Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1919-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1919 01 janvier 1919
Description : 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12). 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k98041559
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
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- SOMMAIRE
- Nos 1 et 2
- Nos 3 et 4
- Nos 5 et 6
- .......... Page(s) .......... 107
- .......... Page(s) .......... 111
- Nos 7 et 8
- Nos 9 et 10
BULLETIN DU COMITÉ DE L'AFRIQUE FRANÇAISE
A TRAVERS LE RÀPPORT
SUR LE BUDGET DES COLONIES
M. Landry, député, rapporteur du budget des
colonies, est un nouveau venu dans le monde co-
lonial. Il y fait .une entrée brillante par le rap-
port qu'il vient de présenter au nom de la Com-
mission du budget (Chambre n° 5447). A cette
heure le rapporteur pouvait en effet présenter
un tableau d'ensemble du rôle de nos colonies
pendant la guerre. M. Landry n'y a pas manqué
et c'est ce qui fait l'intérêt spécial de son rap-
port, bien qu'il ait dû accepter presque à l'im-
proviste et tardivement la charge de l'écrire.
Il rappelle touf d'abord l'histoire de là guerre
aux colonies, l'attaque de Bône et de Philippe-
ville le 4 août 1914 par le Gseben et le Breslau,
le bombardement de Papeete le 22 septembre,
puis notre conquête du Togo et du Cameroun.
Plus inédit est ce résumé d'ensemble de l'atti-
tude des indigènes :
L'ennemi avait espéré qu'en cas de guerre, dans notre
empire colonial, comme dans l'empire colonial anglais,
des révoltes indigènes nous créeraient de sérieuses diffi-
cultés. Des intrigues avaient été préparées, parfois de
longue main, en vue de ce résultat. En divers lieux, ces
intrigues se sont poursuivies durant la guerre. Elles ont
eu très peu de succès. C'est à peine si quelques incidents
fâcheux se sont produits.
En Indochine, en novembre 1914, le poste laotien de
Samneuafut attaqué par des pirates chinois, qui assassi-
nèrent l'administrateur Lambert. Puis ce fut l'attaque de
Sonia. Les Allemands de Chine faisaient passer des armes
et de l'argent aux rebelles. Mais, dès le début de 1916, la
colonne Friquegnon avait raison de ceux-ci.
La rébellion de Thaïnguyen (août 1917), les incidents de
Cochinchine et de Poulo-Condore (1916), les manifestations
contemporaines de Kompomchnang au Cambodge, le com-
plot du roi d'Annam (mai 1916), que sanctionna la déposi-
tion de Duy-Tân, n'eurent pas de répercussion sensible
sur l'ensemble de la population indochinoise, qui demeura
fidèle 'à la France en dépit des excitations des Allemands
et des révolutionnaires annamites de Chine.
De même, en Afrique Occidentale Française, il faut bien
enregistrer la propagande active menée en Mauritanie, à
l'instigation d'agents allemands, par le dissident El Hiba ;
les incidents du Bélédougou et de Dédougou au Haut-Séné-
gal et Niger; le siège d'Agadès par les Touaregs, dans le
territoire militaire du Niger ; enfin, au Dahomey, certains
troubles parmi les populations fétichistes du Mono. Mais
dan s l'ensemble, ici comme en Asie, les mouvements, pour
graves qu'ils aient pu être momentanément, ont toujours
été localisés, et ont toujours été rapidement réduits. Ils
n'ont pas empêché le recrutement des tirailleurs, ni porté
une atteinte sérieuse au loyalisme indigène.
A Madagascar, l'organisation d'une société secrète poli-
tique par quelques jeunes intellectuels ambitieux, décou-
verte dans le dernier mois de 1915, n'a eu aucun effet sur
la situation générale.
Parmi nos autres colonies, la seule qui ait connu quelque
agitation est la NouvelleCalédouie. Mais cette agitation,
qui prit naissance au commencement de 1917, est terminée
depuis longtemps, et elle est restée confinée parmi les pe-
tites tribus indigènes du massif montagneux du Nord-Ouest
de l'île.
Dans l'ensemble, donc, la population de nos colonies,
pendant toute la durée de la guerre, est demeurée calme et
confiante dans les destinées de la mère-patrie.
Mais si la guerre proprement dite a peu affecté
les colonies, elles ont été pourtant fort troublées
au point de vue économique et financier. Mais
« elles ont vécu, et c'était l'essentiel ». Le ralen-
tissement des communications maritimes et des
transports a été la cause principale de ce
trouble :
En Afrique occidentale, en dehors de la raréfaction des
relations maritimes et de l'élévation des frets, la mobili-
sation générale, privant les maisons de commerce fran-
çaises de la plus grande partie de leur personnel, et le
recrutement qui absorba un certain nombre de travailleurs
ruraux, eurent pour résultat une diminution sensible de
l'activité économique.
Dès 1915, le fléchissement des recettes douanières fut tel
que la colonie dut prévoir l'aide de la métropole pour équi-
librer son budget. L'Etat consentit une avance de
15.500.000 francs, à laquelle heureusement l'A. O. F. ne
fut pas obligée de recourir, car, dès 1916, les recettes doua-
nières remontaient.
L'exercice 1917 a pu s'équilibrer avec. les seules res-
sources ordinaires du budget, alors qu'en 1916 il fallut re-
courir au concours des caisses de réserve pour une somme
de 2.080.000 francs.
Madagascar, lorsque la guerre a éclaté, commençait à
voir se développer sa prospérité économique. A partir de
1916, le défaut de main-d'œuvre fit l'irrégularité et l'insuf-
sance des moyens de transport gênèrent l'écoulement des
produits de la colonie. Les stocks en souffrance représen-
tent actuellement une grosse valeur. Quant à l'industrie du
graphite, elle a été paralysée par la lourdeur du marché
continental et, depuis le second trimestre de 1918, par l'in-
terdiction d'exporter.
Cependant, la situation budgétaire est demeurée satis-
faisante. Mais, contrairement à ce qui s'était produit durant
les années précédentes, les dépenses se sont sensiblement
accrues, alors que les recettes ont tendance abaisser.
M. Landry présente un intéressant tableau de
l'aide des colonies à la métropole :
En dépit de la crise des transports maritimes, nos pos-
sessions ont fourni à la métropole une aide considérable,
d'autant plus remarquable qu'étant donné les idées qui
avaient cours sur les colonies avant la guerre, elle pouvait
être considérée comme inattendue.
Sans parler des 21 millions versés par nos colonies au
comité officiel de répartition des secours aux victimes de
la guerre, sans parler des 150 millions souscrits par elles
aux emprunts de la défense nationale en 1915, 1916 et
1917 (1), elles ont encore fourni à la métropole d'une part
des hommes, soldats et travailleurs, d'autre part des ma-
tières premières et des denrées de consommation pour le
ravitaillement.
De 1915 à 1918, le recrutement dans l'Ouest-Africain, en
Indochine, à Madagascar, dans l'Inde, à la côte des Soma-
lis et dans le groupe du Pacifique, a fourni près de
275.000 tirailleurs. Dans ce chiffre total, le seul recrute-
ment de 1918, opéré à la suite de l'utile mission de notre
collègue Diagne, a fourni près de 80.000 unités.
Aces combattants, il convient d'ajouter 53.039 travail-
leurs, 48.526 venant d'Indochine et 4.513 de Madagascar,
et qui constituèrent une précieuse main-d'œuvre pour nos
usines de guerre, poudreries, établissements de l'aviation,
etc., etc.
Pour le ravitaillement, fonctionna au ministère des Co-
lonies, dès novembre 1915, le service de l'utilisation des
produits coloniaux pour la défense nationale, organe per-
manent de liaison entre l'ensemble de nos possessions et
(1) Pour l'emprunt de la libération, la seule Indochine a sous-
crit 100 millions.
- 42 -
A TRAVERS LE RÀPPORT
SUR LE BUDGET DES COLONIES
M. Landry, député, rapporteur du budget des
colonies, est un nouveau venu dans le monde co-
lonial. Il y fait .une entrée brillante par le rap-
port qu'il vient de présenter au nom de la Com-
mission du budget (Chambre n° 5447). A cette
heure le rapporteur pouvait en effet présenter
un tableau d'ensemble du rôle de nos colonies
pendant la guerre. M. Landry n'y a pas manqué
et c'est ce qui fait l'intérêt spécial de son rap-
port, bien qu'il ait dû accepter presque à l'im-
proviste et tardivement la charge de l'écrire.
Il rappelle touf d'abord l'histoire de là guerre
aux colonies, l'attaque de Bône et de Philippe-
ville le 4 août 1914 par le Gseben et le Breslau,
le bombardement de Papeete le 22 septembre,
puis notre conquête du Togo et du Cameroun.
Plus inédit est ce résumé d'ensemble de l'atti-
tude des indigènes :
L'ennemi avait espéré qu'en cas de guerre, dans notre
empire colonial, comme dans l'empire colonial anglais,
des révoltes indigènes nous créeraient de sérieuses diffi-
cultés. Des intrigues avaient été préparées, parfois de
longue main, en vue de ce résultat. En divers lieux, ces
intrigues se sont poursuivies durant la guerre. Elles ont
eu très peu de succès. C'est à peine si quelques incidents
fâcheux se sont produits.
En Indochine, en novembre 1914, le poste laotien de
Samneuafut attaqué par des pirates chinois, qui assassi-
nèrent l'administrateur Lambert. Puis ce fut l'attaque de
Sonia. Les Allemands de Chine faisaient passer des armes
et de l'argent aux rebelles. Mais, dès le début de 1916, la
colonne Friquegnon avait raison de ceux-ci.
La rébellion de Thaïnguyen (août 1917), les incidents de
Cochinchine et de Poulo-Condore (1916), les manifestations
contemporaines de Kompomchnang au Cambodge, le com-
plot du roi d'Annam (mai 1916), que sanctionna la déposi-
tion de Duy-Tân, n'eurent pas de répercussion sensible
sur l'ensemble de la population indochinoise, qui demeura
fidèle 'à la France en dépit des excitations des Allemands
et des révolutionnaires annamites de Chine.
De même, en Afrique Occidentale Française, il faut bien
enregistrer la propagande active menée en Mauritanie, à
l'instigation d'agents allemands, par le dissident El Hiba ;
les incidents du Bélédougou et de Dédougou au Haut-Séné-
gal et Niger; le siège d'Agadès par les Touaregs, dans le
territoire militaire du Niger ; enfin, au Dahomey, certains
troubles parmi les populations fétichistes du Mono. Mais
dan s l'ensemble, ici comme en Asie, les mouvements, pour
graves qu'ils aient pu être momentanément, ont toujours
été localisés, et ont toujours été rapidement réduits. Ils
n'ont pas empêché le recrutement des tirailleurs, ni porté
une atteinte sérieuse au loyalisme indigène.
A Madagascar, l'organisation d'une société secrète poli-
tique par quelques jeunes intellectuels ambitieux, décou-
verte dans le dernier mois de 1915, n'a eu aucun effet sur
la situation générale.
Parmi nos autres colonies, la seule qui ait connu quelque
agitation est la NouvelleCalédouie. Mais cette agitation,
qui prit naissance au commencement de 1917, est terminée
depuis longtemps, et elle est restée confinée parmi les pe-
tites tribus indigènes du massif montagneux du Nord-Ouest
de l'île.
Dans l'ensemble, donc, la population de nos colonies,
pendant toute la durée de la guerre, est demeurée calme et
confiante dans les destinées de la mère-patrie.
Mais si la guerre proprement dite a peu affecté
les colonies, elles ont été pourtant fort troublées
au point de vue économique et financier. Mais
« elles ont vécu, et c'était l'essentiel ». Le ralen-
tissement des communications maritimes et des
transports a été la cause principale de ce
trouble :
En Afrique occidentale, en dehors de la raréfaction des
relations maritimes et de l'élévation des frets, la mobili-
sation générale, privant les maisons de commerce fran-
çaises de la plus grande partie de leur personnel, et le
recrutement qui absorba un certain nombre de travailleurs
ruraux, eurent pour résultat une diminution sensible de
l'activité économique.
Dès 1915, le fléchissement des recettes douanières fut tel
que la colonie dut prévoir l'aide de la métropole pour équi-
librer son budget. L'Etat consentit une avance de
15.500.000 francs, à laquelle heureusement l'A. O. F. ne
fut pas obligée de recourir, car, dès 1916, les recettes doua-
nières remontaient.
L'exercice 1917 a pu s'équilibrer avec. les seules res-
sources ordinaires du budget, alors qu'en 1916 il fallut re-
courir au concours des caisses de réserve pour une somme
de 2.080.000 francs.
Madagascar, lorsque la guerre a éclaté, commençait à
voir se développer sa prospérité économique. A partir de
1916, le défaut de main-d'œuvre fit l'irrégularité et l'insuf-
sance des moyens de transport gênèrent l'écoulement des
produits de la colonie. Les stocks en souffrance représen-
tent actuellement une grosse valeur. Quant à l'industrie du
graphite, elle a été paralysée par la lourdeur du marché
continental et, depuis le second trimestre de 1918, par l'in-
terdiction d'exporter.
Cependant, la situation budgétaire est demeurée satis-
faisante. Mais, contrairement à ce qui s'était produit durant
les années précédentes, les dépenses se sont sensiblement
accrues, alors que les recettes ont tendance abaisser.
M. Landry présente un intéressant tableau de
l'aide des colonies à la métropole :
En dépit de la crise des transports maritimes, nos pos-
sessions ont fourni à la métropole une aide considérable,
d'autant plus remarquable qu'étant donné les idées qui
avaient cours sur les colonies avant la guerre, elle pouvait
être considérée comme inattendue.
Sans parler des 21 millions versés par nos colonies au
comité officiel de répartition des secours aux victimes de
la guerre, sans parler des 150 millions souscrits par elles
aux emprunts de la défense nationale en 1915, 1916 et
1917 (1), elles ont encore fourni à la métropole d'une part
des hommes, soldats et travailleurs, d'autre part des ma-
tières premières et des denrées de consommation pour le
ravitaillement.
De 1915 à 1918, le recrutement dans l'Ouest-Africain, en
Indochine, à Madagascar, dans l'Inde, à la côte des Soma-
lis et dans le groupe du Pacifique, a fourni près de
275.000 tirailleurs. Dans ce chiffre total, le seul recrute-
ment de 1918, opéré à la suite de l'utile mission de notre
collègue Diagne, a fourni près de 80.000 unités.
Aces combattants, il convient d'ajouter 53.039 travail-
leurs, 48.526 venant d'Indochine et 4.513 de Madagascar,
et qui constituèrent une précieuse main-d'œuvre pour nos
usines de guerre, poudreries, établissements de l'aviation,
etc., etc.
Pour le ravitaillement, fonctionna au ministère des Co-
lonies, dès novembre 1915, le service de l'utilisation des
produits coloniaux pour la défense nationale, organe per-
manent de liaison entre l'ensemble de nos possessions et
(1) Pour l'emprunt de la libération, la seule Indochine a sous-
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