Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1919-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1919 01 janvier 1919
Description : 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12). 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12).
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k98041559
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
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- SOMMAIRE
- Nos 1 et 2
- Nos 3 et 4
- Nos 5 et 6
- .......... Page(s) .......... 107
- .......... Page(s) .......... 111
- Nos 7 et 8
- Nos 9 et 10
RENSEIGNEMENTS COLONIAUX
exclure absolument les auttes — ont de très graves pro-
blèmes sociaux, politiques et de souveraineté à résoudre ou
à liquider ; les préjudices soufferts sont incalculables ; les
hésitations pour remédier aux maux causés parfaitement
justifiés et c'est seulement la force d'opinion qui pourra
prévaloir à la liquidation définitive.
A cette opinion où se rencontre l'effort de labourgeoisie,
se range la Ligue Africaniste Espagnole pour affirmer que
l'action la plus convenable dans les circonstances actuelles
est de garantir principalement de toute erreur l'indépen-
dance politique et économique nationale.
Carie problème du Maroc posé soudainement par les
puissances européennes pour absorber et dominer des ter-
ritoires étendus et fertiles, représente pour nous la ga-
rantie de notre personnalité mondiale, la renaissance de
nos forces économiques, la sécurité de nos frontières na
turelles et le ferme soutien du développement pacifique
de notre existence comme nation. C'est un fait historique
— nous le répétons de nouveau ----'- que les dominateurs de
l'autre côté du détroit de Gibraltar prendront leur puis-
sance sous une forme ou sous une autre, dans la Péninsule
ibérique, laissant celle-ci réduite à une médiatisation de
laquelle elle ne pourra être libérée qu'après des luttes san-
glantes.
Contre cette agitation que quelques éléments trop con-
nus cherchent à créer sans égards pour les cordiales rela-
tions de voisinage, la Ligue Africaniste Espagnole est dis-
posée à les détourner de leur acharnement et à les avertir
... que l'opinion en Espagne n'ignore pas ses devoirs et ne
consent pas que ses droits soient outragés ; sa ferme
volonté est de ne pas transiger avec la violence.
Madrid, février 1919.
Pour la Ligue Africaniste Espagnole,
Le président, marquis de PILARÈS.
Le 1ER vice-président, EMILE BONELLI.
Le secrétaire général, CHARLES GARCIA ALONSO.
Ce manifeste a été répandu par milliers
d'exemplaires et publié en supplément par de
nombreux journaux et revues.
LES MATIÈRES PREMIÈRES AFRICAINES
On sait l'importance que va prendre après la
guerre le problème des matières premières. Les
« matières premières africaines » n'ont pas manqué
de retenir l'attention, dès qu'il s'est agi de l'appro-
visionnement de la métropole pour les industries de
guerre et pour l'alimentation du pays. L'Etat fran-
çais a acheté aux colonies les produits les plus va-
riés. En Afrique tropicale il s'est rendu acquéreur de
l'intégralité des récoltes des matières grasses (ara-
chides, huiles de palme, palmistes). Au lendemain
de ta paix, les diverses productions coloniales seront.
très demandées, car elles ne viendront pas en quan-
tités suffisantes pour satisfaire aux besoins de l'in-
dustrie ou de l'alimentation. Il faudra donc que nos
colonies produisent plus.. Spécialement l'Afrique
Tropicale Française est apte à fournir davantage.
Pour obtenir ces matières premières en quantités
plus considérables qu'à l'heure actuelle, il faut bien
connaître les conditions de leur production, de leur
culture, de leur récolte; en un mot, il est nécessaire
qu'elles aient été étudiées.
C'est ce qu'a exposé dans son livre Matières pre-
mières africaines (1) M. Y. Henry, directeur d'agri-
culture, en collaboration avec P. Ammann, ingénieur-
chimiste, Jean Adam, A. Houard, J. Lemmet, et Il. Le-
roide, tous ingénieurs agronomes, fonctionnaires de
grade élevé du service de l'Agriculture, le dernier
mort en mer dans la catastrophe du Kléber,coulé
par une mine. Et dans son introduction il a, en
termes très nets, exposé le problème :
« Du fait que ces matières premières sont pro-
duites sous les tropiques, la guerre a consacré pour
les Etats européens l'importance capitale de la pro-
duction coloniale et du même coup placé, dans l'ex-
pansion extérieure des grandes nations, la question
politique. au second plan et la question économique
au premier.
« Pour la France, en particulier, tributaire, de
l'extérieur pour plusieurs milliards de francs, elle a
défini la position de nombre de ces industries,
parmi les plus importantes, dont l'existence dépend
de l'importation des matières brutes que nous pou-
vons économiquement produire dans nos colonies;
elle a révélé la situation déconcertante de beaucoup
d'autres travaillant des matières premières produites
dans nos possessions, mais qui passent au préalable
sur des marchés étrangers et nous reviennent à
l'état brut ou en partie manufacturées. »
Et il ne faut pas que la guerre terminée, « au point
de vue économique, nous vivions en vassaux ».
Pour arriver à ce résultat, la France, nation surtout
africaine devra — c'est l'évidence même — se préoc-
cuper d'organiser la production en Afrique, De quèls
végétaux utiles? Non pas de toutes les matières pre-
mières, mais de celles « présentant un intérêt métro-
politain, certain, que leur récolte soit importante ou
qu'elle pùisse le devenir ». Et dans le premier vo-
lume de son ouvrage — le seul qui soit encore paru
— l'auteur traite du caoutchouc, des matières
grasses, des textiles.
Le caoutchouc africain provient uniquement de la
cueillette. Quelle que soit la concurrence du caout-
chouc de plantation asiatique, il restera un facteur
de la production mondiale. En 1894, l'Afrique Occi-
dentale Française exportait 1.400 tonnes, l'Afrique
Occidentale Anglaise, 1.710 tonnes, les colonies por-
tugaises 1.750, le Congo belge, 450.
En 1904, ces pays produisaient respectivement
3.920 tonnes, 3.100 tonnes, 2.400 tonnes, 4.770
tonnes ; il faut y ajouter l'Afrique Equatoriale Fran -
çaise : 1.250 tonnes.
La meilleure année d'ensemble, en 1906, on relève
pour : l'Afrique Occidentale Française, 4.230 tonnes,
l'Afrique Occidentale Anglaise, 3.380 tonnes, l'Afrique
Equatoriale Française, 1.955 tonnes, les colonies por-
tugaises 2.560 tonnes, le Congo belge, 4.680 tonnes.
Enfin, en 1915, les territoires africains rendaient en-
core : les français, 3.080 tonnes, les anglais, 553
tonnes, le Congo belge, 2.178 tonnes, les colonies
portugaises, 2.077 tonnes. Le caoutchouc constitue
donc encore un élément de trafic non négligeable
quoique en régression marquée comme quantité, en
régression aussi comme valeur du produit, en raison
de la concurrence du latex d'Extrême-Orient, qui se
présente avec une préparation parfaite. Le caout-
chouc de cueillette ne pourra lutter qu'à la condition
d'être d'une qualité irréprochable, Le rapport Van
Pelt a montré qu'il y aurait intérêt pour les importa-
(1) Tome Ier : Caoutchouc. Textiles. Matières grasses, sous la
direction de M. Y. HENRY et avec la collaboration de MM. P. AM-
MANN, JEAN ADAM, A. HOUARD, HENRI LIROIDE, J. LEMMXT. —
Préface de M. Roume. In-8, 49S pages avec 35 figures, 53 repro-
ductions photographiques et 8 cartes en couleurs. Prix ! 25 francs.
Em. Larose, libraire-éditeur, 1918.
— 73 -
exclure absolument les auttes — ont de très graves pro-
blèmes sociaux, politiques et de souveraineté à résoudre ou
à liquider ; les préjudices soufferts sont incalculables ; les
hésitations pour remédier aux maux causés parfaitement
justifiés et c'est seulement la force d'opinion qui pourra
prévaloir à la liquidation définitive.
A cette opinion où se rencontre l'effort de labourgeoisie,
se range la Ligue Africaniste Espagnole pour affirmer que
l'action la plus convenable dans les circonstances actuelles
est de garantir principalement de toute erreur l'indépen-
dance politique et économique nationale.
Carie problème du Maroc posé soudainement par les
puissances européennes pour absorber et dominer des ter-
ritoires étendus et fertiles, représente pour nous la ga-
rantie de notre personnalité mondiale, la renaissance de
nos forces économiques, la sécurité de nos frontières na
turelles et le ferme soutien du développement pacifique
de notre existence comme nation. C'est un fait historique
— nous le répétons de nouveau ----'- que les dominateurs de
l'autre côté du détroit de Gibraltar prendront leur puis-
sance sous une forme ou sous une autre, dans la Péninsule
ibérique, laissant celle-ci réduite à une médiatisation de
laquelle elle ne pourra être libérée qu'après des luttes san-
glantes.
Contre cette agitation que quelques éléments trop con-
nus cherchent à créer sans égards pour les cordiales rela-
tions de voisinage, la Ligue Africaniste Espagnole est dis-
posée à les détourner de leur acharnement et à les avertir
... que l'opinion en Espagne n'ignore pas ses devoirs et ne
consent pas que ses droits soient outragés ; sa ferme
volonté est de ne pas transiger avec la violence.
Madrid, février 1919.
Pour la Ligue Africaniste Espagnole,
Le président, marquis de PILARÈS.
Le 1ER vice-président, EMILE BONELLI.
Le secrétaire général, CHARLES GARCIA ALONSO.
Ce manifeste a été répandu par milliers
d'exemplaires et publié en supplément par de
nombreux journaux et revues.
LES MATIÈRES PREMIÈRES AFRICAINES
On sait l'importance que va prendre après la
guerre le problème des matières premières. Les
« matières premières africaines » n'ont pas manqué
de retenir l'attention, dès qu'il s'est agi de l'appro-
visionnement de la métropole pour les industries de
guerre et pour l'alimentation du pays. L'Etat fran-
çais a acheté aux colonies les produits les plus va-
riés. En Afrique tropicale il s'est rendu acquéreur de
l'intégralité des récoltes des matières grasses (ara-
chides, huiles de palme, palmistes). Au lendemain
de ta paix, les diverses productions coloniales seront.
très demandées, car elles ne viendront pas en quan-
tités suffisantes pour satisfaire aux besoins de l'in-
dustrie ou de l'alimentation. Il faudra donc que nos
colonies produisent plus.. Spécialement l'Afrique
Tropicale Française est apte à fournir davantage.
Pour obtenir ces matières premières en quantités
plus considérables qu'à l'heure actuelle, il faut bien
connaître les conditions de leur production, de leur
culture, de leur récolte; en un mot, il est nécessaire
qu'elles aient été étudiées.
C'est ce qu'a exposé dans son livre Matières pre-
mières africaines (1) M. Y. Henry, directeur d'agri-
culture, en collaboration avec P. Ammann, ingénieur-
chimiste, Jean Adam, A. Houard, J. Lemmet, et Il. Le-
roide, tous ingénieurs agronomes, fonctionnaires de
grade élevé du service de l'Agriculture, le dernier
mort en mer dans la catastrophe du Kléber,coulé
par une mine. Et dans son introduction il a, en
termes très nets, exposé le problème :
« Du fait que ces matières premières sont pro-
duites sous les tropiques, la guerre a consacré pour
les Etats européens l'importance capitale de la pro-
duction coloniale et du même coup placé, dans l'ex-
pansion extérieure des grandes nations, la question
politique. au second plan et la question économique
au premier.
« Pour la France, en particulier, tributaire, de
l'extérieur pour plusieurs milliards de francs, elle a
défini la position de nombre de ces industries,
parmi les plus importantes, dont l'existence dépend
de l'importation des matières brutes que nous pou-
vons économiquement produire dans nos colonies;
elle a révélé la situation déconcertante de beaucoup
d'autres travaillant des matières premières produites
dans nos possessions, mais qui passent au préalable
sur des marchés étrangers et nous reviennent à
l'état brut ou en partie manufacturées. »
Et il ne faut pas que la guerre terminée, « au point
de vue économique, nous vivions en vassaux ».
Pour arriver à ce résultat, la France, nation surtout
africaine devra — c'est l'évidence même — se préoc-
cuper d'organiser la production en Afrique, De quèls
végétaux utiles? Non pas de toutes les matières pre-
mières, mais de celles « présentant un intérêt métro-
politain, certain, que leur récolte soit importante ou
qu'elle pùisse le devenir ». Et dans le premier vo-
lume de son ouvrage — le seul qui soit encore paru
— l'auteur traite du caoutchouc, des matières
grasses, des textiles.
Le caoutchouc africain provient uniquement de la
cueillette. Quelle que soit la concurrence du caout-
chouc de plantation asiatique, il restera un facteur
de la production mondiale. En 1894, l'Afrique Occi-
dentale Française exportait 1.400 tonnes, l'Afrique
Occidentale Anglaise, 1.710 tonnes, les colonies por-
tugaises 1.750, le Congo belge, 450.
En 1904, ces pays produisaient respectivement
3.920 tonnes, 3.100 tonnes, 2.400 tonnes, 4.770
tonnes ; il faut y ajouter l'Afrique Equatoriale Fran -
çaise : 1.250 tonnes.
La meilleure année d'ensemble, en 1906, on relève
pour : l'Afrique Occidentale Française, 4.230 tonnes,
l'Afrique Occidentale Anglaise, 3.380 tonnes, l'Afrique
Equatoriale Française, 1.955 tonnes, les colonies por-
tugaises 2.560 tonnes, le Congo belge, 4.680 tonnes.
Enfin, en 1915, les territoires africains rendaient en-
core : les français, 3.080 tonnes, les anglais, 553
tonnes, le Congo belge, 2.178 tonnes, les colonies
portugaises, 2.077 tonnes. Le caoutchouc constitue
donc encore un élément de trafic non négligeable
quoique en régression marquée comme quantité, en
régression aussi comme valeur du produit, en raison
de la concurrence du latex d'Extrême-Orient, qui se
présente avec une préparation parfaite. Le caout-
chouc de cueillette ne pourra lutter qu'à la condition
d'être d'une qualité irréprochable, Le rapport Van
Pelt a montré qu'il y aurait intérêt pour les importa-
(1) Tome Ier : Caoutchouc. Textiles. Matières grasses, sous la
direction de M. Y. HENRY et avec la collaboration de MM. P. AM-
MANN, JEAN ADAM, A. HOUARD, HENRI LIROIDE, J. LEMMXT. —
Préface de M. Roume. In-8, 49S pages avec 35 figures, 53 repro-
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