Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1919-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1919 01 janvier 1919
Description : 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12). 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k98041559
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
- Aller à la page de la table des matières3
- SOMMAIRE
- Nos 1 et 2
- Nos 3 et 4
- Nos 5 et 6
- .......... Page(s) .......... 107
- .......... Page(s) .......... 111
- Nos 7 et 8
- Nos 9 et 10
BULLETIN DU COMITÉ DE L'AFRIQUE FRANÇAISE
auraient montré de la sympathie aux Anglais et
en faisant sentir aux peuples indigènes le poids de
leur main.
Toute la question d'un Empire allemand au delà
des mers prendrait, d'ailleurs, un aspect très dif-
férent, si l'Etat allemand venait à être dirigé par
un nouvel esprit. Il serait peut-être imprudent
de compter sur un pareil esprit comme durable,
jusque après un certain temps écoulé depuis la fin
de la guerre. Et ici il est permis do remarquer
que le problème des colonies conquises sur les
Allemands est habituellement discuté comme si
la seule alternative était la rétention définitive de
ces colonies par la Grande-Bretagne et la France,
à la paix, ou leur restitution immédiate à l'Alle-
magne. Une autre procédure possible pourrait
sûrement consister dans la rétention provision-
nelle de ces colonies par la Grande-Bretagne et
la France, ou par quelque autorité internationale,
jusqu'à ce qu'il fût possible de tenir pour cer-
tains que des éléments nouveaux ont pris la tête
en Allemagne et que l'esprit du culte de la force
et l'esprit d'ambition ontétécomplètementrejetés !
Février 1918.
EDWYN BEVAN.
Les crimes allemands
en Afrique
LES TÉMOIGNAGES BELGES
Au dossier du procès que les nations de l'En-
tente, civilisées, instruisent contre la barbarie
allemande, en Afrique, le gouvernement belge
vient, à son tour, d'apporter, sous la forme d'un
recueil de documents, une importante contribu-
tion. La première partie de ce recueil est relative
au traitement infligé, dans l'Afrique orientale,
par les Allemands, aux prisonniers des nations
alliées; les témoignages reproduits confirment et
complètentles témoignages anglais précédemment
publiés par le gouvernement britannique et ana-
lysés ici (1); les uns et les autres constituent un
accablant réquisitoire. Les nombreuses déposi-
tions formant la seconde partie de la publication
officielle belge, fournissent, ensuite, la réfutation
la 'plus probante des accusations lancées, depuis
deux ans, dans la presse allemande, contre la
conduite des troupes belges en Afrique, accusa-
tions reprises, dernièrement, dans un document
officiel, publié par l'Office impérial des Colonies.
Le mensonge allemand avait commencé, dès
l'ouverture des hostilités, quand les Allemands
alléguèrent que, si la guerre s'était étendue à
l'Afrique, la faute n'en était pas à eux.
(1) Voir Afrique française, janvier-février-mars 1918.
L'Afrique orientale vivait en paix, a écrit, daus la Kolo-
nialzeitung, le major Fonckv lorsque l'Angleterre et la
France, dans l'espoir prématuré de vaincre, résolurent
d'anéantir, le plus rapidement possible le Deutschtum,
même dans les possessions d'outre-mer. Et ainsi, les colo-
nies allemandes furent obligées de se défendre.
Telle fut la thèse soutenue par les autorités alle-
mandes qui, au mépris de la convention de La
Haye, firent arrêter et traiter, comme prisonniers
de guerre, tous les civils des nations alliées, se
trouvant dans l'Afrique orientale. Un ingénieur
belge, M, Mercenier, qui voyageait sur la rive
orientale du lac Tanganyika, apprit, à Kasaba,
d'un sous-officier allemand devant lequel il avait
été amené et auquel il avait dû décliner son nom
et sa nationalité, qu'il était prisonnier de guerre,
parce que la Belgique avait déclaré la guerre à
l'Allemagne. Ainsi furent arrêtés le commandant
Gendarme et le lieutenant Lepoivre qui, venant
du Congo, traversaient la colonie allemande pour
rentrer en Europe, M. de Doncker, agent principal
de la flandelsmaatschappy, à Elisabethville, qui
arrivait du Katanga, par mer, à Daressalam, avec
sa femme et son enfant, l'Autrichien Krasnig,
agent au Congo belge, attendant à Daressalam son
départ pour l'Europe, et les Italiens Sperando
Dominico, Ursina, Mina, les deux premiers em-
ployés au chemin de fer, le troisième entrepre-
neur, — pour ne citer que ceux dont les témoi-
gnages ont été recueillis.
Certains, comme le commandant Gendarme et
le lieutenant Lepoivre, furent laissés en liberté,
sauf l'obligation de résider à Tabora, et de ne pas
dépasser une distance fixée autour de la ville; ils
recevaient une indemnité et logeaient dans des
maisons indigènes. Par raison d'économie sans
doute, les autres furent internés, la plupart au
camp de Tabora. M. de Doncker et sa famille, qui
avaient eu, d'abord, le sort du commandant Gen-
darme furent, un beau jour, emmenés et internés
à Kilimatinde, où le climat, leur dit-on, était
meilleur, sous prétexte que Mme de Doncker était
malade, ce qui alors n'était plus vrai. M Merce-
nier fut aussi transféré à Kilimatinde.
Après la prise de Tabora (19 septembre 1916),
le général major, commandant en chef les troupes
belges, prescrivit une enquête sur les traitements
subis par les prisonniers. Certains d'entre eux
avaient été emmenés par les Allemands, d'autres
avaient quitté la ville; tous ceux qui restaient,
quelle que fût leur nationalité, furent interrogés
par l'auditeur général Dellicourt et déposèrent
sous la foi du serment. Si, d'une façon générale,
les Belges eurent moins à souffrir que les Anglais
et que les Italiens, ils n'en éprouvèrent pas moins
les horreurs d'un régime barbare, contraire aux
lois de la guerre et aux sentiments de l'humanité.
Ils désignèrent comme l'auteur responsable des
privations et des vexations qui leur furent infli-
gées le lieutenant Brandt, lequel commanda le
camp de Tabora jusqu'à la fin de 1915. Suivant
une information publiée par le Times, ce person-
nage avait, avant d'être chargé de ces fonctions,
reçu un blâme du gouvernement allemand, en
22 —
auraient montré de la sympathie aux Anglais et
en faisant sentir aux peuples indigènes le poids de
leur main.
Toute la question d'un Empire allemand au delà
des mers prendrait, d'ailleurs, un aspect très dif-
férent, si l'Etat allemand venait à être dirigé par
un nouvel esprit. Il serait peut-être imprudent
de compter sur un pareil esprit comme durable,
jusque après un certain temps écoulé depuis la fin
de la guerre. Et ici il est permis do remarquer
que le problème des colonies conquises sur les
Allemands est habituellement discuté comme si
la seule alternative était la rétention définitive de
ces colonies par la Grande-Bretagne et la France,
à la paix, ou leur restitution immédiate à l'Alle-
magne. Une autre procédure possible pourrait
sûrement consister dans la rétention provision-
nelle de ces colonies par la Grande-Bretagne et
la France, ou par quelque autorité internationale,
jusqu'à ce qu'il fût possible de tenir pour cer-
tains que des éléments nouveaux ont pris la tête
en Allemagne et que l'esprit du culte de la force
et l'esprit d'ambition ontétécomplètementrejetés !
Février 1918.
EDWYN BEVAN.
Les crimes allemands
en Afrique
LES TÉMOIGNAGES BELGES
Au dossier du procès que les nations de l'En-
tente, civilisées, instruisent contre la barbarie
allemande, en Afrique, le gouvernement belge
vient, à son tour, d'apporter, sous la forme d'un
recueil de documents, une importante contribu-
tion. La première partie de ce recueil est relative
au traitement infligé, dans l'Afrique orientale,
par les Allemands, aux prisonniers des nations
alliées; les témoignages reproduits confirment et
complètentles témoignages anglais précédemment
publiés par le gouvernement britannique et ana-
lysés ici (1); les uns et les autres constituent un
accablant réquisitoire. Les nombreuses déposi-
tions formant la seconde partie de la publication
officielle belge, fournissent, ensuite, la réfutation
la 'plus probante des accusations lancées, depuis
deux ans, dans la presse allemande, contre la
conduite des troupes belges en Afrique, accusa-
tions reprises, dernièrement, dans un document
officiel, publié par l'Office impérial des Colonies.
Le mensonge allemand avait commencé, dès
l'ouverture des hostilités, quand les Allemands
alléguèrent que, si la guerre s'était étendue à
l'Afrique, la faute n'en était pas à eux.
(1) Voir Afrique française, janvier-février-mars 1918.
L'Afrique orientale vivait en paix, a écrit, daus la Kolo-
nialzeitung, le major Fonckv lorsque l'Angleterre et la
France, dans l'espoir prématuré de vaincre, résolurent
d'anéantir, le plus rapidement possible le Deutschtum,
même dans les possessions d'outre-mer. Et ainsi, les colo-
nies allemandes furent obligées de se défendre.
Telle fut la thèse soutenue par les autorités alle-
mandes qui, au mépris de la convention de La
Haye, firent arrêter et traiter, comme prisonniers
de guerre, tous les civils des nations alliées, se
trouvant dans l'Afrique orientale. Un ingénieur
belge, M, Mercenier, qui voyageait sur la rive
orientale du lac Tanganyika, apprit, à Kasaba,
d'un sous-officier allemand devant lequel il avait
été amené et auquel il avait dû décliner son nom
et sa nationalité, qu'il était prisonnier de guerre,
parce que la Belgique avait déclaré la guerre à
l'Allemagne. Ainsi furent arrêtés le commandant
Gendarme et le lieutenant Lepoivre qui, venant
du Congo, traversaient la colonie allemande pour
rentrer en Europe, M. de Doncker, agent principal
de la flandelsmaatschappy, à Elisabethville, qui
arrivait du Katanga, par mer, à Daressalam, avec
sa femme et son enfant, l'Autrichien Krasnig,
agent au Congo belge, attendant à Daressalam son
départ pour l'Europe, et les Italiens Sperando
Dominico, Ursina, Mina, les deux premiers em-
ployés au chemin de fer, le troisième entrepre-
neur, — pour ne citer que ceux dont les témoi-
gnages ont été recueillis.
Certains, comme le commandant Gendarme et
le lieutenant Lepoivre, furent laissés en liberté,
sauf l'obligation de résider à Tabora, et de ne pas
dépasser une distance fixée autour de la ville; ils
recevaient une indemnité et logeaient dans des
maisons indigènes. Par raison d'économie sans
doute, les autres furent internés, la plupart au
camp de Tabora. M. de Doncker et sa famille, qui
avaient eu, d'abord, le sort du commandant Gen-
darme furent, un beau jour, emmenés et internés
à Kilimatinde, où le climat, leur dit-on, était
meilleur, sous prétexte que Mme de Doncker était
malade, ce qui alors n'était plus vrai. M Merce-
nier fut aussi transféré à Kilimatinde.
Après la prise de Tabora (19 septembre 1916),
le général major, commandant en chef les troupes
belges, prescrivit une enquête sur les traitements
subis par les prisonniers. Certains d'entre eux
avaient été emmenés par les Allemands, d'autres
avaient quitté la ville; tous ceux qui restaient,
quelle que fût leur nationalité, furent interrogés
par l'auditeur général Dellicourt et déposèrent
sous la foi du serment. Si, d'une façon générale,
les Belges eurent moins à souffrir que les Anglais
et que les Italiens, ils n'en éprouvèrent pas moins
les horreurs d'un régime barbare, contraire aux
lois de la guerre et aux sentiments de l'humanité.
Ils désignèrent comme l'auteur responsable des
privations et des vexations qui leur furent infli-
gées le lieutenant Brandt, lequel commanda le
camp de Tabora jusqu'à la fin de 1915. Suivant
une information publiée par le Times, ce person-
nage avait, avant d'être chargé de ces fonctions,
reçu un blâme du gouvernement allemand, en
22 —
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.96%.
- Auteurs similaires Comité de l'Afrique française Comité de l'Afrique française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Comité de l'Afrique française" or dc.contributor adj "Comité de l'Afrique française")Comité du Maroc Comité du Maroc /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Comité du Maroc" or dc.contributor adj "Comité du Maroc")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 22/210
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k98041559/f22.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k98041559/f22.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k98041559/f22.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k98041559
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k98041559
Facebook
Twitter