Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1919-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1919 01 janvier 1919
Description : 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12). 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k98041559
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
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- SOMMAIRE
- Nos 1 et 2
- Nos 3 et 4
- Nos 5 et 6
- .......... Page(s) .......... 107
- .......... Page(s) .......... 111
- Nos 7 et 8
- Nos 9 et 10
RENSEIGNEMENTS COLONIAUX
général Scott indiquèrent comme ayant été prises
sur les autres théâtres de la guerre afin de^main-
tenir un bon état sanitaire furent prises. Le ré-
sultat a été pleinement satisfaisant. La proportion
des malades parmi les troupes et surtout parmi
les Européens est toujours élevée dans les climats
tropicaux, mais nous avons la satisfaction de
penser que tout ce qui était possible a été fait
pour diminuer les souffrances et rétablir les
santés. Le chiffre de la mortalité et des maladies
s'améliora sensiblement parmi les porteurs, en
fait le chiffre de la mortalité n'a dépassé que
fort peu la normale du temps de paix,
Une école fut établie à Dar-es-Salam pour for-
mer des aides et des domestiques pour les hôpi-
taux; elle a eu un succès inattendu et fait grand
honneur aux officiers qui en ont été chargés. Après
l'accomplissement de leur service militaire, les
indigènes ainsi formés deviendront pour leur pro-
tectorat respectif une ressource intéressante.
J. ;L. VAN DEVENTER,
Lieutenant général,
Commanda-t en chef des troupes
de l'Afrique Orientale.
LE MANIFESTE
DE
LA LIGUE AFRICANISTE ESPAGNOLE
Voici in extenso la traduction du manifeste que
la Ligue africaniste espagnole vient d'adresser
au pays :
LE PROBLÈME DU MAROC
Contre des pièges intolérables
Espagnols! Depuis quelque temps notre horizon natio-
nal paraît s'obscurcir en Afrique. La Presse étrangère
publie des nouvelles qui blessent nos traditions et nos
aspirations patriotiques; le moment est donc arrivé,
quand on discutera à la Conférence de la Paix la situation
de l'Afrique en général et celle du Maroc en particulier,
qu'on entende la voix unanime de l'Espagne qui réclame
l'héritage de ses ancêtres et le respect de ses légitimes
possessions. N'oublions pas que le problème marocain et
celui de la Méditerranée sont intimement liés entre eux
ainsi qu'avec le sort de la Péninsule et que la politique
internationale de l'Espagne respectivement à ces ques-
tions a été synthétisée par cette phrase de l'éminent
homme d'Etat A. Canovas del Casti110 : « Celui qui est
maître d'une des rives du détroit, le sera certainement de
l'autre; c'est la leçon de la Rome antique JI, et par la
parole non moins expressive de A. Maura : « De la Mou-
louya à Larache, coûte que coûte! »
Faits géographiques et preuves historiques.
D'après l'histoire de la formation géologique de l'Espa-
gne et de l'Afrique, il semble que, dans l'antiquité, le
midi de l'Espagne a été uni à la partie du Maroc limitée
aujourd'hui par le détroit de Gibraltar et le cours du Sebou
prolongé ùe son affluent Flnnaouen. Les eaux de la mer
pénétraient directement par cette ligne fluviale et couraient
dans la région de Taza par le sillon connu actuellement
sous le nom de détroit Sud Rifain. Par la suite, de nou-
veaux mouvements géologiques l'ont fermé et ont ouvert
le détroit de Gibraltar, après quoi le Nord du Maroc,
rattaché au reste de l'Afrique, a été séparé de l'Espagne.
Néanmoins, la largeur du bras de mer qui les sépare n'a
pas pu effacer l'intimité naturelle et la communauté d'inté-
rêts qui existent entre l'Andalousie, le. Rif et, d'une ma.
nière générale, l'ancien royaume de Fès.
De ces intimes relations des traces se manifestent dans
le système orographique par la continuité de la cordil-
lère Bétique, depuis la Pointe de Calpe à celle d'Abyla, et
sa prolongation par la Sierra-Bullones, la chaîne du Rif et
l'île d 'Alhoran qui confirme l'ancienne union des Alpujar-
ras et du cap des Trois-Fourches. Sans compter que les
terrains tertiaires, siluriens et jurassiques de l'Andalousie
méridionale se continuent dans les régions. du Rif et du
Gharb; que la faune et la flore sont identiques de chaque
côté du détroit ; que le sous-sol abrite la même richesse
minière et enfin que les deux races principales sorties des
villages de notre Péninsule, la Lybio-lbérique et la Siro-
Arabe, sont les mêmes qui ont peuplé le Maroc, donné
naissance aux Berbères et aux Arabes et vécu avec nous
en Espagne pendant les siècles de la domination musul-
mane, dont notre sol a conservé l'impérissable souvenir
de l'idiome, des arts et des coutumes.
Cette identité naturelle de la Péninsule avec le Maroc et
la faible distance de leurs côtes respectives, qui en cer-
taines parties du détroit ne dépasse pas 13.800 mètres,
ont déterminé de tout temps des relations continuelles.
C'est ainsi que les Phéniciens et les Carthaginois ont
occupé simultanément divers ports des deux continents et
fondé des villes. Au temps de la domination romaine le
Nord de l'Afrique fut divisé en deux régions que séparait
la Moulouya : l'occidentale, appelée Mauritanie Tingitane,
dépendait du gouvernement de la Bétique et avait sa capi-
tale à Séville. De même la monarchie Wisigoth étendit sa
domination sur la côte africaine et fixa la capitale à Ceuta;
puis eut lieu l'invasion arabe en Espagne ainsi que la
grande période de reconquête à laquelle mit fin la prise de
Grenade. C'est dire que toujours les maîtres de l'un des
deux continents ont traversé alternativement le détroit
pour s'établir sur la rive opposée et cet enseignement de
l'histoire nous permet d'affirmer que si le Nord du Maroc
n'appartenait pas à l'Espagne et que si une autre nation
s'y établissait, immédiatement notre indépendance et notre
intégrité nationale seraient menacées.
En outre de ces invasions anciennes réciproques de
caractère général, se sont répétés du xve siècle à nos
jours de nombreux faits qui affirment la constante action
de l'Espagne au Maroc et sur les côtes africaines.
Depuis les îles Canaries se sont réalisées diverses expé
ditions à la côte marocaine de l'Atlantique. Melilla fut
conquise en 1496 ; notre inoubliable reine Isabelle la
Catholique, une fois la « Reconquête » terminée, consigna
dans son testament le mandat de ne pas cesser la con-
quête de l'Afrique. Le cardinal Cisneros prit Mazalquivir,
Penon de Velez de la Gomera, Oran, Bougie, Alger, Tunis,
Tlemcen et Tripoli. Au temps de Charles V on reconquit
Tunis; Jean d'Autriche soumit Bizerte et de nouveau Tunis;
par l'union de l'Espagne et du Portugal Ceuta. Tanger et
Mazagan tombèrent en notre pouvoir; le port de Mehedia
fut pris par Louis Fajardo, sous le règne de Philippe 111
on nous céda. le port de Larache; en 1848 nous occupâmes
les îles Zaffarines. Pendant la guerre de 1839-1860 fiotre
armée avança glorieusement jusqu'à Tetouan et de nos
jours l'effort valeureux de nos armes nous a donné le ter-
ritoire de Melilla jusqu'à la Moulo.ujaet permis d'occuper,
sous le régime du protectorat, Larache, El-Ksar, Arzila et
Tetouan.
Par l'effet logique de ces succès militaires ont été con-
clus divers traités entre l'Espagne et les sultans du
Maroc ; leur nombre exprime éloquemment l'intimité de nos
relations dans le cours de l'Histoire.
Parmi les principaux figurent: celui de paix et de com-
merce de 1767 ; celui convenu en 1 ¡80 sous le même titre ;
celui de paix, d'amitié, de navigation, de commerce et de
pêche signe en 1799 ; celui de paix et d'amitié à la fin de la
guerre de 18'>9-G0 : celui de commerce de 1861 ; ceux de
1894 et de 1895 qui se réfèrent ainsi que d'autres antérieurs
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général Scott indiquèrent comme ayant été prises
sur les autres théâtres de la guerre afin de^main-
tenir un bon état sanitaire furent prises. Le ré-
sultat a été pleinement satisfaisant. La proportion
des malades parmi les troupes et surtout parmi
les Européens est toujours élevée dans les climats
tropicaux, mais nous avons la satisfaction de
penser que tout ce qui était possible a été fait
pour diminuer les souffrances et rétablir les
santés. Le chiffre de la mortalité et des maladies
s'améliora sensiblement parmi les porteurs, en
fait le chiffre de la mortalité n'a dépassé que
fort peu la normale du temps de paix,
Une école fut établie à Dar-es-Salam pour for-
mer des aides et des domestiques pour les hôpi-
taux; elle a eu un succès inattendu et fait grand
honneur aux officiers qui en ont été chargés. Après
l'accomplissement de leur service militaire, les
indigènes ainsi formés deviendront pour leur pro-
tectorat respectif une ressource intéressante.
J. ;L. VAN DEVENTER,
Lieutenant général,
Commanda-t en chef des troupes
de l'Afrique Orientale.
LE MANIFESTE
DE
LA LIGUE AFRICANISTE ESPAGNOLE
Voici in extenso la traduction du manifeste que
la Ligue africaniste espagnole vient d'adresser
au pays :
LE PROBLÈME DU MAROC
Contre des pièges intolérables
Espagnols! Depuis quelque temps notre horizon natio-
nal paraît s'obscurcir en Afrique. La Presse étrangère
publie des nouvelles qui blessent nos traditions et nos
aspirations patriotiques; le moment est donc arrivé,
quand on discutera à la Conférence de la Paix la situation
de l'Afrique en général et celle du Maroc en particulier,
qu'on entende la voix unanime de l'Espagne qui réclame
l'héritage de ses ancêtres et le respect de ses légitimes
possessions. N'oublions pas que le problème marocain et
celui de la Méditerranée sont intimement liés entre eux
ainsi qu'avec le sort de la Péninsule et que la politique
internationale de l'Espagne respectivement à ces ques-
tions a été synthétisée par cette phrase de l'éminent
homme d'Etat A. Canovas del Casti110 : « Celui qui est
maître d'une des rives du détroit, le sera certainement de
l'autre; c'est la leçon de la Rome antique JI, et par la
parole non moins expressive de A. Maura : « De la Mou-
louya à Larache, coûte que coûte! »
Faits géographiques et preuves historiques.
D'après l'histoire de la formation géologique de l'Espa-
gne et de l'Afrique, il semble que, dans l'antiquité, le
midi de l'Espagne a été uni à la partie du Maroc limitée
aujourd'hui par le détroit de Gibraltar et le cours du Sebou
prolongé ùe son affluent Flnnaouen. Les eaux de la mer
pénétraient directement par cette ligne fluviale et couraient
dans la région de Taza par le sillon connu actuellement
sous le nom de détroit Sud Rifain. Par la suite, de nou-
veaux mouvements géologiques l'ont fermé et ont ouvert
le détroit de Gibraltar, après quoi le Nord du Maroc,
rattaché au reste de l'Afrique, a été séparé de l'Espagne.
Néanmoins, la largeur du bras de mer qui les sépare n'a
pas pu effacer l'intimité naturelle et la communauté d'inté-
rêts qui existent entre l'Andalousie, le. Rif et, d'une ma.
nière générale, l'ancien royaume de Fès.
De ces intimes relations des traces se manifestent dans
le système orographique par la continuité de la cordil-
lère Bétique, depuis la Pointe de Calpe à celle d'Abyla, et
sa prolongation par la Sierra-Bullones, la chaîne du Rif et
l'île d 'Alhoran qui confirme l'ancienne union des Alpujar-
ras et du cap des Trois-Fourches. Sans compter que les
terrains tertiaires, siluriens et jurassiques de l'Andalousie
méridionale se continuent dans les régions. du Rif et du
Gharb; que la faune et la flore sont identiques de chaque
côté du détroit ; que le sous-sol abrite la même richesse
minière et enfin que les deux races principales sorties des
villages de notre Péninsule, la Lybio-lbérique et la Siro-
Arabe, sont les mêmes qui ont peuplé le Maroc, donné
naissance aux Berbères et aux Arabes et vécu avec nous
en Espagne pendant les siècles de la domination musul-
mane, dont notre sol a conservé l'impérissable souvenir
de l'idiome, des arts et des coutumes.
Cette identité naturelle de la Péninsule avec le Maroc et
la faible distance de leurs côtes respectives, qui en cer-
taines parties du détroit ne dépasse pas 13.800 mètres,
ont déterminé de tout temps des relations continuelles.
C'est ainsi que les Phéniciens et les Carthaginois ont
occupé simultanément divers ports des deux continents et
fondé des villes. Au temps de la domination romaine le
Nord de l'Afrique fut divisé en deux régions que séparait
la Moulouya : l'occidentale, appelée Mauritanie Tingitane,
dépendait du gouvernement de la Bétique et avait sa capi-
tale à Séville. De même la monarchie Wisigoth étendit sa
domination sur la côte africaine et fixa la capitale à Ceuta;
puis eut lieu l'invasion arabe en Espagne ainsi que la
grande période de reconquête à laquelle mit fin la prise de
Grenade. C'est dire que toujours les maîtres de l'un des
deux continents ont traversé alternativement le détroit
pour s'établir sur la rive opposée et cet enseignement de
l'histoire nous permet d'affirmer que si le Nord du Maroc
n'appartenait pas à l'Espagne et que si une autre nation
s'y établissait, immédiatement notre indépendance et notre
intégrité nationale seraient menacées.
En outre de ces invasions anciennes réciproques de
caractère général, se sont répétés du xve siècle à nos
jours de nombreux faits qui affirment la constante action
de l'Espagne au Maroc et sur les côtes africaines.
Depuis les îles Canaries se sont réalisées diverses expé
ditions à la côte marocaine de l'Atlantique. Melilla fut
conquise en 1496 ; notre inoubliable reine Isabelle la
Catholique, une fois la « Reconquête » terminée, consigna
dans son testament le mandat de ne pas cesser la con-
quête de l'Afrique. Le cardinal Cisneros prit Mazalquivir,
Penon de Velez de la Gomera, Oran, Bougie, Alger, Tunis,
Tlemcen et Tripoli. Au temps de Charles V on reconquit
Tunis; Jean d'Autriche soumit Bizerte et de nouveau Tunis;
par l'union de l'Espagne et du Portugal Ceuta. Tanger et
Mazagan tombèrent en notre pouvoir; le port de Mehedia
fut pris par Louis Fajardo, sous le règne de Philippe 111
on nous céda. le port de Larache; en 1848 nous occupâmes
les îles Zaffarines. Pendant la guerre de 1839-1860 fiotre
armée avança glorieusement jusqu'à Tetouan et de nos
jours l'effort valeureux de nos armes nous a donné le ter-
ritoire de Melilla jusqu'à la Moulo.ujaet permis d'occuper,
sous le régime du protectorat, Larache, El-Ksar, Arzila et
Tetouan.
Par l'effet logique de ces succès militaires ont été con-
clus divers traités entre l'Espagne et les sultans du
Maroc ; leur nombre exprime éloquemment l'intimité de nos
relations dans le cours de l'Histoire.
Parmi les principaux figurent: celui de paix et de com-
merce de 1767 ; celui convenu en 1 ¡80 sous le même titre ;
celui de paix, d'amitié, de navigation, de commerce et de
pêche signe en 1799 ; celui de paix et d'amitié à la fin de la
guerre de 18'>9-G0 : celui de commerce de 1861 ; ceux de
1894 et de 1895 qui se réfèrent ainsi que d'autres antérieurs
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