Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1911-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1911 01 janvier 1911
Description : 1911/01/01 (A21,N1)-1911/12/31 (A21,N12). 1911/01/01 (A21,N1)-1911/12/31 (A21,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9808610p
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/12/2017
- Aller à la page de la table des matières3
- SOMMAIRE
- Vingt et unième Année - N° 1
- .......... Page(s) .......... 3
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 7
- .......... Page(s) .......... 19
- .......... Page(s) .......... 21
- .......... Page(s) .......... 26
- .......... Page(s) .......... 29
- .......... Page(s) .......... 32
- .......... Page(s) .......... 42
- .......... Page(s) .......... 45
- .......... Page(s) .......... 47
- .......... Page(s) .......... 47
- Vingt et unième Année - N° 2
- .......... Page(s) .......... 49
- .......... Page(s) .......... 51
- .......... Page(s) .......... 53
- .......... Page(s) .......... 53
- .......... Page(s) .......... 56
- .......... Page(s) .......... 57
- .......... Page(s) .......... 63
- .......... Page(s) .......... 66
- .......... Page(s) .......... 73
- .......... Page(s) .......... 74
- .......... Page(s) .......... 76
- .......... Page(s) .......... 79
- .......... Page(s) .......... 79
- Sommaire du Supplément n° 2
- Vingt et unième Année - N° 3
- .......... Page(s) .......... 81
- .......... Page(s) .......... 84
- .......... Page(s) .......... 88
- .......... Page(s) .......... 92
- .......... Page(s) .......... 93
- .......... Page(s) .......... 95
- Le réveil de l'Afrique équatoriale française
- Algérie: La démission de M. Jonnart. - Un vœu des Chambres de Commerce d'Algérie. - Incidents universitaires à Alger. - La situation économique des Hauts-Plateaux. - Sur les contins marocains
- .......... Page(s) .......... 114
- .......... Page(s) .......... 115
- .......... Page(s) .......... 116
- .......... Page(s) .......... 119
- .......... Page(s) .......... 120
- Vingt et unième Année - N° 4
- .......... Page(s) .......... 121
- .......... Page(s) .......... 129
- .......... Page(s) .......... 130
- .......... Page(s) .......... 134
- .......... Page(s) .......... 137
- .......... Page(s) .......... 143
- .......... Page(s) .......... 148
- .......... Page(s) .......... 151
- .......... Page(s) .......... 151
- .......... Page(s) .......... 154
- .......... Page(s) .......... 154
- Sommaire du Supplément n° 4.
- Vingt et unième Année - N° 5
- .......... Page(s) .......... 157
- .......... Page(s) .......... 160
- .......... Page(s) .......... 161
- .......... Page(s) .......... 164
- .......... Page(s) .......... 168
- .......... Page(s) .......... 169
- .......... Page(s) .......... 176
- .......... Page(s) .......... 178
- .......... Page(s) .......... 178
- .......... Page(s) .......... 188
- .......... Page(s) .......... 188
- .......... Page(s) .......... 189
- .......... Page(s) .......... 190
- .......... Page(s) .......... 190
- .......... Page(s) .......... 191
- .......... Page(s) .......... 192
- .......... Page(s) .......... 166
- Vingt et unième Année - N° 6
- Sommaire du Supplément n° 6.
- Sommaire du Supplément n° 7.
- Vingt et unième Année - N° 8
- .......... Page(s) .......... 273
- .......... Page(s) .......... 277
- .......... Page(s) .......... 277
- .......... Page(s) .......... 280
- .......... Page(s) .......... 283
- .......... Page(s) .......... 285
- .......... Page(s) .......... 287
- .......... Page(s) .......... 291
- .......... Page(s) .......... 291
- .......... Page(s) .......... 300
- .......... Page(s) .......... 300
- .......... Page(s) .......... 304
- .......... Page(s) .......... 304
- .......... Page(s) .......... 305
- .......... Page(s) .......... 305
- .......... Page(s) .......... 307
- .......... Page(s) .......... 307
- Vingt et unième Année - N° 9
- .......... Page(s) .......... 309
- .......... Page(s) .......... 310
- .......... Page(s) .......... 312
- .......... Page(s) .......... 316
- .......... Page(s) .......... 318
- .......... Page(s) .......... 320
- .......... Page(s) .......... 328
- .......... Page(s) .......... 330
- .......... Page(s) .......... 337
- .......... Page(s) .......... 350
- .......... Page(s) .......... 350
- .......... Page(s) .......... 351
- .......... Page(s) .......... 354
- .......... Page(s) .......... 355
- .......... Page(s) .......... 355
- .......... Page(s) .......... 355
- .......... Page(s) .......... 323
- Sommaire du Supplément n° 9.
- Vingt et unième Année - N° 10
- .......... Page(s) .......... 357
- .......... Page(s) .......... 360
- .......... Page(s) .......... 376
- .......... Page(s) .......... 380
- .......... Page(s) .......... 380
- .......... Page(s) .......... 382
- .......... Page(s) .......... 383
- .......... Page(s) .......... 384
- .......... Page(s) .......... 395
- .......... Page(s) .......... 400
- .......... Page(s) .......... 403
- Sommaire du Supplément n° 10.
- Vingt et unième Année - N° 11
- .......... Page(s) .......... 405
- .......... Page(s) .......... 407
- .......... Page(s) .......... 408
- .......... Page(s) .......... 413
- .......... Page(s) .......... 416
- .......... Page(s) .......... 447
- .......... Page(s) .......... 450
- .......... Page(s) .......... 451
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- .......... Page(s) .......... 460
- .......... Page(s) .......... 412
- Vingt et unième Année - N° 12
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 75
police sérieuse contre les Zaërs. Les obsèques du lieute-
nant Marchand et du maréchal des logis Hivert ont eu lieu
à la fin de janvier à Casablanca, au milieu d'une affluence
considérable. Des discours émouvants ont été prononcés
par M. Laronce, consul de France et par le commandant
Simon, chef du service des renseignements. Les deux
victimes de ce triste événement attendent avec le lieute-
nant Méaux, d'être vengés un jour.
L'affaire de Merchouch a causé, chez les Zaërs, une cer-
taine effervescence qui a eu sa répercussion jusque chez
les Zcmmour et les Zaïan. Les chefs berbères hostiles aux
Français, comme Hammou-Zaïani, eu ont profité pour re-
prendre leur propagande en faveur d'une attaque concer-
tée contre la Chaouïa pacifiée et soumise. D'autre part, la
région d'Azemmour n'a pas cessé d'être troublée dans ces
derniers temps. La plupart des fractions des.Qulad-Fredjet,
des Ilaouzia, s'étaient soulevées contre le trop fameux
caïd Triaï, connu pour sa francophobie, et avaient réussi
à persuader les Chtouka et les Chiadma (territoire Chaouïa ;
rive droite de l'Oumm-er-Rebia, près de l'embouchure) de
les aider dans leur lutte contre le caïd tyrannique. Ce
dernier avait ouvertement, du reste, provoqué cet hiver
plusieurs pillages et vols de bestiaux chez les Chtouka et
les Chiadma qui ne demandaient pas mieux que de prendre
leur revanche. Nos officiers et notamment ceux du poste
de Sidi-Ali, ont eu beaucoup de peine à calmer ces fractions
Chaouïa et à les convaincre de la nécessité de rester tran-
quillps. De ce côté également, nos forces militaires de-
vraient être plus importantes, car un jour viendra où il
sera indispensable de faire une opération de police pour
purger les abords de nos postes du banditisme privé ou
officieux qui s'exerce à une portée de fusil du territoire
organisé par notre corps de débarquement.
Les désordres chez les Doukkala et au Tadla ont du
reste été très fréquents tous ces temps-ci : luttes entre
tribus ; insurrections contre les caïds ; actes de brigandage
répétés sur des chemins jusqu'alors fréquentés et paisi-
bles. Le Makhzen perd du terrain dans les tribus réputées
auparavant comme loyalistes. Pour rétablir son autorité,
il aura à organiser, contre ces populations, une expédi-
tion sérieuse. Toutefois, la venue du Sultan à Merrakech
suffirait à calmer momentanément les esprits.
MOGADOR. — Au début de l'année, sur l'initiative de
M. Buigas, consul d'Espagne, il a été fondé une Chambre
de commerce dans cette ville. Cette compagnie doit avoir
une succursale à Merrakech et a pour but de créer des
relations commerciales entre les marchés ci-dessus et la
Péninsule. Elle doit même, paraît-il, publier un Bulletin.
Le 14 janvier, on apprend que le caïd Khoubban a fait
saisir le fils de l'ancien caïd Bou Djémâa, — sous prétexte
qu'il intriguait contre lui, — et l'a fait aveugler par ses
esclaves qui ont versé du plomb fondu dans les yeux de
ce malheureux.
Le jeune caïd Anflouss, furieux de ce qu'un de ses
cheikhs — du reste très influent — avait paru favorable à la
suppression des droits de nzala exorbitants qui affligent
les transactions commerciales entre Mogador et le Sous,
l'a invité à un repas avec son fils. 11 a d'abord fait bonne
mine à ses deux hôtes, puis il les a fait fusiller à bout por-
tant. Cet événement a produit une grave émotion dans la
région.
Le 22, on apprend qu'un des pachas de Merrakech, envoyé
en expédition dans le Sous, où plusieurs tribus étaient
révoltées, a vaincu plusieurs groupes rebelles et a fait de
nombreux prisonniers parmi lesquels un des fils de Ma
el Aïnin. Une famine affreuse règne du reste dans tout
l'Extrême Sud-Ouest marocain et plus particulièrement dans
le Sous. Nombreuses sont les familles affamées qui vont
chercher un refuge soit à Mogador, soit à Merrakech.
Le 30 janvier, arrive à Mogador le nouveau consul d'Es-
pagne, successeur de M. Buigas. Il est salué à son arrivée
par le corps consulaire et les autorités locales. Les batte-
ries de Mogador tirent les salves réglementaires et tradi-
tionnelles. Le R. P. de Serrundia, connu par ses études du
dialecte rifain autour de Melilla, est à Mogador depuis quel-
que temps, chargé d'une mission officieuse, en vue d'es-
sayer de repérer par renseignements indigènes, avant le
11, mai prochain, la situation exacte de Santa Cruz de
Mar Pequena.
FEZ. — La méhalla campée chez les Cherardà semble
avoir réussi à obliger cette tribu à payer toute une série
d'impôts auxquels, régulièrement, elle n'était pas tenue, en
sa qualité de tribu guich.
On a arrêté au début du mois de janvier à Fez, des indi-
gènes qui fabriquaient delà fausse monnaie hassani et des
pièces d'or. Ils ont été emprisonnes. Il est possible que l'am-
putation des mains, qui était autrefois la peine en vigueur
dans les cas analogues, leur soit appliquée.
Le 6 janvier, M. Gaillard, consul de France, revenant de
congé, est de retour à Fez. Le sultan, en prévision de son
départ relativement prochain, prend différentes dispositions.
C'est ainsi qu'il fait occuper brusquement, le 9 janvier, par
ses troupes d'infanterie et d'artillerie, les trois forts qui
flanquent à l'extérieur les remparts de la capitale et domi-
nent la. Méclina. La population, et surtout les milieux fana-
tiques, s'en émeuvent quelque peu, parce que ce n'est pas
la Guida (la tradition) et sous prétexte que les bastions en
questions appartiennent aux habitants de Fez ! Mais le sul-
tan ne s'émeut guère de ces réminiscences historiques.
Le pacha Abda Elkerim s'est rendu chez les Fachtala, au
Nord de Fez, et y a razzié plusieurs fraclions qui ne vou-
laient pas payer l'impôt. Il a même envoyé à la capitale un
convoi de 200 prisonniers enchaînés par le cou, composé
surtout de vieillards et d'enfants, et qui a excité la pitié.
Déjà plusieurs convois de femmes et d'esclaves de Mou-
ley Hafid ont pris le chemin de Merrakech. Un de ces con-
vois a même été arrétépendantquelques'jours par les Beni-
Bassen. L'afrag ou tente impériale est dressée près de Bab-
Segmà, hors des remparts. Les préparatifs de départ se
poursuivent. Le sultan laisse entendre qu'il quittera Fez au
mois de mars et son entourage propage en ville différents
itinéraires qui auraient les préférences du souverain. On
veut donner l'impression aux populations du Nord que la
cour a l'intention, avant de se rendre à Rabat,- de faire un
crochet sur Tétouan, sur Tanger, sur Larache. C'est un
excellent moyen d'effrayer les tribus et de les rendre plus
maniables en matière d'impôt. Si Ben Aïssa remplace Mou-
ley Youssef, frère du sultan, à la méhalla des Cherarda. C&
prince, qui est de retour à Fez le 22 janvier, doit remplacer
Mouley Hafid en qualité de khalifa pendant l'absence de la
cour.
Le 27, en vertu des nouveaux règlements militaires en
vigueur, deux àskris de la méhalla sont fusillés dans la
banlieue de Fez, en présence de la mission militaire et
devant les troupes chérifiennes rassemblées. Ils sont cou-
pables d'avoir déserté en emmenant un mulet et un cheval,
en emportant des armes et des munitions. Les Ouléma et le
parti rétrograde se lamentent de cette nouvelle atteinte à la
gaïda. Certains consuls étrangers s'apitoient plus qu'il ne
siérait sur les deux soldats exécutés. Les atroces supplices
endurés, il y a dix-huit mois, par les partisans du roghi
ne les avaient cependant pas émus outre mesure.
MÉLILLA. —Le 7 janvier, un temps épouvantable règne
sur rade et oblige tous les navires de guerre et de com-
merce à se réfugier derrière les îles Zaffarines. La pluie,
qui ne cesse de tomber depuis deux jours, rend les chemins
impraticables, et certaines rues de Mélilla sont envahies
par un véritable torrent de boue. Les invités sont arrivés
à la salle du trône absolument trempés. Les officiers de la
garnison, précédés du général dcl Real, les officiers des
navires de guerre ont défilé devant le roi qui était entouré
du président du Conseil, des ministres de la Guerre et de la
Marine et du général Aldave, gouverneur de Mélilla. Ensuite
venaient les délégations de la Chambre de commerce, les
fonctionnaires civils et enfin un groupe de notables indi-
gènes des Guelaya et des Kebdana. Le général Toutéc et la
mission militaire française sont restés à terre, dans l'impos-
sibilité où ils se trouvaient de rallier le Du Chayla, à cause
du mauvais temps. Le général a eu un entretien avec
M. Merry del Val. Le soir, au théâtre Alcantara, ,a eu lieu
une représentation de gala à laquelle assistait le roi qui a
été acclamé. Le 8, le temps s'étant amélioré. Alphonse XIII
a pu visiter les positions du Sidi-Hamed et de Nadar. Le
10, il s'est rendu dans la matinée à Atlaten, avec M. Cana-
lejas.Le même jour, le général Toutée et les officiers de sa
suite ont pu s'embarquer pour Oran. Le 11, le roi a poussé,
à l'Ouest de Mélilla, jusqu'auxpositions avancées de lliclw?1
et de Mazanèn. au milieu d'un déploiement de forces conSl-
police sérieuse contre les Zaërs. Les obsèques du lieute-
nant Marchand et du maréchal des logis Hivert ont eu lieu
à la fin de janvier à Casablanca, au milieu d'une affluence
considérable. Des discours émouvants ont été prononcés
par M. Laronce, consul de France et par le commandant
Simon, chef du service des renseignements. Les deux
victimes de ce triste événement attendent avec le lieute-
nant Méaux, d'être vengés un jour.
L'affaire de Merchouch a causé, chez les Zaërs, une cer-
taine effervescence qui a eu sa répercussion jusque chez
les Zcmmour et les Zaïan. Les chefs berbères hostiles aux
Français, comme Hammou-Zaïani, eu ont profité pour re-
prendre leur propagande en faveur d'une attaque concer-
tée contre la Chaouïa pacifiée et soumise. D'autre part, la
région d'Azemmour n'a pas cessé d'être troublée dans ces
derniers temps. La plupart des fractions des.Qulad-Fredjet,
des Ilaouzia, s'étaient soulevées contre le trop fameux
caïd Triaï, connu pour sa francophobie, et avaient réussi
à persuader les Chtouka et les Chiadma (territoire Chaouïa ;
rive droite de l'Oumm-er-Rebia, près de l'embouchure) de
les aider dans leur lutte contre le caïd tyrannique. Ce
dernier avait ouvertement, du reste, provoqué cet hiver
plusieurs pillages et vols de bestiaux chez les Chtouka et
les Chiadma qui ne demandaient pas mieux que de prendre
leur revanche. Nos officiers et notamment ceux du poste
de Sidi-Ali, ont eu beaucoup de peine à calmer ces fractions
Chaouïa et à les convaincre de la nécessité de rester tran-
quillps. De ce côté également, nos forces militaires de-
vraient être plus importantes, car un jour viendra où il
sera indispensable de faire une opération de police pour
purger les abords de nos postes du banditisme privé ou
officieux qui s'exerce à une portée de fusil du territoire
organisé par notre corps de débarquement.
Les désordres chez les Doukkala et au Tadla ont du
reste été très fréquents tous ces temps-ci : luttes entre
tribus ; insurrections contre les caïds ; actes de brigandage
répétés sur des chemins jusqu'alors fréquentés et paisi-
bles. Le Makhzen perd du terrain dans les tribus réputées
auparavant comme loyalistes. Pour rétablir son autorité,
il aura à organiser, contre ces populations, une expédi-
tion sérieuse. Toutefois, la venue du Sultan à Merrakech
suffirait à calmer momentanément les esprits.
MOGADOR. — Au début de l'année, sur l'initiative de
M. Buigas, consul d'Espagne, il a été fondé une Chambre
de commerce dans cette ville. Cette compagnie doit avoir
une succursale à Merrakech et a pour but de créer des
relations commerciales entre les marchés ci-dessus et la
Péninsule. Elle doit même, paraît-il, publier un Bulletin.
Le 14 janvier, on apprend que le caïd Khoubban a fait
saisir le fils de l'ancien caïd Bou Djémâa, — sous prétexte
qu'il intriguait contre lui, — et l'a fait aveugler par ses
esclaves qui ont versé du plomb fondu dans les yeux de
ce malheureux.
Le jeune caïd Anflouss, furieux de ce qu'un de ses
cheikhs — du reste très influent — avait paru favorable à la
suppression des droits de nzala exorbitants qui affligent
les transactions commerciales entre Mogador et le Sous,
l'a invité à un repas avec son fils. 11 a d'abord fait bonne
mine à ses deux hôtes, puis il les a fait fusiller à bout por-
tant. Cet événement a produit une grave émotion dans la
région.
Le 22, on apprend qu'un des pachas de Merrakech, envoyé
en expédition dans le Sous, où plusieurs tribus étaient
révoltées, a vaincu plusieurs groupes rebelles et a fait de
nombreux prisonniers parmi lesquels un des fils de Ma
el Aïnin. Une famine affreuse règne du reste dans tout
l'Extrême Sud-Ouest marocain et plus particulièrement dans
le Sous. Nombreuses sont les familles affamées qui vont
chercher un refuge soit à Mogador, soit à Merrakech.
Le 30 janvier, arrive à Mogador le nouveau consul d'Es-
pagne, successeur de M. Buigas. Il est salué à son arrivée
par le corps consulaire et les autorités locales. Les batte-
ries de Mogador tirent les salves réglementaires et tradi-
tionnelles. Le R. P. de Serrundia, connu par ses études du
dialecte rifain autour de Melilla, est à Mogador depuis quel-
que temps, chargé d'une mission officieuse, en vue d'es-
sayer de repérer par renseignements indigènes, avant le
11, mai prochain, la situation exacte de Santa Cruz de
Mar Pequena.
FEZ. — La méhalla campée chez les Cherardà semble
avoir réussi à obliger cette tribu à payer toute une série
d'impôts auxquels, régulièrement, elle n'était pas tenue, en
sa qualité de tribu guich.
On a arrêté au début du mois de janvier à Fez, des indi-
gènes qui fabriquaient delà fausse monnaie hassani et des
pièces d'or. Ils ont été emprisonnes. Il est possible que l'am-
putation des mains, qui était autrefois la peine en vigueur
dans les cas analogues, leur soit appliquée.
Le 6 janvier, M. Gaillard, consul de France, revenant de
congé, est de retour à Fez. Le sultan, en prévision de son
départ relativement prochain, prend différentes dispositions.
C'est ainsi qu'il fait occuper brusquement, le 9 janvier, par
ses troupes d'infanterie et d'artillerie, les trois forts qui
flanquent à l'extérieur les remparts de la capitale et domi-
nent la. Méclina. La population, et surtout les milieux fana-
tiques, s'en émeuvent quelque peu, parce que ce n'est pas
la Guida (la tradition) et sous prétexte que les bastions en
questions appartiennent aux habitants de Fez ! Mais le sul-
tan ne s'émeut guère de ces réminiscences historiques.
Le pacha Abda Elkerim s'est rendu chez les Fachtala, au
Nord de Fez, et y a razzié plusieurs fraclions qui ne vou-
laient pas payer l'impôt. Il a même envoyé à la capitale un
convoi de 200 prisonniers enchaînés par le cou, composé
surtout de vieillards et d'enfants, et qui a excité la pitié.
Déjà plusieurs convois de femmes et d'esclaves de Mou-
ley Hafid ont pris le chemin de Merrakech. Un de ces con-
vois a même été arrétépendantquelques'jours par les Beni-
Bassen. L'afrag ou tente impériale est dressée près de Bab-
Segmà, hors des remparts. Les préparatifs de départ se
poursuivent. Le sultan laisse entendre qu'il quittera Fez au
mois de mars et son entourage propage en ville différents
itinéraires qui auraient les préférences du souverain. On
veut donner l'impression aux populations du Nord que la
cour a l'intention, avant de se rendre à Rabat,- de faire un
crochet sur Tétouan, sur Tanger, sur Larache. C'est un
excellent moyen d'effrayer les tribus et de les rendre plus
maniables en matière d'impôt. Si Ben Aïssa remplace Mou-
ley Youssef, frère du sultan, à la méhalla des Cherarda. C&
prince, qui est de retour à Fez le 22 janvier, doit remplacer
Mouley Hafid en qualité de khalifa pendant l'absence de la
cour.
Le 27, en vertu des nouveaux règlements militaires en
vigueur, deux àskris de la méhalla sont fusillés dans la
banlieue de Fez, en présence de la mission militaire et
devant les troupes chérifiennes rassemblées. Ils sont cou-
pables d'avoir déserté en emmenant un mulet et un cheval,
en emportant des armes et des munitions. Les Ouléma et le
parti rétrograde se lamentent de cette nouvelle atteinte à la
gaïda. Certains consuls étrangers s'apitoient plus qu'il ne
siérait sur les deux soldats exécutés. Les atroces supplices
endurés, il y a dix-huit mois, par les partisans du roghi
ne les avaient cependant pas émus outre mesure.
MÉLILLA. —Le 7 janvier, un temps épouvantable règne
sur rade et oblige tous les navires de guerre et de com-
merce à se réfugier derrière les îles Zaffarines. La pluie,
qui ne cesse de tomber depuis deux jours, rend les chemins
impraticables, et certaines rues de Mélilla sont envahies
par un véritable torrent de boue. Les invités sont arrivés
à la salle du trône absolument trempés. Les officiers de la
garnison, précédés du général dcl Real, les officiers des
navires de guerre ont défilé devant le roi qui était entouré
du président du Conseil, des ministres de la Guerre et de la
Marine et du général Aldave, gouverneur de Mélilla. Ensuite
venaient les délégations de la Chambre de commerce, les
fonctionnaires civils et enfin un groupe de notables indi-
gènes des Guelaya et des Kebdana. Le général Toutéc et la
mission militaire française sont restés à terre, dans l'impos-
sibilité où ils se trouvaient de rallier le Du Chayla, à cause
du mauvais temps. Le général a eu un entretien avec
M. Merry del Val. Le soir, au théâtre Alcantara, ,a eu lieu
une représentation de gala à laquelle assistait le roi qui a
été acclamé. Le 8, le temps s'étant amélioré. Alphonse XIII
a pu visiter les positions du Sidi-Hamed et de Nadar. Le
10, il s'est rendu dans la matinée à Atlaten, avec M. Cana-
lejas.Le même jour, le général Toutée et les officiers de sa
suite ont pu s'embarquer pour Oran. Le 11, le roi a poussé,
à l'Ouest de Mélilla, jusqu'auxpositions avancées de lliclw?1
et de Mazanèn. au milieu d'un déploiement de forces conSl-
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