Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1919-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1919 01 janvier 1919
Description : 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12). 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12).
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k98041559
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
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- SOMMAIRE
- Nos 1 et 2
- Nos 3 et 4
- Nos 5 et 6
- .......... Page(s) .......... 107
- .......... Page(s) .......... 111
- Nos 7 et 8
- Nos 9 et 10
RENSEIGNEMENTS COLONIAUX
l'Est Africain Portugais et dans la Tripolitaine
italienne; il y en a en Egypte. Une révolte la-
tente, une tension dangereuse existe parmi les
six à sept millions d'hommes de couleur, vivant
au Sud du Zambèze, sous le drapeau anglais. Il
n'y a pas de doute que dans -la plupart des colo-
nies africaines, l'administrateur, le marchand, le
soldat et l'officier anglais, sont moins populaires
parmi les indigènçs que leurs collègues fran-
çais. »
Ce témoignage impartial d'un vieil Africain en
faveur de nos méthodes de colonisation nous au-
torise à examiner — en toute franchise et à titre
purement documentaire — l'un des périls inté-
rieurs de l'Empire anglais, que sir Harry Johnston
a omis d'indiquer, mais que des manifestations
récentes rappellent à notre attention : le mouve-
ment nationaliste en Afrique du Sud.
I. — Les partis antianglais.
Un ensemble de forces très diverses luttent
contre la domination anglaise, quoique la souve-
raineté du Royaume-Uni sur le plus jeune de ses
Dominions se réduise à une simple suzeraineté.
Les larges libertés dont l'Union sud-africaine put
bénéficier dès les débuts de sa vie politique lui
permettent de faire, dans l'Empire britannique,
figure d'alliée plutôt que de vassale. Mais il y a
d'orgueilleuses résistances à cette alliance obli-
gatoire, comme il y a des courants d'opinion sépa-
ratistes et même des tendances révolutionnaires,
que gène la rigidité des conceptions anglaises au
sujetde l'armature sociale, essentiellement hiérar-
chique, voire même oligarchique, imposée par la
domination de la métropole aux sociétés colo-
niales vivant à l'ombre de l'Union Jack.
Il convient d'abord de fuire le relevé de ces
forces et d'indiquer leur tactique et leurs moyens
d'action.
Comme toutes les minorités d'opposition, les
partis antianglais font momentanément abstrac-
tion de ce qui les divise pour s'unir sur un pro-
gramme commun. Ce programme est d'autant
plus clair et séduisant qu'il tient en un mot : la
République. Tel est le but immédiat, prélimi-
naire, de leurs efforts. Hors de la vue et des coups
du gendarme européen, on pourra se livrer en-
suite à ses petites discordes civiles.
Quant aux moyens invoqués pour atteindre ce
but, ils diffèrent suivant les origines ou les idées
du milieu à qui s'adresse la propagande républi-
caine : nationalisme, indépendance, révolution
sociale.
La lutte d'opposition est menée par trois grands
partis :
Les Vieux-Boërs, dont le chef est le général
Hertzog, et dont la plate-forme électorale est
constituée par un double séparatisme;
Les Nationalistes, groupe des mécontents de
toute origine, Irlandais, Américains, Français,
immigrés de longue date. qui ne sauraient recon-
naître dans l'Angleterre leur mère patrie;
Les Socialistes, parti de formation récente à
tendance bolcheviste, qui recrute ses adhérents
parmi les travailleurs de l'industrie minière et
des ports, et qu'une propagande active renforce
de jour en jour. C'est à eux que faisait allusion
sir Harry Johnston dans son discours à la Société
africaine.
Le parti vieux-boër a des attaches profondes
dans tout le veld sud-africain. Ses chefs, qui pour
la plupart organisèrent et commandèrent l'hé-
roïque résistance des Afrikanders contre les co-
lonnes anglaises, n'ont point accepté le fait ac-
compli. Malgré les avances de toute sorte et
une large autonomie, en dépit même des avan-
tages matériels qui résultent du groupement des
ressources de la Fédération sud-africaine, notam-
ment pour les relations maritimes et le dévelop-
pement des voies ferrées, ils restent les partisans
irréductibles des anciennes républiques patriar-
cales, qui ne connurent jamais ni crises politiques
ni conflits sociaux.
Des hommes de premier plan dirigent ce parti
de la tradition : Hertzog, chef de la délégation
qui fut chargée de venir exposer les vœux du
parti devant la Conférence de la Paix; Reitz,
président du Sénat sud-africain; de Wet, l'ancien
combattant de la guerre d'indépendance, aujour-
d'hui rebelle, prisonnier sur parole; Tielmann
Roos, promoteur du mouvement nationaliste qui
a abouti à la constitution d'une délégation;
Spies, leader nationaliste du Natal; Malan, leader
nationaliste du Cap; I-lavenga, Freemantle, etc.
Leur opposition est tenace, minutieuse, constante.
Tous les actes du gouvernement anglais font
l'objet d'âpres critiques.
Lorsque lord Milner fut nommé, dans le cabi-
net Lloyd George, secrétaire d'Etat aux colonies,
le général Hertzog déclara à la tribune du Parle-
ment de l'Uuion que cette nomination était une
insulte au sentiment hollandais en Afrique du
Sud. Il rappela, en termes vibrants où perçaient
de ladouleur et de la haine, la part importante que
lord Milner avait prise dans la politique coloniale
anglaise avant et pendant la guerre sud-africaine.
Or tout le monde sait que le Colonial Office n'a
aucune influence sur la politique des Dominions,
dont les seuls véritables gouverneurs sont les pre-
miers ministres. Les hauts commissaires, envoyés
par le gouvernement impérial, ne sont que des
personnages représentatifs, « figure-heads ). Lord
Milner avait lui-même déclaré, en assumant sa
nouvelle charge, que le Colonial Office devait su-
bir une réforme radicale en raison, d'une part,
de l'indépendance complète des Dominions, et,
d'autre part, de l'importance énorme acquise par
les colonies de la Couronne. Pourtant, la protes-
tation du général Hertzog, quoique basée sur des
raisons purement sentimentales, avait porté, si
bien qu'en Angleterre le Times lui-même re-
procha cette nomination à M. Lloyd George,
comme une faute.
Elle avait soulevé dans la presse locale une
véritable tempête. Les plus fermes partisans et
admirateurs de lord Milner parmi les Sud-Afri-
cains anglais la trouvèrent inopportune, en plein
— 149 —
l'Est Africain Portugais et dans la Tripolitaine
italienne; il y en a en Egypte. Une révolte la-
tente, une tension dangereuse existe parmi les
six à sept millions d'hommes de couleur, vivant
au Sud du Zambèze, sous le drapeau anglais. Il
n'y a pas de doute que dans -la plupart des colo-
nies africaines, l'administrateur, le marchand, le
soldat et l'officier anglais, sont moins populaires
parmi les indigènçs que leurs collègues fran-
çais. »
Ce témoignage impartial d'un vieil Africain en
faveur de nos méthodes de colonisation nous au-
torise à examiner — en toute franchise et à titre
purement documentaire — l'un des périls inté-
rieurs de l'Empire anglais, que sir Harry Johnston
a omis d'indiquer, mais que des manifestations
récentes rappellent à notre attention : le mouve-
ment nationaliste en Afrique du Sud.
I. — Les partis antianglais.
Un ensemble de forces très diverses luttent
contre la domination anglaise, quoique la souve-
raineté du Royaume-Uni sur le plus jeune de ses
Dominions se réduise à une simple suzeraineté.
Les larges libertés dont l'Union sud-africaine put
bénéficier dès les débuts de sa vie politique lui
permettent de faire, dans l'Empire britannique,
figure d'alliée plutôt que de vassale. Mais il y a
d'orgueilleuses résistances à cette alliance obli-
gatoire, comme il y a des courants d'opinion sépa-
ratistes et même des tendances révolutionnaires,
que gène la rigidité des conceptions anglaises au
sujetde l'armature sociale, essentiellement hiérar-
chique, voire même oligarchique, imposée par la
domination de la métropole aux sociétés colo-
niales vivant à l'ombre de l'Union Jack.
Il convient d'abord de fuire le relevé de ces
forces et d'indiquer leur tactique et leurs moyens
d'action.
Comme toutes les minorités d'opposition, les
partis antianglais font momentanément abstrac-
tion de ce qui les divise pour s'unir sur un pro-
gramme commun. Ce programme est d'autant
plus clair et séduisant qu'il tient en un mot : la
République. Tel est le but immédiat, prélimi-
naire, de leurs efforts. Hors de la vue et des coups
du gendarme européen, on pourra se livrer en-
suite à ses petites discordes civiles.
Quant aux moyens invoqués pour atteindre ce
but, ils diffèrent suivant les origines ou les idées
du milieu à qui s'adresse la propagande républi-
caine : nationalisme, indépendance, révolution
sociale.
La lutte d'opposition est menée par trois grands
partis :
Les Vieux-Boërs, dont le chef est le général
Hertzog, et dont la plate-forme électorale est
constituée par un double séparatisme;
Les Nationalistes, groupe des mécontents de
toute origine, Irlandais, Américains, Français,
immigrés de longue date. qui ne sauraient recon-
naître dans l'Angleterre leur mère patrie;
Les Socialistes, parti de formation récente à
tendance bolcheviste, qui recrute ses adhérents
parmi les travailleurs de l'industrie minière et
des ports, et qu'une propagande active renforce
de jour en jour. C'est à eux que faisait allusion
sir Harry Johnston dans son discours à la Société
africaine.
Le parti vieux-boër a des attaches profondes
dans tout le veld sud-africain. Ses chefs, qui pour
la plupart organisèrent et commandèrent l'hé-
roïque résistance des Afrikanders contre les co-
lonnes anglaises, n'ont point accepté le fait ac-
compli. Malgré les avances de toute sorte et
une large autonomie, en dépit même des avan-
tages matériels qui résultent du groupement des
ressources de la Fédération sud-africaine, notam-
ment pour les relations maritimes et le dévelop-
pement des voies ferrées, ils restent les partisans
irréductibles des anciennes républiques patriar-
cales, qui ne connurent jamais ni crises politiques
ni conflits sociaux.
Des hommes de premier plan dirigent ce parti
de la tradition : Hertzog, chef de la délégation
qui fut chargée de venir exposer les vœux du
parti devant la Conférence de la Paix; Reitz,
président du Sénat sud-africain; de Wet, l'ancien
combattant de la guerre d'indépendance, aujour-
d'hui rebelle, prisonnier sur parole; Tielmann
Roos, promoteur du mouvement nationaliste qui
a abouti à la constitution d'une délégation;
Spies, leader nationaliste du Natal; Malan, leader
nationaliste du Cap; I-lavenga, Freemantle, etc.
Leur opposition est tenace, minutieuse, constante.
Tous les actes du gouvernement anglais font
l'objet d'âpres critiques.
Lorsque lord Milner fut nommé, dans le cabi-
net Lloyd George, secrétaire d'Etat aux colonies,
le général Hertzog déclara à la tribune du Parle-
ment de l'Uuion que cette nomination était une
insulte au sentiment hollandais en Afrique du
Sud. Il rappela, en termes vibrants où perçaient
de ladouleur et de la haine, la part importante que
lord Milner avait prise dans la politique coloniale
anglaise avant et pendant la guerre sud-africaine.
Or tout le monde sait que le Colonial Office n'a
aucune influence sur la politique des Dominions,
dont les seuls véritables gouverneurs sont les pre-
miers ministres. Les hauts commissaires, envoyés
par le gouvernement impérial, ne sont que des
personnages représentatifs, « figure-heads ). Lord
Milner avait lui-même déclaré, en assumant sa
nouvelle charge, que le Colonial Office devait su-
bir une réforme radicale en raison, d'une part,
de l'indépendance complète des Dominions, et,
d'autre part, de l'importance énorme acquise par
les colonies de la Couronne. Pourtant, la protes-
tation du général Hertzog, quoique basée sur des
raisons purement sentimentales, avait porté, si
bien qu'en Angleterre le Times lui-même re-
procha cette nomination à M. Lloyd George,
comme une faute.
Elle avait soulevé dans la presse locale une
véritable tempête. Les plus fermes partisans et
admirateurs de lord Milner parmi les Sud-Afri-
cains anglais la trouvèrent inopportune, en plein
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