Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1919-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1919 01 janvier 1919
Description : 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12). 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k98041559
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
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- SOMMAIRE
- Nos 1 et 2
- Nos 3 et 4
- Nos 5 et 6
- .......... Page(s) .......... 107
- .......... Page(s) .......... 111
- Nos 7 et 8
- Nos 9 et 10
BULLETIN DU COMITE DE L'AFRIQUE FRANÇAISE
elle est à Imassin; le 17, elle atteint sans incident
Taourirt des Arba-Mia du Dadès.
Bref, la situation sur la rive droite du moyen
Draa paraît satisfaisante. La harka va pouvoir
passer l'oued et marcher du Draa sur le Todhra.
C'est la seconde étape, à la fois la plus délicate et
la plus dangereuse. IL s'agit en effet de s'éloigner
à plus de 400 kilomètres des bases au Nord de
l'Atlas, dans une région presque désertique, dé-
pourvue de ressources et pour la majeure partie
acquise à nos ennemis.
Dans le pays, à l'Est du Draa, la vie se concen-
tre sur les bords de quelques oueds permanents.
Là, les kasbahs sont tellement rapprochées les
unes des autres que leur ensemble donne parfois
la sensation d'une ville. Les terres de culture
bordent les deux rives des oueds enserrant d'étroits
jardins admirablement cultivés à la pioche, mais
bien insuffisants pour satisfaire aux besoins d'une
population extraordinairement dense.
Ces oasis forment de longues lignes vertes de
200 à 1.000 mètres de large qui se prolongent
sur 30, 40 kilomètres et souvent davantage. Entre
ces lignes surpeuplées, c'est le désert, le khela
uniforme, sans eau et sans végétation, où pousse
cependant après la pluie une herbe salée recher-
chée par les troupeaux, mais la pluie est rare.
Lors de notre passage au Todghra, elle n'a pas
tombé une seule fois depuis six ans.
Les tribus se sont réparti les rares cantons où
la vie est possible. Elles les habitent avec une
densité formidable, et l'on conçoit quels inextri-
cables conflits soulèvent à chaque instant les
questions d'eau, de propriété, etc...
L'autorité est entièrement exercée par les dje-
maas.
En temps de paix, le cheikh qui les préside est
presque toujours un pauvre hère qui souvent ne
fait même pas partie de la liste des notables. En
le choisissant autrement, on craindrait qu'il n'ar-
rivât à peser sur les décisions de la djemaa et à
lui imposer les siennes. En temps de guerre, ou
dans les circonstances graves, on désigne au con-
traire un homme influent et capable de conduire
la fraction et de soutenir ses intérêts.
Dans quelques fractions, le chef est héréditaire,
mais il reste contrôlé par la djemaa, sans laquelle
il ne peut rien décider. Ce serait d'ailleurs chose
impossible dans un pays berbère de vouloir ad-
ministrer et gouverner sans avoir l'opinion pu-
blique avec soi; toute la science des chefs con-
siste à inspirer et diriger cette opinion. Si Madani
y excellait.
La grande tribu des Aït-Atta domine tout le
territoire qui s'étend du Draa jusqu'au Ziz. Au
Sud, son influence s'étend sans limites par delà le
djebel Sagho. Au Nord, elle franchit les pentes
de l'Atlas et sème ses kasbahs jusqu'à Bernat,.
jalonnant une ligne continue derrière la mon-
tagne d'Ahansal jusqu'aux Aït-Atta N'Oumalou.
Par droits de conquêtes ou par achats elle a ac-
quis des terrains au Dadès, au Draa, au Todghar
au Tafilalet. Elle tient toutes les communications
de l'Est à l'Ouest, depuis l'oued El Abid jus-
qu'aux plaines qui s'étendent au Sud du Sa^ho.
Sur cet immense espace, ses fractions se sont
dispersées, se mêlant les unes aux autres, se che-
vauchant, tout en conservant leur autonomie et
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elle est à Imassin; le 17, elle atteint sans incident
Taourirt des Arba-Mia du Dadès.
Bref, la situation sur la rive droite du moyen
Draa paraît satisfaisante. La harka va pouvoir
passer l'oued et marcher du Draa sur le Todhra.
C'est la seconde étape, à la fois la plus délicate et
la plus dangereuse. IL s'agit en effet de s'éloigner
à plus de 400 kilomètres des bases au Nord de
l'Atlas, dans une région presque désertique, dé-
pourvue de ressources et pour la majeure partie
acquise à nos ennemis.
Dans le pays, à l'Est du Draa, la vie se concen-
tre sur les bords de quelques oueds permanents.
Là, les kasbahs sont tellement rapprochées les
unes des autres que leur ensemble donne parfois
la sensation d'une ville. Les terres de culture
bordent les deux rives des oueds enserrant d'étroits
jardins admirablement cultivés à la pioche, mais
bien insuffisants pour satisfaire aux besoins d'une
population extraordinairement dense.
Ces oasis forment de longues lignes vertes de
200 à 1.000 mètres de large qui se prolongent
sur 30, 40 kilomètres et souvent davantage. Entre
ces lignes surpeuplées, c'est le désert, le khela
uniforme, sans eau et sans végétation, où pousse
cependant après la pluie une herbe salée recher-
chée par les troupeaux, mais la pluie est rare.
Lors de notre passage au Todghra, elle n'a pas
tombé une seule fois depuis six ans.
Les tribus se sont réparti les rares cantons où
la vie est possible. Elles les habitent avec une
densité formidable, et l'on conçoit quels inextri-
cables conflits soulèvent à chaque instant les
questions d'eau, de propriété, etc...
L'autorité est entièrement exercée par les dje-
maas.
En temps de paix, le cheikh qui les préside est
presque toujours un pauvre hère qui souvent ne
fait même pas partie de la liste des notables. En
le choisissant autrement, on craindrait qu'il n'ar-
rivât à peser sur les décisions de la djemaa et à
lui imposer les siennes. En temps de guerre, ou
dans les circonstances graves, on désigne au con-
traire un homme influent et capable de conduire
la fraction et de soutenir ses intérêts.
Dans quelques fractions, le chef est héréditaire,
mais il reste contrôlé par la djemaa, sans laquelle
il ne peut rien décider. Ce serait d'ailleurs chose
impossible dans un pays berbère de vouloir ad-
ministrer et gouverner sans avoir l'opinion pu-
blique avec soi; toute la science des chefs con-
siste à inspirer et diriger cette opinion. Si Madani
y excellait.
La grande tribu des Aït-Atta domine tout le
territoire qui s'étend du Draa jusqu'au Ziz. Au
Sud, son influence s'étend sans limites par delà le
djebel Sagho. Au Nord, elle franchit les pentes
de l'Atlas et sème ses kasbahs jusqu'à Bernat,.
jalonnant une ligne continue derrière la mon-
tagne d'Ahansal jusqu'aux Aït-Atta N'Oumalou.
Par droits de conquêtes ou par achats elle a ac-
quis des terrains au Dadès, au Draa, au Todghar
au Tafilalet. Elle tient toutes les communications
de l'Est à l'Ouest, depuis l'oued El Abid jus-
qu'aux plaines qui s'étendent au Sud du Sa^ho.
Sur cet immense espace, ses fractions se sont
dispersées, se mêlant les unes aux autres, se che-
vauchant, tout en conservant leur autonomie et
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