Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1919-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1919 01 janvier 1919
Description : 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12). 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12).
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k98041559
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
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- SOMMAIRE
- Nos 1 et 2
- Nos 3 et 4
- Nos 5 et 6
- .......... Page(s) .......... 107
- .......... Page(s) .......... 111
- Nos 7 et 8
- Nos 9 et 10
BULLETIN DU COMITÉ DE L'AFRIQUE FRANÇAISE
LA CONQUÊTE
DE
L'AFRIOUE Omm MJMNH
La poursuite de l'armée de von Lettow Vorbeck en terri-
toire portugais a été l'un des épisodes les plus curieux
de la longue lutte que les Britanniques ont dit conduire en
Afrique Orientale. Comme suite aux rapports officiels
publiés par le gouvernement britannique et reproduits ici,
nous avons fait traduire in extenso le rapport du général
van Deventer sur les opérations conduites jusqu'à la fin
de septembre 1 9 18 (1).
Le Secrétariat d'Etat il la guerre a reçu du Lieutenant Général
Sir J. L. van Deventer, K. O. B., O. M. G., Commandant en
Chef des forces dans l'Est Africain, le rapport suivant :
Dar-es-Salam, le 30 septembre 1918.
Dans mon dernier rapport (2), j'ai rendu compte
des opérations qui ont été effectuées dans l'Est
Africain avant la fuite du Commandant allemand
avec le reste de ses forces dans Afrique Orien-
tale Portugaise en traversant la Rovuma. Ces
forces comprenaient, d'après des données récentes,
environ 320 Européens, 2.000 askaris, deux
canons et 30 ou 35 mitrailleuses. Les askaris
formaient 15 compagnies de 120' à 150 fusils
chacune.
Lorsque les forces allemandes traversèrent la
Rovuma dans la dernière semaine de novembre
1917, -elles étaient à court de munitions et de
vivres, épuisées par une poursuite très serrée et
déprimées parle succès des opérations qui avaient
réussi à nettoyer l'Afrique Orientale Allemande.
Toutefois, l'engagement de Ngomano, le
27 novembre, eut pour résultat la prise d'une
quantité considérable de fusils, de munitions et
de vivres. Cet engagement fut bientôt complété
par la capture ultérieure de petits postes portu-
gais isolés à Nnnguare et dans les collines de
Mkula.
Ces succès relevèrent naturellement le moral
de la troupe. Les soldats qui restaient au colonel
von Lettow Vorbeck étaient les survivants de
ses meilleures troupes, tant européennes qu'afri-
caines. Les askaris avaient tous déjà combattu et,
comme je l'ai signalé dans mon précédent rap-
port, de tels hommes, appuyés par des mitrail-
leuses bien servies, sont, dans leur brousse
natale, des adversaires sérieux pour les meilleures
troupes.
Les difficultés que présentaient les opérations
dans l'Afrique Orientale Portugaise s'annon-
çaient comme devant être sérieuses.
La portion de l'Afrique Orientale Portugaise
située entre les rivières Rovuma et Zambèse, le
lac Nyasa et la mer, est presque aussi grande
que la France. Une grande partie de cette vaste
Ci) London Gazelle (4* supplément) du 16 décembre 1918.
(2) Afrique française, Rens,, Cal., p. 68.
surface était « terra incognita » pour les Euro-
péens et il n'en existe pas de carte utilisable.
Dans certaines régions les, indigènes sont encore
insoumis, dans d'autres ils sont en rébellion
plus ou moins ouverte.
Il n'y a pas de route et pas de chemins de fer,
à l'exception d'une voic ds 3 pieds 6 pouces d'une
longueur de 30 milles partant de LUlnbo, sur le
continent à l'Ouest de Mozambique.
Les rivières étaient peu connues, mais la Lu-
jenda et la Lurio se trouvent être d'un débit consi-
dérable, surtout pendant la saison des pluies et la
Licungo et la Melela, qui se jelte dans la mer au
Nord de Quelimane, n'offrent que peu de passages
guéables.
Les régions centrales étaient celles qui conve-
naient le mieux à l'ennemi pour sa défense, elles
passaient pour être élevées, saines et fertiles.
En fait, l'Afrique Orientale Portugaise appa-
raissait comme le théâtre idéal, pour les opéra-
tions d'un chef disposant d'une force mobile et
compacte, libre de toute base, indépendante des
lignes de communications, habile dans l 'art de
« vivre sur le pays » et dont le but était proba-
blement d'éviter les rencontres avec des forces
supérieures afin de durer aussi longtemps que
possible. ^
Les opérations qui allaient avoir lieu, quoique
d'une moindre envergure que celles de 1917, s'an-
nonçaient comme devant être ardues et pénibles,
elles constituaient en réalité une nouvelle entre-
prise. Mon objectif était double, empêcherl'ennemi
de repasser dans l'Afrique Orientale Allemande,
et entrer en contact avec lui le plus toi Pl, le
plus souvent possible, car, s'il pouvait enrôler de
nouveaux askaris, il lui était impossible de rem-
placer ses combattants européens.
La campagne de 1916 et de 1917 avait montré
qu'il est pratiquement impossible d'encercler
un ennemi mobile dans le difficile terrain de
l'Afrique Orientale et le caractère du comman-
dant des troupes allemandes faisait prévoir qu'une
reddition générale n'aurait pas lieu sans que ses
forces fussent réduites au point de devenir inof-
fensives. La campagne devait donc forcément se
proposer une destruction totale de l'adversaire;
je donnai ordre à mes lieutenants de ne laisser
échapper aucune occasion de combattre et par
conséquent de causer des pertes à l'ennemi,
quels que fussent les risques à courir.
L'ennemi, après l'engagement de Ngomano, se
porta rapidement vers le Sud, remontant la rivière
Lujenda, poursuivi par le 25e Cavalry et par
une partie de la Nigérian Brigade, mais lorsque
nos patrouilles de cavalerie atteignirent Nanguare
le 19, l'ennemi était déjà parti, se dirigeant sans
doute vers la fertile contrée située entre Muembe
et Mtarica. Il était ainsi hors d'atteinie de mes
forces de la région de Lindi. Sur ces entrefaites,
le général Northey transporta la colonne composée
par le 1er Kings African Rifles à l'extrémité sud
du lac Nyasa et débarqua le 2e Cape Corps à
Mtengula sur la rive orientale du lac.
A la demande du gouvernement portugais, je
— GO
LA CONQUÊTE
DE
L'AFRIOUE Omm MJMNH
La poursuite de l'armée de von Lettow Vorbeck en terri-
toire portugais a été l'un des épisodes les plus curieux
de la longue lutte que les Britanniques ont dit conduire en
Afrique Orientale. Comme suite aux rapports officiels
publiés par le gouvernement britannique et reproduits ici,
nous avons fait traduire in extenso le rapport du général
van Deventer sur les opérations conduites jusqu'à la fin
de septembre 1 9 18 (1).
Le Secrétariat d'Etat il la guerre a reçu du Lieutenant Général
Sir J. L. van Deventer, K. O. B., O. M. G., Commandant en
Chef des forces dans l'Est Africain, le rapport suivant :
Dar-es-Salam, le 30 septembre 1918.
Dans mon dernier rapport (2), j'ai rendu compte
des opérations qui ont été effectuées dans l'Est
Africain avant la fuite du Commandant allemand
avec le reste de ses forces dans Afrique Orien-
tale Portugaise en traversant la Rovuma. Ces
forces comprenaient, d'après des données récentes,
environ 320 Européens, 2.000 askaris, deux
canons et 30 ou 35 mitrailleuses. Les askaris
formaient 15 compagnies de 120' à 150 fusils
chacune.
Lorsque les forces allemandes traversèrent la
Rovuma dans la dernière semaine de novembre
1917, -elles étaient à court de munitions et de
vivres, épuisées par une poursuite très serrée et
déprimées parle succès des opérations qui avaient
réussi à nettoyer l'Afrique Orientale Allemande.
Toutefois, l'engagement de Ngomano, le
27 novembre, eut pour résultat la prise d'une
quantité considérable de fusils, de munitions et
de vivres. Cet engagement fut bientôt complété
par la capture ultérieure de petits postes portu-
gais isolés à Nnnguare et dans les collines de
Mkula.
Ces succès relevèrent naturellement le moral
de la troupe. Les soldats qui restaient au colonel
von Lettow Vorbeck étaient les survivants de
ses meilleures troupes, tant européennes qu'afri-
caines. Les askaris avaient tous déjà combattu et,
comme je l'ai signalé dans mon précédent rap-
port, de tels hommes, appuyés par des mitrail-
leuses bien servies, sont, dans leur brousse
natale, des adversaires sérieux pour les meilleures
troupes.
Les difficultés que présentaient les opérations
dans l'Afrique Orientale Portugaise s'annon-
çaient comme devant être sérieuses.
La portion de l'Afrique Orientale Portugaise
située entre les rivières Rovuma et Zambèse, le
lac Nyasa et la mer, est presque aussi grande
que la France. Une grande partie de cette vaste
Ci) London Gazelle (4* supplément) du 16 décembre 1918.
(2) Afrique française, Rens,, Cal., p. 68.
surface était « terra incognita » pour les Euro-
péens et il n'en existe pas de carte utilisable.
Dans certaines régions les, indigènes sont encore
insoumis, dans d'autres ils sont en rébellion
plus ou moins ouverte.
Il n'y a pas de route et pas de chemins de fer,
à l'exception d'une voic ds 3 pieds 6 pouces d'une
longueur de 30 milles partant de LUlnbo, sur le
continent à l'Ouest de Mozambique.
Les rivières étaient peu connues, mais la Lu-
jenda et la Lurio se trouvent être d'un débit consi-
dérable, surtout pendant la saison des pluies et la
Licungo et la Melela, qui se jelte dans la mer au
Nord de Quelimane, n'offrent que peu de passages
guéables.
Les régions centrales étaient celles qui conve-
naient le mieux à l'ennemi pour sa défense, elles
passaient pour être élevées, saines et fertiles.
En fait, l'Afrique Orientale Portugaise appa-
raissait comme le théâtre idéal, pour les opéra-
tions d'un chef disposant d'une force mobile et
compacte, libre de toute base, indépendante des
lignes de communications, habile dans l 'art de
« vivre sur le pays » et dont le but était proba-
blement d'éviter les rencontres avec des forces
supérieures afin de durer aussi longtemps que
possible. ^
Les opérations qui allaient avoir lieu, quoique
d'une moindre envergure que celles de 1917, s'an-
nonçaient comme devant être ardues et pénibles,
elles constituaient en réalité une nouvelle entre-
prise. Mon objectif était double, empêcherl'ennemi
de repasser dans l'Afrique Orientale Allemande,
et entrer en contact avec lui le plus toi Pl, le
plus souvent possible, car, s'il pouvait enrôler de
nouveaux askaris, il lui était impossible de rem-
placer ses combattants européens.
La campagne de 1916 et de 1917 avait montré
qu'il est pratiquement impossible d'encercler
un ennemi mobile dans le difficile terrain de
l'Afrique Orientale et le caractère du comman-
dant des troupes allemandes faisait prévoir qu'une
reddition générale n'aurait pas lieu sans que ses
forces fussent réduites au point de devenir inof-
fensives. La campagne devait donc forcément se
proposer une destruction totale de l'adversaire;
je donnai ordre à mes lieutenants de ne laisser
échapper aucune occasion de combattre et par
conséquent de causer des pertes à l'ennemi,
quels que fussent les risques à courir.
L'ennemi, après l'engagement de Ngomano, se
porta rapidement vers le Sud, remontant la rivière
Lujenda, poursuivi par le 25e Cavalry et par
une partie de la Nigérian Brigade, mais lorsque
nos patrouilles de cavalerie atteignirent Nanguare
le 19, l'ennemi était déjà parti, se dirigeant sans
doute vers la fertile contrée située entre Muembe
et Mtarica. Il était ainsi hors d'atteinie de mes
forces de la région de Lindi. Sur ces entrefaites,
le général Northey transporta la colonne composée
par le 1er Kings African Rifles à l'extrémité sud
du lac Nyasa et débarqua le 2e Cape Corps à
Mtengula sur la rive orientale du lac.
A la demande du gouvernement portugais, je
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