Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1919-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1919 01 janvier 1919
Description : 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12). 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k98041559
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
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- SOMMAIRE
- Nos 1 et 2
- Nos 3 et 4
- Nos 5 et 6
- .......... Page(s) .......... 107
- .......... Page(s) .......... 111
- Nos 7 et 8
- Nos 9 et 10
RENSEIGNEMENTS COLONIAUX
son homogénéité et par sa dureté, à un abaisse-
ment de ce « niveau de base » du bief central ; il
oppose d'ailleurs aux eaux une pente inverse à la
leur, puisque nous avons vu à Brazzaville les grès
violacés plonger à l'Est, tandis que les eaux
tendent à l'Ouest. L'abaissement annuel du seuil
rocheux de Brazzaville-Léopoldville, aux environs
de la cote 288, est donc insignifiant, tandis qu'en
amont du seuil le Congo moyen et supérieur tend
depuis longtemps à l'adoucissement de sa pente,
à l'horizontalité.sÀ4jisi, tandis qu'entre la première
chute de Léopoldville et Manyanga Je fleuve
tombe de 450 mètres, à l'Est de Léopoldville le
Cungo n'est plus que :
A 20 mètres au-dessus du seuil à Kouamouth ;
A 27 mètres au-dessus du seuil à Mpouia-
Tchoumbiri;
A 34 mètres au-dessus du seuil à Mossaka-Lou-
koléla ;
A 140 mètres au-dessus du seuil à Stanley-
ville, distant de 1.500 kilomètres.
L'Oubangui, entrant dans la colonie du Moyen-
Congo après les rapides de Zinga, à 1.100 kilo-
mètres du seuil, n'est qu'à 55 mètres au-dessus
de lui C'est dire que le profil « en long » du
bief fluvial navigable au-dessus de Brazzaville
n'est pas très éloigné de l'horizontale ; il est fixé;
son ensablement graduel, irrémédiable, a com-
mencé avant que fussent complètement asséchées
les cuvettes de la terrasse centrale et des ter-
rasses supérieures. Le dérochement imprudent de
l'Oubangui à Zinga et Zongo, celui du Congo aux
Stanley-Falls, augmenteraient l'ensablement du
bief' central et n amélioreraient vraisembla-
blement pas les biefs supérieurs de façon dll-
rable.
Quoi qu'il en soit, des masses incalculables
d'alluvions ont été charriées ou déposées sur les
colonies du Moyen-Congo, du Gabon, du Congo
belge occidental depuis le temps d'émersion —
secondaire ou tertiaire — du continent. Rien ne
peut être comparé en Europe à cet alluvionne-
ment continental; nous dirons seulement qu'on
estime à 350 millions de mètres cubes la masse
d'alluvions que le Congo, bien réduit à notre
époque, entraine encore annuellement vers la
mer. Les lambeaux qui subsistent n'en sont
qu'une infime partie et sont chaque jour amoin-
dris par l'érosion, par le ruissellement.
Leur présence n'a pas qu'un intérêt scienti-
fique et l'intérêt que leurs minerais de fer ont eu
pour les indigènes du Moyen-Congo. Par sa
composition la terre d'argile sableuse ocre est
légère et peu perméable ; elle permet la croissance
de forêts et de riches cultures que ne portent pas
-les régions de sable et de grès blanc. L'exemple
du plateau Koukouya boisé, fertile, peuplé, au-
dessus des vallées sablonneuses, pauvres, à demi
désertes qui l'entourent, est caractéristique. Tant
que les forêts ou les cultures protègent ces allu-
vions, celles ci restent fertiles. Mais la stupide
: dévastation des forêts par le feu n'y laissant plus
pousser que de l'herbe, et celle-ci disparaissant
complètement à la fin de la saison sèche, rien ne
protège ce sable argileux meuble contre les rudes
pluies équatoriales d'octobre-no'/embre ; alors le
ruissellementenlève les cendres, puis les matières
organiques qui ne se reproduiront plus, et l'argile
grise très légère sans laquelle ces alluvions étu-
viales ne sont plus que des sables infertiles, iden-
tiques aux sables blancs du Ve niveau.
L'énorme l} nan Li lé des alluvions «. jaunes »,
l'importance du sillon ouvert par les eaux entre
le Stanley-Pool et la mer, ne laissent pas dou-
ter que le déversement du lac intérieur ait eu
l'ampleur d'un long déluge. Vraisemblablement
il ne s'est pas produit sans liaison avec quelque.
mouvement de l'écorce terrestre— cause ou effet
du déversement — au commencement de l'ère
quaternaire. Et il est vraisemblable qu'un mou-
vement de cet ordre soit, directement ou indirec-
tement, l'origine de la dénivellation du 12° mé-
ridien.
Nous avons suivi sur 700 kilomètres cett^ déni-
vellation (page 18) constituant l'un des traits phy-
siques marquants de l'Afrique Equatoriale Fran-
çaise.
Son bord supérieur apparaît comme la crête
d'un glacis blanc qui descend doucement vers
l'Est jusqu'au 18° méridien. A l'Ouest il borde, et
domine un vide de 200 mètres ; et rien ne tombe
de l'étage supérieur dans l'inférieur, sauf à
l'extrême-sud par la fissure du Congo.
Cette crête limite deux colonies françaises entre
lesquelles elle a été prise d'emblée comme fron-
t ère. Elle partage les eaux de deux versants : à
l'Ouest celui de l'Atlantique (ivindo, Ogooué,
Niari), à l'Est le bief central du Congo. Elle
sépare mieux encore deux régions physiques
dissemblables : à l'Est, les sables et grès blancs
du Moyen-Congo, sol pauvre et le moins boisé
de la zone équatoriale ; à l'Ouest et en contrebas,
les roches variées et les argiles rouges du Gabon
oriental, imperméables et couvertes des plus
riches forêts.
L'importance de cette dénivellation n'est pas
moindre pour l'avenir de la colonie. Elle en
constitue en effet le seul relief, trop infime pour
provoquer des précipitations atmosphériques
régulières et pour régulariser leur ruissellement
par des écluses naturelles, barrages rocheux ou
lacs. Les pluies, tombées capricieusement sur les
hauteurs, ruissellent donc très vite. non sans ravi-
ner brutalement et emporter t'humus ; les hau-
teurs se déboisent, attirant de moins en moins les
pluies; et après chaque période orageuse l'pan
des hauteurs vient s'ajouter sans retard à l'eau
reçue par les plaines ; les rivières s'étalent sur un
fond que les alluvions ont déjà fait horizontal;
elles débordent en marais illimités, vaseux, pu-
trides dont le manque de pente et l'excès de
végétation empêchent l'écoulement.
Entre ce marais à jamais malsain et les hau-
— i23 —
son homogénéité et par sa dureté, à un abaisse-
ment de ce « niveau de base » du bief central ; il
oppose d'ailleurs aux eaux une pente inverse à la
leur, puisque nous avons vu à Brazzaville les grès
violacés plonger à l'Est, tandis que les eaux
tendent à l'Ouest. L'abaissement annuel du seuil
rocheux de Brazzaville-Léopoldville, aux environs
de la cote 288, est donc insignifiant, tandis qu'en
amont du seuil le Congo moyen et supérieur tend
depuis longtemps à l'adoucissement de sa pente,
à l'horizontalité.sÀ4jisi, tandis qu'entre la première
chute de Léopoldville et Manyanga Je fleuve
tombe de 450 mètres, à l'Est de Léopoldville le
Cungo n'est plus que :
A 20 mètres au-dessus du seuil à Kouamouth ;
A 27 mètres au-dessus du seuil à Mpouia-
Tchoumbiri;
A 34 mètres au-dessus du seuil à Mossaka-Lou-
koléla ;
A 140 mètres au-dessus du seuil à Stanley-
ville, distant de 1.500 kilomètres.
L'Oubangui, entrant dans la colonie du Moyen-
Congo après les rapides de Zinga, à 1.100 kilo-
mètres du seuil, n'est qu'à 55 mètres au-dessus
de lui C'est dire que le profil « en long » du
bief fluvial navigable au-dessus de Brazzaville
n'est pas très éloigné de l'horizontale ; il est fixé;
son ensablement graduel, irrémédiable, a com-
mencé avant que fussent complètement asséchées
les cuvettes de la terrasse centrale et des ter-
rasses supérieures. Le dérochement imprudent de
l'Oubangui à Zinga et Zongo, celui du Congo aux
Stanley-Falls, augmenteraient l'ensablement du
bief' central et n amélioreraient vraisembla-
blement pas les biefs supérieurs de façon dll-
rable.
Quoi qu'il en soit, des masses incalculables
d'alluvions ont été charriées ou déposées sur les
colonies du Moyen-Congo, du Gabon, du Congo
belge occidental depuis le temps d'émersion —
secondaire ou tertiaire — du continent. Rien ne
peut être comparé en Europe à cet alluvionne-
ment continental; nous dirons seulement qu'on
estime à 350 millions de mètres cubes la masse
d'alluvions que le Congo, bien réduit à notre
époque, entraine encore annuellement vers la
mer. Les lambeaux qui subsistent n'en sont
qu'une infime partie et sont chaque jour amoin-
dris par l'érosion, par le ruissellement.
Leur présence n'a pas qu'un intérêt scienti-
fique et l'intérêt que leurs minerais de fer ont eu
pour les indigènes du Moyen-Congo. Par sa
composition la terre d'argile sableuse ocre est
légère et peu perméable ; elle permet la croissance
de forêts et de riches cultures que ne portent pas
-les régions de sable et de grès blanc. L'exemple
du plateau Koukouya boisé, fertile, peuplé, au-
dessus des vallées sablonneuses, pauvres, à demi
désertes qui l'entourent, est caractéristique. Tant
que les forêts ou les cultures protègent ces allu-
vions, celles ci restent fertiles. Mais la stupide
: dévastation des forêts par le feu n'y laissant plus
pousser que de l'herbe, et celle-ci disparaissant
complètement à la fin de la saison sèche, rien ne
protège ce sable argileux meuble contre les rudes
pluies équatoriales d'octobre-no'/embre ; alors le
ruissellementenlève les cendres, puis les matières
organiques qui ne se reproduiront plus, et l'argile
grise très légère sans laquelle ces alluvions étu-
viales ne sont plus que des sables infertiles, iden-
tiques aux sables blancs du Ve niveau.
L'énorme l} nan Li lé des alluvions «. jaunes »,
l'importance du sillon ouvert par les eaux entre
le Stanley-Pool et la mer, ne laissent pas dou-
ter que le déversement du lac intérieur ait eu
l'ampleur d'un long déluge. Vraisemblablement
il ne s'est pas produit sans liaison avec quelque.
mouvement de l'écorce terrestre— cause ou effet
du déversement — au commencement de l'ère
quaternaire. Et il est vraisemblable qu'un mou-
vement de cet ordre soit, directement ou indirec-
tement, l'origine de la dénivellation du 12° mé-
ridien.
Nous avons suivi sur 700 kilomètres cett^ déni-
vellation (page 18) constituant l'un des traits phy-
siques marquants de l'Afrique Equatoriale Fran-
çaise.
Son bord supérieur apparaît comme la crête
d'un glacis blanc qui descend doucement vers
l'Est jusqu'au 18° méridien. A l'Ouest il borde, et
domine un vide de 200 mètres ; et rien ne tombe
de l'étage supérieur dans l'inférieur, sauf à
l'extrême-sud par la fissure du Congo.
Cette crête limite deux colonies françaises entre
lesquelles elle a été prise d'emblée comme fron-
t ère. Elle partage les eaux de deux versants : à
l'Ouest celui de l'Atlantique (ivindo, Ogooué,
Niari), à l'Est le bief central du Congo. Elle
sépare mieux encore deux régions physiques
dissemblables : à l'Est, les sables et grès blancs
du Moyen-Congo, sol pauvre et le moins boisé
de la zone équatoriale ; à l'Ouest et en contrebas,
les roches variées et les argiles rouges du Gabon
oriental, imperméables et couvertes des plus
riches forêts.
L'importance de cette dénivellation n'est pas
moindre pour l'avenir de la colonie. Elle en
constitue en effet le seul relief, trop infime pour
provoquer des précipitations atmosphériques
régulières et pour régulariser leur ruissellement
par des écluses naturelles, barrages rocheux ou
lacs. Les pluies, tombées capricieusement sur les
hauteurs, ruissellent donc très vite. non sans ravi-
ner brutalement et emporter t'humus ; les hau-
teurs se déboisent, attirant de moins en moins les
pluies; et après chaque période orageuse l'pan
des hauteurs vient s'ajouter sans retard à l'eau
reçue par les plaines ; les rivières s'étalent sur un
fond que les alluvions ont déjà fait horizontal;
elles débordent en marais illimités, vaseux, pu-
trides dont le manque de pente et l'excès de
végétation empêchent l'écoulement.
Entre ce marais à jamais malsain et les hau-
— i23 —
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