Paris-Tchad
Le sous-secrétaire d'Etat de l'Aéronauti-
que a reçu, hier, la dépêche suivante :
« Après vérification des appareils et mo-
teurs, constatons nécessité changer certai-
nes pièces accessoires. Obligés d'attendre
que vous envoyiez rechanges de toute ur-
gence. »
Aussitôt provenu, M. Laurent Eynac a
donné les ordres nécessaires pour que les
tplèces demandées soient transportées ipar
•avion jusqu'à Oran, d'où elles seront immé-
diatement aoheminées sur Colomb-Béchar.
De ce fait. la mission de Goys se trouve
immobilisée à Colomb-Béchaxa pour deux
ou trois jours. Constatons que cet arrêt est
motivé par la plus élémentaire sagesse. En
effet., c'est à Colomg 'Béchaa* que commence
la. partie véritablement aventureuse de la
mission ; c'est de ce poste avancé que vont
s'élancer les aviateurs pour les régions in-
hospitalières, jalonnées seulement de loin
en loin par des terrains d'atterrissage sans
hangars ni ateliers et, pour aborder cette
zone on ne saurait prendre trop de pré-
cautions.
SOCIÉTÉ
des ingénieurs coloniaux
--0.0---
Cette importante Association Amicale qui
groupe actuellement plus de 3.000 membres,
Ingénieurs des diverses écoles ayant à tra-
vers notre vaste domaine colonial réalisé
les grands travaux de ports et de voies fer-
rées, a fété hier soir Ve trentième anniver-
saire de sa fondation.
A la suite du banquet, M. Albert Lebrun,
sénateur, ancien Ministre des Colonies,
Président de l'Assoeiation, a évoqué l'œu-
vre poursuivre et les brillants résultats ob-
tenus par l'association qui apporte à ses
membres une aide d'autant plus nécessaire
qu'ils sont plus loin 1 M. Georges Hersent,
dans une causerie charmante, a évoqplé l'e
charme des pays lointains, toujours si atti-
rants pour les Français et où se poursuit
notre œuvré de colonisation.
M. Emest Rourne a rendu hommage au
labeur fécond des ing6ni'eurs coloniaux
dont les travaux ont permis le .brillant dé-
veloppement économique de l'Indochine.
M. T-rochon a excusé M. Daladier, qui,
retenu par un Conseil de Cabinet, n'avait
pu présider la réunion. 'En termes heureux,
il signala combien la collaboration des in-
génieurs coloniaux était nécessaire, au mo-
ment où le Ministre des Colonies met sur
pied un nouveau projet des travaux immé-
iatement réalisables dans nos possessions
d'où Ire-mer,
Alcools d'industrie
----0-0-
Le ministre des Finances vient de décider
que le prix d'achat des alcools d'industrie
entrait dans le calcul de la surtaxe prévue
par l'article 80 de la loi du 8 juillet 1920,
.serait, à l'avenir, le prix d'achat des alcools
de mélasses indigènes.
Ce prix a été fixé à 145 francs l'hectolitre
par l'arrêté ministériel du 27 août 192+.
Le prix de cession des alcools pour la con-
servation des fruits, qui constitue l'autre, élé-
ment du calcul de la surtaxe, ayant été,
d'autre part, fixé à 800 francs l'hectolitre
par l'arrêté du 23 mai 1924, le montant de
la surtaxe à appliquer aux spiritueux et vins
de liqueur importés sera donc désormais de
- 655 francs - l'hectolitre (800 moins 145).
De rMiflUqne à la lier loult
.q>
La Mission Tranin a quitté Fort-Lamy se
dirigeant suç Abécher. le Ouadal et le Sou-
dan égyptien. Ainsi que nous l'avons an-
noncée elle a l'espoir d'atteindre l'Ethiopie
et la Côte frajiçaise des Somalis.
COURRIER JE L'ULfiEfflE
LA VIE ADMINISTRATIVE
Au Conseil de Préfecture d'Alger ,
Lors de la cession de mai-juin 1924, les
assemblées algériennes ont décidé l'exécu-
tion d'un programme de travaux destinés
à satisfaire d'impérieuses nécessités d'or-
dres économique et social.
Evalué, nous l'avons dit, à 430 millions,
ce programme devra être réalisé dans une
période de cinq années, à partir du 1er jan-
vier 1925.
L'annuité afférente à l'année courante
est de 94 millions. A cette somme est venue
s'ajouter oeflle d'e 28 millions représentant
des travaux votés précédemment et concer-
nant des améliorations de notre système
ferroviaire, des constructions scolaires et
des aménagements des locaux hospitaliers.
De sorte que le montant total des travaux
à effectuer, en 1925, s'élèvera à 122 mil-
lions.
Afin d'en permettre la roo.liso..tion{ les
assemblées ai-gériennee,fl'accord avec l'Ad-
ministration, ont été dans l'obligation de
créer des ressources nouvenee, de faire
appel à la réserve du compte provision-
nel des bénéfices de guerre et d'escompter
le rendement supplémentaire à provenir de
la révision des bases de la contribution
foncière, de ses répercussions sur les bé-
néfices agricoles, ainsi que sur l'impôt glo-
bal complémentaire.
Les ressources nouvelles comportent : 1°
l'application d'un décime à divers impôts
ou taxes, décime dont le rapport se chif-
frera par 21 millions ; 2° un impôt sur les
allumettes et les briquets, qui fournira 5
millions ; 3° l'augmentation des tarifs pos-
taux. télégraphiques et téléphoniques.
- -
D'après ces évaluations, la contribution
foncière révisée, et ses conséquences, don-
neront 21 millions.
Comme tous ces produits seront insuffi-
sants pour couvrir la dépense de 122 mil-
lions, le complément 4sera demandé à la
raisse des bénéfices de guerre, puis aux
excédents» budgétaires, s'il en existe, aux
10nds de trésorerie et, s'il le rabt., à un
emprunt.
Le Conseil de Préfecture d Alger a déjà
été saisi de plus de 100.000 réclamations
en demandes de décharges ou de réduc-
tions d'impôts.
LA VIE ECONOMIQUE
Chambra de Commerce d'Alger
Le président de la Chambre de Com-
merce d'Alger vient d'informer les exporta-
teurs que, par dérogation à la prohibition
des pommes de terres, l'exportation des
pommes de terre primeurs d'Algérie à
destination de l'étranger, est actuellement
autorisée sans formalité spéciale jusqu'au
30 mai.
Aucune dérogation ne sera accordée au
délit de cette date, jusqu'à la prochaine
camc.
Le mouton algérien
Le cheptel ovin de l'Algérie est estimé en
cMfrca ronds à 10 milïions de têtes, sur
lesqmelltes 6 m illiions sont environ chaque
année soumises à la tonte. On évalue à en-
viron 15.000 tonnes par an le rendement en
laine brute de la tonte.
Sur cette quantité, un peu plus d'un tiers,
soit 5 à 6.000 tonnes et utilisé par l'in-
dustrie familiale indigène et par la fabri-
et par la fabi-i-
cation locale des tapis. L'exportation re-
présente à peu près les deux tiers. Elle os-
clUo entre 7-000 et 9.000 tonnes par an. Les
laines algériennes, en. généiul mal triées
et chargées de corps étrangers (sable, terre,
fumier), ne sont pas colèvs à leur valeur
réelle sur le marché métropolitain-
La récolte d'huile d'olive
Ixis. plus récentes enquêtes qui viennent
de se poursuivre sur la récolte d'eues 1924-
25 indiquent que cette campagne oléicole se-
ra, dans le bassin méditcr.Nwéen, une des plus
réduite que l'on ait enregistrées au cours
des derières années, et en général défici-
taire. La production tunisienne, qui a at-
teint jusqu'à 70.000 tonnes d'huile en 19&)-
1921 ne dépasserait pas ccWe année, suivant
ces pronostics, 20.000 tonnes. La produc-
tion marocaine ne serait que de 8.500 tonnes
au lieu de 12.000 au cours des bonnes an-
nées. Seule l'Algérie bénéficierait d'une ré-
colte favorable avec 20.000 tonnes d'huile.
L'utilisation des plantes à parfum
La culture des plantes industrielles en
Algérie sollicite l'attcmlioin des colons de-
puis une vingtaine d'années. Parmi ces
cultures, celle du géranium rosat, pour ia
fabrications des pafums, est une des plus
propères.
Avant la guerre, les exportations d'es-
sence de géranium oscillaient entre 30 et 60
tonnes par an. Pondant la guerre, les Etats-
Unis usant sensitblemenL développé leurs
achats, on enregistra une augmentation.
notalble des sorties de ce produit. Il y eut
ensuite un affaissement. On a constaté un
relèvement depuis 1923 (42 tonnes).
Le prix du kHn, qui allait de 22 à 62 fr.
avant 1914, a atteint jusqu'à 250 fr. en 1920.
Une expoïlation comrne celle de 1923 ou de
1924 représente une vakur de 5 à G millions
de francs. Actuellement, les trois quarts
du gérnsnium rosat algérien vont, en Fran-cc.
Le reste se répartit on Ire les Etats-Unis
l'Angleterre, la Tunisie ot l'AH»-macne.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
La maladie à la mode
Mme Beliehou, Agée île 52 'uis. a mit; tin
à ses jours en se jetant d;HIS l,' raiwl d'ir-
rigation.
La désespérée était all-.-Lnte do neurasthé-
nie.
Courses à Alger
La tradition s'est maintenue ('dle année
en faveur de l'écurie Brnes.-ito tt. Vo.rnonnet
a remporlé le Grand Prix sans émotion,
puisque c'est son compagnon dVvnrio, Mon
Caponnot, vainqueur l'an d.-nuor, qui le
suivait à l'arrivée.
COUIB DELA TUNISIE
--0.0---
LA VIE ECONOMIQUE
Les derniers cours de Tunis
Blé tendre machiné de 128 à l:;;! le quin-
tal ; blé dur machiné de 110 à 145 le quin-
tal ; blé dur marchand de 133 50 à 139 le
quintal ; orge marchande de 81 à 88 le
quinlal ; avoine machinée de 80 à 84 le quin-
tal ; fèves de 86 à 102 le quintal.
Laine en suint (geza) 785 le quintal ; laine
lvée de 1.250 à 1.500 le quintal ; laine lavée
usagée de 1.100 à 1.245 le quintal ; laine de
dpcher (bounettouf) de 775 à 1.100 le quin-
tal ; laine liJée (tôoma) de 14 à 20 le kilo ;
poil de chèvre 600 le quintal ; peaux de
moutons fraîches 620 le quintal; peaux de
chèvres fraîches 650 le quintal.
Le chemin forestier de Maktar à Sbiba
En 1925, on va entreprendre l'aménage-
ment de la piste forestière de Maktar à
Slliba, qui passera par le massif de djebel
Sekarnae et Fondouk Debbeche.
Cette voie facilitera la pénétration dans
une contrée où les délits sont nombreux.
Exportations de minerai de fer
Pendant l'année 1924, le port de Tunis,
- le seul de la Régence qui soit outillé pour
les exportations du minerai de fer et qui les
reçoit de gisements avec lesquels il est re-
lié directement par voie ferrée a chargé
pour différents pays d'Europe, 652.000 ton-
nes de ce minerai, suit 138.000 tonnes dgr
plus qu'en lm.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
L'Italie et la Tunisie
On signale de Rome que les déclarations
courtoises de M. llerriot à la Chambre au
sujet de l'Italie sont enregistrées avec sa-
tisfaction. La presse n'en revendique pas
moins un statut national pour les Itolill
de Tunisie.
COURRIER DU MAROC
--cH)--
LA VIE ADMINISTRATIVE
L'hydraulique agricole
Voici comment d'après l'Agence Exté-
rieure et Coloniale sont employés pour
l'hydraulique agricole les 39 millions préle-
vés eur l'emprunt de 744.244.000 francs :
Une première usine de 18.000 kilowatte
vient d'être onstruite, 240 kilomètres de li-
gnes de transport do force à 60.000 volt.o.
sont en cours de montage et pourront sous
peu transporter l'énergie produite par cette
centrale..
- - -
11 convient, en outre, de poursuivre 1 exé-
cution des usines hydroélectriques et, no-
tamment, d'une uino de 12.000 kilôwatta
à construire sur l'Oum-er-Rebia et dont la
construction sera incessamment mise au
concours.
D'autre part, il est également nécessaire
d'achever le premier réseau do lignes de
transport de force qui représente une lon-
gueur totale d'environ 600 kilomètres et de
poursuivre les études des chutes d'eau qui
seront ultérieurement à aménager.
Nous savons que pour permettre l'exécu-
tion de ce programme le Gouvernement
français vii-nt d'autoriser l'ouverture d'un
nouveau crédit, de" 34 millions, qui portera à
39 millions les dépenses autorisées par l'hy-
draulique industrielle.
LA VIE ECONOMIQUE
Banque d'Etat
Au 30 novembre 1924, le bilan de la Ban-
que d'Etat du Maroc s'équilibrait à la
somme de 9*>0.39?.(J58 fr. 81.
La foire de Marrakech
La cinquième, fuire annuelle de Marra-
kcoh aura lieu celle année au printemps
(du 25 avril au 4 mai\ sur l'initiative de la
Chanibre de Commerce et .J'AgricuJlure.
Celle manifestai ion économique, qui coïn-
cide avec la reprise du tourisme dans le
sud marocain, s'annonce comrne un succès.
Cautionnement
Les propriétaires ou exploitants de ma-
gasins généraux qui ont cessé d'exploiter
leurt; établissements avant la promulgation
de l'arrété. du 15 novembre 1924 ne sont
tenus d'effectuer l'aftichage do la déclara-
tion prévue que 'pendant un mois, et ils
n'ont à précéder qu'une seule fois A la pu-
blicité prévue par le premier alinéa de l'arti-
cle 2 de ce. texle.
T .'aJTèt.. \ixi)'i.') retirant Y autorisation
qui leur nv.iit été ;"o\'rd»V. d'ouvrir des ma-
gasins généraux el ordonnant le rembojiiisè-
ment de li-ur cautionnement ne sera pris
qu'après expirai ion d'un délai de quinze
jours suivant l'accomplissenn-nt de cette pu-
blicité.
La pêche des sardines
Deux
.oneonv au sont ren-
1T'S nu p ut après t.l'ois m-.». d'absence.
Ils viennent des côtes du Ma.ioo avec, l'un,
250.OOo sardines salées, et l'outre '¡UO.(I(I(),
Ces sardines ont été vudu-.i raison de
85 fivm.is le mille.
On le- a'-ilt que .se féliciter de voir iu»s
péelmurs fmridais se snlbsti'iu-r en grande
partie .aux p«Vheurs espagn ols pour profi-
ter des avantages des oc.'01t':5 niaroeaiues.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Le tourisme alpestre
̃Le Syndicat d'Initiative 't de Tourisme
de Marrakech a organisé, av»-e le concours
du Service des Renseignements une série
d'excursions pendant l'année 1, en hau-
lu ln.).l!an,', excursions destinées A mieux
faire eonn.-dtre les richesses touristiques
de ('tlt1 Mie région.
C'est ainsi que dimanche p* février,
aura lieu  Aini/.miy. l'ascension du Tizir
N'Tagourant, ravissante excursion qui s or
fera soit «,), pied ou mulet ,5 heures nvi
ro.n aller tt retour^.
Centre de Sauvetage de Casablanca
L'inauguration solennelle dn Contre de
Sauvetivgo de Casablanca a eu lieu le fi
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