BULLETIN DU COMITÉ DE L'AFRIQUE FRANÇAISE
de plus, elle a mis à leur disposition la main-d'œuvre
pénale nécessaire pour les opérations de défri-
chement et de mise en culture. Depuis longtemps
déjà le jardin est en plein rapport et fournit
d'abondants et beaux légumes Brazzaville, Kin-
shassa et même Léopoldville.
La Mission Catholique entretient aussi un très
vaste jardin où se trouvent représentés à peu près
tous les légumes d'Europe.
L'ensemble de toutes ces mesures a donné de
si encourageants résultats que dès 1912, à l'occa-
sion de la Fête nationale, il fut possible d'orga-
niser un concours agricole où, parmi les exposants,
les indigènes prirent de suite une très bonne
place. Depuis, chaque 14 juillet a eu sa fête
agricole et les progrès réalisés d'une année à
l'autre sont considérables. Celui qui vient d'avoir
lieu a montré non seulement une grande amé-
lioration des produits agricoles, culture etélevage,
mais aussi une véritable révélation dans l'industrie
indigène : ébénisterie, objets d'ivoire, vannerie,
sparterie, poterie, etc... Toutes les branches ont
été largement et avec un véritable sens artistique
représentées.
L'émulation que produit habituellement parmi
les indigènes cette fête du travail a été cette année
si intense qu'il n'a pu être donné suite, faute de
place, à toutes les demandes d'exposants, ce qui
a permis d'ailleurs de sélectionner les produits et
de ne présenter que ceux d'une qualité vraiment
remarquable.
Le succès légitime que vient de remporter le
quatrième concours agricole et industriel de
Brazzaville est la juste récompense du labeur
incessant qu'a fourni depuis plus de trente ans
l'administration en faveur de la ville et il con-
vient de féliciter sans réserve, tous ceux, fonc-
tionnaires ou particuliers, qui ont contribué à
faire de la capitale de l'Afrique Equatoriale
Française ce qu'elle est déjà.
En résumé, tout ce qui précède montre l'effort
considérable qui a été fait ces dernières années
en Afrique Equatoriale Française où, si les
richesses abondent, la nature par contre semble
avoir semé à plaisir les difficultés les plus diverses
et il a fallu une administration réellement clair-
voyante et tenace pour donner, à cette colonie
naguère si décriée et toujours si abandonnée,
l'activité actuelle; on y trouve aussi la preuve
la plus éclatante que la colonie n'attend plus que
la réalisation du dernier emprunt pour prendre
l'essor rapide qui l'attend, lorsque son outillage
économique lui permettra de drainer vers la côte
toutes les richesses naturelles dont elle est si
abondamment pourvue.
Enfin, pour terminer cette notice, dont le plus
grand mérite est la sincérité, on ne saurait mieux
faire que de citer les paroles de M. le gouverneur
général Merlin sur Brazzaville, lors de l'inaugu-
ration du nouvel Hôtel de Ville :
« Brazzaville n'est plus la terre N'Kouma que
Makoko, roi des Batékés, cédait le 10 septembre
et le 3 octobre 1880 à de Brazza. Ce n'est même
plus le modeste établissement des dernières années
du xix° siècle, c'est une ville qui naît.
« Sur l'emplacement même où nous sommes,
où se trouvait encore groupé, en 1885, le village
de M'Foa, sous les ordres du chef M'Pia, s'élève
aujourd'hui le coquet édifice que nous inaugu-
rons : votre première maison commune.
« Brazzaville, le lieu où fut consacré notre
établissement définitif au Congo, la ville dédiée
à la mémoire du grand Français que fut de Brazza,
a été en effet récemment dotée d'un état civil
parfait. Erigée en commune par un arrèté en
date du 3 octobre 1911, elle a désormais la per-
sonnalité civile. Bientôt, j'espère, elle sera pour-
vue d'un port, munie d'un outillage moderne,
elle sera le terminus d'une voie ferrée qui
deviendra la grande artère de pénétration vers le
Centre africain. D'importants crédits ont été
inscrits en sa faveur au projet d'emprunt que j'ai
eu l'honneur de soumettre au gouvernement.
« Par sa situation au bord d'un magnifique
épanouissement du Congo, à l'issue d'un riche
bassin fluvial de 3.200.000 kilomètres de super-
ficie, au voisinage de gîtes miniers pleins de pro-
messes, elle est appelée au plus brillant avenir.
Peu de cités se sont éveillées à la vie sous d'aussi
heureux auspices. »
25 août 1915.
L. GIRARD,
Administrateur .des colonies (1).
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Chronique de l'Armée coloniale
Promotions. — Par décret du 26 décembre, sont promus
au grade supérieur, les lieutenants-colonels Corbière (Maroc),
d'Ollone, les chefs de bataillon Pettelat, Chédeville, Bézu, Schultz,
de l'infanterie; le lieutenant-colonel de Batz, le chef d'escadron
Devanlay, de la cavalerie; les lieutenants-colonels Richard, Per-
not, Vacher, Delestre, Pruneau, les chefs de bataillon Martelly,
Miquelard, Regnier, Viard, Méchet, Duplat, Ibos, Debieuvre,
Coquet, de l'infanterie coloniale ; les chefs d'escadron Bonnard,
Sales, de l'artillerie coloniale ; le lieutenant-colonel d'infanterie de
réserve P. L. Monteil ; le lieutenant-colonel d'infanterie coloniale
de réserve Vallière.
RENSEIGNEMENTS DIVERS
Promotions. — Sont promus au grade supérieur, les admi-
nistrateurs en chef de 2' classe Leprince, Fourn, Gaden, Dela-
fosse, Laurent, Carron ; les administrateurs de lre classe Cadier,
Bonnecarrère, Lavit, Landeroin, Beréni, Thoreau-Levaré, Lam-
bin, Delpit, Vally, Chapon, Alglave, Piermé, Dehné.
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(1) En dale du 27 juillet 1915, un témoignage officiel de satis-
faction est décerné à M. Girard, administrateur de 28 classe des
colonies, pour les résultats remarquables qu'il a obtenus durant
sa gestion — de plus de quatre années — comme administrateur-
maire de Brazzaville, tant au point de vue de l'organisation et du
fonctionnement des divers services municipaux que du mouvement
économique, par la mise en œuvre par les populations indigènes
des produits naturels et culturaux de la région. (Journal officiel
el a l'Afrique Equatoriale Française.)
Le Gérant : J. LEGRAND.
PARIS — IMPRIMERIE LEVÉ, KUK CASSETTE, 11.
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